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Titre I
DES PRINCIPES FONDAMENTAUX
Article 1er : La présente Loi détermine les principes fondamentaux de l’organisation et du fonctionnement
du Système Educatif Djiboutien.
Article 2 : Le Système Educatif Djiboutien est constitué de l’ensemble des instances d’initiative et de
recherche, des structures de planification, de production et de gestion ainsi que des établissements et
circonscriptions d’enseignement et de formation œuvrant à la transmission des savoirs, des savoirs faire
et des savoirs être.
Article 3 : Le Système Educatif est sous la responsabilité de l’Etat qui y exerce sa souveraineté dans tous
les secteurs et à tous les niveaux.
Article 4 : L’Education est un droit reconnu à chaque Djiboutienne et Djiboutien sans distinction d’âge, de
sexe, d’origine sociale, ethnique ou religieuse.
L’Etat garantit l’éducation aux enfants de 6 à 16 ans.
Article 5 : L’Education et la Formation sont dispensées dans les langues officielles et dans les langues
nationales.
Un Décret pris en Conseil des Ministres fixe les modalités de l’enseignement en français, en arabe, en Afar
et en Somali.
Titre II
FINALITES ET OBJECTIFS DU SYSTEME EDUCATIF
Article 7 : La finalité du système éducatif est de rendre les Djiboutiens capables de contribuer au
développement économique, social et culturel de leur pays.
Le système éducatif prépare l’enfant à être utile à la Nation en lui procurant des connaissances le rendant
capable à la fin d’un cycle d’études de comprendre les réalités propres à son environnement social.
L’Education doit être complète. Elle vise le développement des capacités intellectuelles, physiques et
morales, l’amélioration de la formation en vue d’une insertion sociale et professionnelle et le plein
exercice de la citoyenneté.
Article 10 : Les méthodes d’enseignement doivent, dans leur conception et leur application, tendre à :
- Privilégier l’esprit d’observation, d’analyse et de synthèse ;
- Créer et stimuler l’esprit de créativité, d’initiative et d’entreprise.
Article 11 : L’Education est essentiellement dispensée de manière formelle à partir du modèle d’école
défini par l’Etat.
D’autres modèles d’éducation ( non formelle ou informelle ) peuvent concourir à la réalisation des besoins
éducatifs de la population.
Titre III
DU MODELE D’EDUCATION FORMELLE
Chapitre 1
DE L’ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL
Article 14 : Tous les enfants Djiboutiens ou résidants régulièrement en République de Djibouti, âgés de 6
à 16 ans révolus, doivent fréquenter un établissement d’enseignement, public ou privé (régi par le Décret
sur l’Enseignement Privé).
Article 15 : Sont exemptés de l’obligation scolaire les enfants se trouvant dans l’une des situations
suivantes :
- Cas de maladie ou de traitement médical dûment porté à la connaissance des autorités scolaires ;
- Handicap physique ou mental empêchant de suivre un enseignement structuré ;
- Pratique notoirement reconnue d’une instruction dispensée à domicile;
- Admission dans des structures d’éducation non formelles ;
- Fréquentation d’un établissement régi par une convention internationale.
- Fréquentation d’une école nomade dispensant les contenus d’enseignement de l’éducation formelle ;
Article 17 : Nonobstant la disposition de l’article 16, l’enseignement public admet la participation des
bénéficiaires dans le cadre des associations des parents d’élèves ou des initiatives communautaires
librement constituées et agissant en partenariat avec l’Etat et les collectivités publiques.
La contribution des associations des parents d’élèves s’effectue dans le cadre d’un Comité de Gestion de
l’Etablissement comprenant, sur la base paritaire, les représentants de :
- Parents d’élèves
- Enseignants
- Membres de la direction de l’établissement
Les modalités d’organisation et de fonctionnement du comité de gestion sont définis par Arrêté .
Article 20 : L’Enseignement Préscolaire est dispensé dans des structures spécialisées au profit des enfants
à partir de l’âgé de quatre (4) ans.
Article 21 : L’Enseignement Préscolaire est dispensé facultativement au profit des enfants dont les parents
en font la demande et dans des établissements publics ou privés placés sous le contrôle pédagogique des
autorités scolaires de l’Etat.
Article 22 : L’Enseignement Primaire disposant les apprentissages de base est garanti à tous et est
obligatoire. Il est dispensé dans les Ecoles d’Enseignement Primaire créées par Arrêté et ouvertes aux
enfants de 6 à 12 ans.
Article 23 : L’Enseignement de base est encadré par des agents chargés des cours et des agents
d’encadrement, d’animation et d’inspection pédagogiques.
Les modalités de formation, de recrutement et de certification de ces agents sont définies par Décrets .
Article 25 : Le programme des apprentissages et leurs modalités d’évaluation ainsi que le contenu des
supports pédagogiques utilisés sont définis par Arrêté.
Article 27 : L’Enseignement Moyen est obligatoire sous réserve des exemptions définies à l’article 15 de la
loi. Il accueille pendant quatre ans les élèves âgés de treize (13) ans au plus et ayant subi avec succès le
test d’admission organisé à cet effet.
Article 29 : La filière générale est dispensé dans des Collèges d’Enseignement Moyen dans le cadre de
l’approfondissement des apprentissages fondamentaux. Il est sanctionné par le Brevet d’Enseignement
Fondamental (B.E.F) dont les modalités de délivrance sont définies par Décret pris en Conseil des
Ministres.
Article 30 : La filière professionnelle est assurée dans des Centres d’Apprentissage qui accueillent les
élèves issus de l’école primaire et ne remplissant pas les conditions ou ne désirant pas accéder aux
Collèges d’Enseignement Moyen. Les Centres d’Apprentissage préparent au diplôme de Certificat
d’Apprentissage et de Perfectionnement (C.A.P) dont les modalités de délivrance sont définies par Décret
pris en Conseil des Ministres.
Article 31 : Au sens des articles 29 et 30, les Collèges d’Enseignement Moyen et les Centres
d’Apprentissage sont créés par Décret.
Chapitre 2
DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
Article 34 : Les Lycées d’Enseignement Général accueillent pendant trois ans les élèves âgés de 17 ans au
plus, titulaires du Brevet de l’Enseignement Fondamental et ayant subi avec succès le test d’admission
organisé à cet effet. Ce cycle est sanctionné par le diplôme de Baccalauréat de l’Enseignement Secondaire
dont les modalités de délivrance sont précisées par Décret pris en Conseil des Ministres.
Article 35 : L’Enseignement Technique et Professionnel a pour finalités, en plus des missions dévolues à
l’Enseignement Secondaire Général, de :
- Fournir des connaissances techniques et des compétences professionnelles nécessaires pour développer
l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat, le tourisme, l’industrie et le commerce …
- Produire une main-d’œuvre qualifiée pour des niveaux professionnels intermédiaires ;
- Développer les compétences nécessaires pour former des artisans, des techniciens et autres personnels
qualifiés capables d’initiative et d’indépendance ;
- Fournir un personnel capable d’appliquer les connaissances techniques pour améliorer et trouver des
solutions aux problèmes environnementaux et sanitaires pour le bien-être de la société.
- Susciter des vocations dans les domaines de l’ingénierie et des autres techniques en vue d’études
supérieures ;
- Assurer la formation continue des professionnels et préparer les jeunes à la vie active ou à
l’enseignement supérieur.
L’Enseignement Technique et Professionnelle est dispensé soit dans des Lycées d ‘Enseignement
Professionnel soit dans des Lycées d’Enseignement Technique.
Article 38 : La création des Etablissements d’Enseignement Secondaire est prononcée par Décret pris en
Conseil des Ministres.
Chapitre 3
DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Article 42 : Les modalités de délivrance des diplômes universitaires de premier, deuxième ou troisième
cycle ainsi que les modalités de la poursuite des recherches en vue de la soutenance d’une thèse sont
précisées par décret pris en Conseil des Ministres.
Chapitre 4
DE L’ENSEIGNEMENT PRIVE
Article 44 : Sous réserve du respect de la spécificité de chaque établissement convenu entre les autorités
publiques et chaque promoteur, l’enseignement privé poursuit les mêmes finalités et les mêmes objectifs
que l’enseignement public.
Article 45 : L’Enseignement Privé est placée sous le contrôle et la tutelle du Ministère de l’Education
Nationale. Il bénéficie de l’appui de l’Etat.
Titre IV
DE LA SCOLARITE ET DES MODALITES D’EVALUATION DES APPRENTISSAGES
Article 48 : L’Education formelle est organisée en scolarité sanctionnée par un contrôle des
apprentissages.
Article 49 : La scolarité est organisée en cycles pour lesquels sont définis des objectifs et des programmes
officiels de formation comportant une progression annuelle ainsi que des formes et des critères
d’évaluation.
Article 50 : Les programmes définissent, pour chaque cycle, les connaissances essentielles qui doivent être
assimilées, les attitudes à développer et les aptitudes à acquérir. Ils constituent le cadre officiel au sein
duquel les enseignants organisent leurs enseignements.
Article 51 : Le Gouvernement crée des structures nationales de programmes qui donnent des avis et
formulent des propositions à l’attention du Ministre de l’Education Nationale sur la conception générale
des enseignements, les grands objectifs à atteindre, la méthodologie, l’adéquation des programmes et des
champs disciplinaires à ces objectifs et leur adaptation au développement des connaissances.
Article 52 : L’année scolaire pour les enseignements fondamental et secondaire a une durée minimale de
trente deux (32) semaines effectives de cours, entrecoupée de périodes de vacances définies chaque année
par Arrêté.
L’année universitaire a une durée minimale de vingt cinq (25) semaines effectives de cours, entrecoupée
de périodes de vacances définies chaque année par Arrêté. Les fêtes légales sont observées dans tous les
établissements d’enseignement.
Article 53 : Chaque établissement a droit à un seul jour par an pour fêter son anniversaire ou tenir sa
journée culturelle.
Article 54 : Le respect des volumes horaires et du calendrier scolaire s’imposent à tous les établissements
d’enseignement, qu’ils soient publics ou privés.
Article 55 : Les enseignants procèdent périodiquement et de façon continue à des contrôles des
connaissances. Les résultats de ces contrôles sont portés à la connaissance de l’administration scolaire ou
universitaire, des parents ou de qui de droit.
Les modalités de ces contrôles sont déterminées pour chaque ordre d’enseignement par Arrêté.
Article 58 : Dans chaque ordre d’enseignement, est déterminé par Arrêté, les activités parascolaire et
périscolaire, notamment l’organisation des cours du soir et d’enseignement à distance.
Titre V
DES DROITS ET DEVOIRS DANS L’ENSEIGNEMENT
Article 59 : Les élèves de l’enseignement fondamental, de l’enseignement secondaire, des grandes écoles et
des Instituts ainsi que les étudiants de l’enseignement supérieur doivent accomplir les tâches inhérentes à
leurs études. Ces tâches incluent l’assiduité et le respect des règles de fonctionnement de la vie collective
des élèves et des étudiants.
Article 60 : Dans les établissements d’enseignement secondaire et supérieur, les élèves et les étudiants
disposent de la liberté d’expression, dans le respect du pluralisme et du principe de neutralité. L’exercice
de cette liberté ne doit pas porter atteinte aux activités d’enseignement.
Il est créé dans les établissements secondaires et supérieurs un conseil des délégués des élèves ou
étudiants qui est représenté aux instances délibérantes nécessitant leur présence.
Article 61 : Les parents d’élèves ont le droit de participer à la vie des établissements soit individuellement,
soit collectivement dans le cadre des associations ou initiatives librement constituées.
Article 62 : Des Arrêtés précisent les conditions de participation des élèves, des étudiants et des parents à
la vie des établissements pour chaque ordre ou type d’enseignement.
Article 63 : Les personnels administratifs, de gestion et d’appui peuvent être associés aux prises de
décision sur le fonctionnement, l’organisation et la gestion des établissements.
Article 64 : Dans le respect des lois et règlements en vigueur, les élèves de l’enseignement secondaire et
des grandes écoles ainsi que les étudiants des universités et des instituts ont le droit de créer des
associations dans le dessein de défendre leurs droits et leurs intérêts moraux et matériels, tant collectifs
qu’individuels.
Article 65 : Le financement de l’enseignement public est assuré par l’Etat, les collectivités publiques
locales, les familles, les personnes morales et physiques dans les formes et limites définies aux articles 17
et 61 de la présente Loi.
Titre VI
DES PERSONNELS D’ENSEIGNEMENT
Chapitre 1
GENERALITES
Article 67 : Les fonctionnaires sont régis par le Statut Général de la Fonction Publique et par des Statuts
Particuliers reflétant la spécificité de leur métier.
Article 68 : Les contractuels sont régis par la Convention Collective et le code du travail indépendamment
de leur appartenance à l’Enseignement Public ou à l’Enseignement Privé.
Ils sont uniquement affectés à des tâches d’enseignement.
Article 69 : Les personnels affectés à des tâches d’enseignement ont le droit de s’organiser en syndicat
dans le dessein de défendre leurs intérêts moraux et matériels, individuels ou collectifs.
Les personnels d’encadrement, d’animation et d’inspection peuvent être membres d’une organisation
syndicale, à condition de ne pas assurer la direction d’une instance.
Article 70 : Les organisations syndicales sont associées à l’élaboration de toutes les mesures affectant
l’orientation générale et/ou susceptibles d’avoir des répercussions sur la vie du système éducatif.
Chapitre 2
DU PERSONNEL D’ENSEIGNEMENT
Article 72 : En plus de l’instruction générale, le personnel enseignant est soumis à une formation
pédagogique attestée par un titre de capacité.
Les enseignants de l’enseignement fondamental et secondaire sont formés dans des établissements
spécialisés visés à l’article 73 de la présente loi.
Les enseignants du supérieur obtiennent leur aptitude sur la base des travaux de recherche et
d’enseignement sanctionnés par des publications.
Article 73 : La formation initiale des formateurs de l’enseignement fondamental et secondaire est une
prérogative exclusive de l’Etat.
Elle est dispensée dans des Centres de Formation de Formateurs.
Article 74 : Les enseignants sont responsables de l’ensemble des activités pédagogiques des élèves et des
étudiants auxquels ils apportent une aide au travail personnel.
Article 76 : Les nominations des personnels assurant les fonctions de directions des établissements sont
prononcées après inscription sur une liste d’aptitude par :
Décision pour les Directeurs d’Ecoles, pour les Directeurs et les Directeurs-Adjoints de Collèges, pour les
Conseillers Principaux d’Education des Lycées et Collèges, et pour les Principaux-Adjoints et les
Proviseurs-Adjoints.
- Par Décret en Conseil des Ministres pour les Proviseurs de Lycées, pour les Directeurs de Centres de
Formation de Formateurs, pour les Directeurs Généraux d’Universités, de grandes Ecoles, d’Instituts et
des Centres spécialisés.
Les modalités de l’établissement des listes d’aptitude sont définies par Arrêté.
Titre VII
DES STRUCTURES COMPLEMENTAIRES DE L’EDUCATION FORMELLE
Chapitre 1
DE L’EDUCATION NON FORMELLE
Article 78 : L’Education non formelle regroupe toutes les activités d’éducation et de formation conduites
en dehors des structures scolaires de l’enseignement public et/ou de l’enseignement privé.
Article 79 : L’Education non formelle s’adresse à toute personne désireuse de recevoir une formation
spécifique dans une structure non scolaire et qui peut être :
- Un Centre d’Alphabétisation relevant de l’initiative publique ou privée ;
- Un Centre de Formation Professionnelle œuvrant au profit du monde rural ou des groupes vulnérables ;
- Toute structure d’éducation ou de formation spécialisée ;
- Une Ecole Confessionnelle ;
Les contenus des enseignements dispensés sont déterminés par les promoteurs sous le contrôle technique
des autorités en charge de l’Education Nationale. Ils doivent répondre aux finalités de l’enseignement
fondamental.
Article 80 : L’alphabétisation et l’éducation des adultes sont dispensées dans les centres d’éducation non
formelle créés et/ou contrôlés par les autorités publiques en charge de l’éducation formelle ou par des
initiatives privées.
Article 81 : Les modalités d’ouverture et de contrôle de l’éducation non formelle sont définis par arrêté.
Article 82 : Les sortants des structures d’éducation non formelle peuvent accéder à une formation
formelle de niveau supérieur selon les modalités fixées par Arrêté.
Chapitre 2
DE L’EDUCATION INFORMELLE
Article 83 : L’Education informelle est le processus par lequel une personne acquiert durant sa vie des
connaissances, des aptitudes et de attitudes par l’expérience quotidienne et les relations avec le milieu.
Elle concourt avec l’enseignement public et l’Education non formelle à la formation du citoyen.
Article 84 : L’éducation informelle est réalisée, de manière fortuite et diffuse, à travers les principaux
canaux suivants :
- La cellule familiale
- La communauté
- Les groupes sociaux et les mouvements associatifs
- Les médias et toutes formes de communication sociale.
Toute forme d’éducation informelle qui viole les libertés et droits fondamentaux garantis par la
constitution est et demeure interdite.
Article 85 : L’état contrôle, avec le concours de la cellule familiale et des groupes sociaux, les contenus des
messages diffusés ainsi que les canaux de diffusion en vue d’assurer le respect des valeurs sociales et
culturelles de la communauté.
Titre VIII
DES MECANISMES DE REGULATION DU SYSTEME EDUCATIF
Titre IX
DISPOSITIONS FINALES
Article 90 : Les nouvelles structures d’enseignement prévues dans la présente loi seront mis en œuvre
progressivement à compter de la Rentrée 2001.
Article 91 : Toutes les dispositions antérieures contraires à la présente loi et notamment la délibération n°
104/7e L du 12 Mai 1970 portant réglementation générale de l’enseignement du 1er degré et la loi n°
188/AN/81 du 30 juillet 1981 sont progressivement abrogés.
Article 92 : La présente loi sera publié au Journal Officiel de la République dès sa promulgation.