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L'activité

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Arsad Journal For Economic and Management Studies

ISSN: 2661-7641
Vol. 2, Iss. 1,, June 2019

L’activité de capital- investissement en Algérie : organisation et réalité des


pratiques
‫ اﻟﺘﻨﻈﻴﻢ وواﻗﻊ اﳌﻤﺎرﺳﺔ‬:‫ﺸﺎط رأس اﳌﺎل ﺳ ﺜﻤﺎري ا ﺰاﺋﺮ‬

Dr. Ahlem BOUGOUFFA, Université de Constantine 2 (Algérie),


ahlem.bougouffa@univ-constantine2.dz
constantine2.dz

Received: 06/04/2019 Accepted: 12/06/2019

Résumé:
Le capital-investissement
investissement est un mécanisme de financement participatif pour
les projets ayant un fort potentiel du développement à moyen terme avec un partage
des risques, de gains et de pertes avec les promoteurs. Ce travail de recherche vise à
démontrer les spécificités de l’activité de capital-investissement
investissement en Algérie, à partir de
son développement, son organisation réglementaire et institutionnelle et ses pratiques.
Notre travail conclut que le capital-investissement,
investissement, en Algérie, s’exerce comme un
service financier par des sociétés publiques, peu risquées, qui sont attirées par les
avantages fiscaux bénéficiers de projets investis plus que l’activité entrepreneuriale.
Mots clés : Capital-Investissement, Sociétés Publiques, P Service Financier,
Réglementations.
Classification JEL: G11, G24, G28, G32, H32, O16, O22, O31
:‫ﻣ ﺺ‬
‫رأس اﳌﺎل ﺳ ﺜﻤﺎري آﻟﻴﺔ ﺗﻤﻮ ﻞ ﻣﺸﺎرﻛﺔ ﻟﻠﻤﺸﺎر ﻊ ذات إﻣ ﺎﻧﻴﺔ اﻟﻨﻤﻮ اﻟﻌﺎﻟﻴﺔ ﻋ اﳌﺪى‬
‫ ﻳﺘﻮﺟﮫ ﺬا اﻟﻌﻤﻞ اﻟﺒﺤ إ إﺑﺮاز‬.‫ ر ﺎح وا ﺴﺎﺋﺮ ﻣﻊ اﳌﺒﺎدر ﻦ‬،‫ ﺗﻘﻮم ﺑﺎﻗ ﺴﺎم اﳌﺨﺎﻃﺮ‬،‫اﳌﺘﻮﺳﻂ‬
ّ ‫ ﻣﻦ ﺧﻼل ﻋﺮض ﻣﺮاﺣﻞ‬،‫ﺧﺼﺎﺋﺺ ﺸﺎط رأس اﳌﺎل ﺳ ﺜﻤﺎري ا ﺰاﺋﺮ‬
‫ ﺗﻨﻈﻴﻤﮫ اﻟ ﺸﺮ‬،‫ﺗﻄﻮرﻩ‬
ُ
َ ‫ﺧﻠﺼﺖ ﻧﺘﺎﺋﺞ اﻟﺒﺤﺚ إ ّأن رأس اﳌﺎل ﺳ ﺜﻤﺎري ا ﺰاﺋﺮ ُﻳ‬
ُ ‫ﻤﺎر‬
‫س‬ .‫واﳌﺆﺳﺴﺎ ﻲ وﻣﻤﺎرﺳﺎت ﺷﺮ ﺎﺗﮫ‬
‫ ﺣﻴﺚ ﺗﻨﺠﺬب ﺬﻩ ﺧ ة ﻟﻠﻤ ات‬،‫ ﻗﻠﻴﻠﺔ اﳌﺨﺎﻃﺮة‬،‫ﻛﺨﺪﻣﺔ ﻣﺎﻟﻴﺔ ﻣﻦ ﻃﺮف ﺷﺮ ﺎت ذات ﻃﺎ ﻊ ﻋﻤﻮﻣﻲ‬
.‫ا ﺒﺎﺋﻴﺔ ﻟﻠﻤﺸﺮوع اﳌﺴ ﺜﻤﺮﻓﻴﮫ أﻛ ﻣﻦ ا ﺘﻤﺎﻣ ﺎ ﺑﺎﻟﻔﻌﻞ اﳌﻘﺎوﻻ ﻲ‬
.‫ ﺗﻨﻈﻴﻤﺎت‬،‫ ﺧﺪﻣﺔ ﻣﺎﻟﻴﺔ‬،‫ ﺷﺮ ﺎت ﻋﻤﻮﻣﻴﺔ‬،‫ رأس ﻣﺎل اﺳ ﺜﻤﺎري‬:‫اﻟ ﻠﻤﺎت اﳌﻔﺘﺎﺣﻴﺔ‬
O31 ،O22 ،O16 ،H32 ،G32 ،G28 ،G24 ،G11 :(JEL) ‫ﺗﺼ ﻴﻒ‬

365
L’activité du capital- investissement en Algérie [...]

Introduction
Le capital-investissement « private equity » est un financement
participatif au cœur de l’activité économique. Il permet aux promoteurs de
réaliser leurs idées novatrices sur le terrain, surtout lorsque les banques
commerciales montrent une limitation des ressources, quant au financement
des start-up à cause de risque élevé d’un côté, et l’insuffisance des garanties
fournies par l’entrepreneur qui demande le crédit de l’autre côté.
C’est pour cette raison que ce mécanisme apparait en USA sous
l’appellation de « venture capital » qui exprime en fait une idée d’aventure
conduisant à une expérience agréable à vivre (Bouatouata, 2005, p. 45).
l’organisation de l’activité du capital-risque a apparu aux Etats-Unis à partir
des années 1930 grâce à des personnes fortunées qui ont investi une partie de
leur fortune dans de jeunes entreprises prometteuses en prenant des risques
pour s’enrichir, c’est les « Business Angels ».
La première entreprise moderne de capital-risque est l’Amirican
Rasearch and Development (ARD), créée en 1946 par Karl Compton et
George Doriot, qui ont décidé d’investir dans des entreprises développant des
technologies issues de la 2nd guerre mondiale. En 1958 fut fondée la première
société de capital-risque, Draper, Gaither et Anderson, organisée sous la
forme juridique de limited partnership (LP) qui est devenue la forme juridique
dominante pour réunir des fonds destinés à être investis dans le capital-risque
et capital-investissement (Kettani et Villemeur, 2012, p. 03).
A l’instar de tous les pays du monde, qui se sont orientés vers la création
des PMEs, l’Algérie percevait le rôle-clé de ces derniers en encourageant la
croissance économique. A cet égard, Les autorités publiques ont la volonté de
résoudre les problèmes financiers que rencontrent les projets
d’investissement, notamment les PMEs, lors de sa création. Elles ont aménagé
des structures d’appui (l’ANDI, l’ANSEJ…), deux fonds de garantie (FGAR
et CGCI) sans oublié les incubateurs et les pépinières des entreprises.
C’est le même but qui a conduit les autorités locales à mettre en place des
sociétés de capital-investissement ayant un mécanisme différent au
financement des projets.
Les investisseurs de ce financement participatif créent de la valeur au
niveau des entreprises investies grâce à leur assistance managériale consistant
une série de conseilles consultatives. Ça permet aux projets d’améliorer
l’image du leurs bilans (la théorie du signale) et le ratio fonds propre/dettes.
Ainsi de partager les risques opérationnels (YAHIYAOUI, 2011, p. 178).

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Dr.BOUGOUFFA Ahlem

Selon K.E. BOUATOUATA (2005), l’existence du capital-


investissement s’avère indispensable en Algérie pour atteindre une
construction complète d’un marché financier où il existe d’autres alternatives
au financement bancaire classique de l’investissement. Cet instrument a été
mis en œuvre en Algérie en 1991 pour des aspects diplomatiques avec le
partenaire européen.
Ammar YAHIYAOUI (2011) a indiqué que les aspects techniques du
métier du capital-investissement en Algérie souffrent d’un retard lié à des
contraintes institutionnelles essentiellement la domination du secteur
bancaire. Outre, les sociétés du capital-investissement évitent d’intervenir
dans les stades d’amorçage des projets d’investissement, elles ne s’intéressent
pas aux idées innovatrices des projets présentés à cause du risque élevé, ainsi
elles choisissent les projets selon des critères rigides, c’est ce qui à limiter le
nombre des petites et moyennes entreprises bénéficières de ce mode de
financement. En ce qui concerne la loi sur le capital-investissement et ses
textes d’application, le législateur algérien trace un cadre réglementaire
approprié à cette activité assorti d’un régime fiscal favorable.
L’expert Yazid TAALBA (2014), à son tour, confirme que le marché du
capital-investissement en Algérie, jusqu’au ce jour, reste ambigu pour nos
entrepreneurs, ces derniers privilégient l’endettement bancaire comme
solution de financement. L’expert considère le dispositif et les avantages
fiscaux sont favorables aux pratiques des sociétés de capital-investissement
malgré l’invisibilité sur les voies de sortie.
Ce travail de recherche a pour but d’identifier l’organisation d’activité du
capital-investissement en Algérie en termes de structure institutionnelle et
cadre législatif, ensuite démontrer les particularités des pratiques du métier
dans le financement des projets d’investissement.
Pour atteindre le but voulu, nous nous sommes orientés à faire ce travail
pour répondre à la question suivante :
Quel est la réalité algérienne par rapport à l’activité de capital-
investissement ?
Nous avons scindé le travail en deux parties :
- La première partie pour présenter l’organisation de l’activité de
capital-investissement en Algérie ;
- La deuxième partie fait pour analyser les pratiques de financement
des projets d’investissement par le capital-investissement en Algérie.

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L’activité du capital- investissement en Algérie [...]

1. Organisation de l’activité en Algérie


Le capital-investissement est une activité indispensable au financement
des entreprises privées innovantes très exposées aux risques, et en forte
croissance. Ces investisseurs consistent à fournir des fonds propres pour
accélérer le développement des entreprises et réaliser une rentabilité
(Bpifrance, 2013, p. 05). L’association européenne du capital-risque EVCA le
définit simplement comme suit : « private equity » c’est des fonds propres
fournis aux entreprises privées (non cotées en bourse). (OCDE, 2014)
L’engouement mondial vers l’investissement en PME technologiques
exige un outil financier compatible avec l’incertitude de ce secteur risqué,
d’ailleurs, les investissements financés par des investisseurs en capital
atteignent une maturité rapide et flagrante dans le monde entier, notamment
aux US et en Europe. C’est pourquoi le développement de ce métier en
Algérie est devenu de plus en plus indispensable pour le financement de
l’économie qui veut baser son tissu industriel à la création des petites et
moyennes entreprises.
1. 1. Développement du capital-investissement en Algérie :
L’expérience algérienne en capital-investissement est d’origine récente.
La première démarche adoptée par l’état, pour structurer un marché du
capital-investissement, était dans le cadre d’un partenariat algéro-européen.
Elle était interprétée par l’implantation d’une société de capital-investissement
en 1991, la financière algéro-européenne de participation « FINALEP ». Elle
a entamé ses activités en 1995.
La deuxième démarche était en 1998, quand le conseil national des
participations d’état a donné son approbation pour établir la société financière
d’investissements, de participation et de placement « Sofinance », qui a été
agréée par la banque d’Algérie en 2001. La création de ces deux sociétés était
sous la loi 90/10 de la monnaie et du crédit.
En raison de l’importance des aspects réglementaires et juridiques
spécialement destinés aux sociétés de capital-investissement, Le 24 juin 2006
fut la date de la promulgation de la loi 06-11 de ces sociétés en Algérie, qui
contient les conditions d’implanter une société, les modalités d’exercer le
métier, le contrôle des méthodes d'identification avec leurs propres
mécanismes du système fiscal.
Ces diverses procédures, visant à améliorer l’environnement algérien des
affaires, ont attiré les investisseurs internationaux en capital-investissement ;
c’est le cas d’AfricInvest la filiale du groupe Integra qui a été orientée vers la

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Dr.BOUGOUFFA Ahlem

région nord, centre et ouest de l’Afrique. Le fonds a débuté ses activités en


Algérie en 2006, ayant but principal de privatiser les entreprises publiques.
Après ces stations nécessaires dans l’ingénierie d’un métier efficace au
financement des besoins des projets d’investissement et de l’économie
national globalement, la mise en place des autres organismes, était successive.
En 2009, à la faveur de l'article 100 de la Loi de Finances
Complémentaire, les autorités publiques ont créé 48 fonds d’investissement
pour chaque wilaya en Algérie avec un montant d’un milliard DA pour
chaque fonds. La gestion de ces fonds a été confiée à trois sociétés
opérationnelles de capital-investissement. Chaque société est chargée de gérer
un nombre précis de fonds par wilaya (www.andi.dz ): FINALEP et
SOFINANCE et EL Djazair Istithmar. Ces fonds d’investissement régionaux
ont été mis en scène en 2011.
1.2. Cadre réglementaire des sociétés de capital-investissement en
Algérie:
Le législateur algérien a pris l’initiative, au niveau des lois des finances,
d’établir un cadre juridique spécifique pour l’exercice de ce métier en 2006.
On résume, c’est la loi 06-11 du 24 juin 2006 qui a fixé les conditions
d’exercice et les modalités de création et de fonctionnement des sociétés de
capital-investissement. Selon cette loi, Les sociétés de capital-investissement
algériennes participent dans (articles 02, 2006, p. 04) le capital social et toute
opération consistant en des apports en fonds propres et quasi fonds propres,
dans des entreprises en création, en développement, en transmission ou en
privatisation. Elles interviennent dans des entreprises qui ont besoin d’un
financement en capital-risque, capital développement, capital transmission ou
avec le rachat des participations d’un autre investisseur en capital, en utilisant
la souscription ou l’acquisition de tout les valeurs mobilières assimilées à des
fonds propres.
La loi 06-11 était complétée par le décret exécutif n° 08-56 du février
2008 qui fixe le capital social minimum à 100 Mlns DA, les modalités de la
détention et les conditions d’octroi d’agrément (chapitres01-03, 2008, pp.
07,08); suivie par trois arrêtés en 2008, 2009 et 2010, le dernier arrêté
(Arrêté, 2010, pp. 19-22) définit les pratiques de conservation par ces sociétés
et leur contrôle.
Pour attirer les investisseurs en capital étrangers, le législateur algérien a
approuvé, dans la loi de finance complémentaire de l’année 2006,

Arsad journal For economic and Management studies 2 (1), June 2019 389
L’activité du capital- investissement en Algérie [...]

l’abattement (article03, 2006, p. 03) de 50% sur les plus-values de cession


d’actions réalisées par les sociétés de capital-investissement non-résidentes.
Selon Yazid TAALBA, un manager d’AfricInvest, Cette technique en
Algérie a un cadre juridique positif dans sa globalité, avec des avantages
fiscaux considérables (SAADI, 2014, pp. 07-09). Cependant, ces
réglementations n’ont pas séparé entre le fonds d’investissement, où se
collectent les fonds à investir par les bailleurs de fonds, et la société de
gestion qui regroupe les professionnels du métier pour gérer les fonds levés.
Pour cela, et après une décennie, le législateur algérien a formulé le décret
exécutif n° 16-205 du juillet 2016 fixant les modalités de constitution, de
gestion et de d’exercice de l’activité de la société de gestion de fonds
d’investissement (décretn°16-205, 2016, pp. 08-09). Le texte a donné le feu
vert pour ces sociétés d’exercer une opération de levée de fonds par initier à
constituer un fonds d’investissement, avec une prise de participation de 5%
sur fonds propre. Malgré l’absence d’un aspect fiscale incitant la constitution
des sociétés de gestion, la démarche considère appréciable vers le dynamisme
de métier en Algérie. La COSOB reste toujours le véhicule de contrôle et
surveillance de ces sociétés.
1.3. Organisation institutionnelle de capital-investissement en Algérie :
C’est clair que le développement de cette industrie dans un pays est lié
aux deux facteurs : un dispositif réglementaire et fiscal avantageux et un statut
institutionnel libéré. Il se trouve en Algérie un nombre limité des sociétés qui
exercent l’activité de capital-investissement. Le tableau suivant détermine les
principaux opérateurs du marché.

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Tableau 01 : les sociétés de capital-investissement en Algérie


Année de Société de capital-
Les métiers exercés La nature de la société
création investissement
financière algéro-
européenne de Filiale des banques
1991 Capital-investissement
participation publiques (BDL et CPA)
«FINALEP »
société financière Crédit-bail, capital-
d’investissements, de investissement, crédit à long Société publique (100%
1998 participation et de terme, engagement par de son capital est de la
placement signature et industrie trésorerie publique)
«SOFINANCE» financière
Société Algéro-
Saoudienne Capital-investissement, crédit- Société d’investissement
2004
d’Investissement bail, crédit d’investissement mixte
« ASICOM »
2006 AfricInvest Capital-investissement Société de gestion
Les fonds Des fonds publics
2009 d’investissement de Capital-investissement (100% de la trésorerie
wilaya publique)
Filiale des banques
2010 Eldjazair Istithmar Capital-investissement publiques (BADR et
CNEP-banque)
Fonds National
2011 Capital-investissement, prêt. Fonds souverain
d’Investissement « FNI »
Source : établi par nous même à partir des entretiens avec les responsables
des SCI
Les sociétés de capital-investissement en Algérie sont généralement
captives ; c’est le cas de la Finalep et Djazair Istithmar, filiales des banques
publiques. On mentionne que la part de partenaire européen au capital de la
Finalep soit 4% seulement, ce qui indique que la société est devenue publique.
En parallèle, la Sofinance, le FNI et les fonds de wilaya sont détenus par
l’Etat. L’ASICOM avec son capital mixte, utilise un montage financier
spécifique qui contient des prises de participation et des crédits
d’investissements aux projets dans lesquels ASICOM est actionnaire, en plus
le crédit- bail en terme limité. Les autres sociétés sont non-résidentes détenues
par des privés, on parle d’AfricInvest, Swicorp, Abraaj, Emerging Capital
Partners (ECP), RIVA & GARCIA et Development partners international
(DPI).
Nous constatons que le caractère public domine en majorité aux sociétés
de capital-investissement en Algérie. Même au niveau des sociétés aux
capitaux mixtes, nous trouvons souvent que le côté algérien est majoritaire,

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L’activité du capital- investissement en Algérie [...]

c’est le cas de la FINALEP où la part algérienne, dans ce partenariat euro-


algérien, est de 96% détenus par deux banques publiques. Le soutien étatique
pour cette technique est flagrant.
Dans le but de transférer le savoir-faire étranger des experts étrangers
dans l’industrie de capital-investissement, les programmes mondiaux et les
organismes internationaux, ont découvert le grand potentiel de croissance en
investissant dans la région du nord africain. C’est pour cela que l’Algérie a
bénéficié d’une implantation des investisseurs internationaux en capital qui
s’intéressent à gérer des fonds pour le compte des investisseurs privés et des
agences de développement. Ces fonds d’investissement non- résidents ont
réalisé pas mal des projets d’investissement en Algérie.
En revanche, le gouvernement est conscient de son rôle indispensable
d’animer ce marché à côté des fonds d’investissement publics, et d’autres en
partenariat avec des investisseurs étrangers. Cependant, les opérateurs du
capital-investissement en Algérie ne sont pas spécialisés selon les secteurs
d’activité dans lesquels ils investissent ni par zone géographique ni par stade
du développement du projet.
2. Les pratiques des sociétés de capital-investissement en Algérie :
Les organismes nationaux du capital-investissement exercent ce métier
comme un produit financier avec d’autres produits tels que le crédit-bail, les
crédits d’investissement et autres. Le processus d’investissement des sociétés
de capital-investissement contient trois phases principales : levée de fonds,
investissement et sortie du projet. Nous voulons savoir dans le prochain
élément les particularités de ce métier en Algérie à partir de ces trois phases.
2.1. Levée de fonds :
C’est une étape indispensable aux ces sociétés pour qu’elles entament
l’investissement dans des projets innovants. Ces sociétés font appeler les
fonds des banques, des compagnies d’assurance, des fonds de pension et par
fois les épargnes des individus pour des placements dans des fonds
d’investissement servent à investir dans un secteur précis.
En Algérie, nous avons confirmé que la source unique, des fonds
collectés des sociétés de capital-investissement, est le soutien public. La
figure suivante démontre les montants mise à disposition des sociétés exerçant
le métier comme des ressources financières.

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Dr.BOUGOUFFA Ahlem

Figure 01 : les ressources financières des sociétés de capital-


investissement
150000
Mlns DA

48000

10 000 8000
1200 1000

Finalep sofinance ASICOM Eldjazair FNI FIW


Istithmar

Source: établi par nous même à partir des bases de données des sociétés :
- Rapport de l’année 2017 de la COSOB.
- www.sofinance.dz/sofinancechiffres.htm
- www.asicom.dz
- www.fni.dz
- www.andi.dz

Toutes les sociétés actives sur le marché algérien sont des filiales des
banques publiques ou elles gèrent des fonds au compte de la trésorerie
publique. Par conséquence, le marché algérien du capital-investissement
souffre de l’insuffisance des ressources à investir dans des nouveaux projets ;
au même temps, l’état a mis beaucoup d’argent dans ce marché via le fonds
souverain et les fonds d’investissement de wilaya.
2.2. Investissement et accompagnement:
Les investisseurs en capital en Algérie interviennent dans le haut du bilan
des petites et moyennes entreprises dans tous les activités qui produisent des
biens et services, à l’exception de l’activité de pêche et agriculture, avec des
prises de participation qui balance entre 10% et 35%.
Selon le rapport annuel de l’association africaine du capital-
investissement et capital risque « AVCA », les fonds d’investissement non
résidents a investis en Algérie une portion de 7% de la valeur des transactions
de capital-investissement sur la région nord du continent entre 2012 et 2017,
c’est ce qui ce figure montre en bas :

Arsad journal For economic and Management studies 2 (1), June 2019 393
L’activité du capital- investissement en Algérie [...]

Figure 02 : nombre et valeur des transactions de capital-investissement


dans les payés nord africain entre 2012-2017
Nombre des transactions Valeur des transactions
42% 40%

26% 27% 26% 27%

5% 7%

Maroc Egypte Tunisie Algérie

Source : http://www.avca-africa.org consulté le 22/02/2018 à 09:20.

L’Algérie occupe la dernière classe en nombre et valeurs des transactions


parmi les trois pays du nord africain où le Maroc est le leader de cette
industrie avec 42% de nombre des transactions sur le total, suivie par l’Egypte
qui expose à des capacités de développement de ce métier.
A propos des montants investis par les sociétés nationales de capital-
investissement, la figure suivante les montre clairement :

Figure 03: les montants investis sous forme des prises de participation
par les SCI nationales (Mlns DA)
18332

3000
349,7 1047 791,1

Finalep Sofinance Asicom FNI Eldjazair Istithmar

Source : Rapport de la COSOB en 2015 ; Rapport annuel du FNI en 2014 ;


www.sofinance.dz/sofinancechiffres.htm; www.asicom.dz

Le fonds souverain a investis une grande masse d’argent sous forme des
prises de participation, en effet il possède la plus large ressources dans le

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marché du capital-investissement. L’ASICOM a pu réaliser le chiffre apparait


dans le graphique grâce à ces compétences inspirées du partenaire étranger
qui lui permet d’être plus flexible en matière des prises de participation. Elle
réalise des grands projets en syndication avec d’autres sociétés de capital-
investissement, c’est le cas de la Sofinance et le FNI qui ont pris une
participation avec l’ASICOM dans le capital du projet RUSICA de SKIKDA,
le même cas pour un projet de briqueterie en partenariat avec la Sofinance et
Eldjazair Istithmar.
Les trois sociétés qui gèrent des fonds qui compte de la trésorerie
publique exercent leur métier avec deux chemins de prise de participation ;
soit sur fonds propre ou bien sur fonds d’investissement de wilaya, pour but
de renforcer les fonds propre des petites et moyennes entreprises.
En fait, le rôle des investisseurs en capital ne se limite pas à un
actionnaire dans les fonds propre d’une entreprise, ils contribuent aussi à son
management stratégique. Outre, les entreprises bénéficient d’autres soutiens
non financiers qui améliorent leur image dans le marché ; les institutionnels
apportent avec eux leur réseau relationnel, leur connaissance du secteur cible
et leur certificat qui confirme que cette entreprise à une bonne qualité (un
signale) ; en plus ils opèrent ensembles avec l’entrepreneur pour créer de la
valeur, c’est l’approche HANDS-ON (CASELLI, 2016, p. 19).
En effet, les professionnels algériens n’arrivent pas à se regrouper dans
une association de capital-investissement qui sert à étudier l’impact
économique et social du métier dans le marché algérien. D’après les données
collectées, les organismes du capital-investissement en Algérie ont investi
dans environ 84 projets distribués aux différents secteurs d’activités.

Tableau n°02 : répartition des projets financés selon les secteurs


Le secteur Nombre des projets financés
Biens de consummation 03
Services 32
Industrie 40
BTP et immobilier 05
télécommunication et TI 04
Total 84
Source : établis par nous même à partir des portefeuilles de Finalep,
Sofinance, ASICOM, FNI, El Djazair Istithmar, AfricInvest, Abrraj, ECP,
Swicorp et DPI.

Arsad journal For economic and Management studies 2 (1), June 2019 395
L’activité du capital- investissement en Algérie [...]

On démontre que le secteur des services, contient des filières des services
touristiques (13projets), services financiers (08 projets), services
commerciaux (04 projets) et autres services (07 projets). Ainsi, le secteur des
industries contient les industries de fabrication (29 projets), les industries
agroalimentaires (07 projets) et les industries chimiques (04 projets).

Figure 04: Répartition des projets financés par les investisseurs en capital
selon le secteur d’activité en Algérie
télécommunicati Biens de
on et TI consommation
5% 3%
BTP et
immobilier
6%

Services
38%

Industrie
48%

Source : conçus par nous même à partir du tableau en-dessus

Les projets d’investissement sont concentrés principalement au secteur


des industries. Ce secteur contient les industries chimiques avec une part de
10% de l’ensemble des projets industriels, les industries de fabrication
représentent 72,5%, les industries agroalimentaires représentent 17,5%. Les
secteurs partiels du secteur des services se dégagent : des services touristiques
41%, des services financiers représentant 25%, des services commerciaux
avec 12,5% et d’autres services qui représentent 21,5%.
Les deux figures montrent que les sociétés de capital-investissement en
Algérie sont attirées vers le secteur industriel. Cela interprète la volonté
gouvernementale visant la diversification des activités industrielles pour
trouver d’autres marchés à conquérir. Les sociétés de capital-investissement
en Algérie n’investissent pas à des projets du grand risque, comme les projets
de technologies informatiques, en considérant que l’Algérie est un pays qui
transfert la technologie.

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Les fonds d’investissement en Algérie prennent des participations


minoritaires, temporaires et numéraires dans des entreprises souvent
familiales, c’est le cas de NCA Rouiba financée par AfricInvest et la société
CEPRO financée par Abraaj groupe. Cet actionnariat permet aux entreprises
d’augmenter la capacité de production, diversifier les produits et renforcer la
stratégie de marketing. Le partenariat avec les fonds internationaux, mettre en
œuvre un plan du développement et de diversification ambitieux pour les
investissements et les PMEs en particulier.
La phase d’investissement au sein des projets se déroule en parallèle avec
une série des conseils stratégiques qui sera à l’intérêt de futur de l’entreprise.
Les SCI suivent leurs portefeuilles à partir des rapports réguliers avec une
présence au conseil d’administration.

2.3. La sortie :
Le législateur algérien n’a pas déterminé tant des méthodes de sortie du
projet financé, il a affirmé, dans l’article 23 de la loi 06-11, la cession
prioritaire des parts aux actionnaires de la société (les fondateurs) ou aux
d'autres actionnaires. Comme il a autorisé aux sociétés de capital-
investissement d’utiliser d’autres formes de sortie, à titre d’exemple : la sortie
financière à travers d’autres sociétés de capital-investissement ; la sortie
industrielle à travers une société du secteur de l’activité ou la sortie avec une
introduction à la bource d’Alger (c’est le cas de la société AfricInvest qui a
réussi à faire une cession boursière en 2013 avec la société NCA-Rouiba).

Conclusion :
Le capital-investissement est un outil d’accompagnement de la
croissance des entreprises à long terme et également à la création d’emplois.
Il consacre une grande importance aux idées des hommes, proprement dit, à
l’équipe du management au premier temps et au potentiel de l’opportunité au
second temps.
En Algérie, l’activité de capital-investissement est encore dans une phase
ambigüe, son rôle reste marginal dans le financement des projets
d’investissement. La majorité des sociétés algériennes de capital-
investissement sont publiques ou détenus par des banques publiques,
généralement non spécialisées, elles exercent le métier autant que service
financier à côté d’autres services financiers comme les crédits

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L’activité du capital- investissement en Algérie [...]

d’investissement, le crédit-bail et les engagements par signature, c’est le cas


de la Sofinance, L’ASICOM et le FNI.
En ce qui concerne l’organisation réglementaire, les sociétés algériennes
de capital-investissement bénéficient d’une atmosphère fiscale favorable aux
ses investissements, si en exclut bien sur le nouveau texte légal correspondant
aux sociétés de gestion des fonds d’investissement qui se caractérise par
certaines carences fiscales qui incitent la constitution des sociétés de gestion,
et à la fois entame une opération de levée de fonds par des établissements
financiers.
Donc, le capital-investissement en Algérie se pratique sous le format
européen qui le considère comme une activité financière. C’est un format
organisé par des règlements bancaires ; au contraire du format anglo-saxon
qui considère le métier comme une activité entrepreneuriale, elle s’exerce
avec des règlements en mesure de l’activité, c’est un format plus flexible.
Dans la nouvelle situation algérienne, avec la baisse des revenus du
secteur d’hydrocarbures, il faudra donc trouver de nouveaux moyens de
financement pour l’économie, pour poursuivre les investissements publics et
ne pas arrêter la machine économique. Le recours vers des nouveaux modes
de financement, essentiellement le capital-investissement, devient
indispensable.
Bibliographie :

1) Arrêté 02. (2010). Arrêté du 30 mai 2010. journal officiel n° 47 .


2) Article03. (2006). 2éme chapitre de L’ordonnance 06-04. journal officiel
n° 47.
3) Articles 02, 04. 05. (2006). la loi 11-06 relative à la société de capital-
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6) CASELLI, S. ( 2016). private equity and venture capital. Bocconi
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7) Chapitres 01-03. (2008). décret exécutif n°08-56 relatif aux conditions
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Dr.BOUGOUFFA Ahlem

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L’activité du capital- investissement en Algérie [...]

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