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Personnages Roanesques 1

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d’hiver, et ce que nous pouvons savoir du marquis

dans son âge mûr (passim), puis vieilli (Vingt ans


après), écarte littérairement une hypothèse que la
réalité et les affaissements analogues qu’elle pro-
digue confortent.
Fille d’un autre marquis, ALDONZE est parfois la
sœur morte de Parise. Il y avait trois sœurs, a-t-on
pu lire : Ulmère, Parise, ALDONZE. Les trois sœurs
répondraient, dans ce cas, au nom de Brioine.
ALDONZE ne fait pas le rêve duquel s’articule,
dans l’ensemble du Corpus, la majorité des fictions ;
les événements, en revanche, dont il ne se donne
jamais que pour la mémoire bégayante, sont ceux,
réels, dont se clôt sa courte vie.
De la courte vie d’ ALDONZE , on regardera
comme la plus satisfaisante, en particulier quant à
sa conclusion, la version dite « de la cravache » (la
mort qu’en entraînent les coups n’est pas, d’abord,
celle d’ALDONZE). Au moment de l’établissement de
l’index, cette version se trouve dans le fichier
Esclarmonde dont une publication virtuelle séparée
reste envisagée sous le titre sobre de Septième fichier.
2. Mais ALDONZE peut aussi ne mourir pas,
demeurant dès lors identique sa jeunesse, à la mort
près. La survie d’ALDONZE a pour conséquence pro-
bable la mort de Marie (Marie-Marthe). La thèse
vraisemblable, toutefois, selon laquelle c’est le dou-
blet Henri/le Photographe qui constitue l’élément
séminal, maintient vivantes les deux figures vieillies
sous les traits, respectivement, de Rosemonde et
d’Eulalie Cyméa.
On ne saurait exclure, sous ALDONZE, Parise
jeune.

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On ne saurait exclure Blanche plus qu’Esclar-
monde (dont on sait peu), ou que, en général,
n’importe quel personnage féminin hors Marie la
grande, regardée ou non comme Marie-Marthe. Il
est, toutefois, assez peu probable que Marie la petite
puisse devenir ALDONZE.
On ne saurait même pleinement exclure Eulalie
Cyméa, hors, peut-être, maintien de Marie-Marthe.
Eulalie Cyméa n’en est pas moins parfois donnée
pour la mère en allée d’ALDONZE.
ALDONZE, jeune fille, vivante plus que morte, ne
saurait être l’auteur du texte, et il n’est, à proprement
parler, vivante ou morte, d’ALDONZE que jeune fille.
Elle n’est jamais, sous ce nom, membre du
Cercle, et plus précisément : la jeune fille ALDONZE
exclut, vivante, l’existence du Cercle, sinon, cepen-
dant, celle de tout ou partie de ses membres, des-
quels, au cours d’un séjour qu’elle fit à Brioine (le
village), dont les parents de Marie-Marthe tenaient
l’auberge, auront été observés les faits et gestes par le
moyen de jumelles marines, unique objet hérité de la
mère d’ALDONZE. Le résultat des informations ainsi
recueillies pourrait, par croisement avec les bribes
puisées dans un mince ouvrage d’érudition locale,
Histoire du château de Brioine, constituer l’ensemble
des figures et fictions d’un Corpus encore à écrire.
Négligence, peut-être, ou soin abandonné au
lecteur attentif, il n’a pas été fait usage du nom
d’ALDONZE en tant que nom de lieu.

REMARQUE
Prélevée du neuvième fichier au cours d’une
lecture hâtive effectuée dans la seule recherche des

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coups de cravache, la mention ci-dessous affecte
d’autant moins les considérations qui précèdent
qu’elle est susceptible d’aménagements : « En ce
moment, écrit l’auteur, dans une lettre à son édi-
teur, je m’emploie à être ALDONZE de Sainte-
Ulmère, en l’expression de sentiments qui sont,
pour l’essentiel, les miens ; à la faire passer pour
moi, ou à me faire passer pour elle (en effet, c’est
une femme ; je l’imagine femme, quoique ne l’ayant
connue que jeune fille). J’y peine. »

ALFRED . 1. ALFRED est, de tous les personnages du


Corpus, le seul dont l’enfance s’est écoulée dans un
Brioine perdu, et qu’il ne retrouvera pas.
Cette définition peut sembler deux fois contes-
table : d’autres personnages, d’une part, leur enfance
s’est écoulée à Brioine, peut-être s’y écoule encore :
c’est le cas au moins de Conrad et de Marie la petite.
Objectera-t-on que Conrad non plus que Marie la
petite ne perdront Brioine ? Et qu’en sait-on ?
Semble contestable davantage l’affirmation selon
laquelle ALFRED ne retrouverait pas Brioine (c’est par-
tout, jusqu’ici, du château de Brioine qu’il s’agit ;
quant au village, en effet, ALFRED en fréquente
l’auberge). Séjournant à l’auberge, ALFRED, chaque
matin, dès l’aube, s’arrache à sa quiétude pour arpen-
ter la campagne en quête de hauteurs d’où observer à
la jumelle ce que les rideaux de branchages laissent
transparaître de la vie qu’on mène au château (si
maladroite qu’elle paraisse, la formulation n’en dit
pas moins et ce qu’elle veut dire, et ce qu’ALFRED
attend : une vision brouillée ; ALFRED veut croire ne

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