Intelligences Multiples
Intelligences Multiples
Intelligences Multiples
(Howard Gardner)
Le concept d’intelligence
Quand dites-vous d’une personne qu’elle est intelligente ? Quand elle
manifeste une grande culture ? Quand elle est capable d’argumenter de
manière confondante ? Quand elle est capable de résoudre des problèmes
concrets ? Quand elle réussit des épreuves scolaires réputées difficiles ? La
perception de l’intelligence est fonction de variables qui diffèrent selon
l’époque et la société au sein de laquelle elle s’exerce. Mais en tout état de
cause, cette perception est étroitement liée au conformisme social.
Au début du vingtième siècle, les premiers tests permettant de déterminer
un quotient intellectuel (QI) ont vu le jour, se voulant une mesure objective
indépendante des normes sociales. Au fil des ans, on a constaté que ces
mesures permettent surtout de prédire l’avenir scolaire d’un individu avec une
faible marge d’erreur, par le fait que ces systèmes de mesure, tout comme
notre système scolaire, accordent beaucoup d’importance aux les aspects de la
logique, des mathématiques et de la langue. La conception de l’intelligence
que sous-tend cette forme de mesure laisse entendre que l’intelligence est
innée, qu’elle ne se modifie guère avec l’âge, l’apprentissage ou l’expérience.
Cette conception est largement mise en question aujourd’hui. On
considère en effet que les facultés d’une personne sont essentiellement un
produit de la culture et de l’éducation :
« 90% des circuits de neurones vont se former progressivement dans les
années qui suivent la naissance. C’est précisément sur la construction de ces
circuits que l’environnement intervient sous ses diverses formes, qu’il s’agisse
du milieu intérieur (alimentation, hormones) ou extérieur (interactions
familiales et sociales, rapport au monde). On parle de "plasticité" pour qualifier
cette propriété du cerveau à se modeler en fonction de l’expérience vécue. La
plasticité cérébrale est très prononcée chez l’enfant, mais elle existe aussi
chez l’adulte avec les processus d’apprentissage et de mémorisation qui ne
cessent de remodeler nos micro-circuits de neurones. » (Vidal, 2001, sur base
des travaux de Paulesu et al, 2000 ; Maguire et al, 2000).
Afin de contrecarrer les visions traditionnelles (du passé, et dépassées) de
l’intelligence, H. Gardner propose d’envisager qu’il existe de multiples formes
d’intelligence, l’intelligence étant entendue comme une « capacité à
résoudre des problèmes ou à produire des biens, de différentes natures,
ayant une valeur dans un contexte culturel ou collectif précis ». Afin de
distinguer l’intelligence humaine de celle d’une machine-outil, l’intelligence
est précisée comme étant « un potentiel biopsychologique, c’est-à-dire que
chaque membre de l’espèce a la potentialité d’exercer l’éventail des facultés
intellectuelles propres à l’espèce. »
Cette vision considère qu’avec un stimulus approprié, il est possible de
développer chacune de ses intelligences à un niveau de performance
relativement élevé : « ce qui a été démontré par la recherche la plus récente,
c’est que, indépendamment des différences initiales, une intervention précoce
Cette liste n’est pas fermée. Nous pourrions y associer, pour notre propos,
l’intelligence émotionnelle, l’intelligence citoyenne Concept 03 - Intelligences
Sources
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Kaës R. et alii., 1979. Crise, rupture et dépassement, Paris, Dunod.
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