Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Rfciment

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 74

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ASSEMBLEE NATIONALE

RAPPORT RELATIF AUX TRAVAUX


DE LA CELLULE DE REFLEXION SUR
LA PROBLEMATIQUE DE
L’INDUSTRIE ET DU COMMERCE DU
CIMENT EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO

Palais du Peuple
Kinshasa/Lingwala
Novembre 2008
1
STRUCTURE DU RAPPORT RELATIF AUX TRAVAUX DE LA CELLULE
DE REFLEXION SUR LA PROBLEMATIQUE DE L’INDUSTRIE ET DU
COMMERCE DU CIMENT EN RDC

I. INTRODUCTION ET CONSIDERATIONS GENERALES

II. DEROULEMENT DES TRAVAUX ET CONSTATS FAITS PAR LA


CELLULE DE REFLEXION

III. RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION

I. Introduction et considérations générales

0. Introduction
1. De la composition de la Cellule de Réflexion
2. De la nature de la mission confiée à la cellule
3. De la formation du Bureau de la cellule
4. De la méthode de travail
5. Des difficultés rencontrées et /ou des facilités obtenues

II. Du déroulement des travaux

2.1. Des notions de base du ciment


2.2. De la production du ciment dans le monde
2.3. Des grandes firmes productrices du ciment
2.4. De la consommation du ciment dans le monde
2.5. Des données du marché intérieur de la RDC
2.5.1. De la capacité installée des cimenteries en RDC
2.5.2. De l’évolution de la production du ciment en RDC
2.5.3. Des besoins de la RDC en ciment
2.5.4. Du coût moyen de production du ciment par tonne en RDC

2.6. Des gisements connus et de la localisation sur l’étendue du


territoire national des matières premières à la base de la
fabrication du ciment

2.7. Des combustibles entrant en ligne de compte pour la production


du ciment

2.8. DES AUDITIONS DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT


2.8.1. Ministre de l’Industrie
2.8.2 Ministre du Portefeuille
2.8.3. Ministre de l’Economie et du Commerce
2.8.4. Ministre es Finances
2.8.5. Ministre des Hydrocarbures
2
2.9. Audition des Responsables des entreprises productrices du ciment
et synthèse des documents transmis à la Cellule
2.9.1. Cinat
2.9.2. Cilu
2.9.3. Exploitation de documents provenant des cimenteries
implantées au Katanga et Sud Kivu
2.10. Audition des pétroliers
2.10.1. SEP, FINA, COBIL
2.10.2. SOCIR

2.11. Audition des transporteurs


ONATRA

2.12. Audition des distributeurs


2.13. Audition des Experts
2.14. Audition des nouveaux investisseurs
2.14.1. LAFARGE
2.14.2. CIPOR
2.14.3. Cimenterie de Lubilanji

2.15. CONSTATS DE LA CELLULE DE REFLEXION


2.16. POSITION DE LA CELLULE DE REFLEXION

III RECOMMANDATIONS

CONCLUSION
3
I. INTRODUCTION ET CONSIDERATIONS GENERALES

0. Introduction

Honorable Président de l’Assemblée nationale ;


Honorable Membres du Bureau ;
Honorables Députés et Chers Collègues ;

Il vous souviendra qu’au cours de la séance plénière du mardi 21 octobre


2008, à la suite de la motion initiée par l’Honorable BAMANISA SAIDI Jean,
mettant en exergue les difficultés que rencontrent depuis quelques temps
les industries nationales de production du ciment et, par ricochet, les
consommateurs de ce produit, l’Assemblée plénière avait décidé de créer
une cellule chargée de réfléchir sur toutes les questions soulevées lors du
débat.

Cette volonté exprimée par la plénière de l’Assemblée nationale a été


matérialisée par les décisions n°0071 et 0072 du 30 octobre 2008 portant
respectivement d‘une part, création d’une Cellule de Réflexion sur la
problématique de l’industrie et du Commerce du ciment en République
Démocratique du Congo, d’autre part, nomination des membres de la
Cellule de Réflexion.

1.1. De la composition de la Cellule de Réflexion

Conformément à la seconde décision sus indiquée, les Députés dont les


noms repris ci-dessus sont désignés pour faire partie de la Cellule de
Réflexion. Il s’agit de :

01. Honorable KATANGA MUKUMADI YAMUTUMBA Timothée, Député


National et Président de la Cellule ;
02. Honorable BAMANISA SAIDI Jean, Membre ;
03. Honorable KATUMUA MUKALAYI Vicky, Membre ;
04. Honorable MBUYU LUYONGOLA Jean, Membre ;
05. Honorable MAYOMBE MUMBYOKO Patrick, Membre ;
06. Honorable LUNGUANA MATUMONA Jacques, Membre ;
07. Honorable KALEMA LOSONA Jean Pierre, Membre ;
08. Honorable MATADI NENGA GAMANDA, Membre ;
09. Honorable KABENGELE NGOY Dominique, Membre ;
10. Honorable VUEMBA Jean-Claude, Membre ;
11. Honorable TSHISUMPA TSHIAKATUMBA Placide, Membre.

Aux côtés de ces Députés, il a été joint une équipe d’Experts dont les noms
sont repris ci-après :
01. Maître MAYO MAMBEKE, Directeur Adjoint du Cabinet du Président
de l’Assemblée nationale ;
4
02. Monsieur Barthélemy MUKENDI KABAMBI, Conseiller Economique et
Financier au Bureau d’Etudes ;
03. Monsieur ADAMARO NABIANGBALI, Chef de Division à la Direction
des Séances.
04. Monsieur TAMFURI Jean Jacques, Secrétaire de Cabinet du Président
de l’Assemblée nationale

1.2. De la nature des missions confiées à la Cellule

Les missions confiées à la cellule consistent principalement à :


- établir le diagnostic de l’industrie de production du ciment et le
potentiel existant en République Démocratique du Congo ;
- étudier le circuit de commercialisation du ciment et les structures de
prix de ce produit stratégique ;
- s’informer, à cet effet, le plus largement possible sur le secteur de
ciment ;
- faire des propositions conséquentes à l’Assemblée nationale.

1.3. De la formation du Bureau de la Cellule

A l’occasion de la création de la Cellule de Réflexion sur les questions du


ciment, l’Honorable Président de l’Assemble Nationale avait confié à
l’Honorable KATANGA MUKUMADI Timothée la direction des travaux de
ladite cellule tel que le stipule l’article 2 de la décision n°0072.

Conformément à l’esprit de l’article 41 et 42 du Règlement intérieur de


l’Assemblée nationale et devant se conformer aux dispositions de l’article 5
de la décision N°0071 portant sa création, la « Cellule de Réflexion dispose
d’un Bureau composé d’un Président, d’un Vice-Président, d’un Rapporteur
et d’un Rapporteur-Adjoint, étant donné que le poste de Président de la
cellule a été confié à l’Honorable KATANGA MUKUMADI Timothée, les
membres de la Cellule de Réflexion se sont concertés, au cours de la
première réunion tenue dans la salle des spectacles du Palais du Peuple,
afin de désigner les autres membres du Bureau.

Ainsi donc, le Bureau de la cellule est composé de la manière suivante :

1. Président : KATANGA MUKUMADI Timothée


2. Vice-Président : BAMANISA SAIDI Jean
3. Rapporteur : MAYOMBE MUMBYOKO Patrick
4. Rapporteur-Adjoint : KATUMWA MUKALAY Vicky.

Il sied de signaler à l’Auguste plénière que la désignation des membres du


Bureau s’est déroulée dans un climat serein et amical.
5
1.4. De la méthode de travail

Tenant compte de la délicatesse de la mission confiée à la Cellule de


Réflexion et considérant les remous sociaux que soulève actuellement la
pénurie du ciment sur le marché intérieur, les membres de la Cellule ont
arrêté la méthode d’approche consistant à :
1. lister les personnes ressources selon les catégories ci-après membres
du Gouvernement, entreprises cimentières, transporteurs,
distributeurs du ciment, les pétroliers, les Experts, nouveaux
investisseurs ;
2. élaborer un questionnaire spécifique à accommoder, le cas échéant,
selon la personne ressource ciblée ;
3. demander que les renseignements à fournir à la Cellule de Réflexion
soient consignés dans un support écrit et dûment signé par le
Responsable ;
4. entendre les membres du Gouvernement concernés par le secteur du
ciment ;
5. examiner les renseignements fournis à la cellule et en dégager un
constat ;
6. établir le diagnostic exhaustif de l’industrie de production du ciment
et le potentiel existant en République Démocratique du Congo ;
7. examiner le circuit de commercialisation du ciment (les goulots
d’étranglement) et les structures de prix de ce produit.

1.5. Des difficultés et/ou facilités rencontrées durant la mission

1.5.1. Des difficultés rencontrées

Les membres de la Cellule de Réflexion tiennent à signaler à l’Auguste


plénière qu’à la suite de certaines contraintes, ils n’ont pas pu palper du
doigt les réalités actuelles des cimenteries disséminées sur le territoire
national.

En effet, l’acte qui crée la Cellule de Réflexion ainsi que celui qui nomme
les membres ne constituent, ni l’un ni l’autre, un Ordre de mission formel
pouvant être opposé, le cas échéant, aux tiers.

Mais, des contacts directs avec certains membres du gouvernement


concernés par la question du ciment ,les responsables des cimenteries
établies au Bas-Congo ,ceux des cimenteries implantées à l’arrière pays
contactés par personnes interposées œuvrant au sein des entreprises du
groupe Forrest/ouest notamment à la cimenterie de Lukala (CILU) et avec
les apports d’autres intervenants du domaine du ciment tels que les
transporteurs, les distributeurs, les pétroliers, ont permis à la cellule de
Réflexion, d’obtenir quelques informations qui vous seront livrées dans les
lignes qui suivent.
6

1.5.2. Des facilités obtenues

Dans le cadre de la collaboration entre notre Chambre législative et le


Ministère chargé des Relations avec le Parlement, votre cellule a bénéficié
de ce Ministère d’une salle équipée et bien conditionnée. Cette contribution
spontanée a permis à votre Cellule de Réflexion de travailler dans un cadre
véritablement propice à la réflexion. La cellule lui en est reconnaissante et
l’en remercie sincèrement.

II. DU DEROULEMENT DES TRAVAUX

Honorable Président de l’Assemblée nationale ;


Honorable Membres du Bureau ;
Honorables Députés et Chers Collègues ;

En appliquant la méthode de travail arrêtée, la Cellule de Réflexion a


d’abord listé puis invité à une séance de travail les personnes ci-après
regroupées par catégorie :

Les membres du Gouvernement du secteur concerné par le ciment :


- Monsieur le Ministre de l’industrie
- Monsieur le Ministre de l’économie nationale et du commerce
- Madame la Ministre du Portefeuille
- Monsieur le Ministre des Finances
- Monsieur le Ministre des Hydrocarbures

Les responsables des entreprises productrices du ciment


- de la Cimenterie de Lukala (CILU) ;
- de la Cimenterie Nationale (CINAT) ;
- les représentants des actionnaires minoritaires de CINAT.

Les responsables des entreprises pétrolières de distribution


- SEP, FINA, COBIL

Les responsables de la SOCIR


Les responsables des entreprises de transport notamment de
l’ONATRA et les transporteurs routiers ;
Les Distributeurs/Dépositaires et la FEC
Un Expert en la personne de Monsieur MUPEPELE Léonide
Les nouveaux investisseurs dans le domaine de l’industrie cimentière
notamment un Délégué du groupe LAFARGE et un Délégué du projet
de la Cimenterie de Lubilanji à implanter au Kasaï Oriental.
7
Honorable Président de l’Assemblée nationale ;
Honorable Membres du Bureau ;
Honorables Députés et Chers Collègues ;

Avant de livrer à la plénière la quintessence de renseignements fournis à la


Cellule de Réflexion par les différentes catégories de personnes répertoriées
ci-haut, la cellule vous propose, en prélude, de vous parler succinctement
du ciment, du procédé qui conduit à sa fabrication, de la localisation sur le
territoire national des matières premières de base qui concourent à la
fabrication du ciment, des besoins intérieurs et extérieurs, de la production
nationale et mondiale.

2.1. Notions de base du ciment

Le mot ciment vient de caementum, autrement dit pierre taillée. Pour


obtenir le ciment, on mélange le calcaire et l’argile dans des proportions
adéquates.
Il existe dans le monde 5 types de ciment :

1. Le ciment naturel ou ciment lent provenant du mélange du calcaire et


de l’argile cuits ;
2. Le ciment portland ou ciment artificiel provenant de la combinaison
du calcaire (75 à 80%) et de l’argile (20 à 25%).Les deux portés à
1450°C de cuisson donnent le clinker qui, mélangé au gypse 3% + les
additifs donne le ciment.
3. Le ciment alumineux : c’est un ciment à prise rapide et possédant des
propriétés mécaniques supérieures ;
4. Le ciment blanc. Il fait partie de ce qui est appelé ciment portland
sans oxydes métalliques ;
5. Le ciment de laitier ou ciment pouzzolane contenant 30 à 70% de
laitier provenant des traitements hydro-métallurgiques.
8

2.2. De la production du ciment

Concernant la production du ciment dans le monde, il y a lieu de signaler


que les données actuelles indiquent qu’il y a 18 grands pays producteurs
du ciment au monde avec en tête, la Chine, comme le montre le tableau
ci-dessous :
Production en millions de
Classement Pays tonnes
Année 2004 Année 2005
1. Chine 930 1027
2. Inde 128 142
3. Etats-Unis 95 99
4. Japon 67 69
5. Espagne 46 50
6. Russie 45 48
7. Corée 54 47
8. Italie 46 46
9. Turquie 38 42
10. Brésil 34 36
11. Mexique 34 36
12. Indonésie 33 33
13. Iran 31 32
14. Egypte 29 32
15. Allemagne 31 30
16. Thaïlande 30 28
17. Arabie Saoudite 24 26
18. France 21 21
Total 2146 2271

2.3. Des grandes firmes productrices du ciment

Actuellement dans le monde, 6 firmes sont classées parmi les grands


producteurs du ciment.

Classement Firmes Pays Production en


millions de tonnes
1. LAFARGE France 123
2. HOLCIM Suisse 77
3. CEMEX Mexique 76
4. HEIDELBERGBER Allemagne 68
5. ITALCEMENT Italie 53
6. TAIHEIYOCEMENT Japon 20
9
2.4. Consommation du ciment par habitant dans le monde

Production en millions de tonnes


Classement Pays Année 2004 Année 2005
1. Espagne 1166 1192
2. Luxembourg 1221 1180
3. Irlande 914 1144
4. Grèce 914 912
5. Portugal 867 823
6. Italie 795 789
7. Chine 710 788
8. Autriche 571 647
9. Suisse 569 601
10. Belgique 557 562
11. Japon 453 462
12. Etats-Unis 406 429
13. France 378 385
14. Allemagne 353 328
15. Pays-Bas 291 327
16. Danemark 296 304
17. Royaume Uni 216 226
Total 2146 2271

2.5. Des données du marché intérieur de la RDC


2.5.1. De la capacité installée des cimenteries congolaises

N° Société Usines Tonnage Types des ciments produits


1 CILU Lukala 420.000 CPN : Ciment Portland
2 CINAT Kimpese 300.000 CPN : Ciment Portland
3 CIMENKAT Lubudi 87.000 CPN et CM : Ciment Portland et
ciment métallurgique
4 Ciments-Lacs Kalemie 40.000 CPN : Ciment Portland
5 GCM-CCC Likasi 25.000 Cm : Ciment métallurgique
6 Cimenterie de Katana 25.000 CPN : Ciment Portland
Katana
Total 897.729
Source : Ministères de l’industrie et de l’Economie et Commerce
2.5.2. De l’évolution de la production du ciment en RDC
D’une manière générale, la plupart d’entreprises de production du ciment établies
en République Démocratique du Congo, hormis la cimenterie de Lukala, présente
un tableau de production largement en deçà de leur capacité de production
installée. Certaines ne présentent plus les statistiques de leur production depuis
1998. C’est le cas notamment de la cimenterie de Likasi, de CIMENTS-LACS
établie à Kabimba, à 60 Km près de Kalemie, de la cimenterie de Katana au Sud-
Kivu.
10
PRODUCTION
Evolution de la production du ciment au Congo

2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998
CILU 301.760 204.830 417.037 399.705 321.533 236.193 206.397 182.747 137.784 128.101 120.115
CIMENKAT 15.493 7.746 9.235 8.218 14.017 10.636
GCM-CCC - - - - - -
CIMENTS*LACS - - - - - -
CINAT X X X 71.213 28.894 - 22.723 30.846 12.769
Cimenterie de - - - - - -
Katana
Total 322.899 243.037 191.983 168.725 172.964 143.520
Indice 1998=100
11
2.5.3. Des besoins de la RDC en ciment
Selon les études disponibles au niveau des Ministères de l’Industrie,
Economie et Commerce, les besoins de notre pays, auxquels on peut
joindre ceux de la ville voisine de Brazzaville, se présentent comme suit :
Classement Zones Couverture Quantité / an
1 Ouest Kinshasa, Bas-Congo, Bandundu 1.300.000 Tonnes
et Brazzaville
2 Sud Kasaï et Katanga 1.000.000 Tonnes
3 Est Maniema Sud-Kivu, Nord-Kivu et 500.000 Tonnes
4 Nord Equateur et Province Orientale 300.000 Tonnes
Total 3.100.000 Tonnes
Source : Ministre de l’Industrie
2.5.4. Coût moyen de production du ciment par tonne en
République Démocratique du Congo
Le coût moyen de production du ciment dans notre pays est de 8,8 dollars
américains le sac de 50 kg tel que mentionné dans la structure ci-dessous :

A. Matières premières USD/T USD/SAC


1. Explosifs et réactifs 0,99 0,05
2. Briques réfractaires et corps broyant 2,55 0,13
3. Combustible fuel lourd 64,95 3,25
4. Carburant et lubrifiants 3,26 0,16
5. Pièces de rechange 18,20 0,91
6. Gypse 9,44 0,47
7. Energie 7,33 0,37
8. Sacs 11,40 0,57
Sous-Total A 118,12 5,91
B. Autres charges (frais directs
1. Frais généraux 6,64 0,33
2. Impôts et taxes 2,25 0,11
3. Frais du personnel 19,53 0,98
4. Autres services 0,14 0,14
Sous-Total B 28,57 1,43
C. Prix de revient 2,25 7,33
D. Marge bénéficiaire 20% 19,53 1,46
E. Prix de vente hors taxes en USD 0,14 8,8
F. Taxes
Office Congolais de Contrôle 0,98 0,05
FPI sur PR 2,93 0,15
Précompte BIC 1,78 0,09
Impôt sur le chiffre d’Affaires 26,66 1,33
Total taxes sur ventes 32,35 1,62
Prix de vente toutes taxes comprises 208,35 10,42
12
2.6. Gisements connus des matières premières à la base de la
fabrication du ciment sur l’étendue du territoire national

Suivant les éléments recueillis, les localités ci-après sont considérées à ce


jour comme possédant de gisements connus des matières premières qui
entrent dans la fabrication du ciment. Il s’agit de :
2.6.1. Pour le calcaire : il sied de signaler que, le calcaire est
trouvable sur l’ensemble du territoire national. Mais le calcaire
approprié n’a été identifié que dans les localités suivantes :
- Au Bas-Congo : à Mbanza Ngungu et à Songololo ;
- A l’Equateur : Businga, Gemena, Zongo et Gbadolite ;
- Au Kasai-Oriental : dans le bassin de la rivière Lubilanji ;
- Au Katanga : à Lubudi et à Kalemie ;
- Dans la Province Orientale : à Maïko, à Songa, à Uma, dans le
bassin de la Tshopo, et à Buta ;
- Au Sud-Kivu : à Katana près de Bukavu.

2.6.2. Pour l’argile : on la retrouve partout en RDC.


2.6.3. Pour le Gaz, on le trouve :
- Au Bas-Congo : à Mbanza Kongo au large de Moanda ;
- Au Nord-Kivu : à Butembo et à Goma ;
- Province Orientale : à Bunia.
- Au Sud-Kivu : à Shabunda ;

2.6.4. Le schiste bitumineux : au Bas-Congo : dans le Mayombe ;


dans la province Orientale, entre Wanie Rukula et Ubundu.

2.6.5. Le charbon :
- Au Katanga : à Luena et à Makala dans le territoire de
Kalemie.

2.6.6. Le sable asphaltique : au Bas-Congo notamment à Mavuma.

2.6.7. Le gypse : on le trouve sous deux formes :

2.6.7.1. Le gypse artificiel ou gypse métallurgique qui provient de


l’hydrométallurgie du cuivre. Il est utilisé à Kakontwe et à la
Cimenkat au Katanga. Cette forme de gypse présente
quelques avantages notamment son coût insignifiant et le
potentiel en accroissement avec l’expansion de l’industrie
minière. Toutefois, il présente quelques inconvénients. C’est
principalement son transport qui est très coûteux et il
nécessite un séchage également coûteux. Pour cela, le gypse
artificiel n’est utilisé que dans les usines métallurgiques
opérant au Katanga.
13
2.6.7.2. Le gypse naturel : ce type de gypse se trouve dans le
gisement inexploité de Kapiri, non loin du monastère de
Kansenia à 47 km de Tenke, au Katanga.

2.6.7.3. Le Combustible entrant en ligne de compte pour la


production du ciment

Le processus industriel de fabrication du ciment exige


l’utilisation des combustibles parmi lesquels se trouvent :
1. Le fuel lourd qui est un dérivé de la distillation du
pétrole. A l’heure actuelle, c’est un produit importé.
Mais d’après la SOCIR, il y’a une récupération de 1000
tonnes de fuel oil par an comme dépôt de fond de cuve.

2. Le charbon : utilisé sous forme de poudre pulvérulente.

3. Il existe d’autres combustibles qui peuvent être intégrés


dans le processus et la fabrication du ciment
moyennant des études appropriées. C’est notamment le
cas de :

- Schiste bitumineux qui est un mélange solide des


produits hydrocarbonés sous forme des roches à
grains finis. Mais il faut une technologie appropriée
pour utiliser ce type de combustible.

- Sables asphaltiques, c’est un mélange de pétrole brut


avec du sable que l’on trouve à proximité des gisements
pétroliers notamment dans le Bas Congo.

- Gaz de pétrole liquéfié(GPL) qui est un sous produit


du pétrole brut à l’état gazeux. Actuellement, le gaz est
brulé en pure perte, sous forme de torches dans les
exploitations de la compagnie pétrolière PERENCO.

- Gaz naturels : ce sont des hydrocarbures gazeux qu’on


trouve à l’état simple dans la nature. On le trouve en
proportion considérable dans le Lac Kivu.
14
2.7. AUDITIONS DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT :

2.7.1. Monsieur le Ministre de l’industrie

Les préoccupations soumises au Ministre de l’Industrie par les membres de


la Cellule de Réflexion sont les suivantes :
- l'état des lieux du secteur cimentier en République Démocratique du
Congo ;
- la situation du marché interne et à l’export ;
- les investissements prévus par les producteurs existants ;
- les nouveaux investissements en cours ;
- le niveau des négociations du choix des nouveaux partenaires en ce
qui concerne les entreprises cimentières nationales ;
- la politique du Gouvernement en matière d’importation et
d’exportation du ciment.

Aux préoccupations relatives notamment à l'état des lieux du secteur du


cimentier en République Démocratique du Congo, à l’indentification des
cimenteries et aux besoins annuels du pays en ciment, le Ministre y a
donné de réponses reprises au présent rapport. Les renseignements
supplétifs qu’il a fournis à la cellule de Réflexion sont les suivants :

2.7.1.1. Evolution de la production nationale

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008


(fin juillet)
Production 192.123 233.943 315.427 416.624 521.368 519.233 530.196 301.631
(7mois)

Il ressort des chiffres repris dans les tableaux ci-haut que la production du
pays représente environ 16% des besoins et ce avant l’arrêt des activités de
la CILU qui produit plus de 70% du volume du ciment congolais.

2.7.1.2. De la situation du marché interne et à l’export

De la distribution locale
Pour la mise sur le marché de leurs produits, CILU et CINAT
travaillent, pour la première citée, avec 35 opérateurs économiques
dont 15 pour la ville de Kinshasa et 20 pour le Bas Congo et pour la
seconde, avec 12 distributeurs.

2.7.1.3. Les axes du développement de l’industrie congolaise


du ciment

2.7.1.3.1. Des conditions de base


L’implantation d’une cimenterie requiert :
- La présence des matières premières (calcaire, argile,
charbon, gaz, …) ;
15
- Les besoins importants pour la construction nationale
(nouveaux travaux, chantiers de réhabilitation …) ;
- La disponibilité de l’énergie ;
- Les voies d’accès vers les sites d’exploitation.

2.7.1.3.2. Des principes généraux préconisés par le Ministre


de l’industrie pour le développement de notre
industrie cimentière

Ces principes sont fondamentalement de trois ordres :


- Une offre de ciment pour chacun des pôles de
développement économique du pays : Ouest, Sud-Centre
et Est ;
- Les capacités de productions actuelles renforcées et de
nouvelles capacités mises en service de manière accélérée ;
- Des solutions transitoires efficaces pour l’approvisionnement
du pays en ciment à court terme.

Le Ministre de l’Industrie a informé les membres de la Cellule


qu’il a pris des initiatives susceptibles d’augmenter la capacité
installée de l’offre du ciment en République Démocratique du
Congo qui est de près de 700.000 tonnes en 2008 à plus de 3
millions de tonnes en 2012 pour faire face à une demande en
progression estimée aujourd’hui à 3,10 millions de tonnes. Ces
initiatives portent essentiellement, sur l’ouverture des
entreprises cimentières tant publiques que privées ; aux
partenaires extérieurs tant nationaux qu’étrangers, en vue de
l’accroissement de leurs capacités de production.

2.7.1.3.3. Des pôles de développement de l’industrie du


ciment dans le cadre des négociations avec les
nouveaux partenaires.

Devant les membres de la Cellule de Réflexion, le Ministre a


déclaré ceci :

2.7.1.3.3.1. S’agissant du Pôle Sud et Centre (Katanga –


Kasaï)

Le Ministre préconise :
- la relance des usines de fabrication du ciment propriété
de la Gécamines (CCC – Kakontwe et Cimenkat/Lubudi)
pour une ouverture au partenariat étranger avec des
groupes cimentiers qualifiés.
16
- L’appel d’offres lancé par la Gécamines pour un
partenariat avec son usine de ciment de CCC/Kakontwe
Cette démarche doit aboutir avant fin 2008 par la
relance de la production de cette usine et à la création
d’une nouvelle capacité de l’ordre de 400.000 tonnes/an
avec :
 une station de broyage remise en service dont
l’équipement est encore disponible ;
 l’importation du clinker de la Zambie pour
produire le ciment à l’usine de Kakontwe à Likasi;
 une nouvelle ligne de production du clinker à
mettre en service endéans 24 à 30 mois.

- La construction d’une cimenterie dans le bassin de la


rivière Lubilanji (Kasaï oriental) d’une capacité de 150.000
tonnes. Les études sont en cours de finalisation ainsi que la
négociation du financement auprès du Gouvernement
indien.

2.7.1.3.3.2. Du Pôle de développement de l’Ouest (axe –


Kinshasa – Bas Congo)

Pour le Pôle Ouest, le Ministre de l’industrie préconise


l’ouverture du capital de la CINAT à travers l’appel d’offres
lancé par le COPIREP qui permettra :
 une remise à niveau de l’usine actuelle (équipements,
organisation, formation) de manière à porter la
production à son nominal de 300.000 tonnes/an
contre 120.000 tonnes actuellement ;
 de construire une nouvelle usine de 1 à 1,2 millions
de tonnes par an et le lancement de l’investissement
en fonction du dimensionnement de l’usine.

La mise à la disposition de nouveaux investisseurs des


réserves nécessaires en calcaire pour construire une
nouvelle usine de 1 à 2 millions de tonnes avec de nouvelles
technologies très performantes dans le District des
cataractes. Construction à l’horizon 2011 d’une nouvelle
ligne de production par la cimenterie de Lukala d’une
capacité de 1,3 millions de tonnes pour porter sa capacité
actuelle à 1,7 millions par an.
17
2.7.1.3.3.3. Du pôle Est (axe – Province Orientale – le
Nord-Kivu, le Sud- Kivu et Maniema)

Pour cette partie du territoire national, le Ministre a affirmé


que le Gouvernement est entrain de réaliser le projet de la
cimenterie de la Province Orientale (CIPOR) avec une
capacité de 120.000 tonnes/an à Maïko à 70 km de
Kisangani. La mise en service est prévue en 2010.

Le processus en cours consiste à finaliser :


- les détails des réserves en calcaire pour une
adéquation des équipements prévus pour l’exploitation
des carrières ;
- l’accessibilité logistique et le terrassement du site pour
les travaux de construction de l’usine ;
- la disponibilité de l’électricité sur le site (extension du
réseau) de la Tshopo et la construction de la ligne de
transport d’électricité Kisangani – Maïko. La troisième
turbine du barrage de la Tshopo est financée par la
coopération belge .Sa construction prendra 18 mois.

L’usine de la CIPOR est financée par l’Exim Bank Inde et


un partenariat est ouvert à des privés qui apporteront le
financement pour l’acquisition des équipements des
carrières.

La relance de la cimenterie de Katana, propriété privée du


Groupe Forrest, est envisagée avec des partenaires
étrangers dès que les conditions sécuritaires seront
rétablies.

Le Gouvernement a engagé le déblocage d’une subvention


pour la réhabilitation du réseau électrique de cette
cimenterie pour un montant de Fc 180.443.529.

2.7.1.4. De la politique du Gouvernement en matière


d’importation et d’exportation du ciment.

Répondant à cette préoccupation de la Cellule de Réflexion ,le


Ministre a soutenu que dans le souci de protéger l’industrie locale, le
Gouvernement avait interdit l’importation du ciment et du sucre au
Congo, avant de la soumettre à l’autorisation préalable du Ministre
ayant l’Economie dans ses attributions, à travers l’Arrêté Ministériel
n°006/CAB/MIN/ECO/2007 du 11 juillet 2007 réglementant
l’approvisionnement du marché intérieur pour certains produits de
grande consommation.
18
Devant l’exacerbation de la crise du ciment, le Gouvernement a pris
l’option de libéraliser l’importation du ciment. Dans cet ordre d’idées,
le Ministre de l’Economie Nationale et du Commerce a, par l’Arrêté
Ministériel n°005/CAB/MIN-ECONAT&COM/2008 du 03 mars 2008
levé toute autorisation préalable à l’importation du ciment.

Le Gouvernement est à pied d’œuvre pour accélérer l’approvisionnement


du pays en ciment gris. Pour ce faire, a déclaré le Ministre de l’industrie,
son collègue de l’Economie Nationale et du Commerce dispose de
l’ensemble des éléments à ce sujet.

S’agissant de l’exportation, elle est limitée à 60.000 Tonnes/an pour


la République du Congo et 10.000 Tonnes par an pour la RCA.

2.7.1.5. Des conclusions et recommandations selon le Ministre de


l’Industrie

Pour assurer un approvisionnement régulier du pays en ciment, les


actions sont envisagées à court et moyen terme :
 des mesures gouvernementales sont à l’étude afin de soutenir la
CILU pour lui permettre d’accélérer la réhabilitation de son
usine à l’arrêt depuis le 11 octobre 2008. A ce sujet, un comité
interministériel des experts est à pied d’œuvre pour faire des
propositions concrètes au Gouvernement ;
 la RVM doit accélérer les travaux de balisage entre
l’embouchure du fleuve, Boma et Matadi afin de faciliter l’entrée
des bateaux cimentiers de grand tonnage (20 à 50.000 tonnes)
aux ports précités de manière à éviter les transbordements à
Pointe Noire (Congo Brazza) et l’utilisation des allèges pour
accéder au port de Matadi ;
 une offre accrue de ciment pour chacun des pôles de
développement économique du pays : Kinshasa – Lubumbashi –
Kisangani par des importations facilitées par le Gouvernement ;
 des capacités nouvelles en usines de production du ciment à
mettre en place de manière accélérée par l’ouverture au
partenariat privé des cimenteries qui appartiennent en totalité
ou en partie à l’Etat ou aux entreprises publiques. C’est le cas
de la CCC Kakontwe de Likasi, qui après l’appel d’offres lancé
par la Gécamines, conclura bientôt un partenariat avec un
groupe industriel étranger. C’est aussi le cas de la CINAT dont le
processus de cession d’une partie des parts de l’Etat aux privés
est en instance au COPIREP ;
 la promotion de nouveaux investissements directs dans le
secteur cimentier sur des sites où les matières premières et
l’énergie sont disponibles ;
19
 la nécessité de l’adoption urgente, par l’Assemblée nationale, du
projet de loi portant protection et soutien aux industries en
péril. Cela, en vue de doter le Gouvernement et le Ministère de
l’Industrie d’un cadre légal permettant d’apporter des
allégements fiscaux, tarifaires et autres subventions pour
relancer les entreprises en difficultés.

2.8.2. Monsieur le Ministre de l’Economie Nationale et du Commerce

Les préoccupations exprimées par les membres de la Cellule de Réflexion à


l’endroit du Ministre de l’Economie et Commerce se sont articulées autour
des points ci-après :
- l'état des lieux du secteur du ciment en République Démocratique du
Congo ;
- les structures des prix de production ;
- les circuits de distribution agréés et autres ;
- les listes des distributeurs agréées et autres ;
- la situation actuelle du marché interne et à l’export ;
- les investissements prévus par les producteurs existants ;
- les nouveaux investissements en cours dans ce secteur ;
- le niveau des négociations du choix des nouveaux partenaires en ce
qui concerne les entreprises cimentières nationales ;
- la politique du Gouvernement en matière d’importation et
d’exportation du ciment ;
- la structure des prix du ciment à l’importation pour l’Ouest, le Sud, le
Nord, le Centre et l’Est du territoire national ;
- fournir si possible tout autre renseignement utile.

A ces préoccupations, le Ministre a donné, point par point, les réponses


suivantes :

2.8.2.1. Au sujet de l’état des lieux du secteur du ciment en RDC

La République Démocratique du Congo, a-t-il dit, dispose de six (6)


cimenteries reparties comme suit :
- dans la Province du Bas Congo : la cimenterie de Lukala (CILU)
et la cimenterie nationale (CINAT) ;
- dans la Province du Katanga : la cimenterie du Katanga
(CIMENKAT) établie à Lubudi, la cimenterie Interlacs à
Kabimba/Kalemie et la cimenterie Kakontwe à Likasi ;
- Au Sud-Kivu : la cimenterie du Kivu(CIMENKI) installée à
Katana, près de Bukavu.
20
Dans des conditions normales, a ajouté le Ministre, l’offre des industries
cimentières locales est la suivante :
- CILU : 400.000 tonnes/an soit 33.333 tonnes/mois
- CINAT : ± 100.000 tonnes/an soit 8.333 tonnes/mois
- Cimenlacs (Interlacs): 25.000 tonnes/an soit 2.083 tonnes/mois
- CIMENKAT : 25.000 tonnes/an soit 2.083 tonnes/mois
Soit au total = 500.000 tonnes/an représentant 45.832 tonnes/mois

De manière générale, la quantité ainsi estimée est consommée au pays, à


l’exception de deux exportations officielles :
- 5.000 tonnes/mois (soit 60.000 tonnes/an) effectuée vers le Congo
Brazzaville ;
- 1.500 tonnes/mois (soit 18.000 tonnes/an) récemment consentie au
profit de la République Centrafricaine.

Visiblement, cette offre est de loin inférieure à la demande nationale


estimée à environ 3.350.000 tonnes, soit un déficit de 2.878.000 tonnes
sur le marché local.

Des pesanteurs financières, techniques et structurelles sont à la base de


l’irrégularité du rythme de production de ces entreprises :
- la CINAT est confrontée à l’absence quasi-totale du Fonds de
Roulement ;
- la CIMENKAT de Lubudi au Katanga fait face à la carence du charbon
qui lui sert de combustible et aux difficultés de transport des intrants
et des produits finis par la SNCC;
- la cimenterie Interlacs de Kabimba dans le territoire de Kalemie est
structurellement butée aux difficultés de transport de ses produits
par la SNCC sur le rail et sur le lac ;
- Les cimenteries du Kivu et de Kakontwe sont totalement à l’arrêt
présentement ;
- la CILU est aussi à l’arrêt suite à l’effondrement en date du 11
octobre 2008, de la chaîne de concassage du calcaire.

Il découle de cette interaction que l’offre du ciment est sensiblement réduite


entraînant la spéculation observée sur le marché du ciment mais
également l’anéantissement de la reconstruction des infrastructures
publiques.

2.8.2.2. De la Structure de prix du ciment à la production

Parlant de la structure de prix à la production, le Ministre a dit que


conformément aux dispositions de l’Ordonnance-Loi n°83-026 du 12
septembre 1983 portant modification du Décret-Loi du 20 mars 1961
relatif aux prix, les prix et tarifs des services sont fixés librement par ceux
qui en font l’offre. Ceux-ci ont obligation de déposer leur structure de prix
au Ministère de l’Economie Nationale pour un contrôle à posteriori.
21

Ainsi, au regard de l’arrêté 017/CAB/MEN.PEMEA/96 du 1er juillet 1996


portant mesures d’exécution dudit Décret-Loi, a ajouté le Ministre de
l’Economie nationale et Commerce, les producteurs cimentiers présentent
leur structure des prix de la manière synthétisée ci-après :
- frais directs occasionnés par les matières premières équivalent à
118,12 USD la tonne soit 5,91 USD par sac de ciment de 50 Kgs ;
- frais indirects pour couvrir les autres charges d’exploitation
équivalent à 28,57 USD par tonne soit 1,43 USD/Sac.

Le fuel lourd, autrement appelé FOMI, intervient pour plus de 44% dans le
prix de revient du ciment. Si l’importation directe du FOMI par les
cimenteries peut permettre de réduire le coût de production du ciment, il
est cependant difficile, au stade actuel de l’organisation du marché
pétrolier, de placer de commande auprès des fournisseurs traditionnels de
la République Démocratique du Congo sans être une entreprise pétrolière
reconnue comme telle. Toutefois, à l’occasion de la visite officielle à
Kinshasa de Madame la Ministre du Commerce du Congo Brazzaville le
Ministère de l’Economie Nationale et du Commerce a amorcé des contacts,,
pour obtenir la possibilité d’importer, pour nos cimenteries, le FOMI de
Brazzaville.

Quant aux grossistes ou détaillants du ciment qui s’approvisionnent


localement, leur structure de prix est constituée d’éléments ci-après :
- prix d’achat au producteur ;
- frais de transport à partir du lieu d’achat jusqu’au lieu de
destination ;
- frais de coulage ;
- frais de manutention ;
- frais d’amortissement fixés forfaitairement à 2 % du prix d’achat ;
- marge bénéficiaire de 10% ce qui donne un prix à la consommation
de 15 $ US le sac de ciment actuellement.

2.8.2.3. Du circuit de distribution du ciment

Le Ministre de l’Economie a affirmé devant la Cellule qu’initialement, le


circuit de distribution était organisé comme suit :
- producteurs ;
- grossistes ;
- détaillants ;
- consommateurs.

Ce circuit renfermait plusieurs vices, notamment :


- l’institution du commerce triangulaire, pourtant prohibé par la loi sur
les prix à cause de la présence d’un intervenant de « trop » en
l’occurrence le « grossiste », qui est incontrôlable car n’ayant pas de
22
dépôt. Le grossiste retirait le ciment du producteur pour le livrer
directement à ses détaillants favorisant ainsi la spéculation ;
- la présence, parmi les grossistes, de beaucoup de personnes dites
« recommandées », n’ayant pas la qualité de commerçant, mais
attirées dans le secteur par le gain facile ;
- la pratique de la vente du ciment directement aux consommateurs
par les grossistes, cumulant ainsi les marges bénéficiaires, ce qui est
proscrit par la loi.

C’est ainsi, a poursuivi le Ministre, que par son Arrêté n°019/CAB/MIN.


ECONAT&COM/2008 du 13 septembre 2008 réglementant la distribution
du ciment gris en République Démocratique du Congo, il a été :
- mis fin au commerce triangulaire en élaguant du circuit de
distribution, le maillon inutile. Ainsi, les producteurs vendront
désormais à des distributeurs qui eux, mettront directement le
produit à la disposition des consommateurs. Les distributeurs ont
donc l’obligation d’avoir des dépôts à travers toute la ville ;
- défini des conditions contraignantes pour être distributeur du
ciment, de manière à professionnaliser ce métier et à en extraire les
« recommandés » et autres opportunistes ;
- instaurer un régime de sanction contre les récalcitrants.

2.8.2.4. Des listes agréées des distributeurs du ciment

Au sujet de la liste des distributeurs, le Ministre a affirmé devant la Cellule


que selon les données en sa possession, les distributeurs agrées sont au
nombre d’une centaine dont les 2/3 pour la seule Ville Province de
Kinshasa.
Afin de mettre fin au désordre constaté dans le secteur, les deux (2)
organisations de distributeurs (ceux de la CILU et ceux de la CINAT) ont été
fusionnées en une seule, reconnue par les producteurs et le Ministère de
l’Economie Nationale et du Commerce.

Pour le Ministre, les distributeurs sont agréés par les producteurs. Son
Ministère n’intervient que pour réguler.
Cette organisation prévaut à l’Ouest où sont localisées les deux cimenteries
opérationnelles, plus particulièrement dans la Ville Province de Kinshasa.
A l’Est, au Sud et au Centre, où il n’y a pas de production locale, les
importateurs sont en même temps distributeurs de leur produit.

2.8.2.5. De la situation actuelle du marché interne et à l’export

Parlant de la situation actuelle du marché du ciment, le Ministre a rappelé


aux membres de la cellule que cette situation était déjà déficitaire de
quantité de l’ordre de 2.878.000 tonnes/an. Mais l’offre du ciment gris s’est
davantage effondrée depuis octobre 2008, suite à l’effondrement de la
chaîne de concassage de la CILU qui offrait 33.000 tonnes/mois sur le
23
marché. Il en résulte une surenchère effrénée du prix du sac de ciment de
50Kg (CINAT) qui se négocie au noir à plus ou moins 40 $US.

A ce jour, à l’Ouest du pays en général et à Kinshasa en particulier, les


dépôts de ciment sont fermés. Le ciment se vend plus ou moins
clandestinement, rendant difficile les opérations de contrôle de services du
Ministère de l’Economie.

2.8.2.6. Des Investissements prévus par les producteurs existants

Le Ministre a révélé à votre Cellule que depuis des décennies, la quasi-


totalité des industries cimentières ne cessent d’exprimer le besoin de
financement, soit pour relancer la production, soit pour l’accroître.

S’agissant particulièrement de la CILU qui couvre plus ou moins 70% de la


production nationale et qui est à l’arrêt présentement, le Ministre a déclaré
que le besoin en financement de cette entreprise, pour reprendre la
production, est estimé à 8.200.000 $ US.
La CILU prévoit la prise en charge de son besoin en financement par
l’actionnaire principal pour 2.000.000.USD et les institutions financières à
concurrence de 6.200.000 USD.

Et le Ministre précise que les besoins de financement indiqués ci-haut


n’intègrent pas les engagements de la CILU vis-à-vis de l’Etat (OFIDA, DGI,
DGRAD, OCC, FPI) évalués à 2.562.155 USD.

Parlant du Besoin en financement de la CINAT, le Ministre a déclaré que


cette entreprise a besoin de ± 10 à 15 millions de dollars américains pour
son fonds de roulement. La CINAT dans son état technique actuel assure
une production de 750 tonnes de ciment par jour, soit 22.500 tonnes par
mois. Mais pour maintenir cette production de façon continue, il est
impérieux de réduire les arrêts intempestifs de production dus
essentiellement :
- à la vétuste des engins de carrière et de certaines machines de la
chaîne de production ;
- à la rupture en approvisionnement en fuel – oïl, en gypse et autres
intrants.

Cela nécessite une enveloppe de l’ordre de 5.783.385 $ US.

Les besoins totaux pour faire face au problème de la réhabilitation


complète de l’usine et en fonds de roulement pour assurer une production
annuelle de 300.000 tonnes de ciment par an sont de 15.363.009 USD
ventilés comme suit :
- réhabilitation de l’usine : 9.166.297 USD ;
- fonds de roulement : 6.196.711 USD.
24

Mais, avant cette étape de réhabilitation complète de son usine ,le Ministre
de l’Economie signale à la cellule de réflexion que la CINAT sollicite le
concours du Gouvernement pour l’obtention du financement de
5.783.385,85 USD pour couvrir les besoins urgents détaillés ci-haut. La
CINAT sollicite que ce financement lui soit accordé sous forme de crédit
remboursable en 20 (vingt) mensualités ,soit 289.169,28 USD par mois,
afin de lui permettre d’assurer une production continue pendant six mois
en produisant 750 tonnes de ciment par jour.

2.8.2.7. Des nouveaux investissements en cours dans ce secteur

Pour le Ministre de l’Economie, la CILU se propose d’investir pour une


nouvelle ligne de production de 1.300.000 tonnes de ciment par an.

L’investissement global pour prétendre atteindre une telle production est


estimé à deux cents millions de dollars (200.000.000 $).

La date prévue de sa mise en service est fixée à janvier 201. Cette nouvelle
ligne qui viendra en complément de la production actuelle de +/- 450.000
tonnes de ciment par an permettra de réduire le déficit de production par
rapport à la demande et pourra satisfaire aussi les besoins du marché dans
la partie Ouest, Nord et Centre du pays.

Parmi les nouveaux investissements en RDC dans le secteur du ciment, le


Ministre a dit qu’il y a lieu de mentionner également le projet de la
cimenterie de la Province Orientale (CIPOR), sur financement indien. Ce
projet, a dit le Ministre, rencontre cependant quelques difficultés non
négligeables liées principalement aux infrastructures, notamment la
remise en état des voies d’accès et d’évacuation de la production.

2.8.2.8. De la politique du Gouvernement en matière d’importation et


d’exportation du ciment gris

Le Ministre de l’Economie a révélé à la cellule de réflexion une situation


pour le moins curieuse .En effet, malgré la libéralisation du marché et le
rabattement des droits de douane, a dit le Ministre, notre pays n’enregistre
pas à ce jour, un engouement des opérateurs économiques pour ’importer
le ciment gris à cause des contraintes de plusieurs ordres .Le Ministre a
placé l’approche de la politique du Gouvernement en trois volets ci-après :

2.8.2.8.1. La libéralisation du commerce du ciment

A ce sujet, le Ministre a dit que les engagements multilatéraux


voire régionaux souscrits par notre pays dans le cadre de l’OMC,
l’UE, la SADC, la CEEAC et du COMESA consacrent le principe de
la libération des échanges commerciaux.
25

C’est dans ce cadre a-t il indiqué, que s’explique l’option du


rabattement de 20 à 10% des droits de douane à l’importation du
ciment gris tout en maintenant l’ICA à 15%. Toutefois, a-t-il dit, il
y’a lieu de retenir l’intention du groupe Lafarge d’investir dans le
secteur du ciment .Cette firme attend la concrétisation des
facilités annoncées par le Gouvernement.

2.8.2.8.2. Les Contraintes structurelles

Le ciment gris est une matière pondéreuse et les perspectives de


rentabilisation du ciment importé reposent préalablement sur la
capacité des importateurs à réduire le coût unitaire par tonnage
transporté.

L’importation par la voie Ouest, à partir du Port de Matadi, met en


évidence les contraintes structurelles ci-après :
 L’absence du port en eau profonde pour l’accostage des
bateaux de grand tonnage (20.000 à 30.000 Tonnes) ;
 La faiblesse de la calaison offerte par la Régie des Voies
Maritimes sur les biefs maritimes Boma-Matadi (± 21 pieds
contre 26 pieds requis) ;
 La non spécialisation du port de Matadi pour recevoir le
ciment gris en vrac et engins de manutention et de
déchargement obsolètes ;
 L’engorgement permanant du port de Matadi et l’étroitesse
des quais (±191m), occasionnant des frais récurrent
exorbitant ;
 Les quais 1 et 2 en bois désagrégés et fermés depuis
longtemps à l’accostage des navires.

2.8.2.8.3. S’agissant des exportations

Les ventes du ciment à l’exportation étaient à l’époque justifiées


par la recherche des devises pour l’importation des intrants et les
pièces de rechange.
Depuis 2005, ces ventes s’effectuent dans le cadre de l’accord
signé entre la CILU et une société pour la construction du Barrage
d’Imboulou au Congo Brazzaville.

En vertu de cet accord, avalisé par les autorités des deux pays, au
plus haut niveau, CILU livre ± 5000 tonnes de ciment par mois,
soit ± 60.000 tonnes/an. Récemment, ces livraisons ont été
réduites à 45.000 tonnes/an et cet arrangement expire en 2009.
26
Concernant la République Centre Africaine, a poursuivi le Ministre
de l’Economie, elle avait sollicité 30.000 tonnes/an. Mais, après
discussions entre les autorités des deux pays dans le cadre de la
coopération au sein de la CEEAC, les exportations autorisées sont
de 18.000 tonnes/an. Faisant une sorte d’étude comparée, le
Ministre a signalé à la Cellule que les exportations qui étaient de
l’ordre de 30% dans les années 2000 à 2004 ne représentent
aujourd’hui que 10 à 15% de la production locale.

2.8.2.8.4. De la structure des prix du ciment à l’importation pour


l’Ouest, le Sud, le Nord, le Centre et l’Est de la
République Démocratique du Congo

Abordant cet aspect de la question, le Ministre de l’Economie a dit


que les discussions amorcées avec maints opérateurs
économiques ayant exprimé l’intention d’importer du ciment
renseignent un prix plafond moyen rendu Matadi de 150 $/ la
tonne de ciment gris au départ de différentes sources
d’approvisionnement (Turquie, Brésil, Egypte, Ukraine),
A l’Est du pays, le sac de 50 kg du ciment gris importé de
l’Ouganda coûte 25 $ à Goma et à Butembo. Celui importé de la
Zambie coûte 27 $ à Lubumbashi et 35 $ à Mbuji Mayi.Avec
l’allègement de la fiscalité et d’autres frais connexes, ces prix
devraient baisser et booster le secteur de la construction dans ces
régions.

2.8.2.8.5. Des Pistes de solutions préconisées par le Ministère de


l’Economie

Pour arriver à rendre disponible le ciment gris sur le marché, le


Ministère a proposé quelques pistes de solutions, à savoir :

a. La Promotion de l’industrie

La relance de la CILU avec le soutien de l’Etat à travers les


Ministères sectoriels concernés notamment les Ministères des
Finances, de Industrie et Economie Nationale & Commerce,
soutien à traduire par des allégements fiscaux et douaniers,
notamment :
- une procédure d’exception pour faciliter l’importation des
équipements, des pièces de rechange et des consommables ;
- une suspension de l’ICA sur les prestations relatives à la
réalisation des travaux ;
- un moratoire sur les taxes, impôts et divers redressements.
27
La relance de la CINAT par l’Etat propriétaire, par l’apport des
capitaux frais ou se tourner vers les financiers extérieurs ou
même en partenariat avec les autres concurrents en arrêt
d’activité ou en difficultés.

Inciter les nouveaux investissements par la création des


nouvelles usines de fabrication de ciment gris à travers la
République.

b. La promotion des importations

A ce sujet, le ministre de l’Economie propose que les Ministères


sectoriels concernés (Finances, Economie Nationale &
Commerce) traduisent en acte réglementaire l’engagement
d’accorder une exonération totale des droits d’entrée à
l’importation du ciment gris.

Le Ministre conclut en indiquant qu’il est vrai que les


importations, à elles seules, ne combleront pas le déficit entre
l’offre et la demande sans cesse croissante qui s’installe au
regard des perspectives de relance de notre économie et il
reviendra au Gouvernement, à moyen et long terme, d’inciter les
différents opérateurs économiques tant nationaux qu’étrangers,
à investir massivement dans la filière cimentière au regard des
potentialités géologiques qu’offre notre pays.

A cet effet, a-t il dit pour terminer, il convient pour les


cimenteries existantes déjà, comme c’est le cas de la CINAT, de
définir une politique claire et réfléchie pour la remise à niveau
technique et financière à travers l’ouverture de l’actionnariat
aux partenaires économiques disposant des capacités
financières requises et d’une grande expérience dans la
production du ciment gris à travers le monde.

2.8.3. Madame la Ministre du Portefeuille

Avec Madame la Ministre du Portefeuille, les préoccupations soulevées par les


membres de la Cellule de Réflexion ont porté essentiellement sur les points
ci-après :
- la politique de prise de participation de l’Etat dans les sociétés du
secteur du ciment existantes ou à créer, l’état congolais entend-t-il
maintenir le partenariat ou pas ?
- la politique du Gouvernement en matière désengagement de l’Etat des
sociétés nationales et d’économie mixte de production du ciment ;
- l’évolution du droit de préemption consécutif au conflit entre les
actionnaires de l’Etat (CINAT) ;
28
- les statuts des entreprises d’économie mixte du secteur du ciment ;
- l’état des lieux du secteur cimentier en République Démocratique du
Congo ;
- les investissements prévus par les producteurs existants ;
- le niveau des négociations du choix des nouveaux partenaires en ce
qui concerne les entreprises cimentières nationales ;
- tout autre renseignement utile.

A ce sujet, outre les mêmes éléments de réponse livrés à la Cellule par les
deux Ministres qui ont précédé la Ministre du Portefeuille, en ce qui
concerne l’état des lieux du secteur cimentier, en République Démocratique
du Congo et les investissements prévus par les producteurs existants, on
peut retenir en substance les réponses suivantes aux préoccupations
exprimées par la Cellule.

2.8.3.1. La politique de prise de participation de l’Etat dans les


sociétés du secteur du ciment existantes ou à créer

La politique du Gouvernement s’inscrit dans l’option de l’économie


sociale du marché. Ainsi, a dit la Ministre, connaissant le rôle
stratégique du secteur et tenant compte de l’étroitesse des moyens
financiers de l’Etat, le Gouvernement entend maintenir sa participation
dans les deux cimenteries de l’Ouest (CINAT et CILU) et participera
dans celles qui seront créées en partenariat avec les privés.

Toutefois, il y a lieu de signaler que le maintien de nos participations


dans les sociétés existantes doit se faire avec flexibilité pour donner la
chance à la société de se développer. C’est ainsi qu’il a été envisagé
d’ouvrir le capital social de la CINAT pour rechercher des capitaux frais
indispensable à la relance de ses activités en mai 2007 en Conseil des
Ministres.

Pou ce qui est de la participation aux nouvelles sociétés à créer, celle-ci


se fera uniquement si nous avons une stratégie dynamique susceptible
de donner au Portefeuille des moyens de participer au capital social de
ces sociétés ou aux augmentations de capital à peine de dilution.

2.8.3.2. De la politique du Gouvernement en matière de


désengagement de l’Etat des sociétés nationales et
d’économie mixte de production du ciment

Pour la Ministre du Portefeuille, la politique du Gouvernement en


matière de désengagement sélective dans les sociétés de ciment
découle de la nécessité de favoriser le développement de la production
et de ce fait, d’accroître la valeur ajoutée qui aura des répercussions
sur l’activité économique générale et les revenus des actionnaires
(dividendes) en particulier.
29

Au vu du caractère stratégique de ce secteur (politique de prix de


construction et de reconstruction pour les 5 chantiers de la
République), l’idéal pour le Gouvernement, c’est de faire de sorte que le
pays dispose des cimenteries opérationnelles dans lesquelles il dispose
d‘un droit de regard dans la société. Se désengager oui mais avec
responsabilité, en faveur des opérateurs spécialisés reconnus
mondialement et sans abus de position dominante.

Pour ce faire, l’appel d’offre est une exigence légale afin d’éviter
d’octroyer des actifs stratégiques à des personnes non expérimentées
mais financièrement capables en vue d’éviter le tâtonnement vu
l’urgence et le caractère de sensibilité nationale et il s’effectuera sur
base des mêmes conditions d’évaluation définies dans les appels
d’offre et le cahier de charge du COPIREP.

2.8.3.3. Des statuts des entreprises d’économie mixte du secteur du


ciment

Ce sont des sociétés industrielles et commerciales, créées sous forme


de sociétés par actions à responsable limitée « SARL », régies par la
législation congolaise sur les sociétés commerciales à savoir le décret
du roi souverain du 27 février 1887 et d’autres textes subséquents tel
que le dispositif législatif relatif aux nouvelles lois sur les entreprises
du Portefeuille.

2.8.3.4. Du niveau des négociations du choix des nouveaux partenaires


en ce qui concerne les entreprises cimentières nationales

En effet, le Gouvernement va céder un partie de ses actions détenues


dans la CINAT, 41% dont 10% aux nationaux par appel d’offres
publiques aux conditions strictes définies dans le cahier des charges
issu à cet effet. Il compte rester, au terme de l’opération, avec 51,7%
des parts dans le capital. L’objectif poursuivi par le Gouvernement est
le redressement des activités de cette société par une optique de
relance en deux phases avec un retour au niveau de production
installée (300.000 T) pour une montée en puissance à 1.000.000 T d’ici
3 à 5 ans.

2.8.3.5. Quant à tout autre renseignement utile attendu d’elle

La Ministre a informé la Cellule de Réflexion que le Gouvernement


congolais s’emploie actuellement à mettre en œuvre le projet d’une
cimenterie de la Province Orientale, « CIPOR » en sigle qui consiste à
monter une usine de 150.000 tonnes par an en partenariat avec la
firme Jaguar, grâce au financement obtenu de la branche indienne
Exim Bank, sous garantie du Gouvernement indien.
30

L’investissement global du projet CIPOR tel qu’évalué par une maison


spécialisée est estimé à 40.056.348 $US dont une tranche déjà libérée
devra servir à l’acquisition de l’usine ainsi qu’à la construction des
infrastructures immobilières.

Le fonds de roulement au lancement de la production ainsi que les


frais d’installation sont estimés globalement à 1.000.000 $ US.

Par ailleurs, après avoir lancé un appel d’offre public n°369/ADG/08


du 20 février 2008 pour rechercher un partenaire pouvant l’aider
financièrement et techniquement à relancer la production du ciment à
son siège CCC Kakontwe, la Gécamines va amorcer les premières
négociations avec le soumissionnaire ayant gagné le marché à savoir
« China Building National Industrial Corporation For Foreing Econo-
Technical Coopération » CBNC en sigle pour relance les activités de son
usine de production de Ciment, chaux et calcaire « CCC Kakontwe à
Likasi ».

Au terme de cet accord de partenariat, il sera construit une nouvelle


usine d’une valeur de 66.410.000 $ US et la réhabilitation de l’usine
existante pour une valeur de 500.000 $US.

La production attendue dans la première phase est estimée à 300.000


T/An et dans la deuxième phase, cette capacité sera augmentée à
600.000 T/An.

2.8.4. Monsieur le Ministre des Finances

Cinq préoccupations lui ont été soumises par les membres de la Cellule
consistant à connaître :
- les droits d’entrée sur le ciment et autres taxes liées à l’importation et
à l’exportation ;
- l’ICA appliqué sur le ciment ;
- l’évolution des autres taxes liées à la production du ciment ;
- la politique du Gouvernement particulièrement du Ministère des
Finances sur la question du ciment ;
- l’information sur la perception des taxes à l’import comme à l’export à
l’Ouest, Est, Nord, Sud et centre du territoire national.

Les réponses que le Ministre des Finances a données à ces


préoccupations sont résumées comme suit :
31
2.8.4.1. Des droits d’entrée sur le ciment et autres taxes liées à
l’importation et à l’exportation

Il s’agit de :
1.1. Droits d’entrée : 20 % des droits de douane et 15 % d’impôt sur
le chiffre d’affaires à l’importation (ICA/Import)

1.2. Autres taxes à l’importation prélevées à l’initiative de


l’administration du commerce extérieur, notamment :
- numéro import-export : équivalent de 125 $ USD/personne
physique et de 250 $ USD/personne morale ;
- la taxe sur les opérations d’importation : équivalent de 20 $
USD/personne physique et de 50 $ USD/personne morale ;

1.3. droits de sortie : néant

A ce sujet, le Ministre a dit que depuis la réforme tarifaire de


2003, le ciment a été sorti de la liste des produits soumis aux
droits de consommation et d’accises pour ne plus être imposé
qu’aux droits de douane et à l’ICA, alors que les autres produits
(hormis le sucre et les allumettes) qui se trouvaient dans la
même situation connaissent aujourd’hui un cumul des droits de
douane, de l’ICA et de droits de consommation.

De plus, a ajouté le Ministre, le fuel qui est un consommable


important dans la production du ciment, n’est plus un produit
d’accises, ce qui a réduit la pression fiscale sur l’industrie locale
de production du ciment.

2.8.4.2. De l’ICA appliqué sur le ciment

- à l’importation : 15 %
- à l’extérieur : 15 %
- à l’exportation : néant

A propos de l’ICA, il faudrait préciser que le principe de symétrie requiert


les taux de l’ICA à l’importation et à l’intérieur soient identiques. Il s’agit
d’une exigence de l’Organisation Mondiale du Commerce dont notre pays
est membre.

Les Honorables Députés se rappellent que le taux de 15 % résulte de la loi


récente votée par le Parlement, laquelle fait que ce taux est passé de 13 à
15 %.
32
2.8.4.3. De l’évolution des autres taxes liées à la production du ciment

Outre les taxes d’ordre général payées sporadiquement en rapport avec une
opération taxable donnée, le Ministre a dit que quatre taxes significatives
spécifiques peuvent être relevées, à savoir :
- la taxe d’extraction de calcaire et d’argile : équivalent de 0,20
USD/tonne ;
- l’autorisation d’exploitation des eaux naturelles de surface ou
souterraines : équivalent de 700 USD/site d’exploitation pour les
personnes morales (payable au début de l’exploitation ;
- la taxe de renouvellement annuel de l’autorisation d’exploitation des
eaux naturelles de surface ou souterraines : équivalent de 350
USD/site d’exploitation ;
- la redevance sur les auto-producteurs des eaux naturelles : 50 % du
tarif REGIDESO dans les localités desservies par cette régie : 40 % du
tarif REGIDESO dans celles non desservies par cette régie.
Il convient de noter que les taxes n’ont pas connu d’importantes
évolutions.

2.8.4.4. De la politique du Gouvernement particulièrement du


Ministère des Finances sur la question du ciment

Selon le Ministre :
- La Commission tarifaire, qui est une structure interministérielle et de
Conseil du Gouvernement en matière tarifaire et d’impôt sur le chiffre
d’affaires, a proposé lors de sa réunion du 28 mars 2008, une
réduction tarifaire notamment sur le ciment en ramenant le taux des
droits de douane de 20 à 10 % pour une durée de six mois.
Eu égard au caractère temporaire de la décision, celle-ci devrait être
prise par voie d’arrêté du Ministre des Finances. Cet arrêté est en voie
de signature.
Pour plus de précisions, le taux de 20 % des droits de douane selon la
logique tarifaire de 2003, est applicable aux produits finis, tandis que
le taux de 10 % concerne les biens intermédiaires dont le ciment.

- Pour l’importation des équipements, on applique le taux de 5 % des


droits de douane et de 3 % d’ICA/Import qui sont des taux incitatifs,
parce qu’ils sont les plus bas.

Par ailleurs, dans le cadre du Code des investissements, les


exonérations sont prévues par voie d’arrêté interministériel Plan-
Finances, après examen du dossier par l’ANAPI, en payant une
redevance administrative de 5 % pour les services rendus par la
douane.

- S’agissant du cas spécifique de la cimenterie de LUKALA, victime des


intempéries ayant paralysé ses activités pour une période d’au moins
33
6 mois, un dossier a été déposé au Ministère des Finances pour
l’obtention de certaines facilités douanières pour permettre à cette
entreprise de reprendre ses activités.

Il s’agit principalement de la procédure d’enlèvement d’urgence en


attendant l’obtention d’un arrêté interministériel d’agrément du projet
de réhabilitation ainsi que d’un moratoire de paiement des impôts et
autres droits et taxes.

Pour terminer, la réduction tarifaire dans le paiement des frais


permettra de produire des effets escomptés sur le prix de vente du
ciment importé.

2.8.4.5. De l’information sur la perception des taxes à l’import comme


à l’export à l’Ouest, à l’Est, au nord, au Sud et au centre du
territoire national

Le système de perception des taxes à l’import et à l’export est uniforme


pour l’ensemble du territoire national. Il n’y a donc pas des distorsions ou
différences liées à telle ou telle partie du pays du fait de l’existence et de
l’application des mêmes législations et règlementations.

Cependant, en dépit de l’existence de certaines habitudes non encore


indiquées de la part de ces agents de l’administration des douanes qui
applique des tarifs fantaisistes, les responsables de celle-ci s’attèlent à
combattre cette situation avec les partenariats conclus au niveau du
Gouvernement notamment avec les sociétés AUFS et CTC.

Pour conclure sur ce point, le Ministre des Finances a dit que la question
préoccupante de l’approvisionnement du pays en ciment se présente sous
un angle double : réponses d’urgence et solutions durables.

Concernant les réponses d’urgence, le Ministère des Finances prépare une


réduction tarifaire pour la facilitation des importations. Certains
opérateurs ont déjà obtenu des autorisations provisoires dans ce cadre.

Quant aux solutions durables, elles impliquent une augmentation de notre


capacité de production et cela est un problème complexe qui relève de
plusieurs acteurs.

Le Ministre a affirmé qu’il appréciait à juste titre l’initiative de l’Assemblée


Nationale sur cette question et a promis d’être attentif aux propositions et
recommandations qui sortiront des cogitations de la Cellule de réflexion.
34
2.8.5. Monsieur le Ministre des Hydrocarbures

Les préoccupations de la Cellule ont porté sur les points ci-après :


- La fourniture du fuel-oil et du gasoil aux industries congolaises ;
- Le prix du fuel sur les marchés internationaux ;
- La procédure de la fixation et de calcul des prix par les fournisseurs
agrées en RDC (prix des carburants terrestres et d’aviation) ;
- L’évolution des structures des prix des produits pétroliers par les
fournisseurs au courant des dernières années ;
- Les conditions d’agréments des fournisseurs en RDC.

Dans son introduction, le Ministre des Hydrocarbures a indiqué que, selon


la remarque lui faite, le fuel-oil consommé par les cimentiers vendu en RDC
couterait plus de 550 USD la tonne alors qu’en Angola, il oscillerait entre
100 USD et 150 USD.

Pour mieux cerner ce phénomène des prix discordants entre l’Angola et la


RDC, il y a lieu de relever les éléments essentiels qui concourent à la
formation du prix moyen frontière figurant dans la structure des prix
intérieurs des produits pétroliers terrestres en vigueur en République
Démocratique du Congo.

En effet, il existe un Comité de suivi des structures de prix des produits


pétroliers au terme des arrêtés interministériels n°10/CAB/MIN-ECO/
2004 et 014-09/CAB.MIN-ENREG/2004 du 5 juillet 2004 des Ministres de
l’Economie et celui de l’Energie.

Ce Comité de suivi comprend 25 membres dont la présidence est assurée


par le Ministre ayant les prix dans ses attributions et la Vice-présidence, le
Ministre ayant en charge des Hydrocarbures.

Le rôle dudit Comité est mieux défini à l’article 1 er de l’Arrêté


interministériel sus évoqué qui stipule ce qui suit :

1. Suivre et analyser les paramètres nationaux et internationaux qui


déterminent les prix des produits pétroliers et le cas échéant requérir
l’audit des charges d’exploitation des entreprises du secteur
pétrolier ;
2. Analyser et dégager l’impact de ces paramètres sur les prix des
produits pétroliers ;
3. Analyser la formule de révision automatique des prix des produits
pétroliers et le cas échéant, proposer sa renégociation ;
4. Adapter les mécanismes de fixation des prix aux contraintes
économiques environnementales et proposer les mutations y
afférentes ;
5. Evaluer les recettes réalisées par l’OFIDA au titre de la fiscalité
pétrolière ;
35
6. Assumer toute autre tâche lui confiée par le Gouvernement ou le
Ministère de l’Economie, en matière des prix des produits pétroliers.

Après avoir communiqué cela à la Cellule, le Ministre fournit par la suite


les renseignements ci-après aux préoccupations soulevées par la Cellule de
réflexion :

2.8.5.1. De la fourniture du fuel-oil et du gasoil aux industries


congolaise

La fourniture des produits pétroliers, en l’occurrence le « fuel-oil et


le gasoil », est régie par un contrat de fourniture desdits produits
conclu entre la République Démocratique du Congo (RDC)
représentée par le Ministère des Hydrocarbures et les sociétés de
fourniture « Traders » (TOTAL, GLENCORE, ADDAX, TRAFIGURA,
etc.) pour une durée de quatre ans renouvelable avec évaluation
tous les douze mois.

2.8.5.2. Du prix de fuel sur les marchés internationaux

Les prix sont fixés en dollars US par tonne métrique c’est-à-dire par
mètre cube pour toutes les voies.

Ces prix sont calculés sur base de la moyenne des cotations en


prenant cinq (5) jours autour du B/L à raison de deux (2) jours
avant et deux (2) jours après dans « PLATT’S EUROPEAN
MARKETSCAN », sous la rubrique « CARGOES CIF NWE BASIS
ARA », publié à la date B/L ou de la lettre de transport.

1. Mogas (RON 91) premium : Platt’s CIF NWE + différentiel


2. Jet A1 : Platt’s CIF NWE + différentiel
3. Gasoil 0.2 : Platt’s CIF NWE + différentiel
4. Fuel-oil : Platt’s CIF NWE + différentiel
5. Avgas premium 0.15 x 2.5 : Platt’s CIF NWE + différentiel

Le différentiel comprend les divers frais justifiables encourus entre


le lieu d’achat et le lieu de livraison en République Démocratique du
Congo, ainsi que toutes les marges des sociétés.

Toutefois, il est à signaler qu’en ce qui concerne le fuel-oil sur le


marché intérieur, aucune taxe n’est appliquée sur ce produit
(fiscalité, parafiscalité et droits de consommation).
36
2.8.5.3. De la procédure de la fixation et calculs des prix par les
fournisseurs agrées en République Démocratique du Congo
(prix des carburants terrestres et d’aviation)

Le Ministre des Hydrocarbures a présenté la configuration de la


structure de prix, avant d’indiquer par la suite les paramètres
fondamentaux qui influent sur ladite structure pour faire voir les
éléments déterminant les prix à la pompe.

2.8.5.4. Du Prix moyen frontière

Cette expression renferme deux éléments importants, à savoir : Prix


Frontière et Prix Moyen.

Le Prix Frontière dit-il, est la valeur d’une marchandise à


l’importation, en d’autres termes, il s’agit d’une valeur CIF ou CAF
(Coût, Assurance et Fret). Dans le cas des produits pétroliers, cette
valeur est calculée à partir des postes frontaliers suivants : Muanda
et Ango-Ango (voie de l’Ouest) ; Kasumbalesa, Lubumbashi,
Sakania, Mwene-Ditu (voie du Sud) ; Aru, Kasindi, Bukavu, Goma,
Kalundu (voie de l’Est).

Quant au prix moyen, c’est une moyenne pondérée des valeurs des
produits pétroliers (c’est-à-dire prenant en compte les prix et les
volumes) disponibles dans les installations SEP-CONGO et SOCIR,
de différents fournisseurs et sociétés commerciales, à un moment
donné d’étude.

Mais le Ministre fait remarquer que la définition du prix moyen


frontière n’est valable qu’à l’Ouest. A l’Est et au Sud, le Prix moyen
Frontière n’a en réalité qu’un seul élément, la valeur CAF. Dans ce
cas, le prix arrêté, n’est pas une moyenne, mais plutôt une valeur la
plus élevée par les commandes en cours passées par les sociétés de
distribution auprès de leurs fournisseurs.

Dans la pratique, le PMF est déterminé essentiellement par les


conditions du marché pétrolier international. A cet effet, il dépend de
la compétence commerciale et des procédures utilisées par les
opérateurs qui font les achats (fournisseurs offshore). D’où, le PMF
est fonction des paramètres ci-après :

1. Prix Platt’s dont référence FOB MED ou CIF NEW/ARA ;


2. Affrètement basé sur AFRA (Average Freight Rate
Assesment) ;
3. Indemnité pour les frais de terminal d’importation ;
4. Indemnité couvrant les frais de financement (crédit
bancaire) ;
37
5. Indemnité pour les frais de terminal d’importation ;
6. Facteur K (frais généraux incluant tous les autres ingrédients
issus des opérations commerciales).

En résumé PMF = Platt’s + différentiel

Par ailleurs, a poursuivi le Ministre des Hydrocarbures, l’Arrêté


Interministériel n°081/CAB/MIN/FIN & BUD/2003 du 28 juin 2003
relatif aux droits d’accises et de consommation ainsi qu’au régime des
boissons alcooliques, en ce qui concerne les produits pétroliers
importés, fixe ce qui suit :
- Les droits de douane sont calculés sur base de valeur CAF
(Coût Assurance et fret) qui est le Prix Moyen Frontière
Commercial (PMFC) ;
- L’impôt sur le chiffre d’Affaires est calculé sur le PMF
commercial majoré des droits de douane ;
- Les droits de consommation sont assis sur le PMF fiscal.

2.8.5.5. De la configuration de la structure des prix

Suivant l’arrêté interministériel n°033/CAB/MINECO-FIN et BUDG/


2001 et n° 021/MIN/MINES-HYDRO/2201 du 25 juin 2001 pris par
les Ministres de l’Economie, Finances, Budget, Mines et
Hydrocarbures.

Les composantes de ladite structure a déclaré le Ministre des


Hydrocarbures sont celles définies par le Ministre ayant l’Economie
dans ses attributions ainsi que celui ayant en charge les
Hydrocarbures.

Ces composantes des prix sont les suivants :


- Frais et services SOCIR
- Charges d’exploitation SEP CONGO
- Charges d’exploitation sociétés commerciales
- Marges sociétés commerciales
- Droits de consommation (D.C)
- Droits d’entrée (D.E)
- Impôt sur le chiffre d’affaire (ICA)
- Taux = 1 USD en FC
- Volume (m3)
- Prix CIF en (PMF USD/TM à la date d’établissement)
- Prix à la pompe en FC
38
2.8.5.6. Des frais et services SOCIR

Il s’agit, a dit le Ministre, d’une quotité actuellement fixée à


1.100.000 USD par mois, attribuée à SOCIR pour couvrir
partiellement les frais que cette société encourt en assurant le
chargement et l’allègement des tankers des produits pétroliers au
port de Banana (Muanda) ainsi que le transfert desdits produits
dans le bief navigable de Muanda à Ango-Ango (Matadi).

Par la suite, le Ministre a soutenu que normalement, les services


ainsi rendus par la SOCIR auraient dû être intégralement payés par
les fournisseurs.

Cependant a-t-il ajouté, en facturant ces services aux fournisseurs de


4 à 6 USD/TM, SOCIR considère qu’elle ne rentre pas totalement dans
ses coûts d’exploitation. C’est pour cela que SOCIR demande à
l’autorité compétente de se pencher sur ce problème au regard de
l’accroissement observé en volume manipulé d’au moins 20 % par an.

2.8.5.7. Des charges d’exploitation SEP-CONGO

SEP-CONGO assure le stockage, le transport et la distribution et la


mise en place des produits pétroliers dans la capitale Kinshasa ainsi
qu’à travers certaines villes à l’intérieur du pays. Pour ce faire, les
coûts des services sont pris en charge au moyen d’une quotité fixée
à 3.049.613 USD par mois dans la structure de prix.

2.8.5.8. Des charges d’exploitation des sociétés commerciales

Pour permettre aux sociétés commerciales de couvrir leurs frais


d’exploitation, une quotité de 2.010.373 USD par mois leur est
allouée dans la structure de prix.

La répartition de cette quotité entre les sociétés commerciales est


faite au prorata des parts de marché de chacune pour le mois échu.
2.8.5.9. De la marge des sociétés commerciales
Pour leur faciliter la marge de manœuvre commerciale, il est
accordé à celles-ci une marge de 10 % du Prix Moyen Frontière.

2.8.5.10. De la fiscalité ou revenus de l’Etat

Dans la structure de prix des produits pétroliers, les revenus de


l’Etat proviennent de la fiscalité. Ils comprennent :
- Les droits d’entrée (10 % du PMF) ;
- Les droits de consommation ;
- L’impôt sur le chiffre d’affaires « ICA » (13 % PMF + D.E.)
39

A l’exception du fuel-oil, ces taux s’appliquent sur tous les produits


indistinctement. Il est à noter que la fixation du PMF fiscal relève de
la compétence du Ministère ayant les Finances dans ses
attributions. Ainsi, cette rubrique dépend entièrement de la volonté
de l’Etat et constitue un levier de manœuvre de premier ordre par
lequel le Gouvernement peut agir dans sa politique pétrolière visant
à la fixation des prix à la pompe à un moment donné.
Au cours des années 2007 et 2008, il s’est observé dans cette
rubrique des valeurs nulle et négative.

2.8.5.11. Du taux de change

Pour le Ministre des Hydrocarbures, la structure de prix est calculée


en dollars américains mais libellée et exécutée exclusivement en
Franc congolais. De ce fait, le taux de change prix en compte dans la
structure de prix devient un paramètre déterminant. Car de son
comportement dépend le niveau réel de la rémunération de tous les
intervenants ainsi que la fixation de prix à la pompe.

Et le Ministre a ajouté que le taux de change retenu dans la


structure de prix des produits pétroliers en République
Démocratique du Congo est le taux vendeur qui découle du taux
moyen à l’ouverture publié par la Banque Centrale du Congo le jour
de l’établissement de la structure de prix. Le taux vendeur est
obtenu en augmentant le taux moyen publié par la Banque Centrale
du Congo d’un terme de 2,5 % illustré par la formule suivante :
Taux BCC + 2,5 %

2.8.5.12. Du Volume

Le volume généralement pris en compte dans la structure de prix


pétroliers est celui des produits réellement consommées et destinés
à la commercialisation, c’est-à-dire le volume provenant de la
moyenne de deux derniers mois comptables publiés par la SEP-
CONGO.

2.8.5.13. Des paramètres fondamentaux qui influent sur la


structure de prix

Les trois paramètres clés intégrés dans la structure de prix qui


amènent à modifier les prix à la pompe sont :

 Le Prix Moyen Frontière (PMF)

Pour déterminer le coût du produit à considérer dans la structure de


prix des produits pétroliers, on détermine le prix moyen de tous les
40
stocks existants sur le territoire national appartenant aussi bien aux
fournisseurs qu’aux sociétés commerciales.

Il est à noter que le PMF est donc un prix moyen à la fois par la
cotation et le tonnage des produits amenés par chaque fournisseur
sur le territoire national et encore disponible sur le marché le jour
de l’établissement du PMF d’une part et d’autre part, par les coûts
moyens des stocks appartenant aux principaux Marketeurs (sociétés
commerciales et disponibles dans les installations d’un
entrepositaire agréé (SEP-CONGO pour l’Ouest).

En outre, il arrive dans certaines circonstances exceptionnelles


d’appliquer le coût de remplacement d’un produit pétrolier en lieu et
place de PMF, celui-ci calculé conformément à la méthode explicitée
ci-dessus, au but de garantir le renouvellement des stocks. A cet
effet, on détermine enfin la plus-value y générée pour le compte de
l’Etat.

 Le taux de change structure

Comme dit précédemment, il est illustré par la formule.


Taux BCC + 2,5

2.8.5.14. Des conditions d’agréments des fournisseurs en


République Démocratique du Congo

Ces conditions sont stipulées dans l’Arrêté interministériel


n°068/CAB./MIN.ENER/ MIN-ECO/2006 du 22 décembre 2006
portant réglementation de l’activité de fourniture des produits
pétroliers en ses articles 7 et 9 comme suit :
a) Article 7 : « les produits pétroliers à livrer doivent répondre
aux spécifications en vigueur en République Démocratique du
Congo. Les prix des produits pétroliers seront fixés sur la
base des cotations publiées par les « PLATT’S EUROPEAN
MARKETSCAN » sous la rubrique « CARGOES CIF NWE
BASIS ARA ».

b) Article 9 : « sans préjudice aux lois et règlements en vigueur


en République Démocratique du Congo, le candidat
fournisseur doit, au préalable, répondre aux conditions
suivantes :
 Notoriété nationale/internationale
- Avoir une adresse fixe et connue à l’étranger et/ou en
République Démocratique du Congo ;
- Faire preuve des relations avec les Banques de
renommée internationale ;
- Faire preuve de l’expérience dans le domaine du trading.
41

 Crédibilité et fiabilité

- Présenter un pedigree fiable (à travers l’organigramme de


la société) ;
- Apporter de manière régulière des produits en
consignation notamment en fonction des besoins du
pays et de sa capacité de stockage ;
- Offrir des possibilités de ventes à crédit ;
- Avoir en République Démocratique du Congo un
responsable statutaire ou un représentant, personne
morale, dûment mandaté par le fournisseur et chargé de
la facilitation des contacts entre les fournisseurs, les
entrepositaires, les transporteurs et les importateurs.

Pour clore son intervention devant les membres de la


Cellule de Réflexion, le Ministre a indiqué qu’en plus de sa
qualité de premier producteur de brut en Afrique, l’Angola
dispose d’une raffinerie moderne qui, réduit sensiblement le
différentiel de transport alors que la République
Démocratique du Congo importe ses produits pétroliers
avec comme conséquence l’augmentation des coûts due au
transport.

Enfin, a-t-il conclu, le Ministère reste attentif à d’autres


informations sur le marché international au sujet du FOMI
avec des prix favorable pouvant avoisiner les 150 USD/m3.

2.8. AUDITION DES RESPONSABLES DES ENTREPRISES


PRODUCTRICES DU CIMENT

2.8.1. LA CIMENTERIE NATIONALE (CINAT)

Les principales préoccupations lui adressées :


 l’état des lieux, c’est-à-dire la description de l’état de l’outil de
production, les contraintes liées à la production, les quantités de
ciment produites actuellement ;
 les coûts de production et les justificatifs des charges liées à la
production ;
 les structures de prix de vente ;
 les listes de vos distributeurs, clients et leurs catégories, et les
quantités de livraison ;
 la politique commerciale et les besoins du marché (commandes
enregistrées) ;
 les projets d’investissements/partenariat et leurs états d’évolutions.
42
A toutes ces préoccupations, les membres de la Cellule de Réflexion y ont
ajoutées au cours de la séance de travail des questions subsidiaires ci-
après :
 Ce que la CINAT entend faire pour préserver l’environnement dans
son site d’exploitation et ses environs ;
 Les démarches entreprises par la société auprès de l’Etat au regard
de la situation précaire qu’elle connaît depuis quelques temps ;
 A la suite de l’arrêt d’exploitation de la société concurrente CILU, ce
que la CINAT peut faire à court terme pour que le ciment soit
disponible sur le marché ;
 L’usage fait du préfinancement de l’exploitation effectué par les
clients suite au dépôt de fonds pour achat du ciment ;
 La position de la CINAT vis-à-vis du désengagement décrété par
l’Etat ;
 Si l’importation du fuel est faite directement par le cimentier, sera-t-
elle profitable ou non tenant compte de la disposition des pétroliers
de le leur concéder cette importation directe.

Les responsables de la CINAT ont donné à la Cellule de Réflexion les


réponses ci-après complétées par des explications subsidiaires :

2.8.1.1. Fiche d’identification

La cimenterie nationale, en abrégé « CINAT » est une société


d’Economie mixte à caractère industriel et commercial ayant pour
forme juridique une « Société par Action à Responsabilité Limitée »
dont la fondation a été autorisée par l’ordonnance n°70-287 du 27
octobre 1970.
La structure de son capital social se présente actuellement comme
suit :
a. République Démocratique du Congo : 91,7% soit 160.526 actions ;
b. MUSHTAQUE RAWJI : 2,5% soit 4.400 actions ;
c. MAZHAR RAWJI : 2,5% soit 4.400 actions ;
d. ZAHIR RAWJI : 2,5% soit 4.400 actions ;
e. BLATTNER : 0,8% soit 1.500 actions.

2.8.1.2. Objet social, missions et effectifs

L’objet social est la fabrication et le commerce des ciments, des


briques et tous les autres produits servant à la construction.
D’une manière générale, tout ce qui concerne l’industrie de la
construction en République Démocratique du Congo.

Outre son objet social, la CINAT peut effectuer, soit pour elle-même,
soit pour tiers, toutes opérations immobilières, financières,
commerciales ou civiles entrant dans son objet social ou de nature à
en favoriser la réalisation.
43

Elle peut aussi s’intéresser par voie d’offres, souscription, fusion,


participations financières autorisées par la loi ou par tout autre
mode dans toutes sociétés ou entreprises ayant un objet similaire
ou connexe au sien ou de nature à favoriser le développement de
son objet social, ainsi que les intérêts de ses actionnaires.

Actuellement, l’effectif global du personnel est de 526 unités dont


451 à l’usine de Kimpese et 75 à la Direction Générale de Kinshasa.

2.8.1.3. Etat de lieux

L’usine de la CINAT a démarré ses activités en 1974 avec une


capacité installée de 300.000 Tonnes de ciment par an. Mais depuis
sa création, l’usine n’a jamais fonctionné pleinement. Le pic de
production de 182.562 Tonnes atteint en 1988 n’a plus jamais été
réalisé à ce jour.

Etant donné que les équipements sont moins utilisés, ils conservent
encore leur capacité. S’ils sont bien entretenus, ils peuvent
approcher la production de 300.000 tonnes par an moyennant la
réhabilitation.

Les engins de carrière sont pour la plupart dans un état


d’obsolescence très avancé, d’où la nécessité d’acquérir des
nouveaux engins. Pour maintenir son activité, la CINAT recourt
actuellement à la location des engins de carrières et autres auprès
des tiers.

La chaîne de production accuse quelques défaillances qui appellent


des solutions urgentes, celles-ci consistent soit au remplacement ou
à la réhabilitation des maillons touchés.

Suivant une étude disponible à la CINAT, la réhabilitation complète


de l’outil de production ainsi que l’acquisition des nouveaux engins
de carrière nécessitent la somme de ± 8.055.297 $, repartie de la
manière suivante :
- acquisition des engins de carrière : 2.941.973 $ ;
- réhabilitation de l’usine : 5.113.323 $.

La même étude évalue le besoin en fonds de roulement minimum


nécessaire à ± 4.113.581 $, montant destiné à l’acquisition des
intrants industriels, des consommables et des matières premières.

Pour les 3 premiers trimestres de l’année 2008 en cours, la


production déjà réalisée s’élève à 75.731 tonnes de ciment.
44
S’agissant de la carrière, beaucoup d’engins sont à l’arrêt faute de
pièces de rechange et il n’y a pas d’engins pour la découverture de la
carrière.

Le concasseur à marteau est à remplacer d’urgence. Il est


actuellement difficile de procéder au broyage à cru à cause de
fissure du moteur du ventilateur de circulation. Dans l’atelier
mécanique, la tour est à l’arrêt et la pompe submersible est
également en panne. Dans le garage, de nombreux camions et
autres engins de carrière sont en attente de réparation faute de
pièces de rechange. Le broyeur à ciment n’est pas opérationnel du
fait que les dents de roues de la chaîne, les plaques de cloison et la
pelleteuse sont dans un état défectueux.

 Situation financière

L’exercice 2007 s’est soldé par une perte de l’ordre de 11.904.145 $


justifiée principalement par les facteurs ci-après :
- l’actualisation de la dette de la SNEL de ± 9.800.000 $ ;
- la provision de 723.400 $ constituée pour les recettes subtilisées
par l’ADF dont le litige est encours devant les cours et
tribunaux ;
- le niveau de coût de production élevé que ne couvre pas le prix de
vente sur le marché (le prix de vente étant imposé par la
concurrence « CILU ») ;
- la prise en charge encore à ce jour des dettes et autres litiges
relatifs aux exercices antérieurs (règlement progressif des arriérés
des salaires de 2001 à 2005, pénalités sur arriérés fiscaux,
contentieux judiciaires, etc.).

L’actif net au 31 décembre 2007 s’élève à 20.468.224 $, pour un


chiffre d’affaires réalisé au cours de 2007 équivaut à 16.641.732 $.
Le passif exigible au 31 décembre 2007 est estimé à ± 20.525.620 $
dont les créanciers les plus importants ci-après :
- dettes envers la DGE : en dollar 2.811.409 $ et en Francs
congolais 1.150.014.800 Fc
- OCC : 84.853 $
- FPI prêt : 205.895 $
- ONATRA : 440.000 $
- INSS : 173.114.032 Fc
- INPP : 5.418.649 Fc
- SNEL : 8.870.131 $
- Clients ciment à livrer : 76.107 tonnes de ciment
- Anciens mandataires : 866.684 $
- Frais mission agents : 18.912 $
- Banque Internationale du Crédit au Congo : 1.420.000 $
- Avocat conseil : 162.000 $
45

2.8.1.4. Autres difficultés de la CINAT, selon ses responsables

2.8.1.4.1. Insuffisance du fonds de roulement

Les difficultés de la CINAT sont dues principalement au manque de


fonds de roulement nécessaire pour la réalisation de la capacité
installée (300.000 T/an) et de financement adéquat pour la
réhabilitation de l’outil de production. Ces difficultés sont la
conséquence de l’insuffisance du montage financier qui a servi au
démarrage de l’usine en 1974 qui n’a pas prévu un fonds de
roulement conséquent.

2.8.1.4.2. Endettement chronique

L’insuffisance du montage financier initial a eu comme corollaire le


recours au crédit pour financer l’exploitation, cette situation demeure
à ce jour et alourdi terriblement le passif de la société. Cfr le point 7
sur la situation financière. A ce jour, la CINAT recourt de plus en plus
au crédit à court terme auprès de banques, au préfinancement de
clients qui achètent du ciment, au crédit fournisseur, etc.
Tous ces financements renforcent d’avantage le passif exigible de la
société.

2.8.1.4.3. Insuffisance du prix de vente

Le prix de vente du ciment appliqué actuellement par la CINAT ne


couvre pas le prix de revient du ciment vendu. En effet, le coût
d’entretien, le loyer des engins utilisés à la carrière, le coût des
crédits bancaires sans cesse croissant ne sont pas suffisamment
rémunérés par le prix de vente qui est imposé par la concurrence

2.8.1.5. Perspectives d’avenir

Les perspectives d’avenir de la CINAT se jouent sur les actions


prioritaires à entamer à court, à moyen et à long terme en vue de
restaurer la capacité installée de 300.000 T/an et investir par la suite
pour passer à 1.000.000 t/an.

2.8.1.5.1. A court terme

Le maintien de l’activité nécessite le financement du fonds de


roulement, sur ce, la solution envisagée reste la négociation d’une
ligne de crédit revolving couvrant la totalité du besoin en fonds de
roulement soit 4.113.581 $ et le relèvement du prix de vente du
ciment.
Les négociations sont encours avec Afriland First Bank et autres.
46
2.8.1.5.2. A moyen terme

Suite aux études menées par les experts CINAT pour la dynamisation
des activités de celle-ci, plusieurs projets de relance ont été élaborés,
celui qui a été retenu nécessite plus au moins 12.200.000 $ pour
permettre à la CINAT d’utiliser pleinement sa capacité installée soit
300.000 tonnes/an.

2.8.1.5.3. Sources de financement potentielles

- Apport de capitaux frais par les actionnaires ;


- Emprunts à Moyen terme auprès des institutions financières.

La première alternative relève de la compétence des actionnaires,


cependant le Conseil d’Administration peut actionner la seconde.

2.8.1.6. atouts de la CINAT

En dépit des points faibles relevés ci-haut, la CINAT dispose des


atouts qui font que malgré les difficultés, l’usine continue de tourner :
- l’expertise de son personnel de commandement constitué des
cadres ayant une formation académique et extra académique
dont l’ancienneté moyenne est de 25 ans au service de la CINAT
formant ainsi avec l’ensemble du personnel une forte équipe
d’experts en cimenterie ;
- la bonne collaboration entre les agents ;
- l’esprit d’initiatives qui caractérise les cadres de la société.

2.8.2. LES ACTIONNAIRES MINORITAIRES DE LA CINAT

Les membres de la Cellule de Réflexion ont fait parvenir à travers la note


n°019/P/CRPICC/2008 du 18 novembre 2008, une invitation aux
actionnaires minoritaires de la CINAT afin d’obtenir de leur part les
renseignements sur les préoccupations ci-après :
- le niveau de leur implication dans le fonctionnement de la CINAT ;
- les perspectives d’avenir en tant qu’actionnaire pour la relance de la
CINAT ;
- toutes autres informations utiles du secteur de la production et du
commerce du ciment.

Répondant à cette invitation, un représentant des actionnaires minoritaires


de la CINAT en la personne de Monsieur Fidou HEMRAJ, Vice-Président
National chargé du commerce à la Fédération des Entrepreneurs du Congo
(FEC) accompagné d’un Avocat Conseil, Maître Djunga ont déclaré ce qui
suit :
47
- La CINAT est une société par actions à responsabilité limitée dans
laquelle, au côté de l’Etat actionnaire majoritaire, 3 membres de la
famille RAWJI sont actionnaires en concurrence de 2,5% du capital
social de la société. Il s’agit de Messieurs : Mushtaque RAWJI, Zahir
RAWJI et Mazhar RAWJI ;

- De l’avis des actionnaires minoritaires de la CINAT, le renchérissement


des prix du ciment constaté actuellement sur le marché découle de
deux paramètres qui sont d’une part l’insuffisance de l’offre du ciment
par rapport à la demande et d’autre part la spéculation entretenue par
les distributeurs ;

- En effet, les deux unités de production de ciment situées dans la


Province du Bas-Congo font présentement face à des difficultés
techniques résultant de l’accident survenu à l’usine CILU et de
l’obsolescence des équipements pour CINAT. Cet état des choses
réduit, évidemment, leur niveau de production ;

- S’agissant plus particulièrement de CINAT dont la capacité installée


est de 1000 T/jour sur 300 jours l’an, il est à noter que depuis la mise
en fonctionnement de l’usine en 1974 jusqu’à ce jour, la production
n’a jamais atteint la capacité installée. Par ailleurs, l’absence de
réinvestissement dans la CINAT fait qu’aujourd’hui l’usine connaît
plusieurs arrêts suite aux diverses pannes qui handicapent toute
tentative de stabiliser la production au seuil de rentabilité de l’usine.

- Aussi pour assurer, tant soi peu, un fonctionnement minimal de l’usine


CINAT, les actionnaires minoritaires se sont résolus à octroyer des
avances à concurrence de US$ 1.000.000 pour l’approvisionnement de
certains intrants essentiels à la production du ciment ; en attendant le
consentement du Gouvernement sur le plan de relance soumis par
lesdits actionnaires.

- En bref, la surchauffe actuelle constatée sur le marché du ciment


pourrait s’estomper une fois que les producteurs atteindront les
capacités installées de leurs usines.

Pour parler du niveau d’implication des actionnaires minoritaires dans la


gestion de CINAT, Messieurs Mushtaque RAWJI, Zahir RAWJI et Mazhar
RAWJI n’exercent aucune fonction de gestion au sein de la société depuis
leur entrée dans l’actionnariat de CINAT le 18 février 2008. En effet,
conformément aux dispositions statutaires, la CINAT est gérée par un
comité de gestion composé du Président Administrateur Délégué, de
l’Administrateur Technique et de l’Administrateur Directeur Financier, tous
désignés par l’Etat congolais, en sa qualité d’actionnaire majoritaire. Les
actionnaires minoritaires ont droit à deux mandats d’administrateur dont
le Vice-Président du conseil.
48
Malgré leur absence au niveau de l’organe de gestion, les actionnaires
minoritaires s’efforcent dans le cadre de leur présence au conseil
d’apporter le concours financier nécessaire pour maintenir l’usine en état
de fonctionnement. Il en est ainsi de l’apport financier sous forme
d’avances à concurrence de US $ 1.000.000 allouées à la société pour
l’approvisionnement en intrants. Cette intervention a permis à l’usine de
produire à ce jour 6000 à 8000 tonnes mensuelles.

Quant aux propositions de la relance de la CINAT, Monsieur Mushtaque


RAWJI, déjà actionnaire au sein de la CINAT, a, tant pour son compte
personnel que pour celui de Messieurs Zahir RAWJI et Mazhar RAWJI,
adressé, en date du 23 mai 2008, au Premier Ministre une proposition de
relance de la société. Cette proposition s’appuyait sur les résultats de
l’audit technique et financier de la CINAT réalisé par le Cabinet Price
Waterhouse Coopers et s’articule autour des axes ci-après :
 Un apport des capitaux frais à concurrence de US $ 45.000.000, sous
forme de recapitalisation de la société, en vue de procéder, endéans 4
mois :
o à la réhabilitation de l’outil de production pour atteindre la
capacité installée de 300.000 tonnes par an ;
o au renforcement du fonds de roulement ;
o et à la liquidation progressive du passif

 Porter, dans les 15 mois, la capacité de production à 1.000.000


tonnes par an et s’engager à mettre à la disposition de la CINAT les
moyens financiers nécessaires pour réaliser les importations de
ciment à concurrence de 20.000 tonnes par mois pendant la période
ou la société seraient à l’arrêt.

Il sied de préciser que la capacité financière des Messieurs Mushtaque


RAWJI, Zahir RAWJI et Mazhar RAWJI d’injecter des capitaux frais à
concurrence de US $ 45.000.000 est confirmée par une banque suisse de
1er ordre.

En date du 26 mai, le Premier Ministre a écrit au Ministre du Portefeuille


pour lui confirmer l’intérêt du Gouvernement à trouver une solution
urgente au problème d’approvisionnement du pays en ciment avec le
concours d’autres acteurs y compris la CINAT. S’agissant de celle-ci,
précisait le Premier Ministre, l’introduction de nouveaux partenaires et
l’injection des capitaux frais devraient se faire conformément à ses
dispositions statutaires et à la législation sur les sociétés commerciales.
49
Honorable Président de l’Assemblée nationale ;
Honorable Membres du Bureau ;
Honorables Députés et Chers Collègues ;

De l’abondante correspondance échangée entre le Gouvernement et les


actionnaires minoritaires, ceux-ci ont fourni les renseignements ci-après :

Le 12 juin 2008, le Premier Ministre demandait à la Ministre du Portefeuille


d‘engager des concertations avec les actionnaires minoritaires pour
déterminer les modalités d’injection des capitaux dans la CINAT et la mise
en œuvre du programme.

Le 14 juin 2008, le Ministre de l’Economie Nationale et Commerce


saisissait le Premier Ministre pour appuyer la proposition du Groupe Rawji
et soutenir l’ouverture des concertations qui devraient conduire à la mise
en œuvre du programme de relance proposé par le Groupe Rawji.

Le 16 juin 2008, le Ministre près le Premier Ministre s’adressera au


COPIREP pour confirmer les termes de la lettre du Premier Ministre du 26
mai 2008 adressée à la Ministre du Portefeuille selon lesquels
l’introduction des nouveaux partenaires et l’injection des capitaux frais
devraient se faire dans le respect des dispositions statutaires de la CINAT
et de la législation sur les sociétés commerciales. Le même 16 juin 2008, le
Ministre près le Président de la République écrivit au Premier Ministre pour
appuyer son point de vue tant au regard des textes légaux et
réglementaires qu’à celui de la nécessité pour la Ministre du Portefeuille
d’ouvrir des concertations avec le Groupe Rawji.

Le 04 juillet 2008, une rencontre eu lieu entre Madame la Ministre du


Portefeuille et Monsieur Mushtaque RAWJI au cours de laquelle Monsieur
Rawji exposa le plan de relance du Groupe Rawji consistant à l’injection de
US$ 45.000.000 sous forme de recapitalisation de la société.

Le 07 juillet 2008, Monsieur Mushtaque RAWJI confirmait dans un écrit


adressé à Madame la Ministre du Portefeuille la volonté du Groupe Rawji
de trouver des solutions, en sa qualité de partenaire de l’Etat, aux
problèmes de relance et de l’expansion de la CINAT.

Le 16 septembre 2008, s’appuyant sur des lettres antérieures, le Premier


Ministre a écrit à la Ministre du Portefeuille pour lui rappeler que tout
devra se faire dans le respect des statuts sociaux et demander d’arrêter la
procédure d’avis à manifestation d’intérêt conduit par le COPIRERP qui
expose l’Etat à des procès inutiles et cause un retard préjudiciables pour
l’obtention des capitaux frais en vue de la relance de la CINAT.
50
En dépit de son plan de relance de la CINAT porté à la connaissance du
Gouvernement et de la réaction favorable au dit plan de la part de
Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre du Portefeuille,
représentant l’Etat congolais dans la CINAT, n’a toujours pas daigné
réserver une suite à ce plan en privilégiant la procédure d’appel d’offres
conduite, sur ses instructions, par le COPIREP alors que le respect des
Statuts de la CINAT s’impose aux fins de ne point exposer inutilement
l’Etat dans un contentieux coûteux, préjudiciable et de nature à retarder
inutilement la relance de la CINAT.

2.8.3. LA CIMENTERIE DE LUKALA (CILU)

A cette entreprise, les membres de votre Cellule de Réflexion ont soumis le


questionnaire de base ci-après :
- l’état des lieux, c’est-à-dire la description de l’état de l’outil de
production, les contraintes liées à la production, les quantités de
ciment produites actuellement ;
- les coûts de production, et les justificatifs des charges liées à la
production ;
- les structures de prix de vente ;
- les listes des distributeurs, clients et leurs catégories, et les quantités
de livraison ;
- la politique commerciale et les besoins du marché (commandes
enregistrées) ;
- les projets d’investissements/partenariat et leurs états d’évolution.

A ces questions de base, les membres de votre Cellule de réflexion y ont


ajouté au cours de la séance de travail avec les responsables de la CILU
quelques préoccupations subsidiaires en ce qui concerne :
- la politique de l’entreprise CILU pour arrêter la liste des distributeurs ;
- la politique de l’entreprise en matière de distribution du produit ;
- le niveau du crédit client actuellement ;
- la politique de la CILU en matière de protection de l’environnement
dans la Province du Bas-Congo où elle est implantée ;
- la présentation à la Cellule de réflexion de la liste des distributeurs
recommandés ;
- la présentation de la preuve de régularité des entreprises distributrices
du ciment vis-à-vis du fisc ;
- l’utilisation faite du préfinancement fait par les clients ayant déposés
les fonds auprès de la CILU au titre d’achat du ciment ;
- la liste de différents distributeurs du ciment à livrer la Cellule.

En outre, il a été demandé à l’entreprise :


- ce qu’elle entend prendre comme disposition pour mettre fin à la
pénurie du ciment sur le marché intérieur ;
- ce qu’elle propose pour obtenir à moindre coût le fuel qui intervient à
concurrence de 44 % dans la structure de prix du ciment ;
51
- quelles sont les mesures pour réhabiliter les unités du même groupe
installées au Katanga en temps que membre du groupe FORREST ;
- ce qu’il faut pour qu’elle applique une politique similaire aux
entreprises brassicoles en matière de distribution du ciment ;
- ce que peut faire l’entreprise à matière de distribution de quota par
territoire dans la province du Bas-Congo ;
- ce que l’entreprise possède comme capacité d’entreposage du fuel ;

A toutes ces préoccupations, les responsables de la CILU ont répondu à


votre Cellule de réflexion en ces termes :

2.8.3.1. De l’identification de l’entreprise

Première cimenterie de la République Démocratique du Congo, la


Cimenterie de Lukala, CILU en sigle a été créée le 05 février 1920,
sous l’appellation CICO (Société des Ciments du Congo) qui deviendra
par la suite CIZA (Société des ciments du Zaïre) en 1971 et CILU en
1997

2.8.3.2. De l’objet social

Fabrication de clinker et du ciment Portland Normal.

2.8.3.3. De l’état des lieux

Comme l’outil de travail, l’entreprise dispose :


 du matériel minier nécessaire à l’exploitation de la carrière de
calcaire, sondeuses, pelles en butte, chargeuses, bennes de 25
tonnes, bulldozers ;
 d’une usine de production de clinker et de ciment par voie sèche
équipée d’un four rotatif FLC d’une capacité annuelle de 360.000
tonnes de clinker (équivalent à 420.000 tonnes de ciment) ;
 d’un personnel qualifié et dévoué ;
 de moyens informatiques et de matériel de haute technologie lui
permettant le suivi automatique des données de production
(analyseur à gaz, sondes, etc.) ;
 de laboratoires équipés en vue de contrôler la qualité des intrants
et des productions.
Malheureusement, en date du 11 octobre 2008, vers 22 heures, il
s’est produit un grave accident dans l’usine de Lukala au niveau de
l’atelier préparatoire farine, provoqué par une très forte pluie et le
vent violent qui l’accompagnait, occasionnant ainsi un arrêt brutal de
la production.
52
Conséquences de cet accident
 Arrêt de la production du clinker et par manque de stock
(production à flux tendu), les expéditions de ciment sont aussi
arrêtées ;
 Chômage technique d’une partie du personnel (administratif et
production) de l’usine (244 agents concernés sur un total de 585
effectifs) et rabattement des salaires pour le personnel restant ;
 Déclaration de cas de force majeure auprès de tous nos
partenaires (Etat, Banques, Fournisseurs et Clients) ;
 Suspension de toutes les commandes antérieures au 11 octobre
2008 non directement liées à la réhabilitation ;
 Concertation SNEL-CILU pour la réduction de la pointe souscrite
(Avenant au contrat en cours de signature) étant donné que
l’entreprise ne peut plus consommer la quantité de l’énergie
électrique souscrite.
2.8.3.4. Les quantités du ciment produit actuellement
Année Quantités Quantités Taux de
prévues/tonnes produites /tonnes réalisation
2006 424.200 417.037 98 %
2007 454.500 405.830 89 %
2008 424.200 301.760 71 %
(N.B. La production signalée pour l’année 2008 concerne la période avant accident)

2.8.3.5. Les coûts de production du ciment


La structure ci-après indique ce que représentent les coûts de
production du ciment par la Cimenterie de Lukala avant l’accident.
A. Matières premières USD/T USD/SAC
1. Explosifs et réactifs 0,99 0,05
2. Briques réfractaires et corps broyant 2,55 0,13
3. Combustible fuel lourd 64,95 3,25
4. Carburant et lubrifiants 3,26 0,16
5. Pièces de rechange 18,20 0,91
6. Gypse 9,44 0,47
7. Energie 7,33 0,37
8. Sacs 11,40 0,57
Sous-Total A 118,12 5,91
B. Autres charges (frais directs
1. Frais généraux 6,64 0,33
2. Impôts et taxes 2,25 0,11
3. Frais du personnel 19,53 0,98
4. Autres services 0,14 0,14
Sous-Total B 28,57 1,43
Total A + B 146,69 7,33
53
Dotation aux amortissements 1,69 0,08
148,38 7,41
Marge bénéficiaire 20% 20%
Prix de vente hors taxes en USD 177,72 8,89
Office Congolais de Contrôle 0,98 0,05
FPI sur PR 2,93 0,15
Précompte BIC 1,78 0,09
Impôt sur le chiffre d’Affaires 26,66 1,33
Total taxes sur ventes 32,35 1,62
Prix de vente toutes taxes comprises 208,35 10,42

2.8.3.6. La liste des distributeurs, clients et leurs catégories ainsi


que les quantités de ciment leurs livrées.

Liste en annexe.

2.8.3.7. S’agissant de la politique commerciale et des besoins du


marché, il a été communiqué à votre Cellule ce qui
suit :
Le ciment est écoulé sur quatre marchés spécifiques dont la répartition
mensuelle des ventes se présente comme suit :
- La Ville de Kinshasa :18.895 tonnes
- Les Provinces : 5.110 tonnes
- Les entreprises de construction et des travaux publics : 7.495 tonnes
- L’exportation vers Brazzaville et Bangui : 5.000 tonnes
Total : 36.500 tonnes/mois

Cette répartition est modulable en fonction de la production

Les ventes sur le marché local se font au prix ex-usine, toutes taxes
comprises de 10,50 USD/sac tandis que pour l’exportation au prix FOB
Port Nocafex de 10,70 USD/sac.
La distribution du ciment est assurée par près de 200 clients répertoriés
dont 115 pour la Ville de Kinshasa.

L’arrêté ministériel n°019/CAB/MIN-ECONAT&COM/2008 du 13


septembre 2008 fixe les conditions d’agrément des distributeurs. Le prix
de vente à la distribution agréé par le Ministère de l’Economie Nationale
et du Commerce est fixé à 15 USD/sac.

Il est à noter que l’offre globale étant insuffisante par rapport à la


demande, la distribution est sérieusement perturbée sur le marché. Ceci
est à la base de la spéculation et de la surenchère ; d’où la hausse du
prix en détail qui varie entre 25 et 40 USD/sac selon les points de vente
à Kinshasa ou à l’intérieur du pays.
54
Même si les deux cimenteries (CILU et CINAT) tournaient à 100 % de
leur capacité, l’offre globale accuse un gap important par rapport à la
demande.

2.8.4. EXPLOITATION DE DOCUMENTS PROVENANT DES


CIMENTERIES IMPLANTEES AU KATANGA ET AU SUD KIVU

2.8.4.1. La situation des entreprises cimentières du Katanga

Trois entreprises cimentières sont implantées au Katanga, il s’agit de


l’Entreprise Interlacs à Kabimba près de Kalemie, de CIMENKAT à
Lubudi et de Kakontwe Gécamines CCC à Likasi.

S’agissant de l’Entreprise Interlacs qui est du groupe Forrest, elle a une


capacité de 60.000 tonnes/an de ciment Portland et Pouzzolanique selon
ce dernier.

Actuellement, cette entreprise connaît un faible niveau de


fonctionnement évalué à plus moins 40% à la suite des difficultés de
transport

Quant à la CIMENKAT établie à Lubudi également du Groupe Forrest en


partenariat avec la GCM, elle a une capacité de 80.000 tonnes/an de
ciment Portland normale. Elle connaît un très faible niveau de
fonctionnement à la suite des problèmes de vétusté de l’outil de
production mais aussi de problème d’évacuation de sa production suite
au mauvais état de route.

Concernant la Gécamines CCC à Likasi qui est un sous ensemble de


l’entreprise publique Gécamines, elle a une capacité de 150.000
tonnes/an de ciment métallurgique. Elle est actuellement à l’arrêt
complet en dépit de son équipement qui demeure encore utilisable.

2.8.4.2. La situation de la cimenterie de Katana

Dans la Province du Sud Kivu, il y a une unité industrielle de production


du ciment appelée cimenterie de Katana établie près de Bukavu au Sud
Kivu. Cette entreprise est du Groupe Forrest. Elle a une capacité
installée de 25.000 Tonnes/an de ciment Portland et Pouzzolanique. La
cimenterie de Katana est à l’arrêt depuis plus de 20 ans. Sa
réhabilitation a été annoncée, mais dans tous les cas, elle demeure
inopérationnelle présentement.
55
2.9. AUDITION DES RESPONSABLES DES ENTREPRISES
PETROLIERES

2.9.1. Audition des entreprises pétrolières de distributeurs

Les membres de votre Cellule de Réflexion ont reçu une délégation de 3


personnes, composée de Monsieur KADIMA, Directeur Général Adjoint
représentant SEP/Congo, de Monsieur José LANDU, Secrétaire Général
FINA/CONGO et Monsieur Georges MUKUNA de la société COBIL
représentant les autres sociétés commerciales.

La cellule leur a soumis 3 préoccupations fondamentales ci-après :


 la structure de prix de carburant, du fuel oïl (FOMI) voie Ouest,
Sud ;
 les capacités de stockage et transport de ces produits ;
 la politique en matière de fourniture, aux industries nationales.

A ces préoccupations, les délégués ont répondu en ces termes :


1. La structure des prix des produits pétroliers est subdivisée en 3
rubriques, à savoir :
- le PMF : prix d’accès au produit rendu frontière République
Démocratique du Congo ;
- les frais de distribution comprenant les frais de SEP Congo et
SOCIR pour l’allègement des tankers, la remontée des produits
sur Ango-Ango, le stockage des produits, etc. d’une part et les
frais et marge des sociétés commerciales d’autre part ;
- la fiscalité comprenant les droits d’entrée, les droits de
consommation et l’impôt sur le chiffre d’affaires.

2. En ce qui concerne le FOMI, les frais SEP Congo et SOCIR ainsi


que la totalité de la fiscalité sont à zéro pour minimiser l’impact
du prix du carburant dans celui du ciment. Les frais logistiques
ont été repartis sur les autres produits pétroliers qui les
supportent mais avec un effet négligeable du fait des volumes
importants de ces produits par rapport au volume FOMI.

3. Seuls figurent dans la structure, le coût d’achat du produit (PMF)


et les frais et marge des sociétés commerciales. Ces derniers ne
peuvent être répartis sur les autres produits car tous les
marketeurs ne commercialisent pas le FOMI. Mettre les frais de
FOMI sur les autres produits aurait pour résultat d’accorder un
avantage concurrentiel aux sociétés qui ne commercialisent pas le
FOMI et désavantagerait celles qui sont opérationnelles sur ce
marché.
56
4. Les frais et marge des sociétés commerciales représentent
aujourd’hui 12% du prix de vente, ce qui pose un réel problème de
rentabilité vu le coût actuel du crédit (préfinancement du stock
que les sociétés commerciales sont obligées de porter sur de
longues périodes correspondant au crédit accordé aux clients et à
la nécessité d’anticiper les consommations à venir, les fours ne
pouvant être arrêtés en attendant un réapprovisionnement) et le
niveau des frais bancaires.

5. Le PMF figurant dans la structure des prix est le résultat de la


moyenne pondérée de la valeur des stocks présents dans le pays à
la date d’adoption de la structure à savoir, les stocks des sociétés
commerciales et les stocks en consignation des fournisseurs.

6. Le prix de vente FOMI des traders aux sociétés commerciales est


basé sur les cotations internationales publiées par la revue Platt’s
European Marketscan auxquelles il est ajouté un différentiel ou
prime couvrant les frais de port (au chargement et au
déchargement), le fret, l’assurance, les frais d’inspection, les
pertes, etc. Les traders sont agréés par le Gouvernement de la
République avec lequel ils ont un contrat qui fixe la formule de
prix applicable en République Démocratique du Congo. Des audits
de la structure des prix des traders ont été effectués récemment
par une Commission dirigée par le Ministère des Hydrocarbures.

7. La profession n’a pas connaissance d’une source


d’approvisionnement du FOMI dont le coût serait de 50 à 100
USD/M3. Il y a cependant lieu de noter que :
- les marchés de l’Angola et du Congo Brazzaville sont
subventionnés et ces pays ne sont pas nécessairement
exportateurs ;
- les spécifications du FOMI consommé par CILU sont
particulières en ce qu’il s’agit de fuel à 180 censistotes
maximum (donc mélangé avec du Gasoil), d’une teneur en
souffre inférieure à 1,6 avec une densité de 0,95 maximum et
un pouvoir calorifique inférieur de 9500 minimum ;
- les sources actuelles d’approvisionnement du FOMI consommé
en République Démocratique du Congo sont la SOGARA
(Gabon) et la SIR (Côte d’Ivoire).

8. Après les difficultés économiques que les sociétés commerciales


ont traversées ces dernières années, aucune d’elles n’est en
mesure aujourd’hui d’importer une cargaison entière de produits
pétroliers. Les achats sont effectués par petits lots en tank dans
les bacs de SEP-Congo sur du produit mis en consignation par les
fournisseurs qui en restent propriétaires jusqu’au transfert en bac
à SEP Congo. En outre, ces ventes sont faites à crédit sans
57
garantie aucune (pas de crédoc ni autre garantie). C’est dire que
quand bien même une société commerciale identifiant une source
d’approvisionnement plus intéressante que celles d’aujourd’hui,
encore faudrait-il qu’elle ait la capacité d’importer directement
seule une cargaison économiquement rentable (minimum par
navire – 3 à 4000 Tonnes métriques).

9. Pour la délégation, La profession n’a pas d’objection de principe à


une importation directe du FOMI par les cimentiers. Il faut
cependant noter que dans une telle hypothèse, des frais à ce jour
supportés par la structure des prix ou les sociétés commerciales
(frais SOCIR et SEP Congo, frais financiers, etc.) seraient à charge
des cimentiers et viendraient davantage grever les coûts.

10. En outre, au lieu d’acheter par petits lots au gré de leurs besoins
et de leurs trésoreries, les cimentiers seraient obligés d’importer
des cargaisons entières avec des quantités minimales par
cargaison pour garantir une rentabilité économique minimale et
de porter des stocks importants sur de longues périodes.

2.9.2. Audition des Responsables de la Société Congolaise des


Industries de Raffinage (SOCIR)

La délégation de la SOCIR a fait face aux préoccupations ci-après :


1. le besoin de connaître l’état de lieu de la raffinerie de Moanda ;
2. le niveau de la production actuelle ;
3. les conditions d’entreposage et de transport du Fuel oil ;
4. toutes autres informations qui cadreraient avec le problème
d’approvisionnement des industries du ciment en combustible.

A ces préoccupations, le PAD de la SOCIR, Monsieur MVUEMBA, a


donné les réponses suivantes :
La SOCIR est une société par actions à responsabilité limitée créée par la
convention du 19 janvier 1963 en qualité de société d’économie mixte.
Les parts sociales sont reparties à concurrence de 50% Etat congolais et
50% ENI (Ente Nazionale Idrocarburi) qui est une Entreprise de l’Etat
Italien.

Les parts de la partie Italienne ont été rachetées depuis 1998 par X-OIL
qui détient à ce jour, comme l’Etat congolais 50% d’actions.

La SOCIR contribue à l’approvisionnement régulier et au moindre coût


du pays en produits pétroliers. Mais, la Raffinerie est à l’arrêt depuis
1999. Les 5 dernières années, la SOCIR déploie des efforts concentrés
sur la réhabilitation de la logistique, notamment les remorqueurs, les
barges, les appontements d’entretien, les groupes électrogènes, le charroi
58
automobile, les réservoirs de stockage, les différents appareils d’analyse
du laboratoire de chimie, etc.

Actuellement, la SOCIR rencontre 2 types de problèmes intrinsèques :


a. Très peu d’investisseurs s’y intéressent étant donné que le seuil de
rentabilité des raffineries se situe à ± 65.000 barils/jour alors que
SOCIR n’atteint que 17.000 barils/jour.
b. Le lieu où la raffinerie est implantée qui fait qu’elle doit lutter sans
cesse contre la corrosion.

Au moment où les unités de raffinage se sont arrêtées, la SOCIR


disposait de la capacité de stockage suivante :
- pour l’essence : 46.950 Tonnes
- pour le Jet A1 : 25.500 Tonnes
- pour le gasoil : 59.720 Tonnes
- pour le FOMI : 10.830 Tonnes qui intervient dans le processus
de fabrication du ciment
Soit au total : 143.000 tonnes

Les statistiques des importations des produits pétroliers par la voie de


l’Ouest se présentent comme suit pour les exercices 2005 et 2006.
2005 2006
N° Produits SEP SOCIR SEP SOCIR
1 Mogas 21.459 132.528 66.545 86.600
2 Jet A1 42.807 100.545 115.410 85.025
3 Gazoil 27.263 172.852 89.383 155.309
4 FOMI 24.026 19.284 28.219 10.624
TOTAL 115.555 425.209 300.157 337.557
CUMUL 540.764 637.714
Pour la SOCIR, la consommation de la République Démocratique du
Congo est en hausse moyenne annuelle de 17% depuis 2000. En
moyenne, 73% des produits finis importés par la voie de l’Ouest au cours
des 5 dernières années ont transités par la SOCIR justifiant une
importante activité malgré l’arrêt de la raffinerie.
Actuellement, il y a ± 9.000 Tonnes de Fuel oil disponible dans les
citernes de la SOCIR. Mais le stockage est insuffisant.
On ne peut donc pas compter à l’état actuel sur un Fomi local qui serait
éventuellement moins cher. La Socir collecte du « slop » des tanks qu’elle
vend comme du Fomi.
La SOCIR ne peut fonctionner comme raffinerie à cause des problèmes
structurels tels que la capacité de production et le taux des produits
blancs par rapport au marché intérieur. Il faut d’importants
investissements et un fonds de roulement conséquent pour la faire
tourner comme une véritable raffinerie.
59
Il faudra néanmoins des stratégies mettant en œuvre une synergie de
tous les pétroliers nationaux opérant sur la côte ainsi que les
distributeurs afin d’améliorer la logistique et de diminuer le différentiel
qui accroît le coût des produits pétroliers. On pourra envisager des
tankers plus importants disponibles et qui coûtent moins cher. Cela
facilitera la concurrence et contribuera encore à la réduction des prix.

2.10. LES RESPONSABLES DES ENTREPRISES DE TRANSPORT

S’agissant des transporteurs, la Cellule de Réflexion a reçu seulement la


délégation de l’ONATRA.

Cette délégation a présenté les coûts des prestations de l’ONATRA dans le


cadre du transport et manutention du ciment importé. Il apparaît que pour
un navire de 5000 tonnes : le « STEVEDORING » (frais portuaires) est de
83.997,82 euros, soient 22$ la tonne. Le transport Matadi-Kinshasa
495.450 $ soient 99$ la tonne. Soient 6,05 $ le sac de 50 kg.

2.11. LES DISTRIBUTEURS/DEPOSITAIRES

La délégation des distributeurs du ciment composée de 4 personnes a


fourni à votre Cellule de Réflexion des renseignements ci-après :

1. concernant les conditions d’agrément des établissements ou des sociétés


pour exercer le métier des distributeurs du ciment :
- posséder le registre de commerce ;
- avoir un numéro d’identification nationale ;
- un fonds de commerce.

Pour obtenir l’agrément auprès du producteur du ciment, il faut faire


preuve d’une grande performance dans la commercialisation du produit et
des capacités managériales. Au grand étonnement des distributeurs
attitrés, on assiste à l’émergence d’une nouvelle race des distributeurs du
ciment créée par le producteur. La majorité de ces nouveaux distributeurs
se recrute parmi les expatriés et les recommandés dont la plupart sont les
membres influents du Gouvernement qui ont le monopole du marché par
l’octroi de quotas colossaux et une livraison rapide et régulière qui
justifient l’une des causes principales de la spéculation.

Actuellement, il est question d’une nouvelle restructuration dans ce


domaine non encore effective étant donne que les dossiers sont encore en
étude. Ceci débouche de l’arrêté ministériel n°019/CAB/MIN-ECONAT&
COM/2008 datant du 13 septembre 2008 pris par l’actuel Ministre de
l’Economie Nationale et du Commerce.
60
2. Livrant renseignements complémentaires à la Cellule de Réflexion, les
distributeurs ont fustigé la gestion de la CINAT par rapport à sa capacité
installée. Le manque de fonds propre amène les dirigeants de cette
entreprise à recourir au préfinancement des tierces personnes.

Pour terminer, les distributeurs de ciment ont émis le vœu de voir l’Etat,
actionnaire majoritaire pour ne pas dire propriétaire s’impliquer
personnellement en octroyant des fonds importants à la CINAT pour lui
permettre de relancer de manière significative ses activités et devenir
concurrentielle sur le marché congolais.

En dépit des réponses fournies par les distributeurs du ciment, les


membres de la Cellule de Réflexion ont soulevé d’autres préoccupations en
rapport avec la pénurie de ce produit sur le marché actuellement. Ces
préoccupations ont tourné autour de ce qui suit :
- présenter à la Cellule de Réflexion la liste des distributeurs effectifs
actuellement et la preuve de la maîtrise des membres par la
corporation ;
- ce que la CINAT peut faire à court terme pour résorber la pénurie du
ciment sur le marché, cette solution urgente ne passerait-elle pas par
l’importation du ciment ;
- ce que la corporation des distributeurs peut faire pour contrôler le
produit et éviter la spéculation ;
- la nécessite d’exiger l’affichage des enseignes ad hoc pour indiquer de
manière claire les dépôts agréés ;
- présenter à la Cellule de Réflexion les preuves de la régularité vis-à-vis
du fisc par tous les membres de la corporation ;
- de signaler à la Cellule de Réflexion des difficultés réelles que
rencontre la corporation au sujet du paiement des taxes.

A ces préoccupations complémentaires, les délégués de la corporation des


distributeurs du ciment ont répondu en ces termes :
- Qu’ils maîtrisaient parfaitement les membres effectifs de la corporation
eu égard aux critères exigés pour être membre notamment la
souscription, l’obligation d’être en ordre avec les documents requis et
l’indication avec précision des adresses des dépôts ouverts à cet effet.
Mais ils ont reconnu que certains revendeurs ne sont pas contrôlables
par la corporation pour plusieurs raisons. Actuellement, ont-ils
reconnu, le circuit de distribution est ébranlé par la chaîne des
revendeurs de plus en plus longue.

- Parlant des recommandés, les délégués ont déclaré qu’au départ ils
étaient au nombre de 15 mais la dernière réunion ils ont atteint le
nombre de 55. Le Ministre de l’Economie dispose de la liste actualisée
de tous les distributeurs recommandés. Certains parmi eux ont des
noms d’emprunts. C’est ce genre des recommandés qui entretiennent
la spéculation.
61

- Au sujet de l’importation du ciment, la corporation est curieusement


étonné de constater qu’il n’y a personne qui a déjà importé de ciment à
ce jour malgré l’autorisation d’importer consacré par l’article 1 er de
l’arrêté ministériel n°005/CAB/MIN-ECONAT&COM/2008 du 03 mars
2008 modifiant l’arrêté ministériel n°006/CAB/MIN-ECO/2007 du 11
juillet 2007 règlementant l’approvisionnement du marché intérieur
pour certains produits de grande consommation notamment le sucre et
le ciment gris.

Les membres de la corporation des distributeurs considèrent que les


prix à l’importation dépassent les prix officiels pratiqués à l’intérieur
du pays à cause de la douane, de l’OCC, du coût du transport, etc.
tout en sachant que les prix CIF Matadi est de 8,5 $ le sac de 50 kg du
ciment gris. L’autre risque que les distributeurs ont évoqué au-delà de
considération lié au prix du produit importé est de voir les produits
être déclarés impropre à la consommation et donc bloqué au port. La
solution pour combattre la rareté des produits sur le marché intérieur
passe aussi par le blocage des exportations.

- Concernant les difficultés rencontrées par la corporation dans


l’exercice de son métier, il y a la multiplicité indéfinie de charges telles
que les impôts sur les revenus locatifs et autres taxes.

- Parlant des causes à la base de la pénurie actuelle du ciment sur le


marché, la corporation considère que cela n’est pas lié à la faiblesse de
la production mais elle est plutôt consécutive à l’approvisionnement
irrégulier des dépôts agréés. Mais aussi, à des pratiques consistant à
accorder 80% de la production aux expatriés qui l’orientent vers des
destinations non contrôlées et 20% seulement de la production du
ciment aux nationaux. L’argent que les entreprises du ciment utilisent
provient du petit peuple à la suite de préfinancement qui est érigé en
méthode de gestion et la production réalisée à l’aide de ce
préfinancement est vendue aux étrangers qui l’exportent.

2.12. LES EXPERTS INDEPENDANTS


La Cellule a eu à attendre, dans le cadre de la réflexion un expert en
ciment, Monsieur MUPEPELE Léonide, actuel Administrateur Délégué
Général du Centre d’Evaluation, d’Expertise et de Certification des
Substances Minérales Précieuses et Semi-précieuses, CEEC en sigle. Des
renseignements riches et utiles ont été fournis à la Cellule par ce Monsieur.
Ils sont consignés dans la tranche du présent rapport qui traite de la
nature du ciment et de ses matières premières de base ainsi que leur
localisation sur le territoire national.
62
En plus des données fournies à la Cellule, l’Expert MUPEPELE a livré à la
Cellule ce qui suit :
- le meilleur emplacement d’une cimenterie doit être proche du lieu où
l’on trouve le calcaire. Autrement, si l’usine est éloignée du gisement,
le coût du transport de la carrière à l’usine affectera gravement le
coût de production ;
- à travers la République Démocratique du Congo, les localisations des
industries de ciment les mieux indiquées sont :
a) dans le Nord de la Province de l’Equateur ;
b) entre Mbanza Ngungu et Kimpese au Bas Congo ;
c) dans le bassin de la Tshopo dans la Province Orientale ;
d) dans le bassin de la Lubilanji au Kasaï oriental ;
e) dans le Katanga à Luena, Kabimba.

Ces gisements sont exploitables pour plusieurs siècles.

2.13. AUDITIONS DES NOUVEAUX INVESTISSEURS

2.13.1. Le Groupe LAFARGE

Les membres de votre Cellule de Réflexion ont reçu aussi un Représentant


du grand producteur du ciment : le Groupe LAFARGE, 1er producteur du
ciment au monde.

La cellule lui a soumis 3 préoccupations fondamentales ci-après :


- les projets d’investissements du Groupe LAFARGE dans le domaine
de production du ciment en République Démocratique du Congo ;
- les projets d’importation et de commercialisation du ciment en
République Démocratique du Congo ;
- toutes autres informations utiles.

En réponse à ces préoccupations, le représentant du Groupe Lafarge,


Monsieur Peterson, déclaré ce qui suit :
La firme LAFARGE est la plus grande dans le monde non pas seulement en
ce qui concerne la fabrication du ciment mais aussi dans le plâtre et le
béton. C’est une firme française actuellement tournée vers les pays
émergeants. C’est avec l’acquisition d’une usine en Afrique du Nord
notamment au Maroc et en Egypte, que LAFARGE a été propulsé à la suite
de la production additionnelle du ciment parmi les grands du monde. Elle
est présente actuellement dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et même
de l’Afrique Australe.

Parlant du ciment, Monsieur Peterson a déclaré que le ciment n’est pas un


produit au prix fixé internationalement comme c’est le cas du cuivre ou de
l’or. C’est pour cela qu’il ne faut pas comparer le prix du ciment d’un pays
à un autre parce que le prix varie d’un environnement à un autre.
63
En République Démocratique du Congo, les activités de production et de
commercialisation du ciment sont, d’après LAFARGE confrontées à
plusieurs problèmes notamment :
- le port de Matadi qui est actuellement l’unique voie d’accès par la mer
qui pose de problème d’ensablement et exige un faible tonnage pour
pouvoir y accéder ;
- le coût de production très élevé par manque d’infrastructures qui
rendent difficile l’approvisionnement en matières premières et autres
intrants ;
- la faible consommation du ciment par capita (12 kg/an /par
personne) et donc une sous capacité énorme ;
- la persistance de la spéculation même si la CINAT est réhabilitée sauf
s’il y a des vrais investissements pouvant porter la production pour la
zone Ouest et Nord du Congo de 2 à 3.000.000 de tonnes par an et la
zone Sud et Centre de 1 à 2.000.000 de tonnes par an.

Abordant d’autres aspects de la question, Monsieur Peterson a dit à la


Cellule que ce que la firme LAFARGE cherche c’est seulement un prix
susceptible de rentabiliser l’investissement. Cela nécessite une usine qui
coûterait, en terme du coût d’investissement, environ 225.000.000 $ pour
prétendre produire environ 5.000.000 de tonnes du ciment par an.

Devant la pertinence des propos tenus par cet investisseur potentiel, les
membres de la Cellule de Réflexion lui ont posé de questions subsidiaires
ci-après :
- face à la pénurie actuelle que connaît la République Démocratique du
Congo, dans combien de temps la Firme LAFARGE par l’implantation
d’une industrie de fabrication du ciment additionnelle ou par
l’importation de ce produit à l’extérieur, peut-elle intervenir dans
notre pays ?
- pourquoi la firme LAFARGE ne peut-elle pas acheter les actions pour
travailler dans le secteur de la fabrication du ciment avec la
Gecamines à Lubudi au Katanga ?
- pourquoi LAFARGE ne s’intéresse pas aux opportunités qui s’offrent
au Nord de la République Démocratique du Congo ?
- Ce que la firme LAFARGE envisage pour contourner la difficulté
provoquée par le fuel qui intervient à 44% dans le coût du ciment ?
- tenant compte du coût élevé du FOMI, y’a-t-il possibilité d’utiliser en
ses lieu et place les schistes bitumeux ou un tout autre combustible?
- Pourquoi Lafarge ne peut-elle pas investir seule dans une entreprise
plutôt que chercher à s’associer avec d’autres ?
- Tenant compte de la disponibilité de l’énergie électrique à bon marché
en République Démocratique du Congo, pourquoi LAFARGE
n’envisage pas d’implanter une usine qui utiliserait l’électricité en
lieu et place du fuel ;
- Quel est le meilleur taux de consommation du FOMI par tonne de
ciment produit?
64

En réponse à ces préoccupations additionnelles, Monsieur Peterson a


donné les réponses suivantes :
- Dans le cadre de recherche des solutions urgentes face à la situation
particulière que connaît actuellement la République Démocratique du
Congo, la firme LAFARGE se propose, à brève échéance de
commencer par l’importation de 20.000 Tonnes de ciment par mois
pour approvisionner le marché Sud avec le ciment provenant de
Ndola en Zambie où la firme dispose d’une usine opérationnelle et le
prix pratiqué sur place est de 11 $ le sac de 50 kg de ciment ex-
usine. LAFARGE observe présentement 3 pôles. Les pôles Ouest qui
prend Bas Congo, Kinshasa, Mbandaka et Kisangani par le fleuve ; le
pôle Sud avec une partie du Kasaï, le Katanga et le pôle Centre et
dans chaque pôle, LAFARGE veut investir pour obtenir 1 à 3.000.000
tonnes de ciment par an.
- A l’Ouest, on a proposé également l’importation mais il se pose des
problèmes notamment :
o le tirant d’eau qui limite le tonnage à 8000 par bateau, ce qui
exigerait le déchargement à Pointe Noire ;
o le surchargement du port de Matadi qui exige de long délai
rendant les opérations de déchargement très onéreuses ;
o la nécessité de collaborer avec le port de SOCOPE situé non loin
delà.

- Toutes ces propositions ont pour objectif, à court terme, de faire venir
3 bateaux de 8000 tonnes de ciment par mois soit 24.000 tonnes d’ici
décembre 2008. Ce lot de ciment proviendra de ses usines de
l’Algérie, de l’Egypte ou de la Libye, lesquels pays disposent
gratuitement de combustible fuel.
- Concernant la question d’acheter les actions pour travailler en
partenariat avec la Gécamines à Lubudi, la firme LAFARGE constate
3 problèmes majeurs :
 les problèmes liés à l’état de la route et du chemin de fer pour
joindre Lubudi ;
 l’état d’obsolescence avancée de l’usine de Lubudi qui oblige la
firme à préférer la construction d’une nouvelle usine ;
 la faiblesse de la capacité installée de l’usine de Lubudi qui fait que
même si elle fonctionnait à pleine capacité, il faudra toujours faire
venir le ciment d’ailleurs.

- S’agissant des opportunités qui s’offrent au Nord-Est de la


République Démocratique du Congo, cela fait partie du 3 ème pôle
qu’observe LAFARGE.
- Quant aux problèmes du coût excessif du fuel dans la structure du
prix du ciment en République Démocratique du Congo, LAFARGE
explore la possibilité d’un combustible de substitution. Elle étudie un
projet à ce sujet.
65
- La politique générale de LAFARGE est d’impliquer les communautés
locales autour de l’usine ;
- A la préoccupation du Road MAP de la République Démocratique du
Congo qui oblige Lafarge à venir avec quelqu’un d’autre en
partenariat, LAFARGE signale que la construction de l’usine prend
beaucoup de temps. C’est pour cela qu’il est raisonnable de prendre
une usine locale et compléter les besoins intérieurs par des
importations.
Toujours dans sa politique, LAFARGE entend apporter
l’infrastructure là où il n’y en a pas en construisant les voies d’accès
à l’usine, le barrage pour la production de l’énergie électrique
indispensable pour le fonctionnement d’une industrie cimentière.

2.13.2. Projet d’investissement dans l’industrie du ciment Kasaï


Oriental

Pour résoudre ou satisfaire les besoins en ciment de la population des


provinces du Kasaï Oriental, Kasaï-Occidental ainsi qu’une partie de la
Province du Maniema, il est une grande nécessité de construire une
nouvelle industrie de fabrication du ciment au Kasaï Oriental dans le basin
de la rivière de Lubilanji. Un projet dans ce sens, dénommée cimenterie de
Lubilanji existe. Il est piloté par Monsieur KALALA BUDIMBUA, qui en en
est le Directeur Général.
Les études présentement en cours de finalisation ont été menées par la
« compagnie d’Engineering et Negoce ». Les roches carbonatées pour une
cimenterie se situent sur la rive droite de la rivière Lubilanji, notamment à
Bakwa Masela, Mulunguyi, Bakwa Tshiluila, Bena Kimba dans le territoire
de Katanda, Bena Kalambayi et Bakwa Mulumba dans le territoire de
Gandajika.

Le projet de la cimenterie de Lubilanji, dispose déjà de 9 autorisations


permanentes d’exploitation de carrière de 50 Ha chacune portant n°s
4964 à 4972. Cette industrie aura la capacité de produire 200.000 tonnes
de ciment par an et la carrière pourra être exploitée pendant plus de 30
siècles. Mais pour réaliser ce projet, la cimenterie de Lubilanji a besoin de
65.000.000 $ USD pour à la construction de l’usine et la commande des
machines ; 35.000.000 $ USD pour la construction d’une centrale
hydroélectrique de 15 MW sur le site de la localité de Kafumbu dans le
territoire de Ngandajika, qui alimentera cette cimenterie. Le coût total pour
réaliser ce projet de la cimenterie de Lubilanji est estimé à un montant de
100.000.000 $ USD. Les négociations pour le financement sont en cours
avec le Gouvernement Indien.
66
Honorable Président de l’Assemblée nationale ;
Honorable Membres du Bureau ;
Honorables Députés et Chers Collègues ;

C’est par l’audition du délégué de l’investisseur de la cimenterie de


Lubilanji que votre Cellule de Réflexion a clôturé les auditions et autres
séances de travail avec les différentes personnalités qui ont défilé par
devant elle.

CONSTATS FAITS PAR LA CELLULE DE REFLEXION

Au regard des déclarations faites par les uns et les autres, la Cellule retient
en substance ce qui suit :

1. La plupart des matières premières qui entrent en ligne de compte


dans la fabrication du ciment se trouvent en quantité importante
partout en République Démocratique du Congo ;

2. Il n’existe pas une évaluation exhaustive et fiables de nos réserves et


ressources entrant dans l’industrie du ciment ;

3. S’agissant d’autres combustibles tels que le charbon, le schiste


bitumineux, le sable asphaltique, le gaz naturel, etc., ils n’ont jamais
fait l’objet d’une étude quantitative et qualitative, afin d’évaluer la
possibilité de leur utilisation. L’utilisation des combustibles locaux
disponibles est une des pistes à explorer afin de réduire le coût de
l’énergie pour les cimenteries. Les projets à venir devraient en tenir
compte de manière à réaliser des unités de production intégrées avec
des coûts de production plus intéressants ;

4. Les états des lieux des différentes cimenteries implantées sur le


territoire national montrent une insuffisance de l’offre du ciment par
rapport à la demande. Les unités de production sont vétustes ou
totalement à l’arrêt ;

5. L’insuffisance de l’offre par rapport à la demande. En effet, la


production nationale qui est liée à une capacité actuelle de plus ou
moins 785.000 Tonnes/an, reste largement insuffisante pour pouvoir
couvrir une demande nationale de plus ou moins 3.100.000
Tonnes/an.

6. La panne intervenue, dans le Bas Congo, à la Cimenterie de Lukala,


CILU en sigle, entraînant ipso facto une fermeture de celle-ci pendant
6 mois avant une éventuelle réparation.
67
7. L’insuffisance de la production de la Cimenterie Nationale (CINAT) à
Kimpese dans le bas Congo. Une cimenterie dont la production
actuelle reste de 100.000 tonnes/an alors que la capacité installée
est de 300.000 tonnes/an. Cette situation est due aux nombreuses
et fréquentes pannes ainsi qu’à une mauvaise gestion.

8. Le Gouvernement considère le secteur du ciment comme étant


stratégique et tient à y maintenir ses participations de manière
flexible alors qu’il n’a pas les moyens d’intervention pour financer le
développement des entreprises cimentières existantes ;

9. L’Etat veut booster le développement économique de manière


sélective tout en lorgnant sur les dividendes qu’il n’a pas dans l’état
actuel des choses ;

10. Dans le cas de désengagement, le gouvernement s’impose une


meilleure valorisation des entreprises uniquement sur base de
l’appel d’offre, avant de faire valoir tout autre droit notamment celui
de préférence, conformément à la loi et aux accords contractuels ;

11. Jadis interdite, et ce malgré le déficit remarquable, l’importation du


ciment a d’abord été soumise à l’autorisation préalable en juillet
2007, puis complètement libéralisé en 2008. A présent, le processus
s’accélère suite à la panne de CILU. En dépit de cela, à ce jour, le
ciment continue à être un produit rare sur le marché;

12. Les négociations avec le gouvernement du Congo Brazza peuvent


susciter de l’espoir pour obtenir le FOMI à moindre coût, mais les
problèmes de la logistique et de financement se poseront toujours.
Cela sans anticiper sur le prix d’un produit qui est subventionné
pour l’industrie congolaise locale ;

13. L’importation du ciment a été libéralisée, mais le niveau des taxes à


l’importation pour un nouveau produit qui sera importé massivement
reste haut. L’effort financier reste important. Au moment des
auditions faites par votre cellule, aucune décision n’était encore prise
pour faciliter les importations ;

14. L’absence dans le chef du comité de suivi des prix des produits
pétroliers d’un meilleur suivi de cotations de nos approvisionnements
au regard des prix sur le marché international, afin d’évaluer les
différentiels qui nous sont appliqués. Nous signalons que le
différentiel est l’élément du prix que doit maîtriser le Ministère au
travers d’investigations et des audits éventuels ;
68
15. Le désordre caractérisé dans l’organisation de distributeurs du
ciment à la suite de l’intrusion dans le circuit de distribution d’une
catégorie d’opérateurs particuliers appelés recommandées ;

16. La présence, au sein de la filière du ciment et suite au déficit entre


l’offre et la demande, des personnes dites « recommandées » n’ayant
pas de qualité de commerçant mais attirés dans le secteur par le gain
facile. Ce sont, pour la plupart, de hauts fonctionnaires de la
Présidence de la République, membres de famille et amis, des
Parlementaires, des Ministres, de hauts cadres de l’armée, des
gestionnaires de ces entreprises et même des Banquiers ! Cette
présence nocive a eu pour conséquence d’amplifier la spéculation et
la clandestinité dans la vente du ciment ;

17. Le coût excessif appliqué par le transporteur ferroviaire exclusif


qu’est l’ONATRA, s’agissant du transport du ciment, rendant ainsi le
prix de ce produit trop élevé sur le marché local alors que, de par le
monde, le transport par voie de chemin de fer est le moins cher. Il est
également surprenant de constater que ce prix est de loin supérieur
à celui du transport par route ; qui lui aussi est déjà élevé. Le
Gouvernement peut utilement intervenir dans ce contexte.

18. Une analyse rapide des coûts de la structure des prix ONATRA
présentée à la Cellule montre que dans les frais de transport, 64%
des coûts représentent les frais indirects et les amortissements. Il y a
moyen pour l’ONATRA de tenir compte de l’apport de nouveau
business et de proposer un prix intéressant ;

19. s’agissant de la CINAT, l’Etat congolais se propose de se désengager


jusqu'à concurrence de 41 %. Mais, dans l’entre temps, des conflits
opposent les actionnaires en ce qui concerne la modalité de cession
des actions du capital que l’Etat voudrait ouvrir alors que Cette
entreprise est en faillite et n’est pas bancable ;

RECOMMANDATIONS

Face à la grave pénurie du ciment sur le marché intérieur de notre pays et


au regard des implications combien néfastes que cette situation provoque,
lesquelles implications sont de nature à compromettre dangereusement et
sur une longue période la réalisation des infrastructures de base et par
ricochet la reconstruction du pays, la cellule de réflexion soumet à
l’Auguste plénière les recommandations suivantes :
69
I. Au Gouvernement

1. Procéder préalablement à l’évaluation de la CINAT avant d’ouvrir, le


cas échéant, le capital de cette entreprise et tenir compte du droit de
préemption des actionnaires afin de préserver le pays des risques de
poursuites judiciaires ;

2. D’initier les négociations avec les actionnaires minoritaires de la


CINAT disposés à injecter des capitaux frais pour la relance des
activités de production du ciment en 2009 ;

3. De permettre à l’Association des Distributeurs nationaux de détenir


des actions dans la CINAT ;

4. Encourager le Ministre de l’Economie et du Commerce à


entreprendre des démarches auprès de son homologue du Congo
Brazzaville et de l’Angola en vue d’obtenir pour les entreprises
nationales utilisatrices au moindre coût, le fuel oïl disponible dans ce
pays voisin ;

5. D’abroger le décret n°08/10 du 7 mai 2008 portant création,


organisation et fonctionnement du Fonds de Régulation Economique
pris par le Premier Ministre dans une période transitoire au
Gouvernement. En plus la procédure légale pour la création de ce
fond n’est pas légale ;

6. D’envisager la possibilité de nouer des joint-ventures en ouvrant le


capital de la SOCIR afin d’obtenir une unité additionnelle pour
raffiner une partie du brut de pétrole sur place au pays afin d’obtenir
du fuel à moindre coût et qui entraînerait la baisse du prix du
ciment ;

7. De n’autoriser l’implantation des industries cimentières que dans des


sites proches des gisements et de sources d’énergie ou de
combustibles. Les Ministères de l’Industrie, Economie et du
Commerce disposent de la cartographie qui indique avec précision la
localisation des gisements du calcaire et autres matières premières
en République Démocratique du Congo ;

8. Au Ministre de l’Economie et du Commerce de faire en sorte que les


industries productrices du ciment ne vendent leur produit qu’aux
distributeurs agréés et en règle vis-à-vis du fisc ;

9. De mettre fin au système des gros distributeurs faisant partie de la


catégorie appelée « les recommandées ou les personnalités » et
décourager leurs parrains ou mandants en dénonçant les récidivistes
publiquement ;
70
10. Interdire les exportations anarchiques ou clandestine vers les pays
voisins ou frontaliers ;

11. De prendre toutes les dispositions pour amener les producteurs du


ciment à créer des réseaux de distribution sains ayant des dépôts
portant une enseigne et ayant une capacité importante de stockage
en vue de mettre fin à la pratique de commerce triangulaire tant
décriée par l’opinion nationale, conformément à la loi sur le
commerce;

12. De favoriser l’importation du ciment pendant la période nécessaire à


la construction des nouvelles lignes à la CILU, à la CINAT et autres
industries cimentières à implanter, jusqu’à la couverture de besoins
nationaux par l’industrie locale. Pour ce faire, qu’une exonération
sur les droits d’entrée et l’ICA soit accordée pendant ladite période ;

13. De procéder à la réduction significative des prix appliqués par les


autres intervenants notamment ONATRA, OCC, FPI, OGEFREM,
RVM, CMDC, transporteurs routiers, ... ;

14. De signer un contrat programme avec les industries de production


du ciment afin de les contraindre à honorer les engagements
éventuels pris avec l’Etat ;

15. De prendre toutes les dispositions pour qu’un audit soit diligenté
auprès de la CINAT afin que les différents comités de gestion qui se
sont succédés et qui se sont illustrés par la mauvaise gestion durant
leur mandat soient interpellés et sévèrement sanctionnés ;

16. De prendre toutes les dispositions pour mettre hors d’état de nuire
les distributeurs mafieux ayant excellé dans la pratique illicite des
prix et la fraude fiscale et de le traduire, le cas échéant, le traduire
en justice afin de permettre à l’Etat de recouvrer ses droits ;

17. De faciliter l’implantation des nouvelles unités industrielles


cimentières là où les études le permettent, en instaurant des
meilleures conditions que celles inscrites au Code des
investissements ;
18. D’encourager et de procéder à des investissements conséquents dans
les cimenteries existantes pour que celles-ci atteignent assez vite une
production correspondant à leurs capacités installées, et le cas
échéant, de les augmenter ;
19. Entamer le projet de construction d’une nouvelle ligne de production
par la cimenterie de Lukala d’une capacité de 1,3 millions de tonnes
pour porter sa capacité à 1,7 millions tonnes par an ;
71
20. Relancer des usines de ciment propriété de la Gecamines (CCC
Kakontwe et CimentKat/Lubudi) par une ouverture au partenariat
étranger des groupes cimentiers qualifiés et disposant de
financement ;

21. Encourager les négociations entre la Gécamines et le groupe Forrest


avec des partenaires étrangers pour l’ouverture du capital de la
CimentKat/Lubudi en vue de la mise à niveau de l’usine actuelle et
du développement de nouvelles capacités de l’ordre de 400 000
tonnes/an à l’horizon 2010.

22. Demander au Groupe Forrest, à la Gécamines et aux autres


actionnaires de finaliser toutes affaires cessantes le plan de
recapitalisation et de relance des cimenteries présentement à l’arrêt
ou en sous production. Certaines d’entre elles se présentent comme
des biens abandonnés ;

23. De finaliser la constitution du capital de la CIPOR et honorer ses


engagements envers les fournisseurs divers notamment en ce qui
concerne les études de faisabilité, les sondages, les travaux
d’implantation, les voies d’accès, l’électricité, ... ;

24. D’envisager l’amélioration et la réhabilitation des infrastructures


maritimes, fluviales et ferroviaires de la République afin de faciliter
les échanges commerciaux. A cet effet la RVM devrait accélérer les
travaux de balisage à l’embouchure du fleuve entre Banana et Matadi
afin de faciliter l’entrée des bateaux cimentiers de grand tonnage (20
à 50 000 tonnes) de manière à éviter les transbordements à Pointe
NOIRE (Congo Brazzaville) et l’utilisation des allèges pour accéder au
port de Matadi. Enfin, l’ONATRA devrait à son tour alléger le coût de
transport afin de garder le prix du ciment à un niveau accessible par
tous.

25. Relancer la recherche technologique adaptée et intégrée pour


disposer des projets d’investissements immédiatement bancables.
Pour ce faire, la création d’un Centre National de recherche
scientifique et d’études placé sous l’autorité du Président de la
République ou du Premier Ministre devrait être d’une impérieuse
nécessité. Ce centre devrait coordonner toute les recherches et les
études ainsi que leurs financements au niveau des Universités et des
centres spécialisés. Ceci permettrait non seulement d’affecter de
manière plus rationnelle et plus efficace les ressources financières
aux bénéficiaires identifiés ci-dessus mais également et surtout de
participer dans le mécanisme de consulting préalables aux différents
projets d’investissement.
72
26. Faciliter la construction d’une cimenterie dans le bassin de la rivière
Lubilanji (Kasaï Oriental) d’une capacité de 1.000 000 tonnes/an
moyennant un investissement de l’ordre de 65 millions USD et de la
construction d’une centrale hydroélectrique de 15 MW évaluée à 35
millions USD. Votre Cellule insiste sur l’urgence à accorder à la
réalisation de ce projet à grand impact.

II. A l’Assemblée nationale

1. Reconnaître la nécessité de l’adoption urgente d’un projet de loi de


régulation économique portant protection et soutien aux industries
en péril en vue de doter le Gouvernement et le Ministère de l’Industrie
d’un cadre légal permettant d’apporter des allègements fiscaux,
tarifaires et autres subventions pour relancer les entreprises en
difficultés.

Le rôle de régulation permettra à l’Etat d’exercer sa surveillance


stratégique tout en favorisant la libre entreprise dans le secteur.

2. Devant la crise multiforme qui frappe le monde, et afin de permettre à


l’Assemblée nationale de protéger un tant soit peu le pouvoir d’achat
de notre population, il y a lieu de suivre temporairement le
comportement des produits stratégiques dont :
- le ciment ;
- les produits pétroliers ;
- les produits surgelés ;
- le sucre ;
- la farine de froment.

Votre Cellule de Réflexion vous propose de transformer la cellule à


une Commission spéciale temporaire autrement constituée.

En effet, l’article 41 du Règlement intérieur de l’Assemblée


nationale stipule :
« A l’initiative de la plénière, du Bureau de l’Assemblée nationale, d’un
Groupe parlementaire, d’un Député ou du Gouvernement,
l’Assemblée plénière peut créer des Commissions spéciales et
temporaires pour examiner des questions spécifiques et ponctuelles
ne relevant ni des Commissions permanentes ni du contrôle
parlementaire ».
73
CONCLUSION

Honorables Président de l’Assemblée nationale ;


Honorable Membres du Bureau ;
Honorables Députés et chers collègues ;

Pour terminer, les membres de la Cellule de Réflexion remercient


sincèrement les Collègues Députés non membres qui lui ont apporté
volontairement un concours au cours des travaux en leur fournissant
certains renseignements qui ont été d’une grande utilité. Ils remercient par
la même occasion, le Ministre des Relations avec le Parlement pour
l’assistance logistique gracieusement accordée à la Cellule. Les
remerciements vont aussi aux Experts du Cabinet du Président de
l’Assemblée nationale et du Bureau d’Etudes que notre Bureau a commis à
la Cellule de Réflexion pour leur appui combien remarquable tout au long
des travaux.

A ces remerciements, nous associons toutes les personnalités invitées qui


ont bien voulu contribuer à notre réflexion pour leur disponibilité.

Honorable Président ;
Honorable Membres du Bureau ;
Honorables Députés et chers collègues ;

Telles sont les conclusions de la profonde réflexion de votre Cellule sur la


problématique de l’industrie et du commerce du ciment en République
Démocratique du Congo qu’elle vous demande d’approuver massivement.

Fait à Kinshasa, le 11 décembre 2008

Le Rapporteur, Le Président,

Hon. MAYOMBE MUMBYOKO Patrick Hon. KATANGA MUKUMADI YAMUTUMBA Timothée

Vous aimerez peut-être aussi