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Chapitre 4-Vecteur Aléatoire - Toufik Chaayra

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Probabilités

Chapitre 4 : Vecteur aléatoire

Toufik Chaayra
Département : Mathématiques
Filière : SMA - S6
Module : M33
Année universitaire : 2021/2022

12 Mai, 2022
Toufik Chaayra Faculté pluridiscilinaire, Nador SMA S6 1 / 34
Variable aléatoire vectorielle

Définition
Soit (Ω, F) un espace mesurable. Une application X : Ω → Rd est dite
variable
  aléatoire
 vectorielle si X est mesurable de (Ω, F) dans
Rd , B Rd .

Remarque
Soient X1 , X2 , . . . , Xd des variables aléatoires : Xi : Ω → R alors
X = (X ., Xd ) est une variable aléatoire vectorielle de (Ω, F)
 1 , X2, . . .
dans Rd , B Rd appelé vecteur aléatoire.

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Loi d’un vecteur aléatoire
Définition
Soit une variable aléatoire X sur l’espace probabilisé(Ω,F, P ), à
valeurs dans Rd muni de la tribu borélienne réelle B Rd .
La loi de la variable aléatoire X  la mesure de probabilité, PX ,
 est
définie par : Pour tout B ∈ B Rd ;
 
−1
PX (B) = P X (B) = P (X ∈ B)

Remarque
Si X est un vecteur aléatoire à valeurs dans Rd
Z
P (X ∈ A) = E (1A (X)) = 1A (X(ω))dP (ω)
Z Ω

= 1A (x)dPX (x) = PX (A)


Rd

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Loi d’un vecteur aléatoire
Remarque
1 Puisque les ensembles A1 × . . . ×Ad ,où les Ai sont borélien,
engendrent la tribu borélienne B Rd , alors PX est caractérisée
par : Pour tout A1 , . . . , Ad ∈ B(R);
 
−1
PX (A1 × . . . × Ad ) = P X (A1 × . . . × Ad )
= P (X ∈ A1 × . . . × Ad )
= E (1A1 ×...×Ad (X))

2 Si X = (X1 , X2 , . . . , Xd ) alors, puisque les pavés


]−
 ∞,
 x1 ] × . . . ×] − ∞, xd ] engendrent la tribu borélienne
B Rd , la loi du vecteur aléatoire X PX est caractérisées par :
Pour tout x1 , . . . , xd ∈ R;

PX (] − ∞, x1 ] × . . . ×] − ∞, xd ]) = P (X1 ≤ x1 , . . . , Xd ≤ xd )

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Loi d’un vecteur aléatoire
La formule de transfert se généralise à d variables.

Théorème (de transfert)


Soit
 . , Xd ) un vecteur aléatoire sur (Ω, A, P ) à valeurs dans
(X1 , . .
Rd , B Rd et soit ϕ une fonction borélienne de Rd dans R.
Si ϕ est à valeurs positives,
Z
E (ϕ (X1 , . . . , Xd )) = ϕ (X1 (ω), . . . , Xd (ω)) dP (dω)
ZΩ
= ϕ (x1 , . . . , xd ) dP(X1 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd )
Rd

1
 ϕ (X1 , . . . , Xd ) ∈ L (Ω, A, P ) si et
Si ϕ est à valeurs quelconques,

seulement si ϕ ∈ L1 Rd , B Rd , P(X1 ,...,Xd ) .
Dans ce cas, l’égalité précédente a lieu.

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Loi marginale
Définition
Soit (X1 , X2 , . . . , Xd ) un vecteur aléatoire sur l’espace probabilisé
(Ω, F, P ), à valeurs dans Rd , de loi P(X1 ,X2 ,...,Xd ) .
La loi de probabilité de la i-ème coordonnée d’un vecteur aléatoire,
notée PXi , est appelée la i-ème loi marginale.

Proposition
La loi marginale PXi s’obtient par la formule : Pour tout A ∈ B(R),
Z
PXi (A) = 1A (xi ) dP(X1 ,X2 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd )

où pour toute fonction ϕ borélienne positive de R dans R+


Z
E (ϕ (Xi )) = ϕ (xi ) dP(X1 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd )
Rd

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Loi marginale : Proposition

Preuve :
Il suffit de remarquer que pour tout A ∈ B(R)

PXi (A) = P(X1 ,X2 ,...,Xd ) (R × . . . × A × . . . × R)


Z
= 1R×...×A×...×R (x1 , . . . , xd ) dP(X1 ,X2 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd )
Z
= 1A (xi ) dP(X1 ,X2 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd ) .

En appliquant le théorème de transfert pour ϕ (x1 , x2 , . . . , xd ) = ϕ (xi ),


il vient Z
E (ϕ (Xi )) = ϕ (xi ) dP(X1 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd ) .
Rd

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Loi marginale d’un sous vecteur

Plus généralement on a la proposition suivante.


Proposition
Soient k ≤ d et i1 < i2 < . . . < ik . La loi (ou loi marginale) du vecteur
Ai1 , . . . , Aik ∈ B(R),

P(Xi ,Xi2 ,...,Xik ) (Ai1 × . . . × Aik ) =


1
Z
= 1Ai1 ×...×Aik (xi1 , . . . , xik ) dP(X1 ,X2 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd ) ,

où pour toute fonction ϕ borélienne positive de R dans R+


Z
E (ϕ (Xi1 , Xi2 , . . . , Xik )) = ϕ (xi1 , xi2 , . . . , xik ) dP(X1 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd )
Rd

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Vecteur discret

Définition
Un vecteur aléatoire (X1 , X2 , . . . , Xd ) sur l’espace probabilisé
(Ω, F, P ), à valeurs dans Rd , est dit discret si elle existe des parties
Di ⊂ R, 1 ≤ i ≤ d au plus dénombrable telle que
X
P(X1 ,X2 ,...,Xd ) = p(x1 ,...,xd ) δ(x1 ,...,xd )
(x1 ,...,xd )∈D1 ×...×Dd

où X
p(x1 ,...,xd ) = 1 et p(x1 ,...,xd ) > 0
(x1 ,...,xd )∈D1 ×...×Dd

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Remarque
Si (X1 , X2 , . . . , Xd ) est un vecteur aléatoire discret alors la loi et les
lois marginales sont caractérisées par :
1 Loi (X1 , X2 , . . . , Xd ) : ∀ (x1 , x2 , . . . , xd ) ∈ D1 × . . . × Dd ;

P (X1 = x1 , . . . , Xd = xd ) = p(x1 ,...,xd )

2 Lois marginales : Pour k ≤ d et i1 < i2 < . . . < ik


X
P(Xi ,Xi2 ,...,Xik ) = p(x1 ,...,xd ) δ(xi ,xi2 ,...,xik )
1 1
(x1 ,...,xd )∈D1 ×...×Dd

en particulier
X
PXi = p(x1 ,...,xd ) δxi
(x1 ,...,xd )∈D1 ×...×Dd

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Vecteur discret

Exemple
Supposons que X = (X1 , X2 ) suit de loi discrète dans R2 concentrée en
les points (−1, 0), (0, 1), (0, −1), (1, 0) tous de probabilité 1/4.
Autrement dit,
1 1 1 1
PX = δ(−1,0) + δ(0,1) + δ(0,−1) + δ(1,0)
4 4 4 4
Les lois marginales PX1 et PX2 de PX sont égales, et données par
1 1 1
PX1 = PX2 = δ−1 + δ0 + δ1 .
4 2 4
On pourra noter que l’on obtient les lois marginales PX1 et PX2 en
sommant les probabilités respectivement sur les lignes et les colonnes
de la table.

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Vecteur discret

Remarque
Si (X1 , X2 , . . . , Xd ) est un vecteur aléatoire discret alors les espérances
sont caractérisées par : si ϕ est positive ou intégrable alors pour k ≤ d
et i1 < i2 < . . . < ik
X
E (ϕ (Xi1 , Xi2 , . . . , Xik )) = p(x1 ,..,xd ) ϕ (xi1 , xi2 , . . . , xik )
(x1 ,...,xd )∈D1 ×...×Dd

en particulier
X
E (ϕ (Xi )) = p(x1 ,...,xd ) ϕ (xi )
(x1 ,...,xd )∈D1 ×...×Dd

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Vecteur absolument continu

Définition
Soit une variable aléatoire X sur l’espace probabilisé(Ω,F, P ), à
valeurs dans Rd muni de la tribu borélienne réelle B Rd .
La loi de la variable aléatoire X, PX , est dite absolument continue si
elle est absolument continue par rapport à la mesure de Lebesgue sur
Rd , dλRd = dx1 . . . dxd , i.e

PX << λRd

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Radon-Nikodym

Théorème (Radon-Nikodym)
Si la loi de la variable aléatoire X, PX , est absolument continue par
rapport à la mesure de Lebesgue sur Rd , alors il existe une fonction
intégrable f : Rd −→ R+ , appelée densité, telle que
Z +∞ Z +∞
··· f (x1 , . . . , xn ) dx1 . . . dxd = 1
−∞ −∞

et
P (X1 ≤ x1 , . . . , Xd ≤ xd ) = PX (] − ∞, x1 ] × . . . ×] − ∞, xd ])
Z x1 Z xd
= ... f (x1 , . . . , xn ) dx1 . . . dxd
−∞ −∞

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Densité marginale

Proposition
Soient k ≤ d et i1 < i2 < . . . < ik . La densité marginale du vecteur
(Xi1 , Xi2 , . . . , Xik ) notée f(Xi ,Xi ,...,Xi ) s’obtient par la formule :
1 2 k
∀ (xi1 , . . . , xik ) ∈ Rk

f(Xi ,Xi ,...,Xi ) (xi1 , . . . , xik ) =


1 2 k
Z Y
= f(X1 ,X2 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd ) dxi
Rd−k
i∈{i
/ 1 ,i2 ,...,ik }

où pour toute fonction ϕ borélienne positive de R dans R+

E (ϕ (Xi1 , Xi2 , . . . , Xik )) =


Z
= ϕ (xi1 , xi2 , . . . , xik ) f(Xi ,Xi2 ,...,Xik ) (xi1 , . . . , xik ) dx1 . . . dxd
Rd 1

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Considérons le vecteur aléatoire gaussien
   
d d
X = (X1 , X2 , . . . , Xd ) : (Ω, A, P ) −→ R , B R , λRd

dont la densité par rapport à la mesure de Lebesgue sur Rd est donnée


par
1 ∥x∥2
− 2
fX (x) = e
(2π)d/2

Remarque
Un vecteur aléatoire X = (X1 , X2 , · · · , Xd ) est dit gaussien lorsque
toute combinaison linéaire a1 X1 + · · · + ad Xd de ses composantes Xi
suit une même loi normale N (µ, σ).

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Pour k ≤ d et i1 < i2 < . . . < ik , la densité marginale du vecteur
(Xi1 , Xi2 , . . . , Xik ), est :
f(Xi ,Xi ,...,Xi ) (xi1 , . . . , xik ) =
1 2 k

1 x2 +...+x2
Z
− 1 d Y
= e 2 dxi
(2π)d/2 Rd−k i∈{i
/ 1 ,i2 ,...,ik }
x2 +x2 +...+x2
!
1 i
− 1
i2 ik 1
= k e
2
d−k
(2π) 2 (2π) 2
X
x2i
Z i∈{i
/ 1 ,i2 ,...,ik }

Y
× e 2 dxi
Rd−k
i∈{i
/ 1 ,i2 ,...,ik }
!d−k
x2 +x2 +···+x2
!
1 1 2
i i2 ik
Z
− 1 − x2
= k e e dx
2
1
(2π) 2 (2π) 2 R
x2 +x2 +···+x2
1 i
− 1
i2 ik
= k e 2 .
(2π) 2

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Fonctions de répartition d’un vecteur aléatoire

Définition
Soient X1 , X2 , . . . , Xd des variables aléatoires : Xi : Ω → R. On appelle
fonction de répartition de X = (X1 , X2 , . . . .Xd ), ou de la loi de X, la
fonction définie pour t = (t1 , . . . , td ) ∈ Rd par

FX (t) = P ((X1 ≤ t1 ) ∩ · · · ∩ (Xd ≤ td ))


= P (X1 ≤ t1 , . . . , Xd ≤ td )

La fonctions de répartition marginale de la variable aléatoire Xi est


donnée par
FXi (ti ) = lim FX (t)
t1 ,...,ti−1 ,ti+1 ,...,td −→+∞

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Fonctions de répartition d’un vecteur aléatoire

Si X = (X1 , X2 , . . . ., Xd ) est un vecteur discret alors


X X
F(X1 ,X2 ,....,Xd ) (t1 , . . . , td ) = ... p(x1 ,...,xd ) ,
x1 ∈]∞,t1 ] xd ∈]∞,td ]

Si X = (X1 , X2 , . . . ., Xd ) est absolument continue par rapport à la


mesure de Lebesgue de densité f alors
Z t1 Z td
F(X1 ,...,Xd ) (t1 , . . . , td ) = ... f(X1 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd ) dx1 . . . dxd .
−∞ −∞

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Fonctions de répartition d’un vecteur aléatoire

Proposition
Soient k ≤ d et i1 < i2 < . . . < ik .
La fonction de répartition marginale du vecteur (Xi1 , Xi2 , . . . , Xik ),
notée F(Xi ,Xi ,...,Xi ) s’obtient par la formule :
1 2 k
∀ (ti1 , . . . , tik ) ∈ Rk

F(Xi ,...,Xik ) (ti1 , . . . , tik ) =


1
Z ti Z ti Z
1 k
= ... f(X1 ,...,Xd ) (x1 , . . . , x1 ) dx1 . . . dxd .
−∞ −∞ Rd−k

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Exemple
Soit (X, Y ) un couple aléatoire de densité f (x, y) par rapport à la
mesure de Lebesgue sur R2 , i.e.
Z t1 Z t2
F (t1 , t2 ) = f (x, y)dxdy, t1 , t2 ∈ R
−∞ −∞

alors les fonctions de répartitions marginales et les densités marginales


sont donées par
Z t1 Z +∞ Z +∞
FX (t1 ) = f (x, y)dydx, fX (x) = f (x, y)dy
−∞ −∞ −∞

et
Z t2 Z +∞ Z +∞
FY (t2 ) = f (x, y)dxdy, fY (y) = f (x, y)dx
−∞ −∞ −∞

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Changement de variables
Soit X un vecteur aléatoire dans Rd et g une application mesurable de
Rd vers Rd . On veut déterminer la loi du vecteur aléatoire g(X).

Théorème
Soit X un vecteur aléatoire à valeurs dans Rd de densité fX et soit g :
Rd −→ Rd un difféomorphisme de Rd (bijection continûment
différentiable ainsi que son inverse).
Alors Y = g(X) est une variable aléatoire à valeurs dans Rd qui admet
pour densité la fonction
 
−1
fY (y) = fX g (y) Jac g −1 (y) ; y ∈ Rd


g −1 (y)
 !
d
Jac g −1 (y) = det i
, 1 ≤ i, j ≤ d
dyj
est le jacobien de g −1 .

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Changement de variables : Théorème

Preuve :
Il suffit d’écrire
FY (y1 , . . . , yd ) = P ((g(X))1 ≤ y1 , . . . , (g(X))d ≤ yd )
Z
= fX (x1 , . . . , xd ) dx1 . . . dxd
g −1 (]−∞,y 1 ]×...×]−∞,yd ])

Puisque g : Rd −→ Rd est un difféomorphisme, le changement de


variable y = g(x) implique
Z y1 Z yd     
−1 −1
FY (y1 , . . . , yd ) = ... fX g (y) ,..., g (y) Jac g −1 (y)
−∞ −∞ 1 d
Z y1 Z yd  
−1
= ... fX g (y) Jac g −1 (y) dy.
−∞ −∞

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Vecteur aléatoire

Nous avons également une méthode assez générale, valable même dans
le cas où g n’est pas difféomorphisme, pour déterminer la loi d’une
transformée d’un vecteur aléatoire, basée sur la caractérisation
suivante.
Théorème
Soit Y un vecteur aléatoire à valeurs dans Rd .
Pour que sa loi PY , absolument continue, soit de densité fY il faut et il
suffit que pour toute fonction borélienne bornée ϕ : Rd → R telle que
ϕ(Y ) soit intégrable ou positive, on ait :
Z
E(ϕ(Y )) = ϕ(y)f (y)dx
Rd

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Cas d’un vecteur aléatoire

Définition
Soient X1 , X2 , . . . , Xd des variables aléatoire sur un espace probabilisé :
Xi : Ω → R positives ou de carré intégrable.
L’espérance du vecteur X = (X1 , X2 , . . . , Xd ) est le vecteur

E(X) = (E (X1 ) , . . . , E (Xd ))

Sa matrice de covariance est définie par

Cov(X) = E ((Xi − E (Xi )) (Xj − E (Xj )))1≤i,j≤d


 
t
= E (X − E(X))(X − E(X))

où At est la transposée de la matrice A.

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Remarque
(i) Si Xi et Xj sont deux variables aléatoires réelles alors

Cov (Xi , Xj ) =E (Xi Xj ) − E (Xi ) E (Xj )


Z
= xi xj dP(X1 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd )
Z Rd Z
− xi dP(X1 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd ) × xj dP(X1 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd )
Rd Rd

(ii) Si Xi est une variable aléatoire réelle alors


Z
Cov (Xi , Xi ) = V (Xi ) = x2i dP(X1 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd )
Rd
Z 2
− xi dP(X1 ,...,Xd ) (x1 , . . . , xd )
Rd

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Remarque
(iii) Si (X1 , X2 , . . . , Xd ) est dit discret de loi
X
P(X1 ,X2 ,...,Xd ) = p(x1 ,...,xd ) δ(x1 ,...,xd ) ,
(x1 ,...,xd )∈D1 ×...×Dd

alors les espérances marginales sont données par


X
E (Xi ) = xi p(x1 ,...,xd )
(x1 ,...,xd )∈D1 ×...×Dd
  X
E Xi2 = x2i p(x1 ,...,xd )
(x1 ,...,xd )∈D1 ×...×Dd

et X
E (Xi Xj ) = xi xj p(x1 ,...,xd )
(x1 ,...,xd )∈D1 ×...×Dd

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Remarque
(iv) Si (X1 , X2 , . . . , Xd ) est absolument continu de densité f(X1 ,X2 ,...,Xd )
alors les espérances marginales sont données par
Z
E (Xi ) = xi f(X1 ,X2 ,...,Xd ) (x1 , . . . , x1 ) dx1 . . . dxd
Rd
  Z
E Xi2 = x2i f(X1 ,X2 ,...,Xd ) (x1 , . . . , x1 ) dx1 . . . dxd
Rd
et
Z
E (Xi Xj ) = xi xj f(X1 ,X2 ,...,Xd ) (x1 , . . . , x1 ) dx1 . . . dxd
Rd

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Cas discret
Exemple
Si X = (X1 , X2 ) est de loi discrète dans R2 telle que
1 1 1 1
PX = δ(−1,0) + δ(0,1) + δ(0,−1) + δ(1,0) ,
4 4 4 4
alors
1 1
E (X1 ) = − 1 × p(−1,0) + 0 × p(0,1) + 0 × p(0,−1) + 1 × p(1,0) = − =0
4 4
E (X2 ) =0 × p(−1,0) + 1 × p(0,1) + (−1) × p(0,−1) + 0 × p(1,0)
1 1
= − =0
4  4
V (X1 ) =E X12 = (−1)2 × p(−1,0) + 02 × p(0,1) + 02 × p(0,−1) + 12 × p(1,0)
1 1 1
= + =
4 4 2

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Cas discret

 
V (X2 ) =E X22
=(0)2 × p(−1,0) + 12 × p(0,1) + (−1)2 × p(0,−1) + 02 × p(1,0)
1 1 1
= + =
4 4 2

Cov (X1 , X2 ) =E (X1 X2 )


=(−1) × 0 × p(−1,0) + 0 × 1 × p(0,1) + 0 × (−1) × p(0,−1)
+ 1 × 0 × p(1,0)
=0

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Cas continu

Exemple
Considèrons le vecteur aléatoire gaussien X = (X1 , X2 , . . . , Xd ) dont la
densité par rapport à la mesure de Lebesgue sur Rd est donnée par
2 2
1 x +...+x
− 1 2 d
fX (x1 , . . . , xd ) = e
(2π)d/2

alors
1 x2 2
1 +...+xd
Z

E (Xi ) = xi e 2 dx1 . . . dxd
(2π)d/2 Rd
Z +∞ ! Z +∞ !d−1
1 − x2
2 1 − x2
2
= 1 xe dx 1 e dx
(2π) 2 −∞ (2π) 2 −∞

=0

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Cas continu

1 x2 +...+x2
Z
− 1 d
V (Xi ) = x2i e 2 dx1 . . . dxd
(2π)d/2 Rd
Z +∞ ! Z +∞ !d−1
1 − x2
2 1 − x2
2
= 1 x2 e dx 1 e dx
(2π) 2 −∞ (2π) 2 −∞

= 1,

et pour i ̸= j,

1 x2 +...+x2
Z
− 1 d
Cov (Xi , Xj ) = xi xj e 2 dx1 . . . dxd
(2π)d/2 Rd
Z +∞ !2 Z +∞ !d−2
1 − x2
2 1 − x2
2
= 1 xe dx 1 e dx
(2π) 2 −∞ (2π) 2 −∞

= 0.

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Vecteur aléatoire multinomiale X ∼ B (n, p1 , . . . , pm )
Définition
On dit qu’un vecteur aléatoire X = (X1 , . . . , Xm ) suit la loi
multinomiale de paramètres n > 0, p1 > 0, . . . , pm > 0
tels que p1 + . . . + pm = 1, on écrit X ∼ B (n, p1 , . . . , pm ) si
m
X
∀ (n1 , . . . , nm ) tel que ni = n
i=1

n!
P (X1 = n1 , . . . , Xm = nm ) = pn1 1 . . . pnmm
n1 ! . . . nm !

Proposition
Soit X ∼ B (n, p1 , . . . , pm ) alors chacune des variables reste une
variable binomiale et on a
E (Xi ) = npi V (Xi ) = npi (1 − pi )
Cov (Xi , Xj ) = −npi pj
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Loi normale multidimensionnelle X ∼ N (µ, Σ)
Définition
Soit X = (X1 , X2 , . . . , Xd ) un vecteur aléatoire de loi PX . X est dit de
loi normale multidimensionnelle de paramètres µ ∈ Rd et Σ ∈ Md (R),
PX << λRd de densité définie par pour tout x ∈ Rd
1 1 ⊤ Σ−1 (x−µ).
fµ,Σ (x) = d/2 1/2
e− 2 (x−µ)
(2π) |Σ|

Remarque
Si µ = (0, . . . , 0), Σ = Id , alors X = (X1 , X2 , . . . , Xd ) est dit de loi
normale multidimensionnelle centrée réduite dont la densité est définie
par pour tout x ∈ Rd
2 2
1 x +...+x
− 1 2 d
fN (0,Id ) (x) = e .
(2π)d/2

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