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Cartographie

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Cartographie

La cartographie est la réalisation et l'étude des cartes géographiques et géologiques. Elle est très dépendante de la géodésie,
science qui s'efforce de décrire, mesurer et rendre compte de la forme et des dimensions de la Terre. Le principe majeur de la
cartographie est la représentation de données sur un support réduit représentant un espace généralement tenu pour réel. L'objectif
de la carte, c'est une représentation concise et efficace, la simplification de phénomènes complexes (politiques, économiques,
sociaux, etc.) à l'œuvre sur l'espace représenté afin de permettre une compréhension rapide et pertinente. La création de carte
débute avec la définition du projet cartographique. La collecte d'informations est en deux parties : 1. le relevé des contours et de
l'espace support à représenter (fond de carte) ; 2. le relevé des données statistiques à représenter sur cet espace. Vient ensuite un
travail de sélection des informations, de conception graphique (icônes, styles), puis d'assemblage (création de la carte), et de
renseignement de la carte (légende, échelle, rose des vents).

La création cartographique est également étudiée, ses méthodes commentées.


Des analyses mathématiques comparent par exemple les distorsions des
projections cartographiques, tandis que les théories de l'information graphique
donnent des conseils quant au style nécessaire à un message graphique clair.
Étant le fruit de sélections humaines, la carte peut omettre, nier, tromper. L'étude
comparative des cartes est ici intéressante, puisqu'elle révèle les biais. Les
acteurs principaux de la cartographie étaient traditionnellement les explorateurs
et les cartographes, afin de définir l'espace des États, et les espaces des territoires
explorés. Aujourd'hui, la cartographie moderne est transdisciplinaire et
s'applique à quantité de sciences : la géologie pour les géologues, la biologie
pour les biologistes, l'urbanisme pour les architectes, la sociologie pour les
sociologues… nécessitent une collaboration entre cartographes, experts, et
analystes de données. Les données numériques et satellitaires font de
Carte de l'île de Corfou. Cette carte
l'informatique et de l'informaticien de nouveaux partenaires-clefs, tandis que les utilise des données satellites pour
netizens rejoignent depuis peu le groupe avec la cartographie 2.0 et la définir l'espace et la topographie, y
cartographie d'information. sont ajoutées des données routières
et humaines sélectionnées.
De nos jours, rares sont les cartographes « purs ». Effectivement, la géographie
et l'informatique sont couplées : cet ensemble forme la géomatique. Les
géomaticiens sont des professionnels capables de réaliser de la cartographie mais aussi de gérer des systèmes d'information
(données, bases de données, architectures informatiques…), spécifiquement appelés des SIG.
Sommaire
Histoire et développement
Supports
De l'Antiquité à l'ère contemporaine
XXe siècle
Étapes de la création d'une carte
Description du sujet, cahier des charges
Description graphique de l'espace
Collecte et sélection des informations utiles
Conventions cartographiques
Assemblage graphique par calques
Autres astuces
Grandes familles cartographiques
Boîte à outils et problématiques associées
Projections
SIG
Symbologie
Échelle, rose des vents, localisateur
Limites
Manipulations et agendas politiques
Entre copies libres et droits d'auteurs
Ère pré-contemporaine, grands explorateurs et copies
L'apparition des droits d'auteur et des « erreurs volontaires »
Licences libres, renouveau libre
Cartographie en art
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Logiciels de visualisation aérienne
Bibliographie
Liens externes

Histoire et développement

Supports
Les supports actuels employés pour la représentation cartographie sont le papier et les périphériques informatiques de sorties tels
1
qu'écran et projecteur. Il a existé des réalisations sur pierre, métal , parchemin, etc., généralement de forme plate et rectangulaire
ou ronde. Depuis l'ère des grandes découvertes, les expéditions et l'amélioration des techniques de cartographie ont permis une
amélioration des représentations d'un globe cohérent qui devient enfin réaliste. Un pas décisif est finalement franchi avec
l'exploration spatiale et la cartographie satellitaire et numérique, la précision devenant impressionnante. Les supports émergent
devenant aussi respectivement les globes personnels, puis l'informatique avec cartes planes où les pseudo-globes virtuels.

De l'Antiquité à l'ère contemporaine


e
Depuis l'Antiquité, jusqu'au milieu du XVI siècle, les relevés sont issus de témoignages. Les
e
premières mises en forme « scientifiques » datent du II siècle après notre ère avec la
cartographie de Ptolémée (150), où celui-ci énonce quelques précautions pour dessiner une
carte sur un plan :

« Pour les raisons invoquées plus haut, il serait bon de conserver droites les lignes qui
représentent les méridiens et de représenter les parallèles de latitude par des arcs de
cercle dessinés autour d'un même centre. Les lignes méridiennes droites devront être
dessinées depuis ce centre — qui est pris au Pôle Nord — de telle sorte que soit
préservée la ressemblance avec une surface sphérique du point de vue de la forme et

Carte possiblement de l'apparence. Car les lignes méridiennes intersectent les parallèles de latitude à
basée sur les voyages angle droit et, en même temps se joignent au même pôle commun. Maintenant puisqu'il
de Zheng He est impossible de préserver les proportions sphériques à chaque parallèle de latitude,
représentant les voies de il serait suffisant de le faire pour le parallèle qui passe à Thulé et pour l'équateur. De
navigations entre Ormuz cette façon, les limites environnant nos latitudes seront précisément
et Kozhikode (Calicut) 2
proportionnées . »

Par la suite les relevés sont assemblés par des cartographes experts et alimentés par les
premiers essais de statistiques rassemblés par les représentants de l'autorité (époque antique romaine, époque des moines savants
du Moyen Âge, époque des grandes découvertes). Les supports utilisés — notamment les cartes marines — sont grossières car
elles ne respectent ni les angles, ni les distances réelles. (Voir les Cartes dites « Portulans » ou le planisphère de Cantino).

Abraham Cresques, chef de file de l'école majorquine de cartographie, à Palma de Majorque, reste un contributeur mal connu de
3 4
ces travaux . Il fut maître des cartes du roi d'Aragon. Cette école, selon Charles de la Roncière avait une grande renommée .

Le véritable développement intervient avec l'amélioration des outils de mesure mis au point par la géodésie et les géomètres, ainsi
que l'amélioration des registres de tous types, devenant de larges sources statistiques. Aussi, les traits et les données s'affinent.
Les recherches en matière de projection cartographique avancent ; le cartographe portugais Pedro Nunes théorise dans des écrits
publiés à Bâle vers 1540 les principes qui permettent à Mercator en 1569 de proposer la projection cylindrique dite Projection de
Mercator (projection des rayons d'une sphère sur un cylindre que l'on déroule à plat ensuite). En 1599, le mathématicien Edward
Wright complète les travaux de Mercator en publiant une table permettant de corriger en chaque point la déformation des
5
distances due à la projection cylindrique .

Ces améliorations méthodologiques mettent toutefois du temps à s'imposer. Ainsi, Petrus Plancius (1552-1622) préfère-t-il
s'inspirer des cartes portugaises, du fait de leur plus grande précision empirique, plutôt que d'utiliser la nouvelle technique de
6 6
Mercator . Lisbonne est alors un important centre cartographique, avec six ateliers employant dix-huit personnes en 1552 . La
cartographie était alors un enjeu important de pouvoir : au Portugal, la peine de mort était prévue pour quiconque transférait des
cartes à un étranger, de même que pour les pilotes émigrant ; une lourde sanction qui, toutefois, n'empêcha pas la diffusion de ces
6 e 7
cartes et savoirs . Malgré la ré-invention de l'imprimerie par Gutenberg au XV siècle , les cartes portugaises demeurent des
8 6
exemplaires uniques (dont la plupart ont été perdus ), l'impression en étant également interdite .

La ramification des champs d'étude, des outils statistiques, et la rationalisation des États — source de données et commanditaire
majeur de cartes — augmentent le nombre d'applications cartographiques. Ainsi les premières mesures astronomiques (longitudes
et latitudes) de localités de la France effectuées par Jean Picard commencées en 1671, permettent à La Hire d'établir en 1682 une
carte corrigée qui affine le contour du littoral et réduit considérablement les vraies proportions de la France. Une cartographie de
9
la France en 180 feuilles est levée de 1750 à 1791 sous la direction de Cassini de Thury et de son fils le Comte de Cassini.
Travail considéré comme le point de départ de la cartographie moderne : ses repères géodésiques reposent intégralement sur la
triangulation, l'œuvre finale est une carte géométrique et non topographique ainsi que la décrit le Comte de Cassini en 1784 :
« Les ingénieurs en partant de bases qui leur sont données ont cherché à déterminer — par des observations
d'angle faites dans le plus grand nombre des clochers d'un canton — la position de tous les objets
environnants qu'ils peuvent découvrir et qui sont dans le cas d'être géométriquement décrits. La détermination
géométrique précise n'a lieu que pour les objets qui intéressent, tels que villes, bourgs, villages et grands
châteaux. Les petites chapelles, fermes et metayeries, composées de trois ou quatre maisons ne peuvent se
placer qu'à vue d'œil, surtout à une échelle aussi petite que la nôtre. La topographie offre la description
détaillée et scrupuleuse non seulement des objets mais même de la conformation du terrain, de l'élévation et
du contour exact des vallées, des montagnes, des coteaux, des rivières, prés, bois, etc. C'est une partie de la
géographie tellement étendue, si minutieuse, si longue et si coûteuse dans l'exécution, qu'elle ne peut être
entreprise dans une carte générale, mais seulement partiellement et par petits cantons. »

XX
e siècle
e
L'utilisation des engins aéronautiques (dirigeables, avions, hélicoptères) à partir du début du XX siècle permet d'affiner et de
mettre à jour plus rapidement la couverture cartographique, mais pour des espaces à chaque fois relativement limités et
e
concernant presque uniquement les terres émergées. Dans la dernière partie du XX siècle, un pas technique majeur est franchi
avec l'utilisation et le traitement numérique des ondes émises par des satellites : les contours terrestres sont alors pour la première
fois photographiés depuis le ciel. Des cartographies du fond des océans ou des zones inaccessibles deviennent beaucoup plus
précises. La cartographie complète de la Lune et de Mars est réalisée grâce aux satellites d'exploration ou sondes spatiales.

L'ère numérique

Apport des technologies numériques

Grâce à des avancées mathématiques et informatiques, on obtient


avec facilité toujours plus de projections planes innovantes, qui
doivent toujours arbitrer entre conservation des parallèles, des
aires, et des longueurs. Des cartes amorphes (cartogrammes) sont
aussi apparues. Le support digital permet la duplication, le
transfert à bas coût, et le traitement automatisé (ex: projet Corine
Land Cover pour l'aménagement du territoire).

Les systèmes d'information géographique (SIG), de plus en plus


interopérables et enrichis de métadonnées complexes, ainsi que
les modèles numériques de terrain sont de plus en plus utilisés
Etape de création d'une carte 3D. Etat de
par les cartographes.
Washington, parc national du mont Rainier , sentier
du sommet Pinnacle.
Un autre apport des NTIC concerne la capacité à mettre en
relation et diffuser des documents d'intérêt cartographique du
monde entier et de toutes les époques, via Internet.
10
En France, un Consortium intitulé « Cartes et photographies pour les géographes » a été labellisé en 2012 par Huma-Num ,
« très grande infrastructure » (TGIR) visant à faciliter le tournant numérique de la recherche en sciences humaines et sociales. Il
vise à développer le réseau de portails cartographiques et de plateformes de diffusion de données et métadonnées peu à peu mis
en place, essentiellement par de grandes institutions, pour « généraliser l’accès à d’autres fonds pertinents et d’améliorer la
diffusion des images géographiques » afin de « rendre accessibles, consultables et mobilisables des données cartographiques et
photographiques nombreuses et éparses, qui constituent des fonds de laboratoires de recherche, de bibliothèques remarquables ou

10
10
des fonds de chercheurs… » . Dans le cadre de la directive Inspire et de la convention d'Aarhus, un mouvement de libération
des données (Open data) est également en cours, qui avec des organisations comme OpenStreetMap devraient permettre de
largement développer la cartographie historique et collaborative.

Procédés de géolocalisation

Récemment: « Open projects »

L'apparition d'une cartographie dont le contenu est fait par des citoyens bénévoles est un principe de représentation sélective
11
jusque-là inédit . Des projets libres comme OpenStreetMap, relevant les données sur le terrain afin de constituer une couverture
mondiale, ou Wikipédia, créant des cartes encyclopédiques, aboutissent à des représentations où les frontières et l'espace des
nations voient leur importance réduite. En 2012, la NASA a également proposé un projet ouvert et ludifié pour améliorer la
12
cartographie de Mars .

Étapes de la création d'une carte


La cartographie constitue un des moyens privilégiés pour l'analyse et la
communication en géographie. Elle sert à mieux comprendre l'espace, les
territoires et les paysages. Elle est aussi utilisée dans des sciences connexes,
démographie, économie dans le but de proposer une lecture spatialisée des
phénomènes. Le travail du cartographe est un travail de sélection des
13
informations, composé de plusieurs étapes .

Description du sujet, cahier des charges


Démonstration de la construction de
La description du sujet est l'étape fondatrice. Il est important d'établir clairement
carte vectorielle calque après
l'objet de l'étude, la problématique-titre, l'espace de la représentation, ainsi que
calque :
l'objectif de la carte, son public, et son usage. Les premiers faciliteront la 1. Vallée ; 2. Plaines ; 3. Collines ; 4.
collecte d'informations, les derniers donnent des indications sur le style de la Rivières ; 5. Troupes ; 6.
carte : une carte généraliste peut avoir des traits simplifiés, peu de labels et Déplacements ; 7. Labels ; 8.
nécessite des icônes explicites, une carte pour spécialistes aura des tracés Localisateur ; 9. Légende.
rigoureux, sera remplie de petites icônes, et pourra utiliser des conventions
13
d'usages (vocabulaire, icônes) de la profession .

Description graphique de l'espace


La description graphique de l'espace — ou « fond (carto)graphique vierge » — est généralement la première étape de sélection et
création. Elle demande à la fois de cerner géographiquement le sujet, et une enquête sur cet espace, qui est soit un travail de
terrain, de géomètre, par GPS, laser télémètre, Field-Map, ou de photographies satellites. Il y a ensuite sélection, épuration des
données graphiques, on passe de la photographie ou de l'excès d'informations graphiques aux traits symboliques que l'on souhaite
montrer : rivières, frontières administratives, altitudes, etc. C'est ici aussi qu'intervient le choix de la projection cartographique
(qui implique certaines déformations), du zoom (qui implique une certaine échelle type 1/25 000 ou 1/10 000), et du cadrage sur
l'ensemble du sujet (élargir et réserver un espace pour la légende si nécessaire). La représentation peut être réaliste, représentant
l'espace physique avec un minimum de transformation, ou volontairement déformante, c'est le cas des cartes symboliques de
13
l'antiquité ou des cartogrammes aux surfaces déformées en fonction des valeurs statistiques associées à un espace .

Collecte et sélection des informations utiles


Vient ensuite la collecte et sélection des informations utiles à afficher sur la
carte : informations physiques, biologiques, humaines et statistiques, politiques
(votes), des flux, ou de l'histoire et des actions. Cette collecte demande un travail
d'enquête, fonction du sujet choisi. Une carte physique géologique demande un
travail d'enquête d'un géologue. Une carte historique demande le travail
d'enquête d'un historien, sélectionnant les faits clefs à afficher. Une carte socio-
13
fiscale demandera un travail de recherche statistique, etc. .

En général, le demandeur fait une préparation à la main au cartographe avant que


celui-ci ne commence son travail. Cependant, il arrive qu'il se repose sur le
cartographe pour faire une carte avec seulement des indications écrites. Si le
cartographe a besoin de compléments, il suffit qu'il les trouve par ses propres
13
moyens . Grâce aux ordinateurs de terrain, le
GPS et le laser télémètre, il est
possible d'effectuer directement la
Conventions cartographiques cartographie sur le terrain. La
Avant de dessiner la carte, il est nécessaire de créer une convention construction de la carte en temps
réel et sa visualisation sur le terrain
cartographique, définissant icônes, labels (fonte de caractères), lignes (routes,
augmentent la productivité et la
frontières, cadre de la carte), et fond spatial (code de couleur pour les terres, les qualité du résultat.
océans, les altitudes) : la forme, le style, la couleur de chaque élément
sémantique est défini. Ceci sera la base de la légende. Ces éléments doivent être
pensés ensemble, afin d'avoir de l'harmonie graphique, tant dans les couleurs que
dans les tailles, ou dans la complexité de leurs dessins. C'est à ce stade qu'entrent en
jeu des opérations de généralisation cartographique. Les conventions
cartographiques prennent une importance particulière lorsqu'un lot de cartes doit être
produit par différents cartographes. Par rapport aux couleurs et à l'espace, il peut être
13
intéressant de connaître le théorème des quatre couleurs .

Assemblage graphique par calques


Après avoir sélectionné les données utiles, l'assemblage se fait « par calque ».
Généralement : 1. contour des terres, fleuves, montagnes, 2. icônes et routes, 3. flux Si tout élément est connexe, 4
et mouvements, 4. labels, puis 5. légende, localisateur et échelle. Il est important de couleurs sont suffisantes. Si
certains éléments ne le sont pas
ne pas « polluer de bruit graphique » la carte (éviter le chartjunk), les labels doivent
(ex. : États-Unis – Alaska, ou en
apparaître clairement, mais sans cacher, ou gâcher les autres informations présentes. France, le département du
Aussi, le choix de la taille, et l'emplacement des labels a son importance. Lorsque le Vaucluse, dont le canton de
projet de carte est terminé, l'auteur/chercheur et le cartographe se réunissent pour Valréas est entouré par le
évaluer les modifications à effectuer, jusqu'à ce que le demandeur soit satisfait. département de la Drôme), il peut
13 être nécessaire d'ajouter une
Ensuite la carte peut être publiée .
couleur, comme sur la figure ci-
dessus.
Autres astuces
Le titre de la carte doit résumer le sujet avec précision et concision, la légende doit être claire, l'échelle notée et la source
indiquée. Dans le cadre d'ensembles ou d'atlas, une convention de nommage peut aussi être nécessaire pour les titres et fichiers
13
informatiques .

Grandes familles cartographiques


De nombreuses sous-branches existent. La plus élémentaire est la cartographie politique, qui définit les frontières, historiquement
très liée à la cartographie physique, qui définit les éléments du relief que sont monts et collines, plaines et rivières, et maintenant
développée en une cartographie topographique exposant précisément les élévations ou dépressions. D'autres branches notables
sont la cartographie humaine, avec la cartographie socio-statistique qui expose sur l'espace du papier les aspects sociaux que sont
les densités humaines, les richesses, l'IDH, etc. La cartographie des flux (économiques, humains, biologiques) et la cartographie
géopolitique qui expose les forces et faiblesses d'entités exposées sont également très appréciées pour illustrer, simplifier
(sélectionner), communiquer et comprendre dans leur extension en surface des phénomènes complexes.

Il existe de nombreux types de cartographies posant des problématiques spécifiques de relevé d'informations. Ci-dessous
quelques exemples :

Cartographie physique
Cartographie biologique
Cartographie humaine (statique)
Cartographie politique et administrative
Cartographie flux
Cartographie historique

Boîte à outils et problématiques associées

Projections
Les projections cartographiques sont des méthodes de représentation de la réalité
sphérique du globe sur un plan plat. Il existe de nombreuses projections, chacune
faisant un compromis spécifique entre déformations des distances, formes,
14
surfaces, et découpage de l'espace, en fonction de l'espace du sujet à exposer .
Plus le sujet est large, plus on traite d'une réalité courbe, et plus les
Monde, en Projection de Winkel-
transformations seront importantes. Pour les cartes du monde, la National Tripel, avec indicatrices de Tissot des
Geographic Society et le National Geographic préfèrent aujourd'hui la Projection déformations.
15
de Winkel-Tripel . Pour une carte de la France métropolitaine, la projection
officielle est la Lambert-93 (décret du 26 décembre 2000 (http://www2.equipem
ent.gouv.fr/bulletinofficiel/fiches/bo200024/a0240017.htm)).

SIG
Les Systèmes d'Information Géographique (SIG) sont des systèmes
informatiques de représentation de données sur l'espace spatial terrestre réel en
associant coordonnées géographiques et données récoltées, toutes sortes de
16
données peuvent être ainsi représentées . Les données sont généralement
17
organisées par calques thématiques . La topographie (points), les rivières
(lignes) et zones d'eau (polygones), les bordures (lignes) et zones (polygones)
administratives, routes et voies ferrées sont des calques courants, mais les SIG France, en Lambert-93, avec échelle,
peuvent aussi accueillir des données démographiques, économiques, sanitaires, quadrillage (plutôt que rose des
biologiques, climatiques, criminelles, etc ou la présence de clients, fournisseurs, vents), et localisateur.
18
etc. qui peuvent également être représentées dans l'espace réel . Les données
peuvent être stockées en matriciel (.tif, etc.) ou vectoriel (.shp). Ces fichiers
peuvent être chargés dans un logiciel SIG (ex: QGIS, ArcGIS), et même aujourd'hui des solutions SIG en fullweb comme chez
geosigweb superposés, stylisés, et édités afin de générer la carte souhaitée. La géomatique permet de traiter ces données, et
13
d'aider à la prise de décision et gestion de l'espace .

Symbologie
Les couleurs zones, icônes, polices d'écriture, palette de couleurs doivent aussi bien s'accorder, qu'être contrastées, afin de mettre
en valeur les informations en fonction de leur importance.

Échelle, rose des vents, localisateur


Il est d'usage d'annoncer l'échelle sous forme de fraction sur les cartes imprimées, les versions numériques nécessitent, elles,
nécessairement l'affichage d'une icône-échelle, généralement une ligne graduée, intégrée dans un angle. Fonction des
transformations de la projection, cette échelle peut n'être vraie que pour une partie de la carte. Une rose des vents peut être
ajoutée, mais pareillement, la déformation sur les grandes distances peut rendre la rose des vents trompeuse. Dans un souci
d'exactitude, un quadrillage des parallèles et longitudes est préférable. Enfin, un localisateur, sous la forme d'une carte miniature
exposant le contexte géographique élargi du sujet est souvent ajouté dans un coin de la carte.

Limites

Manipulations et agendas politiques


Indépendamment de sa précision croissante, la cartographie est toujours régie par un principe de sélection des informations
représentées, pour les besoins d'un commanditaire et/ou en fonction d'un public. De ce fait, la cartographie peut être utilisée aussi
comme un instrument idéologique et politique, dont l'impact sur les consciences, pour être discret, est souvent considérable. La
subjectivité des cartes est facilement révélée par l'étude critique et comparative des Atlas géographiques. Philippe Rekacewicz la
résume ainsi :

« La carte géographique n'est pas le territoire. Elle en est tout au plus une représentation ou une “perception”.
La carte n’offre aux yeux du public que ce que le cartographe (ou ses commanditaires) veut montrer. Elle ne
19
donne qu'une image tronquée, incomplète, partiale, voire trafiquée de la réalité . »

La relativité politique des cartes est un des éléments centraux du propos d'Yves Lacoste dans son célèbre ouvrage La géographie,
ça sert, d'abord, à faire la guerre, où l'auteur cible l'appropriation stratégique de la géographie par les états-majors. Cette critique
a également été formulée à l'encontre des services de cartographie en ligne, notamment Google Maps dont plusieurs chercheurs
comme le géographe Jérôme Staub ou le géopolitologue Jean-Christophe Victor (créateur de l'émission Le Dessous des cartes)
ont déploré la relativité politique des représentations des frontières, accusant la société Google de préférer se conformer aux
20, 21, 22, 23
visions géopolitiques locales pour ne se fermer aucun marché .

Entre copies libres et droits d'auteurs


Au-delà des principes de protection intellectuels récents, la difficulté ou dangerosité de la collecte des informations a de tous
temps encouragé la copie, aujourd'hui qualifiée de plagiat.

Ère pré-contemporaine, grands explorateurs et copies


Jusqu'au XVIIe siècle, il est normal pour l'intellectuel de copier largement des informations et d'y ajouter les siennes ; ce n'était pas
perçu comme du vol. Un cas d'école est la Beaver Map (Carte du castor), l'une des premières cartes de l'Amérique du Nord.
Nicolas de Fer en est le véritable auteur, mais elle est publiée en 1715 par Herman Moll. Les illustrations périphériques mêmes
étaient copiées de livres de Louis Hennepin, en 1697, et de François du Creux en 1664. L'exploration étant coûteuse et
dangereuse durant cette Ère des Grandes découvertes, la copie est fréquente.

Au XVIIIe siècle, les cartographes ont commencé à souligner le nom de l'auteur original, inscrivant conventionnellement « D'après
24
le croquis de M. [Explorateur] » .

L'apparition des droits d'auteur et des « erreurs volontaires »


Depuis la Convention de Berne de 1886, toute œuvre de l'esprit, toute sélection faite par un auteur, telle la carte, est par défaut
soumise au droit d'auteur. Comme bien marchand, les cartes sont soumises par défaut à des droits de reproduction et à des droits
d'exploitation commerciale : elles ne sont pas librement modifiables par leurs utilisateurs, ni corrigeables en cas d'erreur.

Afin de rendre une carte unique et d'identifier les plagiats, certaines cartes contiennent des « erreurs volontaires » : nom
25
imaginaire, ou faute d'orthographe qui créent autant d'éléments pièges apportant la preuve d'un emprunt subreptice .

Licences libres, renouveau libre


L'auteur peut préciser une licence libre, et publier sa carte dans un format numérique éditable. Les projets cartographiques libres
les plus connus étant OpenStreetMap – couverture mondiale, numérique, en ligne, et Wikipédia – par fichiers numériques isolés,
mais éditables. Ces deux projets étant sous licence libre, principalement Creative Commons.

Cartographie en art
La cartographie est utilisée voire détournée dans plusieurs mouvements artistiques. Par exemple, Terry Atkinson et Michael
Baldwin, du mouvement d'artistes conceptuels Art & Language ont créé l’œuvre Map to not indicate…, une carte qui indique
uniquement deux États et qui précise ne pas indiquer plusieurs dizaines d'entités géographiques, pourtant dans le champ de la
26
carte .

Notes et références
1. En -499, lors de la Révolte de l'Ionie, Aristagoras de Milet demande le soutien de Sparte, et dévoile une carte de
métal désignant la Turquie actuelle, en notant que les faibles guerriers mèdes ne résisteraient pas aux
légendaires troupes spartiates.
2. Michel Rival, Grandes inventions de l'humanité, Paris, Larousse, 2005
3. https://books.google.fr/books?
id=Z_8GZo5NHFsC&pg=PA36&lpg=PA36&dq=cartographie+cresques+majorque&source=bl&ots=OacGc32SU3&sig
4. https://books.google.fr/books?
id=qiIJyoDYWfoC&pg=PA406&lpg=PA406&dq=cartographie+cresques+majorque&source=bl&ots=Qv3Vs-
_UMk&sig=ukyDMJiERgfNqndcZITUPA4P9OM&hl=fr&sa=X&ved=0CEcQ6AEwB2oVChMIqMHCrMvsyAIVSu4aCh2
5. Cité par Michel Rival, op. cit.
6. Luís Filipe Thomáz (de), « The image of the Archipelago in Portuguese cartography of the 16th and early 17th
centuries », in Archipel, Volume 49 Numéro 1 pp. 79-124, accessible sur Persée.
7. On a trouvé des preuves d'invention antérieures en Asie, cf. caractère (typographie) et imprimerie.
8. Celles qui restent ont, pour la plupart, été publiées dans les années 1960 dans le Portugaliae Monumenta
Cartographica.
9. qui assemblées formeraient une carte de 10 m de haut et de 10,5 m de large
10. Huma-num (2013) Consortiums (http://www.huma-num.fr/service/consortium) (version mise à jour 2 avril 2013,
consultée 25 juin 2013).
11. « Creating maps for everyone and network effects for the data driving them » (http://www.receiver.vodafone.com/c
reating-maps-for-everyone)(Archive (http://web.archive.org/web/*/http://www.receiver.vodafone.com/creating-maps-for-everyone) • Wikiwix
(http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.receiver.vodafone.com/creating-maps-for-everyone) • Archive.is (http://archive.is/http://www.receiv
er.vodafone.com/creating-maps-for-everyone) • Google (https://www.google.fr/search?q=cache:http://www.receiver.vodafone.com/creating-maps-for
-everyone) • Que faire ?) (consulté le 24 mars 2013), Sean Gorman, on receiver.vodafone.com

12. http://beamartian.jpl.nasa.gov/maproom#/MapMars
13. Hugo Lopez, « Techniques du cartographe : grandes étapes » (http://Cartopress.com/Technique.html),
Cartopress.com, 2008
14. Jochen Albrecht, « Maps projections » (http://www.geo.hunter.cuny.edu/~jochen/gtech201/lectures/lec6concepts/
map%20coordinate%20systems/how%20to%20choose%20a%20projection.htm), Introduction to Mapping
Sciences, 2005 (http://www.geo.hunter.cuny.edu/~jochen/gtech201/201syllabusSp05.htm)
15. « Winkel Tripel Projections » (http://www.winkel.org/other/Winkel%20Tripel%20Projections.htm), sur winkel.org
16. « Qu'est-ce qu'un SIG ? » (http://www.esrifrance.fr/sig1.asp), ESRIfrance.fr
17. « Comment fonctionne un SIG » (http://www.esrifrance.fr/sig3.asp), ESRIfrance.fr
18. « Les données pour un SIG » (http://www.esrifrance.fr/sig5.asp), ESRIfrance.fr
19. Philippe Rekacewicz, « La cartographie, entre science, art et manipulation » (http://www.monde-diplomatique.fr/2
006/02/REKACEWICZ/13169), Le Monde diplomatique, février 2006.
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avril 2011 (consulté le 30 décembre 2016)
21. « Voici les 32 pays pour lesquels Google Maps ne dessine pas les frontières » (http://www.atlantico.fr/decryptage/
voici-32-pays-pour-lesquels-google-maps-ne-dessine-pas-frontieres-1614156.html), sur atlantico.fr, 17 juin 2014
(consulté le 30 décembre 2016)
22. Timothée Vilars, « Google Maps, des frontières à la carte pour ne froisser personne » (http://tempsreel.nouvelobs.
com/les-internets/20150602.OBS9998/google-maps-des-frontieres-a-la-carte-pour-ne-froisser-personne.html), sur
tempsreel.nouvelobs.com, 6 juin 2015 (consulté le 30 décembre 2016)
23. Laurence Defranoux, « Jean-Christophe Victor: «On s’est aperçu que Google Maps mentait» » (http://www.liberati
on.fr/debats/2016/12/25/jean-christophe-victor-on-s-est-apercu-que-google-maps-mentait_1537394), sur
liberation.fr, 25 décembre 2016 (consulté le 30 décembre 2016)
24. En quête de la vérité: Contrefaçon, imitation et tromperie (http://www.collectionscanada.ca/contrefacon/002035-3
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Canada
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(ISBN 978-0-226-53421-3, LCCN 95032199 (https://lccn.loc.gov/95032199)), p. 51
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OCLC 421523006 (https://worldcat.org/oclc/421523006&lang=fr), lire en ligne (https://www.worldcat.org/oclc/4215
23006)), p. 120

Voir aussi

Articles connexes
Atlas géographique Cartographie thématique et Isochronisme
Atlas maritime statistique Jeppesen
Carte marine Cartographique génétique Mappemonde
Carte Carte géologique Nomenclature urbaine
Carte Michelin Cartographie des risques alphanumérique
Carte picturale Cartographie sémantique Orthodromie
Cartographie des corridors Cartographie de la végétation Plan-relief
biologiques Géographie mathématique Planisphère
Cartographie dynamique Géolocalisation Projection cartographique
Cartographie de transports Globe terrestre Service hydrographique et
urbains Hydrographie océanographique de la marine
Cartographie et localisation Hydrologie Système d'information
simultanées géographique
Institut géographique national
Sélénographie
Topographie Cartographes célèbres Représentation
Toponymie Histoire cartographique de cartographique de données
l'Arménie statistiques

Logiciels de visualisation aérienne


Google Earth
World Wind
Géoportail
OpenStreetMap

Bibliographie
Brabant, Pierre, « Une méthode d’évaluation et de cartographie de la dégradation des terres », in Les dossiers
thématiques du CSFD, août 2010 [lire en ligne (http://www.csf-desertification.org/index.php/bibliotheque/doc_details/139-bra
bant-pierre-2010-une-methode-devaluation-et-de-cartographie-de-la-degradation-des-terres-) (page consultée le 9 août 2010)].
Ralph E Ehrenberg, Mapping the World: An Illustrated History of Cartography, National Geographic, 2005, oct.
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M. J. Kraak et Allan Brown, Web cartography: developments and prospects, Geographic Information Systems
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Jacob, Christian (1992), L'empire des cartes : approche théorique de la cartographie à travers l'histoire, Paris,
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Joly, Fernand (1985 ), La cartographie, Paris, PUF (collection « Que sais-je ? ») (ISBN 2-13-046521-8)
Josef Konvitz, Cartography in France, 1660-1848: science, engineering and statecraft, Chicago-Londres, 1987.
Jacques Lévy, Patrick Poncet, Emmanuelle Tricoire, La Carte, enjeu contemporain, La Documentation
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Rekacewicz, Philippe , « La cartographie, entre science, art et manipulation », Le Monde diplomatique, février
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Claude Trudel, Anciennes cartes géographiques (Collections numériques et ressources connexes),
Smashwords, 2014 (ISBN 978-2-9812827-5-0)
(en) Ferland, « Les défis théoriques posés à la cartographie mènent à la cognition » (http://cybergeo.revues.o
rg/index499.html?lang=fr), Cybergeo : European Journal of Geography, Colloque "3O ans de sémiologie
graphique", article 148, 2000

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