Forage
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Chapitre 1 : Introduction
Le forage est un ensemble d’opérations qui permettent, par le biais d’un procédé mécanique,
de creuser un trou généralement vertical, utilisé à des fins scientifiques et /ou économiques.
Les fluides souterrains sont très précieux et ont une grande importance : Eau, Gaz et Pétrole.
Se trouvant à des profondeurs plus ou moins importantes, il est toujours nécessaire de forer pour
les explorer et les exploiter
Les profondeurs de forages existants varient de quelques dizaines de mètres pour le cas
d’exploitation des nappes superficielles, à quelques dizaines de kilomètres pour l’extraction des
réserves pétrolières.
1. Principe du forage rotary :
Dans la méthode de forage rotary le trépan
est suspendu à l'extrémité d'un train de tiges
tubulaire (tige de forage) qui est soutenu par un
système de câble/poulie maintenu par un derrick
(voir figure 1.1). Le forage aura lieu lorsque le
train de tiges est mis en rotation alors que le
poids des masse-tiges et du trépan est posé sur
la roche.
Pour garder le trépan froid et lubrifié, et pour
évacuer les déblais de roche du trou, le fluide de
forage (boue) est pompé à l'intérieur du train de
tiges. Lorsqu'elle atteint le trépan, elle passe à
travers ses duses et remonte ensuite dans
l'espace annulaire (l'espace entre le train de tiges
et la paroi du puits) avec les déblais en
suspension. À la surface, la boue est filtrée par
des tamis et d'autres dispositifs permettant
d'éliminer les déblais, puis elle est pompée dans
le trou. La circulation de la boue de forage a
apporté au forage rotatif l'efficacité qui
manquait au forage par battage - la possibilité
d’évacuer les déblais du trou sans faire une
remonté du trépan à la surface.
Figure 1.1 : les éléments de base
pour forer un puits
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Appliquer une force de compression sur l'outil de forage ou poids sur l'outil (weight
on bit), grâce aux masse-tige.
Permettre la circulation du fluide de forage avec le minimum de perte de charge.
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composants sont le treuil, le moufle fixe, le moufle mobile, le crochet, le câble de forage et
l'élévateur. La figure 1.10 donne un schéma général de ce système.
Mofle fixe
Brin mort
Moufle mobile
Crochet
Réa
Tambour
Treuil
Touret
Frein
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Brin mort :
L’ancrage du câble de forage se fait sur un réa spécifique qui permet de mesurer la tension sur
cette extrémité et autorise également l’introduction dans le système d'une certaine longueur de
câble neuf afin de déplacer les points d'usure sur les poulies du crown-block ou du moufle mobile.
Cette opération de « filage » suivie par une coupe permet de prolonger la durée de vie du câble.
Moufle fixe ou crow-block :
C’est l'ensemble des poulies sur lequel passe le câble. Il est supporté par la plateforme
supérieure de la tour de forage. Il faut noter que la charge sur le moufle fixe, et par la même
occasion sur la tour de forage, est supérieure à la charge au crochet : en effet, le mouflage est tel
qu'il y a deux brins supplémentaires : le brin mort et le brin actif qui est relie au treuil. Si le
mouflage est par exemple à 10 brins et la charge au crochet de 150 t, le câble subit une tension de
15 t en statique, le moufle fixe supporte alors 150 t + 2 x 15 t, soit 180 t.
Le moufle mobile et crochet :
C’est un ensemble de poulies par lesquelles passe le câble de forage, il se déplace sur une
certaine hauteur entre le plancher de travail et le moufle fixe.
Le crochet :
Il sert à la suspension de la garniture pendant le forage. Des bras sont accrochés de part et
d’autre de ce crochet servent à supporter l’élévateur, utilisé pour la manœuvre de la garniture.
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Crochet
Tête
d’injection
Connexion
Vanne
supérieure
Table de rotation
Carré d’entrainement
Fourrure principale
La tête d’injection est le composant qui est suspendu par son anse au crochet de levage. Il doit être
conçu à la fois pour la charge maximale de garniture et pour la vitesse de rotation maximale.
D'autre part, un joint d'étanchéité rotatif permet l'injection sous pression du fluide de forage par le
flexible de forage relie au col de cygne de la tête d'injection.
4.3. La fonction de pompage :
La boue est fabriquée dans des bacs de grande capacité. Elle est ensuite aspirée par des pompes
et refoulée dans les tiges de forage. Elle descend le long de la garniture de forage, sort par les
orifices de l’outil, remonte dans l’espace annulaire entre la garniture de forage et le puits jusqu’en
surface. Là, elle est recueillie dans un tube vertical (tube fontaine), puit acheminée par un autre
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horizontal (goulotte) vers des tamis vibrants, pour être débarrassée des déblais, avant d’être
réinjectée dans le puits.
Flexible d’injection
Colonne montante
Tête
d’injection
Pompe de forage
Kelly
Conduite de
refoulement
Garniture
Conduite d’aspiration
Goulotte de retour
de forage
Espace
Tamis annulaire
vibrant
Bac à
boue Puits
Trépan
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1. Procédés de forage.
Les principales opérations de forage sont :
1.1. Le forage :
La table de rotation tourne et entraîne l'outil de forage par l'intermédiaire de l'ensemble de la
garniture de forage et de la tige d'entraînement. Le chef de poste contrôle et régule la descente du
crochet de forage par action sur le frein de treuil.
Le poids de tout ce qui est suspendu au crochet est connu par la lecture du poids à l'indicateur
de poids (communément appelé Martin Decker) avant de toucher le fond (off bottom), une fois
l’outil touche le fond de puits, le poids appliqué sur l'outil est la différence entre le poids au crochet
outil suspendu et outil posé. Le foreur lit cette différence sur le Martin Decker, et doit la maintenir
constante en laissant descendre la tige d'entraînement à la même vitesse que l'avancement de l'outil
de forage. Les deux autres paramètres : rotation et débit de boue sont en général fixes, le foreur
contrôle et ajuste les valeurs suivant le programme de forage.
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Figure 2.3 : Ajout de tige : mise en place d'une tige dans le mouse-hole
Figure 2.4 : b. Ajout de tige : vissage de la kelly sur la tige dans le mousehole.
c. Ajout de tige : vissage de la kelly et de la tige sur la garniture.
d. Mise en place de la kelly, reprise du forage
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1.3. La manœuvre :
Lorsque l'outil est usé ou lorsque l'on a atteint la profondeur souhaitée, il faut remonter la
totalité de la garniture soit pour changer l'outil soit pour descendre le tubage.
La première opération est de décrocher la tête d'injection du crochet de forage et de ranger dans
un fourreau appelé rat-hole l'ensemble tige d'entraînement, tête d'injection.
Les sondeurs de plancher ferment l'élévateur sous le tool-joint de la première tige (figure 1.8)
et le chef de poste manœuvre le treuil pour soulever la garniture sur une hauteur correspondant à
trois tiges.
La quatrième tige est posée dans la table sur les cales (figure 2.5a) et on dévisse cette connexion
avec des clés. Un ensemble de trois tiges est alors suspendu à l'élévateur. Les sondeurs de plancher
repoussent l'extrémité inférieure de cette longueur (stand) pour l'appuyer sur le gerbier (set back),
dès que cela est fait l'accrocheur qui se trouve sur une passerelle dans la tour, ouvre l'élévateur,
maintient la longueur puis range l'extrémité supérieure de cette même longueur dans des râteliers.
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Figure 2.6 : cale de tige (a), cale de masse-tige (b), cale de tubage (c).
Elévateur
Cale de tige
On continue ainsi jusqu'aux masses-tiges que l'on stocke également verticalement par trois. La
longueur de gerbage est fonction de la hauteur de la tour. Les plus gros appareils manœuvrent en
triple, les appareils légers en double et pour les plus petits en simple. La manœuvre de descente
(tripping in) se fait identiquement.
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1.4. Tubage :
Le forage ayant été accompli à la profondeur prévue pour cette phase, il s’agit maintenant de
descendre les tubes casing dans le puits, afin de protéger la phase foré de se craquer lors de forage
des prochaines phases. Cette opération est critique du fait du faible jeu entre casing et trou et de la
quasi impossibilité de mettre en rotation la colonne, consiste en une manœuvre de descente mais
par ajout unitaire de tube casing. A la fin de la descente, c'est par circulation directe (c’est-à-dire
injection du fluide par l’intérieur du tube et retour par l'annulaire) que l’on mettra en place le
ciment dans l’annulaire.
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II s'agit d'une colonne de tubes ancrée dans le sol à une profondeur de l'ordre d'une dizaine de
mètres. Elle a pour buts de canaliser la boue en début de forage et d'éviter l'affouillement des
terrains meubles en surface. Elle est, le plus souvent, descendue et cimentée par les entreprises qui
préparent la plateforme de l’appareil de forage.
b. Colonne de surf ace :
Elle a pour objet : de couvrir les formations peu profondes qui sont assez souvent éboulantes,
d'assurer l’isolement des eaux douces de surface pour empêcher leur pollution par la boue de
forage, de servir d’ancrage aux obturateurs et d’assise aux dispositifs de suspension des colonnes
ultérieures, Pour assurer toutes ces fonctions, la colonne de surface est en principe cimentée
jusqu'au jour.
La longueur de cette colonne varie, suivant les conditions locales, de quelques dizaines à plusieurs
centaines de mètres.
Un ou plusieurs colonnes peuvent être nécessaires pour supporter des pressions de formation
anormales, des formations instables, des pertes de circulation ou des zones de cavage.
La pose d'un tubage intermédiaire peut résulter aussi d'un changement de lithologie qui impose,
pour des raisons d’impossibilité technique ou de pénalité économique, un type de boue de forage
diffèrent et/ou mieux adapté. Tel est le cas, pour le forage de formation salifère massive, dont les
boues salées saturées sont les fluides de forage les plus appropriés. Un tubage sera donc descendu
le plus souvent au toit des couches salifères afin de procéder au changement de la boue pour
conduire la phase de forage du sel.
d. Colonne de production :
Le tubage de production est posé à travers la ou les zones de production potentielles. Elle permet
de :
isoler la formation productrice des autres formations,
l’installation du matériel de production.
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Pour réduire les coûts, le tubage posé ne remonte pas jusqu'à la surface mais il est suspendu dans
le tubage précédent par un "liner hanger". Ce type de tubage est appelé liner. Généralement, la tête
de liner se trouve à des centaines de mètres dans le tubage précédent pour permettre une bonne
étanchéité de ciment.
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Tubage
Liner
hanger
Liner
cément
nt
Landing
collar
Un sondage est un ouvrage télescopique puisque chaque tubage mis en place réduit le diamètre du
trou qui pourra être fore ultérieurement. II convient donc de considérer d'une part, le jeu entre
l’intérieur d'une colonne de tubes et le trépan qu'on pourra employer pour la suite du forage, et
d'autre part, le jeu indispensable entre le trou foré et l’extérieur de la colonne.
Il s’agit de la différence entre le plus petit diamètre intérieur de la colonne de tubes et le diamètre
du trépan à y introduire. Le plus petit diamètre intérieur de la colonne est celui des tubes les plus
épais.
On admet pour règle que le jeu ne doit jamais être inférieur à 3/32 de pouce, soit 2,38 mm. Etant
donné les tolérances de fabrication, les tubes peuvent avoir un diamètre intérieur réel légèrement
inférieur à celui indique dans les normes API, c'est pourquoi, ces mêmes normes, définissent le
diamètre du tampon (drift).
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Il y a deux jeux à considérer : celui entre corps de tube et trou et celui entre diamètre extérieur du
manchon et trou.
La considération de ces jeux est très importante car ils influent sur :
La plus ou moins grande facilité avec laquelle la colonne pourra être descendue dans le forage,
l'épaisseur de l'anneau de ciment qui constituera l’étanchéité entre le terrain et la colonne.
En effet, un trou foré n'a jamais la forme d'un cylindre. II est évident qu'au fur et à mesure de son
introduction, la colonne doit se déformer pour suivre la courbe du trou; c'est pourquoi il est
nécessaire de préserver un jeu suffisant afin de permettre une déformation aisée, et cela d'autant
plus que la forme du trou s’éloigne du cylindre parfait et que la profondeur est très grande.
Il est clair également que l'anneau de ciment doit avoir une épaisseur suffisante pour assurer un
lien étanche et résistant entre le corps du tube et les parois du trou. La qualité de la cimentation
dépend surtout de la manière dont il s’écoule dans l’annulaire.
L’expérience a conduit à adopter une règle empirique donnant la dimension minimale de trou à
prévoir pour permettre la descente et la bonne cimentation d'une colonne de tubes (voir le tableau
ci-dessous)
Il ne faut considérer cette table que comme une recommandation générale. Des impératifs amènent
parfois à s'en écarter quelque peu. C’est ainsi qu’on utilise très souvent le diamètre de 8 1/2" pour
descendre une colonne 7", parce que ces dimensions d’outils sont les seules qui passent dans le
tubage précèdent de 9 5/8" lorsque la profondeur de son sabot impose l’emploi de tubes épais.
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On voit que les jeux minimum admissibles vont en décroissant lorsque les diamètres de tubes et
de trou diminuent.
Figure 2.14 : programme de forage d’un puits foré aux alentours de Hassi Messaoud.
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Le dernier casing descendu dans le sondage est la colonne de production dont le choix du diamètre
nominal devra tenir compte des paramètres suivants :
Dans ce cas, le but du forage est de reconnaitre un ou plusieurs objectifs susceptibles d'être
productifs. Accessoirement, Il est bon de prévoir une colonne de production susceptible d'assurer
la production éventuelle.
D' autre part, le diamètre final envisagé pour le forage doit être pris suffisamment grand pour que,
si des raisons techniques obligent à poser la dernière colonne prévue au programme avant que l’on
ait atteint l’objectif, il soit encore possible de forer dans cette colonne et même de pouvoir
introduire une colonne de secours de plus petit diamètre.
Dans ce cas, ce sont donc les considérations de sécurité et d'approfondissement qui l’emportent.
Dans la plupart des cas, le diamètre de la dernière colonne des sondages d'exploration est de 7".
Ce tube permet encore le forage en 6" ou 5 7/8" et la descente d'une colonne de secours ou une
colonne perdue de 4 1/2".
Le but de ces forages est d'atteindre, dans les meilleures conditions économiques, a une profondeur
connue, un horizon producteur dont les caractéristiques sont également connues.
Dans ce cas, ce sont donc les considérations d’équipements de puits qui déterminent le diamètre
de la dernière colonne.
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a b c
Ainsi, les colonnes de production auront un diamètre de 7" pour les puits gros producteurs ou
équipés en complétion multiple (2 ou 3 tubings) et un diamètre de 5 1/2" ou 5" pour les puits faibles
producteurs.
Le tubage au toit ou au mur de la couche, dépendra des caractéristiques du réservoir :
Tubage au toit (Figure 2.16c) :
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formation consolidée,
fluide homogène,
Chaque fois qu'on est obligé de mettre en place un tubage, cela implique des couts importants ; de
plus, il faut continuer le forage avec un diamètre d’outil plus petit. Le bon foreur est celui qui
établit un programme permettant d'atteindre l'objectif en réduisant au minimum le nombre de
tubages et qui essaie de placer aussi bas qu'il le peut leur sabot. C'est pourquoi, la détermination
de la cote des sabots de chaque tubage, ou encore la profondeur à laquelle est arrêtée chaque phase
de forage, constitue l'un des paramètres principaux de l‘architecture du puits.
Les données à partir desquelles on détermine la profondeur de sabot sont d'ordre géologique et
mécanique. L'élément déterminant est de s'assurer que la poursuite de l'avancement des travaux ne
sera pas compromise. A cet effet, les sabots des tubages doivent être positionnes dans des terrains
de perméabilité quasi nulle, le plus souvent, des terrains argileux ou des bancs massifs de calcaire
ou d'anhydrite.
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