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Cristaux Photoniques

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Cours Aspect théorique sur les cristaux photoniques et leurs applications

I-2-1-Définition : les cristaux photoniques sont des matériaux dont les constantes (indices)
diélectriques varient d’une manière périodique à l’échelle de la longueur d’onde ;

la périodicité peut être unidimensionnelle (miroir du Bragg) bidimensionnelle ou encore


tridimensionnelle [4]. Cette périodicité provoque un changement important des propriétés de
dispersion optiques d’un milieu, générant des bandes interdites de propagation multidirectionnelle
lorsque l’indice de réfraction est modulé d’une manière suffisante.

Figure I-1 : Représentation schématique de cristaux photoniques : a)unidimensionnels (1D),


b) bidimensionnels (2D) et c) tridimensionnels (3D).

I-2-2-Caractéristiques géométriques et physiques d’un cristal photonique :

I-2-2-1-Le contraste d’indice δ : le contraste d’indice δ est le résultat du rapport entre l’indice de
réfraction du matériau haut indice et du matériau bas indice [6].Pour une structure
unidimensionnelle, le contraste d’indice est donné par [7] :

𝑛
𝛿=
𝑛

nH : l’indice de réfraction de la couche diélectrique de haut indice.


nL : l’indice de réfraction de la couche diélectrique de bas indice.
Pour une structure bidimensionnelle, le contraste d’indice est la différence entre les indices du
milieu et des motifs [7].

I-2-2-2-Les périodes : le paramètre de la période joue un rôle très important sur les caractéristiques
de la bande interdite photonique, par exemple pour un cristal photonique unidimensionnel la
période du système est égale à la somme des deux épaisseurs des matériaux qui constitue le cristal

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photonique A=a1+a2 avec a1 l’épaisseur de la couche de la permittivité ε1 et a2 celle de la


permittivité ε2

a1 a2
ε1 ε2

A=a1+a2

Figure I-2: Les périodes d’un cristal photonique unidimensionnel

I-2-2-3-Le facteur de remplissage : le facteur de remplissage pour un réseau bidimensionnel


désigne le rapport entre l’aire du motif (ici un disque: A = π.r2, où r est le rayon du disque) et l’air
de la cellule élémentaire du réseau .

I-2-3-Inventaire des matériaux à Bande interdites photoniques (BIP) : selon le nombre de


direction, ces structures sont désignées par l’appellation de cristaux photoniques à une, deux ou
trois dimensions
I-2-3-1-la structure périodique unidimensionnelle : cette structure symbolise le dispositif le plus
simple est couramment utilisé sous le nom de réseau de Bragg, ces structures unidimensionnelles
possèdent une permittivité électrique périodique dans une direction et uniforme dans les deux autres
directions [8], il consiste en une alternance de couches planes de diélectrique ayant les constants ε1
et ε2 et d’épaisseur λ/4,λ était la longueur d’ondes guidée autour de laquelle le matériau interdire la
propagation des ondes électromagnétique sous une incidence normale [3].

Figure I-3 : Structure unidimensionnelle

I-2-3-1-1-Propagation des ondes sur les réseaux de Bragg : les réseaux de Bragg sont des
successions de couches d’indice de réfractions différentes, empilées de manière périodiques. Le
comportement du réflecteur de Bragg est expliqué à partir du processus d’interférences multiples.
Comme le montre la figure II.3, une onde qui se propage dans la succession de couches, subit une
réflexion à chaque interface. Cette réflexion s’accompagne d’un changement de phase Π si l’onde
va d’un milieu de faible indice vers un milieu de fort indice. Elle s’effectue sans changement de
phase dans le cas contraire. Lorsque l’épaisseur optique totale des alternances est de λ/2, l’onde
réfléchie par l’interface (1) est en phase avec celles réfléchies par les interfaces (3), (5), (7)…Par
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suite de ces interférences constructives, on finit ainsi par aboutir à une réflexion totale, ce qui
revient à dire que l’onde ne peut se propager et que l’on est en présence d’une bande interdite
photonique. Dans le cas particulier où les deux couches de chaque alternance ont même épaisseur
optique λ/4, on observe que les ondes réfléchies par toutes les interfaces (1), (2), (3)(4) sont en
phase [9].

Figure I-4 : Représentation


schématique de l’interférence des ondes réfléchies par chaque dioptre.

Les réseaux de Bragg ont prouvé leur utilité dans de nombreuses applications : convertisseurs
de modes pour fibres optiques, filtres sélectifs de longueurs d’onde, multiplexeurs, miroirs de
cavités lasers [3].

I-2-3-1-2 -La largeur et la fréquence centrale du gap : la largeur du gap dépend du contraste
d’indice des deux milieux : lorsque ce contraste est faible, la largeur du gap est faible (Figure
II.4 a) et lorsqu’il est élevé, elle augmente considérablement (Figure II.4 b).

Figure I-5 : Structures de bandes photoniques pour des réseaux de Bragg de pas a avec : a) des
couches de permittivité ε = 13 et 12 et b) de permittivité ε = 13 et 1.

La fréquence centrale du gap dépend de la localisation de l’onde dans le réseau. En effet, il y


a deux localisations possibles d’une onde stationnaire dans un réseau unidimensionnel : le champ
électrique à son maximum d’énergie soit dans les zones de permittivité élevée, soit dans les zones
de permittivité faible (figure a et b). Toute autre position violerait la symétrie de la structure .Les
modes ayant une fréquence basse (respectivement élevée) concentrent leur énergie dans les régions
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de permittivité élevées (respectivement faibles). Si le champ électrique à son maximum d’amplitude


dans les zones de permittivités élevées (respectivement faibles), les modes concentrent leur énergie
dans la bande 1 (respectivement bande 2), donc la fréquence centrale du gap augmente
(respectivement diminue).

Figure I-6 : Illustration des modes associés à la première structure de bande photonique de la figure
I.4. Le réseau est de période. (a) Champ électrique dans la bande 1, le maximum d’amplitude dans
les zones de permittivité élevée; (b) Champ électrique dans la bande 2 : le maximum d’amplitude
dans les zones de permittivité faible; (c) Energie locale de la bande 1, concentrée dans les zones de
permittivité élevée; (d) Energie locale de la bande 2, concentrée dans les zones de permittivité
faible.

Figure I-7 : Représentation schématique du décalage de la fréquence centrale en fonction de la


localisation du champ électrique dans le réseau. (a) le champ électrique à son maximum

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d’amplitude dans les zones de permittivité élevée. (b) le champ électrique a son maximum
d’amplitude dans les zones de permittivité faible.

I-2-3-2-Cristaux photoniques Bidimensionnels : un cristal photonique bidimensionnel est une


structure qui présente une modulation périodique de la permittivité diélectrique suivant deux
directions de l’espace et homogène dans la troisième direction, les propriétés optiques des structures
bidimensionnelles sont fortement dépendantes de la polarisation de l’onde électromagnétique.

Figure I-8 : Structure périodique 2D déconnectée.

Une BIP bidimensionnelle peut aussi être constituée d’un ensemble de trous percés dans un
diélectrique (structure connectée) [8].

Figure I-9 : Structure périodique 2D connectée

I-2-3-2-3-Différentes familles de cristaux photoniques bidimensionnels : selon la symétrie


envisagée (carrée, rectangulaire, oblique et hexagonale) il existe quatre principaux type de cristal
photonique bidimensionnel :

 Le réseau carré : les nœuds du réseau sont situés sur un carré de côté « a » (Figure II.11).
Cette structure réalisée à partir de trous d’air supposés infinis comporte quatre axes de
symétrie qui se déduisent les uns des autres par des rotations de 45 les polarisations [5] .

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Figure I-11 : Représentation a) d’un réseau carré b) de son réseau réciproque et c) de sa zone de
Brillouin

-Dans le cas d’une structure déconnectée les bandes interdites TM sont nettement plus large que
celle en polarisation TE qui s’est très étroite et inversement juste sur le cas d’une structure
connectée.

 Le réseau triangulaire : chaque nœud du réseau est espacé de son proche voisin d’une
même distance « a » (Figure I-12). Cette structure possède six axes de symétrie qui se
déduisent les uns des autres par des rotations de 30° [5], ce qui la rend moins sensible à
l’angle d’incidence, mais la bande interdite complète reste difficile à obtenir, d’autre part la
structure « connectée » de trous dans le diélectrique offre un bon compromis lorsque le
diamètre des trous est proche de la période du réseau (fort facteur de remplissage). Dans ce
cas, les parois deviennent si fines que les zones de haute permittivité diélectrique deviennent

déconnectées [9].
Figure I-12 : Représentation a) d’un réseau triangulaire b) de son réseau réciproque c) et de sa zone
de Brillouin

 Le réseau hexagonal : dans un réseau hexagonal on trouve deux structures, la structure


graphite et la structure nitrure de Bore.

- Structure graphite : sur un réseau hexagonal, si tous les nœuds sont identiques et espacés
de « a », alors on appelle cette structure « graphite » car elle est similaire à la structure

cristalline du graphite.

Figure I-13 : Structure graphite.

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Figure I-14: Nitrure de Bore.

I-2-3-4-Utilisations de la bande interdite bidimensionnelle :

 L'omission localisée de trous, grâce à laquelle on obtient des microcavités


résonnantes [15]. Par exemple, si un défaut est introduit dans un réseau triangulaire
de trous et si l'on excite un mode avec une fréquence appartenant à la bande interdite
photonique du réseau, la lumière ne pourra pas "s'échapper". Elle sera piégée par les
murs parfaits de réflexion. Bien sûr, la structure ne confinera la lumière que dans le
plan de périodicité. Pour l'empêcher de fuir dans la troisième direction, on pourra
placer la structure entre deux plans métalliques. Un défaut dans un cristal photonique
peut donc servir de cavité résonnante puisqu'il piège la lumière dans une bande de
fréquence très étroite. Une simple modification d’une des propriétés du matériau (par
application d’un champ électrique par exemple) permettra de « libérer » la lumière
[9].

Figure I-20 : microcavités résonnantes obtenu par l’omission d’un trou au milieu du cristal
photonique
 La suppression d'une ou plusieurs rangées de trous engendrant des corridors de
lumière dans lesquels la notion même de guidage semble plus robuste car basée sur
des processus de diffraction et non sur la réflexion totale interne.

Figure I-21 : Différents composants à base de défauts linéaires : guide droit et virage
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Aussi on peut créer des défauts en changeant :

 La distance entre motifs élémentaires ;


 Les dimensions des motifs élémentaires ;
 La valeur de la permittivité relative des motifs élémentaires ;
 Les défauts par vacuité.

(a) (b) (c) (d)

Figure I-22 : (a) Défaut de distance entre motifs élémentaires, (b) Défaut de dimensions des
motifs élémentaires, (c) Défaut sur la permittivité relative, (d) Défaut par vacuité.

I-3-Application des Cristaux Photoniques

Il est important de souligner le fait que le mécanisme de guidage est complètement différent
de celui existant dans les guides optiques classiques, puisque ce n'est pas la réflexion totale due à la
différence d'indice de réfraction qui assure le guidage, mais l'existence d'une bande interdite. La
conséquence immédiate est que l'on peut envisager de fabriquer des guides optiques présentant des
courbures importantes, chose impossible dans un guide basé sur la réflexion totale. Toutefois, une
limitation importante provient de la difficulté d'adresser de tels guides. Dans le cas où l'adressage se
fait par un guide ruban, comme c'est le cas dans l'exemple de la Figure I-29, l'adaptation de mode
provoque des pertes importantes à la jonction entre le guide ruban et le guide à cristal photonique
[19].

Figure. I-29 : Exemple de guide W1 à cristal photonique. Ce guide est adressé par un guide ruban
classique.[6].
I-4-Cavité à Cristaux Photoniques
La bande interdite photonique peut être utilisée pour confiner la lumière dans un volume
réduit. Si on inclut un défaut dans un CPh, en enlevant quelques trous dans le réseau par exemple, et
si ce défaut à la taille appropriée pour soutenir un mode se trouvant dans le gap photonique, la
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lumière est alors piégée dans ce défaut. Par conséquent, une cavité optique est donc obtenue. Ces
cavités peuvent avoir de très faibles volumes et de grands facteurs de qualité (Q), où Q représente la
durée de vie du photon dans la cavité. Ce facteur est donné par :
𝜏𝜔 𝜔
𝑄= =
2 ∆𝜔

avec τ le temps de vie du photon dans la cavité, ω la fréquence de résonance de la cavité et ∆ω la


largeur à mi-hauteur de la résonance. Les nano cavités CPh peuvent être formées en enlevant et/ou
en modifiant un ou plusieurs trous (plus précisément en changeant la taille ou la position des trous)
dans la structure parfaitement périodique. Une telle rupture dans la périodicité du réseau introduit
de nouveaux niveaux d’énergie au sein de la bande interdite photonique. Dans les CPh à deux
dimensions, les défauts ponctuels sont usuellement appelés «cavités Hi». H pour hexagone et i pour
la largeur exprimée en nombre de rangées manquantes sur un côté de l’hexagone de trous. La figure
suivante regroupe quelques exemples de cavités Hi sur des CPh 2D. Cependant, il est à noter que
d’autres types de cavités que celles hexagonales existent. Nous pouvons d’ailleurs citer entre autres
les cavités types Li, avec L pour ligne, cas dans lequel i trous sont omis sur une même rangée [20] :

Figure I- 30: Différents Types de cavités à cristaux photoniques.

I-5-Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons rappelé quelques notions sur les cristaux photoniques
unidimensionnels, bidimensionnels et tridimensionnels, ensuite nous avons présenté quelque
application réalisée à base de ces cristaux tels que les guides d’ondes et les cavités. Le
rapprochement de guides d’ondes et des cavités résonnantes dans un cristal photonique amène à des
possibilités de filtrage et de multiplexage en longueur d’onde dans le cadre de l’optique intégrée.

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