212 SeriesFourier
212 SeriesFourier
212 SeriesFourier
Exemples
Dans toute ce chapitre, nous allons nous intéresser aux fonctions 2π-périodiques. Notons que si une fonction
f est T -périodique
(avec
T > 0), on se ramène à une fonction 2π-périodique en définissant une fonction g
T
par : g(x) = f x .
2π
1 L’espace préhilbertien D
Notation 1.1
On note D l’ensemble des applications f définies sur R, à valeurs dans C, 2π-périodiques, continues par
morceaux, vérifiant :
f (x+ ) + f (x− )
∀x ∈ R, f (x) = ,
2
f (x+ ) désignant la limite à droite en x et f (x− ) désignant la limite à gauche en x.
Proposition 1.2
(i) D est un C-espace vectoriel ;
(ii) L’application h. , .i définie sur D2 , à valeurs dans C par
Z 2π
1
∀f, g ∈ D, hf, gi = f (t)g(t)dt
2π 0
Preuve.
(i) D est un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel des applications de R dans C.
(ii) h. , .i est à symétrie hermitienne. En effet :
Z 2π Z 2π
1 1
∀f, g ∈ D, hg, f i = g(t)f (t)dt = f (t)g(t)dt = hf, gi.
2π 0 2π 0
h. , .i est linéaire à droite : c’est une conséquence de la linéarité de l’intégrale. h. , .i est positive :
Z 2π Z 2π
1 1
∀f ∈ D, hf, f i = f (t)f (t)dt = |f (t)|2 dt > 0
2π 0 2π 0
car t 7→ |f (t)| est positive sur [0 ; 2π].
Supposons maintenant que hf, f i = 0. Soit a0 ∈ R tel que f soit continue en a0 . Notons a1 , . . . , an les points
de discontinuité de f sur [a0 ; a0 + 2π]. Notons an = a0 + 2π. Pour k ∈ J0 ; n − 1K, notons fk l’application
continue sur [ak ; ak+1 ] qui coı̈ncide avec f sur ]ak ; ak+1 [. Pour tout k ∈ J0 ; n − 1K, on a :
Z ak+1 Z ak+1 Z an
06 |fk (t)|2 dt = |f (t)|2 dt 6 |f (t)|2 dt = hf, f i = 0.
ak ak a0
Séries de Fourier d’une fonction périodique. Propriétés de la somme. Exemples
Par suite,
∀k ∈ J0 ; n − 1K, ∀t ∈]ak ; ak+1 [, f (t) = 0.
−
− f (a+
k ) + f (ak ) 0+0
f est continue en a0 donc f (a+
0 ) = f (a0 ) = 0 et pour tout k ∈ J1 ; n−1K, f (ak ) = = = 0.
2 2
f est donc nulle sur [a0 ; a0 + 2π[. f étant 2π-périodique, on en déduit que f est nulle sur R. h. , .i est donc
définie positive et défninit ainsi un produit scalaire sur D.
Définition 1.3
Soit f ∈ D. On appelle coefficients Z de Fourier de f les nombres complexes définis par :
2π
1
(i) ∀n ∈ Z, cn (f ) = hen , f i = f (t) e− i nt dt ;
2π 0
1 2π
Z
(ii) ∀n ∈ N, an (f ) = cn (f ) + c−n (f ) = f (t) cos(nt)dt ;
π 0
Z 2π
1
(iii) ∀n ∈ N, bn (f ) = i(cn (f ) − c−n (f )) = f (t) sin(nt)dt.
π 0
Remarque 1.4
Si f est paire, alors pour tout n ∈ N∗ , bn (f ) = 0. Si f est
Z impaire, alors pour tout n ∈ N, an (f ) = 0. En
∗ 1 π
effet, si f est paire, alors pour tout n ∈ N , bn (f ) = f (t) sin(nt)dt. t 7→ f (t) sin(nt) étant impaire,
π −π
on a bn (f ) = 0. Même raisonnement si f est impaire.
Définition 1.5
Si f ∈ D, on appelle série de Fourier associée à f la série de fonction définie pour x ∈ R par
X a0 (f ) X
c0 (f ) + (cn (f ) ei nx +c−n (f ) e− i nx ) = + (an (f ) cos(nx) + bn (f ) sin(nx)).
2
n∈N∗ ∗
n∈N
Notation 1.6
Pour tout k ∈ Z, on note ek l’élément de D défini pour tout t ∈ R par ek (t) = ei kt . Si n ∈ N, on note
Pn = Vect{ek , −n 6 k 6 n}.
Proposition 1.7
(i) (ek )k∈Z est une famille orthonormée ;
(ii) Pour tout n ∈ N, D = Pn ⊕ Pn⊥ et si pn désigne la projection orthogonale sur Pn , on a, pour tout
n
X
f ∈ D : pn (f ) = ck (f )ek ;
k=−n
(iii) ∀f ∈ D, ∀n ∈ N, kf − pn (f )k2 = inf kf − gk2 ;
g∈Pn
X X
2
(iv) Pour tout f ∈ D, |cn (f )| et |c−n (f )|2 convergent et
n>1 n>1
+∞ Z 2π
2
X
2 2 1
|c0 (f )| + (|cn (f )| + |c−n (f )| ) 6 |f (t)|2 dt.
n=1
2π 0
Preuve.
(i) Soient n, p ∈ N.
Z 2π Z 2π
1 − i kt i pt 1
hek , ep i = e e dt = ei(p−k)t dt.
2π 0 2π 0
Z 2π 2π
1 ei(p−k)t
1
Si p 6= k, ei(p−k)t dt = = 0.
2π 0 2π i(p − k) t=0
Z 2π Z 2π
1 1
Si p = k, ei(p−k)t dt = dt = 1.
2π 0 2π 0
(ek )k∈Z est donc une famille orthonormale.
Xn
(ii) Soit n ∈ N. Soit f ∈ D. Notons g = hek , f iek et h = f − g. g ∈ Pn . Montrons que h ∈ Pn⊥ . Soit
k=−n
i ∈ J−n ; nK.
n
X
hei , hi = hei , f − gi = hei , f i − hek , f ihei , ek i.
k=−n
Si k 6= i, hei , ek i = 0 donc hei , hi = hei , f i − hei , f ihei , ei i = 0. Pour tout i ∈ J−n ; nK, on a donc hei , hi = 0
donc h ∈ Pn⊥ . Par suite, D = Pn +Pn⊥ . Or Pn ∩Pn⊥ = {0} donc la somme est directe, c’est-à-dire D = Pn ⊕Pn⊥ .
Il en résulte que g = pn (f ), pn étant la projection orthogonale sur Pn donc
n
X n
X
pn (f ) = g = hek , f iek = ck (f )ek .
k=−n k=−n
On en déduit
kf − gk22 > kf − pn (f )k22
puis
kf − gk2 > kf − pn (f )k2
donc inf kf − gk2 > kf − pn (f )k2 . Comme pn (f ) ∈ Pn , il vient kf − pn (f )k2 = inf kf − gk2 .
g∈Pn f ∈Pn
(iv) Soit n ∈ N. D’après ce qui précède, kf − pn (f )k2 = inf kf − gk2 . (f − pn (f )) ⊥ pn (f ) donc d’après le
g∈Pn
théorème de Pythagore, on a :
kf − pn (f )k22 + kpn (f )k22 = kf k22 .
On en déduit :
0 6 inf kf − gk22 = kf − pn (f )k22 = kf k22 − kpn (f )k22
g∈Pn
2 Convergences
Définition 2.1
(i) On appelle noyau de Dirichlet la suite (Dn )n∈N définie par :
n
X
∀n ∈ N, ∀x ∈ R, Dn (x) = ei kx .
k=−n
Proposition 2.2
(i) Pour tout n ∈ N, Dn et Kn sont paires ;
(ii)
Z 2π Z 2π
1 1
∀n ∈ N, Dn (x)dx = 1 et ∀n ∈ N∗ , Kn (x)dx = 1;
2π 0 2π 0
(iii)
sin (2n + 1) x2
∀n ∈ N, ∀x ∈ R \ 2πZ, Dn (x) = ;
sin x2
(iv)
sin2 n x2
∗
∀n ∈ N , ∀x ∈ R \ 2πZ, Kn (x) = .
n sin2 x
2
Preuve.
(i) Si n = 0, D0 est clairement paire car pour tout x ∈ R, D0 (x) = 1. Si n ∈ N∗ , on a pour tout x ∈ R,
Xn
Dn (x) = 1 + (ei kx + e− i kx ). Pour tout k ∈ N∗ , x 7→ ei kx + e− i kx est paire donc Dn est paire (somme
k=1
d’applications paires). Pour n ∈ N∗ , Kn est une combinaison linéaire d’applications paires donc Kn est paire
également.
(ii) Soit n ∈ N. Si n = 0,
Z 2π Z 2π
1 1
D0 (x)dx = dx = 1.
2π 0 2π 0
Si n 6= 0, !
Z 2π Z 2π n n Z 2π
1 1 X
i kx
X 1
Dn (x)dx = e dx = ei kx dx.
2π 0 2π 0 2π 0
k=−n k=−n
Z 2π
1
Or pour tout k ∈ J0 ; n − 1K, Dk (x)dx = 1 donc
2π 0
n−1 Z 2π
1X 1 1
Dk (x)dx = × n = 1.
n 2π 0 n
k=0
Z 2π
1
On a donc Kn (x)dx = 1.
2π 0
(iii) Soit n ∈ N. Soit x ∈ R \ 2πZ.
k=−n k=−n
1 − ei x ei 2 e− i 2 − ei 2
2n+1 2n+1
−2 i sin 2n+1 sin 2n+1
e− i x 2 − ei x 2
2 x 2 x
= x x = = .
e− i 2 − ei 2 −2 i sin x2 sin x2
On a : !
n−1 n−1
X x X x
sin (2k + 1) = Im ei(2k+1) 2 .
2
k=0 k=0
n−1 n−1 nx nx nx nx
X
i(2k+1) x i x
X
ix k i x 1 − ei nx i
x e 2 e− i 2 − ei 2 nx sin
e 2 =e 2 (e ) = e 2 · = ei 2 · i x · − i x x = ei 2 · x
2
.
k=0 k=0
1−e i x e 2 e 2 − ei 2 sin 2
On a donc
n−1
x sin2 nx
X
2
sin (2k + 1) = x
2 sin 2
k=0
d’où
sin2 nx
2
Kn (x) = .
n sin2 x2
b b
ei λt ei λb − ei λa
Z
2
f (t) ei λt dt = = 6 −−−−−→ 0.
a iλ a iλ |λ| λ→+∞
Par suite, le lemme est vrai pour toute fonction constante sur [a ; b].
Si f est en escalier sur [a ; b], le lemme reste vrai (il suffit d’appliquer la relation de Chasles pour conclure,
en utilisant ce qui précède).
Soit f : [a ; b] → C une application continue par morceaux. Il existe alors une suite (fn )n∈N d’applications
en escalier sur [a ; b] convergeant uniformément vers f . Soit ε > 0. Il existe une application en esaclier
e : [a ; b] → C telle que kf − ek∞ 6 ε. Soit λ ∈ R+ .
Z b Z b Z b
f (t) ei λt dt 6 (f (t) − e(t)) ei λt dt + e(t) ei λt dt .
a a a
Z b
D’après ce qui précède, e(t) ei λt dt −−−−−→ 0 donc il existe λ0 ∈ R+ tel que
a λ→+∞
Z b
+
∀λ ∈ R λ > λ0 ⇒ e(t) ei λt dt 6 ε.
a
On en déduit : Z b
∀λ ∈ R, λ > λ0 , f (t) ei λt dt 6 (1 + b − a)ε.
a
Z b
On a donc f (t) ei λt dt −−−−−→ 0.
a λ→+∞
+∞
a0 (f ) X 1
∀x ∈ R, + (an (f ) cos(nx) + bn (f ) sin(nx)) = f (x) = (f (x+ ) + f (x− ))
2 n=1
2
Preuve. Soit f ∈ D une application de classe C 1 par morceaux sur R. Soit x ∈ R. Soit n ∈ N.
n n Z 2π n Z 2π
X X 1 1 X
pn (f )(x) = ck (f ) ei kx = f (t) e− i kt dt ei kx = f (t) ei k(x−t) dt.
2π 0 2π 0
k=−n k=−n k=−n
On en déduit
2π
f (x − u) + f (x + u)
Z
1
pn (f )(x) = Dn (u)du.
2π 0 2
Z 2π
1 f (x − u) + f (x + u) f (x+ ) + f (x− )
pn (f )(x) − f (x) = Dn (u)du − .
2π 0 2 2
Z 2π
1
Sachant que Dn (u)du = 1, on peut écrire :
2π 0
Z 2π Z 2π
1 f (x − u) + f (x + u) 1 f (x+ ) + f (x− )
pn (f )(x) − f (x) = Dn (u)du − Dn (u)du.
2π 0 2 2π 0 2
En utilisant la linéarité de l’intégrale et connaissant l’expression de Dn , il vient alors :
Z 2π
1 (f (x + u) − f (x+ )) + (f (x − u) − f (x− )) u
pn (f )(x) − f (x) = sin (2n + 1) du.
2 sin u2
2π 0 2
(f (x + u) − f (x+ )) + (f (x − u) − f (x− ))
Notons gx l’application définie sur ]0 ; 2π[ par gx (u) = . Pour tout
2 sin u2
u ∈]0 ; 2π[, on a
u
f (x + u) − f (x+ ) f (x − u) − f (x− )
2
gx (u) = + × u
.
u u sin 2
f étant de classe C 1 par morceaux sur R, on a
f (x + u) − f (x+ ) 0 + f (x − u) − f (x− )
−−−−→ f (x ) et −−−−→ −f 0 (x− ).
u u→0+ u u→0+
u
Comme 2 −−−−→ 1, on en déduit gx (u) −−−−→ f 0 (x+ ) − f 0 (x− ). On fait le même raisonnement lorsque
sin u2 u→0+ u→0+
− −
u → 2π (ou vers 0 , gx étant 2π-périodique). gx est alors une fonction continue par morceaux sur [0 ; 2π].
On en déduit, d’après le lemme de Lebesgue :
Z 2π
1 2n+1
gx (u) ei 2 u du −−−−−→ 0
2π 0 n→+∞
+∞ Z 2π
X 1
∀f ∈ D, |c0 (f )|2 + (|cn (f )|2 + |c−n (f )|2 ) = |f (t)|2 dt
n=1
2π 0
+∞ Z 2π
a0 (f )2 1X 2 2 1
∀f ∈ D, + (an (f ) + bn (f ) ) = |f (t)|2 dt.
4 2 n=1 2π 0
Preuve. On note P l’ensemble des polynômes trigonométriques admettant 2π pour période, c’est-à-dire
P = Vect{en , n ∈ Z}. Montrons que P est dense dans D.
Soit f ∈ D. Soit ε > 0. Il existe g ∈ D, continue, telle que kf − gk22 6 ε. En effet, si x0 est un point de
discontinuité de f , on peut choisir α > 0 tel que g soit affine sur [x0 − α ; xo + α], g(x0 − α) = f (x0 − α),
ε
g(x0 + α) = f (x0 + α) et kf − gk22 6 , g coı̈ncidant avec f en dehors de [x0 − α ; x0 + α]. D’après le second
2
théorème de Weierstrass, il existe une suite de polynômes trigonométriques convergeant uniformément
ε
vers g sur R. Par suite, il existe h ∈ P tel que kh − gk2∞ 6 . On a alors
2
Z 2π Z 2π
1 1 ε
kh − gk22 = |h(t) − g(t)|2 dt 6 kh − gk2∞ dt = kh − gk2∞ 6 .
2π 0 2π 0 2
On en déduit
ε ε
kh − gk22 6 kf − gk22 + kg − hk22 6
+ = ε.
2 2
Ainsi, on a montré que pour tout ε > 0, il existe h ∈ P tel que kf − hk22 6 ε. P est donc dense dans D.
Il reste à prouver que (pn (f ))n>0 converge vers f dans D. Soit ε > 0. D’après ce qui précède, il existe h ∈ P
[
tel que kf − hk2 6 ε. P = Pn . Il existe n0 ∈ N tel que h ∈ Pn0 . Soit n ∈ N tel que n > n0 . pn (f ) est la
n∈N
projection orthogonale de f sur Pn donc pour tout g ∈ Pn , hg, f − pn (f )i = 0. h ∈ Pn donc h − pn (f ) ∈ Pn
et donc hh − pn (f ), f − pn (f )i = 0. On a alors, d’après le théorème de Pythagore :
Théorème 2.6
Soit f ∈ D, continue et de classe C 1 par morceaux sur R. Alors la série de Fourier de f converge
normalement sur R et a pour somme f .
Preuve. Soit f : R → C, 2π-périodique, continue et de classe C 1 par morceaux sur R. f étant 2π-périodique,
f 0 l’est aussi. f étant de classe C 1 par morceaux sur R, f 0 est continue par morceaux sur R. On peut ainsi
définir les coefficients de Fourier de f 0 .
e− i nt
Soit n ∈ N∗ . t 7→ f (t) et t 7→ étant de classe C 1 par morceaux, on peut intégrer par parties. Sachant
−in
que f et t 7→ e− i nt sont 2π-périodiques, on a :
Z 2π 2π Z 2π
f (t) e− i nt
1 − i nt 1 1 1
cn (f ) = f (t) e dt = − + f 0 (t) e− i nt dt = cn (f 0 ).
2π 0 2π in 0 i n2π 0 i n
X
On s’intéresse à la convergence de la série c0 (f ) + (cn (f ) ei nx +c−n (f ) e− i nx ). Pour n ∈ N∗ , notons
n∈N∗
un : x 7→ cn (f ) ei nx +c−n (f ) e− i nx . Pour tout n ∈ N∗ , on a kun k∞ 6 |cn (f )| + |c−n (f )|.
1
Pour tout α, β ∈ R+ , on a 0 6 (α − β)2 = α2 − 2αβ + β 2 donc αβ 6 (α2 + β 2 ). On en déduit
2
∗ 1 0 1 1 0 2
∀n ∈ N , |cn (f )| = |cn (f )| 6 + |cn (f )|
n 2 n2
puis
1 2
∀n ∈ N∗ , kun k∞ 6 + |c n (f 0 2
)| + |c−n (f 0 2
)| .
2 n2
X X 1
f 0 ∈ D et d’après le théorème de Parseval, (|cn (f 0 )|2 + |c−n (f 0 )|2 ) converge.
étant une série de
n2
n>1 n>1
X1 2 X
0 2 0 2
Riemann convergente, il en résulte que 2
+ |cn (f )| + |c−n (f )| converge. Par suite, kun k∞
2 n
n>1 n>1
X +∞
X X
converge, ce qui signifie que un converge normalement sur R.Notons g = un . un converge norma-
n>1 n=1 n>1
lement donc uniformément sur R. Toutes les application un étant continues sur R, g est également continue
sur R. Les un étant 2π-périodiques, il en est de même pour g. La convergence uniforme entraı̂ne la conver-
gence quadratique sur un segment donc (pn (f ))n∈N converge en moyenne quadratique vers g. Or, d’après le
théorème de Parseval, (pn (f ))n∈N converge en moyenne quadratique vers f . Par unicité de la limite, g = f .
3 Exemples
3.1 Calcul de sommes
Exemple 3.1
+∞ +∞ +∞ +∞
X 1 π2 X 1 π2 X 1 π4 X 1 π4
= ; = ; = ; =
n=1
n2 6 n=0
(2n + 1)2 8 n=1
n4 90 n=0
(2n + 1)4 96
Preuve. Soit f : R → C, 2π-périodique, paire, telle que pour tout t ∈ [0 ; π], f (t) = t. f étant paire, on a,
pour tout n ∈ N, bn (f ) = 0.
Z π Z π
2 2 1 2π
a0 (f ) = f (t)dt = tdt = [t ]0 = π.
π 0 π 0 π
sin(nt)
Soit n ∈ N∗ . t 7→ t et t 7→ sont de classe C 1 sur [0 ; π]. On peut donc appliquer le théorème d’intégration
n
par parties pour calculer an (f ) :
2 π
Z Z π
2 π 2 2 2
an (f ) = t cos(nt)dt = [t sin(nt)]0 − sin(nt)dt = 2 [cos(nt)]π0 = 2 ((−1)n − 1).
π 0 nπ nπ 0 n π n π
On en déduit :
4
(∀n ∈ N∗ , an (f ) = 0) et ∀n ∈ N, a2n+1 (f ) = −
.
π(2n + 1)2
f étant de classe C 1 par morceaux sur R, la série de Fourier de f converge simplement sur R (théorème de
Dirichlet) et on a :
+∞
π 4X 1
∀x ∈ R, f (x) = − cos((2n + 1)x).
2 π n=0 (2n + 1)2
Pour x = 0, on obtient
+∞
π 4X 1
0= −
2 π n=0 (2n + 1)2
d’où
+∞
X 1 π2
2
= .
n=0
(2n + 1) 8
X 1
On peut séparer les termes pairs des termes impairs dans la série , toutes les séries étant convergentes :
n2
n>1
+∞ +∞ +∞ +∞
X 1 X 1 1 X 1X 1 π2
2
= 2
+ 2
= 2
+ .
n=1
n n=1
(2n) n=0
(2n + 1) 4 n=1 n 8
On en déduit
+∞
3X 1 π2
=
4 n=1 n2 8
puis
+∞
X 1 π2
= .
n=1
n2 6
f ∈ D donc, d’après le théorème de Parseval :
+∞ Z 2π
a0 (f ) 1 X 1
+ (an (f )2 + bn (f )2 ) = |f (t)|2 dt.
4 2 n=1 2π 0
2π π
2π 3
Z Z
2 2 3π
|f (t)| dt = 2 t2 dt = [t ]0 = .
0 0 3 3
On a alors
+∞
π2 8 X 1 2π 3 1 π2
+ 2 4
= × =
4 π n=0 (2n + 1) 3 2π 3
d’où
+∞
π2 π2 π2 π4
X 1
4
= − = .
n=0
(2n + 1) 8 3 4 96
En séparant à nouveau les termes pairs des termes impairs, on a :
+∞ +∞ +∞ +∞
X 1 X 1 X 1 1 X 1 π4
= + = + .
n=1
n4 n=1
(2n)4 n=0 (2n + 1)4 16 n=1 n4 96
On en déduit
+∞
15 X 1 π4
=
16 n=1 n4 96
puis
+∞
X 1 π4
= .
n=1
n4 90
Preuve. Z 2π
1
Soit f une application 2π-périodique, continue, de classe C par morceaux sur R telle que f (t)dt = 0.
0
0 0
Alors f et f appartiennent à D et on peut appliquer le théorème de Parseval à f et f :
Z 2π Z 2π +∞
1 0 1 0
X
2
|f (t)| dt − 2 2
|f (t)| dt = |c0 (f )| − |c0 (f )| + 2
(|cn (f 0 )|2 + |c−n (f 0 )|2 − |cn (f )|2 − |c−n (f )|2 ).
2π 0 2π 0 n=1
(|cn (f 0 )|2 + |c−n (f 0 )|2 − |cn (f )|2 − |c−n (f )|2 ) = (n2 − 1)(|cn (f )|2 + |c−n (f )|2 ).
Z 2π Z 2π
1 1 1
c0 (f ) = f (t)dt = 0 par hypothèse et f 0 (t)dt = (f (2π) − f (0)) = 0. On a alors :
2π 0 2π 0 2π
Z 2π Z 2π +∞
1 1 X
|f 0 (t)|2 dt − |f (t)|2 dt = (n2 − 1)(|cn (f )|2 + |c−n (f )|2 ) > 0
2π 0 2π 0 n=1
d’où Z 2π Z 2π
2
|f (t)| dt 6 |f 0 (t)|2 dt.
0 0
+∞
X
On a égalité si et seulement si (n2 − 1)(|cn (f )|2 + |c−n (f )|2 ) = 0. C’est une série à termes positifs et pour
n=1
tout n > 2, n2 − 1 6= 0 donc on a :
∀n ∈ N, n > 2, cn (f ) = 0 et c−n (f ) = 0.
On en déduit :
X
∀x ∈ R, f (x) = cn (f ) ei nx = c1 (f ) ei x +c−1 (f ) e− i x
n∈Z
rappelle que l’aire du plan délimité par Γ est donnée par A = x(s)y 0 (s)ds. Alors 4πA 6 L2 et on a
0
égalité si et seulement si Γ est un cercle.
Preuve. On peut traiter uniquement le cas où L = 2π. Si L 6= 2π, on transforme la courbe par une homothétie
2π
de rapport . Γ étant un arc paramétré de classe C 1 régulier et simple, alors tout paramétrage de Γ par une
L
abscisse curviligne est normal donc
La courbe Γ est fermée donc x(2π) = x(0). On peut donc prolonger x en une fontion 2π-périodique sur
R, continue et de classe C 1 par morceaux (car la courbe est de classe C 1 ). On applique alors l’inégalité de
Wirtinger : Z 2π Z 2π
x(s)2 ds 6 x0 (s)2 ds.
0 0
Z 2π
Par suite, (x0 (s)2 − x(s)2 )ds > 0 et on a :
0
Z 2π
L2 − 4πA > 2π (y 0 (s) − x(s))2 ds > 0
0
d’où 4πA 6 L2 .
Pour avoir l’égalité, on doit déjà avoir l’égalité dans l’inégalité de Wirtinger. Il existe donc α, β ∈ C tels
que pour tout s ∈ [0 ; L], x(s) = α ei s +β e− i s . x étant à valeurs réelles, il existe r ∈ R, ϕ ∈ R tels que pour
tout s ∈ R, x(s) = r cos(s + ϕ). On doit avoir (y 0 − x)2 = 0 donc y 0 = x. Il existe donc λ ∈ R tel que pour
tout s ∈ R, y(s) = r sin(s + ϕ) + λ. Γ est alors un cercle centré sur l’axe des ordonnées, de rayon |r|. L = 2π
donc |r| = 1. Γ est donc un cercle de rayon 1.
Réciproquement, si Γ est un cercle de rayon 1, on a L = 2π et A = π donc 4πA = 4π 2 et L2 = (2π)2 = 4π 2 .
On a bien l’égalité.
Ainsi, si une partie du plan est limitée par une courbe régulière de classe C 1 et de longueur L, alors son aire
L2
est majorée par et cette aire est maximale uniquement pour le cercle.
4π
Remarque 3.4
Z L
1 L
Z Z L
Si x(s)ds 6= 0, on pose xm = x(s)ds (valeur moyenne de x). On a alors (x(s) − xm )ds = 0
0 L 0 0
et x(s) − xm est l’abscisse de M (s) dans le repère d’origine (xm ; 0), translation du repère initial. On se
ramène ainsi au cas de l’énoncé de la proposition.