Synthèse Des Correcteurs PID
Synthèse Des Correcteurs PID
Synthèse Des Correcteurs PID
1 Introduction
L’objectif de la commande des système linéaire ou non linéaire est de modifier ses
performances pour qu’il suivre une consigne et satisfaire un cahier des charges
bien déterminé préalablement. Il est donc nécessaire d’ajouter dans la boucle
d’asservissement un élément de commande que l’on appelle contrôleur, régulateur ou
encore correcteur qui sont basés principalement sur la notion de la contre-réaction
(Feedback ). Le contrôleur calcule la valeur d’erreur correspondant à la différence
entre la sortie du système et sa consigne. Il essaie ensuite de minimiser l’erreur en
augmentant ou en diminuant la commande afin que la sortie se déplace plus près du
point de consigne.
Pour mieux comprendre cette notion, on considère le schéma (2.1) qui montre un
exemple de la commande d’un four implémentée sur un automate programmable. La
température du four est contrôlée en ajustant sur la vanne à gaz. L’opérateur définit
la température souhaitée comme point de consigne. Le capteur de température
fournit une mesure et l’envoyée au contrôleur. La contre-réaction est comparée au
point de consigne et une valeur d’erreur est calculée. Ensuite, le contrôleur détermine
la position de vanne appropriée pour corriger l’erreur.
L’exemple 2.1 peut être également représenté par le schéma fonctionnel (2.2).
17
Figure 2.2: Schéma fonctionnel d’un asservissement
La précision, matérialisée par l’erreur qui est définie par l’écart permanent
qui existe entre la sortie mesurée et la consigne. Généralement, on utilise
l’expression d’erreur de positon εp 2.1 (erreur pour une entrée échelon) pour
matérialiser la précision;
C(p) = p (2.6)
qui a pour mission d’ajouter un zéro nul à la fonction de transfert en boucle ouverte.
Intuitivement, on peut imaginer que son action est l’inverse de celle de l’intégrateur.
Donc, l'action dérivée améliore la stabilité, le temps de réponse et le dépassement, et n'a
pas d'effet en régime permanent.
8.5 Action proportionnelle intégrale. Correcteur à retard de phase
a) Définition
Le correcteur à retard de phase est un correcteur qui, comme son nom ne l’indique pas, permet d’augmenter
le gain uniquement aux basses fréquences. Il sera donc utilisé pour améliorer la précision d’un système
asservi.
Sa fonction de transfert est :
a (1 + Tp)
C( p) = avec a > 1
1 + aTp
Pour mieux comprendre l’action de ce correcteur, traçons son diagramme de Bode. Il y a deux pulsations
de coupure : 1/T et 1/aT,
Lorsque v → 0, on a : C(v) → a
Cet équivalent de pente nulle est valable de 0 jusqu’à la première pulsation de coupure qui a pour expres-
sion : 1/aT. La pente du diagramme de Bode asymptotique se décrémente alors d’une unité et ce nouvel
équivalent est valable jusqu’à la seconde pulsation de coupure (1/T) à partir de laquelle nous retrouvons
une pente nulle (figure 8.5).
L’examen du diagramme de Bode nous permet de prévoir l’action de ce correcteur. Lorsque celui-ci sera
placé en cascade avec le système à corriger, dans la chaîne directe, les deux diagrammes de Bode s’addi-
tionneront. Le gain statique est donc bien augmenté de 20 log a, ce qui améliore la précision. En réglant le
paramètre T sur une valeur suffisamment faible, cette correction n’a d’influence qu’aux basses fréquences ;
le gain aux hautes fréquences n’est pratiquement pas affecté. Le déphasage négatif supplémentaire intro-
duit par le correcteur se situe également aux basses fréquences. Il n’a donc pas d’influence sur la marge
de stabilité, étant donné que les pulsations de coupure à 0 dB sont, en général, situées dans des plages de
fréquences plus élevées.
En tout état de cause, pour régler le correcteur à retard de phase, on choisira la valeur de a qui permet
d’obtenir le gain statique résultant voulu et on choisira ensuite T se sorte que 1/T vc0 .
8 • Correction des systèmes linéaires asservis
b) Exemple
Considérons un système de fonction de transfert G( p) placé dans une boucle à retour unitaire, avec :
K
G( p) =
p 3
1+
10
Le paramètre K, gain statique du système en boucle ouverte est positif et réglable. On souhaite que ce
système présente en boucle fermée une erreur de position ´p = 5 %, tout en ayant une marge de phase
Dw = 45◦ .
On commence par régler K pour satisfaire à la condition sur la marge de phase :
K
Comme : G( jv) = 3
jv
1+
10
vc0 p
on a : Dw = p − 3 arctan =
10 4
Calculons à présent l’erreur de position obtenue en boucle fermée dans ces conditions :
⎡ ⎤
⎢ K ⎥
´p = lim [1 − H( p)] = lim ⎣1 − ⎦
p→0 p→0 p 3
K+ 1+
10
1
soit : ´p = = 0,26 = 26 %
1+K
La précision constatée ne satisfait pas au cahier des charges. Pour obtenir une erreur de position de 5 %, il
est nécessaire de disposer d’un gain statique K tel que :
1
´p = = 0,05 ⇒ K = 19 ⇒ 20 log K = 25,6 dB
1 + K
Introduisons un correcteur à retard de phase dans la chaîne directe (figure 8.7).
Figure 8.7 Introduction d’un correcteur à retard de phase dans la chaîne directe.
a (1 + Tp)
On a : C( p) = avec a > 1
1 + aTp
19
a= = 6,8 ⇒ 20 log a = 16,7 dB
2,8
Il suffit, pour finir, de choisir T de manière à ce que 1/T soit très inférieur à la pulsation de coupure à 0 dB.
Nous pouvons prendre, par exemple, T = 10 s.
6,8 (1 + 10p)
On a finalement : C( p) =
1 + 68p
La figure 8.8 présente les diagrammes de Bode comparés du système initial et du système corrigé. Rappe-
lons que les diagrammes de Bode de G( p) et de C( p) s’additionnent pour former celui du système corrigé
Gc ( p).
Figure 8.8 Diagramme de Bode corrigé aux basses fréquences.
a) Définition
Le correcteur à avance de phase est un correcteur qui, comme son nom l’indique, permet d’augmenter la
marge de phase d’un système. Il s’agit de compenser un trop faible déphasage autour de la pulsation de
coupure à 0 dB.
1 + aTp
On prend : C( p) = avec a > 1
1 + Tp
Pour mieux comprendre l’action de ce correcteur, traçons son diagramme de Bode. Il y a deux pulsations
de coupure : 1/T et 1/aT, avec :
1/aT < 1/T
√
1 + a2 T 2 v2
On a : C(v) = √
1 + T 2 v2
Lorsque v → 0, on a : C(v) → 1
Cet équivalent de pente nulle est valable de 0 jusqu’à la première pulsation de coupure qui a pour expres-
sion : 1/aT. La pente du diagramme de Bode asymptotique s’incrémente alors d’une unité et ce nouvel
équivalent est valable jusqu’à la seconde pulsation de coupure (1/T) à partir de laquelle nous retrouvons
une pente nulle (figure 8.9).
Le principe de l’action corrective consiste à faire coïncider vmax avec la pulsation de coupure à 0 dB
vc0 du système à corriger et à régler wmax , que l’on appelle la remontée de phase, de manière à obtenir la
marge de phase voulue.
b) Exemple
Considérons un système de fonction de transfert G( p) placé dans une boucle à retour unitaire, avec :
100
G( p) =
(p + 1)2
On souhaite corriger ce système de manière à ce que sa marge de phase soit égale à 45◦ . Calculons sa marge
de phase avant correction.
100
On a : G(v) = =1
1 + v2c0
√
d’où : vc0 = 99 = 9,95 rad/s
ou encore : 20 log a = 11 dB
1 1
puis : √ = vc0 ⇒ T= √ = 0,053 s
T a 9,95 3,54
1 1
soit : = 18,9 rad/s et = 5,3 rad/s
T aT
1 + 0,19p
Finalement : C( p) =
1 + 0,053p
La figure 8.10 présente les diagrammes de Bode comparés du système initial et du système corrigé.
Rappelons que les diagrammes de Bode de G( p) et de C( p) s’additionnent pour former celui du système
corrigé Gc ( p). Dans la cas du correcteur à avance de phase, l’action corrective est parfaitement visible sur
le diagramme de phase.
Remarque : Le correcteur à avance de phase a une influence sur le diagramme de gain du système.
Cette influence est visible sur la figure 8.10 autour de la pulsation de coupure à 0 dB : la pulsation de
coupure à 0 dB du système corrigé est légèrement plus grande que celle du système non corrigé. Par
conséquent, la remontée de phase maximale que l’on a calculée ne se produit plus véritablement à vc0 .
On a alors le choix de négliger cette augmentation ou encore de l’anticiper en majorant la remontée de
phase calculée de quelques degrés, par exemple 5◦ .
par une valeur minimale de la marge de phase. Entre cette valeur et celle dictée précédemment, on prend
bien sûr la plus élevée.
Une des méthodes les plus intéressantes pour régler le système de sorte qu’il satisfasse au cahier des
charges est la suivante :
On commence par corriger la précision et la rapidité, soit en réglant le gain statique, soit en ajoutant un
correcteur proportionnel. Si la précision parfaite est exigée, on introduit un intégrateur et on règle ensuite
la rapidité.
Le réglage de la précision et de la rapidité a pour conséquence une détérioration de la marge de phase.
On estime alors la valeur de la marge de phase et on introduit un correcteur à avance de phase qui remonte
Dw à la valeur voulue.
Z
dε(t) 1
u(t) = Kp ε(t) + Td + ε(t)dt
dt Ti
La fonction de transfert de correcteur PID peut être déduite comme suit:
U (p) 1
C(p) = = K p + Td p + (2.27)
ε(p) Ti p
U (p) 1
C(p) = = Kp (1 + Td p) + (1 + ) (2.28)
ε(p) Ti p
U (p) 1
C(p) = = Kp (1 + Td p + ) (2.29)
ε(p) Ti p
Figure 2.13: Structure mixte de correcteur PID
7 Méthodes de synthèse
Le problème de la détermination des correcteurs est connu sous le nom de synthèse des
correcteurs. Il existe de nombreuses méthodes de synthèse et une classification rigoureuse n'est
pas une tâche facile. On peut les classer en trois catégories :
Il est important de noter que la meilleure méthode de synthèse du régulateur PID est celle qui
donne les meilleures performances pour le système spécifique à réguler. Le choix de la méthode
de synthèse du régulateur dépend de plusieurs facteurs :
• La complexité du système: Les méthodes empiriques sont plus simples à utiliser mais
peuvent ne pas être optimales pour les systèmes complexes.
• Les exigences de performance: Les méthodes graphiques et basées sur la connaissance
du modèle peuvent offrir de meilleures performances que les méthodes empiriques.
• Les compétences de l'utilisateur: Les méthodes graphiques et basées sur la
connaissance du modèle peuvent être plus difficiles à utiliser que les méthodes
empiriques.
7.1 Méthodes empiriques
En 1942, Ziegler et Nichols ont proposé deux approches heuristiques basées sur
leur expérience et quelques simulations pour ajuster rapidement les paramètres des
correcteurs P , P I et P ID. La première méthode nécessite l’enregistrement de la
réponse indicielle en boucle ouverte, alors que la deuxième demande d’amener le
système bouclé à sa limite de stabilité.
1.2
0.8
s(t)
0.6
0.4 r
0.2
T
0
0 10 20 30 40 50 60
Temps (s)
Finalement:
1
C(p) = 1.4603(1 + + 1.6486p) (2.33)
6.5944p
Le code Matlab [Script 6] peut être utilisé pour trouvé les résultats ci-dessus.
28 Réalisé par Dr. OUNNAS D.
1
0.8
0.6
s(t)
r=3.2972 T=4.0125
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
temps (s)
1 clc;
2 close all;
3 clear all;
4 K=1
5 Gs1 = tf([K],conv([1 2 1],[1 1]),'InputDelay',3)
6 [y,t] = step(Gs1);
7 h = mean(diff(t));
8 dy = gradient(y, h); %
9 [¬,idx] = max(dy); %
10 b = [t([idx-1,idx+1]) ones(2,1)] \ y([idx-1,idx+1]); %
11 tv = [-b(2)/b(1); (1-b(2))/b(1)]; %
12 f = [tv ones(2,1)] * b;
13 % Calculate Tangent Line
14 figure
15 plot(t, y)
16 hold on
17 plot(tv, f, '--g') %
18 plot(t(idx), y(idx), 'or')
19 plot(t,K*ones( length(t) ),'--')
20 % Maximum Vertical
21 hold off
22 grid
Reponse indicielle
Tcr
Amplitude
Temps (s)
1 11
6 6 + 3K
66−(6+3K)
6
0
6 + 3K 0
Pour que le système soit stable, il faut que 66 − (6 + 3K) > 0 ⇒ K < 20. Le gain
critique est donc Kcr = 20. La réponse indicielle de système montre que le période
Tu = 1.9s.
On peut trouver le période critique par une autre méthode, on utilisant la
fréquence d’oscillation ωc du système avec le gain critique. On utilise deuxième
30 Réalisé par Dr. OUNNAS D.
2
Tu=1.9s
1.5
Amplitude
1
0.5
0
0 2 4 6 8 10
Temps (seconds)
On substitue p = jωc √
6(jωc )2 + 66 = 0 ⇒ ωc = 11 (2.36)
et la période est :
2π 2π
= √ = 1.89s
Tu = (2.37)
ωc 11
Donc, les paramétrés du PID sont :
- Calcul de correcteur qui assure au système marge de phase égale à 45o et erreur
de position égale à 2%.
Pour assurer les deux conditions de cahier des charge, il faut choisir un correcteur
à retard de phase. La nouvelle FTBO plus correcteur est donnée par:
(1 + T p) 42.2a
Goc (p) =
1 + aT p p2 + 5p + 6
On calcule l’erreur de position en boucle fermée, comme suit :
42.2a
εp = lim(1 − F T BF (p)) = 1 −
p→0 42.2a + 1
Pour obtenir une erreur de position de 2%, il est nécessaire de mettre
42.2a
εp = 1 − = 0.02 ⇒ a = 1.16;
42.2a + 1
Pour finir, il suffit de choisir T de manière à ce que 1/T soit très inférieur à la
pulsation de coupure à 0dB. On peut prendre, par exemple, T = 10s.
On a finalement :
(1 + 10p)
G(p) = 1.16
1 + 11.6p
Solution d’exercice 2. La la fonction de transfert en boucle ouverte:
1000K
G(p) =
p(p + 10)2
Pour assurer les deux conditions de cahier des charge, il faut choisir un correcteur
à retard de phase. La nouvelle FTBO plus correcteur est donnée par:
(1 + T p) 1000K
Goc (p) = a
(1 + aT p) p(p2 + 10)
(1 − F T BF (p) 1
εv = lim )=
p→0 p 10Ka
On a:
Mϕ◦
ξ= ⇒ Mϕ◦ = 100ξ = 100 ∗ 0.1605 = 16o
100
Pour augmenter la valeur de la marge de phase, on doit utiliser un correcteur à
avance de phase.
1 + aT p
C(p) =
1 + Tp
- Détermination de la marge de phase que doit avoir le système en boucle fermée
et la pulsation de coupure à 0dB correspondante.
on a le temps de réponse en boucle fermée (BF) égale à 0.6 s, on peut de déduire
la pulsation de coupure à 0dB comme suit:
3 3
tm = ⇒ ωc0 = = 5rad/s
ωc0 tm
On a aussi le dépassement e boucle fermée égale 5%.
s
− √ ξπ 2 ln(0.05)2
D% = 100e 1−ξ = 5 ⇒ ξ = = 0.7
(ln(0.05)2 + π 2 )