Dp-Mad-Lettre Novembre Decembre 2022
Dp-Mad-Lettre Novembre Decembre 2022
Dp-Mad-Lettre Novembre Decembre 2022
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Alcool, autres drogues et santé : connaissances scientifiques actuelles est un projet du Boston Medical Center, produit en coopération avec l’École de Médecine et de
Santé Publique de l’Université de Boston. Ce projet a été soutenu initialement par the National Institute on Alcohol Abuse an d Alcoholism (NIAAA) (la branche
alcool et alcoolisme de l’Institut National de la Santé aux États-Unis) et est maintenant soutenu par the National Institute on Drug Abuse (NIDA). Le contenu est
de la responsabilité des auteurs et ne reflète pas nécessairement la position officielle de NIDA ou de l’Institut National de la Santé aux États-Unis.
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Comité de rédaction
Rédacteurs en chef
Miriam S. Komaromy, MD La télémédecine a amélioré l'accès aux médicaments permettant de
Medical Director, Grayken Center for Addiction traiter les troubles liés à l’usage d’opioïdes durant la pandémie de
Boston Medical Center
Professor, General Internal Medicine COVID-19 (suite de la page 1)
Boston University School of Medicine
David A. Fiellin, MD Commentaires : les changements adoptés aux États-Unis dans la politique visant à déve-
Professor of Medicine and Public Health lopper les services de télémédecine en lien avec le traitement médicamenteux pour le
Yale University School of Medicine
TUO durant la pandémie de COVID-19 ont fortement contribué à élargir l'accès au
TAO. Vu que les taux de surdose d'opioïdes continuent d'augmenter, la télémédecine
Responsable de la publication
et d'autres innovations joueront un rôle indispensable pour garantir que toutes les
Casy Calver, PhD
Boston Medical Center personnes présentant un TUO aient rapidement et facilement accès à ces médicaments
qui sauvent des vies.
RSEI Directeur et rédacteur associé
Darius A. Rastegar, MD
Associate Professor of Medicine
Johns Hopkins School of Medicine
Melissa B. Weimer, DO, MCR
Charlotte Eidenbenz (traduction française)
Comité de rédaction
Nicolas Bertholet, MD, MSc
Associate Professor, Privat-Docent, Senior
Lecturer, Alcohol Treatment Center
Clinical Epidemiology Center Références : Jones CM, Shoff C, Hodges K, et al. Receipt of telehealth services, receipt
Lausanne University Hospital
and retention of medications for opioid use disorder, and medically treated overdose
Aaron D. Fox, MD among Medicare beneficiaries before and during the COVID-19 pandemic. JAMA Psychia-
Associate Professor of Medicine
Albert Einstein College of Medicine/Montefiore
try. 2022;79(10):981-992.
Medical Center
Poulsen MN, Santoro W, Scotti R, Henderson C, Ruddy M, Colistra A. Implementation
Marc R. Larochelle, MD, MPH
Assistant Professor of Medicine
of telemedicine delivery of medications for opioid use disorder in Pennsylvania treat-
Boston University School of Medicine ment programs during COVID-19. J Addict Med. 2022 [E-pub ahead of print]. doi:
Sharon Levy, MD 10.1097/ADM.0000000000001079.
Director, Adolescent Substance Abuse Program
Boston Children’s Hospital
Associate Professor of Pediatrics
Harvard Medical School
Joseph Merrill, MD
Professor of Medicine
University of Washington School of Medicine
Carrie Mintz, MD
Assistant Professor of Psychiatry L'administration de phénobarbital pour le sevrage alcoolique aigu
Washington University School of Medicine in St. Louis
aux urgences peut réduire le besoin d'admission à l'hôpital
Timothy S. Naimi, MD, MPH
Director, Canadian Institute for Substance Use Reseach
Professor, Department of Public Health and Social Policy,
University of Victoria, Canada Les benzodiazépines sont depuis longtemps la norme de soins pour les patients se pré-
Elizabeth A. Samuels, MD sentant aux urgences pour un traitement aigu du syndrome de sevrage alcoolique
Assistant Professor of Epidemiology (SSA). Étant donné que de nombreux services d'urgence n'ont pas un accès facile à
Assistant Professor of Emergency Medicine
Brown University
l'admission à l'hôpital ou au transfert de désintoxication des patients, il serait avanta-
geux d'assurer une prise en charge aiguë sûre et efficace de l’SSA permettant aux pa-
Alexander Y. Walley, MD, MSc tients de sortir le jour même de leur consultation. Cette étude a été menée dans un
Professor of Medicine
Boston University School of Medicine hôpital rural canadien ; elle a comparé l'administration aux urgences d'un régime de
phénobarbital en début de traitement à un régime de benzodiazépines déclenché par les
Melissa Weimer, DO
Associate Professor; Medical Director of the Addiction
symptômes pour le SSA. Les résultats étaient la durée du séjour aux urgences et la
Medicine Consult Service nécessité d'une admission à l'hôpital.
Program in Addiction Medicine, Yale Medicine
Rich Saitz Editorial Intern, 2022–2023 • Quatre-vingt-trois patients ont été traités au cours de 185 visites pour un SSA.
• Le régime de phénobarbital utilisé était relativement rapide et à forte dose
Corey McBrayer, DO, MPH
Addiction Medicine Fellow
(jusqu'à 20mg/kg pendant le traitement le même jour).
OhioHealth • La durée médiane du séjour aux urgences pour les deux régimes était de 4,4
heures.
Traduction française • Après ajustement des facteurs de confusion, les chances d'admission à l'hôpital
Service de médecine des addictions étaient inférieures à 71% avec le régime de phénobarbital.
Département de psychiatrie
Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV)
• Les auteurs ne signalent aucun événement indésirable "significatif" lié à la prise
Lausanne, Suisse de phénobarbital.
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L'administration de phénobarbital pour le sevrage alcoolique aigu aux urgences peut réduire le be-
soin d'admission à l'hôpital (suite de la page 2)
Commentaires : La durée de séjour de la plupart des patients Melissa B. Weimer, DO, MCR
qui se présentent pour une prise en charge aiguë du SSA Ana Bello Villaverde (traduction française)
peut varier de 3 à 7 jours. Dans cette étude, le phénobarbital
administré d'emblée pour le traitement du SSA semble être
une stratégie efficace pour prévenir l'escalade des symp-
tômes de sevrage et la nécessité d'une hospitalisation. En Référence : Pistore A, Penney S, Bryce R, Meyer C, Bou-
particulier, cette étude n'a pas comparé le phénobarbital chard B. A retrospective evaluation of phenobarbital versus
administré en début de traitement aux benzodiazépines ad- benzodiazepines for treatment of alcohol withdrawal in a
ministrées en début de traitement. Des études cliniques regional Canadian emergency department. Alcool.
rigoureuses sont nécessaires afin de comparer la sécurité et 2022 ;102:59-65.
l'efficacité du phénobarbital par rapport aux benzodiazépines
dans le traitement du SSA.
Facteurs communs de quatre programmes d’initiation de buprénorphine dans des services d’ur-
gence
Les services d’urgence sont un setting qui offre la possibilité • La collaboration avec les pharmacies est im-
d’initier un traitement pour les personnes présentant un portante et permet d’établir des guides de prescrip-
trouble lié à l’usage d'opioïdes (TUO). En particulier, le Col- tion et des processus permettant l’administration de
lège Américain de Médecine d'Urgence recommande la pres- buprénorphine dans les services d’urgence.
cription de buprénorphine aux patients avec TUO. Cet ar- • Connexion avec les partenaires externes. Le
ticle décrit l’implémentation de programmes d’initiation de la lien avec les spécialistes en ambulatoire est crucial
buprémorphine dans quatre services d’urgence aux États- et tous les programmes dépendent de connexions
Unis et identifie des facilitateurs communs. fortes avec les partenaires ambulatoires les plus
proches.
• Intégration des technologies de l’information • Les processus d’amélioration de la quali-
et des dossiers médicaux électroniques. Les té assurés par les champions locaux, avec des
technologies de l’information sont utiles pour aider comptes rendu sur les succès, permettent de soute-
au dépistage et à l’identification (y compris à l’aide de nir les changements de pratique.
méthode de Machine Learning), au déroulement de la
prise en charge et aux prescriptions. Des supports à Commentaires : ce manuscrit décrit que l’implémentation de
la décision clinique permettent de réduire les bar- programme de prescription de buprénorphine aux urgences
rières à la prescription. Les aides cliniques permet- est faisable. Les modèles d’implémentation s’appuient sur
tent de soutenir une pratique basée sur les preuves des champions locaux et doivent être adaptés aux caracté-
(en offrant des exemples de modèle de prescription ristiques et ressources locales afin d’identifier les patients et
de traitement, des ordonnances, des renseignements de leur offrir un traitement et des relais vers les consulta-
sur l’adresse des patients, des instructions, etc.) tions ambulatoires. Les facteurs communs aux quatre sites
• Un champion clinique ou un adopteur pré- sont en lien avec les technologies de l’information, la culture
coce et le soutien de la direction de l’hôpital au sein du service d’urgence, un soutien au niveau de l’hôpi-
et des urgences sont des éléments-clés pour déve- tal, ainsi qu’une connexion avec les services ambulatoires.
lopper une culture favorable au programme de pres-
cription de buprémorphine. Un médecin champion
clinique dans un service d’urgence peut disséminer Nicolas Bertholet, MD, MSc (version originale et traduction
de l’information auprès des équipes cliniques, offrir française)
des consultations et aider aux prescriptions. Cons-
truire une équipe médicale habilitée à prescrire est
essentiel et permet une autonomie du service d’ur- Référence : Whiteside LK, D'Onofrio G, Fiellin DA, et al.
gence pour l’initiation des traitements de buprénor- Models for implementing emergency department-initiated
phine. Soutenir une culture du traitement des TUO buprenorphine with referral for ongoing medication treat-
et disséminer des connaissances sur ces troubles ment at emergency department discharge in diverse aca-
peut avoir un impact sur les médecins assistants et demic centers. Ann Emerg Med. 2022;80(5):410–419.
créer des changements de pratiques (dans le con-
texte plus large du rôle de santé publique que peu-
vent jouer les services d’urgence).
Les localités de Géorgie avec les taux de surdose d'opioïdes les plus élevés ont un accès très limité
aux programmes de méthadone
Les taux de troubles liés à l’usage d'opioïdes (TUO) et de sur- • Dans les 5 localités ayant les taux de mortalité
dose atteignent des niveaux épidémiques aux États-Unis. En par surdose les plus élevés, 67 à 97% de la popu-
conséquence, il est urgent d'élargir l'accès aux traitements lation vivait à moins de 15 minutes en voiture
fondés sur des données probantes, y compris la méthadone. d'un centre de santé fédérale qualifié.
Cependant, l'accès à la méthadone pour le traitement des
TUO est limité aux programmes autorisés aux États-Unis, et
ceux-ci ne sont pas répartis uniformément. Les chercheurs ont Commentaires : Cette étude montre que l'accès aux traite-
utilisé des données sur la distribution des programmes de mé- ments vitaux est très limité dans certaines des localités
thadone et les décès par surdose d'opioïdes en 2019 dans l'État qui en ont le plus besoin. L'élargissement de l'accès à la
de Géorgie afin d’analyser l'accès aux programmes dans les 5 méthadone par le biais des centres de santé fédéraux
comptés présentant les taux de surdose les plus élevés et pour qualifiés et des pharmacies peut aider à combler cette
voir si les centres de santé fédéraux qualifiés pourraient aider à lacune.
combler l'écart. L'accès a été évalué en calculant le pourcen-
tage de la population de chaque région qui vivait à moins de 15 Darius A. Rastegar, MD
minutes en voiture d'un programme de méthadone ou de Ahmed Ben Bassouna (traduction française)
centres de santé fédéraux.
Aux États-Unis, peu d'essais randomisés sur le traitement de la consommation de substances tien-
nent compte des facteurs raciaux ou ethniques de manière adéquate
Les données d'observation démontrent que les populations • Vingt-quatre études ont rapporté des résultats en
noires et latino-américaines présentent de moins bons résul- fonction de la race ou de l'ethnicité. Neuf études
tats concernant le trouble lié à l’usage de substances (TUS) que ont mis en évidence un effet principal significatif de
les personnes blanches. Et pourtant, peu d'essais contrôlés la race ou de l'origine ethnique, notamment le fait
randomisés (ECR) ont examiné les différences de résultats que les participants noirs et latino-américains
concernant le TUS en fonction de la race ou de l'ethnicité ou avaient de moins bons résultats concernant leur
des déterminants sociaux sous-jacents de la santé. Les cher- taux de poursuite du traitement (ou rétention) et
cheurs et chercheuses ont effectué une revue systématique des leur abstinence dans le cadre du traitement du
essais contrôlés randomisés menés aux États-Unis (publiés de TCS en comparaison avec les personnes blanches
1995 à 2019) et qui examinaient les résultats obtenus concer- ayant participé à ces études.
nant le trouble lié à l’usage de substances autres que la nicotine • Sur les 15 études ayant évalué les déterminants
(à savoir l'initiation au traitement, l'engagement dans le traite- sociaux de la santé des participants à la baseline
ment et l’usage de substances) en fonction de la race ou de (tels que le statut socio-économique, le niveau de
l'ethnicité. Ces professionnels ont cherché à déterminer si formation) en fonction de la race ou de l'ethnicité,
l'efficacité de l'intervention en cas de TUS varie en fonction de 100% ont observé des différences significatives.
la race ou de l'ethnicité, ou en fonction du type d'intervention Cependant, seul un petit nombre de ces études
ou de la substance consommée au sein des populations noires ont tenu compte de ces différences dans les ana-
et latines. lyses primaires.
• Dans les études portant sur des participants noirs
• Sur les 5'204 essais contrôlés randomisés recensés, (n=12) ou latino-américains (n=12), l'interprétation
50 répondaient aux critères d'inclusion. des différences entre le type d'intervention et la
substance consommée a été limitée par le petit
nombre d'études.
(suite en page 5)
Aux États-Unis, peu d'essais randomisés sur le traitement de la consommation de substances tien-
nent compte des facteurs raciaux ou ethniques de manière adéquate (suite de la page 4)
Aux États-Unis, les jeunes adultes issus des communautés minoritaires sont plus susceptibles de con-
sommer du tabac aromatisé
Les produits du tabac aromatisés, notamment la menthe et "arômes rafraîchissants" (c'est-à-dire la menthe et surtout le
le menthol, présentent un risque d'initiation et de consom- menthol) soient considérés comme une catégorie distincte
mation chez les jeunes, ainsi que de troubles liés à la con- dont l'usage est principalement réservé aux adultes. De plus
sommation de nicotine. Cette étude a évalué les tendances en plus de preuves montrent que ces arômes sont couram-
raciales/ethniques de la consommation de tabac aromatisé ment utilisés par les jeunes, en particulier les jeunes de cou-
chez les jeunes adultes de l'enquête américaine sur le tabac leur. Exempter le menthol de l'interdiction des arômes con-
et la santé (N=8’114, âgés de 18 à 34 ans). tribue aux disparités en matière de santé.
La plupart des enfants atteints de l'ensemble des troubles liés au syndrome d’alcoolisation fœtale se
voient prescrire des médicaments psychotropes
Les troubles liés au syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) de SAF étaient les stimulants (56%), les antidépres-
se caractérisent par des problèmes dans trois domaines : seurs (30%) et les agonistes alpha 2 (27%).
l'autorégulation, la neurocognition et les capacités d'adapta- • Les trois diagnostics concomitants les plus courants
tion. Aux États-Unis, on estime que 1 à 5% des enfants dans la cohorte Medicaid étaient l'encéphalopathie
répondent aux critères du SAF. Les chercheurs ont utilisé (63%), le trouble déficitaire de l'attention avec hype-
les données de la base IBM Watson Health MarketScan ractivité (TDAH ; 51%) et l'épilepsie (44%).
Multistate Medicaid and Commercial Claims de 2017 pour • Les trois diagnostics concomitants les plus courants
les enfants âgés de 0 à 17 ans afin d’explorer la prescription dans la cohorte assurée par le secteur privé étaient
de médicaments psychotropes aux enfants atteints de SAF. l'encéphalopathie (79%), le TDAH (54 %) et l'anxiété
Les auteurs ont également recueilli des données sur les (24%).
diagnostics médicaux et de santé mentale concomitants. • Dans la plupart des groupes d'âge, l'administration
de médicaments psychotropes était un peu plus
• Les médicaments les plus couramment prescrits aux élevée chez les patients de Medicaid que chez ceux
enfants bénéficiant de Medicaid et atteints de SAF de l'assurance privée, mais la différence n'était pas
étaient les stimulants (41%), les anticonvulsivants substantielle.
(40%), les agonistes alpha 2 (40%) et les benzodiazé- • Des médicaments psychotropes ont été prescrits à
pines/barbituriques (31%). plus d'un tiers des enfants atteints de SAF qui ne
• Les médicaments les plus fréquemment prescrits présentaient pas de diagnostic de santé mentale
aux enfants ayant une assurance privée et atteints concomitant.
(suite en page 6)
La plupart des enfants atteints de l'ensemble des troubles liés au syndrome d’alcoolisation fœtale se
voient prescrire des médicaments psychotrope (suite de la page 5)
Commentaires : Cette étude montre que les enfants atteints de Corey McBrayer, DO* & Darius A. Rastegar, MD
SAF ont un niveau élevé de troubles concomitants. Il est im- Robin Hugues (traduction française)
portant que les cliniciens soient conscients de l'association du
SAF avec d'autres troubles, notamment le TDAH et les crises * Internes de la rédaction Rich Saitz & Grant Medical Center
d'épilepsie. Cette étude montre également que beaucoup de Addiction Medicine Fellow, OhioHealth.
ces enfants, même ceux qui n'ont pas reçu de diagnostic de
santé mentale, se voient prescrire des médicaments psycho-
tropes et que les taux de prescription sont plus élevés chez Référence : Senturias Y, Ali MM, West K. Psychotropic
ceux qui sont couverts par Medicaid. Il est important que ces medication utilization among children diagnosed with fetal
enfants bénéficient d'un soutien social, de diagnostics précis et alcohol spectrum disorder. Pediatrics. 2022;150
d'un éventail complet de traitements, y compris une thérapie (4):e2022056797.
comportementale fondée sur des preuves.
Le traitement de l'hépatite C réduit la cirrhose et la mortalité chez les personnes qui s'injectent des
drogues
L'Organisation mondiale de la santé et le Département améri- Commentaires : Cette étude est l'une des premières à mon-
cain de la Santé et des Services Sociaux se sont fixé pour ob- trer que le traitement du HCV réduit la morbidité et la
jectif d'éliminer le virus de l'hépatite C (HCV) d'ici 2030. Pour mortalité au niveau de la population. Alors que les taux de
y parvenir, on estime qu’il s’agit d’identifier 90% des personnes traitement augmentent, nous sommes loin d'atteindre les
infectées par le HCV et d’en traiter au moins 80%. Aux États- objectifs nécessaires pour éliminer cette infection. Cela
Unis, plus de 90% des personnes atteintes du HCV sont des renforce l'importance du dépistage du HCV chez les per-
personnes ayant des antécédents d'utilisation de drogues injec- sonnes qui utilisent de drogues injectables et de l'offre
tables. Le but de cette étude était de déterminer si ces per- d'un traitement accessible.
sonnes approchent des objectifs de traitement et d'évaluer
l'impact de l'adoption du traitement sur les maladies du foie et
la mortalité. Les chercheurs ont utilisé les données de la pé- Corey McBrayer, DO* et Darius A. Rastegar, MD
riode de 2006 à 2019 de l'étude « Linked to the Intravenous Stefanos Karaloulis (traduction française)
Experience (ALIVE) » sur le SIDA, faite à Baltimore, Maryland,
et ont inclus des patients avec un RNA du HCV positif et une
mesure de la rigidité hépatique (LSM). Les principaux résultats * Rich Saitz Editorial Intern & Grant Medical Center Addiction
étaient la cirrhose sur le LSM et la mortalité, en tenant compte Medicine Fellow, OhioHealth.
d'autres facteurs tels que l'âge, le sexe, l’ethnie, l’usage d'alcool,
l’usage de drogues injectables au cours des 6 derniers mois,
l'indice de masse corporelle et les comorbidités (y compris le
VIH, les maladies rénales et le diabète). Référence : Cepeda JA, Thomas DL, Astemborski J, et al.
Impact of hepatitis C treatment uptake on cirrhosis and
• Parmi les 1’323 patients, le traitement du HCV est mortality in persons who inject drugs: a longitudinal, com-
passé de 3% en 2006 à 39% en 2019. munity-based cohort study. Ann Intern Med. 2022;175
• La guérison/l'élimination du HCV était associée à une (8):1083–1091.
réduction du fardeau de la maladie hépatique, avec une
réduction de 72% du risque de cirrhose (rapport de
cotes ajusté, 0,28).
• La guérison/l'élimination du HCV était associée à une
réduction de la mortalité globale (54 contre 9 décès
pour 1’000 années-personnes pour les personnes non
traitées et traitées, respectivement ; risque relatif ajus-
té, 0,42).
Pour plus d’information Alcool, autres drogues et santé : connaissances scientifiques actuelles est une
contactez : lettre d’information gratuite diffusée en version anglaise par Boston Medical Cen-
ter, soutenue initialement par the National Institute on Alcohol Abuse and Alcoho-
lism (la branche alcool et alcoolisme de l’Institut National de la Santé aux États-
Alcool, autres drogues et santé : Unis) et actuellement par the National Institute on Drug Abuse (NIDA). Cette
lettre d’information est produite en coopération avec l'École de Médecine et de
connaissances scientifiques actuelles Santé Publique de l'Université de Boston.
Service de médecine des addictions La version originale de la lettre d’information est disponible sur le site internet
CHUV-Lausanne www.aodhealth.org.
Sont également disponibles sur ce site en version anglaise des présentations à télé-
charger, ainsi qu’une formation gratuite au dépistage et à l’intervention brève.