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Réseaux Électriques Linéaires - Systèmes Triphasés

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: D80 V2

Réseaux électriques
Date de publication :
10 novembre 2004 linéaires - Systèmes
triphasés

Cet article est issu de : Énergies | Conversion de l'énergie électrique

par Jean-Marie ESCANÉ, Patrick BASTARD

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Réseaux électriques linéaires


Systèmes triphasés
par Jean-Marie ESCANÉ
et Patrick BASTARD
Professeurs à l’École Supérieure d’Électricité (Supélec)
Parution : novembre 2004 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200043932 - ge energy power conv. france sas // bruno LAMBERT // 92.141.202.24

1. Principes généraux et différents couplages..................................... D 80 – 2


1.1 Première approche ...................................................................................... — 2
1.2 Couplage étoile ............................................................................................ — 2
1.3 Couplage triangle ........................................................................................ — 4
1.4 Transformation étoile/triangle .................................................................... — 4
1.5 Puissances en triphasé................................................................................ — 5
2. Schéma monophasé équivalent ........................................................... — 6
2.1 Principe de base........................................................................................... — 6
2.2 Cas des circuits couplés .............................................................................. — 6
2.3 Machine synchrone ..................................................................................... — 7
2.4 Transformateur ............................................................................................ — 7
2.5 Lignes aériennes et câbles enterrés........................................................... — 8
2.6 Machines asynchrones ................................................................................ — 8
3. Régimes sinusoïdaux triphasés déséquilibrés ................................. — 9
3.1 Description et origine des déséquilibres ................................................... — 9
3.2 Décomposition en composantes symétriques.......................................... — 9
3.3 Intérêt des composantes symétriques....................................................... — 10
3.4 Schémas monophasés direct, inverse et homopolaire ............................ — 11
Références bibliographiques ......................................................................... — 11

’alternatif et le continu représentent les deux grands régimes possibles pour


L le transport et la distribution d’énergie électrique. Historiquement, l’utilisa-
tion du transformateur pour adapter le niveau de tension aux puissances transi-
tées a conduit les électriciens à retenir le régime alternatif pour développer les
grands réseaux d’énergie électrique. Pour des raisons à la fois techniques et éco-
nomiques, les systèmes triphasés allaient rapidement prendre une importance
toute particulière, de la production à l’utilisation de l’énergie électrique. L’objet
de cet article est de décrire le fonctionnement de ces systèmes triphasés, en
abordant successivement le fonctionnement en régime équilibré, la notion de
schéma monophasé équivalent et le fonctionnement en régime déséquilibré.

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1. Principes généraux 1,5


et différents couplages

Echelle arbitraire
e1 (t ) e2 (t ) e3 (t )

0,5
1.1 Première approche
0
Considérons un système électrique constitué de trois charges
indépendantes Z1, Z2 et Z3 alimentées par trois sources de tension – 0,5
e1(t), e2(t) et e3(t) (figure 1).
Chaque circuit monophasé possède un conducteur « aller » et un –1
conducteur de « retour » indispensable pour boucler le circuit.
Un tel système possède des propriétés intéressantes dans le cas – 1,5
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particulier où : 0 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025 0,03 0,035 0,04


Temps (s)
— les trois charges sont identiques (on notera Z = Z1 = Z2 = Z3) ;
— les trois sources sont sinusoïdales, de même amplitude et e3
déphasées de 2π/3.
Les tensions e1(t), e2(t) et e3(t) peuvent être représentées indiffé-
remment par trois équations, trois sinusoïdes ou trois vecteurs,
pouvant eux-mêmes être associés à trois nombres complexes e1 (t) = E cos(2πft) e1
(figure 2).
e2 (t) = E cos(2πft – 2π/3)
La charge Z étant supposée linéaire et identique sur chaque phase e3 (t) = E cos(2πft + 2π/3) e2
(réseau équilibré), les trois courants dans les charges λ1(t), λ2(t) et
λ3(t) sont sinusoïdaux, de même amplitude et déphasés de 2π/3 les
uns par rapport aux autres. Le schéma vectoriel de l’ensemble des Figure 2 – Différentes représentations d’un jeu de tensions
trois schémas monophasés est donné par la figure 3. triphasées équilibrées

Le déphasage ϕ est lié à la nature de la charge Z.

L’intérêt économique du « triphasé » (et, plus généralement, e3


du « multiphasé ») repose sur une association astucieuse des λ3
circuits monophasés permettant de réduire le nombre de con- ϕ
ducteurs, à puissance transitée égale. Pour réaliser cette asso-
ciation, on peut exploiter l’une ou l’autre des deux relations
suivantes : ϕ
λ2 e1
λ1(t) + λ2(t) + λ3(t) = 0 (montage étoile) (1) ϕ λ1
e1(t) + e2(t) + e3(t) = 0 (montage triangle) (2)
e2

Figure 3 – Tensions et courants triphasés équilibrés


λ1 (t)

+
1.2 Couplage étoile
e1 (t) Z1

Dans le cas équilibré, la somme des trois courants dans les con-
λ2 (t) ducteurs de retour de chacun des circuits monophasés de la
figure 1 est nulle ; il paraît intéressant de mettre en commun ces
+ conducteurs, afin d’en économiser deux sur trois, et même de sous-
dimensionner celui qui reste, comme indiqué sur la figure 4.
e2 (t) Z2
Cette association peut encore être schématisée plus simplement
par la figure 5.
λ3 (t) L’ensemble e1(t), e2(t), e3(t) constitue une source triphasée étoile
et l’ensemble des trois charges d’impédance Z constitue une charge
+ triphasée étoile.
e3 (t) Z3 Si le réseau est parfaitement équilibré (tant au niveau des sources
que des charges), le courant λn(t) qui circule dans le conducteur de
retour est nul. Dans ces conditions, on pourrait donc ne pas le pré-
voir dans le montage et faire ainsi l’économie de trois conducteurs
Figure 1 – Trois circuits monophasés indépendants sur 6, par rapport au schéma de la figure 1.

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λ1 (t ) e1 (t )
+
+ λ1 (t ) Z
e1 (t ) Z

λn (t) e2 (t )
+
e2 (t )
+ N λ2 (t ) Z
Z
Z
e3 (t ) + e3 (t )
+
λ2 (t ) λ3 (t) λ3 (t ) Z

Figure 4 – Associations de trois schémas monophasés par mise


en commun des conducteurs de retour Zn
λn (t )
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e1 (t)
Figure 6 – Couplage « étoile » d’un système triphasé sans
+
λ1 (t ) Z conducteur de neutre et mise à la terre du point neutre pour l’étude
des régimes déséquilibrés

e2 (t)
+
λ2 (t ) Z
N
v1 (t )
+
e3 (t) i1 (t ) Z λ1 (t)
+
λ3 (t ) Z

v2 (t ) u12 (t )
+
N u31 (t) i2 (t ) Z λ2 (t)
λn (t )
v3 (t ) u23 (t )
+
Figure 5 – Couplage « étoile » d’un système triphasé i3 (t ) Z λ3 (t)

Cela suppose en particulier que toutes les charges sont tripha-


sées. C’est le cas pour les réseaux de transport (400 kV à 63 kV en
Figure 7 – Couplage « étoile » d’un système triphasé : tensions
France), pour la plupart des réseaux de distribution moyenne ten-
simples et tensions composées
sion (20 kV en France), mais ce n’est plus vrai pour les réseaux de
distribution basse tension (400 V en France) qui alimentent nombre
de charges monophasées ; le conducteur de neutre joue alors un
rôle important. En revanche, le couplage « étoile » ne fait apparaître qu’un seul type
de courant, qui circule à la fois dans les lignes et dans les charges : ii(t).
Par ailleurs, la conception et l’exploitation d’un réseau électrique
ne peuvent être menées sans prendre en compte son fonctionne- La relation instantanée entre tensions simples et tensions compo-
ment en régime perturbé déséquilibré, tel qu’il peut par exemple sées est :
apparaître lors d’un court-circuit entre une phase et la terre. Dans
une telle situation, il est nécessaire de considérer le point neutre N, u ij ( t ) = v i ( t ) – v j ( t ) (3)
un éventuel conducteur de retour (ou encore : conducteur de neu-
tre) et la terre, qui pourra aussi jouer le rôle du « conducteur de {i ; j} ⊂ {1 ; 2 ; 3}
retour » pour les courants de court-circuit. La façon dont le point Cette relation se traduit, en régime sinusoïdal, par le schéma vec-
neutre est connecté à la terre sera déterminante dans l’évolution de toriel de la figure 8.
ces courants de court-circuit. Ainsi, en régime déséquilibré, la
figure 5 doit être complétée par l’impédance Zn de mise à la terre du Un raisonnement géométrique élémentaire sur la figure 8 montre
système triphasé : voir figure 6. que pour passer du vecteur V i au vecteur U ij , il faut multiplier le
Dès que l’étude du système triphasé se limite à des régimes équi-
module par 3 et faire une rotation d’angle + π/6, d’où, en notation
librés, le conducteur de neutre n’intervient pas et la façon dont le
point neutre est mis à la terre (nature de l’impédance Zn) est sans complexe :
importance. Le schéma d’étude peut se limiter à celui de la figure 7.
U ij = 3V i e jπ ⁄ 6 (4)
Sur la figure 7 apparaissent clairement deux types de tension :
— des tensions entre une phase et le neutre, dites encore ten- En cas de couplage « étoile », il est donc possible de mesurer
sions simples : vi(t) ; deux types de tension : des tensions simples et des tensions compo-
— des tensions entre deux phases, dites encore tensions sées. Elles sont reliées en module et en phase par la relation (4). En
composées : uij(t). revanche, un seul type de courant peut être mesuré : le courant qui
Nous rappelons qu’en régime alternatif, les valeurs instantanées sont des minuscules. circule dans les charges.

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Les sources de tensions étant couplées en triangle, il n’existe a


priori pas de point neutre du système triphasé. Cependant, il est
Uij encore possible non seulement de calculer des tensions simples à
partir des tensions composées en inversant la relation (4), mais
encore de reconstituer physiquement un point neutre en installant
un dispositif permettant de relier le réseau exploité à la terre. Ce der-
π/6 nier point relève de la technique d’exploitation des réseaux et ne
sera pas développé dans cet article.
Vi
2π/3 Remarque importante
Les relations (4) et (6) ont été établies dans l’hypothèse d’un
Vj
régime sinusoïdal équilibré. Elles ne peuvent être utilisées sans
précaution en dehors de ce cadre. En particulier, si la somme des
tensions simples n’est pas nulle (présence d’une tension homo-
polaire), la relation (4) ne peut plus être inversée. De même, en
Figure 8 – Tensions simples et tension composée cas de courant homopolaire se rebouclant dans une charge cou-
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plée en triangle, la relation (6) n’est plus inversible. On doit dans


ces cas revenir à des relations instantanées :
1.3 Couplage triangle 1
v 1 ( t ) = --- ( v n ( t ) + u 12 ( t ) – u 31 ( t ) )
3
Les figures 1 et 2 montrent que e1(t) + e2(t) + e3(t) = 0. On peut donc
connecter les trois sources en série pour faire une boucle. On peut 1
j 1 ( t ) = --- ( j n ( t ) + i 1 ( t ) – i 3 ( t ) )
ensuite connecter à cet ensemble les charges d’impédance Z comme 3
indiqué sur la figure 9.
en posant :
Alors que le couplage « étoile » introduisait deux types de tension
(simple et composée), le couplage « triangle » introduit naturelle- vn(t) = v1(t) + v2(t) + v3(t) et jn(t) = j1(t) + j2(t) + j3(t)
ment deux types de courant :
Une hypothèse d’équilibre parfait sur les tensions simples ou
— les courants ii(t), qui circulent dans les lignes du réseau ; les courants de phase conduit à poser : vn(t) = 0 ou jn(t) = 0.
— les courants ji(t), qui circulent dans les charges elles-mêmes.
Une autre façon de voir les choses consiste à remarquer que
Supposons que les courants dans les charges ji(t) soient connus ; la définition d’un « triangle de tensions composées » ne permet
comment en déduire les courants dans les lignes ? La relation pas de définir de façon univoque une « étoile de tensions
instantanée : simples » (figure 11).
i1(t) = j 1(t) – j 3(t) (5)

conduit au diagramme vectoriel de la figure 10.


Ce schéma permet d’établir la relation complexe : 1.4 Transformation étoile/triangle
I1 = 3J 1 e –jπ ⁄ 6 (6)
Nota : Remarque : deux autres relations similaires peuvent être établies par permuta-
Ce paragraphe est une application particulière (régime sinusoïdal
tion circulaire des indices 1, 2 et 3. équilibré) de l’approche plus générale exposée dans l’article [D 62],
Si on ne connaît que les courants de ligne ii(t), il est encore possi- réf. [1] sur les réseaux électriques linéaires. Supposons qu’une
ble de calculer les courants dans les charges en inversant la source de tension triphasée soit connectée en triangle. Il est possi-
relation (6) : ble de définir une source de tension triphasée connectée en étoile
ayant, vue de ses bornes, exactement le même comportement en
1 régime équilibré sinusoïdal que cette source connectée en triangle
J 1 = ------- I 1 e jπ ⁄ 6
3 (figure 12).

i1 (t)

e1 (t)
u12 (t) j3 (t )
j1 (t )
Z (= λ3 (t ))
+
u31 (t) i2 (t) (= λ1 (t ))
e3 (t) Z
+ +
j2 (t ) Z
u23 (t) (= λ2 (t ))
e2 (t) i3 (t)

Figure 9 – Couplage « triangle » d’un système


triphasé

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Ze
J3

2π/3
J1 Zt
Ze
Zt
– π/6
Zt

Ze

I1
Figure 13 – Transformation triangle/étoile pour une charge passive
Figure 10 – Différents courants en cas de couplage triangle
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i1 (t )

j1 (t )
U31 V1 V1 U12
Zt
u12 (t )
V3 V2
Ze
V3 V2 v1 (t )
U23 v2 (t )
i2 (t ) u31 (t )
Zt
Figure 11 – Triangle de tensions composées et étoile de tensions Ze
simples j2 (t )
v3 (t )
Ze
u23 (t )
j3 (t)
Zt
v1 (t )
+
i3 (t )
u12 (t)
v2 (t ) Figure 14 – Charge triphasée étoile ou triangle
+ +
u31 (t) Les relations (7) et (8) permettent de convertir une source tripha-
+ +
sée avec impédance interne, d’une connexion étoile en une con-
v3 (t ) nexion triangle, ou inversement.
u23 (t ) +

1.5 Puissances en triphasé


Figure 12 – Transformation triangle/étoile pour des sources de
tension
Considérons une charge triphasée, connectée en étoile ou en
triangle (figure 14).
D’après la figure 7 et la relation (4), il suffit de poser :
La puissance instantanée dissipée dans cette charge peut se cal-
culer de deux manières différentes :
U ij (7)
V i = ------- e –jπ ⁄ 6
3 p(t) = v1(t)i1(t) + v2(t)i2(t) + v3(t)i3(t) (couplage étoile)

p(t) = u12(t)j1(t) + u23(t)j2(t) + u31(t)j3(t) (couplage triangle)


Cette relation est bien-sûr inversible, et permet aussi de passer
d’une source « étoile » à une source « triangle » (relation (4)).
Si la charge est connectée en triangle, le calcul de puissance peut
Considérons maintenant une charge passive, d’impédance com- encore être mené sur la charge étoile équivalente définie par la
plexe Zt, connectée en triangle. D’après les relations (4) et (6), il est relation (8).
possible de définir une charge connectée en étoile, d’impédance
complexe Ze, ayant, vue de ses bornes, exactement le même com- Le diagramme vectoriel relatif à cette charge triphasée est donné
portement en régime sinusoïdal équilibré (figure 13). sur la figure 15 (par souci de clarté, les phases 2 et 3 pour la con-
nexion en triangle ont été omises).
Il suffit de poser :
La puissance instantanée dans une phase a pour expression
(cf. [D 62], réf. [1]) :
Zt
Z e = ----- (8)
3 p1(t) = P(1 + cos2ωt) − Qsin2ωt

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2. Schéma monophasé
équivalent
U12
V3
ϕ I3 2.1 Principe de base
ϕ J1
Lorsque l’on étudie un réseau en régime triphasé sinusoïdal par-
I2 ϕ
V1 faitement équilibré, il est inutile d’étudier le comportement des trois
ϕ I1 phases, puisque toutes les grandeurs électriques relatives aux
phases 2 et 3 se déduisent de celles relatives à la phase 1 en appli-
quant un simple décalage temporel de T/3 et 2T/3, T désignant la
V2 période des signaux (20 ms à 50 Hz).
Pour limiter l’étude d’un tel réseau à une phase seulement, il faut
tout d’abord ramener tous les couplages de tous les éléments élec-
Figure 15 – Courants et tensions en étoile et en triangle triques en étoile. En effet, si on conserve des éléments couplés en
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étoile et d’autres en triangle, on risque de mélanger des tensions


simples et des tensions composées, ou encore des courants de ligne
P et Q étant les puissances active et réactive définies par : et des courants de phase, ce qui ne serait pas cohérent. Tous les élé-
ments en triangle doivent donc être ramenés à une étoile équiva-
lente, en utilisant les relations décrites précédemment (§ 1.4).
P = ViIi cosϕ ou P = UijJi cosϕ Ensuite, on construit le schéma équivalent monophasé en
sélectionnant une phase quelconque du circuit (figure 16).
Q = ViIi sinϕ ou Q = UijJi sinϕ
À titre d’exemple, considérons un réseau triphasé comprenant une
source couplée en triangle alimentant deux charges, l’une en étoile et
Ainsi, pour l’ensemble de la charge triphasée, la puissance instan- l’autre en triangle. La figure 17 récapitule les différentes étapes qui
tanée sera : mènent au schéma monophasé équivalent.
Nous allons maintenant passer en revue les principaux éléments
p(t) = P(1 + cos2ωt) − Qsin(2ωt) d’un réseau d’énergie électrique afin d’en décrire les schémas mono-
+ P(1 + cos(2ωt − 4π/3)) − Qsin(2ωt − 4π/3) phasés équivalents, valables en régime linéaire sinusoïdal équilibré
+ P(1 + cos(2ωt − 8π/3)) − Qsin(2ωt − 8π/3) basse fréquence (typiquement 50 Hz). Rappelons avant cela que le
schéma équivalent d’un appareil électrique, quel qu’il soit, est un
c’est-à-dire : assemblage en série et/ou parallèle d’éléments de base (R, L, C,
source de tension, source de courant, ...) dont le comportement vu
des bornes est identique à celui de l’appareil réel, dans un domaine
p ( t ) = 3P (9) de fonctionnement bien déterminé, dépendant des hypothèses rete-
nues (par exemple : régime sinusoïdal basse fréquence, linéaire).

Il apparaît donc qu’en régime sinusoïdal permanent, la puis-


sance instantanée est constante dans une charge triphasée, ce
qui représente un avantage par rapport au monophasé (voir 2.2 Cas des circuits couplés
relation (9)).
Toutefois, le fait que cette puissance instantanée globale soit
Dans le cas où les trois phases sont couplées, le passage au
constante n’empêche pas des fluctuations de puissance instan-
schéma monophasé équivalent est plus délicat. Il reste possible
tanée sur chaque phase prise séparément. En particulier, les
dans le cas où les trois phases sont parfaitement symétriques et où
conducteurs de phase devront encore être dimensionnés pour
le régime de fonctionnement est parfaitement équilibré.
transiter la puissance réactive.
Nous retiendrons enfin que la puissance active et la puissance Sur la figure 18, on peut exprimer la tension V1, en notations
réactive peuvent être calculées en considérant : complexes :
— les tensions simples Vi et les courants de ligne Ii ; V1 = ZpI1 + ZmI2 + ZmI3 = ZpI1 + Zm(I2 + I3) = (Zp − Zm)I1
ou Finalement, en régime équilibré, V1 ne dépend que de I1.
— les tensions composées Uij et les courants dans la L’impédance Zp − Zm est dite impédance cyclique. Elle permet de
charge Ji. construire un schéma monophasé équivalent.

i1 (t ) i2 (t )
Appareil Schéma
électrique v1 (t ) équivalent v2 (t )
réel monophasé
i1 (t) i2 (t)
v1 (t) v2 (t)

Neutre

Figure 16 – Schéma monophasé équivalent

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V1
I1

ZA Zp
Zm
V2
I2 Zm
ZA
Zp
Zm
V3
ZA I3
+ u1 (t)
Zp

Figure 18 – Impédance triphasée symétrique avec couplage entre


u2 (t)
phases
+

+ ZB
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u3 (t)
2.3 Machine synchrone
ZB
Une machine synchrone triphasée est constituée d’un stator sur
lequel sont bobinés trois enroulements alimentés par un système
ZB triphasé, et d’un rotor sur lequel est bobiné un enroulement ali-
menté par un courant continu.
a réseau initial En première approximation, une telle machine peut être représen-
tée, en régime linéaire permanent sinusoïdal équilibré, par le
schéma monophasé simplifié décrit sur la figure 19.
ZA
Sur ce schéma simplifié, e(t) représente la force électromotrice
interne de la machine, sinusoïdale, et de valeur crête proportion-
ZA nelle au courant d’excitation If. La résistance R représente la résis-
tance des enroulements du stator et L représente l’inductance
synchrone de la machine.
ZA Ce schéma est très simplifié : par exemple, il ne tient compte ni
+ u1 (t)
des non-linéarités de la machine, dues à la saturation du matériau
magnétique utilisé pour réaliser stator et rotor, ni de la saillance
éventuelle des pôles, introduisant une dissymétrie dans la structure
u2 (t) de la machine, ni des pertes au rotor, etc. Insistons également sur le
+ fait que ce schéma n’est valable qu’en régime permanent : il ne per-
met en aucun cas l’étude du comportement de la machine en régime
+ u3 (t) ZB transitoire, qui s’appuie nécessairement sur des modèles beaucoup
plus complexes (Park). Bien que très simplifié, ce schéma mono-
phasé équivalent est souvent très utile pour faire des études analy-
ZB tiques permettant de comprendre les phénomènes et d’évaluer
l’ordre de grandeur des courants et tensions pour un montage
donné. Ce type d’approche est très précieuse, en particulier si elle
ZB est associée à des simulations numériques dont elle permet de
contrôler la cohérence des résultats.

b conversion en étoiles équivalentes de tous les éléments


connectés en triangle
2.4 Transformateur

ZA En supposant que sa structure est parfaitement équilibrée (cha-


que phase jouant exactement le même rôle que les deux autres), un
transformateur triphasé à deux enroulements (primaire et secon-
ZB /3 daire) peut être représenté, en basse fréquence (jusqu’à 1 kHz envi-
ron), et en régime linéaire, par un schéma équivalent monophasé tel
U/ 3 que celui représenté sur la figure 20.
Ce schéma est construit autour d’un transformateur idéal de rap-
port m, qui représente le rapport entre les tensions simples secon-
c schéma monophasé équivalent daire et primaire, à vide, du transformateur. Les résistances R1 et R2
représentent les résistances des enroulements primaire et secon-
daire. Lf est l’inductance de fuites magnétiques, associée au fait que
le couplage entre primaire et secondaire n’est pas parfait. Lm est
l’inductance de magnétisation du transformateur et Rf est une résis-
Figure 17 – Construction d’un schéma monophasé équivalent tance qui permet de prendre en compte, de façon approchée, les
(exemple) pertes dans le matériau magnétique.

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R L i(t )
If 1
1
Alimentation 2
du rotor e (t) v (t )
3

a machine synchrone b schéma équivalent Figure 19 – Schéma monophasé équivalent


simplifié d’une machine synchrone

Phase A Phase B Phase C x

Phase 1
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Circuit magnétique
Phase 2

Primaire Phase 3
U1a U1b U1c

Secondaire
U2a U2b U2c
Terre

Figure 21 – Ligne triphasée : couplage inductif et capacitif entre


a transformateur triphasé conducteurs et avec la terre réparti sur toute la longueur de l’ouvrage

I1 R1 Lf R2 I2

m I1 R L I2
V1 Lm Rf V2

V1 C/2 C/2 V2

b schéma monophasé équivalent

Figure 20 – Schéma monophasé équivalent simplifié Figure 22 – Schéma en π monophasé d’une ligne triphasée
d’un transformateur

Ce schéma monophasé est valable vu des bornes uniquement. Il


2.5 Lignes aériennes et câbles enterrés peut être mis en défaut dès que l’on sort des conditions d’applica-
tion rappelées ci-avant. L’article [D 1 100], réf. [2] propose des modè-
les plus élaborés et détaille le calcul des éléments R, L et C pour une
géométrie des conducteurs donnée.
Les lignes aériennes et les câbles enterrés sont des éléments de
réseau difficiles à modéliser : les différentes grandeurs électriques
dépendent en effet du temps, mais aussi de la position le long des
conducteurs (figure 21), qui peuvent s’étendre sur de très grandes
distances. Tensions et courants sont donc des grandeurs qui
2.6 Machines asynchrones
dépendent de deux variables : v(x, t) et i(x, t).
Le schéma équivalent d’une ligne triphasée peut être établi en Schématiquement, une machine asynchrone triphasée est consti-
régime sinusoïdal, pour une fréquence donnée, et vu des bornes de tuée d’un stator comprenant un bobinage triphasé et un rotor court-
la ligne. Classiquement, le schéma en π représenté sur la figure 22 circuité. En régime permanent, le schéma équivalent monophasé
est une approximation satisfaisante, à 50 Hz, pour une longueur simplifié d’une telle machine est décrit sur la figure 23.
n’excédant pas 100 km.
Dans ce schéma, les résistances R et R’ sont liées respectivement
Les éléments R, L et C sont le produit des résistances, inductances aux résistances statorique et rotorique de la machine. Lm est l’induc-
et capacités linéiques (respectivement en Ω/km, H/km et F/km) par la tance de magnétisation. N est une inductance qui est liée aux fuites
longueur de la ligne. Dans ce modèle, R représente la résistance des magnétiques entre stator et rotor. Rf est une résistance de modélisa-
conducteurs, L est liée au fait qu’une ligne électrique est aussi une tion qui permet de prendre en compte les pertes « fer » de façon
boucle de courant et C est lié aux couplages capacitifs entre conduc- approchée. Enfin, le terme g est le glissement : il dépend de la
teurs. vitesse de la machine.

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I R N

I
1
2 V Lm Rf R'/g
3

Figure 23 – Schéma monophasé équivalent d’une machine


asynchrone, vu du stator, en régime sinusoïdal permanent

Courant (A)
3. Régimes sinusoïdaux 600

triphasés déséquilibrés
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400

200
3.1 Description et origine
des déséquilibres 0

L’établissement d’un schéma monophasé équivalent repose sur – 200


l’hypothèse que le réseau triphasé étudié est équilibré. Cela signifie
d’une part que toutes les sources constituent un système triphasé
idéal (même amplitude sur chaque phase et déphasages de 0˚, 120˚ – 400
et 240˚), d’autre part que tous les éléments électriques du réseau
sont parfaitement symétriques (aucune phase ne peut se distinguer
des deux autres). – 600
0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0,18 0,2
Dans la réalité, les choses peuvent être différentes. Les Temps (s)
déséquilibres peuvent avoir pour origine les sources (essentielle-
ment les machines synchrones) ou le réseau lui-même. Figure 25 – Exemple de courants en cas de défaut monophasé,
et vecteurs de Fresnel associés en régime permanent (avant défaut :
Par exemple, un transformateur réel à trois colonnes a une structure
régime équilibré / après défaut : régime déséquilibré)
qui n’est jamais tout à fait équilibrée ; sur la figure 20, on voit que les
phases A et C sont structurellement différentes de la phase B.

Si ces déséquilibres sont en général faibles en régime de fonc- 3.2 Décomposition en composantes
tionnement normal, ils peuvent être prépondérants en régime de symétriques
fonctionnement perturbé. Le calcul des tensions et des courants en
cas de défaut sur le réseau constitue d’ailleurs la principale applica-
tion des méthodes de calcul en régime déséquilibré. Le principe de la décomposition en composantes symétriques est
Par exemple, si une des phases d’un réseau est mise à la terre acci- d’exprimer un système de signaux sinusoïdaux triphasés quelcon-
dentellement (défaut monophasé figure 24), il est clair que le système ques, mais à la même fréquence, (courants ou tensions) comme la
électrique n’est plus équilibré : il n’est plus question de passer d’une somme de trois systèmes triphasés particuliers, dits « direct »,
phase à l’autre par une rotation de 120˚. « inverse » et « homopolaire ».
Par définition, un système direct est un système sinusoïdal tri-
Les courants et tensions sur les trois phases peuvent ne plus avoir phasé équilibré dans lequel on passe respectivement de la phase 1
la même amplitude et leur déphasage peut être tout à fait quelcon- aux phases 2 et 3 par un déphasage de − 120˚ et − 240˚. Un système
que (figure 25). inverse est un système sinusoïdal triphasé équilibré dans lequel on
passe respectivement de la phase 1 aux phases 2 et 3 par un
déphasage de + 120˚ et + 240˚. Enfin, un système homopolaire est
un système sinusoïdal triphasé dans lequel les trois phases sont
identiques. Comme il est question de signaux sinusoïdaux, chacun
Phase 1 de ces systèmes peut être associé à une représentation vectorielle
Phase 2 ou encore à un système de nombres complexes (figure 26).
Phase 3
Dans la représentation complexe, a désigne un nombre complexe

j ------
3
-
particulier, associé à la rotation d’angle 120˚ : a = e .
On notera que la définition des systèmes direct et inverse peut
être intervertie : il y a dans le sens de rotation choisi pour désigner
Figure 24 – Défaut monophasé : cause fréquente de déséquilibre l’un et l’autre de ces régimes une part d’arbitraire. Cependant, sur
sur le réseau un réseau réel, le sens direct correspond au sens de rotation des

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V3 V2 V1
I1
V3 Zp
V2 Zm
V1 V1 V2
V1 I2 Zm

V2 V3 Zp
Zm
V3
I3
Direct Inverse Homopolaire
Zp
V1 = Vd V1 = Vi V 1 = Vo

V2 = a 2Vd V2 = aVi V 2 = Vo Figure 27 – Impédance triphasée symétrique avec couplage entre


phases
V3 = aVd V3 = a 2Vi V3 = Vo
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Figure 26 – Représentation vectorielle et complexe des régimes


direct, inverse et homopolaire 3.3 Intérêt des composantes symétriques

phases imposé par les machines tournantes (synchrones) assurant


la génération d’énergie. Pour un réseau interconnecté et synchrone, Considérons un circuit triphasé symétrique constitué de trois
ce sens de rotation est bien sûr identique sur l’ensemble du réseau. impédances couplées (figure 27), Zp désignant l’impédance propre
d’une des phases et Zm l’impédance mutuelle entre deux phases
Dans un système direct, la façon de passer de la phase 1 aux quelconques.
phases 2 et 3 étant fixée, il suffit de définir la phase 1 pour définir
entièrement le système. On peut encore dire qu’il suffit d’un seul vec- La tension simple de chacune des phases (V1, V2, V3) dépend de
teur, ou encore un seul nombre complexe Vd pour définir un système tous les courants par l’intermédiaire des impédances propres et
direct. Il en est de même pour un système inverse, entièrement défini mutuelles. En régime sinusoïdal, on peut écrire en notation
par Vi et pour un système homopolaire, entièrement défini par Vo. complexe :
Étant donné un système de signaux triphasés sinusoïdaux quelcon-
ques représentés par trois nombres complexes (V1, V2, V3), la
décomposition en composantes symétriques consiste à trouver un jeu V1 Zp Zm Zm I1
de systèmes direct, inverse et homopolaire (Vd, Vi, Vo) tel que les trois V2 = Zm Zp Zm I2
sinusoïdes de phase (1, 2 et 3) soient les sommes respectives des pre-
mières, deuxièmes et troisièmes sinusoïdes des systèmes direct, V3 Zm Zm Zp I3
inverse et homopolaire ; ce qui peut encore s’exprimer, dans le
domaine complexe, par les relations suivantes, en notation complexe (0):
Le passage du domaine des phases vers celui des composantes
symétriques à l’aide de la relation (10) permet d’établir l’équation
V = Vo + Vd + Vi suivante :
⎧ 1
⎪ V = V + a 2 V + aV
⎨ 2 o d i
⎪ V = V + aV + a 2 V Vo Zo 0 0 Io
⎩ 3 o d i
Vd = 0 Zd 0 Id
homopolaire

direct

inverse

Vi 0 0 Zi Ii

avec Zo = Zp + 2Zm et Z d = Zi = Zp − Z m .

On voit donc que la tension homopolaire ne dépend que du cou-


Cette relation peut encore s’exprimer matriciellement : rant homopolaire, la tension directe du courant direct et la tension
inverse du courant inverse.
V1 1 1 1 Vo La transformation du domaine des phases vers celui des compo-
V2 = 1 a 2 a Vd santes symétriques permet donc de découpler les modes. C’est une
propriété qui permet de simplifier le calcul des régimes
V3 1 a a 2 Vi
déséquilibrés, en particulier le calcul des courants de défaut.
On peut montrer que (Vd, Vi, Vo) existe toujours et peut être défini Il faut noter que la propriété Zd = Zi n’est pas générale : elle
par : s’applique uniquement aux systèmes électriques statiques dont la
structure est parfaitement symétrique. C’est donc une approxima-
Vo 1 1 1 V1 tion acceptable pour les lignes électriques et les transformateurs,
1 mais c’est faux pour les machines tournantes.
V d = --- 1 a a 2 V 2 (10)
3
Vi 1 a 2 a V3 Enfin, le régime homopolaire a une signification particulière puisqu’il
caractérise la façon dont le courant résiduel (IR = I1 + I2 + I3 = 3Io)
Ainsi, la transformation matricielle définie permet de passer du s’écoule à la terre. Tous les régimes de défauts relatifs à un contact
domaine des phases (1, 2, 3) dans celui des composantes symétri- entre le système triphasé et la terre sont donc liés aux caractéristi-
ques (d, i, o). Il s’agit d’un changement de base dans le domaine ques homopolaires du système, et en particulier à son impédance
complexe. homopolaire Zo.

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3.4 Schémas monophasés direct,


Ed
inverse et homopolaire Zd Id

Vd
Tout élément électrique d’un réseau d’énergie triphasé peut être
associé à trois schémas indépendants, caractérisant les régimes
direct, inverse et homopolaire. Ces schémas peuvent s’apparenter à Ei
Zi Ii
des schémas de Thévenin, comme indiqué figure 28.

Pour les éléments passifs (lignes, transformateurs, etc.), les sour- Vi


ces de tension disparaissent dans les schémas équivalents. Pour les
générateurs d’énergie, les sources de tension en régime inverse et
homopolaire peuvent souvent être négligées. Eo
Zo Io

Quant aux impédances directe, inverse et homopolaire, elles sont


souvent fournies par les constructeurs de matériel. Elles peuvent Vo
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être déterminées par des essais au cours desquels les éléments à


caractériser sont alimentés par des sources de tension en régime
direct ou inverse ou homopolaire. Figure 28 – Schémas direct, inverse et homopolaire

Références bibliographiques

Dans les Techniques de l’Ingénieur,


traité Génie électrique

[1] ESCANÉ (J.-M.) et BASTARD (P.). – Réseaux


électriques linéaires. Théorèmes généraux et
quadripôles. [D 62], 02-2003.
[2] ESCANÉ (P.) et ESCANÉ (J.-M.). – Réseaux
électriques linéaires à constantes réparties.
[D 1 100], 02-1999.

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