Chap5,6,7 Et Suite
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COMPTABLE INTERNATIONAL
La présentation des états financiers sur le plan international est régie par la norme IAS 1.
Selon cette norme, les états financiers doivent être présentés au moins une fois par an. Ils doivent
respecter les normes et les interprétations de la SIC et de l’IFRIC pour être qualifiés de conformes
aux normes internationales. Ces états financiers doivent fournir une information sur la situation
financière, la performance et les flux de trésorerie d’ l’entreprise. Ces informations doivent être
utiles à la prise de décisions économiques des différents utilisateurs. Ils doivent être élaborés sur
la base des principes de continuité de l’exploitation et de la comptabilité d’engagement. Les états
financiers exigés par la norme IAS 1 sont les suivants :
Un bilan
Un compte de résultat
Un état indiquant les variations des capitaux propres
Un tableau de flux de trésorerie
Un état annexé
1
Les intérêts des minoritaires ;
Le résultat net global.
L’IAS 1 laisse la possibilité aux entreprises de choisir leur modèle de présentation (classement des
charges par nature ou par fonction)
Éléments N N+1
Sur le plan comptable, le compte de résultat par fonction a toute son importance car la
comptabilité est orientée vers l’information des investisseurs qui s’intéressent au résultat net.
Toutefois, il ne permet pas, en l’état, de faire une analyse financière pointue ; car il ne met
en relief ni la valeur ajoutée, ni l’EBE, ni le résultat HAO, etc.
2
De plus, il n’indique pas la répartition de la richesse créée par l’entreprise entre les
différents facteurs de production : les amortissements pour rémunérer le facteur capital, le salaire
pour rémunérer le personnel, etc.
L’obtention de toutes ces informations et la production des indicateurs de performance
Macro-économique nécessitent des retraitements notamment par les services nationaux de la
statistique.
Éléments N N+1
3
Extrait de la balance après inventaire de Danone exercice 2004
Recettes provenant des clients : 12273 Produits de trésorerie : 55
Coût des produits vendus : 6223 Coût de l’endettement : 149
Frais sur ventes : 3108 Autres produits financiers : 104
Frais généraux et d’administration : Quote-part dans le résultat des sociétés mise
976 en équivalence : -550
Frais de recherche et développement : Résultat net des activités arrêtées : 47
129 (exonéré de la fiscalisé)
Autres charges opérationnelles : 229 NB : le montant de l’impôt sur les sociétés
payé par Danone est de 428
Autres dépenses de communication : Les intérêts des minoritaires : 189
49
1) présenter le compte de résultat (par fonction) de cette entreprise selon les normes du
modèle comptable international.
2) comparer la présentation et les indicateurs caractéristiques de ce compte de résultat au
modèle de l’OHADA en la matière (système normal).
2- Le bilan
Dans chaque système comptable, le bilan doit respecter les principes comptables de base.
Dans le système comptable international, on peut relever les caractéristiques suivantes du bilan
prescrites par la norme IAS 1 :
Distinction entre les actifs courants (actifs circulants) et les actifs non courants (actifs
immobilisés), ainsi qu’entre passif courant (dettes à court terme) et passif non courant
(capitaux permanents) ;
Les éléments de l’actif sont classés dans l’ordre de liquidité croissante, et ceux du passif
dans l’ordre d’exigibilité croissante ; contrairement au modèle US-GAAP où les éléments de
l’actif et du passif sont classés respectivement dans l’ordre de liquidité et d’exigibilité
décroissantes ;
Le bilan a une forme horizontale biennale (N et N+1) ;
Les éléments sont inscrits à l’actif selon une approche économique et financière ou
approche historique (Brut, A/P, Net). dans les US-GAAP ces éléments sont inscrits à leurs
valeurs nettes ;
Les informations annexes sont obligatoires dans les trois systèmes
4
Dans chaque système, le bilan doit respecter les principes de la partie double, de l’image fidèle et
de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique. Le tableau suivant présente
les principales divergences et similitudes.
Tableau 3 : Comparaison du bilan ente l’OHADA, la France, les US6GAAP et les normes IFRS
5
2.2. MODELE DE PRESENTATION DU BILAN (CONSOLIDE)
ACTIF N N- PASSIF N N-1
1
BRUT A/ NET NET NET
P
ACTIF NON COURANT CAPITAUX
Immobilisations PROPRES
incorporelles Capital émis
Immeubles de placement Réserves
Autres immobilisations Résultat
corporelles net
Actif biologique Intérêts des
(immobilisations animales) minoritaires
Immobilisations financières Autre passif non
courant
PASSIF
ACTIF COURANT COURANT
Stocks Provisions
Créances Intérêts des
Trésorerie emprunts
Équivalent de trésorerie Impôt différé à
court terme
Fournisseurs
Autres créditeurs
Remarque : Pour qu’un bon de caisse soit considéré comme un équivalent de trésorerie, il doit
avoir un délai proche (moins d’un mois) et aucun risque de perte de valeur ne doit peser sur ce
bon.
II- Tableau de variation des flux des capitaux propres et des flux de trésorerie
6
La variation du résultat de la période ;
La variation des éléments comptabilisés directement en capitaux propres : variation des
écarts de réévaluation considérables qui sont augmentés aux capitaux propres s’ils sont
positifs ou retranchés du résultat si non ;
La variation des effets des changements des méthodes comptables et correction d’erreurs ;
La variation sur le capital et la distribution des dividendes ;
La variation des réserves et des reports à nouveau.
NB : La norme IAS 7 encourage les entreprises à présenter leur tableau de flux de trésorerie selon
la méthode directe (méthode qui consiste à présenter les entrées et sorties de trésorerie en
montant brut pour chaque opération d’exploitation). La méthode indirecte reste autorisée
(présentation à partir du résultat de l’exercice pour les flux de trésoreries issus des activités
opérationnelles).
Le tableau suivant indique le modèle des tableaux de flux de trésorerie selon la norme IAS
7 (méthode souhaitée)
7
ELEMENTS N N-1
FLUX DE TRESORERIE ISSUS DES ACTIVITES
OPERATIONNELLES
+ encaissements reçus des clients
- Sommes versées aux fournisseurs et aux salariés
- Intérêts payés
- Impôt sur le résultat
= FLUX DE TRESORERIE ISSUS DES ACTIVITES (1)
OPERATIONNELLES
FLUX DE TRESORERIE ISSUS DES ACTIVITES
D’INVESTISSEMENT
- Acquisition des filiales sous déduction de la trésorerie acquise
- Acquisition d’immobilisations
+ cessions d’immobilisations
+ produits financiers reçus (dividendes reçus, etc.)
= FLUX DE TRESORERIE ISSUS DES ACTIVITES (2)
D’INVESTISSEMENT
FLUX DE TRESORERIE ISSUS DES ACTIVITES DE
FINANCEMENT
+ augmentation du capital
+ encaissements provenant des prêts à long terme ou des contrats
de location financement
- Remboursement des emprunts à long et moyen terme ou des
contrats de location financement
- Dividendes versés
= FLUX DE TRESORERIE ISSUS DES ACTIVITES DE (3)
FINANCEMENT
VARIATION NETTE DE TRESORERIE OU D’EQUIVALENT DE (4)
TRESORERIE
(1)+(2)+(3)
TRESORERIE OU EQUIVALENT DE TRESORERIE AU DEBUT DE (5)
L’EXERCICE
TRESORERIE OU EQUIVALENT DE TRESORERIE A LA FIN DE
L’EXERCICE
(4)+(5)
8
III- Les notes annexes et les événements postérieurs à la clôture de l’exercice
Selon la norme IAS 1, les entreprises doivent présenter une note explicative annexée aux
états financiers. Cette note doit :
Présenter des informations sur la base d’établissement des états financiers et sur les
méthodes comptables choisies et appliquées aux transactions et événements importants ;
Indiquer les informations imposées par la norme comptable internationale et qui ne sont pas
présentées par ailleurs dans les états financiers ;
Présenter une déclaration de conformité aux normes comptables internationales ;
Présenter des informations supplémentaires pour des éléments présentés dans chacun des
états financiers ;
Présenter toutes autres informations susceptibles d’améliorer la connaissance des
investisseurs sur l’image fidèle du bilan, du compte de résultat et du tableau de
financement.
Entre la date de clôture de l’exercice et celle d’approbation des états financiers par le
conseil d’administration, des événements favorables ou défavorables susceptibles d’influencer les
informations diffusées dans les documents de synthèse peuvent se produire. Ces événements
appelés « événements postérieurs à la clôture » doivent être pris en compte avant l’approbation
des états financiers. Régis par la norme IAS 10, les événements postérieurs à la date de clôture
de l’exercice peuvent être de nature à modifier les informations contenues dans les documents de
synthèse ou non.
La norme IAS 10 indique :
Dans quel cas est-ce qu’une entreprise doit ajuster ses états financiers en fonction des
événements postérieurs à la date de clôture ;
Les informations qu’une entreprise doit fournir concernant la date de publication des états
financiers et des événements postérieurs à la clôture.
9
CHAP ITRE 6 : TRAITEMENT SPECIFIQUE DU COUT DE L’EMPRUNT (IAS 23)
La norme IAS 23 traite de la comptabilisation du coût d’emprunt. Les coûts d’emprunt
représentent les intérêts et autres coûts supportés par une entreprise dans le cadre de l’emprunt de fonds.
Les coûts de l’emprunt peuvent inclure jusqu’à la fin de la période de la préparation de l’actif :
- les intérêts sur découvert bancaire et emprunts à court et long terme ;
- l’amortissement des primes d’émission ou de remboursement de l’emprunt ;
- L’amortissement des coûts accessoires relatifs à la mise en place de l’emprunt ;
- Les charges financières liées au contrat de location financement comptabilisé conformément à la
norme IAS 17 ;
- les différences de change résultant des emprunts en monnaie étrangère.
La norme prévoit un seul traitement à savoir : la capitalisation des coûts d’emprunt relatifs
aux actifs éligibles. La méthode alternative qui jusqu’en 2009 permettait de constater en charge les
coûts de l’emprunt a été supprimer par l’amendement 2007 de la norme IAS 23 vigueur à compter du 1 er
janvier 2009.
- Il doit être probable que l’actif en question et les coûts de financement engagés
engendrent des avantages économiques futurs pour l’entreprise;
3- APPLICATIONS
Cas 1
La société MBOUZEKE a réalisé au cours de l’exercice N la construction d’un matériel
spécifique (amortissable en 5 ans, durée d’usage et d’utilisation), terminé le 1er novembre N.
Les dépenses en franc relatives à ce matériel se sont élevées à :
Matériaux utilisés : 64 000
Charges directes de production : 44 000
Charges indirectes fixes de production : 20 000
Charges indirectes variables de production : 18 000
Intérêt de l’emprunt effectué et finançant l’opération : 3600 comprenant
- intérêts relatifs à la période précédent la fabrication
(Intérêts correspondant au financement des matériaux utilisés) : 600
- intérêts relatifs à la période de fabrication : 1 400
10
- intérêts relatifs à la période postérieure à la mise en service : 1 600
TAF :
1- Indiquez quels intérêts peuvent être pris en compte dans la valeur du matériel. Indiquez
si cette prise en compte est obligatoire et quelle information financière relative à cette
prise en compte doit être donnée dans les notes annexes.
2- Evaluez le matériel produit par l’entreprise au 31 octobre N
3- Présentez les écritures qui vous semblent nécessaires au 1 er novembre N et au 31
décembre N sachant que la société MBOUZEKE a pour principe de comptabiliser les
amortissements fiscaux maxima et de comptabiliser l’amortissement linéaire en
amortissement pour dépréciation.
4- Présenter le coût de comptabilisation de cette immobilisation selon l’IAS 23. Et passer
les écritures nécessaires
5- Après sa fabrication et sa mise en service le premier janvier N+1, les experts estiment
que sa période d’utilité maximale est de 4 ans avec une valeur résiduelle correspondant à
10% de son coût de comptabilisation initiale ; présenter le tableau d’amortissement
linéaire de cette immobilisation.
SOLUTION
1- Les coûts d’emprunt pour financer l’acquisition ou la production d’une immobilisation
corporelle ou incorporelle ou d’un stock qui exige une longue période de préparation ou de construction
avant de pouvoir être utilisé ou vendu peuvent être inclus dans le coût de l’actif lorsqu’ils concernent la
période de production de cet actif.
Peuvent donc être intégrés dans le coût du stock, les frais engagés lors de la production, mais aussi
avant la production dans la mesure où les matériaux ont dû être acquis auparavant et être financés par un
emprunt. Les coûts d’emprunt incorporés dans les coûts d’acquisition ou de production des
immobilisations corporelles, incorporelles et des stocks sont indiqués dans l’annexe. Est également
indiqué le taux de capitalisation utilisé.
2- Evaluation
Le coût de production comprend :
- les matériaux : 64 000
- les charges directes : 44 000
- des charges indirectes fixes : 20 000
- des charges indirectes variables : 18 000
- les intérêts : 1400 +600 = 2 000
Soit au total : 148 000
Le coût total de production ne comprend pas les charges administratives générales même si cette
imputation a été prévue par la comptabilité analytique.
3- Ecritures comptables
------------01/01/N---------------
521-146.000
67-3600
16.-149.600
Constatation de la charge d’intérêt et de l’emprunt
--------------01/11/N---------------
2411- 148 000
722- 146 000
787- 2 000
Production de l’immobilisation
--------------- 31/12/N°----------------------
6811- 4 933
11
2831-4933
Amortissement du mat industriel (deux mois)
144 000*20%*2/12
--------------- d°----------------------
CAS 2 :
La société MESCHACK et CHADRACK avait commandé, le 1 er avril N, une machine outil à un
fournisseur Allemand, pour un prix de 150 000F. Cette machine doit être livrée en décembre N. elle à
versé le 1er avril N un acompte de 50 000 F au fournisseur et une commission de 1 500 F HT (TVA 294)
à un intermédiaire résidant au Cameroun qui a facilité cette transaction. Pour financer cette acquisition,
la société MESCHACK et CHADRACK a fait un emprunt de 50 000 F le 1er avril N au taux de 6 %,
emprunt qui doit être complété par un emprunt de même montant le 1er décembre N.
La machine a été réceptionnée le 1 er décembre N. Le fournisseur Allemand a consenti un escompte de
règlement de 1 % pour règlement comptant. La facture a été réglée à la réception par chèque bancaire.
Le transport a été effectué par une entreprise camerounaise, qui, également le 1 er décembre a présenté
une facture de 2 000 F sur la quelle elle a consenti une remise de 5 % (TVA en sus). La machine est
devenue opérationnelle le 3 décembre N.
Le 5 décembre N, toutefois, lors de la mise en route, la société MESCHACK et CHADRACK a du
faire intervenir une entreprise afin de remettre en état des conduits de fumée qui avaient été détériorés
lors de l’installation de la machine-outil. La facture s’est élevée à 5 980 F TTC.
TAF :
1- Indiquer les éléments qui peuvent constituer le coût d’acquisition d’une immobilisation
corporelle
2- Rappeler les conditions d’incorporation des coûts liés aux emprunts dans le coût d’entrée d’un
actif.
3- La société MESCHACK et CHADRACK ayant décidé de maximiser le coût d’acquisition de la
machine outil, calculer le coût d’acquisition de la machine outil et présenter les écritures
comptables enregistrées en N (en dehors des amortissements de fin d’exercice).
NB : La société MESCHACK et CHADRACK est habileté à retenir à la source la TVA
Solution :
1- Eléments constituant le coût d’acquisition
Le coût d’acquisition d’une immobilisation corporelle est constitué de :
- Son prix d’achat y compris les droits de douane et taxes non récupérables, après déduction des
remises, rabais commerciaux et escomptes de règlement ;
- De tous les coûts directement attribuables engagés pour mettre l’actif en place et état de
fonctionner selon l’utilisation prévue par la direction. Dans les comptes individuels, les droits de
mutation, honoraires ou commissions et frais d’actes, liés à l’acquisition, peuvent sur option, être
rattachés au coût d’acquisition de l’immobilisation ou comptabilisés en charges ;
- De l’estimation initiale des coûts de démantèlement, d’enlèvement et de restauration du site sur
le quel elle est située, en contrepartie de l’obligation encourue, soit lors de l’acquisition, soit en
cours de l’utilisation de l’immobilisation pendant une durée donnée à des fins autres que de
produire des éléments de stocks. Dans les comptes individuels, ces coûts font l’objet d’un plan
d’amortissement propre tant pour la durée que le mode.
Les coûts d’emprunts peuvent être rattachés au coût d’acquisition. Dans le cas de la machine outil, le
coût d’acquisition comprend :
- Le prix d’achat de la machine outil, après déduction de l’escompte de règlement ;
12
- La commission versée à un intermédiaire (cette commission peut, selon le cas être rattachée au
coût d’acquisition ou comptabilisée en charges. Dans le cas d’espèce, elle est rattachée au coût
d’acquisition puisque l’entité a décidé de rendre maximum le coût) ;
- Les frais de transport (qui permettent de mettre l’actif en place et en état de fonctionner selon
l’utilisation prévue par la direction), après déduction de la remise ;
Quant aux frais de réparation, engagés lors de la mise en route, ils doivent être considérés comme
des charges (non directement attribuables pour mettre l’actif en place et en état de fonctionner selon
l’utilisation prévue par la direction).
2- Conditions d’incorporation des coûts liés aux emprunts
Ces conditions sont les suivantes :
- Il doit s’agir d’un actif éligible (longue période de préparation ou de construction) ;
- Ils doivent concerner la période de construction ou de production ;
- Il est probable et certain qu’ils généreront des avantages économiques futurs pour l’entité ;
- Ils peuvent être évalués de façon fiable.
3- Calcul du coût d’acquisition de la machine outil : 1 500 + 1 50 000*99 % +2 000*95% + (50 000
× 6 % × 8/12) = 153 900
Ecritures comptables
------------------------01/04/N---------------------------
252 – 50 000
521- 50 000
Commande machine outil et versement d’acompte
----------------------- d° ----------------------------------
67-2000
521-2000
Intérêts de l’emprunt
----------------------………------------------------------
241- 1 500
4451- 294
521- 1794
Commission à un intermédiaire
---------------------- ----------------------------------
241 - 148 500 (150 000 × 99%)
4451- 29 106 (148 500 × 19,6%)
4812- 98 500 (148 500- 50 000)
252- 50 000
4478- 29 106
Facture fournisseur
---------------------- ----------------------------------
4812- 98 500
521- 98 500
Règlement facture fournisseur
--------------------- ----------------------------------
--------------------- ---------------------------------
241- 1 900 (2000 × 99%)
4451- 372,4
521- 2 272,4
Facture de transport
13
--------------------- ----------------------------------
241- 2 000
787- 2000
Prise en compte des coûts d’emprunts
--------------------- ----------------------------------
--------------------- 05/12/N ----------------------------
6242- 5 000
4454- 980
401- 5 980
Remise en état des conduits de fumée
--------------------- ----------------------------------
Cas 3
La société ABNER, entreprise pétrolière a décidé d’installer une plate-forme près du lac de DANG dans
le département de l’ADAMAOUA. L’exploitation doit durer 20 ans et la société devra remettre en état
le site après l’arrêt. Le coût estimé de cette remise en état est de 150 000 F.
Les travaux d’installation ont débuté le 1 er mai N-1 et l’ensemble est devenu opérationnel à compter du
31 décembre N.
Pour réaliser ces travaux, la société ABNER a demandé et obtenu un emprunt bancaire de 500 000 F,
remboursable en cinq annuités constantes au taux de 6%. Les fonds ont été débloqués le 1er avril N.
Les éléments relatifs à cette installation peuvent ainsi être évalués comme suit (en valeurs hors taxes) :
Coûts engagés en N-1
- Frais d’études préalables : 30 000 F
- Matériaux acquis par ABNER et utilisé : 80 000 F
- Factures de sous-traitants (comptabilisés dans un compte d’attente) : 112 000 F
- Main d’œuvre interne : 95 000 F
- Frais administratifs généraux : 5 000 F
Coûts engagés en N
- Matériaux acquis par ABNER et utilisé : 140 000 F
- Factures de sous-traitants (comptabilisés dans un compte d’attente) : 258 000 F
- Main d’œuvre interne : 180 000 F
- Autres coûts internes directement imputables : 15 000 F
- Frais administratifs généraux : 20 000 F
TAF :
1- Déterminer le coût d’entrée de la plate-forme pétrolière sachant qu’il a été décidé
d’incorporer le coût de l’emprunt au coût d’entrée.
2- Passer au 31 décembre N-1 et au 31 décembre N les écritures nécessaires.
Corrigé
1- Détermination du coût d’entrée
Les frais d’études préalables (non directement liés à la production de l’immobilisation) et les frais
administratifs généraux ne peuvent être rattachés au coût d’entrée.
Les coûts d’emprunts imputés sont estimés à 500 000 × 6% × 8/12 = 20 000 F
14
Coûts engagés en N 763 000
Matériaux 140 000
Factures de sous-traitants 258 000
Main d’œuvre interne 180 000
Autres coûts internes 15 000
Coûts d’emprunts 20 000
Coûts de remise en état 150 000
Total 1 050 000
2- Ecritures comptables
a) Au 31 décembre N-1
-------------------------31/12/N-1--------------------------- OU
239- 287 000
722- 175 000 (80 000 + 95 000)
4712- 112 000
Plate forme pétrolière en cours
------------------------- ----------------------------
b) Au 31 décembre N
-------------------------31/12/N----------------------------
2342- 1 050 000
4451- 172 480 (287 000 + 335 000 + 258 000) ×19,6 %
239- 287 000
722- 355 000 (140 000 + 180 000 + 15 000 + 20 000)
4712- 258 000
1551- 150 000
4431- 176 400
Activation de la plate forme pétrolière
------------------------- --
15
CHAPITRE 7 : La consolidation des comptes
Les premiers débats sur la consolidation ont eu lieu aux Etats-Unis en 1904. Cependant, les premiers
états –financiers consolidés avaient été publiés en 1892 par la société « National Lead » aux Etats-
Unis. Depuis lors, La pratique de la consolidation va se généraliser progressivement jusqu’en 1985 avec
la loi Française du 03- Janvier-1985 qui va rendre obligatoire l’établissement des comptes consolidés.
Cette loi va effectivement entrée en vigueur à compter du 1er Janvier 1990.
C’est en 1976 que l’IASC a adopté la norme (IAS3) portant sur les états financiers consolidés
applicable à compter de Janvier 1977. En 1989, l’IAS3 a été remplacé par :
- la norme IAS 27 « états financiers consolidés et comptabilisation des participations dans les
filiales » ;
-la norme IAS 28 « comptabilisation des participations dans les entreprises associées » ;
-la norme IAS 31 « information financière relative aux participations dans les co-entreprises ».
Le 12-Mai-2011, l’IASB a publié trois nouvelles normes relatives à l’établissement des comptes
consolidés à savoir :
-la norme IFRS 10 « états financiers consolidés » (Consolidated Financial statements)
-la norme IFRS11 « partenariats ou accords conjoints (joint arrangements) ;
-la norme IFRS 12 « informations sur les participations dans d’autres entités (Disclosure of
involvement with other entities).
Ces nouvelles normes viennent amendées les anciennes normes IAS 27 et 28 et abrogent la norme de
IAS 31.
Cet ensemble s’appliquera pour les exercices ouverts à compter du 1 er janvier 2013, une application
anticipée étant autorisée. Il est à noter également que la publication de ces trois nouvelles normes et la
révision de deux normes anciennes permet d’aligner de façon générale les traitements IFRS et ceux des
US- GAAP correspondants dans le cadre du plan de convergence « IASB-FASB ».
Le contrôle y est ainsi défini : une entité détentrice contrôle une entité détenue quand elle est exposée,
ou lorsqu’elle a le droit, de percevoir des revenus variables provenant des participations dans l’entité
détenue et a la possibilité d’influer sur ces revenus grâce à son pouvoir.
Un partenariat (joint arrangement) ou accord conjoint est un accord dans lequel une ou plusieurs parties
exercent un contrôle en commun. La norme IFRS 11 distingue deux types de partenariat : l’activité
commune (joint opération) et la coentreprise (joint venture).
Le contrôle conjoint implique que les décisions relatives aux activités dites ‘’pertinentes’’ soient prises
par l’ensemble des parties concernées.
16
Dans une activité commune, chaque partenaire comptabilise ses actifs, passifs, produits et charges
propres majorés de la quotte- part des actifs, passifs, produits et charges communs.
IFRS 11 se caractérise par l’abandon de la consolidation proportionnelle de la coentreprise telle qu’elle
était autorisée par IAS 31 et l’utilisation de la seule méthode de mise en équivalence.
3 - La norme IFRS 12
La norme IFRS 12 intègre dans une seule norme les informations à fournir relatives aux participations
dans des filiales, dans des accords conjoints, dans des entreprises associées et dans des entités
structurées non consolidées.
4 - La norme IAS 27 « états financiers individuels »
La norme IAS 27 révisée comprend les règles comptables et les informations à fournir sur les
participations dans les filiales, les coentreprises et les entités associées lorsque la mère est tenue de
présenter des états financiers individuels.
La norme stipule que ces participations doivent être comptabilisées soit au coût, soit conformément à la
norme IFRS 9, instruments financiers (cout amorti ou juste valeur).
5 - La norme IAS 28 « participation dans les entités associées et partenaires »
La norme IAS 28 révisée prescrit la comptabilisation des participations dans des entreprises associées
(lorsque une influence notable est mise en évidence) et énonce les exigences relatives à l’application de
la méthode d’équivalence (equity méthode) lors de la comptabilisation des participations dans des
entreprises associées et coentreprises.
On peut à la suite de cette nouvelle publication dire que le contrôle devient la barre du principe de
consolidation. D’une façon générale, pour entraîner la consolidation, le contrôle doit porter sur les
activités pertinentes de l’entité considérée (activités ayant une incidence significative sur les résultats de
l’entreprise). Il ne suffit donc plus de contrôler la politique financière et opérationnelle d’une entité pour
prétendre obtenir des avantages de ces activités.
NB : Il faut noter dans le jargon, le remplacement des « intérêts minoritaires » par « les intérêts non
contrôlant ».
17
2.1- Le périmètre des états financiers consolidés
Le périmètre de consolidation est déterminé par le contrôle ou le pouvoir de la société mère sur la
filiale. En règle générale, toute entité contrôlée sera consolidée. Le périmètre de consolidation est
donc constitué de l’ensemble des entités consolidables à savoir : la société mère, les filiales
contrôlées directement ou indirectement (à l’exclusion des filiales non considérables (lorsque le
contrôle de la mère est temporaire, ou lorsqu’il ne porte pas sur les activités pertinentes)).
Le contrôle est présumé exister lorsque la société mère détient, directement ou indirectement par
intermédiaire d’une filiale, plus de la moitié des droits de vote. Les droits de vote potentiels sont pris en
compte lorsqu’ils sont exerçables (prix d’exercice inférieur au prix du marché pour les options d’achat
(put) et inversement pour les options de vente (call).
Le contrôle est également présumé lorsque la mère détient moins de la moitié des droits de vote et
dispose :
Du pouvoir sur la moitié des droits de vote en vertus d’un accord avec d’autres actionnaires
(coalition, association) ;
Du pouvoir de contrôler ou de faire contrôler les activités pertinentes de la filiale ;
Du pouvoir de nommer ou de révoquer les principaux membres du CA ou de l’organe de la
direction et de contrôle.
Exemple
Supposons deux société, la société alpha et beta dont les bilans (résumés en k€) sont donnés ci-dessous :
Bilan société Alpha
Immobilisations incorporelles 80 000 Capital 1 000 000
Immobilisations corporelles 850 000 Réserves 600 000
Titre de participation Bêta 450 000 Résultat 160 000
Autre immobilisations Financières. 180 000 Dettes 1 200 000
Actif circulant 140 0000
La société Alpha possède 75% du capital de la société Bêta, acquis au moment de la constitution de
ladite société. La société Alpha doit présenter des comptes consolidés, elle réalisera une intégration
globale de la société Bêta (car elle en a le contrôle exclusif).
Il existe deux méthodes de consolidation des comptes à savoir :
18
- La méthode de tableaux et celle méthode des écritures comptables.
1) La méthode des tableaux
La méthode des tableaux consiste à d’abord faire la sommation des bilans des sociétés consolidables
puis d’éliminer les postes réciproques : l’élimination des opérations internes portera notamment sur le
titre de participation Bêta et les capitaux propres de la filiale.
L’analyse de l’élimination des titres Bêta peut s’effectuer à partir du tableau d’analyse suivant :
Poste Total Alpha Minoritaires (intérêts non contrôlant)
Capitaux propres 75% 25%
Bêta
Capital 600000 450000 150000
Réserves 300000 225000 75000
Résultat 100000 75000 25000
1000000 750000 250000
Tableau de consolidation
Actif Alpha Beta Cumuls éliminations Bilan
consolidé
Immb incorp 80.000 80.000 80.000
Immb corp 850.000 800.000 1.650.000 1.650.000
Titre de part 450.000 450.000 -450.000 0
beta
Autres immb 180.000 180.000 180.000
financières
Actif circulant 1.400.000 1.000.000 2.400.000 2.400.000
Total 2.960.000 1.800.000 4.760.000 -450.000 4.310.000
passifs
Capital 1000 000 600 000 1600 000 -600 000 1000 000
Réserves 600 000 300 000 900 000 - 75 000 825 000
Résultats 160 000 100 000 260 000 - 25 000 235 000
Intérêts non 250.000 250.000
contrôlant
Dettes 1200 000 800 000 2000 000 2000 000
TOTAUX 2960 000 1800 000 4760 000 -450 000 4310 000
NB : Intérêts minoritaires : 250 000=150 000+75000+25000
b) Méthodes des écritures
Dans les méthodes des écritures comptables, on trouvera pour ce cas trois écritures :
-celle de la reprise du bilan de la société Alpha ;
-celle de la reprise du bilan de la société Béta ;
-celle de l’élimination des titres béta.
19
NB : le plan des comptes utilisé est celui du PCG de la France
Immobilisation incorporelles 80000
Immobilisation corporelles 850000
Titres de Participation Bêta 450000
Autres Immobilisations
financières 180000
Actifs Circulant 1400000
100000
Capital Alpha 0
Réserves Alpha 600000
Résultat Alpha 160000
120000
Dettes 0
20
compte de résultat société
Alpha
Charges d'exploitation 1.700.000 Produits d'exploitation 2 000 000
Charges financières 140.000 Produits financiers 100 000
Charges exceptionnelles 80.000 Produits exceptionnels 100 000
Impôt sur les sociétés 120.000
Résultat 160.000
Comme dans le cas du bilan, la consolidation du compte de résultat se fait soit par des écritures de
cumul des charges et de produits, soit par addition des différents éléments des charges et de produits.
Consolidation du compte de résultat par la méthode des tableaux (méthode additive)
Eléments Alpha Bêta Total
Charges d’exploitation 1.700.000 1.460.000 3.160.000
Charges financières 140.000 60.000 200.000
Charges exceptionnelles 80.000 100.000 180.000
Impôt sur le résultat 120.000 80.000 200.000
Résultat 160.000 100.000 260.000
Total des charges 2.200.000 1.800.000 4.000.000
Produits d’exploitations 2.000.000 1.600.000 3.600.000
Produits financiers 100.000 80.000 180.000
Produits exceptionnels 100.000 120.000 220.000
2.200.000 1.800.000 4.000.000
Le compte de résultat consolidé se présente comme suit
Eléments Montant
produits d’exploitation 3.600.000
Charges d’exploitation 3.160.000
Résultat d’exploitation 440.000
Produits financiers 180.000
Charges financières 200.000
Résultat financier -20.000
Résultat courant des entreprises intégrées 420.000
Produits exceptionnels 220.000
21
Charges exceptionnelles 180.000
Résultat exceptionnel 40.000
Impôt sur les sociétés 200.000
Résultat des entreprises intégrées 260.000 (420000,40000, -200000)
Intérêts non contrôlant 25000
Résultat net part du groupe 235.000
Dans l’opération de consolidation, les soldes et transactions intra-groupe et les profits latents en
résultant doivent être intégralement éliminés.
Exemple : la société alpha a facturé à la société Bêta un lot de marchandise évalué à 10.000. Au 31
décembre, le bilan alpha comporte un compte client de ce montant tandis que celui de Bêta comporte un
poste fournisseur de 12000 également.
Si, toutefois, la participation en question est contrôlée, l’entité détenue est consolidée en toutes
circonstances.
22
Une participation dans une entité associée doit être comptabilisée dans les états financiers consolidés
selon la méthode de la mise en équivalence sauf si la participation est acquise et détenue dans l’unique
perspective d’une cession dans un avenir inférieur à douze mois. Dans ce cas, elle doit être
comptabilisée selon la méthode de la juste valeur, en accord avec la norme IAS 39.
La méthode de la mise en équivalence est définie comme une méthode de comptabilisation selon
laquelle la participation est initialement enregistrée au coût et est ensuite ajustée pour prendre en compte
les changements postérieurs à l’acquisition de la quotte - part de l’investisseur dans l’actif net de
l’entreprise détenue. Le compte du résultat reflète la quote-part de l’investisseur dans les résultats de
l’entreprise détenue.
Exemple : Supposons que la société alpha détienne 25% du capital de la société gamma acquis au
moment de la constitution de ladite société pour 50000 (compris dans les immobilisations financières).
Les titres de la société gamma sur lesquels la société alpha à une influence notable pourra être mise en
équivalence, c’est -à-dire en fait réévalués.
Présenter la mise en équivalence de Gamma par la méthode des écritures comptables (la méthode des
tableaux peut être aussi pratiquée).
La valeur d’équivalence des titres Gamma, possédés par Alpha, peut se déterminer ainsi : *
Evaluation de l’Actif net comptable de Gamma :
Capital 200 000
Réserves 180 000
Résultat 60 000
440 000
Quote-part de alpha 440 000 x 25% = 110 000
Plus- value : 110 000 – 50 000 = 60 000
23
Pour le bilan :
1.2.3 Etats financiers d’un investisseur ou Co-entrepreneur qui ne publie pas d’états financiers
consolidés
Lorsqu’un investisseur ou un Co-entrepreneur ne publie pas d’états financiers consolidés (car il n’a pas
de filiale), ses participations dans les entreprises associées ou sous contrôle conjoint doivent être
obligatoirement comptabilisées selon la méthode de mise en équivalence.
24
6) La nature des restrictions durables fortes qui limitent de façon importante la capacité d’une entité
associée à transférer des fonds à l’investisseur.
Les participations dans les entités associées comptabilisées en utilisant la méthode de la mise en
équivalence doivent être classées dans les actifs à long terme et être présentées comme un élément
distinct au bilan. La quote-part de l’investisseur dans les résultats de ces participations doit être
présentée comme un élément distinct au compte de résultat. La quote-part de l’investisseur dans des
activités abandonnées doit être également présentée séparément.
1.3 L’information financière relative aux participations dans les co-entreprises (IAS 31)
Il y a contrôle conjoint des opérations lorsque les co-entreprises utilisent les actifs et les autres
ressources des Co-entrepreneurs, sans que soit crée une personnalité morale distincte des entrepreneurs
eux même. Les intérêts de la co-entreprise étant comptabilisés dans les comptes individuels, aucune
opération particulière de consolidation n’est requise pour la préparation des comptes consolidés des Co-
entrepreneurs.
b) Actifs contrôlés conjointement
Il y a contrôle conjoint des actifs lorsque les Co- entrepreneurs acquièrent en commun un Certains
nombre d’actifs, sans qu’il ne soit crée de personnalité morale distincte. Comme dans le cas précédant,
aucune opération particulière de consolidation n’est requise, les intérêts de chacun des membres dans la
co-entreprise étant reflétés dans leurs comptes individuels.
c) Entités contrôlées conjointement
Il s’agit d’entités créées par des associés entre lesquels existe un contrat établissant un contrôle
conjoint sur l’activité. Les co-entreprises doivent tenir une comptabilité propre et établir des comptes
individuels conformes aux Normes comptables habituelles. Pour la préparation des comptes consolidés
des membres de la co-entreprise, IAS 31 permet l’utilisation de deux méthodes : l’intégration
proportionnelle (qui est la méthode de référence) et la mise en équivalence (qui est une autre méthode
autorisée).
La consolidation proportionnelle est une méthode de comptabilisation et de présentation selon laquelle
la quote-part d’un Co-entrepreneur dans chacun des actifs et passifs, produits et charges de l’entité
contrôlée est regroupée, ligne par ligne, avec les éléments similaires dans les états financiers du Co-
entrepreneur ou est présentée sous des postes distincts dans les états financiers du Co-entrepreneur.
Exemple : Il vous est demandé de présenter le bilan consolidé et le compte de résultat consolidé du
groupe Kappa qui a pris une participation de 50% dans la société Lambda, contrôlée conjointement par
Kappa et Omicron.
Vous trouverez ci-après les bilans et comptes de résultat des sociétés Kappa et Lambda au 31 décembre
N (en milliers d’euros).
25
bilan société Kappa
35200 35200
26
Compte de résultat Société Lambda
En bref, le tableau suivant nous donne les types de contrôle et les méthodes de consolidation autorisées
par l’IASB.
NB : l’IAS 31 ayant été abrogée par la norme IFRS 11, la méthode de consolidation par l’intégration proportionnelle ne peut plus être
utilisée.
27
CHAPITRE 8 : LE TRAITEMENT DES VARIATIONS DES COURS DE LA MONNAIE (IAS 21)
De nombreuses entreprises nationales et internationales exercent des activités hors de leur pays
d’implantation ou de leur pays d’origine. Or, en principe la comptabilité dans chaque État doit être
tenue en unité monétaire fonctionnelle (monnaie de l’environnement économique principal dans
lequel fonctionne l’entité). L’environnement économique principal dans lequel une entité fonctionne
est celui dans lequel elle dépense et génère l’essentiel de sa trésorerie. Elle reflète l’essentielle de
ses activités pertinentes.
Une entreprise peut exercer de deux façons ses activités à l’étranger :
La conclusion des transactions en monnaie étrangère (Exemple : contrat d’expertise en
devise, achat ou vente des biens ou des marchandises dont le paiement est effectué en
monnaie étrangère, contrat de prêt ou d’emprunt en devise, etc.). Ces opérations doivent
être converties en monnaie nationale avant leur inscription en comptabilité ou dans les états
financiers ;
La création d’établissements ou de filiales à l’étranger. Dans ce cas, les états financiers de
la filiale établis à étranger et présentés en monnaie étrangère doivent être convertis en
monnaie nationale ou en monnaie de présentation avant d’être inclus dans les états
financiers de l’entreprise mère.
Outre ces deux cas, une entité peut également vouloir convertir son résultat ou sa situation
financière dans une monnaie de présentation différente de sa monnaie fonctionnelle.
Ce chapitre se contentera d’analyser ces deux aspects définis par la norme IAS 21 intitulée
« effet des variations des cours des monnaies étrangères ».
Selon la norme IAS 21, une transaction en monnaie étrangère doit être enregistrée lors de
sa comptabilisation en monnaie fonctionnelle, c'est-à-dire une monnaie ayant cours légal dans son
environnement économique primaire. La transaction lors de sa comptabilisation initiale doit être
convertie en monnaie fonctionnelle en appliquant à la monnaie étrangère le « spot exchange »
c'est-à-dire le dernier cours de change officiel à la date de la transaction.
Exemple : La société BIC située en France a reçu le 01/12/N une facture de 1.000.000 jpy (Yen
japonais) de son fournisseur DGK établi au Japon. La parité entre le yen japonais et l’euro est
établie comme suit 1€=115,33jpy. Ce même jour, elle reçoit de son fournisseur DFX établi à
Chicago une facture de 5.000 $ USD correspondant à un lot de marchandise (1€=0.9813 USD) ;
TAF Comptabilisez ces deux opérations au journal de la société BIC à la date de la transaction.
Solution
- Calculs annexes
28
Facture DFX : Montant en euro = 5000 / 0,9813
= 5 095,28 €
- Écritures (système d’inventaire intermittent)
01/12/N
607 Achat de marchandises 13 766,05
4012 Fournisseur DGK 8 670,77
29
La constatation de l’écart de change (s’il y en a) : il y a écart de change lorsque le spot de
change a varié entre la date de la transaction et la clôture de l’exercice ;
Le règlement effectif de la dette ou de la créance à l’échéance.
2- Application
Reprenons l’exemple précédent et supposons que :
- Au 31/12/N les cours respectifs du yen et du dollar sont les suivants : 1€=118,55 jpy et
1€=0,9659 $ USD ;
- Les marchandises achetées le 01/12/N sont toujours en stock ;
- Le cours des marchandises achetées aux Etats-Unis est de 4 000$ USD (juste valeur des
marchandises) ;
- Les deux fournisseurs sont réglés le 08/02/N+1. A cette date les cours du yen et du dollar
sont respectivement de 1€=117,95jpy et 1€=0,971 $ USD ;
= 27,19 €
01/12/N
607 Achat de marchandises 13 766,05
4012 Fournisseur DGK 8 670,77
4013 Fournisseur DFX 5 095,28
30
Provision sur marchandise
d°
4012 Fournisseur DGK 235,51
76 Gain de change 235,51
Gain de change sur DGK
d°
66 Perte de change 81,24
4013 Fournisseur DFX 81,24
Perte de change sur DFX
08/02/N+1 (8670,77-
4012 Fournisseur DGK 235,51)
66 Perte de change 8 435,26
512 Banque 42,91 8 478,17
Règlement fournisseur DGK
d° (5 095,28+81
4013 Fournisseur DFX ,24)
512 Banque 5 176,52 5 149,33
76 Gain de change 27,17
Règlement fournisseur DFX
Selon la norme IAS 21, les écarts de change relatifs à un élément monétaire qui en
substance fait partie intégrante de l’investissement net d’une entité dans une entreprise étrangère
doivent être enregistrés dans une rubrique spéciale des capitaux propres de l’entité. Ces écarts de
conversion sont considérés comme un accroissement ou une diminution de l’investissement dans
l’entreprise étrangère.
Exemple : La société Leader Work a accordé le 01/01/N à sa filiale Leader WorkA située aux USA
une somme de 100.000 $. A cette date, la parité entre l’euro et le dollar est établie de la façon
suivante : 1€=0,9815 $.
Au 31/12/N, cette parité est passée de 1€=0,9725 $. Le prêt est remboursable in fine dans
3 ans. A la veille du 01/01/N+3, la parité est établie de la façon suivante : 1€=0,9715 $
Passez les écritures nécessaires aux différentes dates chez Leader Work.
Solution
Calculs annexes
Date de l’opération : prêt=100.000/0,9815 = 101.884,87 €
Prêt au 31/12/N = 100.000/0,9725 = 102.827,76 €
Ecart = 102.827,87- 101.884,87 = 942,89 €
Prêt à l’échéance (31/12/N+2)= 100.000/0,9715= 102.933,61 €
Gain de change = 102.933,61 – 101.884,87 = 1.048,74 €
01/01/N
267 Prêt 101 884,87
512 Banque 101 8884,87
Accord de prêt
31/12/N
31
267 Prêt 942,89
107 Ecart de conversion 942,89
NB : Il faut noter que la révision 2002/2003 de la norme IAS 21 applicable depuis Janvier 2005 a
introduit les notions de monnaie fonctionnelle (MF) et de monnaie de présentation (MP) des états
financiers. En principe, la monnaie fonctionnelle devrait être la monnaie locale du pays
d’implantation de l’entreprise. Selon l’IAS 21 révisée, la monnaie fonctionnelle est celle utilisée
pour l’évaluation des actifs, des passifs et des transactions de l’entreprise au cours de l’exercice.
La monnaie de présentation quant à elle est la monnaie retenue pour la présentation des états
financiers à la clôture de l’exercice. Ceci revient à dire que si une société filiale d’un groupe
français situé au Japon utilise l’euro comme monnaie de fonctionnement (et non le Yen japonais),
chacune de ses opérations doit être convertie en euro pour être comptabilisée. Si le groupe
français a plusieurs filiales en Belgique, au Japon, en Chine, en Afrique, etc., il doit identifier pour
chaque filiale sa monnaie fonctionnelle et convertir en fin d’exercice (avant toute consolidation) ses
états financiers en monnaie de présentation choisie par le groupe. Si la monnaie de présentation
du groupe est différente de sa monnaie fonctionnelle, alors le groupe devra donner en annexe les
raisons d’utilisation d’une monnaie de présentation différente de la monnaie de fonctionnement.
Exemple : une société A dont le siège social est à Paris a participé le 01/01/N-1 à la constitution
d’une société B, société au capital de 30.000.000 $ dont le siège est situé à Atlanta. La société A a
32
acquis 70% du capital de la société B pour un prix de 21.428 € (cours du jour 1€=0,98 $). Au
31/12/N, le bilan et le compte de résultat de la société B sont les suivants en millier de dollar :
BILAN
ACTIF PASSIF
COMPTE DE RESULTAT
CHARGES PRODUITS
Les immobilisations corporelles ont été acquises le 01/01/N-1, et les stocks au cours de
l’exercice N. le résultat de l’exercice N-1 était de 10.000 $ et la distribution effectuée en Janvier N
était de 6.000 $.
TAF : Consolidez la société B dans le bilan et l e compte de résultat de la société A.
Le cours du dollar au 31/12/N est de 1€=0,9 $. Au 01/01/N-1, ce cours était de 1€=0,98 $.
Au 01/01/N, le cours est de 1€=0,96 $. Au cours de l’exercice N-1, le cours moyen annuel était de
1€=0,97 $. Au cours de l’exercice N, le cours moyen annuel est de 1€=0,94 $.
Solution
Cette opération de consolidation va suivre plusieurs étapes :
1- La consolidation du bilan
Elle consiste à cumuler les éléments du bilan de l’entreprise mère et de sa filiale établie à
l’étranger dans la comptabilité de la société mère.
NB : La conversion se fait au taux de change officiel à la clôture de l’exercice (montant du bilan
divisé par le taux de change : M/0,9).
31/12/N
21. Immobilisations corporelles 22.222
31. Stocks 20.000
41. Créances 18.889
33
57. Trésorerie 8.889
101 Capital 33.333
106 Réserves 4.445
12 Résultat 8.889
16 Emprunt 13.333
40. Autres dettes 10.000
Écriture de cumul du bilan
2- La consolidation du compte de résultat (au taux de change moyen de 0,94 : M/0,94)
31/12/N
607 Achat de marchandise 42.553
6037 Variation de stocks -10.638
605 Autres charges 14.894
68 Amortissements 5.319
695 Impôt 6.383
12 Résultat 8.511
707 Vente de marchandises 67.021
Écriture de cumul du compte de
résultat
Cet écart est dû au fait que le résultat au bilan est converti au taux de clôture tandis que le
même résultat dans le compte de résultat est converti au taux de change moyen annuel au cours
de l’exercice.
Écart = 8.889 – 8.511
= 378
31/12/N
12 Résultat 378
107 Écart de conversion 378
Écart de conversion sur le résultat
NB : Si c’était le résultat du compte de résultat qui était supérieur à celui du bilan, on contre-
passerait cette écriture.
Dans la conversion du bilan de la filiale établie à l’étranger, les éléments des capitaux
propres doivent être ramenés à leur valeur historique.
Valeur historique du capital= 30.000/0,98 = 30.612
Écart sur capital= 33.333 – 30.612 = 2.721
34
Valeur historique des réserves= 4.000/0,97 = 4.124
Écart sur réserves= 4.445 – 4.124 = 321
31/12/N
101 Capital 2.721
106 Réserves 321
107 Écart de conversion 3.042
Écart de conversion sur les capitaux
propres
Remarque : Pour ramener les réserves à leur valeur historique, on utilise le taux de change moyen
annuel de l’exercice au cours duquel ces réserves ont été réalisées ou accumulées.
31/12/N
101 Capital 30 612
106 Réserves 4 124
107 Écart de conversion 3 420
12 Résultat 8 511
106 Réserves 2 886,8
107 Écart de conversion 2 394
108 Intérêts des minoritaires 11 447
12 Résultat 5 958
128 Résultat des minoritaires 2 553
26 Titres de participation 21 428
Écriture d’annulation des titres
35
Conclusion
Cette conclusion ne sera pas orientée, comme l’on peut s’attendre, à une synthèse des aspects
présentés dans ce cours. Mais plutôt vers une réflexion sur les enjeux des normes comptables
africaines par rapport à celles de l’IASB. En effet les normes IFRS vont à terme converger avec les
US-GAAP (étant donné leur plan de convergence avéré et la signature du traité de l’IASC par les
Etats-Unis, le Canada et la grande Bretagne). Depuis 2005, les pays de l’Europe ont basculé aux
normes IAS/IFRS. Ceci montre que le seul enjeu et défi actuel entre les principaux modèles est
l’harmonisation de leurs normes et de leurs pratiques comptables qui devrait faire des normes
IAS/IFRS un référentiel mondial (ou à prétention mondiale).
Depuis l’adoption des normes IFRS par l’Union Européenne et la décision du parlement et du
conseil européen (CE) d’imposer aux sociétés faisant appel public à l’épargne d’élaborer leurs
états financiers suivant les normes de l’IASB (CE N° 1606/2002), la doctrine comptable de
l’Europe continental s’est inscrite dans une logique d’évolution rapide afin de s’arrimer au
mouvement irréversible d’harmonisation comptable internationale.
En plus de la feuille de route fixée en 2005 entre la CE et la SEC, les accords de la NORWALK
(2002) entre l’IASB et la FASB témoignent suffisamment la volonté des grandes puissances de
parvenir dans un avenir proche à des états financiers comparables sur les grandes places
financières du monde. Qu’en est – il de l’Afrique qui est le continent le plus divisé, le plus
hétérogène sur la plupart des plans, et qui s’est toujours sur le plan comptable inspirée de la
doctrine française (actuellement en pleine basculement aux normes internationales) ?
D’ailleurs, la fusion « Nyse – Euronext » est un signal important pour ceux des pays qui
garderaient encore aujourd’hui des dispositifs différents de production et de diffusion d’information
comptables et financières. Ce mariage confirme et renforce, à notre avis, l’intention de
convergence des normes comptables sur les deux places financières
D’une façon générale, le seul point de mir, à mon avis, nécessitant un débat à la fois politique et
économique est l’ancrage des normes africaines à celles de l’IASB.
L’histoire nous apprend que le développement de la comptabilité est lié au développement des
échanges. Ce qui revient à dire que chaque pays ou groupe de pays peut avoir son système
comptable, produit du temps, de sa culture, de son système politique et de son niveau de
36
développement économique. L’Afrique peut donc garder son modèle comptable. Seulement
lorsque l’on regarde la triade du monde, l’Afrique est en marge des grands regroupements.
L’UE S.E.M.
Le Japon avec la Chine et les pays de l’Asie
L’Afrique si elle doit s’insérer dans le système économique mondial (SEM), que ce soit directement
par une politique africaine, ou indirectement à travers l’union européenne qui a toujours influencée
ou inspirée la politique africaine elle doit adapter ses outils son langage à ceux de la communauté
internationale dominante.
A ce sujet, l’on peut s’interroger avec succès sur plusieurs aspects : l’ancrage des normes
OHADA aux normes IFRS, la pertinence de l’information comptable dans ce référentiel, les
spécificités de l’OHADA par rapport aux normes IFRS, etc.
L’harmonisation des normes comptables entre l’OHADA et l’IASB comme facteur d’attractivité pour
l’Afrique.
Tout ce qui contribue à créer un langage unique, une mesure commune, un cadre d’échange et de
partage unique est un facteur de développement pour chaque partenaire. L’Afrique est certes, le
continent le plus divisé, le plus hétérogène dans la presque totalité des domaines (comptable,
économique et monétaire, juridique, socioculturel, etc.), mais, individuellement ou collectivement,
elle doit s’interroger sur sa position par rapport aux grandes options économiques et comptables
en vigueur dans les grands pays industrialisés et sur les grandes places financières
internationales.
37
La comptabilité OHADA doit relever de défi de la loi Darwinienne
Il n’est pas question de faire ici un exposé de la théorie de Darwin 1. Mais, de mettre en évidence le
fait que la normalisation OHADA est tenue d’évoluer faute de tomber sur le coup de cette loi. Selon
Charles Darwin, « ce ne sont pas les espèces les plus robustes qui survivent, ni les plus
intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux à l’évolution ».
Les explications apportées par les sciences de gestion à l’évolution des organisations sont
divergentes et parfois antagonistes2. Ce qui peut parfois conduire à remettre en cause le statut
même de la science en tant que mécanisme d’explication du réel. La théorie de l’évolution des
organisations et du changement organisationnel met en relief des facteurs explicatifs de
l’évolution. Le dual des principes volontaristes et déterministes reste le fondement de cette théorie
explicative (Mbengué, 1997). L’évolution volontariste relève de la volonté de l’entité de faire
certaines mutations pour atteindre un objectif fixé. Elle peut être stratégique, tactique ou
opérationnelle. L’évolution déterministe relève des contraintes de l’environnement qui imposent
aux organisations l’adaptation de leurs structures, de leurs ressources, etc. aux exigences du
marché.
Si la normalisation comptable de l’OHADA par rapport à d’autres référentiels comptables n’est pas
la plus robuste, elle peut être tout au moins qualifiée de normalisation intelligente vu son degré
avéré d’adaptation aux normes de références. Elle est appelée à évoluer davantage afin de
converger dans un avenir très proche avec les normes internationales. Cette évolution si elle n’est
pas volontariste et anticipée par l’organisation elle-même, elle sera imposée :
- soit par l’environnement ou le regroupement des grands pays industrialisés qui
marginaliseront naturellement ou stratégiquement ceux des acteurs qui n’auront pas adopté
le même langage et les mêmes unités de mesure qu’eux ;
1
Pour plus de connaissances sur la théorie de Charles Darwin, l’on peut consulter l’article de Alice Guilhon, Baptiste Rappin
et al (2004).
2
La théorie de l’évolution des organisations, tout comme celle du changement organisationnel est un puzzle très large
jusqu’ici abordé sur ou à partir des variables diverses et parfois contradictoires. Pour de plus amples explications sur
l’évolution des organisations ou sur le changement organisationnel, voir : C. Chanut-Guieu et Pierre-Xavier Meschi (2003),
A. Guilhon, R. Labbé et B. Rappin (2004).
38
- soit par les entreprises dans les pays membres de l’OHADA qui, se développant, vont
forcement chercher à s’ouvrir ou vouloir cueillir des ressources financières sur les marchés
internationaux afin de financer leurs options de croissance ou d’extension ;
- soit également par les marchés financiers locaux, qui, se développant, vont chercher à
capter l’attention des investisseurs internationaux, désormais très exigeants sur la qualité et
la comparabilité de l’information comptable et financière.
Pour relever le défi de la loi Darwinienne, la comptabilité OHADA ne doit pas faire l’objet
d’une évolution déterministe. L’Afrique en général et les pays membres de l’OHADA en particulier,
doivent non seulement opérer d’eux-mêmes des réformes harmonisatrices de leur cadre
comptable et de leurs options politiques en la matière pour les mettre en cohérence avec les
normes internationales ; mais aussi, doivent clairement identifier leurs besoins et examiner
d’avance dans quels cadres le potentiel des grandes places financières internationales peut être
un atout indéniable pour leurs entreprises et pour leur développement économique.
2. la pertinence de l’information comptable
La convergence de la comptabilité vers la finance, notamment par une présentation fonctionnelle
et en masse du bilan et l’approche historique comparative des états financiers consacre d’emblé la
pertinence du référentiel comptable international. La pertinence d’un référentiel comptable peut
s’apprécier :
- par la facilité d’application régulière et sincère de ces principes ; c'est-à-dire par la capacité
des informations produites à donner une image fidèle du patrimoine, des performances et
de la situation des comptes ;
- par le nombre de pays qui l’applique et leur capitalisation boursière ;
- par la présentation synthétique et intégrée des informations (l’information doit être
présentée sous forme voulue par les utilisateurs et correspondre le plus exactement
possible à ce qu’elle signifie3) ;
- par son ancrage dans la réalité économique des pays qui l’applique ou qui vont l’appliquer ;
- par la dépolitisation des normes et leur orientation vers la recherche de l’information et la
gouvernance ;
3
L’information ne doit être ni maquillée, ni habillée ou manipulée pour quel que raison qu’elle soit.
39
- par l’innovation apportée dans la normalisation, dans la production, dans la présentation et
dans la publication des comptes et des informations ;
- etc.
En ce qui concerne le référentiel de l’OHADA, les différents principes comptables sont énoncés de
façon explicite. Le conflit « juste valeur – coût historique » qui constitue dans certaine mesure une
infraction au principe de prudence pose la problématique de la pertinence des méthodes
d’évaluation. Il met en relief le conflit basique « méthodes patrimoniales – méthodes boursières et
actuarielle », en même temps qu’il constitue une alternative légale. Le coût historique dans son
approche économique et financière du bilan tient compte de la perte de valeur due à l’utilisation ou
à l’obsolescence et l’intègre au résultat. Les variations de valeur due à l’inflation ne sont par contre
pas intégrées aux résultats. Ce qui réduit la volatilité dudit résultat par rapport à la juste valeur. En
matière d’amortissement, OHADA autorise les méthodes linéaire et dégressive. Cette prudence
linéaire et dégressive est certes, moins rationnelle, mais plus facile à appliquer par rapport au test
de dépréciation et à la méthode des unités de production. Le test de dépréciation pouvant être
dosé de subjectivité, variable d’une immobilisation à une autre et d’une entreprise à une autre
instaure finalement une contradiction à évaluer l’entreprise à une valeur dite « plus juste ». Ces
éléments constituent, à ce niveau, les déterminants de la pertinence du référentiel comptable
africain.
Parlant de l’ancrage à la réalité économique comme facteur de pertinence, les normes OHADA
préconisent trois systèmes comptables en fonction de la taille de l’entreprise et de son secteur
d’activité à savoir : le système normal pour les grandes et entreprises géantes, le système allégé
pour les PME et le système minimal de trésorerie (un état de recettes et de dépenses) pour les
très petites entreprises (TPE)4. Les états financiers obligatoires sont modulables en fonction du
système adopté par chaque entité. Les marchés financiers étant émergents les normes de
l’OHADA ont certes, gardé l’esprit continental de la comptabilité, mais ont emprunté à la
normalisation internationale et anglo-saxonne la logique de la comptabilité boursière. Cette
position à cheval entre sa logique de base et celle en vogue sur les grandes places financières
témoigne un souci avéré d’adaptation. Ce qui constitue bien facteur de pertinence.
4
Il faut dire ici que toutes les entreprises relèvent du système normal sauf exception liée à leur taille ou à leur secteur
d’activité. Les états financiers obligatoires sont modulables en fonction du système comptable choisi.
40
Le référentiel IFRS en explicitant le lien entre la comptabilité et la finance, se présente comme un
système normatif orienté vers la gouvernance actionnariale (Charlotte D et Christine N, 2007). Le
référentiel de l’OHADA, en privilégiant une approche financière des états comptables de synthèse,
constitue un système normatif pertinent orienté vers toutes les parties prenantes et donc, vers une
gouvernance partenariale.
D’une manière générale, l’OHADA en tant que organisme africain chargé de l’organisation, de la
normalisation et de l’harmonisation comptable entre les différents États membres, doit se
rapprocher davantage de l’IASB et de la FASB pour enrichir davantage les normes africaines des
pratiques comptables internationales.
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Annexes 1 : cas des contrats de locations financement : normes IAS 17.
Un contrat = contrat de location-financement SSI, les risques et les avantages inhérents à la propriété
de l’actif en question sont transférés au preneur (locataire). Pour cela on doit observer :
- transfert de propriété à la fin du contrat;
- option d'achat en fin de contrat à un prix suffisamment inférieur à la juste valeur estimée
de l'actif à la date de levée de l'option, pour avoir la quasi-certitude que l'option sera levée à la fin
du contrat;
- la durée du contrat couvre la majeure partie de la durée d'utilité de| l'actif, même en
l'absence de transfert de propriété;
- au début du contrat, la valeur actualisée des paiements minimaux au titre de la location
s'élève au moins à la quasi-totalité de la juste valeur de l'actif loué;
- l'actif loué est d'une nature telle que seul le preneur peut en jouir sans y apporter de modifications
majeures (actif spécifique).
A la signature du contrat.
Chez le locataire Chez le bailleur
Immobilisation X Créance X
Dettes financière X Vente X
X est la valeur la plus faible entre la JV et la valeur actualisée des paiements minimaux.
Paiement des échéances
Dettes financière Y Banque Y+Z
Charge financière Z Produit financier Z
Banque Y+Z Créance Y
Pour une location simple le locataire passe les Caisse/banque X
écritures suivantes Produit de location X
Charges locatives X
Caisse/banque X
2) Exemple d’illustration :
Voici les caractéristiques d'un contrat proposé à une société qui souhaite financer un véhicule de
direction de 100 K€. Durée du contrat : 3 ans. Loyer annuel à terme échu de 33 K€. Option d'achat : 20
K€. Durée d'utilisation de l'actif : non déterminée. Taux d'actualisation à retenir : 10% par hypothèse.
On estime qu'un véhicule de ce type perd beaucoup de sa valeur les trois premières années (70% de sa
valeur perdus en trois ans). Ce véhicule de luxe sera à coup sûr acquis par le preneur en fin de contrat.
Si l'on énumère les éléments d'appréciation présentés par le cours :
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Transfert de propriété à la fin du contrat. Le contrat ci-dessus permet le transfert de propriété à partir du
moment où le preneur accepte de régler les 20 K€ d'option d'achat. Il n'y a cependant pas de transfert
immédiat de la propriété.
Option d'achat en fin de contrat à un prix suffisamment inférieur à la juste valeur estimée de l'actif à la
date de levée de l'option. A la date de levée de l'option, la juste valeur du véhicule s'élève à 100 K€ -
70 %, soit 30 K€. Le prix d'achat de 20 K€ prévu contractuelle- ment est inférieur au prix du marché (il
représente 2/3 de la juste valeur).
La durée du contrat doit couvrir la majeure partie de la durée d'utilité de l'actif et ce, même en l'absence
du transfert de propriété. La durée du contrat est de 3 ans. On peut estimer qu'elle est inférieure ; la
durée d'utilité non déterminée de l'actif.
Au début du contrat, la valeur actualisée des paiements minimaux c. contrat s'élève au moins à la
quasi-totalité de la juste valeur de l'actif loué. Valeur actualisée des paiements minimaux: 33/1,1 +
33/1.12 + 33/1,13 + 20/1,13 = 97, au moins égale à la quasi-totalité de la juste valeur a. début du contrat
(puisque valeur du bien = 100).
L'actif loué est d'une nature telle que seul le preneur peut en jouir sa -: y apporter de modifications
majeures. Ce critère ne s'applique pas ici ; on présume que le véhicule pourrait être loué dans les
mêmes conditions et les mêmes usages à toute entreprise c souhaiterait en jouir.
En conclusion, il s’agit bien d’un contrat de location-financement.
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Annexes 2 : Liste des normes produites par l’IASC et l’IASB
1) Normes IAS
IAS 1, Présentation des états financiers (modifiée 2011)
IAS 2 Stocks
IAS 7 État des flux de trésorerie
IAS 8 Méthodes comptables, changements d'estimations comptables et erreurs
IAS 10 Événements postérieurs à la période de reporting
IAS 11 Contrats de construction
IAS 12 Impôts sur le résultat
IAS 16 Immobilisations corporelles
IAS 17 Contrats de location
IAS 18 Produits des activités ordinaires
IAS 19 Avantages du personnel (version 2011)
IAS 20 Comptabilisation des subventions publiques et informations à fournir sur l'aide publique
IAS 21 Effets des variations des cours des monnaies étrangères
IAS 23 Coûts d'emprunt
IAS 24 Information relative aux parties liées
IAS 26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite
IAS 27 États financiers consolidés et individuels
LAS 28Participations dans des entreprises associées
IAS 29 Information financière dans les économies hyperinflationnistes
IAS 31 Participations dans des coentreprises
IAS 32 Instruments financiers : présentation
IAS 33 Résultat par action
IAS 34 Information financière intermédiaire
IAS 36 Dépréciation d'actifs
IAS 37 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels
IAS 38 Immobilisations incorporelles
IAS 39 Instruments financiers : comptabilisation et évaluation
IAS 40 Immeubles de placement
IAS 41 Agriculture > IFRS
2) Normes IFRS
IFRS1 Première adoption des normes internationales d'information financière
IFRS 2Paiement fondé sur des actions
IFRS 3Regroupements d'entreprises
IFRS 4Contrats d'assurance
IFRS 5Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées
IFRS 6Prospection et évaluation de ressources minérales
IFRS 7Instruments financiers : informations à fournir
IFRS 8Secteurs opérationnels
IFRS 9 Instrument financiers
IFRS 10 états financiers consolidés
IFRS 11 partenariats
IFRS 12 informations à fournir sur les participations dans d’autres entités
IFRS 13 évaluations à la juste valeur
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