Cours: Procédés Généraux Des Ouvrages Géotechniques
Cours: Procédés Généraux Des Ouvrages Géotechniques
Cours: Procédés Généraux Des Ouvrages Géotechniques
Géotechnique
Cours
Procédés généraux des ouvrages
géotechniques
Elaboré par
Balegh Benamar
Docteur en génie civil
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Procédés généraux des ouvrages géotechniques Master 1
Géotechnique
1.1. Définition :
Les terrains naturels sont composés de grains solides, de vide et d'eau. Leurs caractéristiques
sont souvent variables. Leurs comportements évoluent dans le temps et dépendent de 'ouvrage
qui les sollicite (bâtiments, ponts, pylônes, barrages, tunnels...). Leur modélisation fait appel à
la théorie complexe de la mécanique des milieux continus et plus spécifiquement la
mécanique des sols.
Il est donc indispensable que les équipes constructrices soient assistées d’un géotechnicien à
toutes les étapes de l’avancement du projet : étude préliminaire ou d’esquisse, étude d’avant
projet, étude de projet, étude d’exécution, suivi d’exécution.
La science de géotechnique possède toutes les compétences pour répondre à ce besoin avec,
en particulier, ses ingénieurs et sa direction scientifique et technique, ses experts, ses équipes
de sondages et ses laboratoires.
Terrassements, fouilles
Stabilité des terrains, glissement
Soutènements
Fondations et reprises en sous-oeuvre
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Procédés généraux des ouvrages géotechniques Master 1
Géotechnique
Voies et parkings
Dallages
sols, remblais
Ouvrages en sites aquatiques
Forages dirigés
Microtunneliers
Gestion des dangers/risques naturels
Protections contre les chutes de blocs
Instrumentations
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Géotechnique
La géotechnique est une science complexe. Elle est un savant mélange entre
théorie et empirisme, entre mécanique des milieux continus et expérience personnelle des
ingénieurs. La modélisation de l’interaction sol-structure est conditionnée par la nature
des sols, par la nature et l’intensité des efforts, par la géométrie du contact entre sol et
structure, par les techniques de réalisation et par le phasage des travaux.
Le coût d’une étude géotechnique est sans rapport avec les enjeux financiers d’un
projet. Ainsi, une étude géotechnique complète, comprenant toutes les missions de la
norme NF P 94-500, représente un très faible pourcentage du coût des ouvrages.
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Les géotechniciens possède les compétences pour intervenir à tous les stades de la vie d’un
ouvrage. Les différentes missions dans lesquelles géotechniciens intervient, entrent dans le
cadre des missions types d’ingénierie géotechniques telles que définies par la norme NFP
94-500 de novembre 2013.
Réalisée en amont d’une étude préliminaire, d’une étude d’esquisse ou d’un avant projet
sommaire, elle permet de définir le modèle géologique préalable du site ainsi que les
recommandations en vue d’y implanter un ouvrage non-encore défini et de faire la première
identification des risques géologiques d’un site à travers une enquête documentaire.
Réalisée au stade d’une étude préliminaire, d’une étude d’esquisse ou d’un avant projet
sommaire, elle permet de définir les principes généraux de construction envisageables pour le
projet. Elle s’appuie sur la définition, la réalisation et/ou le suivi d’un programme
d’investigations géotechniques.
Réalisée au stade projet, elle fournit une synthèse actualisée du site, les méthodes d'exécution
pour les ouvrages géotechniques et les valeurs seuils associées, ainsi que les notes de calcul
de dimensionnement optimisé pour tous les ouvrages géotechniques et pour toutes les phases
de construction. Elle permet une approche des quantités / délais / coûts d'exécution de ces
ouvrages. Si besoin, des investigations complémentaires sont réalisées.
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Géotechnique
En phase Etude
Elle consiste à étudier dans le détail les ouvrages géotechniques : hypothèses, définition et
dimensionnement, méthodes et conditions d'exécution. Si nécessaire, des investigations
complémentaires peuvent être réalisées.
En phase Suivi
Elle consiste à suivre l'exécution des ouvrages géotechniques, à vérifier les données et à
participer à l'établissement du dossier de fin de travaux et des recommandations de
maintenance des ouvrages géotechniques.
Elle consiste en des avis sur l'étude géotechnique d'exécution, sur les adaptations potentielles
des ouvrages géotechniques proposées par l'entreprise, sur le programme d'auscultation et les
valeurs seuils associées.
Elle consiste en des avis, à l’issue d’interventions ponctuelles sur le chantier, sur le contexte
géotechnique, sur le comportement observé de l'ouvrage et des avoisinants et sur l'adaptation
ou l'optimisation de l'ouvrage géotechnique.
Pendant le déroulement d'un projet ou au cours de la vie d'un ouvrage, cette mission consiste
dans le cadre d'une mission ponctuelle à étudier un ou plusieurs éléments géotechniques dans
le cadre d’un diagnostic, mais sans aucune implication dans d'autres éléments géotechniques.
Cette mission peut inclure après enquête documentaire, la définition d’un programme
d'investigations spécifique et sa réalisation.
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a- Catégorie géotechnique 1
comprend les ouvrages de faible importance et relativement simples, pour lesquels il est
possible d’admettre que les exigences fondamentales (sécurité, aptitude au service et
durabilité) seront satisfaites en utilisant l’expérience acquise et des reconnaissances
géotechniques qualitatives, avec des risques négligeables pour les biens et les vies. Cette
catégorie correspond typiquement à des maisons à un ou deux niveaux, à des bâtiments
agricoles de faible importance sur fondations superficielles classiques ou sur pieux, à des
murs de soutènement et fouilles blindées où la différence de niveau des terrains n’excède pas
2 m,à de petites excavations pour la pose de canalisations ou de drains.
b- Catégorie géotechnique 2
comprend les types classiques d’ouvrages et de fondations qui ne présentent pas de risques
anormaux ou des conditions de terrain et de chargement inhabituelles ou exceptionnellement
difficiles. Pour ces ouvrages, des reconnaissances géotechniques quantitatives et des calculs
de justification sont nécessaires, mais avec des procédures de routine tant pour les essais que
pour les calculs. Cette catégorie comprend les types classiques de fondations superficielles, de
fondations sur radiers,de fondations sur pieux, les murs et les autres ouvrages retenant ou
soutenant du sol ou de l’eau, les excavations, les appuis et culées de ponts, les remblais et
terrassements pour le bâtiment et les ouvrages d’art, les ancrages et autres systèmes de tirants,
les tunnels simples.
c- Catégorie géotechnique 3
comprend les ouvrages et parties d’ouvrages qui n’entrent pas dans les catégories 1 et 2, parce
qu’ils sont très grands ou très inhabituels, créent des risques anormaux ou doivent être édifiés
dans des conditions de terrain très complexes ou dans des zones très sismiques.
La consistance de l’étude géotechnique et du rapport de justification de l’ouvrage ou de la
partie d’ouvrage est définie a priori lors de la commande de l’étude géotechnique par le
maître d’oeuvre, mais elle doit être régulièrement revue pour l’adapter aux constatations faites
au fur et à mesure de la reconnaissance géotechnique et de l’élaboration du projet.
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déformations). Toutefois, cette procédure de justification n’est pas la seule qui soit admise
pour les ouvrages de géotechnique.
L’eurocode 7 note que de nombreuses incertitudes affectent les méthodes de calcul
disponibles, parce qu’elles simplifient le comportement du sol ou de l’ouvrage et nécessitent
souvent des ajustements empiriques pour dimensionner l’ouvrage à partir des résultats du
calcul. Certaines méthodes de calcul sont d’ailleurs uniquement des relations empiriques entre
les résultats d’essais et le comportement de l’ouvrage. Enfin, certains états limites ne peuvent
être vérifiés par le calcul et il est donc impossible de mettre en oeuvre directement les règles
générales de justification. Dans un tel cas, on a recours à l’expérience pour justifier qu’un
coefficient de sécurité par rapport à un autre état limite calculable permet d’éviter l’état limite
considéré.
L’eurocode 7 admet donc logiquement, conformément à l’expérience acquise dans la pratique
de la géotechnique, qu’il existe quatre façons de justifier un ouvrage :
— Justification par des essais de chargement ou des essais sur modèles physiques
qui suppose toutefois de maîtriser les effets de temps, d’échelle et de différences éventuelles
des conditions de terrain entre l’essai et l’ouvrage à construire ;
— Justification du projet et conduite des travaux
par utilisation des observations faites sur l’ouvrage lui-même, approche appelée couramment
méthode observationnelle. Cette démarche admet que l’on fasse un dimensionnement
optimiste de l’ouvrage, à la condition d’avoir pris la mesure des risques encourus, de réaliser
des mesures efficaces pendant les travaux et de disposer d’un programme de mesures
d’urgence à mettre en oeuvre si les observations montrent que le comportement réel de
l’ouvrage sort des limites admises.
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calcul analytique (expressions de Nϒ,Nc et Nq), avec des coefficients de correction pour la
forme, l’inclinaison et l’excentricité) et la formule
de calcul au pressiomètre. Une autre annexe donne une méthode d’évaluation de la capacité
portante des fondations sur rocher.
Des formules de même structure générale sont données pour la stabilité au glissement sur la
base de la fondation.
Il faut exécuter ces calculs pour tous les cas pertinents pour le problème considéré, avec des
pondérations différentes des actions et des résistances du sol, et prendre la géométrie
maximale de la fondation superficielle. La pondération des coefficients partiels pour les
propriétés du sol est donnée dans un tableau de l’eurocode 7 pour les caractéristiques
classiques des sols en laboratoire (cohésion effective, angle de frottement interne,
cohésion non drainée ou résistance à la compression simple). Mais ce travail n’a pas été fait
pour les essais en place, la seule condition, assez vague en pratique, étant que le niveau de
sécurité soit le même.
Autres vérifications
Pour les calculs de justification correspondant aux autres états limites ultimes ou de service de
la liste précédente, l’eurocode 7 donne un certain nombre de recommandations sur les points à
ne pas oublier, mais laisse le projeteur libre de la méthode de calcul.
Une annexe informative décrit le principe du calcul des tassements sous les fondations
superficielles.
Les dimensions de fondations superficielles justifiées selon l’eurocode 7 et selon les pratiques
actuelles dans différents pays ont été comparées lors des travaux préliminaires à la rédaction
de l’eurocode7. Les dimensions des fondations superficielles calculées ne sont pas très
différentes dans les cas étudiés, si l’on tient compte de l’ensemble des conditions sur la
stabilité et sur les déformations des ouvrages aux états limites ultimes et de service. Mais,
comme noté ci-avant, le cas des essais en place n’a pas été étudié et il reste donc encore des
travaux importants à faire, pendant la période d’application expérimentale de l’eurocode 7,
avant de préciser les règles qui s’appliquent dans l’ensemble des situations rencontrées en
pratique.
2.5.Ouvrages de soutènement
Pour les ouvrages de soutènement, l’eurocode 7 suggère de distinguer les murs-poids, les
rideaux encastrés et les soutènements mixtes. La liste des états limites à éviter est la suivante :
pour tous les types de soutènements :
— instabilité d’ensemble ;
— rupture d’un élément de structure (paroi, ancrage, buton, etc.) ou des liaisons entre ces
éléments ;
— rupture combinée dans le sol et la structure ;
— mouvements excessifs ;
— défaut d’étanchéité ;
— érosion excessive du remblai ;
— modification inacceptable des écoulements souterrains.
Pour les murs-poids et les ouvrages mixtes , il faut aussi considérer les états limites
suivants :
— rupture par poinçonnement du sol sous la base du mur ;
— rupture par glissement du mur sur sa base ;
— rupture par renversement du mur.
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Pour les rideaux encastrés, il faut par ailleurs prendre en compte les états limites suivants :
— rupture par rotation ou translation du mur ;
— rupture par perte d’équilibre vertical du mur.
La plupart des actions énumérées pour les fondations profondes peuvent s’appliquer aux
ouvrages de soutènement. La définition des situations de calcul est particulièrement
importante dans ce cas, à cause du nombre parfois élevé des étapes de réalisation des
travaux, avec des phases provisoires dont certaines peuvent être plus instables que la situation
finale de l’ouvrage de soutènement terminé.
Les procédures de justification des ouvrages de soutènement entrent assez bien dans le moule
général des eurocodes, avec des méthodes de calcul pour passer des propriétés mécaniques
des sols aux efforts globaux dont le bilan permet de vérifier la stabilité. L’eurocode 7 donne
en annexe (règle d’application) des abaques de calcul des efforts de poussée et de butée dans
les sols. Ces efforts doivent être calculés avec les valeurs de calcul des paramètres de
résistance au cisaillement, déterminées comme indiqué ci-avant. On vérifie ensuite la
condition d’équilibre global des actions et des réactions du sol, sans coefficient
supplémentaire.
Pour les ancrages, des procédures d’essai d’évaluation de la résistance d’ancrage et d’essai de
réception sont prévues. Les conditions d’utilisation des résultats des essais préliminaires pour
dimensionner les ancrages, comme cela se fait pour les pieux, sont précisées.
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- Les murs en Terre Armée, dans lesquels le sol est renforcé par des inclusions souples
résistant à la traction, sont des ouvrages souples qui supportent les tassements différentiels du
sol de fondation.
- Les ouvrages cellulaires sont très variés et le type le plus ancien est le mur caisson en
éléments préfabriqués. Dans les travaux maritimes, par exemple, on utilise pour la
construction des quais de grands batardeaux cellulaires en palplanches métalliques ou de
grands caissons en béton armé. Dans un ouvrage cellulaire, la cellule est remplie de sol et
l’ensemble forme un ouvrage qui peut être, dans certains cas, très souple.
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On définit alors pour les Sols Glisses : les caractéristiques dites : Résiduelles.
C’ res = Cohésion résiduelle (non draine) et C’r es < C’
Ф’res = Angle de frottement résiduel φ’ res < φ’
En conséquence on a : τ’ res = C’ res + σ’tgφ’ res.
En rapport de forces
En rapport de moments.
Ou en grandeur limite.
Le choix dépendra de l`ingénieur du modèle de calcul choisi (pour ce cas) ainsi que
des outils de calcul a sa disposition (logiciels ).
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FS Etat de l'ouvrage
< 1 danger
1.0 - 1.25 sécurité contestable
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Les terrassements
Les conditions de stabilité étant directement liées à la pente du terrain, le terrassement reste le
moyen d’action le plus naturel. On peut distinguer trois groupes de méthodes de stabilisation
par terrassement:
-les actions sur l’équilibre des masses : allègement en tête, remblai en pied ;
-les actions sur la géométrie de la pente :purge et reprofilage
-les substitutions partielles ou totales de la masse instable.
Reprofilage
Les conditions de stabilité d’un talus étant directement liées à sa pente, on peut assez
simplement augmenter la sécurité par retalutage du terrain naturel. Dans ce sens, le procédé
s’apparente à l’allègement en tête : il consiste en un adoucissement de la pente moyenne. Ce
type de traitement est particulièrement bien adapté aux talus de déblais, et il est de pratique
courante. Notons que l’exécution de risbermes a l’avantage d’améliorer la stabilité par rapport
à une pente unique et de créer des voies d’accès pour l’entretien ou des travaux
complémentaires.
L’adoucissement de la pente est généralement mal adapté aux versants naturels instables car il
met en jeu des volumes de sol très importants.
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