Polycopié GDS
Polycopié GDS
Polycopié GDS
Elaboré par :
M. RAHMANI ABDELMADJID
M. GHIDOUCHE FAOUZI
Enseignants à HEC Alger
Syllabus
Objectifs : L'objectif principal de ce cours est d'initier l'étudiant aux concepts fondamentaux
de la gestion des stocks. Ce cours définit la gestion des stocks et aborde les principaux éléments
opérationnels de cette fonction.
Ouvrages de référence
✓ Baglin G. et al., Management Industriel et logistique. Concevoir et Piloter la supply chain,
5ème édition, Economica, Paris, 2007.
✓ Beaulieu, J.P. et Peguy, A. Audit et Gestion des stocks, Vuibert, Paris, 1988.
✓ Benkaci,M. et al., Gestion commerciale et comptable, Berti éditions, Alger, 2011.
Introduction
Chapitre 1 : Généralités sur les stocks 1
Chapitre 2 : Principes de la gestion des stocks 13
Chapitre 3 : Gestion administrative et valorisation des stocks 22
Chapitre 4 : Evolution du stock d’un article 37
Chapitre 5 : Principes de la classification des stocks 55
Chapitre 6 : Les coûts induits par les stocks 65
Chapitre 7 : Le Modèle de la quantité économique 75
Chapitre 8 : Les systèmes de réapprovisionnement 99
Chapitre 9 : Le stock de protection 111
Ce polycopié est principalement destiné aux étudiants en master de l’école des Hautes Etudes
Commerciales spécialisés en distribution et management de la chaîne logistique. Il peut aussi
être utile pour tout étudiant préparant un master en sciences de gestion ou en sciences
commerciales.
Le polycopié développe l’essentiel des pratiques des entreprises en matière de gestion des
approvisionnements et des stocks. Il tente de présenter les différents aspects de la gestion des
stocks : la gestion administrative et la gestion économique des stocks. L’accent sera porté sur
ce deuxième aspect.
Pour faciliter l’apprentissage et la meilleure maîtrise des concepts développés, le polycopié est
enrichi par des rubriques proposant des questions de réflexion, des exercices, des mini-cas, des
liens bibliographiques et des synthèses pour chaque concept développé.
Le polycopié est structuré en neuf chapitres : les deux premiers chapitres abordent les principes
de base de la gestion des stocks. Le chapitre troisième développe les aspects liés à la gestion
administrative des stocks avec une focalisation sur les méthodes de valorisation des stocks. Le
quatrième chapitre introduit les paramètres de base de la gestion du stock d’un article. Ces
quatre premiers chapitres serviront à poser les fondements de la gestion des stocks.
Une deuxième partie du polycopié portera sur les dimensions de la gestion économique des
stocks. Il sera question, dans un premier temps de développer les principes de la segmentation
des articles en stock (chapitre cinquième) et des coûts générés par les stocks (chapitre sixième).
Ces fondamentaux permettront par la suite d’aborder trois thématiques essentielles en matière
de gestion des stocks : Les applications du modèle de la quantité économique (chapitre
septième), les modèles ou systèmes d’approvisionnement (chapitre huitième) et enfin, la
problématique de paramétrage du stock de protection (chapitre neuvième).
Chapitre premier Généralités sur les stocks 1
Chapitre Premier
GENERALITES SUR LES STOCK
Ce chapitre explore les concepts de base de la gestion des stocks au travers de réponses aux
questions suivantes :
Comment définir le concept de stock ?
Quelle est l’utilité d’un stock ?
Quels sont les problèmes posés par les stocks ?
Dans la première section, nous proposons de définir la notion de stocks et nous analysons la
raison pour laquelle les entreprises stockent des produits et des articles tout au long de leur
chaîne logistique. Nous verrons que le stock est avant tout est une accumulation d’une
différence de flux et que les articles stockés par les entreprises sont très variés (matières
premières, composants, produits semi-finis, produits finis) ce qui confère au stock un rôle
stratégique dans le fonctionnement des entreprises.
Dans, la deuxième section, nous analysons les différentes fonctions des stocks. Ces derniers ont
pour principale fonction, la régulation des délais au niveau de la chaîne logistique. Cependant,
la présence de stocks génère des coûts et impose à l’entreprise la mise en place de procédures
rigoureuses de contrôle et de suivi.
Plan du Chapitre
Section 1 Notions fondamentales du stock
Section 2 Fonctions et inconvénients des stocks
Section 1
Notions fondamentales du stock
Définition
Sur le plan étymologique le stock désigne un « Ensemble des marchandises disponibles sur un
marché, dans un magasin1 ». Pour l’office québécois de la langue française, les stocks
représentent des « Biens qu’une entreprise détient à un moment donné et qu’elle a l’intention
de vendre ou d’utiliser pour fabriquer un produit ou rendre un service »2.
1
Le Larousse, dictionnaire de français, 2012.
2
Office québécois de la langue française, 2007
Plusieurs définitions ont été proposées. Une première définition évoque le lien entre le stock et
le délai : « le stock est défini comme un ensemble des marchandises ou des articles accumulés
dans l’attente d’une utilisation ultérieure plus ou moins proche et qui permet d’alimenter les
utilisateurs au fur et à mesure de leurs besoins sans leur imposer les délais et les à-coups d’une
fabrication ou d’une livraison par des fournisseurs1».
D’autre part, d’autres définitions mettent l’accent sur le concept de flux : « Le stock est défini
comme l’accumulation d’une différence de flux2 ». Les flux matières peuvent être regroupés en
flux internes, qui représentent les flux de matières subissant les transformations au sein de
l’entreprise et en flux externes, associés à l’approvisionnement des matières premières et à la
livraison de produits finis aux clients.
En outre, la définition proposée par Zermati et Mocellin3, « le stock, est une provision de
produits en instance de consommation », renforce le rôle du stock pour réguler les délais. De
cette dernière définition, découlent deux notions importantes en gestion des stocks : Produits
(nature des articles stockés) et Consommation (sorties du stock).
Enfin, selon le système comptable financier « les stocks représentent :
- des actifs détenus pour être vendus dans le cadre de l’exploitation courante ;
- ou bien des en cours de production en vue d’une telle vente ;
- ou bien sous forme de matières et de fournitures devant être consommées au cours du
processus de production ou de prestation de services4 ».
Selon ce système, « les stocks sont des actifs courants, contrôlés, procurant des avantages
économiques futurs et évalués de façon fiable5 ».
L’image la plus courante pour représenter un stock est celle d’un réservoir, dont le niveau
traduit la différence accumulée entre un flux entrant et un flux sortant (voir figure n°1)
Figure n°1.1 : Représentation d’un stock
Adapté de : F. Mocellin, Gestion des stocks et des magasins, Dunod, Paris, 2011, P. 6
1
A. Rambaux, Gestion économique des stocks, Dunod, Paris, 1969, cité par M. Nedzela, Modèles probabilistes
d’aide à la décision, Presses de l’université du Québec, Montréal, 1987, P 224.
2
G. Baglin et al., Management Industriel et logistique. Concevoir et Piloter la supply chain, 5ème édition,
Economica, Paris, 2007, P59.
3
P. Zermati, F. Mocellin, Pratique de la gestion des stocks, 7 ème édition, La nouvelle Usine, Dunod, Paris, 2005,
P5.
4
Adapté du JORA n°48 du 25 Mars 2009.
5
Conseil National de la comptabilité, note méthodologique de première application du système comptable
financier, Ministère des finances, 2010, P3.
C’est le rythme du flux sortant (ventes, consommations ou livraisons aux ateliers) qui régule le
flux entrant (achats ou fabrications). La maîtrise de la gestion des stocks est directement liée à
celle du flux des entrées1.
La nature des stocks : Produits
Les articles détenus par les entreprises industrielles sont très variés, et habituellement classés
en catégories.
Selon la nature articles
P. Fournier et al., proposent la première classification suivante2 :
✓ Les matières premières qui représentent des matériaux de base utilisés par les ateliers de
fabrication. Dans le cas des entreprises de distribution, la matière première deviendra un
produit prêt à être vendu : On parlera alors de marchandises, que l’on définit comme tout
ce que l'entreprise achète pour revendre en l'état ou en détail.
✓ Les produits en cours qui sont des produits qui ont subi une ou plusieurs transformations.
On distingue les produits semi-finis qui constituent des pièces élaborées en plusieurs stades,
mis en magasin pour la fluidité entre les ateliers ou des raisons de groupage. Les en cours
de fabrication, qui sont à la fois, les pièces ou les matières sorties du stock et livrés aux
ateliers. Ce sont des pièces que l’on est en train de fabriquer et les pièces nouvellement
produites qui n’ont pas encore été rentrés en magasin.
✓ Les produits finis sont des articles élaborés par l’entreprise (qui ont atteint un stade
d'achèvement définitif dans le cycle de production) stockés en attendant d’être vendus.
✓ Les composants qui sont des pièces ou sous-ensembles qui sont inclus dans le processus de
transformation du produit ou la construction d’un appareil.
✓ Les produits d’entretien et de réparation industriels, mis en magasin afin d’être disponibles
pour la maintenance et l’entretien de l’outil de production (machines). Il s’agit de pièces de
rechange ou de produits d’entretien (lubrifiants, huiles).
✓ Les produits d’entretien de bureau et les fournitures qui rassemblent des articles que l’on
tient en magasin (gant de travail, chiffons,) et des articles que l’entreprise détient sans
organiser un véritable stockage (matériel de bureau, papeterie, imprimés…). Ils sont tréés
variés et diversifiés.
✓ Les surplus : qui représentent l’ensemble des débris de matière récupérés dans les ateliers,
pour être revendus ou réutilisés
1
F. Mocellin, Gestion des stocks et des magasins, Fonctions de l’entreprise, Dunod, Paris, 2011, P6.
2
P. Fournier et al., Gestion des approvisionnements et des stocks, Gaëtan Morin, Montréal, 1999, PP170-177
Rétroaction
1
P. Zermati, F. Mocellin, Op.cit., PP 9-10.
2
M. Nedzela, Op.cit., P225.
3
P. Zermati, F. Mocellin, Op.cit., P10
1
M.G. Delfosse, Les stocks et les magasins, 3ème édition, Entreprise Moderne d’Edition, Paris, 1974, P 18.
2
Ibid., P 18.
3
G. Baglin et al., Op.cit., P 63.
1
P. Zermati, F. Mocellin, Op.cit., P 7.
2
Cf. Chapitre troisième
3
http://www.aunege.org/ressources/module_gestion_stocks/lecon1/courspdf/lecon1.htm [Consulté le
15/10/2014]
4
http://www.aunege.org/ressources/module_gestion_stocks/lecon1/courspdf/lecon1.htm [Consulté le
15/10/2014]
Adapté de : http://www.aunege.org/ressources/module_gestion_stocks/lecon1/courspdf/lecon1.htm
Section 2
Fonctions et Inconvénients des stocks
1
G. Baglin et al., Op.cit., PP 62-65
Les trois premières fonctions renvoient au rôle du stock comme régulateur de délais dans
l’ensemble de la chaîne logistique, comme le montre la figure suivante :
Figure n°1.6 : Lien entre le stock et le délai
Matières
Délai de Fabrication
Premières
Délai
d’approvisionnement Temps
1
Cf. Chapitre Sixième
Un troisième inconvénient est relatif au risque de se retrouver avec un stock important d’articles
invendus qui auront un double impact : perte comptable et encombrement des lieux de stockage.
Ce phénomène d’invendus peut être amplifié par le mauvais choix d’une politique
d’approvisionnement de l’entreprise (stocks pléthoriques) ou bien par le phénomène
d’obsolescence pour les articles à forte technicité, et le phénomène de mode dans le secteur de
l’habillement, par exemple.
En contrepartie, le choix d’un stock réduit pour un article peut conduire à une situation de
rupture de stocks ce qui va engendrer des conséquences négatives pour l’entreprise. Pour les
produits finis ou marchandises cela se traduit par des pertes d’opportunités de ventes ce qui
aura pour effets, si le phénomène est répétitif, une perte de la clientèle.
Dans le cas de rupture de stock pour les matières premières ou composants, c’est tout le système
productif de l’entreprise qui sera à l’arrêt. Ce qui va se répercuter sur le volume et les coûts de
production (chômage technique partiel, arrêt de l’outil de production).
Enfin, les stocks requièrent un suivi régulier des flux d’entrées et de sorties, un espace de
stockage approprié et un service de manutention. Ce qui génère des frais de magasinage, et un
alourdissement de la structure de l’entreprise.
Les stocks présentent des inconvénients mais en contrepartie ils sont utiles et remplissent des
fonctions importantes au niveau des entreprises, industrielles ou de distribution, comme le
montre la figure n°1.7.
Figure n°1.7 : Synthèse des avantages et inconvénients d’un stock
Les stocks permettent Les stocks évitent : Mais les stocks présentent
des inconvénients
1
P. Fournier et al., Op.cit., P170
2
Ibid., P 170
Je retiens
✓ Le stock est une accumulation de différence de flux ; Le stock est un produit que l’on
détient en vue d’une utilisation ultérieure ;
✓ Les produits stockés sont très variés et de natures différentes ;
✓ Les stocks assurent quatre fonctions principales au niveau de l’entreprise : de service,
de régulation, de circulation et technologique
✓ Le stock permet de réguler les délais dans l’ensemble de la chaîne logistique
✓ Le stock génère des coûts de magasinage et présente des risques qui peuvent fragiliser
la situation de l’entreprise.
Je m’exerce
1. Compléter le tableau suivant en donnant des exemples concernant les objectifs d’un
stock :
Objectifs Exemples
Technique
De régulation
Economique
Commercial
De sécurité
De circulation
2. L’entreprise ProdPc2 spécialisée dans la fabrication d’ordinateurs de bureau et
d’ordinateurs portable. Les composants sont soit fabriqués au niveau de l’atelier
« Usinage », ou bien achetés directement chez des fournisseurs. Il existe deux ateliers
1
Adapté de http://mil.hec.fr/IMG/pdf/Questions03.pdf [consulté le 12/12/2015]
2
Adapté de http://mil.hec.fr/IMG/pdf/Exercice_DAD.pdf [consulté le 12/12/2015]
Fournisseurs
Stocks Composants
Usinage
Montage 1
Stocks En-cours
Montage 2
Assemblage
Stocks produits
finis
Clients
P. Zermati, F. Mocellin, Pratique de la Gestion des stocks, 7ème édition, La nouvelle usine,
Dunod, Paris, 2005, PP5-34.
G. Baglin et al., Management Industriel et Logistique. Concevoir et Piloter la supply chain,
5ème édition, Economica, Paris, 2007, PP59-65.
F. Mocelin, Gestion des stocks et des magasins, Dunod, Paris, 2011, PP5-8.
G. Lasnier, Gestion des approvisionnements et des stocks dans la chaîne logistique, 2ème
édition, Lavoisier, Paris, PP 13-17.
Plan du Chapitre
Section 1
La fonction Approvisionnements
Adapté de : P. Petit, Toute la fonction achats, 5ème édition, Dunod, Paris, 2016, P18.
Aussi, Calvi et al.,4 précisent que les grandes entreprises ont tendance à séparer les
approvisionnements et les achats en deux fonctions distinctes5. La finalité étant de rendre les
1
Baglin et al., Op.cit., P178.
2
Ibid., P178.
3
Ibid., P178.
4
Calvi R. Paché G., Jarniat P, Lorsque la fonction achats devient stratégique, Revue Française de Gestion,
n°105, PP 120-138
5
Nous conviendrons d’utiliser dans ce qui suit la terminologie adoptée par M. G Delfosse : « le mot
approvisionnement désigne l’ensemble des opérations d’acquisition de produits. Elles commencent avec
l’apparition du besoin et elles se terminent par le paiement du fournisseur. Quant au mot achats, il est plus restrictif
et il ne couvre que les activités qui sont confiées au service achats ».
M.G Delfosse, Les stocks et les magasins, 3ème édition, Entreprise Moderne d’Edition, Paris, 1974, P 222.
Achats
Source : http://www.aunege.org/ressources/module_gestion_stocks/lecon11/courspdf/lecon11.pdf
Cette situation est souvent rencontrée dans le cas où les achats occupent une place stratégique
prépondérante au niveau d’une entreprise, c’est le cas notamment des entreprises de distribution
et des centrales d’achat. Dans ce cas la compétitivité de l’entreprise est conditionnée par la
performance de acheteurs (pouvoir de négociation, vocation économique des achats…)
b) Dépendance des achats de la fonction approvisionnements
Figure n°2.3 : Dépendance des approvisionnements de la fonctions achats
Approvisionnements
Source : http://www.aunege.org/ressources/module_gestion_stocks/lecon11/courspdf/lecon11.pdf
La priorité, dans ce type de configuration, est accordée à la fonction approvisionnements
(pilotage des flux). C’est le cas notamment des entreprises industrielles.
1
Calvi et al., Op.cit., PP 120-138
2
http://www.aunege.org/ressources/module_gestion_stocks/lecon11/courspdf/lecon1.pdf
Direction Logistique
Source : http://www.aunege.org/ressources/module_gestion_stocks/lecon11/courspdf/lecon11.pdf
Afin de remédier aux problèmes liés à la place de la fonction approvisionnement dans
l’organisation d’une entreprise, certaines entreprises ont décidé de mettre en place une fonction
logistique qui aura pour mission d’optimiser les flux à l’intérieur de l’entreprise.
Rôle économique de la fonction approvisionnements :
Pour Mocellin le rôle de la fonction approvisionnement est de « rendre disponible au bon
moment la juste quantité de composants (ou matières) permettant de fabriquer un produit1 ».
La mission de cette fonction est de répondre aux besoins et désirs de l’entreprise, par les
possibilités du marché amont, en tenant compte des conditions économiques du moment, tout
en ayant comme principal objectif : minimiser le coût global ou la dépense totale
d’approvisionnement.
Section 2
La fonction de gestion des stocks
1
Mocellin, Op.cit., P 26.
2
Nous utiliserons dans les développements de ce cours le vocable gestion des stocks pour désigner le concept de
gestion économique des stocks
En parallèle, lorsque l’on aborde la notion de gestion des stocks on fait référence à la tenue et
le suivi des stocks. C’est le deuxième aspect de la gestion des stocks que l’on nommera la
gestion administrative des stocks. Ce point sera développé dans le chapitre suivant.
Enfin, un troisième aspect est lié à la gestion physique des stocks qui concerne la gestion et
l’organisation des magasins de stockage dont les processus clés sont : la réception, la mise en
stock et la préparation des commandes. Les objectifs assignés à cette fonction tendent vers la
recherche de bonnes pratiques permettant d’optimiser les flux physiques et informationnels et
de réduire les délais. Ces pratiques, non traitées dans ce livre, sont regroupées sous le vocable
de gestion des magasins.
Interaction de la fonction gestion des stocks avec les autres fonctions
Pour mieux comprendre le rôle de la fonction gestion des stocks au niveau d’une organisation,
il est intéressant de situer la nature des relations de cette dernière avec les autres fonctions. Pour
ce faire et dans un souci de simplification, nous proposons d’analyser les points de convergence
et de divergence entre la fonction stock et d’autres fonctions de l’entreprise (marketing,
production et finances), comme le montre la figure n°2.5.
Figure n°2.5 : Relations de la gestion des stocks avec les autres fonctions de l’entreprise
Marketing
Capacité de répondre à la demande des
clients (stock important)
Production Finances
Assurer une production Coût de financement des stocks
régulière sans pénurie Immobilisation de capitaux
Le service marketing et les services de production redoutent avant tout la pénurie ; ils opteront
pour un stock important. Alors que le service financier, pour optimiser les diverses affectations
des ressources et protéger la trésorerie opposera des contraintes limitatives.
Ainsi le rôle de la gestion des stocks est de procéder à des arbitrages et de dégager des solutions
pour répondre au mieux aux besoins et désirs des autres fonctions au niveau d’une entreprise.
Section 3
La problématique de la gestion des stocks
1
J. Favier et al., Dictionnaire des sciences de l’ingénieur : conception, production, gestion, maintenance, 2 ème
édition, Foucher, Paris, 2000.
2
M. Morin, Comprendre la gestion des approvisionnements, Editions d’organisation, Paris, 1983.
3
http://shodhganga.inflibnet.ac.in/bitstream/10603/25185/10/10_chapter-3.pdf
4
G. Baglin et al., Op.cit., P319
Les enjeux de
la gestion des
stocks
1
Cf. chapitre cinquième.
Je concrétise
1. Compléter le tableau suivant en donnant des exemples concernant les différents aspects
de la gestion des stocks.
1
P. Fournier et al., Op.cit., P 36.
Section 1
La Gestion physique des stocks
1
M. Benkaci et al., Op.cit., P 44.
Chapitre troisième Gestion administrative et valorisation des stocks 23
des commandes et s’assurer du suivi des livraisons et des contrôles à la réception1. Il existe
deux types de contrôles : un quantitatif et l’autre qualitatif.
Le contrôle quantitatif « se résume à faire le décompte de la quantité d’unités de l’article
reçu2 ». D’un point de vue opérationnel, le réceptionnaire vérifie en comparant le bon de
commande au bon de livraison, si la quantité comptée est équivalente à la quantité achetée.
Le contrôle qualitatif a pour but de vérifier si les spécifications ou le devis fournis lors du
processus d’approvisionnement sont respectés3. Il s’agit de vérifier l’état de la marchandise
livrée (traces d’humidité sur les colis, colis endommagés...). Une fois les deux contrôles
effectués, la marchandise est rangée dans les magasins.
La manutention des stocks
Difficilement comptabilisable, la manutention est omniprésente dans les entreprises. Les
moyens de manutention sont nombreux et peuvent engendrer d’importants investissements.
Tompkins et al., proposent une classification en quatre catégories4 :
✓ Les équipements de conteneurisation (les palettes)
✓ Les équipements de transport du matériel (convoyeurs, transpalettes, chariots
élévateurs…)
✓ Les équipements d’entreposage et de récupération (casiers, étagères)
✓ Les équipements d’identification automatique et de communication (codes à barre,
lecteurs de codes à barre)
L’entreposage
Le recours à une opération d’entreposage5 se justifie par : le besoin de régulation de la chaîne
logistique en termes de maîtrise des flux et de réduction des délais, la possibilité de regrouper
des produits de différents fournisseurs…Le besoin en entreposage se définit selon l’espace des
entrepôts, la quantité en stock, les fréquences de livraisons des commandes et des réceptions
des marchandises6, l’effectif disponible…
L’entreprise devra utiliser un système de codification permettant d’identifier les articles
stockés. Ainsi, chaque article se verra attribuer un code numérique ou alphanumérique facilitant
son identification et sa localisation au niveau des entrepôts. Actuellement les entreprises ont
recours au code à barres afin de diminuer le risque d’erreurs de manutention, d’harmoniser la
codification des articles, de faciliter et optimiser les opérations d’inventaires.
1
G. Baglin et al., Op.cit., P 418.
2
P. Fournier et al., Op.cit., P 273.
3
Ibid., P 275.
4
J.A Tompkins et al., Facilities Planning, 2nd éd., New York, John Wiley et Sons, 1996, P 169, cite par P. Fournier
et al., Op.cit., P277.
5
« Un entrepôt est une zone de stockage où des produits sont entreposés un certain temps avant d’être utilisés en
l’état ou transformés ». F. Mocellin, Op.cit., P 117.
6
G. Baglin et al., Op.cit., P 412.
L’emballage
Le terme de conditionnement est utilisé pour illustrer le contenant des produits1 alors que le
terme emballage désigne le conditionnement de l’unité de manutention2. En d’autres termes,
« L’emballage représente la façon de protéger les marchandises contre les irrégularités reliées
au transport, à l’entreposage et à la manutention3 ». L’emballage remplit trois fonctions
principales : de protection, de service et d’information.
P. Fournier et al., distinguent trois catégories d’emballages4 :
✓ L’emballage relié à l’entreposage vise à protéger contre les intempéries, les rayons
ultraviolets…
✓ L’emballage relié au transport permet de protéger contre les chocs. Certains types de
transports requièrent des emballages spécifiques.
✓ L’emballage relié à la vente qui en plus de sa vocation protectrice devra être évocateur
et attrayant afin d’influencer le comportement d’achat des consommateurs.
L’expédition
Cette opération consiste à vérifier la conformité des produits prélevés par rapport à la
commande5, de préparer les colis et de les regrouper selon leur destination et le mode de
transport retenu. On dirige les colis vers les quais de chargement afin qu’ils soient chargés dans
les camions ou un autre moyen de transport.
Les principes de l’opération d’expédition sont similaires à ceux de la réception. L’optimisation
de cette opération consiste à bien choisir l’unité de manutention servant à l’expédition afin de
réduire les délais.
Section 2
La gestion administrative des stocks
1
F. Mocellin, Op.cit., P 192.
2
Ibid., P 192.
3
P. Fournier et al., Op.cit., P 289.
4
Ibid., P 290.
5
G. Baglin et al., Op.cit., P 406.
Bon Matière
Magasin Ateliers
Achats Fiche de stock
Bon de Sortie
Bon de Commande
Bon de Réception
Bon de Livraison
Fournisseur Transport
Flux physique
Flux d’informations
Documents de gestion
des stocks
a) Le bon de commande
Le bon de commande est un document envoyé au fournisseur indiquant un numéro de bon de
commande et spécifiant la liste des produits commandés. Chaque item de la liste comprend un
code de produit, une description, la quantité et le prix d’achat. Le bon de commande autorise le
fournisseur à livrer et facturer les produits commandés.
b) Le bon de livraison
A la réception des marchandises un bon de livraison est remis par le fournisseur, voire le
transporteur, pour le magasinier. Le bon de livraison est un document justificatif où sont
enregistrés les caractéristiques des références, la date de livraison, les prix unitaires et les
quantités des produits livrés.
Avant son entrée dans le magasin, la marchandise livrée fait l’objet de contrôles :
- Contrôle de conformité en matière de qualité, selon les conditions de vente précisées sur le
contrat entre le fournisseur et l’entreprise ;
- Contrôle de conformité en matière de quantité avec le bon de commandes et le bon de
livraison ;
- L’état de la marchandise livrée.
Une fois les contrôles opérés, la marchandise est rangée dans les emplacements qui lui sont
réservés. Le magasinier établit un bon d’entrée et met à jour ses stocks (fiche de stock).
c) Le bon d’entrée (de réception)
Le bon de réception est un document interne qui confirme que la marchandise a bel et bien été
reçue de la part du fournisseur. Ce document a plusieurs incidences. D’abord, il fait augmenter
le stock de matières premières (mise à jour de la fiche de stock). Ensuite le bon de réception
crée une écriture au journal. Enfin, il servira ultérieurement à la réconciliation de la facture
provenant du fournisseur, en autorisant son paiement.
d) Le bon matière
C’est un document où sont exprimés les besoins (matières premières, composants, pièces…)
des services de production et qui est transmis au magasinier. Dans ce document sont mentionnés
les références et les quantités des pièces demandées par les services de production.
e) Le bon de sortie
A la suite de la demande formulée par les services de production (bon matière), le magasinier
établit un bon de sortie. Ce document confirme que la marchandise est sortie de l’entrepôt.
Après avoir établi le bon de sortie, le magasinier met à jour ses stocks (fiche de stock).
En plus du contrôle des sorties de stock, le bon de sortie est fréquemment utilisé en comptabilité
de gestion à l'attribution du montant des stocks, soit aux coûts des produits, soit aux centres
d'analyse (l’atelier de production).
Dans le cas des produits finis, la demande est formulée par les services chargés de la vente au
niveau de l’entreprise.
f) La fiche de stock
La fiche de stock est un document synthétique qui représente d’une manière quantifiée l’état du
stock d’un article. Cette dernière permet notamment :
✓ d’enregistrer les mouvements (entrées et sorties) du stock d’un article.
✓ de connaître à tout moment le niveau de stock d’un article.
✓ de calculer la consommation périodique (journalière, hebdomadaire ou mensuelle), d’un
article en stock.
La fiche de stock est une fiche individuelle de gestion de stock qui reprend des informations
concernant un article.
L’inventaire
De manière générale, un inventaire est une liste, à un moment donné, de tous les biens et de
toutes les dettes de l’entreprise1. Ainsi, contrairement aux idées reçues, la notion d’inventaire
ne se limite pas uniquement aux stocks, elle est plus générique. Appliqué aux stocks,
l’inventaire peut être défini comme l’établissement d’une liste des marchandises qui sont
détenues par une entreprise à une date donnée2.
En plus de l’aspect juridique qui stipule que toute entreprise doit tenir des comptes annuels de
clôture de l’exercice en confrontant les enregistrements comptables (inventaire comptable) au
recensement physique des stocks (inventaire extracomptable). L’inventaire doit répondre avant
tout à un besoin de gestion : suivi périodique de l’évolution des stocks de l’entreprise et une
meilleure planification des approvisionnements.
P. Zermati et al., proposent deux types : l’inventaire permanent et l’inventaire par comptage3 :
a) L’inventaire Permanent
« L’inventaire permanent comptable est une organisation des comptes de stocks qui, grâce à
l’enregistrement des mouvements, permet de connaître de façon constante, en cours d’exercice,
les existants chiffrés en quantités et en valeurs4 ».
Dans ce type d’inventaire, dit aussi « inventaire par ordinateur5 », l’enregistrement des
mouvements des stocks (entrées et sorties) se fait sur la base des bons d’entrée et des bons de
sortie.
b) L’inventaire par comptage
« C’est l’inventaire extracomptable, obtenu par le comptage des existants, effectué au moins
une fois par exercice6 ». Cet inventaire peut être intermittent (le comptage se fait à la clôture de
1
http://www.aunege.org/ressources/module_gestion_stocks/lecon10/courspdf/lecon10.htm
2
P. Fournier et al., Op.cit., P 282.
3
P. Zermati et al., Op.cit., PP141-143. P. Fournier et al., distinguent deux systèmes comptables d’inventaires : le
système périodique et le système permanent (P. Fournier et al., Op.cit., P 282.)
4
Ibid., P 141.
5
http://www.aunege.org/ressources/module_gestion_stocks/lecon10/courspdf/lecon10.htm
6
P. Zermati et al., Op.cit., P 142.
L’inventaire permanent des stocks devrait permettre à l’entreprise de connaître la valeur de ses
stocks et de ses sorties3. Le principe de valorisation des stocks consiste à « calculer le prix
unitaire d’un article en stock, le calcul se faisant soit chaque fois qu’un évènement vient
modifier ce prix unitaire (entrée en stock par exemple) soit à dates fixes4 ».
Selon les principes de la comptabilité de gestion, la tenue des comptes de stocks a pour rôle de
faciliter le suivi des mouvements en stocks (entrées et sorties) mais aussi doit permettre la
valorisation des stocks. La finalité étant d’affecter les consommations de matières aux coûts
concernés.
La détermination de la valeur des entrées en stock est relativement aisée : pour les matières
achetées elles sont évaluées au cout d’achat, à savoir le prix d’achat augmenté des frais d’achat ;
Pour les produits fabriqués ils se font sur la base des coûts de production. Se pose alors la
problématique d’évaluation des sorties, comme le montre la figure n°3.3 :
1
P. Zermati et al., Op.cit., P 142.
2
http://www.aunege.org/ressources/module_gestion_stocks/lecon10/courspdf/lecon10.htm
3
M. Benkaci et al., Op.cit., P110.
4
P. Zermati et al., Op.cit., P136.
Ainsi, on peut supposer que l’on pourrait valoriser les sorties d’un article au même coût avec
lequel il a été comptabilisé à son entrée dans le stock. Cependant cette règle n’est pas toujours
applicable du fait de l’interchangeabilité1 des articles dans les stocks et de la différence en
matière de valorisation des entrées (achat à de prix différents et à des périodes différentes).
On distingue, généralement, deux grandes familles de valorisation des stocks que nous
détaillerons ci-après :
Les méthodes d’épuisement des stocks
Cette première famille de méthodes consiste à évaluer les stocks au coût d’achat ou coût de
production des différentes entrées mais classées dans un certain ordre (purement comptables)
car les articles ne sont pas forcément différentiables dans le magasin2. On distingue :
a) La méthode du premier entré, premier sorti (First In, First Out) : FIFO ou PEPS
Consiste à valoriser les stocks selon la valeur des articles les premiers entrés dans le stock. En
d’autres termes, il s’agit de « considérer les articles les plus anciens comme ceux qui doivent
sortir en premier lieu lorsqu’une demande est faite3 ». Cette méthode présente l’obligation d’un
suivi permanent des stocks commande (lot) par commande. Les sorties de stock peuvent être
estimés à des coûts différents en fonction de l’épuisement des stocks, comme le montre
l’exemple suivant :
Exemple 3.1 :
Un grossiste spécialisé dans le secteur agroalimentaire valorise ses stocks selon la méthode du
FIFO. Vous disposez des informations suivantes concernant le mouvement des stocks d’une
boîte de concentré de tomates de marque Intissar de 250 grammes pour le mois de Novembre
2015.
1
« La majorité des produits en stock ne peuvent pas être identifiés après leur entrée en magasin ».
http://www.aunege.org/ressources/module_gestion_stocks/lecon10/courspdf/lecon10.htm
2
http://www.foad-mooc.auf.org/IMG/pdf/M02_5.pdf
3
P. Fournier et al., Op.cit., P286.
initial. Pour celles du 17 Novembre les 100 premières unités sont d’abord prélevées du stock
initial et les 200 restantes proviennent des entrées du 04 Novembre…
La valeur du stock final (stock au 30 Novembre), dans ce cas est de :
Stock Final = 14 000 + 52 000 = 66 000 DA.
b) La méthode du dernier entré, Premier sorti (Last In First Out) : LIFO ou DEPS
Consiste à valoriser les stocks selon la valeur des articles les derniers entrés dans le stock1 : Les
articles qui entrent les derniers sortent en premier Reprenons notre exemple précédent :
Désignation : Concentré de tomate Intissar 250 grs Référence :
CT42
Date Entrées Sorties Stock
Qté P.U Montant Qté P.U Montant Qté P.U Montant
01/11 500 100 50 000
04/11 300 120 36 000 500 100 50 000
300 120 36 000
07/11 300 120 36 000 400 100 40 000
100 100 10 000
12/11 200 140 28 000 400 100 40 000
200 140 28 000
17/11 200 140 28 000 300 100 30 000
100 100 10 000
20/11 200 100 20 000 100 100 10 000
25/11 400 130 52 000 100 100 10 000
400 130 52 000
Total 900 116 000 900 104 000
La sortie du 07 Novembre est en premier prélevée des entrées du 04 Novembre le reste, soit
100 unités est prélevé du stock initial. La valeur du stock final est de :
Stock Final = 10 000 + 52 000 = 62 000 DA.
1
Méthode préconisée aux Etats-Unis.
1
P. Fournier et al., Op.cit., P 288.
- Les méthodes basées sur les coûts théoriques (coût préétablis, coût approché et valeur
de remplacement)
Synthèse des méthodes utilisées
Le choix de la méthode utilisée affecte directement la valeur des sorties, donc le coût de revient
ce qui aura un impact direct sur le résultat de l’entreprise. Selon Fournier et al., il n’existe pas
de méthode meilleure qu’une autre1. Cependant, chacune présente des avantages et des
inconvénients que nous présenterons dans le tableau suivant :
Tableau n°3.2 : Avantages et inconvénients des méthodes de valorisation des stocks
FIFO LIFO CMUP
En Période de hausse des prix
Valorisation totale Sous-évaluée Surévaluée Moyenne
des sorties
Valorisation du Surévaluée Sous-évaluée Moyenne
stock final
Bénéfice Surévaluée Sous-évalué Moyen
En Période de baisse des prix
Valorisation totale Surévaluée Sous-évaluée Moyenne
des sorties
Valorisation du Sous-évaluée Surévaluée Moyenne
stock final
Bénéfice Sous-évalué Surévaluée Moyen
Je retiens
1
P. Fournier et al., Op.cit., P 289.
Je m’exerce
1. Dans une entreprise de votre choix, faites le suivi d’une opération de lancement de
commande d’une matière première jusqu’à la livraison aux ateliers de production ?
2. Dans une entreprise industrielle, décrivez comment s’effectuent les opérations de
réception. Quels sont les documents utilisés ?
3. Expliquez en détail comment s’effectue une opération d’inventaire dans une entreprise
de distribution (franchise commerciale, grossiste, grande surface…).
4. Quels sont les changements introduits par le système comptable financier en Algérie,
en matière de valorisation des stocks ? Illustrez vos propos par un exemple.
5. L’entreprise Garage Nassim est une entreprise spécialisée dans la vente en gros de roues
pour VTT1. Le gestionnaire vous sollicite pour afin de le conseiller dans sa politique
de gestion des stocks, et notamment le choix de la méthode d'évaluation des stocks et
d’un système d'inventaire. Il vous fait part des achats et des ventes réalisées (en précisant
le lot du quel elles ont été prélevées) au cours du mois de Mars 2015 :
Entrés Sorties
Date Quantité PU (DA) Date Quantité PU (DA)
05 Mars 10 5 200 03 Mars 30 6 000
15 Mars 25 4 800 13 Mars 10 : Lot du 01 Mars 6 500
5 : Lot du 05 Mars
25 Mars 15 5 000 23 Mars 5 : Lot du 01 Mars 6 300
5 : Lot du 05 Mars
10 : Lot du 15 Mars
31 Mars 20 4 800 30 Mars 10 : Lot du 25 Mars 6 500
1
Adapté de http://web.hec.ca/mansco/fichiers_bd/exercice2_4_a.pdf
Plan du Chapitre
Section 1
Représentation de l’évolution du stock d’un article
Tel que défini précédemment (chapitre premier), le stock d’un article est renouvelé par des
entrées (commandes) et vidé par des sorties (ventes, livraisons aux utilisateurs internes).
Lorsque le gestionnaire des stocks reçoit une commande, le niveau du stock est renouvelé et
atteint son maximum. Entre deux commandes, le niveau du stock se vide selon une cadence
définie. Ces mouvements du stock sont, souvent, représentés par le graphique en dents de scie
qui montre sous une forme simplifiée comment varie le niveau de stock d’un article, comme le
montre la figure 4.1 :
Cas d’une demande stable
Par souci de simplification, nous avons supposé que les sorties ou consommations sont
parfaitement régulières et les délais de livraisons parfaitement respectés par les fournisseurs.
Dans ce cas la représentation de l’évolution du stock d’un article se présente ainsi :
38 Chapitre quatrième Evolution du stock d’un article
Figure n°4.1 : Graphique en dents de scie dans le cas d’une demande stable
Stock
Entrées
Sorties
Temps
Délai de réception
1
F. Mocellin, Op.cit., P 12.
2
Cf. Chapitre septième
Le niveau de la quantité à commander (Q) est égal au rapport de la demande annuelle sur le
nombre annuel de commandes :
𝐷 1 800
𝑄= = = 300 𝑢𝑛𝑖𝑡é𝑠
𝑁 6
En d’autres termes, la politique d’approvisionnement pour cet article consiste à lancer par an 6
commandes fixes de 300 unités chacune.
1
Unité de temps représente la période de référence, dans notre cas elle égale à une année. Nous considérerons
que l’année comporte 12 mois, soit 48 semaines ou bien 360 jours.
2
Adapté de P. Fournier et al., Op.cit., PP 218-219.
400
Pc3
300
200 Pc2
100
Section 2
Principaux paramètres des stocks
Avant de développer les notions relatives à l’analyse des stocks que nous développerons par la
suite, il est intéressant dans un premier temps d’aborder les différents paramètres liés à l’activité
du stock d’un article.
Le Stock tournant ou stock actif
Pendant le délai d’approvisionnement, le stock continue à diminuer jusqu’à l’arrivée de la
quantité commandée. La situation idéale serait que le stock arrive à zéro au moment où il se
trouve reconstitué. A ce moment il atteindrait son maximum, sur notre schéma, ce dernier est
égal à Q. Le minimum est égal à zéro. Le stock qui varie entre le maximum et le minimum est
dit Stock tournant ou stock actif (Str). Comme son nom l’indique, c’est un stock qui tourne. Il
est destiné à faire faces aux sorties prévues.
1
F. Mocellin, Op.cit., P 13.
2
P. Zermati et al., Op.cit., P 13.
3
F. Mocelin, Op.cit., P 13.
4
Dans nos développements nous poserons l’hypothèse de stabilité des systèmes et nous privilégierons la notion
de stock moyen plutôt que le stock outil.
1
Certains auteurs utilisent le concept de stock de sécurité.
2
F. Mocellin, Op.cit, P 12.
Figure n° 4.4 : Représentation de l’évolution du stock d’un article avec stock de protection
Stock
Stock de Protection
Temps
Le stock total comprend deux parties ; une partie qui tourne : le stock tournant, et une partie
fixe : le stock de protection.
Quelle sera la nouvelle valeur du stock moyen ?
Pour calculer le stock moyen dans une telle situation, nous avons :
(stock initial + stock final)
Stm =
2
Stock initial = stock de protection + quantité commandée
Stock final = stock de protection.
D’où Stm = Q/2 + Sp
Exemple 4.4
Reprenons les données de l’exemple 4.1, mais en y ajoutant un stock de protection de 100
unités. Quelles seront les nouvelles valeurs du Stock moyen et du point de commande ?
La nouvelle valeur du stock moyen est donnée par la formule suivante :
Q 300
Stm =
+ Sp = + 100 = 250 unités
2 2
Le Point de commande = Consommation moyenne pendant le délai d’approvisionnement +
stock de protection
Pc = 75 + 100 = 175 unités
400
300
Stm
200
Pc
100
Stock de protection
0
01-JANV 01-MARS 01-MAI 01-JUIL 01-SEPT 01-NOV
Section 3
Paramètres d’analyse du stock d’un article
Avant d’aborder les différents modèles de gestion des stocks, il serait intéressant de présenter,
dans un premier temps, des indicateurs simples qui vont permettre d’apprécier et assurer un
suivi du niveau des stocks. Cette analyse aura pour objectif d’identifier les causes
d’augmentation ou de diminution du niveau des stocks.
La couverture moyenne :
Selon V. Giard, la couverture moyenne (Cm) ou le taux de couverture « est le rapport de la
valeur moyenne du stock à la valeur moyenne de la demande par unité de temps. Plus ce rapport
est élevé, plus le coût d'immobilisation est important1 ». Pour F. Mocellin, la couverture des
stocks est « un ratio entre la valeur que représente un stock et son activité2 ». Elle mesure la
période de consommation moyenne assurée par le stock moyen. Elle est exprimée en unité de
temps :
Couverture moyenne exprimée en mois :
Stock moyen
Cm =
Consommation mensuelle moyenne
Couverture moyenne exprimée en jours :
Stock moyen
Cm =
Consommation journalière moyenne
1
http://ressources.aunege.fr/nuxeo/site/esupversions/5749603a-16a3-4502-bcdd-
bdb9d91ce301/LogIstPda/lecons/doc/poly.pdf
2
F. Mocellin, Op.cit., P 73.
Cependant, comme le note F. Mocellin, le calcul d’une couverture moyenne unique ne permet
pas de dire grand-chose1 :
- Au niveau interne, il faudra comparer le ratio par rapport à un objectif de couverture par
catégories de produits. C’est le principe de la segmentation des stocks2
- Dans un même secteur d’activité, de comparer la gestion interne en matière de stockage aux
valeurs de référence dans ce dit secteur3. Evidemment, ces taux globaux masquent des
disparités observables en fonction de produits, les produits frais ne présentent pas la même
rotation que les liquides dans la grande distribution.
Enfin, nous devons distinguer entre les concepts de couverture moyenne et de périodicité des
commandes. Le premier mesure la période moyenne (exprimée en mois ou en jours) assurée
par le stock moyen alors que la périodicité mesure l’intervalle de temps entre deux
réapprovisionnements.
Le Taux de rotation des stocks
Ce ratio nous donne le nombre de fois où le stock s’est renouvelé pendant une période donnée,
généralement l’exercice comptable. Un taux de rotation (Tr) élevé signifie une augmentation
de la rentabilité des stocks investis.
Il se calcule comme suit :
Consommation annuelle
Tr =
Stock moyen
L’unité de mesure peut être des quantités (Taux de rotation physique) ou bien des valeurs
monétaires (Taux de rotation financier). Pour permettre d’avoir une même base de comparaison,
dans une entreprise, il est préconisé d’utiliser les valeurs monétaires. Enfin, le taux de rotation
est la fonction inverse de la couverture moyenne :
1
Tr = ∗ unité de temps
Cm
Exemple 4.5
Reprenons les données de l’exemple 4.1. Calculer les valeurs de la couverture moyenne et le
taux de rotation ?
Stock moyen 150
Cm = = = 1 mois
Consommation mensuelle moyenne 150
Donc le stock moyen de l’article assure 1 mois de consommation.
Consommation annuelle 1 800
Tr = = = 12 fois
Stock moyen 150
Le stock s’est renouvelé 12 fois pendant l’année.
1
F. Mocellin, Op.cit., P 79.
2
Cf. Chapitre cinquième
3
A titre d’exemple, la grande distribution a 15 jours de stock, l'industrie automobile a 2,5 mois de stock.
http://ressources.aunege.fr/nuxeo/site/esupversions/5749603a-16a3-4502-bcdd-
bdb9d91ce301/LogIstPda/lecons/doc/poly.pdf
Exemple 4.6
Représenter graphiquement l’évolution du stock d’un article qui a connu les mouvements
suivants. Calculer le taux de rotation et de couverture moyenne.
Date Entrées Date Sorties
1-1 160 Du 1-1 au 1-2 180
1-2 340 Du 1-2 au 1-7 300
1-7 450 Du 1-7 au 1-11 500
1-11 260
Stock initial= 30 unités. Stock final = 40 unités.
Figure n°4.6 : Evolution du stock d’un article : Demande et périodicité non régulières
600
500 500
400
350
300
260
200 190
100
30 50 40
0 10 0
190+10
T1 = 1 mois Stm1 = = 100 𝑢𝑛𝑖𝑡és
2
Dans notre cas : 𝐷 = (180 + 300 + 500 + 2201) = 1 200 𝑢𝑛𝑖𝑡é𝑠 ou bien 𝐷 = 30 +
(160 + 340 + 450 + 260) − 40 = 1 200 𝑢𝑛𝑖𝑡é𝑠
1200
La consommation mensuelle moyenne = = 100 𝑢𝑛𝑖𝑡é𝑠
12
200
𝐶𝑚 = = 2 𝑚𝑜𝑖𝑠 . Le stock moyen couvre en moyenne deux mois de consommation.
100
1
Les 220 unités représentent les sorties de la période allant du 1 er Novembre au 31 Décembre.
2
F. Mocellin, Op.cit., P 80.
3
P. Zermati et al., Op.cit., P 14
pas sous contrôle. Les causes peuvent être liées aux erreurs de prévision, à la présence de stocks
morts, aux écarts d’inventaires…
Méthodologie d’analyse
Il s’agit de définir une démarche méthodologique pour le gestionnaire qui s’articulera autour
des étapes suivantes1 :
Définir les règles de l’analyse : Une fois les données concernant les stocks des articles ont été
recueillis, il faudra définir les normes des indicateurs sur lesquels l’analyse devra porter. Il
s’agit généralement de la couverture moyenne, de l’indicateur de maîtrise des stocks…
Tableau n°4.1 : Règles d’analyse des stocks
A 10 jours
Objectif de couverture par
B 20 jours
Règles de gestion de catégorie2
l’analyse C 30 jours
Nous considérons que lorsque le ratio stock moyen/stock outil
est supérieur à 2, le stock n’est plus sous contrôle.
Source : F. Mocellin, Op.cit., P 81.
Calculer les indicateurs d’analyse : Ces calculs se feront sur la base des règles d’analyse
définies dans l’étape précédente.
Mettre en place de la démarche d’analyse : Etape qui va permettre de donner un sens aux
différents indicateurs et de définir une logique d’analyse.
Interpréter les résultats : procéder à l’analyse des différents résultats obtenus et proposer les
actions correctives nécessaires.
Exemple 4.73
Vous disposez des informations suivantes concernant les mouvements en stock de 3 articles
pour l’année 2015.
Stock de Quantité Demande Stock Catégorie
Article
protection commandée annuelle moyen de l’article
X 3 000 1 000 180000 3 500 A
Y 2 500 10 000 18000 22 000 C
Z 3 500 18 000 180000 15 000 B
En vous référant aux règles d’analyse présentées dans le tableau 4.1, présentez vos
recommandations concernant la gestion actuelle adoptée par l’entreprise pour ces 3 articles.
En fonction des données recueillies, nous calculerons les indicateurs de gestions suivants : la
couverture moyenne et le ratio stock moyen/stock outil, comme suit :
1
F. Mocellin, Op.cit., PP79-84
2
Classement qui s’effectue au niveau de l’entreprise. Cf. Chapitre cinquième.
3
Adapté de F. Mocellin, Op.cit., PP 79-84.
✓ La variabilité du stock d’un article est représentée par le graphique en dents de scie. Les
entrées représentent des segments verticaux et les sorties sont des segments obliques.
✓ Deux cas de figure peuvent être envisagés : le premier concerne les articles dont la
demande est régulière par unité de temps. Le deuxième cas porte sur une demande
instable et irrégulière par unité de temps.
✓ Le gestionnaire doit définir les paramètres de suivi de l’évolution du stock d’un article :
la consommation moyenne, le niveau de la quantité à commander, la périodicité des
commandes.
✓ Le paramétrage du délai d’approvisionnement se fait en fonction du délai de lancement
de la commande, du délai du fournisseur et du délai de réception.
✓ Le Point de commande, calculé en fonction du délai d’approvisionnement, permet à
l’entreprise de répondre favorablement à la demande des utilisateurs.
✓ Afin de se protéger contre les aléas dus au non-respect du délai de livraison par le
fournisseur, aux erreurs de prévisions et aux accélérations de la demande, le gestionnaire
prévoit un stock de protection.
✓ Le stock d’un article est composé de deux parties : le stock tournant et le stock de
protection.
✓ Le stock moyen est l’indicateur le plus pertinent en matière d’analyse et de suivi d’un
stock : financièrement (coût du stock) et physiquement (quantité en stock)
✓ La couverture moyenne, le taux de rotation et le ratio stock moyen/stock outil, sont des
indicateurs d’analyse simples et efficaces pour le gestionnaire. La mise en place d’une
démarche méthodologique d’analyse et de suivi des stocks permettra d’identifier,
notamment les causes de surstock pour certains articles.
Je m’exerce
1. Dans une entreprise de votre choix, présentez comment se lance une commande ? (Effet
déclencheur, niveau de la commande).
2. Dans une entreprise industrielle, paramétrez pour un article son délai
d’approvisionnement ?
3. Expliquer la démarche d’analyse du stock adoptée par une entreprise de votre choix ?
écrivez comment s’effectuent les opérations et les outils d’analyse.
4. Le stock d’un article, dont la consommation annuelle D s’est élevée à 2 400 unités, a
été réapprovisionné par 6 commandes d’une même quantité (N=6). Le stock de
protection est égal à 45 jours de consommation. Le délai d’approvisionnement est de 15
jours.
Calculer : le stock tournant moyen, le stock total moyen et le point de commande. Tracer
le graphique en dents de scie.
5. Représenter graphiquement l’évolution d’un stock réapprovisionné 4 fois dans l’année
par quantités de 300 unités et suivant une périodicité fixe. Le stock de protection est de
50 unités. La première livraison doit intervenir le 1er janvier.
Calculer le stock total moyen, la couverture moyenne et le taux de rotation.
1
Adapté de F. Mocellin, Op.cit., P81.
Je consolide
P. Zermati et F. Mocelin, Pratique de la gestion des stocks, 7ème édirtion, Dunod, 2005,
PP 27-34
P. Fournier et al., Gestion des approvisionnements et des stocks, Gaëtan Morin,
Montréal, PP 214-222
F. Mocelin, Gestion des stocks et des magasins, Dunod, Paris, 2011, PP 55-59 ; PP79-
85 ;
http://ressources.aunege.fr/nuxeo/site/esupversions/5749603a-16a3-4502-bcdd-
bdb9d91ce301/LogIstPda/lecons/doc/poly.pdf
Il est utile de classer les articles de façon à faire apparaître les grandes catégories d’articles car
les stocks sont constitués par des articles très hétérogènes. On peut, à priori, penser qu’il n’y
aura pas une façon unique de gérer les stocks mais des systèmes de gestion différents pour des
catégories différentes d’articles, et prétendre appliquer à tous ces articles les mêmes méthodes
s’avérerait trop onéreuses pour être rentables. Ce qui nous amène à poser les deux interrogations
suivantes :
Comment classe-t-on les différents articles en stock ?
Quelles sont les nouvelles tendances en matière de segmentation des stocks ?
Nous allons commencer, dans la première section par présenter les principes de la classification
ABC très utilisée dans les entreprises du secteur industriel. Par la suite, la deuxième section
aborde les segmentations multicritères où sont croisés deux méthodes de classification afin
d’affiner l’analyse des stocks et optimiser ainsi leur gestion.
Plan du Chapitre
Section 1
La Méthodologie de classification
Encadré n° 5.1
L’origine de la méthode ABC découle des recherches entreprises par Vilfredo Pareto,
célèbre économiste et sociologue italien (1848-1923) au XVIIe siècle. V. Pareto a
observé que 80% des richesses de la terre en Italie, étaient possédées par seulement 20%
de la population. Ce constat a été généralisé par la suite pour donner lieu à la
Classification de Pareto, qui a servi de base à tous les systèmes de classification utilisés.
(P. Fournier et al., Op.cit., P 185.)
Le critère le plus représentatif, le plus significatif est la valeur consommée annuellement qui
tient en compte à la fois de la valeur de l’article
Vilfredo Pareto et du volume des mouvements de l’article.
(1848-1923)
Dans la pratique l’analyse ABC se traduit par le classement des articles selon leur valeur de
consommation annuelle décroissante. Cette analyse se base sur la mise en place du tableau
suivant ou nous y symboliserons :
➢ N : le nombre d’articles,
➢ V : la valeur de consommation annuelle pour l’ensemble,
➢ i : le numéro d’ordre d’un article dans la hiérarchie des valeurs consommées (colonne
2),
➢ i/N : le cumul du nombre d’articles en pourcentages (colonne 3),
➢ vi : la valeur totale consommée de l’article de rang i (colonne 4),
➢ vi: le cumul des valeurs annuelles consommées depuis l’article de rang 1 jusqu’à
l’article de rang i (colonne 5),
➢ vi/V : le pourcentage du cumul des valeurs consommées (colonne 6).
Tableau n°5.1 : Tableau de classification ABC
1 2 3 4 5 6
Code de Classement de Cumul du Valeur Cumul des Pourcentage du
l’article l’article (de 1 à nombre consommée valeurs cumul des
N) d’articles en annuellement consommées valeurs
% consommées
i 𝒊 vi 𝒗𝒊
∑ 𝒗𝒊 ∑
𝑵 𝑽
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0 20 40 60 80 100
Pourcentage des articles en stock
1
F. Mocellin, Op.cit., P 19.
✓ Définir les politiques de gestion des stocks et des règles de calcul des paramètres de
stocks, (stock de protection, périodicité des commandes, quantité à commander…),
En fonction de ces éléments, l’entreprise adoptera des politiques différenciées de gestion du
stock des articles :
a) Une gestion très serrée, donc coûteuse, pour la catégorie A.
b) La série C ne mérite ni méthode sophistiquée, ni surveillance constante, donc une
gestion économique est préconisée.
c) Pour les articles de la classe B, une gestion moyenne est de mise.
Nous détaillerons dans le tableau suivant les différents paramètres de gestion des stocks pour
chaque classe de la classification ABC :
Tableau n°5.3 : Paramètres de gestion des stocks pour chaque classe
1
V.F. Lukinykh et al., Algorithm for the procurement and inventory management in the distribution supply chain,
15th international scientific conference Business Logistics in Modern Management, Croacia, 2015 [en ligne]
http://hrcak.srce.hr/ojs/index.php/plusm/article/viewFile/3874/2261
✓ La méthode se base sur une répartition simplifiée en 3 catégories ce qui peut limiter le choix
des gestionnaires, notamment dans le cas où le nombre d’articles en stock est important.
✓ Le caractère statique de la classification ABC qui se base sur une représentation actuelle de
la situation actuelle des consommations des articles.
✓ Le caractère aléatoire de la délimitation des 3 classes du classement ABC qui se fait plus
sur une base empirique que théorique.
Remarques importantes :
✓ Les pourcentages sont donnés à titre indicatif, ils varient selon la nature de l’activité de
l’entreprise.
✓ Le classement ABC sera révisé chaque année.
Section 2
La Mise en place de la classification ABC
1
F. Mocellin, Op.cit., P 21.
Nous Classons les articles par ordre décroissant selon les valeurs de consommation. L’article I
représente l’article avec la plus forte valeur de consommation (226 000 DA), sera classé en
première position. Les résultats sont présentés dans le tableau suivant (colonne n°4).
Nous Calculons le cumul du nombre d’articles en stock en pourcentage selon la formule
𝑖
suivante : 𝑁, où i est le rang de l’article et N est le nombre total des articles.
Pour l’article I, le pourcentage est de 1/16 = 6.67% (voir la colonne 3 du tableau)
Pour le calcul de la valeur de consommation cumulée de l’article K, à titre d’exemple elle se
fait ainsi :
421 260 = 226 000 + 195 260
Le calcul du pourcentage du cumul des valeur consommées se fait selon la formule suivante :
𝑣𝑖
∑ .
𝑉
Pour l’article K, ce pourcentage sera égal à 421 260/900 000 = 46,81%
Enfin, les articles peuvent être classés en 3 catégories suivant leur valeur de consommation :
Catégorie A : avec 20% des articles, elle représente 66,66% de la valeur de consommation
totale. Soit les articles I, K et N.
Catégorie B : 26,67% (46,67-20,00) des articles et 23,07% (89,73-66,66) de la valeur de
consommation, soit les articles L, F, H et C.
Catégorie C : 53,33% des articles ne représentant que 10,27% de la valeur de consommation
totale. Soient les articles B, G, E, J, D, A, M et O.
Je retiens
✓ Un des outils de référence pour l’optimisation de la gestion des stocks est le principe de
segmentation des stocks. Les articles en stock sont hétérogènes et ne peuvent être gérés
de la même manière.
✓ La classification ABC, fondée sur les principes de la distribution de Pareto, se propose
de classer les articles selon leurs valeurs de consommation afin de définir trois
catégories d’articles. Pour chacune d’elles, une gestion différenciée sera appliquée.
✓ Il est recommandé d’adopter une classification multicritère afin d’approfondir la
réflexion en matière de classification des articles en stock.
✓ Plusieurs segmentations multicritères peuvent être envisagées et représentent un
préalable à toute démarche d’optimisation de la gestion des stocks.
Je m’exerce
1. Classer les articles suivants selon la méthode ABC. Indiquer le pourcentage d’articles
contenus dans chaque classe et le pourcentage de valeur correspondant.
Articles Valeur de consommation Articles Valeur de consommation
A 65 500 F 600
B 25 000 G 27 530
C 18 380 H 200
D 650 I 60 440
E 1 000 J 700
2. Classer les articles suivants selon la méthode ABC. Indiquer le pourcentage d’articles
contenus dans chaque classe et le pourcentage de valeur correspondant.
Quel système de gestion préconisez-vous pour chaque classe ?
1
Adapté de Baglin et al., http://e-prelude.com/site/FR/ExercicesMIL/Verindus.pdf
Consommations
N° articles Matières
Quantité (tonne) Valeur Totale (UM)
11 Anhydre arsénieux 19,5 40 000
12 Antimoniate de soude 6,3 80 800
13 Bicarbonate de potasse 14,9 14 220
14 Bioxyde de manganèse 5,3 10 980
15 Carbonate de baryle 279 437 960
16 Carbonate de lithium 2 1 400
17 Carbonate de potasse 109,4 187 940
18 Carbonate de soude 75,6 40 360
19 Carbonate de soude “S” 14 560
20 Dolomie 68 7 030
21 Feldspath 3,5 1 790
22 Fluosilicate de soude 18,7 14 590
23 Antimoine de soude “P” 0,143 1 200
24 Hydroxyde de cérium 3,5 29 320
25 Lepidolite 240,7 228 800
26 Lithoryte 15,3 47 660
27 Nepheline 46 12 300
28 Nitrate de soude “C” 58,449 44 780
29 Oxyde de cobalt 0,238 11 710
30 Oxyde de nickel 1,3 26 940
31 Oxyde de nitrate 18,522 69 670
32 Petalite 22 2 400
33 Sable “C” 320 10 020
34 Spath fluor 67,17 64 250
35 Lepidolite “K” 255 346 260
Total 1 939 540
5. Dans une entreprise, nous avons plusieurs articles en stock, les valeurs stockées ont été
valorisées en unités monétaires. Pour chaque type d’article, il s’agit de la valeur des
sorties annuelles des stocks1.
Référence Consommations
N° articles
articles Quantité Prix unitaire (UM)
1 DRA 19 100 250
2 TAN 20 76 80
3 TQ 01 84 50
4 UE 19 75 41,334
5 NES 31 150 1,2
6 BE 06 3 000 0,01
1
Adapté de G. Lasnier, Op.cit., PP 66-67.
Référence Consommations
N° articles
articles Quantité Prix unitaire (UM)
7 AUX 05 2 000 0,01
8 SOU 09 10 73
9 JE 02 50 840
10 VOU 09 100 390
11 IS 54 77 100
12 UX 14 10 000 0,001
13 S 89 1 000 0,05
14 DE 01 300 0,333
15 ME 19 120 0,5
16 VI 19 59 10
17 TU 53 28 100
18 TE 24 21 40,48
19 EN 86 80 5,875
20 YE 20 10 000 0,001
Effectuer les calculs permettant de tracer le diagramme de Pareto
Analyser les résultats et classer les articles en catégories ABC.
Je consolide
P. Zermati et F. Mocelin, Pratique de la gestion des stocks, 7ème édition, Dunod, 2005,
PP 27-34
P. Fournier et al., Gestion des approvisionnements et des stocks, Gaëtan Morin,
Montréal, PP 214-222
F. Mocelin, Gestion des stocks et des magasins, Dunod, Paris, 2011, PP 55-59 ; PP79-
85 ;
G. Lasnier, Gestion des approvisionnements et des stocks dans la chaîne logistique, 2ème
édition, Lavoisier, Paris, 2015, PP 59-78.
Plan du Chapitre
Section 1
Les coûts générés par les stocks
Généralement les coûts liés à la gestion des stocks sont regroupés en trois catégories : Coûts de
passation de commandes (ou bien coûts d’acquisition), coûts de possession (coûts de détention)
et coûts de rupture. Ces coûts sont présentés en détail dans ce qui suit.
Les coûts de Passation de commande
Ils sont liés à l’existence et à l’activité de la fonction achats. Les coûts de passation représentent
l’ensemble des coûts rattachés à l’appropriation d’un bien1. Ils comprennent tous les frais
engagés pour effectuer des achats2 ainsi qu’à tous ceux générés par les contrôles et par la
vérification et l’ordonnancement des factures3. Nous proposons notamment :
1
P. Fournier, Op.cit., P 183.
2
P. Zermati et al., Op.cit., P21.
3
http://www.aunege.org/ressources/module_gestion_stocks/lecon1/courspdf/lecon1.htm
66 Chapitre septième Le modèle de la quantité économique
1
P. Zermati et al., Op.cit., P21.
2
F. Mocellin, Op.cit., PP 10-11
3
P. Fournier et al., Op.cit., P 182.
4
F. Mocellin, Op.cit., P10.
5
Ibid., P 10.
1
P. Zermati et al., Op.cit., P25.
2
Ibid., P 25.
3
P. Fournier et al., Op.cit., P 185.
En dépit de leur importance, il est très difficile pour une entreprise d’évaluer les coûts de
rupture. On utilisera une valeur préétablie de la perte d’une vente 1.
Section 2
Le coût de gestion des stocks et la dépense totale d’approvisionnement
1
P. Fournier et al., Op.cit., P185.
2
P. Zermati et al., Op.cit., P 26.
Exemple 6.1
La demande annuelle pour le stock d’un article est de 1 200 unités. Le prix unitaire est de 100
DA. Les frais de stockage sont estimés à 24% de la valeur du stock moyen. Le coût de passation
d’une commande est de 100 DA.
Calculer les coûts de passation, les coûts de possession et le coût de gestion dans le cas où
l’entreprise décide de se réapprovisionner par des commandes fixes de 200 unités.
Calcul du coût de passation
𝐶𝑃𝐴 = 𝑁 ∗ 𝐵
𝐷 1 200
𝐶𝑃𝐴 = ∗𝐵 = ∗ 100 = 600 𝐷𝐴
𝑄 200
Calcul du coût de possession
𝐶𝑃𝑂 = 𝑆𝑡𝑚 ∗ 𝑢 ∗ 𝐼
𝑄 200
𝐶𝑃𝑂 = ∗𝑢∗𝐼 = ∗ 100 ∗ 0.24 = 2 400 𝐷𝐴
2 2
Exemple 6.2
Reprenons les données de l’exemple 6.1. Le fournisseur ne livre que par des quantités multiples
de 25 unités (emballées dans des boîtes en carton)
En faisant varier les quantités de 25 à 300, calculer les différents coûts pour chaque niveau de
quantité commandée.
Représenter graphiquement les courbes des coûts de passation, de possession et de gestion des
coûts.
On calcule l’ensemble des coûts pour chaque niveau de quantité. A titre d’exemple, si la
quantité est de 25 unités :
Calcul du coût de passation
𝐷 1 200
𝐶𝑃𝐴 = ∗𝐵 = ∗ 100 = 4 800 𝐷𝐴
𝑄 25
Calcul du coût de possession
𝑄 25
𝐶𝑃𝑂 = ∗𝑢∗𝐼 = ∗ 100 ∗ 0.24 = 300 𝐷𝐴
2 2
Calcul du coût de gestion
𝐶𝐺 = 𝐶𝑃𝐴 + 𝐶𝑃𝑂 = 4 800 + 300 = 5 100 𝐷𝐴
Nous reprendrons, dans le tableau suivant les différents résultats obtenus :
Q CPA CPO CG
25 4 800 300 5100
50 2 400 600 3 000
75 1 600 900 2 500
100 1 200 1 200 2 400
125 960 1 500 2 460
150 800 1 800 2 600
175 685,71 2 100 2 785,7
200 600 2 400 3 000
225 533,33 2 700 3 233,33
250 480 3 000 3 480
275 436,36 3 300 3 736,36
300 400 3 600 4 000
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
0 25 50 75 100 125 150 175 200 225 250 275 300 325
Quantité (unités)
CPA CPO CG
✓ Les coûts générés par les stocks sont regroupés en trois catégories : Coûts de passation
de commandes, coûts de possession et coûts de rupture.
✓ Les coûts de passation représentent l’ensemble des coûts liés à l’achat des articles ou au
lancement de commandes de fabrication. Ils sont valorisés en fonction du nombre
annuel de commandes passées.
✓ Le fait de posséder un stock entraine des frais dits coûts de possession. Ces derniers se
calculent en fonction de la valeur du stock moyen.
✓ Les coûts de rupture représentent les coûts engendrés par le manque à gagner et les
surcoûts liés à l’absence de stock au niveau de l’entreprise.
✓ L’objectif recherché par un gestionnaire étant de minimiser l’ensemble de ces coûts.
Je m’exerce
✓ A quel type de coûts, les charges de la section réception font elles partie dans la gestion
des stocks ?
✓ A quel type de coût devrait-on associer l’emprunt bancaire pour l’acquisition des biens ?
✓ Expliquer la contribution de la démarque dans les coûts de gestion des stocks ? comment
l’entreprise peut-elle agir sur la démarque ?
✓ Quelles mesures doit prendre une entreprise pour réduire les coûts d’obsolescence ? de
périssabilité ? et de détérioration ?
Je concrétise
Le stock moyen de l’entreprise est de sept millions d’UM et l’on a constaté des pertes
pour une valeur de 14 000 UM dans l’année.
Les services de réception sont affectés aux approvisionnements à raison de :
- 3 réceptionnaires quantitatifs (6 000 UM chacun)
- 3 réceptionnaires qualitatifs (9 000 UM chacun).
On a recensé dans l’année 9 000 commandes et les réceptions ont été de 1 000 par mois,
l’entreprise fermant un mois complet, chaque année.
Le coût de revient des services informatiques est de 2 UM par commande, 1,80 UM par
livraison ou réception, 2,20 UM par facture fournisseur. Le coût de gestion des stocks
est de 90000 UM par an.
Enfin, le prix d’une liasse de commandes et celui de la liasse “bons de réception et de
contrôle” sont unitairement de 2 UM chacun.
Remarque : L’unité d’œuvre pour le calcul du coût de passation unitaire est l’ordre de
livraison1.
Calculer les coûts unitaires de passation et de possession.
2. La gestion optimale du stock d’un article dont la valeur de consommation annuelle est
de 900 000 DA, a donné lieu aux résultats suivants : Stm= 30 000 DA, CG= 12 000 DA.
Déterminer B et I.
3. Dans une entreprise on a réalisé l’inventaire des différentes charges imputables à la
fonction approvisionnements2.
Partie Magasins :
Trois personnes sont affectées au magasin, deux caristes et un agent de maintenance.
Les salaires mensuels bruts du personnel affecté au magasin sont les suivants :
- Agent de maintenance : 1 300 UM
- Cariste : 1 250 UM
Les magasins occupent une surface totale de 1 500 m², le prix du m²/an est fixé à 115
UM. En ce qui concerne les frais de gestion, un inventaire d’une durée totale de 960
heures a lieu chaque année, cet inventaire est réalisé par un prestataire extérieur au tarif
horaire de 25 UM. Les frais de maintenance des moyens de manutention et les dépenses
d’énergie s’élèvent à 135 000 UM pour l’année. La dépréciation et les pertes diverses
représentent 4% de la valeur annuelle du stock. Les primes d’assurance du stock en
magasin s’élèvent à 105 000 UM pour l’année. La valeur annuelle du stock est de 6
millions d’UM, les frais financiers représentent 8% de ce montant.
Partie achats
Les salaires mensuels bruts du personnel affecté au service des achats sont les suivants :
1
Adapté de M. Morin, Op.cit.
2
Adapté de G. Lasnier, Op.cit., PP 22-23.
P. Zermati et F. Mocelin, Pratique de la gestion des stocks, 7ème édition, Dunod, 2005,
PP 27-34
P. Fournier et al., Gestion des approvisionnements et des stocks, Gaëtan Morin,
Montréal, PP 214-222
F. Mocelin, Gestion des stocks et des magasins, Dunod, Paris, 2011, PP 55-59 ; PP79-
85.
G. Lasnier, Gestion des approvisionnements et des stocks dans la chaîne logistique, 2ème
édition, Lavoisier, Paris, 2015, PP 18-27.
Plan du Chapitre
Section 1
Principes du modèle de la quantité économique
Paramètres du modèle
Le modèle de la quantité économique, dit modèle de Wilson (voir encadré n° 7.1), permet de
calculer la quantité à commander lors de chaque approvisionnement qui permet de minimiser
la somme des coûts de gestion des stocks.
Hypothèses
Le modèle dépend des hypothèses suivantes :
✓ On gère un seul article,
✓ La demande est connue, régulière et constante par unités de temps,
✓ d est connu (pas de retard de livraison),
76 Chapitre septième Le modèle de la quantité économique
Encadré n° 7.1
L’origine de la méthode de calcul de la quantité économique (Economic Order Quantity -
EOQ-) découle des travaux de Ford Withman HARRIS en 1913 et en particulier, l’article
publié dans la revue Factory, The Magasine of Management. Ce dernier était ingénieur et a
à son actif nombre de brevets dans le domaine du Génié électrique
Cependant, le modèle de la quantité économique est le plus souvent associé à R.H. Wilson,
qui a publié un article en 1934 dans Harvard Business Review, intitulé « A Scientific
Routine for Stock Control ». Dans cette contribution, Wilson, développe les principes
fondamentaux du calcul de la quantité économique.
Calcul de la dérivée du CG :
D B u I
CG ' = − +
Q2 2
D B u I
CG ' = 0 =
Q2 2
D’où:
2 DB
Q* =
uI
C’est la quantité qui permet de minimiser le coût de gestion.
Vérification : la dérivée seconde doit être positive.
2 D B
CG ' ' = +0
Q3
CG’’ est positive quel que soit la quantité commandée.
Donc c’est bel et bien la quantité économique qui permet de minimiser le coût total de gestion
des stocks.
Calcul du Nombre Optimal de commandes N* :
Pour le calcul du nombre optimal, nous exprimerons le coût de gestion en fonction de N
(nombre de commandes)
Qu I
CG = N B +
2
Du I
CG = N B +
2 N
A ce stade, nous dérivons la fonction du coût de gestion en fonction de la variable N. Nous
aurons alors
Du I
CG ' = B −
2 N 2
En annulant la dérivée du coût de gestion, nous obtenons :
Du I
N2 =
2 B
Donc, l’expression du nombre optimal de commandes sera
DuI
N* =
2B
Calcul de la périodicité optimale des commandes :
Exprimons en premier lieu la fonction du coût de gestion en fonction de la périodicité (T) :
Du I
CG = N B +
2 N
12 B D u I T
CG = +
T 2 12
Nous calculons la dérivée du coût de gestion en fonction de la T :
A ce stade, nous dérivons la fonction du coût de gestion en fonction de la variable N. Nous
aurons alors
12 B D u I
CG ' = − +
T2 24
Nous annulons la dérivée première :
12 24 B
T2 =
Du I
Finalement, nous obtenons l’expression de la périodicité optimale :
2B
T * = 12
DuI
Exemple 7.1 :
Une entreprise de production utilise pour sa production annuelle 2 400 unités d’un composant
qu’elle achète au prix unitaire fixe de 300 DA. Le coût pour passer une commande est de 500
DA alors que le taux de possession annuel est de 20%.
Calculer la quantité économique. En déduire le nombre optimal de commandes et la périodicité
optimale des commandes.
Calculer le coût de gestion. Quel constat faites-vous ?
Calcul de la quantité économique
2 DB 2 x 2400x500
Q* = = = 200unités
uI 300x0.20
La quantité économique à commander qui permet de minimiser le coût total de gestion est de
200 unités.
Calcul du Nombre optimal de commandes
Nous pouvons calculer le nombre optimal de commandes de deux manières :
Quantité (unités)
CPA CPO CG
Nous remarquerons, qu’à l’optimum le coût de passation est égal au coût de possession comme
le montre aussi le graphique suivant où la valeur minimale du coût de gestion correspond au
point d’intersection entre le CPA et le CPO.
Règle Générale : La quantité économique correspond à CPA = CPO
Analyse de la sensibilité du coût de gestion :
Vu les conditions (hypothèses) très restrictives de l’application du modèle de Wilson, Baglin et
al., proposent d’analyser les conséquences sur le coût de gestion d’une erreur d’appréciation
commise sur les paramètres du modèle, à savoir B et I1, sur le calcul de la quantité économique
ainsi que le coût total de gestion.
1
G. Baglin et al., Op.cit., P335.
Conclusion : La variation du coût de gestion est très minime. On peut, donc se contenter d’une
approximation de B ou de I sans qu’il y ait une augmentation sensible du coût de gestion.
Remarque : Si l’erreur porte sur le taux de possession unitaire I, on obtiendrait les mêmes
résultats pour la variation du coût de gestion. Pour la nouvelle valeur de la quantité elle serait
de :
Q*
Q' =
k
Section 2
Cas particuliers d’approvisionnement
Le modèle de Wilson peut être étendu à des situations fréquemment rencontrées dans la
pratique1 :
✓ La réception échelonnée de la quantité commandée. Au lieu de recevoir la quantité
commandée en une seule fois, le stock est réapprovisionné en continu.
✓ Le fournisseur propose des conditions économiques d’achat (remises sur les prix).
✓ Le groupage de commandes chez un même fournisseur.
✓ La prise en compte de contraintes spécifiques aux approvisionnements.
L’approvisionnement continu
Dans la pratique, les réceptions de commandes peuvent s’étaler en fonction des capacités de
production ou de transport de l’entreprise. C’est le principe de la gestion en flux tendus. Quel
sera alors le niveau de la quantité économique ?
On considère une demande ou une consommation D (c’est la demande par unité de temps). Soit
P le taux de production (ou la capacité de production par unité de temps). Il est évident que P
est différent de D et même que P doit être supérieur à D, sinon l’entreprise serait en situation
de rupture de stock pour l’article considéré, comme le montre la figure 7.1.
A un temps t, l’entreprise produit une quantité égale à P*t unités et a consommé ou vendu une
quantité de D*t unités.
« Le stock maximal représente donc la différence entre la production effectuée et la
consommation du produit au temps t2».
S max = ( P * t ) − ( D * t ) = ( P − D)t
Q
Or, le niveau de la quantité Q est égal à la production P au temps t : Q = P * t t =
P
Q D
Nous aurons alors, S max = ( P − D )t = ( P − D) = Q (1 − )
P P
Quel sera le niveau du moyen :
S max + S min
Stm =
2
Le stock minimal est nul étant donné qu’il n’y a pas de stock de sécurité.
1
G. Baglin et al., Op.cit., P335
2
P. Fournier et al., Op.cit., P235.
Q
Q(1 − )+0
S max + S min P Q D
Stm = = = (1 − )
2 2 2 P
L’expression du coût de gestion sera alors :
CG = CPA + CPO
CG = N B + Stm u I
D Q D
CG = B + 1 − u I
Q 2 P
On sait que la quantité économique qui minimise le coût de gestion est celle qui rend égale les
deux coûts (CPA=CPO).
En isolant Q dans l’équation, nous avons l’expression de la quantité économique :
2 D B
Q* =
D
u I 1 −
P
Figure n°7.1 : Modèle d’approvisionnement continu
Quantité
Production et consommation Quantité lancée
Stock maximal
Q (1- D/P)
Consommation
Q/2 (1- D/P) seule
Stock moyen
Exemple 7.3
La demande annuelle d’un article est de 2 400 unités, alors que les ateliers de fabrication sont
capables de produire 400 unités de cet article par mois.
1
J.P. Beaulieu, A. Peguy, Audit et Gestion des stocks, Vuibert, Paris, 1988.
D S 4800 400
DTA( S 2 ) = D u 3 + B + 2 u 3 I = 4800 755 + 200 + 755 0.25 = 3664150DA
S2 2 400 2
D S 4800 800
DTA( S 3 ) = D u 4 + B + 3 u 4 I = 4800 750 + 200 + 750 0.25 = 3676200DA
S3 2 800 2
Nous constatons que la valeur minimale de la DTA correspond à une quantité égale à 400 unités.
Il est donc préférable dans notre cas d’accepter la remise et de s’approvisionner avec une
quantité de 400 unités au prix unitaire de 755 DA.
b) Les remises incrémentales :
Dans ce cas la remise ne s’applique qu’aux quantités qui dépassent le seuil de la remise et non
sur la totalité de la commande.
Exemple 7.5
Soit un article dont le fournisseur propose la remise suivante :
- u = 10 DA pour les 100 premières unités,
- u = 8 DA pour les unités restantes.
Si on commande 200 unités, la facture à payer sera de :
Montant à payer = 100x10 + (200 − 100) 8 = 1000 + 800 = 1800DA
De manière générale, nous appellerons ce montant valeur de la quantité commandée et qui se
calcule ainsi :
V (QC ) = S u1 + (Qc − S ) u 2
Le principe est de définir la taille de la commande optimale qui minimise le coût total (DTA).
Pour ce faire nous reprenons les étapes suivantes
D Q
DTA = D u + B + c u I
Qc 2
D u = N Qc u = N (S u1 + (Qc − S ) u 2 )
(S u1 + (Qc − S ) u 2 )
D
Du =
Qc
Qc (S u1 + (Qc − S ) u 2 ) I
u I =
2 2
donc :
(S u1 + (Qc − S ) u 2 ) I
(S u1 + (Qc − S ) u 2 ) +
D D
DTA = B+
Qc Qc 2
En annulant la dérivée de la DTA, nous obtenons l’expression de la quantité économique :
2 DB + S (u1 − u 2 )
Q* =
u2 I
Baglin et al1., notent que pour le cas des remises incrémentales, « le coût minimum n’est pas
obtenu pour un seuil de rabais, mais toujours pour un lot économique Qi* valide, au sens où :
Si< Qi*< Si+1 »
Exemple 7.6
Pour un article vous avez les paramètres suivants :
D= 4 800 unités, u = 768 DA, B = 200 DA, I= 0,25.
Vous avez reçu les propositions suivantes :
- u = 768 DA pour les 150 premières unités,
- u = 760 DA pour les unités restantes.
Quelle sera la quantité à commander ?
Calcul de la quantité économique sans remise :
2 DB 2 x 4800x 200
Q* = = = 100unités
uI 768x0.25
Nous constatons que la quantité économique ne permet pas de franchir le seuil de remise
accordé par le fournisseur Q* 150 unités
DTA(Q*) = 3705600DA
Calcul de la quantité avec Remise
2 DB + S (u1 − u 2 ) 2 4800200 + 150(768 − 760)
Q* = = 266unités
u2 I 760 0.25
La nouvelle quantité calculée est supérieure au seuil de remise (266>150). Nous acceptons cette
quantité et calculons son coût total
V (QC ) = S u1 + (Qc − S ) u 2 = 150 * 768 + (266 − 150) * 760 = 203360DA
(S u1 + (Qc − S ) u 2 ) I
(S u1 + (Qc − S ) u 2 ) +
D D
DTA = B+
Qc Qc 2
4800 4800 203360x0.25
DTA = x 203360+ x 200 + = 3698683,16DA
266 266 2
Nous constatons que la valeur du coût total de la quantité avec remise est inférieure à celle de
la quantité économique. Nous pouvons conclure que la remise accordée par le fournisseur est
intéressante et que l’entreprise devra commander par des quantités de 266 unités chacune.
1
G. Baglin et al., Op.cit, P341.
i
2 D B + S k (uk −1 − uk )
Q* = 1
ui I
✓ Sélectionner, les quantités économiques admissibles, telle que Si< Qi*< Si+1.
✓ Par la suite, évaluer les DTA pour les différentes quantités.
La taille de la commande optimale sera la quantité parmi ces valeurs qui minimise la DTA.
Le Groupage de commandes
Le principe est que plusieurs articles sont commandés simultanément chez un même fournisseur
à la même date. L’objectif est de minimiser les coûts de passation (coût administratif) et les
coûts de transport mais aussi de bénéficier d’éventuelles remises accordées par le fournisseur.
Cependant, le groupage de commandes peut provoquer une augmentation des coûts de
possession. Ainsi, certains articles sont commandés par anticipation avant qu’ils n’atteignent
leur point de commande respectifs. Pour d’autres, c’est le contraire, on les commande après
qu’ils aient atteint le point de commande d’où la nécessité d’augmenter le niveau du stock de
protection.
Se pose alors le problème de déterminer le nombre optimal de commandes groupées à engager
dans l’année. Nous symboliserons :
B : coût de passation de la commande groupée.
I : taux de possession appliqué à tous les articles (les articles sont généralement de même nature,
donc on suppose un taux identique à l’ensemble des articles)
Di : demande annuelle de l’article de rang i.
ui : prix unitaire de l’article i.
Pour les différents articles dont on veut grouper les commandes, nous exprimerons le coût de
gestion en fonction de N (Nombre de commandes groupées) :
Di
CG i = N i Bi + ui I i
2N i
Puisque nous avons un taux unique de possession, la somme des coûts de gestion pour les
articles dont on veut grouper les commandes peut s’écrire ainsi
1
G. Baglin et al., Op.cit., P342
I Di u i
CGT = CG = N B +
2N
Pour obtenir la solution optimale qui minimise cette fonction, nous annulons sa dérivée et nous
obtenons
I ( Di u i )
N* =
2B
N* est le nombre optimal de commandes groupées.
En parallèle à l’expression du nombre optimal de commandes, nous pouvons compléter notre
analyse par le calcul de deux autres paramètres de gestion des stocks :
N*
Di
Quantité à engager pour chaque article =
N*
Exemple 7.7
Soient les trois articles suivants dont on veut grouper les commandes :
Articles Consommation annuelle Prix unitaire
A 960 125
B 2 000 100
C 800 200
Le coût de passation de la commande groupée est de 750 DA. I=0,20. Déterminer le nombre
optimal de commandes groupées, la valeur de chaque commande groupée et la quantité à
engager pour chaque article.
Calcul du nombre optimal de commandes
DA 960
QA = = = 120unités
N* 8
D 2000
QB = B = = 250unités
N* 8
D 800
QC = C = = 100unités
N* 8
La gestion sous contraintes
Il s’agit d’analyser les implications des différentes contraintes au niveau de l’entreprise sur la
politique optimale de gestion des stocks. Nous pouvons énumérer trois types de contraintes :
a) Contrainte financière
La direction financière impose un investissement maximal en stock à ne pas dépasser, compte
tenu des possibilités de trésorerie de l’entreprise.
Qi ui
2
Hf
avec :
CG : Coût de gestion total de l’ensemble des articles
Qi : Quantité commandée de l’article de rang i.
ui : prix unitaire de l’article i.
Hf : Contrainte financière (Montant maximal d’investissement en stock)
=
(
B Di u i )2
−I
2 H f
2
On calcule les nouvelles valeurs des quantités commandées (Q*i ) et on vérifie que :
Qi ui
2
Hf .
Exemple 7.8
Soit une entreprise qui s’approvisionne en 4 articles W, X, Y et Z. le coût de passation d’une
ligne de commande est de 200 DA. Le taux de possession est de 25% :
Articles Demande annuelle Prix unitaire (DA)
W 3 600 100
X 8 640 60
Y 1 440 160
Z 4 050 50
Une contrainte financière fait que l’investissement en stock ne doit pas dépasser 37 500 DA.
Quelle sera alors la politique optimale, compte tenu de cette contrainte ?
Calcul de
=
(
B Di u i ) 2
− I = 0,11
2 H f
2
Nous vérifions que la politique respecte la contrainte financière à travers l’inéquation suivante :
Qi u i
2
= 37500 = H f , ce qui confirme l’optimalité de la politique proposée.
Je retiens
✓ Le modèle de la quantité économique, plus connu sous le modèle de Wilson, est une
règle de base dans le domaine de la gestion des stocks.
✓ Le calcul de la quantité économique permet d’optimiser le coût de gestion des stocks.
✓ Les conditions d’application du modèle de Wilson, sont très restrictives. Des
adaptations sont envisageables en fonction des pratiques en matière
d’approvisionnement (remises accordées par les fournisseurs, groupage de
commandes), des contraintes au niveau de l’entreprise (financières, de volume ou
d’effectif), des capacités de l’entreprise (capacités de production…).
Je m’exerce
1. La demande moyenne d’un article est de 400 unités par mois au prix unitaire de 100
DA. Le taux de possession du stock est de 2% par mois. Le coût de passation d’une
commande est de 225 DA. Le stock de protection doit couvrir un mois de
consommation. Le délai d’approvisionnement de l’article est de 6 semaines.
Actuellement, l’entreprise s’approvisionne chaque deux mois. Que pensez-vous de cette
politique ?
Proposez une politique qui permettrait de minimiser le coût de gestion.
Calculez : le nouveau coût de gestion, la dépense totale d’approvisionnement, le taux de
rotation du stock tournant, la couverture moyenne du stock tournant et le point de
commande.
2. Une entreprise doit utiliser pour sa production annuelle 800 unités d’un produit qu’elle
envisage de commander tous les trimestres et pour lequel elle décide de constituer un
stock de protection de 20 unités.
Le prix unitaire est de 100 DA et son délai d’approvisionnement de deux mois. Le coût
de passation d’une commande est de 125 DA et le taux de possession par unité monétaire
et par an égal à 0,2.
Quel est le coût annuel de gestion de la politique actuellement envisagée ?
8. La société CODIS1 distribue des accessoires ménagers. Parmi les références qu’elle
achète, sept sont approvisionnés auprès d’un même fournisseur. Le tableau ci-dessous
présente pour chaque référence sa valeur unitaire et la prévision de consommation
annuelle.
Le coût unitaire de passation de commande est de 150 UM et le coût de détention en est
de 25%.
On constate que les coûts fixes de passation de commande représentent environ 100
UM, alors que le coût marginal par ligne de commande est d’environ 50 UM (ce coût
correspond au contrôle de réception dépendant des lignes de commandes).
Références Consommation Prix unitaire Valeur de consommation
annuelle (UM) (UM)
S 100 100 10 000
T 50 150 7 500
75
U 25 1 875
350
V 10 3 500
25
X 20 500
100
Y 17 1 700
62
Z 10 620
Quelle serait la périodicité commune si on décidait l’approvisionnement de ces sept
références simultanément ?
9. Pour la fourniture d’un article dont la consommation annuelle est de 7 200 unités, une
entreprise a reçu les offres de prix suivantes :
Fournisseur 1 : 810 DA l’unité.
Fournisseur 2 : 810 DA l’unité,
804 DA si la Qc ≥ 400 unités
Fournisseur 3 : 805 DA les 150 premières unités, 800 DA les suivantes.
Quel fournisseur choisir, sachant que le taux de possession est de 20% et le coût de
passation d’une commande s’élève à 250 DA.
10. Une entreprise doit utiliser pour sa production annuelle 3 600 unités d’un article, le coût
de passation unitaire est de 250 DA. Le taux de possession est estimé à 20%.
L’entreprise a reçu les offres de prix suivantes :
Fournisseur 1 : u = 103 DA ; u = 100 DA si Q ≥ 1200 unités.
Fournisseur 2 : u = 102,5 DA pour les 300 premières unités et 100 DA pour les
suivantes.
1
Cas adapté de G. Baglin et al., http://e-prelude.com/site/FR/ExercicesMIL/Codis.pdf
Fournisseur 3 : u = 110 DA. Remise de 10% si le montant de la facture atteint 198 000
DA.
Quel fournisseur choisir ? Justifiez votre réponse.
11. D = 2 400 unités, B = 80 DA, I = 0,25.
Le fournisseur propose le rabais progressif suivant :
- u = 10 DA pour les 500 premières unités,
- u = 9 DA pour les 500 suivantes,
- u = 8,5 DA pour les 4 000 suivantes,
- u = 8 DA si Q ≥ 5 000 unités.
Pour quelle quantité doit-on commander1 ?
12. La société Le Sanitaire Alsacien2 distribue des ensembles de salles de bains, ainsi que
des équipements séparés (porte-savons, porte-serviettes, tablettes…). Pour une tablette,
le fournisseur proposait à priori pour 2004, le maintien des conditions de prix suivantes :
20 UM l’unité, quelles que soient les quantités commandées.
La demande annuelle prévue pour le produit est à peu prés stable et porte sur 2500
unités. Le taux de détention des articles en stock est de 25%. La commande vous coûte
environ 150 UM.
On vous demande de calculer, dans ces conditions, la quantité optimale de commande.
Votre fournisseur après réflexion vous propose, cette année, à l’occasion de la
négociation annuelle, les conditions suivantes de remise sur les quantités achetées :
- Commande inférieure à 500 unités, prix = 20 UM,
- Commande de 500 à 999 unités, prix = 18,5 UM,
- Commande de plus 1 000 unités, prix = 16,5 UM.
Ces prix s’entendent pour l’ensemble des quantités commandées, à partir du moment où
l’on dépasse les seuils respectifs. Quelle quantité de commande allez-vous retenir ?
En quoi votre réponse à la question précédente serait-elle modifiée si le rabais proposé
par le fournisseur ne s’appliquait qu’aux quantités commandées dépassant le seuil ?
13. Les établissements Tchontchon S.A3distribuent des matériels et composants
électroniques avec comme clientèle les artisans réparateurs de matériel hi-fi grand
public. Monsieur François Tchontchon, le responsable des achats, est en train de
redéfinir la politique d’approvisionnement pour une famille d’articles. Dans tous les cas
étudiés, ses fournisseurs lui proposent des remises sur les quantités commandées selon
un système dégressif. Il s’adresse à vous pour le guider dans sa réflexion.
1
Baglin et al., P
2
Cas adapté de G. Baglin et al., http://e-prelude.com/site/FR/ExercicesMIL/Le_Sanitaire_Alsacien.pdf
3
Cas adapté de G. Baglin et al., http://e-prelude.com/site/FR/ExercicesMIL/Tchontchon_S.A.pdf
Il vous fournit l’exemple d’un transistor XUV dont le prix d’achat au tarif de base est
de 16 UM et dont la consommation de 1 500 unités sur l’année est régulière.
Monsieur Tchontchon a évalué le coût unitaire de passation de commande à 25 UM. Par
ailleurs, étant donné l’évolution technique rapide et les risques d’obsolescence associés,
il a décidé d’appliquer un taux élevé de détention en stock : 50% par an.
Récemment, son fournisseur habituel lui a fait les propositions suivantes qui lui
paraissent intéressantes.
Contrat n°1 : Prix de vente de 16 UM quelles que soient les quantités commandées à
chaque fois.
Contrat n°2 : prix de vente de 16 UM pour les 500 premières unités, de 8 UM pour
celles excédant ce seuil. Ce second contrat est soumis au paiement d’une somme fixe de
500 UM par an.
Contrat n°3 : prix de vente de 16 UM pour les 500 premières unités, de 8 UM pour les
suivantes jusqu’à un seuil de 4 000, et 6 UM seulement pour les quantités dépassant ce
seuil. L’obtention de ce dernier contrat est soumise au versement d’une somme fixe
annuelle de 1 000 UM.
Que lui conseillez-vous si l’objectif est de retenir le contrat minimisant les coûts de
gestion et d’achat rapportés à l’année ?
Quel inconvénient pourrait néanmoins avoir l’application de cette politique d’achat ?
14. Vous êtes responsable des approvisionnements de deux produits A et B auprès d’un
même fournisseur1. Le coût de détention, du fait de la nature des objets est élevé : 50%
par an. Le coût de commande, qui comprend entre autres, le coût de transport, est de
1 200 UM si l’on commande un seul et de 2 000 UM si l’on commande les 2 produits
simultanément.
Le fournisseur propose des rabais sur facture :
- 5% si le montant de la facture atteint 200 000 UM.
- 7% si le montant de la facture atteint 500 000 UM.
La demande pour le produit A est de 2 400 unités par an, son prix est de 800 UM. La
demande pour le produit B est de 600 unités par an, son prix est de 360 UM.
Etude du produit A géré séparément :
On ne cherche pas à bénéficier des rabais proposés. Calculez la quantité à commander,
le montant de chaque facture et la DTA.
On cherche à bénéficier du rabais de 5%. Calculez la quantité à commander et la DTA.
Quelle conclusion en tirez-vous ?
On cherche à bénéficier du rabais de 7%. Calculez la quantité à commander et la DTA.
Quelle conclusion en tirez-vous ?
1
Cas adapté de G. Baglin et al., http://e-prelude.com/site/FR/ExercicesMIL/Alba.pdf
G. Lasnier, Gestion des approvisionnements et des stocks dans la chaîne logistique, 2ème
édition, Lavoisier, Paris, 2015, PP 29-58
P. Fournier et al., Gestion des approvisionnements et des stocks, Gaëtan Morin,
Montréal, PP 228-242
F. Mocelin, Gestion des stocks et des magasins, Dunod, Paris, 2011, PP 66-69.
G. Baglin et al., Management Industriel et Logistique, 5ème édition, Economica, Paris,
2007, PP 330-344.
1
Cas adapté de G. Baglin et al., http://e-prelude.com/site/FR/ExercicesMIL/Garobag.pdf
Plan du Chapitre
Section 1
Le cas d’une demande indépendante
« C’est le cas des articles pour lesquels la demande n’est pas influencée par les conditions de
marché et est sans relation avec les décisions concernant le stockage des autres articles en
stock2 ». On peut citer l’exemple des produits finis destinés aux consommateurs ou bien des
1
P. Fournier et al., Op.cit., P214
2
L. Ritzman et al., Mangement des opérations : principes et applications, Pearson Education, Paris, P 343
Chapitre huitième Les systèmes de réapprovisionnement 99
pièces de rechange dont la demande provient des clients. La demande indépendante peut se
matérialiser par les commandes des clients ou par des prévisions de ventes.
Les modèles adaptés à ce type de produits découlent des réponses données par le gestionnaire
aux deux 2 interrogations fondamentales en matière de stocks : Quand faut-il commander ?
Combien commander ?
Répondre à la première question consiste à déterminer « l’événement qui déclenche la passation
de commande1 » : Soit on commande à périodicité fixe ou bien le lancement de commande se
fera à périodicité variable. Nous adopterons le même raisonnement pour les réponses à la
question du combien : la quantité peut être fixe ou variable.
Baglin et al2., font remarquer que pour absorber les fluctuations, il faut que l’un des deux
paramètres : périodicité ou quantité soit variable3. Deux systèmes de gestion des stocks sont
envisageables (les plus fréquemment utilisés par les entreprises) : Un premier système à
quantité fixe et périodicité variable et un deuxième système à quantité variable et périodicité
fixe.
Le Système à Point de Commande : SAPC
C’est le système à quantité fixe et à périodicité variable. Il consiste à commander une quantité
fixe (Quantité économique) à chaque fois que le stock descend à un niveau déterminé dit point
de commande. Ce niveau de stock doit permettre de satisfaire les besoins durant le délai
d’approvisionnement. Le stock que l’on prend en considération est le stock disponible.
Rappels :
Stock disponible = stock physique (magasin) + quantité commandée – demande non satisfaite.
Point de commande = consommation moyenne pendant le délai d’approvisionnement +
niveau du stock de protection.
Exemple 8.1 :
Pour un article nous avons les données suivantes :
D= 7 200 unités, d= 2 mois, B= 100 DA, u= 20 DA, Sp =15 jours, I=0,20.
1- Calculer la quantité économique,
2- Simuler une application du SAPC avec :
Stock initial = 1 800 unités,
Les consommations mensuelles sont respectivement de : 500, 600, 750, 500, 450, 800, 650,
450, 700, 500, 300, 550.
Calcul de la Quantité économique :
2 DB
Q* = = 600 unités
uI
1
G. Baglin et al., Op.cit., P321.
2
Ibid., P321
3
Le système à quantité et périodicité fixes ne s’adapte pas au caractère fluctuant de la demande.
Application du SAPC :
Calcul du point de commande :
Pc = cˆ(d ) + Sp = 600x2 + 600x0.5 = 1 500 unités
Mise en œuvre : On commande une quantité fixe de 600 unités à chaque fois que le niveau du
stock atteint 1 500 unités. Si le stock disponible est supérieur au point de commande, on ne
lance pas de commande :
Il existe aussi une autre variante du système à recomplètement périodique qui prend en
considération deux niveau de stocks : le stock maximum et le stock minimum.
Les niveaux de stock sont périodiquement vérifiés à périodicité fixe. Cependant, si le niveau du
stock est supérieur au stock minimum au moment de la révision du stock, la décision de
réapprovisionnement est reportée à la prochaine période de révision, et aucune commande n'est
lancée car le stock disponible est jugé suffisant (peut répondre aux besoins de la période). Par
contre si, au moment de la révision, le niveau de stock disponible est inférieur ou égal au stock
minimum, alors on réapprovisionne le stock afin de ramener le stock au niveau du stock
maximal, par une quantité égale au Stock maximal – Stock disponible à la période de révision.
Les avantages et inconvénients des deux systèmes :
Les conditions d’application de l’une des deux méthodes sont tributaires en premier lieu de la
nature des articles en stock, comme le montre le tableau suivant :
Tableau n°8.1 : Conditions d’application des deux systèmes
SAPC SARP
Forte variabilité de la demande, Articles dont la demande et le délai sont
assez réguliers,
Système de production souple,
Articles de faible valeur de consommation et
Présence de stock chez les fournisseurs,
pour lesquels on tolère un stock important.
Articles à forte valeur de consommation.
Impossibilité de prendre en charge les
commandes de façon continue1
1
G. Baglin et al., Op.cit., P 326.
Section 2
Autres méthodes de réapprovisionnement
(manque à gagner pour le vendeur ou bénéfice non réalisé). De même, le coût marginal dû à la
surestimation de la demande est de 12 DA qui correspond au coût unitaire d’invendu. La
solution optimale, en utilisant l'analyse marginale, correspond à la situation où le gain marginal
est inférieur au surcoût marginal supporté. Posons le problème mathématique :
Paramètres
Soit D la demande aléatoire au cours de la période dont la distribution statistique est connue par
le vendeur de journaux (vu l’historique des ventes passées).
Co = Coût unitaire d’invendu
Cu = Coût unitaire de rupture de stock
Problème
Le problème est de déterminer la quantité à commander qui minimise les coûts.
Résolution
En faisant appel à la notion de probabilités, l'équation du coût marginal attendu devient alors :
P (Co ) (1 − P )Cu
Où P est la probabilité que l'unité marginale ne sera pas vendue et (1 – P) la probabilité que
celle-ci va être vendue. Nous obtenons alors :
Cu
P
Co + Cu
Cette équation indique qu’il faudra augmenter la taille de la commande tant que la probabilité
Cu
de vendre cette commande est inférieure ou égale au ratio
Co + Cu
Si les coûts unitaires Co et Cu sont égaux alors P = 0,5, la quantité optimale à commander sera
égale à la demande moyenne de la période. Par contre si Co < Cu, la solution optimale est de
lancer une commande supérieure à la demande moyenne tandis que si Co > Cu, on commandera
une quantité supérieure à la moyenne.
Exemple
Un vendeur de journaux voudrait estimer le nombre de journaux à commander pour la journée
du Lundi. La distribution des ventes réalisées pour cette journée suit une loi normale de
moyenne 𝑥̅ = 100 unités et un écart type σ = 10 unités. Le vendeur achète ses journaux à 12
DA qu’il revend à 20 DA. Le vendeur ne tire aucune compensation financière des invendus.
Quelle est la quantité optimale de journaux à commander pour la journée du Lundi ?
Nous disposons des paramètres suivants :
Co = Coût unitaire d’invendu = 12 DA
Cu = Coût unitaire de rupture de stock = 20 – 12 = 8 DA
Cu 8
D’où P = = = 0,40
Co + Cu 12 + 8
Maintenant, nous devons trouver le point sur notre distribution de la demande qui correspond à
la probabilité cumulée de 0,40. En utilisant la fonction inverse de la loi normale qui permet de
calculer pour une probabilité donnée, la valeur d’une variable aléatoire suivant.
En effectuant les calculs sur Excel1, nous trouvons une valeur qui avoisine 97,5, soit 98
journaux. On peut conclure que le nombre optimal de journaux à commander chaque Lundi est
de 98 unités.
Nous pouvons extrapoler le modèle du vendeur de journaux à plusieurs situations, nous en
citerons deux exemples courants :
✓ Le cas des surréservations (Overbooking) des vols des compagnies aériennes. Il est courant
pour les clients d'annuler une réservation de vol pour diverses raisons. Ici, le coût unitaire
de rupture de stock est le manque à gagner pour la compagnie en raison d'un siège vide sur
un vol. Le coût unitaire d’invendu représente le coût des annulations (remboursements) des
clients.
Je retiens
1
Les Calculs ont été effectués sur Excel 2013 à l’aide de l’instruction LOI.NORMALE.INVERSE (P; moyenne;
Ecart type).
✓ Le calcul des besoins nets permet de déterminer les quantités de composants nécessaires
à la réalisation du programme directeur de production, à partir de la structure
(nomenclature arborescente) des produits et en tenant compte du niveau des stocks et
des délais d’obtention.
Je m’exerce
✓ Dans le système à point de commande, comment évoluent les coûts de possession et les
coûts de passation de commande quand on fait évoluer la quantité commandée ?
✓ Dans le système à recomplètement périodique, comment évoluent les coûts de
possession et les coûts de passation de commande quand on fait évoluer la périodicité
des commandes ?
✓ Expliquer le lien entre le classement ABC et le choix d’un système
d’approvisionnement ?
✓ Justifier le choix d’un système d’approvisionnement plutôt qu’un autre dans les deux
cas suivants :
- Articles rares (bois exotiques, par exemple) ;
- Articles saisonniers ;
✓ Quel est le rôle du délai d’approvisionnement dans le choix du système
d’approvisionnement ?
✓ Quels sont les éléments indispensables à la bonne maîtrise d’un système géré par la
méthode MRP1 ?
✓ Dessinez la structure du produit A si on dispose des informations suivantes : On a besoin
de 2 articles de B, de 4 articles de C et 1 article de D pour faire un produit de A. de plus
on a besoin de 2 articles de D, de 3 articles de E et de 4 articles de F pour faire un produit
B2 .
✓ Quels seront les besoins nets (la quantité de commande) en articles X dans le cas où les
besoins bruts sont de 200 unités ? Le stock disponible (incluant le stock de protection)
est de 90 unités ; Sp = 30 unités. La réception programmée de l’article X est de 40 unités
et le fournisseur exige des commandes par lots de 80 unités3.
Je concrétise
1. Une entreprise doit utiliser pour sa production annuelle 6 000 unités d’un article coûtant
200 DA et pour lequel elle décide de constituer un stock de protection d’un mois. Le
1
G. Baglin et al., Op.cit., http://e-prelude.com/mil/
2
P. Fournier et al., Op.cit., P 266.
3
Ibid., P 266.
2. La consommation annuelle d’un article est de 3 200 unités au prix unitaire de 20 DA.
Le taux de possession est de 20%. Le coût de passation unitaire est de 100 DA. Le délai
d’approvisionnement est de 3 mois. Le stock de protection est de 100 unités.
a) Calculer la quantité économique, le nombre optimal de commandes et la DTA.
b) Compte tenu de ces résultats, faire une application du SAPC et du SARP selon les
données suivantes : Stock en magasin au 1er Janvier = 1 200 unités. Les sorties par
quinzaines sont données dans le tableau suivant :
Quinzaines Sorties Quinzaines Sorties
1 120 13 100
2 240 14 210
3 100 15 280
4 150 16 60
5 200 17 120
6 80 18 90
7 130 19 300
8 100 20 130
9 130 21 140
10 170 22 180
11 120 23 80
12 180 24 150
3. Une entreprise doit utiliser pour sa production annuelle 7 200 unités d’un article au prix
unitaire de 80 DA. Le coût de passation d’une commande est de 100 DA. Le taux de
possession est de 20% par an. Le délai d’approvisionnement doit couvrir 4 semaines de
consommation.
a) Calculer la quantité économique à commander,
b) En déduire, la DTA sachant que le stock de protection doit couvrir 2 semaines de
consommation,
c) Faire une application du SAPC, puis du SARP, sachant que le stock initial est de 1 000
unités.
Semaines Sorties Semaines Sorties
1 100 7 250
2 150 8 200
3 180 9 180
4 200 10 140
5 190 11 120
6 150 12 100
d) Le service comptable pense que la valeur du taux de possession est en réalité égale à
0,24. Quelles sont les conséquences de cette surestimation ?
4. Une entreprise prévoit d’utiliser pour sa production annuelle 4 800 unités d’une matière
coûtant 400 DA l’unité. Le taux de possession est de 20% et passer une commande
revient à 750 unités. Le stock de protection doit couvrir trois semaines de
consommation. Le délai d’approvisionnement est de 4 semaines.
a) Calculer la quantité économique, en déduire la périodicité des commandes,
b) Calculer la DTA,
c) Faire une application du SARP, sachant que le Stock initial est de 800 unités.
Semaines Sorties Semaines Sorties
1 120 6 130
2 100 7 140
3 95 8 125
4 90 9 110
5 100 10 100
5. Combien de baguettes doit préparer un boulanger en début de journée sachant que le
prix de la baguette est de 10 DA et que son prix de revient est de 6 DA. La demande est
distribuée suivant une loi normale de moyenne 2 500 et d’écart-type 40.
Je consolide
G. Lasnier, Gestion des approvisionnements et des stocks dans la chaîne logistique, 2ème
édition, Lavoisier, Paris, 2015, PP 79-138
Plan du Chapitre
Section 1
Paramètres du stock de protection
Le niveau de service « NS »
Le choix d’un niveau de service détermine le risque de rupture que le gestionnaire est prêt à
tolérer. Par exemple, un niveau de service de 95 % signifie que la demande sera satisfaite dans
95 % des cas et que le risque de rupture sera de 5 %. Compte tenu de la distribution de la
demande et de la distribution des délais de livraison, le gestionnaire doit déterminer un niveau
de service2 qui peut s’exprimer par :
1
G. Baglin et al., Op.cit., P 347
2
Ibid., PP 353-354
Chapitre neuvième Le stock de protection 111
Intervalle de protection « P »
C’est la période pendant laquelle le stock de protection doit jouer son rôle de protection. Cette
période diffère en fonction du système d’approvisionnement considéré : lorsqu’il s’agit du
système à point de commande, elle est égale au délai d’approvisionnement ; et dans le cas du
système à recomplètement périodique la période de couverture correspond à la somme de la
périodicité de commande et du délai d’approvisionnement2.
Section 2
Principes de calcul du stock de protection
Le Cadre global
Le stock de protection est généralement déterminé en fonction de règles statistiques basées sur
les consommations prévisionnelles ou l’écart de prévision3. Nous détaillerons dans ce qui suit
la méthode la plus utilisée :
1
Le risque de rupture toléré par le gestionnaire représente la différence entre 1- Niveau de service.
2
G. Lasnier, Op.cit, P 143.
3
F. Mocellin, Op.cit, P 60.
Hypothèses :
✓ La consommation suit une loi normale de moyenne m et d’écart type σ
✓ Le délai d’approvisionnement est fixe (c’est généralement le cas dans les systèmes
logistiques organisés1).
Méthode de Calcul du Sp
On calcule l’écart type des consommations sur une certaine période. On choisit un niveau de
service. Le stock de protection est le produit de l’écart type par le facteur de protection « F »
en fonction du niveau de service choisi.
Sp = F P P représente l’intervalle de protection qui est fonction du système
d’approvisionnement retenu.
Pour les articles gérés en SAPC :
Sp = F d
Pour les articles gérés en SARP :
Sp = F d + T
Exemple 9.1
Soit un article dont la consommation moyenne mensuelle est de 250 unités avec une variation
d’écart type de 25 unités. Le délai d’approvisionnement est de 1 mois. Le gestionnaire fixe un
niveau de service de 90% (le stock de protection protège dans 90 cas de réapprovisionnements
sur 100). Calculer le niveau du stock de protection de l’article géré selon le système à point de
commande.
Calcul du Sp :
Sp = F d avec σ =25 unités et d = 1mois
F (la valeur lue sur la table de la loi normale en fonction du niveau de service (voir le tableau
n°9.1), est de 1,29.
Donc, Sp = F d = 25 x 1,29 x 1 32 unités
Remarque : Les paramètres de délai et d’écart type doivent être exprimés dans la même unité
de temps. Si l’écart type des consommations a été calculé sur une base mensuelle, l’intervalle
de protection (P) doit être exprimé en mois.
Cas particulier des articles de faible consommation
Pour les articles qui présentent une faible valeur de consommation et dont la distribution ne suit
pas une loi normale, il est préconisé de calculer le niveau du stock de protection en se référant
à la loi de Poisson. Cette dernière dite loi des petites probabilités est caractérisée par un seul
paramètre λ ou m qui représente à la fois moyenne et variance.
1
F. Mocellin, Op.cit., P61.
Hypothèses :
✓ Faible moyenne des sorties ;
✓ La valeur « 0 » (sorties des articles durant une période) a une fréquence non nulle ;
✓ La moyenne est voisine de la variance.
Méthode de Calcul
Le calcul du niveau du stock de protection se fait en fonction de la période de risque ou de
l’intervalle de protection qui diffère selon le système de réapprovisionnement retenu pour
chaque article. Nous distinguons alors :
Articles gérés en SAPC
La période de risque est le délai d’approvisionnement.
Exemple 9.2 :
Soit un article géré selon le système à point de commande dont la consommation mensuelle
moyenne est de 2 unités. Le délai d’approvisionnement de l’article est de 1 mois. Calculer le
niveau du stock de protection de l’article sachant que le gestionnaire fixe un niveau de service
de 97%.
Calcul du Sp :
Nous rappelons que : Pc = Ĉ(d) + Sp
Ĉ(d) = 2 unités Nous nous référons à l’extrait de la table des probabilités de Poisson (voir
figure n° 9.1). A partir de cette dernière, nous en déduisons une valeur égale à 5. Cette dernière
correspond à la valeur du point de commande : Pc = Ĉ(d) + Sp = 5 unités
Par déduction nous pouvons obtenir la valeur du stock de protection :
Sp = Pc - Ĉ(d) = 5 - 2 = 3 unités
Articles gérés en SARP
La période de risque correspond à la périodicité de révision et le délai d’approvisionnement :
d+T
Exemple 9.3:
Soit un article dont la consommation mensuelle moyenne est de 2 unités. Le délai
d’approvisionnement de l’article est de 1 mois. La périodicité optimale de l’article est de 3 mois
(l’article est géré selon le système à recomplètement périodique). Calculer le niveau du stock
de protection de l’article sachant que le gestionnaire fixe un niveau de service de 97%.
Smax = Ĉ(d) + Ĉ(T) + Sp
La consommation moyenne pendant le la période de risque est de :
Ĉ(d + T) = Ĉ(d) + Ĉ(T) = 2 + 2x3 = 8 unités
Nous nous référons à la table de loi de poisson avec les paramètres suivants :
Moyenne = 8 unités, niveau de service = 97%. Ce qui correspond à une valeur de 14. Cette
valeur représente le niveau du stock maximal (Smax= 14 unités). Par déduction, nous avons :
Sp = Smax - (Ĉ(d) + Ĉ(T)) = 14 - 8 = 6 unités
Figure n°9.1 : Extrait de la table de la loi de Poisson
Je retiens
✓ Le stock de protection est indispensable pour prévenir les éventuelles ruptures de stock.
✓ Le niveau du stock de protection est fonction du niveau de service au client fixé par le
gestionnaire.
✓ Il est aussi fonction de l’intervalle de protection qui exprime la période pendant laquelle
l’entreprise est vulnérable et ne peut réagir correctement aux différentes variations des
paramètres de gestion des stocks.
✓ Les intervalles de protection dépendent du système d’approvisionnement adopté pour
chaque article.
✓ Les méthodes statistiques de calcul du stock de protection prennent en compte les
paramètres de la consommation (moyenne et écart type) mais aussi la variabilité des
intervalles de protection.
Je m’exerce
✓ Pour un article en stock, la consommation journalière est de 50 unités avec un écart type
de 10 unités. Le délai d’approvisionnement est de 3 mois. Quel niveau de stock de
protection doit-on prévoir avec un niveau de service de 98% correspondant à F= 2,05.
Je concrétise
1. La demande d’un article suit une loi normale de moyenne hebdomadaire de 120 unités,
avec un écart type de 25 unités. B= 200 DA ; I=25% et u = 10 DA. L’article est géré
selon le SARP avec un délai d’approvisionnement de 2 mois.
Calculez le stock maximal optimal, sachant que le stock de protection doit limiter le
nombre de ruptures à 1 rupture tous les 7 ans.
2. Déterminer le niveau de service retenu pour le stock d’un article, dont la consommation
suit une loi normale de moyenne hebdomadaire 100 unités avec un écart type de 20
unités. Le délai d’approvisionnement de cet article commandé chaque trois semaines,
est d’une semaine. Et, son stock maximal est égal à 464 unités.
3. Une étude statistique1, portant sur les demandes hebdomadaires d’un produit pendant
100 semaines, a donné les résultats qui figurent dans le tableau ci-dessous :
Demande Nombre de semaines
10 1
20 2
30 5
40 10
50 15
60 19
70 18
80 14
90 9
100 4
110 2
120 1
1
Adapté de G. Baglin et al., Op.cit., http://e-prelude.com/site/FR/ExercicesMIL/S%C3%A9curix.pdf
Ce produit est géré par un système à point de commande qui conduit à passer environ
quatre commandes par an.
Calculez le point de commande pour assurer un niveau de service de 85%, 90%, 95% et
100%, sachant que le délai d’approvisionnement pour ce produit est d’une semaine. Le
niveau de service est défini ici comme la proportion des périodes de
réapprovisionnements sans ruptures sur le nombre de réapprovisionnements totaux.
4. Dans une entreprise d’électronique, l’histoire des consommations nous permet de
dresser un tableau où sont indiqués d’une part les quantités sorties chaque jour, d’autre
part, les fréquences par rapport à ces valeurs1.
Quantité de Pièces par jour Fréquence de sorties
105 1
125 3
145 10
165 18
185 29
205 39
225 37
245 31
265 19
285 8
305 3
325 2
L’article est géré selon le système à point de commande ; le délai d’approvisionnement est
de 5 jours.
Calculer le niveau du stock de protection, sachant que l’entreprise tolère un risque de
rupture de 16%.
Je consolide
1
Adapté de G. Lasnier, Op.cit, PP 148-150