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    Extrait du journal de Myriam Lidvin… deux mois avant le drame

    Un jour comme un autre.


    Hier et avant-hier, j'ai encore eu une absence. Encore… enfin, ça faisait près d'un mois que ça n'avait pas été aussi
    long.
    Ma brave petite Carmela n'a pas fait de réflexion, mais il semble que j'ai pris la Porsche pour me rendre en ville. Elle
    était dehors, pleine de boue. Je ne sais pas pourquoi je sors avec quand j'ai mes trous de mémoire. Je n'aime pas
    cette voiture, elle me fait trop penser à papa.
    C'est idiot. J'ai parfois ces pensées qui me traversent, qui m'assaillent. Des idées vraiment bizarres et tordues.
    Comme si j'étais le jouet de quelqu'un, une pauvre petite poupée de chiffon victime d'une sorte de sortilège lancé par
    je ne sais quel étrange marionnettiste.
    Et pourtant, aujourd'hui je me sens bien. Il fait bon dehors, il fait bon aussi dedans. A l'intérieur de moi. Comme si
    j'étais… soulagée. Débarrassée d'un lourd poids. Ce poids qui me ronge depuis des années.
    Je ne sais pas ce qui s'est passé en moi. Je ne comprends plus très bien ce que j'ai pu être ou ce que j'ai pu gâcher.
    Mais je suis sûre d'une chose, je me sens vivante. Plus que jamais.
    J'ai eu cette image étrange à mon réveil. Celle d'un gouffre qui se rétrécissait ou non… plutôt celle d'un puits qui se
    réduisait à la taille d'une tête d'épingle pour finalement disparaître.
    Comment expliquer ça ? Je m'embrouille toujours dans mes pensées… moi, qui aurais tant aimé savoir écrire, être
    parfaitement juste sur les mots. Tout serait plus facile en musique.
    Ca me fait penser qu'il faut faire accorder tous les pianos. Celui de ma chambre et celui du grand salon ont deux ou
    trois cordes qui ne sont pas tout à fait bien réglées. Cette sensibilité que j'ai en écoutant… parfois, je me dis qu'il n'y a
    que pour ça que jée suis douée. C'est sans doute la raison pour laquelle j'ai commencé à vouloir étudier les langues
    avant que…
    Avant que…
    J'ai encore et toujours cette boule qui se serre dans la gorge, très fort, quand je repense au drame. Très très fort. Et
    ces frissons qui me saisissent, et cette paralysie dans le dos.
    Mais pas aujourd'hui. Non, pas aujourd'hui.
    Aujourd'hui, j'ai envie d'être radieuse, de voir la lumière et peut-être même de voyager.
    Partir…
    Voilà qui serait une bonne idée. Ca fait si longtemps que je vis cloîtrée ici. J'ai envie de lumière, j'ai envie des îles.
    Mon dieu, voilà qu'une idée folle me traverse. Et si je partais demain, comme ça, à l'improviste pendant deux
    semaines ? Tant pis pour mes absences… elles ne viennent pas après la pleine lune généralement.
    Je vais appeler Preston et Christine. Ils ne sont pas partis depuis longtemps, eux aussi. Il est déjà près de midi. Je
    dois pouvoir les joindre facilement.
    C'est vraiment une idée folle. Mais je ne sais pas, j'ai cette sensation que des portes s'ouvrent devant moi. Et ce
    matin, j''ai vraiment envie de bouger, de vivre, de m'amuser… je ne vais pas laisser passer ça, ça fait tant d'années
    que je ne me suis pas sentie aussi vivante…

    Ha la la la. Tout ça ayant commencé sur un coin de canapé un dimanche d'ennui. Ce scénario est volontairement
    générique avec des accroches Shadowrun détachées du fil de lecture principal. Il prendra tout son sel, aussi bien
    pour les pjs qui ont fait la Toile du Dragon et sont devenus des détectives de l'Agence Solaris, que pour les joueurs et
    maîtres de jeu de Cops , LA 2035, Cyberpunk ou de tout jeu contemporain.

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