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ch20 Calcul Differentiel Aspects Appliques Resume

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Lycée International de Valbonne - MPI/MPI* (2023-2024) Mathématiques (D.

Broizat)

CH20 : Calcul différentiel - aspects appliqués

Dans ce dernier chapitre, les fonctions considérées sont définies sur un ouvert Ω de E (un R-evn de
dimension finie) et à valeurs dans R.

I Vecteurs tangents à une partie


Définition 1 (Vecteur tangent à une partie)
Soient X une partie de E et x ∈ X.
On dit qu’un vecteur v ∈ E est tangent à X en x lorsqu’il existe ε > 0 et une application
γ :] − ε, ε[→ X dérivable en 0 tels que γ(0) = x et γ 0 (0) = v.

Vocabulaire
En général, une application γ : I ⊂ R → E est appelée un arc (ou arc paramétré).
Un vecteur v ∈ E est donc tangent à X en x lorsqu’il existe un arc tracé dans X qui passe par x, avec
un vecteur vitesse égal à v.

Notation
On notera Tx X l’ensemble des vecteurs tangents à X en x.

Théorème 2 (Structure d’hyperplan tangent)


Soit g : Ω ⊂ E → R de classe C 1 . On considère "l’hypersurface" de E :

X = g −1 ({0}) = {x ∈ Ω, g(x) = 0}.

Alors, pour tout x ∈ X tel que dg(x) 6= 0L(E,R) , on a

Tx X = Ker(dg(x)).

Ainsi, l’ensemble des vecteurs tangents à X en x est un hyperplan de E.


De plus, si E est euclidien, alors
Tx X = {∇g(x)}⊥ .

Vocabulaire
Dans ce cas, on appelle en général (hyper)plan tangent à X en x l’hyperplan affine

Tx X = x + Tx X = x + Ker(dg(x)) = x + {∇f (x)}⊥ .

Pour tout m ∈ E, on a

m ∈ Tx X ⇐⇒ m − x ∈ Tx X ⇐⇒ (m − x|∇f (x)) = 0.

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II Problèmes d’optimisation
E désigne toujours un R-espace vectoriel normé de dimension finie (notée n ∈ N∗ ), et Ω un ouvert de
E.

1) Condition nécessaire d’extremum local


Définition 3 (Minimum, maximum local)
Soit A ⊂ E (pas nécessairement un ouvert), soit f : A → R et a ∈ A.
On dit que f possède un minimum local (resp. maximum local) en a lorsqu’il existe r > 0 tel
que ∀x ∈ B(a, r) ∩ A, f (x) ≥ f (a) (resp. f (x) ≤ f (a)).

Vocabulaire
Ces deux termes sont regroupés sous la dénomination plus générale d’extremum local.
Le minimum (resp. maximum) est dit global lorsque l’inégalité f (x) ≥ f (a) (resp. f (x) ≤ f (a)) est
vraie pour tout x ∈ A.
Bien sûr, tout extremum global est en particulier un extremum local.

Ce résultat se généralise aux fonctions de plusieurs variables :

Définition 4 (Point critique d’une application différentiable)


Soit Ω un ouvert de E, et f : Ω → R une fonction différentiable.
On appelle point critique de f tout point a ∈ Ω tel que df (a) = 0L(E,R) .

Théorème 5 (Condition nécessaire d’extremum local)


Soit Ω un ouvert de E, et f : Ω → R une fonction différentiable.
Si f admet un extremum local en a ∈ Ω, alors a est un point critique de f .

Méthode
Dans la recherche des extrema locaux d’une fonction différentiable sur un ouvert et à valeurs réelles,
on commence donc par chercher les points critiques, puis on discute au cas par cas pour déterminer
si ce sont réellement des extrema.

2) Conditions d’ordre 2
On va maintenant donner des outils plus précis pour connaître la nature d’un point critique de f ,
c’est-à-dire s’il s’agit d’un minimum local, d’un maximum local, ou d’un point col. Pour cela, on va
établir un développement limité à l’ordre 2 de f au voisinage du point critique.

Théorème 6 (Formule de Taylor-Young à l’ordre 2)


Soit Ω un ouvert de E et f ∈ C 2 (Ω, R). Pour tout a ∈ Ω, on a dans toute base BE de E :
n
X ∂f 1 X ∂2f
f (a + h) = f (a) + hi (a) + hi hj (a) + o(khk2 ),
i=1
∂xi 2 ∂xi ∂xj h→0E
1≤i,j≤n

où (h1 , · · · , hn ) = [h]BE .

Dans la suite, on se limite au cas de E = Rn , muni de sa structure euclidienne canonique.

Définition 7 (Matrice hessienne)


Soit Ω un ouvert de Rn et f : Ω → R une fonction de classe C 2 . On appelle matrice hessienne
de f au point a ∈ Ω la matrice
Å 2 ã
∂ f
Hf (a) = (a) ∈ Sn (R).
∂xi ∂xj (i,j)∈[[1,n]]2

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Corollaire 8 (Formule de Taylor-Young à l’ordre 2 dans Rn )


Soit Ω un ouvert de Rn et f ∈ C 2 (Ω, R). Pour tout a ∈ Ω, on a :
1
f (a + h) = f (a) + (∇f (a)|h) + (Hf (a)h|h) + o(khk2 ),
2 h→0E

ou encore
1
f (a + h) = f (a) + ∇f (a)> h + h> Hf (a)h + o(khk2 ).
2 h→0E

Théorème 9 (Conditions d’ordre 2)


Soit Ω un ouvert de Rn , soit f ∈ C 2 (Ω, R) et soit a ∈ Ω.
(i) Si f admet un minimum local en a, alors a est un point critique de f et Hf (a) ∈ Sn+ (R).
(ii) Si a est un point critique de f et si Hf (a) ∈ Sn++ (R), alors f admet un minimum local en
a.
De même pour les maximum locaux en remplaçant Sn+ (R) par Sn− (R) (i.e. −Hf (a) ∈ Sn+ (R)) et
Sn++ (R) par Sn−− (R) (i.e. −Hf (a) ∈ Sn++ (R)).

Corollaire 10 (Conditions d’ordre 2 avec le signe des valeurs propres)


Soit Ω un ouvert de Rn , soit f ∈ C 2 (Ω, R) et soit a ∈ Ω un point critique de f .
(i) Si Sp(Hf (a)) ⊂ R∗+ , alors f admet un minimum local en a.
(ii) Si Sp(Hf (a)) ⊂ R∗− , alors f admet un maximum local en a.
(iii) Si Hf (a) possède deux valeurs propres non nulles de signes opposés, alors a est un point
col (c’est-à-dire que f n’admet pas d’extremum local en a).
(iv) Sinon, on ne peut pas conclure.

Corollaire 11 (Conditions d’ordre 2 en dimension 2)


Soit Ω un ouvert de R2 , soit f ∈ C 2 (Ω, R) et soit a ∈ Ω un point critique de f .
(i) Si det(Hf (a)) > 0, alors f admet un extremum local en a. Il s’agit d’un minimum lorsque
tr(Hf (a)) > 0, d’un maximum sinon.
(ii) Si det(Hf (a)) < 0, alors f admet un point col en a.
(iii) Si det(Hf (a)) = 0, alors on ne peut pas conclure.

3) Optimisation sous contrainte


On revient ici au cas général où E est un R-evn de dimension finie. On va maintenant chercher les
extrema de f non pas sur un ouvert de E, mais sur une "hypersurface" de E (partie définie comme
les zéros d’une fonction).

Théorème 12 (Optimisation sous contrainte)


Soit Ω un ouvert de E, et soient f ∈ C 1 (Ω, R) et g ∈ C 1 (Ω, R). On considère "l’hypersurface" :

X = g −1 ({0}) = {x ∈ Ω, g(x) = 0}.

Si la restriction f |X admet un extremum local en a ∈ X et si dg(a) 6= 0L(E,R) , alors

∃λ ∈ R, df (a) = λdg(a).

Vocabulaire
Le scalaire λ est appelé multiplicateur de Lagrange.

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III Exemples d’équations aux dérivées partielles (EDP)


Il s’agit juste ici de donner quelques exemples et quelques méthodes de résolution.

1) Ordre 1
Vocabulaire
Résoudre sur un ouvert Ω de Rn une équation aux dérivées partielles (abrégé en "EDP") d’ordre
1 en l’inconnue f , c’est déterminer toutes les fonctions f ∈ C 1 (Ω, R) vérifiant une relation donnée
entre f et ses dérivées partielles.

Propriété 13 (Fonctions à une dérivée nulle)


Soient I et J deux intervalles ouverts non vides de R et Ω = I × J (c’est un ouvert de R2 ).
∂f
(i) Les solutions sur Ω de l’équation (x, y) = 0 sont les fonctions de la forme
∂x
f : (x, y) 7→ A(y) où A ∈ C 1 (J, R).

∂f
(ii) De même, les solutions sur Ω de (x, y) = 0 sont les fonctions de la forme
∂y

f : (x, y) 7→ B(x) où B ∈ C 1 (I, R).

2) Ordre 2
Vocabulaire
Résoudre sur un ouvert Ω de Rn une EDP d’ordre 2, c’est déterminer toutes les fonctions f ∈ C 2 (Ω, R)
vérifiant une relation donnée entre f et ses dérivées partielles premières et deuxièmes.

Propriété 14 (Fonctions à une dérivée seconde nulle)


Soient I et J deux intervalles ouverts non vides de R et Ω = I × J.
∂2f ∂2f ∂2f
Les solutions sur Ω des équations 2
(x, y) = 0, 2
(x, y) = 0 et (x, y) = 0 sont respective-
∂x ∂y ∂x∂y
ment les fonctions (x, y) 7→ xA(y) + B(y), (x, y) 7→ yA(x) + B(x) et (x, y) 7→ A(x) + B(y), où A et
B sont de classe C 2 .

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