Neurobiologie Des Addictions
Neurobiologie Des Addictions
Neurobiologie Des Addictions
PLAN :
• Introduction
• Définitions
• Circuits impliqués
• Théories de l’addiction
• Conclusion
Introduction :
L’addiction est un état de dépendance vis-à-vis d’une substance. C’est une pathologie psychiatrique
chronique caractérisée
Le terme addiction peut être étendu à certains comportements qui ont le même caractère répétitif,
compulsif, avec perte de contrôle.
Il se manifeste quel que soit le type de substance consommée. Ce qui suggère l’existence d’une base
neurobiologique commune au phénomène d’addiction.
Définitions :
Le système limbique
1. Ce n’est pas une structure cérébrale en tant que telle, mais plutôt un réseau de voies nerveuses
intégrant certaines structures situées en profondeur dans les lobes temporaux, telles que :
- l’hippocampe : une structure cérébrale qui intervient dans la mémorisation de souvenirs liés
à une expérience.
- l’amygdale : une structure cérébrale qui aide à évaluer la valeur émotionnelle d’un
événement.
3. Il influe sur le système endocrinien et le système nerveux autonome responsable des fonctions
automatiques et du maintien de l’équilibre intérieur (homéostasie).
4. Une des fonctions primordiales du système limbique est de renforcer les comportements
essentiels à la survie de l’espèce.
Le système de récompense
1. Toutes les substances addictives ont en commun d’agir sur une partie spécifique du système
limbique. Elles activent une région appelée “aire tegmentale ventrale“, située en plein centre du
cerveau.
2. L’ATV reçoit l’information de plusieurs autres régions du système limbique qui l’informent du
niveau de satisfaction des besoins fondamentaux et la transmet ensuite au noyau accumbens.
3. Grâce à ce circuit, les actions intéressantes pour l’individu sont repérées et renforcées dans le but
de les voir, à l’avenir, reproduites dans le même contexte.
Circuits neuronaux impliqués dans les effets de renforcement positif d’une prise aiguë de drogue
Le rôle du circuit de récompense dans les effets de renforcement positif des drogues a été suggéré il
y a plus de 30 ans.
Décrit par Olds et Milner en 1954, il a pour éléments essentiels les corps cellulaires des neurones
sont situés dans l’aire tegmentale ventrale (ATV) et leurs axones atteignent le noyau accumbens, le
tubercule olfactif, le cortex frontal et l’amygdale.
Modifications communes :
2. La stimulation par les substances toxicomanogènes est plus intense et plus durable que la
stimulation induite par les récompenses naturelles, ce qui aura pour résultat de focaliser l’attention
et la motivation sur la drogue au détriment des stimuli naturels.
Les taux de DA cérébrale sont réduits et la réponse aux récompenses naturelles est réduite. Ceci
pourrait expliquer les sensations émotionnelles négatives ressenties entre les périodes de
consommation de drogue et lors de l’abstinence.
Modifications spécifiques : liées à leur action sur des cibles pharmacologiques distinctes
Les opiacés ont des effets analgésiques liés à la stimulation des récepteurs mu situés au niveau des
voies de transmission de la douleur.
Des spécificités existent aussi dans les modifications neurobiologiques entraînées par
l’administration chronique des différents types de drogues : diminution de la sensibilité des
récepteurs mu pour les opiacés, diminution de la sensibilité des récepteurs GABAA pour l’alcool,
modifications de la densité des récepteurs nicotiniques pour le tabac.
Une hypo-frontalité corticale a été mise en évidence, caractérisée par une diminution de l’activité
basale au niveau des régions préfrontales, cingulaires antérieures et orbito-frontales qui contrôlent
les fonctions exécutives, la mémoire de travail, l’attention et l’inhibition comportementale.
Les modifications entraînées par l’administration chronique des drogues pourraient être impliquées
dans l’impulsivité et la compulsion à consommer qui caractérisent le comportement addictif.
Les recherches réalisées au cours des dix dernières années chez les rongeurs ont mis en évidence un
autre effet commun aux différentes substances toxicomanogènes :
• Etant donné le lien étroit entre maladies mentales et toxicomanies, certains auteurs ont
proposé un modèle neurogénique du double diagnostic.
Théories de l’addiction
Si au départ on consomme pour des raisons sociales et de recherche des effets aigus, ensuite le
comportement devient inflexible. Le comportement initialement motivé par un objectif devient par
la suite une habitude et un automatisme
Ce n'est pas le fait d'aimer de plus en plus la substance qui se produit dans l'addiction mais plutôt le
fait d'être de plus en plus motivé à consommer. On comprend mieux alors comment la
consommation devient incontrôlable et compulsive.
Vient expliquer comment les sujets perdent le contrôle sur la consommation avec l'hypoactivité des
régions corticales frontales qui sont impliquées dans les fonctions exécutives, la planification et le
jugement des conséquences de ses actes.
Des facteurs génétiques jouent également un rôle certain dans le développement du cycle
d’addiction.
Lien Entre Stress Et Addiction Ce lien doit s’envisager dans les deux sens
Il est à noter que l’augmentation de la transmission excitatrice au niveau de l’ATV, rapportée lors de
l’administration de différentes drogues, est également induite par le stress et que le stress réduit
également la neurogenèse hippocampique.
Sevrage Le sevrage brutal de virtuellement toutes les drogues s’accompagne d’une activation des
neurones CRF de l’amygdale. Son activation pourrait expliquer, en partie, les symptômes
émotionnels négatifs éprouvés par les toxicomanes en sevrage. Outre le CRF, d’autres
neurotransmetteurs impliqués dans le stress sont également activés lors du sevrage. L’activation des
systèmes noradrénergiques est particulièrement bien documentée dans le cas du sevrage aux
opiacés et à l’alcool.
Des manipulations pharmacologiques de ces systèmes (par la clonidine, plus particulièrement) ont
d’ailleurs la capacité de réduire une partie des signes de manque observés chez les alcooliques et les
héroïnomanes en sevrage.
Le troisième stade du cycle d’addiction mentionné au début, à savoir le stade du «craving», est un
élément clé de la rechute qui fait de l’addiction une maladie mentale récurrente.
Cette notion de «craving» est difficile à définir ; elle correspond à une envie irrésistible de
reconsommer la drogue après une période d’abstinence de durée variable.
Les modèles animaux indiquent que la recherche de drogue après sevrage peut être induite de
différentes manières :
Ces observations mettent l’accent sur l’influence prépondérante des facteurs environnementaux
(contexte de consommation) qui, lorsqu’ils sont associés de manière répétée à la consommation de
drogue, acquièrent la valeur de stimuli conditionnels, évoquant la disponibilité de la drogue et la
mémoire de ses effets euphorisants.
Les études chez l’animal et les études d’imagerie chez l’homme ont mis en évidence l’implication de
régions corticales et limbiques dans cet apprentissage associatif ainsi que dans le «craving» et la
rechute.
Conclusion
L’addiction implique une succession de neuro-adaptations aboutissant à une reprogrammation de
circuits neuronaux impliqués dans le plaisir et la motivation, la mémoire, le conditionnement, les
fonctions exécutives, le jugement, le contrôle de soi et la réaction au stress. Ces neuro-adaptations
entraînent des modifications complexes dans les fonctions psychologiques et dans le comportement.
Des facteurs génétiques, développementaux et environnementaux influencent le décours et la
sévérité du processus.