MN210 FR Le Développement Transformationnel Et L'église
MN210 FR Le Développement Transformationnel Et L'église
MN210 FR Le Développement Transformationnel Et L'église
Transformationnel
et l’Église
Un regard biblique
sur le besoin humain
de Miriam Smith
et Suzanne Hurst
LE DÉVELOPPEMENT TRANSFORMATIONNEL ET L’ÉGLISE :
Un regard biblique sur le besoin humain
info@AfricasHope.org
Imprimé au BELARUS
ISBN 978-1-935531-19-7
MN 210
Table des matieres
Chapitre Page
Graphiques et tableaux iv
La Série Découverte d’Espoir de l’Afrique v
Remerciements xi
Première partie :
Les bases bibliques du développement transformationnel
1 La transformation et la mission de l’Église 3
2 Comprendre le holisme biblique 15
3 Une perspective biblique de la pauvreté 31
Deuxième partie
L’évangélisation et le témoignage dans le contexte du
développement transformationnel
4 Les bases du changement : une vision biblique du monde 57
5 Un témoignage holistique :
Savoir identifier les occasions que Dieu donne 77
6 Comprendre les concepts clés du développement 99
Troisième partie
Le processus de développement transformationnel
7 Le bilan communautaire : commencer par les faits 127
8 La planification : savoir où l’on va 141
9 La mise en œuvre : l’action et son impact 159
10 L’évaluation : qu’avons-nous accompli ? 175
Quatrième partie
Les activités de développement transformationnel
11 L’église en action : mener une action de lutte
contre le VIH/SIDA 185
12 Kit pédagogique de base sur le VIH/SIDA 199
Glossaire 219
Appendice : les peuples récalcitrants : Étude de cas de Hayyu 221
Bibliographie 225
— iii —
Graphiques et tableaux
Figure 1.1 9
Figure 2.1 16
Figure 2.2 17
Figure 3.1 39
Figure 4.1 57
Figure 4.2 59
Figure 4.3 60
Figure 4.4 61
Figure 4.5 63
Figure 4.6 67
Figure 4.7 68
Figure 4.8 70
Figure 4.9 72
Figure 5.1 78
Figure 5.2 78
Figure 5.3 79
Figure 5.4 80
Figure 5.5 84
Figure 5.6 93
Figure 5.7 94
Figure 6.1 105
Figure 6.2 118
Figure 7.1 128
Figure 8.1 153
Figure 9.2 160
Figure 9.1 160
Figure 9.3 166
Figure 9.4 171
— iv —
La Série Découverte
d’Espoir de l’Afrique
—v—
• Les commentaires dans la marge accentuent les expressions clés
et encouragent l’application.
• Les graphiques, les tableaux et les illustrations servent à renforcer
les concepts les plus importants.
• Chaque chapitre se termine par des questions de révision et
d’explication de texte.
• Un glossaire donne la définition des termes clés.
• Des exercices de révision sont proposés pour chaque chapitre à la
fin du cours.
— vi —
Description
Objet
Ce cours a pour objet d’analyser les fondements bibliques du
développement transformationnel en rapport avec l’église locale,
d’examiner les principes des meilleures pratiques du développement
transformationnel, de dispenser un enseignement pratique sur le
processus de développement et d’identifier les caractéristiques clés des
ouvriers du développement transformationnel.
— vii —
Ce cours permettra essentiellement aux étudiants d’acquérir les
connaissances nécessaires pour pouvoir ouvrir l’église à la pratique d’un
ministère holistique tout en continuant de présenter l’Évangile de façon
pertinente. Les étudiants seront ainsi à même de mettre en œuvre des
actions de lutte contre la pandémie du VIH/SIDA, un problème crucial
auquel sont confrontées les communautés africaines, et ce, en s’appuyant
sur le processus du développement transformationnel.
Buts
À l’issue de ce cours, les étudiants pourront :
Auteurs
Ce texte est le fruit d’une collaboration entre deux auteurs. Miriam
Smith a rédigé les deux premières parties. Les deux auteurs ont collaboré
à la rédaction de la troisième partie, et c’est à Suzanne Hurst qu’est
attribuée la paternité littéraire de la quatrième partie.
— viii —
En tant qu’enfant de missionnaires, Miriam Smith a grandi au Tchad
et a passé sa vie en Afrique. Dieu l’a appelée à devenir missionnaire alors
qu’elle n’était encore qu’une adolescente ; elle avait tout particulièrement
à cœur de toucher les nomades musulmans des alentours. Elle se rendit à
New York où elle entreprit d’étudier la biologie et les sciences missionnaires
au Houghton College ; son désir le plus cher était de retourner en Afrique
afin d’y exercer son ministère auprès de diverses communautés. Ensuite,
elle obtint un diplôme d’études supérieures en Études interculturelles, avec
une concentration sur le développement transformationnel, du Wheaton
College, dans l’Illinois (États-Unis). Miriam et son époux, Kevin, lui aussi
enfant de missionnaires en Afrique, servent le Seigneur en exerçant un
ministère holistique en Érythrée, en Somalie, à Djibouti et au Kenya depuis
1993. Ils ont trois enfants : Katie, Kaleb et Micah.
Équipe de développement
Une équipe chargée de l’élaboration des cours travaille sous la
direction du Comité des programmes d’études d’Espoir de l’Afrique.
L’équipe comprend les docteurs David Duncan, Carl Gibbs, Bill Kirsch
et John Easter, ainsi que Mmes Joy York et Joy Spain. Au nombre des
membres de l’équipe éditoriale figurent Tim Lord, Annette Duncan et
Sandy Eltringham. L’expertise de JoAnn Butrin, Emily Johns, Don Tucker
et Phil Malcolm a également été sollicitée à des fins de mise en page et
de vérification du contenu du cours.
— ix —
Remerciements
de Miriam Smith
Bien qu’il me soit impossible de remercier tous ceux et celles qui
m’ont influencée au cours des dix dernières années, je tiens toutefois à
mentionner le nom de certaines personnes qui, par l’intermédiaire de
leurs écrits, de leurs enseignements, de leurs raisonnements et de leur
vie, m’ont permis de mieux comprendre le sens véritable du ministère
holistique tel qu’il doit être exercé à travers le corps de Christ, Son Église.
— xi —
[Marcher avec les pauvres]. J’ai surligné un grand nombre de passages de
chaque chapitre de cet ouvrage qui est devenu mon guide par excellence
lorsque j’enseigne sur le thème du ministère holistique à l’étranger. Le
Dr Myers a clairement exprimé des principes et des défis qui ne peuvent
nullement être ignorés lorsqu’on essaie de faire « du bien » aux autres.
Au fil des ans, je me suis efforcée de mettre en pratique ces principes,
et je suis constamment encouragée à réexaminer ce livre et à mesurer
mon travail à l’aune de son contenu. Je reconnais que mes pensées, mon
enseignement, mes écrits et mes pratiques sont fortement marqués par
les principes que m’a enseignés le Dr Myers dès le début. Son influence
sur ma vie est on ne peut plus évidente dans ce cours.
John Steward et son cours interactif intitulé Biblical Holism, Where God,
People and Deeds Connect [Le holisme biblique : où Dieu, les hommes et
les actions se rencontrent] m’ont permis de mieux comprendre le plan
holistique de rédemption de Dieu. La façon illustrée et méthodique à
travers laquelle il a expliqué le concept du holisme biblique a transformé
à jamais ma vision du monde. Ce cours est fortement influencé par ses
réflexions et ses illustrations pratiques.
de Suzanne Hurst
Je tiens à remercier Don Tucker, JoAnn Butrin, Nancy Valnes, Brad
Tucker, Miriam Smith et d’autres collaborateurs au sein du réseau des
ministères de compassion de l’Action missionnaire des Assemblées
de Dieu pour leurs efforts de pionniers, leurs écrits et leur désir de me
conseiller dans le domaine du développement transformationnel. Ces
personnes ont largement contribué à promouvoir et à faire avancer le
mandat de l’Église qui est appelée à exercer un ministère holistique
— xii —
auprès des communautés et se sont investies corps et âme dans la
formation des autres et dans la promotion d’une stratégie exemplaire.
Pat a été mon supporter le plus ardent. Il n’a jamais douté de moi,
même lorsque je doutais de moi-même ; il m’a constamment encouragée
à aller toujours plus loin. Jamais autre partenaire n’aurait fait l’affaire !
Pat—nalingi yo mingi mpenza !
— xiii —
Première partie :
Les bases bibliques
du développement transformationnel
C h a p i t r e 1 ����� Aider ceux qui souffrent : à qui de droit ? ;
comprendre la mission de l’Église ; la
rédemption selon Dieu ; la manifestation
concrète de Dieu ; la transformation et la
missio Dei
C h a p i t r e 2 ����� La Création ; la Chute, la rédemption, Jésus,
le Messie ; l’Église
C h a p i t r e 3 ����� Qui sont les pauvres ? ; les causes de la
pauvreté ; une perspective biblique de
la pauvreté ; la lutte de l’Église contre la
pauvreté
C H A P I T R E 1
La transformation
et la mission de l’Église
E
ncore un mort-né. La perte d’une récolte à cause de la sécheresse.
Victime du SIDA, un enfant devient orphelin. Les jeunes gens
sont au chômage. Les femmes ont du mal à nourrir leurs enfants.
Sécheresse. Famine. Tremblements de terre. Déforestation. Maladie.
Calamités. Guerre.
—3—
Les bases bibliques du développement transformationnel
—4—
Les bases bibliques du développement transformationnel
—5—
Les bases bibliques du développement transformationnel
—6—
Les bases bibliques du développement transformationnel
—7—
Les bases bibliques du développement transformationnel
œuvre par Dieu au profit des êtres humains afin de les sauver de la
malédiction du péché et de la mort.
Grâce à une étude attentive des Écritures, nous arrivons à nous faire
une idée de ce que Dieu attendait de Son peuple. Tout au long de la Bible,
les divers prophètes, apôtres, disciples et Christ Lui-même enseignent
au peuple de Dieu — d’abord aux Israélites, puis à chacun d’entre nous
aujourd’hui — à se comporter d’une manière digne du véritable « peuple
de Dieu ».
Pour trouver ces réponses, nous devons sonder les Écritures. Avant
d’entamer l’activité suivante, pliez une feuille de papier en deux dans le
sens de la longueur. Sur un côté, au haut de la page, écrivez : « Qu’est-ce
qui plaît à Dieu ? » De l’autre côté, écrivez : « Qu’est-ce qui ne plaît pas
à Dieu ? »
—8—
Les bases bibliques du développement transformationnel
• Lisez Ézéchiel 16.49. Dans ce passage, il est dit que les habitants
de Sodome, connus pour leur impudicité, étaient orgueilleux,
vivaient dans l’abondance et dans une insouciante sécurité ;
ils ne soutenaient pas la main du malheureux ni de l’indigent.
Leurs péchés étaient multiples ; pourtant, ce que Dieu a choisi
de leur reprocher, c’était d’avoir méprisé les pauvres ! En lisant
l’Écriture, il est évident que Dieu désire que Ses enfants s’érigent
en défenseurs de la justice et de la droiture, de la miséricorde, de
la compassion, des veuves et des orphelins, des étrangers et des
—9—
Les bases bibliques du développement transformationnel
Considérez une fois de plus votre foyer et votre église. En quoi votre
église reflète-t-elle la mission de rédemption qui nous a été confiée dans
l’Écriture ? Que fait-elle pour s’acquitter de la missio Dei, la mission de
Dieu dans ce monde ?
— 10 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Étude de cas
Vous êtes pasteur d’une petite église située dans un village
proche de la capitale de votre pays. Il y a quelques chrétiens dans
la communauté, mais il y a également beaucoup de musulmans
qui refusent d’accepter le témoignage de l’église. Bon nombre des
habitants du village consultent un puissant sorcier pour les aider
à résoudre leurs problèmes, mais le prix de ses consultations est
exorbitant. Beaucoup de jeunes sont au chômage. Vous, votre femme
et les membres de l’église vous faites du souci pour les membres de
la communauté qui ont beaucoup de problèmes et pour les nombreux
enfants dont les besoins demeurent inassouvis.
— 11 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Questions
1. Que feriez-vous dans ce village pour que le message de la
rédemption selon Dieu puisse y être apporté ?
2. Comment pourriez-vous vous y prendre ?
3. D’après vous, comment les habitants du village réagiront-ils ?
4. À quels problèmes vous attendez-vous à être confrontés ?
— 12 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
— 13 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Révision et application
Maintenant que vous avez terminé l’étude du premier chapitre de ce cours,
posez-vous des questions du genre « En quoi la missio Dei me concerne-t-elle
et concerne-t-elle mon église ? » et « Comment suis-je censé comprendre la
sempiternelle question : ‘Suis-je le gardien de mon frère ?’ »
— 14 —
C H A P I T R E 2
Comprendre
le holisme biblique
L
e holisme est un terme utilisé pour décrire un système de pensée.
Ce phénomène n’est pas centré sur les actions mais sur le système
fondamental de pensée qui régit les actions. En tant que chrétiens
à l’œuvre au sein de l’Église, nous devons avoir recours à une approche
holistique si nous voulons établir un dialogue avec ceux qui sont dans le
besoin et avoir un impact sur leur vie sociale, émotionnelle et physique.
— 15 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Il est important pour les chrétiens de savoir que leurs pensées et leurs
actions sont solidement ancrées sur des bases bibliques. La Bible somme-
t-elle véritablement les chrétiens d’exercer un ministère holistique, c’est-
à-dire de toucher le corps, l’âme et l’esprit des hommes ? Les églises
locales sont-elles censées s’intéresser au bien-être tant physique que
spirituel des personnes dont elles ont la charge ?
La Création
Pour pouvoir répondre à cette question, revenons un instant sur le
récit de la Création. Les diagrammes et les explications suivants sont
adaptés de l’atelier interactif de John Steward intitulé Biblical Holism,
Where God, People and Deeds Connect [Le holisme biblique : où Dieu, les
hommes et les actions se rencontrent.] (Si vous le pouvez, procurez-vous
ce livre qui propose une étude exhaustive du holisme biblique.)
DIEU
Figure 2.1
— 16 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
DIEU
Relations Possession
Seigneurie
LES HOMMES LA TERRE
Intendance
Figure 2.2
— 17 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Bien entendu, la terre continue d’appartenir à Dieu qui l’a créée, mais
Satan s’efforce par tous les moyens de s’approprier ce qui est à Dieu. Il
a fait croire aux hommes qu’ils n’avaient pas à se contenter d’être les
« intendants » de la terre car, après tout, c’était à eux qu’elle appartenait.
Dans le jardin d’Éden, Dieu et les êtres créés jouissaient d’une relation
parfaite ; ils vivaient en parfaite harmonie avec le reste de la création.
Adam et Ève obéissaient à Dieu ; ils L’adoraient et Le considéraient
comme le Maître de chaque aspect de leur vie. Cette vérité constitue le
fondement du holisme biblique.
La Chute
La paix merveilleuse qui régnait dans le jardin d’Éden n’a
malheureusement pas duré. Satan a induit Adam et Ève en erreur, et
le péché a fait son apparition dans le monde. Quelles ont donc été les
conséquences du péché ?
— 18 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
La rédemption
Heureusement, Dieu n’a pas livré les hommes à leur sort dans un
monde détruit par le péché. Il a élaboré un plan de rédemption qui,
— 19 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Dans son livre Living as the People of God, Christopher Wright insiste
sur la nature holistique du plan de rédemption de Dieu à travers la nation
d’Israël. Exode 20 cite les Dix Commandements. Lisez les chapitres 21 à 23
du livre de l’Exode. Chacun de ces chapitres a trait aux lois économiques
et sociales que Dieu a imposées à Israël. Peut-être avons-nous tendance
à ne pas tenir compte de ces lois sociales, politiques et économiques
parce que nous les considérons comme insignifiantes, mais détrompez-
vous ; elles constituaient un signe extérieur des rapports internes du
peuple d’Israël avec Dieu. Les prophètes de l’Ancien Testament tenaient
le peuple pour responsable des règles de l’alliance devant Dieu. En fait,
Dieu envoya le prophète Ésaïe vers Son peuple afin que ce dernier sache
— 20 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
que l’adoration qu’il Lui avait vouée au jour des expiations ne lui avait
pas été agréable. Le chapitre 58 du livre d’Ésaïe rapporte la réprimande
d’Ésaïe adressée au peuple d’Israël :
Jésus, le Messie
Malheureusement, les Israélites n’ont pas obéi aux commandements
de Dieu ; ce dernier a cependant envoyé Jésus, le Messie qui, Lui, a obéi
en tous points à la loi et l’a accomplie. En Christ Jésus, tous les aspects
du plan holistique de rédemption de Dieu se sont réalisés. Sa vie et Son
ministère sont la concrétisation parfaite du plan de rédemption tel que
— 21 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
— 22 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Dans son épître aux Colossiens, voici ce que dit l’apôtre Paul au sujet
de Christ :
L’Église
L’Église, appelée la nouvelle Israël, constitue la communauté mondiale
de ceux et celles qui se soumettent à l’autorité de Christ. Il ne s’agit pas
— 23 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
— 24 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Jésus jeta les bases d’un nouveau royaume en mourant sur la Croix,
en ressuscitant et en s’asseyant à la droite du Père. Ce royaume a déjà
commencé mais il ne s’est pas encore manifesté dans toute sa puissance.
Le Royaume de Dieu se compose de tous ceux et celles qui s’en remettent
à l’autorité et au pouvoir de Dieu ; il n’est pas encore de ce monde.
Un jour, Jésus reviendra sur la terre pour rassembler Son peuple, punir
les méchants, exercer Son hégémonie sur chaque dirigeant et chaque
royaume de la terre, et créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre.
— 25 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
— 26 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Dans le récit de Luc, après que Jésus ait répondu à la question du scribe,
ce dernier renchérit en ces termes : « Et qui est mon prochain ? » Jésus
continue donc en racontant l’histoire d’un homme juif qui, après avoir
été attaqué par des brigands, gisait à demi-mort sur le bord d’un chemin.
Un sacrificateur (un chef religieux) le voit mais décide de l’ignorer. Un
autre membre de la communauté religieuse lui passe devant mais ne
l’aide pas non plus. Enfin, un homme issu d’un groupe social méprisé
voit l’homme blessé et fait preuve de miséricorde envers lui : il panse ses
blessures et règle sa facture d’hôpital. Jésus lui demande alors : « Lequel
de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au
milieu des brigands ? » Ce à quoi le docteur de la loi répond : « C’est celui
qui a exercé la miséricorde envers lui ». Et Jésus de renchérir : « Va, et toi,
fais de même » (Luc 10.29–37).
— 27 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Résumé
Le holisme biblique est un mode de pensée basé sur les vérités de la
Parole de Dieu. Il s’agit d’une théologie biblique qui incite les hommes
à mener une vie conforme à l’éthique du Royaume. Le holisme biblique
part du principe que Dieu a autorité sur chaque aspect de Sa Création et
sur chaque aspect de la vie individuelle et collective de Son peuple. Le
holisme biblique donne aux croyants les bases dont ils ont besoin pour
tendre la main à ceux qui souffrent au sein de leurs communautés en
leur manifestant l’amour de Dieu par tous les moyens possibles. La prise
— 28 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
en charge holistique des gens n’est pas une question de ressources ; elle
s’inscrit dans le mandat que Dieu nous a donné dans Sa Parole et dont
se sont acquittés la nation d’Israël, Jésus-Christ et l’Église du Nouveau
Testament. Le prophète Michée résume le cœur de la mission holistique
lorsqu’il reproche à la nation d’Israël de n’avoir pas su rester fidèle à la
totalité de son engagement : « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est
bien ; et ce que l’Éternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice,
que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton
Dieu » (Michée 6.8).
— 29 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Révision et application
Maintenant que vous avez terminé l’étude de ce chapitre, le moment est
venu pour vous de mettre en pratique ce que vous y avez appris et de vous
poser des questions du genre : « Est-il important pour le shalom d’exister
au sein de nos communautés ? Si oui, dans quelle mesure ? » et « Quel rôle
l’homme a-t-il joué dans la rupture de l’harmonie qui régnait sur la terre ? »
— 30 —
C H A P I T R E 3
L
es chrétiens qui désirent aider les pauvres doivent comprendre
ce que la Bible enseigne sur la pauvreté. L’évangile de Matthieu
contient l’un des passages les plus connus de la Bible concernant
les pauvres (26.6–13). Il raconte qu’une femme avait versé une bouteille
de parfum de grande valeur sur la tête de Jésus, et il fait remarquer que
les disciples s’étaient indignés en disant : « À quoi bon cette perte ? » puis
avaient ajouté : « On aurait pu vendre ce parfum très cher, et en donner
le prix aux pauvres » (vs. 8). Mais Jésus leur avait répondu en ces termes :
« vous avez toujours des pauvres avec vous » (v. 11).
— 31 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Le mot pauvreté est souvent utilisé dans notre monde d’aujourd’hui. Les
Nations Unies et d’autres organismes d’aide font tout leur possible pour
— 32 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Bryant Myers nous rappelle que « les pauvres » sont avant tout des
êtres humains : des hommes, des femmes et des enfants créés à l’image
de Dieu. Les personnes pauvres sont comme tout le monde ; elles ont
des ambitions et des idées, et connaissent tant la souffrance que la joie.
Les pauvres ne sont pas des objets à manipuler ; ce sont des personnes
à part entière.
— 33 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
avons été élevés, l’instruction que nous avons reçue et notre situation
financière exercent une influence sur notre façon de considérer les gens
et la pauvreté. Qui plus est, notre interprétation des causes de la pauvreté
est également soumise à la pression de nos valeurs et de notre vision du
monde. Myers fait remarquer que « la pauvreté est une question de point
de vue. Nous voyons ce que notre vision du monde, notre éducation,
notre formation et notre situation socioéconomique nous permettent de
voir » (81). Par exemple, un politicien qui se fait conduire en Mercedes
peut penser qu’un missionnaire est pauvre parce qu’il ne conduit qu’une
Peugeot. À son tour, le missionnaire pensera qu’un de ses collègues est
pauvre du fait qu’il utilise les transports en commun. De même, cet usager
des transports en commun supposera que sa cousine est pauvre parce
qu’elle se déplace à pied. Il est bien évident que chaque interprétation de
la pauvreté est relative !
— 34 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
La pauvreté a fait l’objet de bien des études qui ont mis en évidence
la complexité de ses causes. La pauvreté est semblable à un réseau de
systèmes interdépendants et étroitement liés à l’intérieur duquel les
pauvres sont enfermés. Jayakumar Christian a affirmé que les pauvres
sont opprimés par les systèmes sociaux établis par les non-pauvres afin
de continuer à décider pour les pauvres et à « jouer au Bon Dieu » dans
leur vie (Myers, 73).
— 35 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
C’est ainsi que deux catégories de personnes ont émergé : les propriétaires
munis de « biens générateurs de revenus » et les non-propriétaires qui
n’avaient que peu, voire pas du tout, de biens rémunérateurs (Hope, 10). En
outre, les puissances coloniales mirent en place un système de marché au
comptant. Auparavant, les populations locales pouvaient acquérir des biens
au moyen d’un système d’échange. À présent, elles avaient besoin d’argent
pour pouvoir se procurer les articles de première nécessité. Le seul moyen
d’obtenir de l’argent était de travailler. Les riches propriétaires étaient donc
acquéreurs de main-d’œuvre, de terres et d’équipements. Les pauvres, quant
à eux, avaient besoin de vendre leur savoir-faire, et les rentrées d’argent
suffisaient tout juste à les nourrir pour pouvoir avoir la force de travailler.
Des milliers de personnes sont donc devenues tributaires d’une élite de
« propriétaires » pour assurer leur survie. L’acquisition de l’indépendance vis-
à-vis des puissances coloniales n’a pourtant pas réussi à combler le fossé
qui séparait « propriétaires » et « non-propriétaires » car les terres ont tout
simplement été transférées aux membres de l’élite nationale. Les pauvres,
quant à eux, ont continué à vivre dans la soumission et le désespoir.
— 36 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
— 37 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
— 38 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Le système culturel
Les mensonges de la
vision du monde
Le système La vulnérabilité
biophysique Les catastrophes
La faiblesse du corps Les attentes
et de l’esprit sociales
Figure 3.1
— 39 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Le système biophysique
Ce système a trait au bien-être physique de la personne. Les pauvres
sont sujets à la faiblesse physique car ils manquent souvent de nourriture,
ou du bon type d’aliments. En raison de cette faiblesse physique, ils ont
du mal à garder leur emploi, et leur productivité en pâtit. Parfois, la
malnutrition dont ils souffrent à certains stades critiques de leur vie finit
par affecter leur santé mentale. Ainsi, une personne peut avoir du mal à
trouver un meilleur emploi en raison de carences mentales.
Les pauvres sont forts sur le plan physique étant donné qu’ils sont
souvent chargés d’effectuer de dures tâches manuelles au quotidien.
Mais si un(e) pauvre tombe malade ou se retrouve dans un état de
santé précaire, il ou elle aura du mal à trouver du travail car les seuls
emplois disponibles nécessitent de l’endurance et une grande force
physique. Heureusement, malgré le manque de nourriture, les aliments
traditionnels les moins chers, comme les haricots, les patates douces
et les légumes verts, que consomment le plus souvent les pauvres sont
bien plus sains sur le plan nutritif que ceux préparés et servis dans les
restaurants et auxquels les riches sont accoutumés. Si la nourriture servie
dans les restaurants est davantage un signe extérieur de richesse, les
aliments les plus nutritifs sont généralement les moins chers en Afrique.
Dieu est vraiment bon !
— 40 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
— 41 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Le système culturel
Chaque culture s’en tient à des valeurs et à des croyances qui peuvent
soit lui être bénéfiques, soit lui nuire. Depuis la Chute de l’homme, aucune
culture ne peut se targuer d’être parfaite. Les peuples, quelle que soit leur
culture, se fient involontairement à des mensonges susceptibles de les
dépouiller de la vie abondante que Dieu leur réserve. Ces mensonges font
partie intégrante de la vision du monde des hommes et ont tendance à
les priver de leur autonomie, à entraver le changement et à promouvoir
les inégalités et la tyrannie (Myers, 75). Par exemple, certaines cultures
prétendent que la femme et les biens d’un homme appartiennent à sa
famille ; par conséquent, en cas de décès du mari, la veuve se retrouve
dans le dénuement. Aux yeux de Jayakumar, ces mensonges mettent en
valeur les « carences de la vision du monde » (Myers, 75).
— 42 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Le système spirituel
Ce système est étroitement lié au système culturel. Ce que les gens
croient au sujet du monde spirituel, et leurs interactions avec ce dernier,
servent de base à plusieurs pratiques et croyances culturelles. Les chrétiens
croient que ce monde, ses habitants et ses systèmes appartiennent
temporairement à Satan, et ils sont également convaincus que « les
dominations et les autorités » sont bel et bien à l’œuvre et exercent en
permanence une influence sur les êtres humains et sur les systèmes
sociaux. Ces forces démoniaques empêchent les hommes d’expérimenter
la vie abondante dont Jésus parle lorsqu’Il dit que « le voleur ne vient que
pour dérober, égorger et détruire; moi, je suis venu afin que les brebis aient
la vie, et qu’elles soient dans l’abondance » (Jean 10.10). La crainte des
mauvais esprits et l’emprise de la sorcellerie forcent bon nombre de foyers
pauvres à dépenser le peu de ressources dont ils disposent pour apaiser
les esprits. Il se peut qu’une famille n’ait qu’une seule vache qui représente
pour elle son unique source de revenus et d’alimentation en lait ; mais si
un enfant tombe malade et si le sorcier lui demande de sacrifier la vache,
il est fort probable que la famille s’exécute sans se demander de quoi se
composera son prochain repas.
— 43 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
En tant que chrétiens, nous croyons que Jésus est la réponse à chacun
de nos problèmes. Par la puissance et la présence du Saint-Esprit, Dieu
apportera la solution aux problèmes de la vie quotidienne de Son peuple,
parfois même au travers d’un miracle ! Ce n’est que lorsque les pauvres
— 44 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
réalisent que Jésus est Celui qui guérit, Celui qui pourvoit à leurs besoins,
Celui qui fait pousser les plantes, Celui qui contrôle la pluie et toute la
nature, et Celui qui, seul, possède toute la sagesse et la connaissance,
qu’ils sont libérés de l’emprise des autres systèmes religieux qui font tout
pour leur voler le peu de ressources qu’ils ont et les plongent dans une
misère noire. Toutefois, cela comporte un risque, à savoir que le chaman
ou le sorcier local exerce une emprise considérable sur les pauvres. Son
revenu dépend également de la crédulité de ceux qui pensent avoir
besoin de ses services. Les pauvres devront faire preuve de beaucoup de
courage et d’une confiance illimitée en Dieu pour pouvoir vaincre leur
crainte et échapper à cette emprise.
Le système social
La vulnérabilité. Le terme vulnérable vient du mot latin vulnerare qui
signifie « blesser ». Être vulnérable signifie s’exposer à un risque, être
sensible aux attaques ou aux meurtrissures. Les pauvres sont menacés
de toutes parts. Ils sont constamment menacés de perdre le peu qu’ils
ont. Les enfants qui vivent dans les familles pauvres courent le risque
d’être exploités. Il arrive que des familles réduites à une pauvreté
extrême envoient leurs enfants mendier dans les rues. Les enfants
soumis à de telles obligations courent le risque d’être percutés par un
véhicule et d’être exploités à tout-va car ils sont prêts à tout en échange
de quelques piécettes. Certains, notamment les filles, peuvent également
être victimes de sévices sexuels. Les familles pauvres sont vulnérables
du fait que l’on ne leur accorde pas autant de respect qu’aux riches. Les
pauvres sont traités différemment. Certains pensent qu’il n’y a rien de
mal à exploiter les plus démunis, que ce soit en les maltraitant sur le plan
physique ou en les sous-payant.
— 45 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Parfois, il nous arrive de critiquer les pauvres lorsque, à nos yeux, ils
font des dépenses superflues, comme l’achat d’une nouvelle paire de
chaussures ou même d’un soda par exemple. Nous pensons que, vu leur
situation financière, leur argent ne devrait être consacré qu’à l’achat de
choses indispensables à la vie. Malgré le bien-fondé de ce raisonnement,
nous devons également nous rappeler que les pauvres ont, eux aussi,
des sentiments comme vous et moi. Nous aimons tous nous divertir, et
parfois nous ne sommes pas sérieux dans les choix que nous faisons. Il
se peut qu’un mari bien intentionné dépense trop d’argent en achetant
du tissu pour sa femme ou encore qu’un passionné de football encoure
des dépenses excessives pour assouvir sa passion. Si un riche fait un
mauvais choix quant à ses dépenses, peut-être en ressentira-t-il les
conséquences ; en revanche, lorsqu’un pauvre commet une erreur de
ce genre, cela peut littéralement avoir des conséquences fatales pour lui
et sa famille. Cela montre à quel point les pauvres sont vulnérables. Une
seule erreur peut être fatale sur le plan financier. Les pauvres ne peuvent
se permettre aucune erreur sur le plan financier, et cela les soumet à une
pression accablante.
Une telle pression financière peut en amener plus d’un à noyer son
chagrin dans l’alcool ou la drogue. Lorsque les pauvres ont recours à un tel
exutoire, leurs problèmes ne font qu’empirer. Malheureusement, ce sont
souvent les plus démunis qui sont les moins armés pour se protéger à cet
égard. Les pauvres, qui ont désespérément besoin d’argent, se laissent
facilement convaincre de donner le peu qu’ils ont à des personnes
qui leur promettent un moyen de s’enrichir rapidement. Ce sont les
membres de la société les moins instruits et, par conséquent, les plus
sensibles aux manœuvres de ceux qui cherchent à exploiter leur manque
d’éducation. Par exemple, au Kenya, bon nombre se sont jetés sur les
actions (investissement) d’une grande compagnie de téléphone mobile
qui promettait de leur verser de gros dividendes. En fin de compte, la
vente de ces actions a fait un tel tabac que les actions individuelles ont
perdu de leur valeur, et les investisseurs ont fini par y perdre au lieu
d’y gagner. Ceux qui désirent aider les pauvres à renforcer leur position
doivent porter un regard honnête sur la société et identifier les facteurs
— 46 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Pour pouvoir reconquérir leur pouvoir, il est important que les pauvres
prennent part au processus de prise de décisions. Bon nombre de
décisionnaires croient que les pauvres sont incapables de décider pour
eux-mêmes. Ils partent du principe que si les pauvres pouvaient prendre
de bonnes décisions, alors ils ne seraient probablement pas pauvres.
Malheureusement, cela fait si longtemps que les pauvres s’entendent dire
que leur opinion ne compte pas, que leur avis ne vaut rien, que l’on n’a pas
— 47 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
besoin d’eux et que leurs désirs ne sont pas importants, qu’ils commencent
eux-mêmes à croire ces mensonges. Il est du ressort du chrétien d’essayer
de faire renaître l’espoir dans la vie des pauvres. Si vous voulez aider les
pauvres, assurez-vous qu’ils puissent s’impliquer dans les décisions qui les
concernent ; cela est primordial. Au tout début, il se peut qu’ils refusent et
qu’ils vous demandent de décider pour eux et de faire les choses à leur
place ; cependant, ne les écoutez pas. En les incitant à prendre part au
processus décisionnel, vous ferez renaître en eux un sentiment de dignité,
vous les aiderez à reprendre confiance en eux et vous contribuerez ainsi à
neutraliser les effets de ce sentiment d’impuissance qui domine leur vie.
Le système personnel
Réfléchissez à la citation : « La pauvreté est destructrice ; la dignité
en est la première victime ». Qu’est-ce que cela signifie ? Comment
peut-on perdre sa dignité ? Qu’arrive-t-il à une personne lorsqu’elle perd
sa dignité ? Peut-on véritablement dire que les pauvres n’ont aucune
dignité ? Que dit la Parole de Dieu à ce sujet ?
— 48 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
— 49 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Nous devons croire que, comme les pauvres, nous avons été créés à
l’image de Dieu et que, à l’image des pauvres, nous sommes les régisseurs
de tout ce qui nous a été donné en vue de l’édification du Royaume de Dieu.
— 50 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Cette vérité est consignée dans Genèse 1.27, 31 : « Dieu créa l’homme
à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme….
Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, c’était très bon ». La Bible nous
enseigne que chaque être humain — chaque homme, chaque femme
et chaque enfant — est créé à l’image de Dieu et a reçu des dons, des
talents et des aptitudes qui lui sont propres. C’est sur cette vérité, et
non sur l’argent, le pouvoir ou le standing, que repose la dignité humaine.
C’est cette vérité que les pauvres ni ne connaissent ni ne croient. C’est
également cette vérité dont bon nombre de chrétiens non-pauvres ne
tiennent aucun compte lorsqu’ils excluent ou exploitent les pauvres.
De ces vérités ressort une bonne nouvelle, à savoir qu’il n’est pas
nécessaire pour une église locale d’avoir beaucoup d’argent pour pouvoir
lutter contre la pauvreté ! L’Église est le Corps de Christ, c’est-à-dire
littéralement les mains et les pieds de Jésus dans ce monde. Seule
l’Épouse de Christ est en mesure d’œuvrer en vue de la promotion de
relations plus équitables, plus harmonieuses et plus vivifiantes entre tous
les êtres humains créés à l’image de Dieu. Un bon moyen d’atténuer ce
genre de pauvreté est d’orienter les hommes vers le Sauveur véritable qui
Seul peut leur donner une meilleure image d’eux-mêmes et un sens à leur
vie. En nouant des relations avec les pauvres, les chrétiens contribueront
à renforcer la valeur et la dignité de ces derniers, et à les aider à voir
qui ils sont véritablement en Christ. C’est ainsi que nous arriverons à
endiguer la pauvreté la plus extrême ! Cela ne veut pas dire que nous
ne devons pas faire de dons matériels car sachez que ceux qui n’ont
pas suffisamment de quoi se nourrir, se vêtir et se loger ont réellement
besoin d’aide.
— 51 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
nous à redonner aux pauvres la dignité qui est la leur au lieu d’alimenter
de fausses assertions selon lesquelles les pauvres ne sont bons à rien.
Dans une autre partie de ce cours, nous traiterons diverses façons d’aider
les pauvres. Dans la majorité des cas, l’aide alimentaire ou vestimentaire
dont bénéficient les pauvres n’a pas besoin d’être à long terme. La plupart
des pauvres ont besoin qu’on les aide à trouver des moyens de subvenir
à leurs propres besoins. Nous devons donner avec nos mains, mais notre
cœur ne doit pas oublier que nous ne sommes que les intendants des
dons que nous faisons. En toute humilité, nous devons reconnaître que
Christ, et Lui seul, est le Messie.
— 52 —
Les bases bibliques du développement transformationnel
Révision et application
Après avoir considéré « Une perspective biblique de la pauvreté », le
moment est venu pour vous d’appliquer certains des concepts et des principes
présentés dans ce chapitre. Répondez à chacune des questions en donnant le
plus de détails possible.
— 53 —
Deuxième partie
L’évangélisation et le témoignage dans le contexte
du développement transformationnel
C h a p i t r e 4 ����� Les bases du changement : une vision
biblique du monde ; deux aperçus ; un
changement durable ; se rapprocher d’une
vision biblique du monde
C h a p i t r e 5 ����� Un témoin holistique : savoir reconnaître
les occasions que Dieu donne ; la vision du
monde et le christianisme ; le témoignage
chrétien et la vision biblique et holistique
du monde ; le sacrement du forage de
puits ; la vision biblique du monde et le
Saint-Esprit
C h a p i t r e 6 ����� Comprendre les concepts clés du
développement ; définitions ; l’aide et le
développement ; le développement ; la
transformation ; les meilleures pratiques
C H A P I T R E 4
Deux aperçus
É
tudiez attentivement le dessin de la Figure 4.1 Que voyez-vous ?
Si possible, invitez d’autres personnes à examiner cette illustration
en même temps que vous.
— 57 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Le docteur Sahib est entré dans le saint des saints, puis il a entamé un
rituel de purification qui consistait à se laver les mains pendant plusieurs
minutes. Entre chaque lavage, il se frottait les mains avec de l’huile.
Ensuite, une prêtresse est entrée dans la pièce ; elle s’est assise au
bout de l’autel du sacrifice et s’est mise à invoquer la bénédiction des
dieux. Après quoi, elle a soufflé sur ma tante et l’a plongée dans un
profond sommeil.
— 58 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Figure 4.2
— 59 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 60 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Un changement durable
Pour pouvoir réellement aider les personnes qui sont dans le besoin,
les chrétiens doivent comprendre la vision du monde de ceux et celles
qu’ils s’efforcent d’aider afin qu’un changement véritable puisse s’opérer.
Par exemple, ceux qui ont des mœurs sexuelles libres (comportement)
peuvent contracter le SIDA (conséquence). Les gens payent un sorcier
pour qu’il prononce quelques incantations avant la saison des semences
(comportement) et se retrouvent dans la pauvreté (conséquence).
Plusieurs groupes chargés du développement tendent à s’attaquer aux
conséquences du comportement humain. Leur objectif est de vaincre la
pauvreté et le SIDA en distribuant de l’argent et des préservatifs, et ils
espèrent que, l’année suivante, le fruit (les conséquences) sera différent.
Les conséquences, ainsi que les comportements autodestructeurs,
ne changeront jamais à moins d’une transformation profonde des
convictions et de la vision du monde (les racines) des hommes.
— 61 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
n’est donc pas visible. En tant que membres du Corps de Christ appelés
à amener les hommes à rejoindre le Royaume de Dieu, nous devons
prendre conscience du fait qu’une transformation de la vision du monde
s’impose. Si nous voulons réellement contribuer au bien-être physique
et spirituel de nos semblables, nous ne devons pas simplement nous
contenter de cueillir les fruits et ordonner à l’arbre de produire des fruits
contre nature. Nous devons fouiller davantage et encourager les gens à
adopter une vision biblique du monde.
— 62 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 63 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Sur une feuille de papier, notez les pratiques et les croyances culturelles
en vigueur au sein de votre communauté. Discutez les points suivants
avec d’autres personnes.
Les pensées et les actions des hommes, quelle que soit leur culture,
sont guidées par leur besoin de survie. Dans les sociétés traditionnelles,
ces stratégies de survie s’accompagnent généralement d’un élément
— 64 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Malgré tous les miracles accomplis par Dieu pour pouvoir les affranchir
du joug du pays d’Égypte, nous voyons que, à maintes reprises, les enfants
d’Israël ont douté de Dieu et de Sa capacité à les guider tout au long
de leurs pérégrinations. Chaque fois qu’ils se heurtaient à une difficulté
ou qu’ils rencontraient un obstacle — manque d’eau ou de nourriture,
obstacle de la mer Rouge, dangers physiques — ils se lamentaient sur
— 65 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
leur sort en disant qu’ils n’auraient jamais dû quitter l’Égypte. Dieu les
guidait miraculeusement vers un nouveau pays, et Il avait promis de faire
d’eux Sa nation ; pourtant, par moments, tout ce qu’ils voulaient, c’était
retomber dans l’esclavage ! Pendant quarante ans, Dieu a entrepris de
remanier leur vision du monde. Il les a formés ; Il les a instruits ; Il leur a
appris à développer de bonnes relations les uns avec les autres, à mener
une vie saine, à L’adorer et même à s’unir pour former une nation à part
entière. La mentalité de ceux qui avaient enfin été autorisés à rentrer
dans le pays promis était bien différente de celle de leurs ancêtres qui
avaient quitté l’Égypte tant d’années auparavant. Au cours des quarante
ans passés à errer dans le désert, les Israélites avaient bien changé. Dès
à présent, ils formaient une équipe, une nation fière, une nation capable
de prendre des décisions, une nation confiante en son Dieu et confiante
en sa capacité, par Lui, de prendre possession du pays promis.
— 66 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 67 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
puissant n’est pas censé s’impliquer directement dans la vie des gens,
il n’en demeure pas moins que la vie physique des êtres humains est
soumise à l’action directe d’une myriade d’autres esprits. Le surnaturel,
pense-t-on, exerce une influence directe sur le quotidien.
— 68 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
D’un autre côté, la vision traditionnelle du monde n’est pas non plus
entièrement basée sur la Bible. Il est vrai que le monde des esprits et le
monde physique sont reliés l’un à l’autre et que bon nombre de problèmes
physiques relèvent de causes spirituelles. Toutefois, il est très important de
comprendre que Dieu, à travers Jésus-Christ, règne sur toute la Création,
qu’elle soit visible ou invisible. Cela signifie que Dieu est plus puissant
que le monde des esprits tout entier, y compris les anges et les démons.
Dieu seul est incréé ; tous les autres êtres, qu’ils soient physiques ou
spirituels, ont été créés et sont soumis à la souveraineté de Christ. Bien
que Satan ait beaucoup de mauvais esprits à sa disposition pour nous
— 69 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
attaquer, Jésus les surpasse tous. Ainsi, le chrétien ne doit pas vivre dans
la peur d’attiser la colère des mauvais esprits et de s’attirer des ennuis
physiques. Pas besoin de sacrifier des choses ou des personnes pour
apaiser les esprits. Le Seigneur Jésus-Christ est Seul digne de recevoir
notre adoration et nos sacrifices. Les adeptes de la vision traditionnelle
du monde doivent également réaliser que Dieu est l’Auteur de la science
et des lois de la nature, et que plusieurs manifestations physiques sont
dues à des causes scientifiques. Les chrétiens doivent épouser les idées
de la science et de la médecine car Dieu en est le Créateur et Il désire que
le monde opère selon les lois de la nature.
— 70 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 71 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 72 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Jésus, lors de Son séjour sur la terre, a calmé la tempête, multiplié les
pains et les poissons, et ressuscité les morts. Dans l’Ancien Testament,
nous lisons que la terre s’est ouverte et a englouti ceux qui avaient désobéi,
que les eaux de la mer Rouge se sont partagées en deux, que le feu est
descendu du ciel et a consumé Sodome et Gomorrhe, et que les animaux
sont entrés dans l’arche deux par deux. Ézéchiel 14 mentionne certains
châtiments que Dieu se préparait à infliger à Israël à cause de son péché :
— 73 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 74 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 75 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Révision et application
Maintenant que vous avez terminé votre étude des « bases du changement :
une vision biblique du monde », l’heure est venue pour vous de mettre en
pratique le savoir acquis ; pour cela, répondez aux questions suivantes.
— 76 —
C H A P I T R E 5
Un témoignage holistique :
Savoir identifier les occasions
que Dieu donne
N
otre vision du monde aura un impact sur notre vie chrétienne.
Lorsque nous devenons chrétiens, notre vision du monde ne
change pas systématiquement. Notre vie participe de notre
culture et il en est de même de notre vie chrétienne. Cette diversité est
une bonne chose, et elle fait partie du plan de Dieu. Cependant, parfois,
nous ne réalisons pas que notre culture et notre vision du monde peuvent
mettre un frein à l’expression de nos convictions chrétiennes.
Darrow Miller, dans son livre intitulé Faites des nations mes disciples,
met en évidence l’impact de la vision scientifique sur notre vie chrétienne
(voir la Figure 5.1).
— 77 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
DIEU
VIE SPIRITUELLE
MONDE
NATUREL
PHYSIQUE
DIEU
Figure 5.2
— 78 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
DIEU
Figure 5.3
— 79 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Si une église désire aider ceux qui se trouvent à l’extérieur de ses murs,
par exemple en leur fournissant des vivres ou en les aidant à creuser un
puits, alors pourquoi ne pas commencer par leur apporter Dieu ?
DIEU
Figure 5.4
— 80 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 81 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
pierres, à la tête
D’après Romains 10.13–15, les
hommes ne pourront croire et ne
de ceux qui n’ont pourront accéder au salut à moins
d’avoir entendu la Parole de Dieu.
pas encore posé Il est également intéressant de
de question. » noter la signification initiale du
mot témoin. C’est en fait un dérivé
—Tillich du terme grec traduit en français
par martyr. Pour être un témoin
— 82 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 83 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 84 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
« Ventre
signe n’ont véritablement de sens, il est
tout aussi vrai que répondre aux besoins
physiques des hommes peut les amener
à se réconcilier avec Dieu. Nous devons
affamé
en être conscients pour pouvoir bien
comprendre les tenants et les
n’a point
aboutissants du témoignage holistique. d’oreille. »
Certains prétendent que l’on peut
partager l’Évangile en apportant une
aide physique, et ce, sans toutefois annoncer le Royaume de Dieu.
Cependant, si nous n’expliquons jamais pourquoi nous aidons nos
prochains ou qui est à l’origine des miracles accomplis, les personnes
auprès desquelles nous exerçons notre ministère interpréteront mal nos
actions et rendront gloire à d’autres esprits ou attribueront chaque exploit
aux bienfaits de la science et de la technologie. C’est ce que nous a enseigné
l’anecdote du jeune Indien qui avait assisté à l’opération de sa tante.
— 85 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Dieu nous a conduits à louer une maison qui avait été détruite lors
d’une guerre quatorze ans plus tôt. Au tout début, elle n’avait ni porte,
ni fenêtre, ni toit. Les habitants de la ville pensaient que cet endroit était
maudit, et ils avaient peur des mauvais esprits, les djinns, qui, d’après
eux, y avaient fait leur demeure du fait que les personnes qui y habitaient
précédemment étaient mortes pendant la guerre. Seul un arbre avait
survécu ; tout le reste avait péri sous le soleil brûlant. Mon mari et moi
avons marché autour de la propriété et de la maison en priant et en
chassant les mauvais esprits. Nous nous sommes mis à proclamer la
— 86 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Parole de Dieu et Ses promesses de vie abondante pour tous les habitants
de la région !
Nous avons planté des moringas qui ne tardèrent pas à pousser dans
une terre aride qui, jusqu’à présent, n’avait rien produit du tout. Les gens
des alentours avaient du mal à en croire leurs yeux. La sensation de mort
qui planait avait dès lors fait place à la vie ! Ils s’attendaient à ce que nous
rendions l’âme peut après notre emménagement dans la maison. Nos
enfants ont commencé à aller à l’école locale et se sont liés d’amitié avec
des enfants musulmans.
Après le repas, nous avons organisé une petite cérémonie. Nous avons
lu le Psaume 127.1 : « Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent
travaillent en vain ; si l’Éternel ne garde la ville, celui qui la garde veille
en vain ». Ils nous avaient vus reconstruire la maison, alors nous voulions
qu’ils sachent que notre réussite venait de Dieu. Il était important pour
eux de savoir, dès le départ, que nous étions les disciples d’Isa al Masih
(Jésus, l’Oint) et que nos vies étaient centrées sur la Parole de Dieu. Dieu
seul nous avait aidés à redonner vie à la maison et au jardin.
— 87 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Cela faisait maintenant plus de neuf mois qu’il n’avait pas plu dans la
région. Le prix d’une chèvre avait plus que doublé et, vu que la plupart
des habitants de la ville étaient bergers, ils avaient du mal à trouver de
bons pâturages pour leurs troupeaux. Les gens étaient plongés dans une
pauvreté extrême ; ils avaient grand besoin de pluie. Mon mari termina la
cérémonie par la prière ; il demanda à Dieu de bénir la ville et de donner
de la sagesse à ses dirigeants. Il demanda également à Dieu de bénir ses
habitants et de leur accorder la vie abondante. Puis, il ajouta : « Seigneur,
donne-nous de la pluie ! »
Le repas et la cérémonie ont pris fin ; nous avons fait nos adieux.
Tout le monde était ravi. Nous avons raccompagné nos invités jusqu’au
portail et nous avons continué à leur faire au revoir de la main tandis
qu’ils poursuivaient la route qui montait vers la colline. Nous n’oublierons
jamais l’expression qui s’est affichée sur leur visage lorsque, à cet instant
précis, les écluses des cieux se sont ouvertes et la pluie a commencé à
tomber ! Dieu a fait honneur à Sa Parole et a entendu les prières de Son
peuple, et a opéré ainsi un miracle et démontré Sa puissance. Ce jour-
là, notre témoignage a eu un impact holistique. Nous avons pu partager
un repas convivial, annoncer la vérité de la Parole de Dieu et demander
à Dieu de nous accorder un signe ; ce qu’Il a fait. Il a plu pendant trois
— 88 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
jours et, après cet événement, les gens du village ont donné à mon mari
le nom de rob ley, ce qui signifie « celui qui a la pluie ». Là encore, nous
avons dû les reprendre gentiment et les orienter vers Dieu, car Lui seul
contrôle la pluie ! Si nous voulons que les musulmans acceptent Jésus
comme Celui qui sauve et qui guérit, nous devons proclamer l’Évangile à
l’aide de nos paroles, de nos œuvres et des signes d’en haut !
— 89 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
En utilisant une tradition locale qui voulait que l’on prie pour sa maison
peu après s’y être installé, nous avons réalisé que Dieu nous donnait
l’occasion de rendre témoignage. En sondant les Écritures à la recherche
d’une parole se rapportant à la construction de maisons, nous avons pu
annoncer la Parole de Dieu de manière efficace. Si nous avions attendu
de pouvoir évangéliser en public, il est fort probable que nous n’aurions
jamais pu partager la Parole de Dieu.
Un moment sacramentel
Ces occasions que Dieu nous donne, Bryant Myers les qualifie de
« moments sacramentels ». Un sacrement est tout simplement une
occasion qui se présente à nous lorsque « la nature invisible de Dieu se
manifeste à travers quelque chose de visible » (Myers, Walking with the
Poor [Marcher avec les pauvres]).
— 90 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Ces histoires montrent bien la façon dont les chrétiens peuvent rendre
témoignage en parole, en œuvre et par des signes à travers leurs activités
quotidiennes. Cependant, nous devons croire que Dieu est Maître de
toute la création et que Sa Parole est encore et toujours adaptée à chaque
situation de la vie. Le but, c’est d’orienter les hommes vers Dieu et Son
Royaume tout en les aidant à mieux vivre.
Dans Walking with the Poor, Bryant Myers présente les moments
sacramentels comme :
• Des occasions que Dieu nous donne d’analyser une action et d’en
discuter la signification.
• Des instants qui nous permettent d’expliquer l’implication active
de Dieu dans la vie de tous les jours.
• Des instants au cours desquels nos ŒUVRES deviennent une
occasion de PAROLE.
• Une occasion d’orienter les hommes vers Dieu.
• Des moments significatifs — l’occasion de changer la vision
du monde.
— 91 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 92 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Figure 5.6
— 93 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Figure 5.7
Sur une feuille de papier, notez chacun des dons spirituels mentionnés
dans ces trois passages.
— 94 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Étude de cas
Lisez Actes 6.1-7. Cette histoire nous donne un aperçu de la vie
quotidienne des membres de la première église chrétienne. Comme
dans toutes les églises, il y avait des personnes mécontentes. Les veuves
grecques et juives se chamaillaient au sujet de la distribution quotidienne
de nourriture.
— 95 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 96 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Révision et application
Maintenant que vous avez terminé l’étude de ce chapitre, l’heure est venue
pour vous de répondre à des questions du genre « Comment peut-on s’assurer
que l’on ne rate pas les occasions que Dieu nous donne de rendre témoignage ? »
et « Comment peut-on faire d’une ‘tâche ordinaire’ un ‘sacrement’ ? »
— 97 —
C H A P I T R E 6
A
vant d’entamer un voyage, quel qu’il soit, il est important de
dresser un plan de route : point de départ, itinéraire et destination.
Nous venons de nous pencher sur l’action de développement de
l’église. Mais qu’est-ce que cela signifie au juste ? Les thèmes de l’aide et
du développement donnent lieu à plusieurs idées et attentes.
— 99 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
savoir davantage sur ce que votre église pourrait faire pour se rendre
utile. En revanche, si votre expérience a été négative, alors il est essentiel
pour vous d’être honnête et de réaliser que cette expérience peut influer
sur votre décision de refuser que votre église prenne part à des projets
de développement, bien que cela puisse s’avérer bénéfique pour la
communauté. Il est important, sinon primordial, pour vous de sonder
votre cœur pour savoir ce qu’il en est. Arrêtez-vous un instant et déposez
aux pieds du Seigneur tous les souvenirs et tous les sentiments qui
remontent à la surface ; puis, demandez-Lui de Se manifester clairement
à vous et de vous faire part de Sa vision pour votre église.
Le développement holistique
Comme nous l’avons mentionné précédemment dans ce cours, le
holisme est un système de pensée qui tient compte de l’ensemble et pas
simplement des éléments individuels qui le composent. Prenez comme
exemple une chaise ; elle se compose de plusieurs éléments : quatre
pieds, une assise et un dossier. Si vous n’avez qu’un pied de chaise, peut-
on dire que vous avez une chaise ? Pas du tout. Pour avoir une chaise,
tous les éléments doivent être présents. Si une des composantes de la
chaise est cassée, alors la chaise tout entière est cassée et on ne peut
s’y asseoir sans tomber. Dans le contexte biblique, adopter une pensée
holistique signifie que lorsque nous considérons une personne, nous
tenons compte de la personne tout entière, et pas uniquement d’une
seule partie. Quelles sont donc les parties qui composent la personne ?
Pour commencer, il y a le corps (l’aspect physique), puis la pensée
(l’aspect intellectuel) ; ensuite, il y a l’esprit (l’aspect spirituel) et enfin les
émotions (l’aspect relationnel ou affectif).
— 100 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
rues ? Non ! Tout simplement parce que Dieu a créé l’homme pour qu’il
forme un tout, et chaque partie de l’être humain—corps, âme et esprit—
est intimement liée aux autres et dépend des autres.
— 101 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 102 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Le développement
Le concept du développement comporte de nombreuses dimensions et
définitions. Comme nous l’avons vu précédemment dans l’un des premiers
chapitres consacrés à la période postcoloniale, le « développement » mondial
était assimilé à l’idée de « croissance économique ». Nous avons également
vu que cette définition du « développement » était tombée en désuétude
car, malgré l’amélioration de la situation financière d’un pays, la majorité
de ses habitants vivaient toujours dans la pauvreté. Par conséquent, le
concept du développement « humain » a commencé à prévaloir sur le
« développement en tant que facteur de croissance économique ».
— 103 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 104 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Figure 6.1
— 105 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Il y avait à Nairobi un foyer pour anciens enfants des rues ; son objectif
était de transformer la vie de ces jeunes garçons. Tous ces enfants avaient
vécu la majeure partie de leur vie dans les rues, et certains étaient même
nés de parents sans-abri. Aucun d’entre eux ne savait lire ni écrire —
bien que certains soient âgés de 12 ans. Le but de chaque activité était de
transformer le cœur, la pensée, les émotions, les attitudes, les souvenirs
et l’avenir de ces garçons. Pour cela, il leur fallait non seulement suivre
des cours scolaires et des séances de psychothérapie, mais il était
également nécessaire de leur apprendre la discipline ; cela demandait un
personnel dévoué et l’achat de nourriture saine ainsi qu’un endroit où
— 106 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 107 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
L’aide
Lorsqu’une catastrophe d’origine naturelle ou humaine survient
dans une région, la survie de la population dépend des actions d’aide
entreprises. Si personne n’intervient, la période de sécheresse, et la
famine qui s’ensuit, risquent fortement d’entraîner la mort d’une
multitude de gens. Lorsque la violence éclate et que les habitants sont
contraints de quitter leurs maisons, des abris d’urgence s’avéreront
nécessaires sans quoi ceux-ci mourront de froid. C’est ce type
d’actions de secours que nous qualifions d’aide (humanitaire). Nous
en avons un exemple dans l’histoire de l’étranger qui s’est proposé
de porter l’un des deux amis qui essayaient de traverser le fleuve.
Le fait d’être porté est en accord avec le concept de l’aide apportée
dans le contexte de l’humanitaire. Il s’agit de l’aide immédiate qui
est offerte aux victimes qui ne peuvent satisfaire à leurs besoins de
base quotidiens, tels la nourriture, l’eau ou un abri. Des bienfaiteurs
issus du monde entier soutiennent les secours d’aide humanitaire
de manière à ce que les victimes puissent bénéficier d’une aide
d’urgence gratuite. Nous partons du principe que les peuples touchés
par ces fléaux sont incapables de subvenir à leurs besoins pendant
quelque temps. Ces mêmes bienfaiteurs supposent également qu’en
l’espace de 6 à 9 mois les personnes concernées seront à même
de trouver une solution à leur problème. Les gouvernements ou les
organismes d’aide internationaux sont les principaux acteurs de ces
aides humanitaires car ce sont eux qui reçoivent des dons qu’ils se
chargent de répartir. Malheureusement, les personnes qui bénéficient
d’une aide gratuite pendant plus de six mois finissent par renoncer
à trouver par eux-mêmes des solutions à long terme à leurs propres
— 108 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
problèmes et, dès lors, leur survie ne dépend plus que d’organismes
externes. Des générations entières issues du monde entier sont
habituées à vivre aux crochets d’une aide humanitaire gratuite. À
l’heure actuelle, bon nombre sont des bénéficiaires passifs de tout ce
qui leur est versé. Certains ont oublié que les secours humanitaires
sont en fait des dons de bienfaiteurs et ont même commencé à les
considérer comme un droit et non comme un privilège. D’autres ont
fait des actions d’aide une affaire très lucrative en vendant les dons
destinés aux plus démunis. Malheureusement, il est très difficile de
changer l’état d’esprit de ces personnes qui se considèrent comme
des dépendants sans défense et de les convaincre qu’en faisant preuve
de créativité et en travaillant dur, elles peuvent réussir à surmonter
leurs problèmes. L’aide est absolument nécessaire, mais elle doit être
proposée de façon judicieuse, et ce, sur un laps de temps limité et en
adoptant une stratégie créative destinée à aider les gens à résoudre
leurs propres problèmes.
Les aumônes
Nous avons tous ressenti l’envie d’aider un mendiant dans la rue.
À un carrefour près de chez moi, il y a un cul-de-jatte assis à côté de
sa chaise roulante en train de faire la quête. Lorsque je m’arrête au
STOP, je lui donne souvent quelques pièces. C’est un don que je fais
— 109 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 110 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Voici l’ordre que Paul donne à l’église : « Honore les veuves qui sont
véritablement veuves » (1 Timothée 5.3). Dans ce passage, il est évident
que les familles devaient prendre soin de leurs veuves et que, dans certains
cas, quelques veuves pouvaient également se prendre en charge. Il ajoute
ceci : « Si quelque fidèle, homme ou femme, a des veuves, qu’il les assiste,
et que l’Église n’en soit point chargée, afin qu’elle puisse assister celles qui
sont véritablement veuves » (5.16). En fait, Paul est très critique dans ce
passage. Les veuves sont dans le besoin, certes, mais même parmi cette
tranche défavorisée de la société, il fait remarquer que certaines jouissent
d’une certaine stabilité économique, que d’autres encore seront prises en
charge par leurs familles et que seulement quelques-unes d’entre elles
nécessiteront une aide à vie. Dans ce contexte, Paul fait également mention
des risques associés au fait de faire des dons à celles qui n’en avaient pas
besoin : « Avec cela, étant oisives, elles [les veuves autonomes] apprennent
à aller de maison en maison ; et non seulement elles sont oisives, mais
encore causeuses et intrigantes, disant ce qu’il ne faut pas dire » (v. 13).
Aider les pauvres est une tâche considérable et bien plus complexe
que ce que l’on pensait dans un premier temps. Tous ceux qui ont à cœur
d’aider les pauvres doivent vouloir avant tout mettre en œuvre des projets
de développement humain qui aboutiront à des vies transformées. C’est
pour cela que Jésus-Christ est venu mourir sur la croix. Et c’est l’objectif
de Son Église aujourd’hui.
Le développement humain
Pour arriver à mieux comprendre le concept du développement,
nous allons nous pencher de plus près sur certains des principes d’un
développement transformationnel véritable et durable. En gros, nous
pourrions dire que le développement revient à aider les gens à s’aider
eux-mêmes. Revenons à l’histoire des deux amis qui voulaient traverser
le fleuve. L’étranger s’est servi de ses connaissances et de compétences
acquises pour aider les amis à s’aider eux-mêmes. La prochaine fois que
les amis voudraient traverser le fleuve, ils sauraient comment faire sans
— 111 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
l’aide de l’étranger. Qui plus est, ils pourraient désormais partager leur
savoir-faire avec le reste du village. Qu’arriverait-il s’ils refusaient de faire
part de leurs connaissances aux autres habitants ? Il leur faudrait rester
près du fleuve le restant de leur vie et transporter leurs compatriotes
d’une rive à l’autre.
Le développement humain qui a pour but d’aider les hommes à s’aider eux-
mêmes est ancré dans la communauté. Cela signifie que chaque projet doit
être entrepris à l’initiative d’un groupe d’habitants de la communauté. Aux
yeux des étrangers, le village semble avoir besoin d’un puits ; mais les
habitants de la communauté, eux, pensent qu’il est bien plus important de
développer un système d’irrigation qui permettra d’acheminer l’eau du
fleuve jusqu’aux champs. Les projets ancrés dans la communauté s’efforcent
d’impliquer le plus de membres possible issus de tous les secteurs de la
communauté. Lorsqu’une église locale décide d’aider les personnes
atteintes du sida de sa paroisse, les activités entreprises pourraient être
proposées à l’ensemble de la communauté et non pas uniquement limitées
aux membres de l’église ; ainsi, cette dernière pourrait faire appel à
l’infirmière en chef d’une clinique du coin et inclure dans son programme
d’autres personnes malades du sida qui ne sont pas membres de l’église.
— 112 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
de la communauté ; mais,
en réalité, il arrive souvent
« Les gens arrivent
que les ouvriers rémunérés à s’épanouir
du développement ou les
organismes d’aide soient lorsqu’ils participent
considérés par la communauté
comme responsables de la
de plein gré au
réalisation du projet. Même développement
lorsque des membres de la
population locale y participent, d’un nouveau
ils sont généralement engagés
pour s’acquitter de certaines projet et aux prises
tâches que l’organisme leur de décisions qui
confie. L’originalité du projet qui
appartient à la communauté s’ensuivent ; il n’y a
vient du fait que les membres
de la communauté eux-mêmes, aucun moyen pour
par opposition aux étrangers,
décident du problème qu’ils
eux de s’épanouir
veulent résoudre. Ils prennent lorsqu’ils sont
également les décisions
concernant les ressources rassemblés, tels des
nécessaires pour mener à bien
le projet, les campagnes de
animaux, et se voient
collecte de fonds à organiser, imposer de nouveaux
la façon dont le problème sera
résolu, qui seront les parties projets. De fait, le
prenantes et comment elles
seront récompensées. Dans le
développement
cadre d’un projet appartenant humain découle
à la communauté, il est
absolument crucial de donner uniquement de
aux personnes concernées le
pouvoir de prendre leurs propres l’action des hommes
décisions. Ceux qui prennent eux-mêmes. »
des décisions se sentent
davantage responsables de la —Julius Nyerere
réussite du projet dans lequel
— 113 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 114 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Cela signifie que nous devons croire que les membres de chaque
communauté, quelle qu’elle soit, sont capables de se mobiliser pour
améliorer leurs conditions de vie. Le but de bon nombre de projets
de développement est d’apporter un plus aux personnes auxquelles
ils sont destinés. Il s’ensuit que, à l’issue du projet, ces dernières ne
sont pas suffisamment investies dans le projet et ne ressentent pas
le besoin de poursuivre l’œuvre en cours. Au lieu de faire les choses
pour les autres, l’approche du développement transformationnel de la
communauté part du principe que les bénéficiaires du projet ont des
idées et des ressources mais que, pour quelques raisons que ce soit,
ils manquent de motivation et n’ont aucun espoir de changement. Le
— 115 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
La transformation
Quelles sont les images qui vous viennent à l’esprit lorsque vous
pensez au mot transformation ? Il s’agit là d’un concept sur lequel la
Bible s’étend longuement. Quels sont les passages de l’Écriture que vous
connaissez bien et qui ont trait à la transformation ?
— 116 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 117 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Figure 6.2
— 118 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Le développement transformationnel
Le développement transformationnel axé sur l’être humain fournit
au peuple de Dieu de multiples occasions de rehausser le contraste
qui existe entre les « habitudes [invétérées] de ce monde » et la vérité
biblique ; il donne aux hommes la meilleure vision possible de l’avenir.
Le développement évolue du laïque vers le transformationnel lorsque
les actions et les réactions des gens touchent à la vie tout entière et
opposent les mensonges de la culture à la vérité pertinente et congruente
de la Bible durant des activités de développement stratégiques. Les
personnes concernées ont dès lors l’occasion non seulement de résoudre
leurs problèmes physiques mais aussi de comprendre, d’accepter et
d’expérimenter les dimensions spirituelles de la vie que seul Christ est à
même d’offrir.
— 119 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Le projet doit être motivé par l’amour. Les chrétiens sont appelés à
aimer leurs prochains comme ils s’aiment eux-mêmes, et c’est sur cette
base que les projets de développement transformationnel doivent être
bâtis. Cela signifie que, du moment où ils ont été appelés à aider les
autres, peu importe le fait qu’il y ait ou non suffisamment de ressources
pour le faire. Les évangélistes et les pasteurs sont appelés à prêcher.
Qu’ils aient ou non suffisamment d’argent pour répondre à leurs besoins,
cela n’invalide en rien l’appel qu’ils ont reçu. De même, les églises ont
été appelées à aimer les hommes et s’efforcent par conséquent d’alléger
leur souffrance. L’abondance ou le manque d’argent ou de ressources
ne doit nullement influer sur l’amour que les membres du peuple de
Dieu doivent dispenser à leurs prochains. Attendre de bénéficier d’une
grosse rentrée d’argent avant de commencer à aider les pauvres est
contraire à l’enseignement de la Parole de Dieu. Si nous attendons de
recevoir de l’argent pour essayer de soulager la souffrance physique des
autres, cela signifie donc que notre amour pour notre prochain dépend
des ressources financières et non de l’amour infini de Dieu. Chose
dangereuse, d’autant plus que les membres de la communauté que nous
essayons d’évangéliser risquent d’associer l’amour de Dieu à l’argent. Si
la source des dons venait à s’épuiser, peut-être en viendraient-ils à penser
que Dieu ne les aime plus. En revanche, s’ils savent que les membres des
églises se sacrifient pour pouvoir aider à financer le ministère auprès des
veuves et des orphelins de la communauté, qu’il y ait ou non un soutien
financier extérieur, ils feront véritablement l’expérience de l’amour
extraordinaire de Dieu à travers Son peuple.
— 120 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Le projet doit orienter les hommes vers Dieu. Quelle que soit l’activité
prévue au programme d’un projet de développement, les personnes
concernées doivent agir de manière à faire ressortir la vérité biblique
durant les activités du projet. Il est important de sonder les Écritures
afin d’y puiser des histoires et des vérités bibliques appropriées que
nous pourrons partager durant les sessions consacrées à la santé, à
l’agriculture, à l’assainissement ou à l’éducation. La Parole de Dieu
est puissante et adaptée à chaque situation. Il est essentiel de savoir
déceler les moments sacramentels au cours desquels nous pourrons
orienter les hommes vers Dieu. Chaque activité est une occasion
d’évangélisation si tant est que l’on sache la reconnaître en tant que
telle et en tirer profit.
— 121 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
— 122 —
L’évangélisation, le témoignage et le développement transformationnel
Révision et application
Vous venez de terminer cette partie du cours ainsi que votre étude centrée
sur la compréhension des concepts clés du développement. Méditez les
questions suivantes qui vous aideront à appliquer les principes que vous
venez d’étudier :
— 123 —
Troisième partie
Le processus de développement transformationnel
Chapitre 7 ����� Le bilan communautaire : commencer par
les faits ; le processus de développement
Chapitre 8 ����� La planification : savoir où l’on va
Chapitre 9 ����� La mise en œuvre : les caractéristiques
essentielles de l’agent du développement
transformationnel
C h a p i t r e 1 0 ����� L’évaluation : qu’a-t-on accompli ?
C H A P I T R E 7
Le bilan communautaire :
commencer par les faits
Le processus de développement
L
e développement communautaire est un processus cyclique. La
communauté est consciente des problèmes qui surviennent en
son sein. Si elle fait partie d’un programme de développement
communautaire mené de main de maître, elle prendra le temps
d’identifier clairement les problèmes, d’élaborer une solution claire, de
la mettre à exécution et de vérifier les progrès effectués dans le cadre
du projet à travers le suivi et l’évaluation ; elle sera également prête à
remanier le projet au vu des informations recueillies.
— 127 —
Le processus de développement transformationnel
Prise de La
conscience communauté
et bilan identifie les
communautaires problèmes et
les ressources
La Le processus de La
communauté communauté
apporte les développement élabore un
changements communautaire plan de
nécessaires résolution
La La
communauté communauté
effectue un met le plan à
Renforce- suivi et une exécution Renforce-
ment de la évaluation ment de la
capacité communauté
— 128 —
Le processus de développement transformationnel
donné qu’il est possible que les membres de cette tribu ne vivent pas
tous au même endroit ou ne se connaissent pas tous. Nous pourrions
donc dire qu’une communauté est un groupe en expansion et en évolution
dont les membres vivent à proximité les uns des autres et se connaissent les
uns les autres. Leurs vies ont beaucoup de points communs, ce qui renforce
leur sentiment d’appartenance à la communauté.
Le bilan communautaire
Dresser un bilan communautaire, c’est tout simplement apprendre à
connaître la communauté au sein de laquelle le projet de développement
transformationnel sera réalisé. Avant d’entamer un bilan communautaire,
les dirigeants de l’église ou les membres de l’équipe de développement
transformationnel doivent identifier la communauté auprès de laquelle
Dieu les a envoyés. Les besoins ne manquent pas autour de nous et les
communautés sont nombreuses. Il est important de prier Dieu pour
qu’Il nous indique la région ou la communauté au sein de laquelle Il
désire que nous exercions notre ministère. Par exemple, peut-être nous
appelle-t-Il à Le servir auprès des orphelins ou des enfants vulnérables,
des personnes atteintes du VIH/SIDA, des agriculteurs, des enfants ou des
— 129 —
Le processus de développement transformationnel
enfants des rues. Une fois le groupe cible identifié, des renseignements
complémentaires doivent être recueillis auprès de ses membres et
d’autres membres concernés de la communauté.
— 130 —
Le processus de développement transformationnel
Si vous ciblez une communauté bien précise, comme les enfants des
rues par exemple, vous n’êtes donc pas limité à un endroit précis ; faites
cependant une petite enquête pour savoir où ils passent leur journée et
où ils dorment la nuit. Il serait également bien utile de vous informer
quant au pourquoi de leur situation : pourquoi vivent-ils dans les rues,
quelle est leur situation familiale, comment se nourrissent-ils et à quelle
structure de leadership répondent-ils au sein de leur groupe ?
— 131 —
Le processus de développement transformationnel
— 132 —
Le processus de développement transformationnel
aucun titre ni poste officiel, mais qui sont respectés par la communauté
et influencent les décisions prises ; ceux-ci sont, eux aussi, considérés
comme des parties prenantes. En réalisant votre bilan communautaire
et en dialoguant avec les membres de la communauté, sachez identifier
les personnes d’influence, qu’elles aient un titre officiel ou non.
Essayez aussi de discerner les parties prenantes des sous-groupes de la
communauté. Bien que la population soit soumise à certains individus
d’influence, il peut également y avoir d’autres leaders et d’autres piliers
de la communauté au sein des sous-groupes. Par exemple, il se peut
qu’il y ait une meneuse parmi les femmes ou un caïd à la tête d’un gang
d’enfants des rues.
— 133 —
Le processus de développement transformationnel
— 134 —
Le processus de développement transformationnel
Vous devez également tenir compte des dons et des talents des membres
de la communauté. Cela fait partie du processus de rétablissement de
la mauvaise estime de soi que les pauvres ont d’eux-mêmes et de leur
vocation. La communauté doit réaliser que, quel que soit son niveau
de pauvreté, Dieu lui a donné des capacités et des talents précis pour
la gloire de Son nom. Il est important d’encourager les membres de la
— 135 —
Le processus de développement transformationnel
En Afrique de l’Ouest, il y avait une église qui voulait mettre sur pied
un centre de conseil et de dépistage volontaire du SIDA. Cependant, après
s’être informés quant à la disponibilité des ressources déjà en place,
les membres de la communauté ont appris qu’il existait déjà plusieurs
centres de dépistage dans la région. Alors, au lieu d’investir du temps et
de l’énergie dans un projet déjà en cours, ils ont choisi de répondre à un
besoin différent.
— 136 —
Le processus de développement transformationnel
— 137 —
Le processus de développement transformationnel
— 138 —
Le processus de développement transformationnel
Révision et application
Vous êtes arrivé au terme de l’étude du « bilan communautaire » ; à
présent, nous allons voir comment le savoir acquis peut s’appliquer à votre
situation. Par exemple, quels sont les avantages du bilan communautaire
comparé à une approche plus informelle ?
— 139 —
C H A P I T R E 8
La planification :
savoir où l’on va
P
lanifier, c’est s’organiser de façon à atteindre les buts
recherchés. Les quatre phases du processus de planification se
déclinent ainsi : (1) former une équipe, (2) prioriser et définir
les objectifs et les buts, (3) fixer des objectifs et des buts précis et
(4) établir un plan d’action.
— 141 —
Le processus de développement transformationnel
— 142 —
Le processus de développement transformationnel
Une école biblique avait sollicité nos services à cause d’une terrible
épidémie de boutons qui s’était déclarée sur le campus. En fait, la
— 143 —
Le processus de développement transformationnel
situation était grave au point que l’école avait dû fermer ses portes durant
toute une semaine pendant que les élèves et leur famille se remettaient
de leurs déboires physiques. Les responsables de l’administration de
l’école pensaient que ce qu’il leur fallait avant tout, c’était remplir les
étagères de l’infirmerie de médicaments ; ils étaient convaincus qu’avec
les bons médicaments, ils pourraient enrayer l’épidémie avant qu’elle
ne devienne incontrôlable. Une infirmière fut envoyée en éclaireur
pour évaluer la situation. Au cours de sa visite, elle constata qu’il n’y
avait aucune installation sanitaire sur le campus. Or, il y avait des
excréments humains éparpillés sur le sol un peu partout ; il y en avait
même à proximité d’une source d’eau. Elle convoqua une réunion et
expliqua que leur problème était dû à un manque d’hygiène et non à un
manque de médicaments préventifs. Elle expliqua à quel point il était
important pour eux de s’équiper de latrines dont elle vanta l’utilité, tant
pour les adultes que pour les élèves. Ces derniers se mirent à rire et à
dire que l’infirmière, qui n’était pas de la région, ne comprenait rien
à leur culture. C’était leur façon de faire les choses et ils n’allaient pas
se laisser influencer par des étrangers. L’infirmière ouvrit sa Bible et se
mit à lire un passage qui disait que Dieu avait ordonné aux Israélites
de sortir du camp, de creuser un trou et d’enterrer leurs excréments.
Les élèves furent abasourdis par ce qu’ils venaient d’apprendre. Jamais
ils ne se seraient doutés que leur manque d’hygiène non seulement les
exposait à la maladie, mais aussi allait à l’encontre des instructions de
Dieu. L’infirmière, quant à elle, respecta les principes du développement
transformationnel en cherchant la cause première du problème et en
n’oubliant pas de faire valoir l’aspect spirituel du problème.
— 144 —
Le processus de développement transformationnel
— 145 —
Le processus de développement transformationnel
l’église soit motivé par des raisons qui leur sont propres. Vous pourriez
avoir recours à un vote. Par exemple, si l’évaluation des besoins a fait
ressortir sept problèmes cardinaux, notez-les sur une feuille de papier
ou au tableau. Ensuite, permettez à chaque membre, et peut-être même
à d’autres membres de la communauté, selon le cas, de s’exprimer au
moyen d’un vote. Une par une, chaque personne pourra s’approcher du
tableau et faire une croix à côté du problème qui, d’après elle, a besoin
d’être abordé en priorité dans la communauté. Cela fait, choisissez les
deux ou trois problèmes qui ont reçu le plus de voix. Puis, votez encore
sur les quelques problèmes restants. Continuez jusqu’à ce qu’il ne reste
plus qu’un seul problème. Cela permet à un plus large éventail de la
communauté de s’exprimer quant au problème qui lui paraît le plus
important ; chaque voix a le même poids.
Les buts
Dans l’ensemble, les buts sont des énoncés assez généraux concernant
ce que vous espérez accomplir au final. Ils représentent un impact à long
terme ou le changement que vous espérez réaliser.
— 146 —
Le processus de développement transformationnel
Les objectifs
Les objectifs sont des mesures spécifiques et immédiates prises pour
atteindre le but fixé. Un bon objectif se compose de cinq caractéristiques
qui forment l’acronyme SMART :
S – Spécifique
M – Mesurable
A – Acceptable
R – Réaliste
T – Temporellement défini. Il doit avoir un début et une fin.
Selon le but fixé, une personne peut avoir plusieurs objectifs pour un
seul but. Nous avons noté que le but du projet de création de latrines sur
le campus de l’école biblique était le suivant : Chaque famille vivant sur le
campus de l’école biblique devra avoir accès à des latrines et sera tenue d’en
faire usage. Les objectifs de ce but pourraient se décliner ainsi :
Notez que les trois objectifs proposés ne traitent qu’une partie du but :
celle qui a trait à la construction de latrines. Puisque la réussite de ce
— 147 —
Le processus de développement transformationnel
— 148 —
Le processus de développement transformationnel
— 149 —
Le processus de développement transformationnel
avec ces femmes dans le but de les aider à identifier leurs besoins
prioritaires, la décision fut prise de leur proposer des cours de lecture
et d’écriture. Ces cours suscitèrent beaucoup d’enthousiasme au tout
début ; mais, quelque temps plus tard, un problème apparut clairement.
Les femmes n’assistaient pas régulièrement aux cours et, lorsqu’elles y
venaient, il était évident qu’elles n’avaient pas fait leurs devoirs. Dans la
mesure où ces femmes avaient elles-mêmes pris la décision d’apprendre
à lire et à écrire, les membres du comité avaient du mal à comprendre
leur manque d’intérêt soudain ; ils organisèrent une réunion avec elles
pour savoir ce qui avait changé. Ils apprirent que, malgré leur désir
profond d’apprendre à lire et à écrire, leurs maris ne partageaient pas
leur enthousiasme. Ces derniers ne voyaient pas pourquoi leurs épouses
avaient besoin de savoir lire et écrire. Qui plus est, ils pensaient que
ces cours les accapareraient au point qu’elles négligeraient leurs autres
responsabilités. Ils n’appréciaient guère non plus que les enfants soient
laissés seuls à la maison pendant que les femmes étaient en cours ; c’est
pourquoi ils leur interdisaient d’assister aux cours. Et les fois où elles s’y
rendaient, quand elles rentraient chez elles, elles étaient dissuadées de
pratiquer ce qu’elles avaient appris en cours.
— 150 —
Le processus de développement transformationnel
Le plan d’action
Un plan d’action est une description circonstanciée des activités qui
doivent être menées dans le but de réaliser les buts et les objectifs déjà
définis. Il brosse un tableau détaillé de l’action et de ses bénéficiaires,
de l’endroit et du moment où elle sera réalisée, et des personnes
responsables. Pour que le plan d’action soit efficace, une date de fin
d’exécution de la tâche doit être attribuée à chaque activité.
Le plan d’action est la « feuille de route » que vous devrez suivre pour
atteindre la destination souhaitée. Plus il est détaillé, plus il sera efficace.
— 151 —
Le processus de développement transformationnel
— 152 —
Le processus de développement transformationnel
— 153 —
Le processus de développement transformationnel
Le suivi
Le suivi se rapporte au processus continu et régulier de surveillance
des activités d’un programme au moyen de diverses méthodes, telles la
tenue des registres et la réalisation d’évaluations régulières, que ce soit
oralement ou par écrit.
— 154 —
Le processus de développement transformationnel
— 155 —
Le processus de développement transformationnel
— 156 —
Le processus de développement transformationnel
— 157 —
Le processus de développement transformationnel
Révision et application
Vous venez de terminer l’étude de « la planification : savoir où l’on va »
au cours de laquelle vous vous êtes penché sur certains des bienfaits de la
planification systématique mise en œuvre dans le cadre du processus de
développement transformationnel. À présent, considérez attentivement les
questions suivantes avant d’y répondre.
— 158 —
C H A P I T R E 9
La mise en œuvre :
l’action et son impact
C
’est là la phase d’exécution des travaux. Vos buts, vos objectifs
et le plan d’action détaillé vous aideront à savoir exactement où
et comment commencer. Sachez simplement que vous pouvez
toujours revenir en arrière, à savoir que ce n’est pas parce que vous
avez terminé une phase du processus de développement que vous ne
pouvez pas y revenir. Au contraire, le processus dans lequel vous vous
êtes embarqué a l’avantage d’être flexible ; il nécessite souvent des
remaniements et une réorganisation. Si, après avoir entamé une tâche,
vous rencontrez des problèmes d’emblée, peut-être vous faudra-t-il revenir
à la phase de planification et revoir vos buts et vos objectifs ou bien
ajuster votre plan d’action. Ou, si vous débutez un projet au sein d’une
communauté et constatez qu’il vous manque certaines informations,
vous aurez besoin de revenir à la phase du bilan communautaire, non
pas pour recommencer à zéro, mais pour réévaluer le plan et y ajouter
les informations jugées pertinentes.
— 159 —
Le processus de développement transformationnel
Le singe et le poisson
Des pluies torrentielles et des vents
violents avaient contraint un singe
à se réfugier au sommet d’un arbre
sur une île. Depuis cet abri sûr, il
attendait patiemment que les eaux en
furie reprennent leur cours normal.
Soudain, il aperçut un poisson
qui nageait à contre-courant. Il lui
semblait que le poisson avait du mal
à s’en sortir et avait besoin d’aide. Figure 9.1
Gentil comme il était, le singe décida d’aller aider le poisson.
Cette histoire peut vous sembler étrange. Cependant, elle montre que
nos bonnes intentions peuvent parfois porter préjudice aux autres, et
ce, malgré nous. Lorsque nous décidons de faire quelque chose qui nous
— 160 —
Le processus de développement transformationnel
semble bien, nous devons considérer tous les angles et nous assurer que
les résultats obtenus correspondent à nos intentions premières.
Beaucoup de gens veulent aider les pauvres, les perdus, les nécessiteux
et les opprimés. Nombre d’entre nous peuvent, à leur insu, agir comme
le singe. Ce dernier s’était montré généreux et voulait apporter son aide ;
mais, sans le vouloir, il a fini par tuer le poisson pour la simple raison qu’il
ignorait tout de la « culture » du poisson. Nous pensons trop souvent que les
autres sont comme nous. Nous partons du principe qu’ils ont les mêmes
buts, les mêmes ambitions, les mêmes valeurs et les mêmes besoins que
nous. Ces axiomes-là sont dangereux car, en cas d’erreur, nous risquons
— 161 —
Le processus de développement transformationnel
— 162 —
Le processus de développement transformationnel
aller chercher l’eau, mais elles ne voulaient pas le faire aussi souvent
dans la journée. Si elles pouvaient se procurer de plus grands
récipients pourvus de couvercles, cela leur permettrait de transporter
davantage d’eau d’un seul coup et d’éviter que des dépôts de terre
viennent la polluer.
Nous avons déjà vu que Dieu nous commande d’aider notre prochain.
Les chrétiens doivent toujours être prêts à aimer et à aider leurs
prochains, certes, mais ils doivent également s’assurer que l’aide qu’ils
apportent est efficace. Chaque église locale est susceptible d’être un
agent positif de changement au sein de sa communauté. En tant qu’église,
il est important de s’interroger sur le type de changement que notre
église désire opérer au sein de la communauté. Nous ne voulons pas
être comme le singe qui voulait aider mais, ne sachant pas vraiment
quoi faire, avait mal fait.
— 163 —
Le processus de développement transformationnel
Au nombre de ces outils figurent les dons spirituels que Dieu donne et
l’appel qu’Il lance : la capacité de lire, de comprendre et d’expliquer la
Parole de Dieu aux autres et l’onction du Saint-Esprit qui lui permet de
vivre dans la sainteté.
— 164 —
Le processus de développement transformationnel
l’amour de Christ et d’en avoir fait l’expérience pour pouvoir aider nos
prochains avec amour.
Avant tout, sachez qui vous êtes. Lorsque vous connaissez les pratiques,
les valeurs et les croyances de votre propre communauté, il est bien plus
facile d’arriver à cerner celles des autres. La plupart du temps, nous
portons un jugement négatif sur les personnes dont le comportement
diffère du nôtre. Par exemple, dans une culture, il est tout à fait normal de
— 165 —
Le processus de développement transformationnel
Figure 9.3
regarder les gens dans les yeux quand on leur parle ; dans une autre, cela
traduit un manque de politesse. Si, dans une culture, il est de tradition
de bénir les jeunes en leur crachant dans les mains, dans une autre, une
même action dénote une profonde aversion.
— 166 —
Le processus de développement transformationnel
Soyez patient. Tout changement, quel qu’il soit, prend du temps. Nous
devons permettre aux autres d’avancer à leur rythme. La patience est
également essentielle au bon déroulement à long terme de toute initiative
de développement échelonnée, disons sur une cinquantaine d’années.
Nous ne serons probablement présents que pendant cinq à dix ans, mais
le processus de transformation perdurera au sein de la communauté.
Les églises peuvent en venir à penser que l’objectif visé est le même
pour tous ; mais cela est faux. Nous pouvons nous encourager les uns
les autres à être plus avenants et à chercher toujours plus à ressembler à
Christ en nous appuyant sur l’enseignement de l’Écriture au sein même
de notre propre culture.
— 167 —
Le processus de développement transformationnel
— 168 —
Le processus de développement transformationnel
les églises sont parfois des endroits où les malades, les pauvres et les
pécheurs se sentent de trop. Ce n’est vraiment pas le type d’endroit que
Jésus aimerait trouver dans notre communauté s’Il y venait à l’improviste.
Matthieu 9.12–13 rapporte les paroles de Jésus à ce propos : « Ce ne
sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les
malades… Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs ».
Le pasteur et les membres d’une église doivent demander au Seigneur de
les aider à être ouverts, approchables et accueillants afin que leur église
puisse être le lieu accueillant que Christ désire qu’elle soit et puisse avoir
un impact considérable sur la vie des gens.
— 169 —
Le processus de développement transformationnel
Compétences interculturelles
Les compétences en matière de communication interculturelle sont un
autre outil de l’arsenal des agents d’un changement positif. Les projets
de développement transformationnel permettent souvent aux chrétiens
d’accéder à des communautés qui, autrement, resteraient fermées à
l’Évangile. Quels types de compétences interculturelles un pasteur, un
missionnaire ou une équipe de développement doit-il/elle acquérir pour
réussir à susciter un changement positif dans la vie des gens ?
— 170 —
Le processus de développement transformationnel
— 171 —
Le processus de développement transformationnel
Conclusion
Pour devenir des agents positifs de changement au sein d’une
communauté, il est essentiel de faire preuve de réflexion et
d’intentionnalité. Parfois, nos intentions sont bonnes : nous voulons
simplement aider les autres ; mais les résultats de nos efforts ne sont pas
toujours aussi bons que ce que nous avions escompté. De ce fait, nous
finissons par nuire à quelqu’un, tout comme nous l’avons vu dans l’histoire
du singe et du poisson. Les pasteurs, les équipes de développement
transformationnel et les missionnaires doivent adopter des attitudes
déterminantes comme l’amabilité, la facilité d’approche et l’acceptation
des membres de la communauté, des attitudes qui leur permettront de
tisser des relations de confiance. Les agents d’un changement positif
doivent également acquérir des compétences interculturelles qui les
aideront à dégager la signification de chaque comportement afin de
savoir ce qui est bon, mauvais ou tout simplement différent au sein d’une
culture particulière. Enfin, les pasteurs impliqués dans le développement
transformationnel doivent également acquérir des compétences de
base et s’informer du processus de développement transformationnel
à mettre en œuvre au sein de la communauté. Sachant que le but du
développement transformationnel est de faciliter un changement positif
— 172 —
Le processus de développement transformationnel
— 173 —
Le processus de développement transformationnel
Révision et application
Maintenant que vous avez terminé votre étude de « la mise en œuvre :
l’action et son impact », le moment est venu pour vous de répondre à des
questions du genre : « Comment est-il possible à une personne d’avoir de
bonnes intentions envers les autres et en même temps de leur nuire, pensant
bien faire ? » À présent, répondrez aux questions suivantes qui vous aideront
à appliquer ce que vous venez juste d’étudier.
— 174 —
C H A P I T R E 1 0
L’évaluation :
qu’avons-nous accompli ?
É
valuer, c’est estimer ou mesurer la valeur d’une chose. Dans le
cadre d’un programme de développement transformationnel,
l’évaluation est un moyen d’analyser les activités, les ressources
humaines, les ressources matérielles, les informations, les faits et
les chiffres d’un programme de manière à évaluer ses progrès et son
efficacité. Les évaluations tiennent compte du rapport coût-efficacité,
mettent en évidence les changements qui s’imposent et contribuent à
l’amélioration des futurs plans d’action.
— 175 —
Le processus de développement transformationnel
L’évaluation est plus facile à mener si, dès le départ, vos buts et
vos objectifs sont bien formulés puisqu’ils constituent la cible de
votre évaluation.
Le processus d’évaluation
Les évaluations doivent mesurer à la fois quantité et qualité. Il est
souvent plus facile de comprendre et d’évaluer la quantité que la qualité
du fait que la quantité a trait aux chiffres et aux mesures. Par exemple,
combien de latrines a-t-on fait construire ? Combien d’enfants ont été
vaccinés ? Combien de séminaires de prévention et de lutte contre le sida
a-t-on organisé ?
À savoir cependant que les programmes sont bien plus qu’une série
de chiffres, et que d’autres facteurs doivent être pris en considération
— 176 —
Le processus de développement transformationnel
— 177 —
Le processus de développement transformationnel
Évaluation de l’impact
Ce n’est pas parce que vous avez réalisé un objectif que vous avez
nécessairement atteint un but ni eu un impact sur la communauté. L’évaluation
de l’impact a trait au changement principal que la communauté désirait
effectuer. Quel impact le projet a-t-il eu sur la communauté ? Quelle
empreinte le projet a-t-il laissée sur la vie de la communauté ? Après tout,
il y a bien neuf nouvelles latrines qui témoignent d’un formidable travail
d’équipe et de gros efforts ; mais ces latrines ont-elles eu un impact
sur la communauté ? Les latrines ont été construites pour répondre à
un manque d’hygiène qui était à l’origine des problèmes de santé des
étudiants. Par conséquent, ce que la communauté recherche en premier,
c’est une diminution des problèmes de santé causés par un manque
de conditions d’hygiène. L’évaluation de l’impact peut également cibler
l’aspect social et spirituel. La vie sociale des membres de la communauté
s’est-elle améliorée ? Le projet a-t-il aidé les membres de la communauté
à améliorer un domaine spirituel de leur vie et à faire preuve d’une
plus grande maturité sur le plan spirituel ? Sur quels processus sociaux,
spirituels et relationnels le projet a-t-il influé ?
Évaluation du processus
L’évaluation du processus a trait à l’efficacité des stratégies et du plan
d’action choisis. Elle répond aux questions : « Un plan d’action ou une
— 178 —
Le processus de développement transformationnel
La période d’évaluation
La période et la fréquence des évaluations dépendent des objectifs
et des délais impartis. Si vos objectifs s’étalent sur une longue période
— par exemple, un an — il serait probablement bien de réaliser une
évaluation en cours de route, disons, à mi-chemin, afin de voir si vous
êtes dans les temps. Si vous comptez atteindre vos objectifs en l’espace
de quelques mois seulement, l’évaluation peut attendre la fin du projet.
Quoi qu’il en soit, une évaluation complète doit être effectuée à la fin
du projet.
— 179 —
Le processus de développement transformationnel
Conclusion
Le bilan communautaire se rapporte à la recherche. La planification
concerne l’analyse critique et la réflexion. La mise en œuvre, quant à elle,
a trait à l’action, et l’évaluation à l’analyse.
Souvenez-vous que :
— 180 —
Le processus de développement transformationnel
— 181 —
Le processus de développement transformationnel
Révision et application
Vous venez juste de terminer l’étude du processus d’évaluation. À présent,
voyez comment vous pourriez appliquer ce que vous venez d’apprendre à
votre propre sphère d’activité. Que pourriez-vous répondre à la personne
qui dit que « l’évaluation n’a rien à voir avec le spirituel, alors autant s’en
remettre à Dieu ».
— 182 —
Quatrième partie
Les activités de développement transformationnel
C h a p i t r e 1 1 ����� L’église en action : développer une action
de lutte contre le VIH/SIDA ; que peut faire
l’église ? ; le processus de développement
et l’action de lutte contre le VIH ; le bilan
communautaire ; la planification ; la mise
en œuvre ; l’évaluation
C h a p i t r e 1 2 ����� Kit pédagogique de base sur le VIH/SIDA ;
les origines du VIH/SIDA ; qu’est-ce que
le VIH/SIDA ? ; comment contracte-t-on le
VIH/SIDA ? ; les modes de prévention de
la transmission du VIH ; les dégâts du VIH
dans le corps ; les symptômes du VIH et le
dépistage ; la fenêtre sérologique
C H A P I T R E 1 1
L’église en action :
mener une action de lutte
contre le VIH/SIDA
L’attitude de Christ
L
e VIH/SIDA est un problème qui affecte chaque ville, chaque
communauté et chaque église en Afrique subsaharienne. Il s’agit là
d’un exemple éloquent d’une maladie holistique. La séropositivité,
ou le fait d’être atteint du SIDA, n’est pas uniquement un problème
physique. Pensez aux autres problèmes qu’elle entraîne et à ceux qui
en pâtissent. Notez les difficultés que doivent surmonter les personnes
atteintes du VIH/SIDA. Vous avez, par exemple, les problèmes physiques,
la gêne, la honte, la culpabilité, l’exclusion par les membres de la
famille et les amis, la crainte de partager leur situation avec les autres et
l’incapacité de travailler qui, à son tour, pourrait conduire à l’incapacité
à subvenir à leurs besoins essentiels et à payer leurs frais médicaux.
Votre énumération concerne-t-elle uniquement l’aspect physique de
l’homme ? Probablement pas ; elle a également trait aux émotions, à la
capacité de survie et aux relations de l’être humain avec Dieu, sa famille
et sa communauté.
— 185 —
Les activités de développement transformationnel
Puisque la Bible nous enseigne que Dieu punit le péché, bon nombre de
chrétiens sont convaincus que le VIH est un châtiment divin pour le péché ;
il convient cependant de noter que la Bible ne dit pas qu’à certains péchés
correspondent des châtiments bien définis. Quoi qu’il en soit, chaque
comportement, qu’il soit pécheur ou non, entraîne des conséquences
naturelles. Si je ne regarde pas des deux côtés avant de traverser la rue, il est
possible que je me fasse percuter par une voiture. C’est là une conséquence
naturelle de ma négligence. Les relations sexuelles, qu’elles soient immorales
ou non, peuvent avoir des conséquences : tomber enceinte, créer une intimité
émotionnelle ou contracter une infection sexuellement transmissible,
comme le VIH. Il est vrai que, dans la majorité des cas, la transmission du
VIH a lieu par le contact sexuel, ce qui signifie qu’à un moment ou à un autre
il se peut qu’une relation immorale ait eu lieu. Il arrive cependant que des
personnes innocentes contractent cette terrible maladie :
— 186 —
Les activités de développement transformationnel
À noter que, dans certains cas, le VIH touche les innocents et épargne
ceux qui vivent dans l’immoralité. Dieu punit le péché, certes, mais nous
ne devons pas perdre de vue que le péché, quel qu’il soit (immoralité
sexuelle, arrogance, amour de l’argent, propension au mensonge), nous
sépare de Lui et nous rend coupable à Ses yeux.
— 187 —
Les activités de développement transformationnel
— 188 —
Les activités de développement transformationnel
— 189 —
Les activités de développement transformationnel
— 190 —
Les activités de développement transformationnel
L’église avait collecté une petite offrande et, lorsque les membres de la
famille arrivèrent au beau milieu de la nuit, un repas les attendait ; on
leur remit également une petite somme d’argent pour les aider à régler
les frais d’obsèques. Avant que la famille ne reparte, les membres de
l’église l’entourèrent et prièrent pour elle ; ils lui annoncèrent la bonne
nouvelle de l’amour de Dieu pour chacun d’eux, y compris leur sœur
défunte, et ce, malgré le fait qu’elle soit morte du SIDA. Les membres
de la famille furent stupéfaits d’un tel accueil. Au lieu d’être calomniés,
ils se sentirent aimés, ils furent rassasiés, on pria pour eux et on les aida
financièrement. Ils venaient d’un village où l’on ne croyait pas en Jésus,
mais, de retour chez eux avec le corps de leur sœur, ils parlèrent, à tous
ceux qui voulaient bien l’entendre, de cette petite église située à côté
d’une décharge publique et de l’amour de Jésus qu’elle avait manifesté
à leur égard.
Le bilan communautaire
La première phase consiste à dresser un bilan communautaire.
Souvenez-vous que cette phase comprend cinq étapes : réaliser un
bilan communautaire, identifier les principales parties prenantes,
établir des relations, évaluer les besoins et identifier les actifs et les
ressources disponibles.
— 191 —
Les activités de développement transformationnel
Qui sont les principales parties prenantes dans votre église ? Bien
entendu, vous avez les dirigeants laïques, les diacres et les anciens ;
mais qui d’autre peut avoir un impact sur les décisions prises au sein
de l’église et sur les attitudes de ses membres à l’égard des personnes
atteintes du VIH/SIDA ? Les leaders des femmes, y compris les leaders
naturels qui semblent émerger du sein des groupes de jeunes, doivent,
eux aussi, être considérés comme des parties prenantes. Il se peut qu’un
membre d’une église travaille pour un organisme non gouvernemental
et ait bénéficié d’une formation particulière sur le VIH/SIDA. Peut-être
un des fidèles de l’église a-t-il dû prendre soin d’un membre de sa
famille qui, depuis, est décédé du SIDA. Ces personnes sont des parties
prenantes importantes dans ce domaine particulier étant donné ce
qu’elles ont vécu.
— 192 —
Les activités de développement transformationnel
La planification
La prochaine étape du processus de développement consiste en la
planification. Souvenez-vous que la planification comporte elle-même
plusieurs étapes qui se déclinent ainsi : former une équipe, prioriser et
définir les objectifs et les buts, fixer des objectifs et des buts précis, et
établir un plan d’action.
— 193 —
Les activités de développement transformationnel
— 194 —
Les activités de développement transformationnel
La mise en œuvre
Ensuite vient la mise en œuvre, c’est-à-dire la réalisation du projet.
Si vos buts sont bien formulés, si vous avez pris le temps de fixer des
— 195 —
Les activités de développement transformationnel
L’évaluation
L’évaluation est la dernière phase du processus de développement.
Décidez de ce que vous comptez évaluer et à quel moment. Choisissez
également la personne qui se chargera de l’évaluation. Évaluez le
programme auquel vous avez participé. Comment vos méthodes ont-
elles été perçues par l’église ? Cela vous a-t-il coûté plus cher que
prévu ? L’horaire était-il adapté au format pédagogique utilisé ? Pourriez-
vous intégrer d’autres méthodes pédagogiques qui permettraient
de communiquer votre message de façon plus efficace, comme des
témoignages personnels, des pièces de théâtre ou la projection d’un
film ? Avez-vous accompli ce que vous aviez projeté de faire ? Si vous
aviez pour objectif d’organiser deux séminaires d’éducation sur le VIH
par an dans votre église, à la fin de l’année, posez-vous les questions
suivantes : « A-t-on réussi ? Si non, pourquoi ? Avons-nous vu trop grand ?
Était-il trop ambitieux de vouloir organiser deux séminaires, notamment
au vu de l’inexpérience de notre équipe fraîchement constituée ? Les
membres de l’équipe ne se sentent-ils toujours pas à la hauteur de la
tâche ? Si c’est le cas, nécessitent-ils une formation supplémentaire ? »
— 196 —
Les activités de développement transformationnel
— 197 —
Les activités de développement transformationnel
Révision et application
Vous venez de terminer votre étude centrée sur la mise en place d’une
action de lutte contre le VIH/SIDA au sein de l’église. Une fois de plus,
appliquez ce que vous avez appris à votre propre situation.
2. Dites à quel point il est important de calquer son attitude sur celle
de Christ lorsque l’on s’implique dans l’œuvre humanitaire auprès
des victimes du VIH/SIDA.
— 198 —
C H A P I T R E 1 2
L
es histoires et les rumeurs concernant le VIH/SIDA abondent. Des
informations erronées sont transmises à travers ces histoires quant
à l’origine du VIH, ses modes de transmission, ses méthodes de
prévention et les « remèdes » offerts aux personnes séropositives. On
trouve facilement des témoignages personnels sur les traitements et les
remèdes du VIH/SIDA. On raconte souvent l’histoire d’un « ami » ou d’un
« voisin » atteint du VIH ou du SIDA. Pourtant, il est souvent très difficile
de trouver la personne dont parle l’histoire. Pour pouvoir instruire l’église
et les personnes atteintes du VIH/SIDA, nous devons faire preuve de
sagesse et de bon sens. Ce n’est pas parce qu’une personne prétend avoir
été guérie que cela est véritablement le cas. Cela ne signifie pas non plus
que le remède utilisé a provoqué le changement en question. À l’heure
actuelle, bon nombre de docteurs, de savants et de chercheurs mènent
des travaux de recherches intensives destinés à prouver ou à réfuter ces
conclusions. Il est tout à fait possible de disposer d’informations concrètes
sur ce qui fonctionne le mieux pour aider les personnes séropositives. En
tant que chrétiens, nous devons nous assurer que ce que nous enseignons
est correct. Nous ne voulons nullement contribuer à la divulgation de
fausses informations et à l’entretien de vaines superstitions.
— 199 —
Les activités de développement transformationnel
et à l’entretien
nous parlons du VIH/SIDA aux
autres, nous communiquons des
de vaines informations vérifiées et exactes.
— 200 —
Les activités de développement transformationnel
— 201 —
Les activités de développement transformationnel
— 202 —
Les activités de développement transformationnel
V ������ Virus—un microbe qui détruit des cellules dans le corps humain.
I �������Immunodéficience—la capacité du corps à lutter contre
d’autres maladies est affectée.
H ������Humaine—le virus infecte le corps humain.
— 203 —
Les activités de développement transformationnel
— 204 —
Les activités de développement transformationnel
pour dire que, dans la mesure du possible, il faut à tout prix éviter d’entrer
en contact direct avec le sang d’une autre personne.
La transmission mère-enfant
Une mère séropositive peut transmettre le virus à son enfant au cours
de trois périodes bien déterminées :
— 205 —
Les activités de développement transformationnel
— 206 —
Les activités de développement transformationnel
— 207 —
Les activités de développement transformationnel
Comme nous l’avons vu précédemment, le VIH vit dans le sang et, durant
la grossesse, le fœtus et la mère partagent le même système de circulation
sanguine. Toutefois, le placenta sert de filtre et est censé empêcher la
transmission du VIH. L’efficacité du placenta dépend de la santé de la mère
et de sa charge virale (quantité de VIH dans le sang de la mère). À ce stade,
pour éviter que l’enfant à naître soit infecté, il faut s’assurer que la mère
demeure en bonne santé pendant sa grossesse. Il est important pour une
femme enceinte de manger sainement et d’éviter de contracter le paludisme,
mais ça l’est encore plus dans le cadre des femmes enceintes séropositives.
Pendant l’allaitement. Bien que le VIH soit actif au sein du lait maternel,
il n’en demeure pas moins qu’une mère peut allaiter son nourrisson sans
l’infecter. Comme nous l’avons dit précédemment, Dieu nous a donné
plusieurs barrières qui nous aident à nous protéger contre la maladie.
Une de ces barrières est la paroi interne de la bouche et de l’estomac. Il
est impossible pour le VIH de pénétrer cette membrane ; il doit y avoir un
point d’entrée. Alors, bien qu’il y ait un risque d’infection, il est possible
pour une mère séropositive d’allaiter son enfant sans l’infecter.
— 208 —
Les activités de développement transformationnel
Il est évident qu’il serait préférable de ne pas allaiter du tout, mais, dans
bon nombre de pays en voie de développement, cela n’est pas possible
en raison du manque de qualité du lait en poudre, du prix de ce lait et du
danger qu’il y a à mélanger le lait en poudre avec de l’eau insalubre. Voici
donc les recommandations les plus récentes de l’Organisation mondiale
de la santé pour les mères séropositives :
— 209 —
Les activités de développement transformationnel
— 210 —
Les activités de développement transformationnel
— 211 —
Les activités de développement transformationnel
• Effacez les doutes. Peut-être que vous n’êtes pas séropositif, alors
pourquoi vivre avec la crainte de l’être. Soyez-en certain !
• Il existe plusieurs types de traitements destinés à prolonger
considérablement la vie des personnes séropositives. Certaines
personnes sont séropositives depuis plus de 10 ans et ne
manifestent toujours aucun signe de maladies liées au sida tout
simplement parce qu’elles ont appris à prendre soin d’elles et
suivent des traitements capables de ralentir l’avancée du virus ;
pour pouvoir suivre de tels traitement, il est essentiel de connaître
son statut sérologique.
• Une femme doit connaître son statut sérologique avant de tomber
enceinte. Si elle est séropositive, elle doit se renseigner avant de
décider de tomber enceinte ou non. Chez les femmes séropositives,
la grossesse peut accélérer la propagation du virus et donc affecter
leur santé. Comme nous l’avons dit précédemment, elle risque
également d’infecter son enfant. Toutefois, une femme peut faire
plusieurs choses pour rester en bonne santé et réduire les risques
de transmission du VIH à son bébé. Là encore, il lui faut connaître
son statut sérologique.
• Vous pouvez protéger votre partenaire. Savoir que vous êtes
séropositif/séropositive vous donnera l’opportunité d’en savoir
plus sur le VIH/SIDA et sur les méthodes de protection de votre
santé et de la santé de votre partenaire.
La fenêtre sérologique
Plus tôt, lorsque nous avons abordé le thème du système immunitaire,
nous avons dit que lorsque le VIH pénètre dans le corps, le système
immunitaire commence immédiatement à fabriquer des armes
pour lutter contre le virus. Ces armes, nous leur avons donné le nom
— 212 —
Les activités de développement transformationnel
— 213 —
Les activités de développement transformationnel
Conclusion
Le VIH/SIDA est quelque chose de terrifiant. Bon nombre sont morts
du sida et plusieurs millions sont séropositifs. Toutefois, il y a plusieurs
choses à faire pour se protéger du VIH ou, si nous sommes déjà infectés,
protéger notre santé. L’église est bien
Il y a plusieurs
placée pour avoir un impact sur la crise
causée par le VIH. Souvent, les églises et
choses à leurs membres ne savent pas comment
réagir face aux personnes séropositives
faire pour sachant que la transmission du virus
par voie sexuelle constitue une grande
se protéger partie des cas d’infection par le VIH. Il
est facile de présumer que toutes les
du VIH ou, si personnes séropositives ont « péché ».
Pourtant, nous devons nous souvenir de
nous sommes deux choses :
— 214 —
Les activités de développement transformationnel
— 215 —
Les activités de développement transformationnel
— 216 —
Les activités de développement transformationnel
Révision et application
Maintenant que vous venez de terminer votre étude du « Kit pédagogique
de base sur le VIH/SIDA », répondez aux questions suivantes qui vous
aideront à appliquer certains principes étudiés dans ce cours.
— 217 —
Glossaire
communauté groupe en expansion et en évolution dont les
membres vivent à proximité les uns des autres et
se connaissent les uns les autres. Leurs vies ont
beaucoup de points communs, ce qui renforce leur
sentiment d’appartenance à la communauté
holisme biblique façon de reconnaître la seigneurie de Christ sur
chaque aspect de la vie
holistique/holisme tiré du grec holos, qui signifie « entier » ou
« complet » ; c’est venir en aide à la personne tout
entière en la touchant sur le plan spirituel, physique,
émotionnel et mental
missio Dei la mission de Dieu ; tout ce que Dieu fait pour
communiquer Son plan de salut et tout ce que
l’Église est appelée à faire
mission tout ce que le peuple de Dieu, l’Église, est appelé à
être et à faire dans le monde
missions action d’être envoyé dans des lieux où Christ n’a
pas encore été annoncé afin d’amener de nouvelles
âmes à la foi et de regrouper ces nouveaux croyants
en de nouvelles assemblées
shalom terme hébreu qui signifie « plénitude » ou « complétude »
stratégies de survie « combinaison d’activités agricoles, médicales,
religieuses, pédagogiques, commerciales, de
construction et domestiques qui contribuent au
bien-être de l’homme au sein d’une culture en
particulier ;… [elles] reflètent les principes auxquels
adhère une communauté ;… [ces activités] ont une
formation spirituelle » (Moreau, 966)
transformation action de passer d’une vie contraire à la volonté de Dieu
à une existence dans laquelle les hommes peuvent jouir
d’une plénitude de vie en totale harmonie avec Dieu
— 219 —
Appendice
Les peuples récalcitrants : Étude de cas de Hayyu
de Miriam Smith
Hayyu est un endroit isolé de la côte nord-est de l’Afrique. Ses
bâtiments blanchis à la chaux s’élancent vers le ciel, scintillant sous le
soleil du désert et projetant leur reflet sur la mer qui vient baigner les
portes de la ville.
— 221 —
Appendice
Vers la fin des années 1800, Hayyu est devenu un axe commercial
important qui allait de l’Éthiopie vers l’ouest. Sur cet axe commercial se
trafiquaient des esclaves et des armes. Ce passé suscite du mépris et du
racisme envers les autres peuples d’Afrique.
Les pêcheurs vivent des fruits de la mer qui abondent. Il n’y a que peu
de touristes pour admirer l’océan. Les habitants ont généralement peur
de la mer et, sauf pour quelques enfants qui s’aventurent sur les récifs à
marée basse pour se nourrir de conques et de palourdes, les habitants de
la ville ne s’aventurent pas dans le monde sous-marin.
La ville est quasi déserte car la plupart des autochtones sont des
bergers nomades qui gardent des chèvres, des moutons, du bétail et
des chameaux, et se déplacent constamment à la recherche d’eau et de
nourriture pour leurs troupeaux. Les terres sont désertes et incultivables.
Souvent, ces personnes campent pendant plusieurs mois à un seul endroit,
qui peut se trouver à plus de cinq kilomètres d’une source d’eau fraîche.
À l’aide d’ânes, les femmes sont chargées d’aller chercher plusieurs litres
d’eau qui leur permettront de tenir pendant plusieurs jours. Des services
de santé sont disponibles en ville, mais les gens des campagnes meurent
avant de pouvoir atteindre la ville. Le gouvernement a construit des
écoles, mais vu que les indigènes sont principalement nomades, il est
rare qu’ils se trouvent à proximité d’une école. Par conséquent, beaucoup
d’enfants ne peuvent intégrer de système éducatif formel.
Les femmes et les enfants vivent dans la peur constante des mauvais
esprits et du mauvais œil. Tout ce que les gens savent de l’église et du
christianisme, ils l’ont vu à la télévision ou ils l’ont entendu à la radio ou à la
mosquée. Tous les Occidentaux sont considérés comme étant chrétiens ;
leur seul contact avec le témoignage chrétien vient des programmes de
télévision ou des familles de militaires venant d’Occident. Ces gens n’ont
jamais vu d’église ou de rassemblement de croyants véritables et ils n’ont
jamais entendu de prédication. Seuls les dirigeants religieux islamiques
font autorité en matière de questions religieuses. La mosquée est le seul
endroit où la population peut recevoir un enseignement religieux.
— 222 —
Appendice
— 223 —
Bibliographie
Elmer, D. Cross-Cultural Connections. Downer’s Grove : InterVarsity
Press, 2002.
Funk and Wagnalls. Standard Dictionary. New York : Harper & Row, 1990.
Miller, D. « Faites des nations mes disciples » : clés pour une réforme de
nos sociétés / Darrow L. Miller ; avec Stan Guthrie. - Yverdon (Suisse) :
Éd. Jeunesse en mission ; [Montélimar] : [diff. Librairie chrétienne
CLC], DL 2008 (26-La Bégude-de-Mazenc : Impr. IMEAF).
— 225 —
Bibliographie
Sudgen, C. « What Is Good about Good News to the Poor ? » Dans V. Samuel
& C. Sudgen, etds. Mission as Transformation. Oxford : Regnum, 1999.
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