Avis CNC 132/7 - Comptabilisation Et Valorisation Des Stocks
Avis CNC 132/7 - Comptabilisation Et Valorisation Des Stocks
Avis CNC 132/7 - Comptabilisation Et Valorisation Des Stocks
I. Introduction générale
A. Notion de «stock»
B. Optique générale de l'arrêté royal du 30 janvier 2001 portant exécution du Code des sociétés en ce qui concerne
les stocks
II. Principes de base de la réglementation comptable applicables aux stocks
A. Schéma général de comptabilisation
1. Relations avec les tiers
2. Stocks et variations de stocks
3. Utilisation des comptes de «Variation des stocks»
B. Principes d'évaluation
1. Rappel des principales dispositions réglementaires en la matière
2. Valeur d'acquisition des stocks à l'entrée
3. Valeur de sortie des stocks
4. Principe de l'évaluation distincte
5. Les relevés et évaluations d'inventaire
5.1. Généralités
5.2. L'inventaire sous l'angle quantitatif
5.3. L'inventaire sous l'angle qualitatif
5.4. Ecart entre la valeur d'acquisition et la valeur de marché ou de réalisation
5.5. Les réductions de valeur (additionnelles)
III. Applications
A. Marchandises
1. Notion
2. Valeur d'acquisition
3. Comptabilisation
4. Valeur de marché
5. Evaluation du prix d'acquisition des stocks de marchandises par référence au prix de vente
B. Approvisionnements
1. Notions
2. Valeur d'acquisition
3. Comptabilisation des achats
4. Valeur de marché
C. Produits finis (production pour le stock)
1. Notions
2. Coût de revient
3. Coût de revient standard
4. Comptabilisation des variations de stocks à l'entrée
5. Notion de prix de marché
6. Provisions pour risques et charges
7. Produits joints
8. Déchets
D. Produits en cours de fabrication (production pour le stock)
1. Notion
2. Coût de revient
3. Comptabilisation des variations de stocks
4. Notion de valeur de marché
5. Provisions pour risques et charges
E. Acomptes
IV. Résumé, dans l'annexe aux comptes annuels, des règles d'évaluation en matière de stocks
I. Introduction générale
Le présent avis traite des stocks sous l'angle de la comptabilité générale et des comptes annuels. La comptabilité générale
relative aux stocks s'inscrit toutefois dans le cadre d'une gestion et d'un suivi des stocks qui dépasse le seul aspect
comptable. Ces domaines ressortissent à l'organisation propre à chaque entreprise.
Le présent avis ne traite pas des problèmes spécifiques relatifs :
L'arrêté royal du 30 janvier 2001 portant exécution du Code des sociétés (ci-après: AR C.Soc.) traite des stocks à trois titres :
1° en tant qu'éléments de l'actif à porter sous la rubrique distincte de l'actif «stocks» et sous les subdivisions de cette
rubrique selon la fonction qu'ils revêtent dans l'activité de l'entreprise (approvisionnements, en-cours de fabrication,
produits finis, marchandises, immeubles destinés à la vente);
2° en tant qu'éléments du compte de résultats à porter sous les rubriques suivantes du résultat d'exploitation :
I.B. Variation des en-cours de fabrication, des produits nis et des commandes en cours d'exécution (augmentation +,
réduction -)
II.A. Approvisionnements et marchandises
1. Achats
2. Variation des stocks (augmentation -, réduction +)
II.E. Réductions de valeur sur stocks, sur commandes en cours d'exécution (...);
3° en tant qu'éléments soumis à des règles particulières en matière d'évaluation.
A. Notion de «stock»
1. Dans l'optique générale de l'arrêté royal du 30 janvier 2001, comme d'ailleurs dans la réalité économique des
entreprises, les stocks se situent dans le cycle d'exploitation de l'entreprise, pour être :
Ne relèvent pas de la dé nition des stocks et ne peuvent être traités comme tels sous l'angle comptable, les biens qui
ressortissent à d'autres rubriques du bilan.
a) les «immobilisations», à savoir les éléments du patrimoine qui sont desstinés à servir de façon durable l'activité de
l'entreprise, en particulier à la rubrique «Immobilisations corporelles», tels que notamment:
- les biens corporels destinés à être immobilisés ou pour lesquels une décision d'immobilisation a été prise;
- les pièces de rechange relatives aux installations et à l'outillage et destinées exclusivement au service de ces
installations et de cet outillage2 ;
- les emballages consignés à la clientèle ou destinés à être consignés;
- les catalyseurs
- d'une part, les charges relatives aux achats d'approvisionnements (les comptes 600 et 601), aux achats de services,
travaux et études pour autant que celles-ci interviennent dans le coût de revient direct des stocks 3 (compte 602) et
sous-traitances générales, (compte 603), ainsi qu'aux achats de marchandises (compte 604);
- d'autre part, les charges afférentes à l'acquisition de «Services et biens divers», visées au compte 61. Par «Services et
biens divers» il faut entendre :
a) les services acquis de tiers par l'entreprise, autres que ceux qui interviennent dans le coût de revient direct des stocks,
et qui sont en relation avec l'exploitation4 , tels les locations d'immeubles ou de matériel, les assurances, les
télécommunications, les redevances pour marques ou brevets; ne sont toutefois pas comprises sous cette rubrique, les
charges des services qui visent à constituer une rémunération indirecte ou différée du personnel ou un revenu de
remplacement, par exemple les primes d'assurance¬groupe ou d'assurance-loi. Sont également compris dans cette
rubrique, les honoraires, les frais de personnel intérimaire, ainsi que les rémunérations directes et indirectes ainsi que les
pensions de retraite et de survie des administrateurs, gérants ou associés actifs lorsque ces rémunérations ou avantages
ne sont pas dus en vertu d'un contrat de travail5 ;
b) les biens acquis de tiers, destinés à être consommés dans le cadre de l'activité courante de l'entreprise, mais qui ne sont
pas susceptibles de faire l'objet d'une gestion de stocks (p. ex. les fournitures d'eau, de gaz ou d'électricité) ou qui, dans
l'organisation de l'entreprise, ne font pas l'objet en tant que tels et en raison de leur importance relative négligeable,
d'une gestion de stocks et d'un suivi d'inventaire, tels les frais de documentation, les fournitures courantes de bureau,
etc.
La Commission a été interrogée sur la question de savoir sur quelle base ou quels critères une distinction doit être opérée
entre les fournitures reprises à la rubrique Approvisionnements et marchandises et les Services et biens divers .
Sur la base de la description dans l'arrêté royal du 30 janvier 2001, la rubrique Services et biens divers est subsidiaire par
rapport à la rubrique Approvisionnements et marchandises. Par conséquent, il convient de tout d'abord déterminer les
critères pour l'attribution à cette dernière rubrique.
a) les fournitures traitées et inventoiées comme des stocks au sein de l'organisation de l'entreprise;
b) les fournitures ayant, sur la base de sa description dans l'arrêté royal du 30 janvier 2001 une action dont les frais font
partie du coût de revient direct des produits fabriqués.
Les fournitures enregistrées au titre de biens ou de services divers seront normalement prises en charge par l'exercice au
cours duquel elles ont été acquises. Elles pourront toutefois intervenir dans la valorisation des stocks par le jeu du compte
de variation des stocks, lorsque le coût de revient des produits nis et des en-cours de fabrication les inclut en tant
qu'élément de coput indirect.
3. Les stocks sont, dans leur intégralité, considérés comme des actifs circulants, même pour la partie de ceux¬ci qui
constitue un minimum opérationnel. Sans doute y a-t-il, à due concurrence, affectation durable de moyens. Mais dans
l'optique de l'AR C.Soc., l'affectation durable à l'activité de l'entreprise porte, comme critère de classement parmi les
immobilisations ou parmi les actifs circulants, sur les biens considérés individuellement et non sur des ensembles de biens.
4. Une distinction doit être opérée entre les stocks au sens technique et les stocks au sens économique du terme.
Les premiers sont ceux qui gurent au bilan en tant qu'éléments d'actif. Au sens économique, les stocks comprennent
l'ensemble des biens relevant de la nature des stocks, sur lesquels l'entreprise est en risque. A ce titre, ils comprennent, par
rapport au stock technique :
De manière générale, le présent avis traite des stocks au sens technique. Les biens commandés, achetés ou vendus au
comptant ou à terme doivent toutefois être pris en considération sous l'angle des évaluations et des risques à provisionner. Il
est fait référence, à cet égard, à l'avis 132/46 .
5. Pour l'inscription des stocks à l'actif ainsi que pour l'enregistrement en comptabilité des entrées en stocks et des sorties
de stocks, on se référera en règle générale, soit à la notion de «propriété», et au moment du transfert de propriété, soit à la
notion de «risque»et au moment du transfert de l'essentiel des risques 7 . Ce transfert intervient généralement au moment
où les biens sont livrés à l'entreprise ou à son mandataire (transporteur ou entrepositaire), ou inversément, au moment où
les biens cessent d'être sous le contrôle de l'entreprise ou de son mandataire. C'est dès lors à ce moment qu'en principe les
entrées en stocks et les sorties de stocks sont comptabilisées8 . En pratique, les entrées en stocks et les sorties de stocks
sont généralement intégrées dans la comptabilité générale d'une manière périodique.
Les biens con és en consignation, en dépôt ou à vue relèvent du stock du propriétaire jusqu'à leur vente par l'intermédiaire
ou le dépositaire9 . Il en est de même pour les biens confiés à façon : ceux-ci restent dans le stock du propriétaire 10 .
6. Compte tenu de leur destination les acomptes versés sur achats de stocks sont, en vertu tant de l'arrêté 30 janvier 2001
que de l'arrêté royal du 12 september 1983 déterminant la teneur et la présentation d'un plan comptable minimim
normalisé, classés au bilan sous la rubrique «Stocks» et non sous la rubrique «Créances»11 . Il est évident, en effet, qu'il ne
s'agit en principe pas d'une créance destinée à être récupérée. Elle s'éteindra par compensation avec la dette qui résultera
de l'achat de stocks.
Le classement de ces acomptes sous la rubrique «Stocks» n'a toutefois pas pour conséquence que les règles en matière
d'évaluation et de traitement comptable des stocks, décrites ci-après, leur soient applicables. Ces acomptes sont
comptabilisés à leur valeur nominale, sans préjudice le cas échéant, de la comptabilisation de réductions de valeur au cas où
la personne à laquelle l'acompte a été versé ne livrerait pas les stocks commandés et où le remboursement de l'acompte
versé serait contesté ou sa récupération s'avérerait incertaine.
B. Optique générale de l'arrêté royal du 30 janvier 2001 portant exécution du Code des sociétés en ce qui concerne
les stocks
Dans l'optique générale de l'arrêté qui met l'accent davantage sur les ux que sur les stocks, les marchandises et les
approvisionnements sont saisis, à titre premier lors de leur acquisition, non pas comme des actifs stockés mais comme des
charges grevant le compte de résultats.
Les comptes d'actifs relatifs à ces catégories de stocks constituent la contrepartie cumulée du compte de variation des
stocks qui, lui, intervient au compte de résultats au titre de correctif de la charge des achats et des autres charges par
nature y afférentes, pour aboutir à la charge des marchandises vendues et des matières premières, matières consommables
et fournitures consommées. Le montant des stocks en cause représente en quelque sorte - et à ce titre - des «charges non
encore consommées» ou des «coûts stockés».
Corrélativement, les en-cours de fabrication et les produits nis sont saisis à titre premier dans leur variation, au titre de
produits, en vue de tenir compte de la «production stockée» au cours de l'exercice12 , et non seulement de la production
vendue au cours de l'exercice (chiffre d'affaires).
Le montant cumulé de ces stocks représente en quelque sorte - et à ce titre - des «produits estimés au coût de revient, non
encore réalisés ou non encore susceptibles d'être réalisés».
En n, l'inscription en produits de la production immobilisée (travaux internes valorisés aux immobilisations) vise de même à
tenir compte, par la variation des immobilisations à due concurrence, du montant de la production à usage interne, non
destinée à être réalisée.
Toutefois, les stocks représentent davantage que des «charges non entièrement consommées» ou des «produits non encore
réalisés ou non encore susceptibles d'être réalisés»; ils constituent, en effet, des éléments importants du patrimoine de
l'entreprise, sur lesquels celle-ci est concrètement et spéci quement en risque (risque d'altération, de perte, d'obsolescence,
de baisse des prix) et sur lesquels elle est aussi et simultanément en situation de béné cier de hausses éventuelles de prix.
Ceci implique que, par acte d'inventaire se traduisant dans les comptes annuels, il soit tenu compte non seulement des
risques physiques afférents aux stocks, mais également des variations de valeur dont ils peuvent faire l'objet.
Dans l'optique générale de l'arrêté royal du 30 janvier 2001 relative aux stocks, de même que dans l'arrêté royal du 12
septembre 1983 déterminant la teneur et la présentation du plan comptable minimum normalisé, les coûts d'exploitation
relatifs aux stocks résultent de l'addition algébrique :
- d'une part, du prix d'achat des approvisionnements et des marchandises achetés, traduisant des relations avec des tiers,
et,
- d'autre part, des variations de stocks traduisant l'évolution au cours de la période, en quantité et en valeur (en prix
d'acquisition, corrigé éventuellement à la valeur inférieure de marché) de ces stocks, et dès lors des mouvements
internes.
Dans la même optique, les produits d'exploitation relatifs aux stocks résultent de l'addition algébrique :
- d'une part, du chiffre d'affaires c.-à-d. du prix à la vente des marchandises et des produits nis vendus au cours de la
période, traduisant des relations avec des tiers, et,
- d'autre part, des variations de stocks traduisant l'évolution au cours de la période, en quantité et en valeur (en prix
d'acquisition, corrigé éventuellement à la valeur inférieure de marché) des stocks de marchandises et
d'approvisionnements, et dès lors des mouvements internes.
La question a été posée de savoir si la réglementation belge excluait d'autres approches, à savoir :
- celle qui considère les achats d'approvisionnements et de marchandises non comme des charges, mais comme des
acquisitions d'éléments d'actifs et qui enregistre comme coût d'exploitation relatif aux stocks, les consommations de
stocks, complétées par les rectifications d'inventaire;
- celle qui considère les variations de stocks des en-cours de fabrication et des produits nis, soit comme faisant un tout
avec les variations des stocks d'approvisionnements et de marchandises, soit comme une correction des charges
d'exploitation, plutôt que comme un produit (de signe positif ou négatif);
- celle qui, basée sur la classi cation des charges par destination plutôt que par nature, inclut tous les résultats relatifs à
l'ensemble des stocks dans le total du coût des produits vendus (cost of sales). On notera que cette dernière approche
est admise à titre alternatif dans les comptes consolidés (art. 158, § 2 AR .Soc.).
Il est évident que ces autres approches ont leurs mérites et leur cohérence. Elles sont d'ailleurs admises par les directives
européennes et par diverses normes étrangères. Les différences qu'elles comportent, concernent d'ailleurs exclusivement la
présentation dans les comptes des charges relatives aux stocks et leur évolution; elles n'ont pas d'in uence sur les résultats
finaux.
L'approche consacrée par les arrêtés royaux des 30 janvier 2001 et 12 septembre 1983 est toutefois retenue et admise tant
par les directives européennes que par la doctrine internationale. Elle présente l'avantage de bien distinguer dans la
comptabilité et dans les états nanciers annuels, d'une part, les achats et les ventes, qui correspondent à des ux effectifs
externes avec des tiers, donnant naissance à des ux effectifs de trésorerie d'un montant bien déterminé et, d'autre part, les
mouvements internes à l'entreprise en matière de stocks, affectés notamment en matière d'évaluations, d'un certain degré
d'appréciation subjective. Elle présente également l'avantage de pouvoir être aisément comprise et de pouvoir être
appliquée aussi bien par les petites et moyennes entreprises que par les grandes entreprises, par les entreprises à activité
industrielle et par les entreprises essentiellement commerciales.
De l'avis de la Commission, il n'y a pas de raison déterminante de s'écarter de l'approche consacrée par les arrêtés
royaux des 30 janvier 2001 et 12 septembre 1983.
Les relations avec les tiers (achats - ventes - T.V.A. à payer ou à récupérer, retours, rabais obtenus ou consentis) sont
traduites au jour le jour dans les journaux et transposées dans les comptes selon le schéma général suivant :
A l'achat A la vente
600-604 Achats 400 Clients
411 TVA à récupérer à 700 Ventes
à 440 Fournisseurs 451 TVA à payer
Le total des achats de l'exercice et le total des ventes de l'exercice sont, déduction faite des retours et rabais, portés comme
tels en résultats d'exploitation.
Les variations des stocks d'un exercice à l'autre se retrouvent nécessairement dans leur intégralité, à l'exception du jeu de
réductions de valeur afférentes aux stocks14 , au compte de résultats :
- sous la rubrique I, Produits d'exploitation, sub B «Stocks en-cours de fabrication, produits nis et commandes en cours
d'exécution: augmentation (réduction)»
- sous la rubrique II, Charges d'exploitation, sub A.2 : «Stocks approvisionnements et marchandises: réduction
(augmentation)».
Il va de soi que les variations des stocks à la suite d'un apport en nature de stocks ou à la suite d'un apport ou d'un transfert
suite à une fusion ou une scission (partielle), ne doivent pas se passer par le compte de résultats15 .
Si, pour la présentation et, le cas échéant, la publicité des comptes annuels, le schéma à l'article 89 AR C.Soc. se limite à
prévoir les deux rubriques susvisées en ce qui concerne les variations des stocks, il est de toute évidence qu'une
organisation administrative et comptable du suivi des stocks qui se bornerait à acter une fois par an le résultat d'une
confrontation, par relevé d'inventaire, de la valeur du stock nal à la valeur du stock initial, ne répond que dans de rares cas -
entreprises de structure simple ou de taille relativement modeste - à l'exigence fondamentale déposée dans l'article 2 de la
loi du 17 juillet 1975, que la comptabilité doit être appropriée à la nature et à l'étendue de l'activité de l'entreprise. En effet,
pour la direction de l'entreprise, le solde des comptes de variation de stocks n'est, en tant que tel, pas signi catif vu qu'il
regroupe divers éléments hétérogènes quant à leur nature (entrées en stocks, sortie à des prix différents du prix d'entrée
suite à l'incorporation de coûts exposés, malis et bonis d'inventaires, variations du prix du marché, obsolescence, etc.).
La gestion des magasins et des stocks implique un suivi administratif adéquat de ceux-ci. Ce suivi peut être assuré, sur ce
plan, de manière extra-comptable. En revanche, le suivi de la situation nancière de l'entreprise par le biais de situations
comptables périodiques (mensuelles par exemple) exige que les variations de stocks au cours de la période considérée,
soient prises en considération à tout le moins en ce qu'elles concernent les entrées de stocks, l'inclusion de frais à la valeur
des stocks, l'incorporation des coûts de fabrication aux en-cours de fabrication et les sorties de stocks.
Le principe de l'évaluation des stocks à leur valeur d'acquisition ou à leur coût de revient implique que tous les frais et les
coûts exposés par l'entreprise pour mettre ces stocks à l'endroit et dans l'état où ils se trouvent soient, par imputation
interne via le compte de variation des stocks, portés aux comptes de stocks pour en constituer la valeur d'acquisition (cf.
infra).
Pour la comptabilisation des variations de stocks, deux méthodes sont généralement appliquées :
a) L'entreprise tient un inventaire permanent, en valeur, et les variations de stocks sont enregistrées en comptabilité
générale de manière continue (ou selon une périodicité rapprochée, par exemple mensuelle). Les écritures en comptes de
«Variation des stocks» et de «Stocks» sont passées en même temps que sont comptabilisés les achats, les sorties de stocks,
l'imputation de frais aux stocks, etc. Lors de l'inventaire physique, les différences en quantités sont constatées et les
variations de stocks non encore actées sont comptabilisées.
Cette méthode est applicable dans les entreprises non industrielles selon le schéma suivant :
- Sortie de stocks :
à 34 Stocks marchandises
- Elle est également applicable dans les entreprises industrielles selon les schémas suivants :
En ce qui concerne les matières premières et fournitures :
- Entrées en stock et incorporation de frais :
- Sortie de stocks :
à 712 (713) Variation des stocks d'en-cours de fabrication (de produits finis)
- Sortie de stocks :
- 712 (713) Variation des stocks d'en-cours de fabrication (de produits finis)
L'appropriation de la comptabilité pour répondre aux besoins d'analyse interne des charges et des produits de toute nature
peut être obtenue :
- soit par une subdivision adéquate des comptes prévus au plan normalisé;
- soit par la subdivision des comptes et l'établissement d'un tableau d'exploitation concordant avec ceux-ci;
- soit, dans des cas plus complexes, par l'adjonction d'une comptabilité analytique (classes 8 et 9), articulée sur la
comptabilité générale au moyen de comptes de liaison dits «comptes réfléchis».
b) Un inventaire permanent est tenu en comptabilité analytique d'exploitation et celle-ci est intégrée de manière périodique
en valeur dans la comptabilité générale. Les variations de stocks sont actées en comptabilité générale au moment de
l'intégration. L'adoption de cette seconde méthode a toutefois pour effet qu'entre deux intégrations, les résultats donnés
par la comptabilité générale ne re ètent pas la réalité. Pour rétablir celle-ci, par exemple pour l'établissement des situations
mensuelles, il faut reprendre les stocks de la comptabilité analytique et recti er le résultat ressortant des comptes des
classes 6 et 7 en tenant compte des variations de stocks.
Quelle que soit la méthode adoptée pour le suivi comptable des stocks, il importe pour que la comptabilité soit contrôlable,
que les liens entre la comptabilité générale et le suivi administratif des stocks et l'inventaire soient assurés.
B. Principes d'évaluation
Aux termes de l'article 69 de l'AR C.Soc., les approvisionnements, les produits nis et les marchandises sont évalués à leur
valeur d'acquisition ou à la valeur de marché à la date de clôture de l'exercice lorsque celle-ci est inférieure. L'évaluation à la
valeur inférieure du marché ne peut être maintenue si, ultérieurement, la valeur de marché excède la valeur inférieure de
marché retenue pour l'évaluation de stocks.
er
L'article 70, 1er alinéa de l'AR C.Soc. stipule que les encours de fabrication font l'objet de réductions de valeur si leur coût de
revient, majoré du montant estimé des coûts y afférents qui doivent encore être exposés, dépasse leur prix de vente net à la
date de clôture de l'exercice.
Des réductions de valeur sont actées, aux termes de l'article 70, alinéa 2 de l'AR C.Soc., pour tenir compte soit de l'évolution
de leur valeur de réalisation ou de marché, soit des aléas justi és par la nature des avoirs en cause ou de l'activité exercée.
Ces réductions de valeur ne peuvent être maintenues dans la mesure où elles excèdent en n d'exercice une appréciation
actuelle des dépréciations en considération desquelles elles ont été constituées (article 49 AR C.Soc.).
En principe, les éléments de l'actif font l'objet d'évaluations distinctes (art. 31 AR C.Soc.). Les éléments de l'actif présentant
des caractéristiques techniques ou juridiques identiques, c'est-à-dire de biens qui cincrètement sont interchangeables,
peuvent toutefois faire globalement l'objet d'amortissements ou de réductions de valeur (art. 47 AR C.Soc.).
Le principe de l'inscription des stocks au bilan à leur prix d'acquisition implique, de manière générale, que tous les coûts
exposés pour porter les stocks en leur état actuel, à la place où ils se trouvent, doivent être inclus dans la valeur pour laquelle
ces stocks gurent au bilan16 . En revanche, les coûts qui ne se rattachent pas aux stocks dans leur mise en état actuel et à
leur place actuelle ne peuvent être inclus dans leur prix d'acquisition : ils doivent être mis à charge de la période au cours de
laquelle ils ont été exposés.
Il en résulte, d'une part, que les frais accessoires et les frais de fabrication de la période doivent être imputés à la valeur des
stocks (cf. infra), d'autre part, que c'est à leur coût d'acquisition réel que les sorties de stocks doivent être actées.
Les coûts exposés pour porter les stocks en leur état actuel, à la place où ils se trouvent ainsi que les frais de fabrication se
verront imputés aux stocks via le compte 609 ou 71 «Variation des stocks». Par cette voie, les stocks seront portés à l'actif
pour leur prix d'acquisition (frais accessoires compris) ou à leur coût de revient.
Pour les provisions dont l'acquisition a donné lieu à une opération en devise, la valeur d'acquisition pour laquelle ils sont et
restent inscrits dans les comtpes est leur valeur d'acquisition en euro, à savoir, le montant résultant de l'application du cours
de conversion au montant du prix stipulé en devise.
La valeur d'acquisition de ces provisions n'est pas - en principe - in uencée par l'évolution ultérieure du cours de change de
la monnaie en laquelle la dette d'achat est stipulée ni par le cours effectif auquel, à l'échéance, la dette est apurée. Il y a lieu
de considérer en effet que l'évolution de la valeur de la monnaie en laquelle la dette d'achat est stipulée, postérieurement à
l'enregistrement de l'opération est et reste étrangère à la détermination de la valeur d'acquisition de ces actifs non
monétaires17 .
Les sorties de stocks sont actées aux stocks via le compte 609 ou 71 à concurrence de la valeur d'acquisition des éléments
sortis du stock. Pour les avoirs dont les caractéristiques techniques ou juridiques sont identiques, l'article 33 de l'arrêté royal
du 8 octobre 1976 prévoit que la valeur de sortie des stocks est établie selon une des méthodes suivantes :
A contrario, d'autres méthodes ne sont pas admises, et notamment la méthode dite du «stock outil» 18 .
La valeur d'acquisition des stocks sortis et, indirectement dès lors, de ceux qui subsistent, se dé nit par conséquent par
référence à un choix d'une méthode de détermination des stocks sortis physiquement.
a) La première méthode implique que pour les stocks ayant des caractéristiques identiques, un lot différent soit identi é
chaque fois que son prix d'acquisition est différent de celui d'un autre lot. L'utilisation de cette méthode comporte un risque
de manipulation des résultats par le choix des lots censés sortis des stocks. C'est la raison pour laquelle son utilisation est
généralement déconseillée pour les éléments de stocks interchangeables. Dans les faits, elle ne semble guère être utilisée
en matière de stocks. .
b) La méthode des prix moyens pondérés consiste à valoriser les sorties de stocks à leur prix moyen pondéré d'acquisition.
Ce prix moyen pondéré est calculé soit après chaque entrée en stock, soit par période.
Dans le premier cas, le prix moyen pondéré est calculé comme suit :
valeur d'acquisition totale du stock avant l'entrée concernée, majorée de la valeur d'acquisition des nouveaux stocks entrés
_________________________________________________________________________________________________________
nombre des éléments en stock avant l'entrée concernée, majoré du nombre d'éléments faisant l'objet de l'entrée en cause
Dans le second cas, le prix moyen pondéré est calculé comme suit :
valeur d'acquisition totale du stock concerné en début de période, majorée du coût des stocks entrés au cours de la période
________________________________________________________________________________________________________
nombre total des éléments du stock en début de période et des éléments entrés au cours de celle-ci
La détermination de la période prise en considération relève de la compétence de l'organe d'administration, dans le cadre
de la détermination des règles d'évaluation. Cette période peut être journalière, hebdomadaire, mensuelle. Elle perd sa
signi cation spéci que par rapport à la méthode Fifo à mesure que la période s'allonge et que le rythme de rotation des
stocks s'accroît. Sauf pour des petites entreprises travaillant selon un rythme comptable trimestriel pour lesquelles une
période de trois mois est, pour cette raison, acceptable, la période prise en considération ne devrait pas, sans perdre
l'essentiel de son objet, être supérieure à un mois.
L'adoption de cette méthode implique un suivi administratif adéquat des stocks, permettant de déterminer le prix
d'acquisition ou le coût de revient des stocks sortis.
c) En vertu de la méthode Fifo, sont réputés sortir en premier lieu des stocks, les éléments les plus anciens et subsister en
stocks les éléments qui y sont entrés en dernier lieu. Leur prix d'acquisition pourra dès lors être déterminé de manière aisée
par référence aux dernières acquisitions opérées ou aux derniers stocks entrés. L'adoption de cette méthode n'implique dès
lors pas, en tant que telle, un suivi administratif complexe des stocks.
La question a été posée de savoir si, dans un souci de simpli cation, l'évaluation des stocks subsistants pouvait être opérée
sur la base du coût d'acquisition du dernier lot entré, plutôt que sur la base du coût d'acquisition des derniers lots entrés,
censés être encore en stock en fin de période.
Dans une telle approche, la valeur d'acquisition des stocks subsistants ne correspond pas à la valeur d'acquisition de
l'ensemble du stock en cause. Dans la mesure toutefois où le prix d'acquisition des derniers lots entrés n'a pas subi de
variations importantes, l'adoption de cette méthode simpli ée ne paraît pas devoir soulever d'objections, dans la mesure où
son application n'aurait pas d'in uence signi cative sur les comptes. Elle ne pourra normalement trouver application que
dans le cas de stocks très diversi és. Pour les stocks très importants, l'utilisation de cette méthode simpli ée ne serait guère
justifiée.
d) Selon la méthode Lifo, les sorties de stocks sont présumées porter en premier lieu sur les entrées en stocks les plus
récentes et, ensuite, sur les entrées en stocks antérieures dans l'ordre inverse de leur date d'entrée, de sorte que ce sont les
entrées les plus anciennes qui sont censées subsister en stock.
Cette méthode a pour objectif de charger le compte de résultats des consommations de stocks au prix payé pour leur
acquisition - ou pour l'acquisition d'éléments identiques - au cours de la même période ou de la période antérieure la plus
récente.
Pour autant que les stocks soient constants ou croissants, la hausse de la valeur de marché des stocks anciens qui sont
censés ne pas avoir été consommés, n'in uence, par conséquent, pas le résultat et se traduit dès lors, par comparaison avec
la méthode Fifo ou avec la méthode des prix moyens pondérés, par un accroissement de l'écart entre la valeur d'acquisition
et la valeur de marché. La réciproque n'est pas nécessairement vraie en cas de baisse de la valeur de marché des stocks
anciens, en raison du principe de l'évaluation à la valeur de marché si celle¬ci est inférieure à la valeur d'acquisition.
De manière générale, la méthode Lifo est censée répondre mieux que les autres méthodes au principe de correspondance
(matching principle), en ce qui concerne le rattachement à l'exercice concerné du coût des stocks entrés et des stocks
sortis, et donner dès lors une vue plus économique du résultat de la période. En revanche, en cas de hausse des prix, son
adoption conduit à une sous-évaluation des stocks au bilan. C'est pourquoi, conformément à la Quatrième Directive, la
réglementation comptable belge exige que «lorsque, en particulier par application de la méthode Lifo, la valeur comptable
des stocks diffère pour un montant important d'une évaluation sur la base de la valeur de marché à la date de clôture, le
montant de cette différence doit être indiqué dans l'annexe» (art. 43, alinéa 3 AR C.Soc.).
Dans la logique de la méthode, chaque sortie de stock doit, pour la détermination de sa valeur présumée d'acquisition
servant de référence à la comptabilisation de cette sortie, être effectuée à la valeur d'acquisition de l'entrée en stock
correspondante la plus récente. Cette mise en relation peut être opérée opération par opération. Il s'agit là toutefois d'une
procédure très lourde sur le plan administratif. C'est pourquoi, il est de pratique courante de procéder par période, les sorties
de stocks et les entrées en stocks étant regroupées par période; à l'intérieur de chaque période un prix moyen est utilisé.
Cette période peut être journalière, hebdomadaire ou mensuelle, ou toute autre période intermédiaire signi cative. Le
recours à cette méthode ne pourrait toutefois être invoqué dans le cadre d'une comparaison du stock en n d'année au
stock en début d'année. En effet, plus la période s'allonge, plus grande est la probabilité qu'au cours de celle-ci, le stock
tombe, à un moment donné, à un niveau inférieur à celui où il se trouvait en début de période sans que les bases
d'évaluation des stocks tiennent compte de ce phénomène. Par ailleurs, en cas d'allongement de la période de référence, la
méthode Lifo tendrait, dans ses effets, à s'apparenter à la méthode du stock outil, méthode qui, sauf dans les cas limités
prévus à l'article 42 de l'AR C.Soc., n'est pas admise. Il ne paraît toutefois pas y avoir d'objection à ce que, dans un but de
simpli cation administrative, les entrées en stocks effectuées au cours des exercices antérieurs, soient regroupées par
période plus longue, voire même par exercice, en vue de la détermination d'un prix d'acquisition moyen par exercice.
L'adoption de la méthode Lifo implique la mise en oeuvre de procédures administratives et comptables permettant de
déterminer le prix d'acquisition des biens censés être sortis des stocks et le prix d'acquisition des différents lots de biens
censés rester en stock.
En marge de cette approche classique de la méthode Lifo se sont développées des méthodes dites de Lifo «monétaire». De
l'avis de la Commission, l'admissibilité des diverses variantes de la méthode Lifo est subordonnée au respect des exigences
de l'arrêté, notamment en matière de suivi et d'évaluation distincte des biens spéci ques, c'est-à-dire, des biens ayant des
caractéristiques juridiques ou techniques identiques, et de comparaison possible du prix d'acquisition de ceux-ci avec leur
valeur de marché19 .
Si, à la suite de la faculté ouverte en ce sens par la Quatrième Directive20 , le droit comptable belge a admis la méthode Lifo,
on relèvera que cette méthode n'est plus admise selon les normes IFRS/IAS.
COnformément à l'article 31 AR C.Soc., chaque élément du patrimoine fait l'objet d'une évaluation distincte.
Il convient à cet égard de se référer également à l' avis n° 126/6 «Individualisation du prix d'acquisition» 21 .
5.1. Généralités
Aux termes de l'article 9 de la loi du 17 juillet 1975, «l'entreprise procède, une fois l'an au moins, avec bonne foi et prudence,
aux opérations de relevé, de véri cation, d'examen et d'évaluation nécessaires pour établir à la date choisie un inventaire
complet de ses avoirs et droits de toute nature, de ses dettes, obligations et angagements de toute nature [...]. Les comptes
sont mis en concordance avec l'inventaire [...] ».
Si, en cours d'exercice, l'entreprise ne tient pas trace en comptabilité générale des variations des stocks résultant des
entrées en stocks et des sorties de stocks22 , la comptabilité générale n'actera en n d'année, en matière de mouvements
quantitatifs de stocks, qu'un nombre global, à savoir le solde des entrées, des sorties, des bonis et des malis divers. C'est à
cette quantité que s'appliquera une des deux méthodes visées ci-dessus pour déterminer la valeur du stock, en valeur
d'acquisition.
Si la comptabilité générale suit les entrées en stocks et les sorties de stocks sur la base d'un inventaire quantitatif tenu en
permanence (ces entrées et sorties étant valorisées à la valeur d'acquisition selon les méthodes visées ci-dessus) l'inventaire
physique ne donnera lieu qu'à des recti cations dues aux écarts constatés entre les stocks comptables et les stocks effectifs.
En cas de boni ou de mali d'inventaire, l'origine de celui-ci doit, dans toute la mesure du possible être recherchée. Un boni
ou un mali peut, en effet, traduire un défaut ou une erreur de comptabilisation ou d'imputation qu'il convient de corriger.
Les malis d'inventaire qui subsistent après cet examen, sont considérés comme une sortie de stocks, les bonis d'inventaire
comme une moindre sortie de stocks.
Les dépréciations d'ordre qualitatif provenant soit d'altérations physiques, soit d'obsolescence économique, se traduisent
généralement par une baisse de la valeur de réalisation. On pense, par exemple, aux stocks de pièces de rechange pour
machines ou véhicules dont l'entreprise a cessé la production et la vente, aux articles de mode, aux stocks à rotation lente,
etc23 . Elles justi ent fréquemment des abattements qui, à défaut de critères d'appréciation sûrs pour l'estimation du prix de
réalisation probable, valable pour l'ensemble du lot, revêtent un caractère forfaitaire.
Ces abattements seront opérés selon un mode de calcul qui devra répondre aux critères de prudence, de sincérité et de
bonne foi; ils devront être effectués d'après les critères établis par l'organe de gestion en fonction des circonstances
concrètes.
- Aux termes de l'article 69; §1, 1er alinéa AR C.Soc., «les approvisionnements, les produits nis, les marchandises [...] sont
évalués à leur valeur d'acquisition ou à la valeur de marché à la date de clôture de l'exercice, lorsque cette valeur de
marché est inférieure à la valeur d'acquisition»
- «Les en-cours de fabrication font l'objet de réductions de valeur si leur coût de revient, majoré du montant estimé du
coût y afférents qui doivent encore être exposés, dépasse leur prix de vente net à la date de clôture de l'exercice» (art.
70, 1er alinéa AR C.Soc.).
- «Des réductions de valeur complémentaires sont actées sur [...] les stocks pour tenir compte soit de l'évolution de leur
valeur de réalisation ou de marché, soit des aléas justi és par la nature des avoirs en cause ou de l'activité exercée» (art.
70, alinéa 2 AR C.Soc.).
Quant au traitement comptable, il résulte du texte de l'article 69 susvisé que l'abattement opéré sur le prix d'acquisition des
stocks de marchandises, d'approvisionnements et de produits nis pour adapter leur valeur comptable à leur valeur
inférieure de marché à la date de clôture de l'exercice, ne constitue pas une réduction de valeur au sens de l'article 45 AR
C.Soc.24
Il s'ensuit que sous réserve de ce qui sera plus loin, ces abattements seront pris en charge par l'écriture suivante :
à 30-34 Stocks
L'application de cet article 69 AR C.Soc. conduit-elle à subsister dans la comptabilité la valeur de marché au valeur
d'acquisition, ou a-t-elle pour unique objet de préciser que les stocks en cause sont portés au bilan pour le prix de marché?
La question est importante dans l'hypothèse visée à l'article 69, § 1 er, alinéa 2 AR C.Soc., et où, au terme de l'exercice suivant,
le prix de marché s'est relevé alors que les biens sur lesquels un ajustement a été opéré sont censés être restés en stock. A la
n de cet exercice suivant convient-il dès lors de comparer au prix de marché (actuel) la valeur d'acquisition initial ou le prix
de marché pour lequel ces biens étaient portés au bilan précédent?
De l'avis de la Commission, il s'indique, en principe, de maintenir en comptabilité les stocks à leur prix d'acquisition et
d'acter par ailleurs les ajustements opérés pour en ramener la valeur nette au prix du marché, à un sous-compte créditeur
du compte «Stocks» parallèle à ce qui est prévu pour les «Réductions de valeur» (compte 309). Le montant de ce
sous¬compte est, en ce cas, ajusté chaque année en contrepartie du compte «Variation des stocks».
Toutefois, si l'entreprise a opté pour la méthode Fifo ou pour la méthode des prix moyens pondérés, et pour autant que la
rotation des stocks ne soit pas excessivement lente, les deux méthodes donnent des résultats similaires, voire identiques. En
effet, la sortie des stocks sera opérée à la valeur ajustée. L'abattement opéré au cours de l'exercice antérieur in uencera
directement le compte de résultats, via le compte «Variation des stocks». Il s'ensuit que dans ces cas, il n'y a pas d'objection,
si ce mode d'opérer s'avère plus expédient, à substituer directement au prix d'acquisition le prix de marché inférieur à la
date de clôture de l'exercice.
5.5. Les réductions de valeur (additionnelles)
Les en-cours de fabrication font l'obket de réductions de valeur (régulières) si leur coût de revient, majoré du montant
estimé des coûts y afférents qui doivent encore être exposés, dépasse leur prix de vente net à la date de clôture de l'exercice
(art. 70, 1er alinéa AR C.Soc.).
Les stocks en général font l'objet de réductions de valeur additionnelles pour ramener la valeur comptable en deçà de la
valeur de réalisation ou de marché à la date de clôture de l'exercice, «pour tenir compte de l'évolution de leur valeur de
réalisation ou de marché soit des aléas justi és par la nature des avoirs en cause ou de l'activité exercée» (art; 70, alinéa 2 et
art. 72, alinéa 2 AR C.Soc.)25
Ces réductions de valeur obéissent aux principes généraux déposés dans l'arrêté : évaluation distincte - continuité des
méthodes - critères de prudence, de sincérité et de bonne foi - nécessité de les acter indépendamment du résultat.
Les constitutions de réductions de valeur sur stocks sont opérées en comptabilité selon le schéma suivant :
Si, au terme de l'exercice ultérieur, les dépréciations en considération desquelles elles ont été constituées se véri ent, en
d'autres termes si le prix auquel les stocks ont été réalisés corrobore la réduction de valeur actée, cette réduction de valeur
actée antérieurement devra être utilisée de la manière suivante :
Dans le cas où la vente du stock concerné con rme la réduction de valeur actée, il n'y a pas de reprise de la réduction de
valeur actée, mais utilisation de celle-ci.
Si, en revanche, au terme de l'exercice ultérieur, les réductions de valeur actées excèdent une appréciation actuelle des
dépréciations en considération desquelles elles ont été actées, elles ne peuvent être maintenues et doivent dès lors faire
l'objet d'une reprise (art. 49 AR C.Soc.) selon l'écriture suivante :
L'article 45 AR C.Soc. stipule que les réductions de valeur sont destinés à tenir compte de la dépréciation, dé nitive ou non,
des actifs concernés à la date de clôture de l'exercice. Il en résulte que la constitution, la reprise et l'ajustement des
réductions de valeur peuvent, de manière générale, n'être opérés qu'en n d'exercice, de sorte que ces comptes ne doivent
pas jouer au cours de l'exercice. Rien n'empêche toutefois l'entreprise de procéder à des ajustements en cours de période.
III. Applications
A. Marchandises
1. Notion
Par «marchandises» on entend les biens corporels acquis par l'entreprise en vue de leur revente tels quels ou sous le
bénéfice de conditionnements mineurs27 .
Les emballages non récupérables (emballages perdus) qui sont destinés à être vendus à la clientèle ou dont la valeur est
incorporée dans le prix du contenu peuvent être classés selon leur destination, soit sous les marchandises, soit sous les
matières premières, soit sous les fournitures.
2. Valeur d'acquisition
La valeur d'acquisition à l'entrée peut être dé nie comme un prix «rendu magasin» comprenant tout ce que le bien acheté a
coûté jusqu'à sa première mise en stock par l'entreprise. Il s'obtient par l'addition des éléments suivants :
1. le prix d'achat en principal porté en facture par le ou les fournisseurs, compte tenu des rabais, remises et ristournes
28
obtenus28 et du coût des emballages non repris;
2. les droits et taxes qui grèvent le prix d'achat, tels que les droits d'accises, les droits d'entrée, la taxe sur la valeur ajoutée
(dans la mesure où elle n'est pas récupérable);
3. les frais accessoires, imputables sans ambiguïté aux marchandises en cause, portés en compte par des tiers,
fournisseurs de services, intervenant dans l'acheminement jusqu'à l'entreprise, des biens achetés, tels que :
- les frais de port, de transport et d'assurance;
- les frais de chargement, de déchargement, de halage et éventuellement de stockage dans les ports;
- les frais de commissions et de courtage à l'achat;
4. les frais internes exposés par l'entreprise pour acheminer, lors de l'achat, les biens achetés jusqu'au lieu de premier
stockage, tels que les frais de déchargement et de manutention, de traction ferroviaire propre et de transport par
camions propres.
L'inclusion dans le prix d'acquisition des stocks de marchandises des frais accessoires visés sub 3° et 4° ne s'impose pas si
ces frais revêtent, en termes relatifs, une importance négligeable.
En revanche, le prix d'acquisition ne comprend les frais internes relatifs à la prospection du marché, à la passation des
commandes aux fournisseurs, au contrôle des marchandises entrées, à leur transport après acquisition à l'intérieur de
l'entreprise, à l'administration des stocks que dans la mesure où ces frais sont rattachés de manière spéci que aux stocks en
cause.
Par ailleurs, il ne comprend les frais de conservation en magasin que dans la mesure où la conservation constitue un
élément de valorisation de la marchandise en cause (p. ex. le vin).
3. Comptabilisation
Le prix d'achat en principal (visé sub 1° ci-dessus) et les impôts non récupérables (visés sub 2° ci-dessus) ainsi que, le cas
échéant, les frais accessoires visés sub
3° ci-dessus, facturés par le fournisseur des marchandises, sont enregistrés au moment de l'achat, comme une charge de
l'exercice au compte «Achats» (compte 604 du PCMN).
Les frais accessoires visés sub 3° ci-dessus, payés à des tiers, autres que les fournisseurs des marchandises, sont enregistrés
au titre d' «achats de services, travaux et études» au compte 602 du plan comptable minimum normalisé.
L'imputation au prix d'acquisition des stocks, de l'ensemble de ces coûts (prix d'achat en principal, impôts non récupérables,
frais accessoires payés à des tiers, frais internes visés sub 4° ci-dessus) est opérée, selon les modalités déjà décrites, par
l'écriture :
34 Stocks
4. Valeur de marché
Les marchandises étant destinées à être vendues, le prix de marché à prendre en considération est, en principe, le prix de
vente «départ entreprise», à la clôture de l'exercice, qu'on obtiendrait dans des conditions habituelles et normales de vente,
compte tenu des remises, rabais et ristournes habituellement accordés par l'entreprise, sous déduction d'une décote
correspondant aux frais directs normaux de vente (que le prix de marché doit normalement couvrir et qui ne sont pas
compris dans le prix d'acquisition).
Au cas où l'entreprise ne disposerait pas de mercuriales ables pour la détermination du prix du marché de n d'exercice,
celui-ci pourra être déterminé par référence aux ventes réalisées par l'entreprise durant une période proche de la date de
clôture, pour autant que ces ventes aient porté sur des quantités de marchandises importantes, variées et suf samment
représentatives des différentes catégories de produits en stock à la clôture de l'exercice.
5. Evaluation du prix d'acquisition des stocks de marchandises par référence au prix de vente
Il convient à cet égard de se référer à l' avis n° 126/7 «Evaluation du prix d'acquisition des stocks par référence au pris de
vente»29 .
B. Approvisionnements
1. Notions
a) Matières premières : par «matières premières», on entend tous objets et substances acquis par l'entreprise et destinés à
être incorporés aux produits fabriqués ou traités.
b) Fournitures : par «fournitures», on entend tous objets, matières ou fournitures acquis par l'entreprise et destinés à
concourir par leur consommation, au premier usage ou rapidement, à la fabrication ou à l'exploitation.
c) Les emballages non récupérables (emballages perdus) peuvent être classés selon leur destination, dans l'une ou l'autre
des deux catégories ci-dessus ou sous les «marchandises».
2. Valeur d'acquisition
4. Valeur de marché
Les approvisionnements ont été acquis et stockés en vue de la fabrication de produits nis ou en vue de l'exécution de
commandes reçues, dès lors que l'entreprise est en risque sur ses coûts de production ultérieurs. La valeur de marché à
prendre en considération est dès lors, en principe, le prix de marché à l'achat, c'est-à-dire celui qui résulterait du prix d'achat
principal qu'on obtiendrait dans des conditions normales et habituelles d'achat (compte tenu des rabais usuels), augmenté
d'une évaluation des frais accessoires d'achat qui seraient normalement incorporés au prix d'acquisition.
Dans la mesure toutefois où des indices sérieux permettent de croire que le prix de vente des produits nis ne sera pas
affecté sensiblement par la baisse du prix à l'achat des approvisionnements, il est loisible à l'entreprise de considérer
comme prix de marché, non pas le prix à l'achat mais la quote-part du prix de vente, départ usine des produits nis, afférent
aux approvisionnements sous déduction d'une décote correspondant aux frais de vente. La mise en oeuvre de cette
méthode requiert toutefois une grande prudence.
1. Notions
Par «produits nis», on entend tous produits fabriqués par l'entreprise destinés à la vente et étant en état d'être vendus, en
ce compris les produits intermédiaires vendables.
Par «produits intermédiaires vendables», on entend tous produits fabriqués par l'entreprise, qui ont atteint un stade
d'achèvement déterminé et qui sont destinés, soit à des transformations ultérieures, soit à être vendus en l'état.
2. Coût de revient
2.1 En vertu de l'article 37 AR C.Soc., le coût de revient des fabrications «s'obtient en ajoutant au prix d'acquisition des
matières premières, des matières consommables et des fournitures, les coûts de fabrication directement imputables au
produit ou au groupe de produits considéré ainsi que la quote-part des coûts de production qui ne sont qu'indirectement
imputables au produit ou au groupe de produits considéré, pour autant que ces coûts concernent la période normale de
fabrication». Le principe de base est donc celui du coût de revient intégral (full cost) comprenant tout ce qu'a coûté le
produit fini jusqu'à sa mise en stock et qui s'obtient en additionnant les éléments suivants :
2.1.1. Les charges directes de production , c'est-à-dire les charges qui peuvent être affectées directement, sans calcul
intermédiaire, au coût d'un produit ou d'un groupe de produits bien déterminé, telles que :
- les approvisionnements (matières premières, fournitures) utilisés (y compris les emballages et accessoires qui font corps
avec le produit ni), valorisés à leur prix d'acquisition selon une des méthodes d'imputation des sorties de magasin
mentionnées ci-dessus;
- les services, travaux et études directement rattachés aux produits finis;
- les sous-traitances générales;
- les rémunérations de la main-d'oeuvre directe de production et les charges sociales y relatives;
- les amortissements directement imputables;
- certaines charges qui, même si elles transitent par des centres de frais ou si elles sont imputées sur base d'une clé de
répartition appropriée, peuvent être rattachées à ce coût sans ambiguïté.
2.1.2. . Les charges indirectes de production, c'est-à-dire celles qui sont d'abord affectées ou réparties à charge des
centres de frais (bureaux, services, ateliers, magasins, etc.) dont les coûts, après transferts éventuels entre centres, sont
imputés au coût de revient recherché sur la base d'une clé de répartition.
Tant les charges directes qu'indirectes contiennent des éléments «variables» et des éléments « xes» (qui restent plus ou
moins xes entre deux seuils d'activité) constitués par les frais industriels généraux, les frais des services auxiliaires et les
frais des services de fabrication.
L'imputation aux stocks des charges xes de production doit être opérée sur la base de «conditions normales
d'exploitation» et, notamment, d'une utilisation normale de la capacité de production. Cette capacité normale
correspond à la production attendue en moyenne et dans des conditions normales, de l'ensemble productif au cours d'un
certain nombre de périodes.
Si la production effective correspond approximativement à cette utilisation normale, elle peut être retenue comme base.
Si la production effective est restée en deçà de la capacité normale, l'excès de coût qui en résulte ne peut être rattaché
aux produits stockés et doit rester à charge de la période considérée. Il importe, en effet, d'éviter d'inclure dans la valeur
des stocks, et dès lors de reporter à une période ultérieure, des coûts effectivement supportés au cours de la période mais
qui, en raison de conditions exceptionnelles ou anormales dans lesquelles l'exploitation s'est exercée, ne peuvent, en
économie d'entreprise, rationnellement être rattachés à la production stockée.
- les dépenses de recherche et de développement, les frais d'administration générale et les frais de commercialisation et
de vente;
- les coûts afférents aux malfaçons, erreurs de production et autres pertes lorsque ces coûts ne relèvent pas des
conditions normales d'exploitation;
- les intérêts débiteurs afférents aux emprunts contractés pour financer les stocks. Une faculté d'inclusion de ces charges
nancières dans le coût de revient des stocks est toutefois ouverte par l'article 22bis de l'A.R. du 8 octobre 1976, mais
uniquement pour autant que ces charges concernent des stocks dont la durée de fabrication est supérieure à un an et
qu'elles soient relatives à la période normale de fabrication de ces stocks 30 .
2.3 Si l'article 37 AR C.Soc. pose comme principe le «full costing», il prévoit toutefois, à la suite de la quatrième directive 31 , la
faculté de ne pas inclure dans le coût de revient des fabrications tout ou partie des frais indirects de production, à la
condition d'en faire mention dans l'annexe.
Cette faculté permet de ne pas tenir compte des éléments de coût de revient qui, au total, ne représenteraient qu'une
signification négligeable.
Le libellé de cette disposition est toutefois fort large en ce qu'il autorise la non inclusion de l'ensemble des frais indirects de
production et consacre la possibilité de n'inclure dans la valeur des produits nis que les seules charges directes de
production (direct costing).
Dans la mesure où ces coûts indirects représenteraient une fraction non négligeable du coût total et où l'usage de cette
faculté porterait sur l'ensemble ou sur une partie substantielle de ces coûts indirects, il en résulterait une sous¬évaluation
systématique de la valeur d'acquisition des stocks de produits nis ainsi que des résultats actés. Une telle sous-évaluation
paraît dif cilement justi able au regard de l'exigence de l'image dèle, même si une mention adéquate est insérée dans
l'annexe.
La Commission estime dès lors devoir recommander de ne pas faire usage de cette faculté dans la mesure où son usage
conduirait à une telle sous-évaluation.
Il convient par ailleurs de souligner quelles normes IAS/IFRS ne permettent pas la méthode de «direct costing» 32 .
Pour l'évaluation de ses fabricats et de ses en-cours de fabrication, une entreprise peutadopter un système de coûts
standards ou une autre forme de coût de revient précalculé, pour autant que ce coût précalculé corresponde suf samment
au coût de revient effectif normal pour porter le bien en cause en son état d'achèvement actuel à l'endroit où il se trouve.
Ceci implique :
- que l'entreprise dispose d'une comptabilité analytique des coûts permettant de justi er les divers éléments du coût
standard, de dégager les coûts prévisionnels et les coûts réels et d'analyser les écarts;
- que les coûts standards soient significatifs pour la situation actuelle;
- et qu'en cas d'écart important entre le coût de revient standard et le coût de revient déterminé conformément aux
points 1 et 2, cet écart doit, sauf s'il résulte de circonstances anormales (gaspillages, sous-utilisation des installations,
etc.) entraîner une rectification de la valeur des stocks.
Tous les éléments du coût de revient des produits finis sont imputés aux stocks par l'écriture :
Le prix de marché est le prix de marché à la vente, «départ entreprise», qu'on obtiendrait dans des conditions habituelles et
normales de vente, compte tenu des remises, rabais et ristournes habituellement accordés par l'entreprise, sous déduction
d'une décote correspondant aux frais directs normaux de vente.
Les charges relatives au produit fabriqué, mais qui devront - éventuellement -être exposées postérieurement à la livraison
(service après vente - garantie de performance - garantie pour vices cachés - responsabilité civile) n'interviennent pas dans
la détermination du prix de marché, en réduction de celui-ci. Elles donnent lieu, le cas échéant, à la constitution de
provisions pour risques et charges.
7. Produits joints
Par «produits joints», il y a lieu d'entendre la situation dans laquelle un processus de production unique débouche
simultanément sur la production de plusieurs
produits ou sous-produits, dont le coût de revient respectif ne peut dès lors être identi é séparément (ex. : le raf nage de
produits pétroliers).
Dans le cas de produits joints, le coût de revient de chacun d'eux doit, par conséquent, être estimé par une méthode
forfaitaire. Cette méthode devra toutefois être rationnelle et être appliquée de manière constante et systématique, sans
préjudice toutefois des adaptations qui seraient rendues nécessaires par une modi cation signi cative des conditions
spécifiques dans lesquelles évoluent les produits joints.
Une méthode utilisée fréquemment dans la pratique consiste à répartir le coût de revient total entre les produits joints, en
proportion de la valeur de marché ou de réalisation de ces différents produits au moment où, dans le processus de
fabrication, ils deviennent identifiables séparément ou, à défaut, à la fin du processus de fabrication.
8. Déchets
- ceux dont le traitement ou l'élimination, par l'entreprise ou par un tiers, occasionne des coûts importants. Ce cas a fait
l'objet de l'avis CNC 171, «Traitement comptable des déchets»33 ;
- ceux dont la valeur est nulle ou négligeable; dans ce dernier cas, elle peut être positive ou négative. Ces déchets ne sont,
en règle générale, en raison de leur caractère négligeable, pas pris en compte et les charges ou produits éventuels liés à
leur vente ou à leur élimination sont pris en résultats au moment de leur vente ou de leur élimination.
Par «produits en cours de fabrication», on entend tous produits fabriqués par l'entreprise qui n'ont pas atteint le stade de
produit fini. Ils comprennent également les produits intermédiaires non vendables.
2. Coût de revient
Le prix de marché à prendre en considération est le prix de vente net des produits nis achevés (cf. III, C, 5), déduction faite
du montant estimé des coûts y afférents qui doivent encore être exposés pour leur achèvement (article 70, 1er alinéa AR
C.Soc.). Par prix de vente net, il y a lieu d'entendre le prix du marché déduction faite des frais de vente et de
commercialisation.
Les coûts restant à exposer pour l'achèvement des produits dont il y a lieu de tenir compte sont les coûts totaux de
fabrication, c'est-à-dire non seulement les coûts directs mais aussi l'intégralité des coûts indirects, afférents au produit en
cours de fabrication. L'article 37 AR C.Soc. ne peut dès lors être appliqué.
Une distinction doit-elle être faite selon que l'écart négatif entre le prix de marché nal et le coût de revient nal concerne la
production déjà effectuée ou la production restant à effectuer ?
Sur la base des principes généraux et de l'optique de base de l'arrêté royal du 8 octobre 1976, il conviendrait d'acter une
réduction de valeur sur la perte afférente à l'encours et de former une provision pour couvrir la perte estimée sur les travaux
restant à exécuter. Le libellé de l'article 31, alinéa 1er, permet toutefois de rencontrer l'écart négatif par la constitution d'une
réduction de valeur, sans distinguer entre la partie afférente à la fabrication déjà réalisée et la partie restant à réaliser.
E. Acomptes
Par leur nature, les acomptes reçus et versés doivent être clairement distingués des dettes et créances. Les acomptes ne
génèrent pas de flux ultérieurs de trésorerie sortants ou entrants. Dès que le bien a été réceptionné ou livré ou que le service
a été presté, les acomptes sont élinminés puisqu'ils sont incorporés dans la créance ou la dette née du fait de la livraison ou
réception du bien ou de la prestation du service.
En conséquence, les acomptes sont enregistrés dans des comptes spéci ques du plan comptable minimum normalisé et
font l'objet d'une mention distincte au bilan: à l'actif dans le cas d'acomptes versés sur stocks.
Les acomtes versés sont destinés à être incorporés dans le coût de revient des stocks.
La Commission a été interrogée quant à savoir si, dans le cas d'acomptes versés sur achats pour stocks, les écritures à passer
devaient, à l'instar du reste de la classe «Stocks et commandes en cours d'exécution», transiter par les comptes relatifs à la
variation des stocks et s'il fallait opérer une distinction entre les acomptes facturés et ceux qui ne l'avaient pas encore été.
Les acomptes ne pouvant être repris physiquement dans l'inventaire et étant incorporés dans la valeur d'acquisition lors de
la livraison, ils ne peuvent pas transiter par le compte de variation des stocks. Le plan comptable minimum normalisé ne
prévoit dès lors pas de compte «Variation des acomptes sur stocks».
à 440 Fournisseurs
440 Fournisseurs
à 55 Etablissements de crédit
60 Approvisionnements et marchandises
440 Fournisseurs
En cas de paiement d'un acompte, avant facturation, les écritures à passer sont les suivantes:
à 55 Etablissements de crédit
- à la réception de la facture
60 Approvisionnements et marchandises
à 440 Fournisseurs
440 Fournisseurs
IV. Résumé, dans l'annexe aux comptes annuels, des règles d'évaluation en matière de stocks
Compte tenu de l'importance que les stocks peuvent représenter à l'actif et eu égard à l'in- uence que leur mode
d'évaluation peut avoir sur le résultat, il est important que les règles d'évaluation appliquées par l'entreprise en matière de
stocks soient décrites avec précision dans l'annexe aux comptes annuels a n de permettre, comme le prescrit l'article 28 AR
C.Soc., d'apprécier les méthodes d'évaluation adoptées.
La Commission a eu l'occasion de constater - et il ressort également de nombreuses études effectuées par des tiers - qu'une
grande partie des comptes annuels examinés ne comportent pas ou comportent trop peu de précisions quant à la méthode
d'évaluation des stocks appliquée.
La Commission estime dès lors nécessaire de préciser, dans le prolongement de cet avis, les renseignements relatifs aux
règles d'évaluation des stocks qu'elle juge essentiels et qu'elle recommande de mentionner clairement dans le résumé des
règles d'évaluation :
- par type de stock, la méthode d'évaluation adoptée pour déterminer la valeur d'acquisition, à savoir l'évaluation
individuelle, le prix moyen pondéré, la méthode Fifo ou la méthode Lifo;
- les principales composantes du coût de fabrication, à savoir notamment l'inclusion de tout ou partie des frais indirects
de production dans le coût de revient;
- l'inclusion éventuelle, dans le coût de revient des stocks, des charges d'intérêt afférentes aux capitaux empruntés pour
les financer;
- pour chacun des postes de stocks (ou pour l'ensemble de ces postes si l'entreprise répond aux critères prévus à l'article
12 de la loi comptable), et en particulier en cas d'application de la méthode Lifo, l'écart (pour autant qu'il soit signi catif)
entre la valeur comptable et la valeur (supérieure) de marché à la date de clôture de l'exercice.
Ces renseignements pourraient être présentés selon le tableau suivant :
1. Règles d'évaluation34
2. Montant de la différence par rapport à la valeur de marché à la date de clôture (si estimé significatif) 35
Stocks Montant
Approvisionnements
En-cours de fabrication
Produits finis
Marchandises
Total