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Aop Pour Mri

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Auteur : Clovis APOVO

I. INTRODUCTION.

Comme nous avons pu le constater dans les chapitres précédents, les montages
amplificateurs de base à transistors ne sont pas très commodes d'emploi :

- ils ne transmettent pas le continu ;

- ils sont tributaires des dispersions des transistors, ce qui fait que leurs
caractéristiques sont imprécises et non répétables ;

- leurs performances sont moyennes, et à moins d'aligner un montage à plusieurs


transistors, on ne peut pas avoir simultanément fort gain en tension, haute impédance
d'entrée et faible impédance de sortie.

Les amplificateurs opérationnels sont nés au début des années 60, quand on a
commencé à intégrer plusieurs transistors et résistances sur le même substrat de
silicium ; cette technologie a permis de bâtir des montages complexes, et de les faire
tenir sur une petite plaquette de silicium encapsulée dans un boîtier (généralement à 8
broches) commode d'emploi.

Avec ces composants, on a eu accès à des amplificateurs simples d'utilisation,


transmettant des signaux continus, et à mise en œuvre facile à l'aide de quelques
composants annexes (résistances, condensateurs...) ; les caractéristiques des montages
obtenus ne dépendent quasiment plus de l'amplificateur opérationnel, mais uniquement
des composants passifs qui l'accompagnent, ce qui garantit une bonne fiabilité du
résultat et assure sa répétabilité.

Les amplificateurs opérationnels ont beaucoup progressé depuis leur création, et


tendent maintenant à devenir très proches de l'amplificateur idéal (l'amplificateur
opérationnel parfait, AOP).

II. L'AMPLIFICATEUR OPÉRATIONNEL PARFAIT.

A. PRINCIPE.

A la base, l'AOP est un amplificateur différentiel, donc muni de deux entrées , l'une
dite non inverseuse (V+) et l'autre inverseuse (V-), et d'une sortie (s) :

Fig. 1. Symbole d'un amplificateur différentiel.

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La fonction de transfert complète en continu (en pratique, Avd et Avmc dépendent de la


fréquence) de cet amplificateur est donnée par la formule :

Avd est le gain en tension différentiel de l'amplificateur, et Avmc le gain en tension de


mode commun. Dans le cas d'un amplificateur parfait, on fait l'hypothèse que ces gains
ne dépendent pas de la fréquence.

Les gains, ainsi que les impédances d'entrée et de sortie d'un AOP doivent répondre à
des critères précis. On peut donner un schéma équivalent de l'AOP :

Fig. 2. Schéma équivalent d'un AOP.

B. CARACTÉRISTIQUES.

Pour que cet amplificateur soit parfait, les gains en tension doivent répondre aux
caractéristiques suivantes :

- Avd =

- Avmc = 0

On distingue deux types d'impédances d'entrée dans un AOP : l'impédance


différentielle et celles de mode commun, qui sont définies sur le schéma de la figure 2.

Un ampli parfait doit répondre aux critères suivants du point de vue des impédances :

- Zed =

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- Zemc =

- Zs = 0

En résumé : un amplificateur opérationnel parfait est un amplificateur de


différence pur à gain différentiel infini, rejetant parfaitement le mode commun,
dont les impédances d'entrées sont infinies et l'impédance de sortie est nulle. En
pratique, nous verrons que l'amplificateur opérationnel réel présente des défauts par
rapport à l'idéalisation que constitue l'AOP, mais le modèle de ce dernier est suffisant
pour étudier la plupart des montages simples sans faire des calculs laborieux et
inutiles : en effet, du point de vue impédances et gains, et sauf à utiliser les
composants à leurs limites, les amplis réels sont suffisamment près des AOP pour
qu'on fasse les approximations avec une erreur minime (très souvent mieux que le %).
Seul le comportement fréquentiel pose vraiment problème par rapport au modèle idéal.

C. FONCTIONNEMENT D'UN SYSTÈME BOUCLÉ.

Tous les montages fondamentaux vont être étudiés avec les hypothèses relatives au
modèle d'AOP parfait telles que décrites précédemment.

Dans ces hypothèses, on a vu que le gain en tension différentiel tendait vers l'infini :
cela implique que la tension d'entrée différentielle (V+ - V-) va devoir tendre vers 0
pour que la tension de sortie soit finie (voir équation [1]).

Une grande conséquence de ceci est qu'on n'utilisera (quasiment) jamais un


amplificateur opérationnel en boucle ouverte pour un fonctionnement linéaire ; on
l'utilisera toujours avec une contre réaction, soit en boucle fermée : on réinjectera une
fraction de la tension de sortie sur l'entrée inverseuse (retour du signal en opposition
de phase). Nous allons maintenant étudier quelques rudiments de la théorie des
systèmes bouclés pour mieux comprendre le fonctionnement des montages classiques
utilisant des AOP.

1. Schéma-bloc d'un système bouclé.

On peut représenter un système bouclé à une entrée et une sortie de la manière


suivante :

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Fig. 3. Système bouclé.

III. MONTAGES DE BASE À AOP.

Dans "amplificateur opérationnel", il y a deux mots :

- amplificateur : c'est la fonction de base de ce composant ; on va étudier plusieurs


montages amplificateurs de base.

- opérationnel : les caractéristiques de cet ampli nous donnent la possibilité de créer


des fonctions mathématiques telles que dérivée, intégrale, Log... Ces fonctions ont
autrefois (il y a 25 ans !) été utilisées dans des calculateurs analogiques, et
permettaient notamment de résoudre des équations différentielles, et ainsi de simuler
des réponses de systèmes physiques divers (mécaniques, acoustiques...). D'où le nom
"opérationnel". Nous étudierons les fonctions opérationnelles de base.

A. AMPLIFICATION

1. Amplificateur inverseur.

C'est le montage de base à amplificateur opérationnel. L'entrée non inverseuse est


reliée à la masse ; le signal d'entrée est relié à l'entrée inverseuse par une résistance R1,
et la sortie est reliée à cette entrée par une résistance R2.

Fig. 5. Amplificateur inverseur.

 Calcul par la loi d'ohm.

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La mise en équation est très simple, et s'appuie sur les conditions vues lors de la
définition de l'AOP :

- les impédances d'entrée étant infinies, il n'y a pas de courant qui rentre dans l'entrée
inverseuse (V-) ; par conséquent, tout le courant i arrivant dans R1 ira par R2 vers la
sortie de l'AOP.

- Le gain Avd est infini ; dans ces conditions, (V+ - V-) va tendre vers 0.

De cette dernière constatation, on peut tirer une équation simplissime, mais


fondamentale, et toujours vraie en fonctionnement linéaire :

Comme V+ est à la masse, V- se retrouve au même potentiel : comme ce point n'est pas
relié physiquement à la masse, on parle de masse virtuelle ; pratiquement, et du point
de vue calcul, tout se passe comme si V- était vraiment relié à la masse.

Ces constatations étant faites, le calcul du gain en tension est un jeu d'enfant :

On fera attention à l'expression [7] : la tension et le courant sont dans le même sens,
d'où le signe -.

Le gain en tension est donc négatif, et sa valeur ne dépend que des deux résistances R1
et R2, qui peuvent être très précises : contrairement aux montages à transistors, le
résultat va être fiable et répétable !

Le calcul de l'impédance d'entrée est aussi simple :

On voit ici les limites de ce montage amplificateur : pour obtenir un fort gain en
tension, il faut augmenter R2 et diminuer R1 ; or, on va de ce fait diminuer l'impédance
d'entrée. Comme celle ci devra rester suffisamment grande et que d'autre part, on ne

peut pas augmenter R2 au delà de quelques M (problèmes de bruit, les


imperfections des amplis réels deviennent sensibles...), le gain sera limité et ne pourra
pas trop dépasser quelques centaines, ce qui est déjà très bon !

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L'impédance de sortie sera nulle, comme celle de l'AOP, et comme celle de tous les
autres montages basés sur un AOP :

 Calcul par la méthode des schémas-blocs.

On a ici un réseau de deux résistances partant de l'entrée et aboutissant à la sortie, en


passant par l'entrée - de l'ampli.

Comment se ramener à un schéma équivalent à celui de la figure 4 ? D'abord, on


remarque qu'aucun signal n'arrive sur l'entrée + de l'ampli : c'est un des cas où on va

mettre un signe - au terme . Ensuite, pour calculer et B, il va falloir utiliser le


théorème de superposition.

Partant de ces deux remarques, on peut définir le quadripôle (figure 6). Il devrait
théoriquement arriver sur l'entrée + de l'ampli, on compensera le fait qu'il arrive sur

l'entrée - par un signe -. Pour déterminer le quadripôle , on utilise le théorème de


superposition : on considère que Vs est égal à 0, seule compte la contribution de Ve. La

valeur de est alors triviale (pont diviseur) :

Fig. 6. Quadripôle .

De la même manière, on va obtenir le quadripôle B : théorème de superposition, on "éteint" la


source Ve, et ici, pas de signe -, car B reboucle bien sur l'entrée - de l'ampli.

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Fig. 7. Quadripôle B.

B vaudra :

Au final, si on applique le résultat de l'équation [4] à nos valeurs, on obtient bien :

On note que dans ce cas, la méthode des schémas-blocs est plus longue que
l'utilisation de la loi d'ohm : nous l'avons déjà dit, elle devient "rentable" quand le
schéma se complique, ou pour faire des simulations sur ordinateur (logiciels de tracé
de courbes travaillant en complexes, calculateurs vectoriels et matriciels...)

2. Généralisation à des dipôles quelconques.

Fig. 8. Amplificateur inverseur généralisé.

On a précédemment établi un résultat pour deux résistances R1 et R2 ; on peut


appliquer ce résultat à n'importe quels dipôles d'impédances Z1 et Z2. La condition
que Z1 et Z2 soient des dipôles est fondamentale. Le gain en tension est le suivant :

Ceci ouvre la voie à tout une panoplie de filtres et correcteurs en fréquence divers et
variés ; le gros avantage de l'AOP par rapport à des circuits purement passifs, c'est
qu'on va pouvoir amplifier le signal à certaines fréquences, et non plus seulement
l'atténuer, ce qui offre des débouchés nouveaux et intéressants.

3. Amplificateur non inverseur.

L'amplificateur non inverseur est le deuxième amplificateur de base. Pour calculer le


gain en tension, on va se servir de l'équation [5] et en déduire :
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R2 et R1 forment un pont diviseur entre Vs et V- , soit :

On en tire :

Fig. 9. Amplificateur non inverseur.

Le gain est non seulement positif (ampli non inverseur), mais il est aussi toujours
supérieur à 1, alors que l'ampli non inverseur autorisait un gain (en valeur absolue)
inférieur à 1, soit une atténuation. Notons que pour un ampli, cette caractéristique n'est
pas trop gênante...

Pour ce qui est de l'impédance d'entrée, on attaque directement l'entrée de l'ampli : elle
sera donc infinie dans le cas d'un AOP, et très grande dans tous les cas ; de plus, elle
ne dépend pas du gain choisi, ce qui laisse plus de latitude dans le choix de R1 et R2
pour régler le gain que dans le cas du montage inverseur. L'impédance de sortie est
nulle :

On a donc ici un ampli qui présente des caractéristiques idéales ! En pratique, seul le
comportement en fréquence de l'amplificateur opérationnel réel viendra ternir le
tableau.

On notera la simplicité de mise en œuvre du montage, comparé à un étage à transistor :


impédances idéales, gain ajustable à loisir et de façon précise, voire réglable par un
simple potentiomètre, transmission de signaux continus, tout ceci avec un seul
amplificateur opérationnel (généralement en boîtier 8 broches) et deux résistances !

Tout comme pour l'amplificateur inverseur, une généralisation de ce montage est


faisable avec n'importe quels dipôles d'impédance Z1 et Z2 remplaçant respectivement
les résistances R1 et R2. l'expression du gain devient :
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4. Montage suiveur.

Ce montage est une extrapolation de l'ampli précédent, avec R1 = et R2 = 0. On


obtient un montage tout simple, de gain unité, dont la seule fonction est l'adaptation
d'impédance. On le placera donc en tampon entre deux portions de circuit de façon à
les isoler l'une de l'autre pour prévenir toute interaction parasite.

Ce circuit est aussi idéal en entrée et en sortie d'un montage pour bénéficier
d'impédance d'entrée infinie (ou presque) et d'impédance de sortie très basse.

Fig. 10. Amplificateur suiveur.

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B. MONTAGES OPÉRATIONNELS.

Après les fonctions d'amplification de base, on va voir plusieurs montages


opérationnels, dans le sens où ils vont réaliser des opérations arithmétiques sur un ou
plusieurs signaux.

1. Additionneur inverseur.

Fig. 11. Amplificateur sommateur inverseur.

On a souvent besoin de mélanger plusieurs signaux ensemble ; la difficulté réside dans


le fait qu'il faut éviter toute interaction de réglage des gains affectés aux différentes
entrées, ceci pour deux raisons :

- si on doit recalculer tout l'échafaudage à chaque modification du gain d'une entrée,


ou en cas de rajout d'une entrée, le montage n'est pas vraiment pratique.

- on ne peut pas faire varier le gain de chaque voie indépendamment des autres, à
l'aide d'un potentiomètre, par exemple, alors que c'est une fonction souvent demandée
à ce genre de montage.

Le circuit décrit ici permet de s'affranchir de ces défauts.

À la base de ce montage, on retrouve l'amplificateur inverseur ; on avait vu que


l'entrée inverseuse était considérée comme une masse virtuelle, et qu'aucun courant
n'entrait dans l'AOP. De ce fait, chaque courant ii ne dépend que de la tension d'entrée
Vei et de Ri relatif à sa branche : il n'y aura donc pas d'interaction entre les différentes
entrées.

On a :

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La loi des nœuds en V- nous donne :

En sortie, on a :

Au global, on obtient pour Vs :

On voit qu'on peut ajuster le gain globalement en jouant sur R, et le gain de chaque
entrée en jouant sur les résistances Ri. Ce montage offre donc toutes les souplesses.

On peut obtenir un additionneur inverseur pur en fixant toutes les résistances du


montage à la même valeur.

Aux chapitre des inconvénients, l'impédance d'entrée de chaque voie i est égale à la
résistance Ri :

La latitude de réglage citée précédemment baisse donc un peu du fait de cette


contrainte, car plus le gain sera élevé, plus l'impédance d'entrée sera faible.

Comme d'habitude, l'impédance de sortie de ce circuit est voisine de 0.

2. Montage soustracteur (différentiel).

Ce montage permet d'amplifier la différence de deux signaux. C'est un montage de


base très important en mesures.

Fig. 12. Amplificateur différentiel.

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Pour calculer le gain en tension de cet étage, on va faire appel à la formule du pont
diviseur et au théorème de superposition. Le lien va encore être l'équation :

La tension sur l'entrée non inverseuse est :

La formule du pont diviseur est ici appliquée sans approximation, car l'impédance
d'entrée de l'AOP est infinie.

Le calcul de la tension sur l'entrée inverseuse se fait en deux temps, et avec l'aide du
théorème de superposition :

Des équations [29], [30] et [31], on tire :

La formule générale de la tension de sortie de ce montage est donc :

Tel quel, ce montage n'est pas un ampli de différence ; il faut imposer des conditions
sur les résistances. Si on pose :

en remplaçant k par sa valeur dans [33] et compte tenu de la propriété suivante :

on obtient :

On a bien en sortie la différence des deux signaux d'entrée multipliée par le gain k.

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Si les résistances ne sont pas bien appariées deux à deux dans le rapport de k
(condition [34]), le gain ne sera plus purement différentiel ; il va apparaître un terme
de mode commun. Ce défaut sera expliqué en détail dans le cours d'électronique 2
(Amplificateur d'instrumentation).

Les impédances d'entrée Ze1 et Ze2 sont difficiles à cerner, surtout celle de l'entrée
inverseuse Ze2 ; on retiendra qu'elles sont différentes, ce qui peut poser des problèmes
pour certaines applications.

On peut aussi définir une impédance d'entrée différentielle Zed et une de mode
commun Zemc. Une de ces impédances est constante, c'est l'impédance d'entrée
différentielle Zed :

Cette valeur est équivalente à ce qu'on obtient avec l'amplificateur inverseur : elle est
faible quand le gain devient élevé.

3. Montage intégrateur.

Nous attaquons ici les montages opérationnels plus sophistiqués que de simples
additions ou soustractions.

Fig. 13. Montage intégrateur.

Le calcul de la réponse Vs à un signal d'entrée Ve se traite comme dans le cas de


l'amplificateur inverseur. On a :

En sortie, le condensateur a aux bornes de ses armatures une charge électrique q égale
à:

Cette charge électrique est l'intégrale du courant i qui traverse le condensateur ;


compte tenu du sens de i, on a :

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Si on remplace dans [40] i et q par leur valeur en fonction de V e et de Vs (équations


[38] et [39]), on obtient :

On retrouve en sortie l'intégrale du signal d'entrée. Ce montage est délicat à utiliser et


devra faire l'objet de précautions : en effet, la moindre tension continue présente à
l'entrée (y compris et surtout une tension parasite) sera intégrée et générera une rampe
en sortie. Il faudra donc prévoir des dispositifs annexes, soit un système de
stabilisation, soit un système de remise à zéro de la sortie.

4. Montage dérivateur.

Ce montage est similaire au précédent et se traite de la même manière.

Fig. 14. Montage dérivateur.

En entrée et en sortie, on a :

Le courant i est la dérivée de la charge électrique q présente sur les électrodes du


condensateur :

Au final, on obtient :

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La sortie est proportionnelle à la dérivée de l'entrée. Comme pour le montage


précédent, avec un amplificateur réel, on aura des difficultés à faire fonctionner ce
circuit tel quel (système instable), et il faudra rajouter des éléments pour le rendre
pleinement fonctionnel.

5. Montage logarithmique.

Dans ce montage, on retrouve la structure traditionnelle de l'ampli inverseur, mais


avec une diode en contre-réaction. Cette diode, dont la caractéristique courant/tension
est logarithmique va nous donner une fonction de transfert de ce type. En entrée, on a :

Et en sortie :

Lorsque le terme en exponentielle est significativement supérieur à 1 (Vd > 50mV


environ), on peut écrire :

Soit, en remplaçant i par sa valeur :

Fig. 15. Montage logarithmique.

En sortie, on trouve bien une fonction logarithmique du signal d'entrée. Tel quel, ce
montage aurait peu d'intérêt ; mais, si on se rappelle qu'additionner des logarithmes
revient à faire une multiplication, on en perçoit l'utilité !

En pratique, et une fois de plus, ce montage (bien que fonctionnel) n'est pas utilisé tel
quel : d'abord, il ne fonctionne que pour des tensions d'entrée positives, et il nécessite
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de sérieuses compensations thermiques pour permettre des opérations précises. De


plus, on remplace souvent la diode par une jonction base-émetteur de transistor,
linéaire sur une plus grande plage de courant.

6. Montage exponentiel.

Pour multiplier deux signaux, il ne suffit pas de prendre le Log de chacun des signaux,
et d'additionner ; il faut ensuite prendre l'exponentielle du résultat. Ce circuit est fait
pour ça.

Fig. 16. Montage exponentiel.

Par des calculs analogues aux précédents, on démontre facilement et de la même


manière :

En pratique, on trouve des circuits intégrés tout faits comprenant le montage Log, le
montage exponentiel, ainsi que les compensations thermiques et diverses possibilités
de réglage de gain. Ces montages sont des multiplieurs analogiques, et servent
notamment, en mesures, à linéariser certains capteurs. A noter que ces composants
sont délicats, coûteux, et présentent des dérives importantes. L'utilité de tels montages
est devenue douteuse avec l'introduction massive du traitement numérique.

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C. FILTRAGE.

L'amplificateur opérationnel ouvre les portes d'une kyrielle de fonctions de filtrage,


qu'on dénomme filtres actifs, par opposition aux filtres passifs (fabriqués avec des
composants du même nom) qui ne peuvent qu'atténuer le signal. Avec un AOP, on va
pouvoir amplifier certaines fréquences autant qu'en atténuer d'autres.

Il est hors de question d'aborder ici tous les filtres possibles (exercice qui n'a de limite
que la créativité humaine !) : le lecteur désireux d'approfondir le sujet pourra consulter
des ouvrages spécialisés dans le filtrage, et aussi les data books des fabricants
d'amplificateurs, qui sont bien souvent une mine d'idées gratuites (qu'on retrouve
d'ailleurs souvent telles quelles dans des livres chers...).

Les filtres classiques d'ordre 1 présentent peu d'intérêt en filtrage actif, l'apport étant
faible (au mieux, adaptation d'impédance) par rapport au filtrage passif.

Nous allons voir deux filtres du deuxième ordre dont la fonction de transfert présente
des racines imaginaires ; ceci n'est possible en filtrage passif que si on fait appel à des
inductances, qui sont des composants encombrants, rares, imprécis et coûteux. Grâce à
l'AOP, on va faire de tels filtres uniquement avec des résistances et des condensateurs.

Passe bas 2e ordre.

Fig. 17. Filtre passe bas du deuxième ordre.

On peut remarquer qu'à la base, la structure ressemble fort à deux filtres passifs R-C
passe bas concaténés. La différence vient du fait que le premier condensateur n'est pas
relié à la masse, mais à la sortie du filtre qui est isolée de la deuxième cellule passe-
bas par un montage suiveur.

La réponse en fréquence de ce montage est du type :

La fonction de transfert "générique" d'un filtre passe bas d'ordre 2 est du type :

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On identifie les deux formules pour les valeurs suivantes de o et z :

Le réseau de courbes de réponse en fréquence (amplitude et phase) de ce filtre est


donné en annexe 1 en fonction du coefficient de surtension z.

Passe haut 2e ordre.

Fig. 18. Filtre passe haut du deuxième ordre.

La topologie de ce filtre est la même que celle du précédent, sauf qu'on a permuté les
résistances et les condensateurs. La fonction de transfert est :

La pulsation de cassure et le coefficient de surtension de ce filtre sont :

La réponse en fréquence (amplitude et phase) de ce filtre est donnée en annexe 2.

Il est possible de concaténer les deux filtres précédents, et de les combiner avec des
filtres du premier ordre pour obtenir un filtre d'ordre plus élevé. Des ouvrages traitant
des filtres donnent les valeurs des fréquences de cassure et coefficients de surtension
adéquats pour obtenir la réponse en fréquence désirée.

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D. MONTAGES NON LINÉAIRES.

Les montages précédents sont qualifiés de "linéaires" car l'amplificateur fonctionne


avec la condition V+ = V- , soit dans sa plage de fonctionnement en amplificateur
linéaire. Il convient de noter que certains des montages étudiés (ex : montage
logarithmique) ne sont pas linéaires ! Mais, l'amplificateur, lui, fonctionne en mode
linéaire.

Nous allons voir maintenant plusieurs montages (et il en existe bien d'autres) dans
lesquels cette condition n'est plus vérifiée.

Pour ce faire, on va forcer artificiellement les deux entrées à des valeurs différentes, ce
qui impliquera en sortie, du fait du gain infini (très grand pour les amplis réels), que
l'ampli ne pourra prendre que deux valeurs : Vsat+ et Vsat-, qui sont respectivement les
tensions de saturation positive et négative de l'ampli. En effet , ce dernier est alimenté
par deux sources de tension dont on ne pourra pas dépasser la valeurs en sortie.

Vu que l'ampli ne peut prendre que les deux valeurs des tension en sortie, ces
montages sont appelés montages en commutation, et peuvent être interfacés avec des
circuits logiques, qui ne connaissent, eux aussi, que deux états.

1. Comparateur de tensions.

C'est un montage qui sert de base à de nombreux autres schémas plus élaborés.

Le principe est simple : on compare un signal d'entrée à une tension de référence, et


selon que la valeur du signal est supérieure ou inférieure à la référence, l'ampli prendra
l'une ou l'autre des valeurs Vsat+ ou Vsat- en sortie.

Il existe deux configurations : le comparateur non inverseur (signal sur l'entrée +) et le


comparateur inverseur (signal sur l'entrée -). Dans le premier cas, si la référence est
égale à 0, la sortie vaut Vsat+ quand le signal est positif et Vsat- sinon. Dans le deuxième
cas, on a l'inverse.

Fig. 19. Comparateur non inverseur.

Si on met un signal sinusoïdal à l'entrée, les chronogrammes d'entrée et de sortie sont :

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Fig. 20. Comparateur : chronogrammes

Important : ce montage est souvent fait avec des amplificateurs opérationnels, mais
on remplacera avantageusement ce composant par un comparateur différentiel, qui est
une sorte d'amplificateur à grand gain et deux entrées aussi, mais qui est prévu pour
fonctionner en mode non linéaire (commutation) de façon bien plus rapide qu'un ampli
op qui n'a pas des caractéristiques exceptionnelles dans ce domaine. De plus, ces
composants sont souvent conçus pour fonctionner avec une seule alimentation 0-5V de
manière à s'interfacer facilement avec des composants logiques.

2. Trigger.

Ce montage est très utilisé dans tout système de mesure où l'on doit détecter un seuil :
il est donc fondamental.

Il est une évolution du comparateur, destinée à améliorer les performances avec des
signaux bruités.

Il existe plusieurs schémas possibles. Le montage suivant a été choisi comme cas
d'école :

Fig. 21. Trigger.

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A première vue, ce montage ressemble à un ampli inverseur, mais, il ne faut pas se


tromper : le réseau de résistances R1, R2 est relié à l'entrée +, ce qui fait que cette fois,
le signal de sortie revient en phase sur l'entrée ; on a non plus une contre réaction, mais
une réaction positive (effet boule de neige), ce qui entraîne la divergence de la tension
de sortie vers une des valeurs Vsat+ ou Vsat- .

Dans ce montage (et les autres montages non linéaires), l'amplificateur fonctionne en
comparateur : comme le gain est infini (ou très grand), on a les relations :

Ici, la valeur de V- est triviale :

Et la valeur de V+ se calcule aisément à l'aide du théorème de superposition :

Le basculement de la sortie de l'ampli se fait pour V+ = V- :

Dans cette formule, il faut garder à l'esprit que Vs ne peut prendre que les deux valeurs
Vsat+ et Vsat- .

Dans le cas particulier où Vref = 0 et Vsat+ = |Vsat-| = Vsat, on aura :

La figure 22 donne les signaux d'entrée, de sortie, et de l'entrée + de l'amplificateur,

pour R1=10k et R2=33k :

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Fig. 22. Signaux sur le trigger

En fait, tout se passe comme si on avait un comparateur de tension ayant deux seuils
de basculement liés aux états de la sortie : quand la sortie est à l'état bas, le seuil a une
valeur haute ; passé ce seuil, la sortie bascule à l'état haut, et le seuil prend une valeur
basse. De ce fait, pour faire rebasculer la sortie à l'état bas, il faut que le signal
diminue d'une quantité supérieure à la valeur l'ayant faite basculer précédemment :
c'est l'hystérésis du trigger.

Un trigger est caractérisé par son cycle d'hystérésis (la réponse est différente suivant la
valeur de l'état de la sortie).

Le cycle relatif aux signaux de la figure 22 (mêmes valeurs de composants) est le


suivant :

Fig. 23. Cycle d'hystérésis du trigger

Ce cycle est centré autour de zéro, qui est la valeur de la tension de référence Vref. On
y voit les deux seuils de basculement de la sortie ; La différence de ces deux seuils est
la valeur de l'hystérésis.

Ce cycle est ici symétrique pour deux raisons :

- Vref = 0

- Vsat+ = |Vsat-| = Vsat


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Si on modifie ces valeurs, le cycle va devenir asymétrique par rapport à la tension de


référence.

Quelle est l'utilité d'un tel montage ? Lorsqu'on doit transformer un signal analogique
en signal numérique binaire (deux états définis par une valeur de seuil sur le signal
analogique), si le signal d'entrée varie très lentement et/ou est bruité, on peut avoir un
phénomène oscillatoire en sortie de l'amplificateur dû au bruit ou à des réactions
parasites de la sortie sur l'entrée. Pour prévenir ces oscillations, on "verrouille" le
signal de sortie en en réinjectant une partie sur l'entrée +. Pour qu'il y ait des
oscillations parasites, il faut que la tension d'entrée varie de l'opposé de la valeur de
l'hystérésis juste après le basculement. Cette dernière est ainsi ajustée en fonction du
bruit présent sur le signal d'entrée.

Comme pour le montage comparateur vu précédemment, un comparateur différentiel


remplacera avantageusement l'amplificateur opérationnel.

3. Multivibrateur astable.

Le but de ce montage est de délivrer un signal carré en sortie : c'est un générateur de


signal autonome.

Fig. 24. Multivibrateur astable.

Sur le schéma, on peut distinguer un trigger légèrement différent de celui de la figure


21 : l'entrée se fait sur l'entrée - de l'ampli ; l'hystérésis se fait là aussi par un réseau de
résistances en réaction positive sur l'entrée +, une des extrémités de R1 étant reliée à la
tension de référence (ici, la masse).

L'entrée est connectée ici à un circuit R-C alimenté par la sortie de l'amplificateur.

Un oscillogramme est donné en figure 25, qui permet de mieux comprendre le


fonctionnement de ce montage.

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Auteur : Clovis APOVO

Fig. 25. Signaux sur un multivibrateur

Nous ferons l'hypothèse que Vsat+ = |Vsat-| = Vsat.

Supposons qu'à la mise sous tension, le condensateur soit déchargé, et que Vs=+Vsat.
La tension aux bornes de V+ est donnée par la relation suivante (elle est positive) :

La sortie alimente un circuit R-C, et C se charge selon la loi exponentielle suivante :

Lorsque V- = V+, le trigger bascule (voir figure 25), et on applique alors une tension -
Vsat sur le R-C qui devra se décharger de la valeur de l'hystérésis du trigger avant que
la sortie ne bascule à nouveau, et ainsi de suite.

Avec les hypothèses précédentes (Vsat+ = |Vsat-| = Vsat), on aura en sortie du


multivibrateur un signal carré (rapport cyclique égal à 0.5), de fréquence égale à :

En pratique, le signal aura un rapport cyclique différent de 1/2 car les tensions de
saturation de l'ampli ne sont pas égales, et varient avec la température, la charge...

Pour obtenir un signal "carré" convenable, on utilisera un ampli à fort slew rate, ou
beaucoup mieux, comme pour le trigger, un comparateur différentiel.

Ce type de montage est important du point de vue principe, mais en pratique, il existe
des solutions beaucoup plus "propres" pour générer un signal carré. On n'utilisera donc
ce montage qu'à titre de dépannage !

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4. Redresseur sans seuil.

Fig. 26. Redresseur sans seuil.

On a vu dans le cours sur les diodes que le gros problème de ce composant, pour
redresser des faibles tensions, provient de son seuil élevé (>0.5V pour le silicium), qui
dépend en plus de la température. Cette caractéristique interdit le redressement de
faibles signaux avec une précision décente. L'amplificateur opérationnel va nous
aider !

Le montage est celui de la figure 26 : le montage ressemble à un suiveur auquel on a


adjoint une diode en série avec l'amplificateur.

Pour des tensions d'entrée négatives, la sortie de l'ampli va avoir tendance à devenir
négative, mais, elle est bloquée par la diode : il n'y a pas de contre-réaction, car le
signal de sortie de l'ampli ne peut pas revenir sur l'entrée -. Dans ce cas, la tension de
sortie de l'amplificateur va prendre la valeur Vsat-, et la tension de sortie du montage va
être nulle.

Lorsque la tension d'entrée va devenir positive, la sortie de l'amplificateur va devenir


positive aussi, et elle va augmenter jusqu'à la valeur de la tension de seuil de la diode,
et la contre réaction sur l'entrée - va pouvoir se faire, la tension en sortie de l'ampli
prenant la valeur Vd + Ve, de manière à ce que V+ soit égal à V- (donc à Vs).

En bilan, pour des tensions positives, Vs = Ve , et pour des tensions négatives, Vs = 0 :


on a un redresseur idéal.

5. Détecteur de crête.

Fig. 27. Détecteur de crête.

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Pour conserver la valeur crête d'une tension, on peut commencer par redresser celle-ci,
et en adjoignant un condensateur au montage redresseur précédent, il est possible de
garder en mémoire la valeur de crête.

Le fonctionnement est le même que pour le redresseur sans seuil, sauf que le
condensateur va se charger, et quand la tension d'entrée va diminuer, le condensateur
va conserver sa charge (à condition que l'entrée - de l'ampli soit à très haute impédance
et que la charge de sortie ait aussi une très haute impédance -montage suiveur par
exemple), et la diode va se bloquer, car la tension de sortie va diminuer jusqu'à la
valeur -Vsat (plus de contre réaction à cause de la diode).

Il faut prévoir un dispositif annexe pour décharger le condensateur afin de faire une
nouvelle mesure : sur le schéma, on a placé un simple transistor de façon schématique,
mais celui-ci pourra être remplacé avantageusement par un commutateur analogique à
base de FET ou de MOS.

NB : dans ce montage, on peut remplacer la diode par un commutateur analogique bi-


directionnel commandable en tension. On va alors pouvoir bloquer le signal à l'instant
désiré et le conserver ; c'est le principe de base de l'échantillonneur-bloqueur (voir
cours d'électronique 2).

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