Course Te
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De la Terminale à la Sup
2 Algèbre 5
2.1 Algèbre élémentaire, trigonométrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 Résolution d’équations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3 Le corps des nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3 Analyse 33
3.1 Fonction réelle d’une variable réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.2 Limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3.3 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.4 Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.5 Intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4 Exercices 51
4.1 Raisonnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
4.2 Algèbre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
4.3 Analyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Nous sommes heureux de vous compter parmi nos futurs élèves. Afin de vous aider à passer au mieux cette étape
entre la terminale et la sup, nous avons conçu ce document qui va vous permettre d’avoir une transition plus en
douceur. Bien entendu, les propositions et les définitions de ce cours doivent être sues, les formules de trigonométrie
connues sur le bout des doigts et les techniques de calcul présentées dans ce cours maitrisées. De nombreux exercices
sont présents au milieu du cours. Nous vous demandons de faire ces exercices et d’étudier bien attentivement ces
corrigés. En classe préparatoire, la rédaction sera un point essentiel sur lequel vous serez jugés et nous avons pris soin
de proposer en solution des rédactions telles qu’on les attend d’un élève arrivant en sup. Bien entendu, un cours se
travaille avec un papier et un stylo. Il peut être bon de recopier ce polycopié sur feuille afin de s’imprégner du cours.
En effet, il nous semble essentiel que vous appreniez à rédiger de cette manière. Lorsque les exercices présents dans
ce cours seront bien maitrisés, nous vous invitons à faire les exercices qui sont présents à la fin de ce document. Nous
donnerons des corrigés de ces exercices mi-août.
Nous vous souhaitons un agréable été et on vous attend avec impatience pour commencer cette nouvelle année.
1 Raisonnement
1.1 Quantificateurs
Le quantificateur universel est noté ∀. Il signifie « pour tout » ou « quel que soit ». Par exemple, la phrase
∀x ∈ R, 4x(1 − x) 6 1
signifie que pour tout réel x, 4x(1 − x) 6 1. Le quantificateur existentiel est quant à lui noté ∃. Il signifie « il existe ».
Par exemple la phrase
∃x ∈ R, 4x(1 − x) = 0
signifie qu’il existe (au moins) un réel x tel que 4x(1 − x) = 0.
Les quantificateurs permettent d’écrire de manière condensée certaines propriétés. Par exemple, si f est une fonction
de R dans R, dire qu’elle est majorée s’écrit
∃M ∈ R, ∀x ∈ R, f (x) 6 M.
Nous verrons cette année que le fait que f (x) tend vers 0 lorsque x tend vers +∞ s’écrit
Cette définition est intuitivement raisonnable. Dès qu’on se fixe un seuil ε > 0, il existe un réel m ∈ R (dépendant de
ε) tel que pour tout x > m, |f (x)| 6 ε.
On n’emploie les symboles ∀ et ∃ que dans des phrases intégralement écrites en langage quantifié. En aucun cas, on
ne peut mélanger quantificateur et phrase française. Autrement dit, les quantificateurs ne sont pas des abréviations.
Commencer une démonstration par un quantificateur est une faute grave. Si l’on veut prouver qu’une propriété est
vraie pour tout réel x, la rédaction commence en déclarant x : « Soit x ∈ R quelconque. » qui est le plus souvent
abrévié en « Soit x ∈ R. ». On montre ensuite que la propriété désirée est vraie pour le x que l’on vient de fixer.
∀x ∈ R, 4x(1 − x) 6 1.
donc 4x(1 − x) 6 1. Cela étant vrai quel que soit x ∈ R, on a ainsi prouvé notre assertion.
Il arrive que Hn n’ait de sens que pour n ∈ N∗ . Dans ce cas, on initialise la propriété au rang 1. Par exemple,
montrons que
1 1 1 1 1
∀n ∈ N∗ , 2
+ 2 + 2 + ··· + 2 6 2 − .
1 2 3 n n
Pour cela, on définit la propriété Hn pour tout n ∈ N∗ en posant
1 1 1 1 1
Hn := « + 2 + 2 + · · · + 2 6 2 − ».
12 2 3 n n
— H1 est vraie : L’initialisation est immédiate. En effet
1 1
62− .
12 1
— Hn =⇒ Hn+1 : Soit n ∈ N∗ quelconque. On suppose que Hn est vraie. Montrons que Hn+1 est vraie. On a
1 1 1 1 1 1
+ 2 + ··· + 2 + 62− +
12 2 n (n + 1)2 n (n + 1)2
car Hn est vraie. Or
1 1 1 1 1 1 1
2− − 2− + = − − = > 0.
n+1 n (n + 1)2 n n + 1 (n + 1)2 n(n + 1)2
On en déduit que
1 1 1
2− + 2
62−
n (n + 1) n+1
et donc que
1 1 1 1
+ 2 + ··· + 62−
12 2 (n + 1)2 n+1
ce qui prouve que Hn+1 est vraie.
Cela étant vrai quel que soit n ∈ N∗ , on en déduit par récurrence que Hn est vraie quel que soit n ∈ N∗ .
Il arrive qu’on ait besoin de faire des récurrences un petit peu plus compliquées. Par exemple, l’hérérité peut
consiter en la preuve du fait que si Hn et Hn+1 sont vraie, alors Hn+2 est vraie. La rédaction doit évidemment être
adaptée et l’initialisation doit comporter la preuve que H0 et H1 sont vraies. On parle de récurrence double.
Hn := « un = 2n + 3n ».
Dans un dernier type de récurrence, appelé récurrence forte, on suppose que H0 , . . . , Hn sont vraies et on montre
que Hn+1 est vraie. Nous allons utiliser ce type de récurrence pour montrer que tout entier n > 2 est un produit de
nombres premiers. Pour cela, on définit, pour tout n > 2
Soit f une fonction de R dans R. Montrons qu’il existe une unique couple (a, b) de fonctions, respectivement paires
et impaires telles que
∀x ∈ R, f (x) = a(x) + b(x).
— Analyse. Soit a et b deux fonctions respectivement paires et impaires telles que
∀x ∈ R, f (x) = a(x) + b(x).
Soit x ∈ R. Alors f (−x) = a(−x) + b(−x). Puisque a est paire et b est impaire, on en déduit que f (−x) =
a(x) − b(x). Comme f (x) = a(x) + b(x), en sommant ces deux inégalités, on obtient f (x) + f (−x) = 2a(x). En
les retrenchant, on obtient f (x) − f (−x) = 2b(x). Donc
f (x) + f (−x) f (x) − f (−x)
∀x ∈ R, a(x) = et b(x) = .
2 2
— Synthèse. On définit les fonctions a et b sur R par
f (x) + f (−x) f (x) − f (−x)
∀x ∈ R, a(x) := et b(x) :=
2 2
Alors a est paire. En effet
f (−x) + f (−(−x)) f (x) + f (−x)
∀x ∈ R, a(−x) = = = a(x).
2 2
De même, on montre que b est impaire. Enfin
f (x) + f (−x) f (x) − f (−x)
∀x ∈ R, a(x) + b(x) = + = f (x).
2 2
Donc le couple (a, b) est bien solution du problème.
En conclusion, il existe bien un unique couple (a, b) de fonctions respectivement paire et impaire telles que
∀x ∈ R, f (x) = a(x) + b(x).
L’analyse a permis de montrer l’unicité d’un tel couple et la synthèse a permis de montrer son existence.
2 Algèbre
2.1 Algèbre élémentaire, trigonométrie
2.1.1 Algèbre élémentaire
Définition 2.1
Soit a ∈ R. On définit an pour tout entier naturel n ∈ N par récurrence sur n en posant
— a0 := 1
— ∀n ∈ N, an+1 := an a.
Remarque
ñ Quel que soit a ∈ R, a0 = 1. En particulier, 00 = 1.
Proposition 2.1
Proposition 2.2
Remarque
m m m
ñ De manière générale (an ) 6= a(n )
(prendre par exemple a = 2, n = 1 et m = 2). La notation an n’a donc aucun
sens.
Définition 2.2
Soit a un nombre réel non nul et n ∈ Z. On étend la définition de an en posant
1
an :=
a−n
lorsque n < 0.
Proposition 2.3
Définition 2.3
Soit m, n ∈ Z avec m 6 n et um , um+1 , . . . , un−1 , un ∈ R. On note
n
X X
uk = uk = um + um+1 + · · · + un−1 + un .
k=m m6k6n
Proposition 2.4
— Soit n ∈ N. Alors
n
X n
X
uk = un−k .
k=0 k=0
Remarque
ñ En pratique, lorsque l’on souhaite faire le première transformation, on dit qu’on effectue le changement de variable
k → k + p.
Xn k=n
X k+p=n
X k=n−p
X n−p
X
uk = « uk = uk+p = uk+p » = uk+p .
k=m k=m k+p=m k=m−p k=m−p
Proposition 2.5
Pour tout n ∈ N
n
X n (n + 1)
k= .
2
k=0
Remarque
ñ On dit qu’une suite (un ) est en progression arithmétique lorsqu’il existe a ∈ R tel que
∀n ∈ N, un+1 = un + a.
Si tel est le cas, on montre facilement par récurrence sur n que un = u0 + na. Si m, n ∈ N avec m 6 n, en notant
Pn
S= k=m uk , on a
n
X n
X
S+S = (u0 + ka) + (u0 + ka)
k=m k=m
n−m
X n−m
X
= (u0 + (m + k) a) + (u0 + (n − k) a)
k=0 k=0
n−m
X Xn
= (2u0 + (m + n) a) = (um + un )
k=0 k=m
= (um + un ) (n − m + 1) .
Donc
um + un
· (n − m + 1) .
S=
2
Autrement dit, la somme d’une suite de termes en progression arithmétique est donnée par la formule
premier terme + dernier terme
· (nombre de termes) .
2
Exercice 2
3
ñ Développer (k + 1) − k 3 . En déduire
n
X
k2 .
k=0
3
Solution. Pour tout k ∈ N, (k + 1) = k 3 + 3k 2 + 3k + 1, donc
1
k2 = (k + 1)3 − k 3 − 3k − 1 .
3
En sommant cette relation pour k allant de 0 à n ∈ N, on obtient
n n
X 1X
k2 (k + 1)3 − k 3 − 3k − 1
=
3
k=0 k=0
" n n n n
#
1 X 3
X
3
X X
= (k + 1) − k −3 k− 1
3
k=0 k=0 k=0 k=0
"n+1 n
#
1 X 3 X 3 (n + 1)(0 + n)
= k − k −3 − (n + 1) × 1
3 2
k=1 k=0
1 3 3 3n(n + 1)
= (n + 1) − 0 − − (n + 1)
3 2
(n + 1) n(n + 1)(2n + 1)
= (2(n + 1)2 − 3n − 2) = .
6 6
Définition 2.4
Pour tout entier naturel n, on définit la factorielle de n que l’on note n! par
— 0! := 1
— ∀n ∈ N, (n + 1)! := (n + 1) n!
Définition 2.5
n
Pour tout couple (k, n) d’entiers naturels, on définit k et on dit k parmi n, comme étant le nombre de parties
à k éléments d’un ensemble à n éléments.
Proposition 2.6
Remarque
ñ Cette formule est appelée formule de Pascal. Elle permet de calculer efficacement les nk en construisant le triangle
de Pascal. Dans ce triangle contenant les nk , où n désigne la ligne et k désigne la colonne, oncommence par placer
la colonne de 1 idinquant le fait que n0 = 0 puis la diagonale de 1 indiquant le fait que nn = 0. Les coefficients
au dessus de la diagonale sont nuls et ne sont généralement pas représentés. Ceux en dessous de la diagonale sont
complétés, ligne après ligne en utilisant la relation de Pascal qui permet de dire que chaque coefficient est la somme
du coefficient se situant juste au dessus de lui et de celui se situant en haut à gauche.
1
1 1
1 2 1
1 3 3 1
1 4 6 4 1
1 5 10 10 5 1
Proposition 2.8
Remarques
n
ñ On peut simplifier l’écriture de k en
k termes
n!
z }| {
n (n − 1) · · · (n − k + 1)
n n! (n−k)!
= = = .
k k! (n − k)! k! k!
En particulier
n (n − 1)
n n
= n et = .
1 2 2
ñ Si k, n ∈ N, alors
n+1 n+1 n
= ·
k+1 k+1 k
Exercice 3
ñ Prouver que
nk
n
6 .
k k!
Remarque
ñ En particulier, si n ∈ N et x ∈ R
n
n
X n
(1 + x) = xk .
k
k=0
Exercices 4
ñ Soit n ∈ N∗ . On pose
n n
X n X n
A= et B = .
k k
k=0 k=0
k≡0 [2] k≡1 [2]
Solution. On a
n n
X n X n k
A+B = = 1 × 1n−k = (1 + 1)n = 2n
k k
k=0 k=0
et
n n
X nk
X k n
A−B = (−1) + (−1)
k k
k=0 k=0
k≡0 [2] k≡1 [2]
n Xn
k n n k
X
= (−1) = (−1) × 1n−k
k k
k=0 k=0
= ((−1) + 1)n = 0n = 0 car n > 0.
ñ Soit n ∈ N. Calculer
n
X n
k
k
k=0
Remarques
ñ Par exemple a3 − b3 = (a − b) a2 + ab + b2 .
ñ En particulier, si b = 1, on a
n−1
X
an − 1 = (a − 1) ak .
k=0
3 3 3 3
ñ Comme a + b = a − (−b) , on a
a3 + b3 = (a + b) a2 − ab + b2 .
Solution. On a
n−1
X
10n − 1 = (10 − 1) 10k = 9p.
k=0
| {z }
=:p
n
Comme p est somme d’entiers, p ∈ N. En conclusion, 10 − 1 est divisible par 9.
Solution. On suppose que 2n − 1 est premier. Montrons que n est premier. On raisonne par l’absurde et on
suppose que n n’est pas premier. Il existe donc p, q > 2 tels que n = pq. Alors
p−1
X
n pq q p p q
2 −1=2 − 1 = (2 ) − 1 = (2 − 1) (2q )k .
k=0
(car p > 2). Donc 2n − 1 n’est pas premier. C’est absurde, donc n est premier.
Proposition 2.11
1 − an+1
n
X
k 2 n si a 6= 1
a = 1 + a + a + ··· + a = 1−a
n+1 si a = 1.
k=0
Remarque
ñ On dit qu’une suite (un ) est en progression géométrique de raison a ∈ R lorsque
∀n ∈ N, un+1 = aun .
Si tel est le cas, on montre facilement par récurrence sur n que un = u0 an . Soit m, n ∈ N avec m 6 n et
Pn
S= k=m uk . Si a 6= 1, alors
n
X
S = u0 ak
k=m
n−m
X n−m
X
= u0 ak+m = u0 am ak
k=0 k=0
n−m+1
1−a um − un+1
= um · = .
1−a 1−a
Autrement dit, la somme d’une suite de termes en progression géométrique de raison a 6= 1 est donnée par la
formule
1 − anombre de termes (premier terme) − (terme suivant)
(premier terme) · = .
1−a 1−a
2.1.4 Trigonométrie
cotanx
sin x tan x
cos x
Définition 2.6
On définit le sinus, le cosinus, la tangente et la cotangente d’un angle x exprimé en radians sur le cerle
trigonométrique de rayon 1 comme ci-dessus. En particulier tan x n’est défini que pour x ∈ R \ π2 + πZ ,
sin x cos x
tan x = et cotan x = .
cos x sin x
Remarque
ñ On rappelle les principales valeurs remarquables.
π
3
√
3
2 π
√ 4
2
2
π
1
6
2
√ √
1 2 3
2 2 2
π π π π
x 0
6 4 3 2
√ √
1 2 3
sin x 0 1
2 2 2
√ √
3 2 1
cos x 1 0
2 2 2
1 √
tan x 0 √ 1 3 indéfini
3
√ 1
cotan x indéfini 3 1 √ 0
3
ñ Si x ∈ R \ π2 Z, alors
1
cotan x =
tan x
Remarquons cependant que cotan est définie en π/2 alors que tan ne l’est pas.
Proposition 2.12
D’après Pythagore, on a
1
cos2 x + sin2 x = 1 1 + tan2 x =
cos2 x
1
1 + cotan2 x = .
sin2 x
Proposition 2.13
Symétries
π π
cos + x = − sin x cos − x = sin x
2
π 2
π
sin + x = cos x sin − x = cos x
2
π 2
π
tan + x = − cotan x tan − x = cotan x
2 2
π π
2 +x 2 −x
π−x x
π+x −x
Exercice 6
ñ Calculer
7π 2π 3π
cos , sin , tan − .
6 3 4
Solution. On a √
7π π π 3
cos = cos π + = − cos =−
6 6 6 2
√
2π π π 3
sin = sin π − = sin =
3 3 3 2
3π π π
tan − = tan − π = tan = 1.
4 4 4
Proposition 2.14
cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b sin(a + b) = sin a cos b + cos a sin b
cos(a − b) = cos a cos b + sin a sin b sin(a − b) = sin a cos b − cos a sin b
tan a + tan b
tan(a + b) =
1 − tan a tan b
tan a − tan b
tan(a − b) =
1 + tan a tan b
Remarque
ñ Si a, b ∈ R ne sont par tous les deux nuls, on pourra factoriser a cos x + b sin x de la manière suivante
p a b
a cos x + b sin x = a2 + b2 √ cos x + √ sin x .
a2 + b2 a2 + b2
Comme 2 2
a b
√ + √ = 1,
a2 + b2 a2 + b2
√ √
il existe θ0 ∈ R tel que cos θ0 = a/ a2 + b2 et sin θ0 = b/ a2 + b2 , donc
p
a cos x + b sin x = a2 + b2 (cos θ0 cos x + sin θ0 sin x)
p
= a2 + b2 cos (x − θ0 ) .
Exercice 7
√
ñ Factoriser 3 cos x + sin x.
Angle double
1 + cos(2x)
cos2 x =
2
2 1 − cos(2x)
sin x =
2
Exercice 8
ñ Soit a ∈ R∗ . Pour tout n ∈ N∗ , on pose
n
Y a
pn := cos .
2k
k=1
n
Simplifier pn sin (a/2 ) puis en déduire la limite de la suite (pn ).
a sin 2an
2n sin = a a −−−−−→ a.
2n 2n
n→+∞
En conclusion
sin a
pn −−−−−→ .
n→+∞ a
Proposition 2.16
Linéarisation
1
cos a cos b = [cos (a + b) + cos (a − b)]
2
1
sin a sin b = [cos (a − b) − cos (a + b)]
2
1
cos a sin b = [sin (a + b) − sin (a − b)]
2
Exercice 9
ñ Linéariser cos3 x, cos x sin2 x, puis sin4 x.
Proposition 2.17
Factorisation
p+q p−q p+q p−q
cos p + cos q = 2 cos cos sin p + sin q = 2 sin cos
2 2 2 2
p+q p−q p+q p−q
cos p − cos q = −2 sin sin sin p − sin q = 2 cos sin
2 2 2 2
sin(p + q)
tan p + tan q =
cos p cos q
sin(p − q)
tan p − tan q =
cos p cos q
Remarque
ñ On pourra retenir que si f est la fonction sin ou cos, on a
p−q p−q
p+q p+q
f (p) − f (q) = 2f 0 sin et f (p) + f (q) = 2f cos .
2 2 2 2
Exercice 10
ñ En multipliant par sin(x/2), calculer
n
X n
X
A := cos (kx) et B := sin2 (kx) .
k=0 k=0
Or sin(x/2) est nul si et seulement si x ≡ 0 [2π]. Dans ce cas, cos(kx) = 1, donc A = n + 1. En conclusion
(n+1)x
Xn sin( 2 ) cos( nx
2 )
si x 6≡ 0 [2π]
cos (kx) = sin( x
2)
n + 1 sinon.
k=0
Pour le calcul de B, on a
n n
X
2 1X
sin (kx) = (1 − cos(2kx))
2
k=0 k=0
Proposition 2.18
1 − t2 2t
cos x = sin x = .
1 + t2 1 + t2
π
Si de plus, x 6≡ 2 [π], alors
2t
tan x = .
1 − t2
Remarque
ñ Remarquons au passage que, puisque cos2 x + sin2 x = 1, on a
2 2
1 − t2
2t
∀t ∈ R, + = 1.
1 + t2 1 + t2
Autrement dit 2 2
2
∀t ∈ R, 1 − t2 + (2t) = 1 + t2 ,
ce qui d’ailleurs se vérifie facilement. Cette relation nous donne, pour t ∈ N, des triplets (a, b, c) ∈ N3 non triviaux
tels que a2 + b2 = c2 .
Définition 2.7
Soit E une équation définie sur une partie D de R. On appelle solution de E tout élément x de D tel que E (x)
est vraie.
Définition 2.8
Soit E1 et E2 deux équations définies sur une même partie D de R.
— On dit que E1 implique E2 et on note
∀x ∈ D, E1 (x) =⇒ E2 (x)
∀x ∈ D, E1 (x) ⇐⇒ E2 (x)
Remarques
ñ Les opérations suivantes transforment une équation en une équation équivalente.
— Ajouter une expression aux deux termes de l’égalité.
— Multiplier (ou diviser) les deux termes de l’égalité par une expression ne s’annulant pas.
— Prendre le logarithme ou l’exponentielle des deux termes de l’égalité.
Cependant, les opérations suivantes ne conservent généralement pas l’équivalence.
— Multiplier les deux côtés de l’égalité par une expression pouvant s’annuler.
— Élever une égalité au carré.
— Prendre le sinus, le cosinus, la tangente d’une égalité.
Lorsqu’on a besoin d’élever une équation au carré, le plus souvent, on étudie le signe de chaque côté. En effet,
lorsque les deux côtés de l’équation sont positifs, on garde l’équivalence lorsqu’on élève au carré.
ñ Le plus souvent on résout une équation par équivalence, mais il arrive parfois que l’on doive se contenter de la
résoudre par implication. Dans ce cas, on trouve à la fin un ensemble de valeurs qui contient toutes les solutions
mais il ne faut surtout pas oublier de vérifier quelles sont celles qui sont effectivement solution de l’équation.
Par exemple, si on souhaite résoudre l’équation 1 + x + x2 + x3 = 0 sur R. On a
∀x ∈ R, 1 + x + x2 + x3 = 0 =⇒ (1 − x) 1 + x + x2 + x3 = 0
=⇒ 1 − x4 = 0
=⇒ x4 = 1
=⇒ x = 1 ou x = −1.
Donc les seules solutions possibles de l’équation sont 1 et −1. Réciproquement, on remarque que seul −1 est solution
de l’équation.
Exercice 11
√
ñ Résoudre l’équation x = x − 2.
Solution. L’équation est définie sur R+ . On commence par faire une analyse pour restreindre l’ensemble
√ de
recherche et permettre un raisonnement par équivalence. On suppose que x est solution. Alors x − 2 = x > 0
donc x > 2. On recherche donc les solutions sur [2, +∞[. Or
√ √
∀x ∈ [2, +∞[ , x = x − 2 ⇐⇒ x = (x − 2)2 car x − 2 > 0 et x > 0
⇐⇒ x2 − 5x + 4 = 0
⇐⇒ x = 1 ou x = 4
⇐⇒ x = 4 car 1 n’appartient pas à [2, +∞[.
Donc l’unique solution de l’équation est 4. L’ensemble des solutions est donc S = {4} .
2.2.2 Équations à une inconnue
2.2.3 Résolution d’équations polynomiales
Définition 2.9
Soit a ∈ R+ et n ∈ N∗ . Alors, l’équation
xn = a
√ 1
admet une et une seule solution sur R+ . On la note n a ou a n .
Remarques
√ √ √
ñ Si a, b ∈ R+ et n ∈ N∗ , alors n ab = n a n b.
√ 2 √
ñ L’identité ( x) = √ x est toujours vraie. Cependant l’identité x2 = x n’est vraie que pour x > 0. Plus générale-
ment : ∀x ∈ R, 2
x = |x|.
√ √
ñ Lorsqu’on manipule a − b, il est souvent utile de le multiplier par son expression conjuguée
√ √ √ √
√ √ ( a − b)( a + b) a−b
a− b= √ √ =√ √ .
a+ b a+ b
Proposition 2.19
Remarque
ñ Si a < 0 √et n ∈ N∗ est impair, l’équation xn = a admet √ donc une unique solution sur R. On note parfois cette
1
solution a, prolongeant ainsi le domaine de définition de n · à R. Cependant on n’écrira jamais a n si a < 0 même
n
Solution. Si n = 0, S = R puisque tout nombre à la puissance 0 est égal à 1. Si n est impair, alors
n n
∀x ∈ R, (x + 1) = (x − 1) ⇐⇒ x+1=x−1
⇐⇒ 2 = 0.
Dans ce cas, il n’y a donc pas de solution, donc S = ∅. Enfin, si n est pair
n n
∀x ∈ R, (x + 1) = (x − 1) ⇐⇒ x + 1 = x − 1 ou x + 1 = − (x − 1)
⇐⇒ 2=0 ou 2x = 0
⇐⇒ x = 0.
Proposition 2.20
Remarques
ñ Si P (x) = an xn + · · · + a1 x + a0 est un polynôme de degré n admettant r ∈ R pour racine, il existe un polynôme Q
de degré n − 1 tel que P (x) = Q (x) (x − r). On obtient ce polynôme en effectuant une division euclidienne de P (x)
par x − r. Par exemple, 1 est racine évidente de x3 + x2 − 2 donc on effectue la division eucldienne de x3 + x2 − 2
par x − 1 et on obtient
x3 +x2 −2 x −1
x3 −x2 x2 +2x +2
2x2 −2
2x2 −2x
2x −2
2x −2
0
donc x3 + x2 − 2 = (x − 1)(x2 + 2x + 2).
ñ Si P (x) = an xn + · · · + a1 x + a0 est un polynôme à coefficients entiers et r = pq est une racine rationnelle de P
mise sous forme irréductible, alors q|an et p|a0 . On a ainsi un moyen de trouver toutes les racines rationnelles d’un
polynôme à coefficients entiers.
ñ On dit qu’un polynôme P (x) = an xn +· · ·+a1 x+a0 est réciproque de première espèce lorsque : ∀k ∈ J0, nK , an−k =
ak . Dans ce cas, un changement de variable u = x + x1 simplifie la recherche des racines de P .
Exercices 13
ñ Trouver une équation du second degré vérifié par tan(π/12) puis calculer cette quantité.
Puisque tan(π/12) > 0 et que la première racine est négative, on en déduit que
√
tan(π/12) = 2 − 3.
Solution. 1 est une solution évidente de x3 − 3x2 + 4x − 2 = 0, donc on peut factoriser le polynôme en effectuant
une division euclidienne de x3 − 3x2 + 4x − 2 par x − 1. On obtient x3 − 3x2 + 4x − 2 = (x − 1)(x2 − 2x + 2).
Donc
∀x ∈ R, (x − 1)(x2 − 2x + 2) ⇐⇒ (x − 1)(x2 − 2x + 2) = 0
⇐⇒ x = 1 ou x2 − 2x + 2 = 0
⇐⇒ x=1
car ∆ = −4, donc le trinôme n’a pas de racine réelle. En conclusion, 1 est la seule solution donc S = {1}.
ñ Résoudre sur R l’équation x4 + 2x3 − 3x2 + 2x + 1 = 0.
Solution. 0 n’étant pas solution, on recherche les solution sur R∗ . Soit x ∈ R∗ . Alors, en posant u = x + 1/x,
on a
x4 + 2x3 − 3x2 + 2x + 1 = 0
2 1
⇐⇒ x2 x2 + 2x − 3 + + 2 = 0
x x
2
1 1
⇐⇒ x+ +2 x+ −5=0
x x
⇐⇒ u2 + 2u − 5 = 0
√ √
⇐⇒ u = −1 − 6 ou u = −1 + 6
1 √ 1 √
⇐⇒ x + = −1 − 6 ou x + = −1 + 6
x √ x √
⇐⇒ x + (1 + 6)x + 1 = 0 ou x2 − (−1 + 6)x + 1 = 0
2
√ p √ √ p √
− 1+ 6 − 3+2 6 − 1+ 6 + 3+2 6
⇐⇒ x= ou x =
2 2
En conclusion ( √ p √ √ p √ )
− 1+ 6 − 3+2 6 − 1+ 6 + 3+2 6
S= , .
2 2
r q r q
3 2 7 3 2 7
ñ Simplifier 1+ 3 3 + 1− 3 3.
Solution. On pose s s
r r
3 2 7 3 2 7
a := 1+ et b := 1−
3 3 3 3
et x := a + b. Alors
r r
3 4 7 3 −1 −1
ab = 12 − × = =
9 3 27 3
a 3 + b3 = 2
Proposition 2.21
On a
π
∀x ∈ R, cos x = 0 ⇐⇒ x ≡ [π]
2
∀x ∈ R, cos x = 1 ⇐⇒ x ≡ 0 [2π]
Plus généralement, si θ ∈ R
On a
∀x ∈ R, sin x = 0 ⇐⇒ x ≡ 0 [π]
π
∀x ∈ R, sin x = 1 ⇐⇒ x ≡ [2π]
2
Plus généralement, si θ ∈ R
Exercice 14
ñ Résoudre sur R les équations
Proposition 2.23
On a π
∀x ∈ R \ + πZ , tan x = 0 ⇐⇒ x ≡ 0 [π].
2
π
Plus généralement, si θ ∈ R \ 2 + πZ
π
∀x ∈ R \ + πZ , tan x = tan θ ⇐⇒ x ≡ θ [π].
2
Remarque
π
ñ Soit θ1 , θ2 ∈ R \ 2 + πZ . Alors
π
θ2 ≡ θ1 + [π] ⇐⇒ tan θ1 tan θ2 = −1.
2
x−2 x−2
<2 ⇐⇒ −2 < <2
x+1 x+1
x−2 x−2
⇐⇒ −2 < et <2
x+1 x+1
−3x −x − 4
⇐⇒ < 0 et <0
x+1 x+1
Un tableau de signe donne S =] − ∞, −4[∪]0, +∞[.
Pour la seconde, inéquation, pour tout x ∈ R
√
2 1
2 cos x + sin x < 2 ⇐⇒ √ cos x + √ sin x < 2
5
5 5
2 1 2
⇐⇒ √ cos x + √ sin x < √
5 5 5
√ √ √
Or 2/ 5 ∈ [0, 1]. Il existe donc θ ∈ [0, π/2] tel que cos θ = 2/ 5. Alors sin θ = 1/ 5, donc
On en déduit que
S = ∪k∈Z ]2θ + k2π, (k + 1)2π[ .
x + y < 1 + xy ⇐⇒ xy − x − y + 1 > 0
⇐⇒ (x − 1)(y − 1) > 0
⇐⇒ [x > 1 et y > 1] ou [x < 1 et y < 1] .
Proposition 2.24
Exercice 16
ñ Résoudre les inéquations
1 p
x+ > 3, 2x + 3 6 x2 − 1.
x
Solution. Pour la première inéquation, le domaine de définition est R∗ . On a donc, pour tout x ∈ R∗
1 x2 − 3x + 1
x+ >3 ⇐⇒ >0
x x
√
√
3− 5 3+ 5
x− 2 x− 2
⇐⇒ >0
x
Un tableau de signe permet de conclure
# √ # " √ "
3− 5 3+ 5
S = 0, ∪ , +∞
2 2
x2 − 1 > 0 ⇐⇒ [x 6 −1 ou x > 1]
donc D = ]−∞, −1] ∪ [1, +∞[. On recherche ensuite les x ∈ D pour lesquels 2x + 3 > 0. Ce sont les éléments de
A := [−3/2, −1] ∪ [1, +∞[. Si x ∈ D n’est pas dans cet ensemble, l’inégalité est trivialement vérfiée. Si x ∈ A,
alors
p
2x + 3 6 x2 − 1 ⇐⇒ (2x + 3)2 6 x2 − 1
⇐⇒ 3x2 + 12x + 10 6 0.
Or
√ √
−6 − 6 −6 + 6
3x2 + 12x + 10 = 0 ⇐⇒ x= ou x = .
3 3
Pour placer −3/2 et −1 par rapport à ces racines, on évalue 3x2 + 12x + 10 en −3/2 et −1. On obtient
respectivement −5/4 et 1 donc, puisque 3x2 + 12x + 10 est positif à l’extérieur des racines, on en déduit que
√ √
−6 − 6 3 −6 + 6
<− < < −1.
3 2 3
En conclusion # r #
2
S = −∞, −2 + .
3
Définition 2.10
On appelle corps des nombres complexes l’ensemble des nombres a + ib où a et b sont réels.
Remarque
ñ C est stable par les opérations d’addition, de soustraction et de multiplication.
Définition 2.11
Pour tout nombre complexe z, il existe un unique couple de réels (a, b) tel que z = a + ib. Les réels a et b sont
respectivement appelés partie réelle et partie imaginaire de z. On note
a =: Re z et b =: Im z.
Remarque
ñ Soit R = (O, →
−
ı ,→
− ) un repère orthonormé direct du plan. À tout nombre complexe z = a + ib, on associe le point
M du plan dont les coordonnées dans le repère R sont (a, b). On dit que z est l’affixe de M .
Proposition 2.25
Remarque
ñ Attention, la relation Re (z1 z2 ) = Re(z1 ) Re(z2 ) est en général fausse. Par exemple Re (i · i) = Re (−1) = −1 et
Re(i) Re(i) = 0 · 0 = 0.
Définition 2.12
On dit qu’un nombre complexe z est imaginaire pur lorsque Re z = 0. L’ensemble des nombres imaginaires purs
est noté iR.
Définition 2.13
Soit z un nombre complexe. On appelle conjugué de z et on note z le nombre complexe
z = a − ib
où a et b sont respectivement la partie réelle et imaginaire de z.
Proposition 2.26
Soit z1 , z2 ∈ C. Alors
— z1 + z2 = z1 + z2
— z1 z2 = z1 z2 .
De plus, pour tout nombre complexe z, z = z.
Proposition 2.27
Remarque
ñ En pratique, pour montrer qu’un nombre complexe z est réel, une bonne méthode est de montrer qu’il est égal à
son conjugué. La méthode consistant à montrer que sa partie imaginaire est nulle est à proscrire.
Définition 2.14
Pour tout nombre complexe z, le nombre zz est réel positif. On appelle module de z et on note |z| le réel défini
par √
|z| = zz.
Remarques
ñ On voit directement que z z̄ = z̄ z̄¯ = z̄z. En particulier z z̄ ∈ R. Par contre cette méthode ne permet pas de montrer
que z z̄ est positif.
ñ Si M est le point d’affixe z, le théorème de Pythagore nous affirme que le module de z est la distance OM .
Exercice 17
ñ Donner une condition nécessaire et suffisante sur z ∈ C pour que |z + i| = |z − i|.
Proposition 2.28
Soit z1 , z2 , z ∈ C. Alors
— |z1 z2 | = |z1 | |z2 |
— |z| = |z| .
De plus |z| = 0 si et seulement si z = 0.
2.3.2 Inverse
Proposition 2.29
Si z1 et z2 sont deux nombres complexes tels que z1 z2 = 0, alors z1 = 0 ou z2 = 0. On dit que C est intègre.
Proposition 2.30
Soit z un nombre complexe non nul. Alors il existe un unique nombre complexe z 0 tel que zz 0 = 1. On note ce
nombre z −1 ou 1/z. De plus
1 z
= 2.
z |z|
Proposition 2.31
1 1 1 1
= et = .
z z z |z|
Exercice 18
ñ Soit a, b ∈ C tels que |a| < 1 et |b| < 1. Montrer que
a−b
< 1.
1 − ab
Solution. On a
2
a−b a−b
<1 ⇐⇒ <1
1 − ab 1 − ab
a−b a−b
⇐⇒ <1
1 − ab 1 − ba
2 2
|a| + |b| − 2 Re(ab)
⇐⇒ 2 <1
1 + |ab| − 2 Re(ab)
2 2 2
⇐⇒ |a| + |b| − 2 Re(ab) < 1 + |ab| − 2 Re(ab)
2 2 2
⇐⇒ |a| + |b| < 1 + |ab|
2 2
⇐⇒ (1 − |a| )(1 − |b| ) > 0
ce qui est vrai car |a| < 1 et |b| < 1.
Proposition 2.32
Soit z ∈ C et n ∈ N. Alors
— z¯n = z̄ n
n
— |z n | = |z| .
Ces relations restent vraies lorsque z est non nul et que n est un entier relatif.
Remarque
ñ Les transformations algébriques usuelles, comme le binôme de Newton, la factorisation de an − bn et la sommation
de termes en progression géométrique restent vraies pour les nombres complexes.
Proposition 2.33
Soit z ∈ C. Alors
Re z 6 |Re (z)| 6 |z| et Im z 6 |Im (z)| 6 |z| .
De plus Re z = |z| si et seulement si z est réel positif.
Exercice 19
ñ Résoudre sur C le système (
|1 + z| 6 1
|1 − z| 6 1.
Solution. On raisonne par analyse-synthèse. Commençons par l’analyse et donnons-nous une solution z ∈ C du
2 2
système. Alors |1 + z| 6 1 et |1 − z| 6 1 donc, en élevant au carré, 1 + |z| + 2 Re z 6 1 et 1 + |z| − 2 Re z 6 1.
2
En ajoutant ces deux inégalités, on obtient |z| 6 0 donc z = 0. La synthèse est immédiate car z = 0 est bien
solution de ce système. En conclusion l’ensemble des solutions est
S = {0} .
De plus l’égalité a lieu si et seulement si z1 et z2 sont positivement liés, c’est-à-dire lorsque z1 = 0 ou lorsqu’il
existe λ ∈ R+ tel que z2 = λz1 .
Définition 2.15
Pour tout réel θ, on définit l’exponentielle de iθ par
Proposition 2.35
Proposition 2.36
Soit θ ∈ R. Alors
eiθ = e−iθ .
De plus, eiθ est non nul et si n ∈ Z, alors
1 n
= e−iθ et einθ = eiθ .
eiθ
Proposition 2.37
Proposition 2.38
Exercice 20
ñ Déterminer la partie réelle de
1
.
1 − cos θ − i sin θ
Solution. On commence par chercher le domaine de définition de l’expression. On a, pour tout θ ∈ R
Pour θ ∈ R \ 2πZ, on a
1 1
=
1 − cos θ − i sin θ 1 − eiθ
1 − e−iθ
=
(1 − eiθ )(1 − e−iθ )
1 − cos θ + i sin θ
=
2(1 − cos θ)
donc
1 1
Re = .
1 − cos θ − i sin θ 2
De même
θ
θ θ
1 − eiθ = ei 2 e−i 2 − ei 2
θ iθ
= −2i sin e 2.
2
Solution.On a
n
X
Cn + iSn = cos kθ + i sin kθ
k=0
Xn
= eikθ
k=0
n
X k
= eiθ
k=0
—Lorsque eiθ 6= 1, c’est-à-dire lorsque θ 6≡ 0 [2π], on a
n+1
1 − eiθ
Cn + iSn =
1 − eiθ
1 − ei(n+1)θ
=
1 − eiθ
i n+1 n+1 n+1
e 2 θ e−i 2 θ − ei 2 θ
= θ θ θ
ei 2 e−i 2 − ei 2
−2i sin n+1
i nθ 2 θ
= e 2
−2i sin θ2
sin n+1
i nθ 2 θ
= e 2 .
sin θ2
Cn = n + 1 et Sn = 0.
Solution.On a
6
eiθ − e−iθ
sin6 θ =
2i
1 i6θ
e − 6ei4θ + 15ei2θ − 20 + 15e−i2θ − 6e−i4θ + e−i6θ
= −
64
1
ei6θ + e−i6θ − 6 ei4θ + e−i4θ + 15 ei2θ + e−i2θ − 20
= −
64
1
= − (cos 6θ − 6 cos 4θ + 15 cos 2θ − 10)
32
4
eiθ − e−iθ e + e−iθ
iθ
sin θ cos4 θ =
2i 2
i 4
eiθ − e−iθ eiθ + e−iθ
= −
32
i
eiθ − e−iθ ei4θ + 4ei2θ + 6 + 4e−i2θ + e−i4θ
= −
32
i
ei5θ + 3ei3θ + 2eiθ − 2e−iθ − 3e−i3θ − e−i5θ
= −
32
i
= − (2i sin 5θ + 6i sin 3θ + 4i sin θ)
32
1
= (sin 5θ + 3 sin 3θ + 2 sin θ)
16
Or ik est imaginaire pur lorsque k est impair et réel lorsque k est pair. Donc, on prenant la partie réelle de l’identité
précédente, on a déduit que
n
k n k
X
cos(nθ) = i cosn−k θ (sin θ)
k
k=0
k≡0 [2]
n
b2c
X n 2k
= i2k cosn−2k θ (sin θ)
2k
k=0
n
b2c
X k n k
= (−1) cosn−2k θ sin2 θ
2k
k=0
n
b2c
X k n k
= (−1) cosn−2k θ 1 − cos2 θ
2k
k=0
Donc cos(nθ) s’exprime comme un polynôme en cos θ. Ces polynômes sont appelés polynômes de Tchebycheff.
Exercices 21
ñ Exprimer tan (7θ) en fonction de tan θ.
Solution. On a
7
cos (7θ) + i sin (7θ) = (cos θ + i sin θ)
= (cos7 θ − 21 cos5 θ sin2 θ + 35 cos3 θ sin5 θ − 7 cos θ sin6 θ) +
i(7 cos6 θ sin θ − 35 cos4 θ sin3 θ + 21 cos2 θ sin5 θ − sin7 θ).
ñ Soit n ∈ N et θ ∈ R. Calculer
n
X n
cos (kθ) .
k
k=0
Solution. On a
n n
X n ikθ X n
e = (eiθ )k
k k
k=0 k=0
n
= 1 + eiθ
h iθ iθ −iθ
in
= e2 e2 +e 2
nθ
−nθ nθ
n
= ei 2 ei 2 + ei 2
n
nθ θ
= ei 2 2 cos
2
θ i nθ
= 2n cosn e 2.
2
Solution. On trouve
θ nθ
2n cosn cos
2 2
π
ñ Exprimer cos 10 à l’aide de radicaux.
Pour θ = π/10, en posant x := cos(π/10), on obtient x(16x4 − 20x2 + 5) = 0. Or θ ∈ [0, π/2[ donc x > 0, donc
16x4 − 20x2 + 5 = 0. Or
√ √
4 2 2 5− 5 2 5+ 5
∀u ∈ R, 16u − 20u + 5 = 0 ⇐⇒ u = ou u =
s8 √ 8s
√
5− 5 5+ 5
⇐⇒ u = ± ou u = ±
8 8
Or x > 0 donc
√ s s √
5− 5 5+ 5
x= ou x = .
8 8
p
Puisque π/10 ∈ [0, π/6], on en déduit que x > 3/4. Or, si on évalue 16u4 − 20u2 + 5 en 3/4, on obtient
−19/16 < 0, donc 3/4 est entre les deux racines donc
√
5− 5 3
< .
8 4
En conclusion
π
s √
5+ 5
cos = .
10 8
2.3.6 Forme trigonométrique
Définition 2.16
On note U l’ensemble des nombres complexes de module 1.
Remarque
ñ Soit z ∈ C∗ . Alors
1
z∈U ⇐⇒ = z.
z
Exercice 22
ñ Montrer que tout z ∈ U \ {−1} il existe a ∈ R tel que
1 + ia
z= .
1 − ia
1 + ia z−1
∀a ∈ R, =z ⇐⇒ a=
1 − ia i(1 + z)
Montrons que
z−1
a :=
i(1 + z)
est réel. On a
z−1
a =
i(1 + z)
z−1
= −
i(1 + z)
1
−1
= − z car z ∈ U
i 1 + z1
1−z
= =a
i (z + 1)
Donc a ∈ R.
Proposition 2.39
L’application qui à θ associe eiθ est une surjection de R dans U. Autrement dit
— Si θ ∈ R, eiθ ∈ U.
— Réciproquement, pour tout élément u de U, il existe un réel θ tel que u = eiθ .
Définition 2.17
Soit z un nombre complexe non nul. On appelle argument de z tout réel θ tel que
z = |z| eiθ .
θ + 2πZ = {θ + 2kπ : k ∈ Z} .
On note alors
arg z ≡ θ [2π] .
Remarques
ñ Si z = a + ib est non nul, alors :
—si a = 0, arg (z) ≡ π2 [π]. L’argument est donné par le signe de b.
—sinon, tan θ = b/a ce qui permet de connaître l’argument de z modulo π. Pour le connaître modulo 2π, il suffit
de regarder le signe de a.
ñ Il existe deux moyens de représenter un même nombre complexe z : la forme cartésienne et la forme trigonométrique.
La première est particulièrement adaptée aux calculs de sommes, tandis que la seconde est particulièrement adaptée
aux calculs de produits.
Nous verrons cependant, que lorsqu’ils ont même module, il existe un moyen simple pour mettre sous forme
trigonométrique la somme de deux nombres complexes écrits sous forme trigonométrique.
ñ Si z est un nombre complexe non nul, il existe un unique θ ∈ ]−π, π] tel que arg z ≡ θ [2π]. On dit que θ est
l’argument principal de z et on note Arg z := θ.
Proposition 2.40
Soit ρ1 , ρ2 deux réels non nuls et θ1 , θ2 deux réels. Alors ρ1 eiθ1 = ρ2 eiθ2 si et seulement si
Remarques
ñ Étant donné un nombre complexe non nul z, on appelle :
—forme trigonométrique de z l’écriture z = reiθ où r est un réel strictement positif et θ est un réel. Dans ce cas r
est le module de z et θ un de ses arguments.
—forme trigonométrique généralisée de z toute écriture du type z = ρeiθ où ρ est un réel non nul et θ est un réel.
Attention, dans ce cas, on n’a pas nécessairement arg z ≡ θ [2π]. En effet :
—Si ρ > 0, alors ρ = |z| et arg z ≡ θ [2π].
—si ρ < 0, alors ρ = − |z| et arg z ≡ θ + π [2π].
On pourra même accepter l’écriture z = ρieiθ (avec ρ, θ ∈ R) comme forme trigonométrique généralisée.
Lorsque l’énoncé demandera explicitement de mettre un nombre complexe (non nul) sous forme trigonométrique,
c’est bien sous la forme z = ρeiθ avec ρ > 0 qu’il faudra le mettre. Cependant, lorsqu’on demandera de mettre z
sous forme trigonométrique pour conduire des calculs, une forme trigonométrique généralisée suffira le plus souvent.
Proposition 2.41
Soit z1 , z2 , z ∈ C∗ et n ∈ Z. Alors
— arg z1 z2 ≡ arg z1 + arg z2 [2π]
— arg z1 /z2 ≡ arg z1 − arg z2 [2π]
— arg z n ≡ n arg z [2π]
— arg z ≡ − arg z [2π]
Remarque
ñ Attention cependant, en général, Arg (z1 z2 ) 6= Arg z1 + Arg z2 .
3 Analyse
3.1 Fonction réelle d’une variable réelle
3.1.1 Définition
Définition 3.1
Soit Df une partie de R. On appelle fonction réelle définie sur Df toute application f qui à chaque élément x
de Df associe un unique réel noté f (x). Df est appelé domaine de définition de f .
Remarques
ñ Deux fonctions f et g sont égales lorsque :
— Elles ont même domaine de définition D.
— ∀x ∈ D, f (x) = g(x).
ñ Il sera essentiel de ne pas confondre une fonction avec son expression. Par exemple parler de la fonction sin x est
une erreur grave ; on parlera plutôt de la fonction définie sur R qui au réel x associe le réel sin x.
ñ Par abus de langage, il est courant que les énoncés demandent
√ à l’élève de donner le domaine de définition d’une
fonction f donnée par une expression (par exemple x). Dans ce cas, il faut donner l’ensemble D des x pour
lesquels cette expression à un sens (ici, R+ ). La fonction f sera alors dans la suite du problème la fonction définie
sur D qui à x associe cette expression en x.
3.1.2 Symétries, inégalités
Définition 3.2
Soit f une fonction définie sur un domaine Df symétrique par rapport à 0. On dit que
— f est paire lorsque
∀x ∈ Df , f (−x) = f (x).
— f est impaire lorsque
∀x ∈ Df , f (−x) = −f (x).
Définition 3.3
Soit f une fonction définie sur R et T un réel. On dit que T est une période de f lorsque
∀x ∈ R, f (x + T ) = f (x).
On dit qu’une fonction est périodique lorsqu’elle admet une période non nulle.
Définition 3.4
Soit f une fonction définie sur Df . On dit que
— f est croissante lorsque
∀x, y ∈ Df , x 6 y =⇒ f (x) 6 f (y).
— f est décroissante lorsque
∀x, y ∈ Df , x 6 y =⇒ f (x) > f (y).
— f est strictement croissante lorsque
Remarque
ñ Les fonctions constantes sont à la fois croissantes et décroissantes. Une fonction qui n’est pas croissante n’est pas
forcément décroissante.
Définition 3.5
Soit f et g deux fonctions définies sur D.
— Pour tout λ, µ ∈ R, on définit la fonction λf + µg par
Définition 3.6
Soit f et g deux fonctions définies respectivement sur D et D0 . On suppose que pour tout x ∈ D, f (x) ∈ D0 .
On définit alors la fonction g ◦ f par
∀x ∈ D, (g ◦ f ) (x) := g (f (x)) .
3.1.4 Opérations usuelles, symétries et monotonie
Les effets des opérations usuelles sur les propriétés de symétries sont résumés dans les tableaux ci-dessous.
— Combinaison linéaire
HH g paire impaire
H
f HH
paire paire ×
impaire × impaire
— Produit
HH g
HH paire impaire
f H
paire paire impaire
impaire impaire paire
— Inverse
f paire impaire
1/f paire impaire
— Composition
HH f paire impaire
H
g HH
paire paire paire
impaire paire impaire
× paire ×
Les effets de opérations usuelles sur les propriétés de monotonie sont résumées dans les tableaux ci-dessous.
— Combinaison linéaire positive
HH g
H
croissante décroissante
f HH
croissante croissante ×
décroissante × décroissante
— Produit de fonctions positives
HH g
HH croissante décroissante
f H
croissante croissante ×
décroissante × décroissante
— Inverse d’une fonction strictement positive ou strictement négative
f croissante décroissante
1/f décroissante croissante
— Composition
HH g
H croissante décroissante
f HH
croissante croissante décroissante
décroissante décroissante croissante
Remarque
ñ Lorsque c’est possible, il est souvent bien plus judicieux de déterminer la monotonie d’une fonction à partir de ces
règles plutôt qu’à partir de l’étude du signe de la dérivée. En effet, cette méthode est bien plus rapide et source de
beaucoup moins d’erreurs.
Exercice 23
ñ Déterminer la monotonie des fonctions d’expressions
1 √ √
√ , x+1− x
ex + 1+x
√ √
Solution. Les fonctions x 7→ ex et x 7→ 1 + x sont croissantes donc x 7→ ex + 1 + x est croissante et
1
strictement positive, puis par passage à l’inverse x 7→ ex +√ 1+x
est décroissante.
√ √
Soit f la fonction x 7→ x + 1 − x. Écrit sous cette forme, il n’est pas immédiat de savoir si f est monotone.
Cependant, en multipliant f (x) par son expression conjuguée, on obtient
√ √ √ √
x+1− x x+1+ x 1
∀x ∈ R+ , f (x) = √ √ =√ √
x+1+ x x+1+ x
Par somme puis inverse de fonctions croissantes positives, f est donc décroissante.
3.2 Limites
3.2.1 Définition intuitive
Remarque
ñ Dans le suite du cours, on note R = R ∪ {−∞, +∞}.
Définition 3.7
Dans ce cours, on ne définira pas la notion de limite. On se basera sur la notion intuitive suivante :
Étant donné une fonction f et a, l ∈ R, on dit que f (x) tend vers l lorsque x tend vers a, lorsque, quitte à
rendre x proche de a, on peut rendre f (x) aussi proche que l’on souhaite de l. Dans ce cas, on note
f (x) −−−→ l.
x→a
xn −−−→ an (où n ∈ N et a ∈ R)
x→a
ex −−−−−→ +∞ ex −−−−−→ 0
x→+∞ x→−∞
ex − 1
ex −−−→ ea −−−→ 1
x→a x x→0
eαx
−−−−−→ +∞ (où α, β > 0) xn eαx −−−−−→ 0 (où n ∈ N∗ et α > 0)
xβ x→+∞ x→−∞
ln x −−−−−→ +∞ ln x −−−→ −∞
x→+∞ x→0
ln (1 + x)
ln x −−−→ ln a −−−→ 1
x→a x x→0
lnα x
−−−−−→ 0 (où α, β > 0) xα lnn x −−−→ 0 (où α > 0 et n ∈ N∗ )
xβ x→+∞ x→0
Proposition 3.1
Soit f et g deux fonctions définies au voisinage de a. On suppose que f (x) et g(x) tendent respectivement vers
lf et lg lorsque x tend vers a. Alors
— Si λ et µ sont deux réels
λf (x) + µg(x) −−−→ λlf + µlg .
x→a
— On a
f (x)g(x) −−−→ lf lg .
x→a
— Si lf 6= 0, 1/f est définie au voisinage de a et
1 1
−−−→ .
f (x) x→a lf
— Plus généralement, si lg 6= 0, f /g est définie au voisinage de a et
f (x) lf
−−−→ .
g(x) x→a lg
Proposition 3.2
Soit f et g deux fonctions. On suppose que f (x) tend vers lf ∈ R lorsque x tend vers a ∈ R et que g tend vers
lg ∈ R lorsque x tend vers lf . Alors g(f (x)) tend vers lg lorsque x tend vers a.
De nombreux autres propositions existent concernant les limites finies et infinies. Elles sont résumées dans les
tableaux ci-dessous où la présence d’une croix représente une forme indeterminée.
— Somme
Si f et g sont deux fonctions admettant respectivement pour limites lf et lg , alors f + g
HH lg
HH −∞ lg ∈ R +∞
lf H
−∞ −∞ −∞ ×
lf ∈ R −∞ lf + lg +∞
+∞ × +∞ +∞
— Opposé
Si f est une fonction admettant pour limite l, alors −f
l −∞ l ∈ R +∞
+∞ −l −∞
— Multiplication par un scalaire
Si f est une fonction admettant pour limite l et λ est un réel, alors λf
HH l
HH −∞ l ∈ R +∞
λ H
λ<0 +∞ λl −∞
λ>0 −∞ λl +∞
— Produit
Si f et g sont deux fonctions admettant respectivement pour limites lf et lg , alors f g
HH lg
HH −∞ lg < 0 0 lg > 0 +∞
lf H
−∞ +∞ +∞ × −∞ −∞
lf < 0 +∞ lf lg 0 lf lg −∞
lf = 0 × 0 0 0 ×
lf > 0 −∞ lf lg 0 lf lg +∞
+∞ −∞ −∞ × +∞ +∞
— Inverse
Si f est une fonction admettant pour limite l, alors 1/f
l −∞ l < 0 0− 0 0+ l > 0 +∞
0 1/l −∞ × +∞ 1/l 0
— Exponentiation
Si f et g sont deux fonctions admettant respectivement pour limites lf et lg , alors f g
HH lg
−∞ lg < 0 0 lg > 0 +∞
lf
HH
H
0 +∞ +∞ × 0 0
lg lg
0 < lf < 1 +∞ lf 1 lf 0
1 × 1 1 1 ×
l l
1 < lf 0 lfg 1 lfg +∞
+∞ 0 0 × +∞ +∞
Exercice 24
ñ Montrer que 00 et 1+∞ sont des formes indeterminées.
Solution. En effet
xx = ex ln x −−−→ 1 car x ln x −−−→ 0
x→0 x→0
1
et x ln x = e −−−→ e.
x→0
+∞
De même 1 est une forme indeterminée. En effet
x ln(1+ 1 )
x
1 x ln(1+ x
1
) 1
1+ =e =e x −−−−−→ e
x x→+∞
et 1x = 1 −−−−−→ 1.
x→+∞
3.2.5 Techniques de calcul
La technique essentielle dans le calcul des limites est la factorisation par le terme prépondérant. Lorsqu’on fait face
à une somme de termes qui tendent vers ±∞, il est nécessaire de factoriser par le terme qui tend le plus vite vers
l’infini.
— Pour calculer la limite en ±∞ des polynômes, il convient de factoriser par le monôme de plus haut degré. Par
exemple
3 2 3 1 1
2x − x + 1 = x 2 − + 3 −−−−−→ −∞.
x x x→−∞
— Pour calculer la limite en ±∞ des fractions rationnelles, il convient de factoriser au numérateur et au dénomi-
nateur par le monôme de plus haut degré. Par exemple
x2 + 2x − 3 1 + x2 − x32 1
= 1 −−−−−→ .
2x2 − 1 2 − x2 x→+∞ 2
— Pour calculer la limite en ±∞ des fractions rationnelles en x et en ex , il convient d’utiliser les croissances
comparées en se rappelant que l’exponentielle l’emporte sur les puissances en −∞ et en +∞. Par exemple
x5
ex − x5 = ex 1 − x −−−−−→ +∞
e x→+∞
f (x) = g(ū(x)).
Si on connait la limite l de ū(x) lorsque x tend vers a et la limite l0 de g(u) lorsque u tend vers l, alors le théorème de
composition des limites permet de conclure que f (x) tend vers l0 lorsque tend vers a. En pratique, pour des raisons
de commodité, le changement de variable se rédige de manière beaucoup plus rapide.
Exercice 25
ñ On cherche la limite, si elle existe, de
1 − 12
e x
x
lorsque x tend vers 0.
Solution.On remarque que cette expression est impaire ; il suffit donc d’étudier la limite éventuelle strictement
à droite en 0. Pour x > 0, on pose u = 1/x2 . On a alors
1 − 12 √
e x = ue−u .
x
√
Or u tend vers +∞ lorsque x tend vers 0, et ue−u tend vers 0 lorsque u tend vers +∞. On en déduit donc
que
1 − 12
e x −−−→ 0.
x x→0
x>0
Puisque l’expression est impaire, on en déduit que
1 − 12
e x −−−→ 0.
x x→0
x6=0
Exercices 26
ñ Calculer les limites des expressions suivantes.
x2 + 2x − 3
2x3 − x2 + 1 en +∞, en −∞.
2x2 − 1
Solution. On a
3 2 3 1 1
2x − x + 1 = 2x 1− + 3 −−−−−→ +∞
2x 2x x→+∞
x2 + 2x − 3 1 + x2 − x32 1
= −−−−−→ .
2
2x − 1 2 1 − 2x1 2 x→+∞ 2
Solution. On a
x5
x 5 x
e − x = e 1 − x −−−−−→ +∞
e x→+∞
1000
ln x x
ex ln x − x1000 + e2x ex − e2x + 1
= −−−−−→ 1
e2x + ln x + x 1 + ln x x
e2x + e2x
x→+∞
Solution. La première tend vers zéro par croissance comparée. Pour la seconde, on a
x x
ee ee ex
2
= x · 2
x e x
Or, en posant u = ex −−−−−→ +∞, puisque (eu )/u −−−−−→, on en déduit par composition que
x→+∞ u→+∞
x
ee
−−−−−→ +∞.
ex x→+∞
Comme de plus
ex
−−−−−→ +∞
x2 x→+∞
par croissances comparées, on en déduit que
x
ee
−−−−−→ +∞.
x2 x→+∞
donc
ln(2 − 2 sin x) 1
−−−→ −
1 − 2 cos(2x) x→ 6π
2
Pour la seconde limite
√
De même sin(x/2) −−−−→ 1/2 et, puisque u 7→ eu est dérivable en 1/2, de dérivée e1/2 = e, on en déduit que
x→π/3
u − 21 1 1
√ = 1 −−−→ √ .
eu − e eu −e 2 1
u→ 2 e
u− 21
En conclusion
ln(2 cos x) 4
sin x √ −−−→ −√ .
e 2 − e x→ 3
π
e
et que f (x) et h(x) admettent la même limite l ∈ R lorsque x tend vers a. Alors g(x) tend vers l lorsque
x tend vers a.
— Soit f et g deux fonctions définies au voisinage de a. On suppose qu’au voisinage de ce point
f (x) 6 g(x).
Alors, si f (x) tend vers +∞, lorsque x tend vers a, il en est de même pour g (x). De même, si g (x) tend
vers −∞ lorsque x tend vers a, il en est de même pour f (x).
— Soit f et g deux fonctions définies au voisinage de a et l ∈ R. On suppose qu’au voisinage de a
|f (x) − l| 6 g(x).
et que g(x) tend vers 0 lorsque x tend vers a. Alors f (x) tend vers l lorsque x tend vers a.
Remarque
ñ Soit f, g et h trois fonctions définies au voisinage de a, telles que, sur ce voisinage
On suppose que f (x) et h(x) admettent respectivement pour limite lf et lh lorsque x tend vers a. On pourrait être
tenté d’affirmer que la limite de g(x) lorsque x tend vers a est comprise entre lf et lh . C’est une erreur grossière.
En effet lorsque lf et lh sont distincts, il se peut très bien que f (x) n’ait pas de limite lorsque x tend vers a.
Exercices 27
ñ En encadrant l’aire du triangle entre les aires des deux camemberts,
sin x
montrer que x − −−→
x→0
1.
Solution. Soit x ∈ ]0, π/2[. L’encadrement des aires données plus haut donne
x 1 x
π cos2 x 6 sin x cos x 6 π · .
2π 2 2π
Après multiplication par 2/ (x cos x) > 0, on obtient
sin x 1
cos x 6 6 .
x cos x
Ces trois expressions étant paires, on en déduit que cette inégalité est toujours vraie lorsque x ∈ ]−π/2, 0[.
Puisque cos x tend vers 1 lorsque x tend vers 0, on en déduit par encadrement que
sin x
−−−→ 1.
x x→0
sin x
ñ Montrer que x − −−−−→
x→+∞
0.
Proposition 3.4
Soit f et g deux fonctions définies au voisinage de a. On suppose que f (x) et g(x) admettent respectivement
pour limite lf et lg ∈ R lorsque x tend vers a et qu’au voisinage de ce point
f (x) 6 g(x).
Alors, lf 6 lg .
Remarque
ñ Remarquons que cet énoncé ne prouve l’existence d’aucune limite. Au contraire, il les suppose et en donne des
propriétés.
ñ Attention, il n’existe pas de résultat semblable lorsqu’on remplace l’inégalité large par une inégalité stricte. Par
exemple
1
∀x > 0, > 0.
x
Pourtant 1/x tend vers 0 lorsque x tend vers +∞ et 0 6> 0.
3.3 Continuité
3.3.1 Définition, opérations usuelles
Définition 3.8
Soit f une fonction et x0 ∈ Df . On dit que f est continue en x0 lorsque
Remarques
ñ On dit qu’une fonction f est continue à gauche en x0 ∈ Df lorsque
f (x) −
−−−→ f (x0 ) .
x→x 0
x<x0
On définit de même la notion de continuité à droite. Une fonction est continue en x0 si et seulement si elle est
continue à gauche et à droite en x0 .
ñ Dans le cas où f admet des limites à gauche et à droite en x0 et qu’au moins l’une de ces limite n’est pas f (x0 ),
on dit que f admet une discontinuité de première espèce en x0 .
Exercice 28
ñ Donner une condition nécessaire et suffisante sur a et b ∈ R pour que la fonction f définie sur R par
(
cos x−a
x2 si x < 0
∀x ∈ R, f (x) := x
be si x > 0.
soit continue en 0.
et pour a = 1
2
cos x − 1 −2 sin2 x
sin x2
2 1 1
= =− x −−−→ − .
x2 x2 2 2
x→0 2
Or
bex −−−→ b
x→0
x>0
donc f est continue en 0 si et seulement si ces deux limites sont finies et égales. Donc f est continue en 0 si et
seulement si a = 1 et b = −1/2.
Proposition 3.5
Soit f une fonction continue en x0 ∈ Df et (un )n∈N une suite d’éléments de Df convergeant vers x0 . Alors
Proposition 3.7
Soit f une fonction continue en x0 et g une fonction continue en f (x0 ), alors g ◦ f est continue en x0 .
Définition 3.9
Soit f une fonction et a ∈ R tel que f admette une limite finie l en a. On définit alors la fonction f¯ sur
Df¯ = Df ∪ {a} par
(
f (x) si x ∈ Df
∀x ∈ Df¯, f¯(x) :=
l si x = a.
Exercice 29
ñ Étudier le prolongement par continuité en 0 de la fonction d’expression x ln x.
— Soit f une fonction continue sur le segment [a, b] et y0 ∈ [f (a), f (b)]. Alors il existe x0 ∈ [a, b] tel que
f (x0 ) = y0 .
— Soit f une fonction continue sur l’intervalle ]a, b[ admettant respectivement pour limite la et lb en a et
b et y0 ∈ ]la , lb [. Alors il existe x0 ∈ ]a, b[ tel que f (x0 ) = y0 .
Remarque
ñ Le théorème des valeurs intermédiaires est un théorème d’existence et ne donne aucune information sur l’unicité.
Par exemple, lorsqu’il est demandé de montrer qu’il existe une unique solution au problème f (x) = y0 , le théorème
des valeurs intermédaires peut être utile pour montrer l’existence d’une solution, mais c’est souvent un argument
de stricte monotonie qui permet de montrer son unicité.
Exercice 30
ñ Pour tout λ ∈ R, on définit la fonction fλ sur R∗+ par
ln x + λ
∀x > 0, fλ (x) := .
1 + x2
Montrer que pour tout λ ∈ R, l’équation fλ0 (x) = 0 admet une unique solution sur R∗+ . En déduire les variations
de fλ .
Ainsi, fλ0 (x) est du signe de gλ (x). D’après les théorèmes usuels, gλ est dérivable sur R∗+ et
Or
∀x > 0, ln x + λ = 0 ⇐⇒ x = e−λ
ln x + λ > 0 ⇐⇒ x > e−λ
Le tableau de signe de gλ0 (x) nous montre que gλ0 (x) est positif
−λ −λ
sur 0, e , négatif sur e , +∞
−λ et ne s’annule
−λ −λ
qu’en e . Donc gλ est strictement croissante sur 0, e et strictement décroissante sur e , +∞ . Comme
gλ (x) −−−→ 1
x→0
et
on en déduit gλ (x) est strictement positif sur 0, e−λ . Comme gλ e−λ > 0, que gλ (x) tend vers −∞ lorsque x
tend vers +∞, et que gλ est continue, d’après le théorème −λdes valeurs
intermédiaires, il existe aλ ∈ e−λ , +∞
tel que gλ (aλ ) = 0. Par stricte decroissante de gλ sur e , +∞ , celle valeur est unique. De plus, gλ (x) est
positive sur ]0, aλ ] et négative sur [aλ , +∞[. Donc fλ est croissante sur ]0, aλ ] et décroissante sur [aλ , +∞[.
3.4 Dérivation
3.4.1 Définition, fonction dérivée
Définition 3.10
Soit f une fonction et x0 ∈ Df . On dit que f est dérivable en x0 lorsque
f (x0 + h) − f (x0 )
h
admet une limite finie lorsque h tend vers 0. Dans ce cas on note f 0 (x0 ) cette limite que l’on appelle nombre
dérivé de f en x0 .
Remarque
ñ On dit qu’une fonction f est dérivable à gauche en x0 lorsque l’expression
f (x0 + h) − f (x0 )
h
admet une limite finie lorsque h tend vers 0 par la gauche ; si tel est le cas, cette limite est notée fg0 (x0 ). On définit
de même la notion de dérivabilité à droite. Une fonction est dérivable en x0 si et seulement si elle est dérivable à
gauche et à droite en x0 et que fg0 (x0 ) = fd0 (x0 ).
Proposition 3.8
Remarques
ñ La réciproque de cette proposition est fausse comme le montre l’exemple de la fonction d’expression |x| qui est
continue en 0 mais n’est pas dérivable en 0.
Exercice 31
ñ Donner une condition nécessaire et suffisante sur a et b ∈ R pour que la fonction f définie sur R par
(
ax + b si x < 0
∀x ∈ R, f (x) =
ex si x > 0.
soit dérivable en 0.
f (x) = ax + b −−−→ b
x→0
x<0
et
f (x) = ex −−−→ 1
x→0
x>0
donc f est continue en 0 si et seulement si b = 1. On suppose qu’on est dans ce cas. Alors f est dérivable à
gauche en 0 et fg0 (0) = a. De plus, f est dérivable à droite en 0 et fd0 (0) = 1. Donc f est dérivable en 0 si et
seulement si a = 1. En conclusion, f est dérivable en 0 si et seulement si a = 1 et b = 1.
Définition 3.11
Soit f une fonction. On note Df 0 l’ensemble des x0 ∈ Df en lesquels f est dérivable. On définit la fonction
dérivée de f , notée f 0 par
f 0 : Df 0 −→ R
x 7−→ f 0 (x) .
Définition 3.12
Soit f une fonction. Pour tout n ∈ N, on définit, lorsque c’est possible, la dérivée n-ième de f par
— f (0) := f
— Si f (n) est définie et dérivable en au moins un point, on définit f (n+1) comme la fonction dérivée de f (n) .
R ex R ex
1
R∗+ ln x R∗+ x
1
R∗ ln |x| R∗ x
R cos x R − sin x
R sin x R cos x
π π
1 + tan2 x = cos12 x
R \ 2 + πZ tan x R \ 2 + πZ
− 1 + cotan2 x = − sin12 x
R \ πZ cotan x R \ πZ
Remarque
ñ Contrairement à ce qui se passe pour la continuité, les fonctions usuelles ne sont pas toutes dérivables sur leur
ensemble de définition. Par exemple la fonction
√
f : R+ → R, x 7→ x
est continue sur son ensemble de définition et dérivable sur R∗+ mais n’est pas dérivable en 0.
Solution.En effet : √
f (0 + h) − f (0) h 1
= = √ −−−→ +∞
h h h h→0
Il conviendra donc d’être extremement prudent lorsqu’on appliquera les théorèmes usuels pour justifier la dériva-
bilité d’une fonction.
Proposition 3.9
Proposition 3.10
Soit f et g deux fonctions définies respectivement au voisinage de x0 et f (x0 ). On suppose que f est dérivable
en x0 et que g est dérivable en f (x0 ). Alors g ◦ f est dérivable en x0 et
0
(g ◦ f ) (x0 ) = f 0 (x0 )g 0 (f (x0 )) .
Remarque
ñ En particulier, si f est une fonction dérivable sur D et n ∈ N, la fonction g définie sur D par
∀x ∈ D, g(x) := f (x)n
∀x ∈ D, h(x) := f (x)α
esin x , xx .
Solution. Soit f la fonction définie sur R par
∀x ∈ R, f (x) := esin x .
∀x > 0, f (x) := xx = ex ln x .
ñ Étudier la dérivablité et calculer la dérivée de la fonction définie sur [0, π/2] par
h πi √
∀x ∈ 0, , f (x) := 1 − cos x.
2
Solution. Une erreur courante est de penser que si les théorèmes usuels ne s’appliquent pas en un point, alors
la fonction n’est pas dérivable en ce point. Cela est faux, comme le montre l’exemple de la fonction ci-dessous
h πi
f : 0, −→ R
2 √
x 7−→ 1 − cos x
D’après les théorèmes usuels, f est continue sur son ensemble de définition et dérivable en tout point où
1 − cos x 6= 0, c’est-à-dire sur 0, π2 , et
i πi sin x
∀x ∈ 0, , f 0 (x) = √ .
2 2 1 − cos x
Donc les théorèmes usuels ne permettent pas de démontrer la dérivabilité de f en 0. Cependant
√ √
f (0 + h) − f (0) 1 − cos h cos 0 − cos h
= =
h q h h
h −h
−2 sin 2 sin 2 √ sin h2
= = 2
h h
h
1 sin 2 1
=√ −−−→ √
2 h2 h→0 2
Proposition 3.12
Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I. Alors f est constante si et seulement si
∀x ∈ I, f 0 (x) = 0.
Remarque
ñ Cette proposition est fausse lorsque le domaine de définition de f n’est pas un intervalle.
Proposition 3.13
Remarque
ñ La fonction x 7→ x3 est strictement croissante sur R bien qu’elle soit dérivable et que sa dérivée s’annule en 0. Si
une fonction est croissante mais pas strictement croissante, alors elle est constante sur un intervalle non trivial.
3.5 Intégration
3.5.1 Définition, opérations usuelles
Définition 3.13
Soit f une fonction continue sur un intervalle I et a, b ∈ I. On définit l’intégrale
Z b
f (x) dx
a
comme l’aire algébrique comprise entre le graphe de f et l’axe (Ox) comptée positivement si a 6 b et négati-
vement dans le cas contraire.
Proposition 3.14
Proposition 3.15
3.5.2 Inégalités
Proposition 3.16
Soit f et g deux fonctions continues sur un intervalle I et a, b ∈ I tels que a 6 b. On suppose que
Exercice 34
ñ Montrer que, pour tout x ∈ R, 0 6 1 − cos x 6 x2 /2. En déduire la limite à droite en 0 de
3x
cos t
Z
dt.
x t
Solution. L’inégalité se montre en étudiant le signe des fonctions f et g définies sur R par
x2
∀x ∈ R, f (x) = 1 − cos x et g(x) = 1 − cos x − .
2
Donc
1 t cos t 1
∀t > 0, + 6 6 .
t 2 t t
Donc, pour tout x > 0, puisque x 6 3x
3x
x2 cos t
Z
ln 3 − 9 · 6 dt 6 ln 3
4 x t
3.5.3 Primitives
Définition 3.14
Soit f une fonction définie sur une partie Df de R. On appelle primitive de f toute fonction F dérivable sur
Df telle que
∀x ∈ Df , F 0 (x) = f (x).
Proposition 3.17
Soit f une fonction définie sur un intervalle I et F une primitive de f . Alors les primitives de f sont les fonctions
FC définies sur I par
∀x ∈ I, FC (x) = F (x) + C
où C est un réel quelconque.
Proposition 3.18
Soit f une fonction continue sur un intervalle I et x0 ∈ I. On définit sur I la fonction F par
Z x
∀x ∈ I, F (x) = f (t) dt.
x0
Alors
— F est continue sur I.
— F est dérivable sur I et
∀x ∈ I, F 0 (x) = f (x).
Autrement dit, F est une primitive de f sur I.
Proposition 3.19
Soit f une fonction continue sur un intervalle I. Alors f admet une primitive. Plus précisement, pour tout
x0 ∈ I, il existe une unique primitive F de f sur I s’annulant en x0 . De plus
Z x
∀x ∈ I, F (x) = f (t) dt.
x0
Soit f une fonction continue sur un intervalle I et a, b ∈ I. Alors, si F est une primitive de f sur I
Z b
f (x) dx = F (b) − F (a).
a
4 Exercices
4.1 Raisonnement
4.1.1 Exercice
√
On pose u0 = 3/4. Et pour tout n ∈ N, un+1 = 2 + un . Montrer que pour tout n ∈ N, un ∈]0, 2[.
4.1.2 Exercice
Soit n ∈ N. On note
n
X n
X
S1 = k et S3 = k3
k=0 k=0
4.1.3 Exercice
Montrer que pour tout entier n positif, n4n+1 − (n + 1)4n + 1 est divisible par 9.
4.2 Algèbre
4.2.1 Exercice
Calculez les sommes suivantes
n
X n−1
X n+1
X
A= 32p+1 B= (3 × 2p − 1) C= 3 × 5−p .
p=0 p=0 p=1
4.2.2 Exercice
Soient x et y des réels. Développer et réduire de tête les expressions suivantes.
A = (x3 + 2x)2 − (x3 + 2)2 B = (1 + x + x2 )2 − (1 + x)3
C = (x + 1)2 − (x − 3xy)2 D = (4x2 + y)3 − (x + y)5
E = (x − xy)2 − 3(xy + 1)3
4.2.3 Exercice
Pn 1
pour tout n ∈ N∗ .
Calculer Bn = k=2 ln 1 − k
4.2.4 Exercice
k2 −k+1
Pn
Soit n ∈ N∗ . Calculer Cn = k=1 ln k2 +k+1 .
4.2.5 Exercice
Soit a ∈ R.
1. Exprimer cos2 (a) en fonction de cos(2a). Exprimer sin2 (a) en fonction de cos(2a).
2. Exprimer cos3 (a) et sin3 (a) en fonction de cos(a), sin(a), cos(3a), sin(3a).
4.2.6 Exercice
Soient a et b deux réels.
1. Exprimer cos(a + b), sin(a + b), cos(a − b), sin(a − b) en fonction de cos(a), cos(b), sin(a) et sin(b).
2. Soit x ∈ R. Déterminer une expression sous forme A cos(x + ϕ) ou A sin(x + ϕ) (les lettres A et ϕ désignant
des réels à préciser) des quantités α, β et γ suivantes
√ √
α = cos(x) + sin(x) β = 3 sin(x) − cos(x) γ = cos(x) − 3 sin(x).
4.2.7 Exercice
1. Résoudre les équations √ √ √ √
x= 2 − x, x+7= x+2+ x − 1.
2. Résoudre les équations suivantes sur R
1 + x + x2 + x3 + x4 + x5 = 0, 1 − x + x2 − x3 + x4 = 0.
4.2.8 Exercice
Simplifier s √ s √
5 5 5 + 11 5 5 5 − 11
−
2 2
4.2.9 Exercice
1. En utilisant les formules de trigonométrie, calculer :
π
sin2
12
2. En déduire le sinus, le cosinus et la tangente de l’angle de mesure π/12 en utilisant des racines carrées.
3. En s’inspirant de cette méthode, calculer le sinus, le cosinus et la tangente de l’angle −π/8.
4.2.10 Exercice
Soit a, b, c trois réels tels que a + b + c = π. Montrer que :
4.2.11 Exercice
Résoudre les équations suivantes sur R
4.2.12 Exercice
Résoudre les inéquations suivantes sur R
4.2.13 Exercice
1. Montrer que
n
X n
X
∀x1 , . . . , xn ∈ R, xi 6 |xi | .
i=1 i=1
2. Montrer qu’il y a égalité dans l’inégalité précédente si et seulement si ces réels sont de même signe.
4.2.14 Exercice
1. Écrire sous forme trigonométrique
7
1 i
z= √ + .
3 3
(3 − 2i)(5 + i)
z= .
3i(7 + 2i)
4.2.15 Exercice
Soit f la transformation du plan, qui à tout point M d’affixe z distincte de 2 associe le point M 0 d’affixe z 0 définie
par
z − 10i
z0 = .
z−2
1. Mettre z 0 sous forme algébrique.
2. Déterminer l’ensemble des points M tels que z 0 soit réel.
3. Déterminer l’ensemble des points M tels que z 0 soit imaginaire pur.
4.2.16 Exercice
Soit f la transformation du plan, qui à tout point M d’affixe z distincte de 2 − i associe le point M 0 d’affixe z 0
définie par
z + 3 − 2i
z0 =
z−2+i
1. Interpréter géométriquement le module de z 0 .
2. En déduire l’ensemble des points M tels que |z| = 1.
3. Interpréter géométriquement l’argument de z 0 .
4. En déduire l’ensemble des points M tels que z 0 soit imaginaire pur.
5. Retrouver le résultat de la question 2 par le calcul.
6. Retrouver le résultat de la question 4 par le calcul.
4.3 Analyse
4.3.1 Exercice
Donner la monotonie (si possible sans dériver) des fonctions d’expressions
2 3
h πh
e−1/x e1/x x ln (cos x) sur 0,
2
√ √
1 3
x ln 1 − sur ]1, +∞[ x+1− 3x
x
4.3.2 Exercice
Étudier les variations des fonctions
p p
f : x 7→ ln x + x2 + 1 et g : x 7→ ln −x + x2 + 1 .
4.3.3 Exercice
1. On définit sur R∗+ la fonction f en posant
x+1 1
f (x) = ln − .
x x+1
4.3.4 Exercice
Étudier les variations des fonctions
p
f : x 7→ x3 − ln2 (x) g : x 7→ ln x + x2 + 2 .
4.3.5 Exercice
Déterminer les variations de la fonction f définie sur [−π, 2π] \ {0} par
sin(x)
f (x) = .
x
4.3.6 Exercice
2 ln(x)
Étudier les variations de la fonction h : x 7→ x2 +x .
4.3.7 Exercice
Déterminer les limites, si elles existent, en +∞ des fonctions d’expressions
√ √
√ √ p √ 2x2 + 1 − x2 + x + 1
x+1− x 2
x +x+1− x
x
r
x
√ √ sin x (xx )
q
x+ x+ x− x x
x x(x )
x x
a(b ) a(a )
où 1 < a < b où a > 1
b(ax ) x(xa )
4.3.8 Exercice
Déterminer les limites, si elles existent, en 0 des fonctions d’expressions
√ √
ln (1 + sin x) 1+x− 1−x x
xx |ln x|
x x
√ √
3
1+x− 31−x 1 sin x
(sin x) ln x √
x 1 − cos x
4.3.9 Exercice
Déterminer les limites, si elles existent, en 1 des fonctions d’expressions :
√ √ √
x− x−1−1 x2 − x
√ √
x2 − 1 x−1
4.3.11 Exercice
Résoudre, dans R∗+ , l’équation : √
x + xπ = 2
4.3.12 Exercice
On considère une fonction f dérivable sur le segment [0, 1] avec f (0) = f (1). La fonction g définie par :
(
f (2x) si 0 6 x 6 21
g (x) =
f (2x − 1) si 21 < x 6 1
est-elle continue ? dérivable ? Si non, quelles hypothèses faut-il ajouter pour que g soit dérivable sur [0, 1] ?
4.3.13 Exercice
Soit f une fonction dérivable sur R.
1. On suppose que f est paire. Que peut-on dire de f 0 ?
2. Même question lorsque f est impaire ou périodique.
3. Réciproquement, on suppose que f 0 est impaire (resp. paire, périodique). Que peut-on dire de f ?
4.3.14 Exercice
Calculer les dérivées n-ièmes des fonctions d’expressions :
x 7→ xk où k ∈ N x 7→ sin x x 7→ cos x
1
x 7→ où k ∈ N x 7→ xα où α ∈ R
xk
4.3.15 Exercice
On définit pour n ∈ N,
2n 2n+1
X (−1)k X (−1)k
An = et Bn = .
k+1 k+1
k=0 k=0
1. Montrer que (An )n∈N est décroissante et (Bn )n∈N est croissante.
2. Déterminer le sens de variation de la suite (Bn − An )n∈N .
3. Montrer que limn→+∞ An − Bn = 0.
4.3.16 Exercice
Déterminer les limites lorsque n tend vers +∞ des quantités suivantes
n2 + 20 (−1)n
cos(n) 1
sin √
2n2 + 1 n n2 + 1 n
n! √ √ 3n2 + e−n 1
n+1− n nn
nn n2 + (−1)n n
p √ n sin(n2 )
n2 + n + 1 − 2n .
n2 + 1
4.3.17 Exercice
On note pour n ∈ N∗ ,
n
X 1
Hn =
k
k=1
4.3.18 Exercice
On définit pour tout x ∈ R
ex + e−x ex − e−x
ch(x) = et sh(x) = .
2 2
1. Déterminer les limites en −∞ et +∞ des fonctions sh et ch.
2. Déterminer une relation simple entre sh0 , ch0 et ch et sh.
3. Étudier les variations des fonctions sh et ch sur R.
4. Tracer sur un même graphique les courbes représentatives des fonctions sh et ch
5. On définit
sh(x)
S : x 7→ .
x
(a) Montrer que : ∀x ∈ [0, 1], x 6 sh(x) 6 x + x2 .
(b) Déterminer les limites de S aux bornes de son domaine de définition.
4.3.19 Exercice
1. Montrer que
x2
∀x ∈ R+ , 1− 6 cos(x) 6 1.
2
2. En utilisant la question précédente et la croissance de l’intégrale, montrer que
x3
∀x ∈ R+ , x− 6 sin(x) 6 x.
6
3. En déduire l’existence et la valeur de
2x
1 sin(t)
Z
lim+ dt.
x→0 x x t
4.3.20 Exercice
Déterminer une primitive des fonctions suivantes en précisant les domaines de validité.
x2 ex − 1
a : x 7→ x tan2 (x) b : x 7→ c : x 7→
x3 +1 ex + 1
4.3.21 Exercice
Calculer les intégrales suivantes.
Z 1 9 1
t x+1
Z Z
A= √ dt B= ln dx C= et ln(1 + et ) dt
0 t 2+1
4 x−1 0
4.3.22 Exercice
Soient p et q deux entiers naturels. Calculer
Z 2π Z 2π Z 2π
cos(pt) cos(qt) dt sin(pt) sin(qt) dt cos(pt) sin(qt) dt.
0 0 0
4.3.23 Exercice
1. (a) Déterminer des réels a, b et c pour que
1 a b c
∀x > 0, = + + .
x(x + 1)(x + 2) x x+1 x+2
(b) En déduire
2
1
Z
dx.
1 x(x + 1)(x + 2)
2. (a) Déterminer des réels A et B tels que
1 A B
∀x ∈ ]−1, 1[ , = + .
x2 −1 x−1 x+1
(b) En déduire
1
9
Z 3
dx.
− 31 x2 − 1