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Anita Moorjani Le Pouvoir de L'hypersensibilité

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De la même auteure, chez le même éditeur

Et si c'était ça le paradis, 2016.


Diagnostic incurable, mais revenue guérie à la suite d'une NDE, 2012.

Titre original : Sensitive is the New Strong.


Publié pour la première fois en anglais par Enlivien Books/Atria Books.
© 2021, Anita Moorjani.
© 2021, Guy Trédaniel éditeur, pour la traduction française.
Traduit de l’anglais par Jocelin Morisson.
ISBN : 978-2-8132-2621-1
Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, stockée dans un système de récupération
ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, électronique,
mécanique, photocopie, enregistrement ou autre, sans l’autorisation écrite préalable de l’éditeur.
www.editions-tredaniel.com
info@guytredaniel.fr
www.facebook.com/editions.tredaniel
@editions_tredaniel
DÉDICACE

Aux âmes les plus douces qui marchent parmi nous ; les âmes sensibles,
empathiques, qui donnent d’elles-mêmes sans relâche et sans une pensée
pour leurs propres besoins ; celles d’entre nous qui donnent et ne savent pas
recevoir.
Ces âmes délicates incluent ceux qui disent « oui » même quand ils
sentent qu’ils devraient dire « non » ; qui sont au service de tous sauf d’eux-
mêmes ; qui se sentent coupables lorsqu’ils prennent soin d’eux ; qui ont été
victimes d’intimidation et maltraités ; qui n’ont pas idée de leur propre
valeur.
Vous avez tu votre voix et vous vous êtes diminués pour que les autres se
sentent grands ; vous avez atténué votre lumière depuis si longtemps que
vous ne savez plus comment briller.
Vous avez lu tous les livres spirituels et de développement personnel.
Vous avez prié, médité, chanté, pardonné à tous ceux qui vous ont fait du
mal et pardonné encore, pour constater finalement que, pendant cet
engagement profond, le monde extérieur a été détourné par les voix les plus
fortes et les plus agressives parmi nous.
Ce livre est pour vous. Votre voix est vitale et votre lumière est
essentielle. Il est temps d’entrer dans votre vérité et de récupérer votre âme,
votre vie et votre monde.
SOMMAIRE

INTRODUCTION

PREMIÈRE PARTIE
Le monde d’un empathe
CHAPITRE 1 : Êtes-vous un empathe ?
CHAPITRE 2 : Empathes : bénédiction ou malédiction ?

DEUXIÈME PARTIE
Votre relation à vous-même
CHAPITRE 3 : Comment vivre la vie de façon plus optimale en tant
qu’empathe ?
CHAPITRE 4 : Augmenter le volume de votre ego
CHAPITRE 5 : Être spirituel signifie être soi-même
CHAPITRE 6 : Quand le corps se rebelle

TROISIÈME PARTIE
Votre relation avec le monde
CHAPITRE 7 : Mourir (d’envie) d’être vous !
CHAPITRE 8 : S’ouvrir à l’abondance sans culpabilité
CHAPITRE 9 : Dire « oui » au « non »
CHAPITRE 10 : Briser les normes de genre
CHAPITRE 11 : Vivre sans peur
REMERCIEMENTS

À PROPOS DE L’AUTEURE
INTRODUCTION

A vez-vous déjà vu un enfant tomber et s’écorcher le genou, et ressenti


sa douleur dans votre propre corps ? Avez-vous déjà été avec un ami
qui se sent anxieux ou angoissé, et ressenti le même malaise ? Vous sentez-
vous vidé auprès de certaines personnes ? Anxieux dans une foule ? Sentez-
vous quand quelqu’un ne vous dit pas la vérité ? Avez-vous déjà répondu
« oui » à une demande quand toutes les cellules de votre corps criaient
« NON ! » ? Vous a-t-on déjà dit que vous êtes « trop sensible », « trop
émotif », « faible » ou que « vous vous en faites trop » ? Vous a-t-on
demandé : « Pourquoi ne peux-tu pas être comme tout le monde ? » Si vos
réponses à ces questions sont oui, alors comme moi et comme beaucoup
d’autres personnes avec qui je parle tous les jours, il est probable que vous
soyez un empathe, une personne hautement sensible qui ressent et absorbe
les pensées, les émotions et l’énergie des autres.
Les empathes ont une façon unique de voir et de sentir le monde – nous
ressentons les choses plus profondément. Nous avons une intuition très
développée. Nous supposons que tout le monde voit la réalité comme nous,
mais en fait ce n’est pas le cas, et à cause de cela, nous nous sentons
étranges, différents. Les limites entre nous et les autres sont souvent floues,
et nous sommes maltraités, brutalisés, et conduits à nous sentir imparfaits
ou honteux. On nous dit de « nous forger une carapace », « d’être plus
forts », et si vous êtes du genre masculin, vous avez probablement entendu :
« Sois un homme » et « Les hommes/garçons ne pleurent pas ».
La critique et la désapprobation nous font plus de mal qu’aux autres. Pour
éviter la souffrance et pour nous intégrer, nous nous comportons souvent en
fonction de ce que nous croyons que les autres veulent que nous soyons.
Nous pouvons ainsi devenir des personnes qui veulent plaire à tout le
monde et ce que j’appelle affectueusement des « paillassons » (les deux ne
sont que des phases, et non qui vous êtes). Et par peur du ridicule, d’être
brutalisés ou de ne pas nous intégrer, nous cachons nos talents, et ce faisant,
notre vrai moi, jusqu’à ce que nous ne sachions plus qui nous sommes.
Je crois que chaque décision que nous prenons, chaque choix, soit nous
fait franchir un pas en avant vers l’expression et l’acceptation de notre moi
le plus authentique, soit nous fait faire un pas en arrière vers la perte de
nous-mêmes, vers la petitesse, et en fin de compte vers la maladie. J’ai
grandi dans une culture où j’étais récompensée pour être non conflictuelle,
invisible et faire plaisir aux gens. Je me suis faite petite jusqu’à l’invisibilité
et j’ai toujours ressenti le besoin de m’excuser, y compris pour ma propre
existence. Tant d’empathes avec qui je parle ressentent cela. Lorsque notre
histoire, nos racines sont ancrées dans un monde où nous avons été
valorisés pour être des personnes complaisantes et non conflictuelles, il peut
devenir très frustrant de se sentir incapables de s’exprimer, à la fois pour
nous-mêmes et sur les nombreuses injustices qui nous entourent.
Notre planète a grandement besoin de guérison. Notre monde est en péril.
Si vous regardez ou lisez les nouvelles chaque jour, ou si vous êtes actif sur
les réseaux sociaux, on ne pourrait pas vous reprocher de craindre que nous
sommes peut-être au bord de notre propre extinction. Il suffit de regarder
tout ce que les médias rapportent constamment : les fusillades et les
meurtres, les guerres politiques et la façon dont les hommes se déchirent et
parlent les uns des autres. Les gens sont de plus en plus en colère. Nous
sommes stressés. On ne peut pas avoir une conversation sans que cela
devienne politique. À l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes confrontés
à la pandémie de Covid-19. Et tandis qu’Internet a apporté tant de bonnes
choses dans nos vies, il a aussi amplifié tout ce qui se passe autour de nous.
Il semble que chaque incident, partout sur la planète, est rapporté en temps
réel, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il n’y a pas de règles, pas de codes de
conduite, et ce monde peut sembler oppressant et accablant.
Pour les empathes, le monde d’aujourd’hui est un champ de mines. Nous
avons souvent envie de crier à ceux qui sont au pouvoir – ceux qui
défendent l’idée de la « survie du plus adapté » et utilisent tous les moyens
pour arriver au sommet – d’arrêter de répandre la peur et de privilégier au
contraire la compassion, mais le fait même de s’exprimer va à l’encontre de
ce que nous avons été conditionnés à faire et à être. S’exprimer
publiquement demande non seulement un grand courage, mais cela nous
expose en outre à des attaques flagrantes, que nous nous sentons peut-être
mal équipés pour gérer. Ainsi, l’idée d’ajouter notre voix à la conversation
suffit à nous faire fuir pour nous cacher derrière un rocher.
Pourtant, c’est aussi le meilleur moment pour l’émergence des empathes.
Ces derniers conservent les caractéristiques que nous avons
progressivement perdues en tant que culture au fil des années : la
sensibilité, l’empathie, la bienveillance et la compassion. Les empathes ont
toujours existé et, dans l’état actuel de notre monde, de plus en plus de
livres sont écrits pour nous aider ; par conséquent, non seulement plus de
personnes deviennent conscientes qu’elles sont des empathes, mais leur
nombre pourrait bien être en train d’augmenter. Christiane Northrup,
auteure de Dodging Energy Vampires1 et empathe elle-même, écrit : « Les
empathes sont des âmes très avancées qui s’incarnent sur terre en nombre
croissant pour éclairer les ténèbres pendant cette période de
transformation. »
C’est pourquoi j’ai intitulé ce livre Le Pouvoir de l’hypersensibilité2.
Quand j’ai pris conscience que j’étais une empathe, je n’avais pas de boîte à
outils à ma disposition, pas d’applications pour m’aider ou de guides
pratiques à lire – rien pour m’aider à passer de l’invisibilité à l’évidence.
J’ai vite compris que s’il devait y avoir une boîte à outils pour amener la
personne que j’étais vers celle que je suis maintenant, il fallait que je la crée
moi-même. Et c’est ce que j’ai fait. Les outils et les suggestions que je
propose dans ce livre ne sont pas du même genre que les conseils que vous
avez peut-être déjà lus. Je ne vais pas vous dire comment construire des
barrières solides et vous protéger des autres. Ce livre ne parle pas de murs,
de barrières et de protection. Si nous nous cachons derrière des murs pour
nous protéger, nous n’irons jamais dans le monde pour faire briller notre
lumière.
Ce livre parle d’expansion, de libération et de reliance à sa propre
divinité. Il s’agit de s’exprimer, de s’honorer et de s’aimer. Il s’agit
d’embrasser tout ce que vous êtes, d’éliminer ce que vous n’êtes pas ; il
s’agit de défaire, pas de faire. Une fois que vous aurez appris à honorer et à
développer vos propres dons, je vous encourage à vous lancer, à faire briller
votre lumière empathique, à assumer des rôles de leader et à devenir des
modèles !
J’ai divisé ce livre en trois parties : « Le monde d’un empathe », « Votre
relation à vous-même » et « Votre relation avec le monde ». Chaque
chapitre rapporte ma propre expérience de lutte avec un défi spécifique pour
finalement embrasser la sensibilité qui me définit aujourd’hui, ainsi que des
anecdotes et des histoires venant de mes étudiants, de mes lecteurs, de mes
amis et de ma famille, qui ont tous eu leur propre chemin à parcourir. Il en
résulte une voie qui, je l’espère, vous inspirera et vous aidera à forger la
vôtre pour cesser de vous sentir insignifiant et voir comment vous pouvez
devenir des leaders, des guérisseurs et des agents du changement à votre
façon.
Au fil des pages, en plus des histoires, je propose des informations, des
exercices et des outils qui m’ont aidée à accepter mes dons et à honorer qui
je suis. Vous apprendrez ce que cela signifie d’être un empathe et nous
explorerons les obstacles auxquels les empathes font face, ainsi que les
dons, ou même les superpouvoirs, que nous possédons. Vous comprendrez
alors qu’il n’y a rien qui cloche chez vous. Vous réaliserez vos points forts
et trouverez des conseils pour vous aider à vous élever d’une posture de
victime et de paillasson vers un espace de pouvoir. Vous apprendrez à
accepter et à nourrir votre sensibilité unique plutôt que de la laisser vous
limiter ou vous faire du mal.
En lisant ces pages, vous apprendrez à vous tourner vers l’intérieur pour
trouver une guidance, plutôt que vers l’extérieur. Vous découvrirez
comment les paillassons se construisent et comment arrêter ce processus ;
comment cesser de dire « oui » lorsque chaque fibre de votre être crie
« non » ; et comment vous protéger contre la maladie et prendre part à votre
propre guérison. Nous explorerons également la question de l’argent,
comment gagner ce que vous méritez afin d’accéder à votre pouvoir, de
vous valoriser ainsi que votre travail, et d’aider les autres sur la planète.
Au début de chaque chapitre, j’ai inclus un mantra afin de résumer et de
saisir le thème central, tandis qu’à la fin de chacun j’ai créé une courte
méditation pour vous aider à intégrer les leçons de ce chapitre dans cet
espace plus profond de votre inconscient. Je vous invite à vous octroyer
vingt minutes de votre temps et à trouver un endroit tranquille. Prenez
quatre respirations profondes avant de répéter les mots lentement et
silencieusement dans votre esprit ou à voix haute pendant huit répétitions,
avec quatre respirations entre chaque. Une fois que vous avez terminé,
fermez les yeux pendant cinq à sept minutes environ, en laissant les mots
s’imprégner dans votre esprit.
Vous souhaiterez peut-être consigner dans un journal toutes les idées qui
vous viennent au cours du processus. Ne vous inquiétez pas si rien ne vient
les premières fois que vous faites les méditations. Il est probable que
beaucoup d’entre vous ont bloqué leur intuition pendant des années, et vous
devrez donc peut-être exercer à nouveau ce « muscle ».
Si vous savez que vous êtes un empathe mais ne savez pas vraiment
comment transformer vos dons en forces ; si vous pensez être un empathe et
voulez en savoir plus ; si vous êtes attiré par ce sujet mais ne vous êtes pas
identifié comme un empathe, ou encore si vous pensez qu’un de vos
proches est un empathe, ce livre est pour vous.
Je vous invite à vous imaginer en train de faire l’expérience de vous-
même et du monde d’une toute nouvelle façon, depuis un espace d’amour
plutôt que de peur, d’expansion plutôt que de rétraction, de reliance plutôt
que d’isolement. Qu’est-ce que cela changerait si vous vous montriez plus
authentique, plus puissant et plus en phase avec votre intuition et votre but
le plus cher ?
Êtes-vous prêt ?
Alors, plongeons dans le vif du sujet !
PREMIÈRE PARTIE
u
Le monde d’un empathe
Chapitre 1

ÊTES-VOUS UN EMPATHE ?

MANTRA :
« Je suis une âme, pas un rôle. »

A llongée sur mon tapis, respirant dans une brume d’encens et d’huiles
de néroli, j’ai lentement ouvert les yeux, juste assez pour observer la
cérémonie qui se déroulait autour de moi. Le chamane circulait autour des
quarante autres participants dans la cabane, chantant dans sa langue
maternelle des mantras qui résonnaient et se répercutaient sur les plafonds
voûtés. Pendant plusieurs minutes, il agitait au-dessus de chaque personne
un bâton de sauge fumant en faisant des gestes circulaires, tandis qu’un
assistant vaporisait dans l’air un liquide qui sentait les huiles
d’aromathérapie que j’utilisais à la maison. Un autre assistant agitait une
baguette qui ressemblait à une corne de cerf, dessinant des motifs dans
l’épaisse fumée créée par la sauge brûlée. Ce rituel avait pour but, nous
avait-on dit, de nous débarrasser de toutes les énergies indésirables que
nous transportions par inadvertance dans notre corps – des énergies
accumulées à cause de la vie urbaine et qui pouvaient conduire à
l’épuisement, au stress et à la dépression.
J’ai fermé les yeux et, quelques minutes plus tard, j’ai entendu le
chamane, suivi de ses assistants qui dansaient, jouaient du tambour et
agitaient de l’encens, s’approcher de moi. J’ai senti qu’il me regardait. Puis,
alors que l’odeur de la sauge brûlée devenait incroyablement épaisse et
forte, une voix profonde a murmuré à mon oreille : « Lève-toi et viens avec
moi. » Vêtu de blanc et couronné de plumes blanches, ses deux assistants à
ses côtés, il m’a fait signe de me lever et de le suivre. J’ai regardé autour de
la pièce. Tout le monde était encore allongé sur son tapis, dans une transe.
Alors que les deux assistants maintenaient le rythme du tambour et
chantaient pour soutenir l’état modifié de conscience des autres, j’ai suivi le
chamane vers l’avant de la pièce, qui était sombre hormis quelques bougies
vacillantes. Je savais que cette affaire durerait toute la nuit, mais j’avais
perdu la notion du temps. Était-il deux heures du matin ? Trois heures ? Et
pourquoi, ici dans cette immense cabane au milieu de la jungle costaricaine
(où j’avais prévu de me détendre mais où je me suis retrouvée, sur
l’insistance de deux amis et poussée par ma propre curiosité, dans une sorte
de cérémonie nouvelle pour moi), avais-je été désignée ?
Le chamane s’est assis sur une grande chaise en osier, dont le dossier le
surplombait et se déployait comme la queue d’un paon. Il m’a fait signe de
m’asseoir par terre devant lui. En m’asseyant, j’ai ressenti à la fois de
l’appréhension et de l’excitation. Qu’allait-il me dire ?
« Il me semble que tu as besoin d’une guérison spéciale, me dit-il.
J’aimerais la pratiquer pour toi. » Pourquoi moi ?
« Tu es différente », répondit-il, comme s’il lisait dans mes pensées. « Tu
as un but spécial ici, et je peux sentir que tu as besoin d’aide. » Il me
demanda de fermer les yeux, puis plaça ses mains sur ma tête et
recommença à chanter. Il m’invita ensuite à m’allonger sur le sol pendant
qu’il répandait sur moi le liquide parfumé à l’encens et au néroli selon un
rituel qui s’est poursuivi pendant vingt minutes. Finalement, il me dit de
m’asseoir. Je me sentais étourdie et déstabilisée. « Tu as un but spécial,
finit-il par répéter, mais tu ne l’as pas développé au mieux de tes capacités.
Tu as absorbé beaucoup d’énergie qui n’est pas la tienne. Dis-moi, t’est-il
arrivé quelque chose d’inhabituel dans ta vie ? Tu es différente. Ton énergie
est différente de celle des autres. Tu as un don, mais tu l’as enterré. »
En fait, il s’était bien passé quelque chose d’assez inhabituel dans ma vie.
J’ai raconté au chamane que j’avais failli mourir d’un cancer plusieurs
années auparavant. Je lui ai parlé de l’expérience de mort imminente (EMI)
qui m’avait sauvé la vie. J’ai expliqué comment, après être revenue de mon
EMI, je me suis mise à en parler et à écrire. Le regretté et grand Wayne
Dyer avait découvert l’histoire de ma vie et m’avait encouragée à écrire
mon premier livre, Diagnostic incurable mais revenue guérie à la suite
d’une NDE (en poche Revenue guérie de l’au-delà : une NDE m’a sauvée),
qui m’a propulsée sur la scène mondiale en 2011. Au fond de moi, je savais
que c’était ma vocation – mon destin – de partager ce que j’avais appris
avec le monde. Au cœur du message d’amour de soi que je m’étais sentie
tenue de délivrer, il y avait l’importance d’être pleinement authentique, de
dire notre vérité et d’être résolument qui nous sommes. Après tout, nous
sommes des expressions de la divinité.
Mais après la publication de mon premier livre, j’ai soudain été propulsée
sous les feux des projecteurs internationaux à grande échelle, dans une vie
plus grande que tout ce que j’aurais pu imaginer ; et bien que cela me
semblât parfaitement juste – c’était la vie que je devais vivre –, c’était aussi
une vie à laquelle je n’avais jamais été préparée.
Voyez-vous, autrefois, avant mon EMI, j’étais invisible. Je me
contorsionnais émotionnellement pour faire plaisir aux autres, je niais mes
propres besoins, je disais « oui » quand je voulais dire « non », et j’atténuais
ma propre lumière pour obtenir l’approbation des autres ou éviter de les
décevoir. J’étais également hypersensible, à tel point que je ressentais
souvent la douleur émotionnelle ou physique des autres dans mon propre
corps. En fait, j’étais parfois encore plus sensible aux sentiments des autres
qu’aux miens, me plaçant toujours en dernier au point de m’excuser de ma
propre existence !
Il n’y avait nulle part où se cacher et aucune raison de le faire, mais
l’expérience était plus complexe que ce que j’aurais pu imaginer. Des
dizaines de milliers de personnes me demandaient des informations sur la
guérison ; elles voulaient de la sagesse, du réconfort et un lien. Je voulais
profondément aider chaque personne qui me sollicitait, mais c’était
impossible, car je n’étais que moi. Et le seul fait que je puisse laisser
tomber ou décevoir quelqu’un me faisait encore plus mal. « Tu as reçu une
seconde chance de vivre et le don d’être guéri, me dit le chamane dans la
cabane en me regardant droit dans les yeux. Ton expérience de mort
imminente t’a permis d’être en phase avec les énergies qui t’entourent, ce
qui t’a guérie. C’est un grand cadeau, mais c’est aussi un défi et une
responsabilité, car tu es très sensible aux puissantes énergies de guérison
ainsi qu’à celles qui sont préjudiciables à ton bien-être. Ce n’est pas ton
travail d’absorber l’énergie des autres. Ce n’est pas ton travail de sauver les
gens à tes dépens ou de les convaincre de ce qui est possible s’ils ne te
croient pas. Ton seul travail est de te donner les moyens de t’affirmer, de
rester reliée à ton centre et de permettre à ta présence d’inspirer les autres
afin qu’ils sachent ce qui est possible pour guérir, si tel est leur destin. » Je
suis restée assise là, suspendue à chaque mot que le chamane prononçait.
Personne ne m’avait jamais parlé ainsi auparavant, avec autant de clarté et
de conviction, de mon propre état d’être. « Si tu ne restes pas consciemment
centrée, dit le chamane, tu finiras par absorber l’énergie des autres chaque
fois que tu les aideras. Je viens de libérer ton énergie lors de cette
cérémonie. Si je n’avais pas fait cela, tu aurais pu développer une autre
maladie grave comme la première fois. »
À cette pensée, j’ai écarquillé les yeux. « Tu dois te protéger, a-t-il
poursuivi. Tu as un plus grand objectif à atteindre ici. Plus grand que ce
dont tu es consciente actuellement. Ta seconde chance était un cadeau – un
don de compréhension et une opportunité. Ne gaspille pas ce don. » Le
pouvoir de ses mots résonnait en moi à tous les niveaux et soulignait une
question de vie brûlante : si mon don est une bénédiction et une
malédiction, une sorte d’épée à double tranchant, comment puis-je me
donner du pouvoir et rester centrée ? Comment puis-je prendre la
connaissance qui m’est venue pendant mon EMI et la vivre vraiment ?
Comment puis-je me protéger tout en gardant un cœur ouvert pour mieux
servir les autres ainsi que moi-même ? Comment qui que ce soit doté de
cette même sensibilité aiguë à la vie, parfois écrasante, peut-il s’approprier
son propre pouvoir ? Personnellement, je ne savais pas comment être
autrement. Je n’avais pas d’outils. Mais il est clair que le chamane avait vu
quelque chose.
Voici ce qui s’est passé pendant mon EMI.
Le 2 février 2006 aurait dû être le dernier jour de ma vie. C’est le jour où
les médecins ont annoncé à ma famille que j’étais en phase terminale d’un
lymphome de Hodgkin, une forme de cancer lymphatique. Le cancer qui
ravageait mon corps avait métastasé et s’était propagé de la base du crâne à
ma poitrine, sous les bras et jusqu’à l’abdomen. Mes poumons étaient
remplis de liquide et je n’absorbais plus de nourriture. J’étais dans le coma
et mes organes ont commencé à cesser de fonctionner. La mort était sur
moi.
Mais soudain, alors que j’étais en train de mourir – pleinement consciente
de l’agitation de l’équipe médicale, des émotions frénétiques de ma famille,
des paroles du médecin (« Son cœur bat peut-être, mais il est trop tard pour
la sauver. ») –, j’ai vécu quelque chose de si infini et de si fantastique que
j’ai intitulé un chapitre de mon livre avec ces mêmes mots : « Quelque
chose d’infini et d’absolument fantastique ». Il n’y a pas d’autre façon de le
décrire. En résumé, même si mon corps physique était mort, moi, mon âme,
mon essence, mon Être, n’était pas mort ! Je me sentais incroyablement
légère et libre. La souffrance et la peur avaient disparu. La peur de la
maladie qui avait ravagé mon corps et la peur de la mort avaient
entièrement disparu. J’étais consciente de l’immensité, de la complexité et
de la profondeur de tout ce qui m’entourait, tout en étant consciente
également de faire partie de quelque chose de vivant, d’infini et
d’absolument fantastique – une grande tapisserie qui se déployait au-delà de
la vue et du son. C’était un lieu de clarté intégrale, où tout avait un sens. Je
pouvais intrinsèquement voir et sentir la façon dont nous sommes tous
reliés et faisons partie de la même conscience. Je pouvais également
comprendre comment chaque pensée et chaque décision que j’avais prise
dans ma vie jusqu’alors m’avaient conduite à ce moment, allongée sur ce lit
d’hôpital, mourant d’un cancer.
Finalement, dans cet état transcendant, j’ai atteint un point où j’ai dû faire
un choix : est-ce que je reviens à ce corps physique ou est-ce que je
poursuis dans cet autre monde ? Dans un premier temps, pas une seule fibre
de mon être ne voulait revenir. Pourquoi voudrais-je quitter cet espace
extraordinaire ? Mais soudain, j’ai senti la présence de mon père, qui était
mort dix ans auparavant. Il était là pour m’aider dans cette transition. « Ce
n’est pas ton heure, a-t-il dit. Des bienfaits t’attendent, alors tu dois
retourner à ton corps physique. »
« Mais pourquoi voudrais-je revenir dans un corps malade et mourant ? »
ai-je protesté.
Nous n’avons pas communiqué verbalement, bien sûr, car nous n’avons
pas de biologie dans l’autre monde. Et cependant, il n’y avait pas de
frontière entre la pure essence de mon père et la mienne, bien que nous
n’ayons pas été particulièrement proches quand j’ai grandi dans le monde
physique. Je savais simplement ce qu’il voulait que je sache. Même le
terme « communication télépathique » n’est pas assez fort pour décrire cet
échange. Mon père voulait que je sache que maintenant que j’avais
découvert la vérité sur qui j’étais vraiment et que j’avais compris ce qui
avait provoqué le cancer, celui-ci allait guérir si je décidais de retourner
dans mon corps. J’ai pris la décision de retourner à ce plan physique quand
mon père m’a dit : « Reviens et vis ta vie sans peur. »
J’ai réintégré mon corps physique, j’ai ouvert les yeux et je suis sortie du
coma. Au bout de cinq semaines, les médecins n’ont plus trouvé aucune
trace de cancer dans mon corps. Sauf à reconnaître qu’il ne pouvait s’agir
que d’un miracle, ils étaient incapables d’expliquer ce qui s’était passé.

Les empathes sont différents


Lorsque je suis rentrée de mon voyage au Costa Rica, j’ai cherché des
informations sur la façon de me protéger et de fixer des limites, et un mot
revenait sans cesse : « empathe ». Ce mot m’était familier mais je n’y avais
jamais prêté beaucoup d’attention. Même lorsque certains m’avaient
suggéré par le passé qu’en fait j’étais une empathe, je l’avais rejeté comme
une étiquette, parce que, à tort ou à raison, je n’aime pas les étiquettes. Mais
à ce stade, j’étais curieuse, alors j’ai fait des recherches de la manière la
plus banale possible – j’ai répondu à un quiz en ligne ! Et voilà que j’ai
obtenu vingt-neuf points sur trente. Un quiz en ligne peut sembler assez peu
scientifique, mais s’il est fait par quelqu’un de fiable, cela peut vous donner
le langage dont vous avez besoin pour commencer à accéder à vos propres
vulnérabilités et forces. Dans ce livre, je vous emmènerai bien plus loin que
n’importe quel quiz, mais vous pouvez utiliser quelque chose d’aussi simple
et accessible comme point de départ. Vous pouvez également répondre à
mon quiz à la fin de ce chapitre (et sur mon site Internet).
Les résultats du quiz m’ont incitée à faire plus de recherches. J’ai lu des
livres et des articles sur les empathes, et en parcourant les articles, j’ai
vraiment commencé à comprendre pour la première fois pourquoi j’ai du
mal à être celle que je suis vraiment. J’ai compris qu’être empathique
n’était pas une condition dont je pouvais me débarrasser et qu’il fallait donc
que j’arrête de me juger et de me reprocher d’être ainsi. Au lieu de cela, j’ai
dû apprendre à l’accepter, à l’aimer et à travailler avec. J’ai également
compris pourquoi j’avais du mal à supporter le monde tel qu’il est. C’est
parce que je vis dans un monde où la majorité des gens n’en font pas
l’expérience de la même manière que moi. Cette compréhension m’a ouvert
une toute nouvelle façon de me regarder et de regarder les autres, et c’est là
que j’ai commencé à comprendre également que beaucoup de ceux qui sont
attirés par mon travail sont eux-mêmes des empathes. J’ai commencé à
demander aux personnes qui assistaient à mes conférences de lever la main
pour estimer combien d’entre elles s’identifiaient en tant qu’empathes, et
environ 80 à 90 % de mon public levait généralement la main. Beaucoup
n’avaient jamais entendu le terme ou ne savaient pas ce qu’il signifiait,
alors je donnais une liste de caractéristiques, puis je demandais à nouveau,
et d’autres mains se levaient. J’étais stupéfaite. Je me suis engagée à en
apprendre davantage sur la façon de vivre la vie en tant qu’empathe et à
développer des outils, pas seulement pour moi, mais pour aider tous les
autres empathes.
Avant de plonger dans le monde et les caractéristiques des empathes,
laissez-moi d’abord vous dire que vous n’avez pas besoin de mourir,
comme je l’ai fait, pour éveiller ces capacités. Vous pouvez accéder à ces
dons à tout moment de votre vie. Certains d’entre nous ont été des empathes
toute leur vie sans le savoir, ou ne savaient simplement pas le nommer.
D’autres ne sont peut-être pas des empathes à part entière, mais ils ont de
nombreux traits qui entrent dans le spectre des sensibilités qui nous rendent
très différents des autres personnes. Très différents des autres personnes. Il
m’est difficile d’écrire ces mots, car l’un des enseignements profonds de
mon EMI est que, sur un plan transcendant, nous sommes tous faits de la
même substance. Lorsque nous quittons notre corps physique, nous sommes
tous pure essence, pur amour, pure divinité et pure spiritualité. Nous
sommes tous interconnectés. Et cependant, dans nos corps physiques, c’est
en embrassant nos différences que nous ressentons vraiment cette
connexion permanente. Lorsque nous accueillons pleinement nos
différences – et les autres avec leurs différences –, nous honorons la
conscience multiforme de tout ce qui est.
Je crois que cette interconnexion est notre nature fondamentale, mais nous
oublions cette vérité lorsque nous habitons nos corps physiques sur ce plan
terrestre. Chacun d’entre nous qui naît dans ce monde physique va
connaître un ensemble de circonstances spécifiques. Et ces circonstances –
nos familles, notre culture, notre éducation et d’innombrables expériences
vécues – influencent notre personnalité et notre psychologie (un concept
que j’explorerai plus en détail dans les pages suivantes). Je crois qu’au fond
nous sommes tous fondamentalement bons, faisant de notre mieux avec ce
que nous savons. Je ne pense pas que nous voulions délibérément faire du
mal aux autres ou leur causer du tort. Nous ne faisons du mal que par
ignorance, par peur ou lorsque nous sommes en situation de survie, en
pensant alors (à tort ou à raison) qu’il n’y a pas d’autre façon de faire face
aux circonstances. Et en imposant notre volonté ou nos croyances, nous
limitons la manière dont les autres personnes font face aux circonstances.
Quoi qu’il en soit, à travers ces circonstances de vie, nous accumulons des
couches de peur, de colère et de conditionnement social, qui provoquent une
sorte d’amnésie, tant individuelle que collective, quant à qui nous sommes
vraiment. Et pour les empathes, cette amnésie peut être extrêmement
préjudiciable. Notre sensibilité inhabituelle peut facilement devenir l’épée à
double tranchant à laquelle le chamane faisait référence : à la fois une
bénédiction et une malédiction. Il est important de comprendre la différence
entre être sensible et être un ou une empathe. Le Dr Elaine Aron a été l’une
des premières personnes à décrire le monde de la personne hypersensible,
qui est ensuite devenu connu sous l’acronyme « PHS », dans son livre
révolutionnaire Hypersensibles, mieux se comprendre pour s’accepter1.
Selon le Dr Aron, 15 à 20 % des gens sont des hypersensibles (HS), dont les
systèmes nerveux sont biologiquement différents. Parmi ces HS, un
pourcentage plus faible d'entre eux sont également des empathes. Les
empathes partagent tous les traits des HS mais ont une expérience beaucoup
plus intense. Le Dr Judith Orloff a par la suite exploré le monde des
empathes dans son livre Le Guide de survie des hypersensibles
empathiques2, où elle explique que les empathes ne se contentent pas de
ressentir mais absorbent les énergies positives et négatives qui les
entourent. « Nous n’avons pas les mêmes filtres que les autres personnes
pour bloquer la stimulation… Nous sommes si sensibles, explique-t-elle,
que c’est comme tenir quelque chose dans une main qui a cinquante doigts
au lieu de cinq. »
Je vois la différence entre les HS et les empathes dans ma propre vie. Mon
mari, Danny, est très intuitif et peut facilement sentir les besoins des gens
avant même qu’ils les aient exprimés. C’est quelqu’un qui prend
naturellement soin des autres. Cependant, ce n’est pas un empathe, car il ne
semble pas absorber leur énergie dans son propre champ. Il n’a pas besoin
que tout le monde autour de lui se sente bien pour se sentir bien lui-même,
alors que j’ai besoin que les gens autour de moi se sentent bien, sans quoi
ils affectent mon bien-être. C’est une autre raison pour laquelle les
empathes sont enclins à devenir des personnes complaisantes : ils ont
besoin que les gens autour d’eux se sentent bien pour se sentir bien eux-
mêmes, ils sont donc constamment en train de sauver et d’aider les autres.
Je reçois beaucoup de commentaires sur mes réseaux sociaux, et de la part
de mon public lors d’événements, me disant que leurs émotions sont
constamment surchargées parce qu’ils aident ou sauvent continuellement les
autres et qu’ils ont du mal à dire non. Ils ont également du mal à s’occuper
de leurs propres besoins, car il semble toujours que ceux des autres soient
plus urgents ou plus importants que les leurs.
En fait, les empathes peuvent même ressentir les champs d’énergie autour
d’autres personnes. C’est presque comme si nous pouvions écouter
plusieurs stations de radio en même temps, bien qu’il soit parfois difficile
de faire la différence entre notre station – ce qui est diffusé depuis notre
propre étoile Polaire, si vous voulez – et les stations des autres. Cela crée de
l’électricité statique, de la confusion et même de l’épuisement, car les
besoins des autres éclipsent les nôtres et nous absorbons leur fréquence et
leur énergie.
Ajoutez à cela le fait que les gens à problèmes – ceux qui ont besoin
d’une épaule pour pleurer – affluent souvent vers les empathes parce que
nous sommes une espèce rare : nous sommes des créatures très sensibles
qui les écoutent vraiment et comprennent leur douleur. Nous, les empathes,
sommes des sauveurs, des donneurs et des guérisseurs. Cela nous blesse
profondément de voir les autres souffrir. Nous ressentons littéralement ce
qu’ils ressentent. L’inconvénient de ce don est que lorsque nous ne sommes
pas conscients de la profondeur de notre sensibilité, nous abandonnons
notre pouvoir et épuisons nos ressources émotionnelles et physiques – le
résultat étant que nous pouvons être les meilleurs guérisseurs pour les
autres, mais les pires pour nous-mêmes. Les connaissances auxquelles j’ai
accédé lors de mon expérience de mort imminente m’ont fait comprendre
que je suis dans une position unique pour élaborer un guide pour ceux
d’entre nous qui sont des empathes. Je crois fermement que le fait de ne pas
comprendre comment vivre en empathe (et de ne même pas savoir que
j’étais une empathe !), ou comment je recevais l’énergie des autres à mon
propre détriment (et en cachant qui j’étais vraiment), a failli me tuer. J’ai
fait l’expérience directe de ce qui peut se passer lorsque nous lâchons prise
sur notre jugement et nos doutes, sur notre besoin d’amour et d’approbation
venant des autres. J’ai également appris que le secret est d’embrasser tout
ce que nous sommes, de vivre notre vie pleinement, sans peur et à voix
haute – ce qui est souvent difficile pour les empathes. Et j’ai fait
l’expérience des vies extraordinaires que nous pouvons vivre quand nous
faisons cela. J’ai compris que je suis une expression du divin, que nous le
sommes tous. Je ne le savais pas auparavant, alors je ne m’étais jamais
permis de m’exprimer pleinement, en pensant toujours : « Qui suis-je pour
m’exprimer, vouloir des choses, briser les conventions ? » Ou bien je me
remettais en question. Je faisais passer les autres en premier et je croyais
que tout le monde était plus important, plus qualifié que moi. L’EMI m’a
fait prendre conscience qu’en tant qu’expression du divin, j’étais ici dans un
but précis, et que refuser de m’exprimer signifiait refuser à une facette du
divin de s’exprimer elle-même dans cette réalité. Imaginez les vies que nous
pouvons avoir lorsque nous prenons conscience que nous sommes vraiment
des aspects du divin. Imaginez-vous vivre votre vie en sachant que vous
êtes une facette de tout ce qui est. Imaginez que vous viviez à partir de cet
espace de compréhension. Nous le pouvons tous.
Vivre comme un être à six sens
dans un monde à cinq sens
Je crois que nous sommes nés en tant qu’êtres dotés de six sens, c’est-à-dire
avec une conscience intuitive inexplicable en termes de perception normale
via les cinq sens. Cette conscience peut inclure des traits tels que la
clairvoyance (percevoir des objets non apparents aux cinq sens), la
précognition (prévoir des événements futurs) et être empathique, entre
autres. À travers les circonstances de la vie, de nombreuses personnes
perdent leur lien inné avec ce sixième sens. Nous avons tous fait
l’expérience de savoir quelque chose avant que cela arrive, ou de savoir
quand il se passe quelque chose au-delà de ce qui est perçu dans une
situation donnée. C’est ce qu’on appelle l’intuition – savoir ce qui est vrai.
C’est le fondement des capacités de l’empathe. Mais beaucoup d’entre nous
perdent le contact avec ce don de l’intuition. Ceux qui partagent ces traits
du sixième sens semblent arriver au monde avec une connaissance
intérieure profonde de leur connexion les uns aux autres et à l’Univers (voir
le chapitre 3), mais nous sommes désincités à faire confiance à notre
intuition en grandissant, pour finalement la négliger ou même l’oublier.
C’est pourquoi de nombreux empathes ne savent même pas qu’ils
possèdent ce sixième sens. C’était mon cas, mais l’EMI a rouvert mon
sixième sens, et j’ai compris qu’il était réel et que c’était quelque chose que
j’avais toujours eu. Et même si j’avais complètement oublié cet aspect de
ma personnalité, il m’a semblé très familier quand il est revenu. J’ai même
commencé à me demander comment j’avais pu vivre ma vie sans lui
pendant toutes ces années.
Vous aussi avez peut-être vécu une expérience qui a provoqué l’activation
brutale de votre sixième sens. Cela peut se produire par nécessité
(quelqu’un a besoin d’aide ou vous-même avez besoin d’aide), ou à la suite
d’un traumatisme, mais parfois les gens se réveillent et constatent
simplement que c’est revenu, ou bien ils commencent à le ressentir pour la
première fois.
Nous sommes nés avec une forte connexion intuitive à tout et à tous ceux
qui nous entourent, mais nous vivons dans un monde qui reconnaît à peine
l’existence de notre sixième sens. Cependant, pour certains d’entre nous,
notre connaissance intérieure est aussi forte, voire plus forte, que nos autres
sens, comme l’ouïe ou la vue. Pensez aux bébés et à la façon dont ils
sentent immédiatement la présence de leur mère, avant même que leurs
yeux ne soient ouverts ; ou aux animaux domestiques, et à la façon dont ils
sentent l’arrivée de leur gardien bien avant qu’il ne soit à portée de voix ou
de vue.
J’avais un chien, Cosmo, qui se postait à ma porte d’entrée exactement
cinq minutes avant que j’entre, à chaque fois. Quoi qu’il soit en train de
faire et où qu’il se trouve dans la maison, quand j’étais à cinq minutes de
distance, il quittait sa place et venait près de la porte. Peu importe qui était à
la maison, il savait que j’allais passer cette porte dans les cinq minutes. Et
quand je dis à cinq minutes, je veux dire cinq minutes en voiture, c’est-à-
dire à environ un kilomètre de distance, donc il n’y avait aucune possibilité
qu’il puisse me sentir, me voir ou m’entendre. Nous vivions dans un
immeuble d’habitation et, lorsque j’entrais dans l’ascenseur du rez-de-
chaussée, Cosmo se mettait à remuer la queue derrière la porte fermée de
notre appartement. Danny et moi nous amusions tellement de l’intuition
incroyablement aiguisée de Cosmo. Dans notre culture, nous avons été
conditionnés à croire que notre intuition n’est pas réelle, qu’elle fait partie
en quelque sorte de notre imagination. Peut-être qu’enfant vous aviez des
amis imaginaires qui étaient en fait très réels pour vous, mais votre famille
en a ri et vous a dit qu’ils n’étaient qu’un produit de votre imagination. Ou
peut-être que vos parents vous incitaient à embrasser un parent ou un ami,
et quand vous sentiez que les intentions de cette personne étaient douteuses
et que vous l’évitiez, vos parents insistaient, en vous disant de ne pas être
aussi timide ou grossier. Qu’avez-vous alors ressenti sur vous-même ? Cela
m’est bien sûr arrivé et je me suis souvent sentie honteuse, différente,
confuse. Au bout du compte, j’oubliais l’incident et mon intuition ; c’est
une expérience à laquelle, j’en suis sûre, beaucoup d’entre vous peuvent
s’identifier. Je reçois souvent des courriers de personnes qui racontent leur
propre histoire sur la façon dont elles ont dû réprimer cette partie d’elles-
mêmes, parce que lorsqu’elles l’ont exprimée, on leur a dit que ce n’était
que leur imagination ; on s’est moqué d’elles, elles ont été maltraitées par
leurs pairs parce qu’elles étaient différentes, ou bien elles ont été punies à la
maison ou à l’école – et cet abandon a été douloureux.
Notre sixième sens est aussi réel que les cinq autres. Explorons cette idée
un instant. Si vous n’aviez pas l’un de ces cinq sens, vous remarqueriez
certainement son absence. Imaginez simplement que, dès votre naissance,
on vous ait dit de garder les yeux fermés. On vous a dit qu’il est dangereux
d’ouvrir les yeux et de voir le monde qui vous entoure. Bien que vous ayez
développé une grande intuition pour compenser cette absence de vue – une
vision intérieure –, vous n’auriez pas le don de voir la beauté de ce monde
telle que perçue par l’œil humain.
Cela signifierait que vous n’auriez jamais vu de couleurs ni le ciel ni un
arc-en-ciel. Vous n’auriez jamais vu de rivières, de montagnes, d’arbres,
d’étoiles ou de nuages. Disons qu’enfant, de temps en temps, vous avez
oublié de fermer les yeux, alors vous avez entrevu à quoi ressemblait le
monde et vous avez raconté aux adultes autour de vous ce que vous aviez
vu. Mais ils vous ont rejeté et vous ont dit : « C’est ton imagination. Tu dois
garder les yeux fermés si tu veux avancer dans ce monde ! » Imaginez à
quel point ce monde serait différent. Toutes nos inventions, toutes nos
technologies auraient pour but de nous aider à naviguer dans le monde les
yeux fermés.
Vous avez donc appris à garder les yeux fermés parce que vous vouliez
vous intégrer. Vous ne vouliez pas décevoir les gens. Vous avez grandi en
tant qu’être doté de cinq sens, sauf que ces sens – l’intuition, l’ouïe,
l’odorat, le toucher et le goût – n’incluaient pas la vue. Vous êtes passé par
l’école, où tout le monde, même les professeurs, avait les yeux fermés. Vous
avez obtenu votre diplôme, trouvé un emploi et commencé votre carrière en
tant que personne ayant les yeux fermés. Vous avez vécu dans un monde
créé par des personnes non-voyantes, pour des personnes non-voyantes ;
l’intuition était donc forte, mais les gens ne pouvaient pas voir. Ou bien ils
pouvaient voir, s’ils croyaient en la vue, simplement en ouvrant les yeux.
Imaginez maintenant qu’un jour, devenu adulte, vous vous rappeliez
qu’enfant vous pouviez voir des choses ! Vous vous rappelez que vous aviez
un autre sens, mais on vous avait dit que c’était votre imagination. Vous
vous rappelez vaguement à quoi ressemblait le monde extérieur et vous
voulez retrouver ce sens. Cet aperçu de quelque chose de plus grand vous
manque. Vous décidez donc de faire des expériences et de vous reconnecter
au monde que vous avez exploré dans votre enfance. Vous êtes dehors, en
train de jouer. L’herbe est plus verte que dans vos souvenirs. Vous pouvez
voir le ruisseau murmurant, au lieu de simplement l’entendre. Vous pouvez
voir les rochers et les arbustes sur votre chemin et éviter facilement de vous
blesser. Vous pouvez voir à distance et mesurer à quel point une montagne
est éloignée, rien qu’à la vue ! Alors que vous avez toujours été en mesure
de savoir combien l’océan est grand grâce à l’odeur, vous pouvez
maintenant le voir. Vous pouvez voir comme la couleur de l’eau change
selon sa distance du rivage, et combien, là où elle est plus proche, là où le
sable rencontre la mer, elle est translucide – un concept que vous n’avez
jamais pu comprendre auparavant.
Pensez à la clarté. Pensez à la façon dont vous navigueriez différemment
dans le monde avec ce nouveau sens.
Maintenant que vous avez fait cette découverte, imaginez-vous en train de
dire aux gens : « Ouvrez les yeux. C’est incroyable ! Nous avons tous un
sixième sens, que nous avons réprimé depuis notre enfance. Mais il est bien
réel ! Vous pouvez y accéder aussi ! Il n’y a rien à craindre. Votre vie en
sera meilleure et plus facile. »
Vous êtes tellement heureux de cette découverte que vous voulez la crier
sur tous les toits. « En fait, les gars, vous pouvez ouvrir les yeux. La vie
sera plus facile. » Mais les gens vous disent : « Non. Vous ne pouvez pas
ouvrir les yeux. C’est irrespectueux et contraire à tout ce qu’on nous a
appris à croire. » Ils vous disent que vous êtes une menace pour toute la
technologie qui a été développée, qui génère des revenus et des emplois.
Les gens insistent pour que vous fermiez à nouveau les yeux. Et vous vous
demandez : « Comment tant de gens peuvent-ils se tromper ? Tant de
personnes en position d’autorité me disent que je me trompe. J’ai dû
imaginer tout cela. Je ne veux pas prendre de risque ! » Vous ne voulez pas
prendre le risque d’être ostracisé parce que vous êtes différent.
La peur de l’inconnu intervient également. Puisque personne d’autre n’a
les yeux ouverts, vous ne disposez d’aucune information sur les risques ou
les pièges possibles, s’il y en a, liés au fait d’avancer dans la vie avec les
yeux ouverts. Et si vous êtes le seul à percevoir le monde de cette manière,
vous commencerez à vous sentir isolé. Il n’y aura pas de mots. Le langage
est développé par un accord mutuel sur la signification à attribuer aux sons
vocalisés, mais si tout le monde a les yeux fermés, il n’y aura pas de mots
attribués à des propriétés qui ne peuvent être identifiées que visuellement.
Par exemple, il sera impossible d’attribuer un nom à chaque couleur du
spectre lumineux si personne ne peut les voir.
Vous finirez par prendre conscience que vous vivez dans un monde créé
par des gens qui ont les yeux fermés, pour des gens qui ont les yeux fermés.
Personne ne vous comprendra, parce que vous percevez quelque chose que
personne d’autre n’a perçu, sans aucun mot pour décrire ce que vous
percevez. Vous commencerez à vous demander si c’est votre imagination ou
si vous hallucinez. Et vous finirez par fermer les yeux à nouveau, juste pour
vous intégrer dans le monde.
Pour moi, ce scénario imaginaire illustre magnifiquement les raisons pour
lesquelles tant d’entre nous luttent pour vivre. Nous sommes des êtres à six
sens qui ont été conditionnés à croire que nous sommes des êtres à cinq
sens, dans un monde créé par des gens qui croient aussi n’avoir que cinq
sens. Bien sûr, le sens que nous avons supprimé n’est pas notre vue mais
notre intuition. L’intuition est tout aussi forte que nos autres sens et tout
aussi réelle, mais nous avons été conditionnés à la traiter comme une
manifestation de notre imagination et nous l’ignorons.
Lorsque nous nions cette partie de nous-mêmes – un sixième de nos sens,
nous nions une part de qui nous sommes. Et c’est pourquoi les empathes et
les personnes très sensibles et intuitives luttent dans ce monde. Ils sont
contraints de renier l’un de leurs sens fondamentaux qui les aide à avancer
dans le monde et, ce faisant, ils finissent par se sentir perdus et confus.
Les empathes sont différents. J’ai ressenti un tel soulagement quand j’ai
compris cela. J’ai appris que l’astuce consiste à prendre conscience de cette
différence et à l’accepter pleinement. Au fil des ans, avec l’aide de mes
étudiants et de mes lecteurs qui ont partagé avec moi leurs propres
expériences, j’ai acquis une compréhension plus profonde du chemin sur
lequel nous sommes tous embarqués, en particulier mes compagnons
empathes, pour devenir réellement notre vrai moi, pour arrêter de « faire »
tout ce que nous pouvons pour protéger et promouvoir les intérêts des gens
qui nous entourent, au détriment de notre propre bonheur. Il m’a fallu une
expérience dramatique – ma mort clinique – pour libérer pleinement mes
capacités empathiques, mais il n’est pas nécessaire de mourir pour
apprendre à exploiter le pouvoir de l’empathie et à se protéger contre les
risques qui en découlent. Dans les pages qui suivent, je partagerai mes
outils, mes expériences et les histoires de ceux avec qui j’ai travaillé, pour
vous aider à entrer dans votre véritable moi – votre magnifique et
empathique moi doté de six sens. À la fin de ce livre, vous comprendrez
qu’être empathique est un superpouvoir !

Quiz : êtes-vous un empathe ?


Vous voulez savoir à quel point vous êtes empathique ? Répondez par oui
ou par non aux questions suivantes, puis calculez vos résultats.
1. Vous craignez de blesser les autres, de les décevoir ou de les laisser
tomber parce que vous pouvez ressentir leur douleur (peut-être plus
qu’eux-mêmes).
2. Vous êtes prêt à accepter l’entière responsabilité de vos actes, parfois au
point de vous sentir responsable de quelque chose qui n’est pas votre
faute.
3. Vous pouvez être facilement manipulé par les autres et vous vous sentez
souvent utilisé ou exploité.
4. Vous avez des difficultés à recevoir des compliments, des cadeaux, des
services ou des marques de gentillesse de la part des autres. Vous vous
sentez obligé de les « rembourser » immédiatement.
5. Vous êtes très compatissant envers les autres et tolérez leurs faiblesses,
insécurités et erreurs. Vous traitez les autres avec bonté, qu’ils le méritent
ou non.
6. Vous comprenez les autres mieux qu’ils ne se comprennent eux-mêmes,
c’est pourquoi les gens viennent souvent vous voir avec tous leurs
problèmes et leurs difficultés. Même si cela peut vous peser, vous ne les
repoussez jamais parce que vous pouvez sentir leur douleur.
7. Vous êtes profondément intuitif, et vous savez simplement les choses sans
qu’on vous les dise. C’est une connaissance profonde qui va au-delà d’une
simple intuition.
8. Vous pouvez facilement savoir quand quelqu’un dit une chose et en pense
une autre.
9. Vous êtes bienveillant avec les gens et avec la planète.
10. Vous êtes attiré par les arts de guérison sous toutes leurs formes, y
compris les thérapies holistiques.
11. Vous avez tendance à soutenir l’opprimé et vous êtes très prompt à
repérer cette personne dans un groupe ou une pièce.
12. Vous avez du mal à porter des vêtements d’occasion parce que vous
pouvez sentir l’énergie de la personne qui les possédait avant vous. Vous
ne vous sentez pas vous-même en les portant.
13. Vous aimez rêvasser et vous avez un monde intérieur riche et profond.
Vous êtes très créatif, visionnaire et vous avez besoin d’espace pour créer.
14. Vous trouvez la routine, les rôles et le contrôle extrêmement oppressants,
et vous aimez la liberté de faire ce qui vous plaît à votre rythme.
15. Vous êtes attiré par tout ce qui est métaphysique et spirituel.
16. Vous êtes très orienté vers le service. Aider les gens vous apporte une
grande joie.
17. Vous êtes très intéressé par le développement personnel. Vous voulez
évoluer. Vous voulez apprendre. Vous voulez grandir. Vous ne voulez pas
seulement évoluer vous-même, mais vous avez un intérêt profond à faire
évoluer l’humanité et à aider le genre humain à progresser.
18. Lorsque vous vous trouvez dans certains lieux géographiques – un site
spirituel sacré, un champ de bataille (même non identifié) ou la maison
d’un personnage historique –, vous vous sentez parfois submergé par les
émotions de ceux qui étaient là avant vous.
19. Le fait d’être dans la nature vous apporte une grande paix et un
sentiment de calme.
20. Vous avez une profonde affinité pour les plantes. Vous sentez ce dont une
plante a besoin – un certain nutriment, de l’eau, être changée de place –
même sans signe apparent.
21. Vous sentez l’énergie de la nourriture et vous savez si elle va vous
donner de l’énergie ou au contraire vous en prendre.
22. Vous avez un lien profond avec les animaux. Ils sont naturellement
attirés vers vous.
23. Vous avez toujours eu du mal à vous intégrer dans la société ou dans le
monde. Vous observez une grande part de ce qui se passe dans la vie
comme si vous regardiez une publicité à la télévision, comme si cela ne
vous concernait pas ou ne s’appliquait pas à vous.
24. Lorsque vous êtes près d’une personne qui ne se sent pas bien, vous
ressentez ses symptômes : nausées, maux de tête, frissons – peu importe.
Et souvent, elle se sent mieux en vous quittant.
25. Vous avez des difficultés à vous détendre lorsque les gens sont autour de
vous. Vous ne pouvez pas vous laisser aller complètement. Vous avez
besoin de solitude et d’un espace pour vous revigorer à partir d’autres
énergies, et cela s’aggrave si vous ne pouvez pas avoir cet espace.
26. Les endroits bondés, tels que les centres commerciaux, sont
particulièrement difficiles pour vous.
27. Alors que certains peuvent penser que la musique doit être forte pour
être ressentie, c’est pour vous une agression totale de vos sens.
28. Lorsque vous vous tenez à côté de quelqu’un – n’importe qui, n’importe
où, vous confondez parfois ses pensées avec les vôtres.
29. Lorsque vous parlez avec quelqu’un, dans un effort pour le comprendre,
vous vous retrouvez perdu dans le processus de pensée de cette personne
et vous perdez la trace de vos propres pensées.
30. Vous êtes parfois submergé par des sentiments dont vous savez que ce ne
sont pas les vôtres. Vous marchez, vous pensez à vos affaires et soudain
vous êtes frappé par une vague de tristesse, vous ressentez alors une
grande irritation, ou bien – et c’est le meilleur – une poussée de joie.
31. Parce que vous captez les énergies qui arrivent aux autres, ou même
autour de la planète, vous ressentez facilement de la peur et de l’anxiété.
Souvent, la moindre chose vous fait ressentir de la peur, de l’anxiété, de
l’accablement ou du stress.
32. Il vous est difficile de regarder des films ou de lire des livres effrayants,
tristes ou déprimants. Cela peut vous rendre physiquement malade.
33. Vous êtes facilement distrait par, disons, n’importe quoi (parce que vous
remarquez tout), il est donc difficile de vous concentrer dans une classe,
au cours d’une réunion de travail ou lors d’une fête. Vous n’allez jamais
dans un café pour rédiger un rapport, mettre la dernière main à votre
projet ou écrire pour votre blog.
34. Vous vous sentez souvent émotionnellement et physiquement épuisé.
Vous avez dormi huit heures, vous avez bu beaucoup d’eau, vous n’avez
pas de problèmes émotionnels qui devraient vous tourmenter en ce
moment, mais vous avez besoin d’aller vous allonger.

Regardez vos résultats :

– Si vous avez répondu oui à un total d’une à neuf questions, vous avez
certainement des tendances empathiques partielles. Vous êtes assez doué
pour tenir les énergies des autres à distance, mais vous avez parfois du
mal à fixer des limites, alors vous pourriez bénéficier d’un travail
énergétique, comme la thérapie de polarité, le qi gong, le shiatsu, les soins
praniques et le reiki. Vous avez une assez bonne intuition, en particulier
quand cela concerne votre propre vie, et vous pouvez généralement sentir
une situation délicate avant qu’elle ne se présente. Vous savez prendre
soin de vous, mais vous pouvez être sensible à certains aliments et
substances polluantes. Contrairement à d’autres empathes, vous êtes
capable de vous adapter facilement dans une ville. Dans l’ensemble, votre
nature empathique ne vous empêche pas de suivre votre chemin de vie et
vos désirs. Vous êtes votre propre personne et vous êtes capable de vous
différencier des autres.

– Si vous avez répondu oui à un total de dix à dix-neuf questions, vous êtes
un empathe modéré. Votre score se situe vers le milieu de l’échelle des
résultats globaux. Vous avez de fortes capacités intuitives et aimez
probablement passer du temps dans la nature ou au bord de l’eau. Vous
appréciez la ville de temps en temps, mais vous aimez sortir dans la nature
pour retrouver votre énergie. Vous êtes plutôt doué pour protéger votre
aura et votre espace énergétique, mais de temps en temps l’énergie des
autres vous affecte. Vous pourriez bénéficier des soins énergétiques
énumérés ci-dessus.

– Si vous avez répondu oui à un total de vingt à vingt-huit questions, votre


score est assez élevé et vous êtes très certainement un empathe. Vous êtes
assez intuitif et savez généralement quand les gens mentent. Vous pourriez
envisager de devenir thérapeute énergétique ou guérisseur, car c’est peut-
être un don naturel chez vous. Vous préférez être dans la nature et
particulièrement près de l’eau. Vous aimez faire l’expérience des
propriétés curatives de la nature. Vous avez le don d’influencer les
humeurs, les énergies, les atmosphères et les milieux qui vous entourent.
Vous devez travailler à différencier l’énergie des autres de la vôtre. Vous
avez peut-être tendance à refléter les autres et leur énergie. Votre score
indique que vous auriez intérêt à apprendre à faire fonctionner l’énergie
(faire circuler l’énergie dans votre corps pour libérer les blocages) ; à vous
ancrer (vous relier à la terre) ; et à protéger votre aura (selon Merriam-
Webster, « le champ d’énergie qui émane de tous les êtres vivants ») – tous
ces aspects sont abordés plus en détail au chapitre 3.
Vous aimez aider, sauver les autres et guérir le monde ; cependant, vous
devez ralentir et vous donner d’abord à vous-même avant de faire cela !
Une énergie qui vous guérit vous-même vous serait bénéfique.

– Si vous avez répondu oui à plus de vingt-huit questions, vous êtes un


empathe intégral. Vous êtes ce que j’appellerais un mystique. Vous êtes
très intuitif et pouvez presque toujours dire quand les gens mentent. Vous
êtes aussi un guérisseur né. Vous avez un amour et une appréciation
profonde de la nature et vous comprenez inconsciemment ses effets
guérisseurs. Vous reconnaissez l’expression sacrée de tous les êtres. Vous
êtes vraiment sage et vous avez une merveilleuse capacité à influencer et à
changer les humeurs, les énergies, les atmosphères et les situations qui
vous entourent.
Vous devez apprendre à reconnaître et à différencier votre énergie de celle
des autres. Vous ressentez la douleur et la souffrance du monde sur vos
épaules et les prenez comme les vôtres. Apprendre à utiliser les outils de
méditation psychiques/empathiques dont je parlerai plus loin dans le livre –
s’aimer soi-même, accéder à sa propre connaissance intérieure, exprimer sa
gratitude et se relier au réseau cosmique de la conscience – vous aidera.
Vous avez également tendance à être le miroir des autres et de leur énergie.
Cela signifie que vous renoncez à votre maîtrise énergétique (le pouvoir sur
votre propre énergie) au gré des vents changeants du monde (en d’autres
termes, les autres peuvent vous contrôler ou vous influencer sur le plan
énergétique). Par exemple, si vous vous sentez heureux et satisfait mais
qu’un ami se sent déprimé, malheureux ou craintif, vous laissez cette
humeur prendre le dessus sur la vôtre – vous assumez ses peurs et sa
tristesse, en donnant à ces sentiments la priorité sur les vôtres. Vous auriez
intérêt à apprendre à contrôler votre propre énergie et à créer des limites
plus strictes, ce dont je parle plus particulièrement dans les chapitres 3 et 6,
ainsi que tout au long de ce livre.

Quels que soient vos résultats ici et où que vous vous situiez dans le
spectre sensible/empathique, vous trouverez dans ce livre des histoires, des
exemples, des méditations et des exercices pour vous aider à apprendre
comment renforcer votre intuition, vos protections et vos dons empathiques
afin d’accéder à votre véritable pouvoir.

Méditation pour développer votre intuition

Cette méditation vous fait passer d’un espace où vous apprenez à écouter
votre intuition à un espace où vous faites confiance à ce qu’elle a à vous
dire. Pour revoir les orientations que je suggère pour ces méditations de fin
de chapitre, reportez-vous à l’introduction.
« Je m’autorise à reconnaître la voix subtile de mon intuition.
Qu’elle vienne à moi par des mots ou des visions,
j’y prête attention.
Je prête attention aux sensations dans mon corps,
comme les sentiments de calme, de paix et de soulagement.
J’honore ces pensées, visions,
sensations et sentiments subtils, et je sais qu’ils sont
la façon dont mon âme communique avec moi.
J’ai confiance et je me sens en sécurité
en sachant qu’en suivant mon intuition,
je sers mon bien le plus élevé. »
Chapitre 2

EMPATHES : BÉNÉDICTION
OU MALÉDICTION ?

MANTRA :
« Ma sensibilité est mon superpouvoir ! »

Ê tre un empathe s’accompagne de dons puissants, mais cela peut aussi


être extrêmement douloureux. Si vous êtes un empathe mais que vous
n’en avez pas encore pris conscience, comme ce fut mon cas pendant une
grande partie de ma vie, cela peut vous affaiblir. Vous avez l’impression que
quelque chose ne va pas, que vous êtes un raté et un perdant quand vous ne
parvenez pas à faire plaisir à tout le monde, et vous ne vous estimez pas
assez pour être payé décemment en faisant le travail que vous aimez. Même
si vous reconnaissez que vous êtes un empathe, si vous ne savez pas
comment exploiter vos capacités énergétiques intuitives, elles peuvent vous
empêcher de vous réaliser pleinement parce que vous considérez toujours
« l’autre » comme plus important.
Notre malheur, ou notre malédiction, est notre incapacité à distinguer les
besoins et les émotions des autres des nôtres, et notre besoin de faire en
sorte que tout le monde se sente bien avant que nous puissions nous sentir
bien nous-mêmes. Cela nous détourne de ce qui est sacré en nous et nous
entraîne dans les drames des autres, c’est pourquoi nous avons l’impression
de porter un lourd fardeau sur nos épaules. Nous avons également du mal,
comme nous l’avons vu, à nous adapter à un monde qui n’est pas fait pour
nous – nous sommes des êtres à six sens vivant dans un monde à cinq sens.
Nos bénédictions, ou dons, incluent la sensibilité même qui nous
provoque un tel malaise. Cette sensibilité nous relie à l’autre côté (voir le
chapitre 3), mais nous donne aussi une intuition vive, des capacités
naturelles de guérison et celles d’aimer facilement et de mettre les autres à
l’aise sans effort. En outre, les empathes sont souvent des personnes
réfléchies, consciencieuses, attentionnées, créatives et naturellement à
l’écoute.
Dans ce chapitre, nous examinerons certaines des principales faiblesses de
ces traits de caractère et, vers la fin, nous nous pencherons sur la beauté de
cette sensibilité et sur la façon dont elle peut nous aider à nous épanouir.

Aversion à la critique –
Addiction à l’approbation
Pour les empathes, le dicton populaire de l’enfance disant que « Les bâtons
et les pierres peuvent briser mes os, mais les mots ne me blesseront jamais »
ne sonne pas juste. Lorsque nous entendons des critiques, elles prennent en
nous des proportions démesurées. Par exemple, on dit à une petite fille qui
se sent épanouie et amoureuse de la vie : « Les gens t’aimeraient plus si tu
n’étais pas si bruyante. » Tandis qu’une enfant peut ignorer ce commentaire
comme venant d’un parent agacé ayant besoin d’un peu de calme, une autre
enfant plus sensible peut se renfermer et interpréter ce commentaire sévère
au pied de la lettre, comme un signe qu’elle n’est pas digne d’amour quand
elle est simplement elle-même.
Les pensées négatives – je suis mauvais, je ne suis pas assez… je ne suis
pas bon – font écho dans votre esprit, encore et encore. Quand les autres me
critiquent ou même quand je me juge, je ressens une réaction physique dans
ma poitrine, dans mon ventre et dans ma tête. Parfois, mon cœur bat plus
vite, j’ai chaud et mon visage se met à rougir. Beaucoup de mes lecteurs et
de mes étudiants disent qu’ils ressentent la même chose. Des gens m’ont dit
qu’ils sentent leur tension artérielle augmenter, leurs jambes vaciller, ou
même qu’ils se sentent étourdis, voire s’évanouissent, lorsqu’ils doivent
gérer ce qu’ils perçoivent comme une critique.
Il n’est pas étonnant que nous fassions tout pour éviter n’importe quel
commentaire correctif ou désapprobateur. Mais ce faisant, nous pouvons
devenir des personnes complaisantes, voulant toujours faire plaisir. Il est
important de comprendre que lorsque vous vous efforcez de plaire aux
autres, vous commencez à céder votre pouvoir à tous ceux qui vous
entourent. Vous commencez à faire ce que tout le monde veut que vous
fassiez, ou ce qui obtiendra leur approbation, par opposition à ce que vous
dit votre système de guidage intérieur, votre voix intérieure.
Nous perdons également notre pouvoir et notre connexion à notre système
d’orientation interne – et c’est le revers de la médaille de l’évitement des
critiques – lorsque nous devenons dépendants de l’approbation. Voyez si cet
exemple sonne juste : quelqu’un vous dit que vous avez fait un travail
incroyable, que vous avez un talent particulier ou que vous possédez une
excellente perspicacité, et vous pensez : « Oh mon Dieu, je suis enfin digne
de reconnaissance. Je fais enfin quelque chose de bien. » Puis, lorsque cette
approbation cesse, vous êtes si sensible que vous ressentez cette perte sous
forme de symptômes physiques – comme la réaction de lutte ou de fuite qui
fait battre votre cœur – et vous vous demandez immédiatement : « Qu’ai-je
fait pour qu’ils cessent de m’approuver ? Peut-être que je ne suis pas celui
que je pensais être ? Comment ai-je pu être aussi positif sur moi-même ?
Comme c’est embarrassant d’avoir cru que j’étais si génial ! »
Cela vous rappelle quelque chose ?
Nous pouvons devenir l’esclave de l’approbation, l’esclave de cette
personne qui a cessé de nous faire des éloges. Nous en parlerons plus en
détail tout au long du livre, mais pour l’instant, sachez que celui-ci vous
aidera à gérer plus efficacement la critique et à vous concentrer sur votre
propre système d’orientation intérieur.

Voie express pour le « paillassonnage »


En raison de nos tendances à faire plaisir aux gens, nous sommes souvent
enclins à être les opprimés ou les paillassons de la société. Si vous vous êtes
déjà excusé alors que vous n’étiez pas fautif, que vous avez prétendu être
d’accord avec tout le monde parce que vous n’aimez pas être en désaccord
avec quiconque, que vous avez peur de dire non ou que vous vous sentez
responsable de ce que ressentent les autres, alors vous savez exactement ce
que je veux dire. Être un paillasson nous oblige à faire de grands efforts
pour éviter les conflits, à accepter des choses que nous ne voulons pas,
simplement pour plaire aux autres, et à entretenir des relations avec des
gens avec lesquels nous ne sommes pas en phase. Ces tendances peuvent
nous faire dévier du chemin de notre âme, en suivant ce que les autres
pourraient désirer pour nous.
Je dirigeais une retraite quand l’une des participantes, Wendy, s’est levée
pour raconter une histoire sur la situation avec son mari dont elle partage la
vie depuis trente ans. Elle a croisé les bras, regardé prudemment autour
d’elle, puis a dit : « J’ai épousé un narcissique. Oh, je ne le savais pas à
l’époque, il était si charmant, mais d’après tout ce que j’ai lu, d’après ce que
notre conseillère conjugale a dit avant qu’il refuse d’y retourner parce
qu’elle “ne savait pas de quoi elle parlait”, c’en est un. Je fais tout ce que je
peux pour lui faire plaisir, juste pour maintenir la paix. C’est comme
marcher sur des œufs. Tout est perçu comme un affront. Quand il passe la
porte, mon cœur s’alourdit. »
Elle s’est redressée. « Pendant tout le temps où nous avons été mariés, il
n’a rien fait pour contribuer à notre relation. Il a toujours été comme ça. Et
quand il a été malade, et qu’on pensait qu’il ne s’en sortirait pas, j’étais là
pour lui. Je l’ai accompagné. Mais quelques années plus tard, lorsque j’ai
dû lutter contre ma propre maladie, il m’a fait sentir que j’étais “une plaie”
pour avoir été malade… Il m’a frappée », a-t-elle dit en regardant le sol.
« Wendy, lui ai-je dit, pourquoi ne l’as-tu pas quitté ? »
« Je ne veux pas le mettre en colère ! J’ai toujours des sentiments pour
lui ! »
Elle était tellement investie dans le projet de lui faire plaisir qu’elle s’était
complètement perdue, au point que ses besoins ne comptaient plus pour
elle. Je me suis sentie proche de la situation de Wendy, probablement en
raison de mon éducation (je suis née à Singapour mais j’ai grandi à Hong
Kong, une colonie britannique à l’époque) et de mes relations à la question
du genre (dont je parlerai plus en détail au chapitre 10).
Mes deux parents sont nés et ont grandi en Inde, donc ethniquement je
suis indienne, et j’ai été élevée avec ces normes culturelles. L’une de ces
normes est la coutume des mariages arrangés ; vous épousez quelqu’un
choisi par vos parents. Dès ma préadolescence au début des années 1980, ils
m’ont préparée à être ce qui était considéré comme une bonne épouse. Au
début des années 1980, j’étais une grande fan de Cyndi Lauper. J’avais
l’habitude de l’imiter et de m’habiller comme elle. Je teignais mes cheveux
en rose et violet, je portais des vêtements flashy, et je dansais sans cesse sur
« Girls Just Want to Have Fun ». C’est devenu ma chanson de liberté parce
qu’elle incarnait la force, la puissance et l’expression de soi – tout ce que je
recherchais dans la vie. En exprimant ma Cyndi Lauper intérieure, je me
suis sentie libérée et rebelle !
Mais Cyndi Lauper – sa liberté, son expression personnelle sans
concession – était l’antithèse du type de jeune femme que j’étais « censée »
être. Mes parents, et surtout mon père, m’ont suppliée de m’habiller de
façon plus « indienne », ou du moins plus conservatrice. Et parce que j’étais
une empathe, je suis devenue de plus en plus rebelle à un jeune âge. Je ne
voulais pas blesser ou décevoir mes parents qui se demandaient si je n’allais
pas devenir une vieille fille ou une célibataire recluse. Ils s’inquiétaient
constamment de ce que les autres pensaient de moi. J’ai commencé à
intérioriser leurs inquiétudes jusqu’à ce que, finalement, l’idée de les
décevoir devienne presque aussi insupportable que celle de suivre le chemin
qu’ils avaient tracé pour moi.
Pour être claire, mes parents étaient très aimants. Leur désir de me voir
mariée selon leurs coutumes n’était pas cruel. Ils croyaient vraiment que
c’était l’attitude la plus aimante qu’ils pouvaient avoir. Ils n’ont pas
compris que pour m’adapter à ces normes, je devais atténuer ma lumière,
me faire toute petite et ignorer la vocation intérieure de mon être
authentique. De même, je n’avais pas compris à l’époque que ma propre
nature empathique m’empêchait de plus en plus de leur dire « non » sans
me sentir coupable.
En essayant de faire plaisir à mes parents, j’avais du mal à maintenir des
limites claires entre ce que je voulais pour ma vie et ce qu’ils attendaient de
moi. Au fil du temps, la volonté de répondre aux attentes de mes parents
s’est élargie pour inclure les attentes de tous ceux qui m’entouraient – mes
pairs, mes collègues, voire des étrangers. Au bout du compte, c’était tout le
monde : je ne pouvais pas affronter la désapprobation de quiconque. Que ce
soit un professeur à l’école, un ami ou le commis du magasin du coin, je
faisais tout ce que je pouvais pour gagner leur approbation.
Enfant, j’étais timide et introvertie. Je fréquentais une école dans laquelle
se trouvaient principalement des expatriés britanniques. Tout le monde était
blanc, sauf moi, qui avais la peau foncée. Avant que je commence les cours,
ma mère m’a emmenée à un entretien d’admission avec la directrice, une
femme austère aux lèvres pincées et au front sévère. Son comportement m’a
fait comprendre que je devrais me considérer comme chanceuse si elle me
donnait la possibilité d’étudier dans cette prestigieuse institution, et que je
devrais passer mon temps à prouver que je suis digne de ce privilège. En
tant qu’enfant sensible, j’ai perçu ses sentiments à mon égard, et cela a
donné le ton du début de ma vie scolaire. Il n’est peut-être pas étonnant que
j’aie été souvent maltraitée, puisque j’avais littéralement été mise dans une
situation où je me sentais indigne et sans mérite, un peu comme l’agneau
proverbial que l’on mène à l’abattoir.
En devenant adolescente et jeune adulte, j’ai porté ce sentiment
d’indignité en moi, pensant que je devais travailler très dur pour obtenir
l’approbation. Ainsi, même quand j’étais mal ou injustement traitée, au lieu
de me défendre, je me montrais encore plus gentille et je faisais tout pour
gagner l’approbation de ceux qui me manquaient de respect. Lentement
mais sûrement, ma Cyndi Lauper intérieure a été réduite au silence et une
période durable de conflit profond s’est installée. Chaque fois que j’essayais
de discuter avec mon père de mes désirs de poursuivre mes rêves, nous
finissions par nous disputer, alors je cachais cela aussi.
Je sais que beaucoup d’entre vous peuvent s’identifier à ces histoires.
Mais voici la bonne nouvelle : vous n’avez plus besoin d’être un paillasson.
À mesure que vous avancez vers ce nouveau lieu de pouvoir, faites
attention !

Tendance à la victimisation
Parce que les empathes peuvent abandonner leur pouvoir, nous sommes
également enclins à adopter une mentalité de victime, avec le sentiment
d’avoir été maltraités par la société ; par tout le monde. Bien qu’il soit
important de le dire si vous avez vraiment été victime ou abusé, il est
impossible de passer à autre chose si vous ne revendiquez pas le contrôle de
votre vie et des circonstances. Même si certaines circonstances peuvent être
plus difficiles à guérir et à surmonter que d’autres, il est important de
reconnaître que personne n’a besoin de rester victime pour toujours et que
l’objectif doit toujours être de reprendre le contrôle de sa vie, y compris en
obtenant une aide professionnelle si nécessaire.
Cependant, pour certains – et en particulier ceux qui cherchent à faire
plaisir et les paillassons –, il existe moins de motivation à passer le cap de
la victimisation et à se réapproprier notre vie. Nos anciennes histoires de
victimes nous protègent et nous retiennent d’aller de l’avant ou de prendre
des risques dans la vie. Le fait de blâmer les autres ou les circonstances
nous protège contre les critiques qui seraient sinon dirigées vers nos propres
défauts et échecs.
Pour une personne qui veut toujours faire plaisir, le fait d’avoir une
mentalité de victime présente beaucoup d’avantages. Par exemple :
– Les gens ont pitié de vous et sont plus enclins à vous faire plaisir sans
que vous ayez à formuler des exigences.
– Vous avez plus de chances d’obtenir ce que vous voulez sans demander ni
contraindre.
– Les autres sont moins susceptibles de vous critiquer – et nous savons à
quel point les gens qui veulent faire plaisir détestent les critiques !
– Cela vous donne une excuse pour ne pas agir.
En d’autres termes, le statut de victime devient un moyen pour les
personnes complaisantes d’obtenir ce qu’elles veulent tout en restant
passives. L’ironie est que celles qui se retrouvent piégées dans l’emprise de
la victime, et qui nourrissent leur statut de victime, sont généralement elles-
mêmes des personnes qui veulent faire plaisir aux autres.
Au cours d’un de mes ateliers, Sherry, qui avait la cinquantaine, a raconté
l’histoire de sa mère de quatre-vingt-sept ans. D’aussi loin que Sherry se
souvienne, sa mère disait à ses enfants et à leur père qu’elle avait le cœur
fragile et qu’elle n’en avait plus pour très longtemps. « Nous avons répondu
à tous ses besoins, nous nous sommes sacrifiés pour lui faire plaisir. Nous
voulions tous rendre agréable le temps qu’il lui restait. Et personne ne
voulait la stresser et fragiliser son cœur. » Mais ce « petit temps » n’a cessé
de s’étirer. Elle était probablement en meilleure santé que nous tous réunis.
Enfant, Sherry a été récompensée pour son obéissance, ce qui est la
marque d’une personne qui aime faire plaisir. « J’ai passé ma vie à essayer
de faire plaisir à ma mère, a-t-elle dit. J’ai évité de la confronter à tout prix.
J’avais constamment peur qu’elle meure prématurément. » Sherry a raconté
que ses frères et sœurs avaient fini par passer à autre chose, se créant une
vie bien remplie, tandis qu’elle, qui s’est toujours rendue disponible pour
répondre aux besoins de sa mère, était celle à qui celle-ci faisait
constamment appel. « J’envie la vie de mes frères et sœurs, a-t-elle
poursuivi, ils partent en vacances quand ils le veulent. Ils le décident tout
simplement. Mais je ne peux pas supporter de partir. Et si quelque chose
arrivait pendant mon absence ? »
Sherry devait également faire face à ses propres problèmes de santé, bien
qu’elle ait toujours donné la priorité aux besoins de sa mère. Je ne dis pas
que nous ne devrions pas être là pour nos parents – ou n’importe qui d’autre
d’ailleurs – lorsqu’ils ont besoin que nous prenions soin d’eux. Cependant,
dans ce cas, Sherry a identifié un modèle de relation de victime
dysfonctionnelle qui s’était développé depuis son enfance et qui lui causait
maintenant du ressentiment. Sa mère avait besoin de jouer la victime pour
attirer l’attention de sa famille, et Sherry, la fille/covictime qui fait plaisir
aux autres, était incapable de dire « non ».
Si cette situation ressemble à ce que vous vivez, vous pouvez briser le
schéma en vous valorisant davantage et en apprenant à dire « non », ce que
je traiterai plus loin dans ce chapitre et ailleurs dans le livre.

Surcharge sensorielle
En tant qu’empathes, nos sens sont facilement surchargés, ce qui peut nous
conduire à nous isoler. Commençons par identifier les différentes formes
sous lesquelles la surcharge sensorielle peut se présenter. Nos sens peuvent
être submergés par trop de travail, des foules de gens, du bruit, et même,
oui, simplement en regardant ou en faisant l’expérience de la violence sous
n’importe quelle forme, réelle ou fictive. Les empathes la ressentent
physiquement et émotionnellement. Je n’ai pas pu regarder Game of
Thrones parce que ça me rendait physiquement malade, et la moitié de mon
public a ressenti la même chose.
Je reçois tout le temps des lettres de personnes qui me disent qu’elles ont
du mal à supporter de regarder la télévision à cause des thèmes violents ou
déprimants, surtout les informations. Elles ne peuvent pas regarder les
journaux télévisés sans se sentir nauséeuses à cause de tous les maux dont
nous sommes témoins sur notre belle planète. Une femme qui travaille pour
une entreprise de presse m’a écrit qu’elle ne comprenait pas pourquoi elle
tombait tout le temps malade. Elle n’a pas fait le rapprochement entre les
deux, jusqu’à ce qu’elle assiste à l’une de mes conférences où j’ai parlé des
empathes et de leurs traits de caractère. Elle a dit que cela a été un moment
de prise de conscience pour elle, parce qu’elle s’identifiait à presque tous
les traits de caractère des empathes et qu’elle s’est rendu compte qu’elle
était exposée à des histoires de haute criminalité toute la journée, et que ses
sens étaient surchargés. Une fois qu’elle a pris conscience de la situation,
elle a commencé à en atténuer les effets en prenant de fréquentes pauses
pendant sa journée de travail et en se relaxant dans un bain chaud en
rentrant chez elle. Peu de temps après, elle est passée au service des sujets
de société et n’a plus eu de problèmes depuis. Elle aime son travail
désormais.
Il va sans dire qu’en ces temps de haute technologie, la surcharge
sensorielle est à portée de clic. Jamais auparavant dans l’histoire de
l’humanité nous n’avons eu accès à un flux aussi régulier (certains
pourraient appeler cela un déluge !) d’informations. Des informations
instantanées 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, des Tweets et messages
d’influenceurs, des opinions de chacun sur tout – nous sommes
constamment sollicités en ligne, assimilant des informations souvent
attractives, dérangeantes, voire parfois carrément horrifiantes. En attendant,
nous sommes exposés à un vitriol sans précédent, au fil des débats en ligne
et des conflits dans lesquels tout le monde s’implique, des gens ordinaires
aux présidents. En cliquant d’innombrables fois par jour, nous intériorisons
les peurs et les angoisses provoquées par cette source d’information
omniprésente.
La surcharge sensorielle se manifeste également à travers d’autres
personnes, en particulier celles qui sont émotionnellement démunies ou
dysfonctionnelles. Lorsque la surcharge sensorielle est causée par d’autres
personnes, les empathes ont souvent du mal à se défaire de leurs relations,
de peur de décevoir les autres. C’est particulièrement le cas dans les
situations qui commencent bien mais qui finissent par solliciter nos sens
jusqu’à un point de surcharge : s’occuper de personnes malades ou
exigeantes (y compris des proches qui ont besoin d’une aide particulière),
se trouver dans une relation abusive, et avoir affaire à un patron injuste ou à
un environnement de travail toxique. Ces situations déclenchent des
émotions contradictoires et profondes, en particulier lorsque des personnes
que nous aimons sont impliquées.
Si les empathes sont si sensibles à la surcharge sensorielle – et perdent
donc facilement leur connexion avec leur moi intérieur –, c’est notamment
parce que celle-ci n’est pas seulement enregistrée dans notre esprit. Nous,
les empathes, ressentons en fait une surcharge sensorielle physique dans
notre corps, même si cette surcharge est de nature émotionnelle. En d’autres
termes, nous manifestons dans notre corps les symptômes physiques des
personnes qui nous entourent, sans parler de l’énergie présente dans un
environnement donné. Cela se produit parce que nous sommes souvent
incapables de distinguer nos émotions de celles des autres. Imaginez que
vous captiez l’énergie de la douleur, de la souffrance, de la tristesse, de la
joie, du bonheur ou du chagrin de chaque personne, simplement parce
qu’elle est entrée dans votre champ de conscience – et que vous ne réalisiez
pas nécessairement que ces émotions ne sont pas les vôtres.
C’est aussi la raison pour laquelle les empathes font si souvent
l’expérience d’une surcharge sensorielle dans des endroits surpeuplés et
bruyants. Nous, les empathes, semblons absorber dans notre propre champ
l’énergie de ceux qui nous entourent, de sorte que nous pouvons nous
épuiser à marcher dans des villes bondées et des centres commerciaux. Des
épisodes prolongés de surcharge sensorielle peuvent nous fatiguer
profondément, nous rendre vulnérables aux maux de tête ou même conduire
à des maladies plus graves. C’est ce qui m’est arrivé quand j’ai eu un
cancer.
Imaginez maintenant que vous intériorisez les angoisses du monde à partir
du torrent de nouvelles stressantes, souvent cataclysmiques, qui affluent
constamment dans nos vies depuis les réseaux sociaux. Vous avez compris :
vous ne pouvez pas absorber dans votre champ d’énergie toute l’anxiété, la
peur et le stress générés par les autres sans devenir incapable de différencier
leurs émotions et leurs pensées des vôtres, ce qui vous fait perdre votre
propre sens de l’identité.
Notre tendance à nous perdre dans les émotions des autres contribue au
développement de personnalités non conflictuelles et complaisantes, car le
conflit entraîne également une surcharge sensorielle. Mais éviter les conflits
conduit à d’autres problèmes, tels que la négligence de nos propres besoins
par crainte d’être jugés, le maintien des frustrations, le manque d’honnêteté
par crainte de décevoir les autres, et le fait de ne pas laisser transparaître
notre propre authenticité ; c’est ainsi qu’un cycle commence. Les relations
se détériorent parce que nous n’apprenons pas à gérer les conflits de
manière pacifique. C’est une compétence qui doit être apprise, et nous
devons commencer par être amis avec le conflit, au lieu de l’éviter.
Parfois, nous essayons en fait de protéger notre nature sensible en
adoptant une attitude extérieure dure, ce qui semble contredire le style non
conflictuel de l’empathe qui veut faire plaisir. Mais ne vous y trompez pas.
Nous nous protégeons ainsi contre les assauts de la surcharge sensorielle en
développant des mécanismes uniques d’adaptation, que j’appelle des
couches, pour bloquer la souffrance. Ces couches créent une enveloppe
protectrice autour de notre être sensible et empathique. Plus nous sommes
exposés à la surcharge sensorielle, plus nous développons ou ajoutons de
couches.
Ces couches peuvent inclure la distanciation et le détachement (qui
rendent difficile le développement de relations intimes), ou l’évasion par la
boisson, la drogue, l’excès de nourriture ou le jeu. Plus notre
environnement est hostile, plus nous pouvons ajouter de couches pour nous
protéger du monde extérieur. Lorsque cela se produit, même les actions
positives que nous entreprenons – comme participer à un programme en
douze étapes ou à des ateliers intensifs de développement personnel – ne
font qu’ajouter des couches supplémentaires. (Bien entendu, il est important
de reconnaître que les programmes en douze étapes et autres programmes
similaires ont des effets positifs sur d’innombrables personnes qui ne
peuvent pas s’attaquer à leurs véritables problèmes tant qu’elles ne sont pas
sobres.) En d’autres termes, ces couches pourraient nous aider à gérer nos
dépendances ou nous aider à établir des limites plus strictes. Toutefois, elles
ne s’attaqueront pas nécessairement à la cause profonde de notre problème,
qui est notre sensibilité à la surcharge sensorielle.

La beauté de votre sensibilité


Voici maintenant la dichotomie. En tant qu’empathes, notre connexion à
notre monde supérieur – l’autre côté, le domaine invisible où je suis allée
quand je suis « morte », où nous sommes tous reliés en dehors du temps et
de l’espace – est plus forte que celle de quelqu’un qui n’est pas aussi
sensible ou empathique. Notre intention de suivre cette orientation est plus
grande, et c’est là notre force. Lorsque vous répondez à cet appel supérieur,
votre vie se déroule de façon magique.
C’est quand vous donnez votre pouvoir au monde extérieur que vous
perdez votre reliance à votre sens intérieur de la connaissance et que votre
vie commence à plonger dans une spirale. La douleur de cette dichotomie –
notre connexion à l’appel profond, à notre moi supérieur, et notre tendance
à donner notre pouvoir à ceux qui nous entourent – peut pousser les
empathes à se retourner complètement pour éviter toute critique ou pour
obtenir de l’approbation ; nous ferions tout pour soulager la souffrance.
Cette conscience et cet appel profond, et le besoin subséquent de se nier
pour s’intégrer dans un monde à cinq sens, peuvent conduire à la
dépression, à des tendances suicidaires ou à la dépendance aux drogues
comme moyen d’échapper à ce type de souffrance intérieure. Et qui ressent
plus de souffrance intérieure que quiconque ? Les empathes.
Quand je regarde aujourd’hui en arrière, avant mon EMI, j’ai abandonné
mon pouvoir à cette critique à l’époque. J’ai bloqué ma sensibilité et cela
m’a fait sortir de mon chemin. Les empathes essaient parfois de bloquer
leur sensibilité, mais finalement cela n’aide pas. Votre sensibilité ouvre
votre monde à six sens. Elle est reliée à l’autre côté. Si vous bloquez votre
sensibilité, vous bloquez ce qui vient de cet autre monde. Il s’agit de
prendre conscience que vous donnez votre pouvoir au monde extérieur et de
commencer à le donner à votre propre monde intérieur ou à votre moi
supérieur.
Je suis désormais très, très consciente de me tourner vers l’intérieur et de
me mettre constamment à l’écoute. Si je partage cela, c’est parce que je
veux que vous appreniez vous aussi à vous relier à votre moi intérieur. C’est
votre salut. C’est votre but. C’est ainsi que vous pouvez vraiment changer
votre vie et faire le bien. C’est ainsi que vous pouvez pleinement réaliser les
talents qui font de vous quelqu’un d’aussi attentionné, bienveillant, intuitif
et généreux – ces dons qui vous relient à l’autre côté.
Je me souviens du célèbre artiste italien Michel-Ange qui, lorsqu’on lui a
demandé comment il avait réussi à sculpter une si belle statue d’ange dans
un bloc de marbre aussi brut, a répondu : « J’ai vu un ange dans le marbre
et j’ai seulement ciselé jusqu’à l’en libérer. » Voici donc matière à
réflexion : et si votre moi sensible était en fait cet ange dans le marbre,
luttant pour être libéré ? Et si la véritable solution pour rester en contact
avec votre être mystique intérieur était de briser les couches que vous avez
accumulées – c’est-à-dire le marbre – et de vous en libérer ? Ne vaudrait-il
pas mieux apprendre à aiguiser les talents de l’ange plutôt que de les
enfouir plus profondément dans le marbre ?

Méditation pour embrasser vos dons

Bien que cette méditation puisse vous sembler un peu gênante au début et
que vous n’y croyiez peut-être pas vous-même, continuez.
Au bout d’un certain temps – des minutes, des jours, des semaines –, vous
commencerez à croire ces mots et à embrasser la beauté de qui vous êtes
vraiment.
« Je vois ma sensibilité comme ma force et mon superpouvoir.
C’est une partie de qui je suis.
Je m’aime et je m’accepte pour qui je suis.
Je n’ai plus besoin de l’approbation des autres pour m’accepter
ou accepter ma nature sensible.
Je ne m’abandonne plus et je ne me reproche plus
d’être une âme sensible.
Ma sensibilité sert un but.
Mon âme m’a choisi pour faire cette expérience pour une raison.
La sensibilité est un joyau rare que je me sens privilégié de posséder. »
DEUXIÈME PARTIE
u
Votre relation à vous-même
Chapitre 3

COMMENT VIVRE LA VIE DE FAÇON PLUS


OPTIMALE EN TANT QU’EMPATHE ?

MANTRA :
« Je suis comme l’eau, à la fois douce et forte. »

E n embrassant votre moi doté de six sens, vous pouvez élargir votre
monde. Lorsque vous ouvrez les yeux, comme nous en avons parlé au
chapitre 1, tout est plus lumineux et plus intense. Si vous avez passé des
années à refouler votre essence même, à écraser ce qui vous rend unique,
vous êtes inondé de sentiments, d’émotions et de connaissances. Si vous
vous autorisez à tout ressentir, et plus profondément, vous découvrirez
qu’une grande partie de ce que vous percevez peut vous faire souffrir. Mais
cela peut aussi vous apporter une grande joie et dans cette joie réside la
liberté.
Dans le même temps, les gens ont rapporté que lorsqu’ils embrassent leur
moi à six sens, ils vivent plus de synchronicités dans leur vie. Ils se sentent
davantage guidés. Ils passent d’une condition où ils se sentent petits,
inadaptés et où ils considèrent leur nature empathique comme une faiblesse
qu’il faut à tout prix cacher, à une pleine acceptation de celle-ci, la
considérant comme un cadeau, quelque chose d’unique et de spécial, dont
ils peuvent être fiers.
Lorsque vous embrassez votre nature empathique, tout semble différent.
Votre vie prend un sens plus profond. Vous avez le sentiment d’avoir un
but. Vous ressentez une telle joie, le sentiment de retrouver qui vous êtes et
un lien plus fort avec le monde mystique qui vous entoure. Ouvrir les yeux
en vaut absolument la peine. Mais vous avez besoin des outils nécessaires
pour faire face à cette conscience plus élevée.
Comme je l’ai mentionné, après mon EMI et mon expérience ultérieure
avec le chamane au Costa Rica, je n’avais pas d’outils disponibles – pas de
guides, pas de protocoles à suivre. Pourtant, je ne voulais pas éteindre ma
sensibilité. C’est ce qui m’avait mise dans cette situation difficile du cancer
en premier lieu, en niant une part de qui j’étais. Je ne veux pas que cela
vous arrive. Dans ce chapitre, je vous propose donc mes principaux outils
de travail, afin qu’en lisant le reste de ce livre, vous puissiez vous ouvrir à
votre sensibilité et l’embrasser, et ainsi découvrir votre force.

Débrancher
Le monde extérieur est bruyant et exigeant, aussi la première étape pour
affiner nos pouvoirs consiste à apprendre à gérer efficacement la surcharge
sensorielle. Nous devons identifier et gérer les choses qui bloquent notre
système de guidage intérieur. Et cela implique de baisser le volume du
monde extérieur pour pouvoir entendre ce qui se passe à l’intérieur.
Vous pouvez commencer ce processus en vous engageant simplement à
éteindre tous vos appareils électroniques pendant au moins une journée
complète, vingt-quatre heures par semaine. Oui, cela signifie que vous
devez éteindre vos télévisions, téléphones portables et ordinateurs un jour
par semaine et ne prendre que les appels d’urgence. Vous pouvez
progressivement porter cette durée à deux jours par semaine, de sorte que,
comme le jeûne, vous commencez à désintoxiquer votre système de tout le
bruit et de toutes les informations que nous « ingérons » constamment. Si
vous ne pouvez pas vous débrancher complètement pendant un ou deux
jours complets par semaine, vous pouvez faire preuve de créativité, peut-
être débrancher pendant trois heures chaque soir et chaque matin. Essayez
ce qui vous convient le mieux et ce qui vous soulage.
N’oubliez pas que les réseaux sociaux sont plus problématiques que les
autres formes de médias parce qu’ils sont omniprésents. Nous y sommes
branchés constamment via nos appareils électroniques. Un texto arrive et
nous ressentons l’urgence immédiate d’y répondre, ce qui se transforme en
stress. Les interruptions et les distractions constantes abondent. Certaines
personnes sont tellement sous pression avec leur smartphone qu’elles
risquent littéralement leur vie en envoyant des SMS en conduisant. Nous
internalisons les messages des réseaux sociaux en microdoses régulières
tout au long de la journée et nous sommes maintenus en état d’alerte élevé
lors de crises qui peuvent être réelles ou exagérées pour captiver l’audience,
car la peur fait vendre. C’est pourquoi je n’aime pas les informations de
« dernière minute » qui passent constamment à la télévision. Dans certains
cas, le même niveau d’intensité et de temps d’antenne est accordé au Tweet
d’une célébrité ou d’un homme politique qu’à un tremblement de terre, une
fusillade dans une école ou un fait de guerre, des événements qui font de
vraies victimes. Ce sentiment d’injustice et de déséquilibre ajoute à la
surcharge sensorielle. Idem pour les publicités de médicaments qui citent
des effets secondaires plus graves que les symptômes qu’ils sont censés
traiter ! Les publicités elles-mêmes sont malsaines et contredisent leur
intention de bien-être et de santé.
Comme le suggère le Dr Joe Dispenza dans son livre Le Placebo, c’est
vous1 !, une idée implantée dans notre esprit, surtout si elle est répétée, peut
se concrétiser. Dès lors, si nous sommes bombardés de messages sur la
maladie et que nous sommes très influençables, il est plus probable que
nous manifesterons une véritable maladie dans notre corps (j’en parlerai
plus en détail au chapitre 6). Si nous sommes bombardés d’informations sur
des tragédies et la mort, il est tout aussi probable que nous manifesterons
une véritable anxiété dans notre psychisme. Ceci est amplifié un grand
nombre de fois si vous êtes un empathe très influençable.
Nous prenons également à cœur et nous internalisons le vitriol et le
déversement d’ordures des trolls agressifs d’Internet (ceux dont le seul but
est de contredire, de perturber, de distraire ou de publier des contenus
incendiaires sur Internet) et des commentateurs malveillants qui sont
encouragés par leur anonymat en ligne. Mais il est très important que les
empathes restent fidèles à leur nature empathique et ne pensent pas devoir
devenir comme eux (les trolls) pour les gérer. Cela ne veut pas dire que
lutter contre la surcharge sensorielle revient à faire l’autruche. Au contraire,
nous devons simplement rationaliser notre soi-disant « régime médiatique »
et laisser de la place au silence. C’est la seule façon de rester en contact
avec notre guide intérieur et, ce faisant, de rendre un plus grand service à
l’humanité.

Entrez en contact avec votre mystique intérieur


L’étape suivante dans le processus de renforcement et d’amplification de
vos talents consiste à entrer en contact avec votre guidance intérieure, ou ce
que j’appelle votre « mystique intérieur ». Si vous prenez l’engagement
ferme de vous brancher sur vous-même, vous ferez très vite de la place dans
votre esprit et votre psyché auparavant pleine de pensées stressantes
surchargeant vos sens. C’est comme lorsque nous ne sommes pas
conscients du bruit d’un climatiseur jusqu’à ce que quelqu’un l’éteigne, et
que nous « entendons » soudainement le silence. Vous développerez une
connexion plus profonde à vous-même et noterez plus de synchronicités
dans votre vie. Par exemple, vous pensez à quelqu’un et il vous appelle. Ou
bien, à l’improviste, une question que vous vous posez depuis un certain
temps est résolue par quelqu’un à son insu. Ou encore, vous réfléchissez à
un problème et, soudain, une chanson passe à la radio et les mots semblent
avoir un sens qui s’applique à votre situation, vous donnant ainsi la
solution.
Vous commencerez également à vous sentir davantage guidé et à avoir
plus d’intuitions. Vous pourriez aussi tout à coup mieux savoir comment
vous comporter avec un collègue difficile ou un membre de la famille. Si
vous êtes un artiste, votre créativité s’épanouira, ce qui ouvrira les canaux
de votre inspiration dans votre domaine, qu’il s’agisse de musique, d’arts
visuels, d’écriture ou autre. En effet, vous aurez créé l’espace nécessaire
pour que cette guidance arrive dans votre champ d’énergie, au lieu de
remplir cet espace avec des énergies qui ne sont pas les vôtres.
Cet état d’écoute de notre voix ou de nos voix intérieures, et cette clarté
accrue, nous sont accessibles en permanence. Nos sens occupés, stressés et
surchargés nous empêchent souvent d’accéder à cet état d’esprit, et quand
on a vécu ainsi depuis plusieurs années, cela commence à sembler normal.
Souvent, nous n’avons même pas conscience que les peurs et le stress que
nous avons absorbés dans notre esprit et notre corps ne sont pas les nôtres.
C’est pourquoi il est important d’avoir des stratégies qui honorent et
renforcent notre nature sensible. Les empathes viennent souvent au monde
avec une grande facilité spirituelle et intuitive. Dans Le Guide de survie des
hypersensibles empathiques, le Dr Judith Orloff écrit que, contrairement
aux personnes très sensibles, les vrais empathes « peuvent ressentir une
énergie subtile, appelée “shakti” ou “prana” dans les traditions de guérison
orientales ». Certains « ont des expériences spirituelles et intuitives
profondes » et « sont même capables de communiquer avec les animaux, la
nature et leurs guides intérieurs ».
J’ai en effet une relation avec mon guide intérieur, tout comme les
empathes avec lesquels je travaille. Vous pouvez appeler ce guide votre
mystique intérieur, Dieu, votre Soi, votre moi supérieur ; tout ce qui
résonne en vous. Je crois que j’ai cette voix intérieure depuis mon enfance.
À l’adolescence, je l’entendais me parler dans la tête, me guidant dans les
moments les plus difficiles, comme quand je me faisais malmener. N’aie
pas peur d’eux, disait la voix. Ils sont plus faibles que toi. Et ça n’en a peut-
être pas l’air pour l’instant, mais on s’occupe de toi. Tu es en sécurité.
Mais je n’ai pas toujours accueilli la voix. En fait, il y a eu des moments où
je la craignais parce qu’elle semblait aller à l’encontre des voix qui me
venaient du monde extérieur. J’ai arrêté de la suivre pendant longtemps.
La façon dont les empathes intériorisent énergétiquement la douleur des
autres, qu’elle soit émotionnelle ou physique, non seulement crée davantage
d’immobilisme qui nous éloigne de notre mystique intérieur, mais elle peut
aussi nous épuiser et nous rendre malades. Dans mon cas, cela m’a
quasiment tuée. Si j’avais appris à accueillir la voix intérieure et à écouter
ce qu’elle me disait, je pense que ma vie aurait pris une tournure très
différente.
Votre mystique intérieur est un système de guidance interne qui vous aide
à surmonter les tempêtes du monde extérieur en vous reliant à l’Esprit et au
but de votre âme. Il vous aligne sur l’Univers d’une façon qui transcende la
foi ou la croyance, la religion ou le dogme, c’est pourquoi il est si important
d’honorer cette voix, même si cela signifie aller à l’encontre de ce que les
autres peuvent attendre de vous.
Les trois principales raisons pour lesquelles nous réprimons ces voix,
perdons le contact avec notre mystique ou nos guides intérieurs et
abandonnons notre pouvoir sont : notre aversion pour la critique, notre
besoin d’approbation et, comme l’écrit Matt Kahn, enseignant spirituel et
auteur de Everything Is Here to Help You : A Loving Guide to Your Soul’s
Evolution2, parce que les empathes se disent : « Nous serons plus appréciés
des autres si nous sommes comme eux. » Beaucoup de lecteurs m’écrivent
sur ces sujets, des personnes qui y ont fait face toute leur vie.
Enfant, j’ai toujours ressenti un lien profond avec le domaine mystique et
j’avais l’impression de ressentir des choses que je ne pouvais pas savoir. Ma
famille considérait tout cela comme le fruit de mon imagination, mais elle
ne pouvait pas nier que j’étais différente. Par exemple, quand le téléphone
sonnait, je disais qui appelait avant que quelqu’un ne décroche. J’avais
toujours raison, et ce n’était pas au hasard – je savais, c’est tout. C’était
avant l’époque des téléphones portables et de l’identification de l’appelant.
Parfois, je fredonnais une chanson et mon frère allumait la radio, et cette
chanson passait au même moment. Une fois, alors que notre père revenait
d’un voyage d’affaires au Japon, j’ai dit à mon frère : « J’ai hâte que papa
rentre à la maison ! Il nous apporte des surprises. Il m’a acheté un chien en
peluche et un projecteur pour toi – du Japon ! » Je n’avais aucun moyen de
le savoir, mais c’est exactement ce qu’il nous avait acheté pendant son
voyage.
Je supposais que tout le monde avait cette sorte de voix intérieure qui les
guidait à tout moment. Et, en effet, je crois que nous sommes nés avec une
connexion à l’Esprit, ce dont témoignent l’imagination vive des enfants,
leurs amis invisibles et leur sensibilité aux sentiments et aux émotions des
autres. Ils semblent avoir une oreille attentive à leur voix intérieure. Ils font
également preuve d’une sagesse et d’une perspicacité étonnantes,
apparemment venues de nulle part. Cependant, comme je l’ai dit, ils perdent
rapidement le contact avec ce sens de l’intuition, car il est discrédité en tant
qui produit de l’imagination. Et ils finissent par supprimer cette sensibilité
pour s’adapter à leur monde. Récemment, dans une de mes vidéos
hebdomadaires sur Facebook, j’ai parlé de cette connexion à l’autre côté et
j’ai demandé aux internautes de raconter leurs propres histoires. La réponse
a été énorme. Maria a décrit un rêve frappant qu’elle avait fait au sujet de sa
mère, qui vivait à l’autre bout du pays. Dans ce rêve, sa mère appelait à
l’aide. Maria a été réveillée du rêve brutalement. Quand elle a pris
conscience qu’elle avait rêvé d’un appel au secours de sa mère, elle a
essayé de se rendormir, mais elle se sentait agitée et perturbée par le
sentiment de réalité. Le lendemain matin, elle a appris par un membre de sa
famille que sa mère était tombée en allant aux toilettes au milieu de la nuit
et qu’elle était restée étendue sur le sol en appelant à l’aide. Heureusement,
quelqu’un a fini par entendre ses cris et est venu à son secours. Il se trouve
qu’elle s’était cassé la hanche. Elle allait bien désormais, mais pendant
qu’elle était allongée sur le sol, elle pensait à sa fille et elle avait peur de
mourir là si personne ne l’entendait. « Si quelque chose comme ça se
reproduit, a dit Maria, je serai plus attentive. J’aurais pu appeler quelqu’un
pour l’aider. Dieu merci, quelqu’un l’a fait. »
Cheng a raconté qu’il conduisait une nuit et qu’à l’approche d’un
carrefour, où le feu était vert en sa faveur, il a commencé à accélérer parce
qu’il voulait passer avant qu’il ne devienne rouge. Soudain, il a entendu :
« Stop ! » Il n’avait aucune idée d’où venait la voix. Elle n’était pas forte,
pas même audible, mais c’était comme une secousse soudaine et
extrêmement claire pour lui. Alors, il a freiné brutalement. Et bien sûr, un
énorme semi-remorque a traversé le carrefour juste devant lui, en brûlant
son feu rouge. Si Cheng ne s’était pas arrêté, son sort était scellé.
Tout le monde a des histoires de prémonitions, de proches malades ou
décédés qui se manifestent, ou d’une forte connexion avec le monde
invisible qu’ils ressentaient dans leur enfance. Pourtant, beaucoup de ceux
qui ont partagé leurs expériences ont dit qu’ils ne pouvaient pas parler de
ces choses librement, de peur de passer pour des fous.
Depuis des temps immémoriaux, les philosophes et les mystiques
affirment que nous arrivons au monde en connaissant l’« autre monde »
d’où nous sommes venus, mais que nous l’oublions rapidement. Les
empathes, en tant que groupe, sont souvent en contact avec ce domaine
éthérique et vivent avec une vague nostalgie d’un « ailleurs » que nous ne
pouvons pas définir. D’après mon expérience, ceux qui ressentent ce
profond désir dans leur cœur semblent incapables de rester trop longtemps
au même endroit. Ils finissent souvent par passer leur vie à chercher un
endroit qui n’existe pas dans ce monde physique. Ces personnes peuvent
s’oublier sur leur lieu de travail, regardant le ciel par la fenêtre, aspirant à
être ailleurs. Ce sont aussi les enfants dans la classe dont l’esprit
vagabonde, car ils s’imaginent errer dans des contrées lointaines au lieu de
se concentrer sur le livre ouvert sur leur table. Ce désir de quelque chose
d’innommable est peut-être ce que le poète William Butler Yeats a voulu
exprimer dans son poème « Avant qu’il n’y ait le monde » : « Je recherche
le visage qui fut le mien / Avant qu’il n’y ait le monde. »
Et c’est là qu’intervient le renforcement de notre lien avec notre mystique
intérieur. Ceux qui sont reliés et qui écoutent leur guidance intérieure sont
très présents dans leur vie. Peu importe leur métier – maçon, postier, artiste,
guérisseur –, ils semblent avoir une joie de vivre et le sentiment de faire ce
qu’ils sont censés faire. Ils suivent l’appel de leur âme.
Acceptez que votre monde intérieur soit réel. Il est réel et vous devez le
renforcer. Cette guidance de notre monde intérieur n’est pas réservée à
quelques élus. Ce n’est pas comme si un conseiller d’orientation cosmique
était assis là-haut et disait : « Euh, est-ce qu’on va prendre celle-là ? On
prend celle-là. On prend celui-là », et tant pis pour les autres. Cette
guidance est disponible pour tout le monde, mais pour s’y accorder, il faut
faire le travail. Nos guides nous envoient ces signaux tout le temps. Et plus
nous nous y accordons, plus ils nous envoient ces signaux et/ou mieux nous
les entendons. Ils sont là tout le temps, mais c’est à nous de choisir dans
quelle mesure nous voulons les recevoir, si nous voulons les écouter un peu
ou pas du tout.
Dans les pages qui suivent, j’explorerai la façon dont nous, les empathes,
pouvons entrer en contact avec notre mystique intérieur, l’accueillir et
renforcer nos liens avec lui, pour reconquérir véritablement notre pouvoir
unique.

Se relier à la toile de la conscience


Une fois que vous vous reliez à votre mystique intérieur, vous pouvez aller
plus loin et vous connecter à la conscience cosmique. Mon expérience de la
mort m’a appris que notre état naturel est un état de liberté et de libération
des tourments de solitude, de culpabilité et des autres fardeaux que nous
portons au cours de notre vie. Plus nous pouvons libérer ou transcender ces
émotions qui nous enchaînent à nos drames, plus nous ressentons le lien
avec notre mystique intérieur et avec le vaste cosmos qui est notre demeure
naturelle.
De même que l’électricité est toujours disponible pour nous si nous nous y
branchons (même si sa force est invisible), la sagesse intuitive de notre être
infini est toujours disponible si nous choisissons de nous y relier. Nous
pouvons y parvenir en nettoyant tout bagage émotionnel qui nous encombre
(voir le chapitre 8). Nous pouvons le faire en pardonnant à ceux qui nous
ont fait du tort, au lieu de nous accrocher à des ressentiments passés (ce qui
ne veut pas dire que nous tolérons leur comportement ou que nous les
acceptons dans notre vie si nous ne le voulons pas). Et nous pouvons nous
relier en étant reconnaissants pour tout ce qui est bon dans notre vie, ou tout
ce qui suscite un sentiment de légèreté, de soulagement ou de libération.
Je parle de nos moi infinis en tant que reliance à la conscience pure, et je
vois la conscience comme une toile géante qui nous relie tous. Une des
choses que j’ai apprises pendant mon EMI est que nous sommes tous
connectés, comme si nous étions tissés ensemble dans une toile géante.
C’est ce que j’appelle la « toile de la conscience ». Imaginez que nous
sommes tous reliés par cette toile, mais qu’au lieu de brins réels, les
filaments sont de l’énergie. Et bien que vous ne puissiez pas la voir, vous
pouvez en avoir l’intuition. Vous pouvez sentir cette énergie.
La plupart d’entre nous ne sont même pas conscients de cette toile jusqu’à
ce que nous quittions notre corps à la mort, mais en réalité, notre conscience
est toujours liée à tout ce qui est, ce qui nous inclut les uns et les autres.
Quand j’étais dans le coma, j’étais sans mon corps mais je pouvais sentir ce
que tout le monde ressentait. Je pouvais éprouver toutes leurs émotions, y
compris la résignation des médecins face à mon sort imminent et les
émotions des membres désemparés de ma famille. À travers cette grande
toile, j’étais reliée à l’intégralité du temps et de l’espace, et j’étais
consciente non seulement de ce qui se passait dans la chambre d’hôpital
mais aussi au-delà, dont mon frère qui était en train de traverser le continent
en avion pour venir me voir, ainsi que d’autres vies que j’avais vécues dans
diverses incarnations, en particulier celles où je partageais déjà un lien avec
les membres actuels de ma famille. Le temps et l’espace ne semblaient pas
exister. J’avais l’impression de pouvoir accéder à la totalité du temps, en
une seule fois.
Nous pouvons voir des preuves de l’existence de cette toile partout. J’ai
mentionné dans le chapitre précédent comment mon chien, Cosmo, savait
que je rentrais à la maison cinq minutes avant que je franchisse le seuil. Je
crois que nos animaux de compagnie, les animaux en général et aussi nos
bébés, sont conscients de notre connexion les uns aux autres par le biais de
cette toile. J’ai tellement d’histoires de personnes qui m’ont écrit sur des
animaux, des bébés et des enfants qui savent ou ressentent des choses qu’ils
ne pourraient pas savoir en utilisant notre mode de pensée à cinq sens. Une
femme, Lesley, m’a écrit pour me dire que son fils de cinq ans est venu
dans sa chambre au milieu de la nuit et a dit qu’il venait de voir sa grand-
mère, qui lui a dit de dire à ses parents qu’elle allait bien. Lesley était
perplexe, car, pour autant qu’elle le sache, sa mère et celle de son mari
allaient bien et se trouvaient toutes deux dans leurs maisons respectives. Le
lendemain matin, elle a appris que sa belle-mère était décédée pendant la
nuit, à peu près au moment où son fils l’avait vue.
Une autre femme m’a écrit pour me dire qu’une nuit, son chien, qui
dormait normalement dehors, avait insisté pour dormir avec elle sur son lit.
Elle avait essayé de l’amadouer pour qu’il reste dehors, mais il ne voulait
pas y aller, alors elle l’avait laissé dormir avec elle, pensant qu’il se sentait
peut-être seul ou qu’il avait besoin d’un surcroît d’attention. Au milieu de la
nuit, elle a été réveillée par un appel téléphonique de son père lui annonçant
le décès de sa mère. Son chien était juste à côté d’elle, se blottissant contre
elle et léchant les larmes de son visage alors qu’elle sanglotait au téléphone
en apprenant la nouvelle. Il est resté près d’elle toute la nuit et ne l’a pas
quittée. Elle était convaincue que son chien savait que sa mère allait partir
cette nuit-là, et qu’il savait qu’elle serait bouleversée et aurait besoin de
réconfort. Ces êtres sensibles sont conscients de ces événements aussi
nettement que vous êtes conscient de ce livre ou de cette liseuse
électronique entre vos mains.
Nous avons désactivé la conscience de cette reliance afin de pouvoir nous
intégrer dans le monde. Nous avons été amenés à croire que nous sommes
tous des êtres séparés, individuels, et que nous vivons dans un monde où
nous sommes en concurrence les uns avec les autres. Nous vivons dans un
monde où il s’agit de « conquérir ou être conquis, tuer ou être tué, manger
ou être mangé », mais en réalité ce qui m’arrive vous affecte et vice versa.
Nous sommes comme les doigts d’une main : si vous vous blessez à un
doigt, c’est toute la main qui a mal. Nous ne sommes pas des doigts
individualisés, nous sommes tous reliés par la paume de cette main.
Nous sommes toujours reliés à notre esprit, que nous en ayons conscience
ou non. Pour posséder notre pouvoir émotionnel ou spirituel dans le monde,
nous n’avons pas besoin de nous « réparer » ou d’ajouter d’autres couches à
notre vie. Nous n’avons pas besoin de couches de dogmes spirituels ou de
renoncement à soi qui se font passer pour des améliorations. Comme
Michel-Ange qui a trouvé son ange dans le bloc de marbre, nous devons
retirer ces couches et ciseler les fausses croyances, les schémas de pensée,
les peurs et les pressions inutiles qui brouillent notre radar interne et
entravent notre connexion à nos mystiques intérieurs.

Renforcez votre énergie


Les empathes ont différents niveaux d’énergie : partielle, modérée, forte et
totale, ou mystique. Mais quel que soit le niveau, il est important de
construire votre propre pratique énergétique.

Ancrez-vous
S’ancrer vous aide à vous détendre, à renforcer votre connexion spirituelle
et à savoir clairement quelles sont vos propres énergies et celles des autres.
Plus vous serez ancré, plus vous pourrez vous relier facilement à votre
mystique intérieur et moins vous serez sensible aux énergies des autres.
Je pratique plusieurs exercices d’ancrage. Voici l’un de mes préférés.
N’hésitez pas à le modifier comme vous le souhaitez.
1. Trouvez un endroit calme pour vous asseoir où vous ne serez pas dérangé.
S’il fait beau, ce sera peut-être un coin de pelouse à l’extérieur. Vous
pouvez fermer les yeux ou les laisser ouverts. C’est à vous de décider.
2. Inspirez profondément. Pendant que vous inspirez, imaginez que vous
respirez l’énergie vitale (puissance ou énergie cosmique), une énergie
vitale positive, que vous l’inspirez et que vous remplissez votre vaisseau
de cette énergie vitale. Vous pouvez le faire lentement.
3. Expirez maintenant profondément. Laissez tout sortir. Votre respiration
abaisse tout, y compris votre tension artérielle, votre rythme cardiaque.
4. Faites-le encore une fois, une grande inspiration et une autre expiration.
5. Pour la troisième et dernière respiration, inspirez profondément et
imaginez que le souffle vient d’encore plus loin, à travers vos jambes, vos
pieds, et qu’en fait vous l’inspirez si profondément que le souffle passe
par la plante des pieds et s’enracine dans le sol. Expirez ensuite
profondément.

Protégez votre aura


Il est essentiel de protéger votre aura au quotidien, surtout si vous êtes dans
une foule, entouré d’une énergie qui vous met mal à l’aise ou avec
quelqu’un, comme un narcissique, qui peut épuiser votre énergie. Il existe
toutes sortes de méthodes, mais beaucoup d’entre elles exigent que vous
vous protégiez de l’énergie des autres. Si elles peuvent être très utiles à
certains, pour les empathes, elles vont à contre-courant. Pour notre
croissance, nous n’avons pas besoin de nous séparer ou de nous cacher.
Nous avons besoin de nous relier, de nous étendre plutôt que de nous
contracter. En gardant cela à l’esprit, voici quelques méthodes rapides que
j’utilise souvent.

– Gardez un morceau de tourmaline noire avec vous. Elle est connue pour
protéger contre les énergies qui pourraient vous causer des désagréments.
Vous pouvez porter une pierre dans votre poche ou trouver de beaux
bijoux faits avec ce minéral.
– Enduisez votre aura avec un bâton de fumigation de sauge. Vous pouvez
obtenir le même effet en vaporisant de la brume de sauge. Cette pratique
amérindienne est particulièrement utile pour nettoyer votre aura. Essayez
après avoir fréquenté une foule ou un groupe de personnes. Vous pouvez
également vaporiser de l’hamamélis ou de l’eau sorcière.
– Renforcez votre aura. Asseyez-vous dans un endroit calme. Imaginez que
votre aura, quelle que soit la couleur qui vous vient, s’étend et emplit la
pièce, devient de plus en plus grande, aussi loin que vous le souhaitez,
puis ramenez-la lentement jusqu’à ce qu’elle soit à quelques centimètres
de votre corps. Répétez l’opération plusieurs fois. Le renforcement de
votre aura vous aide à l’étendre et à la contracter à volonté, de sorte que si
vous vous trouvez dans un environnement qui vous met mal à l’aise, vous
pouvez la rapprocher de vous et éviter de capter des énergies indésirables.
– Gardez votre corps en bonne santé : buvez beaucoup d’eau, faites de
l’exercice, sortez. Ces pratiques vous aident à éclaircir votre énergie et à
vous centrer.

Faites circuler votre énergie


Faire circuler l’énergie – la faire bouger dans votre corps pour éviter les
blocages, comme ouvrir le robinet en grand pour défaire les plis d’un tuyau
– vous aidera à vous ancrer dans l’énergie de la terre et avec le divin. Cela
ouvrira les sept principaux centres d’énergie de votre corps, ou chakras, et
équilibrera l’énergie de votre force vitale. Il existe de nombreux exercices
pour faire circuler votre énergie. Voici l’un de mes préférés.
1. Asseyez-vous tranquillement et fermez les yeux. Imaginez qu’un beau
faisceau de lumière brillante traverse le sommet de votre crâne. En entrant
dans votre couronne, soyez conscient qu’il s’agit de votre connexion au
divin. Il s’agit de votre divinité.
2. En entrant par votre couronne, ce faisceau baigne tout l’intérieur de votre
tête et de votre gorge, et descend dans votre poitrine, vos bras, votre
abdomen, votre bassin, dans vos jambes et jusqu’à vos pieds. Cette belle
lumière peut prendre la couleur que vous souhaitez ou qu’elle choisit. Elle
peut être un arc-en-ciel de couleurs ou elle peut être d’un blanc pur. Elle
est belle, brillante et forte. C’est votre divinité. C’est vous.
3. Voyez cette lumière comme étant très brillante, de sorte qu’il émane d’elle
une belle aura qui entoure votre corps, une lueur brillante qui apparaît
autour de votre corps. Plus le faisceau de lumière qui se trouve dans votre
corps est brillant, plus l’aura qu’il crée est grande. C’est votre puissante
énergie vitale.
4. Maintenant, voyez cette lumière qui sort par la plante de vos pieds et qui
descend dans le sol, jusqu’à la terre, avec toutes ses couleurs ou la couleur
que vous avez choisie.
5. Voyez-la étendre ses ramifications dans la terre, de plus en plus loin et
s’enroulant autour de la force magnétique au centre, dans le noyau de la
Terre, de sorte que vous faites partie intégrante de la Terre. Vous
appartenez à cette Terre en ce moment même. Mais vous êtes relié au
divin parce que vous êtes divin. Vous êtes un morceau de ciel vivant sur la
Terre, un morceau de Dieu, un morceau du divin vivant sur la Terre en ce
moment, une expression d’amour qui rayonne sa lumière ici.
6. Sentez-vous revenir dans cette pièce, à ce moment précis, et sentez-vous
de nouveau dans votre corps. Sentez vos doigts et vos orteils. Prenez
quelques respirations profondes, puis ouvrez les yeux.

Pratiquez l’inaction en action


En tant qu’empathes, nous devons apprendre à gérer les conflits de manière
non conflictuelle, afin de ne pas les éviter. Ma mère m’a appris une façon
de faire qui correspond parfaitement à ma nature empathique. Le Dao de
jing (ou Tao te ching) l’appelle « wu wei », ce qui se traduit en gros par
« l’action par l’inaction ». C’est un paradoxe qui suggère que l’inaction est
parfois la meilleure forme d’action, mais elle peut aussi être interprétée
comme « la douceur l’emportant sur la force ».
Ma mère m’a enseigné le wu wei quand j’étais une petite fille. Une bande
de brutes avaient l’habitude de m’attendre dans la cour de l’école pendant la
récréation et m’entouraient. Ils savaient que j’avais toujours ces biscuits en
forme de clown, glacés au sucre et très colorés, et ils en avaient après ces
derniers. Il y avait trois garçons, tous plus grands que moi. J’étais là, un peu
potelée dans ma robe tunique grise, avec d’épaisses chaussettes de laine
grises remontées jusqu’aux genoux (parce que je pensais que c’était comme
ça qu’on devait les porter), mes gros cheveux épais, sombres et ondulés,
serrant mon sac de goûter, l’air pétrifié. J’étais une cible ambulante. Un
garçon me tapait sur l’épaule pour que je regarde derrière moi, puis un autre
s’approchait de moi par-devant et m’arrachait le sac des mains pendant que
j’étais distraite.
Chaque jour, ma mère me préparait trois de ces biscuits qu’elle achetait à
l’épicerie à l’unité. J’aimais leur couleur. Chaque jour, les garçons les
prenaient. Un jour, j’ai dit à ma mère ce que faisaient mes harceleurs. Je
m’attendais à ce qu’elle me dise de les dénoncer aux autorités scolaires le
lendemain. J’ai imaginé qu’elle allait ajouter : « Tu dois te défendre face
aux brutes ! » Mais à la place, elle m’a dit : « Demain, je vais préparer un
sac de biscuits supplémentaire. Quand tu arriveras à l’école, je veux que tu
ailles voir ces brutes, que tu leur donnes les biscuits et que tu leur dises : je
sais que vous aimez beaucoup ça, alors tenez. J’aimerais les partager avec
vous. »
Je n’étais pas convaincue, mais j’ai quand même apporté le sac de biscuits
supplémentaire à l’école le lendemain. Lorsque j’ai vu la bande de brutes
dans la cour de l’école, je me suis approchée d’eux avec précaution, le sac
de biscuits à la main, en regardant le sol, me demandant si mon amour-
propre déjà fragile allait encore être écrasé. Les trois garçons étaient
appuyés contre un grand arbre au bout de la cour. Je leur ai tendu le sac en
m’approchant lentement d’eux. Ils m’ont d’abord regardée avec suspicion,
puis ont vu le sac de biscuits dans ma main.
Je me suis arrêtée devant eux. « Je suppose que vous les aimez vraiment,
alors je vous ai apporté un sac en plus pour aujourd’hui. » Ma mère avait
mis six biscuits dans ce sac, pour qu’ils puissent en avoir deux chacun.
Leur visage s’est adouci. Le chef a souri et a pris un biscuit, puis m’a tapé
dans la main. Les autres garçons ont souri aussi et ont pris leurs biscuits,
puis on s’est encore tapé dans les mains. Je suis partie en me sentant grande
et victorieuse. J’avais vaincu les brutes ! À compter de ce jour, ils ne m’ont
plus jamais ennuyée. Au lieu de cela, ils me saluaient chaleureusement à
chaque fois qu’ils me voyaient. Ma mère avait eu raison.
C’est le wu wei en action, le faible qui domine le fort. Parce que nous, les
empathes, craignons la confrontation, nous pouvons devenir des maîtres du
wu wei. En cultivant cette pratique, nous restons connectés à notre force
intérieure et à notre système de guidance tout en continuant à nourrir notre
nature sensible.

Méditation pour se connecter


au réseau cosmique de conscience

Débranchez, trouvez un endroit calme et répétez ces mots pour vous


connecter à tout ce qui est.
« Je visualise une boule de lumière qui remplit l’espace
de mon cœur.
La boule de lumière s’étend jusqu’à ce qu’elle englobe
tout mon corps.
J’observe à mesure qu’elle continue à s’étendre,
créant une immense aura au-delà des limites
de mon corps physique.
En continuant à grandir, l’aura crée un énorme champ aurique autour
de moi.
Ce champ s’étend au point d’entrer en contact
avec les champs des autres.
Plus nous étendons notre énergie, plus nous sommes reliés les uns aux
autres et à la grande toile cosmique. »
Chapitre 4

AUGMENTER LE VOLUME DE VOTRE EGO

MANTRA :
« J’aime et j’accepte tout de moi, et cela inclut mon ego. »

L ’ego est vraiment mal considéré. Il est perçu comme l’ennemi juré de
l’éveil spirituel – ou du moins c’est l’image qu’il avait quand
j’écoutais des gourous spirituels dans ma jeunesse et que je lisais des livres
sur la spiritualité contemporaine avant de faire mon expérience de mort
imminente. On m’a toujours dit de « supprimer mon ego » ou de
« surmonter mon ego » à tout prix si je voulais atteindre l’éveil. L’ego était
considéré comme la Némésis1 du vrai moi. Pour les empathes, en
particulier, l’ego n’est pas – comme on nous l’enseigne si souvent – la
Némésis du vrai soi. C’est la clé.
Vous hésitez peut-être à me suivre ici, mais faites-moi confiance. Pour
commencer, lorsque les enseignants spirituels suggèrent que « l’ego est
votre ennemi », une question importante vient à l’esprit : sommes-nous tous
d’accord sur la signification réelle du mot « ego » ? La définition de ce mot
ne devrait-elle pas être universellement comprise si l’on fait tant
d’affirmations générales à son sujet ?
Examinons quelques définitions courantes du mot « ego » dans les
dictionnaires :
Dictionnaire de Cambridge : l’idée ou l’opinion que vous avez de vous-
même, en particulier le sentiment de votre propre importance et de vos
capacités.
Dictionnaire d’anglais Oxford : le sentiment d’estime de soi ou
d’importance d’une personne. Synonymes : estime de soi, importance de
soi, valeur personnelle, respect de soi-même, image de soi, confiance en
soi.

C’est à peu près ce que je comprends de l’ego. Je suis d’accord avec les
enseignants spirituels qui transmettent des messages comme « Ne sois pas
un sale gosse » ou « Il n’est pas bon de se vanter » ou encore « L’humilité
est une bonne chose ». Je soutiens également les messages spirituels
classiques qui nous rappellent de ne pas confondre notre faux sens du moi,
qui est influencé par le monde matériel, avec notre moi véritable,
authentique. Ces messages sont tous valides.
Mais le mot « ego » est souvent utilisé de manière péjorative, si bien que
nous finissons par écraser notre estime de soi en pensant « Je dois
supprimer mon ego ».
Freud a d’abord placé le mot « ego »2 sur notre carte culturelle, avec le
concept du « surmoi »3 et du « ça ». Au fil des ans, les interprétations
psychanalytiques du terme ont fini par assimiler l’ego au narcissisme, très
probablement parce que les leaders spirituels l’ont tourné de cette façon.
Cela dit, une personne humble et bienveillante peut effectivement avoir un
ego fort. Ces caractéristiques ne s’excluent pas mutuellement.
Laissez-moi vous expliquer. Chacun de nous a un ego. En soi, l’ego n’est
pas une mauvaise chose. Il vous ancre dans votre sens d’être vous-même.
Un ego sain vous protège et vous fortifie. Il est également important de
noter qu’il y a une différence entre avoir un ego et être égocentrique. Avoir
un ego vous donne de la confiance en soi. Il vous donne la force et la
perspicacité nécessaires pour vous défendre dans les situations où vous
vous sentez vulnérable ou exploité. Être égocentrique, en revanche,
implique d’être autocentré et au service de soi-même, souvent au détriment
des autres. Les personnes égocentriques manifestent souvent un manque
d’empathie pour les besoins et les sentiments des autres, et du monde en
général. Par conséquent, l’ego et l’égocentrisme sont souvent mis dans le
même panier.
Ego et conscience
Alors que faire si l’ego n’est pas le problème ? Et si le vrai problème était
en fait un manque de conscience du monde, des besoins des autres, et même
de soi-même ? Pour explorer cela, je vais emprunter une analogie à mon
livre précédent, Et si c’était ça le paradis4 ? Mais dans ce chapitre, je vais
reprendre cette analogie et l’orienter vers les empathes. Imaginez que vous
tenez une télécommande avec deux boutons qui ressemblent aux boutons de
volume d’une vieille radio. Mais au lieu du volume, l’un des boutons est
marqué « conscience » et l’autre indique « ego ». Les personnes dont le
bouton de conscience est tourné vers zéro et dont le bouton de l’ego est
tourné vers dix sont souvent ce que nous appelons « égocentriques ». Ce
sont de purs ego qui ne portent aucune (ou très peu) attention aux autres. À
l’extrême, ces personnes peuvent devenir narcissiques, avec un sens
grandiose d’elles-mêmes, un manque d’empathie pour les autres et un
besoin constant d’admiration. Naturellement, lorsque le bouton de
conscience d’une personne égocentrique est tourné vers zéro, elle n’a
aucune conscience de son mystique intérieur, de son moi supérieur ou de
quoi que ce soit de plus grand que son être physique.
Cependant, je crois que les personnes égocentriques n’ont pas
nécessairement besoin de réprimer leur ego ; elles doivent plutôt cultiver
l’empathie et être encouragées à développer leur conscience. Il n’est pas
possible d’être égocentriques lorsque nous sommes connectés à notre moi
supérieur.
En augmentant le volume de la conscience ou « attention consciente »,
nous prenons davantage conscience de nous-mêmes, de notre mystique
intérieur et de l’Univers. Cela nous permet également de nous aligner sur le
but de notre âme et de donner un sens à notre vie. Plus le bouton de
conscience est tourné vers le haut, plus nous entendons clairement notre
mystique intérieur nous guider, nous rappelant qui nous sommes vraiment,
d’où nous venons et pourquoi nous sommes ici sur terre. Cette prise de
conscience accrue nous rend également extrêmement sensibles au monde
physique qui nous entoure et à ses habitants, à la souffrance des autres, par
exemple, ou à l’impact de nos actions sur les autres.
La plupart des empathes ont naturellement ce bouton de l’attention
consciente tourné à fond. C’est ce qui fait de nous des empathes. Nous
sommes intrinsèquement reliés à notre mystique intérieur, ainsi qu’au
monde qui nous entoure. Donc, si notre ego est réprimé – si notre bouton
d’ego est baissé à zéro –, nous supprimons notre valeur personnelle, notre
individualité et notre estime de soi. Nous finissons par nous sentir indignes
d’attirer ou de recevoir des choses positives, y compris de l’amour. Pendant
ce temps, nous absorbons les sentiments et les émotions des autres.
Lorsque mon ego était réprimé, je me faisais du mal simplement en
pensant que le fait d’être avec certaines personnes me vidait de mon
énergie. Je me disais : « Pour qui te prends-tu ? » Il faut vraiment un ego
fort pour prendre grand soin de soi et de son bien-être quand on est un ou
une empathe. Chez les empathes, un ego refoulé nous rend incapables de
différencier nos propres sentiments et émotions de ceux des autres. L’ego
est ce qui définit notre individualité, en tant qu’être séparé de tous les
autres. Et bien que nous soyons tous reliés, une certaine différenciation est
nécessaire pour survivre dans ce monde physique. L’ego n’est pas
nécessaire de l’autre côté, car nous y sommes tous des esprits et il n’y a pas
de négativité, de duplicité, ni de compétition.
Mais lorsque notre bouton d’ego est tourné vers le haut, travaillant en
tandem avec notre bouton de conscience, l’ego devient un outil bénéfique,
car il nous aide à nous identifier et à nous connecter à notre propre
individualité. Il nous permet de différencier notre propre être, nos émotions,
nos sentiments, nos besoins et nos désirs de ceux des autres, clarifiant ainsi
qui nous sommes par rapport au monde extérieur.
Si vous vous sentez perdu dans la souffrance et les émotions du monde
qui vous entoure, cela signifie que le volume de votre ego (votre sens du
moi) est trop bas. Cela m’arrive encore de temps en temps, mais j’ai
développé quelques raccourcis pour pousser ce bouton. L’un d’eux consiste
à se regarder dans le miroir, droit dans les yeux. Regardez vraiment à
travers eux. Dites-vous que vous êtes en sécurité, que vous êtes fort, que
vous avez un but, et que cela fait partie de votre but d’être vous-même, en
tant qu’être individuel. Au fond, nous, les empathes, savons mieux que
quiconque que nous sommes tous reliés, c’est pourquoi il nous est si
difficile de nous accrocher à notre individualité, plus que pour les autres. Et
c’est pourquoi également il est important que les empathes sachent que
c’est une très bonne chose d’accueillir son ego.
Après tout, nous sommes les seuls à avoir accès à la partie la plus
profonde de nous-mêmes, celle qui sait vraiment qui nous sommes et ce
dont nous avons besoin pour fonctionner au mieux de nos capacités.
L’ego est comme un muscle qui, lorsqu’il est développé, nous aide à créer
des filtres et des limites. Il nous donne un sentiment sain d’estime de soi.
Plus une personne est empathique, plus son volume de conscience est
naturellement élevé. Mais si son ego n’est pas aussi haut, elle risque de
perdre la conscience d’elle-même ou de s’affaiblir en absorbant les
émotions et l’énergie de tous ceux qui l’entourent. C’est pourquoi le volume
de conscience d’un empathe devrait toujours fonctionner à pleine puissance
en conjonction avec celui de l’ego.

Valoriser l’ego
Comme je l’ai déjà mentionné, intérioriser énergétiquement la douleur et les
émotions des autres, ou se déprécier en se mettant au service des autres au
détriment de soi-même, conduit en fin de compte à la souffrance physique
ou à la maladie. Dans son livre Quand le corps dit non5, le célèbre expert de
la connexion corps-esprit Gabor Maté écrit : « Les expériences
émotionnelles se traduisent par des événements biologiques potentiellement
dommageables lorsque les êtres humains sont empêchés d’apprendre à
exprimer efficacement leurs sentiments. »
Un ego fort et sain vous protège contre ce genre d’état d’être bien
intentionné mais malsain.
J’ai appris cela de nombreuses façons et ces expériences ont parfois été
dramatiques. Un jour de 2001, on a diagnostiqué à ma meilleure amie, Soni,
une forme agressive de cancer en phase terminale, dont elle est finalement
décédée. Son diagnostic m’a coupé le souffle, c’était presque comme si on
me l’avait attribué. J’avais grandi avec cette amie et je l’avais connue toute
ma vie. Elle avait de jeunes enfants lorsque le diagnostic a été posé. Je me
suis sentie non seulement affreusement mal et littéralement malade en
apprenant la nouvelle, mais je me suis aussi sentie coupable. Plus
précisément, je me sentais coupable d’être en bonne santé alors qu’elle était
malade. Je me sentais coupable qu’elle ait de jeunes enfants qui allaient
souffrir. Je me sentais coupable si je sortais avec des amis communs
pendant qu’elle était en traitement à l’hôpital parce qu’elle ne pouvait pas
être avec nous. Prendre soin de moi-même pendant que mon amie et sa
famille traversaient cette crise me semblait égoïste. En bref, je ne pouvais
rien faire de bon pour moi sans me sentir coupable. Alors, j’ai passé le plus
de temps possible avec elle soit à l’hôpital soit chez elle, à l’aider et à jouer
avec ses enfants.
Je ne m’en suis pas rendu compte à l’époque, mais la surcharge
sensorielle due au fait que je sentais sa maladie dans mon propre corps me
rendait de plus en plus faible et malade. Je n’étais pas à l’écoute de mon
moi intérieur. Mon ego était tellement sous-développé que j’ignorais mes
propres besoins.
Puis un jour, environ un an après son diagnostic, j’ai senti une petite bosse
sur le côté gauche de mon cou. Je suis allée chez le médecin, j’ai subi une
biopsie et j’ai découvert que j’avais un lymphome. Quelque part, dans les
profondeurs de la peur que j’ai ressentie suite au diagnostic, une petite voix
en moi m’a dit : ah, maintenant tu as une excuse pour prendre soin de toi !
Alors que la santé de ma meilleure amie a continué à se détériorer, la
mienne aussi. Mais même lorsque je m’occupais de ma propre maladie,
j’étais encore plus préoccupée par les sentiments des autres autour de moi, y
compris de ma meilleure amie, que par mes propres besoins. En fin de
compte, il m’a fallu une expérience de mort imminente pour comprendre
l’importance d’accueillir mon ego.
Si j’avais développé un ego sain, j’aurais eu une relation plus équilibrée
avec mon propre sentiment de valeur personnelle. J’aurais compris qu’il est
non seulement important de rester en bonne santé, mais aussi qu’il est
nécessaire de s’épanouir si je veux apporter mon soutien aux autres. En
d’autres termes, aucun sentiment de culpabilité ne va contribuer à rendre
quiconque moins malade, et la meilleure chose que je puisse faire pour les
autres, qui est aussi la plus désintéressée, est de me rendre si forte que je
puisse être d’un plus grand soutien. Si j’avais su alors ce que je sais
maintenant, j’aurais compris que mon propre bien-être élève ceux qui
m’entourent et j’aurais fait tout ce que je pouvais pour m’élever. Je me
serais davantage reposée, j’aurais pris plus de temps pour moi, j’aurais été
en contact avec la nature, je me serais adonnée à des soins, comme des
massages, ou bien je serais sortie et j’aurais vu des amis. J’aurais fait cela
en sachant que j’apporterais alors le meilleur de moi-même pour voir mon
amie. J’aurais également été sûre que mon amie voudrait cela pour moi, car
si je sacrifiais ma propre vie par culpabilité parce qu’elle était malade, je
risquais de la culpabiliser aussi, ce qui ne ferait qu’alourdir son fardeau.
Mes lecteurs et internautes m’ont fait part de leurs réussites et de la façon
dont leur vie a changé depuis qu’ils ont cessé de transformer leur ego en
ennemi. Dans l’un de mes ateliers, Amy m’a confié qu’elle avait été élevée
dans la croyance qu’il était égoïste de faire passer ses besoins en premier,
surtout lorsque les autres réclamaient de l’attention. En raison de ses
convictions et parce qu’elle était le genre de personne à se rendre disponible
pour n’importe qui, Amy a attiré beaucoup de gens extrêmement
nécessiteux. « Je ne sais pas, a-t-elle dit, je ne peux pas supporter de
décevoir ou de laisser tomber quelqu’un. C’est comme si les gens sentaient
que je suis influençable et qu’ils se ruaient vers moi. » Elle n’a jamais
vraiment parlé de ses sentiments de culpabilité ou de son désir de prendre
du temps pour elle. « Je ne peux pas le faire, a-t-elle continué. Quand je
commence à dire quelque chose, ma gorge se ferme. Les gens vont penser
que c’est mon ego qui parle, que je veux qu’on m’écoute. Quand je ressens
le besoin de parler, je repousse ces sentiments. »
Puis un jour, elle a regardé une de mes vidéos où je parlais de l’ego et de
l’importance de l’accepter. Quelque chose a fait tilt en elle et elle a décidé
d’essayer d’accueillir son ego, de ne pas le juger. Elle a pris peu à peu
conscience à quel point elle était empathique pour les besoins des autres
(c’était sa conscience supérieure, son mystique intérieur), tout en niant ses
propres besoins (c’était son ego bas ou refoulé). Cette prise de conscience
lui a permis de voir plus clairement comment elle satisfaisait les besoins des
autres au détriment des siens. Amy a compris pourquoi elle se sentait si
souvent fatiguée et épuisée, et semblait attraper toutes les maladies qui
passaient. Elle a alors commencé à écouter consciemment ses propres
besoins et a pris le temps de recharger ses batteries.
Tout comme votre smartphone, lorsque vous êtes vidé, vous avez dépensé
plus d’énergie que vous n’en avez à disposition, il est donc temps de
recharger vos batteries. Et, en tant qu’empathes, nous avons tendance à
épuiser nos énergies en essayant de satisfaire les besoins émotionnels de
tous ceux qui nous entourent. Il est important d’être conscient de cette
inclination. Il est également important d’identifier les points de départ qui
provoquent ces fuites d’énergie, principalement notre incapacité à dire non
et notre peur du conflit. Lorsque nous prenons conscience de cette tendance
en nous, nous pouvons accorder plus d’importance à la recharge de nos
batteries. Si vous êtes empathique et que vous avez tendance à vous épuiser,
je vous suggère de faire une liste de tous les éléments qui rechargent vos
batteries. Référez-vous à cette liste chaque fois que vous vous sentez épuisé
et choisissez quelque chose qui pourra vous recharger.
Pour mieux comprendre à quel point il est important de se recharger,
imaginez que nous sommes des êtres de lumière. Lorsque vous êtes né, vous
étiez plein d’une lumière brillante qui était votre lien fort avec le divin.
Maintenant, imaginez que pour que votre lumière reste brillante – pour que
votre énergie continue à circuler –, vous deviez continuer à recharger vos
batteries, un peu comme vous rechargez un téléphone portable.
Alors comment recharger vos batteries pour que votre lumière continue à
briller ? La première étape est en fait assez simple : vous faites tous les
jours des choses qui nourrissent votre âme, d’une façon quelconque qui ait
un sens pour vous. Vous pouvez passer du temps au bord de l’océan,
méditer, vous promener dans la nature, écouter de la musique, écrire,
peindre ou passer du temps avec vos amis et vos proches. Vous pourriez
même faire quelque chose d’aussi trivial qu’aller acheter des chaussures ou
manger une pizza avec vos enfants. L’important n’est pas ce que vous
faites, c’est ce que cette activité fait pour vous. Tout ce qui nourrit votre
âme et recharge votre lumière est une activité spirituelle.
Amy a rechargé ses batteries en passant plus de temps à faire certaines des
choses qu’elle aimait, comme lire un bon livre, prendre un bain, faire une
promenade ou voir un film qui lui faisait envie. Lorsqu’elle sentait la
culpabilité monter en elle, elle se disait qu’elle se rechargeait pour être une
meilleure version d’elle-même, surtout si son but était d’aider les autres.
Amy a dit qu’elle se sentait extrêmement responsabilisée par cette nouvelle
pratique d’acceptation de son ego. Elle se sentait plus énergisée et beaucoup
moins épuisée, exténuée ou fragile devant la maladie. Elle a vraiment été
capable de concentrer son énergie là où elle le voulait et où elle en avait le
plus besoin.

Un ego sain = une bonne estime de soi


Un ego sain ne vous empêche pas de ressentir une surcharge sensorielle,
mais cela vous donne à coup sûr le soutien interne nécessaire pour honorer
vos besoins sans avoir recours à une excuse, comme une vraie maladie,
pour prendre soin de votre propre bien-être. Il vous donne le courage et la
clairvoyance nécessaires pour vous sortir d’une situation préjudiciable à
votre santé émotionnelle ou physique. D’autre part, un ego sous-développé
vous amène simplement à ressentir la souffrance de chacun tout en vous
sentant égoïste de devoir soulager la vôtre. Vous vous sentirez piégé jusqu’à
ce qu’une maladie, un événement traumatisant ou autre choc vienne au
secours de vos émotions.
Réfléchissez à cela. Si vous ressentez profondément les émotions des
autres, aussi fortement que les vôtres (le volume de la conscience au
maximum), mais que vous avez un faible sentiment d’identité, une faible
estime de soi ou un complexe d’infériorité (le volume de l’ego au
minimum), alors vous avez tout ce qu’il faut pour être une personne
complaisante ou un paillasson. Les sentiments et les émotions des autres
comptent plus pour vous que les vôtres, car vous n’avez pas d’importance à
vos propres yeux. Vous êtes plus susceptible d’être maltraité et exploité.
Vous vous sentez alors petit et incapable de dire « non » quand vous le
voulez. Vous vous perdez vous-même, perdez votre identité et votre pouvoir
personnel en essayant de plaire à tous les autres.
C’est ce que j’appelle la condition d’« empathe opprimé », et je la connais
bien parce que j’en étais une. Pour aggraver les choses, au lieu d’être
encouragée à développer un sens plus fort du moi, j’étais entourée de
personnes et d’enseignants spirituels qui défendaient l’idée que l’ego n’était
pas seulement l’ennemi de l’éveil et de la spiritualité, mais qu’il devait être
supprimé.
Pour être vraiment en bonne santé sur le plan spirituel et émotionnel, nous
avons besoin que nos deux boutons de volume soient réglés au maximum.
Moi-même et des milliers de personnes avec lesquelles je travaille, qui
avions nos volumes d’ego réglés au plus bas, avons présenté certains ou
tous les traits suivants.

Manque d’amour de soi


Si le volume de votre ego est trop bas, il est extrêmement difficile de vous
aimer (nous reviendrons plus en détail sur l’amour de soi dans le prochain
chapitre). C’est parce que l’ego est la part de nous qui reconnaît notre
individualité et nos besoins. Le fait de remonter le volume de l’ego nous
permet de prendre soin de nous et de satisfaire nos besoins, afin de devenir
une meilleure version de nous-mêmes.

Inauthentique
Quand vous pensez que vous n’êtes pas assez bien, vous ne vous autorisez
pas à être spontané parce que vous n’avez pas confiance en vous. Vous vous
remettez en question et réfléchissez trop avant d’agir. Vous perdez votre
spontanéité et votre joie de vivre. Vous perdez votre moi.
Joan, qui s’est exprimée lors d’un de mes événements, a toujours cherché
l’approbation des autres, et n’a même pas réalisé à quel point elle en
dépendait. Par conséquent, elle se pliait à tout ce que les autres voulaient
qu’elle soit, juste pour être sûre de ne pas les décevoir. Elle était passée
maître dans l’art de faire machine arrière et de changer d’avis si elle sentait
la moindre désapprobation chez ses interlocuteurs. Au travail, quand elle
savait au fond d’elle-même qu’elle avait réussi une présentation ou un
rapport, elle n’y croyait pas vraiment jusqu’à ce que quelqu’un le lui dise.
Et si elle ressentait la moindre hésitation dans les commentaires de
quelqu’un, elle se mettait immédiatement à douter. Dans son besoin
constant d’approbation, elle se perdait sans même s’en rendre compte. Elle
vivait une vie qui n’était pas authentique, qui n’était pas la sienne, une vie
basée sur ce qu’elle pensait qu’on attendait d’elle.
Lors de ma conférence, il lui est apparu clairement que tant qu’elle ne
vivrait pas sa propre vie, elle ne pourrait pas trouver son but. À compter de
ce moment, elle a pris l’engagement d’accueillir son ego, de mieux se
connaître, d’être plus authentique et de rechercher sa propre approbation au
lieu de celle des autres.
Bien que cela puisse être inconfortable au début, imaginez ce que vous
ressentirez ! Au fil de la journée, laissez-vous aller à cette liberté, jusqu’à ce
qu’elle commence à vous sembler naturelle. Ce faisant, ainsi que les autres
processus décrits dans ce livre, vous serez sur la bonne voie pour être et
exprimer qui vous êtes vraiment.

Perte de pouvoir
Parmi les caractéristiques d’un ego refoulé (c’est-à-dire inhibé, restreint,
étouffé), qui conduit à une faible estime de soi et à un manque de confiance,
on peut citer :
– une réticence à prendre soin de soi-même ;
– le fait de traiter les autres mieux que soi-même ;
– une réticence à être vu ou entendu ;
– le fait de valoriser l’opinion des autres plutôt que la vôtre ;
– une résistance à relever des défis par crainte d’échouer ;
– la peur de la désapprobation ;
– le fait d’être très critique envers soi-même ;
– le fait de se sentir indigne de recevoir des compliments ou des cadeaux,
ou quoi que ce soit de bon, d’ailleurs.
Dans les cas extrêmes, un ego faible peut conduire à la dépression, à la
toxicomanie et à des troubles alimentaires. Si vous avez un ego refoulé et
que vous êtes empathique, non seulement vous absorberez les drames, les
problèmes et les craintes des autres, mais vous subvertirez vos propres
besoins au profit des leurs. Par exemple, disons que vous avez un ego
refoulé et que vous venez d’apprendre que votre amie a été expulsée de
chez elle. Bien sûr, vous vous précipiterez pour l’aider – c’est ce que font
les amis. Mais imaginez maintenant que vous ayez des problèmes
financiers, de santé, de relation, quels qu’ils soient, bien plus importants
que les siens. En tant que personne à l’ego refoulé, vous mettrez tous vos
besoins de côté et considérerez son expulsion comme plus importante que
vos propres besoins, peut-être plus pressants. Même en voyant votre propre
situation devenir de plus en plus difficile, vous vous concentrerez sur l’aide
à lui apporter.
Maintenant, disons que non seulement vous avez un ego refoulé, mais que
vous êtes très empathique et que votre amie vous appelle pour vous dire
qu’elle a été expulsée. En lui tendant la main pour l’aider, vous ressentirez
toutes les émotions qu’elle éprouve comme si elles étaient les vôtres. Ainsi,
en plus de votre propre stress, votre corps absorbera son stress et ses peurs,
et vous aurez du mal à faire la différence entre ses émotions et les vôtres.
C’est pourquoi, si vous êtes empathique, il est si important de prendre
conscience de vos forces et de vos difficultés, afin de savoir comment le fait
d’aider les autres au détriment de vos propres besoins vous affecte.
En tant que paillasson, je ne me sentais pas responsabilisée et autonome
parce que je croyais que tous les autres en savaient plus que moi ou qu’ils
étaient plus importants et mieux qualifiés que moi pour prendre des
décisions – même lorsqu’il s’agissait de régler mes propres problèmes ! J’ai
toujours cédé mon pouvoir aux autorités et aux gourous, sans savoir que
j’avais accès à ce pouvoir en moi. En outre, en tant qu’empathe, j’avais
l’habitude d’endosser les émotions et le stress des personnes qui
m’entouraient et je me laissais impliquer dans tous leurs drames et
problèmes. La « mort » m’a appris que personne n’a plus d’autorité que moi
sur ma propre vie.
Permettez-moi de répéter que vous n’avez pas besoin de mourir pour
parvenir à cette prise de conscience, et je voudrais vous suggérer une
solution simple. Tout d’abord, si vous accordez actuellement plus
d’importance aux autres qu’à vous-même, prenez conscience que vous
invitez involontairement les gens à avoir de l’autorité sur votre vie. Cette
seule prise de conscience vous aidera à faire preuve de plus de
discernement pour ne pas attirer des personnes qui sont plus que désireuses
d’en profiter. Deuxièmement, prenez conscience de la différence entre être
agressif et s’affirmer. Le Dr Edith Eva Eger, survivante d’Auschwitz,
psychologue et auteure du Choix d’Edith6, a résumé cette différence par ces
mots : « Être passif, c’est laisser les autres décider pour vous ; être agressif,
c’est décider pour les autres. S’affirmer, c’est décider pour soi-même. »
Bien qu’il soit courant de confondre affirmation de soi et agression,
d’après mon expérience, les paillassons ont tendance à croire qu’ils sont
agressifs alors qu’ils ne font que s’affirmer. Rappelez-vous, vous n’êtes pas
celui qui dit aux autres ce qu’ils doivent faire. Vous ne faites qu’affirmer ce
que vous préféreriez faire. Une fois que ce point sera clair dans votre esprit,
vous ressentirez un énorme changement. Enfin, trouvez un langage
bienveillant qui vous aide à affirmer votre pouvoir. Par exemple : « Merci
de l’intérêt que vous portez à ma situation, mais je préférerais vraiment
gérer les choses de cette façon » ou « J’apprécie votre inquiétude, mais je
me sens plus fort quand je fais les choses de cette façon ». Vous voyez le
tableau.

Incapable de recevoir
Aujourd’hui, lorsque je donne des ateliers et que je demande aux personnes
de lever la main si elles sont empathiques, je leur demande également de
garder la main levée si elles ont l’impression de donner beaucoup d’elles-
mêmes mais d’avoir du mal à recevoir. Sans exception, toutes les mains des
empathes restent levées. Comme je l’ai déjà dit, la difficulté à recevoir est
un dénominateur commun aux empathes et surtout aux paillassons.
J’étais très douée pour donner de moi-même au point d’en être épuisée,
mais j’étais nulle pour recevoir. Dès que quelqu’un me donnait quelque
chose, je me sentais immédiatement accablée par le sentiment que je devais
en quelque sorte lui rendre la pareille. Je ne me sentais pas digne d’accepter
simplement le cadeau ou l’abondance qui m’était présenté. Imaginez que
chaque fois que vous offrez un cadeau à quelqu’un, il le ressente comme un
fardeau. Vous vous sentiriez mal. Vous devez vraiment vous ouvrir au fait
de recevoir. Il est malhonnête de donner et de donner seulement parce que
vous voulez marquer des points de karma ou parce que vous croyez
spirituellement qu’il est meilleur de donner que de recevoir. Il faut que le
don vienne d’un sentiment d’accomplissement. C’est tellement mieux ainsi.
Quand vous vous autorisez à recevoir, vous augmentez le volume de votre
ego, et quand vous vous autorisez à donner, vous augmentez le volume de
votre conscience. Lorsque les deux boutons sont réglés au maximum, vous
pouvez donner (et recevoir) continuellement sans jamais vous sentir fatigué
ou coupable.

Difficultés financières
Les empathes dont le volume de l’ego est abaissé ont également du mal à
gagner de l’argent et à réussir pour une multitude de raisons, notamment
l’incapacité à se sentir digne ou à mériter l’abondance. Ce problème m’a
affectée lorsque j’essayais d’être une entrepreneuse et de gérer ma propre
affaire. Je me suis retrouvée à travailler aussi bien pour mes clients que
pour mes employés ! Je n’arrivais pas à être ferme avec mes employés
lorsqu’ils se relâchaient dans leur travail ou dans leurs horaires. Je me
retrouvais toujours à comprendre leur situation et à me laisser entraîner
dans leurs drames, à absorber leurs énergies et leurs problèmes comme s’ils
étaient les miens ; mais je devais quand même être là pour mes clients.
J’avais également du mal à réclamer ce que je valais et je me sous-
estimais constamment, car je pensais qu’il était égocentrique de parler de
mes qualités et de mes points forts. J’étais aussi extrêmement modeste dans
mes CV et j’ai toujours minimisé mes qualifications, encore une fois parce
que j’estimais qu’il était égocentrique de parler de mes propres réussites ou
de mes expériences. Cela signifie que j’étais toujours sous-payée pour des
activités dans lesquelles j’avais beaucoup d’expérience et de qualifications.
Je fournissais souvent des services gratuitement à ceux qui n’en avaient
pas les moyens, car il m’était difficile de dire non ou même de concevoir un
système d’échange. Le travail supplémentaire sans contrepartie financière
provoquait le ressentiment de mon équipe, alors je prenais sur moi, pour
éviter qu’ils soient impliqués.
Quand j’ai partagé cette information dans l’un de mes ateliers, j’ai
demandé à ceux qui étaient concernés de lever la main, et presque tous ceux
qui s’étaient précédemment identifiés comme des paillassons ont levé la
main. J’ai demandé à certains de partager leur propre histoire. L’un d’entre
eux m’a dit que son père lui avait toujours appris à ne pas se vanter de lui-
même, de ses réalisations ou de se montrer prétentieux – en d’autres termes,
ne le dis pas aux gens, montre-leur. Il minimisait donc ses réalisations sur
son CV. Le plus souvent, il s’est rendu compte qu’il était plus qualifié pour
faire le travail que les patrons pour lesquels il travaillait, alors qu’ils étaient
bien mieux payés que lui. Il a commencé à se sentir frustré et, finalement,
lassé de son ressentiment, il a trouvé un moyen de parler de ses réalisations
sans être désagréable. Au début, c’était difficile pour lui. Il s’attendait à ce
que les gens se dressent, le montrent du doigt et l’accusent d’être imbu de
lui-même. Mais cela ne s’est pas produit. En fait, les gens n’avaient aucune
idée de tout ce qu’il avait fait et ils ont commencé à le voir sous un nouveau
jour.

Ne pas savoir dire « non »


Les empathes qui sont dans la phase du paillasson disent « non » ou parfois
disent « oui » simplement parce qu’ils ne veulent pas décevoir les gens.
C’était mon cas. En fait, cela relève de la malhonnêteté. Que ressentiriez-
vous si vous preniez conscience que toutes les personnes qui vous ont aidé
et vous ont dit « oui » l’ont fait uniquement parce qu’elles étaient
incapables de dire « non » ? Ne préféreriez-vous pas que quelqu’un vous
dise « non » plutôt que de faire pour vous quelque chose qu’il ne voulait pas
faire ? Je sais que je préférais (pour en savoir plus sur le dilemme du oui et
du non, voir le chapitre 9).

Sentiment de ne pas mériter le succès


Les empathes dont l’ego est au plus bas ont du mal à réussir ou à avoir du
succès. Dans mon cas, je ne pensais pas que je méritais le succès et je me
sentais coupable lorsque je réussissais mieux que les autres autour de moi,
en particulier mes amis proches. Je gardais donc mes succès pour moi ou je
les minimisais. Au lieu de voir la réussite comme un moyen d’aider
davantage les autres, les paillassons vont généralement « jouer petit » et
cacher leurs talents et leurs qualités, de peur d’être considérés comme
avides ou égocentriques.
Un empathe à qui j’ai parlé m’a dit : « J’ai honte de gagner plus d’argent
que nécessaire. Je fais profil bas et je n’achète pas des choses chères parce
que je ne veux pas attirer l’attention sur moi. Je ne veux pas que les gens
pensent que je suis égocentrique ou que je me la joue ! » Parmi tous les
empathes avec lesquels je travaille et que j’entends, au moins 80 %
déclarent se faire petits et demander très peu, pour éviter la redoutable
étiquette d’« égocentrique ». Cette étiquette suscite chez eux un sentiment
de honte.

La timidité face au leadership


Comme la plupart des empathes, j’ai eu du mal à assumer des rôles
d’encadrement. Nous ne voulons pas attirer l’attention sur nous et pensons
souvent que nous ne méritons pas cette attention parce que c’est
« égocentrique » de la vouloir. Malheureusement, ceux qui se dérobent à
leur ego ont tendance à être les plus sages d’entre nous ; ils sont super
empathiques, sensibles, forts et ont de très bonnes – mais souvent très
différentes – idées. Ces personnes ne sont pas vraiment intéressées par
l’attention ou la reconnaissance du public et sont souvent extrêmement en
phase avec leur mystique intérieur. Et comme je l’ai dit, en tant que société,
nous aurions grand intérêt à être à l’écoute de ces personnes.
Malheureusement, l’ego de certains de nos dirigeants est réglé au
maximum et leur conscience au minimum. Cela leur confère l’audace
d’aller de l’avant sans aucune compassion, autoréflexion, doute de soi ou
conscience des autres. Ils sont capables de se concentrer sur leurs objectifs
sans avoir le discernement ou la conscience nécessaires pour se filtrer, et ils
manipulent facilement les paillassons, les complaisants et les empathes
parmi nous.

Développer un ego sain


Mon EMI m’a appris que l’ego a un rôle important à jouer. J’en avais
besoin pour m’aider à embrasser mon individualité et mon caractère unique.
Il m’a aidée à m’aimer, à faire confiance à mon mystique intérieur et à ne
pas laisser les détracteurs me convaincre que tout ce que j’ai vécu était du
délire ou « complètement barré ». Il m’a également permis de compenser
ma tendance à me remettre en question ou à renoncer à mon pouvoir – deux
leçons de vie essentielles.
Pour aider les gens à développer un ego sain, je leur pose cette question :
« Si vous n’aviez pas à tenir compte de l’opinion des autres, qui seriez-vous
et que feriez-vous qui vous rende heureux ? » Un ego faible nous pousse à
nous préoccuper davantage de l’opinion que les autres ont de nous que de
nos propres besoins et de notre bonheur. Mais lorsque nous identifions ce
que nous ferions si nous n’étions pas préoccupés par l’opinion des autres et
que nous commençons progressivement à le faire, cela nous libère. Cela
nous permet également de moins juger ceux qui ont choisi de suivre leur
cœur malgré la désapprobation de leur entourage. Voici des exemples de
réponses que j’ai reçues et certains des changements que vous pourriez
apporter si vous ne vous souciiez pas de l’opinion des autres :
– Quitter un emploi bien rémunéré et sûr qui ne vous plaît pas pour
rechercher quelque chose de satisfaisant bien qu’instable.
– S’autoriser à retomber amoureux après avoir pleuré la perte d’un être
cher.
– Sortir du placard et montrer au monde qui vous êtes vraiment.
– Quitter un mariage difficile dans lequel vous êtes resté pour sauver les
apparences.
– Réduire la taille de votre maison qui est beaucoup trop grande et coûteuse
pour vous et que vous avez entretenue pour sauver les apparences.
– S’habiller pour le confort plutôt que pour le style (bien qu’il soit possible
de faire les deux), par exemple en remplaçant sans honte vos talons
aiguilles par des baskets alors que vous en aviez secrètement envie.
Suivre son propre cœur sans se soucier constamment de l’opinion des
autres permet de renforcer son ego. Maintenant que vous comprenez
l’importance d’un ego sain, vous pouvez faire preuve de compassion sans
vous sentir désolé ou coupable. Vous vous sentirez plus fort pour le bien de
tous et pas seulement le vôtre, car une personne forte et confiante est plus
apte à élever les autres qu’un paillasson opprimé.

Méditation pour renforcer votre ego


Je récite ces mots lorsque j’ai besoin de renforcer mon ego, de me sentir
grande plutôt que petite, de m’élargir et de me sentir en sécurité pour
exprimer tout ce que je suis. Je vous invite à faire de même.
« En me concentrant sur la zone de mon cœur,
j’imagine que les boutons de ma conscience
et de mon ego sont au maximum.
Avec les deux boutons en position haute,
je peux sentir mon énergie s’étendre,
me remplissant de force, de vitalité,
de possibilités et de joie.
C’est mon énergie vitale et j’y ai toujours accès.
C’est mon droit de naissance.
Cette énergie est aussi puissante que je veux qu’elle le soit.
Avec cette énergie plus grande, je sais que je suis en sécurité
et que je peux m’exprimer.
Je me sens en sécurité pour être tout ce que je peux être,
pour être puissant, et pour faire briller ma lumière
aussi brillamment que possible.
J’aime qui je suis, chaque partie de moi, y compris mon ego. »
Chapitre 5

ÊTRE SPIRITUEL SIGNIFIE ÊTRE SOI-MÊME

MANTRA :
« Être un empathe est un don.
C’est ma connexion à tout ce qui est ! »

L es empathes sont à cheval sur deux domaines : le monde extérieur,


avec ses messages basés sur la peur, et notre monde intérieur, qui nous
relie à notre cœur et à notre âme. En raison de notre sensibilité et de notre
connexion accrues, nous sommes attirés par les enseignements spirituels
comme des papillons de nuit par une flamme. Les communautés spirituelles
donnent aux empathes – si enclins à se sentir différents – un sentiment
d’appartenance, comme s’ils étaient rentrés chez eux. Mais c’est souvent au
détriment de l’écoute et du suivi de notre propre mystique intérieur.
Si vous êtes un empathe à l’ego abîmé ou faible – et que vous avez en
outre une tendance à vouloir faire plaisir en toute circonstance –, alors de
nombreux enseignements spirituels conventionnels peuvent vous maintenir
dans un état de paillasson en s’adressant directement à vos faiblesses (vos
peurs), plutôt que de vous donner le pouvoir de faire confiance à votre
propre système de guidance intérieure. Un ego plus sain nous aide à nous
immerger dans le monde spirituel qui nous attire tant sans nous perdre ou
nous mentir à nous-mêmes. Ce chapitre se concentre sur la façon dont la
force de l’amour de soi, de la confiance et de la foi nous aide à développer
notre connexion spirituelle sans nous perdre.
Quand j’avais une vingtaine d’années, peu de temps après avoir fui mon
mariage arrangé (nous en reparlerons au chapitre 10), mes parents ont été
invités à rencontrer chez des amis un gourou indien très respecté. Ils ont
décidé de m’emmener pour recueillir ses conseils sur la façon de me gérer.
Pourquoi était-il si difficile pour moi de me marier et de m’installer ?
Pourquoi ne pouvais-je pas me conformer aux normes sociales ? Qu’était-il
écrit dans mes étoiles ? J’espérais moi aussi que ce gourou aurait des
réponses, car je sentais que je devenais une source de consternation pour
mes parents à ce sujet. Et j’étais tout aussi curieuse de savoir ce qui
m’attendait dans l’avenir, et ce que ce gourou avait à dire. Après tout,
j’avais écouté et cru en divers gourous tout au long de ma vie.
Une fois que nous avons rejoint l’opulente maison de la famille qui
accueillait le gourou, j’ai remarqué que les gens portaient pour la plupart
des vêtements indiens traditionnels et qu’ils avaient couvert leur tête par
respect pour lui. Je n’avais pas bien réfléchi. Je portais mon habituel jean,
un chemisier fleuri d’été et une paire de mocassins à la mode, que j’avais
laissés à l’extérieur de la maison comme le veut la coutume.
Le gourou était assis les jambes croisées dans un fauteuil confortable au
centre de l’immense salon, entouré d’au moins soixante-dix personnes
assises sur l’épais tapis en peluche. Un autel était installé sur une petite
table à ses côtés. Sur l’autel brûlait de l’encens parfumé à la rose et une
petite assiette de fruits et de noix de coco était posée en guise d’offrande
aux dieux. Un par un, les gens s’avançaient, s’asseyaient sur le sol devant
de lui, inclinaient la tête et attendaient avec espoir. Le gourou faisait une
pause, réfléchissait, puis offrait ses bénédictions en plaçant ses mains sur
leurs têtes baissées et leur donnait quelques conseils.

Bannie du nirvana
Lorsque mon tour est venu, mes parents m’ont gentiment poussée, m’ont
fait signe de m’asseoir devant le gourou, puis se sont assis à mes côtés de
part et d’autre. « Notre fille a déjà vingt-six ans et elle n’est toujours pas
mariée », a dit mon père dans notre langue maternelle, le sindhi. « Pouvez-
vous nous dire quand cela arrivera pour elle et pourquoi cela prend si
longtemps ? »
Je me sentais rougir en l’entendant dire cela, me demandant si le gourou
m’estimait moins parce que j’étais toujours célibataire.
Mon père a ensuite mentionné brièvement que je m’étais enfuie d’un
mariage arrangé, sans trop insister. Je pouvais sentir son embarras lorsqu’il
revoyait ce moment douloureux. Le gourou a haussé les sourcils pendant
que mon père parlait. Puis il a ouvert grand les yeux et m’a regardée
longuement. J’étais si anxieuse que je pouvais entendre battre mon propre
cœur. Voyait-il quelque chose d’effrayant, que le mariage ne faisait pas
partie de mon futur ? Est-ce que je vais devenir une vieille fille ?
Après ce qui m’a semblé une éternité, il a finalement parlé. Il a dit que
j’étais gâtée et que je n’honorais pas ma culture d’origine (le fait d’être
habillée à l’occidentale n’a certainement pas aidé, mais je n’avais pas été
prévenue). Il a ajouté que je devais changer mon comportement si je voulais
me marier et a longuement expliqué que je devais être plus soumise,
respectueuse et traditionnelle. Et il a souligné que les hommes ne me
trouveraient pas désirable parce que j’étais trop indépendante (leurs familles
ne voudraient pas d’une belle-fille aussi effrontée), laissant entendre que
j’aurais plus de valeur en tant que personne si j’étais mariée.
Mais la déclaration qui m’a le plus touchée est celle-ci : « Tu es
imparfaite », suivie de « Tant que tu ne changeras pas, non seulement tu ne
te marieras pas, mais tu ne pourras pas non plus atteindre le nirvana à la fin
de ta vie. C’est parce que tu ne créeras pas de karma positif, et tu devras
donc revenir (pour d’autres vies) jusqu’à ce que tu aies nettoyé ce
schéma ! »
Ces mots ne m’ont pas seulement surprise, ils m’ont touchée au plus
profond de mon être et je ne pouvais pas les laisser passer – ni à ce
moment-là ni pour les nombreuses années à venir. J’avais grandi dans un
environnement multiculturel et j’avais des amis du monde entier. Nous nous
habillions de la même façon et partagions les mêmes idéaux et valeurs. Si
j’étais imparfaite, alors n’étions-nous pas tous imparfaits ? Et si c’était le
cas, comment cela pouvait-il être possible ? Nous étions des hybrides
culturels. Nos ethnies d’origine n’étaient pas celles de Hong Kong, où nous
vivions tous. De plus, nous étions façonnés par le système éducatif et la
culture populaire d’un pays tiers (le Royaume-Uni), puisque Hong Kong
était une colonie britannique à l’époque. Et j’étais là, à Hong Kong, me
tenant devant un gourou qui venait lui-même d’arriver d’Inde par avion. À
l’époque, je n’ai pas pris conscience que je me trouvais dans une situation
très particulière, à un moment unique dans l’espace et le temps, et que ce
gourou ne savait probablement pas quoi faire de moi. J’étais manifestement
une inadaptée à ses yeux.
« Mais comment peut-on me refuser le nirvana ou dire que je crée un
mauvais karma simplement parce que je suis qui je suis ? » ai-je demandé
un peu timidement, m’inquiétant de savoir si cette question à elle seule
faisait de moi une rebelle. Je veux dire, il n’avait même pas vu mon côté
Cyndi Lauper !
« Pourquoi Dieu te permettrait-il de passer dans les royaumes supérieurs
sans que tu sois parfaite et purifiée de tout karma négatif ? a-t-il répondu.
Tu ne permettrais pas à quelqu’un d’entrer chez toi si tu ne l’approuvais pas
ou s’il était couvert de boue. Tu dois te nettoyer et te rendre pure de tous les
désirs terrestres avant d’être digne d’entrer dans l’autre royaume pour
atteindre le nirvana. »
Me nettoyer de quoi ? Ce qui m’a déroutée, c’est que même si je croyais à
la réincarnation et au karma, je me posais quelques questions : quelle partie
de moi était défectueuse ou impure ? Quelle partie de moi causait un karma
négatif pour mon avenir ? Étais-je défectueuse parce que je n’étais pas prête
à accepter un mariage arrangé ? Le gourou faisait-il allusion à mon rêve et
mon désir intense de voyager dans le monde entier ? Faisait-il référence à
ma voix intérieure ? Faisait-il référence à la partie de moi qui se sentait
reliée à l’Univers, à quelque chose de plus grand que moi – et qui aurait pu
transcender le gourou lui-même ? Devais-je faire confiance et obéir à des
gens comme lui (ces maîtres autoproclamés ayant un accès direct au divin)
au lieu de suivre ma propre voix intérieure ?
Je me posais tant de questions, mais je n’étais sûre que d’une chose : cette
visite chez le gourou à elle seule marquait le début de mon effondrement.
Après cela, j’ai fait tout mon possible pour prouver que j’étais digne et
assurer ma place au nirvana.
En écrivant ces lignes, je me souviens de mon amie d’enfance, Aisha, qui
était célibataire jusqu’à la fin de la trentaine, ce qui inquiétait énormément
ses parents. Ils l’emmenaient constamment voir des maîtres autoproclamés
(gourous) pour leur demander pourquoi leur fille n’était pas encore mariée.
Chaque gourou avait la même réponse. C’était son mauvais karma des vies
précédentes. Et chaque gourou prescrivait un antidote différent pour effacer
ce karma négatif, y compris brûler de l’encens tous les jours avant l’aube
tout en priant pour un bon mari ; jeûner pendant dix jours d’affilée chaque
mois ; s’abstenir de se baigner à la pleine lune ; porter du blanc à la pleine
lune ; chanter des mantras pendant des heures chaque jour ; passer du temps
aux pieds du gourou au temple ; aller au temple à l’aube chaque matin pour
baigner les idoles dans du lait ; et mon préféré (non !), laver les pieds dudit
gourou dans du lait et boire ensuite ce lait parce qu’il était censé être
imprégné de l’énergie divine du gourou ! Quand j’ai entendu cette phrase –
en prenant un café avec Aisha pour parler de sa vie, j’ai presque recraché
mon cappuccino de dégoût, ce qui fait probablement de moi une mauvaise
hindoue.
Quand Aisha s’est finalement mariée, c’était avec un homme qui
l’agressait verbalement. Elle a accepté la demande en mariage parce qu’elle
était désespérée et ne pouvait pas continuer à décevoir ses parents. Après
avoir eu trois enfants, son mariage s’est effondré. Elle ne regrette pas de
s’être mariée, car elle a trois beaux enfants, mais ce n’était certainement pas
le mariage qu’elle espérait.

Prendre la mauvaise route pour le paradis


Je suis certaine que le gourou voulait bien faire et qu’il croyait rendre
service. Il voulait que j’aie un bon karma et, de son point de vue culturel, il
pensait que ses conseils me mèneraient dans la bonne direction. Mais à
compter de ce moment, j’ai commencé à me méfier de moi-même et à
réprimer ma voix intérieure (Pourquoi m’obligerait-elle à faire des choses
qui contredisent nos normes culturelles et le monde en général autour de
moi ? Suivre mon cœur signifiait-il dévier de la bonne trajectoire ?) J’ai
commencé à croire que le fait d’écouter l’appel de ma voix intérieure
conduirait en fait à m’éloigner du paradis, et peut-être même à me
rapprocher de l’enfer. J’ai essayé d’être « plus spirituelle » et « plus pure »,
en m’impliquant dans des pratiques pour créer un karma positif et, un jour,
transcender ce monde pour atteindre le nirvana. J’ai médité, prié, chanté,
assisté à de nombreux cours et enseignements et étudié divers livres
spirituels. Bien qu’en soi il n’y ait rien de mal à cela, j’essayais seulement
de faire trop d’efforts pour y parvenir.
Certains messages de ces enseignements revenaient sans cesse :
– Nous devons être au service de l’humanité.
– Nous devons pardonner à ceux qui nous ont fait du mal.
– Il vaut mieux donner que recevoir.
– Nous devons aimer nos ennemis.
– Nous devons réprimer notre ego.
– Même ceux qui nous ont fait du mal sont nos professeurs.
– Nous devons chercher la leçon dans l’adversité.
Certains de ces messages avaient des contre-messages contradictoires. Par
exemple, certaines pratiques spirituelles sont fondées sur l’idée de renoncer
au monde matériel, dans un contexte où l’argent est mauvais. Mais d’autres
prônent l’idée de manifester l’abondance, même si cela signifie manifester
les moyens d’acheter une nouvelle voiture de sport ou une flotte de jets
privés.
En tant qu’empathes, acquérir des outils pour renforcer notre connexion
intérieure est un baume pour nos âmes. La plupart des empathes que je
connais, y compris moi-même, aiment les activités telles que les
méditations et les chants de groupe, les méthodes de purification de
l’énergie, d’équilibrage des chakras, et autres outils d’équilibrage et de
guérison. Je me suis jetée avec avidité dans toutes ces activités et tous ces
cours. Tout ce qui existait, et tout en même temps. Plus je m’engageais dans
ces activités et plus j’étais ou allais devenir spirituelle. Si je ne les faisais
pas, cela montrerait à quel point j’étais indigne, moins spirituelle. J’ai pris
les paroles des enseignants spirituels comme parole d’Évangile. J’ai
commencé à donner et à donner de moi-même, sans jamais m’autoriser à
recevoir parce que je sentais que ce n’était pas spirituel. Je me suis engagée
comme bénévole dans des ashrams, des orphelinats, des soupes populaires
et des foyers pour sans-abri, ce qui n’est pas une mauvaise chose à faire.
Mais je continuais à servir même lorsque j’étais fatiguée et que je n’avais
plus rien à donner. Je donnais sans cesse, pour accumuler un bon karma.
Dans les situations où j’avais été blessée ou maltraitée par des gens, j’ai
tendu l’autre joue et je me suis convaincue que je devais pardonner et aimer
inconditionnellement ceux qui m’avaient blessée, malgré la profonde
souffrance que j’avais éprouvée. Je me jugeais pour avoir éprouvé du
ressentiment, de la colère ou toute autre émotion « non spirituelle » pendant
qu’ils continuaient à me faire du mal. Le grand message pour moi-même ?
Je devais leur pardonner et apprendre à les aimer sans condition, mais je
n’avais pas compris que je devais d’abord apprendre à m’aimer moi-même.
Avant d’aborder le pouvoir de guérison de l’amour de soi, permettez-moi
de décrire ce qui se passe lorsque nous interprétons mal les messages
spirituels, d’une façon qui réduit en fait notre richesse spirituelle. Dans mon
cas, j’ai permis à des gens qui m’avaient fait du mal de continuer à me
marcher dessus tout en essayant de les aimer inconditionnellement. J’ai
continué à chercher des leçons dans la souffrance, convaincue que les
personnes qui m’avaient blessée étaient mes « professeurs », et je les ai
gardées dans ma vie même si elles continuaient à me faire du mal.
Je reçois constamment des histoires semblables de la part d’autres
personnes qui m’écrivent pour me dire qu’elles peuvent s’identifier à mes
expériences et me demander des conseils sur la manière de gérer leurs
propres problèmes. Je reçois des messages et des courriers électroniques de
mes lecteurs, internautes et auditeurs qui me disent qu’eux aussi sont non
conflictuels parce qu’ils pensent qu’il est antispirituel d’être en colère, ou
même simplement de se défendre et de s’affirmer. Ils se jugent eux-mêmes,
convaincus que c’est leur ego qui se manifeste.
Dans leur volonté de faire plaisir (en croyant que c’est la chose spirituelle
à faire), beaucoup ne s’arrêtent même pas pour guérir leur propre souffrance
ou écouter leurs propres sentiments. Lorsque la douleur devient
insupportable, ils passent des heures à se demander : « Quelle est la leçon
que je n’ai pas comprise ? » ou « Que dois-je apprendre de tout cela ? »
Beaucoup ont intégré la peur profonde que s’ils se trompent dans la vie, ils
en subiront plus tard les conséquences, ce qu’on appelle la rétribution
karmique.
C’est un comportement classique d’empathe. Dans notre désir d’être non
conflictuel et de bien faire les choses (de faire ce qui cause le moins de
vagues possible), nous perdons de vue la récompense : notre reliance à
notre propre mystique intérieur. Ce fut le cas pour moi. J’avais perdu ce lien
parce qu’il était enfoui sous les couches du dogme spirituel que j’avais pris
pour argent comptant.
En tant qu’empathes, nous avons tendance à faire davantage confiance
aux figures d’autorité qu’à nous-mêmes, même s’il s’agit de gourous
autoproclamés et même si leurs messages ne nous semblent pas justes.
Même lorsque tout en nous dit « Non, non, non ! Ce n’est pas bon pour
toi ! », une personne complaisante accordera toujours plus de crédit aux
paroles d’une figure d’autorité. Parce que nous ne voulons pas paraître
difficiles, nous pouvons réprimer ou mettre en doute nos propres voix
intérieures, comme je l’ai fait. En fin de compte, des messages spirituels
mal orientés ou mal interprétés peuvent en fait éroder notre confiance dans
notre système de guidance intérieur, nous projetant dans une spirale
descendante vers la condition de paillasson.

Être spirituel signifie être authentique


Un véritable enseignant spirituel, cependant, voit votre grandeur et vous
apprend à la voir en vous-même. Il vous montre par l’exemple comment
faire confiance à votre propre système de guidance, et vous aide ainsi à
éveiller votre propre mystique intérieur et à vous libérer de la peur et des
dogmes. Les bons enseignants vous aident à croire en vous plutôt qu’à
cultiver une croyance en eux. Au bout du compte, ils vous apprennent à
vous relier à la divinité qui se trouve en vous.
Il m’a fallu presque mourir pour comprendre qu’un élément manquant
dans tous mes enseignements spirituels antérieurs était ma propre reliance à
cette divinité intérieure, ou à Dieu. La mort m’a appris que je devais
d’abord reconnaître ma propre divinité avant de pouvoir être ou faire quoi
que ce soit de valable pour les autres. Pour la première fois de ma vie, j’ai
pris conscience que la divinité que je cherchais en dehors de moi était en
fait déjà en moi. Elle faisait partie de la force vitale que nous possédons
tous simplement en étant né. C’est le don de notre droit de naissance en
étant ici, sur cette terre.
Nous sommes tous spirituels. Comment pouvons-nous ne pas l’être ?
Nous venons de l’Esprit et nous retournons à l’Esprit. Nous n’avons pas
besoin de « travailler » à être plus spirituels. Nous devons comprendre que
nous sommes des êtres intrinsèquement spirituels et nous relier à la source
de notre propre divinité, ou notre mystique intérieur. Lorsque nous prenons
le temps de nous taire et de calmer notre esprit, et que nous nous
concentrons seulement sur notre propre respiration, ne serait-ce que dix ou
quinze minutes, cela nous ramène à notre centre. C’est dans cet espace où
nous ne faisons que nous concentrer sur notre respiration que notre
mystique intérieur, ou le divin, peut nous guider.
Une fois que j’ai pris conscience que j’étais une expression du divin et
que j’étais traversée par shakti (ou prana, l’énergie vitale) comme tout le
monde, les choses se sont mises en place. J’ai commencé à reprendre
contact avec mon système de guidance intérieur et à cultiver mon
authentique moi spirituel. J’ai commencé à prendre des mesures plus
positives qui ont contourné ma tendance à me dénigrer en tant qu’empathe.
J’ai fait davantage confiance à mon intuition au lieu de douter de
l’orientation que je ressentais. J’ai arrêté de céder mon pouvoir à ceux qui
prétendaient être en position d’autorité. À la place, j’ai écouté avec mon
cœur pour savoir si je résonnais vraiment avec ce qu’ils disaient, et je
n’avais pas peur d’ignorer leurs conseils s’ils ne résonnaient pas, s’ils
suscitaient de la peur ou m’amenaient à me sentir dépossédée de mon
pouvoir. Je me suis rappelé que je suis reliée à la même énergie divine
qu’eux et qu’ils n’avaient donc pas le pouvoir de nier ce que mon intuition
me disait.
Faire cela a été la première étape pour intégrer le pouvoir de l’amour-
propre. Je continue à le faire, et alors les bons enseignants, les bons livres,
les bons messages viennent à moi au bon moment. Chaque jour, je lis et
j’entends des histoires sur la façon dont ce changement de perspective et
d’action a ouvert la porte à d’autres pour recevoir exactement ce dont ils ont
besoin.
Un thème commun est que lorsque les gens ont besoin d’une réponse à un
dilemme personnel ou à un problème de santé, ils se tournent vers de
multiples canaux pour trouver leurs réponses. Ils font aussi des recherches
en ligne et, en fin de compte, ils sont encore plus désorientés, car ils
reçoivent des informations contradictoires. C’est là que je dis : « Arrêtez
tout. Calmez votre esprit et votre respiration, et tournez-vous vers
l’intérieur. Visualisez votre reliance avec le divin et sachez que vous êtes
aimé. »
Ceux qui ont essayé cette pratique m’ont rapporté qu’ils font l’expérience
d’un niveau de paix et de calme, et la réponse leur arrive. Même si elle
provient d’une source extérieure – un livre, un podcast, un collègue –, elle
arrive quand ils s’y attendent le moins. Une femme qui se culpabilisait
d’avoir une certaine maladie passait tout son temps à faire des recherches
sur le sujet. Elle m’a raconté que lorsqu’elle s’est arrêtée et a essayé la
pratique consistant à être simplement en paix avec elle-même, elle a
développé un amour profond pour elle-même qu’elle n’avait jamais ressenti
auparavant. Elle a continué à pratiquer la visualisation et la respiration, et le
quatrième jour, une amie est passée avec un livre en disant : « Je sais que tu
faisais des recherches sur cette maladie, je suis tombée sur ce livre et j’ai
pensé que tu pourrais être intéressée. » Il s’est avéré que ce livre contenait
toutes les informations dont elle avait besoin pour comprendre clairement
comment guérir ! Elle n’avait jamais entendu parler de ce livre auparavant,
malgré toutes ses recherches. En quelques semaines, ses symptômes se sont
atténués et, en quelques mois, ils ont complètement disparu.

Amour inconditionnel ≠ paillasson


Pour autant, des gens du monde entier me disent combien il est difficile de
pratiquer l’amour inconditionnel, en particulier envers les personnes qui
sont mauvaises, abusives ou irrespectueuses à leur égard. Ils continuent
d’avoir du ressentiment et de la colère, mais luttent dans leur cœur pour
pardonner. La raison est que l’on continue à nous enseigner qu’aimer ceux
qui nous ont fait du mal – même s’ils ne font plus partie de notre vie – est
une vertu spirituelle.
En fait, ce que nous devons comprendre, c’est qu’il est plus important de
s’aimer et de s’apprécier soi-même en premier lieu. Sans amour de soi, nous
restons des paillassons quelle que soit la quantité de travail spirituel que
nous accomplissons. C’est pourquoi je considère que l’amour de soi est un
élément clé qui manque dans la plupart des pratiques spirituelles. Lorsque
nous nous aimons et nous apprécions, nous ne ressentons plus le besoin de
travailler à pardonner à la personne malveillante. Mais nous devons parfois
retourner le dogme spirituel qui nous est familier.
Par exemple, si quelqu’un vous blesse ou essaie de vous marcher dessus,
la première étape est de ne pas essayer de l’aimer inconditionnellement si
cela ne vous semble pas juste. Il n’y a pas à se blâmer ou se forcer à aimer
l’autre inconditionnellement si on ne ressent pas cela comme authentique,
ou se juger comme non spirituel si on ne peut pas le faire. Et la première
étape de ce processus est de reconnaître que vous avez été blessé et de vous
comporter comme si vous étiez le parent de votre enfant intérieur. Vous
devez d’abord vous occuper de votre bien-être émotionnel. C’est un défi
pour nous les paillassons, car nous tombons dans le piège d’essayer
d’apaiser les personnes qui nous ont fait du mal, de les convaincre, ou de
les pousser à nous aimer – tout en essayant de les aimer
inconditionnellement.
Aimer les autres inconditionnellement ne signifie pas les laisser vous
marcher dessus. Vous pouvez aimer ces personnes tout en fixant des limites
strictes. Vous ne serez pas banni du nirvana. Vous n’accumulerez pas de
mauvais karma en prenant soin de vous. Faire ce qui est le mieux pour vous
(surtout si vous ne donnez pas aux autres ce qu’ils veulent) peut être
terrifiant au début, mais cela devient vraiment plus facile avec le temps. Il
vous suffit de trouver une méthode à appliquer. Récemment, je me suis
retrouvée dans une situation où je me sentais exploitée, frustrée et fragilisée
par une entreprise avec laquelle j’étais en affaires. Nous avions signé un
accord contractuel d’un an pour les droits sur une partie de mon travail.
L’accord avait expiré, mais ils ont continué à utiliser mon matériel et à
annoncer que j’étais l’un de leurs fournisseurs de contenu. Lorsque je leur
en ai parlé, ils m’ont fait croire qu’un nouvel accord allait arriver. J’avais
l’impression qu’ils faisaient traîner les choses, qu’ils ne voulaient pas me
laisser partir, tout en ne s’engageant pas et sans payer un nouveau contrat
sur mes droits.
À ce stade, je n’étais même pas sûre de vouloir m’engager à nouveau à
leurs côtés s’ils comptaient se comporter ainsi avec moi. J’avais tellement
d’autres projets en cours à l’époque, plusieurs fers au feu, et je n’avais pas
le sentiment d’avoir besoin d’eux. Toutefois, cette situation m’a redonné
l’impression d’être l’enfant qui avait été malmenée à l’école. Cette
entreprise était extrêmement importante et je ne voulais donc rien faire qui
puisse gâcher la relation, mais je ne voulais pas me sentir exploitée.
J’ai parlé à des amis qui m’ont suggéré une ligne de conduite reposant sur
le conflit et un niveau d’agression qui me mettait mal à l’aise. Puis une
personne a fait une suggestion qui a vraiment résonné en moi. Elle m’a
proposé de nommer quelqu’un, par exemple un membre de ma propre
équipe, en tant que directeur commercial, et de demander à cette personne
d’approcher l’entreprise et de lui dire que, comme notre accord avait expiré,
nous étions sur le point de présenter mon travail à d’autres organisations. Le
directeur commercial devait répéter que nous allions d’abord les contacter
avant d’en parler à quelqu’un d’autre, en raison de notre relation de travail
passée, et c’est pourquoi nous voulions leur donner l’occasion du premier
refus (c’était wu wei, le sac de biscuits, pour les désarmer, leur montrer
qu’il n’y avait pas de rancune, et que nous leur donnions quelque chose).
Son conseil a fait écho en moi et je l’ai suivi immédiatement, en nommant
quelqu’un de ma propre équipe. Mon nouveau directeur commercial a été
ferme et leur a donné un délai en leur disant que si nous n’avions pas de
nouvelles d’ici là, nous présenterions le travail à d’autres.
Ce qui s’est passé a été assez incroyable. Je me suis sentie absolument
renforcée par cette approche parce qu’elle n’impliquait ni conflit ni
rancune, et soudain, dans cet état de responsabilisation, j’ai commencé à
recevoir des offres d’autres entreprises. J’ai fini par accepter l’une de ces
offres, mais le respect que je reçois maintenant de l’organisation par
laquelle je me sentais exploitée a considérablement augmenté – ils
continuent à revenir vers moi pour voir si j’aimerais travailler sur certains
projets avec eux et m’ont laissé la porte ouverte même si je ne les ai pas
choisis.
Après avoir raconté cette histoire lors d’un de mes ateliers, des membres
du public ont commencé à partager leurs propres expériences de gestion de
situations conflictuelles sans confrontation, et comment cela avait
fonctionné pour eux lorsqu’ils agissaient à partir d’un espace de pouvoir,
par opposition à une position de paillasson. Gina, auteure pour une petite
maison d’édition, a raconté comment elle s’était sentie exploitée par ses
éditeurs. Ils lui faisaient constamment des offres à bas prix, même si elle
avait un très bon historique de ventes de ses livres. Elle n’avait pas d’agent,
et comme elle n’était pas très connue, elle avait du mal à en trouver un.
Gina hésitait à demander une meilleure avance au patron de la maison
d’édition, alors elle a décidé d’envoyer son manuscrit à plusieurs éditeurs
pour voir si quelqu’un était intéressé. En outre, elle a calculé combien elle
pourrait gagner en plus si elle choisissait de publier son livre elle-même.
Gina a réussi à retenir l’intérêt d’une autre petite maison d’édition et leur
offre était meilleure que celle de son éditeur d’alors. Munie de cette offre,
ainsi que de ses propres calculs sur ce qu’elle pourrait gagner si elle publiait
elle-même son livre, elle a présenté ses données au directeur de la maison
d’édition. Bien que Gina l’ait approché très amicalement, elle avait bien
l’intention de s’en aller s’il n’augmentait pas son offre pour s’aligner sur ce
qu’elle pouvait obtenir ailleurs. Après avoir vu ces chiffres, il a augmenté
son offre, car il accordait maintenant une plus grande valeur à son travail.
Pour s’extraire de la personnalité du paillasson, il faut être sûr de ne pas
se laisser prendre à essayer de trouver des excuses à celui qui nous exploite
ou nous fait du mal, de se plier en quatre pour le convaincre, ni de se forcer
à pardonner à ceux qui nous ont fait du mal quand nous ne sommes pas
prêts à le faire, avec l’idée erronée que le pardon est suprêmement spirituel.
Beaucoup d’entre nous ont du mal avec le mot « pardonner », surtout si
nous avons été très durement blessés. Mais dans l’esprit de wu wei, pensez à
remplacer le mot « pardonner » par le mot « libérer ». En d’autres termes,
au lieu de pardonner aux gens, vous les libérez. Vous les libérez de votre
vie de sorte qu’ils n’aient plus d’emprise sur vous. Remplacez simplement
la question « Comment leur pardonner ? » par « Comment les libérer ? »
Puis, prenez-vous en considération, aimez-vous et valorisez-vous, et sachez
que vous avez le pouvoir de changer la dynamique de n’importe quelle
situation.
La clé de l’amour de soi
L’une des méthodes que j’utilise pour accroître l’amour-propre est d’écrire
mon chemin à travers mes sentiments. C’est très cathartique. Dans votre
journal, notez vos réponses à ces questions :
– Est-ce que je me juge trop sévèrement ?
– Est-ce que je laisse les gens me marcher dessus et m’exploiter ?
– Est-ce que je vais au bout du monde pour faire plaisir aux autres, même à
mon propre détriment ?
– Est-ce que je me sens souvent fatigué et épuisé ?
– Est-ce que je cherche des gens qui m’ont fait du mal, en essayant de
gagner leur approbation ?
– Est-ce que je crains d’être déçu ?
– Est-ce que je prends du temps pour les autres mais pas pour moi-même ?
– Est-ce que je me sens coupable lorsque je fais quelque chose de bon pour
moi-même ?
Si vous répondez oui à l’une de ces questions, cela signifie qu’il reste
beaucoup de place pour vous aimer davantage. Vous pouvez dresser une
liste des choses que vous feriez si vous vous aimiez vraiment – et soyez
complètement honnête. Par exemple, passeriez-vous plus de temps à
prendre soin de vous – en prenant le temps de faire plus d’exercice, en
allant vous promener, peut-être en achetant et en cuisinant des aliments plus
sains ou en passant des moments tranquilles dans la nature ? Vous aurez
probablement des recoupements dans votre liste sur les façons de recharger
vos batteries. Peut-être voudriez-vous reprendre des études pour obtenir ce
diplôme ou assisteriez-vous à un atelier que vous avez toujours voulu
suivre. Faites une belle et longue liste, et même si vous ne faites pas tout,
vous pouvez vous engager à faire une chose de la liste chaque jour, en signe
d’amour-propre.
S’aimer soi-même nous donne de la force – la force d’aimer les autres et
de s’éloigner avec amour de ceux qui n’enrichissent pas notre vie. Voici
l’un des mantras que j’ai créés et qui m’aide à rester dans cet espace
positif : je ne m’engagerai qu’avec ceux qui montrent de l’amour et de
l’appréciation à mon égard. Ce mantra me permet de me concentrer sur
ceux qui me traitent de manière positive et encourageante, plutôt que
d’épuiser mon énergie à essayer de convaincre les gens qui me traitent
comme un paillasson.
Bien sûr, nous avons tous affaire à des personnes qui ne nous traitent pas
toujours avec amour, qu’il s’agisse d’un patron tyrannique, d’un enfant
difficile ou d’un collègue intolérant. Nous ne pouvons pas éviter cela.
Cependant, lorsque vos batteries sont chargées et que votre lumière brille,
vous avez beaucoup plus d’énergie pour faire face à ces problèmes sans
vous déconsidérer, ni renoncer à votre pouvoir. Vous traitez vos relations
aux gens et aux situations depuis un espace de force et non de victime.

Je tiens à être claire : les enseignants spirituels et les communautés sont


importants. Ceux que j’ai connus dans ma vie étaient bien intentionnés et
leurs messages étaient positifs pour le monde dans son ensemble. Gardez
simplement à l’esprit que le véritable rôle d’un enseignant spirituel dans
votre vie est de vous aider à renforcer votre système de guidance intérieur,
plutôt que de renforcer votre confiance en eux. Nourrissez-vous de
l’intérieur, à partir de votre propre source de divinité.

Méditation pour exprimer votre divinité

Je récite souvent ces mots. Plus vous pratiquerez cette méditation, plus vous
commencerez à ressentir véritablement l’énergie et l’amour divins qui vous
traversent. Ces mots peuvent être une source constante de force, c’est
pourquoi je vous encourage à les répéter souvent.
« Je suis une facette du divin et je suis toujours relié à lui.
Je suis puissant et j’ai accès à tout ce dont j’ai besoin.
Je sens mon énergie se développer en la visualisant.
Je suis un être spirituel et je suis aimé.
L’amour est mon droit de naissance et non quelque chose
pour lequel je dois travailler.
Je libère tous les doutes et toutes les craintes en moi.
Je suis digne et méritant, et je m’exprime sans réserve. »
Chapitre 6

QUAND LE CORPS SE REBELLE

MANTRA :
« Mon corps est intelligent ! Je choisis d’écouter mon corps. »

E n construisant votre connexion spirituelle, affinez votre intuition,


approfondissez votre reliance à la toile de conscience et développez un
ego sain ; il est important d’être attentif à prendre soin de vous et nourrir
votre amour pour vous-même. Nous, les empathes, sommes si généreux
(souvent de façon pathologique) que nous pouvons nous vider de notre
énergie vitale. J’ai parlé de la nécessité de recharger nos batteries et le
carburant de ces batteries est notre énergie vitale.
Notre chemin vers la guérison doit prendre en considération nos tendances
empathiques, comme la tendance à l’épuisement, à l’absorption des peurs et
des maladies, et, parce que nous n’avons pas de filtre et que les opinions
des autres peuvent passer pour les nôtres, notre grande suggestibilité. Il est
important que nous apprenions à nous protéger contre la maladie des autres
ou leurs opinions sur notre maladie. Et si nous sommes malades, nous
devons savoir comment participer activement à notre propre processus de
guérison. Nous devons également aider nos proches malades à faire de
même.
Le même besoin de prévention s’applique aux professionnels de santé.
Judith Orloff observe que les empathes sont attirés par les activités de
médecin, infirmier ou guérisseur, parce que nous aimons aider les gens.
Nous sommes des sauveurs, des soignants et des guérisseurs naturels, et
nous ressentons intuitivement ce que les autres ressentent. Nous faisons
donc tout notre possible pour qu’ils se sentent mieux, ce qui fait de nous
d’excellents praticiens de santé.
Il doit y avoir beaucoup de médecins et d’infirmiers empathiques qui
absorbent quotidiennement toutes informations sensorielles dans les murs
des hôpitaux, sans parler de leur propre stress dû aux longues heures de
travail avec les patients. En tant qu’empathe, si vous êtes médecin, infirmier
ou autre professionnel de santé et que vous avez affaire à des personnes
perturbées, craintives ou malades toute la journée, la nécessité de disposer
d’outils pour atténuer l’absorption des symptômes des personnes malades
devient encore plus critique. Vous devrez pratiquer une sorte de protocole
de soins personnels, sinon vous ne comprendrez pas pourquoi vous êtes
toujours aussi épuisé et ressentez constamment les symptômes des autres.
Dès lors, si nous exerçons une profession de soignant ou si nous prenons
soin de nos proches, comment pouvons-nous protéger notre propre santé ?
Comment pouvons-nous être un parent attentionné, un ami ou un soignant
sans nous anéantir dans le processus ? Comment pouvons-nous éprouver de
l’empathie pour une personne malade sans tomber nous-mêmes malades ?
Et comment pouvons-nous éviter d’absorber leurs émotions liées à leur
maladie ?
Dans le travail que je fais, j’attire beaucoup de gens qui ont un cancer et
d’autres problèmes de santé qui déclenchent en eux une peur profonde. Je
veux toujours faire tout mon possible pour les aider. Depuis mon voyage au
Costa Rica, où le chamane m’a fait remarquer que j’élevais les autres au
détriment de ma propre énergie, j’ai appris à prendre soin de moi en
développant une série de visualisations que je fais avant de diriger des
ateliers, des séminaires et des retraites. Je crée consciemment un champ
énergétique autour de moi (voir la méditation à la fin du chapitre 3) qui me
protège lorsque je suis en présence de personnes qui souffrent d’une santé
dégradée. Je m’assure également que mon énergie vitale est à son maximum
(voir la méditation à la fin de ce chapitre). Grâce à ces mesures simples, je
ne développe plus de maladie physique en étant près d’autres personnes
malades. De plus, j’ai constaté que lorsque mon énergie vitale est élevée,
elle aide naturellement à élever les autres. Ils ont tendance à rire davantage,
à se sentir plus légers, et me disent que leur peur semble se dissiper.
Guérir la peur par l’amour
Comme je l’ai dit, ma peur profonde du cancer a commencé par le
diagnostic de Soni et mon sentiment que si elle était exposée à la maladie,
alors je l’étais aussi. Avant d’aller plus loin, je dois préciser que si mon
histoire concerne le cancer, et c’est mon point de référence, vous avez peut-
être affaire à une autre maladie. Quelle que soit la maladie dont vous
souffrez – sclérose en plaques, lupus, mucoviscidose, allergies, infections
chroniques, les idées, concepts et observations de ce chapitre restent
valables.
Soni était une femme forte et dynamique, la dernière personne que je
pensais vulnérable à la maladie. Pourtant, elle l’était. Puis, quelques mois
après son diagnostic, nous avons appris que le beau-frère de mon mari,
Danny, avait lui aussi été diagnostiqué avec une forme agressive de cancer.
Cette nouvelle a ancré la peur encore plus profondément en moi, car ces
deux personnes avaient à peu près mon âge. J’ai commencé à faire toutes
les recherches possibles sur le cancer et ses causes. Au départ, je l’ai fait
dans l’espoir d’aider ; je voulais être là pour Soni, pour l’aider à lutter. Mais
j’ai découvert que plus je lisais d’informations sur la maladie, plus j’avais
peur de tout ce qui pouvait en être la cause. J’ai commencé à croire que tout
créait le cancer – les pesticides, les micro-ondes, les conservateurs, les
aliments génétiquement modifiés, le soleil, la pollution de l’air, les
récipients alimentaires en plastique, les téléphones portables… Cette
obsession a progressé jusqu’à ce que je me mette à craindre la vie elle-
même.
Le beau-frère de Danny et Soni suivaient le traitement complet :
chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie, cellules souches, tout. Et je ne les
voyais pas aller mieux. Cela a augmenté ma peur. Je craignais le traitement
du cancer. Et je craignais la mort. Je voulais faire tout mon possible pour
éviter le cancer. Tout ce que j’ai fait était motivé par le fait que je ne voulais
pas de la maladie. Mes recherches se sont étendues aux moyens d’éviter le
cancer. J’ai acheté tous les compléments présentés comme antioxydants et
anticancer – curcumine, CoQ10, oméga-3, chlorelle, vitamine C, extrait de
thé vert. Je prenais des cargaisons de ces compléments tous les jours. J’ai
fait pousser mes propres germes de blé pour pouvoir en prendre des doses
tous les matins, j’ai fait des smoothies super-verts et j’ai commencé à suivre
un régime anticancer – légumes verts, chou vert, lentilles et toutes sortes
d’aliments crus.
D’autres personnes à qui j’ai parlé, quelle que soit la maladie dont elles
souffrent ou dont elles ont peur, ont fait la même chose, en suivant par
exemple un régime à base de plantes crues et en allant jusqu’à réduire leur
participation à des événements sociaux ; ou alors en apportant leur propre
nourriture dans des réunions. Même s’il est bon de manger sainement, le
problème avec les régimes contre le cancer ou les autres maladies, ou contre
quoi que ce soit, est que l’accent est mis sur ce contre quoi vous êtes. Un
régime anticancer vous amène à vous focaliser sur la maladie et non sur la
santé, et compte tenu du niveau élevé de suggestibilité de l’empathe, cela
nous rend encore plus vulnérables à la maladie contre laquelle nous nous
protégeons ou dont nous essayons de guérir. Aujourd’hui, je me concentre
sur le fait d’être en bonne santé, active, dynamique et joyeuse, et je fais ce
qu’il faut pour maintenir cet état. Je ne me polarise plus sur la maladie elle-
même. Je crois en l’amélioration du bien-être, plutôt qu’en l’éradication
de la maladie.
Mais à l’époque, j’étais obsédée. Je changeais de régime alimentaire en
fonction du dernier article que j’avais lu, des dernières découvertes. Danny
et moi avions installé un système de filtrage de l’eau par osmose inverse.
Nous mesurions nos champs électromagnétiques pour savoir si nous
devions apporter des changements drastiques à notre environnement. J’étais
convaincue que je n’allais pas avoir de cancer parce que j’étais tellement
vigilante et que je combattais la maladie. Si je manquais une dose de ma
foultitude de suppléments, j’étais complètement terrorisée et je me
rattrapais en étant encore plus vigilante. J’étais épuisée par le protocole que
je m’étais prescrit et je travaillais extrêmement dur chaque jour pour garder
le cancer à distance. Je me focalisais entièrement sur le cancer. Et vous
savez ce qui est arrivé ? J’ai eu un cancer.
Alors voilà le truc : j’ai pris conscience – et non pas parce que j’ai eu un
cancer mais parce que je suis « morte » d’un cancer – qu’il ne faut pas se
concentrer sur le fait d’éviter la maladie, mais sur le fait de vivre la vie,
d’être passionné par la vie, de s’impliquer pleinement dans sa vie.
Je n’avais pas compris cela à l’époque, mais le fait même de travailler très
dur à rester en bonne santé envoie à notre propre psyché le message que
notre corps n’a pas la capacité à rester en bonne santé sans cette
intervention. Le Dr Bruce H. Lipton, auteur du best-seller Biologie des
croyances1, parle de la « capacité innée de guérison » que nous possédons,
et ajoute que « dès l’âge de six ans environ, les structures de notre cerveau
se modifient. Nous commençons à percevoir qui nous sommes dans le
monde et, dans la majorité des cas, notre conditionnement l’emporte sur
cette capacité naturelle ». Dans mon cas, le conditionnement était le
suivant : « Pour rester en bonne santé, je dois travailler dur. » D’autres
m’ont dit que leur conditionnement était : « Nous vivons dans un
environnement toxique » ou « J’ai une constitution faible » ou « La maladie
est dans ma famille », et d’autres croyances autodestructrices de ce genre.
Une autre raison pour laquelle les empathes semblent être sensibles aux
maladies est notre tendance à assumer les problèmes de tous ceux qui nous
entourent (et parfois même les problèmes du monde) et d’en faire les nôtres.
Nous pensons qu’il est de notre responsabilité d’aider et de tout réparer, et
nous souffrons quand c’est impossible. En fait, nous pouvons même nous
sentir coupables si nous ne parvenons pas à résoudre ces problèmes, et nous
atténuons cette culpabilité en souffrant avec les autres. En d’autres termes,
« si tu souffres et que je ne peux pas t’aider, alors je souffrirai avec toi ».
La patronne d’une petite entreprise m’a écrit qu’elle se sentait coupable si
l’un de ses employés travaillait tard, et qu’elle restait donc jusqu’à ce que
chacun d’entre eux quitte le bureau même si elle avait terminé son propre
travail. Elle a fini par rentrer tard chez elle tous les soirs, bien que la plupart
des cinquante membres de son équipe ne travaillaient en moyenne qu’une
seule soirée par mois. C’est ainsi que je me comportais avec Soni – la
culpabilité, la souffrance, en même temps qu’elle. Dans mon cas, ma
maladie a été une façon pour mon corps de dire : « Ça suffit ! » Parfois,
c’est la seule façon pour notre corps de nous faire lâcher prise.
Une citation d’Esther Hicks, qui, avec feu Jerry Hicks, est l’auteure de
Demandez et vous recevrez2 et La Loi de l’attraction3, le dit de façon très
succincte : « On ne peut pas être assez malade pour aider les gens malades à
aller mieux. On ne peut pas être assez pauvre pour aider les pauvres à
s’épanouir. C’est seulement en vous épanouissant que vous avez quelque
chose à offrir à quelqu’un. » Les empathes doivent donc prendre un soin
particulier à se considérer eux-mêmes avant tout, à s’aimer comme si leur
vie en dépendait, car c’est le cas. Voici comment.

Quatre clés pour guérir


Sachant ce que je sais maintenant, si je devais gérer un problème de santé,
je le ferais très différemment de la première fois. Auparavant, la première
chose que je faisais était de parler avec les médecins des possibilités de
traitement. Je consultais également le Dr Google (qui est un moyen sûr de
se terroriser !) et je vérifiais toutes les options qui s’offraient à moi, y
compris les options alternatives, et tout ce qui existait. Des amis bien
intentionnés, qui faisaient aussi des recherches, m’inondaient
d’informations supplémentaires – en grande partie contradictoires – qui
entraînaient de la confusion, de la peur et encore plus de stress. De plus,
toutes ces informations étaient axées sur la guérison au niveau physique, ce
qui signifie pour moi gérer les symptômes en se concentrant sur la maladie
elle-même – la trajectoire, les statistiques, les résultats probables – plutôt
que sur les causes sous-jacentes et le bien-être. Les mesures que je
prendrais aujourd’hui si on me diagnostiquait une maladie grave, et ce que
je vous suggère, sont à l’opposé. Je les ai énumérées ici par ordre
d’importance.

1. Demandez : « À quoi puis-je dire “non” ? »


Si vous avez du mal à dire « non » et que vous avez tendance à en assumer
plus que vous ne pouvez ou ne devriez, la première chose à faire est de vous
demander : en quoi est-ce que j’accepte des choses que je ne veux pas
faire ? En d’autres termes, où puis-je dire « non » ? Quand ai-je dit « oui »
alors que je voulais dire « non » ?
Vous êtes peut-être quelqu’un qui a tendance à sauver les gens ou à les
aider même s’ils ne le demandent pas ou n’en ont pas besoin. Peut-être que
votre peur de décevoir les gens vous pousse à prendre beaucoup plus de
responsabilités que nécessaire et vous finissez par ajouter des couches et
des couches de problèmes qui ne sont pas les vôtres au départ.
Vous pouvez utiliser cette étape pour les affections les plus mineures.
C’est ce que je fais. Si vous sentez venir une grippe ou des douleurs
quelconques, dressez une liste de toutes les choses que vous faites
actuellement mais que vous ne voulez pas faire, et une par une, prenez le
courage de dire « non ». Vous ne le regretterez pas.
Il y a certainement des moments où vous ne voulez pas vraiment faire
quelque chose parce que c’est épuisant ou fatigant, mais vous devez quand
même le faire – des situations comme devoir s’occuper du bien-être d’une
personne nécessiteuse, un enfant ayant des besoins particuliers ou un parent
vieillissant. Ces responsabilités peuvent concerner des personnes que nous
aimons. Si vous êtes confronté à ces situations, reconnaissez-les.
Reconnaissez que cela vous prend beaucoup d’énergie, puis donnez-vous
l’espace nécessaire pour récupérer de l’énergie en faisant quelque chose qui
vous rend heureux. Rechargez vos batteries.
Il est très important que vous ne vous jugiez pas parce que vous avez
besoin de prendre soin de vous. Donnez-vous la permission de prendre du
temps sans vous sentir coupable et de faire quelque chose que vous aimez,
juste pour vous, quoi que ce soit.
Il existe également des moyens de transformer vos responsabilités en
projets ou en jeux amusants, surtout si vous vous occupez de jeunes enfants.
Faites en sorte que vos responsabilités et vos tâches soient aussi amusantes
et créatives que possible. Parfois, l’allègement de votre fardeau est avant
tout un état d’esprit.

2. Apprenez à ouvrir vos canaux de réception


Il est important d’identifier les situations où vous ne vous autorisez pas à
recevoir, et si vous êtes trop concentré sur le plaisir des autres, ou si vous
donnez aux autres sans recevoir, concentrez-vous sur l’apprentissage de la
réception.
Commencez par de petites choses. Par exemple, si quelqu’un vous fait un
compliment, acceptez-le avec grâce et dites « merci » au lieu de l’ignorer.
Si quelqu’un vous fait un cadeau, ne vous sentez pas obligé de trouver un
moyen de lui rendre la faveur. Laissez venir cette opportunité de façon
naturelle, sinon le sentiment d’obligation gâche le cadeau.
Pour ceux qui ont du mal à recevoir et sont incapables de dire « non »,
une alerte de santé peut souvent être le moyen pour le corps de nous sortir
de notre cheminement actuel dans la vie, ou nous obliger à changer, comme
ce qui m’est arrivé lorsque je me sentais trop coupable pour faire quoi que
ce soit pour moi-même lorsque Soni était malade.

3. Soyez passionné et enthousiasmé par la vie


Ensuite, trouvez des moyens de vous enthousiasmer pour la vie. Posez-vous
la question suivante : si j’avais un certificat de bonne santé maintenant, que
ferais-je du reste de ma vie ? Et, quelle que soit la réponse, commencez à le
faire, ou du moins efforcez-vous d’aller dans cette direction.
Il y a de fortes chances que l’alerte de santé soit un signal d’alarme,
indiquant que la façon dont vous vivez actuellement épuise votre énergie
vitale. La plupart d’entre nous ont tendance à se concentrer sur la maladie,
cherchant comment l’éradiquer, puis nous retournons à la vie que nous
vivions avant la maladie, c’est-à-dire la vie qui nous a amené la maladie en
premier lieu. Il est donc important d’établir un lien avec ce qui vous remplit
d’excitation et de joie.
Posez-vous les questions suivantes : pourquoi est-ce que je veux guérir ?
Pourquoi est-ce que je veux retrouver ma vie ? Est-ce que je veux retourner
à une vie qui me vidait de mon énergie ? Voudrais-je passer plus de temps
avec les personnes que j’aime ? Est-ce que je ferais des choses plus
passionnantes ? Prendrais-je plus de vacances ? Travaillerais-je moins ?
Ferais-je ce qui me rend heureux ? Suivrais-je ma passion ? Est-ce que je
découvrirais ma vraie passion ? Ce sont les choses que je vous suggère
d’explorer pendant que vous traversez le processus de guérison, car l’idée
est de se passionner pour la vie, et d’avoir une raison de vivre, une raison
d’être en bonne santé, fort et de vouloir vivre longtemps.
Pour moi, l’un des facteurs les plus déterminants de ma santé est ma
raison de vivre. Quelle est ma raison d’être ? Ai-je le sentiment d’avoir une
raison d’être ? Je veux être claire sur les raisons pour lesquelles je vis et
pour lesquelles je reste en bonne santé. Il n’y a aucune incitation à être en
bonne santé si vous vous sentez piégé dans une vie que vous détestez.
Si je faisais face à un problème de santé, je prendrais le chemin de la
découverte de moi-même. Si vous avez un désir ardent d’être ou de faire
quelque chose, ne le réprimez pas, car c’est votre appel. J’aime le terme
« appel » parce que, pour moi, c’est comme si mon moi du futur m’appelait
à le rejoindre.
Un indice pour trouver votre appel-vocation est d’utiliser votre
imagination. Lorsque je laisse libre cours à mon imagination, je me relie à
quelque chose d’excitant et de beau : pour moi, c’est mon sixième sens,
mon intuition et mon moi supérieur. Lorsque je décris cette connexion aux
gens, leur réponse est généralement : « Oh, c’est votre imagination. » Mais
c’est l’imagination qui m’a dévoilé ma vocation et mon but. Elle m’a aidée
à me relier à mon esprit, mon âme.
Beaucoup d’entre nous ont été d’une manière ou d’une autre conditionnés
à croire que si nous suivons notre désir et notre vocation, nous sommes en
fait égoïstes. Non. Ce que vous faites en réalité lorsque vous réprimez votre
imagination, vos désirs, votre appel, c’est réprimer ce pour quoi vous êtes
venu ici. J’ai appris que mon âme, mon esprit, mon moi supérieur, utilise
mon imagination pour communiquer avec moi. Je crois que c’est vrai pour
nous tous. Comme l’a écrit Albert Einstein, « l’imagination est plus
importante que la connaissance. La connaissance est limitée alors que
l’imagination englobe le monde entier, stimule le progrès, suscite
l’évolution ». Ainsi, si vous voulez trouver votre place dans l’Univers, et
votre connexion au tout, libérez votre imagination.

4. Demandez : « Comment puis-je soutenir mon corps ? Quels sont


mes choix de traitement ? »
Lorsque nous sommes confrontés à un problème de santé, la première chose
que nous avons tendance à examiner est les options de traitement. Sachant
ce que je sais aujourd’hui, si j’avais un problème de santé, et que ce n’était
pas une urgence médicale, je mettrais les options de traitement tout en bas
de la liste des priorités. Parce que le fait de se lancer dans l’étude des
traitements peut créer de la peur et la priorité est de prendre soin de soi-
même et non de le faire depuis un espace de peur. Comme le dit le Dr Joe
Dispenza dans l’avant-propos du livre de Kelly Noonan Gores intitulé
Heal4, le stress « peut déséquilibrer notre corps. » Nous devons être dans un
état de repos pour guérir. La première étape consiste donc à éliminer cette
peur et le stress qu’elle entraîne pour votre corps, puis considérer les
traitements qui seront les moins stressants et les plus susceptibles de
fonctionner.
C’est pourquoi je pense que la quatrième priorité est d’apprendre à
soutenir son corps. Regardez quels sont vos choix de traitement au fil de ce
trajet à la découverte de votre passion et de votre but. Vous pouvez vous
efforcer de déterminer vos options de traitement, mais je vous conseille de
rester concentré sur les étapes 1, 2 et 3, car elles sont plus importantes,
même si, dans le paradigme médical traditionnel, elles ne sont même pas
prises en compte dans les programmes de traitement. Lorsque vous
envisagez des traitements pour soutenir votre corps physique, je vous
suggère de choisir des options qui vous donnent un sentiment de sécurité et
de pouvoir. Et choisissez des professionnels de santé qui vous donnent
également ce sentiment.
Voici un exemple d’interaction que j’ai eue avec une femme médecin qui
refusait d’écouter ma propre connaissance de mon corps. Je suis allée voir
ce médecin pour un contrôle de routine. Tout allait bien lors de mon
examen, à l’exception de ma tension artérielle, qui était élevée. J’étais
surprise, car ma tension artérielle est généralement plus basse que la
normale. Je lui ai donc demandé de la mesurer à nouveau. Là encore, elle
était élevée. Le médecin s’est alarmé et m’a dit de revenir dans quelques
jours pour la vérifier à nouveau.
Je suis revenue quelques jours plus tard et ma tension artérielle était
extrêmement élevée. Elle m’a prescrit des médicaments pour la faire
baisser. Je déteste prendre des médicaments, alors j’ai essayé de discuter, en
demandant s’il y avait des produits naturels qui pouvaient faire l’affaire,
mais elle était déterminée et a dit : « Non, je ne peux pas compter sur les
produits naturels pour cela. » J’ai pris les médicaments pour la tension
artérielle et, après quelques jours, j’ai commencé à me sentir vraiment
bizarre – un peu faible et fragile. Je suis donc retournée voir le médecin et
ma tension artérielle était dans la fourchette normale. Puisque je prenais les
médicaments, il n’y avait rien d’étonnant à cela. Malgré mes effets
secondaires, le médecin a insisté pour que je continue à les prendre
puisqu’ils étaient efficaces.
Après une autre semaine à me sentir un peu faible et chancelante, j’ai
décidé d’acheter mon propre tensiomètre à la pharmacie. J’ai alors constaté
que ma tension artérielle était anormalement basse, bien en dessous de la
normale. J’ai donc arrêté les médicaments pendant quelques jours, puis j’ai
pris ma tension artérielle. Elle était normale. J’ai continué à vérifier pendant
les jours suivants et j’ai constaté qu’elle était normale, sans les
médicaments. Je ne comprenais pas ce qui se passait, sauf que ma tension
semblait élevée seulement dans le cabinet du médecin. J’ai cherché sur
Google « hypertension au cabinet médical » et j’ai vu qu’il était très
fréquent que la tension artérielle des gens monte en flèche lorsqu’ils sont
examinés par un médecin. C’est ce qu’on appelle « le syndrome de la
blouse blanche », qui signifie que notre niveau de stress augmente lorsque
nous consultons un médecin. Lorsque je suis retournée voir le médecin avec
mes résultats, elle a simplement ignoré la question. Elle connaissait bien le
syndrome de la blouse blanche et elle n’a pas suggéré de continuer le
traitement.
Me sentant mal à l’aise face à elle, j’ai trouvé un autre médecin qui a pris
mon avis en compte et s’est fait un honneur d’explorer avec moi des
traitements alternatifs (dans ce cas, naturels). Cela ne veut pas dire que les
médecins doivent nous inviter, en tant que patients, à nous
autodiagnostiquer et autoprescrire, mais que nos opinions, instincts et
préférences doivent être pris en compte.
Il nous faut privilégier quelqu’un qui nous comprend et sait comment
travailler avec des empathes, et qui s’aligne sur notre perception du monde.
Par exemple, les empathes peuvent être particulièrement sensibles aux
hôpitaux et ressentir facilement la peur. Choisissez donc un praticien qui ne
vous inculque pas la peur de la maladie et qui vous encourage plutôt à vous
concentrer sur la guérison et à créer une vie de pleine santé et de bien-être.
Que vous choisissiez des traitements conventionnels, des traitements
alternatifs ou une combinaison des deux, vérifiez si ces traitements vous
donnent l’impression d’être sur la voie du bien-être et de la santé ou si vous
avez l’impression qu’ils nuisent à votre corps. Il est important de choisir ce
qui vous fait sentir que vous êtes sur la voie de la guérison.
Je suggère de rejeter les médecins ou les options de traitement qui vous
font craindre la maladie à l’extrême. Auparavant, je ressentais de la peur si
je suivais le protocole suggéré et de la peur si je le rejetais. J’ai donné tout
pouvoir à mes médecins parce que je ne voulais pas leur déplaire et j’avais
peur d’aller à l’encontre de ce qu’ils me disaient, même si mon intuition me
criait que j’avais besoin de quelque chose de plus. En conséquence, je
doutais de mes propres capacités, et plus je doutais de moi-même, plus je
devenais malade.
Des participants à mes ateliers m’ont raconté avoir vécu des choses
similaires. Une femme a pris les choses en main. Elle ressentait une peur
énorme par rapport à son pronostic et avait l’impression que son médecin
ne l’aidait pas en la maintenant focalisée sur la maladie au lieu de son
chemin de guérison. Elle a donc eu le courage de « virer » son médecin et
d’en trouver un autre. Elle devait d’abord s’assurer que sa famille était de
son côté, ce qu’elle a fait avec succès. Elle a ensuite consulté un médecin
chaudement recommandé par un ami empathe, et avec lui elle s’est sentie
beaucoup plus autonome, plus maître de son parcours vers le bien-être. Elle
s’est ensuite complètement rétablie, mais a remarqué à quel point il était
plus facile d’avoir à ses côtés un médecin qui l’aidait à se concentrer sur
son bien-être, plutôt que sur la lutte contre son propre corps en combattant
la maladie. Avec son nouveau médecin, elle a pu rester beaucoup plus
positive et joyeuse tout au long du processus, au lieu d’être dans un état de
peur constant.
Le corps est beaucoup plus intelligent, plus fort et plus résistant que ce
qu’on nous a amenés à croire. Notre état d’esprit et nos émotions sont la clé
du processus de guérison ; nous devons d’abord nous occuper de notre bien-
être émotionnel, faire confiance aux personnes qui nous soignent et avoir
confiance dans le fait qu’elles sont également sensibles à notre bien-être
mental et émotionnel. Face aux différentes options de traitement,
conventionnelles ou alternatives, comme la guérison énergétique, je vous
encourage à vous demander : laquelle de ces options de traitement me
donne le sentiment d’être plus autonome ? Si je devais imaginer mon
énergie vitale, laquelle de ces options me donne l’impression d’augmenter
l’énergie vitale en moi ? Quelles sont les options qui me donnent
l’impression de me renforcer ?
Choisissez ce qui vous convient et travaillez avec une équipe de
personnes qui vous soutiennent dans vos choix. Vos soignants doivent vous
aider à vous sentir bien dans vos choix, ne pas vous embrouiller ou vous
faire peur parce que votre choix n’est pas la direction qu’ils auraient prise.
Essayez de ne pas vous entourer de personnes qui vous font douter de votre
choix de traitement. Vous devez assumer ces choix et ils doivent vous
donner le sentiment que vous êtes sur la voie du bien-être. Vous avez aussi
besoin de professionnels de santé qui vous aideront à choisir la manière
dont vous allez passer de votre situation actuelle à la santé retrouvée, puis à
l’épanouissement.
Vous avez besoin d’une équipe de personnes capables de faire cela et de
vous entourer d’autres personnes – amis, famille – qui vont également
soutenir vos choix. Lorsque j’ai été malade, j’étais entourée de personnes
ayant des opinions différentes sur ce que je devais faire, qui ont toutes
ajouté à ma confusion. Je ferai en sorte que cela n’arrive pas la prochaine
fois. Je m’entourerai de personnes qui sont d’accord avec mes choix,
m’aident et m’encouragent, ou bien restent à l’écart jusqu’à ce que
j’obtienne mon certificat de bonne santé.

Optimiser votre énergie vitale


Je voudrais ici approfondir le concept d’énergie vitale. Encore une fois,
l’énergie vitale est également connue sous le nom de prana ou shakti – la
puissance ou l’énergie cosmique qui circule à travers chacun de nous. Pour
moi, la guérison consiste à optimiser notre énergie vitale, à puiser dans cette
énergie pour permettre au corps de guérir, au lieu de se reposer sur les
médicaments, la chirurgie et d’autres procédures. Cependant, il est
également important de ne pas nier la nécessité de ces modalités lorsque
c’est nécessaire – parfois, votre énergie vitale peut être tellement diminuée
que vous pouvez avoir besoin de l’aide de médicaments ou de chirurgie
pour gagner du temps, pendant que vous apprenez à optimiser cette énergie
pour vous-même.
Pour expliquer plus en détail ce que j’entends par « optimiser votre
énergie vitale », je vous demande d’utiliser un peu votre imagination. Plus
tôt, je vous ai demandé d’imaginer que vous pouviez voir votre énergie
vitale et je vous ai demandé d’imaginer à quoi elle ressemblerait. Cet
exercice s’appuie sur cette idée.
Alors maintenant, trouvez un endroit tranquille où vous ne serez pas
dérangé et, si possible, mettez une musique apaisante.

Le sanctuaire de guérison
Imaginez que vous êtes dans un magnifique sanctuaire de guérison, assis
dans un fauteuil inclinable très confortable. Un technicien vous fixe au
poignet un dispositif qui mesure vos réactions émotionnelles et
énergétiques. Il est relié à un petit écran que le technicien peut surveiller.
Il a une liste de questions conçues pour susciter des réponses
émotionnelles qui apparaissent sur l’écran. Lorsque le technicien vous pose
une question, vous remarquerez que vos émotions bougent lorsque vous
pensez à la question et aussi lorsque vous réfléchissez à votre réponse. Vous
pouvez ressentir de la joie lorsque vous pensez à vos enfants, à votre chiot
ou à un être cher. Peut-être votre cœur s’enfonce-t-il lorsque vous pensez à
quelqu’un qui pompe votre énergie ou à votre travail, si vous ne l’appréciez
pas. À mesure que vous éprouvez ces sentiments, vous remarquerez sur le
compteur que vos niveaux d’énergie sont supérieurs ou inférieurs à votre
niveau de référence initial, selon ce que vous ressentez. Vous pouvez créer
votre propre échelle mentale et évaluer votre niveau d’énergie à chaque
question, en attribuant par exemple une note de 1 à 20 à votre énergie.
Tout est enregistré sur l’appareil, alors que le technicien passe en revue
des dizaines de questions – et diverses permutations de ces questions – en
fonction de vos réponses.
Vous pouvez créer votre propre liste de questions ; ajoutez-y des questions
supplémentaires qui pourraient vous venir à l’esprit pendant l’exercice.
Pour l’instant, voici les questions qu’il pose. Pendant que vous l’imaginez
poser chaque question, prenez le temps d’enregistrer votre réponse dans
votre corps et sur l’écran.
– Vous sentez-vous seul ?
– Quel est l’état actuel de vos relations ?
– Y a-t-il dans votre vie des personnes que vous aimez et qui vous aiment ?
– Avez-vous le sentiment que votre vie a un but et un sens ? Si oui, parlez-
moi de cela.
– Avez-vous le sentiment que votre vie est remplie de joie ?
– Quel genre de choses vous apporte de la joie et vous rend heureux ?
– Qu’est-ce qui vous fait peur ? Qu’est-ce qui cause du stress ?
– Que pensez-vous de votre situation financière actuelle ?
– Aimez-vous ce que vous faites pendant vos journées ? Sinon avez-vous
l’impression de faire ce que vous faites parce que vous y êtes obligé ?
C’est-à-dire parce que vous n’avez pas le choix ou parce que vous êtes
piégé ?
– Quand vous pensez à votre enfance, que ressentez-vous ou comment vous
sentez-vous ? (Amour ? Chaleur et confort ? Épuisement et peur ?)
– Quand vous pensez à votre famille, que ressentez-vous ? (Amour ?
Chaleur et confort ? Épuisement et peur ?)
– Y a-t-il des membres spécifiques de votre famille qui vous font ressentir
ces sentiments ? (Amour ? Chaleur et confort ? Épuisement et peur ?)
– Avez-vous des animaux de compagnie ? Si oui, qu’est-ce qui vous donne
envie de passer du temps avec eux ou de penser à eux ?
– Y a-t-il des gens dans votre vie qui vous épuisent ? Êtes-vous obligé de
passer du temps avec eux ?
Après avoir répondu à cette série de questions, le technicien vous
interroge sur les différents aliments que vous mangez.
1. Quels sont vos aliments préférés ?
2. Quels sont les aliments que vous aimez le moins ?
3. Quels sont les aliments que vous aimez mais que vous ne mangez pas
parce que vous pensez qu’ils ne sont pas sains ?
4. Quels sont les aliments qui ne sont pas en tête de votre liste de favoris
mais que vous mangez parce que vous pensez qu’ils sont bons pour vous ?
5. Quels sont les aliments que vous aimez manger et qui sont bons pour
vous ?
6. Quels aliments aimez-vous manger – et mangez – mais qui ne sont pas
bons pour vous ?
Un par un, il vous demande de penser à ces aliments, puis il vérifie
comment ils s’inscrivent énergétiquement sur le compteur – quels aliments
augmentent votre énergie et lesquels la diminuent ? Dans de nombreux cas,
les réponses peuvent vous surprendre.
Par exemple, une glace peut en fait augmenter votre énergie en raison de
la joie qu’elle vous procure lorsque vous la mangez, alors qu’un jus d’herbe
de blé peut diminuer votre énergie parce que vous détestez son goût.
Pendant tout ce temps, vous avez peut-être évité les glaces, croyant qu’elles
étaient mauvaises pour vous, tout en buvant des jus d’herbe de blé, croyant
qu’ils étaient bons pour la santé. Il est également possible que votre niveau
d’énergie soit élevé grâce à des produits comme le jus d’herbe de blé parce
que vous avez l’impression de faire quelque chose de bien pour votre corps,
et que la satisfaction en elle-même puisse vous amener à des niveaux
d’énergie élevés. Ensuite, le technicien vous demande de réfléchir à
différentes activités. Votre niveau d’énergie est mesuré par rapport aux
types d’exercices suggérés, pour voir lesquels vous rendent plus joyeux, ce
qui déclenche la libération de niveaux plus élevés d’énergie vitale. Vous
pouvez créer cette liste à l’avance ou au fur et à mesure. Voici quelques
exemples.
1. Quels types d’exercices préférez-vous ? Si la réponse est le yoga, vous
pouvez le décomposer en types de yoga – hot yoga (bikram), kundalini,
hatha, vinyasa. Si c’est la natation, préférez-vous une piscine, un lac ou
l’océan ?
2. Quels sont les types de sorties que vous aimez le plus ? Si c’est un dîner,
quel type de nourriture préférez-vous ? Quel type de restaurant –
ordinaire, gastronomique, pique-nique ? Peut-être que c’est aller au
cinéma. Si oui, quels genres vous procurent le plus de joie ?
3. La musique : c’est une de mes préférées. Les différents genres de musique
suscitent différents états d’esprit et différents niveaux d’énergie. On vous
donne la possibilité d’écouter différentes sortes de musique et vos niveaux
d’énergie sont mesurés et enregistrés. Comme la réponse à la musique est
en partie subjective, vous saurez exactement quelle musique augmente
votre énergie. Cet exercice vous permettrait d’adapter la musique que
vous écoutez afin d’optimiser vos niveaux d’énergie et d’augmenter la
guérison.
4. Activités quotidiennes. Aimez-vous aller au centre commercial, faire les
courses, conduire, passer du temps avec vos proches au cours d’un dîner ?
5. Les vacances. Vous préférez peut-être une excursion à vélo, le camping,
une visite guidée, la randonnée ou l’escalade, ou encore la visite de
grandes villes, de villages isolés ou de sites sacrés. Peut-être qu’une
croisière sur la Baltique vous attire ou que vous préférez vous détendre
pendant des jours dans une station balnéaire de luxe.

Évaluation
Après avoir répondu à ces questions, vous recevrez une évaluation complète
de vos résultats (pour les besoins de cet exercice, vous pouvez passer vos
réponses en revue afin de déterminer vos résultats), qui vous fournira des
informations sur ces points :
– Les domaines clés de votre vie qui épuisent actuellement votre énergie
vitale, soit parce que vous vous sentez seul, que vous n’aimez pas votre
travail, ou tout ce qui vous vient à l’esprit.
– Ce qui élève votre énergie. Pour moi, cela peut être de regarder des
comédies, écouter de la dance music, acheter des chaussures, m’entourer
de personnes qui me font rire ou avec lesquelles je peux être
complètement authentique.
– Qui dans votre vie épuise votre énergie.
– Comment augmenter votre énergie (et recharger vos batteries), y compris
très rapidement – par exemple, en vous branchant sur les bons types de
divertissement ou de musique, ou en choisissant les bonnes activités, ou
en vous mettant en relation avec les bonnes personnes.
– Quels types d’aliments vous apportent de l’énergie et quels types
d’aliments ne vous en apportent pas ?
Toutes ces informations sont adaptées à votre situation personnelle, en
fonction de la vie que vous menez. Pour vous aider à maintenir votre
énergie à un niveau élevé (en faisant moins de ce qui épuise votre énergie
vitale et plus de ce qui la renforce), dans le sanctuaire de guérison que
j’envisage, un conseiller personnel, ou coach, vous aidera à résoudre des
problèmes tels que l’amour de soi, la valeur, le but de votre vie et la gestion
de la solitude. Il vous encouragera également à écouter de la musique, à lire
des livres qui nourrissent vos intérêts et à suivre des cours de yoga ou de
méditation, qui seront tous disponibles sur place, au sanctuaire de guérison.
Vous serez probablement aussi encouragé à faire une pause avec la
technologie, les réseaux sociaux et l’actualité (au moins pendant certaines
périodes). Et si vous préférez vous entourer de silence, il y aura une place
pour cela aussi.
L’idée est que si votre énergie vitale est à un niveau élevé pendant une
période prolongée, votre corps a sa propre capacité de guérison et va diriger
ce surplus d’énergie vers la guérison. Il y a de fortes chances que si votre
énergie vitale est très élevée et forte, votre corps soit physiquement sain. Si
ce n’est pas le cas, je veux souligner à nouveau quelques-unes des façons
courantes dont nous épuisons notre énergie vitale, ce qui peut soit conduire
à une maladie, soit empêcher notre corps d’en guérir :
– Nous donnons de nous-mêmes jusqu’à épuisement mais nous ne savons
pas comment recevoir.
– Nous ne savons pas comment recharger nos batteries.
– Nous nous sentons coupables lorsque nous sommes heureux ou que nous
faisons quelque chose de bon pour nous-mêmes.
– Nous ne pensons pas être dignes ou mériter des choses positives.
– Nous sommes tout le temps stressés, que ce soit par nos relations, nos
finances ou notre travail.
– Nous sommes seuls ou en deuil, ou nous souffrons d’un traumatisme
quelconque qui dure depuis une longue période.
Si vous êtes un empathe qui a tendance à vouloir faire plaisir aux gens,
que vous avez du mal à dire non, que vous avez des devoirs et des
responsabilités que vous préféreriez ne pas avoir, il y a de fortes chances
que vous épuisiez votre énergie et, avec ce dispositif, vous pourriez voir
instantanément quand vous le faites.
Imaginez que ce dispositif soit une réalité. Nous serions en mesure de
comprendre clairement que si nous sommes dans ce genre de situation
pendant des périodes prolongées, notre corps et notre santé vont nous
lâcher. Nous aurions un résultat tangible à montrer à notre coach ou
conseiller, qui nous sortirait de ces situations et nous aiderait à créer de
meilleures capacités d’adaptation et des limites, ainsi qu’une plus grande
estime de soi. En outre, notre coach (dans cet exercice, vous) nous aiderait à
créer davantage de situations qui augmentent notre énergie. Je rêve que ces
centres de guérison fassent partie de notre avenir, mais pour l’instant vous
pouvez jouer le rôle de patient, de technicien et de coach en créant votre
propre environnement thérapeutique et en en apprenant davantage sur votre
propre énergie vitale. Vous pouvez également jouer le rôle de technicien
auprès d’une personne que vous aidez et lui poser des questions. Vous
pouvez aussi demander à quelqu’un d’autre d’assumer ce rôle avec vous.
L’un des principes de base du maintien de votre énergie vitale est de vous
entourer de ceux qui vous soutiendront dans votre démarche et de ceux qui
font monter votre énergie vitale en flèche. Je vous invite à vous entourer de
personnes qui vous traitent comme une personne normale avec des rêves et
des aspirations, et non comme « quelqu’un qui a » une maladie chronique.
Entourez-vous de ceux qui vous parlent comme à quelqu’un d’entier et qui
a un brillant avenir devant lui. En vous entourant de personnes qui vous
élèvent, la maladie et la peur qui y est associée peuvent être éliminées de
votre conscience.
Comme l’écrit le Dr Bruce H. Lipton, que j’ai déjà mentionné, dans son
livre Biologie des croyances, « les pensées, l’énergie de l’esprit, influencent
directement la façon dont le cerveau physique contrôle la physiologie du
corps ».
Pour moi, c’est une déclaration très puissante, venant d’un biologiste
cellulaire, et elle est reprise par le Dr Joe Dispenza dans son livre Le
placebo, c’est vous !, où il explique comment les pensées entraînent des
changements physiologiques. Lorsque vous avez des pensées positives
nouvelles, elles deviennent des sentiments, qui à leur tour « renforcent ces
pensées ». Ainsi, si vous ne vous sentez pas bien, « vous devez penser plus
vaste que ce que vous ressentez… jusqu’à ce que cela devienne un nouvel
état d’être ».
J’ai mentionné plus haut que nous faisons tous partie d’une toile géante,
reliés par un « fil » invisible – et que ce fil est en fait de l’énergie. Eh bien,
ceux d’entre nous qui ont une forte énergie partagent leur énergie avec ceux
dont l’énergie est plus faible, et c’est une bonne chose. Sachant cela, il est
facile de comprendre que nous avons l’obligation de faire ce qu’il faut pour
nous rendre sains et heureux, afin d’amener un moi heureux et sain dans la
toile, dans le monde et dans nos propres familles. De cette façon, nous
contribuerons à la toile d’énergie, au lieu d’y puiser.

Méditation pour augmenter l’énergie de la force vitale

Vous pouvez faire cette méditation chaque fois que vous vous sentez épuisé
ou que votre moral est bas, ou encore lorsque vous vous sentez bien et que
vous voulez le rester.
« Je visualise un faisceau de lumière qui vient d’en haut
et entre dans mon corps par ma couronne.
Je laisse la lumière prendre la couleur qu’elle veut.
Lorsque le faisceau de lumière pénètre dans mon corps,
il baigne l’intérieur de ma tête et de mon cou
en descendant dans ma poitrine.
Il tourbillonne à l’intérieur de mon corps,
coulant le long de mes bras et de mes jambes,
en nettoyant toutes les tensions de mon corps.
Le faisceau de lumière est si puissant
qu’il crée une aura autour de mon corps.
Je peux contrôler l’intensité avec laquelle
je laisse la lumière briller ; plus je l’autorise à briller,
plus mon aura est grande.
Plus mon aura est grande, plus mon énergie est puissante ! »
TROISIÈME PARTIE
u
Votre relation avec le monde
Chapitre 7

MOURIR (D’ENVIE) D’ÊTRE VOUS !

MANTRA :
« Je suis plus que mon corps physique ! Je suis un être éternel ! »

D ’après ce que j’ai vécu, lu et appris des autres, il y a deux étapes de


transformation dans le parcours d’un empathe. J’ai déjà parlé de la
première étape ; je vous ai encouragé à reconnaître les traits de l’empathie
et vous ai proposé des moyens de prendre conscience de vous-même. J’ai
vécu cette étape au cours de mon EMI, même si vous pouvez l’atteindre par
la méditation, la médecine des plantes, les enseignements spirituels ou un
moment de révélation en marchant dans la rue – tout ce qui vous fait faire
l’expérience de l’autre monde, voir le « paradis », ou acquérir une version
élargie de la réalité. Il peut aussi s’agir de voir clairement la raison pour
laquelle vous êtes ici sur cette planète.
La seconde étape, qui pourrait être considérée comme externe, concerne
votre rapport au monde après ces expériences transformationnelles. Cette
étape consiste à intégrer ce que nous avons vécu dans notre vie quotidienne,
et c’est le plus difficile, pour de bonnes raisons. Il est intimidant de
maintenir ce sentiment d’amour de soi, votre connexion avec votre
mystique intérieur et la toile cosmique de conscience quand les klaxons
retentissent ou que votre téléphone sonne avec la sensation d’urgence et de
coupure qui peut s’ensuivre. Je veux donc partager avec vous la façon
d’intégrer cette conscience intérieure dans le monde extérieur.

Que contient votre marinade ?


Je parle de notre propre environnement individuel comme de notre
« marinade », la culture dominante dans laquelle nous avons été
endoctrinés, qui comprend le système de croyance que nous avons adopté
comme vérité. Nous avons tous été marinés dans un bain spécifique de
pensées, de croyances et de comportements. Une expérience transformatrice
vous extrait temporairement de cette marinade et vous donne un aperçu
divin de la vie et de votre place en son sein. Après une telle expérience,
vous n’êtes plus tout à fait à votre place dans ce plat de marinade. Bien que
chacun d’entre nous ait grandi dans une marinade différente, il est probable
que votre système de croyance dominant est que nous sommes des êtres
individuels distincts – purement physiques – et que nous sommes en
concurrence parce qu’il n’y a pas assez (d’argent, d’emplois, de nourriture,
d’attention, de louanges, d’amour…) pour tout le monde. En réalité, comme
je l’ai dit, nous sommes tous reliés. Mais tout le monde n’est pas d’accord.
Lorsque je suis revenue de mon expérience de mort imminente, j’ai
compris que tout ce qu’on m’avait appris à croire allait à l’encontre de ce
que j’avais appris de l’autre côté, ce qui m’a remplie d’une joie immense.
J’ai pensé que les gens voudraient connaître ce que j’avais appris. Mais
quand j’ai commencé à partager, la plupart des gens ont mis ma parole en
doute parce que tout ce que je disais était à l’opposé de ce qu’on nous
enseigne à l’école, ou de notre culture, ou du paradigme médical actuel.
Tout ce que j’ai appris contredisait le système de croyance dominant sur
cette planète, et il était donc vraiment difficile pour les gens de me croire.
J’ai dû résister aux détracteurs et aux critiques tout en m’accrochant à ce
que j’avais appris. Pour leur résister, j’ai utilisé les clés que je propose dans
ce livre – se concentrer sur l’amour de soi, se relier à son mystique
intérieur, écouter son intuition et garder son énergie vitale à un niveau
élevé. Je devais être moi-même sans crainte.
Même si nous sommes convaincus que nous ne pouvons pas être blessés
quoi qu’il arrive dans cette réalité – notre énergie ne meurt jamais –, il peut
être très fatigant et même épuisant d’avancer dans ce monde quand tout le
monde autour de nous a été conditionné à se méfier et à être hostile à
quiconque est différent ou défend un autre système de valeurs. Cela peut
aussi être un chemin extrêmement solitaire. Mais vous trouverez le vôtre et,
lorsque vous vivrez dans cet espace d’authenticité, vous attirerez bientôt
d’autres personnes qui voient le monde comme vous. Vous aurez alors plus
d’amour et de compréhension pour les autres.
Voici la dichotomie : si nous avons une expérience transcendante et que
nous essayons ensuite de vivre dans ce monde et d’intégrer notre expérience
transformatrice à notre expérience terrestre, cela peut être difficile parce
que les autres ne perçoivent pas tout à fait la réalité de la même façon. Mais
si nous avons une expérience profonde, transcendante, qui nous fait fuir le
monde et devenir un reclus, alors il n’y a aucune raison d’être ici. Nous
pouvons tout aussi bien rester dans notre monde d’origine, le monde d’où
nous venons et où nous retournons après la mort.
Ainsi, une fois de plus, car cela mérite d’être répété, le plus grand défi
n’est pas d’avoir une expérience spirituelle transcendante, mais d’intégrer
cette expérience dans notre vie terrestre une fois que nous « revenons ».
Dès lors que nous avons vécu une telle expérience, nous ne pouvons pas
l’oublier. Ce n’est pas du tout comme un rêve qui survient pendant le
sommeil et se dissipe au petit matin. Une expérience spirituellement
transcendante est ressentie comme plus réelle que notre réalité terrestre. Par
rapport à la réalité transcendante, la réalité terrestre ressemble à une
illusion… à un rêve. Il est impossible de l’oublier. On ne peut pas ne plus
savoir ce que l’on sait. En fait, plus le temps passe et plus l’expérience est
ressentie comme réelle, car nous voyons tout ce que nous avons vécu dans
le domaine transcendant se concrétiser dans notre vie terrestre. Cependant,
nous pourrons parfois perdre de vue l’expérience parce que la réalité
physique peut être incroyablement insistante à nous faire douter, pour croire
seulement ce que nous pouvons percevoir avec nos cinq sens, et nous
devons donc créer des ressources pour rester reliés à cette dimension.
Beaucoup de mes amis ayant vécu une EMI avec lesquels j’ai été en
contact depuis ma propre expérience en conviendraient. Mais, encore une
fois, n’oubliez pas : c’est le chemin que j’ai pris pour m’éveiller et une
communauté à laquelle je me relie, mais la transformation peut se produire
de bien des façons. Un médecin que je connais a abandonné sa pratique
médicale après son EMI, à la suite d’une crise cardiaque quasi fatale. Après
avoir recouvré la santé, il s’est impliqué davantage dans la guérison
énergétique, car il a maintenant compris combien il est important de
ressentir des états d’énergie plus élevés pour avoir une meilleure santé. Au
début, ses proches n’étaient pas très heureux de sa décision, car la famille
dépendait financièrement des revenus de son cabinet. Cependant, l’argent
n’était plus pour lui une priorité. Il avait un objectif clair et cela a pris le
dessus sur tout le reste. Au fil du temps, sa famille a appris à soutenir son
choix, car il savait que c’était son but et qu’il ne pouvait pas revenir en
arrière.
Une expérience transcendante – quelle que soit la façon dont elle survient
– ressemble davantage à un portail qui s’ouvre, vous invitant à le traverser.
Elle ne s’efface jamais vraiment, et je pense que tous ceux à qui j’ai parlé et
qui ont eu une EMI ou un éveil spirituel seraient d’accord sur ce point.
C’est comme une porte qui, une fois ouverte, ne se ferme jamais – et donc
la clarté, ou la sagesse, ne disparaît jamais vraiment. Une fois que vous
l’avez franchie, votre vie n’est plus jamais la même.
Après avoir franchi à nouveau ce portail dans l’autre sens, ma vie n’était
plus ce qu’elle était auparavant. Une nouvelle vie s’est ouverte à moi. Dans
les semaines qui ont suivi mon expérience de mort imminente, j’ai vu mon
corps guérir au-delà des attentes de tous les médecins. Mais comme j’étais
dans un état d’invincibilité, cette guérison m’a semblé normale. Je
comprenais maintenant que j’avais toujours joué le rôle de victime mais
que, si j’avais su comment faire, j’aurais pu à tout moment m’attribuer mon
propre pouvoir et devenir la créatrice de ma propre vie. J’ai appris que pour
être puissante, je n’avais pas besoin d’attendre que les autres me donnent
leur approbation.
Ce pouvoir avait toujours été là pour moi. Je ne pouvais pas le voir à
cause de la marinade dans laquelle j’avais été plongée. Ma marinade, ou
conditionnement culturel, était faite de victimisation, de disparité entre les
sexes et de croyance en mon infériorité. Toutes ces croyances et ces
sentiments avaient maintenant disparu. Je ne pourrais jamais redevenir la
personne que j’étais auparavant, car l’ancien moi n’existait plus.
La base est donc d’être fidèle au nouveau vous. Soyez vous-même sans
crainte. Tout le reste se mettra en place.
Filtres et miroirs
Les expériences traumatiques nous impressionnent profondément ; elles
nous amènent à adopter des lentilles, ou des filtres, à travers lesquels nous
voyons le monde et à travers lesquels nous façonnons notre vie. Vos filtres
pourraient être les suivants : je vis dans un monde où je dois travailler très
dur pour réussir parce que je dois rivaliser avec tout le monde pour faire
mes preuves. Ou alors : il n’y a pas assez pour tous et si je ne suis pas en
compétition avec les gens, ils l’auront avant moi. Ou encore : je dois
constamment prouver ma valeur à chaque heure de chaque journée.
Imaginez que vous ayez été victime d’intimidation dans votre enfance, ou
même victime d’abus. Ou peut-être que vos parents ne vous ont pas
soutenu. Toutes ces choses peuvent créer des filtres dommageables à travers
lesquels vous voyez le monde. Ces filtres peuvent vous amener à avoir peur
des autres ou à vous méfier de la plupart des gens à l’exception de
quelques-uns. Peut-être qu’à cause d’expériences vécues dans votre vie,
vous vous méfiez des gens que vous ne connaissez pas. En d’autres termes,
vous voyez le monde à travers un voile de méfiance. Ou bien vous avez
peur, vous vous attendez toujours au pire et, pour cette raison, vous jouez
constamment la sécurité. Peut-être, comme déjà évoqué, faites-vous des
choix en fonction de l’approbation des autres ou en fonction des options qui
impliquent le moins de conflits.
En grandissant, mes différences physiques et les moqueries et brimades
qui ont suivi m’ont amenée à croire que mon apparence physique était
inférieure. Un garçon à l’école m’a même dit que j’étais moche. Cela m’a
marquée, et je l’ai cru. Parce que j’ai vraiment cru que j’étais laide et
inférieure, ces croyances sont devenues les lentilles à travers lesquelles je
voyais le monde. En conséquence, je suis devenue extrêmement timide. Je
voulais me cacher du monde, j’avais peur d’être vue parce que je ne voulais
pas que les gens me jugent. Ma vision du monde a fait de moi une
introvertie. Elle m’a rendue petite et a changé ce que je pensais être. Elle a
affecté mon expérience de tout ce qui m’entourait.
Mais qu’en serait-il si j’avais été une enfant dont l’apparence était
considérée comme particulièrement belle ou charmante ? Les lentilles à
travers lesquelles je voyais le monde auraient été très différentes et j’aurais
eu une tout autre expérience du monde.
Bien sûr, se voir beau et fabuleux peut entraîner d’autres problèmes plus
tard dans la vie – peut-être que si vous perdiez votre apparence, cela
pourrait entraîner une insécurité que vous n’avez jamais connue
auparavant –, mais pour la plupart nos expériences d’enfance semblent
façonner notre vision du monde dans une large mesure et de façon
apparemment permanente.
Bien que nous ne puissions pas contrôler ce qui nous est arrivé dans
l’enfance, nous semblons toujours porter ce fardeau avec nous à l’âge
adulte, souvent sans nous en rendre compte. Nous voyons toujours le
monde à travers ces vieilles lentilles qui ne sont plus valables ! Nous
pensons peut-être voir la vérité mais en réalité nous voyons le monde à
travers nos propres filtres. Par exemple, en tant qu’adulte, je suis montée un
jour à bord d’un avion et j’ai été prise à part pour un contrôle de sécurité
aléatoire. J’ai tout de suite pensé que j’étais profilée à cause de ma race.
Pourtant, il s’agissait peut-être vraiment d’un contrôle de sécurité aléatoire,
mais mon mental a supposé que c’était un profilage racial parce que j’avais
été victime de discrimination raciale pendant mon enfance, et cela a créé un
filtre à travers lequel j’ai vu ma réalité.
Je ne savais pas à quel point mes filtres m’affectaient jusqu’à ce que je me
trouve à une soirée et que je tombe sur un type que j’avais connu quand
nous avions tous les deux dix-neuf ans. J’avais eu le béguin pour lui à
l’époque mais je pensais que je n’étais pas assez jolie pour lui plaire. Mais
voici une surprise : en parlant du passé, il a laissé entendre qu’en fait je lui
plaisais beaucoup et qu’il aurait voulu mieux me connaître et sortir avec
moi, mais que je semblais toujours distante.
J’ai été choquée d’entendre que je semblais distante. Cela a été une
complète révélation pour moi. Il a ensuite ajouté : « L’une des choses que
j’ai trouvées les plus attirantes chez toi, c’est que tu n’avais aucune idée d’à
quel point tu étais séduisante. »
Cette conversation m’a montré comment nous continuons à voir le monde
à travers ces filtres que nous avons créés dans notre enfance, et nos pensées
négatives sur nous-mêmes peuvent devenir des prophéties autoréalisatrices,
provoquant des sentiments de rejet. Dans mon cas, j’ai fini par perpétuer ma
propre conviction que je n’avais pas de valeur. C’est ainsi que nous créons
notre réalité et le monde qui nous entoure, en nous basant sur nos
conditionnements passés.
Nous avons été conditionnés à croire que notre perception de la réalité
extérieure est le monde réel et que nos conditions internes ne font que
répondre à ce qui se passe à l’extérieur, alors qu’en réalité, c’est l’inverse.
Comme notre perception de la réalité est faussée par nos filtres, nous
réagissons à une réalité faussée sans même nous rendre compte que notre
réalité extérieure est le miroir de notre moi intérieur.
Nous devons être capables de voir au-delà de ces filtres afin de ne pas
adhérer à ce que les autres nous disent de croire à propos de la réalité. Et
nous ne devons pas nous laisser aller au besoin de nous conformer et d’être
acceptés. Nous pouvons y parvenir en utilisant les principes que j’ai
enseignés dans ce livre : s’aimer soi-même, consulter et écouter notre
mystique intérieur et se relier à la conscience cosmique. Nous devenons
plus grands au lieu de devenir plus petits pour cadrer à l’idée fausse de qui
nous sommes.

Naviguer sans filtres


Lorsque j’ai vécu mon expérience de mort imminente, j’ai eu l’impression
que tous les filtres s’étaient dissous et je me suis vue telle que je suis
vraiment. J’ai pris conscience que je n’étais pas mon corps, mon image,
mon origine ethnique, ma culture, mon genre ou toute autre chose qui me
différenciait. Tous ces filtres faisaient partie de cette dimension physique ;
rien que des opinions que nous nous faisons sur notre genre et notre race,
etc., et qui deviennent les filtres à travers lesquels nous jugeons ou évaluons
les autres.
Le système de croyance dominant ici est que nous sommes des êtres
physiques, rien de plus, et que la réalité extérieure est le monde réel. Que
notre monde intérieur n’est que notre imagination. Nous croyons que si
nous n’aimons pas notre monde extérieur, nous pouvons le changer par le
travail, la manipulation, la coercition ou la force brute. Toutes ces méthodes
sont des tentatives d’exercer une certaine forme de contrôle extérieur.
Mon expérience de mort imminente et la clarté transformationnelle de tant
d’autres expériences que j’ai lues et entendues, les enseignements des
sagesses anciennes et les découvertes de la physique quantique citées
précédemment, tout cela indique que la vérité est à l’opposé de notre
paradigme dominant sur cette planète. Si nous n’aimons pas nos conditions
de vie, nous devons regarder notre monde intérieur et peut-être travailler à
nous aimer davantage. Nous devons envisager d’abandonner nos filtres et
nos croyances afin que notre monde intérieur puisse briller et se refléter sur
le monde physique extérieur.
La vie après la transformation peut être encore plus difficile pour les
empathes, les personnes complaisantes et celles qui se sont autorisées à
devenir des paillassons. Comme je l’ai dit, les empathes sont à cheval sur
deux mondes : le monde physique (extérieur) et le monde personnel
(intérieur). Nous, les empathes, étant très sensibles à notre monde intérieur,
nous faisons constamment l’expérience de prises de conscience et de
guidances qui conduisent à des pensées transformationnelles. Cependant,
comme la transformation vient de l’intérieur, même la plus puissante des
transformations peut être difficile à intégrer lorsque vous êtes une personne
qui veut faire plaisir aux autres ; car vous êtes tellement conscient de ce que
les autres pensent et désirent de vous, et vous voulez vous intégrer sans
déplaire à qui que ce soit.
Beaucoup de nos filtres sont basés sur la peur, ce qui nous fait croire que
nous ne sommes pas assez bons. Imaginez que vous enleviez vos lunettes et
que vous voyiez le monde différemment ! À quoi ressemblerait le monde,
les gens qui le composent, votre vision de vous-même, si vous enleviez les
filtres brouillés que vous avez accumulés au cours de votre vie ? Sans ces
filtres, vous pourriez voir non seulement comment vous avez fonctionné à
travers eux, mais aussi comment les autres opèrent à travers leurs propres
filtres, comme ceux de la peur, du manque ou de l’infériorité.
Dans mon deuxième livre, Et si c’était ça le paradis ?, j’ai parlé de
l’adhésion à des croyances qui ne nous servent pas. C’est ce que sont
vraiment les filtres. Nous naviguons ensuite dans le monde à travers ces
croyances et elles peuvent souvent nous créer une vie infernale.
Littéralement, quand nous enlevons ces filtres, la vie pourrait être un
véritable paradis. Le paradis est en fait ici, car cette reliance à notre moi
infini et magnifique est disponible pour nous tout le temps.
Alors comment faire tomber nos filtres ? C’est ce dont j’aimerais parler,
car si nous en prenons conscience et que nous les abandonnons, il devient
plus facile d’entrer et de rester en contact avec notre vrai moi. L’une des
premières choses à se demander est : quels sont mes filtres ? Quels sont les
filtres à travers lesquels je perçois la vie ? Dans mon cas, parce que j’ai été
victime d’intimidation dans mon enfance et de discrimination raciale, je
suis devenue un paillasson et une personne complaisante. Le filtre à travers
lequel je percevais la vie était : je suis une victime de mes circonstances. À
ce stade de ma vie, quand ces vieux schémas de pensée et ces attitudes se
manifestent encore, je suis consciente du rôle qu’ils ont joué dans la façon
dont je percevais le monde et dont je vivais ma vie, et parce que j’en suis
consciente, ils n’ont généralement aucune emprise sur moi. Et par cette
prise de conscience, je peux imaginer voir sans eux, ce qui me rapproche un
peu plus de leur disparition.
Laissez-moi vous donner un exemple concret de la façon de détecter vos
filtres et de les supprimer. Des gens m’ont dit qu’ils se sentaient
constamment retomber dans leurs anciens filtres et systèmes de croyance.
Par exemple, ils peuvent avoir une idée créative pour la direction qu’ils
veulent donner à leur travail et sentir dans leurs tripes qu’elle sera un
succès, puis leurs vieux filtres de peur ou de doute surviennent. Ils
commencent à sentir que cela a probablement déjà été fait auparavant ; je
suis sûr que je ne suis pas le seul à avoir cette idée ; ça ne peut pas être
quelque chose de nouveau. Claudia, une chanteuse extraordinaire, m’a parlé
d’une audition qu’elle a passée. Elle était excitée, concentrée, nerveuse,
prête à sortir du lot, ressentant toutes ces émotions à la fois. Pourtant, juste
avant son tour, elle a senti sa gorge se serrer et les pensées se sont
immiscées : pour qui te prends-tu ? Tu crois que tu peux être une chanteuse
professionnelle ? Ce n’est qu’un rêve d’enfant ! Elle était furieuse contre
elle-même. Ce n’est pas le moment, a-t-elle dit aux voix. Revenez plus tard
si vous voulez, mais pas maintenant. Plus elle essayait de repousser les
voix, plus elles devenaient insistantes.
Lorsque vous ressentez ces sentiments, la lourdeur, la tristesse, la colère,
un serrement de gorge ou un essoufflement, ou que vous vous sentez
bloqué, cela signifie que vos vieux filtres s’infiltrent !
C’est le signal pour les repousser et les dissoudre consciemment. Une
façon de le faire est de visualiser ces filtres autour de vous en train de se
dissoudre réellement et vous laisser suivre vos rêves ! Claudia a réussi à
passer l’audition, mais n’a pas obtenu le job. Elle était pourtant déterminée,
et la fois suivante, elle a pris une grande respiration et a imaginé que ses
filtres se dissolvaient ; elle a imaginé voir sans eux. Cela a marché et elle a
commencé à obtenir de plus en plus d’emplois.
Il y a quelques années, j’étais l’une des principales intervenantes d’un
grand colloque. Après avoir entendu l’un des orateurs faire son
intervention, que j’ai trouvée géniale, je suis allée le voir dans les loges et
lui ai dit que j’avais adoré son discours. Sa réponse m’a paru un peu
distante et mon filtre a interprété sa réaction comme étant froide,
indifférente et peut-être même limite condescendante.
En d’autres termes, mon filtre de victimisation me disait qu’il se sentait
supérieur à moi et que je n’étais pas assez bien pour lui prendre du temps et
discuter avec lui.
Je suis heureuse d’avoir eu, plus tard dans la journée, la clarté d’esprit de
comprendre que c’était mon filtre qui se mettait en place. C’est ce que je
veux dire par être conscient de nos filtres. Lorsque nous en sommes
conscients, nous pouvons repérer plus rapidement le moment où ils
affectent notre vision. N’hésitez pas à les remettre en question, surtout s’il
s’agit de schémas qui reviennent sans cesse. À la minute où je me suis dit :
c’est peut-être mon filtre qui interprète cet échange, j’ai commencé à
recevoir un « téléchargement » divin, ou des « voix », comme je les appelle,
qui ont dit quelque chose comme ça : cette personne est en fait un grand fan
de ton travail et a été prise par surprise quand tu es venue la voir ! Il est en
fait en admiration devant toi et ne savait pas quoi dire !
Ces téléchargements me parviennent à travers ce que j’appelle des
« voix » de guides, ou du moi supérieur, ou du mystique intérieur qui puise
dans la boîte à outils cosmique de la connaissance. Ce ne sont pas vraiment
des voix. Un dialogue entier peut se dérouler en un instant, comme un
instantané de mots, et alors je sais, tout simplement. Cela ne se passe pas
forcément ainsi pour tout le monde. Pour d’autres, il peut s’agir
d’impressions, d’éléments visuels, d’un sentiment de connaissance, d’un
bourdonnement dans les oreilles, d’une sensation de courant électrique ou
d’un mélange de différentes choses. En général, vous savez ce que cela
signifie et ce que cela essaie de vous dire.
Dire que j’ai été surprise par ce message est un euphémisme. Waouh ! me
suis-je dit. Tu plaisantes ! Il est impossible que quelqu’un soit en
admiration devant moi ! Je ne suis que le petit paillasson. C’est ce que
disait ma tête, ou plutôt mon filtre, pendant qu’un autre téléchargement était
diffusé en simultané dans mon esprit.
Cette autre voix ne peut communiquer avec vous que si vous pouvez faire
taire les pensées que les filtres déclenchent, ou du moins les remettre en
question ne serait-ce qu’un bref instant. Les filtres ne peuvent vous
influencer que si vous êtes d’accord avec eux ; les filtres négatifs n’ont de
pouvoir sur vous que si vous acceptez leurs jugements. Mais vous n’avez
pas besoin de les accepter. C’est le pouvoir que vous avez. Mettez-les en
question chaque fois qu’ils montrent leur sale tête. Toujours.
Si vous vous accrochez trop à vos filtres négatifs, cette « voix »
supérieure, ce « téléchargement », ou quel que soit le nom que vous lui
donniez, ne peut pas passer. C’est comme si la voix était sur une autre
fréquence que celle du filtre. Vous devez vous élever au-dessus de votre
filtre à la fréquence de la voix de guidance. Et cette voix vous surprendra
parce qu’elle vous dira des choses sur vous et à vous que vous
n’imagineriez jamais pour vous-même ; il ne vous viendrait jamais à l’esprit
de penser ces choses. Notez que la voix au-dessus de votre propre filtre est
toujours encourageante et non décourageante. Elle est toujours inspirante et
non craintive. Elle vous rapproche toujours de la conscience de votre propre
divinité.
Je suis retournée voir l’autre orateur plus tard, avec ce sentiment nouveau
et cette énergie renouvelée. Et en effet, j’ai découvert qu’il avait lu mes
livres et suivi mon travail, et qu’il était un grand fan ! Il s’était senti gêné et
timide quand j’étais allée le voir plus tôt parce qu’il ne se doutait pas que
j’étais dans le public en train de l’écouter. Il m’a dit qu’il était très heureux
de pouvoir enfin me parler en personne. J’étais si contente d’avoir écouté
ma voix intérieure, de lui avoir fait confiance et d’avoir saisi l’occasion de
retourner le voir. Sinon j’aurais manqué l’occasion de connaître une autre
personne merveilleuse qui a enrichi ma vie. Il faut donc constamment
vérifier et écouter, parce que votre vie sans ces filtres peut vous ouvrir des
possibilités et des façons de voir que vous n’auriez jamais imaginées.

S’accorder
Pour développer une connexion plus forte avec votre moi infini et votre
système de guidance spirituelle, j’aimerais d’abord vous inviter à examiner
vos filtres – les filtres qui vous empêchent d’atteindre la fréquence à
laquelle les téléchargements divins se produisent.
On me demande souvent : « Pourquoi vous sentez-vous guidée et d’autres
non ? Pourquoi êtes-vous spéciale ? » Ma réponse est que je ne le suis pas.
Je ne suis ni spéciale ni choisie. Ces téléchargements – ou, pour moi, ces
voix – communiquent avec nous tout le temps, mais c’est à nous de nous
accorder à leur fréquence afin de pouvoir les entendre, les voir ou les sentir.
Imaginez à quoi ressemblerait votre vie si les lentilles disparaissaient et
que vous n’aviez pas ces filtres. Une fois que vous sentez les lentilles
tomber, écoutez les voix – les pensées positives, les idées, les intuitions et
les prises de conscience qui vous viennent alors à l’esprit. Si vous avez des
problèmes pour entendre, voir ou percevoir et recevoir des téléchargements,
commencez à prendre plus de temps seul. En fait, passez plus de temps à
vous parler à vous-même. Je sais que les gens disent que se parler à soi-
même est le premier signe de la folie, mais je vous promets que si je suis
folle, je préfère être moi plutôt que beaucoup d’autres qui sont considérés
comme sains d’esprit. D’après ce que j’ai vu, la plupart des gens dans le
monde ne sont pas très heureux, alors que pour ma part je me sens vraiment
heureuse. Et ce n’est pas une positivité superficielle, faussée. C’est un
bonheur profond dans lequel, même si je traverse une dure journée, je me
sens tout de même heureuse et en sécurité. Je ne ressens même plus le
besoin de penser à être heureuse ou d’agir de manière heureuse ou positive.
Je suis simplement heureuse.
Alors qu’est-ce que j’entends par se parler à soi-même ? Vous pouvez
vous poser des questions, peut-être juste avant de vous coucher, des
questions comme : quels sont mes filtres ? Filtres, s’il vous plaît, montrez-
vous à moi ! Vous constaterez que les filtres sont le plus souvent identifiés
par les pensées négatives qu’ils vous envoient sur vous-même. Ce sont les
voix qui nous empêchent de nous aimer nous-mêmes et d’aimer les autres.
Ou bien, si vous avez identifié vos filtres, vous pouvez demander : comment
puis-je lâcher mes filtres ? Aide-moi, s’il te plaît, moi infini ! Montre-moi
comment faire !
Vous pouvez obtenir des réponses au milieu de la nuit ou en vous
réveillant le matin. Gardez un carnet et un stylo près de votre lit, au cas où
vous seriez réveillé avec des réponses à vos questions. Vous pouvez écrire
les questions que vous vous posez et les idées et réponses qui vous sont
révélées.
Au début, la communication vous semblera subtile. Vous pourriez en
douter et penser que c’est votre mental. La façon de différencier votre moi
supérieur de votre mental est que votre moi supérieur vous apportera
toujours quelque chose qui vous fait vraiment du bien, quelque chose à quoi
vous ne vous attendez peut-être pas, une parcelle de sagesse, de prise de
conscience ou de connaissance qui nourrit votre âme et qui vous comble
d’amour de soi. Votre conditionnement passé peut essayer d’introduire des
pensées douteuses et vous amener à remettre en question les pensées
positives que vous recevez. Par exemple, si vous êtes sur le point d’essayer
quelque chose de nouveau ou de risqué pour vous et que vous vous sentez
anxieux, votre moi supérieur peut vous transmettre un message tel que :
« N’aie pas peur de cela. » Ou si vous avez mangé quelque chose qui vous a
rendu malade, vous pouvez recevoir des conseils – comme cela m’arrive
souvent – tels que : « Bois de l’eau chaude. » Votre mental peut essayer de
rejeter ces idées en pensant : « Pourquoi serais-je le seul à recevoir des
messages comme celui-ci ? » ou « Ce n’est que mon imagination ». Il faut
écouter les messages qui vous donnent la sensation d’être pris en charge,
protégé et aimé, plutôt que ceux qui sont fondés sur la peur et vous amènent
à vous sentir plus mal, qui vous font douter des messages d’amour, du
sentiment d’être aimé et choyé.
C’est ainsi que vous faites la différence entre votre moi supérieur et votre
mental, ou votre moi ordinaire, lié au corps. La voix de votre moi ordinaire
ou physique est celle qui provient généralement de la peur. Elle vient de la
colère, elle vient du fait d’être une victime. Elle provient des filtres de votre
enfance qui se sont construits au cours de votre vie. La voix du moi
supérieur est celle qui transcende tout cela. C’est comme la voix du divin
ou de vos anges gardiens. C’est la voix de quelqu’un qui est extrêmement
attentionné, la voix de l’amour inconditionnel. Donc, si vous vous engagiez
à n’encourager que les pensées qui vous font du bien, celles qui nourrissent
votre âme, avant que les pensées effrayantes et les doutes ne s’installent
pour gâcher la fête, ce serait un bon point de départ.
La deuxième chose à faire serait d’agir au moins comme si ces pensées
étaient vraies et provenaient de vos guides ou de votre moi supérieur. Une
fois que vous leur laisserez cette chance, vous constaterez à quel point vous
vous sentez mieux dans votre peau et dans la vie elle-même. Vous verrez
bientôt que la vie commence à refléter ce que vous ressentez et vous y
reviendrez pour en avoir plus. Avec le temps, il sera de plus en plus facile
de vous écouter et de vous faire confiance. Plus vous ferez confiance aux
messages venant de votre moi supérieur, plus vous recevrez de conseils de
ce type. Ce qui est communiqué deviendra progressivement plus clair
également.
Mon moi supérieur communique avec moi en permanence. Il me guide
continuellement sur ce que je dois faire, ce que je dois refuser et ce à quoi je
dois dire oui. Il me donne des conseils sur des sujets pour faire des vidéos,
des livres, des discours, des ateliers et des retraites qui m’aident à trouver
un équilibre entre le monde physique et ma connexion avec le monde non
physique. Je ressens cette guidance comme une série de moments « aha ! »
Ma voix intérieure me guide en ce moment même, alors que j’écris ces
mots, à tel point que j’ai l’impression de canaliser. En fait, exprimer cette
guidance sous quelque forme que ce soit est une sorte de canalisation. Mais
je ne l’appelle pas ainsi, parce que me qualifier de « canal » peut attirer des
gens qui voudraient que je canalise des réponses pour eux, et je veux les
encourager à le faire pour eux-mêmes. J’insiste sur le fait que c’est vous qui
avez accès à votre guidance tout comme j’ai accès à la mienne, et il est
toujours plus valorisant de s’accorder à votre propre canal, en trouvant
votre propre fréquence, que de s’accorder au canal de quelqu’un d’autre.
Voici d’autres façons de faire la différence entre la voix de votre moi
supérieur et infini, et la voix de votre mental basé sur la peur : en suivant
votre voix supérieure, vous vous sentez très léger et cela recharge vos
batteries, alors que suivre votre mental basé sur la peur vous épuise. Votre
moi supérieur aime inconditionnellement, il ne vous amènera jamais à
blesser ou à faire du mal délibérément à d’autres personnes, tandis que
votre mental basé sur la peur vous pousse à vous sentir inférieur et
inadéquat.
Quand vous commencez à vous laisser aller dans le flot consistant à suivre
votre guidance intérieure, votre vie se déroule sans heurt et les choses se
passent sans effort ; vous vous sentirez très bien. C’est ce que je ressens la
plupart du temps. Cependant, il y a des moments où j’ai l’impression que
quelque chose me pousse hors de ce flot, comme si je me désynchronisais.
Quand je dis « désynchronisation », je veux dire que quelque chose se
produit qui me ramène à une fréquence physique plus basse, où je ne peux
pas entendre mes voix. Pour moi, c’est la critique qui fait cet effet, surtout
la critique brutale, la méchanceté ou le fait que quelqu’un soit agressif avec
moi sur les réseaux. Pour d’autres, les sentiments et les comportements qui
peuvent les faire sortir de cette fréquence plus élevée sont la culpabilité, la
peur, la colère, la critique et la recherche de l’approbation.
Soyez conscient des moments où vous avez l’impression d’avoir été
désynchronisé et de ce qui en est la cause. Lorsque je parle d’être envoyé
sur une fréquence plus basse, je ne dis pas que je suis sur une fréquence
plus élevée que les autres – pas du tout. Je dis que la voix de notre moi
intérieur est sur une fréquence plus élevée que la voix de notre mental,
parce que notre mental a ses repères dans le monde extérieur. Il capte les
signaux de l’environnement et du paradigme dans lequel nous vivons, et
une fréquence plus basse signifie alors que nous donnons notre pouvoir à
ceux qui sont à l’extérieur.
Voici comment augmenter votre fréquence : si quelque chose vous
déprime ou vous décourage, ou si vous vous sentez à plat sans trop savoir
pourquoi, pensez à une idée, un sentiment ou un scénario un cran ou deux
plus élevé, et voyez comment cela vous remonte. Cherchez la joie dans les
choses qui vous entourent. Ressentez de la gratitude. Accordez-vous. Tout
cela peut vous aider à augmenter votre fréquence. Plus vous serez à l’écoute
de votre mystique intérieur et sentirez les pensées et les idées qui viennent
résonner dans votre corps, plus cela deviendra votre voix d’autorité. Cela
vous fait vibrer.
Pour élever votre fréquence, vous pouvez aussi visualiser votre aura en
train de s’étendre et de s’agrandir – c’est ce que je fais. Je visualise mon
aura qui croît et devient plus lumineuse, jusqu’à ce que je me sente comme
une boule de lumière, brillante et puissante ! Vous pouvez aussi visualiser
l’un des moments les plus heureux de votre vie et repenser à vos émotions à
cette occasion. Ou bien pensez à quelqu’un que vous aimez et à ce que vous
ressentez pour lui ou elle – cela peut être votre conjoint, votre enfant ou
même votre animal de compagnie ! Tout cela va certainement modifier vos
émotions et augmenter votre fréquence.
En tant qu’empathe et personne complaisante, si vous êtes le seul dans
votre monde à avoir retiré vos filtres, vous aurez peut-être du mal à être
différent dans une réalité conduite par des gens qui ont tous conservé leurs
filtres. Vous pouvez trouver plus difficile de vous adapter à un système créé
à travers les filtres de tous les autres que les personnes qui essaient
d’intégrer une expérience de transformation. Vous pouvez être convaincu
par votre entourage que vous êtes celui qui a tort ou qui délire, parce que
vous êtes celui qui est différent. Après tout, comment pourraient-ils tous se
tromper ? C’est le genre de pensée qui peut me désynchroniser. En tant
qu’empathes, c’est une des façons dont nous nous épuisons et pouvons
tomber malades ; c’est parce que nous essayons de nous adapter à ce
paradigme dominant, alors que notre vérité intérieure nous appelle, nous
rappelant ce que nous savons vraiment et qui nous sommes vraiment.
Quand je suis désynchronisée, je sais que ma voix intérieure est toujours
là, mais que mon bouton de fréquence s’en est éloigné. Il me suffit de
l’accorder à nouveau. Si je passe mon temps à me défendre contre les
critiques ou à argumenter avec eux, je finis par me vider parce que je passe
plus de temps sur une fréquence qui n’est pas mon état naturel. Je m’efforce
donc de ne pas répondre ou de ne pas m’impliquer, et même si je peux
panser mes blessures et me préserver pendant un certain temps, mon
objectif est de retrouver la liaison avec ma voix intérieure.
Quand je fais cela, cette critique me sert de carburant pour poser les
questions qui me font passer à un autre niveau de messages de mon système
de guidance. Je vois donc cette critique comme une opportunité d’aller plus
loin et d’élever ma fréquence. Par exemple, c’est en étant douloureusement
blessée par les critiques que j’ai compris combien il est difficile pour les
empathes de partager leurs messages sans appréhension. En fait, tout ce
livre, les thèmes qu’il contient et le titre original Le Pouvoir de
l’hypersensibilité sont inspirés par la souffrance que j’ai ressentie lorsque
j’ai eu affaire à des trolls et des critiques en ligne. Cette douleur m’a incitée
à poser toutes sortes de questions :
– Je ne suis certainement pas la seule à souffrir autant à cause des
critiques ?
– Cela signifie-t-il que toutes les personnes sensibles ont peur de se lever
pour partager leurs histoires de vie et leurs expériences extraordinaires ?
– Plus important encore, toutes les personnes sensibles ont-elles peur
d’assumer des rôles de leader, ou des activités publiques, parce qu’elles
deviennent des cibles pour les critiques ? Est-ce pour cela qu’il y a si peu
de dirigeants empathiques et sensibles dans notre monde ?
– Et si ceux d’entre nous qui sont empathiques et qui veulent changer le
monde pour le meilleur pouvaient apprendre à avoir moins peur de la
critique ? Alors, en acceptant de nous exposer au public, nous
contribuerions à ouvrir la voie à un nouveau paradigme (au lieu de nous
cacher dans l’ombre des tyrans et des narcissiques).
Armée de ces prises de conscience, j’ai décidé de continuer à aller de
l’avant, en partageant mes pensées et mes sentiments avec le monde, ainsi
que mon message disant que la sensibilité et l’empathie peuvent être nos
sauveurs si nous voulons que notre espèce survive. Voyez-vous, si je
n’avais pas souffert des critiques, je n’aurais pas eu le courage ou la
conscience d’ouvrir la voie à d’autres empathes et personnes sensibles pour
qu’ils se manifestent et s’exposent, et qu’ils assument des rôles de
leadership.
Si je n’avais pas écouté mon moi supérieur, et si je n’avais écouté que
mon mental basé sur la peur, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui, à
faire ce que je fais. Si j’avais écouté les critiques, j’aurais cessé depuis
longtemps de partager mon histoire et d’aider les gens. J’aurais pu rester sur
la fréquence du paillasson et de la victime, mais je savais que ce chemin
m’avait auparavant conduite à avoir un cancer et je ne voulais pas le suivre
à nouveau. Alors, cette fois, j’ai choisi de suivre la voix de mon moi
intérieur, qui m’a ouverte à l’amour, à la force et au courage.
Je vous invite à vous ouvrir à votre propre transformation en laissant
tomber vos filtres et en vivant sans peur, en particulier lorsque vous vous
opposez aux croyances des autres.

Méditation pour s’accorder

Cette méditation ouvrira vos canaux pour recevoir une guidance. Au fil du
temps, ces voix ou ces téléchargements feront simplement partie de vous.
« En m’asseyant tranquillement,
je me branche sur ma guidance intérieure.
J’entends sa petite voix calme, inaudible à l’oreille humaine.
Parfois, ce n’est pas une voix mais une image.
Elle communique par des instantanés télépathiques affectueux,
en mots ou en images.
Je m’ouvre et j’inspire ces instantanés dans mes sens.
Je les respire dans mon cœur et dans mon âme.
Je me sens protégé.
Je me sens aimé. »
Chapitre 8

S’OUVRIR À L’ABONDANCE
SANS CULPABILITÉ

MANTRA :
« Il est aussi important de recevoir que de donner. »

I l est difficile de parler d’agir dans le monde, de suivre notre appel et de


nous exprimer pleinement, sans parler d’argent. Le simple fait d’en
parler peut déclencher des sentiments allant de la peur à l’exaltation, et ces
sentiments sont souvent assez prononcés. C’est un sujet sensible, l’éléphant
dans la pièce que beaucoup d’entre nous évitent à tout prix. J’ai tendance à
éviter de parler d’argent. Premièrement, je ne suis pas experte dans le
domaine de la finance, et deuxièmement, si je ne cadre pas soigneusement
mes commentaires sur l’argent, le sujet peut déclencher des réactions, en
particulier dans les cercles spirituels (nous y reviendrons plus loin dans le
chapitre).
Cependant, comme nous ne pouvons pas survivre sans argent dans notre
monde matériel, j’ai pensé que ce livre ne serait pas complet si je
n’abordais pas la raison pour laquelle c’est un déclencheur pour tant de
gens. D’après les lettres que je reçois du public, une forte proportion de
personnes empathiques a des problèmes d’argent et des difficultés à gagner
suffisamment pour vivre, en particulier si elles sont enseignants spirituels,
thérapeutes, ou toute autre activité liée au cœur.
La dichotomie pour les empathes est que, d’une part, étant tellement
accordés au rythme de l’Univers, nous sommes les mieux placés pour être
un puissant canal afin que l’argent et le pouvoir passent simplement à
travers nous. Nous sommes extrêmement doués pour nous accorder à notre
sagesse et à notre voix intérieure, et pour nous relier à toute la création.
Cependant, nous nous éloignons du pouvoir et ne savons pas demander ce
que nous méritons, surtout si on nous a appris que l’amour de l’argent est la
racine de tout mal ou qu’il est plus spirituel de donner que de recevoir. Dans
ce chapitre, nous allons explorer comment surmonter certains des obstacles
et croyances qui maintiennent tant d’empathes dans la pauvreté et le
sentiment de pénurie.

En tant que société, nos priorités sont faussées


Commençons par examiner le problème plus largement, depuis notre vaste
réalité physique, au-delà de nos croyances spirituelles ou religieuses
personnelles. À moins d’être un ermite, vous remarquerez que chaque
aspect de notre culture est profondément enchevêtré dans une relation à
l’argent – une relation si profonde et si intriquée que nous ne pourrions pas
la rompre sans provoquer de lourds dommages. L’argent est nécessaire pour
à peu près tout ce dont nous avons besoin pour vivre, depuis nos besoins
fondamentaux de nourriture et de logement jusqu’à la liberté créative. En
clair, nous ne pouvons pas survivre dans le monde moderne sans argent.
Cependant, nous qui vivons dans les pays développés avons porté notre
dépendance à l’argent à un niveau supérieur, en adorant presque l’argent et
ceux qui, dans ce monde, le contrôlent (notre fourniture d’énergie, nos
besoins médicaux, alimentaires et pharmaceutiques, ainsi que d’autres
besoins essentiels de la vie). Nous leur avons cédé notre pouvoir et, à leur
tour, ils contrôlent nos dirigeants et nos médias, et les deux finissent par
nous contrôler. Peut-être avons-nous permis à ce contrôle de s’instaurer
parce que nous mesurons la valeur des gens à la quantité d’argent qu’ils ont
et que nous n’apprécions la réussite qu’en termes de richesse financière. En
fait, le mot « réussite » est devenu synonyme de « richesse financière ».
Peut-être que cela a toujours été le cas mais que, grâce ou à cause
d’Internet, c’est plus visible maintenant, plus évident.
Nous sacrifions notre propre vie à tourner en rond, à nous épuiser à la
tâche et à nous consumer, juste pour pouvoir acheter davantage et posséder
de plus en plus de choses qui nous font sentir (temporairement) prospères,
jusqu’à ce que les derniers modèles de toute sorte d’objets, plus rapides et
plus clinquants, arrivent sur le marché. Même si beaucoup d’entre nous
pourraient vivre avec beaucoup moins, les publicitaires jouent sur nos peurs
et nos insécurités pour nous convaincre que nous sommes inadaptés ou
incomplets si nous n’avons pas la toute dernière voiture, le dernier sac à
main de marque, ou réservé le séjour dans la station balnéaire qui vient
d’ouvrir aux Bahamas ; juste pour nous faire dépenser notre argent, ce qui
nous maintient sur un tapis roulant d’insatisfaction sans fin à moins d’en
rechercher toujours plus.
En conséquence, beaucoup d’entre nous ont fait de la recherche d’argent
leur priorité numéro un, avant la santé, les relations sociales, les valeurs
morales et spirituelles. Même si – et c’est encourageant – les opinions
peuvent basculer dans l’autre sens avec les nouvelles générations qui, en ce
qui concerne leur vie professionnelle, accordent plus de valeur au
développement de carrière, à un travail qui a du sens, à l’équilibre entre vie
professionnelle et vie privée et à la culture d’entreprise qu’à la
rémunération financière. Avec des inégalités financières mondiales
extrêmes à un niveau jamais atteint et 7,7 milliards de personnes sur la
planète au moment où nous écrivons ces lignes, nous avons accepté l’idée
qu’il n’y a pas assez d’argent pour tout le monde et que nous sommes tous
en compétition pour en avoir le plus possible, sinon quelqu’un d’autre
l’aura avant nous. Cette perception a conduit de nombreuses personnes à
faire pour l’argent des choses qui sont non seulement contraires à l’éthique,
mais carrément criminelles. De plus, beaucoup de nos entreprises sont
motivées par l’avidité (leur première obligation étant de faire des bénéfices
pour leurs actionnaires), et non par le service à l’humanité, au point de
véritablement détruire notre planète.
Nous accordons également plus de valeur à l’argent qu’à notre temps, ou
bien nous devons simplement travailler plus d’heures pour joindre les deux
bouts, de sorte que nous ne vivons pas pleinement notre vie avec le temps
dont nous disposons.
Voici un exemple. J’étais invitée à une émission de radio quand une
femme a appelé. À peine avais-je dit « bonjour » qu’elle a enchaîné : « Je
fais un travail que je déteste et qui m’épuise vraiment, et j’ai peur d’aller
travailler tous les jours. Je ne sais pas quoi faire ! Qu’est-ce que je dois
faire ? »
Je lui ai suggéré qu’elle avait vraiment besoin de commencer à s’aimer et
à se valoriser davantage. « Vous pourriez envisager de réduire vos heures de
travail ou de quitter votre emploi, même si cela signifie en prendre un autre
qui paie moins mais que vous aimez davantage. » Je sentais qu’elle
paniquait. « Même si ce n’est qu’une mesure temporai… »
« Non, dit-elle. Je ne peux pas ! Si je quitte ce travail, je perdrai mon
assurance et je n’aurai plus d’argent pour payer mon crédit, mes factures,
acheter de la nourriture. Démissionner me tuera. »
J’ai essayé de lui dire qu’en faisant un travail qu’elle détestait, elle
épuisait son énergie vitale, ce qui pourrait très bien la tuer également.
Elle m’a répondu : « D’accord, merci », même si j’ai senti qu’elle pensait
le contraire, et elle a raccroché. Elle ne pouvait pas entendre ce que j’avais
à dire. Elle était effrayée et en mode de survie.
Des études ont montré que lorsque nous sommes pris en mode de survie,
comme l’était cette femme, notre fonctionnement exécutif en souffre. Nous
n’avons pas les ressources à consacrer à des solutions créatives. C’est là que
le fait de se centrer, de respirer et de se relier à la toile de la conscience aide
à calmer notre esprit, à voir les choses de façon différente et à stimuler
notre créativité. Lorsque nous nous calmons et que nous nous ouvrons de
cette manière, des opportunités étonnantes se présentent à nous. Des gens
m’ont parlé d’emplois tombant de nulle part, de mannes financières
provenant de sources inattendues et de hobbies qui sont devenus des
sources de revenus.

Spiritualité et abondance
Il est possible qu’en raison de cette relation étrange que nous entretenons
avec l’argent, bon nombre d’institutions et d’enseignants spirituels ou
religieux insistent sur le fait que « l’amour de l’argent est la racine de tout
mal » et qu’il doit être tenu à l’écart de la spiritualité. Les livres saints
religieux sont remplis de mises en garde contre la possession de richesses et
l’influence corrosive de l’argent sur nos âmes éternelles. Dans ces cercles,
l’argent est considéré comme non spirituel et plein de souillures, la Némésis
(ennemie) de la spiritualité. Gagner beaucoup d’argent est donc un sujet
dont on parle rarement en termes spirituels et gagner de l’argent en faisant
quelque travail spirituel que ce soit est un tabou. Tous les enseignements et
soins spirituels doivent être donnés gratuitement, ou contre une donation,
afin de les garder purs et non souillés par l’infection ignoble de l’argent.
Ceux qui font payer pour des soins, un service ou un enseignement spirituel
sont jugés comme étant non spirituels, avides ou comme n’étant pas dignes
de confiance parce qu’ils ont une idée derrière la tête.
À première vue, le fait de garder l’argent hors de nos institutions
spirituelles peut sembler être un moyen sain de rééquilibrer notre culture
obsédée par l’argent. Cependant, poussé à l’extrême, ce raisonnement ne
fait que donner à ceux qui ont de l’argent un autre type de pouvoir sur nous.
Vous vous rappelez que j’ai dit que les empathes sont attirés par la
spiritualité comme les papillons de nuit par une flamme ? Les empathes
sont intrinsèquement en phase avec certains des mystères les plus profonds
de la vie et sont des enseignants spirituels naturels, des guérisseurs, des
sauveteurs d’animaux, des écologistes, des éducateurs, des militants de la
paix, des artistes créatifs et des praticiens de toutes les formes de travail
basé sur le cœur. Il est inné pour eux d’utiliser leurs dons pour aider les
autres à se sentir mieux, et quand ils font cela, ils se sentent eux-mêmes
mieux.
On ne peut pas s’attendre à ce qu’ils n’expriment pas leurs dons, car ce
serait comme les priver d’oxygène.
Si l’on ajoute à cela la croyance qu’il n’est pas spirituel de faire payer un
travail spirituel ou fondé sur le cœur, il n’est pas étonnant que les personnes
dont la nature même est de faire un travail spirituel se retrouvent à
entonner : « Je veux être au service des autres, mais je lutte pour gagner de
l’argent en faisant ce que j’aime ! »
En d’autres termes, notre société a créé un paradigme qui ferme les yeux
sur les entreprises qui prospèrent au point de devenir cupides (dans de
nombreux cas, en recourant même aux services d’ateliers clandestins), mais
nous châtions nos enseignants et guérisseurs spirituels qui font payer leur
travail du cœur, en les accusant de ne pas être spirituels.
Cette façon de penser ne fait qu’ouvrir la porte à l’exploitation des
empathes. Si nos guérisseurs et nos travailleurs du cœur ont des difficultés
financières et n’arrivent pas à trouver un travail rémunéré dans un domaine
qui honore leur nature sensible, ils sont obligés de répondre à l’appel du
monde de l’entreprise qui leur dit de se secouer un peu et de prendre un
travail qui ne correspond pas au but de leur âme pour payer leurs factures ;
le tout pour souffrir d’épuisement professionnel quelques années plus tard.
Même nos milléniaux sont obligés de prendre deux ou trois emplois à la
fois pour rembourser leurs prêts étudiants, ce qui n’est pas vraiment la
meilleure façon de commencer dans la vie active.
Peu de temps après mon propre parcours avec le cancer et mon expérience
de mort imminente, j’ai su que je devais trouver quoi faire du reste de ma
vie. Je vivais à cette époque à Hong Kong. Je n’avais pas travaillé pendant
les quatre années où j’étais malade et rien en moi ne voulait retourner dans
le monde de l’entreprise que j’avais laissé derrière moi. Danny avait perdu
son emploi parce qu’il avait lui aussi cessé de travailler pour prendre soin
de moi – nous pensions tous les deux que j’étais mourante. Nous étions
profondément affectés par ce que j’avais vécu et nos priorités avaient
changé.
Même si nous étions sans emploi, nous avions désormais tellement de
choses que nous appréciions bien plus que l’argent. J’étais maintenant en
bonne santé et nous étions tous les deux si heureux que j’aie eu une
nouvelle chance de vivre. Je savais que j’étais en sécurité, qu’on prenait
soin de moi et que je n’avais aucune raison de m’inquiéter, même si nous
étions alors plus fauchés que jamais et que nous vivions au jour le jour. Je
savais qu’il devait y avoir une plus grande raison pour que je sois revenue !
« Des cadeaux t’attendent de l’autre côté », avait dit mon père. J’étais
tellement sûre que quelque chose allait se passer.
J’ai commencé à écrire sur mon expérience dans un forum en ligne, en
communiquant tout ce que j’avais appris de mon EMI. Je me suis dit que
j’étais peut-être destinée à partager mon expérience ou à enseigner ce que
j’avais appris. J’étais enthousiaste et j’adorais l’idée que peut-être enseigner
ce que j’avais appris était mon but.
J’ai contacté un centre local de soins alternatifs pour louer une salle afin
d’y organiser un petit événement d’enseignement. J’ai réservé la salle pour
une date dans les mois suivants, puis j’ai commencé à planifier. Je voulais
partager tout ce que j’avais appris de l’autre côté. Je voulais que les gens
sachent qu’ils sont des êtres à six sens et leur montrer comment entrer en
contact avec leur moi intérieur. Je voulais enseigner la façon d’élever notre
énergie ensemble et, si quelqu’un dans le groupe traversait une épreuve de
santé, comment nous pouvions tous concentrer notre énergie de guérison
collective et individuelle sur cette personne.
J’ai créé une affichette pour l’événement, que j’ai envoyée par courriel à
des amis et des connaissances en leur demandant de le partager autour
d’eux. C’était en 2008, et les réseaux sociaux n’étaient pas aussi
omniprésents qu’aujourd’hui. J’étais pleine d’enthousiasme pour cet
événement et j’avais le sentiment que je venais peut-être de trouver mon but
– ou du moins le début de quelque chose qui mènerait à mon but. Enseigner
ce que j’avais appris de l’autre côté me semblait si juste ! Puis mon monde
a été bouleversé par un simple courriel d’une femme nommée Brenda qui se
croyait bien intentionnée.
Brenda a écrit ce que j’ai ressenti comme un courriel cinglant, dans lequel
elle se présentait comme une « personne qui me voulait du bien »,
prétendant me souhaiter le meilleur, et pourtant elle se mettait ensuite à
m’accuser d’exploiter les personnes vulnérables en les incitant à venir à
mon événement qui était payant. « Comment pouvez-vous vivre avec vous-
même ? demandait-elle. Comment pouvez-vous faire payer vos services ?
Votre EMI et tout ce que vous en avez appris sont des dons de Dieu. Vous
profitez de personnes désespérées, en particulier celles qui ont eu un cancer,
en leur faisant payer leur participation à votre événement. Vous devriez
avoir honte. »
Voilà ce à quoi se heurtent chaque jour les empathes qui offrent leurs dons
sous forme de services – en particulier dans le domaine de la spiritualité –,
ce qui rend particulièrement difficile le fait de demander de l’argent pour ce
que nous valons. Mes oreilles me brûlaient alors que ses paroles résonnaient
dans ma tête. Mon cœur battait la chamade ; tout ce qu’elle avait écrit me
transperçait. Ma bulle avait éclaté et je me sentais complètement à plat. Je
ne voulais pas faire quoi que ce soit qui puisse être perçu comme de
l’exploitation de personnes vulnérables. C’était la dernière chose que je
voulais faire. Je donnais déjà beaucoup d’enseignements gratuits en ligne et
je n’avais pas assez d’argent pour organiser l’événement – mon petit
événement – gratuitement. Le coût de location de la salle était trop élevé,
alors j’ai annulé.
À l’époque, je n’ai pas vu l’ironie dans le fait que Brenda était une riche
avocate d’affaires de haut vol qui prenait des centaines de dollars à l’heure
et vivait dans une luxueuse demeure. Elle travaillait aussi avec les dons que
Dieu lui avait donnés. Gardez également à l’esprit que Danny et moi étions,
à ce moment-là, en difficulté financière et vivions littéralement au jour le
jour dans une petite maison modeste d’un village pauvre à la périphérie de
Hong Kong. Bien que je n’aie ressenti aucune négativité à son égard quant
à son travail ou son train de vie, je me suis sentie jugée. En fait, elle ne me
connaissait même pas !
Je ne cherchais pas à escroquer les gens. Ce que je proposais aidait à
apaiser leur peur ; c’était une autre façon de voir leur corps et la maladie, un
moyen de se voir au-delà de leur maladie. Ce point de vue leur permettait
de se concentrer sur leur rétablissement en s’aimant et en ayant la passion
de vivre, au lieu de se concentrer constamment sur l’éradication de la
maladie. Je voulais donner du pouvoir aux gens qui étaient confrontés à la
maladie et leur donner de l’espoir. En même temps, j’agissais de manière
responsable en m’assurant que je ne dissuadais pas les gens de prendre leurs
traitements médicaux.
Même si ce que je vivais était un don du divin, ou de l’Univers, je voulais
seulement le partager avec les autres tout en essayant de vivre dans ce
monde. Les dons venant de notre cœur ne devraient-ils pas être
récompensés comme nous le faisons pour tout autre type de travail ou de
service ? J’étais convaincue que les choses que j’avais apprises de l’autre
côté pouvaient aider, car ceux que j’avais déjà aidés en ligne me le
confirmaient. Mais maintenant, j’avais peur de m’exprimer et d’enseigner
tout ce que j’avais appris de mon EMI parce que je pensais que d’autres
ressentiraient la même chose que Brenda, surtout si je me mettais à gagner
un quelconque revenu durable en faisant ce travail.
Tant d’empathes me disent qu’ils se débattent avec ce même sujet.
Certains craignent de faire payer leurs services et d’autres ont été interpellés
simplement pour avoir demandé de l’argent ou pour avoir augmenté leurs
prix. Pensez aux professeurs. Ils sont gravement sous-payés, mais ils
donnent tout de même tout ce qu’ils ont à offrir à leurs élèves. Mais lorsque
les professeurs en demandent plus, et se mettent parfois en grève, ils sont
critiqués pour abandonner l’éducation des enfants dont ils ont la charge.
C’est leur gagne-pain. C’est ainsi qu’ils font vivre leur famille. Si leurs
besoins ne sont pas satisfaits, il ne restera rien à donner aux enfants. Vous
devez répondre à vos propres besoins pour que votre lumière ne pâlisse pas
et que vous puissiez la partager avec les autres.

Voir les choses différemment


Pour éviter que l’on pense que j’exploitais les personnes vulnérables, j’ai
décidé de prendre un emploi de consultante d’entreprise à temps partiel
pour payer mes factures et soutenir le travail que je voulais vraiment faire,
le travail qui venait de mon âme. Quand je ne travaillais pas, je pouvais
faire ce que j’aimais : partager et expérimenter ce que j’avais appris de
l’autre côté. Je continuais à écrire sur mon expérience, à relater ce que
j’avais appris – et continuais à apprendre – dans des forums en ligne, et
j’échangeais par Skype avec des personnes du monde entier que je
rencontrais dans ces forums. J’aimais tellement ce que je faisais qu’au fil du
temps j’ai commencé à prendre de moins en moins de rendez-vous de
consultation et à passer de plus en plus de temps à faire des séances de
guérison en ligne, des méditations et d’autres expériences énergétiques, à
aider les gens à augmenter leur énergie vitale, à leur donner de l’espoir et de
la force pendant leur maladie. Je ne faisais pas payer ce travail ; j’aimais le
faire, mais comme je prenais maintenant moins de missions de conseil pour
faire ce que j’aimais, je ne gagnais plus autant d’argent.
Danny essayait de lancer une nouvelle activité professionnelle et, à nous
deux, nous ne gagnions pas assez pour survivre, mais je continuais à
balayer cela sous le tapis, espérant qu’en ignorant le problème il finirait par
disparaître. J’ai continué à me convaincre que j’étais revenue pour une
raison et je savais qu’on s’occupait de moi.
Mais à chaque fois que nous devions payer une facture, une sensation
d’insécurité financière s’insinuait. Je voyais nos économies diminuer de
plus en plus. Je ne savais pas comment nous allions pouvoir continuer, et je
ne savais pas non plus quoi faire. J’étais déchirée parce que je n’avais
vraiment pas l’impression d’être revenue pour continuer à travailler comme
un rouage dans l’engrenage d’une grande machine économique, simplement
pour payer les factures. Faire de l’argent pour l’argent ne m’intéressait pas.
Pour ne rien arranger, j’ai commencé à me sentir extrêmement fatiguée.
Comme je faisais mes consultations de guérison gratuitement, j’ai attiré
beaucoup de gens qui voulaient me parler et obtenir mon aide, beaucoup
plus de gens que je ne pouvais en gérer. Et par-dessus le marché, je ne me
reposais pas et ne prenais pas de temps pour moi. Si je me reposais, je me
sentais coupable parce qu’il y avait des gens qui étaient malades et qui
voulaient me parler de la façon de guérir de leur maladie. J’étais
complètement épuisée et la peur a commencé à revenir. J’ai reconnu ces
vieilles émotions qui avaient provoqué mon cancer à l’époque ; l’émotion
de peur, de ne pas pouvoir être là pour tout le monde ; et de culpabilité,
parce que j’étais à nouveau en bonne santé et pas eux. Comment vais-je
continuer comme ça ? me suis-je demandé. Suis-je censée retourner à une
vie de travail dans le monde de l’entreprise, où l’on ne vous juge pas parce
que vous gagnez de l’argent ? En fait, dans ce monde-là, plus on gagne de
l’argent, plus on est admiré. Mais il me semblait si insignifiant d’être
« morte » et d’être revenue juste pour retourner dans une entreprise sans
âme. Je ne savais pas quoi faire.
La réponse est venue après m’être débattue avec cette situation pendant
environ deux ans. J’ai été invitée à un dîner organisé par un groupe appelé
Communauté internationale de coachs de Hong Kong. L’événement
comprenait une conférence émouvante donnée par un conférencier inspirant
nommé Lenny Ravich, qui avait été informé de mon EMI et voulait en
savoir plus. Je me suis assise à côté de lui au dîner et j’ai raconté mon
histoire, qui s’est terminée par : « Et mon père m’a dit de partir et de vivre
ma vie sans peur ! C’est alors que je suis sortie du coma, et que le cancer a
guéri, et me voilà ! »
Lenny était rayonnant à ce moment-là, puis il a demandé : « Eh bien, vous
l’avez fait ? »
J’étais déconcertée. « Est-ce que j’ai quoi ? »
« Vécu votre vie sans peur ? »
« Eh bien… plus ou moins. »
« Que voulez-vous dire ? me demanda-t-il. Soit vous l’avez fait, soit vous
ne l’avez pas fait. »
Je lui ai dit que c’était le cas pour l’essentiel, mais que depuis un certain
temps l’insécurité financière avait refait surface dans ma vie.
« Vous êtes morte et vous êtes revenue ! m’a-t-il dit. Vous avez eu un
cancer et il a disparu. Comment pouvez-vous craindre quoi que ce soit après
ça, en particulier le fait de ne pas avoir assez d’argent ? »
Je lui ai parlé de la lettre de Brenda et de ma peur de gagner de l’argent
grâce à ma passion, et du fait que je ne voulais pas avoir l’air d’exploiter
des personnes vulnérables ou malades.
Lenny m’a regardée avec incrédulité. « Vous avez été renvoyée pour une
raison et votre père vous a dit de vivre votre vie sans peur ! Comment
pouvez-vous retourner dans ce cycle de peur, juste à cause de ce que cette
femme vous a dit ? Elle fait partie du paradigme même dont vous vous êtes
détachée après la guérison de votre cancer. Pourquoi devriez-vous vous
empêcher d’être récompensée par l’Univers de quelque manière que ce soit,
alors que vous suivez votre cœur ? » Lenny était fervent et convaincu en
exprimant cela, et ses mots ont eu un impact très profond sur moi.
« Votre père vous a dit de vivre sans peur, a-t-il répété. Il a dit que vous
alliez guérir et vous l’avez fait ! Alors comment pouvez-vous ne pas lui
faire confiance sur le reste ? Comment pouvez-vous le laisser tomber et ne
pas vivre sans peur, comme il l’a demandé ? »
Il avait raison. Je laissais tomber mon père si je ne suivais pas mon cœur
et ne vivais pas sans peur. Plus important encore, je me laissais tomber moi-
même. Comment aurais-je pu douter de mon père ? J’aurais pu embrasser
Lenny à ce moment-là. En fait, si je ne me trompe pas, je pense que je l’ai
fait !
Pendant que Lenny parlait, j’avais presque l’impression qu’il canalisait
mon père, sans même s’en rendre compte. Quelque chose de profond a
changé en moi après cette conversation et j’ai atteint un tout autre niveau de
compréhension de ma relation avec l’argent.
Je me suis rendu compte que si je croyais que ce n’est pas spirituel d’être
payée pour un travail qui vient du cœur, alors je devrais trouver un autre
travail seulement pour pouvoir payer mes factures. Croire que l’argent n’est
pas spirituel m’obligerait à trouver une activité loin de ma propre
spiritualité, dans des emplois qui pour moi étaient sans âme, juste pour
pouvoir gagner de l’argent afin de payer nos factures, au détriment de mon
dharma.

Il est temps de changer de vitesse !


Une fois que j’ai vu à quel point la croyance disant que l’argent n’est pas
spirituel était dommageable pour moi, j’ai pu relâcher son emprise. En tant
qu’empathe, je savais que peu importe combien d’argent je gagnais, je ne
pourrais pas vivre avec moi-même si je n’aidais pas les autres. Cela vaut
pour la plupart des empathes, y compris pour ceux d’entre vous qui lisent
ces mots. Vous n’avez pas à vous inquiéter de tomber dans le piège de
l’avidité. En tant qu’empathe, vous aiderez les gens aussi sûrement que
vous respirerez de l’air. Quoi qu’il arrive, c’est une évidence.
Je me suis alors engagée à avoir une activité qui vienne seulement du
cœur, parce qu’il était important de suivre mon but, de faire ce qui me
dynamisait, et quand j’étais énergisée, je donnais le meilleur de moi-même
aux autres. C’était la meilleure forme de service que je pouvais réaliser,
pour moi-même et pour les autres, à partir de cet espace d’enthousiasme et
de passion. Et pour continuer à le faire, je devais laisser entrer l’abondance
financière dans ma vie. Ce changement de mentalité m’a ouvert un tout
nouveau monde. J’ai commencé par accepter une intervention payante au
centre de guérison d’une amie (elle m’invitait depuis un certain temps), et
presque immédiatement après avoir accepté, Wayne Dyer a découvert mon
histoire sur Internet et a demandé à ses éditeurs de me retrouver – et le reste
appartient à l’histoire !
Ce n’est que lorsque j’ai abandonné la peur du jugement des autres, basé
sur leur conviction que l’argent n’est pas spirituel, que le monde a réagi en
me soutenant dans ce que je fais. Je crois sincèrement que plus nous
croyons en nous et savons que nous avons de la valeur, plus l’argent vient à
nous. Cela nous donne la liberté de créer plus et de faire plus, pour les
autres, pour nous-mêmes et pour la planète.
La culpabilité est un problème courant auquel les empathes sont
confrontés lorsqu’il s’agit de gagner de l’argent. Ils se sentent coupables de
gagner de l’argent alors que d’autres ont des difficultés financières, et ils
culpabilisent de dépenser de l’argent pour eux-mêmes alors que la faim et la
pauvreté sévissent dans le monde. Encore une fois, c’est ce qui fait que les
empathes sont très bons pour donner mais très mauvais pour recevoir.
Dans une vidéo sur Facebook où je parlais de culpabilité et d’argent, j’ai
répondu aux commentaires d’une empathe qui avait des difficultés
financières. L’un de ses commentaires disait : « Quand je suis payée, les
sans-abri mangent. » En d’autres termes, dès qu’elle avait de l’argent, elle
nourrissait tous ceux qui en avaient moins qu’elle et elle se retrouvait à
nouveau sans le sou. C’était très noble de sa part mais sa vie n’avait pas
besoin d’être un combat permanent avec l’argent. Si elle avait pu en
dépenser pour elle-même, cela aurait eu l’effet inverse, car plus on s’aime et
plus on s’accorde de la valeur, plus on reçoit d’argent et plus on doit le
partager avec les autres. Parce que, rappelez-vous, l’argent n’est pas limité
ou fini. Une grande partie de ce qui entre dans notre vie dépend de notre
ouverture à recevoir et de notre sentiment d’être digne et méritant.
J’ai récemment été interviewée par Brian Rose pour la Web TV London
Real, au Royaume-Uni, et nous parlions des empathes et de la difficulté
qu’ils ont à se faire payer le travail qu’ils font. Il m’a raconté l’histoire d’un
de ses étudiants du programme Business Accelerator : « L’étudiant était très
empathique mais il se sentait toujours mal de demander de l’argent, et donc
il créait ses entreprises en tant qu’organisations à but non lucratif, ce qui a
fini par le ruiner financièrement. Finalement, cela a même ruiné l’un de ses
mariages et quand il a commencé mon cours, j’ai dit : “Non, non, non.
L’argent n’est pas mauvais. L’argent vous permet en fait d’aider plus de
gens.” Une fois qu’il a changé de point de vue, tout a changé et il a eu plus
de succès. C’est parce que, d’une certaine façon, il s’aimait d’abord lui-
même. »
Je suis sûre que beaucoup d’entre vous peuvent s’identifier aux problèmes
auxquels cet étudiant a dû faire face, et beaucoup peuvent s’identifier à
l’une des leçons qu’il a apprises : lorsque vous faites payer ce que vous
méritez, vous attirez des gens qui sont heureux de payer pour vos services
et des gens avec qui vous aimez travailler.

Passer de la répugnance à l’enthousiasme


Ce qui échappe à beaucoup, c’est que les sociétés qui contrôlent l’argent,
d’une part, et les empathes qui ne se font pas payer et veulent tout faire
gratuitement, d’autre part, sont les deux faces d’une même pièce. Cette
pièce est la croyance qu’il n’y a pas assez d’argent pour tout le monde. Les
empathes qui luttent et se martyrisent peuvent juger que les entreprises sont
cupides, mais ils adhèrent au même système de croyance, celui de la rareté.
Si la quête d’argent vous prive de votre santé, de votre temps, de vos
relations ou de votre vie, alors vous êtes devenu esclave de l’argent et
l’argent soustrait en fait quelque chose à votre vie au lieu d’ajouter. Le
meilleur service que vous puissiez rendre à vous-même et à votre entourage
est de vous autoriser à penser que l’argent peut être bon, afin de devenir un
canal pour que l’argent passe par vous et aide les autres.
Comme l’a écrit cette femme lors de mon émission Facebook : « Quand je
suis payée, les sans-abri mangent. » Imaginez que vous soyez très bien
payé. Alors plus de gens mangeraient et vous pourriez aussi prendre soin de
vous ! D’accord, alors comment faire pour que l’argent arrive jusqu’à
vous ?
1. Reconnaissez que vous êtes un empathe et que vous avez tendance à
donner trop de vous-même, sans recevoir, et à vous sentir facilement
coupable – par exemple, d’accepter de l’argent pour un travail que vous
faites naturellement et qui correspond au but de votre âme.
2. Clarifiez le but de votre vie en vous posant des questions telles que : qui
suis-je ? Qu’est-ce qui m’apporte de la joie ? Qu’est-ce que je fais
naturellement ? Qu’est-ce qui me fait me sentir vivant ? Qu’est-ce qui me
donne de l’énergie ? Qu’est-ce que je fais toujours gratuitement ? Que
pourrais-je faire tous les jours, sans m’épuiser ?
3. Ouvrez vos canaux de réception en sachant que vous êtes digne et que
vous méritez d’être récompensé pour suivre votre objectif. Aimez-vous
suffisamment pour vous permettre de recevoir. Aimez-vous tout entier,
pas seulement votre corps physique. Aimez votre mental, votre moi
spirituel, l’ensemble de votre personne, y compris ce que vous ne pouvez
pas voir. Sachez qu’il y a en fait une quantité illimitée d’argent, ou
d’abondance, sur cette planète. Cette connaissance se trouve dans les
anciens enseignements de sagesse et aujourd’hui dans les enseignements
de Stephen Covey, du Dr Wayne Dyer, d’Esther Hicks et Abraham, de
Deepak Chopra, de Brené Brown et de Rhonda Byrne (auteure du livre Le
Secret), pour n’en citer que quelques-uns. J’adore cet ancien dicton soufi :
« L’abondance peut être obtenue en recevant simplement ce qui a déjà été
donné. » En d’autres termes, la gratitude est une façon de s’ouvrir à
l’abondance. Lâcher prise sur nos restrictions intérieures, comme celles
dont j’ai parlé dans ce chapitre, en est une autre. Comme l’a écrit Wayne
Dyer : « Quand vous changez votre façon de voir les choses, les choses
que vous regardez changent. Lorsque vous considérez le monde comme
abondant et amical, vos intentions sont de véritables possibilités1. »
Dans cette optique, abandonnez les croyances selon lesquelles « vous
devez travailler dur pour votre argent », ou « l’argent ne pousse pas sous
les arbres », ou encore « vous ne devriez pas faire payer un travail
spirituel ». Le monde a besoin que vous surviviez pour partager votre don.
Une méthode que j’utilise et que j’enseigne consiste à fermer les yeux et à
imaginer que vous mettez vos croyances limitantes (celles qui vous
retiennent ou vous pèsent) dans un sac à dos que vous portez, puis que
vous retirez ce sac à dos et le remettez à un guide spirituel, quel qu’il soit
– Bouddha, Jésus, un ange gardien, un archange ou un maître ascensionné
– qui se tient juste devant vous et qui vous dit : « Donne-moi ce sac à dos.
Donne-moi ce sac à dos. Tu n’as plus besoin de le porter. Il est à moi. Je
t’ai soulagé de ce fardeau. Tu es libre et tranquille. Tu es maintenant libre
d’exprimer le divin. Tu es maintenant libre et clair. » Je fais ça tous les
matins : me débarrasser de la charge.
4. Comprenez qu’être empathique est un don et commencez à vous
considérer comme un canal pour que l’argent passe à travers vous, plutôt
que comme un barrage bloquant ce flux. Pensez à ce à quoi vous le
dépenseriez. Comment prendriez-vous soin de vous pour vous assurer que
vos énergies sont chargées ? Comment aideriez-vous les autres ? Que
feriez-vous pour le monde si l’argent coulait à flots ? N’ayez pas peur de
voir grand. Ne laissez pas la peur de ne pas avoir d’argent limiter vos
rêves.
5. Voici maintenant la partie délicate : une fois que vous vous êtes imprégné
des quatre premiers points, ne pensez plus à l’argent mais à votre objectif.
Faites de cet objectif votre priorité dans la vie. Concentrez-vous sur ce
pour quoi vous êtes ici, sur vos rêves pour vous-même et pour la planète,
et sur la façon d’augmenter votre énergie. Si vous n’avez pas encore de
but, concentrez-vous sur l’augmentation de votre énergie vitale en faisant
des choses qui vous rendent joyeux et en apprenant à recevoir.
6. Lorsque l’argent commence à rentrer, autorisez-vous à le recevoir ! Ne
culpabilisez pas ; votre pauvreté n’aidera pas les autres. Le meilleur
moyen de faire venir plus d’argent est d’être reconnaissant et de recevoir
avec amour l’argent qui arrive.
7. Si vous avez tendance à utiliser tout votre argent pour aider les autres ou
prendre soin de vos proches tout en vous négligeant vous-même, il est
temps de changer cette habitude et d’en mettre de côté pour votre propre
bien-être et votre plaisir. Dépensez (ne serait-ce qu’une part) pour vous-
même sans vous sentir coupable. Cela renforce en vous l’idée que vous
êtes méritant et digne de cet argent, et cela renforce également votre
confiance dans le fait que vous allez en recevoir davantage.
8. Lorsque votre activité ou votre carrière commence à prospérer, apprenez à
aimer ce véhicule et prenez conscience que votre activité ou votre carrière
vous aime. Beaucoup d’entre nous qui travaillons avec le cœur ont
tendance à trouver répugnant le monde de l’argent et des affaires, pensant
qu’il fait obstacle à leur véritable objectif. Ou bien nous considérons la
gestion de notre activité comme une corvée, quelque chose qui doit être
fait même si c’est désagréable. Quand j’ai changé de point de vue à ce
sujet, mon activité a commencé à prospérer encore plus !
Ce changement s’est produit lorsque j’ai compris que mon entreprise
prenait soin de moi. Elle me fournit les ressources dont j’ai besoin pour
prendre soin de moi-même, de ma famille élargie et de mon équipe, afin
que nous puissions faire ce que nous faisons pour le monde. Parce que
mon entreprise prend soin de moi, j’ai compris qu’elle m’aime, ce qui m’a
amenée à valoriser mon entreprise et à la considérer comme quelque
chose de plus qu’une simple corvée, ou quelque chose de pénible à gérer.
Depuis lors, j’ai commencé à prendre beaucoup de plaisir à la voir grandir
et à profiter de mes réunions d’affaires avec mon équipe, ainsi qu’avec
mes comptables, pour voir comment je peux continuer à développer mon
entreprise et avoir un impact encore plus grand sur le monde et la vie des
autres. C’est passionnant.

Je vous encourage à essayer ces étapes. Elles fonctionnent ! L’idée est de


sortir l’aspect répugnant du thème de l’argent et de traiter l’argent comme
ce qu’il est, à savoir un outil qui vous permet de subvenir à vos besoins et à
ceux de vos proches tout en vous permettant d’exister dans le monde pour
être tout ce que vous pouvez être. Plus vous renforcerez cette croyance en
vous-même, plus vous ouvrirez la voie pour recevoir l’abondance de
l’Univers. Il est bon de considérer l’argent comme un signe que vous êtes
sur le bon chemin, que vous êtes dans le flux. Et si l’argent n’arrive pas
comme vous le souhaitez, ce n’est pas que vous êtes sur le mauvais chemin,
ce n’est peut-être qu’une question de temps. Si vous avez la passion de ce
que vous faites, continuez !

Entrez dans votre pouvoir


Ce chapitre a été l’un des plus difficiles à écrire pour moi. Cependant, je
pense que c’est un sujet important à aborder car, à moins de nous occuper
de nos besoins financiers, notre vie sera régie par l’argent – ou en
l’occurrence par son absence. Je vois l’argent comme un simple outil, une
forme d’énergie qui nous sert et nous alimente, nous et ceux avec qui nous
travaillons pour suivre le but de notre âme. En ce qui me concerne, il
m’alimente et alimente mon équipe tandis que je suis au service du monde.
Je crois et j’espère que lorsque les empathes commenceront à gagner
l’argent qu’ils méritent et à occuper des postes de pouvoir et de direction, à
la fois dans le monde du travail et dans la société en général, nous
commencerons à voir une plus grande équité financière dans le monde, un
rééquilibrage et un changement dans notre façon de voir l’argent. Pour moi,
les empathes et les personnes sensibles sont les plus susceptibles d’apporter
un équilibre à la disparité qui existe actuellement. Il est essentiel pour nous
de creuser en profondeur et de trouver le courage d’agir pour notre propre
compte.
Comment y parvenir ? Tout d’abord, vous développez votre pouvoir
intérieur et votre sens du savoir en vous plongeant dans les concepts
présentés dans ce livre. Ensuite, vous vous exprimez à l’extérieur en
prenant la parole, en partageant vos pensées et vos idées – exprimez-vous à
partir de cet espace de connaissance, de confiance et d’amour de soi. Et de
là, prenez la décision consciente d’agir, de vous imposer, de diriger – de
revendiquer votre pouvoir plutôt que d’y renoncer.
Sur le lieu de travail, que vous dirigiez votre propre entreprise ou que
vous travailliez dans un environnement de groupe, votre chemin pour
revendiquer votre pouvoir et l’exprimer est le même, quelle que soit votre
fonction. Partagez vos opinions, contribuez aux solutions, exprimez-vous
depuis cet espace d’amour. Si vous venez de ce lieu de force intérieure et
que vous vous appuyez sur votre forte intuition des personnes et des
situations, vous serez surpris de la liberté que cela procure. Je ne dis pas
que vous serez toujours entendu ou que vous obtiendrez ce que vous voulez,
mais vous commencerez à créer cette liberté intérieure et cette expression
extérieure qui sont si essentielles pour être une plus grande force dans le
monde. Et n’oubliez pas que si vous vous sentez étouffé dans un emploi ou
avec un client, vous pouvez changer d’activité. Vous pouvez laisser partir ce
client, avec amour.
Il est essentiel que nous cessions d’attendre que les autres nous
approuvent ou nous donnent la « permission » d’agir. Nous devons
revendiquer notre sens de la valeur, en sachant que notre propre permission
est suffisante. C’est la clé. Je veux que les empathes aient plus de réussite.
J’aimerais voir plus d’empathes prospérer afin que le monde soit un
meilleur endroit pour plus de gens, au lieu que la richesse soit contrôlée par
un petit nombre. J’y crois vraiment. Il est impératif pour nous, les
empathes, de croire en nous-mêmes et de revendiquer notre pouvoir. Je
vous invite à faire un pas en avant.
Pour cela et pour revendiquer votre pouvoir, il faut notamment faire
attention à la priorité que vous donnez à l’argent par rapport à d’autres
domaines plus importants de votre vie. Par exemple, vos relations, votre
temps, la planète sur laquelle nous vivons, l’air que nous respirons, tous ces
aspects sont actuellement sacrifiés pour de l’argent. Je crois que nos vies
seraient beaucoup plus riches si nous vivions en inversant ces priorités.
Pensez à l’énorme changement que cela représenterait.
À mesure que vous apprenez à prendre votre pouvoir, que vous affrontez
les défis qui accompagnent le fait de vous mettre en avant et de devenir plus
puissant – par exemple des gens qui peuvent essayer de profiter de vous,
désapprouvent votre philosophie sur l’argent et vous critiquent de faire
payer ou de gagner trop pour ce que vous faites – continuez à vous saisir de
votre pouvoir et à aller de l’avant. Je n’échangerais pas ce que j’ai vécu
pour quoi que ce soit, car je constate que plus j’avance dans la direction que
j’ai choisie et plus je suis en position d’aider encore plus de gens, ce qui est
l’un de mes plus grands plaisirs – aider le plus de gens possible. Votre
vocation peut être de cuisiner pour les autres, d’enseigner, d’écrire, d’agir
ou de travailler dans les arts de guérison. En vous saisissant de votre
pouvoir, vous découvrirez que vous pouvez toucher plus de gens et profiter
d’un surplus d’abondance, avec plus qu’il n’en faut pour donner aux autres.
Et si nous changions un peu les paramètres et qu’au lieu de donner à
l’argent tout notre pouvoir et d’en faire notre priorité, nous décidions que
notre santé, ou notre énergie vitale, allait être notre priorité ? Et si nous
faisions de la quantité d’énergie vitale dont nous disposons notre priorité
pour mesurer le succès ? En quoi cela changerait-il la qualité de notre vie ?
Si l’argent perdait son emprise sur nous, nos vies et le monde
changeraient radicalement. Les priorités changeraient. Pour moi, il s’agit
d’abord de modifier les paramètres de ce que signifie la « réussite » et de
renverser la croyance selon laquelle nous vivons dans un monde de pénurie
où il n’y a pas assez pour tout le monde. Il s’agit de venir d’un espace de
gratitude pour ce que l’on a, de valoriser ses compétences uniques et sa
contribution à la société, de s’exprimer librement et joyeusement. Le fait de
savoir que nous sommes tous reliés et de ressentir cette connexion ouvre le
flux de notre propre divinité.

Méditation pour l’abondance

En répétant ces mots, vous ouvrez les canaux à l’abondance du flux de


donner et de recevoir.
« Je suis soutenu de toutes les manières, y compris financièrement.
En partageant mes dons avec le monde, je m’ouvre à recevoir, sachant
que je suis digne de l’abondance.
Je me permets d’être un canal pour que l’abondance coule à travers
moi, afin qu’elle puisse me remplir
et me permettre de servir tous ceux que j’atteins. »
Chapitre 9

DIRE « OUI » AU « NON »

MANTRA :
« Il est normal de m’aimer assez pour dire non. »

S ’ouvrir à notre divinité signifie honorer cette divinité en nous. Cela


peut être un défi. Si vous êtes un peu comme moi, alors je soupçonne
que vous avez du mal à dire « non », même lorsque vous ne voulez
vraiment pas faire quelque chose. Les empathes n’ont pas tous du mal à
refuser quelque chose à quelqu’un, mais c’est souvent le cas parce que nous
ressentons les sentiments de ceux qui nous entourent, et souvent leurs
besoins émotionnels, plus fortement que les nôtres. Bien que l’amour de
l’empathe pour le service soit une bonne chose, vous devez vous demander
si cet acte de service augmente votre énergie vitale ou l’épuise. En d’autres
termes, dites-vous « oui » par désir réel de dire « oui », ou parce que vous
sentez que vous devriez le dire pour remplir un devoir ou une obligation ?
Nous, les empathes, semblons penser que nous rendons service en
sacrifiant nos propres besoins quand nous disons « oui » alors que nous
préférerions ne pas le faire. Mais notre réticence à dire « non » nous pousse
soit à trouver des excuses au lieu d’être francs, soit à faire des choses que
nous ne voulons pas faire, car nous ne pouvons pas dire « non ». La
première raison est malhonnête et la seconde finit par nous épuiser, si bien
que nous finissons vidés, débordés et, dans certains cas, malades. Nous
épuisons alors ceux qui nous entourent, en particulier ceux qui nous aiment
profondément. Plus nous sommes sensibles, plus nous sommes susceptibles
de ressentir de la honte, de la culpabilité et de l’inconfort lorsque nous
décevons les autres. Notre volonté de faire plaisir aux autres, comme je l’ai
dit, est donc double : un besoin de soulager les problèmes des autres parce
que nous ressentons ce qu’ils ressentent, et un besoin d’éviter la souffrance
de se sentir coupable si nous les décevons ou ne répondons pas à leurs
attentes.
Soumettre vos besoins pendant une longue période pour répondre aux
besoins de ceux qui ne se soucient pas des vôtres conduit au ressentiment et
à la colère refoulée. Une étude réalisée en 2013 par l’école de santé
publique T.H. Chan de Harvard et l’université de Rochester a montré que
les personnes qui refoulent leurs émotions augmentent de plus de 30 % leur
risque de décès prématuré, toutes causes confondues, et de 70 % leur risque
de cancer1. Alors comment les empathes gèrent-ils leurs relations intimes ?
Et quels sont les pièges pour ceux qui sont dans une relation avec un ou une
empathe ? La relation peut être difficile pour les deux partenaires. Les
empathes ont besoin de passer beaucoup de temps seuls, de disposer de leur
propre espace physique et d’un environnement calme. Nous pouvons
involontairement saboter une relation en devenant une personne
complaisante, en compromettant nos limites et en nous soumettant à notre
partenaire. Nous sommes aussi extrêmement généreux, compréhensifs,
sensibles aux besoins des autres et solidaires.
Si nous sommes avec quelqu’un qui ne comprend pas les empathes et ne
veut pas honorer nos besoins, nous pouvons nous perdre ou, dans une
tentative de maintien de la paix, sacrifier ces besoins, et alors nous avons un
problème. Si nous sommes avec quelqu’un dont les besoins sont très
différents de nos propres besoins fondamentaux – par exemple quelqu’un
qui aime avoir de la compagnie constamment, sortir et voir des amis, être
dans un bruit de fond et des conversations permanentes –, cela sera difficile
pour les deux parties. Reconnaître et respecter ces différences peut
contribuer à créer des compromis sains et réalisables.
Nous voulons éviter les relations avec ceux dont la principale
préoccupation est eux-mêmes. Les narcissiques sont particulièrement attirés
par nous, parce que nous voyons le vrai moi derrière le masque qu’ils
montrent au monde et que nous voulons aimer et nourrir cette personne. Et
ils veulent désespérément cet amour inconditionnel et cet encouragement.
Mais dès que nous les confrontons – que nous sommes en désaccord, que
nous pointons des erreurs ou que nous faisons quoi que ce soit qui menace
leur moi fragile mais enflé –, nous pouvons nous perdre complètement pour
éviter leur désapprobation et le retrait de leur affection.
Lorsque deux empathes se rencontrent, la connexion du cœur, la
compréhension mutuelle et la capacité à ressentir ce que l’autre ressent
peuvent déboucher sur une relation profonde, d’âme à âme. L’inconvénient
est que chaque partenaire ressent la détresse émotionnelle et physique de
l’autre. Et il n’y a pas beaucoup de place pour les secrets ; l’autre sait
toujours ce que vous ressentez ou ne dites pas.
Les relations sont un lien spirituel et doivent être traitées avec amour et
compréhension par les deux parties. Il est donc extrêmement important pour
les empathes et leur partenaire d’exprimer leurs besoins et leurs
préférences, et de trouver un moyen d’honorer les deux. La communication,
l’amour et le respect peuvent grandement contribuer à établir des bases
solides et une relation durable.

Dépendance à la culpabilité
La culpabilité est la principale raison pour laquelle nous nous soumettons
aux autres. Pour les empathes, la culpabilité peut être envahissante. C’est en
partie la raison pour laquelle nous avons du mal à dire non. L’une des
principales raisons pour lesquelles je ne pouvais pas dire non était la
culpabilité que je ressentais si je décevais quelqu’un ou si je le laissais
tomber. Je me demandais constamment ce qui était le pire : faire ce que je
ne voulais pas faire ou la culpabilité d’avoir dit « non ». Par exemple,
lorsque j’avais une vingtaine d’années et que j’étais célibataire, mon amie
Tanisha, une mère célibataire avec enfants, avait du mal à joindre les deux
bouts tout en s’occupant de ses deux enfants en âge d’aller à l’école. Elle
voulait vraiment rencontrer à nouveau quelqu’un mais n’avait pas le temps
de faire autre chose que travailler et s’occuper de ses enfants. J’avais
beaucoup de sentiments pour elle, des sentiments profonds ! Dans mon
esprit, je me suis mise dans sa situation – comme le font naturellement les
empathes – et j’ai senti combien il serait difficile d’être à sa place. Je
n’aimais pas ce que je ressentais, alors je me suis donné pour mission de
l’aider parce que j’avais besoin qu’elle se sente mieux ; je m’occupais
souvent de ses enfants lorsqu’elle sortait ou bien je l’aidais comme je
pouvais.
Cependant, avec le temps, sa situation ne s’est pas améliorée et elle s’est
sentie de plus en plus à l’aise avec notre arrangement. De mon côté, en
revanche, j’ai commencé à me sentir utilisée. J’avais l’impression qu’elle
me considérait comme une solution permanente à ses problèmes. Étant moi-
même une jeune femme célibataire, j’avais également des besoins et des
désirs, et j’ai lentement commencé à sentir que les miens étaient subvertis
afin qu’elle puisse satisfaire les siens. Je ne peux pas blâmer Tanisha, parce
que c’est un schéma que les empathes rencontrent fréquemment. Nous
attirons des personnes dans le besoin et nous les mettons tellement à l’aise
qu’elles n’ont aucune raison de changer leur situation.
Nous nous persuadons que c’est ce que font les amis, même si, au fond,
nous savons que nous ne serions pas à l’aise de demander cela aux autres en
raison de notre difficulté à recevoir. Le problème est que, plus la situation
dure, plus il devient difficile d’en sortir, ce qui entraîne des conséquences
plus importantes qui auraient pu être évitées ou traitées beaucoup plus tôt.
Dans le cas de Tanisha, mon ressentiment s’est accru jusqu’à ce que nous
ayons une énorme dispute qui était hors de proportion avec ce qui l’avait
déclenchée. Mais une fois que les choses se sont calmées, c’est moi qui me
suis excusée d’avoir explosé parce que la cause ne justifiait pas la colère
que j’avais exprimée. Non seulement la question initiale n’était pas résolue,
mais je me suis sentie coupable d’être en colère et d’éprouver du
ressentiment à son égard. Mes sentiments m’ont amenée à me juger, à m’en
vouloir et à croire que j’étais une amie nulle. J’ai ensuite redoublé d’efforts
pour être une bonne amie, ce qui m’a conduite à plus de ressentiment
envers elle parce qu’elle accaparait mon temps et mon attention. Ce schéma
de ressentiment, d’explosion et de culpabilisation redoublée semblait être la
norme dans de nombreuses situations de ma vie. Se retrouver dans ce type
de situation perdant-perdant est un phénomène courant chez les empathes.
Quelle façon absurde de vivre et de dépenser son énergie.
La situation a finalement atteint son point culminant lorsque j’ai rencontré
mon mari, Danny, et que je suis tombée amoureuse de lui. Nous sortions
ensemble et passions beaucoup de temps l’un avec l’autre, et j’ai remarqué
que Tanisha n’était pas heureuse pour moi. J’ai été surprise. Je pensais
qu’elle serait ravie que je sois avec un homme qui me rende heureuse. Mais
je n’avais plus autant de temps pour elle et elle commençait à en vouloir à
Danny. Je me suis retrouvée à me plier en quatre, à essayer de l’apaiser.
Pourtant, j’ai souvent eu l’impression qu’elle me mettait dans une position
où je devais choisir entre elle et Danny, au lieu de simplement lui souhaiter
la bienvenue dans ma vie, ce qui aurait été la chose la plus saine à faire.
Bien sûr, j’ai choisi Danny, et avec beaucoup de douleur, de chagrin et de
culpabilité dans mon cœur, je me suis éloignée de cette amitié. Je n’ai
vraiment compris de quoi il s’agissait qu’avec du recul. Au bout d’un
certain temps, Tanisha est revenue dans ma vie et s’est même excusée, mais
seulement quand elle a vu que je ne reviendrais pas et que j’étais vraiment
heureuse sans elle dans ma vie.
En repensant à mon amitié malencontreuse avec Tanisha et à d’autres
événements de ce genre, je me rends compte que le fait de vouloir éviter les
confrontations et les conflits à tout prix entraîne finalement plus de conflits
à long terme. Nous évitons la confrontation parce que nous craignons
qu’elle nous épuise. Mais si nous parvenons à ne plus avoir peur de nous
lever pour nous-mêmes, de la manière la plus douce possible, cela
deviendra plus facile et nous ressentirons un fort sentiment d’amour-propre,
car nous prenons alors soin de nous-mêmes. Si j’avais écouté mon cœur
beaucoup plus tôt et dit les choses, cela aurait été douloureux mais cela
m’aurait évité beaucoup de chagrin par la suite.

Dire non aux relations malsaines


Lorsque nous avons peur de décevoir les gens, nous finissons par être ce
qu’ils veulent que nous soyons. Cette peur de la déception nous fait danser
constamment pour les autres. Je sais maintenant que lorsque je dis « non » à
des relations malsaines, j’ouvre en fait la voie à de futures relations saines
ou, comme cela arrive parfois, j’amène la personne avec laquelle j’ai une
relation malsaine à comprendre la valeur de notre relation et s’efforcer de la
rendre plus saine.
J’aimerais ajouter un petit conseil ici : n’attendez pas ou n’espérez pas
que les autres changent. J’ai fait cela avec Tanisha pendant des années et ça
ne s’est pas produit. Tant que nous restons des paillassons, les autres n’ont
aucune raison de changer. Il m’a fallu m’éloigner. Si vous êtes dans une
relation unilatérale et que vous décidez de vous en aller, l’autre peut vous
promettre de changer, mais ne comptez pas là-dessus. Et s’il ne fait pas de
changements, cela signifie que la relation n’existe que si vous êtes son
paillasson. Si ce n’est pas ce que vous voulez, allez-vous-en pour de bon.
Le plus difficile est de ne pas acquiescer s’ils reviennent vers vous en
promettant de changer. Dans mon cas, Tanisha a été obligée de changer
parce qu’elle savait à quel point Danny et moi étions amoureux, alors elle a
pris garde de ne pas me repousser ou me mettre dans une position où je
devrais choisir entre elle et lui pour savoir où donner mon temps ou mon
énergie.
Le besoin que tout le monde se sente bien avant que vous puissiez vous
sentir bien vous-même est un problème encore plus important si vous êtes
dans une relation dysfonctionnelle ou codépendante, dans laquelle votre
partenaire peut être un puits sans fond de besoins. Je suis très
reconnaissante que Danny soit aussi sensible à mes besoins que je le suis
aux siens. Je ne pourrais vouloir personne de mieux approprié pour
quelqu’un comme moi et je sais qu’il ressent la même chose.
L’une des choses que j’ai aimées chez Danny dès le début, c’est qu’il m’a
encouragée à dire « non » si je n’avais pas envie de faire quelque chose. Il a
toujours voulu que je sois authentique et que j’exprime ce que je ressentais
vraiment, et il ne me jugeait pas du tout, quoi qu’il arrive. Il n’a jamais
voulu que je fasse quelque chose qui ne me convenait pas, simplement pour
lui faire plaisir, et il me le rappelait souvent parce qu’il était conscient que
j’avais tendance à le faire. Je me suis sentie aimée de façon
inconditionnelle. Mais avec les autres, je ne pouvais jamais dire « non ».
Même quand j’ai eu un cancer, je trouvais toujours ça difficile. La « mort »
m’a finalement guérie de cette affliction et j’ai perdu beaucoup d’amis, dont
Tanisha, après mon EMI, parce que je ne me suis plus sacrifiée pour eux.
Avec le recul, je sais que le cancer a été la façon dont mon corps s’est battu
contre mon incapacité à dire « non ».
Avant de « mourir », j’attirais apparemment les gens dans le besoin,
comme Tanisha. Ces personnes sont attirées par les empathes parce qu’une
autre moins empathique s’éloignerait d’une relation aussi unilatérale. Mais
les empathes restent, souvent parce que nous nous sentons coupables si
nous ne pouvons pas secourir ou aider ceux qui sont dans le besoin. Cette
dynamique était épuisante. Je m’épuisais à essayer de satisfaire les
exigences sans fin des autres ou bien je me sentais coupable de m’en aller.
Être dans cette situation perdant-perdant est un cauchemar pour les
empathes.
Hay House, mon ancien éditeur, avait une station de radio pour ses
auteurs, sur laquelle j’avais une émission hebdomadaire. Un jour, j’ai reçu
dans mon émission un appel d’une femme nommée Loraine. Elle m’avait
entendue raconter mon expérience avec Tanisha, ce qui l’a incitée à
m’appeler pour me parler d’une situation similaire avec son patron Ben.
« C’était le travail de mes rêves », me dit-elle à propos de son poste de chef
de projet dans une société de marketing. « J’étais déterminée à faire tout ce
que je pouvais pour prouver que j’étais la meilleure pour ce travail et que
j’excellais. Je voulais que tout le monde, dont mon patron et – pour être
honnête – moi-même, sache que j’étais extrêmement qualifiée. Dès le
premier jour, j’ai tout donné en voulant anticiper tous les besoins ;
soumettre des rapports avec des tableaux croisés dynamiques ; terminer
tous les projets en avance et sous le budget ; rester tard. Tout au long de la
journée, mon mantra était : que puis-je faire d’autre ? Comment améliorer
ceci ? Comment puis-je faciliter la vie de Ben ? Au lieu de travailler de 9 h
à 17 h 30, je me rendais au travail à 7 h 30 tous les matins et je partais à
20 h. Je m’en fichais. J’adorais le travail. Mais je suis devenue accro à la
frénésie, à l’effort, à voir Ben sourire ou hocher la tête avec approbation. Et
je me sentais tellement coupable si je manquais un petit détail ou si je
partais avant les autres, surtout avant lui. »
Bien sûr, Ben s’est habitué à cela, alors quand Loraine a rencontré
l’amour de sa vie et a commencé à sortir avec lui, et qu’elle quittait le
bureau à une heure raisonnable, 18 h 30, pour être avec son nouveau petit
ami, Ben a commencé à faire des remarques sarcastiques sur ses départs
« précoces ». « Vous n’avez pas traîné hier soir », disait-il, ou « Ça doit être
sympa ». C’était ridicule, car elle commençait toujours sa journée de travail
à 7 h 30 et déjeunait en continuant à travailler. Les choses sont arrivées à un
point critique quand, quelques soirs avant d’appeler dans mon émission,
Loraine a éteint son ordinateur pour partir à 18 h 30 et Ben a dit d’un ton
irrité : « La prochaine fois que vous prévoyez de partir plus tôt, prévenez-
moi avant pour que je puisse vous donner mes rapports plus tôt. »
« J’ai craqué, a dit Lorraine. Pour la toute première fois. Il avait l’air si
suffisant, si sûr de lui. “La prochaine fois que vous voulez que je travaille
tard, faites-le-moi savoir !” Et je suis partie vers l’ascenseur. »
Elle s’est sentie bien, pendant environ cinq minutes. Puis elle s’est sentie
coupable d’avoir craqué, de ne pas être là pour Ben. Elle s’inquiétait aussi
de perdre son travail. Le lendemain matin, elle s’est assurée d’être super
gentille avec Ben, pour se rattraper. Elle a recommencé à travailler tard,
même si elle savait qu’elle ne pouvait pas continuer comme ça. « J’étais de
nouveau prise dans le cercle vicieux de faire mieux, d’être plus rapide,
d’être la meilleure. »
Pendant notre conversation, je lui ai dit qu’elle avait vraiment besoin de
parler à Ben de manière honnête, de lui dire qu’elle avait une vie
personnelle et qu’il n’était tout simplement pas viable pour elle de passer
autant d’heures au travail chaque jour. Elle devait vraiment être franche et
faire savoir à son patron que ça ne marchait pas pour elle, puis voir ce qu’il
répondrait et, s’il n’était pas raisonnable, elle devait envisager de chercher
un autre emploi. Je lui ai demandé de me rappeler dans l’émission pour me
dire ce qui se passerait.
Deux semaines plus tard, j’ai reçu un appel de Loraine et, bien sûr, elle
avait confronté Ben. La bonne nouvelle ? Il avait admis qu’il s’était
également senti mal le soir où elle l’avait envoyé balader, et il avait compris
qu’il avait profité de sa bonne nature. Il lui a également dit qu’il l’appréciait
vraiment et qu’il était heureux qu’elle soit en couple. Elle m’a dit que lui
parler et être honnête avait été la meilleure chose à faire et qu’elle aurait
voulu l’avoir fait plus tôt, au lieu de laisser le ressentiment s’installer. En
prime, elle sait maintenant à quel point son patron l’apprécie ! Et mieux
encore, elle s’estime elle-même.
Le test décisif pour déterminer si vous êtes dans la bonne relation ou
situation (comme un emploi) est de vous demander : est-ce que je fais
toutes ces choses pour mon ami, mes collègues, mon patron, mon partenaire
parce que je désire vraiment les aider, parce que je les aime et que je me
soucie d’eux (ou, dans un environnement de travail, parce que je les aime et
les respecte) et qu’ils ont vraiment besoin de mon aide ? Ou bien est-ce
parce que je pense que je devrais le faire, pour être une bonne personne, et
que je ne veux pas être jugée par eux et devoir affronter la culpabilité plus
tard ? Si c’est le second choix, alors vous n’êtes pas honnête avec ces
personnes.
Imaginez que tout ce que votre ami ou votre partenaire a fait pour vous ait
la même cause : ils se sentent obligés ou craignent d’être jugés comme de
mauvaises personnes. Comment vous sentiriez-vous si vous saviez qu’ils ne
font des choses pour vous que parce qu’ils pensent qu’ils devraient le
faire ? Ou qu’ils vous en veulent pour ce qu’ils font pour vous ? Si c’était le
cas et que vous le découvriez, vous vous sentiriez certainement coupable ou
blessé.
Une autre question que vous pourriez vous poser est : ai-je peur de leur
parler de mes sentiments de culpabilité et d’obligation ? En d’autres
termes, pouvez-vous leur faire savoir avec tact que vous ne pouvez pas
continuer à leur apporter ce type d’aide, et ce que cela vous fait ? Si vous
avez peur de parler à votre ami ou partenaire de ce que vous ressentez
vraiment et que vous préférez laisser le ressentiment s’installer plutôt que
d’en discuter, alors ce n’est pas une relation saine et il est fort probable
qu’elle ne se terminera pas bien. De plus, si vous pensez qu’ils
s’éloigneront de vous à moins que vous continuiez d’acquiescer à cette
relation, alors ce n’est pas non plus une relation saine à maintenir.
Si vous vous demandez si cette relation est bonne ou non, c’est qu’il y a
quelque chose qui ne va pas et qu’il faut y remédier. Si vous avez trop peur
d’en parler avec la personne, alors la relation n’est certainement pas bonne
pour vous. Encore une fois, imaginez si c’était l’autre personne qui se
posait ces mêmes questions à votre sujet ? Comment vous sentiriez-vous ?
Si cela vous mettait mal à l’aise, rappelez-vous que c’est ce que vous
pensez d’elle en ce moment. Vous n’êtes donc pas totalement honnête avec
elle, ni avec vous-même, dans le cadre de cette relation.
Quand vous êtes dans une relation avec quelqu’un qui vous est vraiment
cher, même si vous traversez une période difficile – votre partenaire est
peut-être gravement malade ou autre situation difficile –, vous savez
toujours dans votre cœur que vous ne souhaitez pas être ailleurs qu’avec
cette personne. Vous savez que, même si vous deviez vous absenter pour
faire autre chose, vous ne penseriez qu’à ce que vit cette personne. Mais si
votre conjoint, votre partenaire ou votre ami souffre et que vous vous dites :
« Bon sang, j’aimerais vraiment ne pas avoir à faire ça ! C’est toujours moi
qui dois aider, alors que les autres s’en fichent. Je devrais probablement
rester parce que je ne veux pas affronter son jugement plus tard, mais
j’aimerais pouvoir être ailleurs ou avec quelqu’un d’autre », alors vous êtes
vraiment dans la mauvaise relation.
Par exemple, à propos de ce que je ressens en ce moment pour Danny, je
sais que s’il traversait quelque chose, que ce soit un traumatisme physique
ou autre, je voudrais rester auprès de lui. Je ferais tout ce que je peux pour
l’aider à traverser cette épreuve et il n’y aurait aucune culpabilité ou
obligation de ma part, parce que je l’aime et son bonheur est tout pour moi.
Et si j’avais besoin d’une pause pour me ressourcer, je pourrais le lui dire
facilement, car il est suffisamment empathique pour comprendre mes
besoins aussi. Nous sommes tellement conscients des besoins et des
émotions de l’autre que nous ne nous accablons pas mutuellement. Nous
nous encourageons à faire ce qui nous semble juste et nous rend heureux, et
nous pouvons parler de ces choses entre nous librement, sans craindre que
l’autre soit déçu ou quitte la relation. Nous voulons chacun ce qu’il y a de
mieux pour l’autre et ce qui le rend heureux.
Quand j’ai eu un cancer, Danny était là pour moi à 110 %, et à aucun
moment je n’ai eu l’impression que c’était une obligation de sa part. Il a fait
en sorte que je sache qu’il ne voulait être nulle part ailleurs qu’à mes côtés.
Si ce n’est pas ce que vous et votre ami ou partenaire ressentez l’un pour
l’autre, il vaut mieux être honnête plutôt que d’être là par obligation.

Affronter la culpabilité de dire « non »


Maintenant que vous comprenez l’importance de dire « non », il est
nécessaire d’apprendre à gérer la culpabilité qui pourrait en découler.
Comme je l’ai dit, la culpabilité semble être l’une des principales raisons
pour lesquelles les gens disent « oui » quand ils veulent dire « non ». Nous
nous sacrifions, ainsi que notre santé et notre bien-être, par culpabilité vis-
à-vis des autres – en particulier celles d’entre nous qui sont femmes et
mères. Les besoins des autres semblent venir en premier lieu – le mari, les
enfants, les amis, le sans-abri croisé dans la rue.
Nous, les empathes, nous sentons coupables lorsque nous créons des
limites pour nous protéger, même de ceux qui nous font du mal. Nous nous
sentons souvent coupables de juger des personnes blessantes, ce qui rend
difficile de se protéger contre celles qui sont potentiellement nuisibles.
Nous pouvons également nous sentir coupables lorsque nous sommes
heureux ou lorsque les choses vont bien pour nous. Même lorsque nous
n’avons rien fait de mal, que nous n’avons blessé personne et que notre
bonheur ou notre succès est honnêtement mérité, nous nous sentons
coupables. Nous nous sentons coupables de nous sentir bien. Eh bien !
C’est une culpabilité mal placée ; il faut rappeler fréquemment aux
empathes que leur succès et leur bonne fortune sont bien gagnés et bien
mérités.
Après de nombreux essais et erreurs, j’ai mis au point des outils utiles
pour faire face à la culpabilité, qui ont fonctionné pour moi :
1. Acceptation et attention. Cela signifie être attentif aux côtés obscurs de
l’empathie (la peur, la culpabilité mal placée, l’abnégation) et s’en faire
des amis. Arrêtez de vous juger de vous sentir coupable ou d’être
hypersensible, ou de vouloir plaire, et apprenez à accepter ces traits
comme le revers de vos dons.
2. Choisissez la meilleure option. Lorsque vous vous trouvez dans cette
situation familière de perdant-perdant, coincé entre le fait de devoir
prendre soin de vous et vous sentir coupable d’avoir laissé quelqu’un
tomber, ressentez les deux situations. Visualisez les deux pour voir
laquelle semble meilleure ou plus authentique. Même si vous ressentez
finalement de la culpabilité, il se peut que vous vous sentiez mieux que
d’être un paillasson et d’ignorer ce dont vous avez besoin.
3. Si vous vous retrouvez avec un résidu de culpabilité après avoir essayé ce
que j’ai décrit dans les deux premiers points, devenez l’observateur.
Commencez à observer votre culpabilité mal placée, votre agilité à éviter
les conflits et les efforts que vous faites pour y parvenir. Puis observez vos
propres sentiments et émotions, comme si vous étiez sorti de votre corps.
Remarquez ce que vous ressentez dans votre corps et où vous le ressentez.
Remarquez les sujets habituels dans votre vie qui déclenchent ces
sentiments. Identifiez les schémas. Observez-vous comme si vous
regardiez quelqu’un d’autre. Pour moi, c’est plus facile depuis mon EMI,
mais je pense que tout le monde peut le faire avec de la pratique. Cela
réduit l’impact physique de ces émotions sur notre corps et ce sentiment
de lourdeur, de stress et de peur.
4. Développez un langage bienveillant qui vous convienne lorsque vous
voulez dire « non ». Cela vous aidera à résoudre les conflits. Il y a de
fortes chances que, si vous êtes comme moi, vous détestiez les conflits.
Alors pour les éviter, voici ce que je dis quand on me demande une chose
à laquelle je ne veux pas répondre « oui », du moins pas tout de suite :
– Laissez-moi y penser et revenir vers vous.
– J’ai besoin de réfléchir à cela. Puis-je ne pas prendre une décision tout de
suite ?
– Je suis vraiment touchée que vous soyez venu me voir avec cette
question, mais j’ai trop de choses à faire en ce moment, alors pour prendre
soin de moi-même, je vais devoir refuser.
– J’y ai réfléchi et ce n’est pas le bon moment pour moi, mais merci d’avoir
pensé à moi.
5. Apprenez à recevoir ! Je sais, je sais, je ne peux pas insister assez sur le
fait de recevoir. Prenez conscience de votre difficulté à recevoir et ouvrez
vos canaux de réception. Visualisez-vous en train de recevoir des cadeaux
et de l’abondance. Visualisez-vous en train de recevoir de l’amour.
Visualisez-vous en train de recevoir votre propre bonté en vous levant
pour ce que vous croyez, en disant « non » quand vous voulez dire
« non ». Vous avez besoin de recevoir pour pouvoir recharger vos
batteries ; pour pouvoir être fidèle à vous-même et dire « non » ; pour ne
pas vous contorsionner pour ne laisser tomber personne ; pour pouvoir
continuer à être une force du bien sur cette planète.
6. Un journal. Je trouve qu’écrire sur mes sentiments est très cathartique
pour moi et libère beaucoup d’émotions refoulées. En outre, en tenant un
journal, vous devenez l’observateur, comme indiqué à l’étape 3, ce qui
vous aide à vous désensibiliser face à vos émotions ; vous pouvez aussi
relire ce que vous avez écrit des semaines ou des mois plus tard et voir le
chemin parcouru.
7. Et enfin, mais c’est extrêmement important, aimez-vous à travers cela. Ne
vous battez pas contre vous-même ! Aimez-vous davantage et riez de
vous. Riez de vos traits de caractère et ne vous prenez pas au sérieux. Riez
de votre culpabilité d’avoir dit « non ». Riez de tout ce qui vous passe par
la tête avant de refuser quelque chose à quelqu’un ou d’envisager de le
faire. Parlez librement avec les autres de ces traits de caractère : le nid de
guêpes de sentiments mêlés qui naissent de l’aversion à la confrontation,
la peur d’échouer ou de décevoir les autres, et la culpabilité, encore et
encore. Ils trouveront cela rafraîchissant. Le fait de pouvoir parler de ces
traits sans qu’ils soient des sujets brûlants pour vous est un signe certain
que vous vous aimez et que vous vous acceptez. Sachez que vous êtes une
personne puissante mais vous pourriez être encore plus efficace si vous ne
vous jugiez pas aussi sévèrement ou si vous ne laissiez pas une culpabilité
mal placée prendre le dessus.

Ces sept points peuvent non seulement vous aider à gérer et à affronter
une culpabilité mal placée, mais aussi à réduire les sentiments d’anxiété, de
stress, voire de souffrance, qui accompagnent la culpabilité ou l’évitement
des conflits.
Je ne saurais trop insister sur l’impact que peut avoir le simple fait de
devenir plus sensible à votre propre orientation intérieure et d’apprendre à
dire « non » à ce qui ne vous convient pas pour changer votre vie pour le
meilleur. Cette capacité seule vous rend plus authentique et vous permet de
créer une vie qui reflète vraiment qui vous êtes !
Méditation pour dire « non »

Vous pouvez vous retrouver à vous chuchoter ces mots à la volée, tout en
trouvant le courage de dire « non ».
« Je m’honore en me mettant à l’écoute
de ma guidance intérieure.
Je m’autorise à dire non sans culpabilité.
Dire non ne fait pas de moi une mauvaise personne.
Au contraire, cela fait de moi une personne plus authentique.
Lâcher prise sur tout ce qui n’est pas moi me permet de me libérer, et
d’embrasser pleinement le vrai moi qui émerge enfin. »
Chapitre 10

BRISER LES NORMES DE GENRE

MANTRA :
« J’accueille pleinement mon genre. »

N ous sommes dans un paradigme de domination masculine depuis bien


trop longtemps, et nous voyons les répercussions de la suppression de
l’énergie féminine (une qualité d’énergie que possèdent les hommes et les
femmes), il est donc temps de faire pencher la balance dans l’autre sens
pour retrouver un équilibre.
Les femmes empathiques pourraient être tentées par le statu quo pour
éviter la culpabilité, la désapprobation, et de laisser tomber les autres. Les
hommes empathiques souffrent aussi, mais davantage d’un préjugé inverse
de celui des femmes – ils ne sont pas assez « masculins ».
J’ai grandi dans un environnement culturel où j’ai été confrontée à une
énorme disparité entre les sexes. Je croyais que les femmes étaient
inférieures aux hommes et j’ai porté cette croyance jusqu’à l’âge adulte.
Considérer que les femmes doivent être prises en charge par les hommes
parce que nous sommes trop vulnérables, trop sensibles, fait partie de notre
paradigme culturel indien. Nous sommes d’abord prises en charge par nos
pères, et nous sommes censées rester à la maison avec nos parents jusqu’à
notre mariage, puis laisser nos maris s’occuper de nous.
À l’âge adulte, avant mon mariage, si je sortais le soir avec mes amies, je
devais être accompagnée d’un chaperon masculin – mon frère ou quelqu’un
que ma famille connaissait et en qui elle avait confiance. Toutes les tâches
ménagères m’étaient confiées et non à mon frère. Lorsque je demandais à
mes parents pourquoi il n’avait pas à m’aider à faire la vaisselle ou la
cuisine, ils me répondaient : « Parce que tu es une fille et que c’est un
garçon. » En termes de leadership, j’ai été élevée dans la même optique : les
hommes sont des leaders et si les femmes se battent pour des postes de
pouvoir ou de direction, elles sont considérées comme indésirables par les
hommes. Les médecins, les responsables politiques, les présentateurs de
journaux télévisés, tous ces emplois étaient réservés aux hommes. Les
fonctions de soutien – assistantes, secrétaires, infirmières – étaient réservées
aux femmes.
Si vous avez été élevé dans une culture similaire, pensez aux messages
que cela a fait passer. Pensez aux types de croyances que cela forme en
nous : nous devons être protégées par les hommes tout le temps – ce qui
nous fait douter de nos propres capacités en tant que femmes à penser,
réagir, créer – pour être tout ce que nous pouvons être. Cela nous fait douter
de notre propre force, de notre confiance en nos propres émotions et nos
propres réactions.
Ce préjugé sexiste est en fait présent dans toutes les cultures. Beaucoup de
gens disent que dans la culture occidentale, en particulier dans la culture
américaine, les femmes n’ont pas à se plaindre ; que nous sommes très
libres et débarrassées de toutes ces croyances. Et c’est vrai dans une
certaine mesure, mais seulement dans une certaine mesure.
Après tout, aux États-Unis, jusqu’en 1973, les femmes ne pouvaient pas
demander une carte de crédit ou un prêt bancaire sans la signature de leur
père ou de leur mari. Même si elles avaient le meilleur revenu de la famille,
cela n’avait pas d’importance. Grattez la surface, et je ne crois pas que cela
ait tellement changé. Nous gagnons toujours 0,80 $ par dollar, et même plus
près de 0,49 $ si l’on tient compte de ce que nous perdons en termes
d’augmentations et de promotions parce que nous prenons plus de pauses
dans notre carrière pour nous occuper de notre famille et de nos proches. Je
pense toujours au célèbre rapport interne de Hewlett-Packard, selon lequel
les femmes ne postulent à un emploi que si elles remplissent 100 % des
conditions requises, mais les hommes le font lorsqu’ils en remplissent
60 %.
Et bien que des progrès aient été réalisés dans le monde entier, il existe
toujours un énorme écart entre les sexes. Le rapport du Forum économique
mondial sur l’écart entre les sexes indique qu’au rythme actuel, l’écart
global se résorbera dans 61 ans en Europe occidentale, 70 ans en Asie du
Sud et 165 ans en Amérique du Nord. À mon avis, l’écart se réduit
beaucoup trop lentement.
Ce type de conditionnement et ces croyances culturelles peuvent être
difficiles à surmonter et peuvent conduire à des croyances encore plus
fausses telles que « Je ne compte pas », « Je ne suis pas assez bien », « Je ne
suis pas digne à moins d’avoir un homme puissant à mes côtés », « Les
femmes mariées ont plus de valeur que les femmes célibataires », etc. Nos
préjugés et nos restrictions culturelles en matière de genre sont des filtres
plutôt que des vérités. À l’extérieur de notre réalité 3D, il n’y a pas de
préjugés sexistes, car il n’y a pas de genres, seulement une énergie qui n’est
ni masculine ni féminine. Le genre fait partie de notre biologie sur cette
planète, dans un but de reproduction. En reconnaissant ce point, nous
pouvons voir plus clairement les préjugés et les restrictions liés au genre en
tant que faux filtres et nous aider, ainsi que les autres, à nous en libérer.

La fiancée en fuite
S’il peut être difficile de se libérer, c’est beaucoup plus facile quand on le
fait depuis un espace de pouvoir. Ce pouvoir consiste à être qui nous
sommes vraiment. Lorsque nous nous rebellons contre les préjugés qui
accompagnent ces filtres, il peut être extrêmement douloureux de se libérer
sans l’amour de soi et la force, la conviction et la paix avec soi-même qui
en découlent.
J’ai mentionné que la première attente culturelle en ce qui me concerne
était de devenir une bonne épouse pour un mari convenable que mes parents
avaient choisi pour moi. Cette personne devait faire partie de la même
culture, de la même lignée et se situer au même niveau socio-économique.
Au bout du compte, la chose la plus importante que je pouvais faire était de
me rendre attirante pour les hommes. J’ai porté ce conditionnement avec
moi jusqu’à ma « mort ». Malheureusement, puisque les femmes ont moins
de valeur dans la société indienne traditionnelle si elles sont célibataires, la
chasse au partenaire commence tôt.
Alors que j’étais à peine une adolescente, mes parents ont commencé à
me préparer à devenir une bonne épouse pour un futur mari. Cela signifiait
apprendre à être serviable, soumise, obéissante, désirable et apte aux
travaux ménagers. Cela signifiait également que je ne pouvais pas travailler
ou étudier sans l’autorisation de mon futur mari et de sa famille, car, selon
la culture indienne traditionnelle, on ne se marie pas seulement avec
l’homme, mais avec toute sa famille et on vit avec ses parents et ses frères
et sœurs. Le résultat est que les femmes obéissent à leurs pères jusqu’à ce
qu’elles se marient et ensuite elles obéissent à leurs maris pour le reste de
leur vie.
Cette vie m’a toujours terrifiée. Je la voyais comme une mort
émotionnelle. Je voulais être ma propre personne, avec la liberté de trouver
un travail qui me passionne. Je voulais aussi voyager à travers le monde,
poursuivre de grands rêves et gagner ma vie par moi-même. Je voulais
trouver ma propre voie. La dernière chose que je voulais faire était de me
marier avec quelqu’un choisi pour moi. J’étais une romantique désespérée
qui voulait tomber amoureuse et perdre la tête pour quelqu’un que j’avais
personnellement choisi.
J’ai vu certaines de mes plus proches amies indiennes se marier l’une
après l’autre (une à dix-sept ans et une autre à dix-neuf ans !). En fait, la
plupart d’entre elles se réjouissaient de se marier, même si c’était avec un
homme choisi par leurs parents dans les limites étroites de ce qui était
permis. Lorsque des amies revêtaient leur tenue de mariage, les gens
demandaient à mes parents pourquoi leur fille était encore célibataire, sous-
entendant que personne ne voulait de moi. J’ai commencé à douter de moi-
même encore plus lorsque j’ai remarqué que mes propres amies, qui me
ressemblaient, ne remettaient pas en cause le statu quo ; en fait, elles étaient
enthousiasmées par quelque chose qui me semblait terrifiant.
Ce fut le début d’un schéma qui allait prendre des décennies à se briser.
J’ai commencé à remettre en question mon moi intérieur et à supposer qu’il
y eût vraiment quelque chose qui n’allait pas chez moi. Mon incapacité à
revendiquer mon propre cheminement et mon propre pouvoir à l’époque
m’a amenée à me sentir isolée, incomprise et j’ai eu peur de finir ma vie
toute seule. Je vacillais entre le besoin de m’exprimer et le désir d’apaiser
ma famille, de dire « oui » alors que je voulais dire « non » au monde qui
m’entourait, et de m’éloigner de ma propre lumière au lieu d’y entrer.
Finalement, à vingt ans, j’ai accepté un mariage arrangé, pour faire
ensuite volte-face et faire quelque chose d’encore plus sauvage et choquant
que de mettre du rose dans mes cheveux au début des années 1980. À la
dernière minute, juste avant le mariage – ma voix intérieure criant dans ma
tête : ne fais pas ça ! Ce n’est pas qui tu es ! Ce n’est pas ce que tu es venue
faire ici ! –, je me suis enfuie.
Le mariage devait avoir lieu à Bombay et c’était toute une histoire, avec
des membres de la famille qui venaient du monde entier en avion pour y
assister. Les lieux étaient réservés, tout comme les fournisseurs,
photographes, traiteurs, musiciens, etc. Comme c’est le cas pour les
mariages indiens, au moins sept réceptions étaient prévues. La décision de
renoncer à ce mariage a été très difficile à prendre, mais je ne voyais pas
d’autre choix. J’étais fiancée depuis huit mois et j’avais passé ces mois à
essayer d’être tout ce que sa famille voulait que je sois. Pendant ce temps,
je devais demander l’approbation de mon fiancé et de ses parents pour
toutes mes décisions – grandes et petites – du choix des vêtements à porter
au quotidien à ce qu’il faut apprendre à cuisiner après le mariage. J’étais
déjà épuisée avant même le mariage. Pour couronner le tout, à cause des
opinions de mon fiancé et de ma belle-famille, je n’avais pas le droit de
travailler en dehors de la maison, de gagner mon propre argent, de voyager,
ni de vivre aucun de mes rêves.
Se marier dans cette situation aurait été comme passer de la poêle à frire
au feu. Comme je l’ai mentionné, dans un mariage arrangé indien, vous
n’épousez pas seulement l’homme – vous héritez d’une toute nouvelle
famille. Mon rôle de belle-fille auprès des parents de mon fiancé faisait
partie intégrante de cette alliance, d’autant plus que je devrais vivre avec
eux et il semblait que ma belle-famille était encore plus stricte que mon
père !
Trois jours avant le mariage, incapable de calmer la tempête qui faisait
rage dans mon cœur, j’ai décidé de me confier à ma mère. Je lui ai dit
qu’après huit mois, j’avais à peine fait connaissance de mon fiancé. Ses
parents avaient pris bien plus d’importance dans ma vie que lui, en me
formant pour être la parfaite épouse indienne, en m’apprenant à cuisiner ses
plats préférés et à m’habiller avec des vêtements indiens. L’idée de passer
ma nuit de noces avec un homme que je connaissais à peine m’effrayait au-
delà de tout ce que j’avais vécu.
Comme une véritable héroïne, ma mère m’a serrée dans ses bras, m’a
réconfortée et m’a dit qu’elle ne me forcerait pas à aller jusqu’au bout.
D’un côté, j’étais soulagée, mais de l’autre, j’étais horrifiée en pensant à la
réaction de ma belle-famille et de tous les invités et parents qui avaient pris
l’avion, sans parler du fait que nous devions encore nous occuper des salles,
des fournisseurs et de tout le reste ! Ma mère m’a dit qu’elle s’occuperait de
tout, y compris de parler à mon fiancé et à ma belle-famille, en s’assurant
que tous les parents et les invités du mariage soient informés et indemnisés,
ainsi que les salles et les prestataires. Elle a complètement pris les choses en
main et m’a seulement réprimandée pour ne pas m’être confiée à elle plus
tôt.
Comme prévu, lorsque ma mère a parlé avec mon fiancé et mes beaux-
parents, ils étaient furieux et ont accusé ma mère de me gâter. Une énorme
dispute a éclaté et ils ont dit à ma mère de me gifler et de me forcer à me
rendre au temple le jour du mariage. Ma mère a dit qu’elle ne ferait pas une
telle chose.
Je n’ai pas eu le courage de rester pour voir leur réaction. Je savais aussi
qu’ils viendraient me chercher, alors je me suis enfuie et je me suis cachée
chez ma meilleure amie, qui avait fait un mariage arrangé à l’âge de dix-
neuf ans, ce qu’elle regrettait et dont elle subissait maintenant les
conséquences. Elle vivait à Bombay à l’époque et m’a ouvert sa maison.
La famille de mon fiancé s’est présentée à la porte de la maison de mon
amie pour me chercher, mais je me suis cachée dans la chambre pendant
qu’elle les éconduisait. Je ne pouvais pas quitter les lieux, car ils me
surveillaient depuis l’extérieur du bâtiment, dans la rue, suspectant ma
présence. J’y suis restée un mois, jusqu’à ce que la tension retombe et que
les derniers parents venus de l’étranger rentrent chez eux.
Fuir l’autel peut sembler courageux à certaines personnes, mais à bien des
égards, c’est sorti tout droit du guide de l’empathe. Parce que je n’avais pas
eu le courage de dire « NON » – parce que je ne voulais pas décevoir les
gens ou créer des conflits –, je suis entrée dans le déni et j’ai accepté un
mariage arrangé. Mais quand le moment est venu pour moi de serrer le
nœud conjugal, je me suis désistée, ce qui a créé encore plus de déception et
de conflit – exactement ce que je voulais éviter en acquiesçant à tout le
monde au départ. Quoi qu’il en soit, j’étais coincée dans une situation
intenable. Et le tumulte qui s’est ensuivi a fait honte à ma famille et à celle
du marié.
Quand les parents de ma mère avaient commencé à l’orienter vers un
mariage arrangé, elle s’était juré que, si jamais elle avait une fille, elle
n’imposerait pas les mêmes restrictions. En allant jusqu’au bout et en
épousant mon père, elle a dû étouffer sa véritable personnalité, mais elle ne
s’est jamais fâchée contre moi parce que je ne voulais pas faire la même
chose et n’a pas contesté mon côté rebelle. Finalement, elle s’est même
rangée à mes côtés quand je me suis enfuie. Notre famille élargie l’a
accusée de me gâter elle aussi, parce qu’elle ne m’a pas châtiée ou
compliqué la vie à mon retour à la maison, pour que je sois obligée de
retourner chez mon futur mari. Elle a trouvé un équilibre précaire : elle a
essayé d’obtenir l’approbation de mon père tout en étant là pour moi. Elle
ne m’a jamais blâmée, ni jugée, même lorsque le monde entier, y compris
mon père, était contre moi. Elle m’a défendue auprès de tous et s’est tenue à
mes côtés, navigant entre nos contraintes culturelles et mes rêves.
Bien que ma mère ne m’ait jamais refusé son approbation, mon père l’a
fait. J’avais dû travailler très dur pour gagner la sienne, et une fois que
c’était le cas, c’était très provisoire. J’ai donc fait tout ce que j’ai pu pour la
maintenir, y compris en me mettant en difficulté. Et quand je perdais à
nouveau son approbation, je sentais toujours que c’était ma faute, je pensais
avoir fait quelque chose de mal qui l’avait blessé. La moindre chose pouvait
déclencher sa désapprobation et son refus de m’aimer : accrocher un poster
grandeur nature d’une pop star masculine sur le mur de ma chambre ou
parler au téléphone avec un ami jusque tard dans la nuit. De simples trucs
d’adolescente, mais les réactions de mon père à ce genre de choses étaient
exagérées. Il se mettait en colère non seulement contre moi, mais aussi
contre ma mère, l’accusant d’être trop indulgente avec moi. Sa colère me
culpabilisait et je passais par tout un cycle de contorsions, faisant tout mon
possible pour être une bonne fille et regagner son approbation.
Et c’est ainsi que lorsque je franchissais une ligne – lorsque je rentrais
trop tard le soir, que je sortais avec des garçons qui n’étaient pas de notre
culture ou que je m’habillais d’une manière même légèrement provocante –,
mon père se mettait en colère contre ma mère et moi. Je me sentais très mal
et encore plus en conflit. Maintenant, si j’ai suivi la ligne et me suis
conformée aux normes oppressives de la culture indienne traditionnelle, ce
n’est pas parce que j’avais peur de mon père ; c’est parce que je ne voulais
pas causer de turbulences dans la relation de mes parents. C’est devenu un
double fardeau émotionnel dont je n’étais même pas consciente alors. À
l’époque, dans ma culture, une femme ne quittait pas la maison de ses
parents avant de se marier, donc le simple fait de trouver un emploi et de
déménager n’était pas une option pour moi. Ma relation chaotique avec
mon père a duré jusqu’à son décès. Nos problèmes n’ont pas été résolus
avant que je le rencontre de l’autre côté pendant mon EMI.

Briser le plafond de verre


Quand je suis « morte », j’ai pris conscience qu’il n’y a pas de genre dans
l’autre monde, parce que nous n’avons pas de biologie. Nous sommes
seulement des êtres spirituels purs. Nous sommes magnifiques au-delà de
toute croyance. Nous sommes forts, nous sommes puissants. Toutes ces
qualités font partie de qui nous sommes, de l’amour pour nous-mêmes et de
la conscience universelle. Nous devons les accueillir dans notre vie
physique. Notre empathie et notre sensibilité, ainsi que notre affirmation de
soi, notre masculinité et notre féminité, tout cela est également important
pour former la totalité de qui nous sommes : pensez par exemple au concept
du yin et du yang. Dans ce monde-là, il n’y a pas de jugement pour savoir
laquelle de ces qualités est la plus positive ou la plus négative. En fait, il n’y
a absolument aucun jugement dans ce monde. Point final !
Cette conscience semblait si réelle ! Elle semblait si juste ! J’avais grandi
avec le sentiment que quelque chose clochait, mais pendant mon EMI,
j’avais une vision claire de tout cela et c’était tellement sensé.
J’ai compris que les rôles que nous jouons, auxquels nous nous
accrochons – les rôles de genre qui nous ont été enseignés – sont
simplement culturels. Les rôles que nous portons sur le plan émotionnel – la
culpabilité des femmes si elles vont travailler en dehors du foyer ; le
sacrifice de soi (par opposition à l’amour de soi) qu’on nous apprend à
accepter ; la suppression de l’ego, que les femmes sont encouragées à
rechercher plus que les hommes – sont tous des conditionnements culturels.
Mais voir l’autre côté m’a montré comment il est possible – et fantastique –
d’être libéré des restrictions de culture et de genre.
Mon mari, Danny, a toujours été meilleur que moi dans les travaux
ménagers, mais avant de « mourir », au lieu de voir cela comme une
merveilleuse compétence de sa part, je la voyais comme ma propre carence.
C’était une source d’embarras pour moi, que j’essayais toujours de
dissimuler lorsque des amis ou des membres de la famille nous rendaient
visite. Cependant, depuis mon expérience dans l’autre monde, je suis fière
de la fabuleuse capacité de Danny à s’occuper de notre foyer, alors qu’il se
moque de mon incompétence domestique (avec humour, bien sûr).
Ici, sur terre, les deux sexes sont aussi importants l’un que l’autre.
Comme pour le yin et le yang, l’un sans l’autre crée un déséquilibre. En tant
que personne empathique, et donc plus émotive que les autres, je vous
encourage à accueillir tous vos superpouvoirs comme des forces. Que vous
soyez un homme ou une femme, transgenre, gay ou hétéro, accueillez-les
tous. Nous étiquetons nos sensibilités comme des qualités féminines, et
elles le sont, mais d’une manière « yin ». Nous n’avons pas besoin
d’attribuer un genre à ces qualités ; elles sont tout aussi importantes que les
qualités « yang » tant valorisées dans notre paradigme actuel, des qualités
comme l’affirmation de soi, la ténacité, l’obstination, l’agressivité et la
résistance.
Beaucoup d’hommes empathiques accueillent ces qualités plus sensibles,
mais ils ont peur de le montrer parce qu’ils craignent d’être étiquetés
comme faibles. D’autre part, certaines femmes pensent qu’elles doivent se
comporter comme les hommes pour réussir dans ce monde. Je veux que
vous sachiez que ce n’est pas vrai. Aujourd’hui, nous avons plus que jamais
besoin de ces qualités féminines.
Nous avons besoin de davantage de femmes dans des rôles modèles. Nous
avons besoin de plus de femmes fortes qui adoptent les qualités féminines
comme modèles pour le reste d’entre nous. Je vous encourage à embrasser
votre ego parce que vous avez besoin de votre ego pour assumer des rôles
de leadership. Votre ego n’est pas votre ennemi. L’ennemi consiste à
réprimer votre conscience spirituelle, votre mystique intérieur et votre
reliance à la toile de conscience. En tant qu’empathe, avec votre conscience
spirituelle et votre incroyable empathie, vous devez accueillir pleinement
votre ego pour savoir que votre message est important et doit être partagé,
quelle que soit l’échelle que vous choisissez.
L’une des choses que j’ai apprises est de toujours travailler pour être
authentique, quel que soit mon genre. Je vous invite à faire de même.
Embrassez qui vous êtes. Embrassez vos forces et vos dons. D’autre part, si
vous êtes mauvais en quelque chose, comme les mathématiques ou
l’orthographe, n’ayez pas peur de l’admettre. J’espère que vous constaterez,
comme moi, que plus vous vous accepterez sans jugement, moins vous
craindrez d’être jugé par les autres. Et ce faisant, vous pourrez faire valoir
vos points forts.

Méditation pour embrasser votre genre

Vous avez beaucoup à apporter. Ces mots vous aideront à accueillir tout ce
que vous êtes – le yin et le yang en vous.
« Alors que je me détends dans mon corps,
Je prends conscience qu’il y a une raison
pour laquelle je suis qui je suis.
Je suis parfait dans mon genre.
Tout en moi est nécessaire et valorisé dans cette vie physique.
Je m’autorise à m’exprimer pleinement et authentiquement.
J’embrasse mes points forts sans retenue.
J’embrasse et je nourris mon corps sans honte. »
Chapitre 11

VIVRE SANS PEUR

MANTRA :
« Je vis ma vie sans peur ! »

Q uand je suis « morte », mon père m’a dit d’aller de l’avant et de vivre
ma vie sans peur, et c’est ce que j’ai fait. Comme je l’ai appris
pendant mon EMI, c’est la seule chose pour laquelle nous sommes ici : être
nous-mêmes, aimer qui nous sommes et vivre notre vie à partir de cet
espace. Vivre sans peur est l’expression de notre véritable moi. Cela signifie
que nous devons accepter nos pensées, qu’elles soient négatives ou
positives. Dans notre paradigme des cinq sens, nous réprimons tous
certaines pensées qui ne correspondent pas au mode de pensée dominant.
Après avoir travaillé avec tant d’empathes, j’ai découvert que nous
réprimons également nos pensées en raison de notre capacité à « lire » les
autres. Nous pensons qu’ils peuvent nous lire tout aussi facilement. Nous
enterrons donc nos pensées les plus révélatrices, nous nous entourons d’une
coquille protectrice et nous nous cachons.
Il y a ensuite toute la tyrannie de la pensée négative – l’idée que si nous
pensons quelque chose de négatif, même pour un court instant, nous allons
le manifester. Cette peur peut être particulièrement envahissante pour les
empathes, car nous sommes très sensibles au pouvoir de suggestion.
Lorsque j’étais en train de relever le défi du cancer, tout le monde parlait de
la loi de l’attraction. C’était énorme. Je ne peux pas vous dire le nombre de
personnes qui ont dit des choses comme : « Vous avez attiré le cancer »,
« Vos pensées ont attiré le cancer », « Les pensées négatives attirent une
réalité négative ». Je ne pouvais pas le comprendre. Comment était-ce
possible ? J’avais toujours été une personne très positive. J’étais toujours
celle qui était joyeuse, celle vers qui tout le monde se tournait s’ils avaient
besoin d’un renforcement positif. J’avais des amis qui étaient parfois
maussades ou lunatiques, ou même râleurs – mais ce n’était jamais mon
cas. J’ai toujours été celle qui remontait le moral à tout le monde. Je voulais
que tout le monde m’aime, vous vous rappelez ? Quand nous essayons de
réprimer nos pensées et nos émotions, le message que nous nous envoyons
à nous-mêmes est : je ne suis pas assez bien, alors je dois annihiler cette
partie de moi-même. Nous supprimons une part de qui nous sommes
vraiment et c’est malsain. Pour surveiller chaque pensée – les étouffer ou
les autoriser une par une –, il faut juger nos pensées, et quand nous faisons
cela, nous nous jugeons nous-mêmes. C’est une façon d’être qui est plus
artificielle qu’authentique.
C’est à cela que nous devons faire attention lorsque nous suivons ces
croyances sur la loi de l’attraction sans les comprendre pleinement. Je ne
crois pas que nous attirions les gens, les événements et les circonstances par
nos pensées. Je crois plutôt que nous attirons ce qui nous arrive par qui nous
sommes à chaque instant.
Je n’ai pas vraiment compris la loi de l’attraction jusqu’à ce que je meure
et que j’apprenne que la clé est de s’aimer soi-même pour qui nous sommes
exactement. Lorsque vous vous aimez et vous valorisez, vous n’avez plus
besoin de surveiller vos pensées.

Soyez qui vous êtes !


Je sais par expérience que lorsque vous vous autorisez à être qui vous êtes,
vous acceptez sans crainte même vos pensées négatives. Elles vous
traversent et s’en vont. Ces pensées négatives, tout comme les positives,
font simplement partie de qui vous êtes, et lorsque nous nous permettons
d’être qui nous sommes, nous attirons ce qui est vraiment à nous. Nous
n’avons pas à nous soucier de nos pensées ou de la manière de nous
accrocher aux résultats, aux opportunités, aux relations et aux expériences
positives lorsque nous les attirons, ou à craindre nos pensées négatives
lorsque nous traversons une période difficile. Ce ne sont que des pensées et
elles contribuent toutes à faire de vous qui vous êtes.
Aujourd’hui, je ne qualifie même plus mes pensées de positives ou
négatives – elles sont juste moi.
Et vous arriverez à ce même endroit. Pensez aux jeunes enfants. Ils
manifestent toutes sortes de pensées négatives, puis ils passent à autre
chose, au jeu suivant. Ils n’attirent pas de résultats cataclysmiques. Vous ne
les jugez pas. Ils ne se jugent pas eux-mêmes. Ils savent qu’ils sont toujours
aimés. Ils apprennent. Et nous aussi. Alors lâchez-vous un peu. Aimez-
vous. Soyez vous-même.
La façon d’être vraiment soi-même est de se demander : si je me recréais,
qui serais-je ? Qui serais-je si personne ne me regardait ? En vous posant
ces questions, rappelez-vous que vous ne naviguez plus les yeux fermés,
comme nous l’avons vu au chapitre 1. Vous n’êtes plus dans un monde à
cinq sens. Vous regardez le monde avec un regard neuf. Alors comment
vous voyez-vous maintenant, sans toutes vos croyances sur la façon dont les
choses devraient être ? Comment faites-vous l’expérience de vous-même ?
Si vous n’êtes pas sûr, vous pourriez poser la question à votre mystique
intérieur : est-ce que je veux me voir comme quelqu’un de léger, de libre,
qui a du succès, qui est créatif ? Alors, voyez quelle image vous vient à
l’esprit.
Nous attirons à nous des choses que nous ne voulons pas non pas à cause
des pensées négatives mais parce que nous créons notre réalité à travers nos
bagages et nos croyances du passé. Une fois que nous nous sommes
débarrassés de tout cela, en écoutant notre mystique intérieur et en aimant
qui nous sommes, nous commençons à voir le monde à travers cet espace
de clarté. Nous créons la vie que nous voulons et nous permettons au
monde de nous la refléter.
La façon dont nous voyons le monde dépend des lentilles à travers
lesquelles nous le voyons, et lorsque nous changeons nos croyances, ce qui
signifie changer de lentilles, notre vision change. En d’autres termes, si
nous regardons le monde à travers des lentilles plus bienveillantes, nous
verrons davantage de bienveillance. Si nous regardons le monde avec
colère, c’est ce qui nous est renvoyé. Par exemple, lorsque vous achetez une
nouvelle voiture, vous remarquez soudain la même voiture partout, alors
que vous ne les remarquiez pas, ou très peu, avant cela. Ou bien, disons que
vous achetez une voiture d’une couleur inhabituelle, juste pour être
différent, et que vous remarquez soudain combien d’autres personnes
conduisent une voiture de la même couleur. Ma première voiture était rouge
vif. Je ne pensais pas qu’il y avait autant de voitures rouges sur la route,
mais après avoir acheté ma voiture rouge, waouh !
Sur un plan plus ésotérique, il existe des preuves scientifiques quant à la
façon dont nous affectons notre environnement. Pensez au livre du
Dr Masaru Emoto, Les Messages cachés de l’eau1, dans lequel il décrit ses
expériences. Il a découvert que les pensées et les sentiments, un état d’être,
ainsi que la musique, affectent la réalité physique – dans ce cas, la forme
des cristaux dans l’eau gelée. Et en 1998, des chercheurs de l’Institut
Weizmann des sciences ont mené une expérience hautement contrôlée
démontrant comment un faisceau d’électrons est affecté par l’acte d’être
observé. L’expérience a révélé que plus le temps passé à « observer » est
long, plus l’influence de l’observateur sur ce qui se passe réellement est
grande.
Il m’est apparu très clairement dans cet état d’EMI que ce ne sont pas
seulement mes pensées qui sont responsables de la création de ma réalité,
c’est aussi la façon dont j’honore et j’aime qui je suis. La seule chose que je
dois faire, c’est être moi-même. Sans peur. Être soi-même sans peur signifie
s’aimer suffisamment pour s’autoriser à vivre sans ses bagages et ses
croyances, sans voir le monde comme les autres le voient ou voudraient que
vous le voyiez. Cela signifie ne pas avoir besoin de leur approbation pour se
sentir digne, ne pas avoir besoin d’une maladie comme excuse pour prendre
soin de soi-même, ne pas avoir à se justifier d’être soi-même. Cela signifie
que vous devez savoir que vous êtes digne et méritant sans avoir à faire vos
preuves.
En un mot, c’est la peur qui m’a empêchée d’être qui je suis (peur d’être
mal-aimée, peur de la désapprobation, peur de ne pas être digne ou assez
bien), et c’est l’amour qui m’aide à être moi-même. Plus je m’aime et plus
je me rends compte que je suis digne et que je mérite de m’exprimer sans
excuses. C’est ainsi que cela fonctionne. Plus vous vous autorisez à être qui
vous êtes, plus vous vous envoyez le message : je m’aime et il n’y a rien qui
cloche avec moi.
Permettez-vous donc d’être authentique, d’être qui vous êtes vraiment.
Lorsque vous faites cela, vous vous dites aussi qu’il n’y a rien de mal avec
vos pensées. Même si vous avez occasionnellement des pensées négatives
ou fondées sur la peur, vous pouvez les autoriser. Vous pouvez prendre
l’attitude qui consiste à dire : hé, c’est une partie de moi. Voyons ce qu’elle
dit. Et puis elle partira quand ce sera fait. C’est tellement mieux que : oh,
mon Dieu. Je dois supprimer cette pensée négative parce qu’elle va attirer
une réalité négative – avoir peur de la pensée, et ensuite avoir peur de la
peur parce qu’elle pourrait générer plus de pensées… Tout en vous jugeant
vous-même pour avoir eu ces pensées en premier lieu.
Comment pouvez-vous échapper à vos peurs intérieures afin d’arrêter de
vous poser des obstacles à être qui vous êtes vraiment ? En d’autres termes,
comment pouvez-vous passer de la peur d’être vous-même à l’amour de
vous-même ?
Comprenez d’où vient la peur. Les peurs viennent généralement de
l’extérieur. Même si vous pensez que ce sont des peurs intérieures parce
qu’elles sont dans votre esprit, ça ne fonctionne pas ainsi. Car lorsque vous
allez au fond de vous-même, il n’y a que de l’amour. Seulement de l’amour.
Notre réalité globale actuelle semble être en déséquilibre, davantage gérée
par la peur que par l’amour, et beaucoup d’entre vous qui lisez ceci sont des
empathes, donc vous le ressentez plus profondément. De ce fait, vous
pouvez très bien croire que ce sont vos peurs intérieures. Mais ce n’est pas
le cas – elles viennent de notre paradigme externe actuel.
Essayez de minimiser les apports du monde extérieur. Nous avons parlé
de déconnexion au chapitre 3. Vous pouvez également prendre du recul vis-
à-vis des personnes qui déclenchent vos peurs. Consultez votre mystique
intérieur. Chaque fois que vous ressentez une peur, c’est un appel à aller
vers l’intérieur. Bien que votre but soit d’être ici dans ce monde physique,
dans ce corps physique, et non d’y échapper, notre paradigme peut parfois
devenir trop bruyant et effrayant. Cela peut nous déséquilibrer. Passer du
temps à nous relier à notre monde intérieur peut corriger cela. Il s’agit de
reprendre contact avec l’appel et l’intention de notre âme, et avec l’amour
qui vous a attiré dans ce monde en premier lieu.

Aimez et chérissez qui vous êtes !


J’ai parlé de la façon de s’aimer soi-même et de s’aimer davantage, et je
veux vous expliquer maintenant comment faire appel à votre guidance
intérieure pour vous aider. Vous pouvez commencer par poser des questions
telles que : comment puis-je m’aimer davantage ? Comment puis-je me
permettre d’être plus authentique ? Où puis-je me libérer de ma peur ?
Donc, encore une fois, vivre une vie authentique ne consiste pas à observer
vos pensées et à en avoir peur. Il s’agit plutôt de se demander : OK,
comment puis-je m’aimer davantage ?
Si vous traversez une maladie, une dépression ou une période négative de
votre vie, ne vous dites jamais : j’ai attiré cela ; Mes pensées négatives ont
attiré ma réalité ou Ne sois pas si négatif. C’est la dernière chose à faire. Ce
que vous devez vous dire si vous traversez une période de souffrance, de
blessure, de confusion, de peur ou de maladie, c’est : bon, c’est une
invitation pour moi à m’aimer davantage, à autoriser plus de bonnes
choses dans ma vie. Posez-vous la question : comment puis-je faire cela ?
Comment puis-je trouver plus de joie en moi, dans ma vie ? Quelles sont les
choses qui me rendent heureux ?
Cette focalisation vous aidera à être plus authentique, ce qui est important,
car, comme je viens de le dire, nous attirons ce que nous sommes vraiment.
Donc, quand vous êtes joyeux, vous autorisez plus de joie à entrer dans
votre vie. Et la façon d’être plus joyeux est de s’aimer davantage, afin de ne
pas porter de jugement sur ses pensées. Vous pouvez utiliser cette même
technique lorsque vous soutenez d’autres personnes qui traversent une
période difficile.
Une façon d’être plus aimant envers soi-même est de se parler à soi-même
d’une toute nouvelle façon. Au lieu de vous juger ou de vous en vouloir de
traverser une période difficile ou un problème de santé, je vous encourage à
vous traiter comme votre meilleur ami. Si votre meilleur ami traversait ce
que vous vivez, que lui diriez-vous ? Peut-être quelque chose du genre :
« N’aie pas peur. Je suis là pour toi » ou « Cela passera et tu en sortiras plus
fort » ou « Je vais t’aider à traverser cela avec amour ». Je vous encourage à
vous mettre à l’écoute de votre guidance intérieure, à vous poser ces
questions et à écouter les réponses. Si elles trouvent un écho en vous,
passez à l’action.
Votre objectif est de vous amener dans un espace où vous vous sentez plus
aimé. Toujours, toujours. Vous voulez vous montrer que vous devez
apprendre à vous accepter davantage et à vous aimer davantage. C’est ainsi
que vous passez à une fréquence plus élevée. Voici l’idée derrière le fait de
passer à une fréquence ou une vibration plus haute. Nous savons que tout
est fait d’énergie. Selon la loi de la vibration, cette énergie est toujours en
état de vibration. Cela inclut chaque partie de vous. Plus la vibration est
élevée, plus vous vous sentez léger, intuitif et conscient. Vous n’atteignez
pas une fréquence plus élevée en craignant vos pensées, mais en les
acceptant. Votre but est également d’aider les autres qui ont du mal à
s’accepter et à s’aimer davantage. Ce faisant, vous augmentez les deux
fréquences. N’oubliez pas que l’amour est la réponse à tous les problèmes
du monde. L’amour est la solution à tout.
Les empathes aiment apporter la joie, le bonheur et la lumière à ceux qui
les entourent, et c’est pourquoi nous sommes enclins à sauver les gens et à
les aider. Nous aimons élever les autres. Pour ce faire, nous devons nous
aimer nous-mêmes. C’est pourquoi mon slogan est « Aimez-vous comme si
votre vie en dépendait, parce que c’est le cas ! » Apprendre à m’aimer a été
une leçon très coûteuse qui a failli m’emporter.
Les empathes ont vraiment besoin d’être encouragés à sentir qu’il n’est
pas égoïste de s’aimer soi-même ou de satisfaire ses besoins. En fait, c’est
égoïste de ne pas le faire, parce que nous finissons en fait par contribuer au
problème. Pourtant, lorsque vous prenez avant tout soin de vous-même,
vous pouvez rencontrer des personnes qui considéreront cela comme
égoïste. Au début, lorsque je racontais l’histoire de mon EMI et de ma
guérison du cancer, j’ai parfois eu des personnes qui disaient (en particulier
sur les réseaux sociaux) quelque chose du genre : « Au moins, vous avez le
luxe de vous occuper de vos propres besoins. Il y a des gens qui souffrent,
des gens qui sont pauvres/malades/en train de mourir ! En quoi cela peut-il
les aider si vous pensez que la chose la plus importante à faire est de vous
aimer vous-même ? »
Mais c’est penser à l’envers. Parfois, je ressens encore un pincement de
culpabilité lorsque les gens me disent cela. C’est pourtant habituel dans
mon travail. Les gens attendent un sacrifice total de la part de ceux qui ont
un message spirituel. Il peut être difficile de changer la mentalité de ceux
qui croient que le vrai service signifie le sacrifice de soi. Les gens attendent
le même type d’altruisme de la part des guérisseurs, mais aussi des
enseignants, des parents, des dirigeants et, dans la culture dans laquelle j’ai
grandi, certainement des femmes. Lorsque je me trouve face à quelqu’un
qui a ces croyances, quelqu’un qui me reproche de répondre à mes propres
besoins, je me rappelle que si je ne m’aime pas, ou si je ne prends pas soin
de moi, et si je n’écoute pas mes conseils et mon intuition, j’en récolterai
les conséquences, dont possiblement le fait de tomber malade. Et si je suis
malade, ou si je souffre, ou même si je meurs parce que je n’ai pas pris soin
de moi, en quoi suis-je utile aux autres ? Au lieu de faire partie de la
solution, je deviens une partie du problème.

Autoriser au lieu d’attirer


Vivre sans peur signifie être qui vous êtes sans peur, s’ouvrir à des
possibilités que vous n’auriez jamais imaginées sans les limites auto-
imposées pour vous contenir, apporter de l’ordre et aider à mettre un
couvercle sur la peur. Parfois, les gens me demandent mon avis sur la
fixation d’objectifs. Dans la plupart des cas, je n’en suis pas très fan. Je
crois que les objectifs que nous nous fixons peuvent nous restreindre. Nous
sommes capables d’accomplir bien plus que ce que nous croyons et nous ne
pouvons pas saisir ce dont nous sommes capables parce que nous ne savons
pas qui nous sommes. Nos opinions se limitent à ce que nous pouvons voir,
c’est-à-dire notre corps physique.
La clé est de comprendre qui vous êtes – en reconnaissant que votre moi
physique n’est pas tout ce que vous êtes. Regardez votre corps et voyez-le
tel qu’il est. Ce dont je veux que vous preniez conscience, que vous
compreniez vraiment, c’est que ce corps n’est que la partie émergée d’un
iceberg, les 20 %. Les 80 % restants de vous-même se trouvent dans l’autre
monde. Vous ne pouvez pas les voir avec vos yeux physiques, mais ils
existent. Nos énergies s’étendent à tel point qu’elles se relient aux énergies
de tous ceux qui nous entourent. Cependant, nous interagissons dans ce
monde et avec les autres comme si nous n’étions tous que la pointe de
l’iceberg – c’est-à-dire un corps purement physique dans ce temps et cet
espace, et rien de plus.
Lorsque je parle d’être à six sens ou d’être conscient de son moi à six
sens, cela signifie être conscient de ces 80 % que l’on ne peut pas voir. Les
autres 80 % de notre être sont capables de bien plus que ce que nous
pouvons imaginer. C’est ce que j’ai ressenti quand je suis « morte ». J’ai
tout vu et tout ressenti. Une bien plus grande part de moi-même n’était pas
physique. Je n’étais pas seulement la partie visible de l’iceberg, j’étais en
fait tout l’iceberg. J’étais énorme et magnifique au-delà de toute
description !
Lorsque nous prenons conscience que notre moi physique n’est qu’une
infime partie de ce que nous sommes, nous comprenons aussi que tous ceux
que nous avons rencontrés dans ce monde ne sont qu’un fragment de ce
qu’ils sont vraiment. À ce stade, nous comprenons l’insignifiance de tout ce
pour quoi nous nous sommes battus, inquiétés et disputés. Nous
comprenons également que nous avons fait de grands problèmes avec de
petits problèmes parce que nous ne voyons pas que le moi visible n’est
qu’une petite partie de quelque chose de beaucoup, beaucoup plus grand,
quelque chose qui dépasse de loin ce que nos cinq sens peuvent voir ou
entendre.
Récemment, j’ai reçu une lettre de quelqu’un qui me demandait : « Que se
passe-t-il quand on a un désir vraiment énorme dans la vie ? D’où vient ce
désir et que devrait-on faire pour y répondre ? Est-il correct d’essayer de s’y
concentrer avec ses pensées et ses sentiments, c’est-à-dire d’appliquer la loi
de l’attraction ? Est-ce que je me limite si je fais cela ? » Ma réponse est
que lorsque vous créez votre vision ou votre désir pour votre avenir à partir
de votre position actuelle, cette vision se limite à ce que vous pouvez voir
ou à ce que vous savez maintenant.
Laissez-moi vous donner un exemple tiré de ma propre vie. Quand j’étais
malade, mon plus grand désir était de me rétablir et j’ai commencé à créer
des tableaux de vision. C’était en 2005, avant que les tableaux de
visualisation numériques ne fassent leur apparition. J’ai acheté un panneau
en liège, j’ai découpé des photos de personnes en bonne santé dans des
magazines et j’ai créé un collage. Travailler sur mon tableau de
visualisation a été formidable pendant un certain temps, mais en ne voyant
pas la santé vibrante, ni même l’amélioration se manifester dans mon corps,
j’ai davantage pris peur. Le problème avec les tableaux de visualisation est
que si vous ne voyez pas votre désir se manifester comme vous le
souhaitez, vous commencez à ressentir de la peur et à douter, et alors vous
perdez cet espace d’amour et d’inspiration d’où vous êtes parti.
Si je traverse une période difficile, cela signifie que mon moment présent
ne se déroule pas comme je l’avais espéré. On ne veut pas créer à partir de
cet espace. Si vous vous sentez en colère, effrayé ou frustré dans le moment
présent, vous vous mettez en mode survie et vous êtes fermé à l’inspiration.
Nos courants créatifs cessent alors de s’écouler et nous ne pouvons pas
envisager un bon résultat. Essayez plutôt de vous concentrer sur ce qui
pourrait améliorer ce moment, même si c’est un petit pas. Quelle que soit
votre condition de vie, déterminez ce qui pourrait s’améliorer, qu’il s’agisse
de passer du temps avec vos proches, ou bien seul, à écouter de la musique,
de vous relier à votre moi supérieur, de vous demander ce que la situation
ou le moment tente de vous dire ou vous montrer, ou même simplement de
vous demander : qui serais-je si personne ne me regardait ? C’est ce que je
fais.
Une femme m’a écrit pour me dire qu’elle utilisait des tableaux de
visualisation et suivait tous les protocoles établis par les théoriciens de la loi
de l’attraction, mais qu’elle n’obtenait jamais les résultats escomptés. Et
puis, après avoir regardé une de mes vidéos, elle a compris qu’elle venait
d’un espace où règnent la peur, la pénurie et la survie, et c’étaient les
lentilles à travers lesquelles elle créait sa réalité. Elle s’est alors concentrée
sur le fait de se sentir mieux à ce moment-là, et en continuant à le faire à
chaque instant, elle a senti qu’elle se trouvait en bien meilleure place pour
créer un avenir plus vaste. À tel point qu’elle a vite senti qu’elle n’avait
même pas besoin d’outils comme les tableaux de visualisation, car elle n’y
recourait que dans ses phases de peur.
En regardant ma vie maintenant, je peux voir que la réalité désirée que
j’avais épinglée sur mon tableau de visualisation était limitée par rapport à
l’avenir que mon dharma (le véritable but divin) me réservait. Cet avenir
était beaucoup, beaucoup plus grand que ce que j’aurais pu imaginer à
l’époque, en particulier parce que je l’abordais à partir de cet espace de peur
et de survie.
Tout comme les 80 % invisibles de l’iceberg, nous ne pouvons pas
imaginer ce que nous ne pouvons pas encore voir. Ainsi, si nous fixons des
objectifs, ou même si nous créons des tableaux de visualisation, nous
pouvons être frustrés et nous limiter à cette vision restreinte de ce qui nous
attend, parce que nous ne pouvons pas voir tout ce que nous sommes
vraiment.
Il se peut qu’un avenir plus grand que ce que vous pouvez imaginer vous
attende, et la plupart d’entre nous sont incapables d’imaginer quelque chose
de plus grand que ce que nous connaissons déjà. Votre seule tâche consiste
donc à vous aimer et à trouver de la joie dans ce moment présent. Si vous
ne ressentez pas de joie, faites ce qui élève votre esprit afin de vous sentir à
votre plus haut niveau. Par exemple, si je me sens stressée par une situation
qui semble mal tourner, je peux me retirer physiquement et me concentrer
sur quelque chose de complètement différent – aller faire une promenade
sur la plage, préparer un repas, prendre une douche, ou toute autre chose
que j’aime vraiment faire. Quand je fais l’une de ces choses, je me trouve
dans un espace de clarté et la vie me semble toujours bien meilleure. Par
conséquent, je suis en meilleure position pour faire face à la situation. Tant
que vous ferez de votre mieux dans le moment présent, vous permettrez au
meilleur avenir possible de se dérouler.
Les images que j’ai épinglées sur mon tableau de visualisation étaient très
éloignées de la vie que je vis aujourd’hui. Je n’aurais jamais pu imaginer
cette vie. Je ne savais même pas qu’une telle vie existait ! Alors, ne vous
limitez pas. Ne vous limitez pas à des objectifs, aux détails exacts de votre
avenir ou au résultat précis d’un projet sur lequel vous travaillez. Laissez
les choses ouvertes. Votre seul travail consiste à vous exprimer pleinement
dans cet instant, être sans crainte dans cet instant, trouver votre joie et votre
épanouissement dans ce moment présent.
Maintenant, pour savoir comment faire…

L’amour du soi signifie l’amour du tout


Quand je dis aux gens de s’aimer, je dois généralement leur parler des
80 %, parce que la plupart du temps ils ne sont conscients et n’aiment que
la partie visible de leur iceberg, le moi qu’ils peuvent voir. « Hé, je me fais
masser », me diront parfois les gens s’ils n’ont pas compris tout mon
message. « Je me fais faire des coupes de cheveux, des couleurs, des soins
du visage. Je fais de la musculation. Je prends soin de moi. Comment se
fait-il que ma vie soit toujours aussi difficile et que je n’aie toujours pas
l’impression de m’aimer ? » Je leur explique ensuite ce qui se passe : « La
raison pour laquelle vous ne vous sentez pas aimé est que vous vous
négligez à 80 %. Vous n’aimez que les 20 % visibles. »
La première étape pour s’aimer pleinement est de prendre conscience
qu’il y a 80 % de plus et que vous êtes en fait un être à six sens. Ensuite,
prenez conscience de ces 80 %, car cette partie connaît votre but. C’est la
partie de vous que vous devez aimer, accepter, connaître et à laquelle vous
devez faire confiance. Et quand vous faites cela, vous intégrez la partie non
physique et la partie physique de vous-même.
Pour l’instant, il se peut que vous ayez l’impression que le physique et le
non-physique sont deux choses distinctes. Vous pouvez avoir l’impression
de n’être qu’un iceberg flottant sur l’océan, parce que vous ne pouvez pas
voir ce qu’il y a en dessous. C’est pourquoi vous vous sentez perdu, seul et
isolé ; parce que cette pointe est tout ce que vous pouvez voir. Mais si vous
pouviez voir l’ensemble, la magnificence qui se trouve sous la surface et
qui est reliée à tout le reste – le reste du monde, les autres icebergs, l’eau, la
terre, les éléments – et prendre conscience que vous êtes tellement plus
grand que vous pensiez l’être, vous pourriez entrer en contact avec cette
part de vous-même. Pour vous, la façon de prendre contact avec cette part
de vous-même peut consister à faire une retraite, écouter des podcasts
spirituels, jouer d’un instrument de musique, préparer un délicieux repas,
peindre un tableau – tout ce qui vous met en contact avec cette plus grande
part de vous.
Tout au long de la journée, où que je sois, je parle au reste de mon
iceberg. Je le contacte quand je suis couchée dans mon lit le soir avant de
m’endormir. Une fois que vous aimez, acceptez, connaissez et faites
confiance à cette part qui est votre âme, une fois que vous lui parlez,
nourrissez-la en reconnaissant : oui, il y a tellement plus en moi. Oui, cette
part de moi essaie de me guider tout le temps. Oui, elle connaît ma vocation
et pourquoi je suis ici. Elle sait ce qui m’attend dans mon avenir. Elle essaie
de m’appeler à mon futur moi – elle vous parle et vous cessez de vous sentir
perdu. C’est vraiment ce qui se passe. C’est ce qui s’est passé avec moi ;
c’est ce que l’EMI a fait pour moi : elle m’a fait prendre conscience de
l’ensemble de l’iceberg. Et c’est ce que je vous invite à faire. Branchez-
vous. C’est aussi simple que ça.
Si vous avez des enfants et que vous voulez qu’ils se souviennent de la
grandeur de qui ils sont vraiment, la meilleure chose est de leur faire
prendre conscience que leur corps physique n’est que la partie émergée de
l’iceberg, et qu’il y a tellement plus que ce qu’ils peuvent voir
physiquement – tellement plus. Apprenez-leur à s’accorder avec leur être
tout entier, y compris avec les 80 % qu’ils ne peuvent pas voir, en les
encourageant à faire confiance à leurs sentiments et à leur intuition. Faites-
leur savoir qu’ils peuvent échanger avec ces 80 % en posant des questions
et en écoutant les réponses. Demandez-leur comment ils se sentent dans
différentes situations, pour les faire passer de leur espace tête à leur espace
cœur.
Le cœur est plus en accord avec nos 80 %. Par exemple, si vos enfants
regardent un film ou une émission de télévision, ou bien jouent à un jeu, il
est important qu’ils reconnaissent non seulement la façon dont cela stimule
leur esprit, mais aussi comment ils se sentent. Demandez-leur ce qu’ils
ressentent. Se sentent-ils anxieux lorsqu’ils regardent certaines émissions
ou jouent à certains jeux ? Effrayés ? Joyeux ? Demandez-leur comment ils
se sentent lorsqu’ils étudient certaines matières à l’école – pas seulement les
notes qu’ils obtiennent dans cette matière, mais aussi ce qu’ils ressentent.
Comment se sentent-ils lorsqu’ils sont dans la cour de récréation, ou
lorsqu’ils vont à des fêtes d’anniversaire ou se trouvent dans d’autres
situations sociales ? Anxieux ? Effrayés ? Ou joyeux avec un sentiment
d’anticipation ? Comprendre ce que votre enfant ressent est un bon moyen
d’entrer en contact avec ses 80 % et de l’aider à faire de même.
Si un enfant est victime d’intimidation à l’école, ce n’est que la partie
visible de l’iceberg qui est maltraitée et il doit se mettre en phase avec son
être tout entier. Il doit également comprendre que la brute ne s’exprime que
depuis la partie émergée de son iceberg. Son comportement provient d’un
espace de faiblesse. Il y a tellement plus de choses chez cette personne,
mais elle ne s’en rend pas compte. Elle ne voit pas sa propre grandeur. Elle
a donc besoin de diminuer les autres pour se sentir grande. C’est
essentiellement ce que fait un tyran.
Lorsque vous êtes en contact avec l’ensemble de l’iceberg, vous faites
l’expérience de l’intégration et de l’intégralité. Je sais que j’ai dit que
l’amour et l’acceptation de soi sont cruciaux, mais à ce stade, je veux faire
un zoom arrière pour avoir une vue d’ensemble, lorsque vous arrivez au
point de oh, mon Dieu, j’ai compris. Je n’ai pas besoin de me concentrer
sur l’amour de moi-même. Parce qu’il n’y a pas de moi. Il n’y a pas de moi
physique. Je veux me concentrer sur l’amour de l’ensemble. C’est une
progression naturelle. Vous comprenez que vous faites partie de ce moi
éternel, de la grande entité, l’iceberg connecté à l’Univers entier. Il a toutes
les réponses à toutes les questions. Pour ma part, quand je suis assise en
méditation, quand je sors dans la nature, quand je prends ma douche, c’est
là que je me connecte à ce moi supérieur, et c’est là que j’obtiens mes
réponses.
Quand vous commencez à écouter cette part supérieure de vous, alors
votre vie se déroule comme elle le doit. C’est à ce moment-là que vous
commencez vraiment à écouter qui vous êtes et à faire ce pour quoi vous
êtes là. Il ne s’agit pas d’essayer d’être ce que tout le monde veut que vous
soyez, de vous intégrer dans le paradigme dominant. J’ai vraiment dû
apprendre à mettre cela en pratique. Aujourd’hui, je n’échangerais rien
contre la façon dont ma vie s’est déroulée : rencontrer Wayne Dyer en 2011
et tout ce qui s’est passé depuis, voyager dans le monde entier et rencontrer
tant de gens ; avoir l’occasion de partager mon histoire avec des publics
aussi accueillants et les aider à voir leurs maladies physiques différemment
et à apaiser certaines de leurs craintes ; et, plus important encore, entrer en
contact avec des gens étonnants comme vous, ainsi qu’avec d’autres
conférenciers et enseignants qui font un travail similaire. Reconstruire ma
tribu. Rien de tout cela ne serait arrivé si je ne croyais pas en ce en quoi je
crois, si je ne suivais pas mon cœur comme je l’ai fait et comme je le fais
encore. Cela n’aurait tout simplement pas eu lieu.
Pensez-y : qu’est-ce qui vous attend si vous suivez votre cœur et vous
autorisez à être tout ce que vous pouvez être, sans crainte ?

Méditation pour être soi-même, sans excuse

En commençant à vivre votre vie sans peur, vous voudrez peut-être essayer
cette méditation quotidienne pendant un certain temps. Elle vous ouvre
l’espace nécessaire pour vous épanouir dans ce que vous êtes avec un
sentiment profond d’amour-propre et de paix, le meilleur endroit où être
pour vous mettre au monde, pour défendre ce en quoi vous croyez et pour
dire à l’Univers : « Allez ! Montre-moi ce qui vient ensuite. »
« Alors que je traverse chaque journée,
Je me permets d’être qui je suis sans jugement.
Je laisse mes pensées s’écouler sans condamnation.
J’embrasse qui je suis à chaque instant.
Si je ressens de la peur, je me réconforte
et me rassure avec amour sans réprimer les pensées
Jusqu’à ce que la peur se soit dissipée.
Je m’octroie l’espace pour être moi. »

Dites votre vérité. Ouvrez la porte à une toute nouvelle façon d’être.
Engagez le changement dont notre planète a besoin pour guérir et
survivre.
REMERCIEMENTS

C’est pour moi une des plus importantes parties de ce livre. C’est là que
j’exprime ma gratitude à tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont fait
partie intégrante de mon parcours et qui ont été impliqués – directement ou
non – dans la conception de ce livre.
D’abord et avant tout, je veux remercier mon extraordinaire agent,
Stephanie Tade. Elle est vraiment le meilleur agent qu’on puisse avoir. Non
seulement elle m’a sauvée d’une situation précaire avec un visa, mais elle
m’a aussi obtenu un merveilleux contrat avec Simon & Schuster et m’a
amené l’éditeur le plus magique dont je pouvais rêver ! Merci, Stephanie, tu
es la meilleure !
En parlant d’éditeur, ce livre n’existerait pas sans la façon magique dont
Kelly Malone m’a aidée à le construire ! Elle est une empathe et a compris
tout ce que je voulais faire. Elle a une façon d’aller chercher dans mon
esprit qui a permis à ma créativité de se projeter sur ces pages ! Kelly, je ne
peux pas te remercier assez, et je suis si heureuse que les étoiles se soient
alignées pour t’amener dans ma vie en tant qu’éditrice pour ce livre si
important. L’expérience de donner naissance à ces pages a été si facile avec
toi comme soutien !
Je voudrais aussi remercier la belle Zhena Muzyka d’avoir accueilli mon
livre chez Simon & Schuster. Zhena, tu es quelqu’un qui connecte les
personnes de façon talentueuse et généreuse, une vraie licorne ! Merci
d’être dans ma vie et d’être devenue une amie.
Merci aussi à Debra Olivier pour toute l’aide au démarrage de ce
manuscrit ! J’ai tant appris de toi et suis si reconnaissante pour les
fondations de ce livre que tu m’as aidée à bâtir, ce qui lui a permis de
grandir et s’épanouir sous sa forme définitive.
À Daniella Wexler et Loan Le, mes merveilleuses éditrices chez Simon &
Schuster, merci infiniment pour votre engagement, votre patience et votre
travail acharné pour m’aider à faire naître ce livre, et pour reconnaître
combien ce livre est important pour moi. Merci aussi de l’avoir suivi
jusqu’à la ligne d’arrivée.
À ma fabuleuse équipe qui travaille avec moi dans les coulisses, faisant
fonctionner tous les rouages, en allant au-delà de l’appel du devoir, en
particulier Roz et Milena.
Enfin, le dernier mais non le moindre, merci à mon cher mari, Danny.
C’est une joie de partager avec toi ce monde, cette réalité spatio-temporelle
et cette existence. Je suis si heureuse de t’avoir dans ma vie et je t’aime
pour l’éternité aller et retour. Tu es la raison derrière tout ce que je fais, le
vent sous mes ailes.
J’aimerais également remercier tous les empathes de cette planète, en
particulier celles et ceux qui m’ont écrit ou dit au fil des années qu’ils se
reconnaissant à travers moi et mes expériences. Merci d’être l’inspiration
derrière ce livre. Je veux aussi exprimer ma gratitude à chacun de vous qui
tenez ce livre entre vos mains, de même qu’à ceux d’entre vous qui m’ont
écrit. Je suis si reconnaissante à vous tous et toutes pour votre soutien, vos
lettres et vos effusions d’amour. Sans vous, je ne ferais pas ce que je fais
aujourd’hui.
À PROPOS DE L’AUTEURE

Anita Moorjani, auteure du best-seller du New York Times : Dying to be me


– Diagnostic incurable mais revenue guérie à la suite d’une NDE, et plus
récemment de Et si c’était ça le paradis ? est une femme à l’histoire
remarquable ! Après quatre ans de lutte contre le cancer, Anita est tombée
dans le coma et n’avait plus que quelques heures à vivre. Alors que ses
médecins s’efforçaient de la réanimer, elle a vécu une expérience de mort
imminente (EMI ou NDE – near death experience) au cours de laquelle on
lui a donné le choix de retourner à sa forme physique ou de continuer dans
ce nouveau monde. Elle a choisi la première option, et quand elle a repris
conscience, son cancer a commencé à guérir. Au grand étonnement de ses
médecins, ses innombrables tumeurs et traces de cancer ont disparu en
quelques semaines.
Son livre Diagnostic incurable mais revenue guérie à la suite d’une NDE
s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires dans le monde, traduit en plus
de quarante-cinq langues. Il a été qualifié de « classique contemporain » et
de « phénomène en langue étrangère » par son éditeur Hay House Inc. Il a
également fait l’objet d’une option de la part de producteurs d’Hollywood
pour en faire un long métrage.
Anita était une protégée du grand et regretté Dr Wayne Dyer, qui l’a fait
entrer sur la scène mondiale en 1996. Elle est une oratrice extraordinaire et
a conquis le cœur et l’attention de millions de personnes à travers le monde.
Elle a également été l’invitée du Dr. Oz Show, de Fox News, du Today
Show, de l’émission d’Anderson Cooper 360° sur CNN, du reportage
spécial Life After Life sur National Geographic Channel, The Pearl Report à
Hong Kong, Headstart with Karen Davila aux Philippines et bien d’autres
encore. La prestigieuse publication britannique de Watkins Mind Body Spirit
Magazine a classé Anita dans le top 100 des « personnes vivantes les plus
influentes sur le plan spirituel », pour la huitième année consécutive.
Anita a consacré sa vie à donner du pouvoir aux esprits et aux cœurs avec
son histoire de courage et de transformation. Elle parcourt le monde pour
raconter sa vérité avec grâce et humour à des publics qui veulent connaître
son parcours et ses expériences sur l’acceptation du changement, le pouvoir
de la guérison, et la quête d’une vie pleine et illimitée.
Aujourd’hui, Anita vit aux États-Unis avec son mari, Danny, et continue
de partager son incroyable histoire et ses leçons au niveau international.
Avant le diagnostic de son cancer, Anita vivait et travaillait à Hong Kong
avec son mari. Elle est née à Singapour de parents indiens et a grandi en
parlant l’anglais, le cantonais et un dialecte indien.
Visitez le site Web d’Anita pour en savoir plus sur sa communauté en
ligne, regarder ses vidéos Facebook Live hebdomadaires et obtenir des
conseils sur la façon d’embrasser vos dons et de vous épanouir en tant
qu’empathe.
www.anitamoorjani.com

Maquette et mise en page : Soft Office


1. Éviter les vampires de l’énergie, non traduit, N.d.T.
2. Titre original : La Sensibilité est la nouvelle force, N.d.T.
1. Elaine Aron, Hypersensibles, mieux se comprendre pour s’accepter, Marabout, 2017.
2. Judith Orloff, Le Guide de survie des hypersensibles empathiques, Éditions Leduc.s, 2018.
1. Joe Dispenza, Le Placebo, c’est vous !, Éditions Ariane, 2015.
2. Tout est là pour vous aider : un guide amoureux pour l’évolution de votre âme, non traduit, N.d.T.
1. L’ennemi juré, N.d.T.
2. Moi, N.d.T.
3. En anglais : super ego, N.d.T.
4. Anita Moorjani, Et si c’était ça le paradis ? Guy Trédaniel éditeur, 2016.
5. Gabor Maté, Quand le corps dit non, Les Éditions de l’Homme, 2017.
6. Dr Edith Eva Eger, Le Choix d’Edith, JC Lattès, 2018.
1. Bruce H. Lipton, Biologie des croyances, Ariane, 2016.
2. Esther et Jerry Hicks, Demandez et vous recevrez, J’ai Lu, 2016.
3. Esther et Jerry Hicks, La Loi de l’attraction, Guy Trédaniel éditeur, 2008.
4. Heal, les clés de la guérison, Guy Trédaniel éditeur, 2020.
1. Wayne Dyer, Le Pouvoir de l’intention, J’ai Lu, 2006.
1. Benjamin P. Chapman et al., “Emotion Suppression and Mortality Risk Over a 12-Year Follow-
up”, Journal of Psychosomatic Research, 75, n° 4, octobre 2013.
1. Masaru Emoto, Les Messages cachés de l’eau, J’ai Lu, 2014.

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