Anita Moorjani Le Pouvoir de L'hypersensibilité
Anita Moorjani Le Pouvoir de L'hypersensibilité
Anita Moorjani Le Pouvoir de L'hypersensibilité
Aux âmes les plus douces qui marchent parmi nous ; les âmes sensibles,
empathiques, qui donnent d’elles-mêmes sans relâche et sans une pensée
pour leurs propres besoins ; celles d’entre nous qui donnent et ne savent pas
recevoir.
Ces âmes délicates incluent ceux qui disent « oui » même quand ils
sentent qu’ils devraient dire « non » ; qui sont au service de tous sauf d’eux-
mêmes ; qui se sentent coupables lorsqu’ils prennent soin d’eux ; qui ont été
victimes d’intimidation et maltraités ; qui n’ont pas idée de leur propre
valeur.
Vous avez tu votre voix et vous vous êtes diminués pour que les autres se
sentent grands ; vous avez atténué votre lumière depuis si longtemps que
vous ne savez plus comment briller.
Vous avez lu tous les livres spirituels et de développement personnel.
Vous avez prié, médité, chanté, pardonné à tous ceux qui vous ont fait du
mal et pardonné encore, pour constater finalement que, pendant cet
engagement profond, le monde extérieur a été détourné par les voix les plus
fortes et les plus agressives parmi nous.
Ce livre est pour vous. Votre voix est vitale et votre lumière est
essentielle. Il est temps d’entrer dans votre vérité et de récupérer votre âme,
votre vie et votre monde.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE
Le monde d’un empathe
CHAPITRE 1 : Êtes-vous un empathe ?
CHAPITRE 2 : Empathes : bénédiction ou malédiction ?
DEUXIÈME PARTIE
Votre relation à vous-même
CHAPITRE 3 : Comment vivre la vie de façon plus optimale en tant
qu’empathe ?
CHAPITRE 4 : Augmenter le volume de votre ego
CHAPITRE 5 : Être spirituel signifie être soi-même
CHAPITRE 6 : Quand le corps se rebelle
TROISIÈME PARTIE
Votre relation avec le monde
CHAPITRE 7 : Mourir (d’envie) d’être vous !
CHAPITRE 8 : S’ouvrir à l’abondance sans culpabilité
CHAPITRE 9 : Dire « oui » au « non »
CHAPITRE 10 : Briser les normes de genre
CHAPITRE 11 : Vivre sans peur
REMERCIEMENTS
À PROPOS DE L’AUTEURE
INTRODUCTION
ÊTES-VOUS UN EMPATHE ?
MANTRA :
« Je suis une âme, pas un rôle. »
A llongée sur mon tapis, respirant dans une brume d’encens et d’huiles
de néroli, j’ai lentement ouvert les yeux, juste assez pour observer la
cérémonie qui se déroulait autour de moi. Le chamane circulait autour des
quarante autres participants dans la cabane, chantant dans sa langue
maternelle des mantras qui résonnaient et se répercutaient sur les plafonds
voûtés. Pendant plusieurs minutes, il agitait au-dessus de chaque personne
un bâton de sauge fumant en faisant des gestes circulaires, tandis qu’un
assistant vaporisait dans l’air un liquide qui sentait les huiles
d’aromathérapie que j’utilisais à la maison. Un autre assistant agitait une
baguette qui ressemblait à une corne de cerf, dessinant des motifs dans
l’épaisse fumée créée par la sauge brûlée. Ce rituel avait pour but, nous
avait-on dit, de nous débarrasser de toutes les énergies indésirables que
nous transportions par inadvertance dans notre corps – des énergies
accumulées à cause de la vie urbaine et qui pouvaient conduire à
l’épuisement, au stress et à la dépression.
J’ai fermé les yeux et, quelques minutes plus tard, j’ai entendu le
chamane, suivi de ses assistants qui dansaient, jouaient du tambour et
agitaient de l’encens, s’approcher de moi. J’ai senti qu’il me regardait. Puis,
alors que l’odeur de la sauge brûlée devenait incroyablement épaisse et
forte, une voix profonde a murmuré à mon oreille : « Lève-toi et viens avec
moi. » Vêtu de blanc et couronné de plumes blanches, ses deux assistants à
ses côtés, il m’a fait signe de me lever et de le suivre. J’ai regardé autour de
la pièce. Tout le monde était encore allongé sur son tapis, dans une transe.
Alors que les deux assistants maintenaient le rythme du tambour et
chantaient pour soutenir l’état modifié de conscience des autres, j’ai suivi le
chamane vers l’avant de la pièce, qui était sombre hormis quelques bougies
vacillantes. Je savais que cette affaire durerait toute la nuit, mais j’avais
perdu la notion du temps. Était-il deux heures du matin ? Trois heures ? Et
pourquoi, ici dans cette immense cabane au milieu de la jungle costaricaine
(où j’avais prévu de me détendre mais où je me suis retrouvée, sur
l’insistance de deux amis et poussée par ma propre curiosité, dans une sorte
de cérémonie nouvelle pour moi), avais-je été désignée ?
Le chamane s’est assis sur une grande chaise en osier, dont le dossier le
surplombait et se déployait comme la queue d’un paon. Il m’a fait signe de
m’asseoir par terre devant lui. En m’asseyant, j’ai ressenti à la fois de
l’appréhension et de l’excitation. Qu’allait-il me dire ?
« Il me semble que tu as besoin d’une guérison spéciale, me dit-il.
J’aimerais la pratiquer pour toi. » Pourquoi moi ?
« Tu es différente », répondit-il, comme s’il lisait dans mes pensées. « Tu
as un but spécial ici, et je peux sentir que tu as besoin d’aide. » Il me
demanda de fermer les yeux, puis plaça ses mains sur ma tête et
recommença à chanter. Il m’invita ensuite à m’allonger sur le sol pendant
qu’il répandait sur moi le liquide parfumé à l’encens et au néroli selon un
rituel qui s’est poursuivi pendant vingt minutes. Finalement, il me dit de
m’asseoir. Je me sentais étourdie et déstabilisée. « Tu as un but spécial,
finit-il par répéter, mais tu ne l’as pas développé au mieux de tes capacités.
Tu as absorbé beaucoup d’énergie qui n’est pas la tienne. Dis-moi, t’est-il
arrivé quelque chose d’inhabituel dans ta vie ? Tu es différente. Ton énergie
est différente de celle des autres. Tu as un don, mais tu l’as enterré. »
En fait, il s’était bien passé quelque chose d’assez inhabituel dans ma vie.
J’ai raconté au chamane que j’avais failli mourir d’un cancer plusieurs
années auparavant. Je lui ai parlé de l’expérience de mort imminente (EMI)
qui m’avait sauvé la vie. J’ai expliqué comment, après être revenue de mon
EMI, je me suis mise à en parler et à écrire. Le regretté et grand Wayne
Dyer avait découvert l’histoire de ma vie et m’avait encouragée à écrire
mon premier livre, Diagnostic incurable mais revenue guérie à la suite
d’une NDE (en poche Revenue guérie de l’au-delà : une NDE m’a sauvée),
qui m’a propulsée sur la scène mondiale en 2011. Au fond de moi, je savais
que c’était ma vocation – mon destin – de partager ce que j’avais appris
avec le monde. Au cœur du message d’amour de soi que je m’étais sentie
tenue de délivrer, il y avait l’importance d’être pleinement authentique, de
dire notre vérité et d’être résolument qui nous sommes. Après tout, nous
sommes des expressions de la divinité.
Mais après la publication de mon premier livre, j’ai soudain été propulsée
sous les feux des projecteurs internationaux à grande échelle, dans une vie
plus grande que tout ce que j’aurais pu imaginer ; et bien que cela me
semblât parfaitement juste – c’était la vie que je devais vivre –, c’était aussi
une vie à laquelle je n’avais jamais été préparée.
Voyez-vous, autrefois, avant mon EMI, j’étais invisible. Je me
contorsionnais émotionnellement pour faire plaisir aux autres, je niais mes
propres besoins, je disais « oui » quand je voulais dire « non », et j’atténuais
ma propre lumière pour obtenir l’approbation des autres ou éviter de les
décevoir. J’étais également hypersensible, à tel point que je ressentais
souvent la douleur émotionnelle ou physique des autres dans mon propre
corps. En fait, j’étais parfois encore plus sensible aux sentiments des autres
qu’aux miens, me plaçant toujours en dernier au point de m’excuser de ma
propre existence !
Il n’y avait nulle part où se cacher et aucune raison de le faire, mais
l’expérience était plus complexe que ce que j’aurais pu imaginer. Des
dizaines de milliers de personnes me demandaient des informations sur la
guérison ; elles voulaient de la sagesse, du réconfort et un lien. Je voulais
profondément aider chaque personne qui me sollicitait, mais c’était
impossible, car je n’étais que moi. Et le seul fait que je puisse laisser
tomber ou décevoir quelqu’un me faisait encore plus mal. « Tu as reçu une
seconde chance de vivre et le don d’être guéri, me dit le chamane dans la
cabane en me regardant droit dans les yeux. Ton expérience de mort
imminente t’a permis d’être en phase avec les énergies qui t’entourent, ce
qui t’a guérie. C’est un grand cadeau, mais c’est aussi un défi et une
responsabilité, car tu es très sensible aux puissantes énergies de guérison
ainsi qu’à celles qui sont préjudiciables à ton bien-être. Ce n’est pas ton
travail d’absorber l’énergie des autres. Ce n’est pas ton travail de sauver les
gens à tes dépens ou de les convaincre de ce qui est possible s’ils ne te
croient pas. Ton seul travail est de te donner les moyens de t’affirmer, de
rester reliée à ton centre et de permettre à ta présence d’inspirer les autres
afin qu’ils sachent ce qui est possible pour guérir, si tel est leur destin. » Je
suis restée assise là, suspendue à chaque mot que le chamane prononçait.
Personne ne m’avait jamais parlé ainsi auparavant, avec autant de clarté et
de conviction, de mon propre état d’être. « Si tu ne restes pas consciemment
centrée, dit le chamane, tu finiras par absorber l’énergie des autres chaque
fois que tu les aideras. Je viens de libérer ton énergie lors de cette
cérémonie. Si je n’avais pas fait cela, tu aurais pu développer une autre
maladie grave comme la première fois. »
À cette pensée, j’ai écarquillé les yeux. « Tu dois te protéger, a-t-il
poursuivi. Tu as un plus grand objectif à atteindre ici. Plus grand que ce
dont tu es consciente actuellement. Ta seconde chance était un cadeau – un
don de compréhension et une opportunité. Ne gaspille pas ce don. » Le
pouvoir de ses mots résonnait en moi à tous les niveaux et soulignait une
question de vie brûlante : si mon don est une bénédiction et une
malédiction, une sorte d’épée à double tranchant, comment puis-je me
donner du pouvoir et rester centrée ? Comment puis-je prendre la
connaissance qui m’est venue pendant mon EMI et la vivre vraiment ?
Comment puis-je me protéger tout en gardant un cœur ouvert pour mieux
servir les autres ainsi que moi-même ? Comment qui que ce soit doté de
cette même sensibilité aiguë à la vie, parfois écrasante, peut-il s’approprier
son propre pouvoir ? Personnellement, je ne savais pas comment être
autrement. Je n’avais pas d’outils. Mais il est clair que le chamane avait vu
quelque chose.
Voici ce qui s’est passé pendant mon EMI.
Le 2 février 2006 aurait dû être le dernier jour de ma vie. C’est le jour où
les médecins ont annoncé à ma famille que j’étais en phase terminale d’un
lymphome de Hodgkin, une forme de cancer lymphatique. Le cancer qui
ravageait mon corps avait métastasé et s’était propagé de la base du crâne à
ma poitrine, sous les bras et jusqu’à l’abdomen. Mes poumons étaient
remplis de liquide et je n’absorbais plus de nourriture. J’étais dans le coma
et mes organes ont commencé à cesser de fonctionner. La mort était sur
moi.
Mais soudain, alors que j’étais en train de mourir – pleinement consciente
de l’agitation de l’équipe médicale, des émotions frénétiques de ma famille,
des paroles du médecin (« Son cœur bat peut-être, mais il est trop tard pour
la sauver. ») –, j’ai vécu quelque chose de si infini et de si fantastique que
j’ai intitulé un chapitre de mon livre avec ces mêmes mots : « Quelque
chose d’infini et d’absolument fantastique ». Il n’y a pas d’autre façon de le
décrire. En résumé, même si mon corps physique était mort, moi, mon âme,
mon essence, mon Être, n’était pas mort ! Je me sentais incroyablement
légère et libre. La souffrance et la peur avaient disparu. La peur de la
maladie qui avait ravagé mon corps et la peur de la mort avaient
entièrement disparu. J’étais consciente de l’immensité, de la complexité et
de la profondeur de tout ce qui m’entourait, tout en étant consciente
également de faire partie de quelque chose de vivant, d’infini et
d’absolument fantastique – une grande tapisserie qui se déployait au-delà de
la vue et du son. C’était un lieu de clarté intégrale, où tout avait un sens. Je
pouvais intrinsèquement voir et sentir la façon dont nous sommes tous
reliés et faisons partie de la même conscience. Je pouvais également
comprendre comment chaque pensée et chaque décision que j’avais prise
dans ma vie jusqu’alors m’avaient conduite à ce moment, allongée sur ce lit
d’hôpital, mourant d’un cancer.
Finalement, dans cet état transcendant, j’ai atteint un point où j’ai dû faire
un choix : est-ce que je reviens à ce corps physique ou est-ce que je
poursuis dans cet autre monde ? Dans un premier temps, pas une seule fibre
de mon être ne voulait revenir. Pourquoi voudrais-je quitter cet espace
extraordinaire ? Mais soudain, j’ai senti la présence de mon père, qui était
mort dix ans auparavant. Il était là pour m’aider dans cette transition. « Ce
n’est pas ton heure, a-t-il dit. Des bienfaits t’attendent, alors tu dois
retourner à ton corps physique. »
« Mais pourquoi voudrais-je revenir dans un corps malade et mourant ? »
ai-je protesté.
Nous n’avons pas communiqué verbalement, bien sûr, car nous n’avons
pas de biologie dans l’autre monde. Et cependant, il n’y avait pas de
frontière entre la pure essence de mon père et la mienne, bien que nous
n’ayons pas été particulièrement proches quand j’ai grandi dans le monde
physique. Je savais simplement ce qu’il voulait que je sache. Même le
terme « communication télépathique » n’est pas assez fort pour décrire cet
échange. Mon père voulait que je sache que maintenant que j’avais
découvert la vérité sur qui j’étais vraiment et que j’avais compris ce qui
avait provoqué le cancer, celui-ci allait guérir si je décidais de retourner
dans mon corps. J’ai pris la décision de retourner à ce plan physique quand
mon père m’a dit : « Reviens et vis ta vie sans peur. »
J’ai réintégré mon corps physique, j’ai ouvert les yeux et je suis sortie du
coma. Au bout de cinq semaines, les médecins n’ont plus trouvé aucune
trace de cancer dans mon corps. Sauf à reconnaître qu’il ne pouvait s’agir
que d’un miracle, ils étaient incapables d’expliquer ce qui s’était passé.
– Si vous avez répondu oui à un total d’une à neuf questions, vous avez
certainement des tendances empathiques partielles. Vous êtes assez doué
pour tenir les énergies des autres à distance, mais vous avez parfois du
mal à fixer des limites, alors vous pourriez bénéficier d’un travail
énergétique, comme la thérapie de polarité, le qi gong, le shiatsu, les soins
praniques et le reiki. Vous avez une assez bonne intuition, en particulier
quand cela concerne votre propre vie, et vous pouvez généralement sentir
une situation délicate avant qu’elle ne se présente. Vous savez prendre
soin de vous, mais vous pouvez être sensible à certains aliments et
substances polluantes. Contrairement à d’autres empathes, vous êtes
capable de vous adapter facilement dans une ville. Dans l’ensemble, votre
nature empathique ne vous empêche pas de suivre votre chemin de vie et
vos désirs. Vous êtes votre propre personne et vous êtes capable de vous
différencier des autres.
– Si vous avez répondu oui à un total de dix à dix-neuf questions, vous êtes
un empathe modéré. Votre score se situe vers le milieu de l’échelle des
résultats globaux. Vous avez de fortes capacités intuitives et aimez
probablement passer du temps dans la nature ou au bord de l’eau. Vous
appréciez la ville de temps en temps, mais vous aimez sortir dans la nature
pour retrouver votre énergie. Vous êtes plutôt doué pour protéger votre
aura et votre espace énergétique, mais de temps en temps l’énergie des
autres vous affecte. Vous pourriez bénéficier des soins énergétiques
énumérés ci-dessus.
Quels que soient vos résultats ici et où que vous vous situiez dans le
spectre sensible/empathique, vous trouverez dans ce livre des histoires, des
exemples, des méditations et des exercices pour vous aider à apprendre
comment renforcer votre intuition, vos protections et vos dons empathiques
afin d’accéder à votre véritable pouvoir.
Cette méditation vous fait passer d’un espace où vous apprenez à écouter
votre intuition à un espace où vous faites confiance à ce qu’elle a à vous
dire. Pour revoir les orientations que je suggère pour ces méditations de fin
de chapitre, reportez-vous à l’introduction.
« Je m’autorise à reconnaître la voix subtile de mon intuition.
Qu’elle vienne à moi par des mots ou des visions,
j’y prête attention.
Je prête attention aux sensations dans mon corps,
comme les sentiments de calme, de paix et de soulagement.
J’honore ces pensées, visions,
sensations et sentiments subtils, et je sais qu’ils sont
la façon dont mon âme communique avec moi.
J’ai confiance et je me sens en sécurité
en sachant qu’en suivant mon intuition,
je sers mon bien le plus élevé. »
Chapitre 2
EMPATHES : BÉNÉDICTION
OU MALÉDICTION ?
MANTRA :
« Ma sensibilité est mon superpouvoir ! »
Aversion à la critique –
Addiction à l’approbation
Pour les empathes, le dicton populaire de l’enfance disant que « Les bâtons
et les pierres peuvent briser mes os, mais les mots ne me blesseront jamais »
ne sonne pas juste. Lorsque nous entendons des critiques, elles prennent en
nous des proportions démesurées. Par exemple, on dit à une petite fille qui
se sent épanouie et amoureuse de la vie : « Les gens t’aimeraient plus si tu
n’étais pas si bruyante. » Tandis qu’une enfant peut ignorer ce commentaire
comme venant d’un parent agacé ayant besoin d’un peu de calme, une autre
enfant plus sensible peut se renfermer et interpréter ce commentaire sévère
au pied de la lettre, comme un signe qu’elle n’est pas digne d’amour quand
elle est simplement elle-même.
Les pensées négatives – je suis mauvais, je ne suis pas assez… je ne suis
pas bon – font écho dans votre esprit, encore et encore. Quand les autres me
critiquent ou même quand je me juge, je ressens une réaction physique dans
ma poitrine, dans mon ventre et dans ma tête. Parfois, mon cœur bat plus
vite, j’ai chaud et mon visage se met à rougir. Beaucoup de mes lecteurs et
de mes étudiants disent qu’ils ressentent la même chose. Des gens m’ont dit
qu’ils sentent leur tension artérielle augmenter, leurs jambes vaciller, ou
même qu’ils se sentent étourdis, voire s’évanouissent, lorsqu’ils doivent
gérer ce qu’ils perçoivent comme une critique.
Il n’est pas étonnant que nous fassions tout pour éviter n’importe quel
commentaire correctif ou désapprobateur. Mais ce faisant, nous pouvons
devenir des personnes complaisantes, voulant toujours faire plaisir. Il est
important de comprendre que lorsque vous vous efforcez de plaire aux
autres, vous commencez à céder votre pouvoir à tous ceux qui vous
entourent. Vous commencez à faire ce que tout le monde veut que vous
fassiez, ou ce qui obtiendra leur approbation, par opposition à ce que vous
dit votre système de guidage intérieur, votre voix intérieure.
Nous perdons également notre pouvoir et notre connexion à notre système
d’orientation interne – et c’est le revers de la médaille de l’évitement des
critiques – lorsque nous devenons dépendants de l’approbation. Voyez si cet
exemple sonne juste : quelqu’un vous dit que vous avez fait un travail
incroyable, que vous avez un talent particulier ou que vous possédez une
excellente perspicacité, et vous pensez : « Oh mon Dieu, je suis enfin digne
de reconnaissance. Je fais enfin quelque chose de bien. » Puis, lorsque cette
approbation cesse, vous êtes si sensible que vous ressentez cette perte sous
forme de symptômes physiques – comme la réaction de lutte ou de fuite qui
fait battre votre cœur – et vous vous demandez immédiatement : « Qu’ai-je
fait pour qu’ils cessent de m’approuver ? Peut-être que je ne suis pas celui
que je pensais être ? Comment ai-je pu être aussi positif sur moi-même ?
Comme c’est embarrassant d’avoir cru que j’étais si génial ! »
Cela vous rappelle quelque chose ?
Nous pouvons devenir l’esclave de l’approbation, l’esclave de cette
personne qui a cessé de nous faire des éloges. Nous en parlerons plus en
détail tout au long du livre, mais pour l’instant, sachez que celui-ci vous
aidera à gérer plus efficacement la critique et à vous concentrer sur votre
propre système d’orientation intérieur.
Tendance à la victimisation
Parce que les empathes peuvent abandonner leur pouvoir, nous sommes
également enclins à adopter une mentalité de victime, avec le sentiment
d’avoir été maltraités par la société ; par tout le monde. Bien qu’il soit
important de le dire si vous avez vraiment été victime ou abusé, il est
impossible de passer à autre chose si vous ne revendiquez pas le contrôle de
votre vie et des circonstances. Même si certaines circonstances peuvent être
plus difficiles à guérir et à surmonter que d’autres, il est important de
reconnaître que personne n’a besoin de rester victime pour toujours et que
l’objectif doit toujours être de reprendre le contrôle de sa vie, y compris en
obtenant une aide professionnelle si nécessaire.
Cependant, pour certains – et en particulier ceux qui cherchent à faire
plaisir et les paillassons –, il existe moins de motivation à passer le cap de
la victimisation et à se réapproprier notre vie. Nos anciennes histoires de
victimes nous protègent et nous retiennent d’aller de l’avant ou de prendre
des risques dans la vie. Le fait de blâmer les autres ou les circonstances
nous protège contre les critiques qui seraient sinon dirigées vers nos propres
défauts et échecs.
Pour une personne qui veut toujours faire plaisir, le fait d’avoir une
mentalité de victime présente beaucoup d’avantages. Par exemple :
– Les gens ont pitié de vous et sont plus enclins à vous faire plaisir sans
que vous ayez à formuler des exigences.
– Vous avez plus de chances d’obtenir ce que vous voulez sans demander ni
contraindre.
– Les autres sont moins susceptibles de vous critiquer – et nous savons à
quel point les gens qui veulent faire plaisir détestent les critiques !
– Cela vous donne une excuse pour ne pas agir.
En d’autres termes, le statut de victime devient un moyen pour les
personnes complaisantes d’obtenir ce qu’elles veulent tout en restant
passives. L’ironie est que celles qui se retrouvent piégées dans l’emprise de
la victime, et qui nourrissent leur statut de victime, sont généralement elles-
mêmes des personnes qui veulent faire plaisir aux autres.
Au cours d’un de mes ateliers, Sherry, qui avait la cinquantaine, a raconté
l’histoire de sa mère de quatre-vingt-sept ans. D’aussi loin que Sherry se
souvienne, sa mère disait à ses enfants et à leur père qu’elle avait le cœur
fragile et qu’elle n’en avait plus pour très longtemps. « Nous avons répondu
à tous ses besoins, nous nous sommes sacrifiés pour lui faire plaisir. Nous
voulions tous rendre agréable le temps qu’il lui restait. Et personne ne
voulait la stresser et fragiliser son cœur. » Mais ce « petit temps » n’a cessé
de s’étirer. Elle était probablement en meilleure santé que nous tous réunis.
Enfant, Sherry a été récompensée pour son obéissance, ce qui est la
marque d’une personne qui aime faire plaisir. « J’ai passé ma vie à essayer
de faire plaisir à ma mère, a-t-elle dit. J’ai évité de la confronter à tout prix.
J’avais constamment peur qu’elle meure prématurément. » Sherry a raconté
que ses frères et sœurs avaient fini par passer à autre chose, se créant une
vie bien remplie, tandis qu’elle, qui s’est toujours rendue disponible pour
répondre aux besoins de sa mère, était celle à qui celle-ci faisait
constamment appel. « J’envie la vie de mes frères et sœurs, a-t-elle
poursuivi, ils partent en vacances quand ils le veulent. Ils le décident tout
simplement. Mais je ne peux pas supporter de partir. Et si quelque chose
arrivait pendant mon absence ? »
Sherry devait également faire face à ses propres problèmes de santé, bien
qu’elle ait toujours donné la priorité aux besoins de sa mère. Je ne dis pas
que nous ne devrions pas être là pour nos parents – ou n’importe qui d’autre
d’ailleurs – lorsqu’ils ont besoin que nous prenions soin d’eux. Cependant,
dans ce cas, Sherry a identifié un modèle de relation de victime
dysfonctionnelle qui s’était développé depuis son enfance et qui lui causait
maintenant du ressentiment. Sa mère avait besoin de jouer la victime pour
attirer l’attention de sa famille, et Sherry, la fille/covictime qui fait plaisir
aux autres, était incapable de dire « non ».
Si cette situation ressemble à ce que vous vivez, vous pouvez briser le
schéma en vous valorisant davantage et en apprenant à dire « non », ce que
je traiterai plus loin dans ce chapitre et ailleurs dans le livre.
Surcharge sensorielle
En tant qu’empathes, nos sens sont facilement surchargés, ce qui peut nous
conduire à nous isoler. Commençons par identifier les différentes formes
sous lesquelles la surcharge sensorielle peut se présenter. Nos sens peuvent
être submergés par trop de travail, des foules de gens, du bruit, et même,
oui, simplement en regardant ou en faisant l’expérience de la violence sous
n’importe quelle forme, réelle ou fictive. Les empathes la ressentent
physiquement et émotionnellement. Je n’ai pas pu regarder Game of
Thrones parce que ça me rendait physiquement malade, et la moitié de mon
public a ressenti la même chose.
Je reçois tout le temps des lettres de personnes qui me disent qu’elles ont
du mal à supporter de regarder la télévision à cause des thèmes violents ou
déprimants, surtout les informations. Elles ne peuvent pas regarder les
journaux télévisés sans se sentir nauséeuses à cause de tous les maux dont
nous sommes témoins sur notre belle planète. Une femme qui travaille pour
une entreprise de presse m’a écrit qu’elle ne comprenait pas pourquoi elle
tombait tout le temps malade. Elle n’a pas fait le rapprochement entre les
deux, jusqu’à ce qu’elle assiste à l’une de mes conférences où j’ai parlé des
empathes et de leurs traits de caractère. Elle a dit que cela a été un moment
de prise de conscience pour elle, parce qu’elle s’identifiait à presque tous
les traits de caractère des empathes et qu’elle s’est rendu compte qu’elle
était exposée à des histoires de haute criminalité toute la journée, et que ses
sens étaient surchargés. Une fois qu’elle a pris conscience de la situation,
elle a commencé à en atténuer les effets en prenant de fréquentes pauses
pendant sa journée de travail et en se relaxant dans un bain chaud en
rentrant chez elle. Peu de temps après, elle est passée au service des sujets
de société et n’a plus eu de problèmes depuis. Elle aime son travail
désormais.
Il va sans dire qu’en ces temps de haute technologie, la surcharge
sensorielle est à portée de clic. Jamais auparavant dans l’histoire de
l’humanité nous n’avons eu accès à un flux aussi régulier (certains
pourraient appeler cela un déluge !) d’informations. Des informations
instantanées 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, des Tweets et messages
d’influenceurs, des opinions de chacun sur tout – nous sommes
constamment sollicités en ligne, assimilant des informations souvent
attractives, dérangeantes, voire parfois carrément horrifiantes. En attendant,
nous sommes exposés à un vitriol sans précédent, au fil des débats en ligne
et des conflits dans lesquels tout le monde s’implique, des gens ordinaires
aux présidents. En cliquant d’innombrables fois par jour, nous intériorisons
les peurs et les angoisses provoquées par cette source d’information
omniprésente.
La surcharge sensorielle se manifeste également à travers d’autres
personnes, en particulier celles qui sont émotionnellement démunies ou
dysfonctionnelles. Lorsque la surcharge sensorielle est causée par d’autres
personnes, les empathes ont souvent du mal à se défaire de leurs relations,
de peur de décevoir les autres. C’est particulièrement le cas dans les
situations qui commencent bien mais qui finissent par solliciter nos sens
jusqu’à un point de surcharge : s’occuper de personnes malades ou
exigeantes (y compris des proches qui ont besoin d’une aide particulière),
se trouver dans une relation abusive, et avoir affaire à un patron injuste ou à
un environnement de travail toxique. Ces situations déclenchent des
émotions contradictoires et profondes, en particulier lorsque des personnes
que nous aimons sont impliquées.
Si les empathes sont si sensibles à la surcharge sensorielle – et perdent
donc facilement leur connexion avec leur moi intérieur –, c’est notamment
parce que celle-ci n’est pas seulement enregistrée dans notre esprit. Nous,
les empathes, ressentons en fait une surcharge sensorielle physique dans
notre corps, même si cette surcharge est de nature émotionnelle. En d’autres
termes, nous manifestons dans notre corps les symptômes physiques des
personnes qui nous entourent, sans parler de l’énergie présente dans un
environnement donné. Cela se produit parce que nous sommes souvent
incapables de distinguer nos émotions de celles des autres. Imaginez que
vous captiez l’énergie de la douleur, de la souffrance, de la tristesse, de la
joie, du bonheur ou du chagrin de chaque personne, simplement parce
qu’elle est entrée dans votre champ de conscience – et que vous ne réalisiez
pas nécessairement que ces émotions ne sont pas les vôtres.
C’est aussi la raison pour laquelle les empathes font si souvent
l’expérience d’une surcharge sensorielle dans des endroits surpeuplés et
bruyants. Nous, les empathes, semblons absorber dans notre propre champ
l’énergie de ceux qui nous entourent, de sorte que nous pouvons nous
épuiser à marcher dans des villes bondées et des centres commerciaux. Des
épisodes prolongés de surcharge sensorielle peuvent nous fatiguer
profondément, nous rendre vulnérables aux maux de tête ou même conduire
à des maladies plus graves. C’est ce qui m’est arrivé quand j’ai eu un
cancer.
Imaginez maintenant que vous intériorisez les angoisses du monde à partir
du torrent de nouvelles stressantes, souvent cataclysmiques, qui affluent
constamment dans nos vies depuis les réseaux sociaux. Vous avez compris :
vous ne pouvez pas absorber dans votre champ d’énergie toute l’anxiété, la
peur et le stress générés par les autres sans devenir incapable de différencier
leurs émotions et leurs pensées des vôtres, ce qui vous fait perdre votre
propre sens de l’identité.
Notre tendance à nous perdre dans les émotions des autres contribue au
développement de personnalités non conflictuelles et complaisantes, car le
conflit entraîne également une surcharge sensorielle. Mais éviter les conflits
conduit à d’autres problèmes, tels que la négligence de nos propres besoins
par crainte d’être jugés, le maintien des frustrations, le manque d’honnêteté
par crainte de décevoir les autres, et le fait de ne pas laisser transparaître
notre propre authenticité ; c’est ainsi qu’un cycle commence. Les relations
se détériorent parce que nous n’apprenons pas à gérer les conflits de
manière pacifique. C’est une compétence qui doit être apprise, et nous
devons commencer par être amis avec le conflit, au lieu de l’éviter.
Parfois, nous essayons en fait de protéger notre nature sensible en
adoptant une attitude extérieure dure, ce qui semble contredire le style non
conflictuel de l’empathe qui veut faire plaisir. Mais ne vous y trompez pas.
Nous nous protégeons ainsi contre les assauts de la surcharge sensorielle en
développant des mécanismes uniques d’adaptation, que j’appelle des
couches, pour bloquer la souffrance. Ces couches créent une enveloppe
protectrice autour de notre être sensible et empathique. Plus nous sommes
exposés à la surcharge sensorielle, plus nous développons ou ajoutons de
couches.
Ces couches peuvent inclure la distanciation et le détachement (qui
rendent difficile le développement de relations intimes), ou l’évasion par la
boisson, la drogue, l’excès de nourriture ou le jeu. Plus notre
environnement est hostile, plus nous pouvons ajouter de couches pour nous
protéger du monde extérieur. Lorsque cela se produit, même les actions
positives que nous entreprenons – comme participer à un programme en
douze étapes ou à des ateliers intensifs de développement personnel – ne
font qu’ajouter des couches supplémentaires. (Bien entendu, il est important
de reconnaître que les programmes en douze étapes et autres programmes
similaires ont des effets positifs sur d’innombrables personnes qui ne
peuvent pas s’attaquer à leurs véritables problèmes tant qu’elles ne sont pas
sobres.) En d’autres termes, ces couches pourraient nous aider à gérer nos
dépendances ou nous aider à établir des limites plus strictes. Toutefois, elles
ne s’attaqueront pas nécessairement à la cause profonde de notre problème,
qui est notre sensibilité à la surcharge sensorielle.
Bien que cette méditation puisse vous sembler un peu gênante au début et
que vous n’y croyiez peut-être pas vous-même, continuez.
Au bout d’un certain temps – des minutes, des jours, des semaines –, vous
commencerez à croire ces mots et à embrasser la beauté de qui vous êtes
vraiment.
« Je vois ma sensibilité comme ma force et mon superpouvoir.
C’est une partie de qui je suis.
Je m’aime et je m’accepte pour qui je suis.
Je n’ai plus besoin de l’approbation des autres pour m’accepter
ou accepter ma nature sensible.
Je ne m’abandonne plus et je ne me reproche plus
d’être une âme sensible.
Ma sensibilité sert un but.
Mon âme m’a choisi pour faire cette expérience pour une raison.
La sensibilité est un joyau rare que je me sens privilégié de posséder. »
DEUXIÈME PARTIE
u
Votre relation à vous-même
Chapitre 3
MANTRA :
« Je suis comme l’eau, à la fois douce et forte. »
E n embrassant votre moi doté de six sens, vous pouvez élargir votre
monde. Lorsque vous ouvrez les yeux, comme nous en avons parlé au
chapitre 1, tout est plus lumineux et plus intense. Si vous avez passé des
années à refouler votre essence même, à écraser ce qui vous rend unique,
vous êtes inondé de sentiments, d’émotions et de connaissances. Si vous
vous autorisez à tout ressentir, et plus profondément, vous découvrirez
qu’une grande partie de ce que vous percevez peut vous faire souffrir. Mais
cela peut aussi vous apporter une grande joie et dans cette joie réside la
liberté.
Dans le même temps, les gens ont rapporté que lorsqu’ils embrassent leur
moi à six sens, ils vivent plus de synchronicités dans leur vie. Ils se sentent
davantage guidés. Ils passent d’une condition où ils se sentent petits,
inadaptés et où ils considèrent leur nature empathique comme une faiblesse
qu’il faut à tout prix cacher, à une pleine acceptation de celle-ci, la
considérant comme un cadeau, quelque chose d’unique et de spécial, dont
ils peuvent être fiers.
Lorsque vous embrassez votre nature empathique, tout semble différent.
Votre vie prend un sens plus profond. Vous avez le sentiment d’avoir un
but. Vous ressentez une telle joie, le sentiment de retrouver qui vous êtes et
un lien plus fort avec le monde mystique qui vous entoure. Ouvrir les yeux
en vaut absolument la peine. Mais vous avez besoin des outils nécessaires
pour faire face à cette conscience plus élevée.
Comme je l’ai mentionné, après mon EMI et mon expérience ultérieure
avec le chamane au Costa Rica, je n’avais pas d’outils disponibles – pas de
guides, pas de protocoles à suivre. Pourtant, je ne voulais pas éteindre ma
sensibilité. C’est ce qui m’avait mise dans cette situation difficile du cancer
en premier lieu, en niant une part de qui j’étais. Je ne veux pas que cela
vous arrive. Dans ce chapitre, je vous propose donc mes principaux outils
de travail, afin qu’en lisant le reste de ce livre, vous puissiez vous ouvrir à
votre sensibilité et l’embrasser, et ainsi découvrir votre force.
Débrancher
Le monde extérieur est bruyant et exigeant, aussi la première étape pour
affiner nos pouvoirs consiste à apprendre à gérer efficacement la surcharge
sensorielle. Nous devons identifier et gérer les choses qui bloquent notre
système de guidage intérieur. Et cela implique de baisser le volume du
monde extérieur pour pouvoir entendre ce qui se passe à l’intérieur.
Vous pouvez commencer ce processus en vous engageant simplement à
éteindre tous vos appareils électroniques pendant au moins une journée
complète, vingt-quatre heures par semaine. Oui, cela signifie que vous
devez éteindre vos télévisions, téléphones portables et ordinateurs un jour
par semaine et ne prendre que les appels d’urgence. Vous pouvez
progressivement porter cette durée à deux jours par semaine, de sorte que,
comme le jeûne, vous commencez à désintoxiquer votre système de tout le
bruit et de toutes les informations que nous « ingérons » constamment. Si
vous ne pouvez pas vous débrancher complètement pendant un ou deux
jours complets par semaine, vous pouvez faire preuve de créativité, peut-
être débrancher pendant trois heures chaque soir et chaque matin. Essayez
ce qui vous convient le mieux et ce qui vous soulage.
N’oubliez pas que les réseaux sociaux sont plus problématiques que les
autres formes de médias parce qu’ils sont omniprésents. Nous y sommes
branchés constamment via nos appareils électroniques. Un texto arrive et
nous ressentons l’urgence immédiate d’y répondre, ce qui se transforme en
stress. Les interruptions et les distractions constantes abondent. Certaines
personnes sont tellement sous pression avec leur smartphone qu’elles
risquent littéralement leur vie en envoyant des SMS en conduisant. Nous
internalisons les messages des réseaux sociaux en microdoses régulières
tout au long de la journée et nous sommes maintenus en état d’alerte élevé
lors de crises qui peuvent être réelles ou exagérées pour captiver l’audience,
car la peur fait vendre. C’est pourquoi je n’aime pas les informations de
« dernière minute » qui passent constamment à la télévision. Dans certains
cas, le même niveau d’intensité et de temps d’antenne est accordé au Tweet
d’une célébrité ou d’un homme politique qu’à un tremblement de terre, une
fusillade dans une école ou un fait de guerre, des événements qui font de
vraies victimes. Ce sentiment d’injustice et de déséquilibre ajoute à la
surcharge sensorielle. Idem pour les publicités de médicaments qui citent
des effets secondaires plus graves que les symptômes qu’ils sont censés
traiter ! Les publicités elles-mêmes sont malsaines et contredisent leur
intention de bien-être et de santé.
Comme le suggère le Dr Joe Dispenza dans son livre Le Placebo, c’est
vous1 !, une idée implantée dans notre esprit, surtout si elle est répétée, peut
se concrétiser. Dès lors, si nous sommes bombardés de messages sur la
maladie et que nous sommes très influençables, il est plus probable que
nous manifesterons une véritable maladie dans notre corps (j’en parlerai
plus en détail au chapitre 6). Si nous sommes bombardés d’informations sur
des tragédies et la mort, il est tout aussi probable que nous manifesterons
une véritable anxiété dans notre psychisme. Ceci est amplifié un grand
nombre de fois si vous êtes un empathe très influençable.
Nous prenons également à cœur et nous internalisons le vitriol et le
déversement d’ordures des trolls agressifs d’Internet (ceux dont le seul but
est de contredire, de perturber, de distraire ou de publier des contenus
incendiaires sur Internet) et des commentateurs malveillants qui sont
encouragés par leur anonymat en ligne. Mais il est très important que les
empathes restent fidèles à leur nature empathique et ne pensent pas devoir
devenir comme eux (les trolls) pour les gérer. Cela ne veut pas dire que
lutter contre la surcharge sensorielle revient à faire l’autruche. Au contraire,
nous devons simplement rationaliser notre soi-disant « régime médiatique »
et laisser de la place au silence. C’est la seule façon de rester en contact
avec notre guide intérieur et, ce faisant, de rendre un plus grand service à
l’humanité.
Ancrez-vous
S’ancrer vous aide à vous détendre, à renforcer votre connexion spirituelle
et à savoir clairement quelles sont vos propres énergies et celles des autres.
Plus vous serez ancré, plus vous pourrez vous relier facilement à votre
mystique intérieur et moins vous serez sensible aux énergies des autres.
Je pratique plusieurs exercices d’ancrage. Voici l’un de mes préférés.
N’hésitez pas à le modifier comme vous le souhaitez.
1. Trouvez un endroit calme pour vous asseoir où vous ne serez pas dérangé.
S’il fait beau, ce sera peut-être un coin de pelouse à l’extérieur. Vous
pouvez fermer les yeux ou les laisser ouverts. C’est à vous de décider.
2. Inspirez profondément. Pendant que vous inspirez, imaginez que vous
respirez l’énergie vitale (puissance ou énergie cosmique), une énergie
vitale positive, que vous l’inspirez et que vous remplissez votre vaisseau
de cette énergie vitale. Vous pouvez le faire lentement.
3. Expirez maintenant profondément. Laissez tout sortir. Votre respiration
abaisse tout, y compris votre tension artérielle, votre rythme cardiaque.
4. Faites-le encore une fois, une grande inspiration et une autre expiration.
5. Pour la troisième et dernière respiration, inspirez profondément et
imaginez que le souffle vient d’encore plus loin, à travers vos jambes, vos
pieds, et qu’en fait vous l’inspirez si profondément que le souffle passe
par la plante des pieds et s’enracine dans le sol. Expirez ensuite
profondément.
– Gardez un morceau de tourmaline noire avec vous. Elle est connue pour
protéger contre les énergies qui pourraient vous causer des désagréments.
Vous pouvez porter une pierre dans votre poche ou trouver de beaux
bijoux faits avec ce minéral.
– Enduisez votre aura avec un bâton de fumigation de sauge. Vous pouvez
obtenir le même effet en vaporisant de la brume de sauge. Cette pratique
amérindienne est particulièrement utile pour nettoyer votre aura. Essayez
après avoir fréquenté une foule ou un groupe de personnes. Vous pouvez
également vaporiser de l’hamamélis ou de l’eau sorcière.
– Renforcez votre aura. Asseyez-vous dans un endroit calme. Imaginez que
votre aura, quelle que soit la couleur qui vous vient, s’étend et emplit la
pièce, devient de plus en plus grande, aussi loin que vous le souhaitez,
puis ramenez-la lentement jusqu’à ce qu’elle soit à quelques centimètres
de votre corps. Répétez l’opération plusieurs fois. Le renforcement de
votre aura vous aide à l’étendre et à la contracter à volonté, de sorte que si
vous vous trouvez dans un environnement qui vous met mal à l’aise, vous
pouvez la rapprocher de vous et éviter de capter des énergies indésirables.
– Gardez votre corps en bonne santé : buvez beaucoup d’eau, faites de
l’exercice, sortez. Ces pratiques vous aident à éclaircir votre énergie et à
vous centrer.
MANTRA :
« J’aime et j’accepte tout de moi, et cela inclut mon ego. »
L ’ego est vraiment mal considéré. Il est perçu comme l’ennemi juré de
l’éveil spirituel – ou du moins c’est l’image qu’il avait quand
j’écoutais des gourous spirituels dans ma jeunesse et que je lisais des livres
sur la spiritualité contemporaine avant de faire mon expérience de mort
imminente. On m’a toujours dit de « supprimer mon ego » ou de
« surmonter mon ego » à tout prix si je voulais atteindre l’éveil. L’ego était
considéré comme la Némésis1 du vrai moi. Pour les empathes, en
particulier, l’ego n’est pas – comme on nous l’enseigne si souvent – la
Némésis du vrai soi. C’est la clé.
Vous hésitez peut-être à me suivre ici, mais faites-moi confiance. Pour
commencer, lorsque les enseignants spirituels suggèrent que « l’ego est
votre ennemi », une question importante vient à l’esprit : sommes-nous tous
d’accord sur la signification réelle du mot « ego » ? La définition de ce mot
ne devrait-elle pas être universellement comprise si l’on fait tant
d’affirmations générales à son sujet ?
Examinons quelques définitions courantes du mot « ego » dans les
dictionnaires :
Dictionnaire de Cambridge : l’idée ou l’opinion que vous avez de vous-
même, en particulier le sentiment de votre propre importance et de vos
capacités.
Dictionnaire d’anglais Oxford : le sentiment d’estime de soi ou
d’importance d’une personne. Synonymes : estime de soi, importance de
soi, valeur personnelle, respect de soi-même, image de soi, confiance en
soi.
C’est à peu près ce que je comprends de l’ego. Je suis d’accord avec les
enseignants spirituels qui transmettent des messages comme « Ne sois pas
un sale gosse » ou « Il n’est pas bon de se vanter » ou encore « L’humilité
est une bonne chose ». Je soutiens également les messages spirituels
classiques qui nous rappellent de ne pas confondre notre faux sens du moi,
qui est influencé par le monde matériel, avec notre moi véritable,
authentique. Ces messages sont tous valides.
Mais le mot « ego » est souvent utilisé de manière péjorative, si bien que
nous finissons par écraser notre estime de soi en pensant « Je dois
supprimer mon ego ».
Freud a d’abord placé le mot « ego »2 sur notre carte culturelle, avec le
concept du « surmoi »3 et du « ça ». Au fil des ans, les interprétations
psychanalytiques du terme ont fini par assimiler l’ego au narcissisme, très
probablement parce que les leaders spirituels l’ont tourné de cette façon.
Cela dit, une personne humble et bienveillante peut effectivement avoir un
ego fort. Ces caractéristiques ne s’excluent pas mutuellement.
Laissez-moi vous expliquer. Chacun de nous a un ego. En soi, l’ego n’est
pas une mauvaise chose. Il vous ancre dans votre sens d’être vous-même.
Un ego sain vous protège et vous fortifie. Il est également important de
noter qu’il y a une différence entre avoir un ego et être égocentrique. Avoir
un ego vous donne de la confiance en soi. Il vous donne la force et la
perspicacité nécessaires pour vous défendre dans les situations où vous
vous sentez vulnérable ou exploité. Être égocentrique, en revanche,
implique d’être autocentré et au service de soi-même, souvent au détriment
des autres. Les personnes égocentriques manifestent souvent un manque
d’empathie pour les besoins et les sentiments des autres, et du monde en
général. Par conséquent, l’ego et l’égocentrisme sont souvent mis dans le
même panier.
Ego et conscience
Alors que faire si l’ego n’est pas le problème ? Et si le vrai problème était
en fait un manque de conscience du monde, des besoins des autres, et même
de soi-même ? Pour explorer cela, je vais emprunter une analogie à mon
livre précédent, Et si c’était ça le paradis4 ? Mais dans ce chapitre, je vais
reprendre cette analogie et l’orienter vers les empathes. Imaginez que vous
tenez une télécommande avec deux boutons qui ressemblent aux boutons de
volume d’une vieille radio. Mais au lieu du volume, l’un des boutons est
marqué « conscience » et l’autre indique « ego ». Les personnes dont le
bouton de conscience est tourné vers zéro et dont le bouton de l’ego est
tourné vers dix sont souvent ce que nous appelons « égocentriques ». Ce
sont de purs ego qui ne portent aucune (ou très peu) attention aux autres. À
l’extrême, ces personnes peuvent devenir narcissiques, avec un sens
grandiose d’elles-mêmes, un manque d’empathie pour les autres et un
besoin constant d’admiration. Naturellement, lorsque le bouton de
conscience d’une personne égocentrique est tourné vers zéro, elle n’a
aucune conscience de son mystique intérieur, de son moi supérieur ou de
quoi que ce soit de plus grand que son être physique.
Cependant, je crois que les personnes égocentriques n’ont pas
nécessairement besoin de réprimer leur ego ; elles doivent plutôt cultiver
l’empathie et être encouragées à développer leur conscience. Il n’est pas
possible d’être égocentriques lorsque nous sommes connectés à notre moi
supérieur.
En augmentant le volume de la conscience ou « attention consciente »,
nous prenons davantage conscience de nous-mêmes, de notre mystique
intérieur et de l’Univers. Cela nous permet également de nous aligner sur le
but de notre âme et de donner un sens à notre vie. Plus le bouton de
conscience est tourné vers le haut, plus nous entendons clairement notre
mystique intérieur nous guider, nous rappelant qui nous sommes vraiment,
d’où nous venons et pourquoi nous sommes ici sur terre. Cette prise de
conscience accrue nous rend également extrêmement sensibles au monde
physique qui nous entoure et à ses habitants, à la souffrance des autres, par
exemple, ou à l’impact de nos actions sur les autres.
La plupart des empathes ont naturellement ce bouton de l’attention
consciente tourné à fond. C’est ce qui fait de nous des empathes. Nous
sommes intrinsèquement reliés à notre mystique intérieur, ainsi qu’au
monde qui nous entoure. Donc, si notre ego est réprimé – si notre bouton
d’ego est baissé à zéro –, nous supprimons notre valeur personnelle, notre
individualité et notre estime de soi. Nous finissons par nous sentir indignes
d’attirer ou de recevoir des choses positives, y compris de l’amour. Pendant
ce temps, nous absorbons les sentiments et les émotions des autres.
Lorsque mon ego était réprimé, je me faisais du mal simplement en
pensant que le fait d’être avec certaines personnes me vidait de mon
énergie. Je me disais : « Pour qui te prends-tu ? » Il faut vraiment un ego
fort pour prendre grand soin de soi et de son bien-être quand on est un ou
une empathe. Chez les empathes, un ego refoulé nous rend incapables de
différencier nos propres sentiments et émotions de ceux des autres. L’ego
est ce qui définit notre individualité, en tant qu’être séparé de tous les
autres. Et bien que nous soyons tous reliés, une certaine différenciation est
nécessaire pour survivre dans ce monde physique. L’ego n’est pas
nécessaire de l’autre côté, car nous y sommes tous des esprits et il n’y a pas
de négativité, de duplicité, ni de compétition.
Mais lorsque notre bouton d’ego est tourné vers le haut, travaillant en
tandem avec notre bouton de conscience, l’ego devient un outil bénéfique,
car il nous aide à nous identifier et à nous connecter à notre propre
individualité. Il nous permet de différencier notre propre être, nos émotions,
nos sentiments, nos besoins et nos désirs de ceux des autres, clarifiant ainsi
qui nous sommes par rapport au monde extérieur.
Si vous vous sentez perdu dans la souffrance et les émotions du monde
qui vous entoure, cela signifie que le volume de votre ego (votre sens du
moi) est trop bas. Cela m’arrive encore de temps en temps, mais j’ai
développé quelques raccourcis pour pousser ce bouton. L’un d’eux consiste
à se regarder dans le miroir, droit dans les yeux. Regardez vraiment à
travers eux. Dites-vous que vous êtes en sécurité, que vous êtes fort, que
vous avez un but, et que cela fait partie de votre but d’être vous-même, en
tant qu’être individuel. Au fond, nous, les empathes, savons mieux que
quiconque que nous sommes tous reliés, c’est pourquoi il nous est si
difficile de nous accrocher à notre individualité, plus que pour les autres. Et
c’est pourquoi également il est important que les empathes sachent que
c’est une très bonne chose d’accueillir son ego.
Après tout, nous sommes les seuls à avoir accès à la partie la plus
profonde de nous-mêmes, celle qui sait vraiment qui nous sommes et ce
dont nous avons besoin pour fonctionner au mieux de nos capacités.
L’ego est comme un muscle qui, lorsqu’il est développé, nous aide à créer
des filtres et des limites. Il nous donne un sentiment sain d’estime de soi.
Plus une personne est empathique, plus son volume de conscience est
naturellement élevé. Mais si son ego n’est pas aussi haut, elle risque de
perdre la conscience d’elle-même ou de s’affaiblir en absorbant les
émotions et l’énergie de tous ceux qui l’entourent. C’est pourquoi le volume
de conscience d’un empathe devrait toujours fonctionner à pleine puissance
en conjonction avec celui de l’ego.
Valoriser l’ego
Comme je l’ai déjà mentionné, intérioriser énergétiquement la douleur et les
émotions des autres, ou se déprécier en se mettant au service des autres au
détriment de soi-même, conduit en fin de compte à la souffrance physique
ou à la maladie. Dans son livre Quand le corps dit non5, le célèbre expert de
la connexion corps-esprit Gabor Maté écrit : « Les expériences
émotionnelles se traduisent par des événements biologiques potentiellement
dommageables lorsque les êtres humains sont empêchés d’apprendre à
exprimer efficacement leurs sentiments. »
Un ego fort et sain vous protège contre ce genre d’état d’être bien
intentionné mais malsain.
J’ai appris cela de nombreuses façons et ces expériences ont parfois été
dramatiques. Un jour de 2001, on a diagnostiqué à ma meilleure amie, Soni,
une forme agressive de cancer en phase terminale, dont elle est finalement
décédée. Son diagnostic m’a coupé le souffle, c’était presque comme si on
me l’avait attribué. J’avais grandi avec cette amie et je l’avais connue toute
ma vie. Elle avait de jeunes enfants lorsque le diagnostic a été posé. Je me
suis sentie non seulement affreusement mal et littéralement malade en
apprenant la nouvelle, mais je me suis aussi sentie coupable. Plus
précisément, je me sentais coupable d’être en bonne santé alors qu’elle était
malade. Je me sentais coupable qu’elle ait de jeunes enfants qui allaient
souffrir. Je me sentais coupable si je sortais avec des amis communs
pendant qu’elle était en traitement à l’hôpital parce qu’elle ne pouvait pas
être avec nous. Prendre soin de moi-même pendant que mon amie et sa
famille traversaient cette crise me semblait égoïste. En bref, je ne pouvais
rien faire de bon pour moi sans me sentir coupable. Alors, j’ai passé le plus
de temps possible avec elle soit à l’hôpital soit chez elle, à l’aider et à jouer
avec ses enfants.
Je ne m’en suis pas rendu compte à l’époque, mais la surcharge
sensorielle due au fait que je sentais sa maladie dans mon propre corps me
rendait de plus en plus faible et malade. Je n’étais pas à l’écoute de mon
moi intérieur. Mon ego était tellement sous-développé que j’ignorais mes
propres besoins.
Puis un jour, environ un an après son diagnostic, j’ai senti une petite bosse
sur le côté gauche de mon cou. Je suis allée chez le médecin, j’ai subi une
biopsie et j’ai découvert que j’avais un lymphome. Quelque part, dans les
profondeurs de la peur que j’ai ressentie suite au diagnostic, une petite voix
en moi m’a dit : ah, maintenant tu as une excuse pour prendre soin de toi !
Alors que la santé de ma meilleure amie a continué à se détériorer, la
mienne aussi. Mais même lorsque je m’occupais de ma propre maladie,
j’étais encore plus préoccupée par les sentiments des autres autour de moi, y
compris de ma meilleure amie, que par mes propres besoins. En fin de
compte, il m’a fallu une expérience de mort imminente pour comprendre
l’importance d’accueillir mon ego.
Si j’avais développé un ego sain, j’aurais eu une relation plus équilibrée
avec mon propre sentiment de valeur personnelle. J’aurais compris qu’il est
non seulement important de rester en bonne santé, mais aussi qu’il est
nécessaire de s’épanouir si je veux apporter mon soutien aux autres. En
d’autres termes, aucun sentiment de culpabilité ne va contribuer à rendre
quiconque moins malade, et la meilleure chose que je puisse faire pour les
autres, qui est aussi la plus désintéressée, est de me rendre si forte que je
puisse être d’un plus grand soutien. Si j’avais su alors ce que je sais
maintenant, j’aurais compris que mon propre bien-être élève ceux qui
m’entourent et j’aurais fait tout ce que je pouvais pour m’élever. Je me
serais davantage reposée, j’aurais pris plus de temps pour moi, j’aurais été
en contact avec la nature, je me serais adonnée à des soins, comme des
massages, ou bien je serais sortie et j’aurais vu des amis. J’aurais fait cela
en sachant que j’apporterais alors le meilleur de moi-même pour voir mon
amie. J’aurais également été sûre que mon amie voudrait cela pour moi, car
si je sacrifiais ma propre vie par culpabilité parce qu’elle était malade, je
risquais de la culpabiliser aussi, ce qui ne ferait qu’alourdir son fardeau.
Mes lecteurs et internautes m’ont fait part de leurs réussites et de la façon
dont leur vie a changé depuis qu’ils ont cessé de transformer leur ego en
ennemi. Dans l’un de mes ateliers, Amy m’a confié qu’elle avait été élevée
dans la croyance qu’il était égoïste de faire passer ses besoins en premier,
surtout lorsque les autres réclamaient de l’attention. En raison de ses
convictions et parce qu’elle était le genre de personne à se rendre disponible
pour n’importe qui, Amy a attiré beaucoup de gens extrêmement
nécessiteux. « Je ne sais pas, a-t-elle dit, je ne peux pas supporter de
décevoir ou de laisser tomber quelqu’un. C’est comme si les gens sentaient
que je suis influençable et qu’ils se ruaient vers moi. » Elle n’a jamais
vraiment parlé de ses sentiments de culpabilité ou de son désir de prendre
du temps pour elle. « Je ne peux pas le faire, a-t-elle continué. Quand je
commence à dire quelque chose, ma gorge se ferme. Les gens vont penser
que c’est mon ego qui parle, que je veux qu’on m’écoute. Quand je ressens
le besoin de parler, je repousse ces sentiments. »
Puis un jour, elle a regardé une de mes vidéos où je parlais de l’ego et de
l’importance de l’accepter. Quelque chose a fait tilt en elle et elle a décidé
d’essayer d’accueillir son ego, de ne pas le juger. Elle a pris peu à peu
conscience à quel point elle était empathique pour les besoins des autres
(c’était sa conscience supérieure, son mystique intérieur), tout en niant ses
propres besoins (c’était son ego bas ou refoulé). Cette prise de conscience
lui a permis de voir plus clairement comment elle satisfaisait les besoins des
autres au détriment des siens. Amy a compris pourquoi elle se sentait si
souvent fatiguée et épuisée, et semblait attraper toutes les maladies qui
passaient. Elle a alors commencé à écouter consciemment ses propres
besoins et a pris le temps de recharger ses batteries.
Tout comme votre smartphone, lorsque vous êtes vidé, vous avez dépensé
plus d’énergie que vous n’en avez à disposition, il est donc temps de
recharger vos batteries. Et, en tant qu’empathes, nous avons tendance à
épuiser nos énergies en essayant de satisfaire les besoins émotionnels de
tous ceux qui nous entourent. Il est important d’être conscient de cette
inclination. Il est également important d’identifier les points de départ qui
provoquent ces fuites d’énergie, principalement notre incapacité à dire non
et notre peur du conflit. Lorsque nous prenons conscience de cette tendance
en nous, nous pouvons accorder plus d’importance à la recharge de nos
batteries. Si vous êtes empathique et que vous avez tendance à vous épuiser,
je vous suggère de faire une liste de tous les éléments qui rechargent vos
batteries. Référez-vous à cette liste chaque fois que vous vous sentez épuisé
et choisissez quelque chose qui pourra vous recharger.
Pour mieux comprendre à quel point il est important de se recharger,
imaginez que nous sommes des êtres de lumière. Lorsque vous êtes né, vous
étiez plein d’une lumière brillante qui était votre lien fort avec le divin.
Maintenant, imaginez que pour que votre lumière reste brillante – pour que
votre énergie continue à circuler –, vous deviez continuer à recharger vos
batteries, un peu comme vous rechargez un téléphone portable.
Alors comment recharger vos batteries pour que votre lumière continue à
briller ? La première étape est en fait assez simple : vous faites tous les
jours des choses qui nourrissent votre âme, d’une façon quelconque qui ait
un sens pour vous. Vous pouvez passer du temps au bord de l’océan,
méditer, vous promener dans la nature, écouter de la musique, écrire,
peindre ou passer du temps avec vos amis et vos proches. Vous pourriez
même faire quelque chose d’aussi trivial qu’aller acheter des chaussures ou
manger une pizza avec vos enfants. L’important n’est pas ce que vous
faites, c’est ce que cette activité fait pour vous. Tout ce qui nourrit votre
âme et recharge votre lumière est une activité spirituelle.
Amy a rechargé ses batteries en passant plus de temps à faire certaines des
choses qu’elle aimait, comme lire un bon livre, prendre un bain, faire une
promenade ou voir un film qui lui faisait envie. Lorsqu’elle sentait la
culpabilité monter en elle, elle se disait qu’elle se rechargeait pour être une
meilleure version d’elle-même, surtout si son but était d’aider les autres.
Amy a dit qu’elle se sentait extrêmement responsabilisée par cette nouvelle
pratique d’acceptation de son ego. Elle se sentait plus énergisée et beaucoup
moins épuisée, exténuée ou fragile devant la maladie. Elle a vraiment été
capable de concentrer son énergie là où elle le voulait et où elle en avait le
plus besoin.
Inauthentique
Quand vous pensez que vous n’êtes pas assez bien, vous ne vous autorisez
pas à être spontané parce que vous n’avez pas confiance en vous. Vous vous
remettez en question et réfléchissez trop avant d’agir. Vous perdez votre
spontanéité et votre joie de vivre. Vous perdez votre moi.
Joan, qui s’est exprimée lors d’un de mes événements, a toujours cherché
l’approbation des autres, et n’a même pas réalisé à quel point elle en
dépendait. Par conséquent, elle se pliait à tout ce que les autres voulaient
qu’elle soit, juste pour être sûre de ne pas les décevoir. Elle était passée
maître dans l’art de faire machine arrière et de changer d’avis si elle sentait
la moindre désapprobation chez ses interlocuteurs. Au travail, quand elle
savait au fond d’elle-même qu’elle avait réussi une présentation ou un
rapport, elle n’y croyait pas vraiment jusqu’à ce que quelqu’un le lui dise.
Et si elle ressentait la moindre hésitation dans les commentaires de
quelqu’un, elle se mettait immédiatement à douter. Dans son besoin
constant d’approbation, elle se perdait sans même s’en rendre compte. Elle
vivait une vie qui n’était pas authentique, qui n’était pas la sienne, une vie
basée sur ce qu’elle pensait qu’on attendait d’elle.
Lors de ma conférence, il lui est apparu clairement que tant qu’elle ne
vivrait pas sa propre vie, elle ne pourrait pas trouver son but. À compter de
ce moment, elle a pris l’engagement d’accueillir son ego, de mieux se
connaître, d’être plus authentique et de rechercher sa propre approbation au
lieu de celle des autres.
Bien que cela puisse être inconfortable au début, imaginez ce que vous
ressentirez ! Au fil de la journée, laissez-vous aller à cette liberté, jusqu’à ce
qu’elle commence à vous sembler naturelle. Ce faisant, ainsi que les autres
processus décrits dans ce livre, vous serez sur la bonne voie pour être et
exprimer qui vous êtes vraiment.
Perte de pouvoir
Parmi les caractéristiques d’un ego refoulé (c’est-à-dire inhibé, restreint,
étouffé), qui conduit à une faible estime de soi et à un manque de confiance,
on peut citer :
– une réticence à prendre soin de soi-même ;
– le fait de traiter les autres mieux que soi-même ;
– une réticence à être vu ou entendu ;
– le fait de valoriser l’opinion des autres plutôt que la vôtre ;
– une résistance à relever des défis par crainte d’échouer ;
– la peur de la désapprobation ;
– le fait d’être très critique envers soi-même ;
– le fait de se sentir indigne de recevoir des compliments ou des cadeaux,
ou quoi que ce soit de bon, d’ailleurs.
Dans les cas extrêmes, un ego faible peut conduire à la dépression, à la
toxicomanie et à des troubles alimentaires. Si vous avez un ego refoulé et
que vous êtes empathique, non seulement vous absorberez les drames, les
problèmes et les craintes des autres, mais vous subvertirez vos propres
besoins au profit des leurs. Par exemple, disons que vous avez un ego
refoulé et que vous venez d’apprendre que votre amie a été expulsée de
chez elle. Bien sûr, vous vous précipiterez pour l’aider – c’est ce que font
les amis. Mais imaginez maintenant que vous ayez des problèmes
financiers, de santé, de relation, quels qu’ils soient, bien plus importants
que les siens. En tant que personne à l’ego refoulé, vous mettrez tous vos
besoins de côté et considérerez son expulsion comme plus importante que
vos propres besoins, peut-être plus pressants. Même en voyant votre propre
situation devenir de plus en plus difficile, vous vous concentrerez sur l’aide
à lui apporter.
Maintenant, disons que non seulement vous avez un ego refoulé, mais que
vous êtes très empathique et que votre amie vous appelle pour vous dire
qu’elle a été expulsée. En lui tendant la main pour l’aider, vous ressentirez
toutes les émotions qu’elle éprouve comme si elles étaient les vôtres. Ainsi,
en plus de votre propre stress, votre corps absorbera son stress et ses peurs,
et vous aurez du mal à faire la différence entre ses émotions et les vôtres.
C’est pourquoi, si vous êtes empathique, il est si important de prendre
conscience de vos forces et de vos difficultés, afin de savoir comment le fait
d’aider les autres au détriment de vos propres besoins vous affecte.
En tant que paillasson, je ne me sentais pas responsabilisée et autonome
parce que je croyais que tous les autres en savaient plus que moi ou qu’ils
étaient plus importants et mieux qualifiés que moi pour prendre des
décisions – même lorsqu’il s’agissait de régler mes propres problèmes ! J’ai
toujours cédé mon pouvoir aux autorités et aux gourous, sans savoir que
j’avais accès à ce pouvoir en moi. En outre, en tant qu’empathe, j’avais
l’habitude d’endosser les émotions et le stress des personnes qui
m’entouraient et je me laissais impliquer dans tous leurs drames et
problèmes. La « mort » m’a appris que personne n’a plus d’autorité que moi
sur ma propre vie.
Permettez-moi de répéter que vous n’avez pas besoin de mourir pour
parvenir à cette prise de conscience, et je voudrais vous suggérer une
solution simple. Tout d’abord, si vous accordez actuellement plus
d’importance aux autres qu’à vous-même, prenez conscience que vous
invitez involontairement les gens à avoir de l’autorité sur votre vie. Cette
seule prise de conscience vous aidera à faire preuve de plus de
discernement pour ne pas attirer des personnes qui sont plus que désireuses
d’en profiter. Deuxièmement, prenez conscience de la différence entre être
agressif et s’affirmer. Le Dr Edith Eva Eger, survivante d’Auschwitz,
psychologue et auteure du Choix d’Edith6, a résumé cette différence par ces
mots : « Être passif, c’est laisser les autres décider pour vous ; être agressif,
c’est décider pour les autres. S’affirmer, c’est décider pour soi-même. »
Bien qu’il soit courant de confondre affirmation de soi et agression,
d’après mon expérience, les paillassons ont tendance à croire qu’ils sont
agressifs alors qu’ils ne font que s’affirmer. Rappelez-vous, vous n’êtes pas
celui qui dit aux autres ce qu’ils doivent faire. Vous ne faites qu’affirmer ce
que vous préféreriez faire. Une fois que ce point sera clair dans votre esprit,
vous ressentirez un énorme changement. Enfin, trouvez un langage
bienveillant qui vous aide à affirmer votre pouvoir. Par exemple : « Merci
de l’intérêt que vous portez à ma situation, mais je préférerais vraiment
gérer les choses de cette façon » ou « J’apprécie votre inquiétude, mais je
me sens plus fort quand je fais les choses de cette façon ». Vous voyez le
tableau.
Incapable de recevoir
Aujourd’hui, lorsque je donne des ateliers et que je demande aux personnes
de lever la main si elles sont empathiques, je leur demande également de
garder la main levée si elles ont l’impression de donner beaucoup d’elles-
mêmes mais d’avoir du mal à recevoir. Sans exception, toutes les mains des
empathes restent levées. Comme je l’ai déjà dit, la difficulté à recevoir est
un dénominateur commun aux empathes et surtout aux paillassons.
J’étais très douée pour donner de moi-même au point d’en être épuisée,
mais j’étais nulle pour recevoir. Dès que quelqu’un me donnait quelque
chose, je me sentais immédiatement accablée par le sentiment que je devais
en quelque sorte lui rendre la pareille. Je ne me sentais pas digne d’accepter
simplement le cadeau ou l’abondance qui m’était présenté. Imaginez que
chaque fois que vous offrez un cadeau à quelqu’un, il le ressente comme un
fardeau. Vous vous sentiriez mal. Vous devez vraiment vous ouvrir au fait
de recevoir. Il est malhonnête de donner et de donner seulement parce que
vous voulez marquer des points de karma ou parce que vous croyez
spirituellement qu’il est meilleur de donner que de recevoir. Il faut que le
don vienne d’un sentiment d’accomplissement. C’est tellement mieux ainsi.
Quand vous vous autorisez à recevoir, vous augmentez le volume de votre
ego, et quand vous vous autorisez à donner, vous augmentez le volume de
votre conscience. Lorsque les deux boutons sont réglés au maximum, vous
pouvez donner (et recevoir) continuellement sans jamais vous sentir fatigué
ou coupable.
Difficultés financières
Les empathes dont le volume de l’ego est abaissé ont également du mal à
gagner de l’argent et à réussir pour une multitude de raisons, notamment
l’incapacité à se sentir digne ou à mériter l’abondance. Ce problème m’a
affectée lorsque j’essayais d’être une entrepreneuse et de gérer ma propre
affaire. Je me suis retrouvée à travailler aussi bien pour mes clients que
pour mes employés ! Je n’arrivais pas à être ferme avec mes employés
lorsqu’ils se relâchaient dans leur travail ou dans leurs horaires. Je me
retrouvais toujours à comprendre leur situation et à me laisser entraîner
dans leurs drames, à absorber leurs énergies et leurs problèmes comme s’ils
étaient les miens ; mais je devais quand même être là pour mes clients.
J’avais également du mal à réclamer ce que je valais et je me sous-
estimais constamment, car je pensais qu’il était égocentrique de parler de
mes qualités et de mes points forts. J’étais aussi extrêmement modeste dans
mes CV et j’ai toujours minimisé mes qualifications, encore une fois parce
que j’estimais qu’il était égocentrique de parler de mes propres réussites ou
de mes expériences. Cela signifie que j’étais toujours sous-payée pour des
activités dans lesquelles j’avais beaucoup d’expérience et de qualifications.
Je fournissais souvent des services gratuitement à ceux qui n’en avaient
pas les moyens, car il m’était difficile de dire non ou même de concevoir un
système d’échange. Le travail supplémentaire sans contrepartie financière
provoquait le ressentiment de mon équipe, alors je prenais sur moi, pour
éviter qu’ils soient impliqués.
Quand j’ai partagé cette information dans l’un de mes ateliers, j’ai
demandé à ceux qui étaient concernés de lever la main, et presque tous ceux
qui s’étaient précédemment identifiés comme des paillassons ont levé la
main. J’ai demandé à certains de partager leur propre histoire. L’un d’entre
eux m’a dit que son père lui avait toujours appris à ne pas se vanter de lui-
même, de ses réalisations ou de se montrer prétentieux – en d’autres termes,
ne le dis pas aux gens, montre-leur. Il minimisait donc ses réalisations sur
son CV. Le plus souvent, il s’est rendu compte qu’il était plus qualifié pour
faire le travail que les patrons pour lesquels il travaillait, alors qu’ils étaient
bien mieux payés que lui. Il a commencé à se sentir frustré et, finalement,
lassé de son ressentiment, il a trouvé un moyen de parler de ses réalisations
sans être désagréable. Au début, c’était difficile pour lui. Il s’attendait à ce
que les gens se dressent, le montrent du doigt et l’accusent d’être imbu de
lui-même. Mais cela ne s’est pas produit. En fait, les gens n’avaient aucune
idée de tout ce qu’il avait fait et ils ont commencé à le voir sous un nouveau
jour.
MANTRA :
« Être un empathe est un don.
C’est ma connexion à tout ce qui est ! »
Bannie du nirvana
Lorsque mon tour est venu, mes parents m’ont gentiment poussée, m’ont
fait signe de m’asseoir devant le gourou, puis se sont assis à mes côtés de
part et d’autre. « Notre fille a déjà vingt-six ans et elle n’est toujours pas
mariée », a dit mon père dans notre langue maternelle, le sindhi. « Pouvez-
vous nous dire quand cela arrivera pour elle et pourquoi cela prend si
longtemps ? »
Je me sentais rougir en l’entendant dire cela, me demandant si le gourou
m’estimait moins parce que j’étais toujours célibataire.
Mon père a ensuite mentionné brièvement que je m’étais enfuie d’un
mariage arrangé, sans trop insister. Je pouvais sentir son embarras lorsqu’il
revoyait ce moment douloureux. Le gourou a haussé les sourcils pendant
que mon père parlait. Puis il a ouvert grand les yeux et m’a regardée
longuement. J’étais si anxieuse que je pouvais entendre battre mon propre
cœur. Voyait-il quelque chose d’effrayant, que le mariage ne faisait pas
partie de mon futur ? Est-ce que je vais devenir une vieille fille ?
Après ce qui m’a semblé une éternité, il a finalement parlé. Il a dit que
j’étais gâtée et que je n’honorais pas ma culture d’origine (le fait d’être
habillée à l’occidentale n’a certainement pas aidé, mais je n’avais pas été
prévenue). Il a ajouté que je devais changer mon comportement si je voulais
me marier et a longuement expliqué que je devais être plus soumise,
respectueuse et traditionnelle. Et il a souligné que les hommes ne me
trouveraient pas désirable parce que j’étais trop indépendante (leurs familles
ne voudraient pas d’une belle-fille aussi effrontée), laissant entendre que
j’aurais plus de valeur en tant que personne si j’étais mariée.
Mais la déclaration qui m’a le plus touchée est celle-ci : « Tu es
imparfaite », suivie de « Tant que tu ne changeras pas, non seulement tu ne
te marieras pas, mais tu ne pourras pas non plus atteindre le nirvana à la fin
de ta vie. C’est parce que tu ne créeras pas de karma positif, et tu devras
donc revenir (pour d’autres vies) jusqu’à ce que tu aies nettoyé ce
schéma ! »
Ces mots ne m’ont pas seulement surprise, ils m’ont touchée au plus
profond de mon être et je ne pouvais pas les laisser passer – ni à ce
moment-là ni pour les nombreuses années à venir. J’avais grandi dans un
environnement multiculturel et j’avais des amis du monde entier. Nous nous
habillions de la même façon et partagions les mêmes idéaux et valeurs. Si
j’étais imparfaite, alors n’étions-nous pas tous imparfaits ? Et si c’était le
cas, comment cela pouvait-il être possible ? Nous étions des hybrides
culturels. Nos ethnies d’origine n’étaient pas celles de Hong Kong, où nous
vivions tous. De plus, nous étions façonnés par le système éducatif et la
culture populaire d’un pays tiers (le Royaume-Uni), puisque Hong Kong
était une colonie britannique à l’époque. Et j’étais là, à Hong Kong, me
tenant devant un gourou qui venait lui-même d’arriver d’Inde par avion. À
l’époque, je n’ai pas pris conscience que je me trouvais dans une situation
très particulière, à un moment unique dans l’espace et le temps, et que ce
gourou ne savait probablement pas quoi faire de moi. J’étais manifestement
une inadaptée à ses yeux.
« Mais comment peut-on me refuser le nirvana ou dire que je crée un
mauvais karma simplement parce que je suis qui je suis ? » ai-je demandé
un peu timidement, m’inquiétant de savoir si cette question à elle seule
faisait de moi une rebelle. Je veux dire, il n’avait même pas vu mon côté
Cyndi Lauper !
« Pourquoi Dieu te permettrait-il de passer dans les royaumes supérieurs
sans que tu sois parfaite et purifiée de tout karma négatif ? a-t-il répondu.
Tu ne permettrais pas à quelqu’un d’entrer chez toi si tu ne l’approuvais pas
ou s’il était couvert de boue. Tu dois te nettoyer et te rendre pure de tous les
désirs terrestres avant d’être digne d’entrer dans l’autre royaume pour
atteindre le nirvana. »
Me nettoyer de quoi ? Ce qui m’a déroutée, c’est que même si je croyais à
la réincarnation et au karma, je me posais quelques questions : quelle partie
de moi était défectueuse ou impure ? Quelle partie de moi causait un karma
négatif pour mon avenir ? Étais-je défectueuse parce que je n’étais pas prête
à accepter un mariage arrangé ? Le gourou faisait-il allusion à mon rêve et
mon désir intense de voyager dans le monde entier ? Faisait-il référence à
ma voix intérieure ? Faisait-il référence à la partie de moi qui se sentait
reliée à l’Univers, à quelque chose de plus grand que moi – et qui aurait pu
transcender le gourou lui-même ? Devais-je faire confiance et obéir à des
gens comme lui (ces maîtres autoproclamés ayant un accès direct au divin)
au lieu de suivre ma propre voix intérieure ?
Je me posais tant de questions, mais je n’étais sûre que d’une chose : cette
visite chez le gourou à elle seule marquait le début de mon effondrement.
Après cela, j’ai fait tout mon possible pour prouver que j’étais digne et
assurer ma place au nirvana.
En écrivant ces lignes, je me souviens de mon amie d’enfance, Aisha, qui
était célibataire jusqu’à la fin de la trentaine, ce qui inquiétait énormément
ses parents. Ils l’emmenaient constamment voir des maîtres autoproclamés
(gourous) pour leur demander pourquoi leur fille n’était pas encore mariée.
Chaque gourou avait la même réponse. C’était son mauvais karma des vies
précédentes. Et chaque gourou prescrivait un antidote différent pour effacer
ce karma négatif, y compris brûler de l’encens tous les jours avant l’aube
tout en priant pour un bon mari ; jeûner pendant dix jours d’affilée chaque
mois ; s’abstenir de se baigner à la pleine lune ; porter du blanc à la pleine
lune ; chanter des mantras pendant des heures chaque jour ; passer du temps
aux pieds du gourou au temple ; aller au temple à l’aube chaque matin pour
baigner les idoles dans du lait ; et mon préféré (non !), laver les pieds dudit
gourou dans du lait et boire ensuite ce lait parce qu’il était censé être
imprégné de l’énergie divine du gourou ! Quand j’ai entendu cette phrase –
en prenant un café avec Aisha pour parler de sa vie, j’ai presque recraché
mon cappuccino de dégoût, ce qui fait probablement de moi une mauvaise
hindoue.
Quand Aisha s’est finalement mariée, c’était avec un homme qui
l’agressait verbalement. Elle a accepté la demande en mariage parce qu’elle
était désespérée et ne pouvait pas continuer à décevoir ses parents. Après
avoir eu trois enfants, son mariage s’est effondré. Elle ne regrette pas de
s’être mariée, car elle a trois beaux enfants, mais ce n’était certainement pas
le mariage qu’elle espérait.
Je récite souvent ces mots. Plus vous pratiquerez cette méditation, plus vous
commencerez à ressentir véritablement l’énergie et l’amour divins qui vous
traversent. Ces mots peuvent être une source constante de force, c’est
pourquoi je vous encourage à les répéter souvent.
« Je suis une facette du divin et je suis toujours relié à lui.
Je suis puissant et j’ai accès à tout ce dont j’ai besoin.
Je sens mon énergie se développer en la visualisant.
Je suis un être spirituel et je suis aimé.
L’amour est mon droit de naissance et non quelque chose
pour lequel je dois travailler.
Je libère tous les doutes et toutes les craintes en moi.
Je suis digne et méritant, et je m’exprime sans réserve. »
Chapitre 6
MANTRA :
« Mon corps est intelligent ! Je choisis d’écouter mon corps. »
Le sanctuaire de guérison
Imaginez que vous êtes dans un magnifique sanctuaire de guérison, assis
dans un fauteuil inclinable très confortable. Un technicien vous fixe au
poignet un dispositif qui mesure vos réactions émotionnelles et
énergétiques. Il est relié à un petit écran que le technicien peut surveiller.
Il a une liste de questions conçues pour susciter des réponses
émotionnelles qui apparaissent sur l’écran. Lorsque le technicien vous pose
une question, vous remarquerez que vos émotions bougent lorsque vous
pensez à la question et aussi lorsque vous réfléchissez à votre réponse. Vous
pouvez ressentir de la joie lorsque vous pensez à vos enfants, à votre chiot
ou à un être cher. Peut-être votre cœur s’enfonce-t-il lorsque vous pensez à
quelqu’un qui pompe votre énergie ou à votre travail, si vous ne l’appréciez
pas. À mesure que vous éprouvez ces sentiments, vous remarquerez sur le
compteur que vos niveaux d’énergie sont supérieurs ou inférieurs à votre
niveau de référence initial, selon ce que vous ressentez. Vous pouvez créer
votre propre échelle mentale et évaluer votre niveau d’énergie à chaque
question, en attribuant par exemple une note de 1 à 20 à votre énergie.
Tout est enregistré sur l’appareil, alors que le technicien passe en revue
des dizaines de questions – et diverses permutations de ces questions – en
fonction de vos réponses.
Vous pouvez créer votre propre liste de questions ; ajoutez-y des questions
supplémentaires qui pourraient vous venir à l’esprit pendant l’exercice.
Pour l’instant, voici les questions qu’il pose. Pendant que vous l’imaginez
poser chaque question, prenez le temps d’enregistrer votre réponse dans
votre corps et sur l’écran.
– Vous sentez-vous seul ?
– Quel est l’état actuel de vos relations ?
– Y a-t-il dans votre vie des personnes que vous aimez et qui vous aiment ?
– Avez-vous le sentiment que votre vie a un but et un sens ? Si oui, parlez-
moi de cela.
– Avez-vous le sentiment que votre vie est remplie de joie ?
– Quel genre de choses vous apporte de la joie et vous rend heureux ?
– Qu’est-ce qui vous fait peur ? Qu’est-ce qui cause du stress ?
– Que pensez-vous de votre situation financière actuelle ?
– Aimez-vous ce que vous faites pendant vos journées ? Sinon avez-vous
l’impression de faire ce que vous faites parce que vous y êtes obligé ?
C’est-à-dire parce que vous n’avez pas le choix ou parce que vous êtes
piégé ?
– Quand vous pensez à votre enfance, que ressentez-vous ou comment vous
sentez-vous ? (Amour ? Chaleur et confort ? Épuisement et peur ?)
– Quand vous pensez à votre famille, que ressentez-vous ? (Amour ?
Chaleur et confort ? Épuisement et peur ?)
– Y a-t-il des membres spécifiques de votre famille qui vous font ressentir
ces sentiments ? (Amour ? Chaleur et confort ? Épuisement et peur ?)
– Avez-vous des animaux de compagnie ? Si oui, qu’est-ce qui vous donne
envie de passer du temps avec eux ou de penser à eux ?
– Y a-t-il des gens dans votre vie qui vous épuisent ? Êtes-vous obligé de
passer du temps avec eux ?
Après avoir répondu à cette série de questions, le technicien vous
interroge sur les différents aliments que vous mangez.
1. Quels sont vos aliments préférés ?
2. Quels sont les aliments que vous aimez le moins ?
3. Quels sont les aliments que vous aimez mais que vous ne mangez pas
parce que vous pensez qu’ils ne sont pas sains ?
4. Quels sont les aliments qui ne sont pas en tête de votre liste de favoris
mais que vous mangez parce que vous pensez qu’ils sont bons pour vous ?
5. Quels sont les aliments que vous aimez manger et qui sont bons pour
vous ?
6. Quels aliments aimez-vous manger – et mangez – mais qui ne sont pas
bons pour vous ?
Un par un, il vous demande de penser à ces aliments, puis il vérifie
comment ils s’inscrivent énergétiquement sur le compteur – quels aliments
augmentent votre énergie et lesquels la diminuent ? Dans de nombreux cas,
les réponses peuvent vous surprendre.
Par exemple, une glace peut en fait augmenter votre énergie en raison de
la joie qu’elle vous procure lorsque vous la mangez, alors qu’un jus d’herbe
de blé peut diminuer votre énergie parce que vous détestez son goût.
Pendant tout ce temps, vous avez peut-être évité les glaces, croyant qu’elles
étaient mauvaises pour vous, tout en buvant des jus d’herbe de blé, croyant
qu’ils étaient bons pour la santé. Il est également possible que votre niveau
d’énergie soit élevé grâce à des produits comme le jus d’herbe de blé parce
que vous avez l’impression de faire quelque chose de bien pour votre corps,
et que la satisfaction en elle-même puisse vous amener à des niveaux
d’énergie élevés. Ensuite, le technicien vous demande de réfléchir à
différentes activités. Votre niveau d’énergie est mesuré par rapport aux
types d’exercices suggérés, pour voir lesquels vous rendent plus joyeux, ce
qui déclenche la libération de niveaux plus élevés d’énergie vitale. Vous
pouvez créer cette liste à l’avance ou au fur et à mesure. Voici quelques
exemples.
1. Quels types d’exercices préférez-vous ? Si la réponse est le yoga, vous
pouvez le décomposer en types de yoga – hot yoga (bikram), kundalini,
hatha, vinyasa. Si c’est la natation, préférez-vous une piscine, un lac ou
l’océan ?
2. Quels sont les types de sorties que vous aimez le plus ? Si c’est un dîner,
quel type de nourriture préférez-vous ? Quel type de restaurant –
ordinaire, gastronomique, pique-nique ? Peut-être que c’est aller au
cinéma. Si oui, quels genres vous procurent le plus de joie ?
3. La musique : c’est une de mes préférées. Les différents genres de musique
suscitent différents états d’esprit et différents niveaux d’énergie. On vous
donne la possibilité d’écouter différentes sortes de musique et vos niveaux
d’énergie sont mesurés et enregistrés. Comme la réponse à la musique est
en partie subjective, vous saurez exactement quelle musique augmente
votre énergie. Cet exercice vous permettrait d’adapter la musique que
vous écoutez afin d’optimiser vos niveaux d’énergie et d’augmenter la
guérison.
4. Activités quotidiennes. Aimez-vous aller au centre commercial, faire les
courses, conduire, passer du temps avec vos proches au cours d’un dîner ?
5. Les vacances. Vous préférez peut-être une excursion à vélo, le camping,
une visite guidée, la randonnée ou l’escalade, ou encore la visite de
grandes villes, de villages isolés ou de sites sacrés. Peut-être qu’une
croisière sur la Baltique vous attire ou que vous préférez vous détendre
pendant des jours dans une station balnéaire de luxe.
Évaluation
Après avoir répondu à ces questions, vous recevrez une évaluation complète
de vos résultats (pour les besoins de cet exercice, vous pouvez passer vos
réponses en revue afin de déterminer vos résultats), qui vous fournira des
informations sur ces points :
– Les domaines clés de votre vie qui épuisent actuellement votre énergie
vitale, soit parce que vous vous sentez seul, que vous n’aimez pas votre
travail, ou tout ce qui vous vient à l’esprit.
– Ce qui élève votre énergie. Pour moi, cela peut être de regarder des
comédies, écouter de la dance music, acheter des chaussures, m’entourer
de personnes qui me font rire ou avec lesquelles je peux être
complètement authentique.
– Qui dans votre vie épuise votre énergie.
– Comment augmenter votre énergie (et recharger vos batteries), y compris
très rapidement – par exemple, en vous branchant sur les bons types de
divertissement ou de musique, ou en choisissant les bonnes activités, ou
en vous mettant en relation avec les bonnes personnes.
– Quels types d’aliments vous apportent de l’énergie et quels types
d’aliments ne vous en apportent pas ?
Toutes ces informations sont adaptées à votre situation personnelle, en
fonction de la vie que vous menez. Pour vous aider à maintenir votre
énergie à un niveau élevé (en faisant moins de ce qui épuise votre énergie
vitale et plus de ce qui la renforce), dans le sanctuaire de guérison que
j’envisage, un conseiller personnel, ou coach, vous aidera à résoudre des
problèmes tels que l’amour de soi, la valeur, le but de votre vie et la gestion
de la solitude. Il vous encouragera également à écouter de la musique, à lire
des livres qui nourrissent vos intérêts et à suivre des cours de yoga ou de
méditation, qui seront tous disponibles sur place, au sanctuaire de guérison.
Vous serez probablement aussi encouragé à faire une pause avec la
technologie, les réseaux sociaux et l’actualité (au moins pendant certaines
périodes). Et si vous préférez vous entourer de silence, il y aura une place
pour cela aussi.
L’idée est que si votre énergie vitale est à un niveau élevé pendant une
période prolongée, votre corps a sa propre capacité de guérison et va diriger
ce surplus d’énergie vers la guérison. Il y a de fortes chances que si votre
énergie vitale est très élevée et forte, votre corps soit physiquement sain. Si
ce n’est pas le cas, je veux souligner à nouveau quelques-unes des façons
courantes dont nous épuisons notre énergie vitale, ce qui peut soit conduire
à une maladie, soit empêcher notre corps d’en guérir :
– Nous donnons de nous-mêmes jusqu’à épuisement mais nous ne savons
pas comment recevoir.
– Nous ne savons pas comment recharger nos batteries.
– Nous nous sentons coupables lorsque nous sommes heureux ou que nous
faisons quelque chose de bon pour nous-mêmes.
– Nous ne pensons pas être dignes ou mériter des choses positives.
– Nous sommes tout le temps stressés, que ce soit par nos relations, nos
finances ou notre travail.
– Nous sommes seuls ou en deuil, ou nous souffrons d’un traumatisme
quelconque qui dure depuis une longue période.
Si vous êtes un empathe qui a tendance à vouloir faire plaisir aux gens,
que vous avez du mal à dire non, que vous avez des devoirs et des
responsabilités que vous préféreriez ne pas avoir, il y a de fortes chances
que vous épuisiez votre énergie et, avec ce dispositif, vous pourriez voir
instantanément quand vous le faites.
Imaginez que ce dispositif soit une réalité. Nous serions en mesure de
comprendre clairement que si nous sommes dans ce genre de situation
pendant des périodes prolongées, notre corps et notre santé vont nous
lâcher. Nous aurions un résultat tangible à montrer à notre coach ou
conseiller, qui nous sortirait de ces situations et nous aiderait à créer de
meilleures capacités d’adaptation et des limites, ainsi qu’une plus grande
estime de soi. En outre, notre coach (dans cet exercice, vous) nous aiderait à
créer davantage de situations qui augmentent notre énergie. Je rêve que ces
centres de guérison fassent partie de notre avenir, mais pour l’instant vous
pouvez jouer le rôle de patient, de technicien et de coach en créant votre
propre environnement thérapeutique et en en apprenant davantage sur votre
propre énergie vitale. Vous pouvez également jouer le rôle de technicien
auprès d’une personne que vous aidez et lui poser des questions. Vous
pouvez aussi demander à quelqu’un d’autre d’assumer ce rôle avec vous.
L’un des principes de base du maintien de votre énergie vitale est de vous
entourer de ceux qui vous soutiendront dans votre démarche et de ceux qui
font monter votre énergie vitale en flèche. Je vous invite à vous entourer de
personnes qui vous traitent comme une personne normale avec des rêves et
des aspirations, et non comme « quelqu’un qui a » une maladie chronique.
Entourez-vous de ceux qui vous parlent comme à quelqu’un d’entier et qui
a un brillant avenir devant lui. En vous entourant de personnes qui vous
élèvent, la maladie et la peur qui y est associée peuvent être éliminées de
votre conscience.
Comme l’écrit le Dr Bruce H. Lipton, que j’ai déjà mentionné, dans son
livre Biologie des croyances, « les pensées, l’énergie de l’esprit, influencent
directement la façon dont le cerveau physique contrôle la physiologie du
corps ».
Pour moi, c’est une déclaration très puissante, venant d’un biologiste
cellulaire, et elle est reprise par le Dr Joe Dispenza dans son livre Le
placebo, c’est vous !, où il explique comment les pensées entraînent des
changements physiologiques. Lorsque vous avez des pensées positives
nouvelles, elles deviennent des sentiments, qui à leur tour « renforcent ces
pensées ». Ainsi, si vous ne vous sentez pas bien, « vous devez penser plus
vaste que ce que vous ressentez… jusqu’à ce que cela devienne un nouvel
état d’être ».
J’ai mentionné plus haut que nous faisons tous partie d’une toile géante,
reliés par un « fil » invisible – et que ce fil est en fait de l’énergie. Eh bien,
ceux d’entre nous qui ont une forte énergie partagent leur énergie avec ceux
dont l’énergie est plus faible, et c’est une bonne chose. Sachant cela, il est
facile de comprendre que nous avons l’obligation de faire ce qu’il faut pour
nous rendre sains et heureux, afin d’amener un moi heureux et sain dans la
toile, dans le monde et dans nos propres familles. De cette façon, nous
contribuerons à la toile d’énergie, au lieu d’y puiser.
Vous pouvez faire cette méditation chaque fois que vous vous sentez épuisé
ou que votre moral est bas, ou encore lorsque vous vous sentez bien et que
vous voulez le rester.
« Je visualise un faisceau de lumière qui vient d’en haut
et entre dans mon corps par ma couronne.
Je laisse la lumière prendre la couleur qu’elle veut.
Lorsque le faisceau de lumière pénètre dans mon corps,
il baigne l’intérieur de ma tête et de mon cou
en descendant dans ma poitrine.
Il tourbillonne à l’intérieur de mon corps,
coulant le long de mes bras et de mes jambes,
en nettoyant toutes les tensions de mon corps.
Le faisceau de lumière est si puissant
qu’il crée une aura autour de mon corps.
Je peux contrôler l’intensité avec laquelle
je laisse la lumière briller ; plus je l’autorise à briller,
plus mon aura est grande.
Plus mon aura est grande, plus mon énergie est puissante ! »
TROISIÈME PARTIE
u
Votre relation avec le monde
Chapitre 7
MANTRA :
« Je suis plus que mon corps physique ! Je suis un être éternel ! »
S’accorder
Pour développer une connexion plus forte avec votre moi infini et votre
système de guidance spirituelle, j’aimerais d’abord vous inviter à examiner
vos filtres – les filtres qui vous empêchent d’atteindre la fréquence à
laquelle les téléchargements divins se produisent.
On me demande souvent : « Pourquoi vous sentez-vous guidée et d’autres
non ? Pourquoi êtes-vous spéciale ? » Ma réponse est que je ne le suis pas.
Je ne suis ni spéciale ni choisie. Ces téléchargements – ou, pour moi, ces
voix – communiquent avec nous tout le temps, mais c’est à nous de nous
accorder à leur fréquence afin de pouvoir les entendre, les voir ou les sentir.
Imaginez à quoi ressemblerait votre vie si les lentilles disparaissaient et
que vous n’aviez pas ces filtres. Une fois que vous sentez les lentilles
tomber, écoutez les voix – les pensées positives, les idées, les intuitions et
les prises de conscience qui vous viennent alors à l’esprit. Si vous avez des
problèmes pour entendre, voir ou percevoir et recevoir des téléchargements,
commencez à prendre plus de temps seul. En fait, passez plus de temps à
vous parler à vous-même. Je sais que les gens disent que se parler à soi-
même est le premier signe de la folie, mais je vous promets que si je suis
folle, je préfère être moi plutôt que beaucoup d’autres qui sont considérés
comme sains d’esprit. D’après ce que j’ai vu, la plupart des gens dans le
monde ne sont pas très heureux, alors que pour ma part je me sens vraiment
heureuse. Et ce n’est pas une positivité superficielle, faussée. C’est un
bonheur profond dans lequel, même si je traverse une dure journée, je me
sens tout de même heureuse et en sécurité. Je ne ressens même plus le
besoin de penser à être heureuse ou d’agir de manière heureuse ou positive.
Je suis simplement heureuse.
Alors qu’est-ce que j’entends par se parler à soi-même ? Vous pouvez
vous poser des questions, peut-être juste avant de vous coucher, des
questions comme : quels sont mes filtres ? Filtres, s’il vous plaît, montrez-
vous à moi ! Vous constaterez que les filtres sont le plus souvent identifiés
par les pensées négatives qu’ils vous envoient sur vous-même. Ce sont les
voix qui nous empêchent de nous aimer nous-mêmes et d’aimer les autres.
Ou bien, si vous avez identifié vos filtres, vous pouvez demander : comment
puis-je lâcher mes filtres ? Aide-moi, s’il te plaît, moi infini ! Montre-moi
comment faire !
Vous pouvez obtenir des réponses au milieu de la nuit ou en vous
réveillant le matin. Gardez un carnet et un stylo près de votre lit, au cas où
vous seriez réveillé avec des réponses à vos questions. Vous pouvez écrire
les questions que vous vous posez et les idées et réponses qui vous sont
révélées.
Au début, la communication vous semblera subtile. Vous pourriez en
douter et penser que c’est votre mental. La façon de différencier votre moi
supérieur de votre mental est que votre moi supérieur vous apportera
toujours quelque chose qui vous fait vraiment du bien, quelque chose à quoi
vous ne vous attendez peut-être pas, une parcelle de sagesse, de prise de
conscience ou de connaissance qui nourrit votre âme et qui vous comble
d’amour de soi. Votre conditionnement passé peut essayer d’introduire des
pensées douteuses et vous amener à remettre en question les pensées
positives que vous recevez. Par exemple, si vous êtes sur le point d’essayer
quelque chose de nouveau ou de risqué pour vous et que vous vous sentez
anxieux, votre moi supérieur peut vous transmettre un message tel que :
« N’aie pas peur de cela. » Ou si vous avez mangé quelque chose qui vous a
rendu malade, vous pouvez recevoir des conseils – comme cela m’arrive
souvent – tels que : « Bois de l’eau chaude. » Votre mental peut essayer de
rejeter ces idées en pensant : « Pourquoi serais-je le seul à recevoir des
messages comme celui-ci ? » ou « Ce n’est que mon imagination ». Il faut
écouter les messages qui vous donnent la sensation d’être pris en charge,
protégé et aimé, plutôt que ceux qui sont fondés sur la peur et vous amènent
à vous sentir plus mal, qui vous font douter des messages d’amour, du
sentiment d’être aimé et choyé.
C’est ainsi que vous faites la différence entre votre moi supérieur et votre
mental, ou votre moi ordinaire, lié au corps. La voix de votre moi ordinaire
ou physique est celle qui provient généralement de la peur. Elle vient de la
colère, elle vient du fait d’être une victime. Elle provient des filtres de votre
enfance qui se sont construits au cours de votre vie. La voix du moi
supérieur est celle qui transcende tout cela. C’est comme la voix du divin
ou de vos anges gardiens. C’est la voix de quelqu’un qui est extrêmement
attentionné, la voix de l’amour inconditionnel. Donc, si vous vous engagiez
à n’encourager que les pensées qui vous font du bien, celles qui nourrissent
votre âme, avant que les pensées effrayantes et les doutes ne s’installent
pour gâcher la fête, ce serait un bon point de départ.
La deuxième chose à faire serait d’agir au moins comme si ces pensées
étaient vraies et provenaient de vos guides ou de votre moi supérieur. Une
fois que vous leur laisserez cette chance, vous constaterez à quel point vous
vous sentez mieux dans votre peau et dans la vie elle-même. Vous verrez
bientôt que la vie commence à refléter ce que vous ressentez et vous y
reviendrez pour en avoir plus. Avec le temps, il sera de plus en plus facile
de vous écouter et de vous faire confiance. Plus vous ferez confiance aux
messages venant de votre moi supérieur, plus vous recevrez de conseils de
ce type. Ce qui est communiqué deviendra progressivement plus clair
également.
Mon moi supérieur communique avec moi en permanence. Il me guide
continuellement sur ce que je dois faire, ce que je dois refuser et ce à quoi je
dois dire oui. Il me donne des conseils sur des sujets pour faire des vidéos,
des livres, des discours, des ateliers et des retraites qui m’aident à trouver
un équilibre entre le monde physique et ma connexion avec le monde non
physique. Je ressens cette guidance comme une série de moments « aha ! »
Ma voix intérieure me guide en ce moment même, alors que j’écris ces
mots, à tel point que j’ai l’impression de canaliser. En fait, exprimer cette
guidance sous quelque forme que ce soit est une sorte de canalisation. Mais
je ne l’appelle pas ainsi, parce que me qualifier de « canal » peut attirer des
gens qui voudraient que je canalise des réponses pour eux, et je veux les
encourager à le faire pour eux-mêmes. J’insiste sur le fait que c’est vous qui
avez accès à votre guidance tout comme j’ai accès à la mienne, et il est
toujours plus valorisant de s’accorder à votre propre canal, en trouvant
votre propre fréquence, que de s’accorder au canal de quelqu’un d’autre.
Voici d’autres façons de faire la différence entre la voix de votre moi
supérieur et infini, et la voix de votre mental basé sur la peur : en suivant
votre voix supérieure, vous vous sentez très léger et cela recharge vos
batteries, alors que suivre votre mental basé sur la peur vous épuise. Votre
moi supérieur aime inconditionnellement, il ne vous amènera jamais à
blesser ou à faire du mal délibérément à d’autres personnes, tandis que
votre mental basé sur la peur vous pousse à vous sentir inférieur et
inadéquat.
Quand vous commencez à vous laisser aller dans le flot consistant à suivre
votre guidance intérieure, votre vie se déroule sans heurt et les choses se
passent sans effort ; vous vous sentirez très bien. C’est ce que je ressens la
plupart du temps. Cependant, il y a des moments où j’ai l’impression que
quelque chose me pousse hors de ce flot, comme si je me désynchronisais.
Quand je dis « désynchronisation », je veux dire que quelque chose se
produit qui me ramène à une fréquence physique plus basse, où je ne peux
pas entendre mes voix. Pour moi, c’est la critique qui fait cet effet, surtout
la critique brutale, la méchanceté ou le fait que quelqu’un soit agressif avec
moi sur les réseaux. Pour d’autres, les sentiments et les comportements qui
peuvent les faire sortir de cette fréquence plus élevée sont la culpabilité, la
peur, la colère, la critique et la recherche de l’approbation.
Soyez conscient des moments où vous avez l’impression d’avoir été
désynchronisé et de ce qui en est la cause. Lorsque je parle d’être envoyé
sur une fréquence plus basse, je ne dis pas que je suis sur une fréquence
plus élevée que les autres – pas du tout. Je dis que la voix de notre moi
intérieur est sur une fréquence plus élevée que la voix de notre mental,
parce que notre mental a ses repères dans le monde extérieur. Il capte les
signaux de l’environnement et du paradigme dans lequel nous vivons, et
une fréquence plus basse signifie alors que nous donnons notre pouvoir à
ceux qui sont à l’extérieur.
Voici comment augmenter votre fréquence : si quelque chose vous
déprime ou vous décourage, ou si vous vous sentez à plat sans trop savoir
pourquoi, pensez à une idée, un sentiment ou un scénario un cran ou deux
plus élevé, et voyez comment cela vous remonte. Cherchez la joie dans les
choses qui vous entourent. Ressentez de la gratitude. Accordez-vous. Tout
cela peut vous aider à augmenter votre fréquence. Plus vous serez à l’écoute
de votre mystique intérieur et sentirez les pensées et les idées qui viennent
résonner dans votre corps, plus cela deviendra votre voix d’autorité. Cela
vous fait vibrer.
Pour élever votre fréquence, vous pouvez aussi visualiser votre aura en
train de s’étendre et de s’agrandir – c’est ce que je fais. Je visualise mon
aura qui croît et devient plus lumineuse, jusqu’à ce que je me sente comme
une boule de lumière, brillante et puissante ! Vous pouvez aussi visualiser
l’un des moments les plus heureux de votre vie et repenser à vos émotions à
cette occasion. Ou bien pensez à quelqu’un que vous aimez et à ce que vous
ressentez pour lui ou elle – cela peut être votre conjoint, votre enfant ou
même votre animal de compagnie ! Tout cela va certainement modifier vos
émotions et augmenter votre fréquence.
En tant qu’empathe et personne complaisante, si vous êtes le seul dans
votre monde à avoir retiré vos filtres, vous aurez peut-être du mal à être
différent dans une réalité conduite par des gens qui ont tous conservé leurs
filtres. Vous pouvez trouver plus difficile de vous adapter à un système créé
à travers les filtres de tous les autres que les personnes qui essaient
d’intégrer une expérience de transformation. Vous pouvez être convaincu
par votre entourage que vous êtes celui qui a tort ou qui délire, parce que
vous êtes celui qui est différent. Après tout, comment pourraient-ils tous se
tromper ? C’est le genre de pensée qui peut me désynchroniser. En tant
qu’empathes, c’est une des façons dont nous nous épuisons et pouvons
tomber malades ; c’est parce que nous essayons de nous adapter à ce
paradigme dominant, alors que notre vérité intérieure nous appelle, nous
rappelant ce que nous savons vraiment et qui nous sommes vraiment.
Quand je suis désynchronisée, je sais que ma voix intérieure est toujours
là, mais que mon bouton de fréquence s’en est éloigné. Il me suffit de
l’accorder à nouveau. Si je passe mon temps à me défendre contre les
critiques ou à argumenter avec eux, je finis par me vider parce que je passe
plus de temps sur une fréquence qui n’est pas mon état naturel. Je m’efforce
donc de ne pas répondre ou de ne pas m’impliquer, et même si je peux
panser mes blessures et me préserver pendant un certain temps, mon
objectif est de retrouver la liaison avec ma voix intérieure.
Quand je fais cela, cette critique me sert de carburant pour poser les
questions qui me font passer à un autre niveau de messages de mon système
de guidance. Je vois donc cette critique comme une opportunité d’aller plus
loin et d’élever ma fréquence. Par exemple, c’est en étant douloureusement
blessée par les critiques que j’ai compris combien il est difficile pour les
empathes de partager leurs messages sans appréhension. En fait, tout ce
livre, les thèmes qu’il contient et le titre original Le Pouvoir de
l’hypersensibilité sont inspirés par la souffrance que j’ai ressentie lorsque
j’ai eu affaire à des trolls et des critiques en ligne. Cette douleur m’a incitée
à poser toutes sortes de questions :
– Je ne suis certainement pas la seule à souffrir autant à cause des
critiques ?
– Cela signifie-t-il que toutes les personnes sensibles ont peur de se lever
pour partager leurs histoires de vie et leurs expériences extraordinaires ?
– Plus important encore, toutes les personnes sensibles ont-elles peur
d’assumer des rôles de leader, ou des activités publiques, parce qu’elles
deviennent des cibles pour les critiques ? Est-ce pour cela qu’il y a si peu
de dirigeants empathiques et sensibles dans notre monde ?
– Et si ceux d’entre nous qui sont empathiques et qui veulent changer le
monde pour le meilleur pouvaient apprendre à avoir moins peur de la
critique ? Alors, en acceptant de nous exposer au public, nous
contribuerions à ouvrir la voie à un nouveau paradigme (au lieu de nous
cacher dans l’ombre des tyrans et des narcissiques).
Armée de ces prises de conscience, j’ai décidé de continuer à aller de
l’avant, en partageant mes pensées et mes sentiments avec le monde, ainsi
que mon message disant que la sensibilité et l’empathie peuvent être nos
sauveurs si nous voulons que notre espèce survive. Voyez-vous, si je
n’avais pas souffert des critiques, je n’aurais pas eu le courage ou la
conscience d’ouvrir la voie à d’autres empathes et personnes sensibles pour
qu’ils se manifestent et s’exposent, et qu’ils assument des rôles de
leadership.
Si je n’avais pas écouté mon moi supérieur, et si je n’avais écouté que
mon mental basé sur la peur, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui, à
faire ce que je fais. Si j’avais écouté les critiques, j’aurais cessé depuis
longtemps de partager mon histoire et d’aider les gens. J’aurais pu rester sur
la fréquence du paillasson et de la victime, mais je savais que ce chemin
m’avait auparavant conduite à avoir un cancer et je ne voulais pas le suivre
à nouveau. Alors, cette fois, j’ai choisi de suivre la voix de mon moi
intérieur, qui m’a ouverte à l’amour, à la force et au courage.
Je vous invite à vous ouvrir à votre propre transformation en laissant
tomber vos filtres et en vivant sans peur, en particulier lorsque vous vous
opposez aux croyances des autres.
Cette méditation ouvrira vos canaux pour recevoir une guidance. Au fil du
temps, ces voix ou ces téléchargements feront simplement partie de vous.
« En m’asseyant tranquillement,
je me branche sur ma guidance intérieure.
J’entends sa petite voix calme, inaudible à l’oreille humaine.
Parfois, ce n’est pas une voix mais une image.
Elle communique par des instantanés télépathiques affectueux,
en mots ou en images.
Je m’ouvre et j’inspire ces instantanés dans mes sens.
Je les respire dans mon cœur et dans mon âme.
Je me sens protégé.
Je me sens aimé. »
Chapitre 8
S’OUVRIR À L’ABONDANCE
SANS CULPABILITÉ
MANTRA :
« Il est aussi important de recevoir que de donner. »
Spiritualité et abondance
Il est possible qu’en raison de cette relation étrange que nous entretenons
avec l’argent, bon nombre d’institutions et d’enseignants spirituels ou
religieux insistent sur le fait que « l’amour de l’argent est la racine de tout
mal » et qu’il doit être tenu à l’écart de la spiritualité. Les livres saints
religieux sont remplis de mises en garde contre la possession de richesses et
l’influence corrosive de l’argent sur nos âmes éternelles. Dans ces cercles,
l’argent est considéré comme non spirituel et plein de souillures, la Némésis
(ennemie) de la spiritualité. Gagner beaucoup d’argent est donc un sujet
dont on parle rarement en termes spirituels et gagner de l’argent en faisant
quelque travail spirituel que ce soit est un tabou. Tous les enseignements et
soins spirituels doivent être donnés gratuitement, ou contre une donation,
afin de les garder purs et non souillés par l’infection ignoble de l’argent.
Ceux qui font payer pour des soins, un service ou un enseignement spirituel
sont jugés comme étant non spirituels, avides ou comme n’étant pas dignes
de confiance parce qu’ils ont une idée derrière la tête.
À première vue, le fait de garder l’argent hors de nos institutions
spirituelles peut sembler être un moyen sain de rééquilibrer notre culture
obsédée par l’argent. Cependant, poussé à l’extrême, ce raisonnement ne
fait que donner à ceux qui ont de l’argent un autre type de pouvoir sur nous.
Vous vous rappelez que j’ai dit que les empathes sont attirés par la
spiritualité comme les papillons de nuit par une flamme ? Les empathes
sont intrinsèquement en phase avec certains des mystères les plus profonds
de la vie et sont des enseignants spirituels naturels, des guérisseurs, des
sauveteurs d’animaux, des écologistes, des éducateurs, des militants de la
paix, des artistes créatifs et des praticiens de toutes les formes de travail
basé sur le cœur. Il est inné pour eux d’utiliser leurs dons pour aider les
autres à se sentir mieux, et quand ils font cela, ils se sentent eux-mêmes
mieux.
On ne peut pas s’attendre à ce qu’ils n’expriment pas leurs dons, car ce
serait comme les priver d’oxygène.
Si l’on ajoute à cela la croyance qu’il n’est pas spirituel de faire payer un
travail spirituel ou fondé sur le cœur, il n’est pas étonnant que les personnes
dont la nature même est de faire un travail spirituel se retrouvent à
entonner : « Je veux être au service des autres, mais je lutte pour gagner de
l’argent en faisant ce que j’aime ! »
En d’autres termes, notre société a créé un paradigme qui ferme les yeux
sur les entreprises qui prospèrent au point de devenir cupides (dans de
nombreux cas, en recourant même aux services d’ateliers clandestins), mais
nous châtions nos enseignants et guérisseurs spirituels qui font payer leur
travail du cœur, en les accusant de ne pas être spirituels.
Cette façon de penser ne fait qu’ouvrir la porte à l’exploitation des
empathes. Si nos guérisseurs et nos travailleurs du cœur ont des difficultés
financières et n’arrivent pas à trouver un travail rémunéré dans un domaine
qui honore leur nature sensible, ils sont obligés de répondre à l’appel du
monde de l’entreprise qui leur dit de se secouer un peu et de prendre un
travail qui ne correspond pas au but de leur âme pour payer leurs factures ;
le tout pour souffrir d’épuisement professionnel quelques années plus tard.
Même nos milléniaux sont obligés de prendre deux ou trois emplois à la
fois pour rembourser leurs prêts étudiants, ce qui n’est pas vraiment la
meilleure façon de commencer dans la vie active.
Peu de temps après mon propre parcours avec le cancer et mon expérience
de mort imminente, j’ai su que je devais trouver quoi faire du reste de ma
vie. Je vivais à cette époque à Hong Kong. Je n’avais pas travaillé pendant
les quatre années où j’étais malade et rien en moi ne voulait retourner dans
le monde de l’entreprise que j’avais laissé derrière moi. Danny avait perdu
son emploi parce qu’il avait lui aussi cessé de travailler pour prendre soin
de moi – nous pensions tous les deux que j’étais mourante. Nous étions
profondément affectés par ce que j’avais vécu et nos priorités avaient
changé.
Même si nous étions sans emploi, nous avions désormais tellement de
choses que nous appréciions bien plus que l’argent. J’étais maintenant en
bonne santé et nous étions tous les deux si heureux que j’aie eu une
nouvelle chance de vivre. Je savais que j’étais en sécurité, qu’on prenait
soin de moi et que je n’avais aucune raison de m’inquiéter, même si nous
étions alors plus fauchés que jamais et que nous vivions au jour le jour. Je
savais qu’il devait y avoir une plus grande raison pour que je sois revenue !
« Des cadeaux t’attendent de l’autre côté », avait dit mon père. J’étais
tellement sûre que quelque chose allait se passer.
J’ai commencé à écrire sur mon expérience dans un forum en ligne, en
communiquant tout ce que j’avais appris de mon EMI. Je me suis dit que
j’étais peut-être destinée à partager mon expérience ou à enseigner ce que
j’avais appris. J’étais enthousiaste et j’adorais l’idée que peut-être enseigner
ce que j’avais appris était mon but.
J’ai contacté un centre local de soins alternatifs pour louer une salle afin
d’y organiser un petit événement d’enseignement. J’ai réservé la salle pour
une date dans les mois suivants, puis j’ai commencé à planifier. Je voulais
partager tout ce que j’avais appris de l’autre côté. Je voulais que les gens
sachent qu’ils sont des êtres à six sens et leur montrer comment entrer en
contact avec leur moi intérieur. Je voulais enseigner la façon d’élever notre
énergie ensemble et, si quelqu’un dans le groupe traversait une épreuve de
santé, comment nous pouvions tous concentrer notre énergie de guérison
collective et individuelle sur cette personne.
J’ai créé une affichette pour l’événement, que j’ai envoyée par courriel à
des amis et des connaissances en leur demandant de le partager autour
d’eux. C’était en 2008, et les réseaux sociaux n’étaient pas aussi
omniprésents qu’aujourd’hui. J’étais pleine d’enthousiasme pour cet
événement et j’avais le sentiment que je venais peut-être de trouver mon but
– ou du moins le début de quelque chose qui mènerait à mon but. Enseigner
ce que j’avais appris de l’autre côté me semblait si juste ! Puis mon monde
a été bouleversé par un simple courriel d’une femme nommée Brenda qui se
croyait bien intentionnée.
Brenda a écrit ce que j’ai ressenti comme un courriel cinglant, dans lequel
elle se présentait comme une « personne qui me voulait du bien »,
prétendant me souhaiter le meilleur, et pourtant elle se mettait ensuite à
m’accuser d’exploiter les personnes vulnérables en les incitant à venir à
mon événement qui était payant. « Comment pouvez-vous vivre avec vous-
même ? demandait-elle. Comment pouvez-vous faire payer vos services ?
Votre EMI et tout ce que vous en avez appris sont des dons de Dieu. Vous
profitez de personnes désespérées, en particulier celles qui ont eu un cancer,
en leur faisant payer leur participation à votre événement. Vous devriez
avoir honte. »
Voilà ce à quoi se heurtent chaque jour les empathes qui offrent leurs dons
sous forme de services – en particulier dans le domaine de la spiritualité –,
ce qui rend particulièrement difficile le fait de demander de l’argent pour ce
que nous valons. Mes oreilles me brûlaient alors que ses paroles résonnaient
dans ma tête. Mon cœur battait la chamade ; tout ce qu’elle avait écrit me
transperçait. Ma bulle avait éclaté et je me sentais complètement à plat. Je
ne voulais pas faire quoi que ce soit qui puisse être perçu comme de
l’exploitation de personnes vulnérables. C’était la dernière chose que je
voulais faire. Je donnais déjà beaucoup d’enseignements gratuits en ligne et
je n’avais pas assez d’argent pour organiser l’événement – mon petit
événement – gratuitement. Le coût de location de la salle était trop élevé,
alors j’ai annulé.
À l’époque, je n’ai pas vu l’ironie dans le fait que Brenda était une riche
avocate d’affaires de haut vol qui prenait des centaines de dollars à l’heure
et vivait dans une luxueuse demeure. Elle travaillait aussi avec les dons que
Dieu lui avait donnés. Gardez également à l’esprit que Danny et moi étions,
à ce moment-là, en difficulté financière et vivions littéralement au jour le
jour dans une petite maison modeste d’un village pauvre à la périphérie de
Hong Kong. Bien que je n’aie ressenti aucune négativité à son égard quant
à son travail ou son train de vie, je me suis sentie jugée. En fait, elle ne me
connaissait même pas !
Je ne cherchais pas à escroquer les gens. Ce que je proposais aidait à
apaiser leur peur ; c’était une autre façon de voir leur corps et la maladie, un
moyen de se voir au-delà de leur maladie. Ce point de vue leur permettait
de se concentrer sur leur rétablissement en s’aimant et en ayant la passion
de vivre, au lieu de se concentrer constamment sur l’éradication de la
maladie. Je voulais donner du pouvoir aux gens qui étaient confrontés à la
maladie et leur donner de l’espoir. En même temps, j’agissais de manière
responsable en m’assurant que je ne dissuadais pas les gens de prendre leurs
traitements médicaux.
Même si ce que je vivais était un don du divin, ou de l’Univers, je voulais
seulement le partager avec les autres tout en essayant de vivre dans ce
monde. Les dons venant de notre cœur ne devraient-ils pas être
récompensés comme nous le faisons pour tout autre type de travail ou de
service ? J’étais convaincue que les choses que j’avais apprises de l’autre
côté pouvaient aider, car ceux que j’avais déjà aidés en ligne me le
confirmaient. Mais maintenant, j’avais peur de m’exprimer et d’enseigner
tout ce que j’avais appris de mon EMI parce que je pensais que d’autres
ressentiraient la même chose que Brenda, surtout si je me mettais à gagner
un quelconque revenu durable en faisant ce travail.
Tant d’empathes me disent qu’ils se débattent avec ce même sujet.
Certains craignent de faire payer leurs services et d’autres ont été interpellés
simplement pour avoir demandé de l’argent ou pour avoir augmenté leurs
prix. Pensez aux professeurs. Ils sont gravement sous-payés, mais ils
donnent tout de même tout ce qu’ils ont à offrir à leurs élèves. Mais lorsque
les professeurs en demandent plus, et se mettent parfois en grève, ils sont
critiqués pour abandonner l’éducation des enfants dont ils ont la charge.
C’est leur gagne-pain. C’est ainsi qu’ils font vivre leur famille. Si leurs
besoins ne sont pas satisfaits, il ne restera rien à donner aux enfants. Vous
devez répondre à vos propres besoins pour que votre lumière ne pâlisse pas
et que vous puissiez la partager avec les autres.
MANTRA :
« Il est normal de m’aimer assez pour dire non. »
Dépendance à la culpabilité
La culpabilité est la principale raison pour laquelle nous nous soumettons
aux autres. Pour les empathes, la culpabilité peut être envahissante. C’est en
partie la raison pour laquelle nous avons du mal à dire non. L’une des
principales raisons pour lesquelles je ne pouvais pas dire non était la
culpabilité que je ressentais si je décevais quelqu’un ou si je le laissais
tomber. Je me demandais constamment ce qui était le pire : faire ce que je
ne voulais pas faire ou la culpabilité d’avoir dit « non ». Par exemple,
lorsque j’avais une vingtaine d’années et que j’étais célibataire, mon amie
Tanisha, une mère célibataire avec enfants, avait du mal à joindre les deux
bouts tout en s’occupant de ses deux enfants en âge d’aller à l’école. Elle
voulait vraiment rencontrer à nouveau quelqu’un mais n’avait pas le temps
de faire autre chose que travailler et s’occuper de ses enfants. J’avais
beaucoup de sentiments pour elle, des sentiments profonds ! Dans mon
esprit, je me suis mise dans sa situation – comme le font naturellement les
empathes – et j’ai senti combien il serait difficile d’être à sa place. Je
n’aimais pas ce que je ressentais, alors je me suis donné pour mission de
l’aider parce que j’avais besoin qu’elle se sente mieux ; je m’occupais
souvent de ses enfants lorsqu’elle sortait ou bien je l’aidais comme je
pouvais.
Cependant, avec le temps, sa situation ne s’est pas améliorée et elle s’est
sentie de plus en plus à l’aise avec notre arrangement. De mon côté, en
revanche, j’ai commencé à me sentir utilisée. J’avais l’impression qu’elle
me considérait comme une solution permanente à ses problèmes. Étant moi-
même une jeune femme célibataire, j’avais également des besoins et des
désirs, et j’ai lentement commencé à sentir que les miens étaient subvertis
afin qu’elle puisse satisfaire les siens. Je ne peux pas blâmer Tanisha, parce
que c’est un schéma que les empathes rencontrent fréquemment. Nous
attirons des personnes dans le besoin et nous les mettons tellement à l’aise
qu’elles n’ont aucune raison de changer leur situation.
Nous nous persuadons que c’est ce que font les amis, même si, au fond,
nous savons que nous ne serions pas à l’aise de demander cela aux autres en
raison de notre difficulté à recevoir. Le problème est que, plus la situation
dure, plus il devient difficile d’en sortir, ce qui entraîne des conséquences
plus importantes qui auraient pu être évitées ou traitées beaucoup plus tôt.
Dans le cas de Tanisha, mon ressentiment s’est accru jusqu’à ce que nous
ayons une énorme dispute qui était hors de proportion avec ce qui l’avait
déclenchée. Mais une fois que les choses se sont calmées, c’est moi qui me
suis excusée d’avoir explosé parce que la cause ne justifiait pas la colère
que j’avais exprimée. Non seulement la question initiale n’était pas résolue,
mais je me suis sentie coupable d’être en colère et d’éprouver du
ressentiment à son égard. Mes sentiments m’ont amenée à me juger, à m’en
vouloir et à croire que j’étais une amie nulle. J’ai ensuite redoublé d’efforts
pour être une bonne amie, ce qui m’a conduite à plus de ressentiment
envers elle parce qu’elle accaparait mon temps et mon attention. Ce schéma
de ressentiment, d’explosion et de culpabilisation redoublée semblait être la
norme dans de nombreuses situations de ma vie. Se retrouver dans ce type
de situation perdant-perdant est un phénomène courant chez les empathes.
Quelle façon absurde de vivre et de dépenser son énergie.
La situation a finalement atteint son point culminant lorsque j’ai rencontré
mon mari, Danny, et que je suis tombée amoureuse de lui. Nous sortions
ensemble et passions beaucoup de temps l’un avec l’autre, et j’ai remarqué
que Tanisha n’était pas heureuse pour moi. J’ai été surprise. Je pensais
qu’elle serait ravie que je sois avec un homme qui me rende heureuse. Mais
je n’avais plus autant de temps pour elle et elle commençait à en vouloir à
Danny. Je me suis retrouvée à me plier en quatre, à essayer de l’apaiser.
Pourtant, j’ai souvent eu l’impression qu’elle me mettait dans une position
où je devais choisir entre elle et Danny, au lieu de simplement lui souhaiter
la bienvenue dans ma vie, ce qui aurait été la chose la plus saine à faire.
Bien sûr, j’ai choisi Danny, et avec beaucoup de douleur, de chagrin et de
culpabilité dans mon cœur, je me suis éloignée de cette amitié. Je n’ai
vraiment compris de quoi il s’agissait qu’avec du recul. Au bout d’un
certain temps, Tanisha est revenue dans ma vie et s’est même excusée, mais
seulement quand elle a vu que je ne reviendrais pas et que j’étais vraiment
heureuse sans elle dans ma vie.
En repensant à mon amitié malencontreuse avec Tanisha et à d’autres
événements de ce genre, je me rends compte que le fait de vouloir éviter les
confrontations et les conflits à tout prix entraîne finalement plus de conflits
à long terme. Nous évitons la confrontation parce que nous craignons
qu’elle nous épuise. Mais si nous parvenons à ne plus avoir peur de nous
lever pour nous-mêmes, de la manière la plus douce possible, cela
deviendra plus facile et nous ressentirons un fort sentiment d’amour-propre,
car nous prenons alors soin de nous-mêmes. Si j’avais écouté mon cœur
beaucoup plus tôt et dit les choses, cela aurait été douloureux mais cela
m’aurait évité beaucoup de chagrin par la suite.
Ces sept points peuvent non seulement vous aider à gérer et à affronter
une culpabilité mal placée, mais aussi à réduire les sentiments d’anxiété, de
stress, voire de souffrance, qui accompagnent la culpabilité ou l’évitement
des conflits.
Je ne saurais trop insister sur l’impact que peut avoir le simple fait de
devenir plus sensible à votre propre orientation intérieure et d’apprendre à
dire « non » à ce qui ne vous convient pas pour changer votre vie pour le
meilleur. Cette capacité seule vous rend plus authentique et vous permet de
créer une vie qui reflète vraiment qui vous êtes !
Méditation pour dire « non »
Vous pouvez vous retrouver à vous chuchoter ces mots à la volée, tout en
trouvant le courage de dire « non ».
« Je m’honore en me mettant à l’écoute
de ma guidance intérieure.
Je m’autorise à dire non sans culpabilité.
Dire non ne fait pas de moi une mauvaise personne.
Au contraire, cela fait de moi une personne plus authentique.
Lâcher prise sur tout ce qui n’est pas moi me permet de me libérer, et
d’embrasser pleinement le vrai moi qui émerge enfin. »
Chapitre 10
MANTRA :
« J’accueille pleinement mon genre. »
La fiancée en fuite
S’il peut être difficile de se libérer, c’est beaucoup plus facile quand on le
fait depuis un espace de pouvoir. Ce pouvoir consiste à être qui nous
sommes vraiment. Lorsque nous nous rebellons contre les préjugés qui
accompagnent ces filtres, il peut être extrêmement douloureux de se libérer
sans l’amour de soi et la force, la conviction et la paix avec soi-même qui
en découlent.
J’ai mentionné que la première attente culturelle en ce qui me concerne
était de devenir une bonne épouse pour un mari convenable que mes parents
avaient choisi pour moi. Cette personne devait faire partie de la même
culture, de la même lignée et se situer au même niveau socio-économique.
Au bout du compte, la chose la plus importante que je pouvais faire était de
me rendre attirante pour les hommes. J’ai porté ce conditionnement avec
moi jusqu’à ma « mort ». Malheureusement, puisque les femmes ont moins
de valeur dans la société indienne traditionnelle si elles sont célibataires, la
chasse au partenaire commence tôt.
Alors que j’étais à peine une adolescente, mes parents ont commencé à
me préparer à devenir une bonne épouse pour un futur mari. Cela signifiait
apprendre à être serviable, soumise, obéissante, désirable et apte aux
travaux ménagers. Cela signifiait également que je ne pouvais pas travailler
ou étudier sans l’autorisation de mon futur mari et de sa famille, car, selon
la culture indienne traditionnelle, on ne se marie pas seulement avec
l’homme, mais avec toute sa famille et on vit avec ses parents et ses frères
et sœurs. Le résultat est que les femmes obéissent à leurs pères jusqu’à ce
qu’elles se marient et ensuite elles obéissent à leurs maris pour le reste de
leur vie.
Cette vie m’a toujours terrifiée. Je la voyais comme une mort
émotionnelle. Je voulais être ma propre personne, avec la liberté de trouver
un travail qui me passionne. Je voulais aussi voyager à travers le monde,
poursuivre de grands rêves et gagner ma vie par moi-même. Je voulais
trouver ma propre voie. La dernière chose que je voulais faire était de me
marier avec quelqu’un choisi pour moi. J’étais une romantique désespérée
qui voulait tomber amoureuse et perdre la tête pour quelqu’un que j’avais
personnellement choisi.
J’ai vu certaines de mes plus proches amies indiennes se marier l’une
après l’autre (une à dix-sept ans et une autre à dix-neuf ans !). En fait, la
plupart d’entre elles se réjouissaient de se marier, même si c’était avec un
homme choisi par leurs parents dans les limites étroites de ce qui était
permis. Lorsque des amies revêtaient leur tenue de mariage, les gens
demandaient à mes parents pourquoi leur fille était encore célibataire, sous-
entendant que personne ne voulait de moi. J’ai commencé à douter de moi-
même encore plus lorsque j’ai remarqué que mes propres amies, qui me
ressemblaient, ne remettaient pas en cause le statu quo ; en fait, elles étaient
enthousiasmées par quelque chose qui me semblait terrifiant.
Ce fut le début d’un schéma qui allait prendre des décennies à se briser.
J’ai commencé à remettre en question mon moi intérieur et à supposer qu’il
y eût vraiment quelque chose qui n’allait pas chez moi. Mon incapacité à
revendiquer mon propre cheminement et mon propre pouvoir à l’époque
m’a amenée à me sentir isolée, incomprise et j’ai eu peur de finir ma vie
toute seule. Je vacillais entre le besoin de m’exprimer et le désir d’apaiser
ma famille, de dire « oui » alors que je voulais dire « non » au monde qui
m’entourait, et de m’éloigner de ma propre lumière au lieu d’y entrer.
Finalement, à vingt ans, j’ai accepté un mariage arrangé, pour faire
ensuite volte-face et faire quelque chose d’encore plus sauvage et choquant
que de mettre du rose dans mes cheveux au début des années 1980. À la
dernière minute, juste avant le mariage – ma voix intérieure criant dans ma
tête : ne fais pas ça ! Ce n’est pas qui tu es ! Ce n’est pas ce que tu es venue
faire ici ! –, je me suis enfuie.
Le mariage devait avoir lieu à Bombay et c’était toute une histoire, avec
des membres de la famille qui venaient du monde entier en avion pour y
assister. Les lieux étaient réservés, tout comme les fournisseurs,
photographes, traiteurs, musiciens, etc. Comme c’est le cas pour les
mariages indiens, au moins sept réceptions étaient prévues. La décision de
renoncer à ce mariage a été très difficile à prendre, mais je ne voyais pas
d’autre choix. J’étais fiancée depuis huit mois et j’avais passé ces mois à
essayer d’être tout ce que sa famille voulait que je sois. Pendant ce temps,
je devais demander l’approbation de mon fiancé et de ses parents pour
toutes mes décisions – grandes et petites – du choix des vêtements à porter
au quotidien à ce qu’il faut apprendre à cuisiner après le mariage. J’étais
déjà épuisée avant même le mariage. Pour couronner le tout, à cause des
opinions de mon fiancé et de ma belle-famille, je n’avais pas le droit de
travailler en dehors de la maison, de gagner mon propre argent, de voyager,
ni de vivre aucun de mes rêves.
Se marier dans cette situation aurait été comme passer de la poêle à frire
au feu. Comme je l’ai mentionné, dans un mariage arrangé indien, vous
n’épousez pas seulement l’homme – vous héritez d’une toute nouvelle
famille. Mon rôle de belle-fille auprès des parents de mon fiancé faisait
partie intégrante de cette alliance, d’autant plus que je devrais vivre avec
eux et il semblait que ma belle-famille était encore plus stricte que mon
père !
Trois jours avant le mariage, incapable de calmer la tempête qui faisait
rage dans mon cœur, j’ai décidé de me confier à ma mère. Je lui ai dit
qu’après huit mois, j’avais à peine fait connaissance de mon fiancé. Ses
parents avaient pris bien plus d’importance dans ma vie que lui, en me
formant pour être la parfaite épouse indienne, en m’apprenant à cuisiner ses
plats préférés et à m’habiller avec des vêtements indiens. L’idée de passer
ma nuit de noces avec un homme que je connaissais à peine m’effrayait au-
delà de tout ce que j’avais vécu.
Comme une véritable héroïne, ma mère m’a serrée dans ses bras, m’a
réconfortée et m’a dit qu’elle ne me forcerait pas à aller jusqu’au bout.
D’un côté, j’étais soulagée, mais de l’autre, j’étais horrifiée en pensant à la
réaction de ma belle-famille et de tous les invités et parents qui avaient pris
l’avion, sans parler du fait que nous devions encore nous occuper des salles,
des fournisseurs et de tout le reste ! Ma mère m’a dit qu’elle s’occuperait de
tout, y compris de parler à mon fiancé et à ma belle-famille, en s’assurant
que tous les parents et les invités du mariage soient informés et indemnisés,
ainsi que les salles et les prestataires. Elle a complètement pris les choses en
main et m’a seulement réprimandée pour ne pas m’être confiée à elle plus
tôt.
Comme prévu, lorsque ma mère a parlé avec mon fiancé et mes beaux-
parents, ils étaient furieux et ont accusé ma mère de me gâter. Une énorme
dispute a éclaté et ils ont dit à ma mère de me gifler et de me forcer à me
rendre au temple le jour du mariage. Ma mère a dit qu’elle ne ferait pas une
telle chose.
Je n’ai pas eu le courage de rester pour voir leur réaction. Je savais aussi
qu’ils viendraient me chercher, alors je me suis enfuie et je me suis cachée
chez ma meilleure amie, qui avait fait un mariage arrangé à l’âge de dix-
neuf ans, ce qu’elle regrettait et dont elle subissait maintenant les
conséquences. Elle vivait à Bombay à l’époque et m’a ouvert sa maison.
La famille de mon fiancé s’est présentée à la porte de la maison de mon
amie pour me chercher, mais je me suis cachée dans la chambre pendant
qu’elle les éconduisait. Je ne pouvais pas quitter les lieux, car ils me
surveillaient depuis l’extérieur du bâtiment, dans la rue, suspectant ma
présence. J’y suis restée un mois, jusqu’à ce que la tension retombe et que
les derniers parents venus de l’étranger rentrent chez eux.
Fuir l’autel peut sembler courageux à certaines personnes, mais à bien des
égards, c’est sorti tout droit du guide de l’empathe. Parce que je n’avais pas
eu le courage de dire « NON » – parce que je ne voulais pas décevoir les
gens ou créer des conflits –, je suis entrée dans le déni et j’ai accepté un
mariage arrangé. Mais quand le moment est venu pour moi de serrer le
nœud conjugal, je me suis désistée, ce qui a créé encore plus de déception et
de conflit – exactement ce que je voulais éviter en acquiesçant à tout le
monde au départ. Quoi qu’il en soit, j’étais coincée dans une situation
intenable. Et le tumulte qui s’est ensuivi a fait honte à ma famille et à celle
du marié.
Quand les parents de ma mère avaient commencé à l’orienter vers un
mariage arrangé, elle s’était juré que, si jamais elle avait une fille, elle
n’imposerait pas les mêmes restrictions. En allant jusqu’au bout et en
épousant mon père, elle a dû étouffer sa véritable personnalité, mais elle ne
s’est jamais fâchée contre moi parce que je ne voulais pas faire la même
chose et n’a pas contesté mon côté rebelle. Finalement, elle s’est même
rangée à mes côtés quand je me suis enfuie. Notre famille élargie l’a
accusée de me gâter elle aussi, parce qu’elle ne m’a pas châtiée ou
compliqué la vie à mon retour à la maison, pour que je sois obligée de
retourner chez mon futur mari. Elle a trouvé un équilibre précaire : elle a
essayé d’obtenir l’approbation de mon père tout en étant là pour moi. Elle
ne m’a jamais blâmée, ni jugée, même lorsque le monde entier, y compris
mon père, était contre moi. Elle m’a défendue auprès de tous et s’est tenue à
mes côtés, navigant entre nos contraintes culturelles et mes rêves.
Bien que ma mère ne m’ait jamais refusé son approbation, mon père l’a
fait. J’avais dû travailler très dur pour gagner la sienne, et une fois que
c’était le cas, c’était très provisoire. J’ai donc fait tout ce que j’ai pu pour la
maintenir, y compris en me mettant en difficulté. Et quand je perdais à
nouveau son approbation, je sentais toujours que c’était ma faute, je pensais
avoir fait quelque chose de mal qui l’avait blessé. La moindre chose pouvait
déclencher sa désapprobation et son refus de m’aimer : accrocher un poster
grandeur nature d’une pop star masculine sur le mur de ma chambre ou
parler au téléphone avec un ami jusque tard dans la nuit. De simples trucs
d’adolescente, mais les réactions de mon père à ce genre de choses étaient
exagérées. Il se mettait en colère non seulement contre moi, mais aussi
contre ma mère, l’accusant d’être trop indulgente avec moi. Sa colère me
culpabilisait et je passais par tout un cycle de contorsions, faisant tout mon
possible pour être une bonne fille et regagner son approbation.
Et c’est ainsi que lorsque je franchissais une ligne – lorsque je rentrais
trop tard le soir, que je sortais avec des garçons qui n’étaient pas de notre
culture ou que je m’habillais d’une manière même légèrement provocante –,
mon père se mettait en colère contre ma mère et moi. Je me sentais très mal
et encore plus en conflit. Maintenant, si j’ai suivi la ligne et me suis
conformée aux normes oppressives de la culture indienne traditionnelle, ce
n’est pas parce que j’avais peur de mon père ; c’est parce que je ne voulais
pas causer de turbulences dans la relation de mes parents. C’est devenu un
double fardeau émotionnel dont je n’étais même pas consciente alors. À
l’époque, dans ma culture, une femme ne quittait pas la maison de ses
parents avant de se marier, donc le simple fait de trouver un emploi et de
déménager n’était pas une option pour moi. Ma relation chaotique avec
mon père a duré jusqu’à son décès. Nos problèmes n’ont pas été résolus
avant que je le rencontre de l’autre côté pendant mon EMI.
Vous avez beaucoup à apporter. Ces mots vous aideront à accueillir tout ce
que vous êtes – le yin et le yang en vous.
« Alors que je me détends dans mon corps,
Je prends conscience qu’il y a une raison
pour laquelle je suis qui je suis.
Je suis parfait dans mon genre.
Tout en moi est nécessaire et valorisé dans cette vie physique.
Je m’autorise à m’exprimer pleinement et authentiquement.
J’embrasse mes points forts sans retenue.
J’embrasse et je nourris mon corps sans honte. »
Chapitre 11
MANTRA :
« Je vis ma vie sans peur ! »
Q uand je suis « morte », mon père m’a dit d’aller de l’avant et de vivre
ma vie sans peur, et c’est ce que j’ai fait. Comme je l’ai appris
pendant mon EMI, c’est la seule chose pour laquelle nous sommes ici : être
nous-mêmes, aimer qui nous sommes et vivre notre vie à partir de cet
espace. Vivre sans peur est l’expression de notre véritable moi. Cela signifie
que nous devons accepter nos pensées, qu’elles soient négatives ou
positives. Dans notre paradigme des cinq sens, nous réprimons tous
certaines pensées qui ne correspondent pas au mode de pensée dominant.
Après avoir travaillé avec tant d’empathes, j’ai découvert que nous
réprimons également nos pensées en raison de notre capacité à « lire » les
autres. Nous pensons qu’ils peuvent nous lire tout aussi facilement. Nous
enterrons donc nos pensées les plus révélatrices, nous nous entourons d’une
coquille protectrice et nous nous cachons.
Il y a ensuite toute la tyrannie de la pensée négative – l’idée que si nous
pensons quelque chose de négatif, même pour un court instant, nous allons
le manifester. Cette peur peut être particulièrement envahissante pour les
empathes, car nous sommes très sensibles au pouvoir de suggestion.
Lorsque j’étais en train de relever le défi du cancer, tout le monde parlait de
la loi de l’attraction. C’était énorme. Je ne peux pas vous dire le nombre de
personnes qui ont dit des choses comme : « Vous avez attiré le cancer »,
« Vos pensées ont attiré le cancer », « Les pensées négatives attirent une
réalité négative ». Je ne pouvais pas le comprendre. Comment était-ce
possible ? J’avais toujours été une personne très positive. J’étais toujours
celle qui était joyeuse, celle vers qui tout le monde se tournait s’ils avaient
besoin d’un renforcement positif. J’avais des amis qui étaient parfois
maussades ou lunatiques, ou même râleurs – mais ce n’était jamais mon
cas. J’ai toujours été celle qui remontait le moral à tout le monde. Je voulais
que tout le monde m’aime, vous vous rappelez ? Quand nous essayons de
réprimer nos pensées et nos émotions, le message que nous nous envoyons
à nous-mêmes est : je ne suis pas assez bien, alors je dois annihiler cette
partie de moi-même. Nous supprimons une part de qui nous sommes
vraiment et c’est malsain. Pour surveiller chaque pensée – les étouffer ou
les autoriser une par une –, il faut juger nos pensées, et quand nous faisons
cela, nous nous jugeons nous-mêmes. C’est une façon d’être qui est plus
artificielle qu’authentique.
C’est à cela que nous devons faire attention lorsque nous suivons ces
croyances sur la loi de l’attraction sans les comprendre pleinement. Je ne
crois pas que nous attirions les gens, les événements et les circonstances par
nos pensées. Je crois plutôt que nous attirons ce qui nous arrive par qui nous
sommes à chaque instant.
Je n’ai pas vraiment compris la loi de l’attraction jusqu’à ce que je meure
et que j’apprenne que la clé est de s’aimer soi-même pour qui nous sommes
exactement. Lorsque vous vous aimez et vous valorisez, vous n’avez plus
besoin de surveiller vos pensées.
En commençant à vivre votre vie sans peur, vous voudrez peut-être essayer
cette méditation quotidienne pendant un certain temps. Elle vous ouvre
l’espace nécessaire pour vous épanouir dans ce que vous êtes avec un
sentiment profond d’amour-propre et de paix, le meilleur endroit où être
pour vous mettre au monde, pour défendre ce en quoi vous croyez et pour
dire à l’Univers : « Allez ! Montre-moi ce qui vient ensuite. »
« Alors que je traverse chaque journée,
Je me permets d’être qui je suis sans jugement.
Je laisse mes pensées s’écouler sans condamnation.
J’embrasse qui je suis à chaque instant.
Si je ressens de la peur, je me réconforte
et me rassure avec amour sans réprimer les pensées
Jusqu’à ce que la peur se soit dissipée.
Je m’octroie l’espace pour être moi. »
Dites votre vérité. Ouvrez la porte à une toute nouvelle façon d’être.
Engagez le changement dont notre planète a besoin pour guérir et
survivre.
REMERCIEMENTS
C’est pour moi une des plus importantes parties de ce livre. C’est là que
j’exprime ma gratitude à tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont fait
partie intégrante de mon parcours et qui ont été impliqués – directement ou
non – dans la conception de ce livre.
D’abord et avant tout, je veux remercier mon extraordinaire agent,
Stephanie Tade. Elle est vraiment le meilleur agent qu’on puisse avoir. Non
seulement elle m’a sauvée d’une situation précaire avec un visa, mais elle
m’a aussi obtenu un merveilleux contrat avec Simon & Schuster et m’a
amené l’éditeur le plus magique dont je pouvais rêver ! Merci, Stephanie, tu
es la meilleure !
En parlant d’éditeur, ce livre n’existerait pas sans la façon magique dont
Kelly Malone m’a aidée à le construire ! Elle est une empathe et a compris
tout ce que je voulais faire. Elle a une façon d’aller chercher dans mon
esprit qui a permis à ma créativité de se projeter sur ces pages ! Kelly, je ne
peux pas te remercier assez, et je suis si heureuse que les étoiles se soient
alignées pour t’amener dans ma vie en tant qu’éditrice pour ce livre si
important. L’expérience de donner naissance à ces pages a été si facile avec
toi comme soutien !
Je voudrais aussi remercier la belle Zhena Muzyka d’avoir accueilli mon
livre chez Simon & Schuster. Zhena, tu es quelqu’un qui connecte les
personnes de façon talentueuse et généreuse, une vraie licorne ! Merci
d’être dans ma vie et d’être devenue une amie.
Merci aussi à Debra Olivier pour toute l’aide au démarrage de ce
manuscrit ! J’ai tant appris de toi et suis si reconnaissante pour les
fondations de ce livre que tu m’as aidée à bâtir, ce qui lui a permis de
grandir et s’épanouir sous sa forme définitive.
À Daniella Wexler et Loan Le, mes merveilleuses éditrices chez Simon &
Schuster, merci infiniment pour votre engagement, votre patience et votre
travail acharné pour m’aider à faire naître ce livre, et pour reconnaître
combien ce livre est important pour moi. Merci aussi de l’avoir suivi
jusqu’à la ligne d’arrivée.
À ma fabuleuse équipe qui travaille avec moi dans les coulisses, faisant
fonctionner tous les rouages, en allant au-delà de l’appel du devoir, en
particulier Roz et Milena.
Enfin, le dernier mais non le moindre, merci à mon cher mari, Danny.
C’est une joie de partager avec toi ce monde, cette réalité spatio-temporelle
et cette existence. Je suis si heureuse de t’avoir dans ma vie et je t’aime
pour l’éternité aller et retour. Tu es la raison derrière tout ce que je fais, le
vent sous mes ailes.
J’aimerais également remercier tous les empathes de cette planète, en
particulier celles et ceux qui m’ont écrit ou dit au fil des années qu’ils se
reconnaissant à travers moi et mes expériences. Merci d’être l’inspiration
derrière ce livre. Je veux aussi exprimer ma gratitude à chacun de vous qui
tenez ce livre entre vos mains, de même qu’à ceux d’entre vous qui m’ont
écrit. Je suis si reconnaissante à vous tous et toutes pour votre soutien, vos
lettres et vos effusions d’amour. Sans vous, je ne ferais pas ce que je fais
aujourd’hui.
À PROPOS DE L’AUTEURE