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Noyau Interphasique

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Faculté de Médecine – Département de Médecine - Cours de Cytologie - Première année de médecine.

Année Universitaire 2014/2015- Responsable du module: Dr W. AYAD

LE NOYAU INTERPHASIQUE
I - GENERALITES
Le noyau contient l’information génétique sous forme de longues molécules d'acide
désoxyribonucléique (ADN). La fonction physiologique majeure du noyau est de diriger la synthèse de
l'ARN et, donc, celle des protéines. Au cours de la mitose, le noyau et la membrane nucléaire se
désintègrent pour permettre la répartition de l'information génétique dans les deux cellules filles.
Cependant, à l'interphase, le noyau cellulaire présente une structure relativement constante d'un type
cellulaire à un autre.
La taille, la forme et la disposition et le nombre de noyaux sont variables d'un type cellulaire à un
autre. Généralement, les cellules eucaryotes sont mononuclées, c'est-à-dire qu'elles ne contiennent qu'un
seul noyau. Certaines cellules peuvent être binucléées, telles que certaines cellules du foie et des
cartilages ou même être polynuclées, telles que les cellules ostéoclastes de la moelle osseuse. Le noyau
est généralement de forme arrondie et sphérique et il occupe une place importante de l'espace cellulaire.
Le noyau entouré d’une enveloppe nucléaire contient essentiellement un nucléoplasme, de la
chromatine et des nucléoles.
I- L’enveloppe nucléaire
Structure
L’enveloppe nucléaire est constituée d'une double membrane. L'espace compris entre les deux
membranes est appelé espace ou citerne périnucléaire et présente une largeur de 10 à 15 nm. En
microscopie électronique, on peut observer que la membrane nucléaire externe est en continuité directe
avec les canaux du réticulum endoplasmique et elle est couverte de ribosomes. La face interne de la
membrane nucléaire est recouverte d un matériel principalement formé de protéines fibreuses appelées
lamines. Les molécules de lamines qui la constitue interviennent dans la mitose: dans la disparition de
l'enveloppe nucléaire et dans sa reconstitution. Elles soutiennent la forme du noyau et servent d'ancrage à
l'ADN.
Pores nucléaires
L'enveloppe nucléaire n'est pas une structure continue mais elle est interrompue par des trous
appelés pores nucléaires. Les membranes nucléaires interne et externe sont en continuité à la marge de ces
pores. Le nombre de pores nucléaires est variable, proportionnel à l'activité de la cellule- Les pores
nucléaires forment entre 5 et 15 % de la surface de la membrane nucléaire dans les cellules de
mammifères.
Fonctions de l’enveloppe nucléaire
Le rôle de la membrane nucléaire est de séparer le matériel génétique du cytoplasme pendant
l'interphase et de contrôler les échanges nucléoplasmiques. Afin de jouer ce rôle, la membrane nucléaire
doit laisser passer sélectivement des molécules. Les molécules qui sortent du noyau sont principalement
les ARN messagers (ARNm), les ARN ribosomiques (ARNr) et les ARN de transfert (ARNt). Les
molécules qui sont transportées du cytoplasme vers le noyau sont principalement les protéines qui
participent à la formation de la chromatine, les protéines qui participent à la formation de la lamina
nucléaire et les protéines qui régulent l'activité de réplication et de transcription de l'ADN. Les pores
nucléaires sont le lieu présumé du transfert des macromolécules (ARN, ADN et protéines) et des
ribosomes entre le noyau et le cytoplasme.
II- Le nucléoplasme
Le nucléoplasme contient principalement des protéines fibreuses qui pourraient jouer un rôle dans
le transport de l'ARN vers la surface de la membrane nucléaire. Des enzymes présentes dans le
nucléoplasme permettraient le déroulement de la chaîne d'ADN lors de la transcription en brisant les liens
des protéines histones H1.
III- La chromatine
La chromatine est constituée de fibres chromatiniennes ou nucléosomiques qui représentent les
chromosomes pendant l'interphase. Elles contiennent de l'ADN et des protéines. Parmi les protéines

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trouvées dans la chromatine, on peut distinguer les histones qui sont des protéines basiques et les
protéines non-histones. La basicité des histones, qui résulte de la présence d'acides aminés basiques tels
que l'arginine et la lysine dans leur structure primaire, leur permettant de se lier fortement à l'ADN qui est
acide. On peut distinguer quatre histones principales : H2A, H2B, H3 et H4 qui sont des histones
nucléosomiques et une histone extranucléosomique (H1) qui est responsable de la superspiralisation des
molécules d'ADN. Cette histone est liée à l'ADN au voisinage des nucléosomes. Les protéines non
histones regroupent d’une façon générale les protéines régulatrices de la transcription ; les protéines
enzymatiques ARN polymérase les lamines. Chaque nucléosome est constitué d'un cœur d'histone et d'un
fragment d'ADN de 140 paires de bases qui s'enroule autour du cœur d'histone. La portion d'ADN qui
relie deux nucléosomes voisins (ADN internucléosomique) est d'environ 60 paires de bases. Le cœur
d'histone est un octomère (huit unités) de deux copies de chaque histone H2A, H2B, H3 et H4. Dans un
noyau, la plupart de l’ADN est lié non seulement au cœur de d’histone mais également une autre histone
appelée H1 ce qui permet l'association des nucléosomes voisins.
La chromatine apparaît en microscopie électronique sous la forme d'amas plus ou moins dense aux
électrons.
On distingue deux types de chromatine :
- L'hétérochromatine ou chromatine dense, correspond aux fractions inactives de la chromatine.
- L'euchromatine ou chromatine claire, correspond à la fraction active de la chromatine.
IV- Le nucléole
La taille et le nombre de nucléoles dans un noyau sont généralement fonctions de l'activité métabolique
de la cellule. Les nucléoles sont petits ou absents dans les cellules qui montrent peu d'activité de synthèse
protéique telles que les cellules spermatiques ou les cellules musculaires. Dans une cellule en activité, on
observe souvent un nucléole et parfois plusieurs.
Au microscope électronique, le nucléole se présente sous forme d'un corps nucléolaire entouré
d'hétérochromatine. Le corps nucléolaire présente deux zones caractéristiques: la zone granulaire et la
zone fibrillaire. La zone granulaire consiste en des granules denses aux électrons. La zone granulaire
occupe souvent la région périphérique du nucléole. La zone fibrillaire occupe une position plus centrale
dans le nucléole. Le nucléole contient de l'ADN, de l'ARN et des protéines.
Le rôle majeur du nucléole est de participer à la formation des ribosomes. Le ribosome sédimente par
centrifugation différentielle en gradient de saccharose avec un coefficient de sédimentation de 80S. Le
ribosome peut être dissocié en deux sous unités nucléoprotéiques principales de 40S et 60S. Les
principaux constituants des ribosomes sont des protéines et de l'ARN. Quatre molécules d'ARN peuvent
être isolées du ribosome des eucaryotes: l'ARN 18S dans la petite sous unité 40S du ribosome et les ARN
28S, 5S et 5.8S dans la grosse sous-unité 60S du ribosome.
Le rôle du nucléole est de transcrire les ARNr 28S, 18S et 5.8S ainsi que de permettre leur association
aux protéines qui proviennent du cytoplasme. L'ARN 5S est synthétisé à partir d'un ADN extérieur au
nucléole. La synthèse des ARN 28S, 18S et 5.8S débute par la production d'un ARN précurseur (pré-
ARN) de 45S qui, par clivage, va donner de l'ARN de 41S, lequel va à son tour, se cliver en ARN 32S et
20S. L'ARN de 20S va être à l'origine de l'ARN 18S alors que l'ARN de 32S va donner l'ARN 28S et
5.8S. La transformation de l'ARN 45S en différents ARN se fait en association étroite avec les protéines
ribosomales qui proviennent du cytoplasme. Cette association donne une nucléoprotéine de 80S. Les
sous-unités 45S d'ARNr présentes dans la sous-unité nucléoprotéique 80S seront donc coupées pour
donner les ARNr 18S, 5.8S et 28S.
La synthèse de l'ARNr précurseur (ARN 45S) s'effectue au niveau de la zone fibrillaire du nucléole
après transcription de l'ADN ribosomal. La zone granulaire du nucléaire représente les particules
ribosomales précurseurs qui se trouvent à différents niveaux d'assemblage et de transformation.
V- Rôle du noyau
Le noyau est indispensable à la vie des cellules des organismes eucaryotes. Il est porteur de
l'ensemble du message héréditaire sous la forme d'ADN et, est capable de conserver ce message malgré
les divisions cellulaires, grâce à sa possibilité de répliquer l'ADN.
Il est responsable de la synthèse des ARN messagers (et des ARNt et ARNr) et de leur transmission au
cytoplasme, où ils seront décryptés par les ribosomes au cours de la synthèse protéique.

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VI- Les chromosomes
Ce sont des éléments permanents de la cellule. Leur structure varie pendant le cycle cellulaire en fonction
du degré de spiralisation.
L'ensemble du chromosome est constitué de fibres chromatiniennes et de kinétochore. Le kinétochore est
un complexe macromoléculaire qui s'assemble sur les deux faces du centromère de chaque chromosome et
sert de lien entre les microtubules du fuseau et le chromosome mitotique.
1- Critères d’identification des chromosomes
Chaque chromosome est défini par:
a- L'indice centrométrique
Le centromère occupe une place différente d'un type de chromosome à un autre. Il divise chaque
chromatide en deux régions, les bras, dont la longueur dépend de la position du kinétochore. Les bras du
chromosome peuvent être égaux, courts ("p") ou longs ("q").
La position du centromère est définie par le rapport de la longueur du bras court "p" sur la somme de la
longueur du bras court "p" et du bras long "q": I.C.= p/p+q
La position du centromère permet de distinguer les chromosomes.
*acrocentriques: leur centromère est terminal (distal), leurs bras courts sont pratiquement inexistants.
*télocentriques: leur centromère est proche du télomère (subterminal).
*submétacentriques: leur centromère est submédian; un tiers de bras courts pour deux tiers de bras longs.
*métacentriques: leur centromère est médian. Les bras courts ont la même longueur que les bras longs.
b- Les constrictions secondaires
Les bras ont parfois une ou plusieurs zones plus étroites: les constrictions secondaires.
c- Les télomères
Correspondent aux extrémités de chaque chromosome.
d- Les satellites
Ce sont des éléments morphologiques caractéristiques, arrondis ou allongés, reliés à l'extrémité des bras
par un filament chromatidique fin.
e- Les bandes chromosomiques
Les chromosomes présentent des bandes transversales dont la disposition est caractéristique de chaque
chromosome.
2- Le caryotype
Le caryotype est une représentation photomicrographique des chromosomes d'une cellule. Il permet de
définir le nombre de chromosomes et de les classer en fonction des critères précédemment décrits.
Les chromosomes sont aussi classés par ordre par ordre de taille décroissante, le plus grand portant le
numéro 1 et le plus petit, le numéro 22.
Il existe dans l'espèce humaine 22 paires d'autosomes et une paire de chromosomes sexuels XX ou XY.
Le nombre total de 46 chromosomes est dit diploïde (2Nchr) ; il caractérise les cellules somatiques. Les
cellules sexuelles (ovocytes ou spermatozoïdes) contiennent un nombre haploïde de chromosomes (23 ou N).

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LA MITOCHONDRIE
I- Structure
Toutes les cellules des eucaryotes contiennent des générateurs d’énergie extrêmement efficaces: les
mitochondries, organites de forme cylindrique de 7 microns de longueur environ et d’un diamètre compris
entre 0.5 et 1 micron. Le nombre de mitochondries est variable. Elles sont mobiles et déformables.
Chaque mitochondrie est limitée par deux membranes externe et interne hautement spécialisées,
définissant 2 compartiments mitochondriaux séparés: l'espace matriciel interne et un espace
intermembranaire étroit. La membrane interne présente un certain nombre de crêtes dans l'espace matriciel
et à laquelle sont aussi reliées des unités tripartites extramembranaires connus sous le nom de "complexe F 0
- F1.
II- Composition chimique
1. Les membranes mitochondriales
Les 2 membranes mitochondriales différent non seulement par leur constitution biochimique mais
aussi par leur organisation moléculaire.
a. la membrane externe
La membrane externe est lipoprotéique avec 60% de protéines et 40% de lipides.
Elle contient un nombre élevé de copies d’une protéine appelé porine qui forme des canaux perméables
d’une taille maximum de 10.000 daltons afin de faciliter le passage dans l’un ou l’autre sens, de métabolites.
D’autres enzymes participent à la synthèse et au métabolisme des lipides sont aussi présents sur cette
membrane.
b. La membrane interne
La membrane interne renferme 20% de lipides et 80% de protéines.
Les lipides sont essentiellement des cardiolipides (qui permettent la pénétration dans la matrice des lipides
cytosoliques où ils subissent la -oxydation).
Les protéines sont généralement impliquées dans 3 fonctions différentes:
*Certaines sont impliquées dans les réactions d’oxydation de la chaîne respiratoire.
*d’autres sont des protéines de transport spécifiques qui régulent le passage de substances au travers de la
matrice.
*le dernier groupe est constitué d’un complexe enzymatique appelé ATP synthétase qui synthétise l’ATP.
Le complexe "F0 - F1" est composé d'une base enchâssée dans la membrane interne, d'une tige ou pédoncule
(contenant des facteurs de couplage) qui relie le complexe à des protéines intrinsèques de cette membrane et
d'une tête (Adénosine triphosphate synthètase).
2. La matrice
La chambre interne ou matrice mitochondriale, finement granuleuse, renferme des molécules d'ADN
et d'ARN; des mitoribosomes, des enzymes impliqués dans le cycle de Krebs et la  - oxydation et aussi des
enzymes nécessaires à la duplication, transcription et traduction de l'ADN mitochondrial.
III- Fonctions des mitochondries
Les mitochondries jouent un rôle important dans le métabolisme énergétique cellulaire, puisqu’elles sont
le site de synthèse de la majorité de l’ATP et aussi de la respiration cellulaire.
1- La respiration
La respiration qui a pour but de produire l’ATP, comprend des réactions qui dépendent de 3
processus biochimiques différents, coordonnés entre eux:

A- Le cycle de Krebs ou cycle tri carboxylique ou cycle citrique


La fonction principale du cycle de l'acide citrique est d'oxyder les groupements acétyle qui
entrent dans le cycle sous la forme de molécules d'Acétyl- CoA (produites à partir des acides gras et du
pyruvate).

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Le cycle qui de déroule dans la matrice commence lorsque l'Acetyl- CoA céde son radical acetyl à
l'oxaloacétate pour former la molécule d'acide tricaborylique appelée acide citrique (ou citrate).
Ensuite, après une séquence de réactions, catalysées par des enzymes, 2 atomes de carbones sont retirés sous
forme de Co2 et l'oxaloacétate est régénéré (permettant ainsi le départ d'un nouveau cycle). Ainsi, dans le
cycle de Krebs, chaque radical Acétyl est transformé en 2 molécules de Co2, 8 atomes d'hydrogène et 8
électrons.
B- La chaîne respiratoire
Les électrons libérés à chaque cycle sont acceptés par le NAD (nicotinamide adénine
dinucléotide) et le FAD (flavine adénine dinucléotide) situé dans la matrice mitochondriale. Les 2
premiers accepteurs d'électrons provenant du cycle de Krebs. Les accepteurs se combinent avec les
protons H+ et les électrons donnant naissance au FADH2 et NADH +H+.
Les molécules de NADH transmettent alors leurs électrons à haute énergie à la chaîne respiratoire. A la fin
de la chaîne, ces électrons sont utilisés pour réduire O2 en H2O.
C-La phosphorylation oxydative
La phosphorylation oxydative est la dernière étape du catabolisme et le point où la majeure partie de
l'énergie métabolique est libérée.
Dans ce processus, des molécules de NADH et de FADH2 transfèrent les électrons qu'elles ont acquis au
cours de l'oxydation des molécules alimentaires à l'oxygène moléculaire O2 par un ensemble de complexe
associés en une chaîne respiratoire.
Dans les cellules eucaryotes, cette chaîne de transport d'électrons ou chaîne respiratoire est située au niveau
de la membrane mitochondriale interne :
La NADH - déshydrogénase oxyde NADH en NAD ; l'ion hybride (H-) qu'elle contient et converti en un
proton et 2 électrons.
- H+ et 2 e- sont transmis au cytochrome Q ou ubiquinone
- Le cytochrome Q les transfère ensuite à un complexe enzymatique, les cytochromes b et c1
- Qui à son tour, les cède au cytochrome C
- Ils seront transportés sur la cytochrome - oxydase
- La cytochrome oxydase cède les électrons à l'O2 qui est alors réduit en H2O (via des catalases).
Le passage d'e- d'un transporteur à un autre libère de l'énergie à chaque étape. Une partie de cette
énergie est exploitée pour pomper des protons hors du compartiment matriciel.
Un gradient électrochimique de protons est ainsi engendré à travers la membrane mitochondriale interne. Ce
gradient à son tour, entraîne un reflux de protons par l'intermédiaire d'un complexe enzymatique particulier
(F0 - F1) permettant à l'enzyme (ATP synthétase) d'additionner un groupement phosphate à l'ADP et formant
ainsi de l'ATP dans la matrice mitochondrial.
Finalement, l'ATP nouvellement formé est transféré de la mitochondrie au reste de la cellule où il
commande une grande variété de réactions métaboliques.
2. Concentration des substances dans les mitochondries
Les mitochondries ont la possibilité de concentrer des substances dans la matrice tels que des
protéines, des lipides et des métaux (Ag ; Fe ; Ca ....). Ces substances seront utilisées ultérieurement.
3. Synthèse de protéines
Les mitochondries possèdent la machinerie enzymatique nécessaire à la synthèse des chaînes
polypeptidiques qui seront assemblées par les mitoribosomes.
L'ADN mitochondrial représente 1 à 5 % de l'ADN total. Les protéines synthétisées par les mitoribosomes
concernent surtout celles de la membrane interne mitochodriale. Les autres protéines nécessaires à la
mitochondrie sont d'origine extramitochodriale systhétisées par les cytoribosomes.

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CYCLE CELLULAIRE & CELLULE CANCÉREUSE

I - Définition du cycle cellulaire


Le cycle cellulaire est l'ensemble des modifications subies par une cellule entre la fin de deux mitoses
successives: entre sa formation par division de la cellule mère, et le moment, et le moment ou cette cellule a
fini de se diviser par mitose en deux cellules filles. Il comprend l'interphase qui regroupe les phases G1, S,
G2 et la phase M ou mitose.
A- Interphase: C'est la période comprise entre la fin d'une division et le début de la suivante. Elle se
décompose en trois phases: G1, S et G2.
a- La phase G1: C'est une période fonctionnelle pendant laquelle la cellule se prépare à la phase S. Elle est
caractérisée essentiellement par:
- une augmentation de transport des éléments nutritifs à travers la membrane.
- une synthèse des molécules d'ARN.
- une importante production des protéines nécessaires à l'accroissement de la cellule.
b- La phase S: Marquée essentiellement par la réplication de l'ADN.
c- La phase G2: Cette phase prépare la mitose. Un certain nombre de facteurs sont synthétisés, en
particulier, les facteurs qui interviennent dans la condensation de la chromatine en chromosomes. Les
synthèses d'ARN et les protéosynthèses continuent.
B- La phase M: la mitose
La mitose intéresse:
- tous les éléments nucléaires: caryodiérèse.
- tous les éléments cytoplasmiques: cytodiérèse.
Elle est subdivisée en 4 étapes successives s'enchaînant les unes aux autres (Fig.1).
1- Prophase
- Il y'a apparition de filaments enchevêtrés les uns aux autres et étalés sur toute la surface nucléaire encore
limitée par l'enveloppe nucléaire. Le nucléole est aussi présent.
- Plus tard, les chromosomes tendent à se rapprocher de la membrane nucléaire, leur longueur diminue et leur
épaisseur augmente par spiralisation.
- A mi-prophase environ, on reconnaît dans chacun des chromosomes, les deux chromatides reliées par un
centromère.
- A la fin de cette phase, les membranes nucléaires et les nucléoles disparaissent.
- Dans le cytoplasme, les centrioles sont dédoublés. Le matériel péricentriolaire devient plus abondant autour
de chacun des diplosomes: le complexe centriolaire.
Les deux complexes centriolaires sont rapidement entourés de microtubules issus du matériel péricentriolaire.
Ces microtubules se disposent de manière à rayonner autour de chacun des complexes: les microtubules
astériens. Des faisceaux de ces microtubules constituent les fibres astériennes. L'ensemble constitue l'aster.
Les asters migrent vers les pôles opposés du noyau tandis que les microtubules situés entre les complexes
s'allongent.
* La prémétaphase
- Elle débute par la rupture complète de l'enveloppe nucléaire et la disparition des vésicules. Les kinétochores
se différencient sous la forme d'une condensation linéaire située de part et d'autre du centromère.
- Les kinétochores sont des centres organisateurs qui joueront un rôle essentiel dans la différenciation des
microtubules.
- La différenciation des kinétochores se poursuit pour se transformer en une plaque trilamellaire: ils
deviennent alors fonctionnels et assurent la polymérisation de microtubules dont la direction est
perpendiculaire à l'axe des chromosomes.
-Les chromosomes migrent vers le plan équatorial de la cellule.
2- Métaphase

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- Le chromosome métaphasique est le plus condensé: ses kinétochores font face aux diplosomes. Le fuseau est
constitué par un ensemble de microtubules: les microtubules polaires et les microtubules kinétochoriens.

3- Anaphase
- Le partage des chromosomes en deux lots identiques caractérise cette phase. Chaque chromatide devient
autonome et se transforme en un chromosome indépendant. Chaque chromosome frère migre vers un des
deux pôles de la cellule.
- Le fuseau s'allonge, devient plus étroit.
- La cytodièrèse (partage du cytoplasme en deux parties séparées contenant un noyau fils) commence à la fin
de l'anaphase par l'apparition sur la membrane cellulaire d'un sillon de division.
4- Télophase
- Elle débute par l'arrêt de la migration des chromosomes qui se regroupent aux pôles cellulaires.
- La reconstruction du noyau commence: les chromosomes se déspiralisent, l'enveloppe nucléaire se
reconstitue et les nucléoles réapparaissent.
- Formation d'une membrane qui sépare les deux futures cellules filles: c'est la plasmodiérèse ou cytodiérèse.
- La partie moyenne de la cellule s'amincit progressivement, cela dépend d'un anneau contractile de
microfilaments d'actine sous la membrane plasmique. En se contractant, cet anneau entraîne la membrane
plasmique dans un mouvement de fermeture.
- Le fuseau est étranglé par la formation de la membrane séparant les cellules filles.
- Les cellules s'écartent; la télophase est finie. Ainsi, le cycle cellulaire permet l'obtention de deux cellules
filles possédant le même patrimoine génétique que la cellule mère.
II- Méiose
On appelle méiose, les deux divisions successives du noyau, qui, chez les eucaryotes précédent la
formation des gamètes.
1°/ Première division méiotique ou division réductionnelle
a- Prophase I: Elle est divisée en plusieurs stades:
* Leptotène: (lepto = mince)
Les chromosomes sont fins, presque despiralisés. Optiquement, ils apparaissent comme des filaments
fins, simples, la différenciation en chromatides n'est pas encore visible.
* Zygotène:( zygo = double)
Les chromosomes homologues commencent à s'apparier. L'appariement débute toujours en des points
précis, appelés points de contact, il s'étend de là à tout le chromosome.
* Pachytène: (c.-à-d. épais)
Les chromosomes homologues sont entièrement appariés, c-à-d qu'ils sont en contact étroit sur toute
leur longueur. Par rapport aux deux stades précédents, les chromosomes pachyténiques sont courts. Chaque
chromosome du bivalent est constitué de deux chromatides dont l'ensemble constitue une tétrade.
* Diplotène-Diacinèse
La contraction chromosomique se poursuit. De plus on observe l'échange réciproque de segments entre
chromatides homologues non sœurs en certains points: Les chiasmas; c'est le phénomène de Crossing-over.
La concentration chromosomique se poursuit toujours. Les chromosomes homologues ont tendance à ce
repousser, à s'éloigner les uns des autres. Finalement, il y'a apparition du fuseau simultanément à la
disparition des membranes nucléaires.
b- Métaphase I
Les bivalents se fixent au fuseau achromatique et leurs centromères se placent dans le plan équatorial
et se co-orientent.
c- Anaphase I
Les chromosomes homologues se séparent et montent aux pôles sans division de leurs centromères.
d- Télophase I
Les chromosomes se regroupent aux pôles de la cellule. C'est ainsi qu'est divisé l'ensemble des
chromosomes et qu'en partant d'une cellule diploïde (2n), nous aboutissons en fin de première division à deux
masses chromosomiques haploïdes (n).

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* Intercinèse: Cette phase entre la première et la deuxième division méiotique est, lorsqu'elle existe, de durée
extrêmement variable. Dans certains cas, il y'a cytodièrèse et formation de membranes cellulaires entre les
deux nouveaux noyaux, dans d'autres cas, cette formation ne se fait pas.

2°/ Deuxième division méiotique ou division équationnelle


a- Prophase II
C'est une phase de contraction chromosomique par spiralisation. Cette phase n'existe que chez les
organismes qui subissent une télophase et une intercinèse.
b- Métaphase II
Chacune des deux nouvelles cellules ou chacune des deux aires cytoplasmiques de la cellule, lorsque
celle-ci n'est pas divisée, procède à l'organisation d'un fuseau. Les centromères se rangent à la plaque
équatoriale.
c- Anaphase II
Les centromères se divisent. Les centromères frères avec les chromatides qui leur reviennent migrent
vers les pôles.
d- Télophase II
Les noyaux sont reconstitués et les membranes cellulaires se forment entre les 4 noyaux.
Ainsi, à partir d'une cellule mère diploïde (2n chr.), on aboutit à 4 cellules filles haploïdes (à n chr).

CELLULE CANCÉREUSE

I-Caractères morphologiques fondamentaux des cellules cancéreuses


Les cellules cancéreuses possèdent des caractères biologiques résiduels de la cellule normale mais
acquièrent le plus souvent des propriétés nouvelles dues à la transformation cancéreuse elle-même.
Tous les aspects intermédiaires peuvent se voir entre la cellule normale et la cellule cancéreuse typique.
1- Le noyau intermitotique
-Noyau irrégulier, boursouflé.
-Augmentation de l'ADN qui est irrégulièrement répartie.
-Augmentation du nombre de nucléoles qui sont particulièrement volumineux et irréguliers.
-Augmentation globale possible du nombre des noyaux: formation de cellules géantes.
-Altérations dégénératives nucléaires: pycnose; caryorrhexis; caryolyse.
2-Le cytoplasme intermitotique
-Perte de certaines activités biologiques dont les conséquences est une dédifférenciation fonctionnelle plus ou
moins importante.
3- Les organites cellulaires
En général, l'aspect des organites cellulaires et leurs fonctions sont modifiés.
4- Les anomalies des mitoses
Les chromosomes peuvent apparaître avec:
-des formes anormales en X, V ou en cercle.
-des anomalies de répartition avec par exemple une ascension prématurée, une répartition inégale ou une
dispersion anarchique.
-des anomalies globales: pas de clivage des noyaux malgré la présence de fuseaux.
-le nombre de chromosomes peut être modifié et l'on peut constater une polyploïdie (4N; 8N
chromosomes), une haploïdie (Chromosomes).
II- Caractères biologiques fondamentaux des cellules cancéreuses.
-fragilité cellulaire. -adhérence diminuée.
-caractères biochimiques: certaines activités enzymatiques sont exaltées et d’autres diminuées voire
supprimées.

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III- Les mécanismes cellulaires du cancer
1- Une multiplication incontrôlée
*Chez la cellule normale
La régulation de la division cellulaire est amorcée lorsque la cellule a doublé son volume initial, cad, après
passage par Gl, S, et G2. Mais le moment de la division cellulaire dépend d'autres facteurs comme les
signaux chimiques extracellulaires provenant des cellules voisines. El les cessent de proliférer lorsqu'elles
commencent à se toucher: c'est le phénomène d'inhibition de contact.
*Chez les cellules cancéreuses
Les cellules cancéreuses se multiplient de façon incontrôlée en ignorant les signaux qui règlent normalement
leur cycle cellulaire. Les cellules cancéreuses sont insensibles à l'inhibition de contact.
Une tumeur est le résultat d'accumulation de mutation dans certains gènes. Ces gènes sont la clef des
mécanismes responsables du cancer chez l'homme. Deux classes de gènes ont un rôle fondamental dans le
développement d'un cancer: les proto-oncogènes et les anti-oncogènes.
Ces deux groupes de gènes concernent les deux grandes voies cellulaires réglant la croissance cellulaire: les
voies de la stimulation et les voies de l'inhibition.

a- Les proto-oncogènes
Ce sont des gènes normaux qui stimulent la croissance cellulaire. Ils codent des protéines qui régissent
la croissance, la division cellulaire et l'adhérence cellulaire par les voies de la stimulation. La
signalisation cellulaire commence souvent par des signaux qui sont les facteurs de croissance libérés par les
cellules voisines. Ils diffusent dans le milieu intercellulaire et se lient à des récepteurs membranaires
spécifiques. Il y'a activation des protéines relais, dans le cytoplasme, lesquelles transmettent les signaux jusqu'au
noyau. D'autres protéines, des facteurs de transcription, activent divers gènes qui concourent à déclencher le cycle
de croissance cellulaire (division cellulaire).
Certains cancers résultent de l'activation de proto- oncogènes.
Certains oncogènes, formes mutées de proto-oncogènes normaux, déclenchent une surproduction de facteurs de
croissance qui agissent sur d'autres cellules ou sur la cellule qui les a produits.
D'autres oncogènes perturbent l'activité des facteurs de-transcription qui entrent en action même en
l'absence des facteurs de croissance.
b- Les anti-oncogènes
Ce sont des gènes normaux qui inhibent la croissance cellulaire. Ils codent des protéines qui inhibent la
division cellulaire. Dans certains cancers, les mutations en cause peuvent inactiver des protéines dont la
fonction est de freiner la prolifération cellulaire.
Ainsi, pour qu'une cellule devienne maligne, il ne suffit pas qu'elle devienne hyperactive au niveau des
voies de la stimulation, elle doit en plus échapper aux signaux des cellules voisines qui freinent sa
croissance.
2- La formation de métastases
C'est la 2éme caractéristique importante des cellules cancéreuses. Les métastases sont responsables de la
gravité des cancers.
Les cellules cancéreuses n'obéissent plus aux ordres qui devraient les maintenir en place.

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