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AD Histoire-3

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En analysant le document, vous montrerez que le régime de Napoléon III est un

régime autoritaire qui suscite des oppositions.


L’analyse des documents constitue le cœur de votre travail, mais nécessite pour être
menée la mobilisation de vos connaissances.

Document : présentation de Napoléon le Petit par Victor Hugo

« Ce livre est destiné à en mettre quelques-uns en lumière, et, s’il plaît à Dieu, à les
présenter tous sous leur vrai jour. Il importe qu’on sache un peu ce que c’est que M.
Bonaparte. À l’heure qu’il est, grâce à la suppression de la tribune, grâce à la
suppression de la presse, grâce à la suppression de la parole, de la liberté et de la
vérité, suppression qui a eu pour résultat de tout permettre à M. Bonaparte, mais qui
a en même temps pour effet de frapper de nullité tous ses actes sans exception, y
compris l’inqualifiable scrutin du 20 décembre (1), grâce, disons-nous, à cet
étouffement de toute plainte et de toute clarté, aucune chose, aucun homme, aucun
fait, n’ont leur vraie figure et ne portent leur vrai nom ; le crime de M. Bonaparte n’est
pas crime, il s’appelle nécessité ; le guet-apens de M. Bonaparte n’est pas guet-
apens, il s’appelle défense de l’ordre ; les vols de M. Bonaparte ne sont pas vols, ils
s’appellent mesures d’État ; les meurtres de M. Bonaparte “ne sont pas meurtres, ils
s’appellent salut public ; les complices de M. Bonaparte ne sont pas des malfaiteurs,
ils s’appellent magistrats, sénateurs et conseillers d’État (...). Aux yeux de la France,
aux yeux de l’Europe, le 2 décembre est encore masqué. Ce livre n’est pas autre
chose qu’une main qui sort de l’ombre et qui lui arrache le masque. »

(1) Plébiscite organisé les 20 et 21 décembre 1851. Il s’agissait de se prononcer sur la


formule : « Le Peuple français veut le maintien de l'autorité de Louis-Napoléon Bonaparte, et
lui délègue les pouvoirs nécessaires pour établir une constitution sur les bases proposées
dans sa proclamation du 2 décembre 1851. »

Source : Extrait de la préface de : Napoléon le Petit, Victor Hugo, 1852

Le document proposé est un extrait de la préface du livre "Napoléon le Petit" écrit


en 1852 par Victor Hugo. Dans ce texte, l’auteur exprime clairement son opposition
envers le régime de Napoléon III et expose son point de vue sur le fonctionnement
autoritaire du gouvernement de l’empereur : le Second Empire
En quoi le régime de Napoléon III est un régime autoritaire qui suscite des
oppositions ?
Tout d’abord, le régime de Napoléon III est une régime autoritaire. En effet,
dans le document, Victor Hugo souligne “la suppression de la tribune”, soit la
privation de la possibilité pour les voix opposées au régime de s'exprimer
publiquement, il fait référence à la limitation de la liberté d'expression et du droit de
parole politique. Il mentionne également “la suppression de la presse” et la
“supression de la parole et de la vérité”. Cette répression vise à éliminer toute
critique opposition à l’empereur, créant ainsi un contexte où le pouvoir de Napoléon
III reste sans entraves. Par ailleurs, en utilisant des termes tels que "nécessité",
"défense de l'ordre", "mesures d'État" et "salut public" à des actions qualifiées par
Victor Hugo de “crimes”, “guet-apens”, “vols” et “meurtres”, le régime cherche à
légitimer ces actions tout en dissimulant leur véritable nature. Cette manipulation de
la réalité vise à justifier l'exercice autoritaire du pouvoir en présentant ces actes
répréhensibles comme des mesures indispensables afin de maintenir l'ordre et
assurer la sécurité publique.
Ensuite, le régime de Napoléon III suscite des oppositions. Pour ce faire,
Victor Hugo dénonce le caractère non démocratique du régime en évoquant le
plébiscite du 20 décembre 1851(“inqualifiable scrutin du 20 décembre”). Ce
plébiscite, organisé dans un contexte où la liberté d'expression était déjà réprimée,
est présenté comme une mascarade, puisque que les résultats sont obtenus dans un
climat d'étouffement de toute opposition. De plus, Hugo considère le coup d'État du
2 décembre comme un crime et il affirme que ce livre cherche à révéler la vérité
derrière cet événement “masqué”. Il utilise des termes forts comme "crime",
"guet-apens" et "vol" pour caractériser les actions de Napoléon III, suggérant ainsi
une critique sévère du gouvernement mis en place.

En conclusion, ce document montre l'opposition de Victor Hugo au régime de


Napoléon III, en dénonçant les mesures autoritaires mise en place pour réprimer
l'opposition, manipuler la vérité et maintenir le pouvoir. L'auteur considère le régime
comme illicite et cherche à mettre en lumière la réalité derrière la façade présentée
par Napoléon III.
En analysant les documents, vous montrerez comment l’école primaire présente
l’industrialisation de la France et confronterez cette vision avec la réalité économique
et sociale de la France sous la IIIe République.
L’analyse des documents constitue le cœur de votre travail, mais nécessite pour être
menée la mobilisation de vos connaissances.

Document 1 : La présentation des usines du Creusot dans Le Tour de la France par


deux Enfants (1878)
« La puissance de l'industrie et de ses machines est si grande qu'elle effraie au
premier abord ; mais c'est une puissance bienfaisante qui travaille pour l'humanité.
Après une longue journée de marche, la nuit était venue [...].

Dans le grand silence de la nuit on entendait comme des sifflements, des plaintes
haletantes, des grondements formidables. Julien était de plus en plus inquiet :
— Qu'y a-t-il donc ici ? Monsieur Gertal ? Bien sûr, il arrive là de grands malheurs.
— Non, petit Julien. Seulement nous sommes seulement en face du Creusot, la plus
grande usine de France et peut-être d'Europe. Il y a ici quantité de machines et de
fourneaux, et plus de seize mille ouvriers qui travaillent nuit et jour pour donner à la
France une partie du fer qu'elle emploie. C'est de ces machines et de ces énormes
fourneaux chauffés à blanc continuellement que partent les lueurs et les
grondements qui nous arrivent.

— Mon Dieu, dit Julien, quel travail !


— Oh ! Monsieur Gertal, s'écria André, si vous voulez me permettre demain d'aller
un peu voir cette usine, je serai bien content. Vous ne savez pas comme cela
m'intéresserait de voir préparer ce fer que nous autres serruriers nous façonnons.
[...]
Le lendemain [...],on se dirigea vers l'usine. [...]
— Il y a trois grandes usines distinctes dans l'établissement du Creusot, dit le patron
qui le connaissait de longue date : fonderie, ateliers de construction et mines ; mais
voyez, ajouta-t-il en montrant des voies ferrées sur lesquelles passaient des
locomotives et des wagons pleins de houille, chacune des parties de l'usine est
reliée à l'autre par des chemins de fer ; c'est un va-et-vient perpétuel.

— Mais, dit Julien, c'est comme une ville, cette usine-là. Quel grand bruit cela fait ! et
puis tous ces mille feux qui passent devant les yeux, cela éblouit. Un peu plus, on
aurait grand'peur.
— A présent que nous entrons, dit André, ne me lâche pas la main, Julien, de
crainte de te faire blesser.

— Oh ! je ne garde, dit le petit garçon ; il y a trop de machines qui se remuent autour


de nous et au-dessous de nous. Il me semble que nous allons être broyés là-
dedans ».
Le succès de ce manuel de l’enseignement primaire est tel qu’il atteint un tirage de
7,4 millions d'exemplaires en 1914, année qui le voit passer le cap des 400 éditions.
Source : « La plus grande usine de l'Europe : le Creusot. — Les hauts fourneaux
pour fondre le fer » dans G. Bruno (pseudonyme d’Augustine Fouillée) Le Tour de la
France par deux enfants. Devoir et Patrie. Livre de lecture courante. Cours
moyen.Paris, Belin, 1878.

Document 2 : Illustration légendée du Creusot dans Le Tour de la France par Deux


Enfants (1878)

Légende : « LE CREUSOT est ainsi appelé parce qu'il est situé dans le creux d'une
vallée. Là, s'est établie une des plus grandes usines de l'Europe dont on voit dans la
gravure les cheminées fumer. Autour de l'usine s'est bientôt groupée toute une
population d'ouvriers ; une ville s'est -ainsi formée, qui compte maintenant 30 000
habitants et s'accroît sans cesse. »

Source : même ouvrage.

Les documents proposés proviennent du manuel de lecture "Le Tour de la


France par deux Enfants" publié en 1878, un ouvrage éducatif destiné à
l'enseignement primaire. Ce manuel, qui a connu un immense succès, offre une
vision éducative de l'industrialisation, mettant en avant l'usine du Creusot.
Comment l'école primaire présente-t-elle l'industrialisation de la France, et
dans quelle mesure cette vision éducative résiste-t-elle à la confrontation avec la
réalité économique et sociale de la France sous la IIIe République ?
Tout d’abord, l’école primaire présente l’industrialisation de la France. En
effet, le document 1 présente l'industrialisation comme une "puissance bienfaisante"
au service de l'humanité, montrant le rôle positif des usines du Creusot dans la
production de fer. Les réactions des enfants, qui expriment de l'inquiétude face aux
bruits et à l'éblouissement, révèlent une appréhension face à l'industrialisation :
"Quel grand bruit cela fait ! et puis tous ces mille feux qui passent devant les yeux,
cela éblouit." Par ailleurs, la légende du document 2 décrit le Creusot comme l'une
des plus grandes usines d'Europe, soulignant ainsi l'importance industrielle de
l'endroit. De plus, la légende indique que le Creusot est situé dans le creux d'une
vallée : c’est une manière de mettre en avant l'aspect géographique de
l'industrialisation, montrant comment certaines régions ont été transformées par
l'implantation d'usines.
Ensuite, cette vision éducative résiste à la confrontation avec la réalité
économique et sociale de la France sous la IIIe République. Effectivement, cette
vision est atténuée et ne fait pas état des aspects plus sombres de l'industrialisation
de l'époque. En réalité, sous la IIIe République, l'industrialisation rapide a engendré
divers problèmes sociaux et économiques. Si le document 1 souligne l'activité
intense de l'usine du Creusot et ses retombées économiques, il ne mentionne pas
les conditions de travail souvent difficiles auxquelles étaient confrontés les ouvriers
de l'époque. Les longues journées de travail, les faibles salaires, et les conditions
insalubres dans lesquelles vivaient les travailleurs ne trouvent pas écho dans ce
manuel scolaire. En réalité, le document 2 ne fait pas état des difficultés sociales et
économiques qui résulteraient de cette urbanisation rapide. La mention d'une
population en constante croissance peut masquer les problèmes de surpeuplement,
de logement et de conditions de travail difficiles auxquels faisaient face les ouvriers.
La vision d'une ville qui "s'accroît sans cesse" ne reflète pas les inégalités sociales
grandissantes de l'époque.

En conclusion, ces documents offrent une vision idéalisée de l'industrialisation,


mettant en avant les aspects positifs tout en ne prenant pas compte des réalités
plus complexes et parfois sombres. L'industrialisation a transformé la France, mais
la confrontation avec la réalité économique et sociale révèle que cette
transformation s'accompagnait de défis sociaux importants. Ainsi, l'analyse de ces
documents souligne l'importance de questionner les représentations éducatives
pour une compréhension plus nuancée de l'histoire industrielle de la France sous la
IIIe République.
En analysant les documents, présentez la vision de la société industrielle défendue
par Henri Schneider. Vous identifierez Henri Schneider et vous expliquerez ses
positions sur le capitalisme industriel et la question ouvrière.

L'analyse du document constitue le cœur de votre travail, mais nécessite pour être
menée la mobilisation de vos connaissances.

Document 1 : une interview d’Henri Schneider

Journaliste au Figaro, Jules Huret enquête au Creusot où il interroge Henri


Schneider, fils du fondateur de l’entreprise, qui la dirige entre 1875 et 1898.

Jules Huret : Mais, s’il faut une direction à l’usine, est-il indispensable que ce
directeur absorbe à lui seul tous les bénéfices ?

Henri Schneider : Ça, c’est autre chose. Pensez-vous qu’il ne faut pas de l’argent
pour faire marcher une « boîte » comme celle-ci ? À côté du directeur, de la tête, il y
a le capitaliste, celui qui apporte la forte somme. C’est ce capital qui alimente tous
les jours les usines en outillages perfectionnés, le capital sans lequel rien n’est
possible, le capital qui nourrit l’ouvrier lui-même. Ne représente-t-il pas une force qui
doit avoir sa part des bénéfices ? Comment empêcher le capital de se former ? Je
prends un exemple. Il y avait un ouvrier qui gagnait cinq francs par jour. Il s’est dit : «
Tiens ! Bibi n’a besoin que de quatre francs pour vivre, Bibi va mettre un franc de
côté tous les jours. » Au bout de l’année, il a 365 francs. Il recommence l’année
suivante, dix ans, vingt ans de suite, et voilà un capitaliste ! Presque un petit patron !
Son fils pourra agrandir le capital paternel, c’est peut-être une grande fortune qui
commence.

Jules Huret : Mais si l’ouvrier a cinq enfants et une femme à nourrir, comment
mettra-t-il de l’argent de côté ? Bibi n’aura-t-il pas plutôt faim ?

Henri Schneider (M. Schneider leva les bras et les épaules d’un air qui signifiait) :
Qu’y faire ? (avant d'ajouter) Ça, c’est une loi fatale.., On tâche, ici, de corriger, le
plus qu’on peut, cette inégalité... mais comment la supprimer ? +[...] le patron a des
devoirs à remplir vis-à-vis des salariés [...]. Je vous le répète, ici nous faisons tout ce
que nous pouvons ... Mes ouvriers me montrent bien qu'ils sont contents de
moi,puisqu’à chaque occasion qui s'offre à eux, ils témoignent de leur confiance...

Jules Huret. Oui, je sais, ils vous ont nommé député, conseiller général et maire [...]

Jules Huret : Que pensez-vous de l’intervention de l’État ?

Henri Schneider : Je n’admets pas du tout l’intervention d’un préfet dans les grèves.
C’est comme la réglementation du travail des femmes et des enfants. On décourage
les patrons de les employer. Pour moi, la vérité, c’est qu’un ouvrier bien portant peut
très bien faire ses dix heures de travail par jour et qu’on doit le laisser libre de
travailler davantage si ça lui fait plaisir."

Jules Huret : "La journée de huit heures ?"

Henri Schneider ["affectant un grand désintéressement"] : "Oh ! Je veux bien, si


tout le monde est d'accord, je serai le premier à en profiter, car je travaille souvent
moi- même plus de dix heures par jour... Seulement les salaires diminueront ou le
prix des produits augmentera, c'est tout comme ! Au fond, voyez-vous, la journée de
huit heures... [...]. Dans cinq ou six ans, on n'y pensera plus, on aura inventé autre
chose."

Source : Jules Huret (préface de Jean Jaurès et de Paul Deschanel), Enquête sur la
question sociale en Europe, Paris, éditions Perrin, 1897.

Document 2 : une cité ouvrière du Creusot, carte postale, fin XIXe siècle.

Source : Ecomusée Creusot Monceau

Le premier document est un extrait d'une interview datant de 1897. Cet extrait
provient du livre Enquête sur la question sociale en Europe, édité à Paris par Perrin,
avec une préface de Jean Jaurès et Paul Deschanel. L'auteur de l'interview est Jules
Huret, un journaliste du Figaro. L'interview explore les positions d'Henri Schneider,
dirigeant de l'entreprise du Creusot, sur des questions liées au capitalisme industriel,
à la question ouvrière et à l'intervention de l'État dans les affaires industrielles.
Quant au deuxième document, il s'agit d'une carte postale datant de la fin du XIXe
siècle qui provient de l'Ecomusée Creusot Monceau. Cette carte postale offre une
représentation visuelle d'une cité ouvrière au Creusot à la fin du XIXe siècle,
permettant de saisir l'environnement urbain et les conditions de vie des travailleurs
de l'époque. Qui est Henri Schneider et quelles sont ses positions sur le capitalisme
industriel et la question ouvrière ?

Tout d’abord, l'interview menée par Jules Huret révèle sa position prépondérante
en tant que dirigeant entre 1875 et 1898. Sa réponse à la question sur la direction de
l'usine suggère sa conviction en la nécessité d'une gestion centralisée pour assurer
le bon fonctionnement de l'entreprise. Il met en avant le rôle du capitaliste,
soulignant l'importance du capital financier dans l'approvisionnement des usines en
équipements perfectionnés, déclarant : "C’est ce capital qui alimente tous les jours
les usines en outillages perfectionnés, le capital sans lequel rien n’est possible, le
capital qui nourrit l’ouvrier lui-même." Ceci souligne son engagement envers le
progrès industriel. Par ailleurs, la carte postale de la cité ouvrière du Creusot offre un
aperçu visuel de l'impact de Schneider sur la vie sociale de la région. En créant une
cité ouvrière, il démontre une implication au-delà des aspects strictement
économiques, manifestant une préoccupation pour le bien-être et les conditions de
vie de ses travailleurs.

Ensuite, Henri Schneider, dans l'interview menée par Jules Huret, expose sa
vision du capitalisme industriel et son rapport à la question ouvrière. Pour
commencer, il défend énergiquement le rôle du capital dans le fonctionnement des
usines, insistant sur son rôle essentiel dans l'approvisionnement continu en
équipements perfectionnés et dans la subsistance des travailleurs. En utilisant
l'exemple de l'ouvrier épargnant pour former un capital, il illustre sa perspective
selon laquelle l'accumulation de richesse individuelle peut éventuellement conduire à
la création de petites entreprises et à l'essor du capitalisme. Cependant, la
dimension sociale de sa vision émerge lorsqu'il aborde la question de l'inégalité.
Conscient des difficultés financières auxquelles peuvent faire face les travailleurs
avec des familles nombreuses, il admet cette inégalité comme une "loi fatale".
Néanmoins, il affirme que l'entreprise s'efforce de corriger ces disparités autant que
possible, soulignant ainsi une sensibilité sociale dans son approche du capitalisme
industriel. Cette nuance montre que la vision de Schneider ne se limite pas à des
considérations économiques, mais englobe également des préoccupations sociales.
En ce qui concerne l'intervention de l'État, Schneider adopte une position clairement
anti-interventionniste. Il s'oppose à toute régulation gouvernementale dans les
grèves et dans le travail des femmes et des enfants. Selon lui, une intervention de
l'État décourageait les employeurs d'embaucher ces travailleurs. Cette position met
en lumière sa confiance dans la capacité des ouvriers à décider de leurs conditions
de travail et souligne son opposition à une ingérence excessive de l'État dans les
relations industrielles.

En conclusion, l'analyse des documents révèle la vision complexe d'Henri Schneider sur la société industrielle,
mêlant l'importance du capital à la reconnaissance des défis sociaux liés à l'inégalité. Ces éléments offrent un
aperçu nuancé des dynamiques économiques et sociales au Creusot à la fin du XIXe siècle
En analysant et confrontant les documents, vous dégagerez les rôles respectifs de Napoléon III et du
préfet Haussmann dans les transformations de Paris et les principales finalités de celles-ci.
L’analyse des documents constitue le cœur de votre travail, mais nécessite pour être menée la
mobilisation de vos connaissances.

Document 1 : un entretien de Louis-Bonaparte en 1852 avec le journaliste et homme politique


Adolphe Granier de Cassagnac.

« La transformation de Paris est le complément nécessaire du réseau de chemin de fer dont je veux
couvrir la France, et qui, en un temps donné et prochain, se souderont aux chemins étrangers. Que
deviendraient ces flots de voyageurs jetés dans une ville qui n'est pas percée en vue de les recevoir ?
Où seraient les voitures pour les distribuer dans les divers quartiers, et les hôtels où les loger ? Et
puis, peut- on songer à attirer les étrangers à Paris, pour leur montrer des quartiers infects, sans air et
sans soleil ? D'ailleurs, on ne va que là où l'on se plait ; il faut qu'on se plaise à Paris. Je ferai de
vastes parcs bien aménagés, bien arrosés, bien percés, avec les bois embroussaillés et poussiéreux
de Boulogne et de Vincennes ; je sèmerai des squares à travers la ville, et je ferai un parterre des
Champs Elysées. (...) Si les partis m'attaquent dans le présent, les chemins de fer de la province et
les monuments de Paris me défendront dans l'avenir. » Et l'Empereur se levant, après cet entretien,
me montra de grandes feuilles couvertes de dessins. C'étaient le bois de Boulogne achevé et le bois
de Vincennes esquissé. (...) Lorsque, après avoir médité son projet, l'Empereur chargea M.
Haussmann de l'exécuter, il lui remit un plan de Paris, sur lequel il avait tracé lui-même les voies à
ouvrir, les squares à créer, les avenues à percer, les arbres à planter, les fontaines à élever. En
principe, la transformation de Paris est donc son œuvre.

Source : Adolphe Granier de Cassagnac, Souvenirs du Second Empire, tome II, 1881, p.221-223.

Document 2 : Souvenirs du Baron Haussmann, à propos de son premier entretien comme


préfet de Paris avec Napoléon III, le 29 juin 1853

L’Empereur était pressé de me montrer une carte de Paris, sur laquelle on voyait tracées par
lui-même, en bleu, en rouge en jaune et en vert, suivant leur degré d’urgence, les différentes voies
nouvelles qu’il se proposait de faire exécuter. (...)

L’Empereur ne remplit pas toujours avec la même ardeur le rôle actif, personnel, direct, qu’il s’était
réservé dans la transformation de Paris, comme aussi dans le changement d’affectation du Bois de
Boulogne, du Bois de Vincennes ensuite. (...) Les questions, si nombreuses, auxquelles il se devait,
d’abord, rendirent bien peu digne de son attention soutenue, les infinis détails dont se complique
l’étude sérieuse d’un projet de voie nouvelle : le tracé, les alignements, le nivellement (...) des voies
anciennes qu’il faut couper, avec celles qui doivent leur offrir de larges débouchés, enfin les réseaux
d’égouts, les distributions d’eau, les canalisations de gaz à ménager et à coordonner avec les
percements résolus ! Tout cela fatigua vite et rebuta même un esprit étranger jusqu’alors à ces
minutieuses considérations, hanté, d’ailleurs, par des combinaisons politiques d’une bien autre
importance.

Source : Mémoires du Baron Haussmann, t. II : Préfecture de la Seine, Paris, Victor- Havard, 1890.

Le document 1 est un extrait d'un entretien en 1852 entre Napoléon III et


Adolphe Granier de Cassagnac, où l'Empereur expose sa vision de la transformation
de Paris pour accompagner le réseau ferroviaire en expansion. Quant au document
2, il s’agit d’un extrait des souvenirs du Baron Haussmann (1890), présentant son
premier entretien avec Napoléon III en 1853, soulignant les détails techniques et les
défis dans la réalisation du projet de transformation de Paris.
Quels sont les rôles respectifs de Napoléon III et du préfet Haussmann dans les
transformations de Paris et les principales finalités de celles-ci ?

Tout d’abord, Napoléon III et le préfet Haussmann possèdent tous deux des
rôles respectifs dans les transformations de Paris. En effet, les documents révèlent
la centralité du rôle de Napoléon III dans l'élaboration du plan de transformation de
Paris. Dans l'entretien avec Adolphe Granier de Cassagnac, l'Empereur mentionne
les faits suivants : “Je ferai de vastes parcs”; “je sèmerai des squares” “les chemins
de fer de la province et les monuments de Paris me défendront dans l'avenir”.
L’Empereur expose sa vision d'une capitale modernisée, dotée de parcs, de
squares, et d'infrastructures adaptées au réseau ferroviaire en expansion. Il élabore
même des esquisses du bois de Boulogne et du bois de Vincennes . Ce plan,
initialement conçu par Napoléon III, est ensuite confié à Haussmann pour son
exécution. Par ailleurs, les souvenirs du Baron Haussmann offrent un regard sur la
réalité quotidienne de la mise en œuvre du projet. Les cartes tracées par l'Empereur,
mentionnées dans le document 2, soulignent son implication dans la planification
des nouvelles voies parisiennes : “était pressé de me montrer une carte de Paris”.
Cependant, le texte suggère également que Napoléon III ne s'investissait pas
toujours avec la même ardeur dans les détails opérationnels, déléguant cette
responsabilité à Haussmann : “ne remplit pas toujours avec la même ardeur le rôle
actif, personnel, direct, qu’il s’était réservé”.
Ensuite, les transformations de Paris aboutissent à des finalités. Effectivement,
les objectifs des transformations parisiennes, tels qu'annoncés par Napoléon III dans
le document 1, incluent la création d'espaces verts, de parcs, et l'adaptation de la
ville au développement du réseau ferroviaire : “vastes parcs bien aménagés, bien
arrosés, bien percés” ,“un parterre des Champs Elysées”. La volonté de rendre
Paris plus accueillante pour les étrangers et d'améliorer la qualité de vie des
habitants est mise en avant. De plus, le document 2 souligne les nombreuses
préoccupations et détails auxquels Haussmann doit répondre pour réaliser ces
transformations, de la gestion des voies nouvelles aux réseaux d'égouts et de
distribution d'eau : “ les réseaux d’égouts, les distributions d’eau, les canalisations de
gaz à ménager et à coordonner”. Cela met en lumière les multiples exigences et
contraintes techniques du projet.
En conclusion, Napoléon III se présente comme l'architecte visionnaire du plan
de transformation de Paris, tandis que Haussmann joue un rôle crucial dans son
exécution. La délégation par l'Empereur des aspects opérationnels à son préfet
souligne la complexité du projet et l'implication nécessaire de multiples acteurs dans
la réalisation de cette transformation urbaine.
En analysant les documents, vous montrerez comment le Second Empire poursuit
une politique extérieure reposant sur le principe des nationalités.

Document 1 : déclaration de Napoléon III lors de la réception d’une députation de


conseillers provinciaux et de conseillers municipaux de Savoie, 21 mars 1860

Je vous remercie des sentiments que vous venez de m’exprimer, et je vous reçois
avec plaisir. Le Roi de Sardaigne ayant cédé au principe de la réunion de la Savoie
et du comté de Nice à la France, je puis, sans manquer à aucun devoir international,
vous témoigner ma sympathie et agréer l’expression de vos vœux. Les circonstances
dans lesquelles se produit cette rectification de frontières sont si exceptionnelles
que tout en répondant à des intérêts légitimes, elles ne blessent aucun principe [et
ne créent] aucun précédent dangereux. En effet, ce n’est pas par la conquête, ni par
l’insurrection que la Savoie et Nice sont réunies à la France, mais par le libre
consentement du Souverain légitime appuyé de l’adhésion populaire. Aussi, tout ce
qui en Europe ne cède pas à un esprit d’antagonisme d’une autre époque, regarde
comme naturelle et équitable cette adjonction de territoire. (…) J’espère donc,
Messieurs, pouvoir bientôt vous considérer comme membres de la grande famille
française.

Source : Discours, messages et proclamation de S.M. Napoléon III, Empereur des


Français : 1849-1860, Humbert, Mirecourt, 1860, p. 165-166.

Document 2 : affiche publiant les résultats définitifs du plébiscite pour la ville de


Chambéry, 23 avril 1860.
Source : Collection de la Bibliothèque municipale de Chambéry, 15377-XXII-7.

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