L2 - cursus préparatoire Fiche de cours : Séries numériques

Définition 1
Une suite numérique est une fonction de N (ou de {n ∈ N | n ≥ n0 } pour n0 ∈ N) dans K = R pour
une suite réelle ou K = C pour une suite complexe. On note (un )n∈N (ou (un )n≥n0 ) la suite de terme
général un .

Définition 2
Soit (un )n≥n0 une suite numérique. On appelle série de terme général un la suite (Sn )n≥n0 définie
par :
Xn
Sn = uk .
k=n0
X X
On note cette série un ou un . Pour n ≥ n0 , le terme Sn est appelé la somme partielle de
n≥n0
rang n de cette série.

Définition 3
La série numérique de terme général un est convergente lorsque la suite de ses sommes partielles
(Sn )n≥n0 converge, c’est-à-dire lorsqu’il existe S ∈ K tel que :
n
X
lim uk = S.
n→+∞
k=n0

Cette limite S est appelée la somme de la série et est notée :

+∞
X
un = S.
n=n0

En cas de convergence, on note pour tout n ≥ n0 :

+∞
X
R n = S − Sn = uk
k=n+1

le reste d’ordre n de la série.

Définition 4
Une série non convergente est dite divergente. La nature d’une série est sa convergence ou sa
divergence.

Proposition 5
X
Si la série un converge, la suite des restes (Rn )n converge vers 0.

Proposition 6
Une série téléscopique est une série dont Xle terme général est de la forme un+1 − un pour une suite
numérique (un )n∈N . La série téléscopique (un+1 − un ) converge si et seulement si la suite (un )n∈N
converge. Dans ce cas, on a alors
+∞
X
(un+1 − un ) = lim un − u0 .
n→+∞
n=0

1
Proposition 7 (Condition nécessaire de convergence d’une série)
X
Si la série numérique un converge, alors lim un = 0.
n→+∞
n∈N

Définition 8
Si la suite numérique (un )n∈N ne converge pas vers 0, alors on dit que la série de terme général un
diverge grossièrement.

Proposition 9 (Opérations sur les séries)

X X
Soit un et vn deux séries numériques convergentes. Pour tout λ ∈ K, la série numérique
n∈N n∈N
X
(λun + vn ) converge. De plus, on a
n∈N

+∞
X +∞
X +∞
X
(λun + vn ) = λ un + vn .
n=0 n=0 n=0

Corollaire 10
X X
Si un est une série numérique convergente et vn une série numérique divergente, alors la série
X
(un + vn ) est une série divergente.

Théorème 11 (Convergence des séries à termes positifs)

X
Soit (un )n∈N une suite de nombres réels positifs. Alors la série un converge si et seulement si la
n∈N
suite de ses sommes partielles est majorée, c’est-à-dire si et seulement si il existe M ∈ R+ tel que pour
Xn
tout n ∈ N, on a uk ≤ M .
k=0 !
X +∞
X Xn
De plus, si la série un converge, alors : un = sup uk .
n=0 n∈N
n∈N k=0

Corollaire 12 (Comparaison de séries à termes positifs)

Soit (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites de nombres réels positifs tels que un ≤ vn pour tout n ∈ N.
X X
(i) Si la série numérique vn converge, alors la série un converge.
n∈N n∈N
X X
(ii) Si la série numérique un diverge, alors la série vn diverge.
n∈N n∈N

Corollaire 13
Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites de réels positifs. On suppose que un = O (vn ) (ceci est vrai en
+∞
particulier si un = o (vn )), alors :
+∞

X X
(i) si vn converge, alors un converge,

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L2 - cursus préparatoire Fiche de cours : Séries numériques

X X
(ii) si un diverge, alors vn diverge.

Corollaire 14 (Nature de deux séries équivalentes)

Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites de nombres réels positifs tels que un ∼ vn . Alors les séries
n→+∞
X X
un et vn ont même nature.
n∈N n∈N

Proposition 15 (Règle de d’Alembert)

un+1
Soit (un )n∈N une suite numérique à termes strictement positifs. On suppose lim = ℓ ∈
n→+∞ un
R+ ∪ {+∞}.
X
(i) Si ℓ > 1, alors la série numérique un diverge grossièrement.
n∈N
X
(ii) Si ℓ < 1, alors la série numérique un converge.
n∈N
(iii) Si ℓ = 1, alors on ne peut rien dire.

Remarque : les extensions des théorèmes ci-dessus au cas où la positivité (respectivement stricte
positivité) n’est valable qu’à partir d’un certain rang ont été à chaque fois vues en remarques.
Théorème 16 (Comparaison série-intégrale)

Soient p ∈ N et f : [p; +∞[−→ R+ une fonction continue, décroissante, à valeurs positives. Alors la
X Z +∞
série numérique f (n) et l’intégrale généralisée f (t) dt sont de même nature.
p

Proposition 17 (Séries géométriques)

Soit q ∈ C. La série de terme général q n converge si et seulement si |q| < 1.

Théorème 18 (Séries de Riemann)

X 1
Pour α ∈ R, la série numérique à termes positifs converge si et seulement si α > 1.
nα
n≥1

Proposition 19 (Série définissant l’exponentielle)

X an
La série numérique converge pour tout réel a ∈ R+ (en fait pour tout a ∈ C).
n!

Proposition 20 (Critère de Cauchy pour les séries)

X
La série numérique un converge si et seulement si la suite de ses sommes partielles (Sn )n∈N vérifie
le critère de Cauchy, c’est-à-dire :
n+p
X
∀ε > 0, ∃n0 ∈ N, ∀n ≥ n0 , ∀p ∈ N∗ , uk ≤ ε.
k=n+1

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Définition 21
X
Soit (un )n∈N une suite numérique. On dit que la série un converge absolument (ou est absolu-
X
ment convergente) si la série à termes positifs |un | converge.

Théorème 22 (Série absolument convergente)

X X
Soit un une série numérique absolument convergente. Alors la série un converge et de plus :
n∈N n∈N

+∞
X +∞
X
un ≤ |un |.
n=0 n=0

Définition 23
Une série convergente mais non absolument convergente est dite semi-convergente.

Définition 24
Une suite réelle (un )n∈N est alternée si :

∀n ∈ N, un = (−1)n |un | ou ∀n ∈ N, un = (−1)n+1 |un |.

(En d’autres termes, on demande que (−1)n un soit de signe constant, ce qui s’écrit encore un+1 un ≤ 0
∀n ∈ N)
X
Une série réelle un est alternée si la suite (un )n∈N l’est.
n∈N

Théorème 25 (Critère des séries alternées)

X
Soit un une série alternée. Si la suite (|un |)n∈N est décroissante et converge vers 0, alors la série
n∈N
X
un converge.
n∈N
De plus, la somme de la série est encadrée par les sommes partielles consécutives.
+∞
X
Enfin, pour tout n ∈ N, le reste Rn = uk est du signe de un+1 et vérifie :
k=n+1

|Rn | ≤ |un+1 |.

Corollaire 26
X
Soit un une série alternée qui vérifie les hypothèses du critère des séries alternées. Le signe de la
n∈N
somme est celui de son premier terme.

Proposition 27 (Règle d’Abel )

Soient (un )n∈N

X et (vn )n∈N deux suites complexes. On suppose que la suite (vn )n∈N converge vers X 0,
que la série |vn − vn+1 | converge, et que la suite (Sn )n∈N des sommes partielles de la série un

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est bornée, c’est-à-dire

n
X
∃M ∈ R+ , ∀n ∈ N, uk ≤ M,
k=0
X
alors la série un vn converge.

Corollaire 28
Soient (un )n∈N une suite complexe telle que
n
X
∃M ∈ R+ , ∀n ∈ N, uk ≤ M,
k=0
X
et (vn )n∈N une suite réelle, décroissante, qui converge vers 0, alors la série un vn converge.

Théorème 29 (Sommation des relations de comparaison)

Soient (un )n∈N une suite complexe et (vn )n∈N une suite réelle à termes positifs.
X
1. On suppose que la série vn diverge.
n n
!
X X
• Si un = O (vn ), alors uk = O vk .
+∞ n→+∞
k=0 k=0
n n
!
X X
• Si un = o (vn ), alors uk = o vk .
+∞ n→+∞
k=0 k=0
X
2. On suppose que la série vn converge.
+∞ +∞
!
X X
• Si un = O (vn ), alors uk = O vk .
+∞ n→+∞
k=n+1 k=n+1
+∞ +∞
!
X X
• Si un = o (vn ), alors uk = o vk .
+∞ n→+∞
k=n+1 k=n+1

Corollaire 30 (Sommation des équivalents)

Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites réelles à valeurs positives telles que un ∼ vn .
+∞
• Si l’une des deux séries diverge, l’autre diverge aussi et on a l’équivalent :
n
X n
X
uk ∼ vk .
n→+∞
k=0 k=0

• Si l’une des deux séries converge, l’autre converge aussi et on a l’équivalent :

+∞
X +∞
X
uk ∼ vk .
n→+∞
k=n+1 k=n+1

5
Définition 31
X X X
Soient un et vn deux séries numériques. On appelle produit de Cauchy des séries un et
X
vn la série de terme général wn défini par

n
X n
X
wn = uk vn−k = un−l vl .
k=0 l=0

Théorème 32 (Produit de Cauchy )

X X X
Si un et vn convergent absolument, alors la série produit de Cauchy wn converge aussi
absolument et on a l’égalité :
+∞ +∞
! +∞ !
X X X
wn = un vn .
n=0 n=0 n=0