Cour de Droit Social-1
Cour de Droit Social-1
Cour de Droit Social-1
Le droit social est un terme qui rassemble des informations sur le droit du travail et
de la sécurité sociale pour les travailleurs du secteur privé, articulées autour de
moments-clés: travail, congés, incapacité, licenciement, retraite, etc.
Le droit du travail contient les droits et les obligations des travailleurs et des
employeurs. Le Conseil de prud'hommes est une juridiction compétente pour
connaître les litiges individuels nés à l’occasion d’un contrat de travail de droit privé.
Introduction :
Sont exclus du droit du travail les fonctionnaires, les agents des collectivités
publiques qui sont soumis à un statut spécifique du droit public.
L’action du droit du travail est complétée par celle du droit de la sécurité sociale.
Chapitre1 :
I/ L’intervention de l’Etat
L’objet du droit du travail est d’assurer la protection du salarié engagé dans un
rapport de travail inégalitaire. Il résulte que les dispositions légales et règlementaires
supplétives et interprétatives sont rares alors que les dispositions impératives sont
fréquentes.
Ceci est dicté par une intention qui est celle d’établir un ordre public social. En droit
du travail les sanctions pénales sont nombreuses. (Ex : lorsqu’un employeur paye un
salarié en dessous du SMIC, celui-ci est passible d’une amende autant de fois qu’il y
a de travailleurs payés de cette manière.)
Le livre Ier du code du travail traite sous son titre II du contrat de travail, sous son
titre III des conventions et accords collectifs du travail.
Ce ne sont pas des domaines distincts les uns des autres car il existe tjrs en droit du
travail des liens souvent étroits entre les rapports individuels et les rapports collectifs.
Il y a des liens entre chacune des matières. On les retrouves dans les closes de la
convention collective en vigueur dans l’entreprise qui s’appliquent au contrat de
travail conclut entre deux personnes (employeur et salarié).
Aussi dans l’action d’un syndicat, lorsqu’il agit en justice en faveur d’un salarié pour
licenciement éco.
1. Le droit du travail résulte toujours d’un équilibre à un moment donné entre les
revendications des salariés et les intérêts des autres groupes de pression à
l’intérieur de l’Etat. Ainsi une hausse des revenus qui n’est pas compensée
par un gain de productivité se traduit par un accroissement des charges et
une hausse des couts de revient. Si le prix de vente ne peut pas être relevé
en raison de la concurrence, le profit sera diminué. L’intérêt des entrepreneurs
ou des investisseurs s’oppose à l’intérêt des salariés.
2. Limite qui résulte d’une logique simple. Le progrès social n’est rendu possible
que par le progrès économique.
Chapitre 2 :
L’organisation judiciaire
Le code du travail traite le droit du travail et les conflits nés de la relation de travail. Il
a confié les conflits individuels du travail au conseil de prudhomme. Un conflit
individuel oppose un salarié à son employeur mais uniquement à l’occasion du
contrat de travail. Ou alors le conflit peut opposer deux salariés de la même
entreprise à l’occasion du travail.
I/ L’organisation du prudhomme
Un conseil au moins est implanté dans le ressort de chaque TGI. (Ex : au TGI de
Colmar, un à Sélestat et un à Guebwiller.
Il est composé d’un nombre égal d’employeurs et de salariés élus pour 5 ans →
composition paritaire.
· La section encadrement
· La section industrie
· La section commerce
· La section agriculture
Ce caractère paritaire disparaît en cas de partage des voies. Pour pallier à cette
difficulté, le code de travail a décidé que l’affaire serait renvoyée devant la formation
de départage du conseil de prud'homme (2 conseillers employeurs et 2 conseillers
salariés et le juge des partiteurs qui est le président du TI).
A ces 2 structures propres il y a une structure commune à toutes les sections qui est
la formation des référés (1 conseil employeurs salariés) compétente que si une
affaire est urgente (prendre des mesures de manière urgente) et si il n’existe pas de
contestation sérieuse.
Le conseiller est un salarié hyper protégé car son employeur est tenu de lui laisser le
temps nécessaire à l’exercice de ses fonctions. Ce temps est assimilé à un temps de
travail effectif, rémunéré par l’employeur. Mais l’employeur est ensuite remboursé
par l’Etat.
Tout litige doit être porté préalablement devant la formation de conciliation du conseil
des prud’hommes.
A. La saisine
B. La tentative de conciliation
C. Le bureau de jugement
Les parties sont en principe tenues de comparaître en personne mais peuvent aussi
se faire assister ou représenter si il y'a un motif légitime.
· Le conjoint
Il n'existe aucune définition du contrat de travail, en effet la loi n'a pas jugé utile de
définir cette notion.
· La prestation de travail
· La rémunération
· La subordination juridique
a. La prestation de travail
Peut avoir pour objet les tâches les plus diverses (travaux manuel, intellectuel,
artistique effectués dans tous les secteurs professionnel : industrie, artisanat,
commerce, agriculture, tertiaire).
b. La rémunération
c. La subordination juridique
Le lien de subordination est caractérisé par l'exécution d'un travail sous l'autorité d'un
employeur qui a pouvoir de donner des ordres et directives, d'en contrôler l'exécution
et de sanctionné les manquements de son subordonné. La subordination juridique
constitue le critère décisif du contrat de travail pour lequel la jurisprudence donne
une définition commune à la sécurité et au droit du travail. Si dans une relation le lien
de subordination n'existe pas, la relation contractuelle ne donnera pas lieu au contrat
de travail.
a. Le contrat de mandat
C'est l'acte par lequel une personne appelée le mandant confie à une autre personne
appelée le mandataire le pouvoir de faire quelque chose en son nom et pour son
compte. Le mandataire n'accomplit que des actes juridiques mais non des actes
matériels. Le mandataire jouit dans l'accomplissement de sa mission d'une
indépendance que n'a pas le salarié dans l'exécution de son travail. On rencontre ce
contrat dans la profession d'agent commercial. Contrairement à une croyance
populaire, il n'est ni salarié, ni commerçant. Il va essayer de récupérer une
commande pour son mandant.
b. Le contrat de société
Dans ce contrat il n'y a pas de subordination en raison de ce que l'on vient de dire.
Au terme de ce contrat, l'une des parties s'engage à accomplir pour l'autre partie un
travail déterminé moyennant un prix convenu.
Chapitre 1:
Les règles applicables à la conclusion du contrat de travail sont issue du droit civil
mais tienne compte de la spécificité de la relation de travail. Ces règles concernent
les conditions de validité, la forme, la preuve du contrat ainsi que le régime juridique
de la nullité. Lorsque le contrat fait l'objet d'un écrit, les parties au contrat dispose
d'une grande latitude quant à son contenu et au choix des closes qu'elles souhaitent
y voir figurer. Certaines de ces closes peuvent influer sur la durée du contrat.
Section 1 : Les conditions de validité du contrat de travail
Le contrat de travail est soumis aux règles de droit commun des contrats (art L121-1
du code du travail)
· La capacité à contracter
· L’objet certain
· La cause licite
A. La capacité de contracter
L'employeur peut être une personne morale (société) ou physique. Le salarié est lui
obligatoirement une personne physique. Il ne peut pas y avoir contrat entre deux
personnes morales. La capacité de contracter est réduite pour:
B. Le consentement
Doit être personnel et réciproque et doit porter sur les éléments essentiel du contrat.
Si celui-ci résulte de la signature d'un contrat il peut aussi être verbal et tacite en
l'absence de dispositions particulières contraires.
Les vices du consentement, erreurs, violences, dol, peuvent être une cause de nullité
du contrat
1) L'erreur
Est cause de nullité que si elle porte non sur la personne mais sur sa qualification ou
sur un élément important du contrat, ceci résulte de l'art 1110 du code civil
2) La violence
N'entache le contrat de nullité que si elle est de nature à faire impression sur une
personne raisonnable et à l'exposer ou exposer sa fortune à un mal considérable et
présent (art 1112 du code civil). (Ex: famille corse, une jeune fille et un jeune homme
étaient très proche -> ont fauté: la jeune fille enceinte -> le père et les frères de la
fille ont dit au jeune homme qu'il devait l'épouser par tradition, mais le jeune homme
ne voulait pas. ils l'ont donc menacé avec un revolver et a donc donné son
consentement, puis a contesté ce mariage -> la cours de cassation = acte de
violence constitue un vice de consentement d'où annulation du contrat.
3) Le dol
Est à l’origine de la nullité du contrat s'il est démontré que les manœuvres pratiquées
par une partie sont telles que sans ces manœuvres l'autre partie n'aurait pas
contractée (art 1116 du code civil). Le dol est le vice le plus difficile à mettre en
œuvre car il en résulte de la jurisprudence
Deux conditions:
La cours de cassation du 17/10/95 considère que le dol est caractérisé lorsque les
fausses allégations du salarié ont eu un rôle déterminant sur le consentement de
l'employeur. (Ex: un salarié qui s'est faussement prévalu d'un DEAS et d'une
formation suivi dans une école de commerce avait commis un dol dans la mesure où
les fausses informations qu'il avait fournies avaient eu un rôle déterminant pour son
recrutement.)
En pratique cependant si un contrat est nul il a toutefois été exécuté, dans la mesure
où il est impossible aux parties de se restituer réciproquement ce qu'elles ont reçu;
dès lors on évaluera la prestation fournie par chacune d'elles pour déterminer ce qui
reste dû. (ex: emploi irrégulier d'un travailleur étranger -> l'employeur bien qu'étant
en infraction par rapport à la loi pénale est tenu de verser son salaire ainsi que
l'indemnité de congé payé à ce salarié.)
Le contrat doit être constaté par écrit et le cas échéant contenir des mentions
obligatoires
Par application de l'art. Travail 121-1 du code du travail. Le CDI à temps plein de
droit commun n'est pas soumis à l'obligation d'un écrit. Dans la mesure où la
disposition légale précise que le contrat est soumis aux règles de droit commun et
peut être constaté dans les formes qu'il convient aux parties contractantes d'adopter.
Dès lors le contrat est dit "contrat oral, verbal, tacite". Si tel est le cas le contrat sera
obligatoirement un CDI à temps complet.
S'il est constant que la loi n'impose pas la rédaction d'un contrat écrit, il n'en
demeure pas moins que de nombreux éléments juridique et pratique militent en
faveur de la constatation par écrit du CDI.
Tous les employeurs y compris les particuliers sont soumis à cette formalité, par
ailleurs cette formalité est obligatoire même en l'absence de contrat de travail écrit.
De la même manière cette obligation subsiste pour toute nouvelle embauche d'un
même salarié de sorte qu'à chaque embauche il doit faire l'objet d'une déclaration
préalable sauf si ce salarié est engagé par des CDD successif effectués sans
interruption. La déclaration préalable à l'embauche doit comporter les mentions
suivantes:
· Son adresse
Elle doit aussi comporter le nom patronymique du salarié, son prénom, sa nationalité,
sa date et son lieu de naissance, son N° de sécurité social ainsi que la date et l'heure
de l'embauche.
Cette déclaration doit être adressée au plus tôt dans les huit jours précédant
l'embauche. Dans les cinq jours ouvrables suivant cette réception de cette
déclaration un AR (accusé de réception) est adressé à l'employeur dont un volet
détachable doit être remis au salarié. L'infraction à cette obligation-> infraction
pénale est sanctionnée par une contravention de 4éme classe. Le défaut de
déclaration est aussi sanctionné au titre du travail clandestin.
F. La langue du contrat
Art travail 121-1 alinéa 2 & 5 du code du travail. Le contrat écrit conclu en Français
métropolitain ou non doit être rédigé en langue française même si il est exécuté à
l'étranger.
L'employeur et le salarié sont libre de faire figurer dans le contrat de travail toute
clauses dont ils ont convenu, à l'exception des clauses qui dérogeraient des
dispositions d'ordre public telles une clause restreignant la liberté syndicale ou une
clause de célibat ou alors une clause prévoyant 1 rémunération inférieur au smic ou
un congé inférieur à la durée légale. De la même manière les clauses du contrat de
travail qui contreviendraient dans un sens défavorable au salarié et des dispositions
d'ordre légale, réglementaire ou conventionnelle seraient dépourvus des faits. D'une
manière générale par application des dispositions de l'ART travail 120-2 du code du
travail l'employeur ne peut en aucun cas, dans le cas du contrat de travail, porter
atteinte aux droits des personnes et aux libertés individuelle et collectives ni apporter
des restrictions qui ne seraient pas justifié par la nature de la tâche à accomplir ni
proportionné au but recherché.
b) Les clauses particulières
· Clause de dédit-formation
· Clause de détachement
· Clause d'exclusivité
· Clause de fidélité
· Clause de conscience
II/ La preuve
Par application de l'Art 1315 du code civil la charge de la preuve incombe à celui qui
se prévaut de l'existence du contrat de travail. Cependant le principe de la preuve
par écrit ou du commencement de preuve par écrit résultant de l'application combiné
des dispositions des art 1341 et 1347 du code civil la spécificité du contrat de travail
et sa nature particulière ainsi que l'absence fréquente des écrits a entrainé un
assouplissement des règles applicable en matière de preuve.
Ainsi lorsque le contrat de travail est passé par un industriel ou un commerçant il est
réputé commercial conformément à l'art 109 du code du commerce. Dès lors le
salarié peut à l'encontre de son employeur faire la preuve de son contrat par tout
moyen.
En revanche cette possibilité n'est pas réciproque dans la mesure où elle ne joue pas
au profit de l'employeur qui doit obligatoirement utiliser les règles du code civil dans
la mesure où le contrat reste civil à l'égard du salarié.
Le mode de preuve diffère selon les cas, toute fois les règles sont notablement
assouplies par la jurisprudence qui admet lorsque l'employeur n'est pas commerçant
et s'il est mis dans l'impossibilité d'apporter une preuve par écrit que l'existence du
contrat de travail puisse être prouvée par les moyens suivant:
III/ La durée
Le contrat de travail est conclu pour une durée indéterminée de sorte que les parties
se réservent le droit de le résilier à tout moment.
Le CDI ne peut être remplacé par un CDD sauf si le salarié manifeste de façon
expresse et non équivoque son accord à la transformation du contrat. Toute fois la
conclusion d'un CDI ne fait pas obstacle à l'insertion de clauses pouvant influer sur la
durée de l'engagement, telle la clause de garantie d'emploi ou de dédit-formation qui
sont en principe licites mais n'ont qu'une portée limitée. La clause de garantie
d'emploi est la clause par laquelle l'employeur s'engage à ne pas rompre le contrat
pendant une durée déterminée. Cependant le contrat peut-être tout de même être
rompu mais exclusivement en cas d'accord des parties, en cas de force majeur ou de
faute grave rendant impossible son maintien. Toutes fois l'existence d'une telle
clause n'exclut pas la possibilité de prévoir une période d'essai. La clause de dédit-
formation oblige le salarié en contrepartie d'une formation assuré et payé par
l'employeur à rester au service de celui-ci pendant une certaine durée ou de lui
verser une indemnité de dédit-formation en cas de départ anticipé (peut-être lourde)
(ex: si l'employeur paye une formation à un salarié et que celle-ci coûte 30 000 ou 40
000€ l'employé devra lui payer cette somme s'il décide de quitter cette formation
avant la fin).
Le contrat de travail peut comporter une phase initiale appelée période d'essai qui
permet à l'employeur de juger des aptitudes professionnel et social du salarié et à ce
dernier d'apprécier les conditions de travail et l'intérêt des fonctions qui lui sont
confiés. La période d'essai peut être rompue à tout moment par l'une des parties
sans préavis, sans motivations, sans indemnités, sauf disposition conventionnelle
contraire. Ainsi on considère que le contrat de travail ne devient définitif qu'à
l'expiration de la période d'essai. L'existence de celle-ci ne peut en aucun cas priver
le salarié de la rémunération minimal conventionnel correspondant aux fonctions qui
lui sont confiées
La période d'essai n'est pas prévue par la loi. La loi est muette sauf pour certaines
catégories de salariés telles que les VRP dont la période d'essai est de trois mois,
les apprentis deux mois et les assistantes maternelles trois mois. Enfin exception des
exceptions: le CNE prévoit une période d'essai de 2ans.
L'existence d'une période d'essai résulte soit du contrat de travail soit des
dispositions de la convention collective. En aucun cas la période d'essai ne se
présume et ne peut être institué par 1 usage. En effet lorsqu'elle est prévue, la
période d'essai doit être fixée dans son principe et dans sa durée dès l'engagement
du salarié.
Dès lors une période d'essai insérée dans un contrat non signé par le salarié n'est
pas opposable à ce dernier même si l'employeur a signé ce contrat.
Dans une telle situation, le principe exige que l'on se réfère à la convention collective
applicable aux relations entre les parties
1) La détermination de la durée
La durée de la période d'essai est librement choisie par les parties sous réserve des
dispositions spécifiques à certain salariés ou des dispositions spécifiques contenues
dans les contrats ainsi que des dispositions conventionnelles applicable et des
usages. Toute fois les parties peuvent prévoir une période d'essai plus courte que
celle prévu par la convention collective.
Mais elles ne peuvent en aucun cas valablement convenir d'une période d'essai
d'une durée supérieur au délai maximum éventuellement fixée par la convention
collective. De la même manière, lorsque deux dispositions également applicables
prévoient une période d'essai d'une durée différente, il convient d'appliquer celle qui
prévoit la durée la plus brève. La fixation d'une durée d'essai supérieure à celle en
usage dans la profession est admise sauf si cette durée est excessive par rapport à
l'emploi occupé. Si au cours d'une période d'essai prévu par le contrat de travail, une
convention collective prévoyant une durée d'essai plus courte entre en vigueur, ces
dernières dispositions plus favorables se substituent de plein droit à celle du contrat.
· Qu’il y a un accord non équivoque entre les parties qui résultent du contrat
de travail signé par les deux parties
Les parties ne peuvent pas convenir de différer le début de l’essai même si le contrat
a débuté par une période de formation.
La durée de travail essai est, sauf convention contraire des parties calculée sans
référence aux règles de computation des délais de procédure. Ainsi une période
d’essai d’un mois qui commence le 06 juin expire le 05 juillet à 24h et non pas le 06
juillet à 0h.
Par ailleurs lorsque le dernier jour de l’essai est un dimanche ou un jour férié il n’y a
pas de report de son terme au premier jour ouvrable suivant. Enfin, la période d’essai
exprimée en jours, (15jrs, 25jrs …) se décompte en jours calendaires.
Les règles relatives à la résiliation du CDI ne sont pas applicables pendant la période
d’essai. Dès lors, l’employeur et le salarié peuvent décider de rompre l’essai dans les
conditions suivantes :
De la même manière, lorsque la rupture de l’essai est faite par 1 motif éco celle-ci
n’est soumise à aucune procédure particulière. La notification de la rupture de l’essai
peut être verbale sous réserve des difficultés de preuve. Elle doit en tout état de
cause être reçue par l’autre partie avant l’expiration de l’essai.
Considéré par la cour de cassation que la rupture d’1 contrat en période d’essai est
abusive lorsqu’elle est consécutive à l’annonce du mariage de la salariée. De même
si la rupture est consécutive à la connaissance par l’employeur d’1 élément ayant
trait à la religion ou à une pratique religieuse du salarié ou les mœurs du salarié.
Chapitre 2 : Le CDD
Le contrat de droit commun est le CDI de sorte que le CDD constitue un contrat
d’exception dont les conditions de recours st strictement règlementées. Cette
règlementation spécifique résulte des dispositions légales issues de la loi numéro 90-
613 du 12/07/1990 codifiée sous les articles L122-1 et suivants du code de travail.
· L’exécution d’1 tâche précise et temporaire mais exclusivement dans les cas
énumérés par la loi
· Les contrats conclus dans le cadre des mesures pour l’emploi ou pour
assurer 1 formation professionnelle
Le CDD ne peut avoir ni pour effet ni pour objet de pourvoir durablement à 1 emploi
lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise.
Il ne peut être conclu que pour l’exécution d’1 tâche précise et temporaire
uniquement dans les cas énumérés ci-après (L122-1, L122-1-1).
Ces absences sont : congés payés, maternité, absence pour maladie, congés
parental d’éducation, arrêt maladie ou accident du travail.
Par ailleurs il est possible de conclure un CDD pour remplacer un salarié présent
dans l’entreprise mais absent temporairement de son poste de travail en raison d’une
affectation temporaire sur un autre poste pour raison médical ou autre ou en raison
d’une promotion conditionnée à une période d’adaptation ou en raison d’une
mutation provisoire.
De la même manière un salarié muté sur un poste laissé vaquent par un autre salarié
absent de l’entreprise peut être remplacé sous réserve que celui-ci est été précisé
dans le contrat et qu’il résulte bien de l’absence d’un salarié de l’entreprise.
Un CDD peut être conclu en cas de départ définitif d’un salarié précédent la
suppression définitive de son poste de travail.
Ce cas vise celui du remplacement d’un salarié sous CDI ayant définitivement quitté
son poste de travail et ne pouvant pas être remplacé par un salarié sous CDI en
raison de l’arrêt d’activité ou d’un changement de technique de production ou de
matériel expressément prévu qui doivent dans un délais maximum de 24 mois
aboutir à la suppression définitive du poste de travail.
Un CDD peut être conclu pour le remplacement d’un salarié dans l’attente de l’entrée
en service effective d’un autre salarié recruté sous CDI et appelé à remplacer le
salarié qui est parti.
Conformément à l’art 2 de l’accord national interprofessionnel du 24/03/90 ce cas de
recours vise dans la limite d’une durée maximum de 9 mois celui de l’attente de
l’embauche définitive d’un salarié sous CDI lorsque le salarié pressenti pour occuper
le poste à pourvoir n’est pas immédiatement disponible.
Dès lors la durée de ce contrat ne peut en aucun cas excéder 9 mois que le contrat
soit conclu de date à date ou sans terme précis.
· Les travaux urgents dont l’exécution immédiate est nécessaire pour prévenir
des accidents imminents, organiser des mesures de sauvetage ou réparer les
insuffisances du matériel
e) L’emploi saisonnier
Un CDD peut être conclu pour les emplois saisonniers. Les tâches saisonnières sont
celles qui sont normalement appelées à se répéter chaque année à des dates fixes
(plagiste, perchiste) en fonction des saisons.
Un CDD peut être conclu pour un emploi pour lequel, dans certains secteurs
d’activité définis par décrets ou par voie de convention ou accords collectifs étendus,
il est d’usage constant de ne pas recourir au CDI en raison de la nature de l’activité
exercé et du caractère par nature temporaire de ces emplois. Ces secteurs sont les
suivants :
Les secteurs d’activité concernés par les emplois d’usage st ceux correspondants à
l’activité principale de l’entreprise de sorte que par exemple une compagnie
d’assurance ne peut pas conclure un CDD d’usage avec un formateur au motif que
l’enseignement figure sur la liste.
Mais les emplois liés à l’activité normale et permanente de l’entreprise relève de CDI.
En revanche ne relève pas de la catégorie des salariés sous CDD mais de celle de
stagiaire, le jeune qui effectue un stage en entreprise pendant sa scolarité dans le
cadre d’une convention de stage conclu entre l’établissement d’enseignement et
l’entreprise.
3) Embauche à l’issu de l’apprentissage
Un CDD peut être conclu à l’issue de l’apprentissage lorsque l’apprenti doit satisfaire
aux obligations du service national dans un délai de moins d’un an après l’expiration
du contrat d’apprentissage. Ce cas constitue une exception car il n’est pas
subordonné aux conditions inhérentes à la nature du CDD et peut donc intervenir
pour l’exécution d’une tâche relevant de l’activité normale et permanente de
l’entreprise.
Mais ce cas de recours n’est ouvert qu’à l’ancien maître d’apprentissage à l’exclusion
de tout autre employeur.
Les dispositions légales prévoient aussi que ce type de contrat s’applique aussi aux
jeunes qui souhaitent faire un devancement d’appel ainsi qu’à ceux qui ont obtenu un
report d’incorporation.
1) Le domaine de l’interdiction
Même dans les cas de recours autorisés par la loi il est strictement interdit de
conclure un CDD dans les cas suivants :
Par ailleurs la loi interdit aussi dans certains cas qu’un même salarié puisse conclure
avec le même employeur des CDD successifs.
Ainsi dans ces cas un contrat unique d’une durée inférieure ou égale à 3 mois non
renouvelable peut être conclu.
Cependant il est interdit de conclure des contrats successifs et discontinus et ce, que
leur durée soit inférieure ou supérieure à 3 mois.
L’employeur ne peut donc pas en l’absence d’écrit et quel que soit les preuves qu’il
puisse apporter par ailleurs, faire reconnaître par les juges que la volonté des parties
était de se lier par une durée déterminée seulement.
Le renouvellement d’un CDD doit nécessairement faire l’objet d’un avenant écrit
dans 2 hypothèses :
Par application des dispositions de l’art L122-3-1 du code du travail à défaut d’écrit le
contrat est réputé conclu à durée indéterminée.
Ce qui signifie que l’employeur ne peut pas écarter la présomption légale de CDI en
apportant la preuve de l’existence d’un contrat verbal conclu pour une durée
déterminée.
Un CDD doit être requalifié en CDI s’il est poursuivi dans les mêmes conditions à
l’issue de celui-ci sans l’avenant écrit en raison du refus du salarié de signer un tel
document.
Il n’est pas autorisé d’introduire dans le contrat une clause de résiliation à l’initiative
des 2 parties dans la mesure où la jurisprudence considère qu’un contrat qui en
serait pourvu devrait être considéré comme un CDI.
Par application des dispositions de l’art L122-3-1, les clauses obligatoires spécifiques
au CDD doivent figurer dans ledit contrat.
· Le motif du recours
· La période d’essai
· La désignation du poste de travail et des fonctions attribuées
· La rémunération
· Le lieu de L
La grande différence avec le contrat à terme précis porte sur le terme du contrat. On
ne connaît pas la date précise à laquelle le contrat prendra fin. Il convient donc
d’indiquer que le contrat prendra fin à la date à laquelle l’objet pour lequel ce contrat
a été conclu aura été réalisé.
6) La période d’essai
a) La durée
Le CDD peut comporter une période d’essai dont la durée ne doit pas excéder un
maximum fixé en fonction de la durée initiale du contrat de travail ou de sa durée
minimale. Les durées maximales à défaut d’usage ou de dispositions + favorables
prévues par les conventions collectives prévoyant donc des durées inférieures, sont
fixées à :
· Un mois pour les CDD dont la durée initiale est supérieure à 6 mois.
En tout état de cause la période d’essai doit être expressément prévue dans le
contrat pour pouvoir être valable.
Le CDD peut être rompu à tout moment pendant la période d’essai sans indemnités
à l’exception de l’indemnité compensatrice de congés payés dû au prorata du travail
effectivement accomplit.
En revanche ni l’indemnité de fin de contrat ni des dommages-intérêts pour rupture
anticipée ne sont dues au salarié.
La fixation d’une période d’essai excédant la durée normale autorisée n’a pas pour
conséquence de transformer le contrat en CDI mais la rupture intervenue au-delà du
terme maximal de la période d’essai constitue une rupture anticipée du contrat.
7) Rémunération
Celle versée au salarié sous CDD ne peut pas être inférieure à celle que percevrait
dans la même entreprise après période d’essai un salarié sous CDI de qualification
équivalente et occupant les mêmes fonctions. Cette égalité de rémunération doit
aussi être assurée pendant la période d’essai.
Le salarié bénéficiant d’un CDD a droit à un congé annuel dans les mêmes
conditions que les autres salariés de l’entreprise.
Celle-ci doit être versée au salarié à la fin du contrat sauf si les relations
contractuelles se poursuivent dans le cadre d’un CDI.
9) La représentation du personnel
Les salariés sous CDD bénéficient des mêmes droits collectifs que les autres
salariés. Ils sont par voie de conséquence électeurs et éligibles comme les salariés
permanents sous réserve de remplir les conditions d’ancienneté nécessaire de la
même manière ils peuvent être désignés en qualité de délégués syndicaux et
bénéficier des mêmes prestations offertes par le CE.
Le CDD conclu de date à date donc à terme précis doit comporter obligatoirement
une date d’échéance dès sa conclusion.
Si cette condition n’est pas remplie, le contrat doit être considéré comme étant
conclu à durée indéterminée c’est-à-dire lorsqu’il ne permet pas de déterminer avec
précision sont terme dès la conclusion.
a) La durée maximale
Le contrat conclu pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dont la durée
maximale, renouvellement compris, est en principe fixée à 18 mois. Mais cette durée
peut être portée à 24 mois dans les cas suivants :
· Le contrat exécuté à l’étranger quel que soit le motif pour lequel il a été
conclu
Cette durée de 18 mois est ramenée à 9 mois dans les cas suivants :
· Dans l’attente de l’entrée en service effective d’un salarié recruté sous CDI
Enfin la durée maximale de 18 mois peut être réduite à 3 mois pour les contrats
conclus pour faire face à un accroissement temporaire d’activité dans un
établissement ayant procédé à un licenciement éco.
Les CDD conclus pour des emplois d’usage ou pour des emplois saisonniers ne
peuvent par définition être soumis à aucune durée maximale.
· 12 mois pour les anciens apprentis recrutés dans l’attente de leur départ au
service national
b) Le renouvellement
Le CDD conclu pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire peut être
renouvelé une seule et unique fois pour une durée déterminée qui ajouté à la durée
initiale ne peut pas excéder la durée maximale prévue pour le contrat. Sous cette
réserve la durée du renouvellement peut être supérieure, inférieure ou = à celle di
contrat initial.
Si les durées du renouvellement n’ont pas été stipulées dans le contrat initial, elles
peuvent faire l’objet d’un avenant soumis au salarié préalablement au terme
initialement prévu.
2) Le contrat sans terme précis
· Dans l’attente de l’entrée en service effective d’un salarié recruté sous CDI
Dans ces hypothèses le contrat doit être conclu pour une durée minimale. N’ayant
pas de terme précis il a pour terme la fin de l’absence du salarié ou la réalisation de
l’objet pour lequel il est conclu ou la fin de la durée minimale lorsque l’objet se réalise
pendant cette période.
Ce type de contrat n’est soumis à aucune durée maximale sauf s’il est conclu dans
l’attente de l’entrée effective du salarié recruté sous CDI ou s’il est conclu pour un
emploi saisonnier avec un travailleur étranger.
a) Le report du terme
Il résulte des dispositions des arts. L122-3-7 et L124-2-6 du code du travail que le
terme du contrat ayant pour objet le remplacement d’un salarié absent ou dont le
contrat de travail est suspendu peut-être reporté jusqu’au surlendemain du jour où le
salarié remplacé reprend son poste qu’il soit conclu de date à date ou sans terme
précis.
Le terme d’un contrat conclu de date à date pour le remplacement d’un salarié
absent peut être fixé antérieurement à la date de reprise de son emploi par le salarié
remplacé.
L’employeur peut ainsi mettre fin au contrat à la date prévu. En revanche constitue
une rupture anticipée du contrat de travail conclu sans terme précis pour la durée de
l’absence d’un salarié la décision de l’employeur de mettre fin au contrat avant le
retour effectif de l’employé.
c) Le congé de maternité
Lorsqu’un contrat est conclu sans terme précis pour assurer le remplacement d’une
salariée pendant son congé de maternité, le fait que la salarié remplacé prenne
ensuite ses congé payés n’oblige pas l’employeur a prolonger le contrat de la durée
des congés payés sauf si le contrat précise qu’il prendra fin au retour effectif de la
salarié remplacée.
Mais lorsque le contrat n’a pas de terme précis et que la durée minimum est expirée
il doit se poursuivre jusqu’au jour de la rupture du contrat du salarié remplacé.
Si la durée minimum n’est pas expirée, le CDD doit se poursuivre jusqu'à la date
indiquée au titre de la durée minimum.
C. La succession de contrat
A l’expiration d’un contrat précaire il ne peut être recouru pour pourvoir le poste dont
le contrat a pris fin ni à un CDD ni à un contrat de travail temporaire avant l’expiration
d’une période égale au 1/3 de la durée de la durée initial du contrat renouvellement
inclus. Tout CDD conclu en méconnaissance des dispositions des arts. L122-3-11 et
L124-7 du code du travail, est réputé à durée indéterminé et donne lieu à
l’application de sanctions pénales
Le délai d’attente n’a toutefois pas à être respecté dans les cas suivant :
Dans cette hypothèse un nouveau CDD peut être conclu pour la durée du
contrat non renouvelé.
Ainsi il est possible de conclure dans les cas visés ci-dessus avec le même salarié
plusieurs CDD successifs sans que le contrat ne se transforme en CDI
3) Obligation de réembauche
Les dispositions de l’art. L122-3-15 du code du travail prévoit que les contrats de
travail à caractère saisonnier peuvent comporter une clause de reconduction pour la
raison suivante :
Une convention ou un accord collectif peut aussi prévoir que tout employeur ayant
occupé un salarié dans un emploi saisonnier doit lui proposer un emploi de même
nature pour la même saison de l’année suivante.
Elle obéit conformément aux dispositions de l’art travail 122-3-3 du code du travail.
Ainsi la réglementation du licenciement ne s’applique pas à ces contrats sauf dans
l’hypothèse d’une requalification en CDI.
Par application des dispositions des arts travail 122-3-6. Le CDD cesse de plein droit
à l’échéance du terme. Cette règle s’applique au contrat à terme précis. Dès lors
l’employeur qui désire ne pas poursuivre les relations contractuelles au-delà du
terme n’est pas tenu d’observer un délai de prévenance.
Au terme des dispositions de l’art. Travail 122-3-8 du code du travail, le CDD ne peut
sauf accord des parties être rompu avant l’arrivée du terme qu’en cas de faute grave
ou de force majeure.
Dans l’hypothèse d’un contrat de date à date une rupture anticipée est qualifiée
comme telle lorsqu’elle intervient avant la date prévue et ce même si l’objet du
contrat est réalisé avant cette date. Il en va de même pour un contrat à terme
incertain en cas de rupture pendant la durée minimum. Au-delà de cette durée le
caractère anticipé ou non de la rupture s’apprécie par rapport à la réalisation de
l’objet. La maladie même prolongée suspend le contrat de travail mais ne constitue
pas une cause de rupture anticipée du contrat. La force majeure est appréciée de la
même façon qu’il s’agisse d’un CDD ou d’un CDI.
La rupture par accord des parties doit obligatoirement faire l’objet d’un écrit et résulte
d’une volonté claire et non équivoque.
Le salarié ne peut pas par avance accepter la rupture du contrat par l’employeur
pour une cause non prévu par la loi (accord des parties)
La faute grave peut être définit comme un fait ou un ensemble de faits qui constituent
une violation des obligations découlant du contrat de travail ou des relations de
travail d’une importance telle qu’elles rendent impossible le maintien de la relation
contractuelle.
Ainsi seul un manquement grave de l’une des parties à ses obligations permet à
l’autre partie de mettre fin au contrat de sa propre initiative.
La rupture anticipée du CDD pour faute grave du salarié nécessite pour l’employeur
de respecter la procédure disciplinaire de l’art travail 122-41 dans ses dispositions
applicables aux sanctions autres que le licenciement.
Bien que la loi ne le prévoie expressément, les parties ont la possibilité de demander
au juge prud’homal la résiliation judiciaire du contrat en cas d’inexécution par l’une
des parties de ces obligations en application des dispositions de l’art 1184 du code
civil. Cependant l’action en résiliation judiciaire n’est recevable qu’en cas de faute
grave ou de force majeur.
Ce type de procédure est essentiellement utilisé lorsqu’un salarié invoque une faute
grave à l’encontre de son employeur.
La rupture anticipée prononcé par l’une des parties sans l’accord de l’autre et en
dehors du cas de la faute grave ou de la force majeur, ouvre droit pour l’autre partie
à des dommages et intérêt.
Le montant de ceux-ci est fixé par les juges du fond. Dans cette hypothèse de
rupture imputable au salarié l’indemnité de fin de contrat n’est pas due de la même
manière en cas de faute grave du salarié.
L’analyse des dispositions de l’art. Travail 122-3-10 du code du travail fait apparaître
que si les relations de travail se poursuivent à l’échéance du terme, le contrat devient
un CDI. Mais, dans certaines hypothèses, le prolongement des relations
contractuelles au-delà du terme est autorisé :
En tout état de cause il est toujours possible de conclure un CDI à l’issu d’un CDD.
Ex : un CDD d’une durée d’un moi est conclu entre les parties, à l’issu de ce contrat
les parties signent un CDI qui stipule que les parties sont liées par une période
d’essai d’une durée de trois mois ; or le CDI prend effet à l’issu du CDD mais comme
les parties se connaisse déjà ce mois sera déduit de la période d’essai car la durée
du CDD sera considéré comme faisant partie intégrante de la période d’essai de trois
mois.
D. Les sanctions
1) La requalification du contrat
Tout contrat conclu en violation des dispositions légales est réputé CDI. Cette
requalification constitue une sanction d’ordre public, c'est-à-dire qu’elle est
automatique et qu’elle lie le juge.
· La conclusion d’un CDD en dehors des cas de recours autorisé par la loi (en
remplacement d’un salarié gréviste ou en cas de recours à un CDD pour
effectuer des travaux dangereux)
Au terme des dispositions de l’art travail 152-1-4 est passible d’une amende de
4000€ au plus et en cas de récidive, d’une amende de 8000€ et/ou d’un
emprisonnement de 6 mois au plus.
· Au cas de recours
Le non-respect du principe d’égalité de salaire entre les salariés sous CDD et les
autres salariés, ainsi que les dispositions sur l’indemnité de fin de contrat sont
passibles de l’amende prévue pour les contraventions de la 4 e classe, soit une
amende de 800€ au plus si l’infraction est commise par une personne physique et
une amende de 4000€ ou plus si l’infraction est commise par une personne morale.
Titre 2 : Le licenciement
Chapitre 1 :
Il est fondé sur un motif tenant à la personne du salarié que ce motif soit ou non de
nature disciplinaire.
Le licenciement doit toujours répondre à une cause réelle et sérieuse quel qu’en soit
sa nature, l’effectif de l’entreprise ou l’ancienneté du salarié concerné
Pour être légitime, le licenciement doit par application des dispositions de l’art L122-
14-3, reposer sur un motif réel et sérieux
Il en résulte que les faits invoquer par l’employeur à l’encontre du salarié doivent être
exécuté, précis, objectif et revêtir une certaine gravité
La cour de cassation considère que ces quatre critères doivent être réunis pour
considérer qu’un motif de licenciement constitue une cause réelle et sérieuse. Dès
lors il peut arriver que les faits invoqués par l’employeur peuvent être exactes, précis,
objectif mais pas suffisamment sérieux pour justifier un licenciement pour motif
personnel
Par ailleurs elle a aussi considéré que plusieurs griefs invoquaient à l’encontre du
salarié peuvent être chacun pris individuellement insuffisant pour justifier un
licenciement, mais peuvent conjuguer, cumuler, constituer une cause réelle et
sérieuse de licenciement
En revanche il est possible pour l’employeur de prendre en compte des faits commis
par le salarié entre la tenue de l’entretien préalable et la notification du licenciement.
Par ex : une faute commise par le salarié avec l’intention de nuire à l’employeur
après l’entretien préalable à un licenciement économique peut justifier le
licenciement pour faute lourde du salarié
A. Définition
Important de préciser que les faits intervenus au cours de la vie privé du salarié ne
peuvent pas justifier un licenciement sauf si le comportement de l’intéressé compte
tenu de la nature de ses fonctions et de la finalité de l’entreprise a créé un trouble
caractérisé au sein de cette dernière
Ainsi la cour de cassation a considéré que ne constitue pas une cause réelle et
sérieuse de licenciement la perte de confiance, des présomptions de nature à mettre
en doute la probité du salarié, l’incompatibilité d’humeur qui ne repose sur aucun fait
imputable au salarié licencié, le seul lien familial ou affectif.
B. L’insuffisance professionnelle
Il est précisé que le salarié qui a bénéficié d’une période d’essai peut malgré tout
faire l’objet ultérieurement d’un licenciement pour insuffisance professionnelle sauf si
cette insuffisance était connue de l’employeur pendant la période d’essai. Elle doit
être établie, prouvée par des éléments précis et objectifs de sorte que les éléments
suivants ne sont pas constitutifs d’un motif réel et sérieux de licenciement :
Grief trop vague tels que l’absence chronique d’ardeur au travail du salarié ou
manque d’imagination et de dynamisme
Le fait d’invoquer la mauvaise qualité du travail fournit par le salarié alors que
celui-ci ne dispose pas du matériel adapté et/ou n’a pas pu bénéficier et ne
peut pas bénéficier de la formation adéquate
1) L’insuffisance de résultat
Dès lors, elle considère que pour être considérée comme telle, l’insuffisance
professionnelle doit résulter de faits objectifs imputables au salarié. Parmi ces faits
objectifs, on trouve la négligence du salarié dans la prospection de la clientèle,
l’insuffisance professionnelle peut être établie par référence au non-respect d’une
clause contractuelle telle une clause d’objectif, à la condition que l’employeur apporte
la preuve de l’engagement sans réserve du salarié sur l’objectif précis.
Mais l’insuffisance de résultat peut aussi résulter, selon la chambre sociale de la cour
de cassation, d’une comparaison de résultat du salarié avec ceux obtenus par les
autres salariés au cours d’une période considérée.
En revanche pour constituer un motif réel et sérieux de licenciement elle doit être
exclusivement imputable au salarié c’est-à-dire que la situation du marché ou de
l’économie ne doit avoir aucun effet sur ces résultats.
Si l’employeur fixe des objectifs qui ne peuvent pas être atteint par le salarié le non-
respect de ces objectifs ne pourra pas constituer une cause réelle et sérieuse de
licenciement.
De la même manière, l’insuffisance de résultat ne pourra pas constituer un motif réel
et sérieux de licenciement si elle résulte de la décision de l’employeur de ne plus
travailler avec certains clients.
Elle peut constituer une cause réelle et sérieuse de licenciement à la condition que
cette inaptitude ne résulte pas d’une erreur d’appréciation des qualités du salarié par
l’employeur.
Mais le licenciement pour inaptitude est justifié si le salarié refuse de se former aux
nouvelles méthodes de travail ou s’il se trouve incapable de s’adapter au nouveau
poste ou à l’évolution de son poste malgré la formation qui lui a été délivrée par
l’employeur.
Le motif de licenciement doit dans tous les cas être licite. Ainsi ce motif ne doit pas
aller à l’encontre de l’une des libertés publiques ou privées garanties par la
constitution ou la loi, ou encore violé la réglementation en vigueur.
La cour de cassation (chambre sociale) précise avec constance que la cause réelle
et sérieuse peut exister malgré l’absence de faute grave et ceci même si le
manquement commis par le salarié n’est pas intentionnel et présente un caractère
isolé quand bien même il y aurait une absence de sanction disciplinaire antérieure
d’avertissement ou d’observation quel que soit l’ancienneté du salarié.
Dès lors la cour de cassation nous dit qu’il peut y avoir un licenciement disciplinaire
même en l’absence de faute grave.
2) La prescription
L’employeur ne peut pas invoquer à l’appui d’un licenciement une faute dont les faits
reprochés au salarié sont présents.
En vertu de ce principe, une même faute ne peut être sanctionnée qu’une seule et
unique fois. Dès lors la chambre sociale de la cour de cassation estime que
l’employeur ne peut pas fonder le licenciement d’un salarié sur une faute qu’il a déjà
sanctionné et ce quel que soit la nature et le degré de la sanction notifiée
antérieurement.
Par ailleurs une faute qui a donné lieu à une sanction peut motiver un licenciement si
par la suite elle est répétée dès lors le salarié qui commet une nouvelle faute
similaire à celle déjà sanctionnée peut une nouvelle fois faire l’objet d’une sanction
disciplinaire.
Il en résulte qu’un licenciement ne peut pas être fondé sur des agissements
imputables à des personnes appartenant à la famille ou à l’entourage du salarié. Par
exemple, les injures et menaces prononcées par la sœur d’un salarié en la présence
passive de celui-ci ne constitue pas une faute justifiant un licenciement.
6) La typologie de la faute
Par application des dispositions des articles L122-6-8-9 une faute peut justifier un
licenciement sans pour autant présenter un caractère de gravité suffisant pour
imposer la cessation immédiate de la relation de travail.
b) La faute grave
Elle est une faute dont la gravité est telle qu’elle ne permet pas la poursuite des
relations contractuelles même pendant le temps du préavis. Il en résulte que par
application des articles L122-6-8-9 la faute grave prive le salarié du bénéfice du
préavis et de l’indemnité de licenciement. En revanche le salarié bénéficie toujours
de l’indemnité compensatrice de congés payés.
La cour de cassation a donné dans le cadre de 2 arrêts des 25/04/90 et 26/02/91 une
définition très précise de la faute grave. Pour la chambre sociale de la cour de
cassation, la faute grave se caractérise par la réunion de 3 éléments :
La faute grave résulte d’un fait ou d’un ensemble de fait imputable au salarié
personnellement
Le fait ou les faits incriminés doivent constituer une violation des obligations
contractuelles ou un manquement à la discipline de l’entreprise. Ainsi la faute
grave ne peut pas être retenue pour des faits étrangers à la relation de travail
La violation reprochée au salarié doit être d’une importance telle qu’elle rend
impossible le maintien du salarié dans l’entreprise pendant la durée du préavis
Il résulte de cette définition précise qu’en présence d’une faute grave imputable au
salarié, il appartient à l’employeur de notifier au salarié une mise à pied
conservatoire pendant le temps de la procédure de licenciement. La mise à pied,
conservatoire ne constitue pas une sanction disciplinaire mais simplement une
mesure prise temporairement et à titre provisoire par l’employeur à l’encontre du
salarié pour éviter que ne se renouvelle les griefs invoqués contre le salarié. La faute
grave doit être prouvé par l’employeur étant précisé que si un doute persiste dans
l’esprit du juge, ce doute doit par application des dispositions de l’article L122-14-3
alinéa 2 profiter au salarié. Dès lors si doute il y a le licenciement sera qualifié par le
juge de licenciement sans cause réelle et sérieuse.
c) La faute lourde
Elle est une faute plus grave que grave qui révèle de la part du salarié l’intention de
nuire à l’entreprise ou à l’employeur.
a) Le contrôle judiciaire
Il en résulte que le juge ne peut pas se limiter à vérifier l’exactitude des faits
invoqués sans rechercher si ces faits constituent une cause réelle et sérieuse de
licenciement.
Le pouvoir d’appréciation du juge ne peut en aucun cas être limité même par les
dispositions de la convention collective. En effet selon la jurisprudence constante de
la cour de cassation, les dispositions d’une convention collective qui prévoient une
cause de licenciement ne peuvent en aucun cas lier le juge qui dispose toujours de
la faculté de considérer que les faits dont il s’agit ne constituent pas une cause réelle
et sérieuse de licenciement. Dès lors s’il est constant que le juge du fond apprécie
souverainement le caractère réel et sérieux de la cause du licenciement il n’en
demeure pas moins qu’il doit motiver de manière suffisante et cohérente sa décision.
Si un doute subsiste dans l’esprit du juge, ce doute doit (L122-14-3 alinéa 2) toujours
profité au salarié.
Ces salariés ne peuvent être licenciés que sous réserve d’avoir préalablement et
obligatoirement soumis à l’inspecteur du travail une demande d’autorisation de
licenciement.
Le rôle attribué au juge du fond pour apprécier le licenciement qui lui est soumis
l’oblige à vérifier en premier lieu la réalité des faits invoqués par l’employeur pour
justifier la mesure de licenciement.
Pour vérifier cela le juge va former sa conviction sur les éléments fournis par le
salarié et l’employeur et au besoin en ordonnant une mesure d’instruction.
Ensuite une fois que le juge a apprécié la réalité des faits, il va apprécier si les griefs
sont suffisamment sérieux pour justifier du licenciement. Toute fois le pouvoir
d’appréciation du juge du fond est limité au fait invoqué dans la lettre de
licenciement. La lettre de licenciement fixe les limites du litige. Lors des débats, on
ne discutera que des griefs mentionnés dans cette lettre, tous les autres faits non
mentionnés n’ont pas à être débattus devant la juridiction prud’homale.
Le salarié dispose en cas de contentieux d’une position plus confortable que celle de
l’employeur car il suffit au salarié de contester un motif de licenciement pour
contraindre l’employeur à prouver la réalité et le sérieux des griefs invoqués à
l’encontre du salarié.
Il en découle que l’employeur est tenu de justifier d’un fait précis, objectif et
contrôlable.
La preuve du motif de licenciement peut être apportée par tous moyen. La preuve
d’un fait fautif ne pourra pas être obtenue en utilisant des moyens portant atteinte
aux droits fondamentaux ou aux droits des personnes et des libertés individuelles.
Il arrive que malgré les preuves apportées tant par le salarié que par l’employeur, le
juge ne soit pas en mesure de former sa conviction. Ainsi pour pouvoir statuer le juge
prud’homal dispose par application de l’article L122-14-3, il dispose de la faculté de
prescrire des mesures d’instruction pour s’informer davantage. Ces mesures
d’instruction peuvent être les suivantes :
Ordonner la production par l’une des parties ou par un tiers de documents
nécessaire à l’administration de la justice
Le déplacement sur les lieux
La désignation d’un expert judiciaire avec l’organisation d’une expertise
judiciaire
La comparution personnelle des parties
La citation de témoin
Chapitre 2 :
En effet, ce formalisme est obligatoire quel que soit la taille aussi minime soit-elle de
l’entreprise.
1) Convocation
2) Entretien
3) Notification
La période de la mise à pied, conservatoire ne sera par définition pas travaillée par le
salarié et pas payée par l’employeur.
La convocation doit obligatoirement revêtir la forme écrite, mais la loi n’exige pas que
cet écrit soit expédié au salarié par lettre recommandée avec AR. Mais, par
prudence, il est préférable de respecter cette forme d’expédition car l’employeur doit
avoir la preuve que le salarié est été touché par la lettre. Non seulement il doit avoir
cette preuve, mais encore il doit avoir la preuve qu’il est été touché en temps utile
afin qu’il ait eu le temps nécessaire de préparer sa défense.
Le fait que le salarié refuse de recevoir la lettre de convocation n’a aucun apport sur
la suite de la procédure.
La procédure suit son cour normalement et ne peut pas être ni suspendu ni paralysé
par la mauvaise volonté du salarié.
Dans les faits cette forme est très utilisée, mais se heurte à une difficulté qui est celle
du fréquent refus du salarié de réceptionner cette lettre.
2) Conditions de fond
a. L’objet de l’entretien
En effet, le fait d’indiquer qu’une sanction est envisagée est insuffisant dans la
mesure où une sanction disciplinaire ne met pas automatiquement en cause la
pérennité des relations contractuelles.
En revanche on n’est pas tenu d’indiquer dans la lettre de convocation les griefs
alléguées à l’encontre du salarié (il est dangereux à ce stade de procédure d’indiquer
les griefs parce que l’entretien a pour objet d’exposer ses griefs et de retenir ses
explications).
Ou le lien doit-il avoir lieu? Loi muette mais selon la jurisprudence doit être le lieu où
s’exécute la prestation de travail. Peut également être celui du siège social et
exceptionnellement peut être fixé dans un lieu autre que le siège et de l’endroit où
l’exécution du travail est réputé (ex : Peugeot = lieu du siège ®Paris, usine dont une
se trouve à Sochaux).
L’entretien doit être fait à Mulhouse, mais peut être fixé à Paris.
Le lieu doit être précis (ville, rue, bâtiment…) => mention substantielle, obligatoire.
Ne pas le faire, entraîne des sanctions : irrégularité de la procédure (un mois de
salaire brut).
c. L’assistance du salarié
Ainsi l’article L122-44 stipule que ce délai est de 5 jours ouvrable, que l’entreprise
soit dotée ou non de représentants du personnel (délai minimum).
On commence à compter du jour où la lettre est postée (jour travaillé), tous les jours
sauf le dimanche.
Le principe de prudence ou de précaution veut que l’on mette une marge d’un jour.
Problème : dernier jour de délai : donc pas de problème car jour ouvrable.
Il s’agit de savoir qui va mener les débats, c’est à dire qu’en principe c’est le chef
d’entreprise qui doit être l’interlocuteur du salarié lors de l’entretien préalable.
Toute foi pour des raisons pratiques, il est admis que l’entretien puisse être dirigé par
une personne autre que l’employeur ayant pouvoir à cet effet. Il en résulte que la
personne pouvant remplacer l’employeur devra être à même, devra avoir le pouvoir
de prendre et donc de signer en lieu et place de l’employeur la décision de
licenciement.
La question est de savoir si l’employeur peut se faire assister soit par une personne
membre de l’entreprise ou soit par une personne extérieure à l’entreprise ?
Cette position est justifiée par le risque de pression limite harcèlement pouvant être
exercé par l’employeur et son assistant sur l’employé.
Cette personne doit limiter son intervention à la simple information et n’intervenir que
sur la demande des interlocuteurs
Cette personne doit être à même par son rapport avec le salarié d’éclairer utilement
l’entretien qu’il s’agisse soit du supérieur hiérarchique direct du salarié soit de la
personne qui a pu constater la faute du salarié dont le licenciement est envisagé.
b. Le salarié
Il en résulte que si le salarié a été convoqué à une date à laquelle il était en mesure
de se présenter à l’entretien son absence permet à l’employeur de poursuivre
normalement la procédure de licenciement.
Le rôle de l’assistant est d’assisté le salarié, c’est à dire par assister on entend qu’il
pourra donner son avis sur des faits objectifs et présenter la défense du salarié.
Cet assistant n’a qu’un rôle de conseil à l’égard du salarié. Il ne connaît pas
l’entreprise de sorte qu’il se contente d’intervenir lors de l’entretien en demandant
des explications à l’employeur ou en présentant des observations. Son rôle est plus
limité que celui de l’assistant membre du personnel de l’entreprise puisqu’il est
étranger à l’entreprise. Cet assistant doit obligatoirement figurer sur la liste
départementale des conseillers habilités à assister le salarié dressé par le préfet. Le
problème se pose de savoir quelle liste consulter. Le conseiller doit figurer sur la liste
du ressort de l’entreprise où l’entretien se déroule.
Le salarié doit aller consulter cette liste soit à l’inspection du travail, soit à la mairie
du ressort de l’entreprise. Il doit contacter le conseiller choisi et lui demander de
l’assister.
1) Le contenu de l’entretien
Enfin sur les modalités pratiques de l’entretien, il est bien évident que cet entretien
doit être mené dans une langue compréhensible des deux parties. Si tel ne devait
pas être le cas, le recours à un interprète doit être fait par l’employeur. Lors de ce
même entretien, l’employeur a l’obligation de laisser le salarié s’expliquer sur les
griefs qui lui sont reprochés.
Ainsi il doit avoir le temps nécessaire pour apporter toute explication utile. Il ne faut
pas oublier que l’entretien préalable constitue une phase de conciliation de sorte
qu’un dialogue doit pouvoir être installé entre l’employeur et le salarié et ce dialogue
doit pouvoir être constructif pour pouvoir ensuite opter pour la solution la plus
rationnelle. En tout état de cause aucune décision précipité ne doit être prise par
l’employeur, ce qui veut dire que l’employeur ne peut pas, ni au cours de l’entretien
ni à son terme faire part de sa décision au salarié et ce malgré l’insistance fréquente
du salarié.
A. Le délai minimum
Ce délai doit permettre à l’employeur de rassembler toutes ses forces pour réfléchir
de manière intense à la décision qu’il va prendre à l’encontre du salarié. Au cours de
ce délai de deux jours ouvrables il ne doit rien se passer à part bien sûr l’intense
réflexion que doit mener l’employeur. Il en résulte que toute parole déplacée qui
tendrait à considérer que le salarié est licencié ou tout acte écrit qui aurait les mêmes
conséquences constituerait une irrégularité de procédure. Ce délai est fondamental
et incompressible.
B. Le délai maximum
Si la loi prévoit expressément un délai minimum, il n’en demeure pas moins qu’elle a
omis de donner un délai maximum. Mais l’administration dans sa grande sagesse
par les circulaires du 04/10/89 à considérer qu’il fallait quand même pouvoir arrêter
un délai maximum et elle considère que ce délai maximum doit être fixé à un mois
pour tout licenciement pour faute. À cette fin, elle se réfère aux dispositions de
l’article L122-41 du code du travail applicable en matière de sanction disciplinaire.
Si par exceptionnel ce délai devait ne pas être respecté, le licenciement serait tout
simplement privé de causes réelles et sérieuses.
Section 3 : La notification du licenciement
Il importe peu que le salarié aille retirer sa lettre recommandée avec accusé de
réception car seul compte la première présentation de la lettre par le facteur.
Tant que cette première présentation n’a pas eu lieu le salarié ne peut pas se
considérer comme licencié et demeure salarié de l’entreprise et dans les effectifs.
Dès que cette notification a été faite, celui-ci est licencié. Ceci a pour conséquences
qu’une foi notifié le licenciement est définitif. Ainsi l’employeur ne peut pas revenir
sur sa décision. Pour pouvoir se rétracter de la décision de licencier l’employeur a
l’obligation de recueillir l’accord du salarié.
Pendant longtemps la JP s’est prononcée sur les modes de notification suivants : par
acte d’huissier, par lettre simple à condition qu’elle ne soit pas contestée par le
salarié, par lettre remise en main propre au salarié contre récépissé.
L’absence de motifs précis énoncés dans la lettre équivaut à une absence de motifs.
Ainsi une lettre qui vise les fautes extrêmement graves commises par le salarié ne
contient pas de motifs précis et équivaut à une absence de motifs.
Une indemnité de licenciement qui sera celle prévue par la loi ou par la convention
collective (seule la plus importante sera payée au salarié)
Titre 6 : La grève
Définition de la grève
I/ Définition jurisprudentielle
La loi n’a prévu aucune définition de quelque nature qu’elle soit de la grève. Il en
résulte que nous sommes contraint de se référer tant à la jurisprudence de la cour de
cassation qu’à celle du conseil d’Etat pour essayer de définir la notion de grève.
Il en résulte que, selon cette jurisprudence, la grève se définit comme étant une
cessation collective et concertée du travail en vue d’appuyer des revendications
professionnelles.
Dès lors pour qu’un arrêt de travail soit qualifié de grève, il est indispensable que
trois éléments soient réunis :
Cessation du travail
Concertation des salariés
Les revendications professionnelles
Si ces trois éléments ne sont pas réunis l’arrêt de travail ne peut pas être qualifié de
grève de sorte que le mouvement ne peut être qu’illicite.
On considère dès lors qu’un mouvement est illicite si l’arrêt de travail est évidemment
fondé sur des revendications illicites ou si l’arrêt de travail ne repose pas sur une
cessation collective concertée.
Il en résulte que les salariés qui participent à un mouvement illicite commettent une
faute pouvant constituer un motif de licenciement.
II/ La cessation du travail
1) La cessation totale
Ainsi ne constituent pas ou ne peut pas être qualifié de grève les mouvements
suivants :
Il en découle que la loi ne fixe aucune condition de durée pour que le mouvement
puisse être qualifié de grève puisqu’elle ne donne aucune définition.
Il en résulte que la condition essentielle et qui est une cessation totale de travail, la
durée de cette cessation importe peu, celle-ci peut correspondre à quelques minutes,
quelques jours, semaines ou mois.
Le droit de grève est un droit individuel. Mais qui doit être obligatoirement exercé
collectivement. L’exercice collectif du droit de grève n’implique pas que la totalité ou
la majorité du personnel de l’entreprise y participe. Il en résulte qu’on peut considérer
comme illicite le mouvement de grève mis en œuvre par trois salariés de l’entreprise
ou même par deux salariés de l’entreprise si les revendications dont ils font état ne
concernent pas les autres salariés de l’entreprise.
Ainsi l’arrêt de travail d’un seul et unique salarié ne répond pas à la définition de la
grève ou ne peut pas être qualifié de grève sauf si ce salarié répond à un mot d’ordre
de grève national ou bien évidemment si ce salarié constitue le seul et unique salarié
de l’entreprise.
L’arrêt de travail ne peut être qualifié de grève qu’à la condition qu’il soit issu d’une
décision concertée des salariés. Ceci implique qu’il doit s’agir d’une décision
commune des salariés d’engager un mouvement revendicatif. On considère dès lors
que ne constitue pas un mouvement de grève l’action isolée d’un salarié sans
concertation préalable de faire cesser à son initiative le travail du service. A contrario
peut être qualifié de mouvement de grève l’arrêt de travail collectif et concerté qui fait
suite à la réponse négative de l’employeur aux revendications des salariés.
IV/ La cessation du travail doit être motivée par des revendications d’ordre
professionnel
Pour être qualifié de grève, la cessation totale du travail, doit avoir pour objet de
soutenir des revendications professionnelles. La jurisprudence a décidé d’avoir une
interprétation extensive de la notion de revendication professionnelle. Il peut s’agir de
revendication à caractère salarial, donc qui ont traits à l’augmentation du salaire, a la
fixation d’une prime ou paiement d’une prime, à la réduction d’une prime. Mais il
peut s’agir également de revendications relatives aux conditions de travail, aux
conditions de chauffage dans un atelier, bureau, au taux d’humidité dans un atelier,
au fait de demander une aide de l’employeur pour participer aux frais de transport ou
pour bénéficier d’avantages particuliers, améliorations de la qualité de la cantine,
mise à disposition d’un local aux normes permettant de fumer. Mais il peut
également s’agir de revendication afférente à l’exercice du droit syndical en lançant
un mouvement de grève pour que soit organisé des élections de délégué du
personnel ou du comité d’entreprise, ou pour soutenir un ou deux salariés licenciés.
Il peut s’agir également de revendication portant sur la défense de l’emploi, ou pour
protester contre les suppressions d’emploi ou menaces de suppression d’emploi.
2) La grève de solidarité
La grève de solidarité a pour objet de soutenir non pas ses propres revendications
mais celles d’autres salariés de la même entreprise (la grève de solidarité interne),
ou de soutenir les revendications faites par les salariés d’une autre entreprise (grève
de solidarité externe).
La cour de cassation considère que la grève de solidarité interne est licite si elle se
rattache à une revendication d’ordre professionnelle concernant l’ensemble des
salariés de l’entreprise. En revanche elle est illicite si elle fait suite au licenciement
d’un salarié pour un motif strictement personnel par opposition au motif économique.
3) La grève politique
Il est nécessaire pour que la grève soit licite que l’employeur ait eu connaissance au
préalable des revendications des salariés. Mais pour lancer le mouvement de grève
les salariés n’ont pas besoin d’attendre la réponse de l’employeur, ils peuvent aller
voir l’employeur et cinq minute après se mettre en grève car les revendications
préalables ont été respectées.
5) La grève abusive
Chapitre 1 :
Les syndicats n’ont aucun rôle particulier dans le déclenchement de la grève. Ceci
s’explique par le fait que le droit de grève est un droit individuel. Donc les arrêts de
travail qu’ils soient ou non déclenchés par l’appel d’un syndicat ne perd pas le
caractère de grève.
2) Le préavis de grève
Personne ne peut imposer le respect d’un préavis de grève, ni par voie contractuelle
ni par voie conventionnelle. Ainsi seule la loi peut créer un préavis de grève
s’imposant aux salariés.
3) La grève surprise
Ce rôle peut être important car ils sont souvent à l’initiative du mouvement de grève.
Les représentants du personnel disposent pour assurer leur fonction d’un crédit
d’heure (c’est un nombre d’heures accordées au salarié durant le mois pour lui
permettre d’assurer ses fonctions de représentant du personnel, il ne travaille pas,
mais est tout de même payé, il se situe entre 10 et 25 heures).
Le temps passé par les représentants du personnel dans le cadre des missions
accomplies pendant la grève, entre dans le cadre du crédit d’heure, de sorte que ce
temps est payé à ce titre.
Mais la cour de cassation veille parce qu’elle considère que l’employeur qui s’oppose
à l’exercice du mandat des représentants du personnel pendant une grève commet
ce qu’on appelle le délit d’entrave. Par ailleurs, l’action des représentants du
personnel au cours d’une grève peut provoquer chez l’employeur une réaction qui
consiste à engager une procédure de licenciement contre le représentant du
personnel. Ce n’est pas possible parce que comme tout salarié gréviste, l’employeur
doit au préalable solliciter l’autorisation de l’inspecteur du travail pour licencier le
représentant du personnel. Et pendant une grève parce que seule une faute lourde
peut justifier un licenciement.
L’urgence est facilement établie dans la mesure où une entreprise a pour vocation
naturelle d’avoir une activité, si les salariés entravent empêchent ou interdisent son
activité, il y a urgence à ce qu’une décision soit prise pour rétablir cette activité.
Si pour des modalités pratiques, l’employeur n’arrive pas expulser les salariés
grévistes, il dispose de la faculté de solliciter l’intervention de la force publique
(police, armée…).
Chapitre 2 :
1) La protection de l’emploi
L’article L522-1 du code du travail stipule que la grève ne rompt pas le contrat de
travail sauf faute lourde, imputable au salarié. Il en résulte que durant la grève le
salarié gréviste conserve son contrat de travail qui est seulement suspendu durant le
temps de la grève.
Dès lors, le salarié gréviste bénéficie d’une immunité pour tous les faits dont il est
l’auteur et qui ne soit pas constitutif d’une faute lourde. De la même manière par
application des dispositions de l’article L521-1 du code du travail, l’exercice du droit
de grève ne peut pas donner lieu de la part de l’employeur à des mesures
discriminatoires en matière de rémunération ou d’avantages sociaux.
Il résulte de cette disposition légale, que cette grève n’entraîne pas la rupture du
contrat de travail mais simplement la suspension de celui-ci. Ceci a pour
conséquence que le salarié en grève est dispensé de fournir le travail mais il
demeure membre du personnel de l’entreprise. Dès lors, pendant la grève le salarié
gréviste n’a pas le droit d’aller travaillé pour un autre employeur. De la même
manière, la grève n’a pas pour effet d’interrompre l’exercice des mandats des
représentants du personnel qui conserve la liberté de circuler dans l’entreprise pour
ou dans le cadre de l’exécution de leur mission de représentant du personnel.
La cour de cassation a considéré que l’employeur est en droit de tenir compte des
absences pour raison de grève afin de réduire une prime à la condition expresse que
toute absence autorisée ou non, donne lieu à une telle réduction. Tel est le cas de la
prime d’assiduité, de la prime de fin d’année, de la prime d’ancienneté avec une
nuance pour la prime d’ancienneté la cour de cassation considère discriminatoire la
mesure qui consiste à prendre en considération la suspension du contrat de travail
résultant de l’exercice du droit de grève pour retarder notamment l’augmentation de
salaire liée à l’ancienneté alors que selon la convention collective toutes les périodes
d’absence ne suspendent pas le droit à un avancement à l’ancienneté.
La question se pose de savoir si par exceptionnel un jour férié tombait pendant une
période de grève, que ce passe-t-il ?
Enfin la question est de savoir si la période de grève ouvre droit à congé payé. La
réponse est la suivante, on sait que l’exercice du droit de grève suspend l’exécution
du contrat de travail pendant toute la durée de l’arrêt de travail. Dès lors les jours de
grève ne peuvent pas être assimilés à une période de travail effectif de sorte que la
période de grève n’entre pas dans la base de calcul des droits à congé payé.
Exemple un mois de travail ouvre droit au profit du salarié à deux jours et demi de
congés, le salarié fait grève pendant un mois, il n’aura pas droit à des congés payés
puisque la période de grève n’est pas assimilée à une période de travail effectif car
seul les périodes de travail effectif ouvrent droit à des congés payés.
Le salarié qui tombe malade pendant la grève n’a pas droit au paiement des
indemnités différentiel maladie prévue par la convention collective.
Un salarié gréviste victime d’un accident au cours d’une grève ne peut pas bénéficier
du régime de l’accident du travail et ne peut pas bénéficier du régime de l’accident
de trajet, car, durant la grève, le contrat est suspendu.
Section 3 : L’incidence de la faute lourde du salarié
Les dispositions de l’article L521-1 du code du travail, précisent que seule la faute
lourde peut légitimer le licenciement d’un salarié gréviste, à l’exception de toute autre
faute.
La cour de cassation est allée encore plus loin en exigeant une faute lourde pour la
mise en œuvre du pouvoir disciplinaire de l’employeur. On ne peut pas sanctionner
un salarié s’il n’a pas commis de faute lourde.
La faute lourde est une faute grave suffisamment grave, qui ne permet pas le
maintien du salarié dans l’entreprise même pendant le temps du préavis, qui de
surcroît caractérise une intention de nuire à l’employeur ou à l’entreprise. La cour de
cassation exige par ailleurs une participation personnelle du salarié au fait illicite.
C’est ainsi qu’elle considère qu’à défaut de participation personnelle au fait illicite, la
faute lourde ne peut pas être invoquée à son encontre.
En revanche constitue une faute lourde, l’entrave à la liberté du travail. Autrement dit,
un salarié au droit de faire grève donc au droit de revendiquer et à l’appui de la
revendication de stopper son travail. Mais il lui est interdit de s’opposer au travail
d’autrui, autrement dit il n’a pas le droit d’empêcher les salariés de l’entreprise non-
grévistes de travailler.
Mais pour que la faute lourde soit retenue il faut prouver que le salarié gréviste a
empêché les autres salariés non-grévistes de travail (établissement d’un constat
d’huissier). Mais la faute lourde est également retenue à l’encontre du salarié
gréviste qui a personnellement participé à la fermeture des accès à l’entreprise et qui
par là même a fait obstacle à l’entrée et à la sortie des véhicules ce qui a provoqué la
désorganisation de l’entreprise.
Constitue également une faute lourde, le fait d’occuper les locaux de l’entreprise et
de s’y maintenir malgré l’existence de trois décisions de justice exécutoires.
Par ailleurs, tous les actes constituant à menacer ou à violenter quelqu'un est
constitutif d’une faute lourde. Dès lors le fait de frapper un salarié qui refuse de faire
grève, constitue une faute lourde.
Il est évident que la réaction première du chef d’entreprise est de licencié le salarié.
Mais on sait que la grève ne constitue pas un motif de licenciement. La faute lourde
justifie un licenciement immédiat et sans indemnités aucune, du salarié mais ne
dispense pas l’employeur de respecter les dispositions légales en matière de
procédure de licenciement. L’employeur convoque le salarié à un entretien, il notifie
au salarié sa mise à pied à titre conservatoire durant le temps de la procédure de
licenciement.
Mais la cour de cassation a considéré que la grève étant une période atypique de la
vie d’une entreprise, l’employeur pouvait prendre à l’encontre du salarié gréviste
fautif une sanction disciplinaire à la place du licenciement.
Toutefois il convient de veiller en tout état de cause à ne pas prononcer une mesure
discriminatoire à l’encontre du salarié gréviste. Le licenciement prononcé à l’encontre
d’un salarié gréviste en violation des dispositions de l’article L521-1 du code du
travail, est tout simplement sanctionné par une nullité de plein. .Autrement dit si le
licenciement du salarié gréviste n’est pas fondé sur une faute lourde, il sera déclaré
nul et non-avenu. C’est ce qui résulte des dispositions de l’article L521-1 alinéa 3 du
code du travail.
Mais la poursuite de l’activité est non seulement une nécessité pour l’employeur mais
également une obligation parce qu’il est tenu de fournir du travail aux non-grévistes
et de leur payer leur salaire.
1) Le principe de l’interdiction
Ainsi prenons l’exemple d’une grève des chauffeurs d’une entreprise de transport
privée, rien n’interdit à l’employeur d’avoir recours à un concurrent afin de pouvoir
continuer à fournir la prestation à ses clients.
Cette situation est un peu ambiguë car la cour de cassation dans un arrêt du
11/01/00 a admis la possibilité pour l’employeur d’assurer la continuité de son activité
en ayant recours à des bénévoles pour remplacer les salariés grévistes.
Mais le problème qui se pose c’est qu’en droit du travail, l’activité bénévole est
assimilée à du travail dissimulé, or le travail dissimulé n’est pas autorisé, pire relève
des infractions pénales.
En cas de litige, les juges examineront chaque situation et vérifieront qu’il n’y est pas
de lien de subordination et qu’en conséquence, les critères du contrat de travail ne
sont pas réunis. (Le fait d’autoriser le bénévolat permettrait à certains d’aller dans
certains pays demandeur pour chercher des bénévoles qui puissent venir pour faire
fonctionner l’entreprise gratuitement).
Les juges peuvent tolérer le bénévolat dans les circonstances où l’employeur est
obligé de recourir à des bénévoles.
La loi n’autorise pas la récupération des heures perdues en raison d’une grève, mais
s’il existe une grève extérieure à l’entreprise mais qui entraîne des perturbations
dans le fonctionnement de l’entreprise, par exemple la grève de l’électricité ou la
grève des transports, dans cette hypothèse, la récupération des heures perdues en
raison de la grève extérieure est possible.
Chapitre 4 :
L’employeur est n’est dispensé de cette obligation qu’en cas de force majeure.
En dehors des cas de force majeure, l’employeur peut être dispensé de cette
obligation de fournir du travail et de payer le salaire au salarié non-gréviste, que s’il
prouve qu’il s’est trouvé dans l’impossibilité de faire fonctionner son entreprise.
On se retrouve dans cette situation lorsque par exemple, les locaux sont occupés par
les grévistes lorsque les piquets de grève interdisent l’accès à l’entreprise. Dans ces
hypothèses, l’employeur ne peut être dispensé de payer les salaires qu’à la condition
qu’il est tout mis en œuvre pour permettre au non-gréviste de travaillé. Il lui sera
indispensable de saisir les juridictions pour tenter de dégager l’accès de l’entreprise.
Mais il peut également être dispensé de l’obligation si des impératifs de sécurité le
justifient c’est-à-dire qu’une juridiction peut décider que la fermeture d’une entreprise
est justifiée pour assurer la sécurité aussi bien des salariés grévistes que des non-
grévistes et ce en raison du climat de violence instaurée par le mouvement de grève.
Par voie de conséquence les grévistes doivent prendre les mesure nécessaire pour
encadrer le mouvement de grève afin d’éviter toute détérioration de l’outil de travail.
Ainsi si la mise en œuvre d’un mouvement de grève nécessite l’arrêt des machines,
celui-ci doit se faire conformément aux mesures de sécurité.
Autrement dit, lorsqu’un chauffeur de bus privé fait grève, il ne va pas s’arrêter en
rase campagne avec son bus rempli de personne fermé le bus à clef et partir, il fera
grève une foi qu’il aura ramené la population à destination et le bus à l’entreprise afin
d’assurer la sécurité des biens et des personnes.
Il doit prendre toutes les mesures nécessaires pour que cette sécurité soit assurée.
Dans l’hypothèse de l’occupation des locaux de l’entreprise, l’employeur doit informer
les grévistes des risques particuliers qu’ils encourent en raison par exemple de
l’utilisation de telle ou telle machine, produit ou de l’occupation de tel ou tel endroit
de l’entreprise.
Chapitre 5 :
Le règlement de la grève
Les dispositions de l’article L522-2 stipulent que les litiges collectifs font l’objet de
négociation soit lorsque les conventions ou accord collectif de travail comportent des
dispositions à cet effet, soit que les personnes intéressées (grévistes et employeur)
en prennent l’initiative. La loi n’impose pas la négociation, mais la stimule largement.
L’accord de fin de grève n’a pas la même valeur qu’un accord d’entreprise parce qu’il
n’est pas forcément signé avec des délégués syndicaux.
La cour de cassation a considéré que l’accord de fin de grève devait être qualifié
d’accord transactionnel (accord entre deux parties étant précisé que chacune d’entre
elles s’engage à faire quelque chose) puis elle a considéré qu’il s’agissait d’un
engagement de l’employeur.
L’accord peut contenir beaucoup de choses, il peut contenir des clauses relatives au
règlement du différend qui a provoqué la grève mais il peut également aboutir à une
solution permettant d’indemniser les salariés grévistes mais également de rattraper
les heures perdues en raison de la grève.
2) La conciliation
3) La médiation
4) L’arbitrage
Si tel est le cas l’arbitre ou les arbitres sont choisis par accord entre les parties. Si
elle ne trouve pas d’accord, elles peuvent saisir le tribunal.
L’arbitre doit statuer sur le conflit et ce en toute équité. Il a accès à l’ensemble des
pièves qui lui sera nécessaire d’étudier pour pouvoir prendre position, la décision
qu’il prendra s’appelle la sentence arbitrale. Cette sentence doit être motivée et ne
peut faire l’objet d’un recours que devant la cour supérieure d’arbitrage qui ne peut
connaître que des recours pour excès de pouvoir ou violation de la loi (composée de
conseillers d’Etat et de magistrat de l’ordre judiciaire nommé pour trois ans) elle peut
confirmer la sentence ou l’annulé et l’affaire est alors renvoyée aux parties qui
peuvent alors désigner un nouvel arbitre. S’il y a un nouvel arbitrage, la sentence qui
en résultera pourra à nouveau faire l’objet d’un nouveau recours devant la cour qui
dans cette hypothèse rendra une sentence arbitrale définitive qui ne pourra faire
l’objet d’aucun recours.
Titre 7 :
Chapitre 1 :
Ces mêmes dispositions stipulent également que la mise en place des délégués du
personnel est obligatoire dès qu’un effectif d’au moins 11 salariés est atteint pendant
12 mois consécutifs ou non au cours des trois années précédentes.
Les délégués de site ont pour objet de représenter le personnel des entreprises de
moins de 11 salariés situés sur un même site regroupant au moins 50 salariés et
présentant des problèmes communs.
C. Le cumul de mandat
Ainsi les dispositions de l’article L412-14 du code du travail stipulent que les
fonctions de délégué syndical sont compatibles avec celles de délégué du personnel.
Toutefois dans une circulaire administrative du 25/10/83, rappelle que la loi n’a pas
prévu le cumul du mandat de représentant du personnel au CHSCT avec celui de
délégué du personnel mais qu’en revanche, elle considère qu’un tel cumul est licite.
Chapitre 2 :
A. La durée maximale
Étant précisé que leur mandat est renouvelable sans limitation de durée.
Toutefois, une ordonnance d’août 2006 ayant pour objet de simplifier la législation du
droit du travail à porter le mandat de deux à quatre ans.
La durée du mandat des délégués du personnel est d’ordre public, ce qui veut dire
qu’on ne peut pas par voie conventionnelle réduire la durée de ce mandat.
Aucune convention ou accord de quelque nature qu’il soit ne peut réduire la durée de
ce mandat.
B. La prorogation du mandat
Le mandat expire à l’issue de la durée qui est fixée désormais à quatre ans de sorte
que les délégués du personnel cessent automatiquement leur fonction à l’issue de
cette durée.
Un mandat de délégué du personnel peut cesser par anticipation dans différents cas,
notamment en cas de démission du salarié délégué du personnel, en cas de
licenciement, ou en cas de renonciation du salarié à son mandat.
Les dispositions de l’article travail 423-16 du code de travail a posé les règles
applicables en matière de cessation anticipée du mandat de délégué du personnel.
Ces règles sont les suivantes :
Par ailleurs, il arrive qu’au cours d’une vie professionnelle un salarié évolue au sein
de l’entreprise. Le délégué du personnel dans ce cas, conserve son mandat même
s’il change de catégorie professionnelle et même si ce changement entraîne un
changement de collège électoral. Exemple, un salarié est élu délégué du personnel
dans le collège ouvrier, en cours de mandat, il est promu directeur de production
relevant du statut cadre, ce qui entraîne un changement de statut mais également
une modification du collège électoral. Mais, malgré ce changement, il conserve son
mandat de délégué du personnel du collège électoral ouvrier. Un délégué du
personnel ne peut exercer ses fonctions que s’il continue à travailler dans
l’établissement même où il a été élu. La cour de cassation considère que le
changement d’établissement du délégué du personnel met fin au mandat qui lui a été
conféré. Mais un changement provisoire d’établissement ne met pas fin au mandat,
mais on peut penser que ce changement provisoire en fonction de sa durée et de sa
localisation pourrait suspendre le mandat.
A. La nature de l’absence
Est-ce une absence provisoire ou définitive ?
Ainsi les dispositions de l’article travail 423-17 du code du travail ont réglé le
problème en ne faisant aucune distinction entre l’absence provisoire et l’absence
définitive. Ainsi les dispositions de l’article travail 423-17 prévoient la possibilité de
remplacer un délégué du personnel titulaire qui cesse définitivement ses fonctions ou
qui est momentanément absent pour une pause quelconque.
B. Le choix du suppléant
Celui qui appartient à la même catégorie professionnelle que le titulaire. S’il n’y en a
pas on va choisir le suppléant qui appartient au même collège et s’il n’y en a pas, on
va prendre un suppléant de la même famille syndicale, mais qui appartient à un autre
collège.
La loi n’a pas prévu cette situation. C’est ce qu’on appelle un vide juridique. On
choisit un suppléant dans la même catégorie professionnelle que le titulaire ou à
défaut dans le même collège ou de le choisir dans un autre collège en privilégiant
celui qui a obtenu le plus grand nombre de voix.
C. Le statut du suppléant
Le suppléant devient titulaire jusqu’au retour de celui qu’il remplace ou jusqu’au
renouvellement de l’institution. À ce titre, il assume pleinement toutes les fonctions
propres au délégué titulaire. S’il existe un litige portant sur le remplacement d’un
titulaire par un suppléant, ce litige relève de la compétence exclusive du tribunal de
grande instance. Enfin si en cours de mandat le nombre des délégués du personnel
est réduit à néant ou à un nombre tellement faible que l’institution n’a plus aucun
sens, après avoir épuisé toutes les solutions de remplacement, la loi n’a pas prévu
d’élection partielle.
Chapitre 3 :
Les attributions et pouvoirs du délégué du personnel sont déterminés par rapport aux
dispositions de l’article L422-1 du code du travail. Ainsi l’article L422-1 stipule : « les
délégués du personnel ont pour mission :
Les salariés des entreprises extérieures qui, dans l’exercice de leur activité, ne se
trouvent pas placés sous la subordination directe de l’entreprise utilisatrice, peuvent
faire présenter leurs réclamations individuelles et collectives, concernant celles des
conditions d’exécution du travail, qui relèvent du chef d’établissement par les
délégués du personnel de cet établissement, dans les conditions fixées au présent
titre. Par ailleurs dans les entreprises utilisatrices de salariés liés par un contrat de
travail temporaire, au sens du chapitre IV du titre II du livre Ier du présent code,
ceux-ci peuvent faire présenter par les délégués du personnel des entreprises
utilisatrices, dans les conditions fixées au présent titre leurs réclamations
individuelles et collectives concernant l’application des dispositions des articles L124-
4-2, L124-4-6 et L124-4-7. Les délégués du personnel peuvent prendre
connaissance des contrats définis à l’article L124-3 passés avec les entreprises de
travail temporaire pour la mise à disposition de salariés temporaires.
Par ailleurs, les attributions confiées aux délégués du personnel par les dispositions
de l’article L422-1 du code du travail, sont complétées par les dispositions de la loi
numéro 2004-391 du 4 mai 2004 qui confie aux délégués du personnel dans
certaines conditions la possibilité de négocier et conclure des accords d’entreprise
ou d’établissement. Elle permet de déroger au principe attribuant une compétence
exclusive aux délégués syndicaux.
1) L’exclusivité de la mission
Les dispositions de l’article L422-1 stipulent que les délégués du personnel ont pour
mission de présenter aux employeurs toutes les réclamations individuelles ou
collectives relatives au salaire, et à la réglementation concernant la protection
sociale, l’hygiène, la sécurité et les conventions et accords collectifs applicables dans
l’entreprise. Le rôle ainsi attribué aux délégués du personnel permet à ces derniers
de bénéficier d’une exclusivité, de sorte que personne ne peut le remplacer dans ses
attributions. Ceci est d’autant plus vrai que la cour de cassation considère avec
constance que commet un délit d’entrave l’employeur qui par note de service se
réserve la possibilité de faire trancher certaines difficultés par des procédures
parallèles écartant ainsi l’intervention des délégués du personnel ou alors la rendant
trop tardive pour être efficace.
Malgré les termes de l’article L422-1 du code du travail, le salarié dispose toujours
de la liberté de présenter lui-même et directement ses observations à l’employeur et
ce malgré la présence de délégués du personnel.
D’une manière générale, les réclamations et observations sont présentées par les
salariés aux délégués du personnel par le biais d’un registre (cahier généralement
mis à disposition des salariés dans le local des délégués du personnel), mais elles
peuvent être également transmises lors des réunions organisées par les délégués du
personnel lors des permanences qui se déroulent dans le local qui leur est affecté.
Mais les délégués du personnel peuvent également mettre en place une boîte aux
lettres.
3) La détermination des salariés pouvant être représentée par les
délégués du personnel
Par ailleurs, il est en principe admis que les délégués du personnel représentent
uniquement les salariés du collège électoral ou de la catégorie professionnelle qui
les a élus.
L’analyse des dispositions de l’article L422-1 du code du travail fait apparaître que le
délégué du personnel est compétent pour présenter toutes les réclamations
concernant les conditions de travail des salariés dans l’entreprise.
C’est ainsi qu’en présence d’un CHSCT les délégués du personnel assistent
généralement aux réunions du CHSCT dans la mesure où ils ont pour mission de
présenter les revendications et observations des salariés en matière d’hygiène et de
sécurité.
Section 2 : L’intervention du délégué du personnel auprès de l’inspecteur du
travail
Lorsque l’inspecteur du travail intervient volontairement pour faire cette visite, il peut
inviter le délégué du personnel à l’accompagner, mais ceci ne constitue pas une
obligation, en revanche lorsque l’inspecteur fait une visite d’entreprise à la demande
d’un délégué du personnel, il a l’obligation d’avertir préalablement ce délégué du
personnel afin que celui-ci puisse l’accompagner lors de sa visite.
Les délégués du personnel ont une mission générale au terme de laquelle ils doivent
veiller au respect des droits de la personne et des libertés individuelles dans
l’entreprise.
Dans tous ces cas, le délégué du personnel dispose du droit d’alerte qui lui permet
d’informer l’employeur, de l’alerter et de lui demander que cesse immédiatement le
trouble.
Les situations visées dans les dispositions de l’article L422-1-1 du code du travail,
sont très larges et englobent notamment (liste n’est pas limitative) les mesures
discriminatoires en matière d’embauche, de rémunération, de formation, de
reclassement, d’affectation, de classification, de promotion professionnelles, de
mutation, de renouvellement de contrat, de sanction ou de licenciement.
Il est important de préciser que le droit d’alerte peut être mis en œuvre aussi bien en
cas de harcèlement moral que sexuel.
Mais en revanche, le délégué du personnel ne peut pas utiliser le droit d’alerte pour
agir en nullité du licenciement prononcé par l’employeur à la suite d’une atteinte au
droit des personnes ou aux libertés individuelles, car la contestation du licenciement
n’est pas un droit collectif mais un droit individuel propre à chaque salarié.
La première étape est constituée par la constatation d’une atteinte au droit des
personnes, que cette constatation soit faite par le délégué du personnel en personne
ou qu’elle soit faite par un salarié de l’entreprise qui en informe le délégué du
personnel.
Dans ce cas-là dès la constatation des faits, le délégué du personnel doit en informer
immédiatement l’employeur.
Ce droit d’alerte ne reste pas cantonner dans la théorie du droit du travail, c’est
quelque chose qui est utilisé pas de manière fréquente mais qui est souvent utilisé
pour contraindre l’employeur à entamer un dialogue avec les salariés plus
exactement leurs représentants.
Les dispositions de l’article L122-32-5 du code du travail stipulent que les délégués
du personnel sont obligatoirement consultés sur le reclassement d’un salarié déclaré
inapte par le médecin du travail suite à un accident du travail ou une maladie
professionnelle.
Les délégués du personnel sont obligatoirement consultés par l’employeur sur les
questions suivantes :
La consultation des délégués du personnel est obligatoire quel que soit le degré
d’inaptitude du salarié. Ils doivent être consultés même si le salarié est déclaré
totalement inapte à tout travail et à tout emploi.
De la même manière, l’employeur ne peut pas se retrancher derrière l’absence de
délégués du personnel pour justifier de la non consultation de ces derniers s’il n’a
pas satisfait à ses obligations en matière d’organisation des élections des délégués
du personnel. La consultation doit être préalable, en tout état de cause, à toute
proposition de reclassement formulée au salarié.
Pour que les délégués du personnel puissent être consultés sur une question, ils
doivent être convoqués à une réunion extraordinaire qui aura pour objet la
consultation sur la question. À cette fin, la convocation doit contenir un ordre du jour
qui doit préciser la totalité des points sur lesquels ils seront consultés.
Pour que cette consultation soit efficace, il convient de joindre à la convocation
l’ensemble des documents indispensables aux délégués du personnel pour qu’ils
puissent valablement et en toute connaissance de cause donner un avis sur la
question qui leur est soumise.
Cette convocation doit être adressée aux délégués du personnel dans un délai
raisonnable que l’on considère comme étant respecté si 3 jours séparent la réception
de la convocation de la tenue de la réunion.
Lorsque toutes les questions figurant à l’ordre du jour ont été abordées, un procès-
verbal est rédigé puis signé par les membres présents et enfin, affiché sur le tableau
prévu à cet effet.
Car enfin, les délégués du personnel étant les représentants élus des salariés, et
doivent donc à ce titre rendre des comptes aux salariés en les informant
régulièrement en temps et en heure du travail qu’ils ont accompli.
Section 5 : Les relations des délégués du personnel avec les autres institutions
représentatives
Ils ont chacun leur rôle propre à jouer dans l’entreprise, mais ils ont bien évidemment
des intérêts communs de sorte qu’ils sont forcément en liaison les uns avec les
autres.
Plus particulièrement, les délégués du personnel font partie avec les membres du
comité d’entreprise du collège chargé de désigner les membres du CHSCT.
Par ailleurs, le CHSCT est tenu de se prononcer sur toutes les questions qui
pourraient lui être soumises par les délégués du personnel.
Enfin, les délégués du personnel ont, par application des dispositions de l’article
L422-2 du code du travail, qualité pour soumettre au comité d’entreprise toutes les
questions, suggestions et observations émanant du personnel. En aucun cas
l’employeur ne peut s’opposer sous quelques formes que ce soit aux échanges qu’il
peut y avoir entre les différentes institutions et ne peut pas s’opposer à la
transmission de pièces ou informations qui peuvent être faite entre les trois
institutions.
Chapitre 4 :
1) Définition
Le crédit d’heure est une période ou un nombre d’heures qui est accordé au salarié,
délégué du personnel, pendant ses heures de travail pour lui permettre d’exercer ses
fonctions de délégué du personnel. Durant cette période, le salarié est dispensé de
fournir un travail, mais doit en contrepartie consacrer ce temps dans l’exercice du
mandat de représentant du personnel.
Ce crédit d’heure est une limite mensuelle maximum du temps que le salarié peut
consacrer à l’exercice de son mandat.
Les délégués du personnel suppléants ne bénéficient pas de crédit d’heure, car ils
n’ont pour vocation que de remplacer le titulaire si celui-ci est empêché. Donc ils ne
pourront bénéficier des heures de délégation qu’à la condition de remplacer le
délégué titulaire.
Le crédit d’heure est mensuel, ce qui veut dire que les heures de délégation
auxquelles a droit le salarié doivent être prises dans le mois considéré. Si ces heures
ne sont pas utilisées, elles seront définitivement perdues. Dès lors, les heures de
délégation ne peuvent pas être reportées d’un mois à un autre.
A. Les infrastructures
Les délégués du personnel pour pouvoir exercer leur mandat doivent disposer des
moyens matériels nécessaires. Ces moyens sont mis à leur disposition par
l’employeur qui est tenu de leur permettre d’avoir accès à un local ainsi qu’aux
moyens de communication usuels.
Par voie de conséquence il faut (critère essentiel retenu par la jurisprudence) que le
local attribué permette aux délégués du personnel d’assumer pleinement le mandat
qui leur a été confié.
Les dispositions de l’article L424-2 ne précisent pas si le local doit ou non être
aménagé ; la loi est muette ; le législateur a omis involontairement d’apporter une
quelconque précision.
Le local doit être aménagé par l’employeur (sans pour autant répondre à tous les
critères de luxe), on entend par aménagement une table, des chaises, une armoire et
une ligne téléphonique (aujourd’hui voire une ligne Internet). Ce sont des
aménagements minimums.
L’article L412-9 dit qu’en principe, le local ou un seul local ne peut pas être attribué
aux institutions élues et aux délégués syndicaux. Mais les délégués syndicaux
peuvent passer des accords avec la CE ou les délégués du personnel.
Enfin, l’employeur ne peut pas pratiquer des écoutes de la ligne téléphonique des
délégués du personnel et ne peut pas pirater cette ligne.
Le local attribué aux délégués du personnel doit être librement accessible à tous les
salariés et délégués du personnel bien évidemment, à tout moment pendant les
heures d’ouverture de l’entreprise. L’employeur ne peut pas restreindre l’accès à ce
local pendant les heures d’ouverture de l’entreprise. Mais en dehors des heures
d’ouverture, les délégués du personnel ne pourront pas exiger l’accès à ce local
parce qu’en dehors des heures d’ouverture de l’entreprise, l’employeur doit interdire
l’accès à l’entreprise pour assurer les règles primaires de sécurité.
Les dispositions de l’article L424-4 du code du travail stipulent que les relations entre
l’employeur et les délégués du personnel s’effectuent par le biais de réunions qui
doivent être organisées soit à l’initiative de l’employeur soit à la demande des
délégués du personnel.
Par ailleurs, cette disposition légale stipule également que les délégués du personnel
doivent être reçus collectivement au moins une fois par mois par l’employeur. Cette
périodicité doit être obligatoirement respectée par l’employeur. Il en résulte que
l’employeur à l’obligation d’organiser la réunion mensuelle des délégués du
personnel. S’il ne le fait pas il commet un délit d’entrave. En tout état de cause c’est
à l’employeur de prendre l’initiative de l’organisation de cette réunion.
La date de la réunion doit être fixée par l’employeur suffisamment à l’avance afin que
les délégués du personnel puissent s’organiser pour assister à la réunion et pour
avoir le temps d’établir la note contenant leurs réclamations et devant être remise à
l’employeur pour la réunion.
Le problème peut se poser lorsqu’une entreprise possède des horaires fixes et des
horaires variables. De la même manière, un souci peut se poser lorsqu’une
entreprise travaille en 3 fois 8 ; quand la réunion dit-elle être fixée ?
En principe, la réunion est fixée pendant la plage des horaires fixes (entre 8heure et
18heure). Cela étant, si la totalité des délégués du personnel font partie de l’équipe
de nuit, rien n’interdit à l’employeur de fixer cette réunion pendant les heures de
travail de nuit, pour éviter de faire revenir le salarié ce qui aurait pour conséquence
de ne pas respecter le temps de repos journalier du salarié.
Tous les délégués du personnel doivent être convoqués à la réunion mensuelle. Par
délégué, on n’entend évidemment que les délégués titulaires. La convocation doit
être faite par l’employeur sous la forme écrite.
Les dispositions de l’article L424-4 stipulent que les délégués du personnel peuvent
être reçus par l’employeur en cas d’urgence en dehors de la réunion mensuelle.
1) L’employeur
E. La consignation de la réunion
Une fois approuvé ce procès-verbal est affiché sur le tableau d’affichage afin d’ê
consulté par l’ensemble des salariés de l’entreprise.
Titre 8 :
Les dispositions de l’article L236-2 du code du travail définit le CHSCT comme étant
une institution représentative du personnel qui a pour mission de contribuer à la
protection de la santé et de la sécurité des salariés ainsi qu’à l’amélioration des
conditions de travail.
Chapitre 1 :
La création du CHSCT
B. Le caractère dérogatoire
Certaines entreprises qui exercent des activités particulières n’ont pas l’obligation de
mettre en place un CHSCT dans la mesure où elles disposent d’un régime
dérogatoire les obligeant à mettre en place un régime spécifique en matière de
contrôle, d’hygiène et de sécurité adapté à leur activité. Ces entreprises sont les
entreprises de mine et de carrière qui a institué un régime de délégué mineur en lieu
et place du CHSCT, mais dont le régime n’exclut pas la possibilité de prévoir malgré
tout un CHSCT conformément aux dispositions légales.
Les entreprises de transport par fer, par route, par eau et par air bénéficient
d’institutions spécifiques dont les règles sont définies par les statuts de chacune des
entreprises (air France, SNCF, Ratp). Il y a les entreprises d’enseignements à savoir
les lycées publics d’enseignement technique et professionnel dont l’organisation
prévoit la création de commission d’hygiène et de sécurité. Ces commissions sont
composées de représentants du personnel des établissements, de parents d’élèves,
de l’équipe de direction et d’un représentant des collectivités locales.
le seuil des 50 salariés en équivalent temps plein doit avoir été atteint pendant
12 mois consécutifs ou non au cours des trois années précédentes.
L’établissement doit être pourvu d’une représentation du personnel, c’est-à-
dire délégués du personnel et/ou comité d’entreprise dans la mesure où ces
institutions forment le collège chargé de la désignation de la délégation du
personnel au CHSCT.
Donc le décompte des salariés doit se faire dans chaque établissement qui constitue
par voie de conséquence la référence pour la création ou non d’un CHSCT.
B. La notion d’établissement
Critère géographique
Critère d’autonomie
1) Le critère géographique
Compte tenu des spécificités du CHSCT, cette institution doit fonctionner au plus
près des situations du travail effectives du salarié. Ceci est d’autant plus vrai que les
membres du CHSCT doivent avoir une parfaite connaissance des conditions de
travail des salariés et doivent avoir des contacts fréquents avec eux. Cette proximité
est d’autant plus importante que les membres du CHSCT doivent pouvoir à tout
moment et dans les délais les plus brefs, mettre en œuvre la procédure de
signalement de l’existence d’une cause de danger grave et imminent. Il en résulte
que l’éloignement géographique des services ne doit pas rendre l’exercice de ses
missions inefficaces.
2) Le critère de l’autonomie
L’administration a dégagé ce second critère parce que selon elle l’établissement doit
pouvoir jouir d’un degré d’autonomie suffisant pour le traitement des questions
d’hygiène, de sécurité et de condition du travail. Or pour qu’il y est un établissement
autonome, et donc que l’on puisse véritablement parler d’établissement il faut que le
CHSCT puisse avoir un interlocuteur ayant suffisamment de pouvoir pour donner une
suite aux travaux du comité.