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Le Triptyque de La Lecture en Public

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A- Le triptyque de la lecture en public

La technique proposée a comme principe de base de décaler le temps de lire du temps de


dire et permet à l’orateur, à l’intervenant de s’adresser effectivement à son auditoire, à son public
au lieu de se pencher sur ses textes, sur ses feuilles.

Elle consiste en une lecture en trois (3) temps :

1er temps : Le chargement

Je lis avec les yeux ce que je vais dire : « Je capte quelques mots ».

2e temps : Le transport

Je regarde le public : « Je regarde à qui je vais livrer ces mots ».

3e temps : La livraison

Je dis ce que j’ai lu : « Je fais ma livraison, toute ma livraison ».

B- Les impératifs de la lecture en public

A maintes circonstances on peut être amené à lire à haute voix, pour prononcer par
exemple un discours.
Pour avoir été parfois l’auditoire, vous savez que cet exercice présente certains dangers :
le lecteur ânonne, trébuche, se reprend, ou bien, même si la lecture est correcte le ton et le débit
sont si monotones qu’on « perd le fil » au bout de quelques minutes.
Comment éviter ces difficultés ?
Trois impératifs : Etre audible, clair et vivant.

1. Etre audible
a) La voix
Prendre la parole en public passe par une découverte et une maitrise de sa propre
voix. Car elle est un instrument de musique dont l’orateur se sert
pour : « Intéresser, captiver, étonner, toucher, faire rire, détendre, rassurer,
mettre en valeur ». Elle est d’autant plus forte que l’auditoire est important. Elle
ne doit pas être monocorde, l’orateur articule, ponctue chaque phrase, chaque
accent tonique.
Les voix ne se ressemblent pas. Elles véhiculent la personnalité, elles se
différencient par la modulation, le volume, la puissance, le débit, le rythme, la
musique. Ce qui en fait un outil relationnel précieux et combien chargé

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d’affectivité ! Cet outil peut être fascinant ou repoussant selon le cas. La voix est
évolutive : Chez l’enfant elle est hésitante, claire, montante ; celle de l’adolescent
est en pleine mutation ; celle de l’adulte utilise tous les registres à sa disposition,
enfin celle du vieillard déjà s’efface.
Pour parler en public il faut bien connaitre la mélodie de sa propre voix. Le plus
efficace est d’effectuer un ensemble d’exercices pour l’apprivoiser, ne plus être
surpris par elle. Il faut se familiariser avec elle.

- Fréquence ou registre de la voix


Nous soulignons ici trois registres de la voix : Grave – medium – aigu. Optez
plutôt pour les registres medium et grave car l’oreille…

- Couleur de la voix
La couleur de votre voix est une sorte de carte de visite pour votre auditoire.
Elle est unique chez chaque personne (n’est-ce pas agréable d’être
immédiatement reconnu au téléphone par exemple !).
Voilà un exercice que nous vous proposons. Il a pour but de vous entrainer à
vous identifier, reconnaitre et écouter avec plus d’attention les voix qui vous
entourent pour mieux situer la vôtre et apprendre à jouer avec elle. Cet
exercice peut vous sembler long à effectuer. Faites-le au fil des jours et à des
occasions précises, cela vous permettra de développer vos oreilles.
 Ouvrez la radio, exercez-vous à reconnaitre les voix.
 Reconnaissez sur enregistrement les voix de votre famille, de vos amis,
repérant les caractéristiques.
 Essayez d’imiter quelques voix célèbres pour en saisir les caractéristiques.

- Le volume de la voix
C’est le degré avec lequel on vous entend à voix normale, à une distance
maximale.
Pour prendre conscience du volume de votre voix, vérifiez en famille ou avec
des amis jusqu’à quelle distance on vous entend à voix normale. Vous pouvez
aussi vous entrainer en utilisant un magnétophone : parlez de plus en plus fort,
écoutez-vous, vérifiez si vous n’avez pas changé le registre de votre voix. Au
cours d’un tel exercice, sous prétexte de parler plus fort on risque en effet de
prendre une voix dite haut perchée, désagréable à l’oreille, telle une voix
forcée à la limite de la rupture. Il faut vous entrainer jusqu’à ce que vous
réussissiez à garder la même voix quel que soit le volume.

- L’intonation ou la modulation

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C’est le mouvement mélodique de la voix. Le ton que l’on adopte en parlant.
La manière d’émettre le son selon le discours. On appelle encore l’intonation
la hauteur de la voix. Elle entretient des rapports étroits avec la musique,
parce qu’elle s’exprime par des variations de ton qui permettent au discours
d’échapper à la monotonie. L’intonation est le reflet de nos intentions. On a
souvent tendance à dire que c’est le ton qui fait la chanson, eh bien oui c’est
vrai. Selon le ton de notre voix on peut voir si on est content ou fâché, triste
ou joyeux… la façon de dire les mots permet à notre interlocuteur de
percevoir notre état affectif.
 Etude sur le ton
Ce qui marque toujours la langue parlée c’est le ton. On dit au niveau de la
communication orale, chaque message doit être présenté, prononcé avec le
ton convenable. Lorsqu’un orateur se met à faire une déclaration ou traite
un sujet quelconque, le ton utilisé par ce dernier n’est pas un choix
volontaire. Ceci, en effet, doit être subordonné au message,
particulièrement la nature, la caractéristique même du message. C’est
pourquoi au niveau de la communication orale on retrouve les différents
tons qui suivent : Le ton naturel, ton mécontent ou énergique, ton joyeux,
ton triste, ton tendre…
Le ton naturel
Paul, veux-tu venir jouer avec moi ? Veux-tu me prêter la balle ?

Le ton mécontent
Dis-moi Pierre est-ce toi qui a pris la plume ? Ou l’as-tu mise ?

Le ton triste
Je suis bien triste aujourd’hui, papa est très malade, comme il se plaint je
ne veux pas faire de bruit.

Le ton tendre
Je jure de t’aimer encore, t’aimer même après la mort.

Le ton joyeux
C’est la première fois que je me sens aussi heureux dans ma vie.
Il est important d’adapter le ton de sa voix au message à véhiculer. Une
mère de famille n’utilise pas le même ton pour inviter ces enfants à passer
à table qu’aller se coucher. Un orateur doit moduler sa voix en fonction du
public, de son sujet, de ses objectifs.

- Le débit

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C’est la vitesse ou la lenteur avec laquelle on parle autrement dit c’est le
nombre de mots que l’on dit à la minute. Il y a trois types de débit : Un débit
lent compris entre 80 et 100 mots à la minute, un débit moyen compris entre
100 et 140 mots à la minute et un débit rapide compris entre 140 et 180 mots
à la minute.
Le débit que l’on adopte dépend de la situation de communication. Le débit à
la radio est plus rapide qu’à la télévision. Le débit d’un individu a aussi
rapport à sa psychologie. Le débit varie d’un texte à un autre. Le débit ne doit
être ni trop lent ni trop rapide. Mais, il serait préférable d’être trop lent que
d’être trop rapide. Toutefois, il y a des cas où l’on peut choisir un débit rapide
ou lent. On accélère le débit quand on veut souligner une anecdote, faire un
humour ou encore donner de la vie à son monologue. A l’inverse, un
ralentissement mesuré du débit permet de faire monter la tension et
d’augmenter le suspense. C’est une bonne méthode pour capter l’attention de
son auditoire.

- Le placement de la voix
La voix demande à être placée. Sans donner de conseils de diction – vous ne
cherchez pas à être des comédiens – vous devez savoir que l’important n’est
pas de lancer la voix « fort » mais de la lancer loin. A cet effet, regardez de
temps en temps les personnes les plus éloignées que vous voulez atteindre.
Votre voix s’ajustera d’elle-même à la distance.

b) La diction
La diction c’est l’art de dire ou l’art de parler. Elle se décompose en articulation et
en prononciation. Autrement dit la diction c’est l’art d’articuler et de prononcer.
Maintenant quelle est la différence entre articulation et prononciation ? Quand
est-ce qu’on articule et quand est-ce qu’on prononce ?

- L’articulation et la prononciation
L’articulation, c’est le mouvement des muscles articulatoires. Alors que la
prononciation c’est le son. Une bonne prononciation est tributaire de
l’articulation. Voilà pourquoi on mettra davantage accent sur l’articulation.
Bien articuler est la première des politesses que vous devez à ceux qui vous
écoutent. Une bonne articulation donne au parler une image de fermeté et
d’assurance. Il y a articulation quand l’air sort librement, sans aucune
résistance, sans que rien ne le bloque. Quand on fait ressortir clairement
chaque syllabe du mot. Savoir bien articuler c’est se donner les moyens d’être
plus fort et plus efficace. En s’appuyant sur les consonnes vous donnez du
poids aux mots, vous faites plus d’impact et vous avez l’air assurant.

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C’est en activant ou en actionnant les muscles circulaires qui entourent la
bouche que les lèvres obtiendront leur mobilité. Pour arriver à articuler
clairement cela demande quelques fois de travailler très dur. A début il faut
consentir à faire des grimaces. C’est au prix de ces grimaces que notre image
devient simple et naturelle.

- Les consonnes
C’est en appuyant sur les consonnes que nous donnons du poids aux mots. On
les considère comme les jambes de devant du cheval, on n’aura qu’à
s’appuyer sur elles et les autres suivront pour répéter un certain Charles
Dullin. Et Louis Jouvet disait : « Si tu m’aimes, fait sonner le « m », tu
m’aimeras mieux ».

- Les voyelles
C’est allongeant les voyelles et les diphtongues que l’on donne de la largeur et
de l’amplitude au son : La Fraaaance de Charles de Gaule. Cette technique
permet d’être détendu de loin, sans forcer la voix. Le liiiiiivre est sur la table.
La peeeerle des Antilles. L’iiiiile d’Haitiiii etc. Les sons arrivent larges et
détachés ouvertes ou fermées, les voyelles caractérisent l’accent.

 En route vers une meilleure diction


- Mouvement des lèvres (vers l’avant)
Musc – dune – rustre – lustre – frustre – juste – buste – plus – plume – brute –
prune – brume – buffle – buche – cruche – puce – pouce – duc – rue – duc –
poule – gout – cou – bout – mou – loup – soupe – creux – eux – maux – taux –
vaut – haut – peau – faux – peur – sueur – sœur – cœur – turc – dure – sur –
pur – mur.

- Mouvement des lèvres (vers l’arrière)


Croire – boire – poire – voir – tige – bridge – type – guide – grippe – rythme –
crise – brise – liste – risque – rixe – digne – piste – signe – figue – sec – texte
– presque – geste – terre – nerf – fresque – tchèque – elle – benne – herbe –
zèle – piètre – mètre – prêtre – pelle – sèche – pièce – miel – cheque – crêpe –
lieste – sieste – neige – fièvre – air – rêve – livre – pipe – isme – ile – tic – pic
– digne – ligne – liste – grippe – rire – riche – palme – masque – claque –
croire – alpes - vivre – ville – cri – craque – clair – chair – vrai .

- Mouvement mixte des lèvres (en laissant sonner le « e » final)


Croire – boire – poire – tige – bridge – type – guide – pipe – grippe – crise –
brise – liste – isme – rythme – risque – rixe – digne – prise – rire – riche – zèle
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– piètre – prêtre – mètre – texte – claire – presque – fresque – geste – elle –
pelle – peste – palme – masque – claque – craque – chaque – lieste – sieste –
sèche – neige – fièvre – pièce – benne – aire – rêve – crêpe – livre - vivre –
ville – pipe – grippe – pique – isme – ile.

- Mouvement mixte des lèvres 2


Rituel – visqueux – puits – fruit – mielleux – mieux – Dieu – lieu – pieux –
vieux – meilleur – précieux – moelleux – duchesse – menteur – maudire –
gouter – frileux – durant – durer – duché – frustrée – contrée - métaux –
nuageux – rigueur – étude – acteur – dragueur – méduse – chaleur – mineur –
dictateur – directeur – ingénieur – orateur – initiateur – plusieurs – dictature –
littérature – lougarou – kangourou – réussir – réunir – rue – Titus – titulaire –
inutile – minutie – stimulus – stimuli – simuler – diminutif – diminuer –
exactitude – plénitude – rectitude – vissicitudes – multitude – sublime –
similitude.

- Détacher distinctement les syllabes en faisant sonner le « ion »


Onction – diction – restitution – ébullition – obstruction – décoction –
spoliation – inspection – extraction – salutation – élection – répétition –
mobilisation – simulation – fixation – stimulation – diminution – frustration –
discussion – prostitution – distraction – masturbation – calcination – pulsion –
punition – palpitation – excitation – pénétration – malédiction.

c) La respiration
Deux actions doivent être combinées en parlant : Celle de respirer, qui est vitale et
constante et celle d’expirer l’air avec lequel on produit les sons.
Il existe trois types de respiration :
1. La respiration thoracique, qui est celle que l’on emploie tous les jours, depuis
que nous sommes nés, sans y penser. On gonfle nos poumons.
2. La respiration intercostale, la plus compliquée des trois, permet à l’air de
s’infiltrer au niveau des côtes et du diaphragme. Elle est utilisée essentiellement
par les chanteurs.
3. La respiration abdominale, c’est celle que les orateurs utilisent lorsqu’ils
parlent.

Quand on parle en public, en cas de contraction, la respiration abdominale par un


déplacement de la masse des viscères permet un massage du plexus solaire. Or, c’est
en ce point bien précis que tout se noue brutalement. Un orateur commence son
discours puis brusquement a une rupture du débit de la parole ou au contraire une
accélération : Il se met à bafouiller. Dans les deux situations il y a eu télescopage.

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- La respiration abdominale
Il s’agit-là d’un véritable exercice mécanique pour que vous compreniez le
fonctionnement des trois types de respirations. Cela peut vous sembler
accessoire, mais avant de parler en public il vous faut un matériel mécanique
adapté. Cet exercice pourra vous donner une impression d’inutilité mais
accepter de le jouer en vous concentrant. Vous entrainez à mieux respirer c’est
vous donnez une chance supplémentaire pour mieux parler. N’oubliez pas que
les paroles sont véhiculées par le souffle.
 Allongez-vous sur le dos et mettez un livre sur votre ventre. Parlez
doucement, puis plus fort en tentant de faire monter et de faire
descendre le livre. Cela permet de s’entrainer à une respiration
abdominale.
 Prononcez une phrase assez longue en prenant conscience que vous
parlez en expirant et que vous deviez vous interrompre pour reprendre
votre souffle, c’est-à-dire inspirer. Ensuite, inspirez en prévoyant la
durée de votre phrase et reprononcez-la. Comparez les deux situations.

2. Etre clair
a) La prosodie ou la ponctuation parlée
La prosodie c’est l’art de lire, de dire ou de parler en public. Elle nous fournit des
outils pour avoir un parler simple, pour pouvoir agir sur les émotions et pouvoir
emporter l’adhésion ou la conviction de n’importe quel public, de n’importe quel
interlocuteur. Pour cela nous devons nous mettre au travail rigoureusement car
c’est seulement en travaillant que nous deviendrons cet orateur efficace, capable
de séduire, de galvaniser les foules et d’emporter l’adhésion de son auditeur.

Un parler simple
Ce n’est pas si simple pour arriver à cette simplicité, il faut connaitre parfaitement
se dont vous parlez. Il faut utiliser un vocabulaire adapté à votre auditeur. Sinon,
vous ne serez pas compris. Evitez les termes techniques ou les mots rares, certes
ils peuvent vous donner une image de savant mais ils ne contribuent pas au large
partage de communication.

La ponctuation parlée est très différente de la ponctuation écrite. Quand on parle


on n’est pas obligé d’obéir scrupuleusement aux signes de ponctuation. Il faut
apprendre à se libérer de la ponctuation écrite afin qu’on puisse arriver à
personnaliser notre expression. Pour jouir de cette liberté de dire, il faut faire table
rase du texte écrit c’est-à-dire, le mettre à plat autrement dit le déponctuer pour le

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ponctuer selon votre ressenti. Chaque personne a son propre jeu de dire, il revient
à tous de le chercher et de le personnaliser.

- La scansion
La scansion est une sorte d’accent tonique que l’on peut placer selon son
ressenti. On élève la voix sur le mot porteur de sens dans la phrase, le mot le
plus significatif. Appuyer sur le mot de valeur est le garant d’une bonne
compréhension. Vous le faites dans la vie de tous les jours sans y penser.
Vous donnez du relief aux mots en fonction de vos ressentis.
Exemple de scansion
J’ai le meilleur produit.
J’ai le meilleur produit.
J’ai le meilleur produit.
J’ai le meilleur produit.
Ma vie n’appartient qu’à moi.
Je t’interdis de me parler ainsi.
C’est ma vie, pas la tienne.
Pense ce que tu veux, je me connais.
Tu es la seule qui fait battre mon cœur.
Ne me parle pas comme ça.
J’ai appelé au secours mais personne ne m’est venu en aide.
Nul n’osera me provoquer sinon il le regrettera amèrement.
Moi, je te le dis, tu seras frappé par ton propre karma.

- Le silence
Louis Jouvet nous dit : « Un texte est avant tout une respiration ». Et la
respiration orale, ce sont les silences. Le silence est la base de toute
expression verbale de qualité. C’est l’outil essentiel du jeu de dire ou encore le
nerf de l’expression partagée. Il peut se placer ou vous le souhaitez. Le silence
est la clé de voute de savoir-dire, c’est-à-dire le principe de base. Le silence
n’est pas toujours un blanc, un silence est d’abord une respiration. Il permet
de laisser à l’autre le temps de comprendre ce qui vient d’être dit et d’attendre
ce qui va suivre. Le silence ponctue notre expression personnelle. Vous
pouvez toujours vous arrêtez ou vous le souhaitez, quand vous parlez.
La maitrise du silence dans votre parler vous évite des remplissages font de :
Heu !, et des mots parasites comme : je crois, on peut dire, il faut savoir, je
dirais…
Pour apprendre à respecter les silences et mieux ponctuer, on utilise les signes
suivants : / silence de 2 secondes, // silence de 4 secondes, /// silence de 6
secondes.

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Remarque : Le silence parait beaucoup plus long pour vous qui parlez que
pour ceux qui vous écoutent, Le silence nous permet de respirer et de prendre
le temps de relâcher les tensions. Le silence volontairement exécute et bien
assume donne aux autres une impression de maitrise et d’assurance. Les temps
plus ou moins longs que vous mettez à l’intérieur de votre jeu de dire
soulignent les changements de rythme.
Exerçons-nous au silence
Je/peux m’arrêter/ou je veux quand je parle.
Je peux/m’arrêter ou/je veux quand je parle.
Je peux m’arrêter/ou je veux/quand je parle.
Je peux/ m’arrêter/ou/ je veux quand je parle.
Je peux/ m’arrêter ou je/ veux quand je parle.
Je /peux m’arrêter/ou je veux/quand je parle.
Je peux m’arrêter/ou je veux/quand /je parle.
Je /peux m’arrêter/ou je veux/quand /je/ parle.

b) La liaison
Lorsqu’un mot se termine par une consonne écrite mais non prononcée, celle-ci
peut se lier à la voyelle initiale du mot suivant pour former une syllabe. Donc, la
liaison unit deux mots qui se suivent, il n’y a pas d’arrêt de la voix entre les deux
mots, donc pas de disjonction. Il y a quatre (4) types de liaisons : liaisons
obligatoires, interdites, particulières et facultatives

1. Les liaisons obligatoires


- Entre un déterminant et le nom qu’il détermine : Les amis / Ces amis / Les
uns et les autres / Il est trois heures / Ce sont des amoureux / Aucun intérêt /
Certains hommes / Pendant toute une journée.
- Entre un verbe et ses pronoms sujet et objet : Ils ont / Les ont-ils ? / Nous
en avons / Nous-y voilà / Penses-y / Pensez-y/ Allons-nous en / Allons-y / En
arrivant.
- Avec les adverbes, prépositions et conjonctions monosyllabiques : En
avion / Très intéressant quand elle parle / Très important / Bon appétit / Bon à
savoir / Bien à toi / Bien arrivé /Bon à rien / Très énervant / Plus important /
Trop ému / Trop attendu / Il est trop aimable / Je serai là dans une heure / Je
pars sans elle / Allons chez eux / Tant attendu / Mais enfin.
- Avec le verbe auxiliaire être (quoiqu’il s’agisse là d’une liaison très
fréquente plutôt qu’obligatoire) : Il est ici / Ils sont arrivés / Ils sont
ensemble / Il fut un temps.

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- Entre l’adjectif et un nom : Un élégant homme / Heureux anniversaire / Un
grand effort / Un paresseux étudiant / Un excellent étudiant / Un brillant
artiste / Un audacieux ennemi / Un puissant homme / Un intelligent enfant.
- Avec « T » : Un petit homme / Il est utile / Vingt ans / C’est à toi / Vingt
heures.
- Avec « D », mais attention le D se change en T : Un grand homme / Quand
on vit / Quand elle passa / Quand est-ce qu’il est venu ?
- Avec « R » : Le premier étage / Un léger accident / Le dernier étage / Mon
premier emploi / Lisez le premier acte / Je suis né le premier aout / Stéphane a
un léger accident / Le dernier autobus part dans trois minutes, (mais on dit un
écolier attentif mais non un écolier rattentif)
- Dans quelques expressions figées : Avant-hier / Comment allez-vous / de
haut en bas / De bas en haut / De mieux en mieux / De moins en moins / De
plus en plus / De temps à autre / De temps en temps / Plus ou moins / Les
champs Elysées / Les Etats-Unis / Mot à mot / Nuit et jour / Petit à petit /
Sous-entendu / Tout à fait / Tout à coup / Tout à l’heure / Tout au moins /
Tout au plus / Un sous-officier / Vis-à-vis / C’est-à- dire.

2. Les liaisons interdites


- Devant les lettres de l’alphabet, les chiffres et les nombres, avec le mot
oui : Des « a » / des « u » / des « m » / les « e » / les « h » (élision aussi
d’ailleurs) / mais « oui »/ « les onze » joueurs / Le candidat « un »/ Vers les
« une » heure du matin.
- Groupe nominal et un groupe verbal : Les enfants # écoutent/ Les amis #
arrivent à midi / Les écoliers # étudient / l’avion # atterrit /L’enfant # appelle
sa mère.
- Un nom et un adjectif postposé : Un étudiant # américain / Liaison #
obligatoire / Liaison # interdite / Un mot # important / Une maison # immense
/ Un écolier # intelligent / Un loup # affamé / La paix # intérieure.
- Après les noms propres : Jean # est parti / Diderot # est arrivé.
- Après les conjonctions « et » et « ou »: Du pain #et# un bon fromage / Du
pain #ou un croissant / Et # alors ? / Et # encore / Et #on attend / Et# il ira /
Nous parlons # et # il écoute.
- Il n’y a pas de liaison si on doit provoquer un redoublement de son : Il
parlait # à ta concierge / Partout # où les gens parlent le français.
- Après le verbe avoir : Nous avons # un enfant / Il avait # une blessure au
visage / Nous avons # eu un accident / Vous avez # une plume / J’avais # une
étrange envie.

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- Avec les mots commençant par un « h » aspiré : Un # héros / En # haut /
Ces # haricots / Un # handicap / Les # hasards / Un # hibou / Des # hangars /
Un # harnais.
- Dans certains groupes figés : Nez #à nez / riz # au lait / Mort # ou vif
- Avec un mot singulier : J’ai le pied # écorché / Mon nom # est marocain /Le
fusil # est chargé / Le temps # a changé / La paix # est signée / C’est un enfant
# anémique.
- Interrogation avec inversion du sujet « on » : Qui a-t-on #invite ?/ Doit-on
# enlever les chaussures ? / Quand va-t-on # emballer les meubles ?
- Avec les interrogations (quand, comment, combien, combien de temps +
groupe verbal) : Quand # est-elle partie ? / Quand # a-t-il appelé ? Jusqu’à
quand # allez-vous rester ?/ Comment # est-il ton copain ? / Comment # ouvrir
cette boite ? / Comment # aller à Sai Kung ? / Combien # en voulez-vous ? /
Combien # avez-vous d’enfants ? / Combien # espères-tu gagner ? / Combien
de temps # est-il absent ?
Attention on dit : Quand _est-ce qu’elle est partie ? Comment_allez-vous ?

3. Liaisons particulières
- « S » et « X » se prononce « Z » : Nous allons / vous avez / Ils ont / Heureux
anniversaire / Prends-en / Penses-y / Fais-en / Deux amis / Deux enfants / Un
faux amis / Un paresseux étudiant / Un audacieux ennemi.
- « F » se prononce « V » devant un h muet ou une voyelle : Neuf ans / Neuf
heures.
- La lettre « D » se transforme en « T » : Un grand écrivain / Un grand
hommage / La poule pond un œuf / Un grand espoir.
- La lettre « G » se prononce « K » devant une voyelle : Un long
argumentaire / Un long entretien / Un long épisode / Un long enseignement.
Attention : Dans les finales « rt, rd, rs » on ne fait pas de liaison mais de
l’enchainement Exemple : Fort agréable / Fort utile / Un regard assassin /
Nord-Est / Nord- Ouest / Chars à banc / Vers à soie / Fers à repasser / Envers
elle / Toujours ensemble / Toujours et en tout lieu / Toujours est-il.

4. Liaisons facultatives
Les liaisons facultatives sont très régulièrement omises. Leurs présences
caractérisent une diction soignée et un registre de langue soutenue ou
littéraire. A remarquer que la liaison facultative n’existe pas dans le registre
littéraire. A ce niveau, toutes les liaisons facultatives deviennent obligatoires.
La liaison est alors facultative dans les cas suivants :
- Entre un nom au pluriel et l’adjectif : Des appartements attirants / Des
étudiants intelligents / Des romans étrangers.
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- Entre l’adverbe et le mot qu’il modifie : Pendant une journée / Un poème
amoureusement inspiré / Cette conférence est particulièrement intéressante.
- Entre l’auxiliaire être et un autre verbe, entre deux verbes modaux : Les
invités sont arrivés / Je vais essayer / Je vais écouter / Je vais étudier / On
pouvait admirer.
- Entre un verbe et un déterminant, une préposition… : Je vais à pied /
Prenez une chaise / Nous vivons ensemble / Je commets une erreur.

c) Les fautes de liaisons


On a tendance à associer toute faute de liaison à un Pataquès ou à un Cuir mais
l’usage nous prouve qu’il n’y a pas seulement deux types de liaisons, il existe
plutôt quatre : Pataquès, Cuir, Velours et Psilose ils désignent néanmoins des
déformations ou des altérations du langage.

- Le Pataquès
C’est une faute de liaison qui consiste à faire entendre un son « t » à la place
d’un « s ».
Exemple : Je ne sais pas ta qui est / Il n’est pas-t-à vous / Ce n’est pas-t-à moi

- Le cuir
Dans son sens linguistique le mot cuir désigne la faute de langage consistant à
faire entendre un « t » là où il n’y en a pas.
Exemple : Espagne va-t-en guerre, Lagardère va-t-à toi.
Il est a noté que certains cuirs sont autorisés à l’exemple de la locution « va-t-
en guerre ». Employé comme adjectif invariable, l’expression qualifie une
personne belliqueuse.
Exemple : Avant la guerre de 1914-1918, la France comptait de nombreux
revanchards va-t-en guerre.
Employé comme un nom masculin invariable, elle désigne une personne
cherchant le conflit à outrance
Exemple : Plusieurs pays du monde sont dirigés par des va-t-en guerre.
N.B : L’impératif du verbe aller forme une tournure correcte avec Va –t’en.

- Le velours
Dans son sens linguistique le mon velours désigne la liaison abusive qui
consiste à faire entendre un « s » ou « z » là où il ne faut pas.
Exemple : Aujourd’hui-z-encore, Moi-z-aussi

- Le Psilose

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Dans son sens linguistique, psilose désigne la disparition fautive de
l’aspiration à l’initiale d’un mot. Cette une liaison fautive rencontrée avec des
mots commençant par un « h » aspiré, le transformant en « h » muet.
Exemple : Un_héros, les_handicapés.

d) L’enchainement
Il y a enchainement quand on prononce ou attache la lettre finale d’un mot
(voyelle ou consonne) avec la voyelle commençant le mot suivant sans pause ni
séparation, les deux mots ne deviennent qu’un seul mot.
Il y a deux types d’enchainement :
1- Enchainement vocalique : Son vocalique (voyelle) + son vocalique
2- Enchainement consonantique : Son consonantique (consonne) + son vocalique

Remarque : La liaison n’est pas l’enchainement même s’il s’agit du même


procédé. Il existe deux types de consonne en français, une consonne qui est écrite
mais qui ne se prononce pas, on l’appelle consonne muette et une consonne qu’on
prononce qu’on appelle consonne sonore. La liaison se fait avec une consonne
muette alors que l’enchainement se fait avec une consonne sonore.

Exemple : Liaison : Mon_amour, les_amis.


Enchainement : Nouvel_an, pour_ainsi dire…

Pratique (enchainement vocalique)


- ça_y est !
- Tu_as un vélo.
- Tu_es au théâtre.
- Elle ira_à_Anse-Rouge.
- Sara_arriva_à_une heure
- Tu_es avec lui_ou_avec elle.
- J’ai_une_amie_anglaise
- J’ai_eu_une amie_autrefois à_Avignon
- J’ai_été_un peu_étonné
- J’ai_aimé_et apprécié
- François a_été_étudiant
- Je serai_au cinéma_à huit heures.
- J’ai_eu_une journée_affreuse
- Tu_as osé_éteindre

Pratique (enchainement consonantique)


- Il_habite_à Paris.
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- Cette_ile_est petite.
- Quel_âge_as-tu ?
- Quelle_est votre_activité ?
- Elle_entre_à l’université.
- Hélène_entre_avec_une_amie.
- Elle_habite_au troisième_étage.
- Le chapitre_à lire_est difficile_et long.
- Les verbes_et les adverbes_ont des choses_en commun.
- La mer_a des vagues et les vagues_ont de l’écume.
- J’ai offert_une montre_élégante_à_une amie.
- Moi, j’offre _une vase_à fleur_à cette_amie.
- Cet homme_est habile_avec_une_arme_à feu.
- Hier encore_elle_était là avec_Annie.
- Je te supporterai avec_amour_et courage.
- Cette rose_est rouge_et cette tulipe_est noire.
- La table_en plastique_est blanche.

3. Etre vivant
a) Le corps et les gestes
Le corps de l’orateur est un outil visuel avec lequel il fait vivre son message.
L’orateur ne connait ni le ridicule, ni la pudeur, il bouge, il déplace son corps en
fonction des sentiments qu’il veut faire naitre.
Celui qui intervient en public évitera d’accompagner chacune de ses phrases de
gesticulations excessives ou d’afficher une attitude trop fermée. Cela implique
une bonne maitrise de son corps et un minimum de confiance en soi. Donc, un
maintien trop rigide est aussi préjudiciable qu’un débordement gestuel incontrôlé,
les deux attitudes traduisent timidité ou malaise. L’idéal sera une mobilité
mesurée des bras et des mains accompagnant visuellement l’expression d’une idée
ou souligner une nuance de sentiment ou de pensée. Des mouvements brusques ou
trop contractés traduisent une nervosité excessive et focalise l’attention de
l’auditoire qui sera, alors moins attentif au message. Ce qui vaut pour les bras et
les mains l’est aussi pour les jambes, que l’intervenant se tienne debout ou assis.
Les gestes doivent correspondre, accompagner ou renforcer les messages.
En situation difficile, l’intervenant peut-être tenter de se dissimuler dans le seul
refuge qu’il a à sa portée : le vêtement. Ceux qui parlent debout se livrent à un
continuel va et vient, s’imaginant avoir l’air naturel et vivant. Mais en réalité, ils
se livrent à une fuite avortée. Ils ne sont pas face au groupe et se présentent de
trois quarts. Assis, ils se soutiennent eux-mêmes, s’enfoncent autant qu’ils
peuvent dans leur fauteuil, repliés sur eux-mêmes. Ils s’adonnent à un certain
nombre d’activités agressives et destructrices : dévisser son stylo, dérouler et
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briser les trombones, tapoter ses papiers, faire tourner un cendrier comme s’il
s’agissait d’une toupie. On parle d’inconscience totale de la liberté gestuelle.
Or, l’intervenant doit-être conscient de ses gestes. Un geste par expression comme
le dit Bergson : « L’homme parfait, dont le style sera parfait, devrait avoir un
geste spontané différent pour chacune des expressions qu’il transmet.»
Comme les chinois le disaient jadis, une image vaut mille mots. Des gestes bien
étudiés et significatifs apportent énormément à la compréhension du discours. De
plus, ils donnent de l’ampleur à vos propos et font vibrer l’auditoire. Pour vous en
convaincre, observez une discussion entre amis. Chacun à son tour, accompagne
de gestes les idées qu’il expose ou les faits qu’il raconte. Tout le corps s’exprime.
Cette remarque s’applique également à un exposé devant un public.
Nous le répétons plus la salle dans laquelle vous officierez est vaste et plus vos
gestes doivent être larges et visibles par tous. Si vous êtes d’une nonchalance
naturelle, pour l’occasion, mettez de l’énergie, de l’expression dans vos
mouvements.
Rappelez-vous la discussion entre amis : accompagnez vos propos du geste
adéquat. Regardez aussi les chanteurs interpréter une chanson : Chaque sentiment
ou émotion est traduit non seulement par la voix, mais aussi par un geste de la
main, du bras, de la tête ou du corps tout entier. Ne faites pas confiance à
l’improvisation. Cherchez des gestes suggestifs et cohérents. Paradoxalement,
plus ils seront étudiés et soigneusement mis au point, plus ils sembleront naturels
et spontanés.
A présent passons aux exercices pratiques. Dirigez-vous calmement et de façon
élégante vers l’endroit où vous allez parler. Posez vos mains à plat sur ce qui fait
office de lutrin, gardez la tête haute, les épaules en arrière, stabilisez-vous
fermement sur vos deux pieds et penchez-vous légèrement en avant, vers le
public, en appuyant vos bras sur le lutrin. Vous êtes alors dans la position idéale
de la personne qui a un message à délivrer. Puis, entrainez-vous à bouger une
main, paume ouverte vert le public, lorsque vous dites quelque chose sur lequel
vous voulez insister. Apprenez dès maintenant le code des gestes.
Si vous pointez vos doigts vert vos auditeurs, vous les impliquez dans votre
discours ou insistez sur une idée. Pour montrer votre implication dans ce que vous
avancez, faites un signe de tête affirmatif (de bas en haut) ou négatif (de droite à
gauche) ou encore, tournez les mains vers vous. Si un objet a une importance
particulière dans vos propos, suggérez sa forme ou son mouvement d’un geste de
la main (ou les deux). Pensez à laisser tomber vos bras mollement le long de votre
corps, sans serrer les poings. C’est un exercice qui décontracte. Tenez vos fiches
de la main droite (ou gauche si vous êtes gaucher) en maintenant votre pouce sur
le paragraphe que vous développez, pour ne pas perdre le fil de vos idées.

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b) Le regard
Le regard est le complément essentiel de la communication verbale, c’est le lien
privilégié entre l’orateur et son auditeur. L’intervenant s’appliquera à poser son
regard sur l’une des personnes de l’assemblée puis à glisser de l’une à l’autre dans
un mouvement constant et mesure afin d’impliquer chaque participant. Il faut
donner l’impression qu’on s’adresse à chaque auditeur en particulier.
La maitrise du regard nécessite un grand équilibre : Un regard traque et trop fixe,
loin de provoquer l’adhésion du groupe, accentuera le manque de communication.
Lorsqu’il est comme le reste du corps fige, crispée, non naturel le regard peut être
interprété comme défi, insolence, mépris.
Dans la vie courante ce problème ne se pose pas. Devant un groupe, notre réaction
instinctive est souvent autre, hélas. Ne craignez pas. L’habitude vous en viendra
vite et vous vous moquerez de vos terreurs passées. Ces paires d’yeux ne sont pas
des pistolets braquées sur vous. Souvenez-vous de la comparaison de la danseuse.
Abordez franchement votre auditoire. L’auditoire est un homme ou une femme
que – selon votre sexe – il vous faut séduire, à qui il faut plaire. Détourne – t – on
le regard de la personne qu’on invite à danser et toute femme qui se sent regarder
avec intérêt, pour elle-même, n’est-elle pas flattée ?

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