Corrige Bac L/Es: Sujet 1
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Sujet 1
Composition :
L’Europe dans la guerre froide (1947-1989)
Analyse du sujet
Le sujet est très classique (sujet de cours) et appelle un plan chronologique permettant de mettre en valeur les
différentes périodes.
Le principal risque est de parler de la guerre froide en général sans concentrer l’étude sur la situation particulière de
l’Europe (la crise de Cuba n’a ainsi pas sa place dans ce sujet).
Berlin, ville divisée et ville « frontière » entre les deux blocs, est à mettre en valeur.
L’Europe ne signifie pas forcément « Union européenne » mais la construction européenne, largement aidée par les
Etats-Unis dans ce contexte, pourra être mentionnée.
Problématique : Pourquoi peut-on dire que l’Europe constitue un théâtre et un enjeu majeur de la guerre froide ?
Introduction
Plan possible
- L’Europe en 1947 est encore largement détruite ; nécessité de se reconstruire mais difficultés économiques
importantes.
- Doctrine Truman et son volet économique, le plan Marshall proposé à tous les pays d’Europe.
- Le refus soviétique (doctrine Jdanov) avec parfois des pressions sur leurs alliés qui étaient tentés d’accepter le plan
Marshall ; tentative du CAEM (COMECON)
en partenariat avec epicureweb.fr
- Mise en place progressive de régimes soviétiques dans les pays d’Europe de l’Est (« Coup de Prague » en 1948).
- Dernier acte de la division, le volet militaire. L’Ouest de l’Europe rejoint en 1949 l’OTAN et se protège derrière le «
parapluie nucléaire américain ». Les « démocraties populaires » rejoignent le Pacte de Varsovie en 1955
- Allemagne divisée en zones d’occupation militaire ; à l’Ouest, zones américaines, anglaises, françaises ; à l’Est, zone
d’occupation soviétique. Berlin, ancienne capitale du Reich, elle-même divisée entre zones d’occupation avec points
de passage
- Volonté américaine de redresser l’Allemagne (à l’inverse de l’URSS qui souhaite la maintenir dans une situation
d’affaiblissement). Fusion des zones d’occupation à l’ouest (trizone) et introduction du Deutschemark -> réaction de
Staline par le blocus de Berlin Ouest (1948).
- Mise en place d’un pont aérien (pendant 11 mois) qui illustre la détermination des Alliés. L’Allemagne devient un
des « fronts » de la guerre froide.
- La levée du blocus de Berlin en 1949 consacre cette division du pays avec l’apparition de 2 Allemagnes : la RFA à
l’Ouest (capitale : Bonn) et la RDA à l’Est (capitale : Berlin Est). Berlin reste divisée et l’Ouest de la ville est une
enclave dans la zone soviétique.
- Crise de Suez en 1956 : échec d’une diplomatie strictement européenne ; pressions conjointes des Etats-Unis et de
l’URSS pour faire partir d’Egypte France et Grande-Bretagne.
- La décolonisation est encouragée par les 2 superpuissances qui n’hésitent pas à armer les indépendantistes (URSS)
ou à critiquer publiquement leurs alliés (Etats-Unis).
- La construction européenne – encouragée par les Etats-Unis pour « souder » ses alliés d’Europe de l’Ouest- amorcée
dès 1951 s’inscrit dans cette prise de conscience d’une union des pays européens pour continuer à peser politiquement
et économiquement (traité de Rome en 1957, élargissements successifs). A la base de cette union, le couple franco-
allemand (ex : De Gaulle et Adenauer).
- Diplomatie française du général De Gaulle dans les années 60 vise à faire entendre une voix différente de celle des
Etats-Unis (retrait du commandement intégré de l’OTAN en 1966, voyages dans les pays de l’Est).
- Contexte de déstalinisation mais limitée : répression du printemps de Budapest en 1956 (la Hongrie voulait quitter le
pacte de Varsovie).
- 2nde crise de Berlin avec la construction du mur en août 1961 ; Réactions occidentales outrées mais pas d’action
concrète. Discours de Kennedy devant le mur « Ich bin ein Berliner » qui consacre Berlin comme symbole de la
guerre froide.
- Printemps de Prague en 1968 et sa répression par Brejnev ; les « démocraties populaires » n’ont qu’une
« souveraineté limitée ».
A) La détente en Europe
- Alors que le reste du monde connaît des crises et des affrontements liés à la guerre froide (ex : guerre du Vietnam),
celle-ci s’apaise en Europe.
- La Pologne, « mauvais élève » du bloc soviétique, connaît des contestations croissantes dans les années 80 : rôle de
l’Eglise catholique (Jean-Paul II, pape polonais) et du syndicat Solidarnosc (et son chef Lech Walesa, prix Nobel de la
paix en 1983). Manifestations, état d’urgence décrété en 1981.
- Gorbatchev, devenu 1er secrétaire du PCUS en 1985, très populaire en Europe de l’Est (« Gorbimania ») -> Volonté
que ses réformes (Perestroïka et Glasnost) soient mises en place dans les « démocraties populaires » mais résistances
des dirigeants locaux, souvent staliniens.
- Victoire des communistes réformateurs (« gorbatcheviens ») en Hongrie en 1989 ; ils décident l’ouverture du
« rideau de fer » entre la Hongrie et l’Autriche en mai.
Conclusion
Evoquer 1991 et la fin de l’URSS, conséquence de cet effondrement du communisme en Europe ; le continent
qui a vu se mettre en place la guerre froide est aussi celui qui en apportera le terme.
La réunification de l’Europe par la suite avec l’élargissement à l’Est de l’UE qui met fin à une division
politique du continent pendant 50 ans.
SUJET II
Composition
La Ve République : institutions et vie politique
Analyse du sujet
Sujet classique mais en deux temps distincts :
une approche institutionnelle avec la présentation de la constitution et des différents pouvoirs
un récit plus factuel des séquences politiques depuis 1958
Il est donc possible pour le plan de suivre l’intitulé formel du sujet et les 2 parties évoquées mais il serait préférable de
montrer d’abord le régime et sa pratique au cours du temps.
Plan possible
I. Un régime présidentialiste
B) Le gouvernement
- Le chef du gouvernement (le Premier ministre) est nommé par le président ; il est donc le 2nde personnage de l’Etat.
- Chef de la majorité au parlement, il est entouré de ses ministres qui forment le gouvernement. Il « détermine et
conduit la politique de la nation » (article 20) et il est responsable de la politique menée devant l'Assemblée nationale.
- Il élabore les projets de lois qu'il soumet au Parlement.
- Avec l’article 49.3, il peut faire adopter des lois sans vote.
C) Le pouvoir législatif: un Parlement bicaméral
- L'Assemblée nationale : 577 députés élus au suffrage universel uninominal à 2 tours pour assurer des majorités
solides (à défaut de représenter toutes les tendances politiques).
Elle vote les lois. Elle dispose de la question de confiance et de la motion de censure où la majorité peut renverser le
gouvernement.
- Le Sénat : 22 sénateurs élus pour 9 ans (renouvelable par tiers tous les 3 ans) au suffrage universel indirect par un
collège d'électeurs déjà élus. Ils forment « les élus des élus ». Les sénateurs votent la loi ou non. En cas de refus, elle
repart à l'assemblée nationale c'est la « la navette » (dernier mot pour l’Assemblée).
- Les 2 Chambres forment le Parlement qui peut proposer les lois au gouvernement et vote le budget.
- Le conseil Constitutionnel : 9 membres (les 9 « Sages »). 3 nommés par le Président de la République, 3 par les
présidents des deux assemblées. Ils doivent veiller à la régularité des scrutins électoraux et veillent à la conformité des
lois avec la Constitution.
- D'autres organismes participent au fonctionnement des institutions, le Conseil supérieur de la Magistrature, le
Conseil d'Etat, le Conseil économique et social, la Cour des comptes.
- Constitution voulue par et pour De Gaulle: Michel Debré, le juriste à la base de la constitution, devient son 1er
premier ministre.
- Contacts directs avec les Français : référendums (ex : 1962 après l’attentat du petit Clamart pour l’élection du
président au suffrage universel direct), discours radiotélévisés, conférences de presse…
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- Critiques sur sa concentration des pouvoirs et son contrôle des médias (dénonciation par François Mitterrand de la
Ve république comme « un coup d’Etat permanent »).
- Election de Georges Pompidou (1969-1974), ancien premier ministre de De Gaulle : le changement dans la
continuité
- « Nouvelle société » de Jacques Chaban-Delmas, conséquence de mai 1968 ; remplacé en 1972 par Pierre Messmer
- Crise pétrolière de 1973
- Mort soudaine de G. Pompidou en 1974
- L’union de la gauche : congrès d’Epinay (1971), François Mitterrand élu 1er secrétaire du PS. Programme commun
de la gauche en 1972 (PS, PCF, MRG).
- Les divisions de la droite entre Gaullistes et Centristes (centre-droit). 1974 : Valery Giscard d’Estaing (un centriste)
est élu président de la république. 1976 : J. Chirac, gaulliste, 1er ministre de V. Giscard d’Estaing, démissionne ->
tensions fortes entre les composantes de la droite (création par J. Chirac du RPR en 1976).
- Grandes réformes « Société libérale avancée » : légalisation de l’avortement, divorce facilitée, majorité à 18 ans…
- Le retour de la gauche au pouvoir : 1981 : François Mitterrand élu président de la république. « Marée rose » à
l’assemblée. « Etat de grâce » (abolition de la peine de mort, nationalisations, 2e semaine de congés payés) mais dès
1983, tournant de la rigueur. Remplacement du 1er ministre P. Mauroy par L. Fabius.
- Elections législatives de 1986 (au scrutin proportionnel) : victoire de la droite -> 1ère cohabitation (innovation
institutionnelle). Réélection de F. Mitterrand en 1988 (seul président à faire 2 septennats) -> nouvelle majorité
socialiste à l’assemblée mais difficultés économiques importantes (retour de l’instabilité ministérielle : en 5 ans, 3
premiers ministres). Nouvelle cohabitation avec les élections de 1993 (E. Balladur devient 1er ministre).
- En 1995, J. Chirac est élu président. Face à la contestation sociale contre les réformes engagés, il dissout
l’Assemblée en 1997 mais élection d’une majorité de gauche (« gauche plurielle ») -> 3e cohabitation qui dure 5 ans
(Lionel Jospin, 1er ministre).
- 21 avril 2002 : élimination au 1er tour du candidat socialiste au profit de Jean-Marie Le Pen, candidat du Front
National (extrême-droite). J. Chirac réélu massivement et unit toutes les composantes de la droite dans l’UMP.
- Abstention de plus en plus importante lors des différents scrutins -> désintérêt des électeurs.
- Scandales politico-financiers dans la plupart des partis + sentiment d’impuissance des hommes politiques face aux
difficultés économiques et sociales (chômage).
- Vote pour les extrêmes augmente et cela profite notamment depuis les années 80 au Front National.
Conclusion
Possibilité d’ouvrir sur les débats institutionnels : certains hommes politiques appelant à une VIe république donnant
plus de pouvoir au parlement et un scrutin en partie proportionnel.