LOGISTIQUE - Part 2
LOGISTIQUE - Part 2
LOGISTIQUE - Part 2
7 • LES TRANSPORTS
MASSE
MASSE LOTS
LOTS DETAIL
DÉTAIL
FLUVIAL
50 à 5 000 T
FERROVIAIRE
Wagons isolés
Trains Complets
15 à 50 T
jusqu’à 2 000 T
ROUTIER
RAIL/ROUTE (Combiné)
+ ou – 2 Milliards de Tonnes
Tendances Lourdes
289
7 • Les transports 7.1 Les transports en France et en Europe
290
7 • Les transports 7.1 Les transports en France et en Europe
PRESTATIONS
MULTIPLES Prestataires
Prestataires
régionaux multi- multi-services
services européens
Prestataires de
stockage nationaux
Intégrateurs
CHAMP
CHAMP D’ACTION
D’ACTION EUROPÉEN
REGIONAL OU
MONDIAL
Messagers
r égionaux Messagerie
nationale
Transporteurs Transporteurs
régionaux Internationaux
traditionnels
PRESTATION DE BASE
291
7 • Les transports 7.1 Les transports en France et en Europe
port recouvre les trafics effectués par la route, le rail, les voies d’eau et la mer,
l’air ainsi que les oléoducs 1.
On peut distinguer :
– le transport effectué par une entreprise pour son « compte propre » ; on
parle parfois de « transport privé »2 ;
– le transport effectué par un transporteur « pour compte d’autrui » ; on parle
parfois alors de « transport public » sans que cette appellation ait un rapport
avec le caractère privé ou public de l’entreprise. Ce transport public progresse
d’année en année dans la mesure où les entreprises industrielles ont
tendance, comme on le verra, à se concentrer sur leurs activités de base en
externalisant leurs transports.
Le transport routier de marchandises est caractérisé en 2005 par :
– l’atomisation du secteur, 97 % des entreprises étant des PME de moins de
50 personnes, seule la messagerie étant plus concentrée, mais les grosses
entreprises captent bien évidemment une grosse partie du chiffre d’affaires,
10 % d’entre elles réalisent 73 % du chiffre d’affaires total ;
– la prépondérance des conducteurs qui représentent 69 % des salariés des
entreprises de transport routier ;
– des marges qui sont devenues négatives à partir de 2005 de l’ordre de – 0,5 %
alors que pendant les années 1980, la marge était de l’ordre de 1,5 % en
moyenne ;
– la perte d’emplois de l’ordre de 15 000 entre 2001 et 2005 dans un secteur
traditionnellement créateur d’emplois ;
– un coût de l’heure de conduite en France supérieur de 20 % à la moyenne
des pays comparables.
Parmi les plus grandes entreprises, les principales relèvent désormais du
secteur public, avec, comme on le verra, les filiales de la SNCF (Géodis et
Sernam), Géopost, filiale de La Poste, qui se positionne en troisième place au
niveau européen et première en France (Chronopost, TAT Express, etc.), puis
Danzas et Ducros Express, filiales de la Deutsche Post.
En Allemagne, Deutsche Bahn, regroupe Railon, Freight Logistics, Intermodal
Traffic, Schenker (8,1 milliards d’euros) et Bax Global dont le rachat début
2006 a été motivé par le doublement de la taille en Asie et le rééquilibrage des
flux entre l’Asie et les États-Unis sans parler de l’intégration de Joyau et de
ses 55 agences pour entrer en concurrence avec DHL-Exel de la Deutsche
Post et SDV. Comme on le voit, ce marché est devenu mondial, imbriqué et
extrêmement concurrentiel.
1. On ne retient pas dans ces activités logistiques les transports d’information par voie hertzienne
ou par câbles qui tendent à prendre de plus en plus d’importance. Nous allons bien vers la création
d’une véritable logistique de l’information mais elle n’appartient pas (encore) au champ de la logis-
tique générale.
2. Bien qu’il n’existe pas de définition juridique du « compte propre », on considère en reprenant
l’ancienne définition du décret du 14 novembre 1949 que le transport en compte propre est celui
organisé et opéré par le détenteur du bien à transporter que ses véhicules lui appartiennent en
pleine propriété ou soient loués avec ou sans chauffeur.
292
7 • Les transports 7.1 Les transports en France et en Europe
293
7 • Les transports 7.2 Les véhicules de transport
routier
294
7 • Les transports 7.3 Conducteurs
7.3 Conducteurs
Il n’est pas question dans le cadre de cet ouvrage de traiter de l’ensemble des
problèmes parfois épineux des conducteurs de poids lourds. On peut cepen-
dant distinguer deux sortes de conducteurs :
– les chauffeurs livreurs qui travaillent le plus souvent à partir de plates-formes
et s’éloignent rarement plus d’une journée ; leurs camions sont rarement équi-
pés pour y dormir ;
– les conducteurs qui effectuent des transports plus longs et dorment le plus
souvent dans leur camion.
La France compte en 2005, 372 000 conducteurs routiers dont le salaire se
situe autour de 2 000 € par mois, avec un taux horaire de 8,11 à 9 €. Le pour-
centage des femmes, en augmentation, reste très réduit avec 0,5 % des
conducteurs. L’âge moyen d’un conducteur de marchandises est relativement
élevé puisque 34,9 % des conducteurs ont entre 36 et 45 ans et seulement
3,6 % plus de 56 ans.
295
7 • Les transports 7.3 Conducteurs
296
7 • Les transports 7.4 Organisation des transports routiers
Le commissionnaire
Intermédiaire entre un industriel et un transporteur qui joue le rôle de chargeur
pour assurer des transports. La distinction entre les commissionnaires et les
transporteurs n’est plus très significative car les entreprises de transport
routier, classées normalement TRM, selon les codes NAF, sont classées OTF
(codes messagerie et fret express, affrètement, transport international) dès
lors qu’elles sous-traitent plus de 15 % de leurs transports. Or, les grandes
entreprises de transport ont de plus en plus tendance à sous-traiter une part
importante de leur activité.
297
7 • Les transports 7.4 Organisation des transports routiers
298
7 • Les transports 7.4 Organisation des transports routiers
B2C du transport
À l’heure du commerce électronique, il était évident que le transport devait
trouver sa place d’autant plus qu’il existait déjà des sortes de bourses de fret
299
7 • Les transports 7.4 Organisation des transports routiers
largement utilisées, par exemple sur Minitel. Ainsi, le service de fret Téléroute
de Lamy enregistre 25 000 à 30 000 offres quotidiennes en contrats spots dont
un tiers à l’international. En Allemagne, Ikwonline.de sur Internet joue le même
rôle.
Avec le développement d’Internet, on voit se développer actuellement aux
États-Unis, quatre sortes d’activités de ce type concernant le transport :
– Les premières sont de simples annonces, soit de marchandises à transpor-
ter, soit de transports disponibles sur une destination ; les négociations de prix
sont menées entre chargeurs et transporteurs, indépendamment du site inter-
net qui propose également assez souvent des offres d’emploi ou de matériels
à vendre ; spécialisés dans un mode de transport particulier, ces services sont
généralement disponibles par abonnement et les transporteurs et chargeurs
constituent une sorte de communauté d’entreprises qui se connaissent déjà,
parfois autour d’un transporteur ou d’un chargeur dominant qui a pris l’initiative
de créer un tel site.
– Les sites d’enchères n’ont pas très bonnes réputations dans le e-business
du B2B car retenir le prix comme seul critère de choix d’un transporteur,
anonyme jusqu’au résultat des enchères, n’est pas nécessairement très judi-
cieux. On les trouve cependant sur le marché du spot et le site lui-même joue
alors un rôle d’intermédiaire en percevant du chargeur la rémunération et en
la reversant au transporteur après avoir pris sa commission.
– Les portails spécialisés dans le fret représentent une activité assez différente
en ce sens qu’ils proposent ou devraient proposer un certain nombre de servi-
ces, outre le rapprochement des chargeurs et des transporteurs : demandes
de prix, calculs de kilométrage et de temps de transport, calculs de prix de
revient, production de documents, facturation, etc. Parmi ces services, il peut
y avoir une sorte de certification des sociétés de transport à partir des expé-
riences antérieures appréciées par les chargeurs.
– Les places de marché de transport répondent au concept des places de
marché du B2B. Ils doivent offrir tous les services d’un portail spécialisé en
transport mais ils constituent une sorte de bourse du marché spot aussi bien
que du marché à durée déterminée.
300
7 • Les transports 7.4 Organisation des transports routiers
301
7 • Les transports 7.4 Organisation des transports routiers
8t 5t 6t
Plate-forme
0,5t
3t 2t
7t 3t
5t
4t
9t 12t
8t 5t
6t
0,5t Plate-forme
e
2. On regroupe ainsi pour une 2 tournée
puis pour une 3e 7t 3t
5t
9t 12t
3t 2t
4t
8t
5t
0,5t 6t 3t 2t
Plate-forme
4t
7t 3t 8t
5t 5t
9t 12t 0,5t Plate-forme 6t
On considère alors que la distance maximale que l’on peut couvrir pour livrer
ces six points à partir de la plate-forme est la somme des allers et retours de
la plate-forme à chacun des points, soit (253 + 220 + 71 + 252 + 81 +
175) × 2 = 2 104 km. On ne peut pas faire moins bien. Maintenant on peut
améliorer ce résultat en regroupant par exemple deux allers retours.
Si l’on regroupe les allers retours 0-1-0 et 0-2-0, soit 473 × 2 = 946 km, on fera
désormais le trajet 0-1-2-0. On aura gagné un retour 0-1 de 253 km et un aller
0-2 de 220 km mais l’on devra faire en plus un trajet 1-2 de 82 km ce qui fait
un gain total de – 253 + 82 – 220 = – 391 km.
On peut faire le même calcul pour tous les regroupements par 2 possibles : 1
et 3, 1 et 4, 1 et 5, 1 et 6, 2 et 3, 2 et 4, 2 et 5, 2 et 6, 3 et 4, 3 et 5, 3 et 6,
4 et 5, 4 et 6, 5 et 6. On obtient les résultats du tableau 7.2.
302
7 • Les transports 7.4 Organisation des transports routiers
4
1
3
2
Plate-forme 6
0
B
Figure 7.4 – Plates-formes et points de livraison.
1 2 3 4 5 6
3 212 92 194
4 184 184
5 103
Tableau 7.2
0-1-0 – 391 – 74 – 51 –6 –1
0-2-0 – 51 – 20 –1 –3
0-3-0 – 111 – 60 – 52
0-5-0 – 153
Il apparaît que c’est l’intégration des deux parcours 0-1-0 et 0-2-0 qui fait
gagner le plus. On regroupe donc les deux livraisons (figure 7.5).
On peut maintenant regrouper le trajet 0-1-2-0 avec le trajet 0-3-0, mais l’on
peut mettre le 3 entre le 0 et le 1 ou entre le 1 et le 2 ou entre le 2 et le 0. On
peut aussi faire la même analyse avec le 4, le 5 ou le 6. On peut aussi envi-
sager les fusions de 0-3-0 et 0-4-0, 0-3-0 et 0-5-0, etc. De proche en proche
303
7 • Les transports 7.4 Organisation des transports routiers
4
1
3
2
Plate-forme 6
0
on peut donc regrouper les trajets mais à chaque fois il faut se poser en plus
les questions des contraintes : contraintes de poids et contraintes de volumes
qui peuvent interdire une fusion. S’il n’y avait pas de contraintes on arriverait
ici à regrouper tous les trajets en un seul. On notera bien qu’il n’est pas ques-
tion d’utiliser une telle méthode avec un crayon et du papier mais sa compré-
hension permet de mieux utiliser les programmes disponibles à cet effet.
Il va de soi que ces méthodes manuelles ou automatisées ne déterminent pas
un optimum absolu. Il faut demander cela à la programmation linéaire mais
l’explosion combinatoire oblige alors souvent à des simplifications qui ne sont
pas non plus toujours pleinement satisfaisantes.
304
7 • Les transports 7.4 Organisation des transports routiers
– trajets multi drops pour désigner ces trajets effectués par un véhicule qui
charge en un seul point, par exemple une usine et livre à plusieurs clients
successifs. C’est aussi un peu le cas de toutes les tournées de livraison à
partir d’une plate-forme ;
– trajets multi picks, avec chargement en plusieurs points pour une livraison
unique, par exemple un véhicule de distributeur qui va charger chez plusieurs
fournisseurs d’une même région pour livrer sur une plate-forme ; c’est aussi le
cas des milk runs, tournées de collecte du lait réalisées par un industriel
auprès de ses divers fournisseurs, l’ensemble de ces tournées pouvant repré-
senter sur la carte une sorte de marguerite ; cette technique permet d’augmen-
B
305
7 • Les transports 7.4 Organisation des transports routiers
1 Site fournisseur
1 2
Site fournisseur
2
Site industriel 2 4
3
1. www.fntr.fr
2. www.ladocfrancaise.gouv.fr
306
7 • Les transports 7.4 Organisation des transports routiers
marché intérieur était nettement plus élevée en France que dans les autres
pays de taille similaire de l’Union européenne.
Les causes de cette réduction du transport routier français sont connues :
– La France est le pays d’Europe où les temps de travail et de conduite des
chauffeurs sont les plus faibles. Selon une étude réalisée par CNR-Prognos,
en 2001, le coût de l’heure de conduite en longue distance se situait, en
France, 20 % au-dessus de la moyenne de nos principaux partenaires (Alle-
magne, Pays-Bas, Belgique, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Portugal). Selon
la même étude, le coût journalier du personnel roulant dans les entreprises B
tchèques, polonaises ou hongroises était trois fois moins élevé que celui de
307
7 • Les transports 7.5 Économie du transport routier : établissement
d’un tarif de contrat de transport
Bien entendu, cette évolution qui porte les prix du fret à la baisse ne déplaît
pas aux affréteurs qui y trouvent leur compte quelle que soit la nationalité du
transporteur. On constate donc une certaine préférence pour la passation de
contrats en enchères inversées plutôt qu’à travers des contrats de longue
durée avec de grandes sociétés de transports bien que la France soit le pays
d’Europe qui a le plus d’entreprises du TRM de plus de 50 salariés. Mais un
autre phénomène complique la situation : il s’agit, comme on l’a vu au § 7.1,
du développement paradoxal au sein de l’Europe de la reprise de grandes
entreprises du TRM par le secteur public avec parfois une certaine propension
à la réalisation de déficits considérables.
Les dernières estimations de la FNTR (Fédération Nationale des Transports
Routiers) pour 2008 ont été publiées en décembre 2007 dans le cadre d’une
lettre d’information qui porte le titre « en 2008, le transport routier sera cher et
rare ». Les prévisions tablent en effet sur une augmentation des coûts de
transport de + 7,7 % pour le transport longue distance et + 7 % pour la courte
distance. Il est mentionné qu’il s’agit d’une augmentation sans précédent et
que tous les postes de coût sont concernés le tout dans un contexte de prix
du gazole professionnel cher, d’un rallongement de livraison des ensembles
neufs par les constructeurs et d’une pénurie de conducteurs.
308
7 • Les transports 7.5 Économie du transport routier : établissement
d’un tarif de contrat de transport
d’un chauffeur au-delà d’un certain nombre d’heures de route, ce qui oblige,
soit à interrompre le transport (avec éventuellement équipement de couchette
dans le camion), soit à effectuer un changement de chauffeur ou un transfert
sur une plate-forme ou un parking ad hoc ;
– des lieux de départ et d’arrivée et du fret existant sur cet axe, car le trans-
porteur doit non seulement assurer le transport mais aussi le retour du camion ;
tout dépend souvent de l’organisation que le transporteur peut mettre en œuvre
pour assurer ces transports : la disponibilité d’une plate-forme à proximité de
l’entrepôt de son client permet au transporteur d’aller chercher le fret de ses
clients, puis de dispatcher les chargements pour les différentes destinations,
B
309
7 • Les transports 7.5 Économie du transport routier : établissement
d’un tarif de contrat de transport
respect des créneaux horaires, taux d’erreurs, etc.), les règles de sécurité et
les protocoles de chargement-déchargement, etc.
Le tarif lui-même se présente souvent sous forme d’un barème à deux dimen-
sions tenant compte des catégories de poids et des tranches de kilométrages.
Pour les transports de messagerie à la demande, chaque barème peut corres-
pondre à une catégorie de destination tenant compte de la structure des frets
d’aller et de retour sur cette destination. Dans le cas d’un contrat général
industriel-transporteur, un barème unique – ou avec deux catégories comme
dans la tarification routière de référence – suffit, compte tenu que le transpor-
teur est censé connaître la structure des transports à effectuer. Éventuelle-
ment, il peut y avoir plusieurs barèmes selon la nature des marchandises.
Le contrat ou le cahier des charges doit préciser avec soin les conditions de
facturation pour l’application du barème de telle sorte que, par exemple, deux
ordres de transport envoyés pour un même transport (même enlèvement et
même destination) ne soient pas facturés séparément mais soient cumulés.
L’industriel a tout intérêt à mettre en place une organisation simple mais effi-
cace de vérification des factures.
310
7 • Les transports 7.5 Économie du transport routier : établissement
d’un tarif de contrat de transport
La présentation même de ces tarifs a varié dans le temps et selon les pays et
il en est résulté selon les pays des habitudes de présentation des tarifs même
lorsque ces activités ont été déréglementées par la suite.
On trouve par exemple aux États-Unis des tarifs par nature de produits un peu
comme les tarifs douaniers. On analysera la présentation de l’ancien tarif
routier de référence français qui sert encore de modèle dans la présentation
de beaucoup de tarifs en France. On connaît les tarifs de messagerie qui
présentent des tarifs au poids et au colis en fonction de zones géographiques
à partir d’un point de départ avec des modalités diverses pour les délais de
livraison et autres prestations proposées.
B
311
7 • Les transports 7.5 Économie du transport routier : établissement
d’un tarif de contrat de transport
PARAMÈTRES DE SIMULATION
1 amplitude 2 amplitudes
Chauffeurs nombres → 1,1 2,2
Amplitude horaire heures → 10,30 20,61
dont heures de nuit heures → 1,00 8,00
Km effectués par jour km → 500 1 000
jours de présence jours → 231 231
tracteur : nombre d’années d’amortissement années → 6,0 3,0
Km effectués sur la période km → 693 000 693 000
Remorque : nombre d’années d’amortissement années → 10 5
Km effectués sur la période km → 1 155 000 1 155 000
312
7 • Les transports 7.5 Économie du transport routier : établissement
d’un tarif de contrat de transport
des coûts de financement, soit des coûts de leasing, soit des coûts de loca-
tion ;
– des charges variables au km parcouru concernant le carburant, les pneuma-
tiques, entretien et réparation et péages.
Une telle analyse est intéressante en soi mais demande à être adaptée à
chaque entreprise de transport dont les conditions d’exploitation peuvent
s’écarter très sensiblement de la moyenne nationale. On trouve sur le site
Internet du Comité national routier un programme qui permet d’effectuer de
tels calculs à partir des données propres d’une entreprise. Les données précé- B
dentes, remises à jour chaque trimestre, fournissent donc seulement un réfé-
313
7 • Les transports 7.5 Économie du transport routier : établissement
d’un tarif de contrat de transport
les résultats de ces calculs pour les « distances rondes » ayant servi au calcul,
on trouvait une bonne corrélation avec une droite du type :
C = aD + b
D étant la distance.
Tableau 7.4
Distance 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000
Prix
14 173 20 106 26 461 31 784 37 693 43 137 48 352 53 294 58 847 64 187
de vente
314
7 • Les transports 7.5 Économie du transport routier : établissement
d’un tarif de contrat de transport
300,00
250,00
0
Coûts en euros
100
200,00
200
300
150,00
400
500
100,00
50,00
0,00
0 1 2 3 4 5
Tonnes
315
7 • Les transports 7.5 Économie du transport routier : établissement
d’un tarif de contrat de transport
Poids
En ce qui concerne le poids, il faut considérer que ce n’est pas la seule
contrainte de chargement d’un camion. En effet, le chargement est soumis à
plusieurs contraintes :
– une contrainte de charge utile égale à la différence entre le poids total auto-
risé en charge (PTAC) et le poids à vide, variable selon le nombre d’essieux
ainsi que le poids total roulant autorisé (PTRA) ;
– une contrainte de surface au plancher ; ainsi la semi-remorque standard
présente approximativement les dimensions utiles suivantes :
• largeur utile : 2,5 m,
• longueur utile : 13,50 m.
L’espace de chargement est compatible avec 3 palettes européennes dispo-
sées de front et permet de charger au sol 33 palettes qui seront présentées
toutes dans le même sens au déchargement. Il peut aussi contenir 26 palet-
tes 1 000 × 1 200 ;
– une contrainte de volume ;
– des contraintes éventuelles de fixation des marchandises.
Le poids est de plus en plus rarement la contrainte la plus importante : ainsi
33 palettes sur une seule couche pour un chargement maximum de 25 tonnes
font un poids maximal par palette de 758 kg, ce qui est beaucoup. Certains
matériaux de faible densité représentent un très faible poids pour une occupa-
tion au sol importante. On a donc pris l’habitude de considérer pour ces
produits un « poids taxé » minimal, poids forfaitaire d’une unité de condition-
nement ; ainsi, il sera précisé par exemple que le poids taxé d’une palette est
au minimum de 400 kg. Il peut exister des poids taxés au fardeau ou au roll,
ou encore au mètre cube, etc.
On peut aussi, et c’est de plus en plus souvent le cas, établir un tarif au mètre
linéaire de plancher et non plus à la tonne.
316
7 • Les transports 7.5 Économie du transport routier : établissement
d’un tarif de contrat de transport
rents et pour des raisons de rentabilité, le transporteur ira prendre ces trois
lots à l’usine avec le même camion puis, sur sa propre plate-forme pas trop
éloignée de l’usine, les répartira en trois camions qui effectueront le trajet avec
d’autres marchandises provenant d’autres donneurs d’ordre.
Plate-forme de
Plate-forme
ramasse du
transporteur
Distributeur X B
Plate-forme
Distributeur Y
Relations réelles
Plate-forme Plate-forme
de ramasse du Distributeur X
transporteur
Plate-forme
Distributeur Y
Usine du Plate-forme
producteur Distributeur Z
Relations réelles
Transports facturés
317
7 • Les transports 7.5 Économie du transport routier : établissement
d’un tarif de contrat de transport
318
7 • Les transports 7.5 Économie du transport routier : établissement
d’un tarif de contrat de transport
km 3t 5t 7t 10 t 15 t 20 t 23 t 25 t
101 à 105 256,2 185,1 155,4 130,5 112,3 104,2 99,1 96,7
126 à 130 282,7 204,3 171,5 144,0 123,9 114,9 109,3 106,6 B
…
1 251 à 1 300 1 409,3 1 018,3 854,8 717,5 617,6 573,0 545,0 531,6
Compléments de facturation
Le TRR prévoyait des compléments de facturation sous forme de prestations
annexes ou accessoires qui s’ajoutent au montant du tarif.
On y trouve :
– les opérations d’encaissement ou de livraisons contre remboursement ;
– les frais de chargement ou déchargement de véhicules quand ils ne sont pas
normalement à la charge du transporteur (voir infra) ;
– les frais d’immobilisation de véhicule, par exemple quand les temps d’immo-
bilisation prévus contractuellement ou par contrat-type au chargement et
déchargement se trouvent dépassés ;
319
7 • Les transports 7.6 Le contrat de transport intérieur routier
320
7 • Les transports 7.6 Le contrat de transport intérieur routier
types dont les dispositions s’appliquent pour tout ce qui n’a pas été prévu
expressément entre les parties. Bien entendu, ils ne déterminent ni la nature
et l’objet du transport, ni son prix mais les autres dispositions nécessaires. Ils
s’appliquent exclusivement aux relations internes à la France. Ces contrats-
types établis par un groupe de travail du Conseil national des transports (CNT)
sont :
– le contrat-type applicable aux transports publics routiers de marchandises
pour lesquels il n’existe pas de contrat-type spécifique (décret n° 99-269 du
6 avril 1999) ; c’est le contrat le plus général auquel il faut se référer le plus
souvent : il recouvre à la fois les transports de messagerie (< 3 tonnes) et ce
B
321
7 • Les transports 7.6 Le contrat de transport intérieur routier
322
7 • Les transports 7.6 Le contrat de transport intérieur routier
– elles peuvent être déterminées pour chaque transport par une plage horaire
spécifique – par exemple entre 6 heures et 7 h 30.
Ces rendez-vous devraient selon le contrat-type être fixés par écrit ou au
moins sur un support mémorisable. Ce problème des rendez-vous est impor-
tant car un centre de réception de marchandises n’a qu’une capacité de récep-
tion limitée en postes de déchargement et en personnel. Si le planning de
réception n’est pas organisé, on aura donc des périodes d’embouteillage
pendant lesquels des camions et chauffeurs devront attendre. Or, ces attentes
sont coûteuses et doivent donc être limitées faute de quoi le donneur d’ordre
devra en supporter le coût sous forme d’une rémunération supplémentaire
B
323
7 • Les transports 7.6 Le contrat de transport intérieur routier
324
7 • Les transports 7.6 Le contrat de transport intérieur routier
325
7 • Les transports 7.6 Le contrat de transport intérieur routier
326
7 • Les transports 7.6 Le contrat de transport intérieur routier
Protocole de sécurité
Rappelons qu’il doit exister un protocole de sécurité entre le transporteur et le
responsable de l’établissement de chargement ou de déchargement.
Lettre de voiture
Ce document est établi en 5 exemplaires par l’expéditeur ou le transporteur,
selon un modèle établi par le Comité national routier. Il est obligatoire pour
tous les transports pour compte d’autrui de lots de plus de 3 tonnes à plus de
150 km.
La lettre de voiture comprend :
– Le cachet du transporteur.
– La date d’établissement et le numéro de commande ou du devis accepté.
– L’identification du donneur d’ordre (client ou commissionnaire).
– Les instructions du transporteur au conducteur : la place de cette rubrique
est très petite.
– Les nombre et nature de la marchandise (avec poids, volume ou mètres
linéaires déclarés).
– L’indication de marchandises dangereuses ou à température dirigée.
– L’identification de l’établissement de chargement.
– Les date et heure d’arrivée au lieu de chargement : c’est l’identification
prévue pour le conducteur ainsi que la date et l’heure de départ ; ces informa-
tions sont signées par le conducteur et le représentant du remettant.
– L’identification de l’établissement de déchargement.
– Les date et heure d’arrivée au lieu de déchargement : c’est l’identification
prévue pour le conducteur ainsi que la date et l’heure de départ ; ces informa-
tions sont signées par le conducteur et le représentant du destinataire.
327
7 • Les transports 7.6 Le contrat de transport intérieur routier
328
7 • Les transports 7.6 Le contrat de transport intérieur routier
de 200 pages. De tels appels d’offre devraient définir avec précision, non seule-
ment les conditions tarifaires, mais encore des données précises sur la typolo-
gie et les volumes des flux. Ils peuvent déterminer des critères de qualité :
ponctualité dans l’enlèvement et la livraison, matériels utilisés, état de ces
matériels, respect des consignes de sécurité, avisage, documents de transport,
tenue des livreurs et « habillage » des camions pour un transport dédié, etc.
Lors de la négociation tarifaire, le chargeur peut demander au transporteur de
justifier de ses coûts qui peuvent être supérieurs ou inférieurs à ceux calculés
à partir des barèmes du CNR. Particulièrement en ce qui concerne la messa-
gerie, il est souvent utile de procéder à de véritables simulations géographiques
B
des flux pour pouvoir comparer des barèmes proposés. On assiste à un certain
329
7 • Les transports 7.7 Stratégie du donneur d’ordre de transport
conventions entre les parties, mais ces dispositions parfois mal connues ne
sont pas toujours favorables au donneur d’ordre ;
– les transporteurs et particulièrement les plus grandes entreprises (express
par exemple) ont réalisé des contrats d’adhésion qui leur sont évidemment
favorables ;
– la réalisation d’un cahier des charges est pour un donneur d’ordre d’une
certaine importance à la fois un bon moyen de bénéficier des dispositions les
plus favorables et de négocier avec précision avec ses transporteurs.
330
7 • Les transports 7.7 Stratégie du donneur d’ordre de transport
331
7 • Les transports 7.7 Stratégie du donneur d’ordre de transport
332
7 • Les transports 7.7 Stratégie du donneur d’ordre de transport
Le choix ne répond évidemment pas aux mêmes critères selon que l’entreprise
est une entreprise nouvelle qui se crée ou une entreprise disposant déjà de sa
propre organisation de transports avec véhicules et conducteurs. Dans le
premier cas, il serait probablement dangereux de vouloir monter directement sa
propre organisation avant que les volumes et les destinations ne soient stabili-
sés et à une époque où l’entreprise éprouve des besoins importants de se
centrer sur son cœur de métier et d’utiliser à plein son capital disponible. Dans
le second cas, le problème qui se pose présente non seulement un aspect
économique, voire commercial, mais aussi un volet social qui peut être impor-
tant. Il est souvent difficile de recaser le personnel de conduite au sein de
B
l’entreprise car c’est un personnel de faible niveau de formation assez souvent,
Critères de choix
Les critères de choix sont de natures très différentes, même si le premier est
souvent celui du coût comparé de l’une ou l’autre solution.
Coût
La réduction du coût est souvent le motif principal d’une externalisation des
transports. Souvent en effet, les entreprises ne peuvent obtenir des coûts
comparables à ceux d’un transporteur pour plusieurs raisons :
– Les salaires habituels de l’entreprise peuvent être supérieurs à ceux d’une
entreprise de transport et dans un service interne, des augmentations subs-
tantielles ont pu être obtenues au fil du temps en dehors des grilles habituelles
des entreprises de transport.
– Les horaires de travail de l’entreprise sont généralement très différents de
ceux d’une entreprise de transport et, même si des adaptations ont été faites
pour les conducteurs, l’absence de convention collective spécialisée rend diffi-
cile la mise en place de ces régimes spéciaux.
– Les camions de l’entreprise doivent le plus souvent effectuer des retours à
vide faute de pouvoir prendre du fret, ce qui leur est interdit par les règles
légales du transport privé.
– La gestion d’un service de transport n’est pas toujours assurée par les
cadres les plus brillants de l’entreprise mais parfois par des cadres maisons
promus à l’ancienneté, ce qui ne représente pas toujours les meilleures condi-
tions pour développer la performance économique. Or, l’efficacité du transport
routier repose sur une organisation sophistiquée avec des systèmes évolués
d’informatique et de télécommunications ou de radiocommunication et un
contrôle de gestion très précis.
En revanche, la sous-traitance peut entraîner des surcoûts qui peuvent être
parfois très importants :
– Surcoûts résultant d’une négociation mal conduite ou de contrats mal
rédigés : par exemple, la comptabilisation de plusieurs envois à une même
destination en monocolis différents au lieu d’un seul chargement peut modifier
complètement la tarification, parfois du simple au double.
333
7 • Les transports 7.7 Stratégie du donneur d’ordre de transport
334
7 • Les transports 7.7 Stratégie du donneur d’ordre de transport
335
7 • Les transports 7.8 Techniques de transports ferroviaires
des colis mais non des marchandises. Bien entendu, ces répartitions doivent
être précisées dans les contrats d’achat avec le fournisseur.
7.8.1 Principes
Le principe du transport ferroviaire est simple et bien connu. Il est cependant
nécessaire de bien situer les différentes étapes d’un transport ferroviaire
(figure 7.10).
Le 1er trajet d’approche peut se faire :
– soit par voie ferrée, à condition que l’entreprise dispose d’une installation termi-
nale embranchée (ITE), c’est-à-dire d’une voie ferrée reliée au réseau et péné-
trant jusque dans son entrepôt. Le ou les wagons remplis à l’entrepôt pourront
alors être conduits à la gare la plus proche où ils seront rattachés à un train ;
– soit par camion, si le volume à transporter ne permet pas de remplir un
wagon et qu’il convient de passer par un organisme qui va regrouper le fret ou
si l’entreprise ne dispose pas d’un ITE ; les coûts du chargement et du déchar-
gement du camion puis du transport viennent s’ajouter au coût précédent.
Le trajet principal sera :
– soit direct jusqu’à la gare de destination ;
– soit décomposé en plusieurs transports avec des opérations de triage du ou
des wagons.
Le 3e trajet, comme le premier, peut se faire, soit par voie ferrée jusqu’à une
ITE, soit par camion.
336
7 • Les transports 7.8 Techniques de transports ferroviaires
Entrepôt Gare
de départ de triage
sans voie
embranchée
Entrepôt de
départ
Trajet
avec voie
principal
embranchée
avec
triage(s)
1er trajet B
d'approche
Il faut rajouter le retour du wagon qui devra le plus souvent revenir à vide au
moins depuis l’ITE et parfois à son point de départ. Le coût du retour du wagon
dépend de l’exploitant du parc et du fret qu’il peut trouver pour le retour
(Wagon SNCF, loueur de wagon, parc de l’entreprise, etc.). Les wagons vides
sont acheminés par la SNCF par trains complets d’au moins 80 essieux.
Il résulte de cette organisation nécessaire que le transport ferroviaire trouve
sa rentabilité avec des segments de marché particuliers :
– longues distances pouvant être accomplies dans le 2 e trajet et permettant
d’amortir les autres trajets ou les coûts des ITE ; des études de coût un peu
anciennes donnaient un seuil de 400 km entre deux ITE et de 600 à 700 km
avec des transports routiers d’extrémité pour égaliser les coûts avec ceux du
transport routier ; en réalité les coûts du transport ferroviaire sont très mal
connus. La SNCF par exemple se refuse à communiquer de façon précise sur
le sujet. Elle déclare en général que la rentabilité ne peut être obtenue qu’au-
delà de 800 km. En Europe, on peut cependant considérer que le transport
international devrait être une caractéristique évidente du fret ferroviaire. Or,
comme on le verra, les techniques ferroviaires et les organisations des diffé-
rentes compagnies nationales sont le plus souvent incompatibles ;
– frets pondéreux en concurrence avec les transports fluviaux : produits de
carrière, produits sidérurgiques, matériaux de construction, etc. ; Usinor est
ainsi le premier client de la SNCF ;
– frets produits en tonnages importants permettant de constituer des trains
complets en départ d’usines et de livrer d’ITE à ITE : automobiles, eaux de
boisson, produits pétroliers ou produits industriels de base, dont les produits
de la chimie, les produits de l’agriculture, céréales par exemple ;
– produits demandant des transports assurés avec des conditions particulières
de sécurité : produits chimiques, produits pétroliers, produits nucléaires de
retraitement, etc.
Cependant, Marc Véron, directeur délégué au fret de la SNCF, déclarait en
2003 : « Sur 35 marchés par branche d’industrie, 31 sont déficitaires – soit
80 % du fret – et 4 seulement sont bénéficiaires : le nucléaire, la chimie, le gaz
337
7 • Les transports 7.8 Techniques de transports ferroviaires
30
25
20
2002
2003
15 2004
2005
2006
10
0
Pays-Bas Allemagne Suède Pologne Danemark Belgique France
% trains-km
7.8.2 Matériels
Les wagons eux-mêmes sont de plusieurs sortes :
– wagons à essieux ayant à peu près la capacité d’un camion semi-remorque
standard (savoyarde), de 20 à 30 tonnes ;
338
7 • Les transports 7.8 Techniques de transports ferroviaires
7.8.3 Infrastructure
En France comme dans les autres pays européens, la propriété de l’infrastruc-
ture et son exploitation sont désormais séparées. Depuis la loi du 13 février
1997, l’infrastructure appartient à Réseau ferré de France (RFF), qui est chargé
de développer cette infrastructure dans le cadre de contrats de plans et facture
l’utilisation de ces infrastructures à la SNCF chargée de l’exploitation.
Les infrastructures comprennent :
– des voies ferrées, bien entendu, avec tout leur accompagnement d’ouvrages
d’art et d’installations techniques. La nécessité de rendre compatibles les diffé-
rents réseaux européens a conduit le Conseil des ministres européens du
transport à décider en décembre 1999 la mise en œuvre du RTEF (Réseau
trans-européen de fret ferroviaire) ;
– des installations de triage indispensables à la gestion du trafic (18 en France).
RFF se mobilise pour utiliser les leviers dont il dispose pour permettre le déve-
loppement du fret ferroviaire à savoir :
– les sillons c’est-à-dire les tranches horaires pendant lesquelles les voies
peuvent être utilisées à la circulation des marchandises ;
– la reprise en gestion directe des « ITE » depuis le 1 er janvier 2007 (2 300 au
niveau national) et la mise en place d’un pôle fret depuis mai 2007 ;
– la mise à disposition ou la préservation d’emprises (terrains, plates-formes) ;
– le transfert des voies ferrées des ports avec par exemple dans le cas de l’Ile
de France la responsabilisation du Port Autonome de Paris dans la gestion de
ses installations ferroviaires ;
– des projets de développement dans le cadre des nouveaux marchés.
Les ITE constituent les éléments de base pour permettre l’utilisation du trans-
port ferroviaire par les industriels. Ce sont des raccordements qui relient une
voie de la SNCF à un établissement privé. Une partie appartient à la SNCF et
339
7 • Les transports 7.8 Techniques de transports ferroviaires
Convention(s) de desserte
(manœuvres) RFF (SNCF-
GID) – EF(s)
Voie privée
2e partie de
Contrat(s) l’embranchement)
commercial (aux) Sucy-en-Brie
Aiguille
Client-EP(s) 1re partie de
l’embranchement
et Site industriel ou
dispositifs de logistique embranché
sécurité (Client)
(propriété RFF)
Convention de raccordement
RFF (DR_IDF)-Client
340
7 • Les transports 7.8 Techniques de transports ferroviaires
1. La Sernam devrait être reprise par ses cadres fin 2005 et se séparerait alors de la SNCF.
341
7 • Les transports 7.8 Techniques de transports ferroviaires
342
7 • Les transports 7.8 Techniques de transports ferroviaires
343
7 • Les transports 7.9 Problématique du transport : le transport
multimodal
344
7 • Les transports 7.9 Problématique du transport : le transport
multimodal
345
7 • Les transports 7.9 Problématique du transport : le transport
multimodal
On peut transporter les marchandises dans une caisse mobile chargée sur un
châssis routier pendant le transport routier et sur un wagon plate-forme
pendant le trajet ferroviaire. C’est une solution simple mais qui demande des
infrastructures de manutention relativement importantes, un peu comme les
conteneurs dans le trafic maritime.
On a vu le service FERDOM proposé par la SNCF ; c’est une technique très
voisine de celle du road-railer nord-américain qui consiste à constituer des
rames avec des semi-remorques qui prennent appui sur des boggies. Le trans-
fert est assuré avec un tracteur routier et l’opération est rapide sans demander
de moyens particuliers de manutention.
L’« autoroute ferroviaire », solution nord-américaine, consiste à créer des
trains lourds circulant entre 120 et 160 km/h en navettes partant toutes les
30 minutes sans rendez-vous préalable et où les chauffeurs trouvent une
zone de détente pendant le transport. C’est la solution de l’Eurotunnel ou
celle mise en place sous l’appellation « chaussée roulante » par la Suisse
et l’Autriche pour les véhicules qui veulent traverser leur territoire. Pour
initier le rééquilibrage du trafic de marchandises entre la route et le rail sans
attendre la mise en service de la nouvelle ligne Lyon-Turin, les gouverne-
ments français et italien ont décidé en 2003 d’engager l’expérimentation
d’une autoroute ferroviaire sur la ligne actuelle. Cependant, à la différence
des chaussées roulantes qui organisent le chargement des camions à la file
indienne par l’arrière du train, le système expérimenté avec des wagons
spéciaux Modahlor permet grâce à un chargement-déchargement latéral
d’embarquer les remorques sans leurs tracteurs. La création de ce nouveau
service a nécessité la construction de deux plates-formes de chargement-
déchargement à Aiton-Bourganeuf (entrée de la vallée de la Maurienne) et
à Orbassano (dans la périphérie de Turin), et l’élargissement des tunnels
de la ligne historique. Le succès n’est cependant pas encore au rendez-
vous : en 2000, certains convois circulent à moitié vides et la capacité du
système de 530 camions par semaine ne peut se comparer aux 5 000 poids
lourds qui empruntent chaque jour le tunnel de Fréjus. D’autre part, les
transporteurs routiers demandent des systèmes de navettes très fréquentes
et non comme actuellement quatre navettes par jour qui imposent des
attentes.
Ces réalisations ont un coût d’exploitation élevé puisque par définition on
cumule les coûts du camion et de son conducteur avec ceux de l’exploitation
ferroviaire. Elles seront donc vraisemblablement réservées dans l’avenir à
l’exploitation de tunnels comme le tunnel sous la Manche ou la ligne ferroviaire
à grande vitesse Lyon-Turin qui devrait coûter plus de 12 milliards €. Celle-ci
est située au centre des axes de liaison entre le nord et le sud et entre l’est
et l’ouest de l’Europe. Alors qu’en 1970 les trois quarts du trafic transalpin de
marchandises étaient effectués par le train, aujourd’hui c’est la route qui en
absorbe les deux tiers. Les gouvernements français et italien se sont engagés
à réaliser la section internationale du projet par l’accord du 29 janvier 2001.
Cet accord, devenu traité depuis sa ratification par les parlements des deux
États en 2002, prévoit la réalisation d’un tunnel de 53,1 km qui reliera Saint-
Jean-de-Maurienne, en Savoie, à Venaus, dans le val de Suse. Ce tunnel sera
prolongé par un second tunnel de 12,2 km entre Venaus et Bruzolo. Il
346
7 • Les transports 7.9 Problématique du transport : le transport
multimodal
347
7 • Les transports 7.9 Problématique du transport : le transport
multimodal
sion d’« autoroute de la mer » pour désigner ce substitut aux tunnels et autorou-
tes encombrés, et en a encouragé la création par des subventions dans le cadre
de l’ancien programme PACT puis du programme Marco Polo (voir infra). Les
premières réalisations nouvelles se firent par des liaisons entre l’Italie et l’Espa-
gne afin d’éviter les traversées des Alpes et des Pyrénées avec une ligne
Gênes-Barcelone puis une autre Civitavecchia (Rome)-Barcelone au moyen de
Ro-ro rapides transportant remorques et automobiles. En janvier 2005, les arme-
ments Grimaldi et Louis Dreyfus ont mis en service une nouvelle ligne Bregaillon
(Toulon)-Civitavecchia. Le ferry assure 3 rotations hebdomadaires entre ces
deux ports de la Méditerranée. Sa capacité de chargement est de 150 voitures
et de 150 remorques de camions avec 400 passagers. Sa vitesse commerciale
de 22 nœuds permet de réaliser la traversée en 14 heures, durée compétitive
avec celles des modes routier et ferroviaire. Gefco assure la base du trafic avec
le transport annuel de 20 000 véhicules neufs produits par le groupe PSA
Peugeot Citroën à destination de l’Italie. À 450 €, avec deux repas pour le
conducteur, le prix est compétitif si l’on tient compte que le seul franchissement
des tunnels de Fréjus ou du Mont-Blanc coûte 200 €. Après deux mois d’exploi-
tation, ne sont embarquées que 20 à 25 remorques par trajet et le seuil de renta-
bilité fixé à 60 remorques ne semble pas près d’être atteint malgré une
subvention de 1 million € sur 3 ans.
Il n’est en effet pas certain que ces nouveaux substituts trouvent leur rentabilité
hors subvention car il faudrait des départs beaucoup plus fréquents pour satis-
faire les routiers sujets à de nombreux impondérables : le rythme de trois
navettes par semaine est considéré comme totalement inadéquat et le système
ne rencontrera le succès qu’à partir d’un départ toutes les heures ou toutes les
deux heures… D’autre part, les taxes de port doivent être faibles, l’organisation
des embarquements et débarquements parfaite et les accès routiers faciles.
À la suite des appels à projets de Marco Polo, de nombreux projets ont vu le
jour en Méditerranée, sur la façade Atlantique et en mer du Nord : par exemple
cinq armements (CMA-CGM, CMN, Marfret, SNCM et Sud Cargo) ont créé la
Société des autoroutes maritimes du Sud. Bénéficiant, entre autres fonds, d’aides
Marco Polo de 880 000 €, le projet marseillais repose sur une liaison Fos-Savone
espérant capter 2 % du million de camions passant à Vintimille (50 % ibériques).
Les spécialistes s’interrogent cependant sur la rentabilité de tels projets et la rapi-
dité des liaisons sur de longues distances avec des bâtiments qui ne peuvent
économiquement dépasser 27 nœuds et nécessitent des temps d’embarquement
et débarquement non négligeables. En revanche la possibilité d’inclure la durée
du voyage en temps de repos peut être un avantage intéressant.
348
7 • Les transports Bibliographie
Bibliographie
Ouvrages généraux sur les transports
ARTOUS A., SALINI P., Les opérateurs européens de fret et la mondialisation, INRETS, 2006.
AUTF, Guide pratique du transport à l’usage des entreprises industrielles et commerciales, Servi-
trans, Paris, 1998.
BELOTTI J., Transport international de marchandises, Vuibert, Paris, 2004.
SAINT-ELOI J.-P., Pratique du transport routier de marchandises – Aide-mémoire pour l’exploitation
des entreprises, CELSE, Paris, 2e édition, 2001.
Lamy Transport, Éditions Lamy, Paris, 2000.
Guide des coûts de transport, Éditions Lamy, Paris, 2000.
Dicoroute Lamy (Dictionnaire des localités pour l’application des tarifs routiers – Distances tarifaires
Routes), Éditions Lamy, Paris, 2000.
CHEVALIER D., DUPHILL F., Le transport, Foucher, Paris, 1996.
EUROSTAF, Le transport routier de marchandises en Europe, Paris, 2000.
FIOUX J.-L., Droit des transports terrestres, Delmas/Masson, Paris, 1987.
AFT-IFTIM, Chargement-déchargement des véhicules, Les cahiers de l’entreposage, CELSE, Paris,
1993.
JANIN J.-F., Des transports intelligents ? Comment y parvenir. Lyon, CERTU, 2003.
JOURDY P., La grande disparité des performances dans le transport routier des marchandises,
Notes de synthèse du SESP, n° 162, avril-mai-juin 2006.
SAVY M., Le transport de marchandises, Eyrolles, Editions d’Organisation, octobre 2006.
VALLIN P., La logistique, Economica, Paris, 1999.
349
7 • Les transports Bibliographie
Journaux et revues
Transports Actualités – 1 avenue Édouard Belin 92586 Rueil-Malmaison Cedex – 01 41 29 99 99.
Transport & Technologies – SEPROL – 31 cours des Juilliottes 94700 Maisons-Alfort – 01 41 79 08
88.
350
8 • supply side : 8.1 Organisation générale de la production
production et ap-
351
8 • supply side 8.1 Organisation générale de la production
finis. Entre les deux, les stocks intermédiaires n’ont pas le statut de stocks
mais celui d’« en-cours » (« …en cours de production »). Dans l’organisation
traditionnelle, la gestion du magasin de matières premières peut appartenir à
un service de production ou à un service approvisionnement même si les
achats dépendent d’un service spécialisé « Achats ». La gestion du stock de
produits finis peut appartenir au service commercial. Le rôle de la logistique
en tout cela est relativement faible. Elle gère les expéditions aux clients et aux
magasins régionaux éventuellement. Les ajustements entre le stock de
produits finis et le planning de production se font à travers des « commandes
internes » entre le magasin de produits finis et le service de production.
La gestion des flux à l’intérieur de l’usine et celle des en-cours appartiennent
à un service d’ordonnancement de la production qui établit des « ordres de
production » ou des « ordre de fabrication » par machine. Le stockage de ces
en-cours est un des problèmes clefs de la logistique industrielle. Physique-
ment, ces en-cours peuvent être en différents lieux :
– Ils peuvent être sur des convoyeurs entre deux machines dans le cas de fabri-
cations continues ; parfois le nombre des en-cours entre deux machines dépend
strictement de la longueur du convoyeur qui est en permanence rempli. Toutes
les machines travaillent alors en principe à la même vitesse qui est celle de la
machine la plus lente. Si, par suite d’incidents, les machines ont des vitesses
différentes, les convoyeurs permettent d’absorber une partie de ces différences.
Il s’agit de véritables stocks intermédiaires ; l’expérience montre qu’on a tendance
à les utiliser à quasi-saturation. De plus, ils se prêtent mal au transfert de pièces
différentes et la recherche d’une pièce sur un convoyeur se traduit le plus souvent
par une perte de temps. Certaines entreprises ont démonté leurs convoyeurs ces
dernières années pour réduire ces stocks intermédiaires. On notera cependant
que le convoyeur facilite le traitement simultané d’un même lot sur plusieurs
machines ce qui, comme on le verra, réduit le temps total de fabrication.
– Ils peuvent être stockés entre les machines. C’est le principe de l’empotage-
dépotage. On verra avec le kanban une tentative de rationalisation de cette
technique pour limiter chacun de ces stocks intermédiaires à une quantité fixée
à l’avance.
– Ils peuvent être conservés dans des zones de stockage intermédiaire en fonc-
tion de plans de production : pièces en attente d’utilisation après fabrication.
– Ils peuvent aussi être stockés systématiquement comme un moyen de faci-
liter l’adaptation de la production et de la demande. Un produit de base dont
la fabrication est longue ou périodique peut être stocké en attente de traite-
ments de finitions et de conditionnement pour pouvoir satisfaire rapidement
une demande variée. Ainsi certains fabricants d’articles de mode ne fabriquent
plus leurs articles avec des tissus de couleur mais en blanc et teignent les
produits en fonction de la demande. En effet les variations de la demande de
couleurs peuvent être très rapides et très importantes.
Chacune de ces gestions présente ses contraintes propres. Le gestionnaire du
stock de produits finis doit disposer d’une prévision des ventes qui peut venir
du service commercial, mais qui peut aussi être la sienne propre à partir de
l’analyse de ses sorties. Ses commandes à la production visent à reconstituer
en permanence son stock en fonction des besoins prévisibles. Ses objectifs
sont avant tout de pouvoir répondre aux commandes des clients tout en évitant
d’avoir un stock trop important.
352
8 • supply side 8.1 Organisation générale de la production
353
8 • supply side 8.1 Organisation générale de la production
4
8
Stock C 6 Stock
composants D produits
et 5 finis
matières
premières
3 B 7
A 2
1
Stock
En-cours
354
8 • supply side 8.1 Organisation générale de la production
4
Stock C 6 8 Stock
composants D produits
et 5 13 finis
matières
premières 14
3
B 7
A 2
11
1
9
12
10
Bureau
d'ordonnancement
355
8 • supply side 8.1 Organisation générale de la production
Composition du produit 8 5 6 8
3 7
1 2
4
Composition du produit 13
5 6 13
3 11
1 9
Composition du produit 14
3 7
1 14
2
1 9 12
1 10
356
8 • supply side 8.2 Objectifs de la régulation des flux de production
357
8 • supply side 8.2 Objectifs de la régulation des flux de production
s’est améliorée ces dernières années avec la crise et le progrès des méthodes
de gestion de production, mais la multiplication des produits et donc des fabri-
cations ne simplifie pas les choses.
Les indicateurs de qualité de livraison sont des pourcentages de livraisons « à
date » (selon les entreprises entre 90 et 99 %), de fabrication « à date » ou
des taux de rupture de stock.
358
8 • supply side 8.2 Objectifs de la régulation des flux de production
Tableau 8.1
8e minute Pièce 5
359
8 • supply side 8.2 Objectifs de la régulation des flux de production
8.2.3 Le « zéro-stock »
Une façon simple d’éviter les ruptures de stock est d’avoir des stocks importants.
Mais ces stocks sont coûteux car ils immobilisent du capital et subissent de plus
en plus rapidement des effets d’obsolescence. La durée de vie des produits
étant de plus en plus courte, créer un stock c’est prendre le risque de ne jamais
vendre tout ou partie de ce stock, rendu obsolète par un phénomène de mode
(prêt à porter par exemple), un progrès technique ou une réduction des coûts
(micro-ordinateur par exemple) ou encore une péremption naturelle (presse ou
produits alimentaires). On s’efforce donc de réduire ces stocks de produits finis.
Mais il en est de même des composants élémentaires ou sous ensembles et des
en-cours de production. Les composants électroniques se démodent aussi vite
que les micro-ordinateurs. De toutes façons les pièces élémentaires ne servent
plus quand la ligne de production est arrêtée ; on peut bien entendu les affecter
au service après vente mais il n’y a aucune raison pour que ces pièces laissées
pour compte de la production, correspondent aux besoins du SAV. De toutes
façons, les en-cours représentent une immobilisation importante de capital.
Une des mesures importantes dans l’esprit de ce nouveau management indus-
triel est la durée que met un composant ou une matière première entre son
entrée dans l’usine et sa sortie, intégrée à un produit fini.
On va donc s’efforcer de trouver comme toujours un compromis entre la livrai-
son « à date » et sans rupture de stock et l’importance du stock de produits
finis ou d’éléments servant à le fabriquer. L’objectif dit de « zéro-stock » traduit
une certaine volonté d’accélérer la production et donc de réduire les stocks au
détriment même du taux de service de la clientèle.
360
8 • supply side 8.3 Une approche déterministe de la régulation
de la production : le MRP2
361
8 • supply side 8.3 Une approche déterministe de la régulation
de la production : le MRP2
Commandes Détermination
Prévisions du programme Nomenclature par
de production versions ou articles
États des stocks Arborescences
de produits finis
En-cours
Calcul Gammes sommaires
État des stocks des besoins nets
de composants
Indisponibilités Gammes
État des stocks Ordonnancement Machines
de composants d'atelier Nomenclature
par articles
Réalisations
362
8 • supply side 8.3 Une approche déterministe de la régulation
de la production : le MRP2
363
8 • supply side 8.3 Une approche déterministe de la régulation
de la production : le MRP2
produit fini
en-cours
composant
acheté
364
8 • supply side 8.3 Une approche déterministe de la régulation
de la production : le MRP2
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8 • supply side 8.3 Une approche déterministe de la régulation
de la production : le MRP2
366
8 • supply side 8.3 Une approche déterministe de la régulation
de la production : le MRP2
367
8 • supply side 8.3 Une approche déterministe de la régulation
de la production : le MRP2
donc se contenter d’utiliser des méthodes heuristiques sans être jamais certain
de la procédure optimale.
Une fois ce travail effectué, on doit en communiquer les résultats aux postes
de travail et à ceux qui en assurent la logistique : mise en place des pièces,
des matières premières, des produits en cours de réalisation ou des condition-
nements, mise en place d’outillages, etc. Une partie de ces transmissions
d’information peut être effectuée directement sur le poste de travail avec un
écran ou même dans le superviseur.
3. La remise à jour de l’ordonnancement n’est pas l’étape la moins importante
d’un progiciel d’ordonnancement. Il peut en effet survenir des incidents :
pannes, indisponibilité de pièces ou de matières premières, incidents de
qualité demandant des passes supplémentaires ou une réfection, arrivée de
commandes urgentes en dépannage, etc. On peut alors recalculer complète-
ment l’ordonnancement (pilotage « régénératif ») mais c’est une opération qui
peut être longue et qui va perturber les informations des différents postes. On
peut, avec certains progiciels, modifier seulement une partie du modèle, mais
sans être certain de ne pas modifier de façon importante les objectifs de
recherche d’optimum. Des capacités de simulation peuvent permettre de juger
des conséquences d’une modification et de déterminer par exemple en
combien de temps on est capable de répondre à une commande d’un client.
Ce dernier point tend à devenir de plus en plus important. En effet d’une part
les micro-ordinateurs sont de plus en plus puissants et les procédures régé-
nératives qui prenaient des heures peuvent être effectuées en un nombre
raisonnable de minutes ; d’autre part, l’augmentation de la diversification des
produits conduit à fabriquer de plus en plus souvent à la commande. Le
service commercial devient alors partie prenante de ces simulations et de ces
remises à jour qui lui permettent d’annoncer au prospect un délai de livraison
à peu près garanti.
368
8 • supply side 8.3 Une approche déterministe de la régulation
de la production : le MRP2
369
8 • supply side 8.3 Une approche déterministe de la régulation
de la production : le MRP2
370
8 • supply side 8.4 Une approche par les stocks : le kanban
Planification globale
• Horizon : 5 ans
Horizons de planification
Plan stratégique • Maille : annuelle
CBU/WBU
Long terme • Fréquence : annuelle
Plan directeur/ • Horizon : 2 ans
Planification capacité LT/ • Maille : mensuelle
Budget • Fréquence : annuelle
• Horizon : 2 semaines
Planning distribution • Maille : jour
• Fréquence : quotidienne
• Horizon : 1/2 semaines
Ordonnancement • Maille : jour – heure
Court terme de production • Fréquence : quotidienne
CBU : Country Business Unit
WBU : Worldwide Business Unit
371
8 • supply side 8.4 Une approche par les stocks : le kanban
plein, une étiquette (kanban) lui est attachée. Dès qu’un poste de travail
entame un container, l’étiquette est retournée au poste de fabrication des
éléments du container. Lorsque celui-ci aura rempli à nouveau un container, il
attachera une étiquette disponible (après retour) à ce container. On n’aura donc
jamais plus d’éléments dans le circuit que le nombre de kanban multiplié par le
nombre d’éléments par kanban, plus éventuellement un container entamé.
La difficulté est qu’il existe beaucoup de versions différentes du système
kanban dont les principes de gestion peuvent être assez différents et qui ne
s’accommodent pas des mêmes contraintes de production. Il peut être utilisé
sous divers noms comme par exemple RECOR (remplacement des consom-
mations réelles) chez PSA.
On peut donc avoir intérêt à distinguer ses différentes modalités en allant des
plus simples aux plus compliquées.
Retour des
étiquettes
Étiquettes
revenues
Étiquettes
sur les palettes
Fabrication
Transport
des palettes
Poste amont Poste aval
372
8 • supply side 8.4 Une approche par les stocks : le kanban
373
8 • supply side 8.4 Une approche par les stocks : le kanban
Stock 4 Stocks
composants 8 produits
C 6 D
et finis
5
matières
premières
7
3
B
A
1
= En-cours
1. On a vu au chapitre 3 que ce n’était pas toujours vrai même si ceci est à la base de la détermi-
nation du point de commande de la plupart des progiciels de gestion des stocks.
374
8 • supply side 8.4 Une approche par les stocks : le kanban
moyenne du poste aval pendant ce temps, soit par exemple 20 pièces à l’heure
en moyenne. Si 2 kanban sont retournés au poste amont et s’il ne reste donc
plus dans le circuit que quatre containers pleins, il est impératif que le poste
amont lance une fabrication qui arrivera en moyenne dans 2 heures au poste
aval qui aura consommé d’ici là 40 pièces, soit le contenu des 4 containers
pleins. Il faut donc un minimum de 4 kanban si le poste amont lance une fabri-
cation dés qu’une étiquette revient. Si ce n’est pas le cas, si la quantité
consommée par le poste aval peut être supérieure à la moyenne, si certaines
pièces fabriquées peuvent être rebutées pour défaut de qualité, si le poste
amont peut tomber en panne, si n’importe quel autre événement peut perturber
B
la livraison, alors il faut faire comme pour tous les stocks, prévoir d’ajouter un
Nombre de kanban
à disposition du poste aval
Point de commande
6
Stock de sécurité
2
Heures
375
8 • supply side 8.4 Une approche par les stocks : le kanban
quer pour un poste aval. Il doit donc en permanence faire des choix pour lancer
une fabrication plutôt qu’une autre. Par exemple s’il constate qu’il y a deux
kanban revenus et qu’il ne reste donc plus que 4 kanban pleins dans le circuit,
il doit lancer immédiatement la fabrication de cet article, sauf si l’on sait que
le poste aval n’utilise pas cet article en ce moment.
Mais pour lancer une production, il doit changer d’outillage ou procéder à des
réglages et cela prend du temps. On verra qu’un des efforts importants de
l’École de Toyota, à l’origine du kanban, a été la réduction des temps de chan-
gement de production (le SMED). Le plus souvent cependant le changement
d’outillage ou de format prend un temps non négligeable et l’on a intérêt à ne
pas produire des séries trop petites qui feraient perdre beaucoup de temps et
réduiraient fortement la productivité. Le principe du kanban reste alors le
même, mais l’on va devoir tenir compte de cette série pour déterminer le
nombre de kanban à utiliser. Si par exemple, dans l’exemple précédent, on
admet que le poste amont ne doit pas produire des séries inférieures à
100 pièces et que la production et le transfert de ces pièces prennent
4 heures 30, il faudra un nombre de kanban de
( 20 x ( 4, 5 ) ) + 20
----------------------------------------- = 11
10
Les praticiens du kanban cependant se fient moins à ce type de calcul qu’à
une détermination empirique de ce qui leur paraît nécessaire et une adaptation
progressive du nombre des kanban en fonction des résultats.
Double kanban
Production et transfert ne se déroulent pas toujours de la même façon : la
production sera effectuée quand on en aura besoin alors que le transfert peut
s’opérer à heure fixe, particulièrement lorsqu’il s’agit d’un transfert depuis une
autre usine. On distingue alors des kanban de transport et des kanban de
fabrication qui peuvent avoir des modalités différentes.
376
8 • supply side 8.4 Une approche par les stocks : le kanban
les commandes arrivent. Dans tous les autres cas, qui en représentent cepen-
dant la majorité, il faut périodiquement évaluer la charge et lancer les travaux
en fonction des dates de livraison demandées. Il serait stupide de laisser un
atelier chômer au nom du juste-à-temps alors que l’on sait que la semaine
suivante, il ne pourra réaliser tout ce qu’il doit livrer. Le kanban ne dispense
donc pas le plus souvent d’établir des plans directeurs et de vérifier les
niveaux de charge.
Une fois une tâche lancée en système kanban, on commence à produire immé-
diatement puisque le dernier poste de travail peut commencer à produire à B
partir de ses containers de sous-ensembles. Au contraire, dans un système de
377
8 • supply side 8.5 Les autres approches de gestion de production
bâtiment pouvait passer sur tel seuil à telle heure de la marée compte tenu de
son tirant d’eau). Rien n’interdit de produire un peu plus tôt de façon à pouvoir
remédier aux conséquences d’une panne éventuelle et de faire en sorte que
la panne, si elle se réalise, ne se reproduise plus par la suite. Nul n’est obligé
de sauter en parachute sans ventral pour améliorer à moyen terme la fiabilité
des parachutes ni, ce qui revient au même pour l’entreprise, de perdre des
clients pour prendre les problèmes de disponibilité au sérieux.
1. On peut considérer que ce progiciel n’est pratiquement plus utilisé aujourd’hui (Bironneau, 1996).
378
8 • supply side 8.5 Les autres approches de gestion de production
1. On notera d’ailleurs qu’en France la construction automobile a fait très largement appel à des
spécialistes japonais de l’École de Toyota et a multiplié les missions d’étude au Japon. Ainsi en 1980,
Citroën a engagé comme conseiller pour 6 ans l’un des plus connus de ses représentants, M. Shingo.
379
8 • supply side 8.5 Les autres approches de gestion de production
Fonderie
1. Nous empruntons à Productilog la description un peu ancienne mais toujours valable d’une usine
type d’assemblage automobile.
380
8 • supply side 8.5 Les autres approches de gestion de production
à 30 postes de déchargement, le retour des bacs vides étant assuré par envi-
ron cinquante camions par jour.
Traditionnellement (jusqu’à la fin des années 1970), les pièces et composants
nécessaires étaient approvisionnés, chaque mois ou chaque semaine, à partir
d’un programme prévisionnel de fabrication. Les pièces réceptionnées à l’usine
étaient contrôlées puis stockées dans un magasin. Des changements d’embal-
lage et reconditionnements étaient souvent effectués avant mise à disposition
des chaînes selon des réquisitions journalières. Les fournisseurs extérieurs
livraient à partir de stocks de produits finis régulés à partir de commandes B
fermes mensuelles ou hebdomadaires. Ces commandes étaient établies à partir
381
8 • supply side 8.5 Les autres approches de gestion de production
382
8 • supply side 8.6 Comment améliorer la gestion des flux de
production ?
383
8 • supply side 8.6 Comment améliorer la gestion des flux de
production ?
Toutes ces méthodes sont appelées SMED dans l’École de Toyota, soit Single
Minute Exchange Die (changement d’un outil en un nombre de minutes à un
seul chiffre). On peut ainsi espérer réduire à moins de dix minutes des opéra-
tions couramment effectuées en plusieurs heures. L’objectif ultime reste alors
le système OTED (One Touch Exchange Die), soit changement d’outil presse-
bouton.
Le SMED constitue un des points clefs du juste-à-temps. En effet, il ne sert à
rien de mettre en place une méthode comme le kanban si l’on doit continuer à
produire des séries économiques importantes. On ne fera qu’augmenter incon-
sidérément les stocks d’en-cours en les baptisant « kanban ». Mais l’on peut
remarquer que le SMED est finalement un moyen d’augmenter la flexibilité de
l’atelier. Or c’est bien là qu’est le cœur du problème. Le juste-à-temps consiste
à ne produire que lorsque les besoins de la commercialisation le demandent
et à produire autant qu’il est alors demandé. La capacité de production d’une
entreprise est bien entendu une contrainte, mais cette contrainte, peut être
réduite sensiblement par une recherche systématique de flexibilité.
On peut envisager de modifier les temps de production des équipements, soit
en arrêtant la production lorsque le besoin n’en apparaît pas, soit en augmen-
tant les temps de production lorsque c’est nécessaire. L’augmentation des
cadences n’est pas nécessairement une bonne solution car elle se traduit
souvent par une augmentation des pannes ou des défauts de qualité lorsqu’on
dépasse la vitesse normalisée. Lorsqu’on mesure le taux de rendement
synthétique d’une machine, on a tendance à considérer, comme temps de
production de référence, le temps d’ouverture de la machine ; un certain
nombre de consultants proposent d’établir le premier ratio : « temps utile de
production / (24 heures x 365 jours par an) ». On mesure alors la productivité
absolue de la machine et un ratio de 0,8 sur une durée de 8 heures, 252 jours
par an, devient alors 0,18. On mesure la réserve de productivité dont on
dispose à condition de régler les problèmes (coûteux) d’heures supplémentai-
res ou d’organisation différente des équipes, d’insertion de la maintenance
préventive dans les tranches d’inactivité, amélioration de la disponibilité, de la
qualité, etc. Le plus souvent une telle politique demande une plus grande poly-
valence du personnel, ce qui n’est pas nécessairement le problème le plus
simple à résoudre.
384
8 • supply side 8.7 Place de la logistique de production
avoir des variations selon les produits fabriqués, mais l’on doit s’efforcer de
minimiser les trajets moyens.
Les constructeurs automobiles se benchmarkent entre autres sur le nombre de
mètres parcourus pour un opérateur donné le long de la chaîne d’assemblage.
Il n’est pas rare de trouver des écarts de 50 % entre Toyota et ses concurrents
ce qui procure à Toyota un véritable avantage concurrentiel en termes
d’économies de temps, de délai d’écoulement, de diminution des surfaces
nécessaires et donc de niveau d’investissement et de productivité globale et
enfin de coût de revient industriel. B
385
8 • supply side 8.7 Place de la logistique de production
prise qui achète. Pour éviter ce phénomène, il fallait mettre en place un vérita-
ble partenariat entre assembleur et sous-traitant conduisant à la réalisation
d’un juste-à-temps inter-entreprises. La négociation et la mise au point de
telles organisations de coopération industrielle ont nécessité l’intervention de
spécialistes logistiques, même dans les entreprises où la logistique n’avait pas
jusque là compétence sur les transports amont (franco) et les stocks amont
d’usine (service de production). Il leur a fallu par nécessité s’intéresser à la
gestion de ces flux depuis le fournisseur jusque sur le poste de travail à l’inté-
rieur de l’usine. Et l’on voit ainsi dans certaines usines automobiles des servi-
ces logistiques extérieurs à l’usine assumer la responsabilité d’approvisionner
les postes de travail à l’intérieur de l’usine.
Un autre effet de cette logistique amont est l’installation d’usines de sous-
traitance à proximité immédiate de l’usine d’assemblage. Ceci est courant
dans l’automobile où le juste-à-temps impose assez souvent des conditions
draconiennes de délai pour la fourniture de l’usine d’assemblage. Cette instal-
lation à proximité peut être le résultat d’un partenariat voulu entre le sous-
traitant et le fabricant qui peut même dans certains cas participer à l’investis-
sement ou elle peut être le simple résultat du jeu de la concurrence dans
lequel la proximité constitue un avantage compétitif non négligeable.
386
8 • supply side 8.7 Place de la logistique de production
387
8 • supply side Bibliographie
pation de tous. Il n’y a peut-être que des problèmes à résoudre au jour le jour
avec des objectifs à long terme...
Bibliographie
Afnor Norme X 50-310, Organisation et gestion de la production industrielle – Concepts fondamen-
taux de la gestion de production – Définitions, Paris.
BÉRANGER P., Les nouvelles règles de la production, Dunod, 1987.
BIRONNEAU L., « Le pilotage par les contraintes en gestion industrielle : analyse de dix années
d’expérimentation », Revue Française de Gestion Industrielle, Volume 15, n° 3-4, Paris, 1996.
Centre d’Expérimentation des Progiciels (CXP), « Gestion de Production », Paris, 1995.
BOUNINE J., SUZAKI K. Produire juste-à-temps – Les sources de la productivité industrielle japo-
naise, Masson, Paris, 1989.
COLIN R., Le kanban, AFNOR, 2004.
GODDARD W., Décupler la productivité de son entreprise par le juste-à-temps, Éditions du Moni-
teur, Paris, 1990.
MOLET H., Comment maîtriser sa productivité industrielle, Cours de l’École des Mines, 2006.
NAKHLA M., L’essentiel du management industriel, Dunod, 2006.
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SHINGO S., Maîtrise de la production et méthode Kanban (Toyota), Éditions d’Organisation, Paris,
1988.
WRIGHT O., Manufacturing Resource Planning, MRP II, 0WC, 1984.
ZIIPSKIN P., « Le mirage du just-in-time », Revue Harvard/L’Expansion, Paris, 1991.
388
9 • Demand side :
distribution
389
9 • Demand side : 9.1 Les trois âges de la distribution
distribution
– la pression sur les prix est une donnée essentielle. La montée en puissance
des Hard Discounters tels que Lidl et Aldi est un excellent marqueur de cette
tendance. Au niveau mondial, Carrefour se situe toujours fin 2006 avec
98 milliards de dollars de chiffre d’affaires au 2 e rang des distributeurs derrière
l’américain Wal Mart qui atteint 345 milliards de dollars mais talonné par le
Britannique Tesco qui est passé sur la période 2001-2006 de la 13 e place à la
4e. Les analystes prévoient qu’en 2008, Tesco ravira la 2 nde place du classe-
ment à Carrefour. Ce dernier n’a enregistré une croissance sur cette période
que de 6,6 % alors que la moyenne des 250 distributeurs mondiaux a connu
une croissance de 9,2 % (source Deloitte). Pour conclure sur l’importance du
facteur prix, Lidl a gagné 23 places sur la période 2001-2006 pour figurer
désormais dans le Top 10 mondial avec une croissance moyenne de 12 %.
Face à cet environnement, les distributeurs sont à la recherche de solutions
innovantes dans les champs fonctionnels et opérationnels de la logistique en :
– mettant des entrepôts massificateurs amont qui permettent de massifier les
approvisionnements. Cette solution qui s’appuie sur des collectes du type
multi-pick, des conditions d’approvisionnement qui abandonnent le franco à
l’enlèvement permettent d’atteindre des barèmes quantitatifs (BQ) qui génè-
rent des économies et la mise en œuvre de système TMS (Transport Mana-
gement System). Malgré la double rupture de charge, les gains en transport
sont significatifs ;
– testant des solutions rendues possibles par les nouvelles technologies (prépa-
ration de commande en mode vocal, utilisation du RFID, WMS (Warehouse
Management System), etc.) et en industrialisant les opérations logistiques ;
– développant des collaborations avec les fournisseurs tout en prenant en
compte leur maturité logistique ;
– en développant des solutions alternatives en fonction du type de fournis-
seurs, de produits et de magasins.
C’est ce que nous allons découvrir dans ce chapitre.
390
9 • Demand side : 9.1 Les trois âges de la distribution
distribution
391
9 • Demand side : 9.1 Les trois âges de la distribution
distribution
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distribution
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9 • Demand side : 9.1 Les trois âges de la distribution
distribution
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9 • Demand side : 9.1 Les trois âges de la distribution
distribution
Nombre de points
Nombre
de livraison (PDL)
de magasins
pour avoir accès à 95 %
pour 1 000 habitants
du marché
Portugal 40 10 000
B
France 10 300
mais, quoi qu’il en soit, l’on imagine bien les résultats de ces évolutions actuel-
les sur la logistique de distribution.
395
9 • Demand side : 9.1 Les trois âges de la distribution
distribution
Usine et Magasin
distributeur Logement
magasin
national
Commandes
Commandes
Internet
– commande passée par le consommateur, soit par lettre, soit par téléphone,
ou encore par Minitel ;
– paiement par chèque à la commande, carte bleue (numéro donné au télé-
phone) ou paiement à réception ;
– expédition de type colis postal livré à domicile, avec possibilité de le retirer
soit à la poste, soit dans une boutique – prise de rendez-vous du transporteur
pour les colis les plus encombrants et centre de renseignement téléphonique
susceptible de tracer la situation d’une commande.
La VAD a connu une croissance de chiffre d’affaires de 17 % en 2006 pour un
total de 18 milliards d’euros en France pour lequel le e-commerce représente
11,9 milliards soit les deux tiers et a connu une croissance de 37 % en 2006.
La vente de produits représente également des deux tiers des ventes effec-
tuées en VAD ce qui a représenté 240 millions de colis en 2006 (source
FEVAD). Les modalités de passation de commande sont bien évidemment
représentées en tendance forte par Internet qui est passé de 4 % en 2000 à
41 % en 2006, ce pourcentage représentant la proportion de Français passant
des commandes régulières ou de temps en temps, le téléphone portable
faisant son apparition en 2006 avec 5 % sachant que 73 % des Français achè-
tent en mode VAD.
Les sites les plus visités sont eBay, voyages-sncf.com, La Redoute, FNAC,
CDiscount. Les besoins des clients en matière de mode de livraison sont pour
81 % d’entre eux la livraison à domicile, la livraison sur des points relais pour
46 %.
Les catégories de produits les plus vendues par internet sont les suivantes par
ordre décroissant en % des internautes : les voyages (59 %), les services
(56 %), les produits techniques (52 %), les produits culturels (51 %), les vête-
ments (49 %) puis la maison (29 %).
396
9 • Demand side : 9.1 Les trois âges de la distribution
distribution
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9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
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9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
Ventes
Linéaire
Seuil Seuil
minimum maximum
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9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
400
9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
linéaire ou en gondole des articles soit effectuée par le fournisseur. C’est une
prestation supplémentaire négociée avec lui lors de l’achat ; il arrive aussi que
cette prestation effectuée par le distributeur soit facturée au producteur en
marge arrière. Ces travaux sont alors souvent effectués par une entreprise
spécialisée ou par une main-d’œuvre intérimaire recrutée par le responsable
commercial ou l’agent commercial du fournisseur.
401
9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
pendant un an, montre des taux de 9 à 16 % selon les familles, avec une
moyenne de plus de 10 % (tableau 9.3).
Italie 13,8 %
Luxembourg 11,9 %
Belgique 10,4 %
France 10,3 %
Allemagne 9,5 %
Portugal 7,7 %
Espagne 7,3 %
Liquides 9,5 %
Épicerie 8,7 %
DPH 12,0 %
Basar 16,0 %
Ces taux varient suivant le jour de la semaine (ils sont plus importants les
lundi, mercredi et samedi) 1, l’heure de la journée (plus importants le soir), avec
de fortes disparités entre les GMS. Ils augmentent également avec les promo-
tions qui viennent modifier les paramètres des produits concernés et de leurs
concurrents.
Ils varient également selon les pays et seraient relativement forts aux États-
Unis (entre 12 et 22 % selon l’IRI).
L’étude IRI SECODIP de 2000 a montré que les ruptures partielles ou complè-
tes analysées représentaient 14 % du chiffre d’affaires, ce qui est énorme
même si une part importante des ruptures est compensée par des achats de
substitution que l’on ne mesure pas.
Le groupe de travail de l’ECR France qui a effectué cette étude a relevé 13
causes de ruptures dont 80 % sont dues à l’environnement du magasin
(merchandising, systèmes d’information et ressources humaines). On remar-
que en effet que l’approvisionnement du distributeur est de plus en plus perfor-
mant, particulièrement dans les conditions de la GPA (gestion partagée des
approvisionnements).
Les principales causes de rupture en magasin relèvent de la fréquence et du
moment du réapprovisionnement du linéaire, une gestion défaillante en
402
9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
Conditionnement et manutention
La diversité des surfaces commerciales entraîne une grande diversité d’organi-
sation et de pratiques logistiques. Il est évident que l’on ne peut satisfaire
403
9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
chacun de ces points de vente avec la même logistique. Pour livrer les super-
marchés, on utilisera volontiers des palettes 60 x 80 qui présentent l’avantage
sur les palettes Euro 80 x 120 de faciliter le cross-docking (voir infra) et de
pouvoir même se poser directement dans les linéaires. Les fournisseurs
peuvent utiliser des palettes perdues en unirotation, mais cette pratique diminue
dans la grande distribution où elle ne subsiste plus que pour les papiers toilettes
et le rayon bazar. Mais l’utilisation de palettes multirotations (louées dans près
de 30 % des cas) oblige à prévoir le retour par le transporteur, ce qui permet
cependant d’éviter parfois les retours à vide des camions. Les conteneurs grilla-
gés ou rolls sont typiques de l’approvisionnement des supermarchés ou des
magasins de proximité. Ils se plient pour le retour. On trouve aussi des livrai-
sons en bacs plastiques 60 x 40 et 40 x 30 en plusieurs hauteurs.
Responsabilités
La répartition des responsabilités d’achat, de logistique et d’approvisionne-
ment est extrêmement diverse selon les entreprises, au moins en France.
Chez Auchan, le chef de produit est responsable de l’ensemble de son flux
depuis les achats jusqu’à la mise en place dans le linéaire. Dans d’autres
enseignes, au contraire, les acheteurs négociaient les référencements avec
les fournisseurs. La répartition des responsabilités d’achat, de logistique et
d’approvisionnement est extrêmement diverse, conséquence d’évolutions.
Carrefour pendant vingt ans a maintenu une grande autonomie à ses respon-
sables de magasins avant de venir à une politique d’achat centralisé et, consé-
quence nécessaire, une organisation logistique. Ces évolutions entraînent de
grands changements dans les métiers de la distribution. Avec les systèmes
ECR, l’acheteur doit désormais connaître produits, marchés, merchandising et
logistique d’où, comme on le verra, sa spécialisation en category manager. Le
chef de rayon doit désormais assurer la gestion des approvisionnements et de
la mise en place, les prix, l’animation, le merchandising et le conseil consom-
mateur pendant que la fonction d’« appro » perd le rôle d’achat et souvent de
négociation des budgets d’animation.
Une évolution pourrait mener certaines enseignes jusqu’à confier la gestion de
parties de leur linéaire aux producteurs eux-mêmes, qui peuvent d’ailleurs déjà
jouer un rôle important dans la mise en place de certains produits sur les
linéaires. On verra à travers le trade-marketing puis l’ECR, le category
manager du distributeur face au responsable d’enseigne du producteur.
Actuellement, il semble donc que contrairement à d’autres pays, la situation
de la distribution française soit extrêmement hétérogène.
Organisation et informatique
Le point important de l’évolution actuelle est sans aucun doute la prise de
conscience de l’importance de la logistique par les directions générales
d’entreprises de grande distribution. Cette prise de conscience s’est manifes-
tée au cours de ces dernières années par :
– la création de directions logistiques centralisées et, ce qui va de pair, une
certaine centralisation des décisions logistiques ;
– la mise en place de systèmes informatiques logistiques importants et coûteux,
considérés comme un point de passage obligé pour une meilleure maîtrise des
coûts logistiques. Parmi ces systèmes, une certaine tendance se dessine à
404
9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
405
9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
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9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
9.2.4 Transports
Dans les transports au contraire, le recours à la sous-traitance est généralisé.
Carrefour, Leclerc, Cora et Prisunic n’ont pas de flotte propre. Casino, Comp-
toirs modernes, Système U sous-traitent majoritairement leurs transports. Le
marché français des transports routiers est en effet caractérisé par sa surca-
pacité et l’on obtient sans investissement des coûts plus faibles de sous-trai-
tants que ceux que l’on pourrait avoir avec sa propre flotte. La tendance
semble être la même dans les autres pays, bien que Wal-Mart aux États-Unis
ait conservé sa flotte propre.
Dans les liaisons de proximité où l’image du livreur est importante, on pratique
assez souvent des contrats de longue durée avec des obligations fortes du
partenaire alors que pour les transports longue distance, on pratique plus
volontiers des « affrètements spots ».
Le transport est et sera de plus en plus en critique pour des raisons déjà dans
le chapitre 7. Une tendance lourde que nous reprendrons en conclusion de ce
407
9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
408
9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
Tableau 9.4 – Coûts logistiques selon les modes de distribution (IHEL, 1997)
Hypermarché livré
Hypermarché en Supermarchés en
par entrepôt
livraison directe livraison directe
distributeur
Administration
60 60 60
des ventes
Transport
depuis l’usine
spécialisée
140 140 140
à l’entrepôt
producteur
(moy. 340 km)
Coût en entrepôt
300 850 200
producteur
Transport
de l’entrepôt
producteur 0 0 200
à l’entrepôt
distributeur
Coût de transport
500 750 200
au lieu de livraison
Il apparaît que le coût le plus élevé n’est pas celui où les coûts des deux entre-
pôts, producteur et distributeur, s’additionnent, mais correspond à la livraison
directe de surfaces commerciales plus petites ce qui :
– augmente de façon importante les coûts de préparation de commande ; on
peut se demander quel effet pourrait avoir dans l’avenir un cross-docking
généralisé, à moins que cette élévation importante des coûts en entrepôt
producteur ne soit due à une organisation inadaptée à ce type de préparation ;
409
9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
Cross-docking Commande
par hypermarché
Plate-forme
Commande distributeur
plate-forme Hypermarché
Plate-forme
Usine et transporteur
magasin
national
Commande
hypermarché
Produits allotis
410
9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
La figure 9.5 montre donc les différentes façons que peut avoir un fournisseur
de livrer un hypermarché :
– il peut recevoir la commande de l’hypermarché directement, avec l’obligation
de préparer cette commande. On notera que pour simplifier, nous avons
supposé que l’usine et l’entrepôt producteur étaient confondus ce qui est loin
d’être toujours le cas ;
– il peut la livrer directement s’il n’est pas trop éloigné ou si la quantité
commandée est suffisante. C’est ce qu’on a représenté par une flèche grise
tout en bas ; B
– il peut la livrer par l’intermédiaire d’une plate-forme de son transporteur ou
411
9 • Demand side : 9.2 La logistique de la grande distribution
distribution
En février 1999, Michel Édouard Leclerc, PDG d’ACDLec lançait dans Libre
service Actualité (25 février 1999) un véritable pavé dans la mare logistique :
« Nous allons généraliser le départ usine », déclarait-il. Coincé par la loi
Galland, la figure emblématique du groupe d’indépendants ne pouvait plus
diminuer ses coûts et donc ses prix sans remettre en cause ses méthodes
d’approvisionnement. « Entre une livraison directe et un départ usine, un distri-
buteur obtient jusqu’à 4 % de ristournes et ses frais logistiques tournent aux
alentours de 2 % », explique un expert. Ces évaluations sont tout de même un
peu surprenantes par rapport aux évaluations précédentes mais comme
toujours, il faut savoir ce qu’on appelle les « frais logistiques » et à quels
produits correspondent ces pourcentages (valeur au kilo par exemple). Cepen-
dant avec une telle politique, il devient possible d’abaisser le seuil de revente
à perte tout en respectant la loi Galland qui ne tient pas compte du coût du
transport.
412
9 • Demand side : 9.3 Le cross-docking
distribution
9.3 Le cross-docking
Le cross-docking est un aspect logistique fondamental de l’ECR. Traditionnel-
lement, le distributeur rassemblait les commandes de ses différents magasins
et les livrait à partir de stocks conservés dans son entrepôt. Comme il avait
malgré tout tendance à réduire ces stocks à quelques jours, on parlait plus
volontiers de plates-formes que d’entrepôts. Désormais, le distributeur essaie
de réduire complètement ses stocks en rassemblant tous les jours ou quelques
fois par semaine, toutes les commandes de ses magasins et en passant très
fréquemment une commande globalisée par plate-forme à chacun de ses
fournisseurs. Ensuite il reçoit sur ses plates-formes les livraisons de ses four-
nisseurs et doit alors procéder à ce qu’on appelle souvent « l’allotement »,
c’est-à-dire la répartition des marchandises entre les différentes surfaces
commerciales qu’il doit livrer depuis la plate-forme. Dans une situation idéale,
il redistribue chaque jour ce qu’il a commandé et son stock devient presque nul.
413
9 • Demand side : 9.3 Le cross-docking
distribution
1. On parle parfois de cross-docking quand l’allotement est effectué par le distributeur à partir de
livraisons regroupées du fournisseur mais il vaut mieux réserver l’expression au cas où le fournisseur
réalise l’allotement, sinon il ne serait pas nécessaire d’utiliser un autre nom, américain qui plus est.
414
9 • Demand side : 9.4 Logistique des promotions1
distribution
1. Une partie de cette étude a été réalisée avec le concours de Mademoiselle Antonella Lama alors
élève de dernière année (1999-2000) de la Filière européenne de gestion et technologie du pôle
universitaire Léonard de Vinci.
415
9 • Demand side : 9.4 Logistique des promotions1
distribution
416
9 • Demand side : 9.4 Logistique des promotions1
distribution
bien évidemment d’une valeur réelle de possession des stocks. L’un de ses
concurrents pratiquait un taux de 9 % que l’on peut juger comme plus réaliste.
Changement d’étiquettes
La simple réduction de prix oblige à modifier l’étiquette avec codes à barres
qui sert aux caisses pour facturer ainsi que le montant porté sur cette étiquette
ou sur le rayonnage. L’entreprise doit donc le plus souvent créer un nouveau
numéro d’article avec son EAN 13 afin que le distributeur puisse l’identifier. La
publicité des prix est soumise à une réglementation stricte par un arrêté du
2 septembre 1977.
On distingue :
– les ventes à prix d’achat, prix d’achat minoré des réductions acquises à la
date de la vente et majoré des taxes et du transport ;
– les produits nouveaux à prix de lancement (plus faible que celui qui sera
payé ultérieurement) ;
– les offres avec réduction : les commerçants doivent opérer un double
marquage de prix de référence et de prix réduit. Le prix de référence est le prix
le plus bas pratiqué par l’annonceur à l’égard de sa clientèle courante pour un
article similaire au cours des 30 derniers jours précédant le début de la publicité.
Il est donc nécessaire, soit de livrer le produit en promotion avec un emballage
particulier, soit de recouvrir cet emballage avec un autocollant qui présente le
nouveau code barre, le prix correspondant et l’annonce promotionnelle, auto-
collant que l’on peut éventuellement enlever en fin de promotion pour remettre
le produit en fonds de rayon. En effet, il est nécessaire de réétiqueter les
417
9 • Demand side : 9.4 Logistique des promotions1
distribution
418
9 • Demand side : 9.4 Logistique des promotions1
distribution
riel proposé quelles que soient les ventes. Le problème se complique avec les
produits frais qui ont des dates limites de consommation très proches.
Un autre danger d’une mauvaise prévision est, en sens inverse, d’obtenir en
fin de promotions une quantité importante d’invendus que le fournisseur peut
se trouver obligé contractuellement de reprendre. Les coûts de conditionne-
ment et d’étiquetage de très petites séries obligent, surtout quand on les sous-
traite, à les planifier avec beaucoup de précision car le lancement en urgence
de plusieurs micro-séries peut devenir ruineux.
Or, la prévision des ventes promotionnelles est extrêmement difficile car il B
s’agit à chaque fois d’une expérience nouvelle pour laquelle on ne dispose pas
419
9 • Demand side : 9.5 ECR et CPFR
distribution
420
9 • Demand side : 9.5 ECR et CPFR
distribution
421
9 • Demand side : 9.5 ECR et CPFR
distribution
Difficultés de prévision
Le deuxième facteur de développement de l’ECR réside dans les difficultés de
plus en plus grandes que rencontrent tous les partenaires de la chaîne logis-
tique à effectuer des prévisions. L’effet de fouet à bœufs montre qu’il faut
prélever l’information au plus près des consommateurs. Mais ce besoin est
encore plus fort avec le raccourcissement de la durée de vie des produits et
les conditions actuelles de leur commercialisation.
Une partie importante des ventes se fait sous forme de promotions. Or, par défi-
nition, une promotion consiste à modifier les conditions du marketing : réduc-
tion de prix, publicité, conditionnement et quantité différente, PLV, position en
tête de gondoles, assortiment différent, durée limitée, etc. C’est donc en quel-
que sorte un produit nouveau dont il est difficile d’évaluer ce qui va en être
vendu. De plus, le vendeur ne sait pas toujours quelle quantité est achetée
pour la promotion et quelle quantité est achetée par le distributeur à titre
spéculatif pour profiter des prix de la promotion.
Les vrais achats spéculatifs compliquent encore le problème car le fournisseur
ne sait pas toujours pour combien de temps le distributeur a acheté de son
produit.
Enfin, le raccourcissement de la durée de vie (en production) des produits fait
que le producteur a de moins en moins d’historique. Le phénomène était connu
dans la mode où les premières semaines ou les premiers jours de vente étaient
le meilleur indicateur des coloris et des modèles qui allaient être vendus, mais
il en est de même aujourd’hui de toutes sortes de produits comme les ordina-
teurs, les nouveautés électroniques, etc., tout article qui n’a pour le producteur
qu’une durée de vie de six mois ou moins. Il est donc fondamental pour lui
d’avoir le maximum d’informations fiables sur les ventes dans les délais les plus
courts.
422
9 • Demand side : 9.5 ECR et CPFR
distribution
423
9 • Demand side : 9.5 ECR et CPFR
distribution
gestion de leurs stocks et leur renouvellement par ses soins. Ils peuvent même
proposer de conserver la propriété de ce stock placé chez le client.
Cette fidélisation est la caractéristique principale des entreprises virtuelles.
Elles ne sont pas, en effet, propriétaires de leur réseau de distribution ni de
leurs usines de fabrication, mais elles s’efforcent de négocier des accords de
longue durée avec elles et d’assurer la gestion complète de la chaîne logisti-
que. Un fournisseur comme Benetton reçoit de ses entreprises franchisées
toutes les informations au jour le jour sur les ventes de nouveaux produits et
peut piloter la fabrication ou même la teinture des produits en fonction des
résultats des ventes. Hewlett Packard pilote la fabrication de ses ordinateurs
en fonction des besoins de ses revendeurs qu’il connaît en permanence. A
priori, l’ECR n’est pas leur affaire ou plus exactement, ils le pratiquent déjà de
façon très avancée.
On peut parler de quasi-intégration verticale à travers la mise en place de
réseaux d’information très diffus et de contrats formalisant les engagements
respectifs des parties.
Les autres producteurs sont beaucoup moins bien lotis vis-à-vis des distribu-
teurs. Ils doivent d’abord se faire référencer par des chaînes de distributeurs
qui peuvent ne pas leur acheter. Ils doivent ensuite se faire référencer au
niveau régional par certaines chaînes comme Leclerc par exemple, tout cela
au prix de concessions. Ils doivent ensuite vendre et la négociation n’est pas
seulement en termes de prix mais aussi de promotions, de têtes de gondoles,
de participation à des actions commerciales du distributeur (foires au vin par
exemple, animations), de mise en place en linéaire, acceptation de retours,
etc. Ils doivent donc se présenter avec des programmes attractifs pour les
acheteurs dans un marché où il existe en permanence un surplus de capacité
productive. Si ces producteurs ont des besoins de trésorerie, c’est en général
au moment où ils ont des excédents de production invendus et ils ont peu de
chance de se faire avancer de l’argent par leur banquier sur ces invendus. La
solution est d’ordinaire de proposer des promotions déclenchant des achats
spéculatifs de la part des distributeurs. C’est une autre source de fluctuations
importantes. Ils sont donc intéressés par tout ce qui permettrait de diminuer
les risques de déréférencement et de fidéliser leurs clients, mais ceux-ci ne
sont pas nécessairement très intéressés par une telle collaboration.
Les distributeurs
Les distributeurs cherchent à diminuer leurs prix d’achat, soit pour augmenter
leur marge, soit pour vendre moins cher selon la distinction faite par Édouard
Leclerc entre les commerçants et les distributeurs vrais. Ils sont donc intéres-
sés par tout ce qui peut réduire les coûts, et particulièrement les coûts logis-
tiques, à condition de bénéficier de tout ou partie de cette économie.
On peut d’ailleurs distinguer deux catégories de distributeurs :
– les discounts vendent peu de grandes marques et cherchent avant tout un
bas prix. Ils ne cherchent pas à avoir un grand nombre de produits en linéaire ;
– les grands distributeurs ne peuvent se passer des produits à marque mais
peuvent chercher à développer leurs marques propres pour lutter contre les
discounters avec des prix bas et augmenter leur marge. Ils cherchent à faire
baisser les prix d’achat ou leurs charges propres.
424
9 • Demand side : 9.5 ECR et CPFR
distribution
425
9 • Demand side : 9.5 ECR et CPFR
distribution
les partenaires. Les transferts de responsabilité ne sont pas non plus simples
à réaliser dans le cas de GPA. Non seulement il faut que le distributeur ait
confiance dans son fournisseur mais encore il faut prévoir les responsabilités
de chacun en cas de rupture de stock en linéaire ou en magasin, etc.
– L’ECR peut même demander une collaboration entre producteurs. En effet,
pour procéder à l’allotement des produits nécessaires à un rayon, il faut
rassembler dans un même roll ou une même palette des produits de fournis-
seurs différents. On peut supposer que les différents fournisseurs d’un même
distributeur ou de plusieurs distributeurs livrent leurs produits à une même
plate-forme qui procède à ces allotements. C’est encore une nouvelle forme
de collaboration.
Si l’ECR peut donc se réaliser sans trop de difficultés entre grands fournis-
seurs de marques incontournables et grands distributeurs, il en est tout autre-
ment dans les autres cas. C’est là que l’on voit intervenir ceux qui vont assurer
la proportion active de l’ECR : les sociétés d’informatique et les sociétés de
conseil.
426
9 • Demand side : 9.5 ECR et CPFR
distribution
non plus seulement entre un distributeur et un fournisseur. Ceci n’a pas été le
cas pour plusieurs raisons :
– le développement des grandes entreprises logistiques capables de remplir
de telles missions est relativement récent et la plupart n’avaient pas la maturité
suffisante pour s’insérer dans les dispositifs d’ECR ;
– force est de constater que le recours à l’externalisation logistique s’est prin-
cipalement fait sur des motivations de baisse des coûts. Ce critère de réduc-
tion des coûts n’a pas véritablement permis aux prestataires logistiques
d’investir dans le développement de compétences et de solutions à la hauteur B
des enjeux révélés par des expériences pilotes développées au sein de l’ECR.
427
9 • Demand side : 9.5 ECR et CPFR
distribution
428
9 • Demand side : 9.5 ECR et CPFR
distribution
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9 • Demand side : 9.5 ECR et CPFR
distribution
tion de Coca Cola Entreprise passe par la GPA. L’objectif est de passer à
70 % d’ici 2005. Nous souhaitons également étendre les déploiements GPA
vers d’autres types de réseaux de distribution et notamment vers notre activité
“hors foyer” (hôtels, restaurants, bars…). Mais pour le moment, les acteurs et
les processus d’approvisionnement sont dans un état de maturité moins
avancé ».
Les gains de la GPA en France sont importants mais ce ne sont peut-être pas
ceux que l’on attendait à la suite des premières études.
En ce qui concerne la réduction des stocks, la situation n’était pas comparable
avec celle des États-Unis où est né l’ECR. Comme l’explique Olivier Labasse,
secrétaire général d’ECR France : « S’il nous reste des progrès à faire, nous
ne stockons pas forcément plus que les autres, et parfois nettement moins. En
1997, les distributeurs américains s’étranglaient avec 104 jours de stock
d’épicerie sèche contre seulement 58 jours en France 1… » Les fournisseurs et
la logistique amont ne sont probablement que peu responsables des ruptures
de stock en linéaire. Comme l’a montré le groupe de travail d’ECR France qui
a effectué l’étude de 2000 sur les ruptures en linéaire, 80 % des causes de
rupture sont dues à l’environnement du magasin et non à l’approvisionnement
amont. On peut cependant aussi penser que la faible importance de cette
dernière cause de rupture est due à l’importance de la pratique de la GPA !
Quant à la réduction des coûts de transport, il n’est pas certain que le renfor-
cement du juste-à-temps entraîné par la GPA, aille dans ce sens.
En fait, la GPA, comme les autres « bonnes pratiques » de l’ECR, va dans le
sens d’une transformation des relations entre les distributeurs et les fabricants,
particulièrement les grands producteurs incontournables. Les uns et les autres
y trouvent des intérêts différents et toutes ces pratiques ont tendance à se déve-
lopper.
430
9 • Demand side : 9.6 Quelques exemples de logistiques de distribution
distribution
– enfin la plupart des producteurs n’arrivaient pas à intégrer DRP et MRP pour
lisser des programmes de production perturbés en permanence par des
événements imprévus.
Il fallait donc aller plus loin dans la coopération entre producteurs et distribu-
teurs et le graphique simplifié du chapitre 7 (§ 7.8.2) montre bien la procédure
générale élaborée aux États-Unis par le VICS (Voluntary InterIndustry
Commerce Standards). Le CPFR est donc devenu en quelques années incon-
tournable au moins pour les majors de la production et de la grande distribu-
tion. Il s’agit là bien plus que d’une mode mais de la poursuite d’un mouvement
engagé depuis les premières expériences ECR 1.
B
1. Sur le CPFR, on se reportera à l’ouvrage de Thierry Jouenne (2000) qui, adapté pour la France
d’une publication du VICS, propose une méthodologie de mise en place illustrée par de nombreuses
expériences.
2. La présentation qui est faite ici de la distribution des produits extra-frais est empruntée pour une
grande part à une étude de l’Institut des hautes études logistiques (IHEL), étude très riche à laquelle
on se reportera et qui a été effectuée à partir des cas de Yoplait et du secteur des produits frais de
Auchan.
431
9 • Demand side : 9.6 Quelques exemples de logistiques de distribution
distribution
Les producteurs
Dans le cas du producteur analysé dans cet exemple, son organisation s’est
profondément transformée depuis vingt ans. Dans les années 1960, il livrait
135 000 tonnes de produits à partir de 150 dépôts régionaux directement à
des points de vente. Au début des années 1980, il n’y avait plus que 50 dépôts
pour livrer 290 000 tonnes de produit. À la fin des années 1980, le nombre des
plates-formes régionales se réduit à 8 dont 3 en sous-traitance pour se réduire
en 2007 à 4 dont 2 en sous-traitance.
Ces plates-formes livrent à 80 % en tonnage des plates-formes de distribu-
teurs (hypermarché), à 12 % des supermarchés en livraison directe et à 8 %
des hypermarchés, également en livraison directe. Les plates-formes sont
parfois partagées en une partie producteur et une ou plusieurs parties affec-
tées exclusivement à une enseigne à partir desquelles sont livrées directement
les surfaces commerciales.
Les livraisons sont effectuées à partir des plates-formes soit par le producteur
avec ses moyens propres dans un rayon de 100 km ou pour les livraisons
importantes (hypermarchés, actions promotionnelles) dans un rayon de
200 km, soit par des dégroupeurs ayant leurs plates-formes propres dans un
rayon de 100 à 200 km.
Les distributeurs
La plupart ont leurs propres plates-formes spécialisées soit en propre soit en
sous-traitance, mais l’on voit cette sous-traitance s’étendre à l’entrepôt du
producteur dont certaines parties peuvent être affectées à une enseigne, à
partir desquelles le distributeur effectue les livraisons à ses points de vente.
Délais et procédures
Dans le cas de Yoplait, les commandes sont passées par les clients de 9 h à
12 h, sont livrées le jour même de 17 h à 22 h dans 60 % des cas et le lende-
main avant 9 h dans les 40 % des cas restants. Le taux de rupture est de 1 %.
Ceci suppose que les entrepôts soient approvisionnés auparavant. Le délai
d’approvisionnement de l’usine est de 0 à 2 jours, le délai de fabrication de
52 heures et le délai de transfert à l’entrepôt de 1 journée.
Le délai de 7 jours s’explique par l’horizon de planification de production gelé
fixé à 1 semaine.
Les prévisions sont donc un facteur capital de l’organisation logistique Ainsi
un autre producteur, le groupe Danone, après avoir utilisé entre 1980 et 1985
une méthode centralisée sur un ordinateur situé au siège de la société est
revenu à une procédure comprenant les étapes suivantes (Becker, 1995) :
432
9 • Demand side : 9.6 Quelques exemples de logistiques de distribution
distribution
Transport Transport
Transport Transport
Outbound Outbound
Inbound intercontinental
amont aval
Zones Zones Plate-forme
Fournisseur aéroportuaires aéroportuaires de Client
de chargement de chargement distribution
Figure 9.6 – Les étapes clés d’une chaîne logistique Grand Import.
B
433
9 • Demand side : 9.6 Quelques exemples de logistiques de distribution
distribution
434
9 • Demand side : 9.6 Quelques exemples de logistiques de distribution
distribution
CFS
Avec stock
Port Port de Consignation (VOI)
embarquement embarquement
B
Port Port
Régional Régional
Route-To-Market Route-To-Market
classique avec CFS
Site logistique
domestique Site fournisseur
Outbound avec stockage
Site logistique
domestique Magasin
Outbound avec cross-dock
Transfert
VOI : Vendor Owned Inventory
de propriété
435
9 • Demand side : 9.7 La logistique du dernier kilomètre : VAD et B2C
distribution
436
9 • Demand side : 9.7 La logistique du dernier kilomètre : VAD et B2C
distribution
437
9 • Demand side : 9.7 La logistique du dernier kilomètre : VAD et B2C
distribution
de la procédure ; des frais sont le plus souvent comptés au client pour cette
prestation mais ces frais ne couvent pas nécessairement l’intégralité de la
prestation.
– Le coût des échecs à la livraison par absence du client. Il faut alors selon
les règles classiques des contrats de transport, conserver la marchandise dans
un lieu situé à proximité (relative) du client et la lui remettre lorsqu’il viendra
la chercher ; c’est une prestation qui peut être très coûteuse. En effet, hors le
samedi et le dimanche, beaucoup de clients éventuels ne sont pas chez eux
aux heures normales pour recevoir ce qu’ils ont commandé. Une solution pour-
rait être d’assurer la livraison sur le lieu de travail. Ceci suppose, par exemple,
un accord avec une GMS qui installe un magasin de livraison dans un immeu-
ble de bureaux ou un parking. On voit même se développer des « drive-in »
où les automobilistes peuvent aller récupérer les marchandises commandées
et préparées à l’avance.
– Le coût des retours : un client peut refuser la marchandise (loi Scrivener) ou
ne pas venir la prendre ; il faut alors la retourner au commerçant avec des frais
de procédure, de transport et de manutention importants. Au retour en entre-
pôt, il faut examiner l’état des produits, prévoir un reconditionnement éventuel
et traiter le dossier avec un coût important.
Business Consommateur
B2B
B2C
GM/Ford/Daimler/Chrysler/Renault/PSA
Business Amazon
(Covisint)
Dell
Réseaux EDI
CDiscount C2C
Consommateur
Fnac eBay
438
9 • Demand side : 9.7 La logistique du dernier kilomètre : VAD et B2C
distribution
439
9 • Demand side : 9.7 La logistique du dernier kilomètre : VAD et B2C
distribution
Suède 75
Hong Kong 73
États-Unis 69
Pays-Bas 67
Australie 66
Canada 64
Danemark 63
Corée du Sud 62
Royaume-Uni 59
Allemagne 57
Japon 52
Taiwan 51
Italie 49
France 39
Espagne 34
0 10 20 30 40 50 60 70 80
440
9 • Demand side : 9.7 La logistique du dernier kilomètre : VAD et B2C
distribution
441
9 • Demand side : 9.7 La logistique du dernier kilomètre : VAD et B2C
distribution
par un prestataire d’un nouveau genre qui puisse assumer la fonction logisti-
que pour le compte des e-vendeurs (figure 9.10).
La logistique du e-business a beaucoup de points communs avec la VAD. Elle
en diffère cependant sur quelques points qui peuvent être importants. Elle
comporte les quatre points classiques :
– achat et entreposage ;
– transport ;
Producteur
Éditeur
Grossiste
E-détaillant
Réintermédiation
Portail Désintermédiation
Aggrégateur
Client
442
9 • Demand side : 9.7 La logistique du dernier kilomètre : VAD et B2C
distribution
– systèmes d’information ;
– prestations connexes.
Magasin et picking
Trois cas différents se présentent selon que :
– l’e-distributeur n’a pas de stock et il achète à des fournisseurs ce qui lui est
commandé : son entrepôt travaille alors exclusivement en cross-docking et ses
délais de livraison sont ceux du fournisseur, eux-mêmes variables, + ses
propres délais, à moins que la commande ne comporte plusieurs lignes retrans-
mises à des fournisseurs différents, ce qui l’oblige à stocker les produits livrés
jusqu’à ce que la commande soit complètement livrée et puisse être recondi-
tionnée puis expédiée ;
– l’e-distributeur a du stock pour une partie de son catalogue et fait appel à
des fournisseurs pour une autre partie. C’est particulièrement le cas des
vendeurs de livres. Comme l’explique Philippe Pierre Dornier, « sur une offre
de 1 million de références dans le domaine des produits éditoriaux, il ne serait
443
9 • Demand side : 9.7 La logistique du dernier kilomètre : VAD et B2C
distribution
pas étonnant de voir le cœur de l’offre concerner au moins 150 000 à 200 000
références très rapidement. Dès lors, et contrairement aux visions initiales, le
modèle des e-retailers devient un modèle réclamant des infrastructures de
stockage pour assurer les délais sur le cœur des gammes offertes » (Dornier,
2000). Il doit là encore attendre d’avoir reçu la partie de la commande attendue
d’un fournisseur extérieur pour expédier à son client l’intégralité de la
commande. Il n’est pas question en effet de multiplier les expéditions alors que
les coûts de livraison sont déjà trop élevés par rapport à la marge et, lorsqu’ils
sont payants, sont facturés pour une seule livraison ;
– l’e-distributeur a du stock et ne vend que ce qu’il a en stock.
Dès que l’e-commerce prend un peu d’importance, l’entrepôt spécialisé
devient nécessaire. Particulièrement, l’entrepôt du fabricant qui sert normale-
ment à livrer des distributeurs est le plus souvent tout à fait inadapté à cette
nouvelle forme de commerce : il ne s’agit plus de livrer des palettes, ni même
des boîtes mais des unités, de les emballer, etc. L’emplacement des entrepôts
est important car il a un impact sur le délai d’acheminement et le coût du
transport. On voit ainsi que la plupart des grands distributeurs qui se lancent
dans l’e-business créent des magasins spécialisés à proximité des acheteurs
pour pouvoir les livrer dans un délai court : la journée par tournée simple. En
1999, Amazon, le site américain de référence a dû construire plus de 7 entre-
pôts aux États-Unis et a dû continuer en Grande-Bretagne, en Allemagne et
en France.
Le picking présente cependant une difficulté, car il s’agit de rassembler un
nombre important de produits qui sont tous de formes et de dimensions diffé-
rentes. Il n’est donc pas possible d’automatiser facilement cette opération, et
la plupart des magasins de PGC se présentent avec des rayons que parcou-
rent panier au bras des préparateurs de commandes. Seuls les produits volu-
mineux, comme les boissons, peuvent être laissés en palettes complètes. il y
a donc une activité permanente non négligeable pour regarnir les rayons. Tout
cela est évidemment très coûteux. La vente par correspondance avait réussi
à automatiser partiellement le picking mais avec des délais moins sévères
que ceux du e-business et surtout un beaucoup plus petit nombre d’articles
commandés pour chaque commande.
Dans les supermarchés en ligne, travaillant comme la plupart depuis un entre-
pôt spécialisé, il est important de pouvoir mettre à jour instantanément l’état
du stock dès la réalisation de chaque picking pour éviter que des clients ne
commandent des produits en rupture de stock. Ainsi sur la plate-forme de
Bussy-Saint-Jacques de Houra qui propose 50 000 références articles, le
préparateur dispose d’un PTC, terminal radio avec lecteur optique de codes à
barres. La commande s’affiche sur le PTC. Chaque article est localisé, scanné
et déposé dans un panier ou un roll selon le volume de la commande. Grâce
au PTC et à une communication permanente sous SAP entre le back-office et
le front-office, le stock est géré en temps réel, ce qui permet de proposer aux
clients sur le site Internet des produits qui sont encore en stock.
Dans beaucoup de cas, pour des articles spécialisés, nombreux et de forte
valeur (livres, CD, vins fins, etc.), le magasin ne contient que les articles les
plus demandés et doit donc commander les autres à un fournisseur. La livrai-
son se fait donc dans des délais plus importants et les articles d’une commande
prélevés dans le stock doivent attendre l’arrivée de ceux qui sont commandés
444
9 • Demand side : 9.7 La logistique du dernier kilomètre : VAD et B2C
distribution
pour être expédiés, car on ne peut envisager de faire deux expéditions en multi-
pliant les coûts de livraison. Le système doit donc pouvoir gérer de nombreuses
commandes en attente physiquement dans des lieux et dans des récipients de
transit, informatiquement pour les retrouver dès que les biens attendus arrivent
et pour pouvoir lancer l’expédition dès que la commande est complète.
Le contrôle de l’expédition peut être un point très important pour éviter des
erreurs. On peut réaliser un contrôle par les poids, à condition que le système
informatique connaisse les poids exacts de chacun des produits et puisse
calculer le poids total pour un contrôle en ligne qui tient compte de la tare. B
Un aspect important de ce type de commerce est l’adaptation du produit au
Transport et livraison
Les frais d’expédition et leur pourcentage par rapport au prix de l’article
commandé varient considérablement d’un produit à l’autre. On admet des
ordres de grandeur qui peuvent être ceux-là :
– alimentaire : 20 % en local, 70 % à l’international ;
– habillement : 10 % en national et 40 % à l’international ;
– librairie : 60 % en national et 100 % à l’international ;
– loisirs, objets de collection : 35 % en national et 75 % à l’international.
Retours
La vente sur Internet laisse la possibilité au cybernaute de refuser la marchan-
dise lorsqu’elle est livrée, ou de retourner la marchandise dans un délai défini
dans les conditions générales de vente. La loi Scrivener et son délai de 7 jours
s’appliquent aussi bien à la VPC qu’au e-commerce. Ces retours sont à la
charge du client ce qui peut poser des problèmes lorsque le retour correspond
à un produit non conforme. La Poste songe bien à proposer à des vépécistes
des « points contacts » où les clients pourraient déposer leurs retours.
On notera que les taux de retours du e-commerce peuvent être particulière-
ment importants, car la perception qu’a le client du produit qu’il achète sur un
écran peut être tout à fait différente de celle qu’il aura à la vue du produit lui-
même. Les différences sont très nombreuses :
– taille par effet d’échelle ;
– couleurs pour les vêtements par exemple (reproduction inexacte sur
l’écran) : le phénomène existe aussi lors des ventes sur catalogues, malgré le
soin apporté à reproduire aussi exactement que possible les couleurs ;
– caractéristiques techniques et conditions de branchement et d’installation, etc.
Selon une étude réalisée aux États-Unis par la Consumer Electronics Manu-
facturers Association, le taux de retour des produits se situe entre 14 % pour
le matériel informatique et 28 % pour le matériel audio-vidéo et de téléphonie.
D’après Forrester Research, le retour des produits représente entre 5 et 25 %
445
9 • Demand side : Bibliographie
distribution
du total des ventes réalisées à distance. C’est donc un problème qui peut être
très coûteux et surtout suppose une organisation ad hoc que peu d’e-commer-
çants peuvent mettre en place sérieusement faute des volumes nécessaires.
Des 4PL proposent désormais aux e-commerçants de prendre en charge leurs
retours comme un service à part entière et non un complément de prestations.
Ainsi ReturnValet de Newgistic aux États-Unis couvre l’ensemble du territoire
américain avec des entrepôts et services spécialisés et 4 000 centres postaux
participants.
Bibliographie
Ouvrages
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