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Roman

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Commenter extrait roman

Définition : genre narratif apparu au XII° siècle ; récit fictif en prose, qui
se distingue de la nouvelle par sa longueur. Dans le roman, le narrateur
relate l’histoire de personnages qui subissent des péripéties.

I. Le langage romanesque

Narrateur:

Celui qui raconte l’histoire, qui prend en charge le récit. Il n’existe que
deux types de narrateur : interne ou externe.

- Narrateur interne : Il est un personnage qui fait partie de l’histoire.

- Narrateur externe : Il ne fait pas partie de l’histoire.

Auteur:

->Celui qui a écrit le livre. L’auteur n’est le narrateur que dans un seul
cas de figure : l’autobiographie (auteur = narrateur = personnage).

Personnage:

→ Personne fictive que l’on fait évoluer dans une histoire. Le personnage
principal est celui sur lequel on fonde toute l’action du livre.

Héros

→ Personnage principal de l’histoire, qui est à l’origine de l’action, doté


généralement de grandes qualités (courage, générosité…).
Antihéros

→ Personnage principal de l’histoire dénué des qualités positives du


héros, qui subit l’action au lieu de la faire.

Focalisation:

→ Point de vue selon lequel un récit est organisé (comment raconte-t-


on l’histoire ?).

Il y a 3 focalisations : interne, externe, zéro.

- Focalisation interne: Raconter l’histoire du point de vue d’un


personnage (on voit à travers ses yeux ; on a accès à ses pensées et à
ses émotions).

- Focalisation externe : Raconter l’histoire d’un point de vue extérieur,


comme une caméra le ferait (on n’a accès ni aux sentiments ni aux
pensées des personnages).

- Focalisation zéro(narrateur omniscient) : Raconter l’histoire de telle


façon que le narrateur a plus d’informations que les personnages
(passé/futur ; émotions & pensées de différents personnages…).

Cadre spatio-temporel:

→ Désigne le « cadre » de l’action ; le lieu et le temps de l’action.

L’incipit:

→ De « incipio » (latin : commencer) désigne le début du roman. Il a


pour fonction de présenter les personnages, le cadre spatio-temporel
et l’intrigue.

L’excipit:

→ Dernière page du roman, qui contient le dénouement de l’action et


répond généralement aux questions soulevées par l’incipit.

Analepse:
→ Consiste à opérer un retour en arrière dans l’histoire.

Prolepse:

→ Consiste à opérer un bond en avant dans l’histoire.

Récit encadré/enchâssé

→ Le récit encadré est le récit contenu à l’intérieur d’un autre récit.

In medias res:

→ Expression qui signifie « au milieu des choses ». Technique narrative


qui fait commencer le récit directement au cœur de l’intrigue, sans
faire d’exposition.

II. Évolution du genre romanesque

Au Moyen Âge

→ Le terme « roman » est utilisé pour parler des textes écrits en langue
romane (langue vulgaire par opposition au latin) afin de les rendre
accessibles à un large public.

1) Le roman de chevalerie (XIII° siècle):

→ Le roman fait office de transition entre la « chanson de geste » (récit


qui décrit en l’idéalisant la société féodale ; ses héros sont des
chevaliers le plus souvent partis à la guerre ou en croisades) et les
fabliaux (courts récits à visée morale décrivant des situations
comiques ou grossières). Il présente des héros vaillants dont les
prouesses ne sont récompensées ni par l’argent ni par le pouvoir mais
par l’amour d’une dame (ex : Tristan et Iseult).

2) Le roman picaresque (XVI° siècle):

Développé en Espagne au XVI° siècle, ce genre met en scène un héros


souvent d’origine populaire (picaro) mais débrouillard qui traverse
toutes les couches de la société au cours d’aventures pleines de
rebondissements.

3) Le roman précieux (XVII° siècle):

Il présente des personnages idéalisés, des sentiments raffinés, un style


recherché. L’amour est un thème fondamental du mouvement précieux
déjà rencontré dans L’Astrée d’Honoré d’Urfé (publié entre 1607 et 1633),
un roman pastoral (genre littéraire du XVI° et XVII° siècle ayant pour
personnages des bergers et des bergères). La Princesse de Clèves est
un roman précieux, considéré comme le premier roman moderne qui
narre les étapes du sentiment amoureux.

4) Le roman parodique (XVII° siècle):

→ En France et en Espagne, se développe un type de roman qui se


moque de la littérature noble. Charles Sorel, dans La Vraie Histoire
comique de Francion (1622), recourt aux histoires comiques et s’inspire
des romans picaresques tels que Don Quichotte de Cervantès (1605).
Scarron, dans Le Roman comique (1651-1657), s’oppose aux excès
idéalistes et sentimentaux des romans précieux qui exaltent
l’aristocratie et ses valeurs.

5) Le roman épistolaire (XVIII° siècle):

Dans ce type de roman, l'intrigue évolue par le biais de l'échange d'une


correspondance fictive entre les personnages. Le roman épistolaire
apparaît en France en 1721 avec les Lettres persanes de Montesquieu,
mais rencontrera surtout le succès à la fin du siècle. Il explore le thème
de l’amour impossible (Les Liaisons dangereuses de Laclos en 1782).
Ces thèmes annoncent le Romantisme.

6) Le roman libertin (XVIII° siècle):

La liberté de pensée et d’action dérive, avec le roman, à une


dépravation morale. La vie en société est présentée comme un jeu de
dupe ; la séduction y est un art complexe que l’on entreprend par défi,
désir ou amour-propre. La femme est identifiée comme une proie qui
finit par céder plus ou moins rapidement au « chasseur » (Les Liaisons
dangereuses de Laclos ou Les Bijoux indiscrets de Diderot en 1748).

7) Le roman philosophique (XVIII° siècle) :

Le roman, jusque-là considéré comme un genre mineur, acquiert ses


lettres de noblesse en véhiculant les idées des Lumières, même si le
conte et le dialogue restent leurs formes privilégiées. Ainsi Bernardin de
Saint-Pierre, dans Paul et Virginie (1788), disciple de Rousseau, y
présente l’état de bonheur dans la nature.

8) Le XIX°, l’âge d’or du roman:

Le roman romantique

Les auteurs romantiques préfèrent la poésie, le drame ou le conte. Le


roman romantique se caractérise par une rupture avec la séparation
des styles en vigueur à la période classique, une exaltation des
sentiments, une forme d‘idéalisme face au cynisme ambiant (« mal du
siècle », introspection) ; ex : Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre
Dumas, Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, 1831 (également roman
historique).

Le roman réaliste

Les auteurs réalistes veulent montrer la réalité sans la modifier, sans


l’embellir (refus de faire rêver) ; les descriptions sont riches et la
psychologie des personnages est fouillée. Balzac souhaitait «
concurrencer l’état-civil » dans son œuvre La Comédie Humaine, qui
rend compte de la société française dans ses moindres détails. L’école
réaliste compte également Flaubert et Maupassant (même si Balzac a
également écrit de la littérature fantastique et si Maupassant a
participé au mouvement symboliste). Le réalisme va évoluer vers le
naturalisme.

Le roman naturaliste

Zola est le fondateur de ce genre romanesque. Les naturalistes


s’appuient sur les recherches scientifiques du XIX° siècle : ils cherchent
à montrer l’importance de l’influence du milieu social, de l’hérédité, et
d’un environnement sur un individu. Ainsi le vaste projet Les Rougon-
Macquart, qui comporte vingt Le XIX° siècle voit aussi la naissance de
deux genres romanesques populaires : le roman policier avec E.A. Poe
et le roman de science-fiction avec J. Verne et H.G. Wells.

Le roman de cape et d’épée

Roman historique dont l’intrigue se situe entre le XV° et le XVIII° siècle


et qui privilégie les péripéties et les duels à l’épée. Ces romans ont été
souvent publiés sous forme de feuilleton dans la presse. Exemples : Les
Trois Mousquetaires de Dumas en 1844, Le Capitaine Fracasse de
Gautier en 1863.

9) Le XX° siècle, l’ère du soupçon :

La remise en cause du modernisme et de l’humanisme consécutive aux


deux guerres mondiales entraîne un bouleversement du roman. Le
roman devient une œuvre dominée par l’angoisse et l’interrogation.

Le roman existentialiste

La philosophie existentialiste va influencer le roman. Dans les années


1930, le roman se présente sous la forme d’un récit à la première
personne, voire d’un journal. Les thèmes dominants sont la solitude,
l’angoisse, la difficulté à communiquer et à trouver un sens à
l’existence. Parmi les auteurs existentialistes, on compte J-P. Sartre (La
Nausée, 1938) ou encore A. Camus, dont la philosophie est proche de
l’existentialisme (L’Étranger, 1942), même si l’auteur se revendiquait
davantage de l’absurde.

La dystopie (contre-utopie)

La dystopie est un récit de fiction qui met en scène une société


imaginaire qui empêche les individus d’atteindre le bonheur ; l’auteur
cherche à mettre en garde le lecteur contre l’avènement d’une telle
société (critique du totalitarisme). Exemples : Le Meilleur des mondes
de Huxley en 1932, 1984 de G. Orwell en 1948.
Le Nouveau Roman

Ces romans publiés dans les années 1950 par les éditions de Minuit, ont
d’emblée marqué une rupture avec le roman traditionnel. La
chronologie n’est pas respectée, le texte ne possède plus forcément
une cohérence logique, le personnage est moins caractérisé. C’est de
l’écriture du roman dont ces œuvres parlent ; elles ne possèdent pas
une intrigue romanesque traditionnelle. Exemples : Sarraute, Le
Planétarium (1959) ; Butor, La Modification (1957), M. Duras, Moderato
cantabile (1958).

III. Le personnage de roman

1) La caractérisation du personnage romanesque

Le personnage est un être de fiction, mais le romancier parvient à le


faire passer pour une personne réelle grâce à certains procédés :

Le nom du personnage : souvent, c’est un indice de la personnalité ou


du statut social, ex : Folcoche chez Bazin (marâtre).

Une identité physique et morale : description du caractère et des


caractéristiques physiques du personnage. Sa personnalité peut se
manifester de manière implicite à travers son langage ou ses gestes.

Le personnage comme catégorie sociale : il peut représenter une


catégorie sociale (l’ouvrier chez Zola, l’aristocrate chez Balzac). Le
personnage sera présenté différemment selon la/les focalisation(s)
employée(s).

2) L’évolution du personnage romanesque:

A) Le héros médiéval

Le héros médiéval est humain, mais possède tout comme le héros


antique des qualités exceptionnelles

Il fait preuve de courage dans des situations de combat ainsi que


dans sa manière d’affronter les épreuves de la vie. Exemples : Lancelot,
le roi Arthur.

B) Le personnage du XVII° siècle :

Le héros précieux : dans la première moitié du XVII° siècle, le roman


précieux est peuplé de personnages idéalisés qui vivent dans un
univers raffiné et élégant (ex : Clélie chez Mlle de Scudéry).

Le héros comique

En réaction aux personnages du roman précieux, de nombreux romans


d’aventures proposent des héros plus proches du lecteur, qui n’hésitent
pas à se servir des mains et des pieds pour se sortir de situations
difficiles, comme dans Le Roman comique de Scarron.

L’héroïne vertueuse

Dans la seconde moitié du siècle, le roman de Mme de Lafayette, La


Princesse de Clèves, s’attache à l’analyse psychologique des
personnages. Il rend compte de leurs réactions et de leurs sentiments
face aux épreuves de la passion. L’héroïne triomphe des tentations et
se présente donc comme un exemple de vertu (fidélité, sacrifice, sens
du devoir).

Le héros du roman de formation (roman initiatique)

Personnage qui va évoluer moralement, voire même socialement au fur


et à mesure de l’évolution de l’intrigue.

C) Le personnage du XVIII° siècle :

Le héros picaresque

De nombreux héros de roman sont d’origine modeste : paysan, enfant


trouvé, étudiant. Leurs aventures les amènent à aller à la découverte
du monde et à faire des rencontres déterminantes pour leur destin.
Exemples : le héros de Lesage, Gil Blas de Santillane.

Le voyageur philosophe : le personnage porte sur le monde un regard


critique qui invite à prendre ses distances avec ses préjugés. Voyageur
étranger dans un pays qu’il découvre, innocent confronté à la cruauté
des hommes (héros de Montesquieu, de Voltaire, de Diderot).

Le libertin cynique

Le roman montre les travers d’une aristocratie corrompue et


débauchée, qui a perdu ses valeurs. Les héros de Laclos sont ainsi des
libertins hypocrites et cruels qui manipulent des victimes innocentes.

D) Le personnage du XIX° siècle :

Le romantique tourmenté

Le héros est amoureux, mais profondément mélancolique. Il est ému


devant les beautés de la nature mais se sent incompris par la société
(ex : héros de Stendhal).

L’archétype social

Avec le réalisme et le naturalisme, le personnage correspond


désormais à un type social et psychologique. Il devient le symbole de la
bourgeoisie ou du monde ouvrier (Maupassant, Balzac, Zola). Le lecteur
peut facilement s’identifier à lui, car il lui ressemble davantage.

E) Le XX° siècle ou la mort du personnage :

Le double de l’auteur

Le romancier moderne interroge souvent sa propre vie, à travers le


roman autobiographique : le personnage principal, double fictif de
l’auteur, relate son histoire à la première personne. Exemples :
personnages de Proust, Céline.

L’anti-héros :

Dépourvu de qualités particulières, l’anti-héros subit les événements.


Sa vie est sans relief, marquée par l’échec (Sartre, Camus). Le lecteur
est amené à s’interroger sur son existence dans un monde
déshumanisé.
La disparition du personnage :

Le Nouveau Roman rejette la conception réaliste du personnage. Le


narrateur n’est plus omniscient, le récit est à la 2° ou 3° personne ; les
personnages changent d’une page à l’autre. Le personnage n’est plus
au centre de l’univers romanesque

Il ne doit plus captiver l’attention du lecteur. De fait, il n’est pas décrit,


à peine présenté dans l’œuvre. Le monde est représenté de manière
plus incertaine, les repères habituels du lecteur sont brouillés.

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