Thèse Zahir BAKIRI
Thèse Zahir BAKIRI
Thèse Zahir BAKIRI
Thèse
Présentée Par :
Zahir BAKIRI
DOCTORAT EN SCIENCES
THEME
Soutenu le : 11 / 12 / 2014
Devant le jury :
Pr. B. DJELLOULI U.F.A. Sétif 1 Président
Pr. S. NACEF U.F.A. Sétif 1 Rapporteur
Pr. M. BENCHEIKH–LEHOCINE U. Constantine 3 Examinateur
Pr. H. MENIAI U. Constantine 3 Examinateur
Pr. K. BOUHIDEL U.H.L. Batna Examinateur
Dr. D. CHEBLI U.F.A. Sétif 1 Membre Invité
REMERCIEMENTS
Tout d’abord, je tiens à remercier mon directeur de thèse, Monsieur S. NACEF qui m’a fait
confiance. Merci pour la grande liberté qu’il m’a laissé afin de réaliser ce travail, tout en restant à
l’écoute et en veillant à ce que cette thèse se déroule dans de bonnes conditions. Je tiens à lui
exprimer ma plus profonde gratitude pour sa disponibilité pour répondre à mes interrogations et mes
incertitudes, sa gentillesse et sa bonne humeur.
Mes vifs remerciements vont également aux examinateurs, pour avoir accepté de juger ce
travail et pour l’intérêt qu’ils y ont manifesté:
En puis merci à ma famille et tous mes amis qui m’ont encouragé et beaucoup aidé pendant ces
années.
Merci.
Table des matières
CHAPITRE 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Figure 1-1 Les sources potentielles et les voies des composés émergents dans 11
l’environnement
Figure 1-2 Les différentes sources de pollution de l’eau 12
Figure 1-3 Schéma d’une station d’épuration à boue activée 18
Figure 1-4 Bactéries filamenteuses : A-image de flocs et filaments lors d’un foisonnement, 24
B- Floc, microfaune et liquide interstitiel
Figure 1-5 Schéma du décanteur secondaire de la station d’épuration 26
Figure 1-6 Régimes de sédimentation des particules solides 29
Figure 1-7 Stratification et régimes de sédimentation lors d’un test en éprouvette 30
Figure 2-1 Analyse graphique par la théorie des flux des particules solides 35
Figure 2-2 Test de décantation en éprouvette 38
Figure 2-3 Description du modèle de la vitesse de décantation 45
Figure 2-4 Répartition des flux de matières d’un modèle de décanteur secondaire 46
Figure 3-1 Localisation de la station d’épuration de la ville de Sétif, Algérie 49
Figure 3-2 Schéma de la station d’épuration de Sétif 51
Figure 4-1 Précipitation annuelle, ville de Sétif, 1981-2012 (Station Météo-Aéro Sétif) 62
Figure 4-2 Diagramme de devenir des débits entrants 63
Figure 4-3 Devenir des débits entrants 64
Figure 4-4 Variation des débits entrants, en temps sec 66
Figure 4-5 Variation hebdomadaire du débit 68
Figure 4-6 Variation à base annuelle et maximum enregistré 69
Figure 4-7 Evolution du flux de pollution proportionnel au débit, en entrée de station 73
Figure 4-8 Exemples de réglages le temps d’aération 75
Figure 4-9 Variations des concentrations en boues activées 77
Figure 4-10 Schéma d’échanges des boues entre bassin d’aération et le décanteur 80
Figure 4-11 Evolution du flux de pollution proportionnel au débit, en sortie de station 83
Figure 5-1 Détermination de la vitesse initiale de sédimentation 87
Figure 5-2 Influence de la dilution des boues activées 88
Figure 5-3 Evolution des vitesses de décantation en fonction de la concentration en boues 91
activées
Figure 5-4 Effet du pH sur la vitesse de décantabilité des boues activées (MES = 2.86g/l) 92
Figure 5-5 Effet de la vitesse de rotation sur la décantabilité des boues activées 93
Figure 5-6 Stratification de la sédimentation. 95
Figure 5-7 Détermination graphique le point limite t 96
Figure 5-8 Evolution de l’indice de boue SVI en fonction de la concentration en boue 98
Figure 5-9 Relation entre le paramètre B et l’indice des boues SVI 99
Table des matières
Figure 5-10 Relation entre le paramètre ‘a’ et l’indice des boues SVI 100
Figure 5-11 Relation entre le paramètre ‘b’ et l’indice des boues SVI 100
Figure 5-12 Hauteur de l’interface liquide/solide, mesurée et simulée dans les tests de 102
décantation en éprouvette
Figure 5-13 Modèles vitesse-concentration 104
Figure 5-14 Tests de sédimentation, évolution des vitesses de décantation en fonction des 106
concentrations en boues
Figure 5-15 Relation entre les vitesses initiales de décantation et l’indice de boues 107
Figure 5-16 Comparaison entre les deux modèles développés, vitesse-concentration 108
Figure 6-1 Géométrie du décanteur secondaire de la station d'épuration de Sétif 111
Figure 6-2 Représentation conceptuelle du régime hydraulique 112
Figure 6-3 Mesure manuelle de la profondeur du voile de boues 114
Figure 6-4 Concentration en MES mesurées en fonction de la profondeur dans le décanteur 116
Figure 6-5 Répartition des flux de matières d’un modèle du décanteur secondaire 119
Figure 6-6 Stratification du décanteur secondaire 120
Figure 6-7 Comparaison avec notre modèle et les résultats expérimentaux de Pflanz 124
Figure 6-8 Concentrations de boue mesurées et simulées en fonction de la profondeur 125
Notations et acronymes
NOTATIONS ET ACRONYMES
Indices
f Alimentation
ba Bassin d’aération
h Hydraulique
l Limite
r Recirculation
s Sédimentation
zs Zone Settling
Introduction générale
INTRODUCTION GÉNÉRALE
0
Introduction générale
Contexte de l’étude
Selon le 3ème Rapport mondial des Nations Unies de l’année 2010, sur la mise en valeur
des ressources en eau, est une étude officielle qui offre une image exhaustive de l’état des
ressources mondiales en eau, l’agriculture est de loin le plus grand consommateur d’eau
douce, environ 70% de ces eaux sont utilisées pour l’irrigation dans l’agriculture. La pénurie
d’eau douce peut limiter la production alimentaire et son approvisionnement, exerçant des
pressions sur les prix des aliments et la dépendance croissante des pays vis-à-vis des produits
alimentaires importés.
Les rigueurs d’un climat semi-aride, la pénurie des ressources en eau ont poussé le
ministère des ressources en eau, les chercheurs et les spécialistes en eau à unir leurs efforts
pour développer les procédés de traitement des eaux usées. Une attention particulière doit être
accordée aux traitements des eaux usées urbaines pour leurs réutilisations, en s’intéressant
aux différents types de traitements, à la gestion et l’optimisation de fonctionnement des
installations de traitement et leurs réseaux d’assainissements.
Les normes de rejets ainsi que les spécifications de traitements et d'utilisation et des
eaux usées épurées ont été définies par le Décret Exécutif n° 07-149 du 20 mai 2007 et
l’Arrêté Interministériel du 2 janvier 2012, du Journal Officiel de la République Algérienne.
Cette réglementation permet de renforcer la nécessité d'une fiabilité de l'épuration des eaux
usées comparable à celle pratiquée dans les rejets industriels. Notons que ces deux rejets
urbains et industriels sont très différents du point de vue qualité et flux. L’amélioration de la
qualité du traitement des eaux usées passera inévitablement par l’auto-surveillance et
l’automatisation des stations d’épuration. C’est dans ce contexte que notre travail s’inscrit.
1
Introduction générale
urbaines sont fonctionnelles à 100%. Cependant, l’ONA soulève certains problèmes liés à
l’exploitation, la maintenance, le renouvellement, l’extension et la construction des ouvrages
ainsi que les infrastructures d’assainissement. Dans ce sens, il est indispensable à notre avis
d’installer des systèmes à réseaux séparatifs qui permettent de préserver le bon
fonctionnement des stations d’épuration en temps de pluie, en construisant entre autres des
bassins d’orages.
Le procédé d’épuration à boue activée est le procédé le plus répandu en Algérie et dans
le monde pour traiter les eaux usées urbaines. La station d'épuration de la ville de Sétif
constitue un bel exemple de ce type de procédé. Notons qu’elle a été dimensionnée pour une
capacité de 330000 équivalent-habitants, pour accueillir 66000 m3/j en temps sec. Bien que
ces procédés à boues activées ont des performances épuratrices et une fiabilité très
importantes, surtout vis à vis de la pollution organique, ils présentent cependant plusieurs
insuffisances, telles que la connaissance et la maitrise des phénomènes de dégradation de la
pollution au niveau du réacteur biologique ainsi que les problèmes de séparation dans le
décanteur secondaire, qui sont fortement imbriqués. L’exploitation optimale de la station
d’épuration dépend de tous les paramètres des différents ouvrages. Notre contribution est
focalisée sur la séparation des particules solides dans le décanteur, en essayant de développer
un modèle mathématique qui permet d’évaluer la vitesse de sédimentation en fonction des
paramètres de décantabilité des boues.
Le premier objectif de cette étude a donc été de poursuivre et d’évaluer les charges
entrantes en station d’épuration, ainsi que les flux de matières entre les différents
ouvrages.
Par ailleurs, la modélisation est l'un des outils utilisés pour améliorer la connaissance
des processus et la bonne gestion des stations d’épuration. Elle est essentielle à l’élaboration
2
Introduction générale
Dans ce sens notre objectif a été focalisé sur le développement d’un modèle
mathématique relativement simple mais tenant compte de certains processus fondamentaux du
comportement dynamique de l’unité de séparation solide/liquide, qui permet également de
reproduire les variations de la hauteur du voile de boues en fonction des paramètres de
fonctionnement de la station d’épuration de Sétif. Ceci a pour but d'obtenir un modèle
opérationnel, qui soit validé par l'expérience. L’objectif de notre travail est d’avoir une eau
épurée de bonne qualité, avec des dépenses énergétiques minimales. Nous précisons que ce
procédé, à boues activées, est un très grand consommateur d’énergie électrique, nécessaire
pour faire tourner les turbines d’aération et les pompes.
Organisation de l’étude
Le travail réalisé est présenté sous forme d’un mémoire (manuscrit) composé de six
chapitres :
Le premier chapitre de ce manuscrit établit l’état de l’art du traitement des eaux usées
urbaines par boues activées, en présentant les problèmes liés à la pollution des eaux et les
divers aspects du traitement biologique des eaux usées par boues activées.
Le troisième chapitre porte sur la méthodologie employée pour les prélèvements et les
analyses effectuées, il traite de la présentation du site d’étude et des composantes de la station
d’épuration de la ville de Sétif.
Le quatrième chapitre est le fruit d’un travail de terrain, donne une information
complète sur l'intérêt et les limites de la mesure en continu pour la connaissance du
fonctionnement de la station d'épuration.
3
Introduction générale
Enfin, les principaux résultats obtenus au cours de cette étude sont synthétisés dans la
conclusion générale de ce manuscrit, qui ouvre la discussion sur les perspectives de ce travail.
4
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
-4-
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
La première partie est de décrire l’aspect réglementaire et normes sur les eaux usées
urbaines et de rejets des stations d’épuration municipales. Nous nous intéressons ensuite,
dans une deuxième partie, au traitement biologique des eaux usées urbaines. Cette dernière
partie constitue le contexte de l'étude. On rappellera dans un premier temps, les notions de
la pollution des ressources en eau, la caractérisation d’une station d’épuration municipale et
les caractéristiques de l’effluent entrant en station d’épuration et ensuite la classification
globale des polluants et des micro-organismes ainsi que les principales interactions
métaboliques mises en jeu. L’introduction des différents procédés de dépollution contribuera
à une description globale d’une filière de traitement. Nous exposerons dans la troisième
partie le principe de l’épuration des eaux usées urbaines par boues activées.
En Algérie, la pénurie d’eau est plus importante dans les zones arides et semi-arides et à
cause des conditions climatiques. La pénurie de l’eau en Algérie nécessite une politique de
management éclairée, des législations fortes et harmonisée dans la lutte contre toutes les
sources de pollution hydrique et pour une gestion rationnelle des ressources en eau.
-5-
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
L’objectif principal de ces textes, est de présenter les moyens qui ont été entrepris
jusqu’à ce jour, par le ministère des ressources en eau (MRE) et l’Office National
d’Assainissement (ONA) pour restaurer et préserver notre environnement. Ces textes visent
également la bonne marche des stations d’épuration.
□ La lutte contre toutes les sources de pollution hydrique et la préservation des réseaux de
collecte des eaux usées, des stations de relevage, des stations d'épuration, des émissaires
en mer, dans les périmètres urbains et communaux ainsi que dans les zones de
développement touristique et industriel.
-6-
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Il est important de noter que ces législations et normes relative au traitement des eaux
résiduaires urbaines ou industrielles ont pour but principal de diminuer l'eutrophisation des
milieux naturels et d’interdire de déverser dans le milieu naturel sans traitement.
Les exigences concernant les rejets dans le milieu naturel des eaux résiduaires urbaines
et industrielles ou par les stations d’épuration des eaux usées sont fixées par les décrets
exécutifs n° 06-141 du 19 Avril 2006 et n°10-23 du 12 janvier 2010.
Le tableau 1-1 comporte les concentrations limites des rejets d’effluents liquides
fournies dans le Décret exécutif n° 06-141 et concernant seulement les indicateurs de
pollution de rejet des stations d’épuration.
Tableau 1-1. Normes limitede rejet des effluents liquides urbaines, après l’épuration, Algérie.
Température °C 30 30
MES mg/l 35 40
DBO5 mg O2/l 35 40
NTK mg/l 30 40
-7-
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Notons que le décret exécutif n° 06-141 du 19 Avril 2006 fixe les valeurs limites de
rejet d’effluents liquides industriels. Cependant, ce décret ne spécifie pas d’une manière claire
les normes des différentes eaux usées (industrielles, urbaines, etc.), qui devraient être données
en fonction des charges traitées et calculées pendant 24 heures. En particulier, en comparaison
avec les nouvelles normes de la directive européenne n° 91/271/CEE du 21 mai 1991,
relatives aux traitements des eaux urbaines résiduaires. Nous résumons dans le tableau 1-2 les
performances et les valeurs limites de rejet en fonction des flux de pollution journaliers de
l’Arrêté du 22 juin 2007 du Journal Officiel de la République Française, pour des installations
de traitement de la pollution urbaine et industrielle.
Tableau 1-2. Normes de rejet des effluents liquides urbaines, après l’épuration, France.
pH - 6.0 à 8.5 -
Cet Arrêté (du 22 juin 2007 du Journal Officiel de la République Française), relatif à la
collecte, au transport et au traitement des eaux usées des agglomérations d’assainissement
ainsi qu’à la surveillance de leur fonctionnement et de leur efficacité, et aux dispositifs
d’assainissement non collectif recevant une charge brute de pollution organique supérieure à
1,2 kg/j de DBO5, répond à l’échéancier donné par la directive européenne n° 91/271/CEE du
21 mai 1991 et celui de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
-8-
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
1.1.4 Conclusion
Dans cette partie, nous avons présenté les textes réglementaires et normes de rejet des
effluents liquides qui doivent faire l’objet d’une rédaction de nouvelles lois nationales. Nous
avons remarqué que ces textes ne spécifient pas d’une manière précise les rejets liquides
urbains. Les textes relatifs aux normes et réglementation en Algérie concernant le rejet des
effluents liquides urbaines ou industrielles ne sont pas plus sévère et ne répondent pas
complètement aux exigences de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
-9-
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Afin de mieux comprendre les techniques d’épuration des eaux usées urbaines, nous
présentons dans cette partie les problèmes liés à la pollution des eaux, les techniques et les
procédés biologiques pour dépolluer les eaux usées urbaines.
Le traitement biologique des eaux usées urbaines est un vaste domaine. Le principe de
ce procédé repose sur la dégradation des polluants grâce à l’interaction entre eaux usées et
micro-organismes, ensuite les deux phases (eau-boue) sont séparées.
□ Matières biodégradables :
- Aisément dégradables - Polysaccarides
Pouvoir de dégradation
- Lentement dégradables - Colorants azoïques
□ Matières non-biodégradables □ Métaux lourds
- 10 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Les principales sources de pollutions des ressources en eau sont (Hadj-Sadok, 1999 ;
Bassompierre, 2007) :
□ La pollution domestique et urbaine est composé eaux ménagères (douche, lavabo, appareils
ménagers…) et eaux de vannes (toilette) ;
□ La pollution industrielle est principalement des eaux liées à l’activité industrielle, telles
que les eaux de refroidissement ;
□ La pollution d’origine naturelle est liée directement à certains phénomène naturelles
(irruptions volcaniques, gisements minéraux) ;
□ La pollution agricole est due aux cultures (pesticides et engrais) et à l’élevage (lisiers et
purins).
Effluents et
fumiers
Sources de
pollution Élevages Agriculture
Ruissellement
Industries
Domestiques
Hôpitaux
Lixiviats
Eaux potables
Défaillance
du système
Figure 1-1. Les sources potentielles et les voies des composés émergents dans
l’environnement (Lofrano, 2012).
Avant de lancer une opération de lutte contre la pollution des ressources en eau, une
étude distinctive sur la classification des polluants est indispensable. On distingue différents
types de pollutions dans les eaux usées (Alloway et Ayres, 1993 ; Alexandre et al., 1998) :
- 11 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
L’effluent rejeté par une station d’épuration présente une variabilité qualitative et
quantitative liée au choix et/ou mode de traitement effectué. L’estimation des différents
paramètres, DBO, DCO, MES, NTK, PT, etc., permettent de déterminer l’efficacité de
dépollution en épuration biologique.
- 12 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Les avantages et les inconvénients des méthodes d’analyses des principaux indicateurs
de pollution sont résumés dans le tableau 1-4.
chauffage infrarouge et ne
nécessite pas de matériels choix de type de membrane
MES particulièrement couteux ou de filtration, valeur de la filtration (0.45µm), séchage
complexe. Temps de pression sous vide, volume à 105°C et pesée
en mg/ L de prise d’essai
séchage ≥ 24 h à 105°C,
15min si matériel spécifique
très rapide (10 à 20 min), appareil couteux, sensible au basé sur la mesure de CO2
COT en reproductibilité excellente, taux de particules solides, après oxydation complète,
mg C/L limite de dosage est de 1mg élimination des MES avant échantillon filtré, avec ou
de Carbone/L de dosage sans acidification (950°C)
- 13 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Disque biologique : ce type de procédé est constitué par les disques biologiques
tournants et à demi immergés, leurs rotations permettent l’oxygénation de la biomasse
fixée.
Lit bactérien : le principe de fonctionnement d’un lit biologique consiste à faire
ruisseler les eaux usées, probablement décantées sur une masse de matériaux poreux qui
sert de support des micro-organismes épurateurs. Une aération est pratiquée soit par
tirage naturel soit par ventilation forcée. Il s’agit d’apporter l’oxygène nécessaire au
maintien des bactéries aérobies en bonne état de croissance et de fonctionnement.
- 14 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Une station d’épuration des eaux usées urbaines est installée généralement à l’extrémité
des agglomérations généralement supérieures à 10000 eq-hab. Le but est de collecter ces eaux
usées par des stations de pompage, puis de les épurer selon des normes bien déterminées.
□ Une décantation primaire, qui permet d’éliminer plus de la moitié des matières en
suspension formant ainsi les boues primaires ;
□ Une décantation secondaire, qui a pour fonction de séparer les boues de l’eau et de
permettre un premier épaississement des boues biologiques décantées ;
- 15 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
□ Un traitement tertiaire, qui a pour but d’affiner la qualité de l’eau traitée, pour
certaines applications spécifiques, dans le domaine agricole ou industriel. On note que pour la
protection du milieu naturel, des traitements adéquats sont nécessaires, pour éliminer
certaines substances nuisibles. Ces traitements peuvent être de nature biologique
(nitrification-dénitrification, déphosphatation), chimique (ozonation, chloration, etc.) ou
physico-chimique (filtration sur lits de sable ou charbon actif).
□ Un traitement des boues récoltées dans les bassins de décantations. L’objectif étant
de réduire leur volume en éliminant l’eau (épaississement, déshydratation) et le cas échéant de
les stabiliser (digestion, compostage). Les boues traitées sont soit incinérées soit épandues.
Du fait de la multiplicité des cas de différents types d’eaux il est difficile de donner une
composition type des eaux usées (Dauphin, 1998). Dans le tableau 1-5 sont recensés la plupart
des paramètres que l’on peut trouver dans les eaux usées,
Tableau 1-5. Concentration moyenne des eaux usées domestiques (Gomella et Guerrée,
1978 ; Boari et al., 1997 ; Jooste et al., 2003).
Température °C 4 - 26 --
pH -- 6.5 - 8.5 --
Alcalinité mg CaCO3/l 2 - 15 --
Phosphates mg PO43-/l 10 - 25 10 %
- 16 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Les variations du flux massique (concentration et débit) des eaux usées urbaines
présentent plusieurs fluctuations soit journalière, hebdomadaire ou saisonnière. La nature du
régime d’alimentation et les traditions des habitants jouent un rôle très important sur la
variabilité des caractéristiques de l’effluent.
Les caractéristiques des effluents à traiter doivent être validées par échantillonnage
prélevé en continu durant 24 heures et en temps régulé. Ces échantillons permettent de définir
l’identité ou la morphologie de l’effluent entrant en station d’épuration.
Le tableau 1-6 illustre la relation entre les indicateurs de pollution qui permettent de
vérifier leur cohérence.
MES
0.8 à 1.2 aura une influence sur la production de boues en excès
DBO
Rappel :
NTK (Azote Kjeldahl) = Norg (Azote Organique) + N-NH4 (Azote Ammoniacal) ;
NGL (Azote Global) = NTK + N-NO2- (Nitrite) + N-NO3- (Nitrate);
Pt (Phosphore Total) = Porg (Phosphore Organique) + Pminr (Phosphore Minéral) ;
Phosphore Minérale constitué par les orthophosphates (PO4-3).
- 17 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
1.4 Epuration biologique des eaux usées urbaines par boues activées
Cette partie a pour but de rappeler les données de base relatives aux grands principes de
l’épuration des eaux usées urbaines par boues activées. Nous rappellerons également les
fondements théoriques de ce procédé, en précisant : l’importance du procédé, le principe de
l’épuration biologique et les principaux paramètres de fonctionnement. Nous décrirons aussi
les mécanismes et les régimes de décantation mise en œuvre dans les décanteurs secondaires
et les problèmes de fonctionnement liés à la décantation des boues.
Clifford
Clifford Eau traitée
- 18 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
La finalité du traitement passe par la séparation simultanée des boues de l’eau épurée
par décantation. Canler (2004) suppose que la décantation est le dernier maillon de la chaîne
de traitement avant de rejeter l’eau traitée vers le milieu naturel. Cette décantation est assurée
par le décanteur secondaire placé à l’aval du bassin d’aération.
Le procédé par boues activées à recirculation est un traitement dit secondaire des eaux
usées. Son mode de fonctionnement nécessite deux ouvrages principaux :
Le processus biologique dans une station d'épuration à boues avivées est réalisé par
différents types de bactéries, hétérotrophe et autotrophe. Les micro-organismes les plus
importants dans ce processus sont des bactéries, tandis que les champignons, les algues et les
protozoaires sont d'importance secondaire (Jeppson, 1996). La métabolisation de la matière
organique peut s’écrire sous une forme simplifiée:
- 19 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
La séparation des boues formées à lieu dans un décanteur secondaire (ou clarificateur)
(Agtmeyer et al., 1990). L’eau épurée est séparée de la boue par décantation gravitaire. Les
boues décantées sont extraites et renvoyées vers le bassin d'aération (figure 1-3) (Lacroix,
2008).
La Charge Volumique (CV) encore appelée charge organique (en Kg DBO5/m3 j), elle
représente la masse de pollution arrivant chaque jour sur la station par unité de volume
de réacteur.
- 20 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
□ L'âge des boues est le rapport entre la masse de boue présente dans le bassin d’aération
et la masse journalière de boue extraite de la station :
′ é! "
( % !)
#é " "! "
- 21 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
La filière d'épuration par boues activées est adaptée à toutes les tailles de collectivité, à
l'exception des très petites (< 1000 EH). Cette technique rencontre un grand succès dans le
monde et avec un rendement épuratoire très important pour la réduction des valeurs des
différentes formes de pollution (MES, DCO, DBO5, NT et P), afin d’assurer la protection des
milieux récepteurs.
Avantages Inconvénients
□ exploitation simplifiée de l'installation □ coûts d'investissement assez importants,
□ bonne résistance à la pollution □ consommation énergétique élevée,
□ obtention de boues stables non □ nécessité de personnel qualifié et d'une
fermentescibles en quantité minimale, surveillance régulière,
□ faible perte d’eau au sol, □ sensibilité aux surcharges hydrauliques,
□ facilité de mise en œuvre d’une □ forte production de boues qu’il faut
déphosphatation simultanée, concentrer,
□ performances épuratoires très élevées, □ niveau de mécanisation élevé,
□ Importante quantité de volume traité. □ besoin d'une filière d'élimination des boues.
- 22 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
□ Les boues primaires : ce sont des boues à simple décantation d’eaux résiduaires
urbaines. Elles sont issues du traitement primaire et sont produites par simple
décantation, en tête de station d’épuration. Ces boues sont fraîches, c’est-à-dire non
stabilisées (forte teneur en matière organique) et fortement fermentexibles de par la
nature des nouvelles installations, elles tendent à disparaître.
□ Les boues secondaires (autrement appelées boues activées) : se sont des boues
secondaires de traitement biologique aérobie à moyenne et forte charge. Elles sont
principalement composées de matières organiques (flocs bactériens). Ce sont des boues
fraîches, récupérées par séparation gravitaire dans le bassin de décantation.
□ Les boues mixtes : Le mélange des boues primaire et secondaire permet d’obtenir des
boues mixtes ; leur composition est dépendante des taux de chaque type de boue. Les
boues mixtes nécessitent un traitement de stabilisation.
□ Les boues physico-chimiques : Ces boues sont issues d’un traitement utilisant des
floculants minéraux (sel de fer ou d’aluminium). Le traitement physico-chimique est
principalement utilisé pour les boues industrielles pour éliminer le phosphore.
Parmi les boues on distingue les boues urbaines et les boues industrielles. Les premières
sont produites dans les stations d’épuration traitant des effluents dits (urbains), c’est-a-dire
majoritairement des eaux usées d’origine domestique. Les secondes sont issues du traitement
des eaux usées industrielles. Ces eaux industrielles sont le plus souvent traitées directement en
aval de leur production (Léonard, 2002).
Les êtres vivants sont divisés en trois groupes en fonction de leur similarité génétique.
Les trois groupes sont les suivants:
3. Eucaryotes: Toutes les formes de vie avec des cellules eucaryotes (rassemble tous
les organismes uni- ou multicellulaires qui se caractérisent par la présence d'un
noyau), y compris les plantes et les animaux
- 23 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Certaines de ces organismes vivants, qui sont représentés par diverses formes (bactéries,
champignons, algues…), ont la faculté de dégrader ou de minéraliser totalement les
substances polluantes présentes dans les eaux urbaines ou industrielles afin de rejeter
directement vers le milieu récepteur.
Le procédé à boues activées est un processus biologique dans lequel les micro-
organismes oxydent et minéralisent la matière organique. La composition des micro-
organismes dépend de la nature des eaux résiduaires et aussi des paramètres de conception et
de fonctionnement de la station d'épuration des eaux usées (Lindberg, 1997). Ces micro-
organismes sont maintenus en suspension, soit par insufflation d'air dans l’ouvrage ou par
l'utilisation des turbines. L'oxygène dissous est nécessaire à la croissance des micro-
organismes afin de maintenir la population microbienne en activité. Les composés organiques
et même les substances azotées et phosphorées, présentent dans les eaux résiduaires,
constituent la nourriture nécessaire au développement de ces micro-organismes.
200µm
A B
Figure 1-4. Bactéries filamenteuses : A-image de flocs et filaments lors d’un foisonnement
(Pandolfi, 2006)., B- Floc, microfaune et liquide interstitiel (Li et Yang, 2007).
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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Les principales difficultés rencontrées pour la mise en marche d'une station d'épuration
sont liées à la maintenance des équipements et à la nature biologique. Ces problèmes sont
principalement dus aux bactéries filamenteuses et se manifestent sous deux formes: le
moussage et le foisonnement filamenteux (Canler, 2004 ; Lacroix, 2009) :
Le clarificateur constitue l’étape finale du procédé où les eaux traitées sont rejetées dans
le milieu naturel par la surverse. Selon les exigences de la qualité de l’eau, un traitement
tertiaire est nécessaire, par dosage de chlore par exemple. Une partie des boues concentrées au
fond du décanteur est renvoyée vers le bassin d’aération, pour assurer une concentration
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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
désirée de biomasse dans le bassin d’aération ; l’autre partie de biomasse est dirigée vers
l’unité de traitement des boues.
D’après les recherches expérimentales, il est possible d'identifier trois facteurs qui
limitent les performances du décanteur secondaire (Lumly 1985):
Le décanteur secondaire (figure 1-5) doit assurer trois fonctions principales (Deltimple,
2010): la clarification, le stockage et l’épaississement.
Racleur
de surface
Racleur de fond
Pont Racleur
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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Les surcharges hydrauliques ont deux conséquences sur le décanteur (Dauphin, 1998 ; Joinnis
et al., 1999) :
□ L’augmentation du flux massique : elle est aussi dépendante du flux hydraulique (qui
alimente le décanteur), des paramètres de décantabilité de boues, de la nature des flocs,
des débits de recyclage et de la purge.
□ Garder une hauteur constante du voile de boues, ce qui permet de mieux gérer le
stockage des boues.
Ces performances du décanteur sont améliorées par l’installation d’une passerelle (pont
tournant) et de deux racleurs, l’un à la surface et l’autre au fond du bassin.
Soulignons que les fonctions de la passerelle et le racleur de surface sont multiples telles que:
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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Les boues sont dirigées vers le fond du décanteur secondaire au niveau de la fosse
septique dont l’objectif est de concentrer et d’aspirer les boues par des pompes à vise. Le
racleur de fond permet de pousser la boue autour de cette fosse pour préparer le pompage de
celle-ci.
Nous essayons de présenter dans cette partie quelques définitions majeures liées au
mécanisme de décantation des composés dans le décanteur secondaire.
Plusieurs définitions sont indiquées dans la littérature. Ces définitions sont très
différentes d’un auteur à l’autre. Wilen (1995) estime que la décantation est la séparation de
particules en suspension qui sont plus denses que l'eau et sous l’effet de la gravité. Dauphin
(1998) définit la sédimentation (décantation) comme une opération de séparation mécanique,
par différence de gravité. Cet auteur note aussi que le rôle de la décantation est d’obtenir un
liquide clarifié et au même temps une boue concentrée au fond du décanteur.
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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Fortes concentrations
Compression
Décantation en masse
Faibles concentrations
Par les modes ou bien les régimes d’introduction et de soutirage de l’eau décantée,
Bürger et Wendland (2001) distinguent les zones suivantes (figure 1-7) :
A partir d'un certain état, les zones B et C disparaissent, c'est le point critique.
L'évolution de la hauteur de l'interface A-B, puis A-D en fonction du temps, constitue la
courbe de décantation en éprouvette (Degrémont, 1989).
Récemment, les auteurs Diehu et al. (1998) ; Lee et al., (1999) ; Wett, (2002) ; Bajcar et
al. (2011) se sont intéressés particulièrement à trois modes de sédimentation, en négligeant la
zone de transition, dont les facteurs sont la concentration en solide et la tendance des
particules à la cohésion (figure 1-7).
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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
Hauteur de l’interface
Phase de coalescence
Décantation en masse
Zone de transition
Compression
Temps
Figure 1-7: Stratification et régimes de sédimentation lors d’un test en éprouvette (Bürger et
Wendland, 2001 ; Gonzales et al., 2007).
A. Clarification
B. Décantation en masse
La zone de décantation en masse est la couche qui sépare les deux zones de clarification
et de compression. Dans cette zone les flocs possèdent généralement la même structure solide
et décantent tous plus ou moins à la même vitesse.
De nombreux auteurs (Marsilli-Libelli, 1993 ; Lee et al., 1999 ; Bargiel et Tory, 2006),
ont affirmé que les matières décantables dans la zone d’épaississement circulent sous l’effet
de la gravité et des débits de recyclage et de purge.
C. Compression
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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées
1.5 Conclusion
- 31 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
- 31 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
Selon Hauduc (2011), la modélisation des stations d’épuration est utilisée pour répondre
à différents objectifs. Il a basé sur les paramètres de fonctionnement de la station d’épuration,
tels que le temps de séjour, le temps d'aération, la charge organique, l’âge des boues.
En se basant sur les paramètres de fonctionnement d’une station d’épuration, tels que le
temps de séjour, la charge, l’aération et l’âge des boues, Hauduc (2011) précise quelques
objectifs de la modélisation des stations d’épuration à savoir :
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Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
□ de fonctionnement des boues activées, qu’on appelle aussi les modèles biocinétiques,
décrivant le traitement biologique de l’azote, du phosphore et de la matière carbonée ;
□ de transfert d’oxygène qui caractérise le couple réacteur / système d’aération ;
□ de l’hydrodynamique, représentant le comportement hydraulique de l'installation… ;
□ de traitements physico-chimiques (précipitation physico-chimique, variation du pH et
de l’influence de la température…) ;
□ de décantation ou bien les modèles dynamiques du décanteur, décrivant le processus de
séparation de la biomasse de l’eau épurée.
Les premiers travaux dans ce domaine datent de 1904, où Hazen (cité dans Hadj-Sadok,
1999) a étudié l’influence des facteurs gouvernant la décantation des particules solides en
suspensions diluées dans l'eau, et il a modélisé le taux d’élimination des particules en fonction
du rapport de la vitesse de sédimentation sur le taux de charge hydraulique. Coe et Clevenger
en 1916 (cité dans Randall et al. 1996) indique que le flux total des matières en suspension est
la somme du flux gravitaire et le flux hydraulique en raison du mouvement descendant du
liquide. Kynch (1952) a pensé que la vitesse de sédimentation des particules dans le régime de
décantation en masse n'est fonction que de la concentration des matières en suspension locale.
Il a utilisé la méthode des caractéristiques pour résoudre l’équation aux dérivées partielles
(EDP) de l’équation de continuité.
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Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
La théorie des flux des particules solides est apparu en 1916, pour caractériser à la fois
le taux de séparation liquide/solide et la performance de fonctionnement des bassins de
décantation. Lumly (1985), Juppsson (1996) et Wett (2002) indiquent que les modèles
unidimensionnels de sédimentation présentent une distribution de concentration horizontale
constante et homogène. Ces modèles s’appellent aussi les modèles de couches. La majorité de
ces modèles couramment utilisés dans la littérature sont basés sur la théorie des flux des
particules solides, développée par Kynch (1952). Cet auteur considère que la vitesse de
sédimentation des particules solides ( ), en un point quelconque dans le décanteur, dépend
uniquement de la concentration locale des particules ( ). Le procédé de décantation est tout
simplement défini par l'équation de continuité et indépendamment des forces réelles qui
agissent sur les particules solides.
Deux phénomènes très importants, basés sur la théorie du flux des particules solides,
sont considérés pour le déplacement des particules solides de concentration ( ) vers le fond
du bassin de décantation : flux hydrauliques et flux sédimentaires.
partir du débit ( Q ), Le flux hydraulique massique ( Fh ) est donné par l’expression suivante :
Q
Fh = X Vh = X (2.1)
A
Fs = Vs X (2.2)
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Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
Vs1
X1
X2
X2 X1
temps (h) Concentration des particules en suspension X (mg/l)
(a) Test des vitesses de sédimentation
(b) Courbe des vitesses de sédimentation.
pour différentes concentrations.
Flux massique total Ft (Kg/m 2h)
Ft
Flux massique Fs (Kg/m 2h)
Flux limite
Fh
Fl
Vh
Fs
Xl Xh
Concentration des particules en suspension X (mg/l) Concentration des particules en suspension X (mg/l)
(c) Flux massique de sédimentation. (d) Flux massique total.
Figure 2-1. Analyse graphique par la théorie des flux des particules solides (Marsili-Libelli,
1993 ; Hadj-Sadok, 1999 ; Wett,2002).
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Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
La somme des deux expressions (2.1) et (2.2) représente le flux total des particules
solides dans le décanteur :
Ft = Fh + Fs = (Vh + Vs )X (2.3)
La courbe du flux total des particules solides est obtenue par addition des deux courbes
du flux de sédimentation ( ) et du flux de transport ( ) (figure 2-1(d)). Si les deux courbes
flux des solides sont ajoutés, un minimum local peut être vu. C'est le flux de limitation ( Fl ).
Le flux limite ( Fl ) est la capacité maximale du flux massique dans la zone d’épaississement
dans les conditions d’équilibre. Le point minimum d’intersection de la courbe avec une droite
horizontale fournissait la valeur de ce flux limite ( Fl ). La concentration limite ( X l )
correspondante, représente la concentration des matières solides entre la couche de boue et le
fond du bassin. La concentration ( X h ) où le flux de transport est égal au flux total qui
correspond à la concentration des composés solides dans le débit de recyclage. Cette
approximation repose sur le fait que la sédimentation due à la gravité, est négligeable dans la
partie inférieure du module de séparation (Hill, 1985 ; Lumly, 1985 ; Hadj-Sadok, 1999).
Pour mieux de comprendre l’activité des flocs biologiques et leurs propriétés, il est
impératif de réaliser des recherches étudiées leurs comportement et sa décantabilité. La
majorité de ces recherches ont été consacrées à relier empiriquement la vitesse de décantation
aux différentes variables opérationnelles mises en joue. Les modèles actuels les plus utilisés
sont généralement basés sur exponentielle de Vesilind (cité par Renko, 1998) ( VS1 ) et sur
= (2.4)
= (2.5)
Plusieurs auteurs comme Berres et al. (2005) ; Kleine et Reddy (2005); Nasser et James
(2007) ; David et al. (2009) ; Longhua et al. (2009) et Zodi (2012), utilisent la fonction Cho et
al. (1993). Cette fonction est tout simplement l’expression de Vesilind divisée par la
concentration de la biomasse :
= / (2.6)
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Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
Les auteurs Flamant et al., (2004) et Zhang D.J et al. (2006) ont résumé le processus de
décantation en éprouvette comme suit :
□ Après les premières cinq minutes, une zone de concentration rapide est apparue. Cette
zone est seulement observée dans les tests de décantation à faible concentration ;
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Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
□ A la fin du test de décantation, une zone de compression peut être clairement identifiée
qui est caractérisée par une faible variation de la vitesse de sédimentation en fonction du
temps.
t= 0
h
Surnageant
h0 A
t= t1
Sédiment
C début de la zone
de compression
t= t2 D E
Zone de décantation
t=0 t= t1 t= t2 t
Figure 2-2. Test de décantation en éprouvette (Flamant et al. 2004).
Les régimes de décantation représentés par Flamant et al. (2004) sont comparables aux
régimes de Bürger et al. (2001). La courbe de décantation peut être divisée en trois parties
principales, comme illustrée sur la figure 2-2. Dans la partie ‘B-C’, la vitesse est constante, les
particules en suspension se décantent à la même vitesse, de telle sorte que l'interface se
déplace également à la même vitesse. La deuxième partie ‘C-D’ correspondant à la zone de
densification de lit de boues, et la partie ‘D-E’ représente une zone de compression.
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Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
Plusieurs auteures (tableau 2-1) ont étudié la relation entre la vitesse de sédimentation et
la concentration de boues activées. Les modèles les plus connus sont ceux proposés par
Vesilind et par Yoshioka. De nombreuses formes d’expressions de la vitesse de décantation
sont résumées dans le tableau 2-1.
k (1 − nX ) e −4.19 X
2 Steinour, cité par Hadj-
1944
Sadok, 1999
k (1 − nX )
4.65 Richardson, cité par Hadj-
1954
Sadok, 1999
1963 (
k 1 − n1 X + n2 X 2 + n3 X 3 + n4 X 4 ) Channon, cité par Hadj-
Sadok, 1999
k (1 − nX ) X
3 Scott, cité par Hadj-Sadok,
1966
1999
k (1 − n1 X )
n2
1980 Vaerenbergh, 1980
k1 (1 − n1 X ) 2 + k 2
n
1980 Vaerenbergh, 1980
1991 ( ( (
max 0, min V0' ,V0 e − rh ( X − X min ) − e
− rp ( X − X min )
))) Takács et al., 1991
k (1 − nX ) X
4
1993 Cho et al., 1993
1993 (k (1 − n X ) X )
1
4
e −n2 X Cho et al., 1993
De Clercq et al. (2005) considèrent que les tests de décantation en éprouvette sont
utilisés pour la surveillance du processus de sédimentation et pour valider les modèles de
décantation, ainsi que la mesure de la qualité des boues. Notons que les tests de sédimentation
en batch peuvent être incorporés dans un système de contrôle automatique d’une station
d’épuration (par le biais de l’introduction d’un automate). L’expression de la vitesse de
décantation peut être utilisée pour décrire le comportement de sédimentation des boues
activées dans un décanteur secondaire.
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Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
□ SVI : Sludge Volume Index (Indice Volumique des Boues ; également appelé Indice de
Mohlman). Cet indice représente le rapport entre le volume de boues en mL/L et la
teneur des matières en suspension (MES) en g/L (la méthode d’estimation de ce
paramètre est présentée dans l’annexe 2). L’indice SVI est la base des autres indices ;
□ DSVI : Diluted Sludge Volume Index (Indice Volumique des Boues Diluées ; appelé
aussi Indice de Boues). Le DSVI est généralement utilisé pour les boues concentrées qui
nécessitent par la suite des dilutions. Le calcul de cet indice peut se faire à l’aide du
facteur de dilution.
□ SSVI : Stirred Specific Volume Index (Indice Volumique Spécifique Agité). C’est le
même que SVI avec une masse initiale fixée à 3.5 g/L et une vitesse agitation de 1 rpm.
De nombreux travaux ont été proposés dans la littérature dans le but de relier les indices
de décantation (SVI, DSVI et SSVI) aux paramètres de la loi de vitesse (Marsilli-Libelli,
1993 ; Renko, 1998 ; Lee et al., 1999 ; Von Sperling et Vasconcellos Froas,1999 ;
Vanderhasselt et Vanrolleghem, 2000 ; Jobbágy et al., 2001 ; Giokasa et al., 2002 ; De Clercq
et al., 2003 ; Qian et al. 2009...).
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Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
indices de boues (SVI, SSVI, DSVI) et de la concentration des particules solides dans
l’affluent (Hartel et Popel, 1992). Des exemples fondamentaux de ce type de modèles sont
énumérés dans le tableau 2-2.
1992 (17.4 )
e −(0.0113 SVI +3.931) e − (1.043−0.9834 e
−0.00581 SVI
)X Hartel et Popel, 1992
Une étude plus approfondie, pour calculer la vitesse de décantation en fonction des
différents indices de boues, a été réalisée par Dimosthenis et al. (2003). Cette étude, qui
repose également sur les paramètres de Vesilind et les indices volumiques des boues, a permis
de développer des corrélations plus performantes. Ces auteurs ont observé que les valeurs
‘SVI’ sont fortement influencées par la géométrie du décanteur (hauteur, diamètre…) qui
affecte par conséquent la conception et la simulation du processus de décantation secondaire.
Ces indices ont été réajustés, de temps en temps, lors des perturbations en intégrant toutes les
données opératoires obtenus au niveau de la station d’épuration.
- 41 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
sont considérés, tels que la concentration de liqueur mixte, l’indice de volume des boues et le
taux de recirculation.
Les modèles de décantation proposés dans ce domaine sont généralement basés sur
l’analyse spatiale de la variation de la matière solide en suspension.
1. modèles de zéro dimension (0D), qui ne s’intéressent qu’aux flux entrant (liqueur mixte)
et aux flux sortants (eaux traitées et boues soutirées),
2. modèles à une dimension (1D), qui sont basés généralement sur le bilan de matière des
flux de particules solides et la loi de vitesse de sédimentation ainsi que les phénomènes
d'épaississement (Dauphin, 1998). De nombreux auteurs (Hill, 1985 ; Vitasovic, 1986 ;
Takács et al., 1990 ; Hamilton et al., 1992 ; Härtel et Pöpel, 1992 ; Dupont et Dahl, 1995 ;
Krebs, 1995 ; Watts, 1995 ; Chancelier et al., 1997a; Chancelier et al., 1997b ; Jeppsson,
1996 ; Vanhooren, 2002 ; Wett, 2002 ; Guegachi and Paty, 2003 ; Bürger et al., 2003 ;
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Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
Bürger et al., 2005 ; Diehl, 2008 ; David, 2009) ont utilisé ce type de modèles pour
simuler certains paramètres, tels que la hauteur du voile de boues et la concentration des
boues recirculées dans le décanteur. D’après Kleine et Reddy (2005), les modèles
unidimensionnels peuvent être également utilisés dans la gestion et le stockage des
matières en suspension,
3. modèles à deux ou trois dimensions (2D et 3D), appelés encore modèles
hydrodynamiques, sont plus complexes que les modèles unidimensionnels. Ces modèles,
qui intègrent l’interaction entre les flux hydrauliques et la décantation des boues, sont
essentiellement utilisés pour analyser la distribution spatiale des flux, avec plus de
précision à l'intérieur du décanteur.
La grande majorité des recherches proposées au cours de ces dernières décennies se sont
limitées aux modèles mathématiques à une dimension, appelés aussi modèles de couches.
Les modèles unidimensionnels sont basés sur la théorie des flux de Kynch (cité dans Wett,
2002), où le bassin de décantation est simulé comme un réacteur agité continu (RAC) Kleine
et Reddy (2005). Ces modèles, obtenus à partir du principe de conservation de la matière, sont
représentés par des équations aux dérivées partielles (PDE) (Chancelier et al. 1997a ; Dauphin
1998). La plupart des auteurs utilisant les modèles unidimensionnels s’appuient
principalement sur les travaux Takacs et al. (1990), où la majorité des travaux dans ce
domaine considèrent essentiellement le processus d'épaississement. L'équation générale de
continuité est formulée comme suit :
∂X ∂ (F ) ∂X ∂(D ∂X )
= − + Vh + + RX (2.7)
∂t ∂z ∂z ∂z 2
avec : X : Concentration en MES (Kg/m3) ;
t : Temps (h) ;
z : Profondeur (m) ;
D : Coefficient de diffusion (m2/h)
F = VS X : Flux sédimentaire (MES/m2.h) ;
- 43 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
Les principales hypothèses présentées par Stenstrom (1975) (cité dans Jeppsson 1996) sont :
Une famille des modèles dynamiques de décantation à une dimension a été développée
sur la base du concept de Coe et Clevenger (1916) (cité dans Lumly 1985). Ces modèles
décrivent généralement la variation des concentrations en MES le long du décanteur, en
fonction du temps. Ces modèles sont basés sur le principe de stratification, qui considère que
le décanteur est formé de plusieurs couches horizontales de concentrations homogènes.
Rappelons que la résolution de ces modèles, obtenus à partir des bilans massiques et de
la théorie de Kynch, permet d’estimer la vitesse de décantation. Notons que cette vitesse, très
importante dans la formulation du modèle du décanteur, a été prédite par Takacs et al. (1990)
par une expression faisant intervenir une double exponentielle.
La fonction de vitesse de décantation proposée par Takacs et al. (1990) est donnée par
l’expression suivante :
( ( (
Vs = max 0, min V0' ,V0 e −rh ( x − xmin ) − e
− rp ( x − xmin )
))) (2-9)
Avec :
V0' ,V0 : Vitesse maximale de sédimentation pratique et théorique (m/h),
- 44 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
L’équation (2-9) représente la vitesse de sédimentation dans les quatre régions qui sont
illustrées sur la figure 2-3, dans le but de décrire le comportement des différentes fractions de
la boue.
V0
Vitesse de décantation VS
'
V0
- 45 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
Ces auteurs considèrent que le décanteur peut être divisé en deux zones importantes,
une zone de clarification et autre d’épaississement (voir figure 2-4). Au cours de
l'épaississement, trois zones sont observés : une zone de clarification, une zone de transition et
autre de compression. Notons que ces auteurs ont négligé la zone de transition.
Lee et al. (1999) supposent que toutes les particules ont la même vitesse de
sédimentation sur toute la profondeur de ces zones. Ces auteurs considèrent que l’alimentation
est introduite à une certaine profondeur du décanteur qui sépare les deux zones de
clarification et d’épaississement (voir figure 2-4). Ces zones sont subdivisées en vingt (20)
couches. Le modèle dynamique décrivant la variation des concentrations en MES, obtenu à
partir du bilan massique, en considérant la dispersion représentée par le nombre de Peclet, est
donnée par l’équation :
- 46 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
Qr Lbot X N − X N −1
Qr ( X N −1 − X N ) + VS , N −1 A −
dX N Pebot ∆Z
= (2-10)
dt A.∆Z
Avec :
= ( ) et $( ) = ( ) (2-11)
En prenant une couche horizontale dans le décanteur d’une épaisseur dz, l’équation de
continuité prend la forme suivante :
%( &') % %0
%(
)* = +$(,) − $(, + ),)/)* * %(
+ %' = 0 (2-12)
D’après les résultats de simulation de Wett, ce modèle à trois zones, donne une
description satisfaisante des variations du voile de boues et des concentrations des boues du
décanteur.
- 47 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire
dans Jeppsson 1996, (voir 2-5-2)). L’équation, peu compliquée, obtenue par ces auteurs est la
suivante :
9 9
& 3,4 (56 758 ) 3,4: (56 758 ) 3,4
;4: ;4
= <=,4: 93,4 (2-13)
&( '4 7 7?3,4
>4
Avec :
? * ! : Débits de recirculation et soutirage de boues (m3/h),
A: Surface du décanteur (m2),
@A, : Vitesse de la réaction (Kg/m3.s).
L’équation (2-13) présente le modèle dynamique de la décantation des flocs solides
dans le clarificateur, en tenant compte de la réaction biologique.
2.6 Conclusion
- 48 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie
- 48 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie
Dans ce chapitre nous présentons le site expérimental avec ses différents ouvrages qui
constituent la station d’épuration de la ville de Sétif. Nous signalons que nos efforts
concernent principalement le comportement dynamique des deux principaux ouvrages qui
sont l’aérateur et le décanteur, en tenant compte également des interactions de ce couple
‘Aérateur-décanteur’. Une brève description du notre procédé a été présentée, en décrivant
la méthodologie employée pour les prélèvements et les analyses effectuées. Nous expliquons
également la méthodologie générale appliquée pour mener à bien nos objectifs. Dans la
dernière partie, nous essayerons de tirer les conclusions concernant le fonctionnement de la
station d’épuration de Ain S’Fiha de Sétif.
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Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie
La station d’épuration est située à 5 Km de Sétif dans la mechta d’Aïn S’fiha. Elle a été
mise en service en mars 1996. Les rejets domestiques proviennent essentiellement de la ville
de Sétif. Le traitement biologique se fait par boues activées en aération prolongée et en faible
charge. Le tableau 3-1 donne la fiche technique sur ce site.
Le tableau 3-2 illustre les prévisions, réalisées par le concepteur en 1990, concernant la
capacité nominale de la station d’épuration.
- 50 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie
Les eaux usées de la ville de Sétif sont un mélange complexe et variable des déchets
commerciaux et résidentiels. Ces eaux usées provenant de différents réseaux et sources
diffèrent par les caractéristiques individuelles. Elles sont composées des rejets provenant des
eaux des lavabos, des douches, des baignoires, des toilettes, des appareils ménagers et des
cuisines. Ces eaux sont généralement chargées de sables, de bouteilles, de graisses, de
détergents, de bois et de débris organiques.
Les matières présentes dans les eaux usées urbaines sont caractérisées par :
Par contre les nutriments sont caractérisés par les mesures du phosphore total et de
l’azote total. Le tableau 3-3 illustre les principaux paramètres caractérisant les eaux usées
brutes de la ville de Sétif.
Tableau 3-3. Qualité des eaux usées brutes à l’entrée de la station - Septembre 2012.
La qualité des eaux usées brutes de la ville a été estimée à l’entrée de la station
d’épuration de Sétif, exactement dans le poste de relevage principale. La charge massique
s’exprime en fonction du débit et de la concentration en matières polluantes suivant la
relation :
ℎ ⁄ = é ⁄ × ⁄
Le tableau 3-4 présente les principales caractéristiques ponctuelles des eaux usées à
l’entrée de la station (valeurs moyennes de 30 jours par temps sec).
NTK 68 1213
Pt 5.2 93
- 52 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie
Les charges polluantes organiques estimées pour la 1ère phase et utilisées comme
critères de conception de cette station sont de 17820 Kg/j DBO5. Le concepteur a adopté les
paramètres figurant dans le tableau 3-5.
Les objectifs de qualité des eaux rejetées vers la rivière pour les effluents de la ville de
Sétif sont fixés avant l’exploitation de cette station. La station a été conçue pour réduire la
demande biochimique en oxygène, ou DBO5, de 80 à 90% et la teneur en matières en
suspension, ou MES totales de 80 %, environ afin d'éviter les mauvaises odeurs.
La qualité des eaux usées épurées au niveau de la station est caractérisée par :
□ Protection de l’oued Boussalem, qui est l’un des principaux affluents du barrage de Zada,
- 53 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie
Les effluents de la station d’épuration sont collectés, à partir des cinq stations de
pompages, au niveau du poste de relèvement principale. Ils sont ensuite dirigés vers le
prétraitement où sont combinés les traitements de dégrillage, de dessablage et de déshuilage
ainsi que la décantation primaire. Les eaux usées sont ensuite dirigées vers le traitement
biologique. Ce dernier est composé par des bassins de stabilisation et d’aération dont le but
est d’améliorer la croissance des micro-organismes. La séparation ‘eau-boue’ est assurée par
le décanteur secondaire. Enfin, l’effluent épuré est ensuite envoyé vers le bassin de chloration
et les boues sont dirigées vers l’unité d’épaississement et de déshydratation par les lits de
séchage.
3.2.2.1 Le prétraitement
Il s’agit d’une décantation qui est principalement effectuée dans des décanteurs nommés
primaires, habituellement sans coagulation chimique préalable (Ouali, 2001). Ces décanteurs
primaires ont pour objectif d’éliminer les matières aisément décantables et d’assurer une
bonne qualité de l’effluent afin de l’envoyer vers le traitement biologique. Le décanteur
primaire a une forme cylindro-conique, son volume total est de 1473 m3, soit un diamètre de
33 m, La hauteur de la partie cylindrique est de 2.50 m.
- 55 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie
b. Le décanteur secondaire :
Généralement, la biomasse cultivée dans le bassin d’aération est séparée dans décanteur
par gravité. Le décanteur secondaire est l’ouvrage le plus important dans cette étude. Il est de
type cylindro-conique raclé de 46 mètres de diamètre et 4.50 mètres de profondeur, avec une
surface de contacte avec l’aire de 1661 m². Les hauteurs de la partie cylindrique et celle
comique sont de 4 et 0.5 mètres respectivement. Ce décanteur possède une passerelle (pont
tournant) et deux racleurs, l’un à la surface et l’autre au fond du bassin. La passerelle est
construite à partir de tôles en acier inoxydable pliées. Par contre le racleur de surface, fabriqué
en caoutchouc, il permet d’écrémer les matières flottantes en surface, qui s'écoulent vers une
goulotte et renvoyées vers le système de prétraitement. Les boues sont dirigées vers le fond du
décanteur secondaire au niveau de la fosse septique dont l’objectif est de concentrer et
d’aspirer les boues par des pompes à vise. Le racleur de fond permet de pousser la boue
autour de cette fosse pour préparer le pompage de celle-ci.
Cette phase de dépollution, est complémentaire, a pour objectif principal de finir plus au
moins l’épuration afin d’assurer l’élimination des substances dangereuses tels que les germes
vivants, les virus et les bactéries. Ce traitement est généralement effectué dans des ouvrages
nommés bassins de désinfection.
□ Désinfection à l’ozone,
□ Désinfection par rayonnement UV,
□ Désinfection utilisant le chlore.
- 56 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie
- 57 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie
Pour les boues activées, on réalise des prélèvements à sortie du bassin d'aération (boues
fraîches), sur le décanteur secondaire (boues recirculées), et sur l’épaississeur (bous
épaissies). Les analyses réalisées peuvent être :
T°, pH, O2 dissous, décantabilité des boues, MES, MV, MS, IM (SVI), NO2-, NO3-, NH4+,
SO42-, TN, Pt et par fois des observations microscopiques.
Nous rappelons que les boues utilisées dans cette étude proviennent du bassin d’aération
de la station d’épuration de Ain Sfiha (liqueur mixte). Les expériences de décantation, ont été
réalisées au laboratoire de génie des procèdes chimiques (LGPC). Ces prélèvements
immédiatement utilisés après prélèvement.
- 58 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie
- Le carbone organique total (COT) : est mesuré par appareil de type SHIMADZU
TOC-VCPH. La calibration de cet appareil est effectuée par le réactif Potassium Hydrogen
Phtalate (KHP). Le temps de mesure est estimé à environ de 15 minutes par échantillon et
l’appareil est muni d’un passeur automatique de 56 échantillons.
- Matières en suspension (MES) : pour la détermination des MES des différentes boues
activées nous avons essayé d’utiliser deux méthodes, par filtration d’un volume d’eau usée sur
filtre cellulosique (0,45µm) selon le protocole de Rodier (2009) et par centrifugation (norme
AFNOR NF T 90-105-2) à 4500 tours/min pendant 20 minutes, le culot est récupéré et mis
séché à l’étuve à 105 °C pendant 24 heures.
- Matière volatile en suspension (MVS) : Les MVS sont déterminées en pesant le résidu
de boues suite à une calcination au four à 550 °C pendant trois heures.
- 59 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie
- Indice de décantation des boues (SVI) : Le SVI représente le volume occupé par un
gramme de boue après trente minutes de décantation dans une éprouvette d’un litre. Cet
indice représente donc le rapport entre le volume de boues décanté après trente minutes en
mL/L et la teneur des matières en suspension (MES) en g/L introduit dans l’éprouvette. Le
SVI est exprimé en mL/g.
- Vitesse de sédimentation initiale (VZS) : Les mesures sont réalisées dans des
éprouvettes de deux litres environ (Norme expérimentale AFNOR T 97-001), elles consistent
de suivre la hauteur de l’interface liquide-solide dans l’éprouvette en fonction du et
généralement pendant 2 heures de décantation. La grandeur VZS est exprimée en m/h, elle
dépend fortement de la concentration en suspension (MES) et de l’indice de décantabilité des
boues (SVI). Cette vitesse est traduite par l’aptitude des boues à décanter. Toutefois, la vitesse
de sédimentation est déterminée par la pente de la droite dans la zone de sédimentation (pour
plus de détails voir Chapitre 5).
3.5 Conclusion
L’objectif principal de ce chapitre, est de présenter les moyens qui ont été entrepris
jusqu’à ce jour, par l’Office National d’Assainissement (ONA) pour restaurer notre
environnement, et à montrer l’importance de la gestion quotidienne des activités de la station
d'épuration afin d’assurer la bonne marche des installations et des ouvrages.
Nous avons présenté le site expérimental et les différents ouvrages utiles à notre étude
qui permet de comprendre et d’améliorer le fonctionnement de cette station d’épuration. Une
brève description de notre procédé qui a été faite, soulignons que les efforts sont entrepris
pour une opération qui tienne compte du comportement dynamique de ces ouvrages.
- 60 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
- 60 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
La ville de Sétif est l’une des plus grandes villes de l’Algérie, avec une superficie de
127,30 Km2 pour un peu plus de 288 461 d’habitants selon les estimations effectuées en 2008,
soit une densité 2266 Hab./Km2. L’assainissement à Sétif commence à devenir une
préoccupation majeure par les autorités locales et les acteurs de l’eau. Tandis que la politique
de l’assainissement en Algérie est très récente, la prise de conscience de la nécessité de traiter
les eaux usées domestique avant leur rejet dans le milieu récepteur a commencé à la fin des
années 80, aboutissant au lancement du programme d’assainissement de l’eau à Sétif en 1990.
C’est la date de démarrage des premiers travaux de construction de la station dépuration des
eaux usées urbaines de la ville de Sétif.
Pour examiner la pluviométrie annuelle de la ville Sétif, on établit une série de suivi
avec les valeurs chronologiques moyennes des cumuls de précipitations depuis les années 80.
- 61 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
Ces sériés de données collectées sont fournies par la station principale de Météo-AERO Sétif,
située à Ain Sfiha, à environ de 2 Km au sud-ouest de centre ville de Sétif.
La figure 4-1 présente les valeurs des précipitations annuelles à partir de 1981 à 2012.
L’échelle adoptée permet de mieux visualiser les variations interannuelles et la tendance à
long terme. Une première constatation est que les années 1983, 1994 et 2001 présentent des
pluviométries très faibles et par conséquent sont considérées comme années extrêmement
sèches (inférieure à 275mm) ; par contre les années 1982, 1984 et 2003 sont été assez
humides, avec une moyenne annuelle supérieure à 520 mm. La pluviométrie moyenne de la
ville de Sétif, pendant 32 ans est de 401 mm/an.
585
563
523
505
494
465
443
432 425 422
411 420 421 416
403 398 401 402 395 403 407
385
371 374 368
Précipitations (mm)
200
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Figure 4-1. Précipitation annuelle, ville de Sétif, 1981-2012 (Station Météo-Aéro Sétif).
Notre étude est répartie sur les trois années hydrologiques (2009/2010, 2010/2011 et
2011/2012) ; et par conséquent il est intéressant d’examiner comment la pluviométrie a
influencé le fonctionnement de la station d’épuration.
Périodes Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Moyenne Total
2009/2010 13,1 28,8 33,6 36,2 46,5 44,7 52,1 67,4 17,8 3,0 23,2 3,4 30,8 370
2010/2011 45,2 47,8 20,0 13,3 121 33.0 73,8 33,8 17,4 6,0 10,4 15,2 36,4 437
2011/2012 39,8 32,6 19,4 44,8 53,8 14,2 86,2 6,6 16,4 1,6 14,8 16,4 28,9 347
moyenne 32,7 36,4 24,3 31,4 73,8 30,6 70,7 35,9 17,2 3,5 16,1 11,7 32,0 384
- 62 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
Le tableau 4-1 présente les valeurs des précipitations mensuelles pendant les trois
années (2009-2012) où on observe également que la moyenne est très stable (32 mm). Les
étés sont les plus secs, en moyenne mensuelle de 3.5 mm en mois de juillet ; par contre les
hivers sont les plus humides, avec une moyenne de 74 mm/mois pendant le mois de février.
La collecte et l’analyse des données sont reconnues comme étant les principales étapes
d’une étude de dimensionnement, d’optimisation et/ou de modélisation. Ces données jouent
un rôle très important dans le suivi et l’analyse du comportement de station d’épuration.
Des tris ont été faits pour éliminer des valeurs aberrantes présentes dans les sériés de données
collectées (comme les effluents d’abattoir, les jours de l’Aid El-Adha, valeurs du paramètre
NH4 supérieure à celles du paramètre NTK). Les valeurs écartées sont situées très en dehors
des gammes de concentrations classiques définissant les effluents urbains.
Les volumes d’eaux usées domestiques arrivant à la station d’épuration sont assurés par
cinq stations de pompage, le déversoir d’orage a été placé à l’entrée de la station qui prévoit
un by-pass des surcharges.
Débit entrant
- 63 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
□ Le débit traité mesuré, en sortie du décanteur secondaire, se compose d'une partie dont
le traitement est immédiat (circuit "normal") et d'une autre partie qui est extraite
(déshydraté) après traitement d’épaississement et de drainage au niveau des lits de
séchage des boues qui seront envoyées vers le stockage. Notons que cette dernière
partie est négligeable par rapport au débit total.
□ Le débit non traité est divisé en volume d'eau ayant subit le prétraitement, mais ne
passant pas dans la filière "boues activées", et un autre volume qui est by-passé
directement vers l’oued au niveau du poste de relèvement principal.
Le suivi réalisé sur station d’épuration est réparti en trois années qui sont :
La figure 4-3 représente la répartition des débits entrant vis-à-vis de la chaîne de traitement.
100
Traité
Prétraité
By-passé
80
60
%
40
20
0
2009/2010 2010/2011 2011/2012
- 64 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
Il est instructif de noter que le volume dénommé ‘prétraité’ correspond au volume d’eau
rejeté par la station d’épuration au niveau du traitement physique.
Périodes Moyenne
Volumes Unité
2009/2010 2010/2011 2011/2012 2009/2012
Quantité de précipitation
tombée (neige, pluie…)*
mm 370 437 347 384
m3 5 470 420 5 678 350 5 812 180 5 653 650
Volume traité
% 94.50 94.00 90.50 93,00
m3 173 660 120 820 224 780 173 090
Volume prétraité
% 3.00 2.00 3.50 2,83
m3 144 720 241 630 385 340 257 230
Volume by-passé
% 2.50 4.00 6.00 4,17
m3 5 788 800 6 040 800 6 422 300 6 083 970
Volume total annuel
% 100 100 100 100
* Valeurs de Station Météo-Aéro de Sétif.
On constate d’après le tableau 4-2, qu’il y a une légère augmentation des volumes
traités biologiquement d’une année à une autre, et ce quelque soit la pluviométrie. Cependant,
les pourcentages des volumes d’eaux non traitées biologiquement, que ce soit by-passées ou
rejetées après prétraitement, sont d’une manière générale fonction de la pluviométrie. Il est
toutefois très utile de distinguer que les types de pluies (torrentielles, faibles cadences, etc.)
peuvent avoir un effet sur le fonctionnement de la station. Par exemple, en cas d’orages, les
volumes by-passés sont plus élevés même pour une pluviométrie faible.
L’étude des volumes d’eaux entrant à la station est nécessaire afin d’améliorer le
fonctionnement et la gestion de la station d’épuration. En effet, les débits arrivant à la station
étant irréguliers, à certains moments de la journée, le débit est trop important pour être
totalement traité et même en temps de pluie (le cas des événements pluviaux intenses et
consécutifs) dont une partie est by-passée. Cette partie by-passée est généralement soumise à
un prétraitement avant son déversement vers l’oued Boussalem.
- 65 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
La figure 4-4 illustre les variations de débits entrant à la station d’épuration, en temps
sec pour différents jours, pendant les périodes 2010/2011 et 2011/2012.
1200
1200
Débit (m /h)
3
800
800
400 400
0 0
05h00 10h00 15h00 20h00 05h00 10h00 15h00 20h00
Temps Temps
1600 1600
09 Avril 2012 04 Mai 2011
1200 1200
Débit (m /h)
3
800 800
400 400
0 0
05h00 10h00 15h00 20h00 05h00 10h00 15h00 20h00
Temps Temps
Pour toutes ces journées, les débits entrants à la station d’épuration sont mesurés au
niveau du poste de relèvement principal. Pendant certaines journées, notamment le 20 juin
2012 et 12 septembre 2012 entre 15h et 16h, des faibles fluctuations de débit ont été
observées. Le débit va commencer considérablement à augmenter à partir du 6h du matin. Le
maximum journalier est enregistré majoritairement entre 9h à 11h et par la suite, le débit
chute doucement jusqu'au soir dans lequel un petit pic produit après le diner (20h00). En
conséquence, le débit de base marqué à minuit et il reste à peu près constant jusqu'à 4h.
- 66 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
Les débits déversés au milieu récepteur ont été mesurés au niveau de poste de
relèvement principale.
Tableau 4-3. Volumes journaliers moyens par temps sec et par jour.
Périodes Moyenne
Jours Unité
2009/2010 2010/2011 2011/2012 2009/2012
Les données présentées dans le tableau 4-3 peuvent être utilisées dans la modélisation et
l’optimisation du fonctionnement de la station d’épuration. Pour le mode de fonctionnement
en temps sec, nous avons constaté que le débit d'eaux usées est en moyenne plus élevé à la fin
de la semaine (vendredi et samedi). Notons que le mardi est caractérisé par journée moyenne
(15600 m3/j), d’autant que le lundi est spécifie par un débit en dessous de la moyenne.
- 67 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
1200 1200
Débit (m /h)
3
800 800
400 400
0 0
0 24 48 72 96 120 144 168 0 24 48 72 96 120 144 168
Dim Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim Lun Mar Mer Jeu Ven Sam
Temps (h) Temps (h)
1200 1200
Débit (m /h)
3
800 800
400 400
0 0
0 24 48 72 96 120 144 168 0 24 48 72 96 120 144 168
Dim Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim Lun Mar Mer Jeu Ven Sam
Temps (h) Temps (h)
Des tris ont été effectués sur les débits mesurés ; les débits écartés sont ceux
correspondant aux événements pluviaux, les jours de l’Aïd, les arrêts exceptionnels comme
les entretiens et les pannes. Notons que, le moi de ramadan a été aussi écarté à cause de la
présence de pics intensifs caractéristiques de ce mois.
Sur la figure 4-6, nous avons représenté la variation moyenne du débit hebdomadaire,
calculée d’après les données collectées durant l’année 2011/2012, ainsi que les variations
maximales enregistrées pendant cette période.
- 68 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
3
1690 m /h
1600
1200
Débit (m /h)
3
800
400
V ariation moyenne
M aximum enregistré
0
0 24 48 72 96 120 144 168
V en Sam D im L un M ar M er Jeu
Tem ps (h)
Nous rappelons que le tri a été fait en éliminant également les fonctionnements
exceptionnels, tels que la présence d’eaux grises, d’abattoir et de pluie.
Un volume journalier moyen, des trois années étudiées, est environ de 15500 m3. Ce
volume a été mesuré sur la base des contrôles à l'entrée de la station d’épuration où
seulement 14400 m3 ont été traités en biologie. Ces volumes sont à peu près les mêmes
enregistrés sur la période allant de 2009 à 2012 (voir tableau 4-4), bien que la pluviométrie
correspondante, se situant entre 347 à 437 mm selon la station météo de Ain Sfiha, soit
sensiblement plus forte pour l’année 2012. Notons que les précipitations mensuelles en termes
de pourcentages, durant les trois années, sont relativement bien équilibrées.
Tableau 4-4. Répartition des volumes mensuels moyens entrants en station d’épuration.
Périodes Moyenne
Volumes Unité
2009/2010 2010/2011 2011/2012 2009/2012
3
Volume mensuel moyen entrant m 482400 503400 535200 507000
Volume mensuel moyen traité m3 455868 473196 484356 471140
Volume min. journalier traité m3 9070 9340 9490 9300
Volume moyen journalier traité m3 15196 15773 16145 15705
Volume max. journalier traité m3 18440 19010 20340 19260
- 69 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
4.3.5 Conclusion
La période d’étude sur la station dépuration de Sétif est très variable en termes de
précipitation annuelle. Notons qu’une légère augmentation du volume annuel d’une année à
l’autre (environ de 5%). Au cours des trois années étudiées, 93% du volume entrant en station
a été traité biologiquement, ce qui confirme la fiabilité de la station d’épuration de Ain S’Fiha
de Sétif. Nous signalons que les volumes d’eaux parvenant à la station ainsi que les qualités
de ces eaux sont très fortement dépendants de la pluviométrie et de réseaux de raccordement.
Les concentrations et les paramètres caractérisant les eaux usées domestiques entrant en
station d’épuration, sont essentiels pour assurer la qualité finale de l’effluent, la gestion et le
choix de traitement approprié des stations d’épuration.
Les résultats ci-dessous, présentent le suivi de qualité des eaux usées entrant en station
d’épuration durant l’année 2011/2012. Ces effluents ont été prélevés en continu durant 24
heures et en temps régulé (généralement toutes les 4 heures). Ces échantillons permettent de
définir l’identité de l’effluent entrant en station d’épuration.
Les prélèvements de temps sec sont effectués sur la conduite de refoulement. Les
récipients (environ de cinq litres) sont remplis par immersion en trois points différents et
transportés en glacière depuis les points de prélèvement jusqu’au laboratoire. Les échantillons
prélevés sont homogénéisé avant d’être soumis à l’analyse.
Les prélèvements d’échantillons devront s’effectuer avec le plus grand soin pour des
prises d’échantillon instantané, ceci a pour but de fournir des renseignements qualitatifs. Nous
nous sommes intéressés plus particulièrement aux différents éléments ayant chacun un rôle
spécifique dans les opérations de purification biologique.
Les concentrations moyennes durant l’année 2011/2012, le maximum enregistré et les ratios
caractérisant les eaux usées urbaines de la ville de Sétif sont présentés dans le tableau 4-5.
Les résultats indiqués dans tableau 4-5, ont permis de conclure que les concentrations
moyennes des paramètres de pollutions sont concordantes avec celles de la littérature (voir
détails dans le chapitre 1).
- 70 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
Moyenne 7.58 380 1020 475 71.3 58.4 5.8 7.48 5.5
Maximum enregistré 8.30 450 1070 665 84.5 65.7 7.2 8.40 7.1
Minimum enregistré 6.65 270 720 315 35.8 24.2 2.8 3.1 2.4
Dans le cas général, l’implantation des stations d’épuration ont pour but principal
d’assurer un traitement des matières en suspension (MES), de la charge organique (DCO), de
l’ammonium (NH4+), du nitrate (NO3-) et du phosphore. Pour les ratios, on observe des
valeurs moyennes similaires à celles de la littérature sauf pour l’azore organique et l’azote
ammoniacal. Les valeurs de différentes formes de l’azote et même pour le phosphore total
dépassent parfois les normes exigées par les décrets exécutifs n° 06-141 du 19 Avril 2006 et
n°10-23 du 12 janvier 2010.
Au cours de l’année 2011/2012, des prélèvements, effectués en temps sec sur 24 heures,
selon un protocole bien déterminé, ont été analysés afin déterminer l’effet du débit sur la
charge à l’entrée. Les résultats des analyses sont présentés dans le tableau 4-6.
Nous avons constaté que sur l’ensemble des analyses physico-chimiques effectuées, les
caractéristiques de l’effluent sont très différentes d’un événement à un autre. Le rapport entre
DCO et MES est relativement élevé (2.85 g de DCO / g de MES).
- 71 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
unités m3/j mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L
Nous constatons que les concentrations moyennes diminuent légèrement quand le débit
augmente (c’est le cas pour les DBO5, DCO, MES, NH4+ et NTK) (figure 4-6). Ces valeurs
qui représentent la pollution ont un lien direct des différentes activités survenant au niveau de
la ville de Sétif.
8000
17500
7000
15000
6000
12500
5000
DBO5 (Kg/j)
DCO (Kg/j)
10000
4000
7500
3000
5000
2000
1000 2500
0 0
14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800 14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)
- 72 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
200
9000
7500 160
6000
MES (Kg/j)
120
Pt (Kg/j)
4500
80
3000
40
1500
0 0
14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800 14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)
1500
1250
1250
1000
1000
N-NH4 (Kg/j)
NTK (Kg/j)
750
750
+
500
500
250 250
0 0
14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800 14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)
150
100
125
80
100
N-NO2 (Kg/j)
N-NO3 (Kg/j)
60
75
-
40
50
20 25
0 0
14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800 14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)
- 73 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
Les mesures et les analyses des matières en suspension par temps sec et à la sortie du
prétraitement permettent de contrôler le fonctionnement correct des stations d’épuration.
De manière générale, suite au traitement primaire des eaux usées, les concepteurs des
stations d’épuration sont basés sur la quantité des matières en suspension (MES). À titre
indicatif, ils ont estimé que le traitement de 1 litre d’eau usée municipale produit environ 400
milligrammes de matières en suspensions. Il est impératif de récupérer ces matières en
suspension pour obtenir des eaux épurées de bonne qualité.
Tableau 4-7: Charge moyenne en MES par temps sec et par jour (en sortie du prétraitement).
- 74 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
Durant les premières années de la mise en marche de la station d’épuration, les turbines
des bassins d’aération, l’oxygène dissous et les matières carbonées de l’effluent sont
commandées par le potentiel redox. La durée de l’aération reflète les besoins en oxygène des
microorganismes.
- 75 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
D’autres modifications ont été faites sur le réglage des temps de système d’aération en
fonction de l’enregistrement d’oxygène dissous sur une période de 24 heures afin d’obtenir
des concentrations d’oxygène dissous en tenant compte des différents paramètres tels que
MES, Charges, puissance des turbines, température de l’effluent, etc. Au cours d’un cycle
journalier, le temps d’aération maximum enregistré est de 45 min/ heure, qui correspond aux
débits de pointes, de 09 à 11 heures.
□ une concentration élevée (sursaturée, plus que nécessaire), représente d’un coté un
gaspillage énergétique, et d’autre coté entraine une mauvaise décantabilité des boues au
niveau du décanteur secondaire par la présence des bulles.
Afin d’assurer le bon réglage du temps d’aération, tout d’abord il est nécessaire
d’adapter des réglages spécifiques de la recirculation des boues activées, un taux de
recirculation entre 100 et 150% du débit journalier pour un système à faible charge.
Lorsque le bassin d’aération reçoit une charge très faible par rapport au débit de pointe,
le taux de recirculation est de l’ordre de 150 à 200%. Ceci à pour but de réduire les risques de
pertes de boues (Duchène, 1990). Toutefois, la répartition des périodes de recirculation à la
station d’épuration de Sétif reste indépendante de cycles d’aération. Nous avons obtenu un
taux de recirculation moyen :
é é
= = ≈ 82 %
é é
Les boues activées engendrées dans le bassin d’aération sont dirigées vers le décanteur
secondaire où se produit la séparation liquide-solide dont une grande partie est renvoyée dans
le bassin d’aération et l’autre partie dirigée vers les unités de traitement des boues.
- 76 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
800
Débit (m /h)
600
3 400
200
a
0
08h00 09h00 10h00 11h00 12h00 13h00 14h00 15h00 16h00 --
3 ,5
3 ,0
MES du bassin d'aération (g/l)
2 ,5
2 ,0
1 ,5
1 ,0
0 ,5
b
0 ,0
08h00 09h00 10h00 11h00 12h00 13h00 14h00 15h00 16h00 --
6
MES recirculées (g/l)
2
R e c irc u la tio n d e s b o u e s
( fo n d d u d é c a n te u r )
c
0
08h00 09h00 10h00 11h00 12h00 13h00 14h00 15h00 16h00 --
0 ,0
0 ,2 T r a n p a r e n c e d u lit d e b o u e s
0 ,4
0 ,6
Transparence (m)
0 ,8
1 ,0
1 ,2
1 ,4
1 ,6
d
1 ,8
08h00 09h00 10h00 11h00 12h00 13h00 14h00 15h00 16h00 --
- 77 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
Les variations quotidiennes des matières en suspension (MES) ont été suivies pendant la
journée du 14 février 2012, de 08h00 à 16h00. Les débits volumiques de l’effluent et les
concentrations en MES dans le bassin d’aération ainsi que la transparence dans le décanteur
secondaire, ont été déterminés toutes les heures (figure 4-9, a-d). Ces variations ont été
calculées à partir des données obtenues en continue. Notons que suite aux difficultés de
prendre des mesures de concentrations au niveau du puits de soutirage, seulement trois
prélèvements ont été effectués, dont la moyenne des concentrations recirculées est de 7.2 g/L
(figure 4-9, c).
L’ensemble des données issues de la station ont été mesurées au laboratoire. Cependant,
il est important de préciser que durant les trois années étudiées, d’octobre 2009 à octobre
2012, le débit moyen traité est de 15700 m3/j, avec une concentration moyenne en boues
activées, en matières en suspension dans le bassin d’aération, égale à 2.85 g/L. Par contre la
concentration moyenne des Matières Volatiles en Suspension correspondante est de 2.09
gMVS/L (qui sont déterminées dans un four à 550 °C, voir détails dans le chapitre 3). Pour
maintenir une certaine concentration des boues dans le bassin d’aération, favorable pour une
bonne activité microbienne, on est amené à effectuer des soutirages de boues activées qui sont
envoyées vers l’épaississement et le séchage. Ces quantités extraites sont de 1247 Kg de
boues (en MES) par jour.
ℎ ( )= ( )× é #
5966
ℎ 2 00 2 = = 0.571 , ⁄, EF. #
2.09 × 5000
- 78 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
2.85 × 5000
â 1 0 0= = 11.4 # 0
1247
1247
J 1 0/é K 2 1 0 0= = 0.21 , ELM⁄,
5966
Si on tient compte des deux critères relatifs à la production spécifique de boues et l’âge
des boues, le mode de fonctionnement de la station d’épuration de la Sétif est la limite du
système à très faibles charges (aération prolongée) (voir chapitre 1, tableau 1-6). Par contre, si
on prend en considération le critère relatif à la charge organique massique, le mode de
fonctionnement du procédé de traitement est de moyenne charge.
Sur les trois d’années étudiées, nous rappelons les valeurs moyennes obtenues :
La figure 4-10 présente un résumé sur la situation des échanges entre le bassin
d’aération et le décanteur secondaire au cours d’une journée moyenne en temps sec.
- 79 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
Profondeur voile
de boues=2.5 à 3 m
MES=2.85 g/l
Figure 4-10. Schéma d’échanges des boues entre bassin d’aération et le décanteur.
Les concentrations des boues recirculées, le débit recirculé et les concentrations en MES
dans le bassin d’aération ne sont pas les mêmes en une journée. Ces variations sont dues
d’une part à la hauteur des voiles de boues et d’autre part à l’extraction des boues envoyées
vers l’épaississement.
Les calculs précédents des différents paramètres sont importants pour effectuer des
simulations de fonctionnement de la station, par exemple en cas de surcharges ou en temps
réels.
- 80 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
On peut remarquer que la pollution déversée directement dans le milieu récepteur est
relativement faible pour l’année 2011/2012, et repend aux exigences réglementaires des
autorités Algériennes sauf pour l’azote organique et l’azote ammoniacal. L’absence de
traitement différencié pour le NTK entrainera de rejeter des effluents hors normes, donc une
réhabilitation de la station d’épuration est nécessaire.
Le tableau 4-9 résume l’ensemble des analyses effectuées pendant sept (07) jours
réparties durant la période du 13/02/2012 au 16/10/2012, où les différents indicateurs de
pollutions ont été déterminés, en temps sec, à la sortie de la station d’épuration de Sétif. Ces
données nous ont permis de tracer les différents paramètres de pollutions en fonction du débit
(figure 4-11).
unités m3/j mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L
- 81 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
400 1400
350 1200
300
1000
250
DBO5 (Kg/j)
800
DCO (Kg/j)
200
600
150
400
100
50 200
0 0
14000 14200 14400 14600 14800 15000 14000 14200 14400 14600 14800 15000
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)
450
30
400
25
350
300
20
MES (Kg/j)
250
Pt (Kg/j)
15
200
150 10
100
5
50
0 0
14000 14200 14400 14600 14800 15000 14000 14200 14400 14600 14800 15000
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)
900
720
750
600
600
480
N-NH4 (Kg/j)
NTK (Kg/j)
450
+
360
300
240
150 120
0 0
14000 14200 14400 14600 14800 15000 14000 14200 14400 14600 14800 15000
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)
- 82 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
18 24
21
15
18
12
15
N-NO2 (Kg/j)
N-NO3 (Kg/j)
9 12
-
-
9
6
3
3
0 0
14000 14200 14400 14600 14800 15000 14000 14200 14400 14600 14800 15000
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)
Les variations journalières moyennes des flux de pollution en fonction des débits ont été
effectuées en temps sec, nous constatons une légère augmentation des flux de pollution par
rapport aux débits en sortie de la station d’épuration. L’épuration est généralement assez
bonne, puisque les objectifs de qualité (DBO5 ˂ 30 mg/L, DCO˂ 90 mg/L, MES ˂ 30 mg/L)
sont presque atteints. Cependant, les concentrations de l’azote organique et l’azote
ammoniacal sont assez élevées.
Il ressort très clairement du tableau 4-10 que le traitement est très efficace vis-à-vis de
la pollution carbonée. Il est également instructif de comparer les résultats sur les trois années
malgré la différence au niveau de la pluviométrie et les tris effectués sur les valeurs aberrantes
(voir § 4.3).
- 83 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
Périodes Moyenne
Paramètres Unité
2009/2010 2010/2011 2011/2012 2009/2012
- 84 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration
4.6 Conclusion
□ le volume total annuel entrant en station d’épuration est de 6 083 970 m3, dont
5 653 650 m3 (soit 93%) traité biologiquement. Le maximum journalier observé, en
temps sec, est de 1690 m3/h correspond à la journée de vendredi, mesuré entre 9 et 11
heures,
□ la qualité de l'eau rejetée après décanteur secondaire présente des valeurs relativement
élevées concernant l’azote ammoniacal et l’azote organique. L’installation de système
de traitement différencié pour l’azote est indispensable afin de rejeter directement vers
le milieu récepteur.
- 85 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
- 85 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
Pour étudier la vitesse de sédimentation des boues activées des eaux usées urbaines,
nous avons prélevé simultanément à différents endroits, au niveau des bassins d’aération de la
station d’épuration de Ain Sfiha de la ville de Sétif, des échantillons de boues activées
fraiches (liqueur mixte) et par temps sec.
Les expériences de décantation ont été réalisées au sein du Laboratoire de Génie des
Procèdes Chimiques (LGPC) du Département de Génie des Procédés. Les tests de décantation
ont été effectués immédiatement après les prélèvements. Quelques caractéristiques concernant
le type de boues activées de ces différents paramètres sont présentées dans le tableau 5-1.
pH -- 7.20 ± 0.9
- 86 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
Dans les examens de routine, l’expérimentation dure environ une heure et permet de
suivre les variations de l’interface liquide/solide en fonction du temps. Les essais de
décantation peuvent être complétés, dans la mesure où évidemment la concentration en
matières en suspension de l’eau à traiter est suffisante (concentration suffisante, selon l’indice
de Mohlman), par des tests de décantation. Cette dernière est freinée par l’augmentation
progressive de la concentration du sédiment. Ces tests ont été effectués dans des éprouvettes
graduées ou des tubes de verre de 35 Cm de hauteur et 5 Cm de diamètre (Norme
expérimentale AFNOR T 97-001). Les différents des tests de décantation ont été répétés deux
fois avec une condition que l’erreur ne doit pas dépasser les 3% dans la majorité des cas.
30
V Z S = ta g ( α )
25
Hauteur (Cm)
20
15
α
10
0 10 20 30 40 50 60
T e m p s (m in )
30
MES (g/l)
2.10
25 1.60
1.10
20 T=21°C
Hauteur (Cm)
pH=7.21
15
10
0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)
Arcand et al. (1989) ont utilisé la présentation logarithmique, afin que les courbes
deviennent sensiblement droites après les premières minutes de décantation et la pente varie
d’une courbe à l’autre. Les paramètres caractérisant la décantabilité des boues sont résumés
dans le tableau 5-2. Les détails de l’estimation des paramètres mentionnés dans ce tableau
sont donnés dans l’annexe 2.
Certains auteurs tels que Renko (1998), Vanderhasselt et Verstraete (1999), Rejesek
(2002), Schuler et Jang (2007), Zodi (2012) ont réparti la décantation des boues diluées en
trois zones :
□ Une zone de coalescence des flocules dans les deux à cinq premières minutes durant
lesquelles la boue et l’eau s’organisent au sein de l’éprouvette ;
□ Une zone de chute rapide dans les 5 à 10 minutes suivantes, avec l’agglomération des
flocs et l’expulsion de l’eau ;
□ Une zone de compression plus lente qui dure jusqu’à la fin du test de décantation,
pendant laquelle les flocs sédimentent au fond de l’éprouvette et la boue présente une
séparation nette de l’eau.
En présence des boues à faibles charges, les boues décantent mal et on constate la
disparition totale de la zone de contraction et on n’observe que la zone de compression qui est
plus ou moins rapide.
Un autre phénomène très important a été observé lors des soutirages de boues vers
l’unité d’épaississement, dans le cas d'une alimentation avec un effluent classique brut où on
observe une dilution des boues dans l’aérateur. Cette dilution dépend de la durée du soutirage
vers l’unité d’épaississement. Notons que les concentrations des boues recirculées (ou
soutirées) peuvent atteindre 8 g/L.
- 89 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
Pour réaliser un test de décantation à une concentration de boues plus faible, Plusieurs
dilutions ont été effectuées, dans des éprouvettes graduées, à partir de la solution mère et du
surnagent. Les courbes de décantation des nouvelles concentrations ainsi obtenues sont
tracées sur une même figure. Les caractéristiques de sédimentation (tableau 5-3) ont été
estimées pour chaque étape de dilution (pH = 7.30 ± 0.15 et température 19 ± 3).
Dans le tableau 5-3, nous observons que la vitesse de décantation augmente lorsque les
concentrations des matières en suspension diminuent. On pourra en outre exprimer les
résultats expérimentaux, dans le cadre de la théorie de kynch, en traçant la courbe,
en particules à faibles charges (0.90 à 0.20 g/L) (figure 5-3, V4 = f(X)). Ceci nous a permis de
représentant la variation de la vitesse de sédimentation en fonction de la concentration locale
- 90 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
14
12
10
VZS (m/h)
8
0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
MES (g/l)
5.1.3 Effet du pH
En général, le pH des eaux usées domestiques est lié à l'activité biologique. Dans notre
bactériennes sont affectées par le pH, ce qui affecte le milieu naturel et conduit à une
cas, son domaine de variation se situe entre 6,5 et 8,8. En dehors de cet intervalle, les cultures
- 91 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
240
% de décantabilité
SVI (ml/g)
VZS (Cm/h)
200
160
120
80
40
0
5 6 7 8 9 10
pH
- 92 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
pH du milieu réactionnel peut également jouer un rôle très important sur la vitesse de
concernant l’effet du pH sur les caractéristiques de la décantabilité des boues (figure 5-4). Le
Le décanteur secondaire est équipé d’un pont racleur qui dirige les boues décantées vers
le puits de recirculation et qui écrème les flottants en surface. Le racleur du décanteur
secondaire de la station d’épuration de la ville de Sétif roule à une vitesse très lente, une
rotation par heure sur un diamètre de 46 mètres. Nous avons réalisés plusieurs séries
d’expérience pour étudier l’influence de la vitesse de rotation dans les tests de décantation en
éprouvette. L’effet de la vitesse de rotation de l’agitateur mécanique (VL ) sur la variation de
l’interface liquide/solide est schématisé sur la figure 5-5. Dans l’étude de l’influence de la
vitesse de rotation de l’agitateur mécanique, nous constatons que dans la zone de clarification
(0 à 12 minutes), la vitesse de rotation n’a aucune influence sur la perturbation du voile de
boues. Ce résultat est conforme aux constatations de Grijspeerdt et al. (1996) et Vanderhasselt
et Vanrolleghem (2000).
30 V R (rpm)
0
34
25 41
T=21°C
Hauteur (Cm)
20 pH=7.21
MES=2.1 g/l
15
10
5
0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)
Figure 5-5. Effet de la vitesse de rotation sur la décantabilité des boues activées.
- 93 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
O =Q R S T
(5-1)
Nous avons présenté les résultats expérimentaux des essais de décantation effectués en
éprouvette sur la séparation liquide-solide des boues activées de la station d’épuration de la
ville de Sétif, où l’on suit toujours l’évolution de l’interface liquide-solide en fonction du
temps.
- 94 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
30 Ho
VZS= tag(α)
25
α b
20
Hauteur (Cm)
15 Hl
10 Hοο= a
5
Zone de Zone de
clarification conpression
tl tοο
0
0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)
- 95 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
N=0 B(0) = By
N = Na B(Na ) = Ba
à →
(5-4)
RN Aczh →
On trouve que :
Z = By
r = \ fU | }~ •
{ } (5-5)
l l
Tangente 1
Zone de clarification Tangente 2
Bissection
1
Hauteur (Cm)
Hl
Zone de compression
Hoo 2 Xoo
tl
Temps (min)
- 96 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
(SVI, % décantabilité) ainsi que les concentrations limites (Pa ) sont tous fonction de la
constate que la vitesse initiale de décantation et les paramètres de décantabilité des boues
concentration initiale des boues(P). Nous précisons que les concentrations limites ont été
estimées d’après la technique détaillée dans la figure 5-7 et appliquée à la figure 5-2.
Tableau 5-5. Influence des concentrations en MES sur la décantabilité des boues activées.
!" (#⁄%)
Paramètres Unités
2.1 1.6 1.1
Un total de 23 essais de décantation ont été réalisés sur des boues provenant du bassin
d’aération de la ville de Sétif, durant la période du mois de mars au mois de juin 2011. Les
différents résultats des tests de décantation en éprouvette sont présentés sur la figure 5-8.
Nous pensons que la dispersion des résultats mentionnés sur cette dernière figure est due
essentiellement à la diversité des effluents reçus pendant cette période.
Les résultats donnés par le tableau 5.5, des 23 essais, montrent que la vitesse initiale de
concentration en MES.
- 97 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
200
SVI (ml/g)
180
160
140
- 98 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
18
16
14
12
B (h )
-1
10
Enfin, la zone de clarification, définie par l’intervalle 0 ≤ N < Na , est décrite par la
relation suivante :
Rappelons que nous avons proposé de représenter la zone de compression par la forme
suivante : B(N) = g R j/ (\k\l) ; N ≥ Na avec les conditions limites :
g Pƒ = By Py = Ba Pa = B P (5-8)
- 99 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
une fonction de la concentration initiale (Py ) et par conséquent de l’indice des boues (SVI). A
T”
partir de nos résultats expérimentaux, nous avons tracé ce paramètre en fonction de l’indice de
boues (figure 5-10).
0,08
a=0.23215-0.00115 SVI
2
R =0.9526
0,06
a = Hoo (m)
0,04
0,02
0,00
140 150 160 170 180 190 200 210
SVI (ml/g)
Figure 5-10. Relation entre le paramètre ‘a’ et l’indice des boues SVI.
La relation ainsi obtenue est représentée par une équation linéaire qui est la suivante :
D’après Zhang D.J. et al. (2006), le paramètre "s" détermine la courbure de la zone de
0,24
0,16
b (h)
0,12
0,08
0,04
0,00
140 150 160 170 180 190 200 210
SVI (ml/g)
Figure 5-11. Relation entre le paramètre ‘b’ et l’indice des boues SVI.
- 100 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
On a porté sur la figure 5-11 l’évolution du paramètre "s" en fonction de l’indice des
boues (SVI). La relation entre ces deux paramètres est également linéaire, représentée par
l’expression suivante :
En vue d’avoir un modèle ayant un large domaine d’application et fiable pour estimer la
hauteur de l’interface de séparation liquide-solide à grande échelle, il est impératif d’intégrer
des résultats expérimentaux obtenus dans des conditions sévères telles que le fonctionnement
en temps plein (en intégrant les débits de pointe, les surcharges massiques, etc.) dans le calage
de notre modèle et ce afin d’obtenir un fonctionnement optimale du décanteur secondaire,
quelque soit les perturbations possibles qui peuvent avoir lieu.
B< R ( Š{.‹Œ••k<.{•Ž{•(O•‘) ) \
B(N) = Y
; 0 ≤ N < Na p
(0.23215 − 0.00115(E €)) R (<.‹•Š•‹ <.<<Š‹{ (O•‘))/ (\k\l )
(5-12)
; N ≥ Na
- 101 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
30
Mesuré
A Simulé
25
MESo=0.96 g/l
20
H a u t e u r (C m )
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)
30
Mesuré
B Simulé
25
MESo=1.78 g/l
20
H a u t e u r (C m )
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)
30
Mesuré
C Simulé
25
MESo=2.76 g/l
20
H a u t e u r (C m )
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)
Figure 5-12. Hauteur de l’interface liquide/solide, mesurée et simulée dans les tests de
décantation en éprouvette (à différentes concentrations en MES).
- 102 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
D’après la figure 5-12, nous remarquons que les prédictions du modèle sont en bon
accord avec les résultats expérimentaux.
De nombreuses techniques de mesure ont été mises en œuvre par plusieurs auteurs
comme (Dauphin et al. 1998, Renko 1998, Vanderhasselt et Vanrolleghem 2000, Germaey et
al. 2001, Zhang D.J. et al. 2006), qui permettent de déterminer les différentes vitesses de
décantation de clarification, de transition et de compression. Les techniques de mesure les
plus utilisées sont basées sur la variation de la hauteur de l’interface liquide-solide en fonction
du temps. Le modèle le plus répandu pour représenter cette vitesse est celui de Vesilind
(1968).
Deux méthodes sont proposées dans cette partie pour estimer la vitesse de
sédimentation : la première repose sur la dérivation de l’équation 5-2 et la deuxième
technique est basée sur l’observation graphique (Daigger et Roper (1985)), qui présente la
particularité de faire intervenir directement la concentration en MES. Daigger et Roper (1985)
utilisent plusieurs expérimentations pour élaborer la loi de vitesse de sédimentation en
fonction de la concentration en boue.
Le but de cette partie est basé sur la dérivation de l’équation 5-2. La fonction de la
vitesse de décantation s’écrit comme suit :
™
|fU } • R ; 0 ≤ N < Na (bcUR dR efghieiegNicU)
}— }— ˜aS — š
p (5-13)
›
™l
O (N) = − = – \l
•}(\)
›l
l
(bcUR dR ecnAhRooicU)
•\
R j/ (\k\l)
œj
(\k\l )•
; N ≥ Na
P=
}~
Py (5-14)
}
- 103 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
p
\
\l }l T T— }—
=
RN
Ÿ
\l
O
RN N + Na = ; (bcUR dR ecnAhRooicU)
j
(5-15)
ž
j }— T—
(\k\l )• T ™ ¢
aS| — — •
¡ ¢
5
Zhang
Renko
4
Notre modèle
Vitesse de décantation (m/h)
Vandderhasselt
3
-1
2 4 6 8 10 12 14 16
Concentration des boues (g/l)
- 104 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
¤T
; 0 ≤ P < Pa (bcUR dR efghieiegNicU)p
O (P) = Y
< R
¥
<
¤¦ T
(bcUR dR ecnAhRooicU)
(5-16)
R ; P ≥ Pa
Les paramètres Vo , Vo' , § et § ¥ nécessitent une estimation dans le cas des charges en
boues de différentes concentrations et ils sont déterminés expérimentalement à partir des tests
effectués en éprouvettes, d’où il est facile de trouver les relations entre ces paramètres ( Vo ,
L’objectif de cette partie est de présenter une méthode graphique basée sur l’analyse de
Daigger et Roper, 1985.
- 105 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
5
10
XL
XL
VS (m/h)
VS (m/h)
SVI=187±17 SVI=156±11
tan α=0.6222 tan α=0.5452
tan α=0.5123 tan α=0.4480
5 1
0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2,0
2 0.8
XL XL
VS (m/h)
VS (m/h)
SVI=125.5±15.5 SVI=89±18
tan α=0.4688 tan α=0.3774
tan α=0.3836 tan α=0.3067
0.6 0.4
2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 2,8 2,9 3,0 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0 4,2 4,4 4,6
Concentration des boues (g/L) Concentration des boues (g/L)
Figure 5-14. Tests de sédimentation, évolution des vitesses de décantation en fonction des
concentrations en boues.
de décantabilité des boues (SVI) sur les vitesses initiales de décantation V< et V<¥ des zones de
Le tableau 5-7 rassemble les résultats de la figure 5-14, et montre l’influence de l’indice
clarification et de compression.
- 106 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
des indices de décantabilité des boues. De première observation, V< et V<¥ sont relativement
La figure 5-15 présente les variations des vitesses initiales de décantation en fonction
12
' 0.029.SVI 2
V0 = 1.105+0.038 e (R =0.9926)
0.022.SVI 2
V0= 1.167+0.157 e (R =0.9933)
10
8
V0 et V0 (m/h)
'
Figure 5-15. Relation entre les vitesses initiales de décantation et l’indice de boues.
- 107 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
Où : Pa est la concentration limite, estimée à partir des données du tableau 5-7, dont on peut
déduire l’équation linéaire suivante :
6
Modèles
Equation 5-15
Vitesse de décantation (m/h)
5
Equation 5-21
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Concentration des boues (g/l)
On a tracé sur la même figure, les vitesses de décantation issues des équations 5-15 et 5-
21 pour le même indice de boue. La comparaison entre les deux modèles développés
(équation 5-15 et 5-21), donne des résultats satisfaisants. Nous signalons que les deux
modèles ont été développés à partir de la même base des données expérimentales.
- 108 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation
5.3 Conclusion
Concernant la deuxième partie, nous précisons qu’à partir des résultats expérimentaux
obtenus, trois modèles mathématiques décrivant la dynamique des vitesses de sédimentation
ont été développés, dont le premier permet d’estimer la hauteur de l’interface liquide-solide
en fonction du temps (H(t)) et les deux autres concernent l’estimation de la vitesse de
sédimentation, à partir de la dérivation de H(t) et de l’observation graphique. Nous précisons
que les prédictions de ces modèles sont satisfaisantes, par comparaison avec les résultats
expérimentaux obtenus dans le cadre de ce travail. Ces modèles sont exprimés en fonction des
indices de décantabilité des boues (SVI), dont le domaine de variation est de 71 à 204 mL/g,
obtenu en effectuant plus de 96 expériences. Les expressions développées seront injectées
dans le modèle dynamique du décanteur (chapitre 6) et elles peuvent également être utilisées
dans l’établissement d’abaques et dans des boucles de commande (automates) dans le cas de
l’automatisation de la station d’épuration.
- 109 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
- 109 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
Nous rappelons que la bonne gestion d’une station d’épuration repose essentiellement
sur le bon fonctionnement des deux principaux ouvrages constituant la station, et qui sont
l’aérateur et le décanteur. Ce dernier, qui assure la séparation des boues de l’eau clarifiée,
nécessite d’être modéliser, en tenant compte des phénomènes intervenant dans le décanteur,
afin d’avoir un modèle dynamique représentatif servant comme outil de réglage du bon
fonctionnement. Ce modèle est établi à partir des bilans de forces où les flux hydrauliques
(ascendants et descendants), sédimentaires et dispersifs. Il est clair que l’efficacité de
séparation dans le décanteur dépend également des phénomènes physico-chimiques et
biologiques, ayant lieu dans l’aération (croissance des flocs : tailles, formes, etc.). Le
paramètre clé de séparation est sans doute la vitesse de décantation (chap. 5), qui
intervient directement dans le modèle dynamique du décanteur. La résolution
mathématique du modèle dynamique, constitué d’équations différentielles non linéaires,
permet d’estimer la variation de la hauteur des boues en fonction de toutes les variables de
fonctionnement (opératoires, perturbations, commandes).
Ce modèle doit être validé par une large gamme de résultats expérimentaux à grande
échelle afin d'obtenir un modèle opérationnel, qui peut servir également dans les tests de
simulation.
L’efficacité du procédé de traitement par boues activées est principalement basée sur
l’activité des micro-organismes maintenues en aération et mélangés par des eaux usées à
épurer, dont leurs croissances engendrent la formation des flocs (particules solides) ayant
différentes tailles et différentes aptitudes à la décantation. En conditions normales, les boues
ont la propriété de se décanter en absence d’agitation. La nature des boues influe directement
sur leur décantabilité (Pujol et al., 1990).
- 110 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
46 m
Racleur
de surface
Position des
prélèvements 4m
dans le décanteur
Racleur de fond
Pont Racleur
2%
- 111 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
Voile de boues
Couche de fond
Le fonctionnement du clarificateur est influencé par les chocs hydrauliques, qui sont
caractérisés par des augmentations subites et importantes du débit d’alimentation de la station
d’épuration (surcharges hydrauliques), où on constate plusieurs perturbations de
fonctionnement qui influencent directement le fonctionnement des zones de clarification et
d’épaississement.
- 112 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
Il est important de noter que souvent la montée de la hauteur du voile de boue entraine
une mauvaise séparation et le rejet des eaux clarifiées ayant des concentrations en MES
supérieures aux normes (> 30 mg/L). Si le voile de boue atteint la surface, la boue rejetée
dans le milieu récepteur peut contenir des valeurs élevées de MES (30-400 mg/l) (Canler,
1994 ; Bergh, 1996).
Le décanteur secondaire ainsi que le bassin d’aération sont concernés par l'admission de
surcharges en station. Au niveau de l’aérateur, la croissance des microorganismes est affectée
par la diminution de l’âge interne des boues. Quant aux conséquences des surcharges
hydrauliques sur le décanteur elles peuvent être l’augmentation de la vitesse ascensionnelle et
du flux massique.
Le décanteur est alimenté en boues provenant du bassin d’aération. Il existe des limites
hydrauliques au-delà desquelles on observe une perturbation des vitesses de sédimentation
des particules ; qui sont dues aux déséquilibres entre les débits d’alimentation, de soutirage et
de rejet vers le milieu récepteur. Ce phénomène, qui provoque également un effet
d’engorgement (dégorgement) du décanteur secondaire, est observé essentiellement en cas de
surcharges. Dans ces cas de fonctionnement de surcharges, il est difficile de contrôler les
débits de sorties (recyclé, traité et soutiré) et au même temps avoir une bonne décantabilité
des boues. Une des solutions possibles, mais qui est couteuse, est d’avoir une autre ligne (en
stand-by) en parallèle pour absorber ces perturbations ; et ce pour éviter le débordement le lit
de boues.
Le problème est délicat car pour éviter le débordement, on doit augmenter le soutirage
dont une partie est renvoyée vers l’aérateur et l’autre dirigée vers l’unité d’épaississement,
dont la concentration en MES doit être supérieure à 8 g/L. Notons que le taux élevé de
recyclage vers l’aérateur perturbe la bonne croissance des microorganismes dans ce dernier et
entraine une mauvaise dégradation de la pollution dans l’aérateur et au même temps une
mauvaise sédimentation des boues au niveau du décanteur.
- 113 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
câblé au centre avec un fil de 5 m gradué de 0.1 m. La durée de la manipulation est d’environ
une demi-heure, ce qui ne perturbe pas la hauteur du voile de boue. Notons que ce dernier se
trouve à une profondeur inférieure à la base du Clifford (figure 6-3).
A l’exception de la zone proche du Clifford (jupe de répartition) ainsi que celle proche
de l’axe du racleur de fond (situé à 17 m de rayon) où on constate une turbulence, ces mesures
montrent une bonne horizontalité du voile de boues, à ± 30 cm près, sur l'ensemble de la
surface du décanteur.
Distance (m)
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22
0,0
0,5
1,0
radiale 1 1
Profondeur (m)
1,5 radiale 2 4
radiale 3 2
2,0 radiale 4 3
2,5
3,0
3,5
4,0
Plusieurs auteurs tels que Joinnis et al., 1994 ; Dauphin et al. 1997, ont constaté les
mêmes observations de l'horizontalité du voile de boues, qui a également été constatée
visuellement lorsque celui-ci est approche la surface du décanteur.
- 114 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
Les boues activées, provenant de l’aérateur et qui alimente le décanteur, ont une
concentration plus élevée que celle de l’eau clarifiée et par conséquent elles ont une masse
volumique plus grande. Ces boues en alimentant verticalement le décanteur se mélangent à
l’eau de la zone de clarification où il s’établie un équilibre et de dilution dans la zone virtuelle
au dessous de Clifford. A la fin de cette zone on peut estimer que la couche ainsi formée
(d’alimentation) a une concentration en MES et une masse volumique équivalente,
horizontalement plus ou moins constantes. Ce niveau de couche d’alimentation dépend de la
concentration des boues présentent dans le décanteur. Dauphin (1998) pense que le problème
de réglage du niveau de boues est bien connu les exploitants des stations d’épuration, mais il
est totalement ignoré par les modèles classiques basés sur la théorie des flux, qui supposent
que la couche d'alimentation est au niveau du Clifford, et qui prévoient que le voile de boues
s'établit à ce niveau, sauf en cas de surcharges.
Diehl (1997) et Pons et al. (1999) ont étudié l’influence de la position de l’alimentation
dans le décanteur sur les performances de la décantabilité des boues. Ces auteurs pensent que
les effluents provenant du bassin d’aération pénètrent dans le décanteur au niveau de la zone
d’épaississement. Ce type de fonctionnement du décanteur, qui consiste à positionner le bas
du Clifford au niveau de la zone de séparation entre les deux zones de clarification et
d’épaississement, est un cas particulier car le plus souvent, selon la majorité des auteurs, cette
position se trouve dans la zone de clarification et par conséquent il existe une zone virtuelle
d’échange en dessous du Clifford.
- 115 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
Les résultats expérimentaux présentés sur la figure 6-4 ont été obtenus dans le cas de
fonctionnement où le Clifford se trouve dans la zone de clarification.
- 116 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
Les principaux critères de conception d’une unité de séparation des solides de la phase
liquide sont la charge massique, la charge hydraulique entrante, le débit de pointe, la
profondeur minimale et le taux de débordement de lit de boues (Guergachi et Patry, 2003).
D’autres critères sont définis dans la littérature, tels que la concentration de liqueur
mixte, l’indice de volume des boues (SVI, DSVI, SSVI) et le taux de recirculation. Ces
critères sont cités par Daigger, 1985 ; Schuler et Hoon Jang, 2007 ; Zhang D.J. et al., 2006,
pour caractériser les boues activées conventionnelles utilisées dans le fonctionnement
optimale des grandes stations d’épurations.
Ces derniers critères présentent une importance particulière car ils interviennent dans le
modèle de la vitesse de décantation (chapitre 5 : § 5.2.5.1 et § 5.2.5.2) et par conséquent dans
le modèle global du décanteur qui permet d’estimer la variation de la hauteur du voile de
boues en fonction des concentrations.
- 117 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
Dans ces études sur la révision de modèles des décanteurs, Bargiel et Tory (2006) et
David et al. (2009) pensent que le modèle unidimensionnel (1D) est un modèle sans réaction
(chimique ou biologique) et il permet d’obtenir les profils de concentration en Matière En
Suspension et les vitesses de décantation dans le clarificateur.
Les trois flux qui jouent un rôle important dans la détermination des profiles de
concentration dans le décanteur sont les flux hydraulique, sédimentaire et dispersif (figure 6-
5).
- 118 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
Compartiment de clarificateur
Compartiment d’épaississeur
QS
Surface
Couche (1)
Zone au-dessus
Clarification
d'alimentation
Couche 2 à la couche (M-1)
Couche d’alimentation
Qf Couche (M)
Epaississement
Couche (M+1) à la couche
(N-1) Zone au-dessous
de l'alimentation
Fond
Couche (N)
Qr
- 119 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
La figure 6-6 montre les composants individuels des flux des particules solides,
hydraulique ( Fh ), sédimentaire ( FS ) et dispersif ( J ), dans une couche d’épaisseur ∆Z.
∂X
A.∆Z . = A.Fh z − A.Fh z + ∆z + A.FS − A.FS z + ∆z + A.J z − A.J z + ∆z (6-1)
∂t
z
∂X Qr
Avec : J = − DS , Fh = X et FS = VS X
∂Z A
Après le développent de l’équation (6-1), nous obtenons l’équation (6-2) qui est une
équation aux dérivées partielles. Ce modèle est à la base de celui utilisé par Lee, 1999.
∂X ∂F ∂F ∂ ∂X
=− h − S + DS (6-2)
∂t ∂Z ∂Z ∂Z ∂Z
- 120 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
∂X Q ∂X ∂ (VS X ) ∂2 X
=− r − + DS (6-3)
∂t A ∂Z ∂Z ∂Z 2
∂X Q ∂X ∂ (VS X ) ∂2 X
=− S + + DS' (6-4)
∂t A ∂Z ∂Z ∂Z 2
Le modèle dynamique du décanteur, décrit par les équations 6-3 et 6-4, relatives aux
zones d’épaississement et de clarification, peut être résolu numériquement en utilisant un
schéma des différences finies (figure 6-5). Cette technique numérique tient compte de cinq
sections (figure 6-5) : haut du décanteur (i=1), zone de clarification (i=1, M-1), couche
d’alimentation (i=M), zone d’épaississement (i=M+1, N-1) et couche du fond (i=N). On note
que toutes les couches ont la même épaisseur (∆Z = constante).
X − X1
QS ( X 2 − X 1 ) − VS ,1 X 1 A + DS' 2 A
∆Z
dX 1
=
(6-5)
dt A.∆Z
X − 2 X i + X i −1
QS ( X i +1 − X i ) − VS ,i −1 X i −1 A − Vs ,i X i A + DS' i +1 A
∆ Z
dX i
=
(6-6)
dt A.∆Z
( ) X
Q A X f − X M + VS , M −1 X M −1 A − VS , M X M A + D S' M +1
∆
− XM X − X M −1
A − DS M
∆Z
A
dX M
= Z (6-7)
dt A.∆Z
- 121 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
X − 2 X i + X i −1
Qr ( X i −1 − X i ) + VS ,i −1 X i −1 A − VS ,i X i A + DS i +1 A
dX i ∆Z
= (6-8)
dt A.∆Z
X − X N −1
Qr ( X N −1 − X N ) + VS , N −1 A − DS N A
dX N ∆Z
= (6-9)
dt A.∆Z
En régime permanent, ces N équations différentielles non linéaires deviennent des équations
algébriques et elles sont résolues par la méthode itérative, en fixant la concentration à la
surface du décanteur et on calculera les différentes concentrations des couches constituant les
deux zones de clarification et d’épaississement, qui ont été divisées en cinq couches chacune.
Plusieurs auteurs, comme Hamilton et al., 1992 et Lee, 1999, intègrent dans leurs
modèles le terme de dispersion et ils utilisent un coefficient de dispersion constant. Dans
notre cas, nous avons considéré également un coefficient de dispersion constant.
é é
( / ) ( / ) ( / ) ( / )
325 2.80 0.116 2.05
296 2.10 0.141 2.60
231 1.60 0.144 4.55
184 1.10 0.167 6.50
154 0.90 0.171 7.60
- 122 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
Ces données à faibles concentrations ont été obtenues à partir du bassin d’aération de la
station d’épuration de la ville de Sétif. Plusieurs expérimentations ont été effectuées de mars
2011 au juin 2011. Pendant cette période, l’aptitude des boues à décanter et leurs qualités sont
restées relativement homogènes pendant ces expérimentations. Notons que les indices de
boues (SVI) varient entre 120 et 170 mL/g, avec une moyenne proche de 140 mL/g.
" '() #$ *
#$ # +, % + #&
%& +
-. = () '+ * ; (01)- 2- 3(4563634.61))
( )=
& %& #$
$
C (6-10)
! 7 #$ +$
-. . + .; =
7
= ? ; (01)- 2- 31@A5-BB61))
(%8%& )9 + ;<' $ $ *
> ?
Où : X l est la concentration limite entre les deux compartiments ; Vo , Vo' et SVI sont
considérés comme constants qui nécessitent une estimation dans les cas des boues
à faible et moyenne charges, et ils ont été obtenus à partir d'essais en éprouvettes
(voir détails dans le chapitre 5).
L’objectif principal est de minimiser les écarts entre les résultats obtenus sur le site
d’étude et le modèle développé.
Dans un premier temps, nous présentons une comparaison entre les résultats
expérimentaux de Pflanz (1969) et les prédictions du modèle principal du décanteur, en
intégrant les deux sous-modèles développés de la vitesse de décantation. Les résultats
- 123 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
expérimentaux de Pflanz ont été obtenus dans un décanteur ayant un volume de 1800 m3, un
diamètre de 33 m et une profondeur de 2.27 m ; en fixant un débit opératoire de 450 m3/h.
0,0
0,5
Profondeur (m)
1,0
1,5
Figure 6-7. Comparaison avec notre modèle et les résultats expérimentaux de Pflanz.
Les conditions de travail dans la station d’épuration de Sétif sont rassemblées dans le
tableau 6-2.
- 124 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
Paramètres Valeur
A 1661 m2
Qs , Qr 400-1320 m3/h
XA 0.9-5.0 Kg/m3
X∗ 11.7263 m2/s
* utilisé par Hamilton et al. (1992)
Les manipulations réalisées sur site consistent à exécuter des prélèvements dans le
décanteur et sur un axe parallèle à la goulotte de répartition, et ce dans l’objectif de suivre les
variations de la hauteur des voiles des boues en fonction des concentrations. La concentration
en boues est exprimée en matières en suspension (MES).
a b
- 125 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire
6.3 Conclusion
- 126 -
Conclusion générale
CONCLUSION GÉNÉRALE
126
Conclusion générale
Conclusion Générale
Les travaux de cette thèse se sont focalisés sur l’analyse et l’optimisation des stations
d’épuration à boues activées, en s’intéressant essentiellement au décanteur secondaire, dont
l’objectif est d’améliorer et de contrôler la qualité de l’effluent dans les systèmes de
biotraitement par boues activées. Ces travaux portent essentiellement sur deux axes
principaux :
□ Le premier est basé sur une étude expérimentale afin de déterminer et de quantifier les
paramètres caractérisant le type d’effluent, qui ont une influence sur le fonctionnement
de ce type des stations d’épuration, en suivant les concentrations des matières en
suspension (MES) ainsi que les flux de matières entre les différents ouvrages.
□ Le second axe concerne l’établissement d’un modèle mathématique décrivant les
diverses opérations intervenant dans le décanteur secondaire.
127
Conclusion générale
avons réalisé plusieurs séries de suivi sur les boues de la station. Nous nous sommes
intéressés aux deux types de boues présentes dans l'aération et le décanteur (transférées et
recirculées). La concentration moyenne de transfert vers la goulette de répartition des eaux est
estimée à 2.85 g/L, par contre celle de recirculation est en moyenne de 7.2 g/L.
Pour la vitesse de sédimentation, nous avons réalisé plusieurs séries de suivi sur les
paramètres influençant la vitesse de décantation des boues, à savoir : la dilution des boues
activées, le pH et la vitesse d’agitation et l’indice des boues (SVI).
Nous avons présenté aussi la stratégie de contrôle de la hauteur du voile des boues et le
stockage des boues dans le décanteur secondaire pour le bon fonctionnement de la station.
Concernant les données issues par échantillonnage, la méthode de suivi de la hauteur du voile
des boues en fonction des concentrations présentés dans cette étude nous a permis d’obtenir
des résultats satisfaisants. Notons cependant les difficultés de prendre des échantillons à une
profondeur supérieure à 2 mètres.
Notre modèle à une dimension basé sur la théorie du flux des particules solides, en
intégrant le terme de dispersion, a été testé avec des données en ligne tels que, la charge
massique des particules solides, la concentration de transfert et les paramètres caractérisant la
décantabilité des boues (SVI). D'autre part le calage des valeurs de l'indice de volume des
boues (SVI) ont permis au modèle de reproduire les variations de la hauteur du voile de boues
et pour s’assurer une bonne séparation liquide / solide.
128
Conclusion générale
Comme perspectives, nous pensons que les points suivants sont à considérer :
□ Pour mettre en place un contrôle en temps réel, la calibration du modèle par des données
réelles est à envisager, en effectuant d’autres expérimentations complémentaires.
□ Elargir des expérimentations, en intégrant des domaines de variation plus larges des
paramètres affectant le modèle développé, et ce afin d’avoir un modèle plus général.
129
Références bibliographiques
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Environnement (RP2E), Université de Lorraine, France.
135
Annexes
ANNEXES
Annexes
Annexe 1 (Lexique)
Anaérobie : se dit des êtres vivants qui peuvent ou doivent vivre en absence
d’oxygène libre, ainsi que des réactions chimiques se faisant à l’abri de l’air (fermentations
lactique ou alcoolique, par exemple).
Anoxie : qualifie les milieux ou les processus dans lesquels l’oxygène est présent
sous forme de nitrate.
Charge hydraulique : volume horaire ou journalier d’eau à traiter (pour une station
d’épuration).
DBO5 : la demande biochimique en oxygène est une mesure des matières organiques
aisément biodégradables. C’est la quantité d’oxygène dissous dans l’eau nécessaire pour
136
Annexes
oxyder par voie biologique ces matières organiques. Cette mesure s’effectue suivant un
protocole normalisé en 5 jours, d’où le terme de DBO5.
Eaux industrielle usées : toutes les eaux usées provenant de locaux utilisés à des
fins commerciales ou industrielles, autre que les eaux ménagères usées et les eaux de
ruissellement.
Eaux ménagères usées : eaux usées provenant des établissements et des services
résidentiels et produites essentiellement par le métabolisme humain et les activités
ménagères.
Eaux urbaines résiduaires : eaux ménagères usées ou mélange des eaux ménagères
usées avec des eaux industrielles usées et/ou des eaux de ruissellement.
Epandage : consiste à répondre des boues d’épuration à la surface du sol, afin de les
dégrader par l’action des micro-organismes du sol, de la flore présente à la surface du sol
et du soleil.
137
Annexes
Lits bactériens : procédé qui consiste à faire ruisseler l’eau à traiter, préalablement
décantée, sur une masse de matériau de grande surface servant de support aux micro-
organismes épurateurs qui y forment un feutrage percolateur.
MES : les matières en suspension est l’ensemble des particules minérales et (ou)
organiques présentes dans une eau naturelle ou pollué.
138
Annexes
Principe : L’échantillon mélangé avec soin est filtré sur une membrane filtrante de
0.45 microns. La pesée des matières retenues sur le filtre est effectuée après séchage à
105°c.
Mode opératoire : Sécher les membranes à 105°c pendant une heure (préparer un
stock de membranes et le placer dans le dessicateur). Tarer la membrane (A) et la placer
dans l’appareil à filtrer. Mélanger avec précaution l’échantillon fraîchement prélevé.
Mesurer au minimum 100ml avec un cylindre gradué. Mouiller la membrane avec de l’eau
distillée. Verser la prise dans l’appareil à filtrer et mettre sous vide. Rincer les parois du
récipient avec un peu d’eau distillée, si nécessaire racler les parois au moyen d’une torche
en caoutchouc. Le filtrat doit être limpide. Retirer la membrane avec une pincette et placer
le filtre dans un creuset de verre ou de porcelaine. Faire sécher à 105°c (en général, une
heure suffit). Après séchage, placer la coupelle dans le dessicateur durant une heure. Peser
rapidement en plaçant le filtre au centre du plateau de la balance (B).
B−A
Calcul : MES = × 1000
prise
72.1 − 52.7
MES = × 1000 = 194mg / l
100
139
Annexes
But :
Principe :
Calcul :
Exemple :
Recommandations :
140
Annexes
Matières sèches ( MS )
But : mesure de la totalité des substances présentes dans l’eau ou la boue (à
l’exception des gaz dissous) dans le but de déterminer les quantités de matières amenées
par les eaux usées ou extraites avec les boues.
En soustrayant les matières en suspension des matières sèches, on obtient les
matières dissoutes.
Principe : un échantillon de boue ou d’eau de volume connu est séché à étuve à
105°c jusqu’à constante du poids dans un creuset taré, refroidi au dessicateur et pesé. Les
matières sèches ainsi obtenues serviront, le cas échéant, à la détermination de la teneur en
matières minérales et organiques.
Matériel : Creusets de porcelaine, 150ml, étuve, si possible à circulation d’air,
dessicateur garni de gel de silice avec indicateur d’humidité, cylindre gradué 100ml,
pissette d’eau distillée, balance de précision, lecture au mg près pour les eaux, lecture à
0.1g près pour les boues.
Mode opératoire :
• Rincer le cylindre avec de l’eau distillée jusqu’au transfert complet des particules
adhérant aux parois.
• Sécher le contenu du creuset dans l’étuve à 105°c. Le séchage intégral dure plusieurs
heures, il donc judicieux de laisser les échantillons à l’étuve durant la nuit. Temps de
séchage minimum 5-6 heures.
C−B
MS = × 1000
A
Exemple : A=100 ml de boue, B=84.6 g, C=89.7 g, MS =51 g/l
141
Annexes
142
Annexes
143
Annexes
DCO= (12-10.4)0.25*0.958*8000/10
DCO=307mgO2/l.
144
Annexes
Annexe 3 (Nitrification-Dénitrification)
145
Productions scientifiques
PRODUCTIONS SCIENTIFIQUES
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Résumé, Abstract,
Résumé :
La problématique de l'assainissement des eaux usées en Algérie est un sujet qui demeure entier, malgré les nombreuses
initiatives entreprises jusqu'à ce jour. La plupart des villes algériennes se développent sans un plan rigoureux
d'assainissement, ce qui rend désormais complexe la recherche de solutions. Les systèmes de collecte et de traitement
d'eaux usées sont très peu développés voire inexistants.
L’épuration des eaux usées par boues activées à faible charge en stabilisation aérobie est un procédé de traitement qui a
constitué, pour la majorité des villes algériennes, l'outil privilégié pour l'assainissement de leurs eaux usées car il s'est
avéré le plus fiable et le plus facile d'opération.
La Station d'épuration de la Ville de Sétif (Algérie) constitue un bel exemple de ce type de procédé. Elle a une capacité
de 330.000 équivalent-habitants et a été conçue pour accueillir 66.000 m3/j par temps sec.
Les objectifs de ces travaux visent à améliorer et à contrôler la qualité de l’effluent dans les systèmes de biotraitement
par boues activées. Ces travaux ouvrent la voie à deux prolongements. D'abord, un travail expérimental est nécessaire
pour déterminer et de quantifier l'effet de paramètres d'opération de la station d’épuration qui affectent la décantabilité
des boues, d'évaluer et de caractériser le fonctionnement des décanteurs secondaires en tant que source potentielle du
problème de séparation liquide-solide. Par ailleurs, Le travail est basé sur l'analyse technique depuis 2007. Le modèle
mathématique pour le décanteur secondaire a été développé, notamment, de proposer une expression modifiée de la
vitesse de sédimentation. Les traitements des paramètres de pollution ont été estimés. Les résultats des tests ont été
dans les normes, de sorte que les résultats correspondent à la présente normalisation algérienne.
Par conséquent, cette étude a porté sur la caractérisation du mouvement du lit de boues dans le décanteur secondaire en
utilisant la théorie du flux des particules solides et la loi de vitesse de sédimentation. Cela nous a permis de développer
un modèle de dispersion basée sur une étude expérimentale approfondie et de l'application de données en ligne tels que
le flux massique, la concentration de transfert et les caractéristiques de liqueur mixte. D'autre part le calage des valeurs
de l'indice de volume des boues (SVI) ont permis au modèle de reproduire les variations de la hauteur du voile de
boues et pour s’assurer une bonne séparation liquide / solide.
Mots clés : Eaux usées, boues activées, décanteur secondaire, sédimentation, épuration, modélisation mathématique.
Abstract :
The problem of wastewater treatment in Algeria is an issue that remains unsolved, despite many initiatives undertaken
to date.
Most Algerian cities are developing without a rigorous sanitation plan, which now makes the search for solutions
complex. Wastewater collection and treatment systems are poorly developed or nonexistent.
Wastewater treatment by low-rate activated sludge in aerobic stabilization ponds is a treatment process that has been,
for most Algerian towns, the preferred tool for treating their wastewater because it has proven most reliable and easier
to operate.
The wastewater treatment plant of the City of Setif (Algeria) is a good example of this type of process. It has a capacity
of 330,000 pop-equivalents and has been designed to accommodate 66,000m3/d in dry weather.
The work is based on the technical analysis from 2007. The mathematical model for the secondary clarifier was
developed, including, propose a modified expression of the settling velocity. The treatment of the pollution parameters
has been estimated. The test results have been updated, so that the results correspond to the present Algerian
normalization.
Therefore this study focused on the characterization of the movement of the sludge blanket in the secondary settler
using the solid flux theory and the velocity settling. This allowed us develop a model with dispersion based on a
thorough experimental study carried out in situ and the application of on-line data which are the mass load flow,
transfer concentration, and influent characteristic. On the other hand introducing corrections values of the sludge
volume index (SVI) allowed the model to reduce sludge height variations and thus increase the solid/liquid separation.
Key words: Wastewater, activated sludge, secondary settler, sedimentation, purification, mathematical modelling.
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