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Thèse Zahir BAKIRI

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


1- ‫ــــ‬ ‫ــ س‬ ‫ــــر ت‬ ‫ــــ‬
Université Ferhat Abbas Sétif -1
Faculté de Technologie
Département de Génie des Procédés

Thèse
Présentée Par :

Zahir BAKIRI

Pour l'Obtention le Grade de :

DOCTORAT EN SCIENCES

Option : Génie Chimique

THEME

Analyse et optimisation des eaux usées urbaines


par boues activées : application au décanteur secondaire

Soutenu le : 11 / 12 / 2014

Devant le jury :
Pr. B. DJELLOULI U.F.A. Sétif 1 Président
Pr. S. NACEF U.F.A. Sétif 1 Rapporteur
Pr. M. BENCHEIKH–LEHOCINE U. Constantine 3 Examinateur
Pr. H. MENIAI U. Constantine 3 Examinateur
Pr. K. BOUHIDEL U.H.L. Batna Examinateur
Dr. D. CHEBLI U.F.A. Sétif 1 Membre Invité
REMERCIEMENTS

Ce travail de recherche est présenté en vue de l'obtention du diplôme de Docteur en sciences de


l'Université Sétif-1, spécialité Génie des Procédés, option Génie Chimique. Il a été mené au
Laboratoire de Génie des Procédés Chimiques (LGPC) de l’Université Sétif-1, en association avec la
station d’épuration des eaux usées de la ville de Sétif.

La rédaction de la thèse est le fruit de nombreux mois d’efforts, d’expérimentations, de


réflexions et d’analyses, j'ai eu la chance de pouvoir rencontrer et travailler avec des personnes de
différents organismes et de différents horizons, que j'aimerais remercier ici.

Tout d’abord, je tiens à remercier mon directeur de thèse, Monsieur S. NACEF qui m’a fait
confiance. Merci pour la grande liberté qu’il m’a laissé afin de réaliser ce travail, tout en restant à
l’écoute et en veillant à ce que cette thèse se déroule dans de bonnes conditions. Je tiens à lui
exprimer ma plus profonde gratitude pour sa disponibilité pour répondre à mes interrogations et mes
incertitudes, sa gentillesse et sa bonne humeur.

Je voudrais adresser mes sincères remerciements à Monsieur B. DJELLOULI, Directeur du


Laboratoire de Génie des Procédés Chimiques (LGPC) de l’Université Sétif-1, qui a accepté de
présider le jury de cette thèse.

Mes vifs remerciements vont également aux examinateurs, pour avoir accepté de juger ce
travail et pour l’intérêt qu’ils y ont manifesté:

Monsieur M. BENCHEIKH–LEHOCINE, du Laboratoire d'Ingénierie des Procédés de


l'Environnement (LIPE) de l’Université Constantine-3 ;

Monsieur H. MENIAI, Doyen de la Faculté de Génie des Procédés et Directeur du Laboratoire


d'Ingénierie des Procédés de l'Environnement (LIPE) de l’Université Constantine-3 ;

Monsieur K. BOUHIDEL, du Laboratoire de Chimie et Chimie de l’environnement (LCCE) de


l’Université de Batna ;

et Monsieur D. CHEBLI, du Laboratoire de Génie des Procédés Chimiques (LGPC) de


l’Université Sétif-1.

Mes remerciements s’adressent également à toute l’équipe de la station d’épuration de la ville


de Sétif, en particulier à Madame GUARZOULI (Directrice contrôle qualité), qui a participé
activement à mon stage effectué dans cette station. Ma gratitude va également à Madame
MANALLAH (chef service contrôle physico-chimique) et à Mademoiselle DJELLALI (chef service
contrôle biologique), qui m’ont permis de profiter de leur compétence.

En puis merci à ma famille et tous mes amis qui m’ont encouragé et beaucoup aidé pendant ces
années.
Merci.
Table des matières

TABLE DES MATIÈRES


Table des matières

TABLE DES MATIÈRES


Introduction générale 1

CHAPITRE 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

1.1 Règlementation et normes 5


1.1.1 Principaux textes législatifs et réglementaires 5
1.1.2 Objectifs de la politique d’assainissement 6
1.1.3 Aspect règlementaire et normes de rejet 7
1.1.4 Conclusion 9
1.2 Traitement biologique des eaux usées urbaines 10
1.2.1 Pollution des ressources en eau 10
1.2.2 Sources de pollution des eaux usées 11
1.2.3 Classification des principaux polluants 11
1.2.4 Indicateurs de pollution en épuration biologique 12
1.2.5 Techniques et procédés biologiques de traitement des eaux usées 14
1.2.5.1 Techniques à culture fixée 14
1.2.5.2 Techniques à culture libre 14
1.3 Caractéristique d’une station d’épuration municipale 15
1.3.1 Les grandes étapes de traitement 15
1.3.2 Caractéristique moyenne des eaux usées domestiques 16
1.3.3 Analyses des paramètres de l’effluent à traiter 17
1.4 Epuration biologique des eaux usées urbaines par boues activées 18
1.4.1 Bref historique du traitement biologique par boues activées 18
1.4.2 Rappel des principes de l’épuration biologique par boues activées 18
1.4.2.1 Le bassin biologique 19
1.4.2.2 Le décanteur secondaire ou clarificateur 20
1.4.3 Grandeurs caractéristiques le traitement par boues activées 20
1.4.4 Avantages et inconvénients de l'épuration par boues activées 22
1.4.5 Généralité sur les boues 22
1.4.5.1 Les micro-organismes épurateurs 23
1.4.5.2 Les éléments nécessaires au développement des micro-organismes 24
1.4.5.3 Problèmes de décantation des boues liés aux bactéries filamenteuses 24
1.4.6 Le décanteur secondaire 25
1.4.6.1 Fonctions du décanteur secondaire 26
1.4.6.2 Admission de surcharges sur le décanteur secondaire 26
1.4.6.3 Le système de recirculation des boues 27
A. Rôle de la passerelle (pont tournant) et racleur de surface 27
B. Rôle de racleur de fond 28
1.4.7 Mécanismes de la décantation des boues 28
1.4.7.1 Définition de la décantation 28
1.4.7.2 Régimes de décantation 28
A. Clarification 30
B. Décantation en masse 30
C. Compression 30
1.5 Conclusion 31
Table des matières

CHAPITRE 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire e


2.1 Modélisation du fonctionnement des stations d'épuration 32
2.2 Historique des principaux modèles du bassin de décantation 33
2.3 La théorie du flux des particules solides 33
2.4 Détermination des vitesses de sédimentation 36
2.4.1 Tests de décantation en éprouvette 37
2.4.2 Les modèles “vitesse de décantation-concentration“ 39
2.4.3 Indices de décantation des boues et méthodes d’estimation 40
2.5 Modélisation dynamique du décanteur secondaire 41
2.5.1 Les modèles du décanteur secondaire 42
2.5.2 Le modèle unidimensionnel 43
2.5.3 Evolution du modèle unidimensionnel 44
2.5.3.1 Modèle de Takacs et al., 1990 44
2.5.3.2 Modèle de Lee et al., 1999 46
2.5.3.3 Modèle de Wett, 2002 47
2.5.3.4 Modèle de Longhua et al., 2009 47
2.6 Conclusion 48

CHAPITRE 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie e


3.1 Présentation du site d’étude et données de base 49
3.1.1 Emplacement et fiche technique de la station d'épuration de Sétif 50
3.1.2 Présentation du site d’étude 50
3.1.3 Caractéristique des eaux usées de la ville de Sétif 51
3.1.4 Charges de polluants en entrée de la station 52
3.1.5 Critères de conception 53
3.1.6 Qualité des effluents traités et déversés dans l’Oued 53
3.2 Description de la station d’épuration 53
3.2.1 Schéma de la station 53
3.2.2 Présentation des différents ouvrages 55
3.2.2.1 Le prétraitement 55
3.2.2.2 Le traitement primaire 55
3.2.2.3 Le traitement secondaire 56
3.2.2.4 Le traitement tertiaire 56
3.3 Principe des prélèvements des échantillons 56
3.3.1 Préparation des bidons avant prélèvement 57
3.3.2 Prélèvement sur le terrain et paramètres analysés 57
3.3.2.1 Pour étudier le fonctionnement de la station en temps sec 58
3.3.2.2 Pour étudier la vitesse de sédimentation des boues activées 58
3.4 Les techniques analytiques utilisées 59
3.4.1 Mesure des paramètres physico-chimiques des eaux usées 59
3.4.2 Mesure des caractéristiques physico-chimiques des boues activées 59
3.5 Conclusion 60
Table des matières

CHAPITRE 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration n

4.1 Contexte général 61


4.2 Evolution des précipitations mensuelles et annuelles à Sétif 61
4.3 Comportement de la station d’épuration 63
4.3.1 Distribution des débits mesurés en station d’épuration 63
4.3.2 Etude préliminaire des débits journaliers entrant en station d’épuration 65
4.3.3 Variation hebdomadaire du débit traité biologiquement 67
4.3.4 La moyenne des volumes mensuels 69
4.3.5 Conclusion 70
4.4 Caractéristique des eaux entrant en station d’épuration 70
4.4.1 Charges moyennes entrantes en station d’épuration 70
4.4.2 Charges entrantes proportionnelles aux débits 71
4.4.3 Evolution de la concentration de MES en sortie du prétraitement 73
4.4.4 Principaux paramètres influençant le couple aérateur-décanteur 74
4.4.4.1 Variation du temps d’aération 75
4.4.4.2 Recirculation des boues activées 76
4.4.4.3 Concentration en MES en traitement biologique 76
4.4.5 Estimation et exploitation des données de fonctionnement 78
4.4.6 Echanges entre le bassin d’aération et le décanteur 79
4.5 Qualité de rejet des eaux épurées 80
4.5.1 Caractéristique de l’effluent en sortie de la station 80
4.5.2 Fiabilité de dépollution de la station 83
4.6 Conclusion 85

CHAPITRE 5: Détermination des vitesses de décantation n

5.1 Comportement des boues utilisées pour les tests de décantation 86


5.1.1 Description de l’éprouvette de décantation 87
5.1.2 Influence de la dilution des boues activées sur la vitesse de sédimentation 88
5.1.3 Effet du pH 91
5.1.4 Effet de la vitesse de rotation de l’agitateur 93
5.2 Modélisation de la vitesse de sédimentation 94
5.2.1 Choix du modèle à développer 94
5.2.2 Présentation du modèle H=f(t) 94
5.2.3 Calibration du modèle 96
5.2.3.1 Détermination A et B (zone de clarification) 96
5.2.3.2 Détermination a et b (zone de compression) 99
5.2.4 Validation du modèle 101
5.2.5 Estimation de la vitesse de décantation 103
5.2.5.1 Méthode de dérivation 103
5.2.5.2 Méthode basée sur l’observation graphique 105
5.3 Conclusion 109
Table des matières

CHAPITRE 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire n

6.1 Analyse du fonctionnement du décanteur secondaire 110


6.1.1 Aspects hydrodynamiques du décanteur secondaire 111
6.1.2 Exploitation manuelle de la surface de voile de boues 113
6.1.3 Variation des concentrations en MES dans le décanteur 115
6.2 Modélisation dynamique du décanteur secondaire 117
6.2.1 Objectifs et hypothèses 117
6.2.2 Développement et résolution numérique du modèle dynamique 120
6.2.3 Résultats et discussions 122
6.2.3.1 Vitesses de sédimentation et indices de boue 122
6.2.3.2 Calage des paramètres du modèle 123
6.2.3.3 Utilisation sur site et résultats obtenus 123
6.3. Conclusion 126

Conclusion générale 127

Références bibliographiques 130

Annexe 1 (Lexique) 136

Annexe 2 (Matériels et Méthodes) 139

Annexe 3 (Nitrification-Dénitrification) 145


Table des matières

Liste des Tableaux x


Tableau 1-1 Normes de rejet des effluents liquides urbaines, après l’épuration, Algérie 7
Tableau 1-2 Normes de rejet des effluents liquides urbaines, après l’épuration, France 8
Tableau 1-3 Classifications des composés de l’effluent 10
Tableau 1-4 Avantages et inconvénients des principaux indicateurs de pollution 13
Tableau 1-5 Concentration moyenne des eaux usées domestiques 16
Tableau 1-6 Relations entre les indicateurs de pollution 17
Tableau 1-7 Dénomination du procédé en fonction de la charge massique appliquée et 21
valeur indicative des principaux paramètres du processus
Tableau 1-8 Avantages et inconvénients d’une filière à boues activées 22
Tableau 2-1 Les principaux modèles vitesse-concentration 39
Tableau 2-2 Vitesse de sédimentation en fonction des indices de décantation 41
Tableau 3-1 Fiche technique de la station d’épuration de Sétif 50
Tableau 3-2 Capacité de la station d’épuration de Sétif 51
Tableau 3-3 Qualité des eaux usées brutes à l’entrée de la station - Septembre 2012 52
Tableau 3-4 Charges journalières moyennes en fonction des principaux paramètres de 52
pollution - septembre 2012, en entrée de la station
Tableau 3-5 Les données de base de conception de la station d’épuration de Sétif 53
Tableau 4-1 Précipitations mensuels, périodes 2009/2010, 2010/2011 et 2011/2012 62
Tableau 4-2 Répartition des volumes annuels entrants en station d’épuration 65
Tableau 4-3 Volumes journaliers moyens par temps sec et par jour 67
Tableau 4-4 Répartition des volumes mensuels moyens entrants en station d’épuration 69
Tableau 4-5 Les principaux paramètres et ratios caractérisant les effluents entrant en station
d’épuration 71
Tableau 4-6 Prélèvements proportionnels au débit moyen de 24h en entrée de station 72
Tableau 4-7 Charge moyenne en MES par temps sec et par jour 74
Tableau 4-8 Les principaux paramètres caractérisant l’effluent en sortie de station 81
Tableau 4-9 Prélèvements proportionnels au débit en sortie de station 81
Tableau 4-10 Rendements épuratoires de la station d’épuration 86
Tableau 5-1 Caractéristique des prélèvements en boues activées (liqueur mixte) 86
Tableau 5-2 Tests de sédimentation de faibles concentrations 89
Tableau 5-3 Tests de sédimentation de très faibles concentrations 90
Tableau 5-4 Influence du pH sur la décantabilité des boues activées 92
Tableau 5-5 Influence des concentrations en MES sur la décantabilité des boues activées 97
Tableau 5-6 Influence des indices de boues sur le paramètre ‘B’ 98
Tableau 5-7 Caractéristiques de décantabilité des boues, Tests de sédimentation pour quatre 107
groupes de boues
Tableau 6-1 Exemple de données expérimentales pour la décantabilité des boues 122
Tableau 6-2 Caractéristiques du décanteur (Station d’épuration de Sétif) 125
Table des matières

Liste des Figures x

Figure 1-1 Les sources potentielles et les voies des composés émergents dans 11
l’environnement
Figure 1-2 Les différentes sources de pollution de l’eau 12
Figure 1-3 Schéma d’une station d’épuration à boue activée 18
Figure 1-4 Bactéries filamenteuses : A-image de flocs et filaments lors d’un foisonnement, 24
B- Floc, microfaune et liquide interstitiel
Figure 1-5 Schéma du décanteur secondaire de la station d’épuration 26
Figure 1-6 Régimes de sédimentation des particules solides 29
Figure 1-7 Stratification et régimes de sédimentation lors d’un test en éprouvette 30
Figure 2-1 Analyse graphique par la théorie des flux des particules solides 35
Figure 2-2 Test de décantation en éprouvette 38
Figure 2-3 Description du modèle de la vitesse de décantation 45
Figure 2-4 Répartition des flux de matières d’un modèle de décanteur secondaire 46
Figure 3-1 Localisation de la station d’épuration de la ville de Sétif, Algérie 49
Figure 3-2 Schéma de la station d’épuration de Sétif 51
Figure 4-1 Précipitation annuelle, ville de Sétif, 1981-2012 (Station Météo-Aéro Sétif) 62
Figure 4-2 Diagramme de devenir des débits entrants 63
Figure 4-3 Devenir des débits entrants 64
Figure 4-4 Variation des débits entrants, en temps sec 66
Figure 4-5 Variation hebdomadaire du débit 68
Figure 4-6 Variation à base annuelle et maximum enregistré 69
Figure 4-7 Evolution du flux de pollution proportionnel au débit, en entrée de station 73
Figure 4-8 Exemples de réglages le temps d’aération 75
Figure 4-9 Variations des concentrations en boues activées 77
Figure 4-10 Schéma d’échanges des boues entre bassin d’aération et le décanteur 80
Figure 4-11 Evolution du flux de pollution proportionnel au débit, en sortie de station 83
Figure 5-1 Détermination de la vitesse initiale de sédimentation 87
Figure 5-2 Influence de la dilution des boues activées 88
Figure 5-3 Evolution des vitesses de décantation en fonction de la concentration en boues 91
activées
Figure 5-4 Effet du pH sur la vitesse de décantabilité des boues activées (MES = 2.86g/l) 92
Figure 5-5 Effet de la vitesse de rotation sur la décantabilité des boues activées 93
Figure 5-6 Stratification de la sédimentation. 95
Figure 5-7 Détermination graphique le point limite t 96
Figure 5-8 Evolution de l’indice de boue SVI en fonction de la concentration en boue 98
Figure 5-9 Relation entre le paramètre B et l’indice des boues SVI 99
Table des matières

Figure 5-10 Relation entre le paramètre ‘a’ et l’indice des boues SVI 100
Figure 5-11 Relation entre le paramètre ‘b’ et l’indice des boues SVI 100
Figure 5-12 Hauteur de l’interface liquide/solide, mesurée et simulée dans les tests de 102
décantation en éprouvette
Figure 5-13 Modèles vitesse-concentration 104
Figure 5-14 Tests de sédimentation, évolution des vitesses de décantation en fonction des 106
concentrations en boues
Figure 5-15 Relation entre les vitesses initiales de décantation et l’indice de boues 107
Figure 5-16 Comparaison entre les deux modèles développés, vitesse-concentration 108
Figure 6-1 Géométrie du décanteur secondaire de la station d'épuration de Sétif 111
Figure 6-2 Représentation conceptuelle du régime hydraulique 112
Figure 6-3 Mesure manuelle de la profondeur du voile de boues 114
Figure 6-4 Concentration en MES mesurées en fonction de la profondeur dans le décanteur 116
Figure 6-5 Répartition des flux de matières d’un modèle du décanteur secondaire 119
Figure 6-6 Stratification du décanteur secondaire 120
Figure 6-7 Comparaison avec notre modèle et les résultats expérimentaux de Pflanz 124
Figure 6-8 Concentrations de boue mesurées et simulées en fonction de la profondeur 125
Notations et acronymes

NOTATIONS ET ACRONYMES

Notation ou Acronyme Définition Unité


A Surface de décanteur m2
ADN Acide Désoxyribonucléique
AFNOR Association Française de Normalisation
CEMAGREF Centre du Machinisme Agricole, du Génie Rural, des
f Eaux et des Forets f
CM Charge Massique Kg/j
COT Carbone Organique Total mg/L
CV Charge Volumique Kg/m3j
D Coefficient de dispersion m2/s
DBO5 Demande Biologique en Oxygène à 5 jours mg/L
DCO Demande chimique en Oxygène mg/L
DSVI Diluted Sludge Volume Index mL/g
EH Equivalent Habitant
Fh Flux massique de transport hydraulique Kg/m2.h
Fl Flux limite Kg/m2.h
FNDAE Fonds National de Développement des Adductions d'Eau
Fs Flux massique de décantation Kg/m2.h
Ft Flux total des particules solides Kg/m2.h
HAP Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
HMT Hauteur Manométrique Totale m
IB Indice de Boues mL/g
IM Indice de Mohlman ou indice de boues mL/g
IWA International Water Association
J Flux de dispersion Kg/m2.h
LGPC Laboratoire de Génie des Procédés Chimiques
MES Matières en Suspension Kg/m3
MIRE Ministère des Ressources en Eau
MO Matières organiques Kg/m3
MVS Matières volatiles en suspension Kg/m3
MS Matières sèches Kg/m3
MV Matières volatiles Kg/m3
NGL Azote global mg/L
NH4+ Ammonium mg/L
NH2- Nitrite mg/L
NH3- Nitrate mg/L
NTK Azote total de Kjeldahl mg/L
OMS Organisation Mondial de Santé
ONA Office Nationale d’Assainissement
OUR Actual Oxygen Uptake Rate : besoin en oxygène réel
PDE Partial Differencial Equation
PO43- Phosphate mg/L
PT Phosphore total mg/L
Q Débit m3/h
Notations et acronymes

SO42- Sulfate mg/L


STEP Station d’épuration
SSVI Stirred Specific Volume Index mL/g
SVI Sludge Volume Index mL/g
t Temps de sédimentation min
V Volume m3
Vh Vitesse hydraulique m/h
Vmax Vitesse de décantation dans la couche i m/h
VR Vitesse de rotation de l’agitateur mécanique rpm
Vs Vitesse de sédimentation m/h
VSi Vitesse maximum de décantation de Vesilind m/h
WWTP WasteWater Treament Plant
X Concentration en boues activées Kg/m3
Z Hauteur voile de boue m

Indices
f Alimentation
ba Bassin d’aération
h Hydraulique
l Limite
r Recirculation
s Sédimentation
zs Zone Settling
Introduction générale

INTRODUCTION GÉNÉRALE

0
Introduction générale

Contexte de l’étude

Selon le 3ème Rapport mondial des Nations Unies de l’année 2010, sur la mise en valeur
des ressources en eau, est une étude officielle qui offre une image exhaustive de l’état des
ressources mondiales en eau, l’agriculture est de loin le plus grand consommateur d’eau
douce, environ 70% de ces eaux sont utilisées pour l’irrigation dans l’agriculture. La pénurie
d’eau douce peut limiter la production alimentaire et son approvisionnement, exerçant des
pressions sur les prix des aliments et la dépendance croissante des pays vis-à-vis des produits
alimentaires importés.

Les rigueurs d’un climat semi-aride, la pénurie des ressources en eau ont poussé le
ministère des ressources en eau, les chercheurs et les spécialistes en eau à unir leurs efforts
pour développer les procédés de traitement des eaux usées. Une attention particulière doit être
accordée aux traitements des eaux usées urbaines pour leurs réutilisations, en s’intéressant
aux différents types de traitements, à la gestion et l’optimisation de fonctionnement des
installations de traitement et leurs réseaux d’assainissements.

Les normes de rejets ainsi que les spécifications de traitements et d'utilisation et des
eaux usées épurées ont été définies par le Décret Exécutif n° 07-149 du 20 mai 2007 et
l’Arrêté Interministériel du 2 janvier 2012, du Journal Officiel de la République Algérienne.
Cette réglementation permet de renforcer la nécessité d'une fiabilité de l'épuration des eaux
usées comparable à celle pratiquée dans les rejets industriels. Notons que ces deux rejets
urbains et industriels sont très différents du point de vue qualité et flux. L’amélioration de la
qualité du traitement des eaux usées passera inévitablement par l’auto-surveillance et
l’automatisation des stations d’épuration. C’est dans ce contexte que notre travail s’inscrit.

Aperçu sur la situation du traitement des eaux urbaines en Algérie et problématique

En Algérie, le développement des stations d'épuration, l'augmentation de la proportion


de population raccordée au réseau d’assainissement et l’amélioration du traitement des eaux
résiduaires urbaines, engagés depuis les années 2001 (date de création de l’Office Nationale
d’Assainissement) ont contribué à la protection des ressources en eau (barrages, lacs,
rivières…) et la prévention de la santé publique. Au niveau national, en 2012 environ 87% de
la population a été raccordée à un système de traitement des eaux usées. Cependant, le degré
de traitement varie entre les villes du nord (côtières), de l'intérieur et celles du sud.

D’après l’Office Nationale d’Assainissement (ONA) (interview accordée au quotidien


national ‘Liberté’, apparue le Mardi 20 décembre 2011), les stations d’épuration des eaux

1
Introduction générale

urbaines sont fonctionnelles à 100%. Cependant, l’ONA soulève certains problèmes liés à
l’exploitation, la maintenance, le renouvellement, l’extension et la construction des ouvrages
ainsi que les infrastructures d’assainissement. Dans ce sens, il est indispensable à notre avis
d’installer des systèmes à réseaux séparatifs qui permettent de préserver le bon
fonctionnement des stations d’épuration en temps de pluie, en construisant entre autres des
bassins d’orages.

Le procédé d’épuration à boue activée est le procédé le plus répandu en Algérie et dans
le monde pour traiter les eaux usées urbaines. La station d'épuration de la ville de Sétif
constitue un bel exemple de ce type de procédé. Notons qu’elle a été dimensionnée pour une
capacité de 330000 équivalent-habitants, pour accueillir 66000 m3/j en temps sec. Bien que
ces procédés à boues activées ont des performances épuratrices et une fiabilité très
importantes, surtout vis à vis de la pollution organique, ils présentent cependant plusieurs
insuffisances, telles que la connaissance et la maitrise des phénomènes de dégradation de la
pollution au niveau du réacteur biologique ainsi que les problèmes de séparation dans le
décanteur secondaire, qui sont fortement imbriqués. L’exploitation optimale de la station
d’épuration dépend de tous les paramètres des différents ouvrages. Notre contribution est
focalisée sur la séparation des particules solides dans le décanteur, en essayant de développer
un modèle mathématique qui permet d’évaluer la vitesse de sédimentation en fonction des
paramètres de décantabilité des boues.

Dans ce procédé, plusieurs types de dysfonctionnements hydrauliques ou biologiques


peuvent apparaître. Le plus souvent est le débordement du lit de boues vers le milieu
récepteur, dû aux perturbations des flux hydrauliques et aux développements excessifs des
bactéries filamenteuses dans le réacteur biologique. Ces perturbations engendrent des
difficultés de décantation des boues dans le décanteur. Nous précisons que la croissance
excessive des bactéries filamenteuses, caractérisé par l’accroissement de l’indice de boue
(˃ 200 mL/g), provoque le moussage par la présence de bulles gazeuses et conduit ainsi à la
mauvaise décantation des boues et leurs départ vers le milieu récepteur.

Le premier objectif de cette étude a donc été de poursuivre et d’évaluer les charges
entrantes en station d’épuration, ainsi que les flux de matières entre les différents
ouvrages.

Par ailleurs, la modélisation est l'un des outils utilisés pour améliorer la connaissance
des processus et la bonne gestion des stations d’épuration. Elle est essentielle à l’élaboration

2
Introduction générale

de stratégies de contrôle des stations d’épuration en optimisant les paramètres de


fonctionnement des différents ouvrages. Par exemple, l'augmentation de la charge solide et du
débit provoquent une baisse importante du rendement épuratoire du décanteur secondaire, car
le temps de séjour diminue et la vitesse ascensionnelle des particules solides augmente.

Dans ce sens notre objectif a été focalisé sur le développement d’un modèle
mathématique relativement simple mais tenant compte de certains processus fondamentaux du
comportement dynamique de l’unité de séparation solide/liquide, qui permet également de
reproduire les variations de la hauteur du voile de boues en fonction des paramètres de
fonctionnement de la station d’épuration de Sétif. Ceci a pour but d'obtenir un modèle
opérationnel, qui soit validé par l'expérience. L’objectif de notre travail est d’avoir une eau
épurée de bonne qualité, avec des dépenses énergétiques minimales. Nous précisons que ce
procédé, à boues activées, est un très grand consommateur d’énergie électrique, nécessaire
pour faire tourner les turbines d’aération et les pompes.

Le second objectif de l’étude a ainsi été d’établir un modèle explicatif pourrait


rendre compte de l’effet de la décantabilité des boues dans les décanteurs secondaires
sur la qualité de l’effluent.

Organisation de l’étude

Le travail réalisé est présenté sous forme d’un mémoire (manuscrit) composé de six
chapitres :

Le premier chapitre de ce manuscrit établit l’état de l’art du traitement des eaux usées
urbaines par boues activées, en présentant les problèmes liés à la pollution des eaux et les
divers aspects du traitement biologique des eaux usées par boues activées.

Le deuxième chapitre est consacré à la présentation des différents modèles


hydrodynamiques des décanteurs secondaires, basés sur la théorie des flux des particules
solides.

Le troisième chapitre porte sur la méthodologie employée pour les prélèvements et les
analyses effectuées, il traite de la présentation du site d’étude et des composantes de la station
d’épuration de la ville de Sétif.

Le quatrième chapitre est le fruit d’un travail de terrain, donne une information
complète sur l'intérêt et les limites de la mesure en continu pour la connaissance du
fonctionnement de la station d'épuration.

3
Introduction générale

Le cinquième chapitre présente deux sous-modèles mathématiques décrivant la vitesse


de décantation en fonction de la concentration des boues ; dont l’un est obtenu à partir de la
dérivée de la hauteur de l’interface liquide-solide en fonction du temps et l’autre est basé sur
l’observation graphique. Ces deux sous-modèles permettent d’estimer la vitesse de
décantation qui est décrite par une double exponentielle.

Le sixième chapitre concerne l’étude de la modélisation du décanteur secondaire, dont


le but est d’établir le modèle principal (modèle unidimensionnel- 1D), qui entre en jeu dans
certains processus fondamentaux du comportement hydrodynamique de cette unité de
séparation solide/liquide et de reproduire les variations de la hauteur du voile de boues en
fonction des paramètres d’exploitation et de fonctionnement de la station d’épuration de Sétif.

Enfin, les principaux résultats obtenus au cours de cette étude sont synthétisés dans la
conclusion générale de ce manuscrit, qui ouvre la discussion sur les perspectives de ce travail.

4
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

CHAPITRE 1- ÉTAT DE L’ART SUR LE TRAITEMENT DES


EAUX USÉES URBAINES PAR BOUES ACTIVÉES

-4-
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

Ce chapitre a pour objectif de définir le cadre de ce travail et d’apporter les


connaissances nécessaires à sa compréhension.

La première partie est de décrire l’aspect réglementaire et normes sur les eaux usées
urbaines et de rejets des stations d’épuration municipales. Nous nous intéressons ensuite,
dans une deuxième partie, au traitement biologique des eaux usées urbaines. Cette dernière
partie constitue le contexte de l'étude. On rappellera dans un premier temps, les notions de
la pollution des ressources en eau, la caractérisation d’une station d’épuration municipale et
les caractéristiques de l’effluent entrant en station d’épuration et ensuite la classification
globale des polluants et des micro-organismes ainsi que les principales interactions
métaboliques mises en jeu. L’introduction des différents procédés de dépollution contribuera
à une description globale d’une filière de traitement. Nous exposerons dans la troisième
partie le principe de l’épuration des eaux usées urbaines par boues activées.

1.1 Règlementation et normes

Dans le cadre de la préservation de notre environnement, une auto-surveillance est donc


imposée aux stations d’épuration et aux industries afin de responsabiliser les industriels sur la
qualité de leurs rejets. La réglementation et normes sur le rejet des effluents liquides
industriels exigés aux industries et aux stations d’épuration municipales sont de plus en plus
strictes au niveau mondial.

En Algérie, la pénurie d’eau est plus importante dans les zones arides et semi-arides et à
cause des conditions climatiques. La pénurie de l’eau en Algérie nécessite une politique de
management éclairée, des législations fortes et harmonisée dans la lutte contre toutes les
sources de pollution hydrique et pour une gestion rationnelle des ressources en eau.

1.1.1 Principaux textes législatifs et réglementaires

Les listes des principaux textes législatifs et réglementaires concernant la pollution,


l’assainissement et la gestion de l’eau, sont :

□ Décret exécutif n°98-156 du 19 Moharram 1419 correspondant au 16 mai 1998


définissant les modalités de tarification de l'eau à usage domestique, industrielle,
agricole et pour l'assainissement ainsi que les tarifs y afférents.
□ Décret exécutif n°01-102 du 27 Moharram 1422 correspondant au 21 avril 2001 portant
création de l'office national de l'assainissement.

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

□ Loi n° 03-10 du Joumada El Oula 1424 correspondant au 19 Juillet 2003, relative à la


protection de l'environnement dans le cadre du développement durable.
□ Décret exécutif n° 06-141 du 20 Rabie El Aouel 1427 correspondant au 19 Avril 2006,
définissant les valeurs limites des rejets d’effluents liquides industriels.
□ Décret exécutif n°10-23 du 26 Moharram 1431 correspondant au 12 janvier 2010 fixant
les caractéristiques techniques des systèmes d'épuration des eaux usées.
□ Décret exécutif n° 10-275 du 27 Dhou El Kaada 1431 correspondant au 4 novembre
2010 fixant les modalités d’approbation de la convention de délégation des services
publics de l’eau et de l’assainissement.
□ Décret exécutif n° 10-88 du 24 Rabie El Aouel 1431 correspondant au 10 mars 2010
fixant les conditions et les modalités d’octroi d’autorisation de rejets d’effluents non
toxiques dans le domaine public hydraulique.
□ Décret exécutif n° 11-262 du 28 Chaâbane 1432 correspondant au 30 juillet 2011
portant création de l'agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau «
AGIRE ».

1.1.2 Objectifs de la politique d’assainissement

L’objectif principal de ces textes, est de présenter les moyens qui ont été entrepris
jusqu’à ce jour, par le ministère des ressources en eau (MRE) et l’Office National
d’Assainissement (ONA) pour restaurer et préserver notre environnement. Ces textes visent
également la bonne marche des stations d’épuration.

Ainsi que l’ONA doit-être assuré l’application cette réglementation pour :

□ La protection et la sauvegarde des ressources et de l’environnement hydrique, sur tout le


territoire national. Cette politique nationale d'assainissement doit être menée en
concertation avec les collectivités locales.

□ La lutte contre toutes les sources de pollution hydrique et la préservation des réseaux de
collecte des eaux usées, des stations de relevage, des stations d'épuration, des émissaires
en mer, dans les périmètres urbains et communaux ainsi que dans les zones de
développement touristique et industriel.

□ La préservation de la santé publique.

-6-
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

Il est important de noter que ces législations et normes relative au traitement des eaux
résiduaires urbaines ou industrielles ont pour but principal de diminuer l'eutrophisation des
milieux naturels et d’interdire de déverser dans le milieu naturel sans traitement.

1.1.3 Aspect règlementaire et normes de rejet

La loi n° 03-10 du 19 Juillet 2003, relative à la protection de l'environnement dans le


cadre du développement durable a pour but la mise en œuvre d'une politique nationale de
protection de l'environnement. Elle fixe les principes fondamentaux et les règles de gestion de
l'environnement à savoir : la protection, la restructuration et la valorisation des ressources
naturelles; la restauration des milieux endommagés, la prévention et la lutte contre toute
forme de pollution et nuisance; l'amélioration du cadre et de la qualité de la vie, la promotion
de l'utilisation rationnelle des ressources naturelles disponibles.

Les exigences concernant les rejets dans le milieu naturel des eaux résiduaires urbaines
et industrielles ou par les stations d’épuration des eaux usées sont fixées par les décrets
exécutifs n° 06-141 du 19 Avril 2006 et n°10-23 du 12 janvier 2010.

Le tableau 1-1 comporte les concentrations limites des rejets d’effluents liquides
fournies dans le Décret exécutif n° 06-141 et concernant seulement les indicateurs de
pollution de rejet des stations d’épuration.

Tableau 1-1. Normes limitede rejet des effluents liquides urbaines, après l’épuration, Algérie.

Décret exécutif n° 06-141 du 19 Avril 2006


Paramètres
Unité Valeurs limites Tolérances*

Température °C 30 30

pH -- 6.5 - 8.5 6.5 – 8.5

MES mg/l 35 40

DCO mg O2/l 120 130

DBO5 mg O2/l 35 40

NTK mg/l 30 40

Composés organiques chlorés mg/l 5 7

Phosphore (PT) mg/l 10 15

Huiles et graisses mg/l 20 30


*Tolérances aux valeurs limites pour anciennes installations.

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

Notons que le décret exécutif n° 06-141 du 19 Avril 2006 fixe les valeurs limites de
rejet d’effluents liquides industriels. Cependant, ce décret ne spécifie pas d’une manière claire
les normes des différentes eaux usées (industrielles, urbaines, etc.), qui devraient être données
en fonction des charges traitées et calculées pendant 24 heures. En particulier, en comparaison
avec les nouvelles normes de la directive européenne n° 91/271/CEE du 21 mai 1991,
relatives aux traitements des eaux urbaines résiduaires. Nous résumons dans le tableau 1-2 les
performances et les valeurs limites de rejet en fonction des flux de pollution journaliers de
l’Arrêté du 22 juin 2007 du Journal Officiel de la République Française, pour des installations
de traitement de la pollution urbaine et industrielle.

Tableau 1-2. Normes de rejet des effluents liquides urbaines, après l’épuration, France.

Arrêté du 22 juin 2007 du Journal Officiel - France


Paramètres CHARGE BRUTE CONCENTRATION RENDEMENT
de pollution organique reçue en kg/j de DBO5 maximale minimum à atteindre

Température - inférieur à 25°C -

pH - 6.0 à 8.5 -

MES toutes charges 35 mg/l 90%

DCO toutes charges 125 mg O2/l 75%

120 exclu à 600 inclus 25 mg O2/l 70%


DBO5
> 600 25 mg O2/l 80%

600 exclu à 6000 inclus 15 mg/l 70%


Azote (NGL)
> 6000 10 mg/l 70%

600 exclu à 6000 inclus 2 mg/l 80%


Phosphore (PT)
> 6000 1 mg/l 80%

Cet Arrêté (du 22 juin 2007 du Journal Officiel de la République Française), relatif à la
collecte, au transport et au traitement des eaux usées des agglomérations d’assainissement
ainsi qu’à la surveillance de leur fonctionnement et de leur efficacité, et aux dispositifs
d’assainissement non collectif recevant une charge brute de pollution organique supérieure à
1,2 kg/j de DBO5, répond à l’échéancier donné par la directive européenne n° 91/271/CEE du
21 mai 1991 et celui de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

-8-
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

1.1.4 Conclusion

Dans cette partie, nous avons présenté les textes réglementaires et normes de rejet des
effluents liquides qui doivent faire l’objet d’une rédaction de nouvelles lois nationales. Nous
avons remarqué que ces textes ne spécifient pas d’une manière précise les rejets liquides
urbains. Les textes relatifs aux normes et réglementation en Algérie concernant le rejet des
effluents liquides urbaines ou industrielles ne sont pas plus sévère et ne répondent pas
complètement aux exigences de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

La mise en place d’une nouvelle politique de l’assainissement et de rejet dans le milieu


naturel est nécessaire, visant à atteindre les objectifs mentionnés ci-dessus pour la bonne
pratique et l’utilisation des normes de la réglementation.

-9-
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

1.2 Traitement biologique des eaux usées urbaines

Afin de mieux comprendre les techniques d’épuration des eaux usées urbaines, nous
présentons dans cette partie les problèmes liés à la pollution des eaux, les techniques et les
procédés biologiques pour dépolluer les eaux usées urbaines.

Le traitement biologique des eaux usées urbaines est un vaste domaine. Le principe de
ce procédé repose sur la dégradation des polluants grâce à l’interaction entre eaux usées et
micro-organismes, ensuite les deux phases (eau-boue) sont séparées.

1.2.1 Pollution des ressources en eau

Il existe plusieurs définitions de la pollution des ressources en eau, du point de vue de


l’environnement, la pollution est une détérioration de l'environnement par l’introduction dans
un milieu naturel de substances provoquant sa dégradation (Alloway et Ayres, 1993). La
plupart des effluents soit urbains, industriels ou agricoles sont des mélanges très complexes.
L’évaluation du degré de pollution est basée sur des classifications globales selon les
propriétés de l’effluent. La pollution des ressources en eau peut avoir de multiples origines. Il
y a toutes les formes de pollutions consécutives aux activités humaines, ainsi que la pollution
dite naturelle dont l’impact sur l’écosystème est moins catastrophique. Plusieurs
classifications de la pollution sont mentionnées dans la littérature ; selon la taille, le pouvoir
de dégradation ou la structure chimique des polluants (voir tableau 1-3).

Tableau 1-3. Classifications des composés de l’effluent


(Hadj-Sadok, 1999 ; Baruth, 2005 ; Bassompierre, 2007).

Classification selon Polluants Exemple de composé

□ Matières décantables ou flottantes (˃1mm) □ Galets

□ Matières fines en suspension (0.1 à 1mm) □ Flocs bactériens


Taille
□ Matières colloïdales (0.01 à 100µm) □ Débris cellulaires
□ Matières solubles (˂0.01 µm) □ Protéines

□ Matières biodégradables :
- Aisément dégradables - Polysaccarides
Pouvoir de dégradation
- Lentement dégradables - Colorants azoïques
□ Matières non-biodégradables □ Métaux lourds

□ Matières organiques □ Lisiers


Structure chimique
□ Matières inorganiques □ Engrais minéraux

- 10 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

1.2.2 Sources de pollution des eaux usées

Les principales sources de pollutions des ressources en eau sont (Hadj-Sadok, 1999 ;
Bassompierre, 2007) :

□ La pollution domestique et urbaine est composé eaux ménagères (douche, lavabo, appareils
ménagers…) et eaux de vannes (toilette) ;
□ La pollution industrielle est principalement des eaux liées à l’activité industrielle, telles
que les eaux de refroidissement ;
□ La pollution d’origine naturelle est liée directement à certains phénomène naturelles
(irruptions volcaniques, gisements minéraux) ;
□ La pollution agricole est due aux cultures (pesticides et engrais) et à l’élevage (lisiers et
purins).
Effluents et
fumiers

Sources de
pollution Élevages Agriculture

Ruissellement
Industries
Domestiques

Hôpitaux

Décharge Rivières et eaux


publique souterraines

Lixiviats

Fosses septiques Stations


privées d’épuration

Eaux potables
Défaillance
du système

Figure 1-1. Les sources potentielles et les voies des composés émergents dans
l’environnement (Lofrano, 2012).

1.2.3 Classification des principaux polluants

Avant de lancer une opération de lutte contre la pollution des ressources en eau, une
étude distinctive sur la classification des polluants est indispensable. On distingue différents
types de pollutions dans les eaux usées (Alloway et Ayres, 1993 ; Alexandre et al., 1998) :

- 11 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

□ Les matières organiques (déjections humaines et animales, graisses…);


□ Les éléments minéraux (produits azotés et phosphorés);
□ Les métaux lourds (plomb, cuivre, cadmium, zinc, mercure, nickel…);
□ Les hydrocarbures (industries pétrolières, raffineries…);
□ Les matières pathogènes (virus, bactéries, champignons…).

Figure1-2. Les différentes sources de pollution de l’eau (IFEN, 2007).

1.2.4 Indicateurs de pollution en épuration biologique

L’effluent rejeté par une station d’épuration présente une variabilité qualitative et
quantitative liée au choix et/ou mode de traitement effectué. L’estimation des différents
paramètres, DBO, DCO, MES, NTK, PT, etc., permettent de déterminer l’efficacité de
dépollution en épuration biologique.

La pollution, et en particulier la pollution d'origine organique, se présente sous des


formes très variées. Pour caractériser les effluents de stations d'épuration, on utilise donc des
paramètres globaux dont les principaux sont décrits dans ce qui suit (Petitjean et al., 2004 ;
Lacroix, 2008) :

La demande biochimique en oxygène (DBO) désigne la quantité d'oxygène


consommée (mg/L) par voie biologique pendant un temps déterminé (5, 21 jours, etc.) à une
température donnée pour décomposer par oxydation cette matière organique. On considère en
général la consommation d'oxygène en 5 jours à 20°C (DBO5).

- 12 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

La DCO ou demande chimique en oxygène (en mg/L) représente la concentration


d'oxygène nécessaire pour oxyder par voie chimique l'ensemble des matières oxydables
(principalement les matières organiques) présentes dans l’effluent.

La charge de pollution est également un paramètre important à prendre en compte. Elle


correspond à la quantité de pollution transitant pendant un temps défini (un jour en général),
dans le réseau et reçue par la station d'épuration.

Les matières en suspension (MES) représente l'ensemble des particules solides


contenues dans une eau (minérales et/ou organiques) et pouvant être retenues par filtration,
centrifugation ou sédimentation.

Les concentrations en nutriments correspondent aux concentrations des différentes


formes de l'azote (NTK, NH4+, NO2-, NO3-) et aux concentrations en phosphate (PO43-).

Le carbone organique total (COT) permet l’analyse du carbone soluble d’un


échantillon injecté dans un tube de combustion et chauffé à 950°C. Le carbone organique est
alors oxydé en CO2 qui est mesuré par un capteur à Infra – Rouge.

Les avantages et les inconvénients des méthodes d’analyses des principaux indicateurs
de pollution sont résumés dans le tableau 1-4.

Tableau 1-4. Avantages et inconvénients des principaux indicateurs de pollution (Alloway et


Ayres, 1993 ; Bassompierre, 2007 ; Lacroix, 2008 ; Rodier, 2009).

Indicateur Avantages Inconvénients Méthode de mesure


échantillon homogénéisé,
DBO en lent (5 à 21 jours), dépendant
simple, largement utilisé non filtré, non décanté,
mg O2/L des conditions d’incubation
Oxitop, 20°C±1°C

simple, rapide : 2 à 3 heures certaines substances échantillon homogénéisé,


DCO en minérales peuvent être non filtré, non décanté,
(temps de préparation de
mg O2/ L l’échantillon inclus) oxydées par le dichromate bichromate de potassium

chauffage infrarouge et ne
nécessite pas de matériels choix de type de membrane
MES particulièrement couteux ou de filtration, valeur de la filtration (0.45µm), séchage
complexe. Temps de pression sous vide, volume à 105°C et pesée
en mg/ L de prise d’essai
séchage ≥ 24 h à 105°C,
15min si matériel spécifique
très rapide (10 à 20 min), appareil couteux, sensible au basé sur la mesure de CO2
COT en reproductibilité excellente, taux de particules solides, après oxydation complète,
mg C/L limite de dosage est de 1mg élimination des MES avant échantillon filtré, avec ou
de Carbone/L de dosage sans acidification (950°C)

- 13 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

1.2.5 Techniques et procédés biologiques de traitement des eaux usées

Il existe plusieurs techniques biologiques utilisées pour la dépollution de l’eau. Ces


techniques sont classées généralement en deux grands modes de traitement différents :

1.2.5.1 Techniques à culture fixée

Dans ce cas, le traitement biologique se réalise dans un ouvrage qui comporte un


support permettant la fixation et le développement des micro-organismes. On peut mentionner
les principaux procédés suivants (Hadj-Sadok, 1999 ; Berland et al., 2001 ; Wesley et
Echenfelder, 2001):

Disque biologique : ce type de procédé est constitué par les disques biologiques
tournants et à demi immergés, leurs rotations permettent l’oxygénation de la biomasse
fixée.
Lit bactérien : le principe de fonctionnement d’un lit biologique consiste à faire
ruisseler les eaux usées, probablement décantées sur une masse de matériaux poreux qui
sert de support des micro-organismes épurateurs. Une aération est pratiquée soit par
tirage naturel soit par ventilation forcée. Il s’agit d’apporter l’oxygène nécessaire au
maintien des bactéries aérobies en bonne état de croissance et de fonctionnement.

1.2.5.2 Techniques à culture libre

Le traitement se réalise dans un ouvrage dans lequel les micro-organismes épurateurs


sont maintenus en suspension. Parmi les procédés les plus courants sont (Hadj-Sadok, 1999 ;
Berland et al., 2001 ; Wesley et Echenfelder, 2001) :

Boues activées : ce procédé comprend deux ouvrages principaux, le premier est le


bassin d’aération où ont lieu les activités biologiques de transformation des polluants
biodégradables par l’intermédiaire des micro-organismes en suspension. Outre les
matières organiques assimilées par les microorganismes hétérotrophes, principaux
constituants des boues activées, les composés azotés peuvent aussi être oxydés par des
phénomènes de nitrification-dénitrification. Les différents microorganismes présentent
dans le procédé à boues activées, en consommant la matière organique, subissent une
croissance qui se traduit par une formation de flocs de différentes tailles. Ces flocs,
ayant la faculté de minéraliser la matière organique, sont ensuite dirigés vers le second
ouvrage qui est le bassin de décantation où la séparation liquide – solide est assurée.
Lagunage : est un procédé naturel d’épuration qui a pour principe d’exposer la première
tranche d’eau supérieure du bassin à la lumière. Ceci permet le développement des

- 14 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

algues qui produisent l’oxygène nécessaire au développement et maintien des bactéries


aérobies. Ces bactéries sont responsables de la dégradation de la matière organique.

1.3 Caractéristique d’une station d’épuration municipale

Une station d’épuration des eaux usées urbaines est installée généralement à l’extrémité
des agglomérations généralement supérieures à 10000 eq-hab. Le but est de collecter ces eaux
usées par des stations de pompage, puis de les épurer selon des normes bien déterminées.

1.3.1 Les grandes étapes de traitement

La station d’épuration comporte plusieurs dispositifs, placés en série. Chaque dispositif


est conçu pour traiter un ou plusieurs types de polluants contenus dans les effluents à traiter.

Ces procédés assurent les opérations suivantes (Hadj-Sadok, 1999 ; Wesley et


Echenfelder, 2001 ; Sadowski, 2002 ; Bassompierre, 2007) :

□ Un poste de relèvement, il s’agit de faire acheminer les eaux usées uniquement en


hauteur sans grande distance entre le lieu de pompage et le lieu de livraison des eaux usées
(c’est-à-dire que les pertes de charges linéaires sont faibles devant la hauteur géométrique),
par contre au poste de refoulement où la distance est souvent grande, donc les pertes de
charges linéaires sont prépondérantes dans le calcul de la hauteur manométrique totale
(HMT).
Les paramètres nécessaires pour le dimensionnement du poste de relèvement sont : le
débit de pointe enregistré, le volume du bassin de relèvement, la hauteur manométrique totale
et la puissance de la pompe.

□ Un pré-traitement physique de l’effluent, qui a pour objectif d’extraire de l’eau les


gros déchets en suspension ou en flottation. Parmi les méthodes de séparation primaires, les
plus courantes sont : le dégrillage, le dessablage et le déshuilage ;

□ Une décantation primaire, qui permet d’éliminer plus de la moitié des matières en
suspension formant ainsi les boues primaires ;

□ Un traitement biologique, qui favorise l’élimination des substances en suspension et


des composants solubles. Ces matières étant généralement d’origine organique ;

□ Une décantation secondaire, qui a pour fonction de séparer les boues de l’eau et de
permettre un premier épaississement des boues biologiques décantées ;

- 15 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

□ Un traitement tertiaire, qui a pour but d’affiner la qualité de l’eau traitée, pour
certaines applications spécifiques, dans le domaine agricole ou industriel. On note que pour la
protection du milieu naturel, des traitements adéquats sont nécessaires, pour éliminer
certaines substances nuisibles. Ces traitements peuvent être de nature biologique
(nitrification-dénitrification, déphosphatation), chimique (ozonation, chloration, etc.) ou
physico-chimique (filtration sur lits de sable ou charbon actif).

□ Un traitement des boues récoltées dans les bassins de décantations. L’objectif étant
de réduire leur volume en éliminant l’eau (épaississement, déshydratation) et le cas échéant de
les stabiliser (digestion, compostage). Les boues traitées sont soit incinérées soit épandues.

1.3.2 Caractéristique moyenne des eaux usées domestiques

Du fait de la multiplicité des cas de différents types d’eaux il est difficile de donner une
composition type des eaux usées (Dauphin, 1998). Dans le tableau 1-5 sont recensés la plupart
des paramètres que l’on peut trouver dans les eaux usées,

Tableau 1-5. Concentration moyenne des eaux usées domestiques (Gomella et Guerrée,
1978 ; Boari et al., 1997 ; Jooste et al., 2003).

Paramètres Unité Variations Fraction décantable

Température °C 4 - 26 --

pH -- 6.5 - 8.5 --

Extrait sec mg/l 1000 - 1300 10 %

MES totales mg/l 100 - 400 50 - 60 %

DCO mg O2/l 300 - 1000 30 %

DBO5 mg O2/l 150 - 500 25 - 30 %

COT mg/l 100 - 300 30 %

Alcalinité mg CaCO3/l 2 - 15 --

NTK mg/l 30 - 100 < 10 %

Azote ammoniacal mg NH4+/l 20 - 80 0%

Nitrites et nitrates mg (NO2-, NO3-)/l <1 0%

Phosphates mg PO43-/l 10 - 25 10 %

Sulfates mg SO42-/l 63-79 --

- 16 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

Les variations du flux massique (concentration et débit) des eaux usées urbaines
présentent plusieurs fluctuations soit journalière, hebdomadaire ou saisonnière. La nature du
régime d’alimentation et les traditions des habitants jouent un rôle très important sur la
variabilité des caractéristiques de l’effluent.

1.3.3 Analyses des paramètres de l’effluent à traiter

Les caractéristiques des effluents à traiter doivent être validées par échantillonnage
prélevé en continu durant 24 heures et en temps régulé. Ces échantillons permettent de définir
l’identité ou la morphologie de l’effluent entrant en station d’épuration.

Le tableau 1-6 illustre la relation entre les indicateurs de pollution qui permettent de
vérifier leur cohérence.

Tableau 1-6. Relations entre les indicateurs de pollution (Sadowski, 2002).

Ratio Effluent urbain Signification

DCO indiquera la mixité et la biodégradabilité relative de


2.2 à 2.4
DBO l’effluent

MES
0.8 à 1.2 aura une influence sur la production de boues en excès
DBO

indiquera la mixité de l’effluent et influencera le


DCO
4à5 dimensionnement du réacteur biologique en cas de
NTK traitement de l’azote (nitrification)
aura une incidence sur la production des boues biologiques
MVS
0.65 à 0.75 en excès, le dimensionnement du réacteur biologique et le
MES bassin de décantation

N-NH indiquera le degré d’ammonification réalisé durant le


0.6 à 0.8
NTK transfert de l’effluent dans le réseau

DCO indiquera la mixité de l’effluent, les potentialités et la


44 à 50
P faisabilité d’un traitement biologique du phosphore

Rappel :
NTK (Azote Kjeldahl) = Norg (Azote Organique) + N-NH4 (Azote Ammoniacal) ;
NGL (Azote Global) = NTK + N-NO2- (Nitrite) + N-NO3- (Nitrate);
Pt (Phosphore Total) = Porg (Phosphore Organique) + Pminr (Phosphore Minéral) ;
Phosphore Minérale constitué par les orthophosphates (PO4-3).

- 17 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

1.4 Epuration biologique des eaux usées urbaines par boues activées
Cette partie a pour but de rappeler les données de base relatives aux grands principes de
l’épuration des eaux usées urbaines par boues activées. Nous rappellerons également les
fondements théoriques de ce procédé, en précisant : l’importance du procédé, le principe de
l’épuration biologique et les principaux paramètres de fonctionnement. Nous décrirons aussi
les mécanismes et les régimes de décantation mise en œuvre dans les décanteurs secondaires
et les problèmes de fonctionnement liés à la décantation des boues.

1.4.1 Bref historique du traitement biologique par boues activées


Le procédé dit à "boues activées" est basé sur une culture bactériologiquement très
active mélangée avec des eaux usées, qui permet la dégradation aérobie de la matière
organique, dans le bassin d’aération. La biomasse ainsi formée constituant la phase solide est
éliminée par décantation dans le décanteur secondaire (Berland et al., 2001).

Ce procédé de traitement biologique des eaux résiduaires a été découvert au début du


20ème siècle par deux chercheurs anglais Arden et Lockett, et constitue le procédé le plus
couramment utilisé pour le traitement des effluents urbains (Hauduc, 2011). La première unité
de traitement à "boues activées" en grandeur réelle a vu le jour à Manchester en 1914
(Edeline, 1997). Commencé depuis presque soixante-dix ans, le développement des stations
d'épuration utilisant des cultures bactériennes et en aération prolongée dans les différentes
collectivités n'a réellement débuté que depuis quelques décennies (Banadda et al., 2011).

1.4.2 Rappel des principes de l’épuration biologique par boues activées


L’épuration biologique par boues activées est généralement basée sur une culture
microbienne maintenue en suspension en état aérobie dans le bassin d’aération alimenté par
l’eau à épurer, chargée en polluants (Canler, 2004). L’organisation générale d’une station
d’épuration à boues activées est schématisée comme suit (figure 1-3) :

Décanteur primaire Bassin d’aération Décanteur secondaire


Aérateur

Clifford
Clifford Eau traitée

Eau brute Extraction des boues


Boues primaires
Recirculation des boues

Figure 1-3. Schéma d’une station d’épuration à boue activée.

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

La finalité du traitement passe par la séparation simultanée des boues de l’eau épurée
par décantation. Canler (2004) suppose que la décantation est le dernier maillon de la chaîne
de traitement avant de rejeter l’eau traitée vers le milieu naturel. Cette décantation est assurée
par le décanteur secondaire placé à l’aval du bassin d’aération.

Le procédé par boues activées à recirculation est un traitement dit secondaire des eaux
usées. Son mode de fonctionnement nécessite deux ouvrages principaux :

1.4.2.1 Le bassin biologique

La dégradation de la matière organique se déroule dans le bassin biologique (bassin


d'aération), où les micro-organismes dégradent la matière organique par oxydation et les
matières en suspension sont retenues par les bio-flocs (Panadolfi, 2006). Il comprend aussi
(Lacroix, 2008) :

□ un système d’aération pour assurer l'oxygène, nécessaire pour la croissance des


microorganismes, en utilisant généralement des turbines très puissantes. L'aération peut-
être continue ou intermittente,
□ un dispositif de brassage qui permet d'éviter le dépôt des flocs et de favoriser
l'oxygénation homogène du bassin.

Les matières polluantes sont éliminées en présence des micro-organismes épurateurs et


par différents processus :

□ Par absorption des polluants sur une culture bactérienne,

□ Par conversion en matière cellulaire : croissance de la culture bactérienne (métabolisme


de transformation des flocs bactériens),

□ Par oxydation en CO2 et H2O qui produit l'énergie nécessaire au fonctionnement et à la


production de nouveau matériaux cellulaire.

Le processus biologique dans une station d'épuration à boues avivées est réalisé par
différents types de bactéries, hétérotrophe et autotrophe. Les micro-organismes les plus
importants dans ce processus sont des bactéries, tandis que les champignons, les algues et les
protozoaires sont d'importance secondaire (Jeppson, 1996). La métabolisation de la matière
organique peut s’écrire sous une forme simplifiée:

Substrat + Nutriments + oxygène → Biomasse + H 2O + CO2 + Energie

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

Toutefois, l'élimination des nutriments (éléments azotés et phosphorés) est devenue un


facteur très important dans le traitement des eaux usées. L’alternance de phase en anaérobiose
et en aérobiose permet de réaliser l’élimination des matières azotées et phosphorées, Le bassin
d’aérobie pour réaliser l'élimination du carbone et la nitrification, tandis que le bassin
d’anoxie pour la dénitrification (Panadolfi, 2006 ; Hauduc, 2011 ; Asadi et al., 2012).

1.4.2.2 Le décanteur secondaire ou clarificateur

La séparation des boues formées à lieu dans un décanteur secondaire (ou clarificateur)
(Agtmeyer et al., 1990). L’eau épurée est séparée de la boue par décantation gravitaire. Les
boues décantées sont extraites et renvoyées vers le bassin d'aération (figure 1-3) (Lacroix,
2008).

Pour assurer une concentration constante de biomasse, la biomasse excédentaire


produite est éliminée généralement à la sortie du décanteur. Ces boues biologiques pourront
subir des traitements de réduction et/ou de stabilisation avant d'être éliminées (Hauduc, 2011).
Le décanteur secondaire est traité en détail dans la section 1.4.6.

1.4.3 Grandeurs caractéristiques du traitement par boues activées

Les principales grandeurs caractéristiques de traitement biologique sont (Dauphin,


1998 ; Lacroix, 2008) :

□ La charge organique exprime le rapport:

Quantité de pollution apportée par unité de temps


Quantité de biomasse

Pour les cultures libres, on parle de :

La Charge Massique (CM). Le terme du numérateur est exprimé en DBO5 ou DCO


(Kg/j). Le dénominateur est exprimé en matières volatiles (MV en Kg), paramètre
représentatif de la masse de biomasse viable du réacteur.

La Charge Volumique (CV) encore appelée charge organique (en Kg DBO5/m3 j), elle
représente la masse de pollution arrivant chaque jour sur la station par unité de volume
de réacteur.

□ La production spécifique de boues est exprimée en KgMES / KgDBO5 éliminée, c'est


le résultat de la transformation de la pollution brute par les micro-organismes.

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

□ L'âge des boues est le rapport entre la masse de boue présente dans le bassin d’aération
et la masse journalière de boue extraite de la station :

Quantité de boues en aération


(en jour )
Quantité de boues extraite par jour

□ La consommation spécifique d'oxygène est due à l'oxydation des matières organiques


(environ 0.6 KgO2 / KgDBO5 ).

Le tableau 1-7 résume les différentes grandeurs caractérisant le type de procédé.

Tableau 1-7. Dénomination du procédé en fonction de la charge massique appliquée et valeur


indicative des principaux paramètres du processus (Bassompierre, 2007 ;).
Nom Aération prolongée
Faible charge Moyenne charge Forte charge
du procédé (très faible charge)
Charge massique
0.05 à 0.1 0.2 0.5 1
(Kg DBO5/Kg MV.j)
Charge volumique
˂ 0.3 0.3 à 0.4 0.5 à 1.5 1.5 à 3
(Kg DBO5/m3.j)
Age des boues
10 à 33 6 2 0.8
(jours)
Production
spécifique de boue 0.2 à 0.7 0.8 1 1.2
(Kg MS/Kg DBO5)
Consommation
spécifique d’oxygène 0.8 à 0.9 0.65 0.30 0.13
(Kg O2/Kg DBO5)

□ La notion de temps de séjour hydraulique, par fois notée « temps de passage »,


représente le temps nécessaire pour qu’une goutte de liquide traverse le bassin
d’aération ; c’est une caractéristique hydraulique du réacteur. C’est le rapport :

′ é! "
( % !)
#é " "! "

□ Le taux de recyclage représente le rapport entre le débit de recyclage et le débit


d’entrée de l’effluent en station.

- 21 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

1.4.4 Avantages et inconvénients de l'épuration par boues activées

La filière d'épuration par boues activées est adaptée à toutes les tailles de collectivité, à
l'exception des très petites (< 1000 EH). Cette technique rencontre un grand succès dans le
monde et avec un rendement épuratoire très important pour la réduction des valeurs des
différentes formes de pollution (MES, DCO, DBO5, NT et P), afin d’assurer la protection des
milieux récepteurs.

Le tableau 1-8 rassemblé les principaux avantages et inconvénients d’une station


d’épuration à boues activées.

Tableau 1-8. Avantages et inconvénients d’une filière à boues activées


(Alloway, 1993 ; Berland et al., 2001 ; Lacroix 2009).

Avantages Inconvénients
□ exploitation simplifiée de l'installation □ coûts d'investissement assez importants,
□ bonne résistance à la pollution □ consommation énergétique élevée,
□ obtention de boues stables non □ nécessité de personnel qualifié et d'une
fermentescibles en quantité minimale, surveillance régulière,
□ faible perte d’eau au sol, □ sensibilité aux surcharges hydrauliques,
□ facilité de mise en œuvre d’une □ forte production de boues qu’il faut
déphosphatation simultanée, concentrer,
□ performances épuratoires très élevées, □ niveau de mécanisation élevé,
□ Importante quantité de volume traité. □ besoin d'une filière d'élimination des boues.

Ce type de station d’épuration nécessite une auto-surveillance, c’est-à-dire une


surveillance automatisée, avec une manutention professionnelle. Lacroix (2009) a signalé un
autre point important qui représente l’excès production de boue qu'il va falloir éliminer.

Enfin, un des principaux problèmes de ce type de station reste la maîtrise de la


décantabilité des boues, c’est le rôle du décanteur.

1.4.5 Généralité sur les boues

La boue est constituée de l’ensemble "floc- eau interstitielle". Le floc désigne un


agglomérat de particules diverses (animales, végétales, minérales) et de colonies bactériennes,
dont la taille varie de 0,5 µm à plus de 1mm (Canler, 2004).

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

Les boues de station d’épuration sont classées en 4 groupes (Degrémont, 1989) :

□ Les boues primaires : ce sont des boues à simple décantation d’eaux résiduaires
urbaines. Elles sont issues du traitement primaire et sont produites par simple
décantation, en tête de station d’épuration. Ces boues sont fraîches, c’est-à-dire non
stabilisées (forte teneur en matière organique) et fortement fermentexibles de par la
nature des nouvelles installations, elles tendent à disparaître.
□ Les boues secondaires (autrement appelées boues activées) : se sont des boues
secondaires de traitement biologique aérobie à moyenne et forte charge. Elles sont
principalement composées de matières organiques (flocs bactériens). Ce sont des boues
fraîches, récupérées par séparation gravitaire dans le bassin de décantation.
□ Les boues mixtes : Le mélange des boues primaire et secondaire permet d’obtenir des
boues mixtes ; leur composition est dépendante des taux de chaque type de boue. Les
boues mixtes nécessitent un traitement de stabilisation.
□ Les boues physico-chimiques : Ces boues sont issues d’un traitement utilisant des
floculants minéraux (sel de fer ou d’aluminium). Le traitement physico-chimique est
principalement utilisé pour les boues industrielles pour éliminer le phosphore.

Parmi les boues on distingue les boues urbaines et les boues industrielles. Les premières
sont produites dans les stations d’épuration traitant des effluents dits (urbains), c’est-a-dire
majoritairement des eaux usées d’origine domestique. Les secondes sont issues du traitement
des eaux usées industrielles. Ces eaux industrielles sont le plus souvent traitées directement en
aval de leur production (Léonard, 2002).

1.4.5.1 Les micro-organismes épurateurs

Les êtres vivants sont divisés en trois groupes en fonction de leur similarité génétique.
Les trois groupes sont les suivants:

1. Archaea: très anciens microorganismes (microbes) procaryotes (êtres vivants


unicellulaires dont la structure cellulaire ne comporte pas de noyau),

2. Eubacteria: microorganismes procaryotes plus avancés,

3. Eucaryotes: Toutes les formes de vie avec des cellules eucaryotes (rassemble tous
les organismes uni- ou multicellulaires qui se caractérisent par la présence d'un
noyau), y compris les plantes et les animaux

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

Certaines de ces organismes vivants, qui sont représentés par diverses formes (bactéries,
champignons, algues…), ont la faculté de dégrader ou de minéraliser totalement les
substances polluantes présentes dans les eaux urbaines ou industrielles afin de rejeter
directement vers le milieu récepteur.

1.4.5.2 Les éléments nécessaires au développement des micro-organismes

Le procédé à boues activées est un processus biologique dans lequel les micro-
organismes oxydent et minéralisent la matière organique. La composition des micro-
organismes dépend de la nature des eaux résiduaires et aussi des paramètres de conception et
de fonctionnement de la station d'épuration des eaux usées (Lindberg, 1997). Ces micro-
organismes sont maintenus en suspension, soit par insufflation d'air dans l’ouvrage ou par
l'utilisation des turbines. L'oxygène dissous est nécessaire à la croissance des micro-
organismes afin de maintenir la population microbienne en activité. Les composés organiques
et même les substances azotées et phosphorées, présentent dans les eaux résiduaires,
constituent la nourriture nécessaire au développement de ces micro-organismes.

Le procédé à boues activées présente deux aspects fondamentaux, à savoir : la


croissance microbienne qui engendre la formation des flocs dans l’aérateur et la séparation de
ces flocs (solide) dans le décanteur secondaire.

1.4.5.3 Problèmes de décantation des boues liés aux bactéries filamenteuses

La décantabilité des boues activées est essentiellement conditionnée par la


concentration des bio-flocs, de la taille et la distribution de tailles des bio-flocs, de la nature
des microorganismes, de la géométrie du décanteur et d’autres paramètres tels que les
paramètres physico-chimiques. A titre d’exemple, la présence des bactéries filamenteuses en
excès, provoque une mauvaise décantabilité des boues.

200µm

A B
Figure 1-4. Bactéries filamenteuses : A-image de flocs et filaments lors d’un foisonnement
(Pandolfi, 2006)., B- Floc, microfaune et liquide interstitiel (Li et Yang, 2007).

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

Les principales difficultés rencontrées pour la mise en marche d'une station d'épuration
sont liées à la maintenance des équipements et à la nature biologique. Ces problèmes sont
principalement dus aux bactéries filamenteuses et se manifestent sous deux formes: le
moussage et le foisonnement filamenteux (Canler, 2004 ; Lacroix, 2009) :

□ Les mousses biologiques ou foaming, dans ce type de dysfonctionnement, les bactéries


filamenteuses jouent un rôle très important dans développent de moussage. Une couche
de mousse va apparaître à la surface du bassin d'aération. Ces bactéries rendent les flocs
hydrophobes et capables de fixer les bulles d'air. Les flocs-bulles sont alors moins
denses que l'eau et flottent à la surface où ils s'accumulent et forment une couche de
mousse de couleur marron plus ou moins foncée. Dans certains cas particuliers, les
hauteurs de mousse peuvent dépasser un mètre. Dans cette situation, un grand risque de
dégradation sur les paramètres de fonctionnement et d'exploitation de la station
d’épuration. Ce phénomène peut aussi être rencontré dans les décanteurs secondaires
lors de dénitrifications non contrôlées.

□ Le foisonnement filamenteux ou bulking, généralement le foisonnement est


caractérisé par un indice de boues supérieur à 150 ml/g. Ce phénomène est dû à un
développement filamenteux excessif. Il limite fortement les capacités hydrauliques du
clarificateur, et peut entraîner des départs de boue vers le milieu naturel.

Pour un Indice de Molhman (la définition et la méthode d’estimation de ce paramètre


sont présentées dans l’annexe 2):

□ IM < 50 ml/g mauvaise décantabilité (formation de dépôts),

□ 60 < IM < 140 ml/g décantabilité correcte des boues,

□ IM > 150 ml/g difficultés de décantabilité des boues (foisonnement des


bactéries filamenteuses, en anglais bulking).

1.4.6 Le décanteur secondaire

Le décanteur secondaire de station d’épuration par boues activées a pour principale


fonction de séparer les matières solides en suspension contenues dans l’eau épurée.

Le clarificateur constitue l’étape finale du procédé où les eaux traitées sont rejetées dans
le milieu naturel par la surverse. Selon les exigences de la qualité de l’eau, un traitement
tertiaire est nécessaire, par dosage de chlore par exemple. Une partie des boues concentrées au
fond du décanteur est renvoyée vers le bassin d’aération, pour assurer une concentration

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

désirée de biomasse dans le bassin d’aération ; l’autre partie de biomasse est dirigée vers
l’unité de traitement des boues.

D’après les recherches expérimentales, il est possible d'identifier trois facteurs qui
limitent les performances du décanteur secondaire (Lumly 1985):

□ Les conditions de la zone de sortie (risque de la monté du voile de boues);

□ Le taux des matières en suspension recyclées ;

□ Les fluctuations de la quantité de solide dans l'effluent.

1.4.6.1 Fonctionnement du décanteur secondaire

Le décanteur secondaire (figure 1-5) doit assurer trois fonctions principales (Deltimple,
2010): la clarification, le stockage et l’épaississement.

Passerelle Jupe de répartition d’eau (Clifford) Goulette de récupération de l’eau

Racleur
de surface

Racleur de fond

Pont Racleur

Recirculation, Soutirage des boues


Alimentation à partir du bassin d’aération
Fosse septique

Figure1-5. Schéma du décanteur secondaire de la station d’épuration.

Les paramètres les plus significatifs qui influencent directement le processus


d’épaississement sont : l’augmentation du taux de recyclage, le temps de séjour des boues
dans le clarificateur, les boues flottantes, le type de pont pour la reprise des boues et la
hauteur du voile des boues.

1.4.6.2 Admission de surcharges dans le décanteur secondaire

Afin de pallier aux fluctuations de charges, essentiellement les surcharges hydrauliques,


le décanteur doit avoir une capacité de stockage supérieure à celle nécessaire pour un
fonctionnent normale, et ce pour éviter les débordements et la contamination du milieu
récepteur.

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

Les surcharges hydrauliques ont deux conséquences sur le décanteur (Dauphin, 1998 ; Joinnis
et al., 1999) :

□ L’augmentation de la vitesse ascensionnelle : elle est liée au flux hydraulique et


dépend essentiellement des fluctuations journalières du débit d’alimentation,

□ L’augmentation du flux massique : elle est aussi dépendante du flux hydraulique (qui
alimente le décanteur), des paramètres de décantabilité de boues, de la nature des flocs,
des débits de recyclage et de la purge.

1.4.6.3 Le système de recirculation des boues

La recirculation des boues du décanteur secondaire vers le bassin d’aération permet de


maintenir une masse bactérienne stable et constante dans le bassin d’aération. Les principaux
objectifs de la recirculation des boues sont :

□ Assurer une meilleure distribution de matières en suspension dans le décanteur


secondaire,

□ Garder une hauteur constante du voile de boues, ce qui permet de mieux gérer le
stockage des boues.

Les performances du décanteur dépendent du taux de recirculation des boues, de la


teneur en MES et de la quantité des boues extraite par jour.

Ces performances du décanteur sont améliorées par l’installation d’une passerelle (pont
tournant) et de deux racleurs, l’un à la surface et l’autre au fond du bassin.

A. Rôle de la passerelle (pont tournant) et racleur de surface

La passerelle est généralement construite à partir de tôles en aluminium ou bien en acier


inoxydable pliées. Par contre le racleur de surface, généralement fabriqué en caoutchouc, il
permet d’écrémer les matières flottantes en surface, qui s'écoulent vers une goulotte et
envoyées vers le système de prétraitement.

Soulignons que les fonctions de la passerelle et le racleur de surface sont multiples telles que:

□ Utiliser comme moyen de prélèvement sur les différents points du décanteur,

□ Accès très important pour effectuer les interventions mécaniques et entretient,

□ Récupérer les flottants de surface,

□ Faciliter le réglage de la hauteur de la jupe de répartition des effluents.

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

B. Rôle du racleur de fond

Les boues sont dirigées vers le fond du décanteur secondaire au niveau de la fosse
septique dont l’objectif est de concentrer et d’aspirer les boues par des pompes à vise. Le
racleur de fond permet de pousser la boue autour de cette fosse pour préparer le pompage de
celle-ci.

1.4.7 Mécanismes de la décantation des boues

Nous essayons de présenter dans cette partie quelques définitions majeures liées au
mécanisme de décantation des composés dans le décanteur secondaire.

1.4.7.1 Définition de la décantation

Plusieurs définitions sont indiquées dans la littérature. Ces définitions sont très
différentes d’un auteur à l’autre. Wilen (1995) estime que la décantation est la séparation de
particules en suspension qui sont plus denses que l'eau et sous l’effet de la gravité. Dauphin
(1998) définit la sédimentation (décantation) comme une opération de séparation mécanique,
par différence de gravité. Cet auteur note aussi que le rôle de la décantation est d’obtenir un
liquide clarifié et au même temps une boue concentrée au fond du décanteur.

1.4.7.2 Régimes de décantation

Dans les systèmes d’épuration à boues activées, la nature des micro-organismes, la


structure des flocs, la viscosité de l’effluent et la densité des particules jouent un rôle très
important dans le processus de décantation.
Fitch (1979) ; Lumly (1985) et Ekama (1997) considèrent le processus de décantation
comme étant constitué de quatre régimes de sédimentation. Le diagramme schématisé sur la
figure 1-6, établi initialement par Fitch (1979), présente de manière précise l’effet de la
cohésion entre les particules et la concentration des matières en suspension, où sont
déterminées les zones des différents régimes.

Bürger et Wendland (2001) confirment l’existence de ces quatre régimes de


sédimentation et ils ne se sont intéressés qu’aux deux zones, de clarification et
d’épaississement. Notons que Guo et al. (2010) ont également distingué ces régimes.

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

Fortes concentrations
Compression

Concentration en solides (MES)

Décantation en masse
Faibles concentrations

Clarification Particulaire Clarification Floculaire

Particules isolées Cohésion entre les particules Flocules

Figure 1-6. Régimes de sédimentation des particules solides (Fitch, 1979).

Les régimes de sédimentation sont délimités en poursuivant l’évolution de l’aspect


d’une suspension solide avec des tests effectués en éprouvette.

Par les modes ou bien les régimes d’introduction et de soutirage de l’eau décantée,
Bürger et Wendland (2001) distinguent les zones suivantes (figure 1-7) :

□ Zone de l’eau clarifiée (A), où l’eau est claire,

□ Zone de concentration initiale (B),

□ Zone de transition (C), pas toujours observable,

□ Zone de compression (D).

A partir d'un certain état, les zones B et C disparaissent, c'est le point critique.
L'évolution de la hauteur de l'interface A-B, puis A-D en fonction du temps, constitue la
courbe de décantation en éprouvette (Degrémont, 1989).

Récemment, les auteurs Diehu et al. (1998) ; Lee et al., (1999) ; Wett, (2002) ; Bajcar et
al. (2011) se sont intéressés particulièrement à trois modes de sédimentation, en négligeant la
zone de transition, dont les facteurs sont la concentration en solide et la tendance des
particules à la cohésion (figure 1-7).

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Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

Hauteur de l’interface

Phase de coalescence

Décantation en masse

Zone de transition

Compression

Temps

Figure 1-7: Stratification et régimes de sédimentation lors d’un test en éprouvette (Bürger et
Wendland, 2001 ; Gonzales et al., 2007).

A. Clarification

La zone de clarification constitue la partie supérieure du décanteur par laquelle


l’effluent est rejeté de l’unité d’épuration vers le milieu récepteur à partir de la lame
déversante du décanteur, où la concentration des particules en suspension est très faible
(Hadj-Sadok, 1999). Les concentrations des matières en suspension dans cette zone ne
dépassent pas dans la majorité des cas les 30 mg/L. On note que ces matières sont aussi
soumises aux processus de décantation.

B. Décantation en masse

La zone de décantation en masse est la couche qui sépare les deux zones de clarification
et de compression. Dans cette zone les flocs possèdent généralement la même structure solide
et décantent tous plus ou moins à la même vitesse.

De nombreux auteurs (Marsilli-Libelli, 1993 ; Lee et al., 1999 ; Bargiel et Tory, 2006),
ont affirmé que les matières décantables dans la zone d’épaississement circulent sous l’effet
de la gravité et des débits de recyclage et de purge.

C. Compression

La zone de compression constitue la partie inférieure du décanteur secondaire où sont


stockées les boues (Hadj-Sadok, 1999). Dans cette zone la structure des flocs est
convenablement consolidée et de masse volumique plus grande, et par conséquent la
sédimentation est plus importante.

- 30 -
Chapitre 1: Etat de l’art sur le traitement des eaux usées urbaines par boues activées

Jepsson (1996) pense que la zone de compression commence lorsque la concentration


critique est atteinte. Lumly (1985) propose une méthode graphique pour déterminer la
concentration critique à partir de la courbe ' = )(") (cette partie sera détaillée dans le
chapitre 5). Dans cette zone, la vitesse de sédimentation est considérablement réduite en
raison de la forte concentration des matières solides en suspensions.

1.5 Conclusion

Cette synthèse bibliographique nous a permis de souligner l’importance du traitement


des eaux usées urbaines par boues activées.

Avant d’aborder les problèmes d’estimation et de modélisation représentant les


principaux objectifs de ce manuscrit, cette partie avait pour but de présenter les notions de
base du traitement biologique.

Pour établir un modèle mathématique décrivant les diverses opérations de


sédimentation, il faut d’abord mettre en relief les éléments mis en jeu, en spécifiant le rôle de
chacun. C’est pourquoi la première partie introduit une caractérisation globale des
constituants des eaux usées ainsi que des populations biologiques. Ces différentes
classifications déterminent le choix du mode de traitement approprié pour chaque polluant et
conditionnent de ce fait la configuration de la filière générale d’épuration.

Une grande partie de ce chapitre a été consacrée aux problèmes d’épuration. La


présentation des différents procédés disponibles (physiques, chimiques, biologiques…) a
contribué à une description globale d’une filière de traitement en mentionnant l’enchaînement
des étapes de l’épuration. Le traitement biologique a suscité un intérêt particulier. Parmi les
principaux dispositifs présentés, les procédés de boues activées feront l’objet de notre étude
expérimentale et de modélisation.

- 31 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

CHAPITRE 2- LES MODÈLES DYNAMIQUES DU


DECANTEUR SECONDAIRE

- 31 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

Ce chapitre concerne la présentation de certains modèles unidimensionnels liés aux


décanteurs secondaires. La modélisation du fonctionnement des décanteurs secondaires est
un outil largement utilisé notamment pour l'optimisation, la gestion et la réhabilitation de
ces ouvrages. Trois étapes importantes sont considérées dans l’utilisation de ces modèles
dynamiques des décanteurs secondaires: le choix du modèle, le calage et la validation. Le
travail présenté dans ce chapitre vise à présenter un résumé sur l’évolution historique de ces
modèles et à fournir les différents éléments nécessaires pour l’estimation de la vitesse de
sédimentation et les indices de boues. L’utilisation de ces modèles de décantation a pour but
d’optimiser le fonctionnement des stations d’épuration.

2.1 Modélisation du fonctionnement des stations d'épuration

La modélisation du fonctionnement des stations d’épuration à boues activées est très


utilisée pour le dimensionnement, l’optimisation et la gestion des installations. De nombreux
auteurs (Chancelier et al., 1997a et b; Diehu et al., 1998 ; Lee et al., 1999 ; Wett, 2002 ; Lopez
et al., 2008 ; Bajcar et al., 2010) se sont intéressés particulièrement à deux objectifs
principaux de modélisation dynamique des stations d’épuration : le premier est d’optimiser le
fonctionnement des stations d’épuration et le deuxième est de dimensionner les installations.

Selon Hauduc (2011), la modélisation des stations d’épuration est utilisée pour répondre
à différents objectifs. Il a basé sur les paramètres de fonctionnement de la station d’épuration,
tels que le temps de séjour, le temps d'aération, la charge organique, l’âge des boues.

En se basant sur les paramètres de fonctionnement d’une station d’épuration, tels que le
temps de séjour, la charge, l’aération et l’âge des boues, Hauduc (2011) précise quelques
objectifs de la modélisation des stations d’épuration à savoir :

□ Simuler la croissance de la biomasse bactérienne et l’élimination des substrats (matières


carbonées azotées et phosphorées) ;
□ Prédire la qualité du traitement dans le souci est de préserver les milieux hydriques ;
□ Diminuer les coûts de traitement en optimisant les consommations énergiques et les
quantités de boues produites ;
□ Optimiser le fonctionnement de la station d’épuration en agissant sur les paramètres du
modèle, en cas de perturbations ;
□ Dimensionner les installations et les ouvrages des stations d'épuration afin d’assurer une
bonne efficacité et une réhabilitation de ces ouvrages.

- 32 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

La modélisation des stations d’épuration, notamment en boues activées, est donc un


outil largement utilisé pour optimiser le fonctionnement des installations ainsi que pour
améliorer l'efficacité et la fiabilité des installations et des ouvrages. Selon Gernaey et al.
(2004), la modélisation peut être utilisée pour modifier les paramètres de fonctionnement des
stations d’épuration dont l’objectif est d’assurer un traitement économique. Elle est utilisée
aussi pour mieux appréhender le fonctionnement des ouvrages, par exemple le bassin
d’aération et le décanteur secondaire.

Plusieurs modèles mathématiques décrivant les différents ouvrages de la station


d’épuration sont cités dans la littérature. A titre d’exemple, les auteurs Gernaey et al. (2004) ;
Gillot et al. (2006); Bürger (2011) et Hauduc (2011), citent les modèles suivants :

□ de fonctionnement des boues activées, qu’on appelle aussi les modèles biocinétiques,
décrivant le traitement biologique de l’azote, du phosphore et de la matière carbonée ;
□ de transfert d’oxygène qui caractérise le couple réacteur / système d’aération ;
□ de l’hydrodynamique, représentant le comportement hydraulique de l'installation… ;
□ de traitements physico-chimiques (précipitation physico-chimique, variation du pH et
de l’influence de la température…) ;
□ de décantation ou bien les modèles dynamiques du décanteur, décrivant le processus de
séparation de la biomasse de l’eau épurée.

Les travaux de cette thèse se focalisent essentiellement sur le modèle hydrodynamique


du décanteur secondaire à une dimension, en se basant sur la théorie du flux des particules
solides et de l'équation de continuité.

2.2 Historique des principaux modèles du bassin de décantation

Les premiers travaux dans ce domaine datent de 1904, où Hazen (cité dans Hadj-Sadok,
1999) a étudié l’influence des facteurs gouvernant la décantation des particules solides en
suspensions diluées dans l'eau, et il a modélisé le taux d’élimination des particules en fonction
du rapport de la vitesse de sédimentation sur le taux de charge hydraulique. Coe et Clevenger
en 1916 (cité dans Randall et al. 1996) indique que le flux total des matières en suspension est
la somme du flux gravitaire et le flux hydraulique en raison du mouvement descendant du
liquide. Kynch (1952) a pensé que la vitesse de sédimentation des particules dans le régime de
décantation en masse n'est fonction que de la concentration des matières en suspension locale.
Il a utilisé la méthode des caractéristiques pour résoudre l’équation aux dérivées partielles
(EDP) de l’équation de continuité.

- 33 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

2.3 La théorie du flux des particules solides

La théorie des flux des particules solides est apparu en 1916, pour caractériser à la fois
le taux de séparation liquide/solide et la performance de fonctionnement des bassins de
décantation. Lumly (1985), Juppsson (1996) et Wett (2002) indiquent que les modèles
unidimensionnels de sédimentation présentent une distribution de concentration horizontale
constante et homogène. Ces modèles s’appellent aussi les modèles de couches. La majorité de
ces modèles couramment utilisés dans la littérature sont basés sur la théorie des flux des
particules solides, développée par Kynch (1952). Cet auteur considère que la vitesse de
sédimentation des particules solides ( ), en un point quelconque dans le décanteur, dépend
uniquement de la concentration locale des particules ( ). Le procédé de décantation est tout
simplement défini par l'équation de continuité et indépendamment des forces réelles qui
agissent sur les particules solides.

Deux phénomènes très importants, basés sur la théorie du flux des particules solides,
sont considérés pour le déplacement des particules solides de concentration ( ) vers le fond
du bassin de décantation : flux hydrauliques et flux sédimentaires.

Le premier phénomène est dû au mouvement descendant de concentration en MES, et


qui est relatif au débit de sortie ( Q ), soit recyclage ou bien soutirage. La vitesse hydraulique
( Vh ), on note par fois de transport, dans un décanteur de section constante ( A ) est évaluée à

partir du débit ( Q ), Le flux hydraulique massique ( Fh ) est donné par l’expression suivante :

Q
Fh = X Vh = X (2.1)
A

Le second phénomène est dû à la force de gravité. Une suspension solide de


concentration (X) dans une phase liquide tende à tomber vers le fond avec une vitesse de
décantation ( Vs ), cela sous l’action de la gravité. La relation entre cette vitesse de chute des

particules et sa concentration est défini par l’expression du flux massique ( Fs ) suivante :

Fs = Vs X (2.2)

Le problème le plus important est la difficulté à développer la loi vitesse de


sédimentation ( ) en fonction de la concentration initiale en matières solides en suspension
( ). Ces relations sont généralement décrites par l'équation Vesilind (1968). Cette vitesse de
sédimentation est dépend aussi d’autres facteurs (voir détermination des vitesses). Plusieurs

- 34 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

tests de décantation effectués en éprouvette, sont souvent réalisés avec différentes


concentrations initiales en MES (figure 2-1(a)). A partir cette figure (2-1(a)), il est plus facile
d’élaborer les courbes de vitesse de décantation en fonction des concentrations en boues
(figure 2-1(b)). Le flux des solides dû aux forces de gravité ( Fs ) (figure (2-1(c)) peut être
calculé en effectuant des essais de vitesse de décantation à différentes concentrations initiales,
où la courbe du flux massique représente le produit du graphe (2-1(b)) par la première
bissectrice. L’équation 2.1, le flux hydraulique ( ), est une fonction linéaire de la
concentration en matières solides ( ), de droite pente ( = / ) (figure 2-1(d)).

Vitesse de sédimentation Vs (m/h)


Vs1 correspond à la pente de
la position initiale de la courbe Vs2
Distance (m)

Vs1

X1

X2
X2 X1
temps (h) Concentration des particules en suspension X (mg/l)
(a) Test des vitesses de sédimentation
(b) Courbe des vitesses de sédimentation.
pour différentes concentrations.
Flux massique total Ft (Kg/m 2h)

Ft
Flux massique Fs (Kg/m 2h)

Flux limite
Fh
Fl

Vh
Fs
Xl Xh
Concentration des particules en suspension X (mg/l) Concentration des particules en suspension X (mg/l)
(c) Flux massique de sédimentation. (d) Flux massique total.

Figure 2-1. Analyse graphique par la théorie des flux des particules solides (Marsili-Libelli,
1993 ; Hadj-Sadok, 1999 ; Wett,2002).

- 35 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

La somme des deux expressions (2.1) et (2.2) représente le flux total des particules
solides dans le décanteur :

Ft = Fh + Fs = (Vh + Vs )X (2.3)

La courbe du flux total des particules solides est obtenue par addition des deux courbes
du flux de sédimentation ( ) et du flux de transport ( ) (figure 2-1(d)). Si les deux courbes
flux des solides sont ajoutés, un minimum local peut être vu. C'est le flux de limitation ( Fl ).

Le flux limite ( Fl ) est la capacité maximale du flux massique dans la zone d’épaississement
dans les conditions d’équilibre. Le point minimum d’intersection de la courbe avec une droite
horizontale fournissait la valeur de ce flux limite ( Fl ). La concentration limite ( X l )
correspondante, représente la concentration des matières solides entre la couche de boue et le
fond du bassin. La concentration ( X h ) où le flux de transport est égal au flux total qui
correspond à la concentration des composés solides dans le débit de recyclage. Cette
approximation repose sur le fait que la sédimentation due à la gravité, est négligeable dans la
partie inférieure du module de séparation (Hill, 1985 ; Lumly, 1985 ; Hadj-Sadok, 1999).

2.4 Détermination des vitesses de sédimentation

Pour mieux de comprendre l’activité des flocs biologiques et leurs propriétés, il est
impératif de réaliser des recherches étudiées leurs comportement et sa décantabilité. La
majorité de ces recherches ont été consacrées à relier empiriquement la vitesse de décantation
aux différentes variables opérationnelles mises en joue. Les modèles actuels les plus utilisés
sont généralement basés sur exponentielle de Vesilind (cité par Renko, 1998) ( VS1 ) et sur

l’exposant de Yoshioka (cité par Hadj-Sadok, 1999) ( VS 2 ) :

= (2.4)

= (2.5)

Plusieurs auteurs comme Berres et al. (2005) ; Kleine et Reddy (2005); Nasser et James
(2007) ; David et al. (2009) ; Longhua et al. (2009) et Zodi (2012), utilisent la fonction Cho et
al. (1993). Cette fonction est tout simplement l’expression de Vesilind divisée par la
concentration de la biomasse :

= / (2.6)

- 36 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

Où k i , ni paramètres caractéristiques de la biomasse, concentration en boues activées

(concentration des matières en suspension) et vitesses de décantation.

2.4.1 Tests de décantation en éprouvette

Les tests de décantation en éprouvette sont la source d'information la plus intéressante


pour déterminer les vitesses de sédimentation et leurs caractéristiques, en fonction des
propriétés physico-chimiques des boues activées.

La caractérisation de la décantation de boues est importante dans la détermination des


performances de fonctionnement du décanteur secondaire et également pour déterminer
l'efficacité de dépollution des stations d’épuration.

Plusieurs corrélations empiriques ou semi-empiriques ont été proposées dans la


littérature pour relier le taux d'épaississement avec la concentration en solides d'une boue ; par
exemple, Daigger et Roper (1985) ; Marsilli-Libelli, (1993) ; Joinnis et al., (1999) ;
Vanderhasselt et Vanrolleghem (2000) ; Diehl (2000).

La conception et le fonctionnement des décanteurs secondaires sont généralement


basées sur la théorie des flux des particules solides. Hill (1985) ; Vanderhasselt et al. (1999)
ont signalé que les données de base requises pour l'application de cette théorie peuvent être
obtenues à partir des tests multiples de décantation effectués en éprouvette. Ils ont noté aussi
que les vitesses initiales de sédimentation ( ) sur une plage de concentrations de boues ( )
sont mesurées pour différentes expériences de dilution.

La relation entre ( ) et ( ) est le plus souvent caractérisée par l'équation de Vesilind


qui contient les deux paramètres , et , où l'hypothèse la plus importante est de considérer
que la vitesse de décantation ne dépend que de la concentration locale des boues. Les
paramètres Vesilind peuvent ensuite être utilisés pour construire la courbe des flux.

Les auteurs Flamant et al., (2004) et Zhang D.J et al. (2006) ont résumé le processus de
décantation en éprouvette comme suit :

□ A l’instant t= 0 du test de décantation, la suspension est homogène. Après, les particules


s’agglomèrent et décantent, sans variation de concentration. Le surnageant est clair et
ne contient pas de matières en suspension;

□ Après les premières cinq minutes, une zone de concentration rapide est apparue. Cette
zone est seulement observée dans les tests de décantation à faible concentration ;

- 37 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

□ A la fin du test de décantation, une zone de compression peut être clairement identifiée
qui est caractérisée par une faible variation de la vitesse de sédimentation en fonction du
temps.

La figure 2-2 montre les variations de l’interface liquide/solide en fonction du temps. La


vitesse initiale de sédimentation ( ) est définie comme étant la pente de la partie linéaire (B-
C) de cette courbe.

t= 0
h
Surnageant
h0 A
t= t1

Sédiment
C début de la zone
de compression

t= t2 D E
Zone de décantation
t=0 t= t1 t= t2 t
Figure 2-2. Test de décantation en éprouvette (Flamant et al. 2004).

Plusieurs tests en éprouvette peuvent être utilisés en parallèle à différentes


concentrations de boues afin de déterminer les vitesses initiales de décantation, en même
temps. Ceci permet de déterminer expérimentalement la relation entre la concentration des
boues et la vitesse initiale de décantation.

Les régimes de décantation représentés par Flamant et al. (2004) sont comparables aux
régimes de Bürger et al. (2001). La courbe de décantation peut être divisée en trois parties
principales, comme illustrée sur la figure 2-2. Dans la partie ‘B-C’, la vitesse est constante, les
particules en suspension se décantent à la même vitesse, de telle sorte que l'interface se
déplace également à la même vitesse. La deuxième partie ‘C-D’ correspondant à la zone de
densification de lit de boues, et la partie ‘D-E’ représente une zone de compression.

Flamant et al. (2004) déclarent aussi qu’une interface sédimentation/suspension apparaît


uniquement dans les solutions diluées ou bien de faibles concentrations.

- 38 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

2.4.2 Les modèles "vitesse de décantation-concentration"

Plusieurs auteures (tableau 2-1) ont étudié la relation entre la vitesse de sédimentation et
la concentration de boues activées. Les modèles les plus connus sont ceux proposés par
Vesilind et par Yoshioka. De nombreuses formes d’expressions de la vitesse de décantation
sont résumées dans le tableau 2-1.

Tableau 2-1. Les principaux modèles vitesse-concentration.

Année Modèles Référence

k (1 − nX ) e −4.19 X
2 Steinour, cité par Hadj-
1944
Sadok, 1999

k (1 − nX )
4.65 Richardson, cité par Hadj-
1954
Sadok, 1999

1963 (
k 1 − n1 X + n2 X 2 + n3 X 3 + n4 X 4 ) Channon, cité par Hadj-
Sadok, 1999

k (1 − nX ) X
3 Scott, cité par Hadj-Sadok,
1966
1999

1968 kX (1 − X ) Scott, 1968

k (1 − n1 X )
n2
1980 Vaerenbergh, 1980

k1 (1 − n1 X ) 2 + k 2
n
1980 Vaerenbergh, 1980

1991 ( ( (
max 0, min V0' ,V0 e − rh ( X − X min ) − e
− rp ( X − X min )
))) Takács et al., 1991

k (1 − nX ) X
4
1993 Cho et al., 1993

1993 k e − nX X Cho et al., 1993

1993 (k (1 − n X ) X )
1
4
e −n2 X Cho et al., 1993

De Clercq et al. (2005) considèrent que les tests de décantation en éprouvette sont
utilisés pour la surveillance du processus de sédimentation et pour valider les modèles de
décantation, ainsi que la mesure de la qualité des boues. Notons que les tests de sédimentation
en batch peuvent être incorporés dans un système de contrôle automatique d’une station
d’épuration (par le biais de l’introduction d’un automate). L’expression de la vitesse de
décantation peut être utilisée pour décrire le comportement de sédimentation des boues
activées dans un décanteur secondaire.

- 39 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

2.4.3 Indices de décantation des boues et méthodes d’estimation

D’après le tableau 2-1, les modèles de la vitesse de décantation sont exprimées en


fonction de paramètres caractéristiques des boues ( k i , ni ). Souvent, les paramètres ni sont
évalués à partir de la connaissance des indices de décantabilité des boues (SVI, DSVI, SSVI),
dont les définitions de ces termes sont les suivantes :

□ SVI : Sludge Volume Index (Indice Volumique des Boues ; également appelé Indice de
Mohlman). Cet indice représente le rapport entre le volume de boues en mL/L et la
teneur des matières en suspension (MES) en g/L (la méthode d’estimation de ce
paramètre est présentée dans l’annexe 2). L’indice SVI est la base des autres indices ;

□ DSVI : Diluted Sludge Volume Index (Indice Volumique des Boues Diluées ; appelé
aussi Indice de Boues). Le DSVI est généralement utilisé pour les boues concentrées qui
nécessitent par la suite des dilutions. Le calcul de cet indice peut se faire à l’aide du
facteur de dilution.

□ SSVI : Stirred Specific Volume Index (Indice Volumique Spécifique Agité). C’est le
même que SVI avec une masse initiale fixée à 3.5 g/L et une vitesse agitation de 1 rpm.

En remplaçant les expressions des paramètres k i et ni , en fonction des indices de


décantabilité des boues, dans les équations 2-4, 2-5 et 2-6, plusieurs corrélations sont citées
dans la littérature pour estimer la vitesse de sédimentation et de décrire le processus
d’épaississement des couches de solide (tableau 2-2).

Toutefois, les corrélations entre ces indices de décantabilité de boues et les


caractéristiques de sédimentation sont de nature empirique. Par conséquent, l’utilisation
généralisée de ces corrélations nécessite plusieurs expérimentations.

De nombreux travaux ont été proposés dans la littérature dans le but de relier les indices
de décantation (SVI, DSVI et SSVI) aux paramètres de la loi de vitesse (Marsilli-Libelli,
1993 ; Renko, 1998 ; Lee et al., 1999 ; Von Sperling et Vasconcellos Froas,1999 ;
Vanderhasselt et Vanrolleghem, 2000 ; Jobbágy et al., 2001 ; Giokasa et al., 2002 ; De Clercq
et al., 2003 ; Qian et al. 2009...).

Cependant, les prédictions des expressions de la vitesse de sédimentation ainsi obtenues


ont montré leurs limites pour l’approximation du comportement dynamique dans la zone de
compression du décanteur. Afin de corriger ces lacunes, des fonctions empiriques de
correction ont été développées, intégrant comme paramètres la profondeur du bassin, les

- 40 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

indices de boues (SVI, SSVI, DSVI) et de la concentration des particules solides dans
l’affluent (Hartel et Popel, 1992). Des exemples fondamentaux de ce type de modèles sont
énumérés dans le tableau 2-2.

Tableau 2-2: Vitesse de sédimentation en fonction des indices de décantation.

Année Modèle Référence

1985 7.8 e − (0.148+0.0021 SVI ) X Daigger et Roper, 1985

(15.3 − 0.0615 SVI )e − (0.0426+0.00384 SVI −0.0000543 SVI )X


2
1988 Wahlelberg et Keinath, 1988

1992 (17.4 )
e −(0.0113 SVI +3.931) e − (1.043−0.9834 e
−0.00581 SVI
)X Hartel et Popel, 1992

1993 (9.127 − 0.0366 SSVI )e − (0.277+ 0.0011 SSVI ) X Marsilli-Libelli, 1993

1999 ((0.13DSVI + 26.5)e ( − 63.8 e − ( 0.04 DSVI ) −0.56


)
)x Joinnis et al., 1999

Une étude plus approfondie, pour calculer la vitesse de décantation en fonction des
différents indices de boues, a été réalisée par Dimosthenis et al. (2003). Cette étude, qui
repose également sur les paramètres de Vesilind et les indices volumiques des boues, a permis
de développer des corrélations plus performantes. Ces auteurs ont observé que les valeurs
‘SVI’ sont fortement influencées par la géométrie du décanteur (hauteur, diamètre…) qui
affecte par conséquent la conception et la simulation du processus de décantation secondaire.
Ces indices ont été réajustés, de temps en temps, lors des perturbations en intégrant toutes les
données opératoires obtenus au niveau de la station d’épuration.

2.5 Modélisation dynamique du décanteur secondaire

Le comportement du décanteur secondaire est moins élaboré par comparaison au


réacteur biologique (aérateur) (Hadj-Dadok, 1999). Ceci est dû à la complexité des
mécanismes mis en jeu dans la séparation des phases solide-liquide et aux manques de
données expérimentales fiables pour développer des modèles réalistes (Alloway, 1993).

Les principaux critères de conception du décanteur secondaire sont la charge massique,


la charge hydraulique entrante, le débit de pointe, la profondeur minimale et le taux de
débordement de lit de boues (Guergachi et Patry, 2003 ; Xanthoulis, 2004 ; Bürger et
Narváez, 2007 ; Diehl, 2008). Dans le cas d’un fonctionnement optimale des stations
d’épurations de grandes tailles, on trouve dans la littérature (Daigger, 1995 ; Zhang Z-G et al.,
2006 ; Schuler et Hoon Jang, 2007) d’autres critères de caractérisation des boues activées qui

- 41 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

sont considérés, tels que la concentration de liqueur mixte, l’indice de volume des boues et le
taux de recirculation.

Vu le comportement complexe du décanteur secondaire et son importance pour le bon


fonctionnement du processus de décantation des boues activées, plusieurs chercheurs se sont
intéressés à la modélisation mathématique de cet ouvrage. Ces modèles mathématiques ont
une grande importance, entre autres, dans la gestion des stations d’épurations en cas de
grosses perturbations et dans le dimensionnement des installations.

Une excellente revue bibliographique sur l’historique de l’évolution des modèles de


décanteurs secondaires, est donnée dans les travaux de Jeppsson (1996) ; Dauphin (1998) ;
Hadj Dadok (1999) et Bürger et al. (2001), dont un résumé est présenté ici.

2.5.1 Les modèles du décanteur secondaire

Les modèles de décantation proposés dans ce domaine sont généralement basés sur
l’analyse spatiale de la variation de la matière solide en suspension.

Ces modèles dynamiques, souvent obtenu à partir de la conservation de la matière, sont


élaborés généralement comme outils de simulation. Les algorithmes numériques de
résolutions de ces modèles sont obtenus en divisant le décanteur en plusieurs couches
horizontales, et ce afin d’estimer les concentrations de la phase solide dans chaque couche
(Diehl, 1997). Dans la résolution numérique de ces modèles, les conditions aux limites sont
prises en compte, depuis le haut et le bas du décanteur et entre les différentes couches.
Certains auteurs (Gillot, 2007 ; Ekama et al., 2004) ont considéré que le décanteur est
constitué de plusieurs zones distinctes, dont chaque zone peut diviser en plusieurs couches. Le
nombre de couches est choisi selon chaque auteur.

Ekama et al. (1997) ont classé ces modèles en trois types :

1. modèles de zéro dimension (0D), qui ne s’intéressent qu’aux flux entrant (liqueur mixte)
et aux flux sortants (eaux traitées et boues soutirées),
2. modèles à une dimension (1D), qui sont basés généralement sur le bilan de matière des
flux de particules solides et la loi de vitesse de sédimentation ainsi que les phénomènes
d'épaississement (Dauphin, 1998). De nombreux auteurs (Hill, 1985 ; Vitasovic, 1986 ;
Takács et al., 1990 ; Hamilton et al., 1992 ; Härtel et Pöpel, 1992 ; Dupont et Dahl, 1995 ;
Krebs, 1995 ; Watts, 1995 ; Chancelier et al., 1997a; Chancelier et al., 1997b ; Jeppsson,
1996 ; Vanhooren, 2002 ; Wett, 2002 ; Guegachi and Paty, 2003 ; Bürger et al., 2003 ;

- 42 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

Bürger et al., 2005 ; Diehl, 2008 ; David, 2009) ont utilisé ce type de modèles pour
simuler certains paramètres, tels que la hauteur du voile de boues et la concentration des
boues recirculées dans le décanteur. D’après Kleine et Reddy (2005), les modèles
unidimensionnels peuvent être également utilisés dans la gestion et le stockage des
matières en suspension,
3. modèles à deux ou trois dimensions (2D et 3D), appelés encore modèles
hydrodynamiques, sont plus complexes que les modèles unidimensionnels. Ces modèles,
qui intègrent l’interaction entre les flux hydrauliques et la décantation des boues, sont
essentiellement utilisés pour analyser la distribution spatiale des flux, avec plus de
précision à l'intérieur du décanteur.

2.5.2 Modèles unidimensionnels

La grande majorité des recherches proposées au cours de ces dernières décennies se sont
limitées aux modèles mathématiques à une dimension, appelés aussi modèles de couches.

Les modèles unidimensionnels sont basés sur la théorie des flux de Kynch (cité dans Wett,
2002), où le bassin de décantation est simulé comme un réacteur agité continu (RAC) Kleine
et Reddy (2005). Ces modèles, obtenus à partir du principe de conservation de la matière, sont
représentés par des équations aux dérivées partielles (PDE) (Chancelier et al. 1997a ; Dauphin
1998). La plupart des auteurs utilisant les modèles unidimensionnels s’appuient
principalement sur les travaux Takacs et al. (1990), où la majorité des travaux dans ce
domaine considèrent essentiellement le processus d'épaississement. L'équation générale de
continuité est formulée comme suit :

∂X ∂ (F ) ∂X ∂(D ∂X )
= − + Vh + + RX (2.7)
∂t ∂z ∂z ∂z 2
avec : X : Concentration en MES (Kg/m3) ;
t : Temps (h) ;
z : Profondeur (m) ;
D : Coefficient de diffusion (m2/h)
F = VS X : Flux sédimentaire (MES/m2.h) ;

VS = f ( X ) : Vitesse de sédimentation (m/h) ;

Vh = Q / A : Vitesse hydraulique (m/h) ;

RX : Vitesse de la réaction (Kg/m3 h).

- 43 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

Les principales hypothèses présentées par Stenstrom (1975) (cité dans Jeppsson 1996) sont :

□ il y a un épaississement continu, c’est-à-dire pas de dispersion verticale;


□ la concentration des matières en suspension (MES) est complètement uniforme dans un
plan horizontal dans le décanteur;
□ la vitesse gravitationnelle est nulle au fond du décanteur ;
□ il n'ya pas de réaction biologique importante qui affecte la concentration en MES dans
le décanteur;
□ la vitesse gravitationnelle est fonction uniquement de la concentration des solides en
suspension.

Pour la résolution de l’équation de continuité non linéaire (2-7), plusieurs chercheurs


dans ce domaine utilisent des méthodes numériques telles que Runge-Kutta, différences finies
et itératives. Les méthodes itératives figurent parmi les méthodes numériques les plus
couramment utilisées et le plus puissantes.

2.5.3 Evolution des modèles unidimensionnels

Une famille des modèles dynamiques de décantation à une dimension a été développée
sur la base du concept de Coe et Clevenger (1916) (cité dans Lumly 1985). Ces modèles
décrivent généralement la variation des concentrations en MES le long du décanteur, en
fonction du temps. Ces modèles sont basés sur le principe de stratification, qui considère que
le décanteur est formé de plusieurs couches horizontales de concentrations homogènes.

Rappelons que la résolution de ces modèles, obtenus à partir des bilans massiques et de
la théorie de Kynch, permet d’estimer la vitesse de décantation. Notons que cette vitesse, très
importante dans la formulation du modèle du décanteur, a été prédite par Takacs et al. (1990)
par une expression faisant intervenir une double exponentielle.

2.5.3.1 Modèle de Takacs et al., 1990

La fonction de vitesse de décantation proposée par Takacs et al. (1990) est donnée par
l’expression suivante :

( ( (
Vs = max 0, min V0' ,V0 e −rh ( x − xmin ) − e
− rp ( x − xmin )
))) (2-9)

Avec :
V0' ,V0 : Vitesse maximale de sédimentation pratique et théorique (m/h),

rh : Paramètre de décantation à faible concentration (m3/Kg),

- 44 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

rp : Paramètre de décantation à forte concentration (m3/Kg),

X min = f ns . X , Concentration minimum de l'effluent (mg/l),

f ns : Fraction de solides non décantables.

L’équation (2-9) représente la vitesse de sédimentation dans les quatre régions qui sont
illustrées sur la figure 2-3, dans le but de décrire le comportement des différentes fractions de
la boue.

V0
Vitesse de décantation VS

'
V0

Xmin Xlow Xhigh


Concentration (mg/l)

Figure 2-3. Description du modèle de la vitesse de décantation


utilisée par Takacs et al. (1990)
Selon Jeppsson (1996) et d’après l’équation 2-9 :
□ ≤ : la vitesse de sédimentation est nulle,
□ < < ! : la vitesse de sédimentation est dominée par les particules qui se
déposent lentement,
□ ! < < " : la vitesse de décantation est considérée comme indépendante de la
concentration, une fois que les flocs atteignent leur taille maximale.
□ Enfin, lorsque > " , le modèle revient à la fonction traditionnelle exponentielle
de la vitesse de Vesilind décrivant le processus de la sédimentation.

- 45 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

2.5.3.2 Modèle de Lee et al. (1999)

Ces auteurs considèrent que le décanteur peut être divisé en deux zones importantes,
une zone de clarification et autre d’épaississement (voir figure 2-4). Au cours de
l'épaississement, trois zones sont observés : une zone de clarification, une zone de transition et
autre de compression. Notons que ces auteurs ont négligé la zone de transition.

Figure 2-4. Répartition des flux de matières d’un modèle


du décanteur secondaire (Lee et al. 1999)

Lee et al. (1999) supposent que toutes les particules ont la même vitesse de
sédimentation sur toute la profondeur de ces zones. Ces auteurs considèrent que l’alimentation
est introduite à une certaine profondeur du décanteur qui sépare les deux zones de
clarification et d’épaississement (voir figure 2-4). Ces zones sont subdivisées en vingt (20)
couches. Le modèle dynamique décrivant la variation des concentrations en MES, obtenu à
partir du bilan massique, en considérant la dispersion représentée par le nombre de Peclet, est
donnée par l’équation :

- 46 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

Qr Lbot  X N − X N −1 
Qr ( X N −1 − X N ) + VS , N −1 A −  
dX N Pebot  ∆Z 
= (2-10)
dt A.∆Z

Avec :

Pe bot : Nombre de Peclet dans la zone d’épaississement,

Qr : Débit recirculé (m3/h).


Z: Hauteur du décanteur (m)

Le modèle de Lee et al. (1999), est une représentation mathématique complète du


processus de séparation de la biomasse de l’eau épurée.

2.5.3.3 Modèle de Wett, 2002

En considérant omettant le terme de dispersion et la zone de transition, Wett (2002) ne


considère que les régimes de clarification, d’épaississement et de compression. Cet auteur
considère également que le flux transport des particules solides, ($) due à la gravité, est le
produit de la vitesse de sédimentation ( ( )) par la concentration des particules solides ( ) :

= ( ) et $( ) = ( ) (2-11)

Où : $ est le flux des particules solides (Kg/m2h)

En prenant une couche horizontale dans le décanteur d’une épaisseur dz, l’équation de
continuité prend la forme suivante :
%( &') % %0
%(
)* = +$(,) − $(, + ),)/)* * %(
+ %' = 0 (2-12)

Avec : $ = $( (,, *))

D’après les résultats de simulation de Wett, ce modèle à trois zones, donne une
description satisfaisante des variations du voile de boues et des concentrations des boues du
décanteur.

2.5.3.4 Modèle de Longhua et al., 2009

Longhua et al. (2009) ont amélioré le modèle du décanteur secondaire unidimensionnel


en introduisant un terme relatif à la réaction biologique dans le décanteur, qui est souvent
négligée par les autres auteurs. Longhua et al. (2009) ont développé leur modèle en divisant le
lit de boue en plusieurs couches horizontales et homogènes et en négligeant le terme de
dispersion verticale. Ce modèle est basé sur les mêmes hypothèses de Stenstrom (1975) (cité

- 47 -
Chapitre 2: Les modèles dynamiques du décanteur secondaire

dans Jeppsson 1996, (voir 2-5-2)). L’équation, peu compliquée, obtenue par ces auteurs est la
suivante :
9 9
& 3,4 (56 758 ) 3,4: (56 758 ) 3,4
;4: ;4
= <=,4: 93,4 (2-13)
&( '4 7 7?3,4
>4

Avec :
? * ! : Débits de recirculation et soutirage de boues (m3/h),
A: Surface du décanteur (m2),
@A, : Vitesse de la réaction (Kg/m3.s).
L’équation (2-13) présente le modèle dynamique de la décantation des flocs solides
dans le clarificateur, en tenant compte de la réaction biologique.

2.6 Conclusion

Nous avons présenté dans ce chapitre certains modèles dynamiques unidimensionnels


décrivant le processus de séparation des phases liquide-solide mis en jeu dans le décanteur
secondaire. La présentation de la méthode d’estimation de la vitesse de décantation a été
particulièrement abordée.

- 48 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

CHAPITRE 3- PRÉSENTATION DU SITE D’ÉTUDE,


MOYENS EXPÉRIMENTAUX ET MÉTHODOLOGIE

- 48 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

Dans ce chapitre nous présentons le site expérimental avec ses différents ouvrages qui
constituent la station d’épuration de la ville de Sétif. Nous signalons que nos efforts
concernent principalement le comportement dynamique des deux principaux ouvrages qui
sont l’aérateur et le décanteur, en tenant compte également des interactions de ce couple
‘Aérateur-décanteur’. Une brève description du notre procédé a été présentée, en décrivant
la méthodologie employée pour les prélèvements et les analyses effectuées. Nous expliquons
également la méthodologie générale appliquée pour mener à bien nos objectifs. Dans la
dernière partie, nous essayerons de tirer les conclusions concernant le fonctionnement de la
station d’épuration de Ain S’Fiha de Sétif.

3.1 Présentation du site d’étude et données de base


La ville de Sétif (figure 3-1) est située à 300 Km de la capitale Alger et à 80 Km des
côtes maritimes sur les Hauts-Plateaux qui séparent l'Atlas du Nord et celui du Sud avec une
altitude de 1080 mètres. Cette situation confère à la ville de Sétif un climat continental avec
un hiver très froid et un été très chaud.

Figure 3-1. Localisation de la station d’épuration de la ville de Sétif, Algérie


(image de Google Maps).
Sétif, par sa situation de ville carrefour, est caractérisée par une croissance urbaine
considérable résultant de la conjugaison de plusieurs facteurs socio-économiques et
biodiversité.

- 49 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

3.1.1 Emplacement et fiche technique de la station d'épuration

La station d’épuration est située à 5 Km de Sétif dans la mechta d’Aïn S’fiha. Elle a été
mise en service en mars 1996. Les rejets domestiques proviennent essentiellement de la ville
de Sétif. Le traitement biologique se fait par boues activées en aération prolongée et en faible
charge. Le tableau 3-1 donne la fiche technique sur ce site.

Tableau 3-1. Fiche technique de la station d’épuration de Sétif *.

Montant de l’opération 351.885.000.00 DA

Date de démarrage des travaux Décembre 1990

Date mise en service Mars 1996

Lot génie civil: entreprise nationale hydrotraitement

Entreprise de réalisation Lot fourniture, montage et mise en service des


équipements: société d’épuration et entreprise,
Belgique

Biologique à faible charge en stabilisation aérobie


Principe de traitement
des boues

Normes de rejet DBO5< 30 mg/L, MES< 30 mg/L, DCO< 90 mg/L


* Document technique élaboré par la station d'épuration.

3.1.2 Présentation du site d’étude

Le procédé de traitement des eaux usées au niveau de la station d'épuration de la ville de


Sétif se fait par boues activées à faible charge en stabilisation aérobie des boues. La station est
alimentée par cinq stations de pompage sous un réseau semi-séparatif. Notons qu’elle a été
dimensionnée pour accueillir 66000 m3/j en temps sec pour une capacité de 330000
équivalent-habitants. Le concepteur (Société d’Epuration et Entreprise (SEE), Belgique) a
évalué les principaux indicateurs de pollution de l’affluent à 270 mg/l de DBO5, 780 mg/l de
DCO, 350 mg/l de MES. Les objectifs de qualité, exigés par la réglementation algérienne,
permettent de rendre les eaux usées rejetées vers le milieu récepteur acceptables dont des
concentrations doivent être inférieures à 30 mg/l de DBO5, 90 mg/l de DCO et 30 mg/l de
MES.

Le tableau 3-2 illustre les prévisions, réalisées par le concepteur en 1990, concernant la
capacité nominale de la station d’épuration.

- 50 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

Tableau 3-2. Capacité de la station d’épuration de Sétif *.

Valeurs de concepteur*, 1990


Paramètres
Unité 1ère phase 2ème phase

Horizon -- 2000 2013

Population E-H 330 000 450 000

Débit journalier m3/j 66 000 99 000

Nature des eaux brutes -- domestiques

Type de réseau -- semi-séparatif


* Document technique élaboré par la station d'épuration.
**Société d’Epuration et Entreprise (SEE), Belgique.

3.1.3 Caractéristiques des eaux usées de la ville de Sétif

Les eaux usées de la ville de Sétif sont un mélange complexe et variable des déchets
commerciaux et résidentiels. Ces eaux usées provenant de différents réseaux et sources
diffèrent par les caractéristiques individuelles. Elles sont composées des rejets provenant des
eaux des lavabos, des douches, des baignoires, des toilettes, des appareils ménagers et des
cuisines. Ces eaux sont généralement chargées de sables, de bouteilles, de graisses, de
détergents, de bois et de débris organiques.

Les matières présentes dans les eaux usées urbaines sont caractérisées par :

□ les solides relatifs aux matières en suspension (MES)

□ l’oxydation chimique relative à la demande chimique en oxygène (DCO)

□ la biodégradabilité biologique relative à la demande biologique standardisée pendant 5


jours (DBO5).

Par contre les nutriments sont caractérisés par les mesures du phosphore total et de
l’azote total. Le tableau 3-3 illustre les principaux paramètres caractérisant les eaux usées
brutes de la ville de Sétif.

En septembre 2012, la production moyenne d'eaux usées urbaines par la commune de


Sétif a été estimée à 535260 m3/mois, soit de 17842 m3/j. Ces eaux usées sont amenées à la
station d’épuration par cinq stations de pompage, installées sur les quatre cotés de la ville. Le
débit maximum, enregistré aux environ de 11h00, est estimé à 1100 m3/h. Le débit minimum
a été observé vers 03h00 du matin, et ne dépasse pas à 220 m3/h.
- 51 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

Tableau 3-3. Qualité des eaux usées brutes à l’entrée de la station - Septembre 2012.

Débit moyen - Concentration (mg/L)


septembre 2012 (m3/j) MES DBO5 DCO NTK N-NO2 N-NO3 Pt
17842 469 387 1023 68 6.1 8.27 5.2

Ces données peuvent aider à contrôler le fonctionnement de la station d’épuration et


peuvent servir à la gestion par le biais de la modélisation, soit dans le bassin d’aération ou
encore dans le décanteur secondaire.

3.1.4 Charges de polluants en entrée de la station

La qualité des eaux usées brutes de la ville a été estimée à l’entrée de la station
d’épuration de Sétif, exactement dans le poste de relevage principale. La charge massique
s’exprime en fonction du débit et de la concentration en matières polluantes suivant la
relation :

ℎ ⁄ = é ⁄ × ⁄

Le tableau 3-4 présente les principales caractéristiques ponctuelles des eaux usées à
l’entrée de la station (valeurs moyennes de 30 jours par temps sec).

Tableau 3-4. Charges journalières moyennes en fonction des principaux paramètres de


pollution - septembre 2012, en entrée de la station.

Débit = 17842 m3/j (soit 535260 m3/mois)


Paramètres
Concentration (mg/L) Charge (Kg/j)

MES 469 8368

DBO5 387 6905

DCO 1023 18230

NTK 68 1213

Pt 5.2 93

Généralement les concentrations moyennes des principaux paramètres de pollutions,


indiqués dans tableau 3-4, sont presque concordantes avec celles de la littérature. Les
principales caractéristiques ponctuelles des eaux usées à l’entrée de la station sont présentées
en détails dans le chapitre 4.

- 52 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

3.1.5 Critères de conception

Les charges polluantes organiques estimées pour la 1ère phase et utilisées comme
critères de conception de cette station sont de 17820 Kg/j DBO5. Le concepteur a adopté les
paramètres figurant dans le tableau 3-5.

Tableau 3-5. Les données de base de conception de la station d’épuration de Sétif *.


Valeurs de concepteur**, 1990
Paramètres
Unité 1ère phase, 2000 2ème phase, 2013

Température maximale de l’eau °C 28 28

Débit de pointe (maximum) horaire m3/h 4400 6600

Débit moyen horaire m3/h 2750 4125

Altitude du site m 1080 1080

Charge DBO5 journalière Kg/j 17820 24300

Matières en suspension Kg/j 23100 31000


* Document technique élaboré par la station d'épuration.
** Société d’épuration et entreprise (SEE), Belgique.

3.1.6 Qualité des effluents traités et déversés dans l’Oued

L’objectif principal de l’exploitation de la station d’épuration de Sétif est de présenter


les moyens qui ont été entrepris jusqu’à ce jour, par l’Office National d’Assainissement
(ONA), pour restaurer notre environnement et de montrer l’importance de la gestion
quotidienne des activités de la station d'épuration.

Les objectifs de qualité des eaux rejetées vers la rivière pour les effluents de la ville de
Sétif sont fixés avant l’exploitation de cette station. La station a été conçue pour réduire la
demande biochimique en oxygène, ou DBO5, de 80 à 90% et la teneur en matières en
suspension, ou MES totales de 80 %, environ afin d'éviter les mauvaises odeurs.

La qualité des eaux usées épurées au niveau de la station est caractérisée par :

□ Protection de l’oued Boussalem, qui est l’un des principaux affluents du barrage de Zada,

□ Préservation de l’environnement et réutilisation des eaux épurées à des fins agricoles,

□ Réutilisation des boues produites comme fertilisant.

3.2 Description de la station d’épuration


3.2.1 Schéma de la station

- 53 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

A) Grille grossière: Largeur de la grille = 1.8 m,


Poste de relèvement Inclinaison = 70°, Forme des barreaux =
principale C N rectangles 10 x 50 mm,
B Ecartement entre les barreaux = 50 mm.
A
B) Grille mécanisée: largeur de la grille = 1 m,
Profondeur des chenaux=1.50m,
Espacement entre barreaux = 25 mm,
Epaisseur des barreaux = 10 mm.
C) Dessableur-Déshuilleur: Longueur = 20 m,
Largeur = 4 m, Volume = 200 m3,
Temps de séjour = 8 mn.
D) Décanteur primaire: Diamètre = 33 m,
Profondeur d’eau = 3 m à la périphérie,
Volume = 1473 m3.
E) Bassins d’aération et de stabilisation:
Forme carrée=35.4 m de coté, volume= 5000 m3,
Hauteur d’eau = 4.0 m, Nbre d’aérateurs = 4.
F) Décanteur secondaire: Diamètre = 46 m,
Surface = 1661m2, Profondeur d’eau 4 m à la
périphérie.
G) Bassin de désinfection: Dimension 30x20
m2, Profondeur 3 m, Débit journalier = 66000
m3/J, Dosage de chlore 5010 ppm.
H) Epaississeur: Diamètre = 22 m,
D
Surface = 380 m3, Hauteur = 4 m.
I) Lits de séchage: Nombre = 36, Dimension =
30x15 m, surface unitaire = 450 m2, surface
totale = 16200 m2.
J) Salle de pompage: pompes à vis.

Circuit des boues


PEHD φ160
PVC φ90 Circuit des eaux usées
PEHD φ90
Circuit des eaux épurées
G
Vers l’oued
Boussalem Figure 3-2. Schéma de la station d’épuration de Sétif.
- 54 -
- 54 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

3.2.2 Présentation des différents ouvrages

Les effluents de la station d’épuration sont collectés, à partir des cinq stations de
pompages, au niveau du poste de relèvement principale. Ils sont ensuite dirigés vers le
prétraitement où sont combinés les traitements de dégrillage, de dessablage et de déshuilage
ainsi que la décantation primaire. Les eaux usées sont ensuite dirigées vers le traitement
biologique. Ce dernier est composé par des bassins de stabilisation et d’aération dont le but
est d’améliorer la croissance des micro-organismes. La séparation ‘eau-boue’ est assurée par
le décanteur secondaire. Enfin, l’effluent épuré est ensuite envoyé vers le bassin de chloration
et les boues sont dirigées vers l’unité d’épaississement et de déshydratation par les lits de
séchage.

3.2.2.1 Le prétraitement

Le prétraitement ou le traitement mécanique a pour but d’assurer la protection des


équipements électromécaniques afin de réduire les risques de colmatage des conduites
raccordant les différents ouvrages. Généralement, le prétraitement est constitué de trois
procédés essentiels : le dégrillage, le déshuilage et de dessablage.

La station de Sétif possède deux dégrilleurs : grille grossière et grille mécanique


(mécanisée) (pour les dimensions voir figure 3-2). Les déchets transportés par l’effluent sont
éliminés par les mailles de ces dégrilleurs. Par la suite l'effluent passe dans le Dessableur-
Déshuilleur de 20 mètres de longueur, de 4 mètres de largeur et d'un volume total de 200 m3.
Un surpresseur installé au fond du bassin provoque la décantation des sables et la flottation
des huiles et des graisses. Les flottants sont évacués par un pont racleur mécanisé et un
dispositif composé d’une goulotte et d’une lame qui permet de soutirer le sable. Le temps de
séjour dans Dessableur-Déshuilleur est de 8 minutes.

3.2.2.2 Le traitement primaire

Il s’agit d’une décantation qui est principalement effectuée dans des décanteurs nommés
primaires, habituellement sans coagulation chimique préalable (Ouali, 2001). Ces décanteurs
primaires ont pour objectif d’éliminer les matières aisément décantables et d’assurer une
bonne qualité de l’effluent afin de l’envoyer vers le traitement biologique. Le décanteur
primaire a une forme cylindro-conique, son volume total est de 1473 m3, soit un diamètre de
33 m, La hauteur de la partie cylindrique est de 2.50 m.

- 55 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

3.2.2.3 Le traitement secondaire

Le procédé à boues activées est composé généralement de deux ouvrages très


importants : le bassin d’aération et le décanteur secondaire.

a. Le bassin d'aération et de stabilisation :

C’est l'ouvrage le plus important en volume de la filière de traitement (5000 m3,


profondeur 4 m). Il se présente sous la forme carrée de 35.4 m de coté, dont il est constitué de
quatre compartiments séparés par des cloisons. Quatre turbines puissantes sont disposées aux
centres de ces compartiments (voir la figure 3-2).

b. Le décanteur secondaire :

Généralement, la biomasse cultivée dans le bassin d’aération est séparée dans décanteur
par gravité. Le décanteur secondaire est l’ouvrage le plus important dans cette étude. Il est de
type cylindro-conique raclé de 46 mètres de diamètre et 4.50 mètres de profondeur, avec une
surface de contacte avec l’aire de 1661 m². Les hauteurs de la partie cylindrique et celle
comique sont de 4 et 0.5 mètres respectivement. Ce décanteur possède une passerelle (pont
tournant) et deux racleurs, l’un à la surface et l’autre au fond du bassin. La passerelle est
construite à partir de tôles en acier inoxydable pliées. Par contre le racleur de surface, fabriqué
en caoutchouc, il permet d’écrémer les matières flottantes en surface, qui s'écoulent vers une
goulotte et renvoyées vers le système de prétraitement. Les boues sont dirigées vers le fond du
décanteur secondaire au niveau de la fosse septique dont l’objectif est de concentrer et
d’aspirer les boues par des pompes à vise. Le racleur de fond permet de pousser la boue
autour de cette fosse pour préparer le pompage de celle-ci.

3.2.2.4 Le traitement tertiaire

Cette phase de dépollution, est complémentaire, a pour objectif principal de finir plus au
moins l’épuration afin d’assurer l’élimination des substances dangereuses tels que les germes
vivants, les virus et les bactéries. Ce traitement est généralement effectué dans des ouvrages
nommés bassins de désinfection.

Il existe de nombreuses techniques de désinfection des eaux. Les techniques disponibles


actuellement dans le monde sont les suivantes:

□ Désinfection à l’ozone,
□ Désinfection par rayonnement UV,
□ Désinfection utilisant le chlore.
- 56 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

Dans la station d’épuration de la ville de Sétif le bassin de désinfection est de volume de


15000 m3, dont la concentration de dosage du chlore est de 6000 mg/L.

3.3 Principe des prélèvements des échantillons

Les prélèvements constituent l’étape la plus importante pour l'évaluation des


concentrations et des charges traitées et rejetées par la station d’épuration. Fiaux (2005) juge
que le prélèvement d'échantillons en entrée de la station est problématique et est très
difficilement représentatif. Il pense aussi que pour les stations d’épuration de forte capacité
avec un personnel à temps plein, des prélèvements rigoureux sont effectués régulièrement à
chaque étape de traitement pour les auto-contrôles ; sur les eaux brutes d'entrée sans les cycles
internes, à la sortie du décanteur primaire ainsi que sur les eaux traitées. Ces informations
permettent de dresser un bilan assez précis du fonctionnement annuel des installations et
d'exercer une exploitation rationnelle de celles-ci. Mais aussi comme nous verrons des
informations sont nécessaires pour la simulation et la commande des procédés de
fonctionnement.

3.3.1 Préparation des bidons avant prélèvement

Les prélèvements ont été effectués dans des récipients en polyéthylène, ce


thermoplastique est plus dure, résiste à des températures élevées et présente des meilleurs
conditions pour le stockage. Cependant, la porosité du polyéthylène peut entraîner une légère
évaporation. Avant chaque échantillonnage, ces récipients ont été préalablement plongés dans
un bain de l’acide nitrique (HNO3 5%) pendant environ 15 minutes, puis rincés à l’eau
distillée.

3.3.2 Prélèvement sur le terrain et paramètres analysés

Les prélèvements sont situés aux endroits suivants:

□ à l’entrée de la station avant et après le prétraitement (eau brute);

□ à la sortie du décanteur primaire (après décantation primaire);

□ au niveau du bassin d’aération ;

□ à la sortie du décanteur secondaire (eau épurée);

□ au niveau du décanteur secondaire (boues fraîches et boues de recirculation) vers


l’épaississeur (boues épaissies).

- 57 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

3.3.2.1 Pour étudier le fonctionnement de la station en temps sec

Nous avons prélevé simultanément, à l’entrée et à la sortie de la station de Sétif, des


échantillons de cinq litres d’eaux par temps sec. Les prélèvements, réalisés en continu sauf les
jours fériés et les week-ends et en temps régulé, sont effectués manuellement et par temps sec.
Les paramètres physico-chimiques et biologiques réalisés dans les endroits suivants :

1. Les paramètres physico-chimiques mesurés sur le terrain (par les moyens de la


station d’épuration) lors des prélèvements sur les échantillons non filtrés sont :

La température (°C), le pH, la conductivité (µS/Cm), transparence et l’oxygène dissous.

2. Les paramètres effectués au niveau de laboratoire de la station sont :

MES, DCO, DBO5, NO2-, NO3-, NH4+, SO42-, TN, Pt.

3. Les paramètres analysés au laboratoire de Génie des Procèdes Chimiques (LGPC)


de l’université de Sétif-1:

La température, le pH, la conductivité, la décantabilité des boues, MS, IM (SVI) et MES.

Pour les boues activées, on réalise des prélèvements à sortie du bassin d'aération (boues
fraîches), sur le décanteur secondaire (boues recirculées), et sur l’épaississeur (bous
épaissies). Les analyses réalisées peuvent être :

T°, pH, O2 dissous, décantabilité des boues, MES, MV, MS, IM (SVI), NO2-, NO3-, NH4+,
SO42-, TN, Pt et par fois des observations microscopiques.

3.3.2.2 Pour étudier la vitesse de sédimentation des boues activées

Nous rappelons que les boues utilisées dans cette étude proviennent du bassin d’aération
de la station d’épuration de Ain Sfiha (liqueur mixte). Les expériences de décantation, ont été
réalisées au laboratoire de génie des procèdes chimiques (LGPC). Ces prélèvements
immédiatement utilisés après prélèvement.

Les prélèvements réalisés sur l’éprouvette de décantation sont effectués


hebdomadairement au cours de l’année 2011/2012. Les paramètres physicochimiques étudiés
sont : la température, le pH, la conductivité, décantabilité des boues, les matières en
suspension (MES) et IM (SVI).

- 58 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

3.4 Techniques analytiques utilisées

Les principaux protocoles expérimentaux pour les différentes analyses physico-


chimiques concernant les eaux usées et les boues activées sont respectivement résumées dans
l’annexe 2.

3.4.1 Mesure des paramètres physico-chimiques et biologiques des eaux usées

- Le pH et la température : ont été déterminés par un pH-mètre de type Hanna muni


d’une sonde mesurant la température, l’étalonnage de l’appareil a été réalisé avec des
solutions tampons commerciales à pH 4,0 ; 7,0 et 10,0.

- La conductivité : a été mesurée par un conductimètre de type Hanna. L’étalonnage de


l’appareil est effectué à l’aide de série d’étalons de chlorure de potassium (KCl), le facteur de
correction est estimé à 25 °C.

- La demande chimique en oxygène (DCO) : est mesurée par un photomètre de type


Macherey-Nagel, Nano-Color. Ce photomètre a utilisé aussi pour mesurer N-NO2-, N-NO3-,
N-NH4+, SO42-, TN, Pt.

- La demande biochimique en oxygène en 5 jours (DBO5) : la mesure de DBO5 est


utilisée comme base pour la détection de matière organique biodégradable dans l’eau.
L’appareil de détection utilisé est l’OxyTop de six (6) échantillons.

- Le carbone organique total (COT) : est mesuré par appareil de type SHIMADZU
TOC-VCPH. La calibration de cet appareil est effectuée par le réactif Potassium Hydrogen
Phtalate (KHP). Le temps de mesure est estimé à environ de 15 minutes par échantillon et
l’appareil est muni d’un passeur automatique de 56 échantillons.

3.4.2 Mesure des caractéristiques physico-chimiques des boues activées

- Matières en suspension (MES) : pour la détermination des MES des différentes boues
activées nous avons essayé d’utiliser deux méthodes, par filtration d’un volume d’eau usée sur
filtre cellulosique (0,45µm) selon le protocole de Rodier (2009) et par centrifugation (norme
AFNOR NF T 90-105-2) à 4500 tours/min pendant 20 minutes, le culot est récupéré et mis
séché à l’étuve à 105 °C pendant 24 heures.

- Matière volatile en suspension (MVS) : Les MVS sont déterminées en pesant le résidu
de boues suite à une calcination au four à 550 °C pendant trois heures.

- 59 -
Chapitre 3: Présentation du site d’étude, moyens expérimentaux et méthodologie

Paramètres caractérisant la sédimentation des boues:

- Indice de décantation des boues (SVI) : Le SVI représente le volume occupé par un
gramme de boue après trente minutes de décantation dans une éprouvette d’un litre. Cet
indice représente donc le rapport entre le volume de boues décanté après trente minutes en
mL/L et la teneur des matières en suspension (MES) en g/L introduit dans l’éprouvette. Le
SVI est exprimé en mL/g.

- Vitesse de sédimentation initiale (VZS) : Les mesures sont réalisées dans des
éprouvettes de deux litres environ (Norme expérimentale AFNOR T 97-001), elles consistent
de suivre la hauteur de l’interface liquide-solide dans l’éprouvette en fonction du et
généralement pendant 2 heures de décantation. La grandeur VZS est exprimée en m/h, elle
dépend fortement de la concentration en suspension (MES) et de l’indice de décantabilité des
boues (SVI). Cette vitesse est traduite par l’aptitude des boues à décanter. Toutefois, la vitesse
de sédimentation est déterminée par la pente de la droite dans la zone de sédimentation (pour
plus de détails voir Chapitre 5).

3.5 Conclusion

L’objectif principal de ce chapitre, est de présenter les moyens qui ont été entrepris
jusqu’à ce jour, par l’Office National d’Assainissement (ONA) pour restaurer notre
environnement, et à montrer l’importance de la gestion quotidienne des activités de la station
d'épuration afin d’assurer la bonne marche des installations et des ouvrages.

Nous avons présenté le site expérimental et les différents ouvrages utiles à notre étude
qui permet de comprendre et d’améliorer le fonctionnement de cette station d’épuration. Une
brève description de notre procédé qui a été faite, soulignons que les efforts sont entrepris
pour une opération qui tienne compte du comportement dynamique de ces ouvrages.

Nous avons expliqué également la méthodologie générale appliquée pour les


prélèvements et les analyses effectuées afin de mener à bien nos objectifs.

- 60 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

CHAPITRE 4- ÉTUDE ET ANALYSE DU COMPORTEMENT


DE LA STATION D’ÉPURATION

- 60 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

Ce chapitre est dédié à l’étude et l’analyse du comportement des différentes


composantes de la station d’épuration. Il est basé sur une étude expérimentale et des
informations très importantes collectées à partir de la station d’épuration de Sétif afin de
déterminer et de quantifier les effets des paramètres opératoires influençant le processus de
traitement et la gestion de la station. Dans ce chapitre, nous décrivons la dynamique
journalière des concentrations des polluants (MES, DCO, DBO5, NTK, etc.), l’évolution des
flux de matières entre les différents ouvrages ainsi que l’effet des paramètres de décantation
des boues et les variations des concentrations en boues activées dans le couple
aérateur/décanteur.

4.1 Contexte général

La ville de Sétif est l’une des plus grandes villes de l’Algérie, avec une superficie de
127,30 Km2 pour un peu plus de 288 461 d’habitants selon les estimations effectuées en 2008,
soit une densité 2266 Hab./Km2. L’assainissement à Sétif commence à devenir une
préoccupation majeure par les autorités locales et les acteurs de l’eau. Tandis que la politique
de l’assainissement en Algérie est très récente, la prise de conscience de la nécessité de traiter
les eaux usées domestique avant leur rejet dans le milieu récepteur a commencé à la fin des
années 80, aboutissant au lancement du programme d’assainissement de l’eau à Sétif en 1990.
C’est la date de démarrage des premiers travaux de construction de la station dépuration des
eaux usées urbaines de la ville de Sétif.

A partir des données collectées et des analyses réalisées au niveau de la station


d’épuration, et des analyses complémentaires effectuées dans le Laboratoire de Génie des
Procédés Chimiques (LGPC) de l’Université de Sétif, des bilans métrologiques sont effectués
et analysés régulièrement pendant 24 heures, durant les trois années hydrologiques, de octobre
2009 à octobre 2012.

4.2 Evolution des précipitations mensuelles et annuelles à Sétif


En climat semi-aride, les précipitations annuelles sont très variables d’une année à une
autre. Cependant, on distingue des périodes avec des années très pluvieuses et d’autres plus
sèches. Les quantités des précipitations mensuelles donnent des informations utiles pour
étudier la répartition des volumes entrant en station d’épuration.

Pour examiner la pluviométrie annuelle de la ville Sétif, on établit une série de suivi
avec les valeurs chronologiques moyennes des cumuls de précipitations depuis les années 80.
- 61 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

Ces sériés de données collectées sont fournies par la station principale de Météo-AERO Sétif,
située à Ain Sfiha, à environ de 2 Km au sud-ouest de centre ville de Sétif.

La figure 4-1 présente les valeurs des précipitations annuelles à partir de 1981 à 2012.
L’échelle adoptée permet de mieux visualiser les variations interannuelles et la tendance à
long terme. Une première constatation est que les années 1983, 1994 et 2001 présentent des
pluviométries très faibles et par conséquent sont considérées comme années extrêmement
sèches (inférieure à 275mm) ; par contre les années 1982, 1984 et 2003 sont été assez
humides, avec une moyenne annuelle supérieure à 520 mm. La pluviométrie moyenne de la
ville de Sétif, pendant 32 ans est de 401 mm/an.
585
563
523
505
494
465
443
432 425 422
411 420 421 416
403 398 401 402 395 403 407
385
371 374 368
Précipitations (mm)

320 320 331


304
273
251

200
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Figure 4-1. Précipitation annuelle, ville de Sétif, 1981-2012 (Station Météo-Aéro Sétif).

Notre étude est répartie sur les trois années hydrologiques (2009/2010, 2010/2011 et
2011/2012) ; et par conséquent il est intéressant d’examiner comment la pluviométrie a
influencé le fonctionnement de la station d’épuration.

Tableau 4-1. Précipitations mensuels, périodes 2009/2010, 2010/2011 et 2011/2012.

Périodes Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Moyenne Total

2009/2010 13,1 28,8 33,6 36,2 46,5 44,7 52,1 67,4 17,8 3,0 23,2 3,4 30,8 370

2010/2011 45,2 47,8 20,0 13,3 121 33.0 73,8 33,8 17,4 6,0 10,4 15,2 36,4 437

2011/2012 39,8 32,6 19,4 44,8 53,8 14,2 86,2 6,6 16,4 1,6 14,8 16,4 28,9 347

moyenne 32,7 36,4 24,3 31,4 73,8 30,6 70,7 35,9 17,2 3,5 16,1 11,7 32,0 384

- 62 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

Le tableau 4-1 présente les valeurs des précipitations mensuelles pendant les trois
années (2009-2012) où on observe également que la moyenne est très stable (32 mm). Les
étés sont les plus secs, en moyenne mensuelle de 3.5 mm en mois de juillet ; par contre les
hivers sont les plus humides, avec une moyenne de 74 mm/mois pendant le mois de février.

4.3 Comportement de la station d’épuration

La collecte et l’analyse des données sont reconnues comme étant les principales étapes
d’une étude de dimensionnement, d’optimisation et/ou de modélisation. Ces données jouent
un rôle très important dans le suivi et l’analyse du comportement de station d’épuration.

Des tris ont été faits pour éliminer des valeurs aberrantes présentes dans les sériés de données
collectées (comme les effluents d’abattoir, les jours de l’Aid El-Adha, valeurs du paramètre
NH4 supérieure à celles du paramètre NTK). Les valeurs écartées sont situées très en dehors
des gammes de concentrations classiques définissant les effluents urbains.

4.3.1 Distribution des débits mesurés en station d’épuration

Les volumes d’eaux usées domestiques arrivant à la station d’épuration sont assurés par
cinq stations de pompage, le déversoir d’orage a été placé à l’entrée de la station qui prévoit
un by-pass des surcharges.

Avant d’entamer l’étude de distribution des volumes entrant en station d’épuration,


nous présentons la figure 4-2 qui illustre le diagramme de répartition de différents débits. Les
analyses présentées dans les sections suivantes s’appuient donc sur l’ensemble des mesures
des débits effectuées en continu pendant 24 heures, durant les trois années de suivi.

Débit entrant

Traité Non traité

Immédiat Déshydraté Prétraité By-passé

Figure 4-2. Diagramme de devenir des débits entrants.

- 63 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

À partir de l’année 2009/2010 les débits ou volumes journaliers entrant en station


d’épuration, sont mesurés en continu sur une base des données horaires, sont répartis comme
suit (cette répartition a notamment été inspiré par l’analyse de Dauphin 1998):

□ Le débit entrant en station, mesuré sur au niveau du poste de relèvement principal, se


répartit en volumes traité (subissant le traitement biologique) et non traité;

□ Le débit traité mesuré, en sortie du décanteur secondaire, se compose d'une partie dont
le traitement est immédiat (circuit "normal") et d'une autre partie qui est extraite
(déshydraté) après traitement d’épaississement et de drainage au niveau des lits de
séchage des boues qui seront envoyées vers le stockage. Notons que cette dernière
partie est négligeable par rapport au débit total.

□ Le débit non traité est divisé en volume d'eau ayant subit le prétraitement, mais ne
passant pas dans la filière "boues activées", et un autre volume qui est by-passé
directement vers l’oued au niveau du poste de relèvement principal.

Le suivi réalisé sur station d’épuration est réparti en trois années qui sont :

□ Octobre 2009 à octobre 2010,


□ Octobre 2010 à octobre 2011,
□ Octobre 2011 à octobre 2012.

La figure 4-3 représente la répartition des débits entrant vis-à-vis de la chaîne de traitement.

100
Traité
Prétraité
By-passé
80

60

%
40

20

0
2009/2010 2010/2011 2011/2012

Figure 4-3. Devenir des débits entrants.

- 64 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

Il est instructif de noter que le volume dénommé ‘prétraité’ correspond au volume d’eau
rejeté par la station d’épuration au niveau du traitement physique.

Tableau 4-2. Répartition des volumes annuels entrants en station d’épuration.

Périodes Moyenne
Volumes Unité
2009/2010 2010/2011 2011/2012 2009/2012
Quantité de précipitation
tombée (neige, pluie…)*
mm 370 437 347 384
m3 5 470 420 5 678 350 5 812 180 5 653 650
Volume traité
% 94.50 94.00 90.50 93,00
m3 173 660 120 820 224 780 173 090
Volume prétraité
% 3.00 2.00 3.50 2,83
m3 144 720 241 630 385 340 257 230
Volume by-passé
% 2.50 4.00 6.00 4,17
m3 5 788 800 6 040 800 6 422 300 6 083 970
Volume total annuel
% 100 100 100 100
* Valeurs de Station Météo-Aéro de Sétif.

On constate d’après le tableau 4-2, qu’il y a une légère augmentation des volumes
traités biologiquement d’une année à une autre, et ce quelque soit la pluviométrie. Cependant,
les pourcentages des volumes d’eaux non traitées biologiquement, que ce soit by-passées ou
rejetées après prétraitement, sont d’une manière générale fonction de la pluviométrie. Il est
toutefois très utile de distinguer que les types de pluies (torrentielles, faibles cadences, etc.)
peuvent avoir un effet sur le fonctionnement de la station. Par exemple, en cas d’orages, les
volumes by-passés sont plus élevés même pour une pluviométrie faible.

4.3.2 Etude préliminaire des débits journaliers entrant en station d’épuration

L’étude des volumes d’eaux entrant à la station est nécessaire afin d’améliorer le
fonctionnement et la gestion de la station d’épuration. En effet, les débits arrivant à la station
étant irréguliers, à certains moments de la journée, le débit est trop important pour être
totalement traité et même en temps de pluie (le cas des événements pluviaux intenses et
consécutifs) dont une partie est by-passée. Cette partie by-passée est généralement soumise à
un prétraitement avant son déversement vers l’oued Boussalem.

- 65 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

La figure 4-4 illustre les variations de débits entrant à la station d’épuration, en temps
sec pour différents jours, pendant les périodes 2010/2011 et 2011/2012.

12 Septembre 2012 1600


1600 20 Juin 2012

1200
1200
Débit (m /h)
3

800
800

400 400

0 0
05h00 10h00 15h00 20h00 05h00 10h00 15h00 20h00
Temps Temps

1600 1600
09 Avril 2012 04 Mai 2011

1200 1200
Débit (m /h)
3

800 800

400 400

0 0
05h00 10h00 15h00 20h00 05h00 10h00 15h00 20h00
Temps Temps

Figure 4-4. Variation des débits entrants, en temps sec.

Pour toutes ces journées, les débits entrants à la station d’épuration sont mesurés au
niveau du poste de relèvement principal. Pendant certaines journées, notamment le 20 juin
2012 et 12 septembre 2012 entre 15h et 16h, des faibles fluctuations de débit ont été
observées. Le débit va commencer considérablement à augmenter à partir du 6h du matin. Le
maximum journalier est enregistré majoritairement entre 9h à 11h et par la suite, le débit
chute doucement jusqu'au soir dans lequel un petit pic produit après le diner (20h00). En
conséquence, le débit de base marqué à minuit et il reste à peu près constant jusqu'à 4h.

Les débits journaliers en entrée de la station d’épuration correspondent à la somme des


débits traités, prétraités et by-passés qui alimentent le poste de relevage principal.

- 66 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

Les débits déversés au milieu récepteur ont été mesurés au niveau de poste de
relèvement principale.

Le tableau 4-3 montre la distribution des volumes journaliers moyens au cours de la


semaine.

Tableau 4-3. Volumes journaliers moyens par temps sec et par jour.

Périodes Moyenne
Jours Unité
2009/2010 2010/2011 2011/2012 2009/2012

Samedi m3/j 15400 15900 17560 16287

Dimanche m3/j 14800 14970 16300 15357

Lundi m3/j 14250 14500 16150 14967

Mardi m3/j 14900 15200 16700 15600

Mercredi m3/j 14950 14950 16350 15417

Jeudi m3/j 14850 14850 16700 15467

Vendredi m3/j 15150 15850 17020 16007

Moyenne m3/j 14971 15246 16726 15586

Cependant il est important de préciser que durant les périodes du 01 au 31 juillet


(concernant les trois années étudiées), aucun déversement au milieu récepteur n’a été
constaté. La pluviométrie moyenne pour cette période est de 3.5mm, nous signalons aussi,
que par temps sec, il n’y a aucun déversement direct par le déversoir d’orage. Par contre pour
les événements pluvieux, le by-pass persiste toujours.

Les données présentées dans le tableau 4-3 peuvent être utilisées dans la modélisation et
l’optimisation du fonctionnement de la station d’épuration. Pour le mode de fonctionnement
en temps sec, nous avons constaté que le débit d'eaux usées est en moyenne plus élevé à la fin
de la semaine (vendredi et samedi). Notons que le mardi est caractérisé par journée moyenne
(15600 m3/j), d’autant que le lundi est spécifie par un débit en dessous de la moyenne.

4.3.3 Variation hebdomadaire du débit traité biologiquement


Les données collectées sont des résultats de bilans récoltés toutes les heures de la
semaine, soit 168 valeurs de débits traités en biologie. La variation hebdomadaire de débit
d'eaux usées traité en biologie est illustrée par la figure 4-5, où on remarque que le débit
journalier prend entièrement la même variation pour les différentes semaines.

- 67 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

Semaine du 09 au 15 Septembre 2012 Semaine du 08 au 14 Avril 2012


1600 1600

1200 1200
Débit (m /h)
3

800 800

400 400

0 0
0 24 48 72 96 120 144 168 0 24 48 72 96 120 144 168
Dim Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim Lun Mar Mer Jeu Ven Sam
Temps (h) Temps (h)

Semaine du 16 au 22 Octobre 2011 Semaine du 15 au 21 Mai 2011


1600 1600

1200 1200
Débit (m /h)
3

800 800

400 400

0 0
0 24 48 72 96 120 144 168 0 24 48 72 96 120 144 168
Dim Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim Lun Mar Mer Jeu Ven Sam
Temps (h) Temps (h)

Figure 4-5. Variation hebdomadaire du débit.

Des tris ont été effectués sur les débits mesurés ; les débits écartés sont ceux
correspondant aux événements pluviaux, les jours de l’Aïd, les arrêts exceptionnels comme
les entretiens et les pannes. Notons que, le moi de ramadan a été aussi écarté à cause de la
présence de pics intensifs caractéristiques de ce mois.

Sur la figure 4-6, nous avons représenté la variation moyenne du débit hebdomadaire,
calculée d’après les données collectées durant l’année 2011/2012, ainsi que les variations
maximales enregistrées pendant cette période.

Le maximum enregistré correspond le débit de pointe en temps sec. La valeur maximale


observée correspond à la journée de vendredi, journée de repos hebdomadaire, où le débit est
de 1690 m3/h, mesuré entre 9 et 11 heures. Pendant cette période, ce débit de pointe nécessite
l’utilisation les deux chaines de traitement, normale et de secours, dont l’objectif est
d’absorber ces chocs hydrauliques.

- 68 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

3
1690 m /h
1600

1200
Débit (m /h)
3

800

400

V ariation moyenne
M aximum enregistré
0
0 24 48 72 96 120 144 168
V en Sam D im L un M ar M er Jeu
Tem ps (h)

Figure 4-6. Variation à base annuelle et maximum enregistré.

Nous rappelons que le tri a été fait en éliminant également les fonctionnements
exceptionnels, tels que la présence d’eaux grises, d’abattoir et de pluie.

4.3.4 La moyenne des volumes mensuels

Un volume journalier moyen, des trois années étudiées, est environ de 15500 m3. Ce
volume a été mesuré sur la base des contrôles à l'entrée de la station d’épuration où
seulement 14400 m3 ont été traités en biologie. Ces volumes sont à peu près les mêmes
enregistrés sur la période allant de 2009 à 2012 (voir tableau 4-4), bien que la pluviométrie
correspondante, se situant entre 347 à 437 mm selon la station météo de Ain Sfiha, soit
sensiblement plus forte pour l’année 2012. Notons que les précipitations mensuelles en termes
de pourcentages, durant les trois années, sont relativement bien équilibrées.

Tableau 4-4. Répartition des volumes mensuels moyens entrants en station d’épuration.
Périodes Moyenne
Volumes Unité
2009/2010 2010/2011 2011/2012 2009/2012
3
Volume mensuel moyen entrant m 482400 503400 535200 507000
Volume mensuel moyen traité m3 455868 473196 484356 471140
Volume min. journalier traité m3 9070 9340 9490 9300
Volume moyen journalier traité m3 15196 15773 16145 15705
Volume max. journalier traité m3 18440 19010 20340 19260

- 69 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

4.3.5 Conclusion

La période d’étude sur la station dépuration de Sétif est très variable en termes de
précipitation annuelle. Notons qu’une légère augmentation du volume annuel d’une année à
l’autre (environ de 5%). Au cours des trois années étudiées, 93% du volume entrant en station
a été traité biologiquement, ce qui confirme la fiabilité de la station d’épuration de Ain S’Fiha
de Sétif. Nous signalons que les volumes d’eaux parvenant à la station ainsi que les qualités
de ces eaux sont très fortement dépendants de la pluviométrie et de réseaux de raccordement.

4.4 Caractéristique des eaux entrant en station d’épuration

Les concentrations et les paramètres caractérisant les eaux usées domestiques entrant en
station d’épuration, sont essentiels pour assurer la qualité finale de l’effluent, la gestion et le
choix de traitement approprié des stations d’épuration.

Les résultats ci-dessous, présentent le suivi de qualité des eaux usées entrant en station
d’épuration durant l’année 2011/2012. Ces effluents ont été prélevés en continu durant 24
heures et en temps régulé (généralement toutes les 4 heures). Ces échantillons permettent de
définir l’identité de l’effluent entrant en station d’épuration.

Les prélèvements de temps sec sont effectués sur la conduite de refoulement. Les
récipients (environ de cinq litres) sont remplis par immersion en trois points différents et
transportés en glacière depuis les points de prélèvement jusqu’au laboratoire. Les échantillons
prélevés sont homogénéisé avant d’être soumis à l’analyse.

4.4.1 Charges moyennes entrantes en station d’épuration

Les prélèvements d’échantillons devront s’effectuer avec le plus grand soin pour des
prises d’échantillon instantané, ceci a pour but de fournir des renseignements qualitatifs. Nous
nous sommes intéressés plus particulièrement aux différents éléments ayant chacun un rôle
spécifique dans les opérations de purification biologique.

Les concentrations moyennes durant l’année 2011/2012, le maximum enregistré et les ratios
caractérisant les eaux usées urbaines de la ville de Sétif sont présentés dans le tableau 4-5.

Les résultats indiqués dans tableau 4-5, ont permis de conclure que les concentrations
moyennes des paramètres de pollutions sont concordantes avec celles de la littérature (voir
détails dans le chapitre 1).

- 70 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

Tableau 4-5. Les principaux paramètres et ratios caractérisant


les effluents entrant en station d’épuration, période 2011/2012.

Caractéristiques des principaux paramètres

Paramètres pH DBO5 DCO MES NTK N-NH4 N-NO2- N-NO3- Pt

Unités -- mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L

Moyenne 7.58 380 1020 475 71.3 58.4 5.8 7.48 5.5
Maximum enregistré 8.30 450 1070 665 84.5 65.7 7.2 8.40 7.1
Minimum enregistré 6.65 270 720 315 35.8 24.2 2.8 3.1 2.4

Ratios caractéristiques des principaux paramètres

Ratios DCO/DBO5 MES/DBO5 NTK/DCO DCO/NTK DCO/ Pt N-NH4/NTK

Moyenne 2,68 1,25 0,07 14,31 185,45 0,82


Maximum enregistré 3,96 2,46 0,12 29,89 445,83 1,84
Minimum enregistré 1,60 0,70 0,03 8,52 101,41 0,29

Dans le cas général, l’implantation des stations d’épuration ont pour but principal
d’assurer un traitement des matières en suspension (MES), de la charge organique (DCO), de
l’ammonium (NH4+), du nitrate (NO3-) et du phosphore. Pour les ratios, on observe des
valeurs moyennes similaires à celles de la littérature sauf pour l’azore organique et l’azote
ammoniacal. Les valeurs de différentes formes de l’azote et même pour le phosphore total
dépassent parfois les normes exigées par les décrets exécutifs n° 06-141 du 19 Avril 2006 et
n°10-23 du 12 janvier 2010.

4.4.2 Charges entrantes proportionnelles aux débits

Au cours de l’année 2011/2012, des prélèvements, effectués en temps sec sur 24 heures,
selon un protocole bien déterminé, ont été analysés afin déterminer l’effet du débit sur la
charge à l’entrée. Les résultats des analyses sont présentés dans le tableau 4-6.

Nous avons constaté que sur l’ensemble des analyses physico-chimiques effectuées, les
caractéristiques de l’effluent sont très différentes d’un événement à un autre. Le rapport entre
DCO et MES est relativement élevé (2.85 g de DCO / g de MES).

- 71 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

Tableau 4-6. Prélèvements proportionnels au débit en entrée de station.

Paramètres Débit DBO5 DCO MES NTK N-NH4+ N-NO2- N-NO3- Pt

unités m3/j mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L

Lun 13/02/2012 15700 352 973 464 53 40 6.6 7.4 8.2

Mer 21/03/2012 14900 388 990 585 84 70 6.2 7.0 9.5

Lun 14/05/2012 15030 370 1005 460 73 62 5.5 7.7 11.0

Mer 06/06/2012 14750 392 1030 475 83 75 6.4 7.3 9.8

Mer 27/06/2012 15510 375 995 360 70 53 5.8 6.9 13.4

Mer 10/09/2012 14820 385 1015 470 68 50 5.1 7.4 12.0

Dim 16/10/2012 15620 363 983 450 61 47 6.1 8.3 8.7

Nous constatons que les concentrations moyennes diminuent légèrement quand le débit
augmente (c’est le cas pour les DBO5, DCO, MES, NH4+ et NTK) (figure 4-6). Ces valeurs
qui représentent la pollution ont un lien direct des différentes activités survenant au niveau de
la ville de Sétif.

8000
17500

7000
15000

6000
12500
5000
DBO5 (Kg/j)

DCO (Kg/j)

10000
4000

7500
3000

5000
2000

1000 2500

0 0
14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800 14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)

- 72 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

200
9000

7500 160

6000
MES (Kg/j)

120

Pt (Kg/j)
4500
80
3000

40
1500

0 0
14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800 14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)

1500

1250
1250

1000
1000
N-NH4 (Kg/j)
NTK (Kg/j)

750
750
+

500
500

250 250

0 0
14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800 14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)

150

100

125

80
100
N-NO2 (Kg/j)

N-NO3 (Kg/j)

60
75
-

40
50

20 25

0 0
14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800 14600 14800 15000 15200 15400 15600 15800
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)

Figure 4-7. Evolution du flux de pollution proportionnel au débit, en entrée de station.

- 73 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

4.4.3 Evolution de la concentration de MES en sortie du prétraitement

Les mesures et les analyses des matières en suspension par temps sec et à la sortie du
prétraitement permettent de contrôler le fonctionnement correct des stations d’épuration.

De manière générale, suite au traitement primaire des eaux usées, les concepteurs des
stations d’épuration sont basés sur la quantité des matières en suspension (MES). À titre
indicatif, ils ont estimé que le traitement de 1 litre d’eau usée municipale produit environ 400
milligrammes de matières en suspensions. Il est impératif de récupérer ces matières en
suspension pour obtenir des eaux épurées de bonne qualité.

Globalement, nous avons remarqué que la variation de la quantité en MES au cours de


la journée est proportionnelle au débit. En temps sec, plus le volume d’eaux usées entrant en
station est élevé, plus l’effluent est moins concentré.

Tableau 4-7: Charge moyenne en MES par temps sec et par jour (en sortie du prétraitement).

[MES] Périodes Flux Périodes


Jours
Unité 2009/2010 2010/2011 2011/2012 Unité 2009/2010 2010/2011 2011/2012

Samedi mg/L 379 480 390 Kg/j 6553 8443 6958


Dimanche mg/L 475 525 480 Kg/j 7766 8663 8112
Lundi mg/L 460 520 560 Kg/j 7475 8632 9436
Mardi mg/L 470 385 390 Kg/j 7196 6010 6185
Mercredi mg/L 425 450 496 Kg/j 6630 7079 7926
Jeudi mg/L 375 420 510 Kg/j 6525 7350 9155
Vendredi mg/L 530 630 470 Kg/j 9355 11239 8502
Moyenne mg/L 445 487 471 Kg/j 7357 8202 8039

4.4.4 Principaux paramètres influents sur le couple aérateur-décanteur

Le bassin d’aération constitue le cœur de la station d’épuration où les bactéries se


développent dans le bassin qui est alimenté d’une part en eaux usées à traiter et d’autre part en
oxygène par des apports d’air. Les concentrations des MES dans le circuit du traitement
biologique du couple aérateur-décanteur dépendent de plusieurs paramètres tels que : le mode
d’aération (temps et type d’aération), taux de boues recirculées et extraites, etc.

- 74 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

4.4.4.1 Variation du temps d’aération

Les besoins journaliers en oxygène sont en rapport avec la quantité des


microorganismes présentes dans le bassin d’aération et lié directement à la charge organique
journalière et son mode de dégradation, ainsi que la quantité d'azote à nitrifier.

Le contrôle de transfert d’oxygène dans le bassin d’aération conduit à la bonne gestion


de la qualité et de la fiabilité du traitement des eaux usées. Il convient de noter qu’on cherche
souvent à minimiser le temps le temps d’aération, pour un traitement efficace et plus
économique.

Durant les premières années de la mise en marche de la station d’épuration, les turbines
des bassins d’aération, l’oxygène dissous et les matières carbonées de l’effluent sont
commandées par le potentiel redox. La durée de l’aération reflète les besoins en oxygène des
microorganismes.

Après la défaillance du système automatique du contrôle d’oxygène, les opérateurs de la


station d’épuration ont été contraints à trouver des modes de fonctionnements manuels qui
permettent d’assurer la quantité d’oxygène nécessaire à la croissance des microorganismes en
fonction des charges traitées. A titre d’exemple, deux types de réglage manuels de temps
d’aération, effectués sur le bassin d’aération de la ville se Sétif, sont donnés par la figure 4-8,
où pour les faibles charges, le temps d’aération est de un quart d’heure pour toutes les heures,
et pour les moyennes charges, ce temps est d’une demi heure.

6 heures d’aération-18 heures d’arrêt 12 heures d’aération-12 heures d’arrêt


24 cycles journaliers 24 cycles journaliers

Figure 4-8. Exemples de réglages le temps d’aération.

- 75 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

D’autres modifications ont été faites sur le réglage des temps de système d’aération en
fonction de l’enregistrement d’oxygène dissous sur une période de 24 heures afin d’obtenir
des concentrations d’oxygène dissous en tenant compte des différents paramètres tels que
MES, Charges, puissance des turbines, température de l’effluent, etc. Au cours d’un cycle
journalier, le temps d’aération maximum enregistré est de 45 min/ heure, qui correspond aux
débits de pointes, de 09 à 11 heures.

Nous signalons l’importance capitale du contrôle de la concentration de l’oxygène


dissous, du fait que :

□ une concentration faible, entraine une mauvaise croissance microbienne et par


conséquent une mauvaise épuration,

□ une concentration élevée (sursaturée, plus que nécessaire), représente d’un coté un
gaspillage énergétique, et d’autre coté entraine une mauvaise décantabilité des boues au
niveau du décanteur secondaire par la présence des bulles.

4.4.4.2 Recirculation des boues activées

Afin d’assurer le bon réglage du temps d’aération, tout d’abord il est nécessaire
d’adapter des réglages spécifiques de la recirculation des boues activées, un taux de
recirculation entre 100 et 150% du débit journalier pour un système à faible charge.

Lorsque le bassin d’aération reçoit une charge très faible par rapport au débit de pointe,
le taux de recirculation est de l’ordre de 150 à 200%. Ceci à pour but de réduire les risques de
pertes de boues (Duchène, 1990). Toutefois, la répartition des périodes de recirculation à la
station d’épuration de Sétif reste indépendante de cycles d’aération. Nous avons obtenu un
taux de recirculation moyen :

é é
= = ≈ 82 %
é é

4.4.4.3 Concentrations en MES en traitement biologique

Les boues activées engendrées dans le bassin d’aération sont dirigées vers le décanteur
secondaire où se produit la séparation liquide-solide dont une grande partie est renvoyée dans
le bassin d’aération et l’autre partie dirigée vers les unités de traitement des boues.

- 76 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

1000 D é b it h o r a ire d e l'e f flu e n t

800

Débit (m /h)
600

3 400

200

a
0
08h00 09h00 10h00 11h00 12h00 13h00 14h00 15h00 16h00 --

3 ,5

3 ,0
MES du bassin d'aération (g/l)

2 ,5

2 ,0

1 ,5

1 ,0

0 ,5
b
0 ,0
08h00 09h00 10h00 11h00 12h00 13h00 14h00 15h00 16h00 --

6
MES recirculées (g/l)

2
R e c irc u la tio n d e s b o u e s
( fo n d d u d é c a n te u r )
c
0
08h00 09h00 10h00 11h00 12h00 13h00 14h00 15h00 16h00 --

0 ,0

0 ,2 T r a n p a r e n c e d u lit d e b o u e s

0 ,4

0 ,6
Transparence (m)

0 ,8

1 ,0

1 ,2

1 ,4

1 ,6
d
1 ,8
08h00 09h00 10h00 11h00 12h00 13h00 14h00 15h00 16h00 --

Figure 4-9. Variations des concentrations en boues activées.

- 77 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

Les variations quotidiennes des matières en suspension (MES) ont été suivies pendant la
journée du 14 février 2012, de 08h00 à 16h00. Les débits volumiques de l’effluent et les
concentrations en MES dans le bassin d’aération ainsi que la transparence dans le décanteur
secondaire, ont été déterminés toutes les heures (figure 4-9, a-d). Ces variations ont été
calculées à partir des données obtenues en continue. Notons que suite aux difficultés de
prendre des mesures de concentrations au niveau du puits de soutirage, seulement trois
prélèvements ont été effectués, dont la moyenne des concentrations recirculées est de 7.2 g/L
(figure 4-9, c).

4.4.5 Estimation et exploitation des données de fonctionnement

L’ensemble des données issues de la station ont été mesurées au laboratoire. Cependant,
il est important de préciser que durant les trois années étudiées, d’octobre 2009 à octobre
2012, le débit moyen traité est de 15700 m3/j, avec une concentration moyenne en boues
activées, en matières en suspension dans le bassin d’aération, égale à 2.85 g/L. Par contre la
concentration moyenne des Matières Volatiles en Suspension correspondante est de 2.09
gMVS/L (qui sont déterminées dans un four à 550 °C, voir détails dans le chapitre 3). Pour
maintenir une certaine concentration des boues dans le bassin d’aération, favorable pour une
bonne activité microbienne, on est amené à effectuer des soutirages de boues activées qui sont
envoyées vers l’épaississement et le séchage. Ces quantités extraites sont de 1247 Kg de
boues (en MES) par jour.

On peut maintenant calculer les principales grandeurs caractéristiques le traitement


biologique (voir § 1.4.3 et tableau 4-5) :

□ La charge moyenne DBO5 en entrée de la station :

ℎ ( )= ( )× é #

ℎ ( ) = 380 ∗ 15700 = 5966 , /#

□ Le temps de séjour hydraulique :


34567 86 9:;;<= 8>:é :?<4= AAA
. /0 1 0é# ℎ 1 2 = =B = 0.32 # 0
@é9<? =? :=? CAA

□ La charge organique massique :

5966
ℎ 2 00 2 = = 0.571 , ⁄, EF. #
2.09 × 5000

- 78 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

□ L’âge des boues :

2.85 × 5000
â 1 0 0= = 11.4 # 0
1247

□ La production spécifique des boues :

1247
J 1 0/é K 2 1 0 0= = 0.21 , ELM⁄,
5966

Si on tient compte des deux critères relatifs à la production spécifique de boues et l’âge
des boues, le mode de fonctionnement de la station d’épuration de la Sétif est la limite du
système à très faibles charges (aération prolongée) (voir chapitre 1, tableau 1-6). Par contre, si
on prend en considération le critère relatif à la charge organique massique, le mode de
fonctionnement du procédé de traitement est de moyenne charge.

4.4.6 Echanges entre le bassin d’aération et le décanteur

Sur les trois d’années étudiées, nous rappelons les valeurs moyennes obtenues :

□ concentration moyenne du bassin d’aération : 2.85 g/L,

□ débit moyen à la sortie du décanteur vers milieu récepteur : 15200 m3/j,

□ temps de séjour dans le bassin d’aération : 7 heures et 38 minutes,

□ temps de séjour dans le décanteur : 10 heures et 10 minutes,

□ débit moyen de recirculation : 12800 m3/j

□ profondeur moyenne du voile de boues : 2.5 à 3 m,

□ quantité moyenne journalière de boues dans le bassin d’aération : 14250 Kg de MES,

□ quantité moyenne transférée du bassin d’aération vers le décanteur : 81225 Kg de MES


par jour,

□ concentration moyenne au fond du décanteur : 7.2 g/L

□ stock moyen de boues activées dans le décanteur : 4153 Kg de MES.

La figure 4-10 présente un résumé sur la situation des échanges entre le bassin
d’aération et le décanteur secondaire au cours d’une journée moyenne en temps sec.

- 79 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

Bassin d’aération Décanteur secondaire

Débit entrée=15700 m3/j Débit traité=15200 m3/j


MES=470 mg/L MES=17 mg/L
Aérateur Eau traitée

Profondeur voile
de boues=2.5 à 3 m
MES=2.85 g/l

Extraction des boues

MES recirculée= 7.2 g/L Débit recirculé=12800 m3/j


Recirculation des boues

Figure 4-10. Schéma d’échanges des boues entre bassin d’aération et le décanteur.

Les concentrations des boues recirculées, le débit recirculé et les concentrations en MES
dans le bassin d’aération ne sont pas les mêmes en une journée. Ces variations sont dues
d’une part à la hauteur des voiles de boues et d’autre part à l’extraction des boues envoyées
vers l’épaississement.

Les calculs précédents des différents paramètres sont importants pour effectuer des
simulations de fonctionnement de la station, par exemple en cas de surcharges ou en temps
réels.

4.5 Qualité des eaux épurées

Les prélèvements effectués à l’entrée et à la sortie de la station d’épuration sont


généralement réalisés en même temps. Durant l’année 2011/2012, plusieurs prélèvements en
temps sec ont été effectués pour but de vérifier la capacité et la cadence épuratrice de la
station d’épuration, afin de répondre aux exigences réglementaires et à la politique et les
normes liées aux réseaux communautaires d’eaux usées dans les collectivités.

4.5.1 Caractéristiques de l’effluent en sortie de la station

Le tableau 4-8 indique les paramètres biologiques et physicochimiques de pollution à la


sortie de la station d’épuration. Ces données sont calculées à base moyenne de temps sec
durant l’année 2011/2012. Nous avons aussi effectués des tris concernant les valeurs
aberrantes présentes dans les sériés de données collectées (voir § 4.3).

- 80 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

Tableau 4-8. Les principaux paramètres caractérisant l’effluent en sortie de station.

Paramètres pH DBO5 DCO MES NTK N-NH4 N-NO2- N-NO3- Pt

Unités -- mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L

Moyenne 7.86 22 55 17 61.5 52.2 0.67 1.32 1.72


Normes Algériennes
6.5-8.5 35 120 35 30 - - - 10
(valeurs limites)

Maximum enregistré 7.93 28 90 30 72.3 65.0 2.40 1.73 2.13

Minimum enregistré 7.42 14 45 6 26.7 17.2 0.00 1.11 1.15

On peut remarquer que la pollution déversée directement dans le milieu récepteur est
relativement faible pour l’année 2011/2012, et repend aux exigences réglementaires des
autorités Algériennes sauf pour l’azote organique et l’azote ammoniacal. L’absence de
traitement différencié pour le NTK entrainera de rejeter des effluents hors normes, donc une
réhabilitation de la station d’épuration est nécessaire.

Le tableau 4-9 résume l’ensemble des analyses effectuées pendant sept (07) jours
réparties durant la période du 13/02/2012 au 16/10/2012, où les différents indicateurs de
pollutions ont été déterminés, en temps sec, à la sortie de la station d’épuration de Sétif. Ces
données nous ont permis de tracer les différents paramètres de pollutions en fonction du débit
(figure 4-11).

Tableau 4-9. Prélèvements proportionnels au débit en sortie de station.

Paramètres Débit DBO5 DCO MES NTK N-NH4+ N-NO2- N-NO3- Pt

unités m3/j mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L

Lun 13/02/2012 14950 26 88 27 57 51 1.1 1.5 1.9


Mer 21/03/2012 14320 19 52 15 39 33 0.3 1.3 1.8
Lun 14/05/2012 14550 20 69 23 48 43 0.9 1.4 1.8
Mer 06/06/2012 14020 16 42 08 36 27 0.2 1.1 1.5
Mer 27/06/2012 14700 25 73 23 38 40 0.7 1.4 1.9
Mer 10/09/2012 14150 17 47 12 35 30 0.3 1.1 1.7
Dim 16/10/2012 14830 24 85 21 54 47 0.9 1.4 2.0

- 81 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

400 1400

350 1200

300
1000

250
DBO5 (Kg/j)

800

DCO (Kg/j)
200
600
150

400
100

50 200

0 0
14000 14200 14400 14600 14800 15000 14000 14200 14400 14600 14800 15000
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)

450
30
400

25
350

300
20
MES (Kg/j)

250
Pt (Kg/j)

15
200

150 10

100
5
50

0 0
14000 14200 14400 14600 14800 15000 14000 14200 14400 14600 14800 15000
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)

900

720
750

600
600
480
N-NH4 (Kg/j)
NTK (Kg/j)

450
+

360

300
240

150 120

0 0
14000 14200 14400 14600 14800 15000 14000 14200 14400 14600 14800 15000
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)

- 82 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

18 24

21
15

18

12
15
N-NO2 (Kg/j)

N-NO3 (Kg/j)
9 12
-

-
9
6

3
3

0 0
14000 14200 14400 14600 14800 15000 14000 14200 14400 14600 14800 15000
3 3
Débit (m /j) Débit (m /j)

Figure 4-11. Evolution du flux de pollution proportionnel au débit, en sortie de station.

Les variations journalières moyennes des flux de pollution en fonction des débits ont été
effectuées en temps sec, nous constatons une légère augmentation des flux de pollution par
rapport aux débits en sortie de la station d’épuration. L’épuration est généralement assez
bonne, puisque les objectifs de qualité (DBO5 ˂ 30 mg/L, DCO˂ 90 mg/L, MES ˂ 30 mg/L)
sont presque atteints. Cependant, les concentrations de l’azote organique et l’azote
ammoniacal sont assez élevées.

4.5.2 Fiabilité de dépollution de la station

La fiabilité des stations d’épuration posent également de sérieux problèmes en


assainissement. Sur une station d'épuration une panne quelconque peut provoquer une
sérieuse dégradation de la qualité de traitement et même l'absence totale de traitement. Des
travaux réalisés à la station d’épuration pendant trois années, fournissent des résultats
(rendements et les charges annuelles) très détaillés sur la qualité des eaux déversées dans le
milieu naturel. Nous présentons dans le tableau 4-10, l’efficacité de dépollution par la station
d’épuration.

Il ressort très clairement du tableau 4-10 que le traitement est très efficace vis-à-vis de
la pollution carbonée. Il est également instructif de comparer les résultats sur les trois années
malgré la différence au niveau de la pluviométrie et les tris effectués sur les valeurs aberrantes
(voir § 4.3).

- 83 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

Tableau 4-10. Rendements épuratoires de la station d’épuration.

Périodes Moyenne
Paramètres Unité
2009/2010 2010/2011 2011/2012 2009/2012

Affluent Kg/j 6239 6309 6779 6445


DBO5 Effluent Kg/j 319 315 355 330
Rendement % 94,89 95,00 94,76 94,88
Affluent Kg/j 15823 16646 18197 16877
DCO Effluent Kg/j 760 1025 1292 1021
Rendement % 95,20 93,84 92,90 93,95
Affluent Kg/j 7156 8172 8403 7904
MES Effluent Kg/j 198 347 274 272
Rendement % 97,24 95,75 96,73 96,56
Affluent Kg/j 1110 1259 1284 1217
NTK Effluent Kg/j 775 773 856 801
Rendement % 30,15 38,59 33,38 34,18
Affluent Kg/j 852 906 1035 929
+
N-NH4 Effluent Kg/j 562 631 662 618
Rendement % 34,03 30,37 36,03 33,54
Affluent Kg/j 98,1 87,3 103,5 96,3
-
N-NO2 Effluent Kg/j 3,3 4,4 2,7 3,5
Rendement % 96,59 94,94 97,35 96,36
Affluent Kg/j 128,6 139,3 133,4 134,0
-
N-NO3 Effluent Kg/j 19,6 17,4 21,3 19,4
Rendement % 84,76 87,54 84,03 85,50
Affluent Kg/j 93,3 104,0 98,1 98,6
Pt Effluent Kg/j 18,2 23,7 27,8 23,1
Rendement % 80,45 77,26 71,70 76,53

Nous soulignons aussi les mauvais rendements épuratoires de l’azote organique et


même pour l’azote ammoniacal. Généralement, l’élimination de l’azote doit se dérouler en
deux étapes très importantes, la Nitrification et la Dénitrification (voir annexe 3). La
nitrification a lieu dans les conditions d’aérobiose, par contre la dénitrification peut avoir lieu
sous des conditions d’anoxie. Pour cela, il est nécessaire de compléter la chaine de traitement
en installant un système de traitement différencié pour l’azote et ce pour éviter les rejets hors
normes.

- 84 -
Chapitre 4: Etude et analyse du comportement de la station d’épuration

4.6 Conclusion

L’étude et l’analyse du comportement de la station d’épuration, durant la période des


trois années hydrologiques étudiées, nous ont permis de tirer les conclusions suivantes :

□ la pluviométrie moyenne de la ville de Sétif, est de 384 mm/an. L’installation d’un


réseau séparatif et des bassins d’orages sont nécessaires afin de mieux gérer ces eaux en
temps de pluie,

□ le volume total annuel entrant en station d’épuration est de 6 083 970 m3, dont
5 653 650 m3 (soit 93%) traité biologiquement. Le maximum journalier observé, en
temps sec, est de 1690 m3/h correspond à la journée de vendredi, mesuré entre 9 et 11
heures,

□ la charge en MES varie du simple au double entre le vendredi et le samedi mais


globalement le flux de pollution reste constant. La demande chimique en oxygène
(DCO) correspond à environ deux fois la concentration en matière en suspension
(MES),

□ les prélèvements réalisés en sortie de la station indiquent un bon rendement épuratoire


pour la majorité des indicateurs de pollution, notamment la pollution carbonée,

□ la qualité de l'eau rejetée après décanteur secondaire présente des valeurs relativement
élevées concernant l’azote ammoniacal et l’azote organique. L’installation de système
de traitement différencié pour l’azote est indispensable afin de rejeter directement vers
le milieu récepteur.

En ce qui concerne le fonctionnement de la station par temps de pluie et la question


d'admettre des surcharges hydrauliques en traitement biologique, nous pouvons dire que cela
ne pose pas de réel problème lorsque les surcharges sont limitées à quelques heures mais, par
contre les responsables de la station prennent souvent la décision de by passer toutes les
surcharges par temps de pluie pour protéger la station. Cette décision radicale qui consiste à
rejeter toute la charge sans être au moins prétraitée, entraine l’aggravation de la pollution du
milieu récepteur. Nous précisons que les premières eaux (fortes précipitations) sont fortement
chargées de déchets qu’il est important de les éliminer.

- 85 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

CHAPITRE 5- DÉTERMINATION DES VITESSES DE


DÉCANTATION

- 85 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

Ce chapitre concerne l’étude de certaines expérimentations liées à la caractérisation de


décantabilité de boues et présente deux sous-modèles mathématiques décrivant la vitesse de
décantation en fonction des concentrations des boues. Il a également permis le
développement d’une expression mathématique de la loi de vitesse de sédimentation en
fonction de la concentration est décrite par une double exponentielle.

5.1 Comportement des boues utilisées pour les tests de décantation

Pour étudier la vitesse de sédimentation des boues activées des eaux usées urbaines,
nous avons prélevé simultanément à différents endroits, au niveau des bassins d’aération de la
station d’épuration de Ain Sfiha de la ville de Sétif, des échantillons de boues activées
fraiches (liqueur mixte) et par temps sec.

Les expériences de décantation ont été réalisées au sein du Laboratoire de Génie des
Procèdes Chimiques (LGPC) du Département de Génie des Procédés. Les tests de décantation
ont été effectués immédiatement après les prélèvements. Quelques caractéristiques concernant
le type de boues activées de ces différents paramètres sont présentées dans le tableau 5-1.

Tableau 5-1. Caractéristique des prélèvements en boues activées (liqueur mixte).


Période d’étude : Mars 2011 / Juin 2011
Paramètres unités écart-type pour la
valeurs moyennes
période d'étude
T °C 18 ±4

pH -- 7.20 ± 0.9

Décantabilité mL/L 236 ± 80

SVI mL/g 138 ± 67

MES g/L 1.90 ± 1.0

La diversité des effluents reçus par chaque prélèvement, à différentes heures de la


journée, durant la période allant du mois de mars au mois de juin 2011, laissent entrevoir la
possibilité d’obtenir des qualités de boues variées. Rappelons que la qualité des boues est
déterminée d’après ses paramètres (pH, viscosité, décantabilité des boues après 30 minutes de
décantation, SVI, MES, couleur des eaux...). Notons que l’état de la floculation dépend du
prélèvement, qui doit être caractérisé par des mesures de décantation.

- 86 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

5.1.1 Description de l’éprouvette de décantation

Dans les examens de routine, l’expérimentation dure environ une heure et permet de
suivre les variations de l’interface liquide/solide en fonction du temps. Les essais de
décantation peuvent être complétés, dans la mesure où évidemment la concentration en
matières en suspension de l’eau à traiter est suffisante (concentration suffisante, selon l’indice
de Mohlman), par des tests de décantation. Cette dernière est freinée par l’augmentation
progressive de la concentration du sédiment. Ces tests ont été effectués dans des éprouvettes
graduées ou des tubes de verre de 35 Cm de hauteur et 5 Cm de diamètre (Norme
expérimentale AFNOR T 97-001). Les différents des tests de décantation ont été répétés deux
fois avec une condition que l’erreur ne doit pas dépasser les 3% dans la majorité des cas.

L’enregistrement des variations de l’interface liquide/solide a été utilisé pour la


détermination de la vitesse initiale de décantation des boues et les différents paramètres liés à
cette décantation. Pour tracer la droite de vitesse de décantation, plusieurs auteurs (Marsilli-
Libelli (1993) ; Vanderhasselt et al. (1999) ; Von Sperling et Vasconcellos Froas (1999) ;
Vanderhasselt et Vanrolleghem (2000) ; Schuler et Jang (2007) éliminent la zone des cinq
premières minutes de décantation, c’est la phase de coalescence des flocs.

Les vitesses initiales de décantation des boues ( ) sont déterminées graphiquement à


partir de la courbe représentant la variation de la hauteur en fonction du temps ( H = f(t)), en
déterminant la pente comme il est indiqué par la figure (5-1) (pente des parties rectilignes des
courbes). Pour l’ensemble des essais, à différentes concentrations, l’erreur maximale ne doit
pas dépasser 4% (figure 5-2). Cette vitesse initiale de décantation est donnée par la pente de la
droite dans la zone de décantation (figure 5-1).

30
V Z S = ta g ( α )

25
Hauteur (Cm)

20

15
α

10

0 10 20 30 40 50 60
T e m p s (m in )

Figure 5-1. Détermination de la vitesse initiale de sédimentation.


- 87 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

un modèle mathématique représenté par une fonction exponentielle (V = k e


D’après les résultats expérimentaux qui ont permis d’estimer les vitesses de décantation,
) a été
proposé. Nous présentons par la suite les effets des différents paramètres influençant la
décantabilité des boues, tels que : la dilution des boues, le pH, la vitesse de rotation du
racleur. Notons que l’effet de la température n’a pas été mentionné à cause de sa faible
variation durant la période d’étude.

5.1.2 Influence des concentrations en boues activées sur la vitesse de décantation

Les courbes de décantation, ou courbes de Kynch, montrent l’influence de la


concentration des boues sur la décantation : plus elles sont concentrées, plus la décantation
dans l’éprouvette est difficile où la vitesse de décantation diminue car l’eau inertielle est
freinée dans sa remontée. Lorsqu’on dilue des boues concentrées, la décantation est accélérée,
surtout lors des dix premières minutes.

Nous tenons à mentionner que la valeur moyenne des concentrations en MES, de


transfert de l’aérateur vers le décanteur dans la station de Ain S’Fiha, durant les trois années
analysées (octobre 2009-octobre 2012) est de 2.85 g/L et sa valeur maximale pendant cette
période est restée en dessous des 4 g/L. La figure 5-2 présente un exemple des courbes de
décantation obtenues par des séries d’expériences, c’est-à-dire pour des boues activées de
mêmes données (Température, pH, viscosité…). Cette figure a été tracée en suivant la

des matières en suspension (MES) à un pH constant.


variation de l’interface liquide/solide en fonction du temps, pour différentes concentrations

30
MES (g/l)
2.10
25 1.60
1.10

20 T=21°C
Hauteur (Cm)

pH=7.21

15

10

0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)

Figure 5-2. Influence de la dilution des boues activées.


- 88 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

Arcand et al. (1989) ont utilisé la présentation logarithmique, afin que les courbes
deviennent sensiblement droites après les premières minutes de décantation et la pente varie
d’une courbe à l’autre. Les paramètres caractérisant la décantabilité des boues sont résumés
dans le tableau 5-2. Les détails de l’estimation des paramètres mentionnés dans ce tableau
sont donnés dans l’annexe 2.

Tableau 5-2. Tests de sédimentation de faibles concentrations.

!" (#/%) &é'()*(+,-,*é (.%/%) "/0 (.%/#) /12 (./3)

2.10 296 141 2.60

1.60 231 144 4.55

1.10 184 167 6.50

Certains auteurs tels que Renko (1998), Vanderhasselt et Verstraete (1999), Rejesek
(2002), Schuler et Jang (2007), Zodi (2012) ont réparti la décantation des boues diluées en
trois zones :

□ Une zone de coalescence des flocules dans les deux à cinq premières minutes durant
lesquelles la boue et l’eau s’organisent au sein de l’éprouvette ;

□ Une zone de chute rapide dans les 5 à 10 minutes suivantes, avec l’agglomération des
flocs et l’expulsion de l’eau ;

□ Une zone de compression plus lente qui dure jusqu’à la fin du test de décantation,
pendant laquelle les flocs sédimentent au fond de l’éprouvette et la boue présente une
séparation nette de l’eau.

En présence des boues à faibles charges, les boues décantent mal et on constate la
disparition totale de la zone de contraction et on n’observe que la zone de compression qui est
plus ou moins rapide.

Un autre phénomène très important a été observé lors des soutirages de boues vers
l’unité d’épaississement, dans le cas d'une alimentation avec un effluent classique brut où on
observe une dilution des boues dans l’aérateur. Cette dilution dépend de la durée du soutirage
vers l’unité d’épaississement. Notons que les concentrations des boues recirculées (ou
soutirées) peuvent atteindre 8 g/L.

- 89 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

Plusieurs prélèvements de boues, possédant les mêmes caractéristiques de


sédimentation, ont été emmenés au laboratoire pour effectuer les différents tests de
décantation à la température ambiante. Ces échantillons de boues doivent être représentatifs
des périodes de fonctionnement normale, en excluant les eaux pluviales et les eaux grises, par
exemple. Chaque boue est décantée pendant une heure, puis elle est homogénéisée par
l’injection de l'air, afin de maintenir approximativement la même la concentration de
l’oxygène dissout dans l’échantillon que celle de l’aérateur.

Pour réaliser un test de décantation à une concentration de boues plus faible, Plusieurs
dilutions ont été effectuées, dans des éprouvettes graduées, à partir de la solution mère et du
surnagent. Les courbes de décantation des nouvelles concentrations ainsi obtenues sont
tracées sur une même figure. Les caractéristiques de sédimentation (tableau 5-3) ont été
estimées pour chaque étape de dilution (pH = 7.30 ± 0.15 et température 19 ± 3).

Tableau 5-3. Tests de sédimentation de très faibles concentrations.

Paramètres &é'()*(+,-,*é (.%/%) !" (#/%) "/0 (.%/#) /12 (./3)

sans dilution 154 0.90 171 7.60

1ère dilution 103 0.56 184 8.95

2éme dilution 75 0.39 192 9.90

3éme dilution 45 0.20 204 11.15

Dans le tableau 5-3, nous observons que la vitesse de décantation augmente lorsque les
concentrations des matières en suspension diminuent. On pourra en outre exprimer les
résultats expérimentaux, dans le cadre de la théorie de kynch, en traçant la courbe,

en particules à faibles charges (0.90 à 0.20 g/L) (figure 5-3, V4 = f(X)). Ceci nous a permis de
représentant la variation de la vitesse de sédimentation en fonction de la concentration locale

vérifier l’hypothèse de kynch, qui suppose que la variation de la vitesse en fonction de la


concentration est une exponentielle (V4 = K е– ).

- 90 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

14

12

10
VZS (m/h)
8

0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
MES (g/l)

Figure 5-3. Evolution des vitesses de décantation en fonction


de la concentration en boues activées.

5.1.3 Effet du pH

En général, le pH des eaux usées domestiques est lié à l'activité biologique. Dans notre

bactériennes sont affectées par le pH, ce qui affecte le milieu naturel et conduit à une
cas, son domaine de variation se situe entre 6,5 et 8,8. En dehors de cet intervalle, les cultures

mauvaise croissance des microorganismes. Sachant que la communauté microbienne exige


des valeurs proches de la neutralité.

Le pH est contrôlé en effectuant des micro-ajouts de soude (NaOH) et d’acide de chlore


(HCl), réalisés après un temps de latence suffisant permettant une parfaite stabilisation de pH.
Le domaine de variation du pH exploré est situé entre 5 et 10 (voir tableau 5-4).

Le tableau 5-4 permet de mentionner l’effet du pH sur la vitesse maximale décantation


pour différentes concentrations initiales de boues (MES< ). Les résultats cités dans ce tableau
représentent des moyennes en tenant compte du nombre d’essais.

- 91 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

Tableau 5-4. Influence du pH sur la décantabilité des boues activées.

!"= &é'()*(+,-,*é "/0 /@"


>?
(.%/%)
Nombre
Expériences
d’essais (g/L) (mL/g) (m/h)
E-1 4 5.20±0.20 305 106.6 2.32
E-2 3 6.50±0.20 320 111.9 2.15
2.86
E-3 3 8.40±0.28 335 117.1 1.96
E-4 4 9.50±0.30 360 125.9 1.63

E-5 3 5.10±0.20 275 127.9 2.81


E-6 3 6.00±0.10 285 132.6 2.68
E-7 4 2.15 7.30±0.15 290 134.9 2.52
E-8 3 8.80±0.25 300 139.5 2.31
E-9 4 9.70±0.25 315 146.5 2.17

E-10 3 5.10±0.10 205 122.8 4.85


E-11 3 6.30±0.10 215 128.7 4.67
E-12 3 1.67 7.20±0.16 220 131.7 4.48
E-13 4 8.30±0.20 225 134.7 4.30
E-14 3 9.60±0.25 235 140.7 4.18

240
% de décantabilité
SVI (ml/g)
VZS (Cm/h)
200

160

120

80

40

0
5 6 7 8 9 10
pH

Figure 5-4. Effet du AB sur la vitesse de décantabilité des boues activées


(CDE< = 2.86J/K).

- 92 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

En étudiant l’effet du pH sur la vitesse de décantation, dans une gamme de 6 à 9,


Gonzales et al. (2007) notent une augmentation de 5% sur le pourcentage de décantabilité des
boues. Les auteurs ont aussi observé une diminution de la vitesse maximale de décantation au
cours de l’augmentation du pH. Avec nos expériences, nous avons eu les mêmes tendances

pH du milieu réactionnel peut également jouer un rôle très important sur la vitesse de
concernant l’effet du pH sur les caractéristiques de la décantabilité des boues (figure 5-4). Le

décantation, En général, l’efficacité de décantation des boues activées se manifeste surtout en


milieu acide (Voir figure 5-4).

5.1.4 Effet de la vitesse de rotation de l’agitateur

Le décanteur secondaire est équipé d’un pont racleur qui dirige les boues décantées vers
le puits de recirculation et qui écrème les flottants en surface. Le racleur du décanteur
secondaire de la station d’épuration de la ville de Sétif roule à une vitesse très lente, une
rotation par heure sur un diamètre de 46 mètres. Nous avons réalisés plusieurs séries
d’expérience pour étudier l’influence de la vitesse de rotation dans les tests de décantation en
éprouvette. L’effet de la vitesse de rotation de l’agitateur mécanique (VL ) sur la variation de
l’interface liquide/solide est schématisé sur la figure 5-5. Dans l’étude de l’influence de la
vitesse de rotation de l’agitateur mécanique, nous constatons que dans la zone de clarification
(0 à 12 minutes), la vitesse de rotation n’a aucune influence sur la perturbation du voile de
boues. Ce résultat est conforme aux constatations de Grijspeerdt et al. (1996) et Vanderhasselt
et Vanrolleghem (2000).

30 V R (rpm)
0
34
25 41
T=21°C
Hauteur (Cm)

20 pH=7.21
MES=2.1 g/l

15

10

5
0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)

Figure 5-5. Effet de la vitesse de rotation sur la décantabilité des boues activées.
- 93 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

5.2 Modélisation de la vitesse de sédimentation

Cette partie concerne la modélisation de la vitesse de sédimentation. Nous avons

(B = M(N)) et deux autres pour estimer la vitesse de sédimentation en fonction de la


développé trois modèles, dont le premier concerne la variation de la hauteur en fonction temps

concentration en MES ( O = M(P)). Ces modèles apparaissent dans le modèle global du


décanteur secondaire (chapitre 6) pour décrire la dynamique de séparation des phases solide et
liquide.

5.2.1 Choix du modèle à développer

Malheureusement, le raisonnement sur la vitesse de sédimentation dans la zone


d’épaississement est beaucoup plus délicat à développer. Le choix du modèle s’est porté sur la
traditionnelle fonction exponentielle, développée par Vesilind (1968), qui a prouvé son
efficacité dans de nombreuses études expérimentales et qui est restée à la base des principaux
modèles proposés dans la littérature.

L’expression de la vitesse de décantation en fonction de la concentration de boues,


ayant une forme exponentielle, est la suivante :

O =Q R S T
(5-1)

D’où O est la vitesse de décantation ;


P est la concentration des boues ;
Q RN U sont des constants.

Généralement, le groupe IWA (International Water Association, 2012), dans le


document technique ‘Guidelines for using activated sludge model’, a développé des
techniques visant notamment la création du modèle avec l’utilisation des outils de
modélisation et de simulation qui sont basées essentiellement sur la définition du projet, la
construction et la structure du modèle, la collecte des données, le calage et la validation du
modèle. Dans ce sens plusieurs expérimentations préliminaires ont été effectuées pour mieux
comprendre la décantabilité des boues dans les décanteurs secondaires.

5.2.2 Présentation du modèle V = W(X)

Nous avons présenté les résultats expérimentaux des essais de décantation effectués en
éprouvette sur la séparation liquide-solide des boues activées de la station d’épuration de la
ville de Sétif, où l’on suit toujours l’évolution de l’interface liquide-solide en fonction du
temps.
- 94 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

Pour la stratification de la courbe de décantation, on considère seulement deux zones


(ou bien régimes) de sédimentation sous forme exponentielle (voir figure 5-6) :

□ Une zone de clarification ;


□ Une autre de compression.

30 Ho
VZS= tag(α)

25

α b
20
Hauteur (Cm)

15 Hl

10 Hοο= a

5
Zone de Zone de
clarification conpression
tl tοο
0
0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)

Figure 5-6. Stratification de la sédimentation.

Le modèle général décrivant l’évolution de l’interface liquide/solide en fonction du


temps est détaillé dans cette partie. En considérant les deux zones, nous proposons la forme
mathématique du modèle suivante :

ZR [\ ; 0 ≤ N < Na (bcUR dR efghieiegNicU)p


B(N) = Y
g R j/ (\k\l) (bcUR dR ecnAhRooicU)
(5-2)
; N ≥ Na

Où : B représente de la hauteur de l’interface liquide/solide ;


N est le temps du processus de décantation ;
Na est le temps limite entre les deux zones, de clarification et de compression ;
Z, r, g RN s sont considérés comme constants.

La linéarisation de ces deux expressions de l’équation (5-2), en appliquant le


logarithme, permet d’obtenir l’équation 5,3 suivante :

- 95 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

fUZ − r N ; 0 ≤ N < Na (bcUR dR efghieiegNicU)p


fUB = t
(N )
fUg + s/ + Na ; N ≥ Na (bcUR dR ecnAhRooicU)
(5-3)

L’utilisation des conditions aux limites et des résultats expérimentaux, permettent à


déterminer les constantes Z, r, g RN s.

5.2.3 Calibration du modèle

5.2.3.1 Détermination A et B (zone de clarification)

Les conditions aux limites de la zone de clarification sont données par:

N=0 B(0) = By
N = Na B(Na ) = Ba
à →
(5-4)
RN Aczh →

On trouve que :

Z = By
r = \ fU | }~ •
{ } (5-5)
l l

L’utilisation de la technique de Gonzàlez et al. (2007), nous permet d’estimer


graphiquement le point limite caractérisant la limite entre les deux zones, de clarification et de
compression.

Tangente 1
Zone de clarification Tangente 2
Bissection

1
Hauteur (Cm)

Hl
Zone de compression

Hoo 2 Xoo

tl
Temps (min)

Figure 5-7. Détermination graphique le point limite Na .

- 96 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

En étudiant l’effet de la dilution des boues activées (figure 5-2) et en déterminant


également les concentrations limites d’après la technique de Gonzàlez et al. (2007), on

(SVI, % décantabilité) ainsi que les concentrations limites (Pa ) sont tous fonction de la
constate que la vitesse initiale de décantation et les paramètres de décantabilité des boues

concentration initiale des boues(P). Nous précisons que les concentrations limites ont été
estimées d’après la technique détaillée dans la figure 5-7 et appliquée à la figure 5-2.

On peut rechercher la relation entre les paramètres r et E €. Le tableau 5-5 donne un


exemple sur la variation des concentrations en CDE en fonction de différents paramètres de
décantabilité des boues.

Tableau 5-5. Influence des concentrations en MES sur la décantabilité des boues activées.

!" (#⁄%)
Paramètres Unités
2.1 1.6 1.1

"/0 mL/g 141 144 167

/@" m/h 2.6 4.56 6.5

V‚ Cm 11.78 9.43 7.76

X‚ min 13.91 10.62 8.59

Vƒ Cm 8.55 5.80 4.04

Un total de 23 essais de décantation ont été réalisés sur des boues provenant du bassin
d’aération de la ville de Sétif, durant la période du mois de mars au mois de juin 2011. Les
différents résultats des tests de décantation en éprouvette sont présentés sur la figure 5-8.
Nous pensons que la dispersion des résultats mentionnés sur cette dernière figure est due
essentiellement à la diversité des effluents reçus pendant cette période.

Les résultats donnés par le tableau 5.5, des 23 essais, montrent que la vitesse initiale de

boues. Par contre les paramètres V‚ , Vƒ et X‚ varient proportionnellement avec la


sédimentation et le paramètre SVI diminuent avec l’accroissement de la concentration des

concentration en MES.

- 97 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

220 Maximum possible de SVI

200

SVI (ml/g)

180

160

140

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5


MES (g/l)

Figure 5-8. Evolution de l’indice de boue SVI en fonction de la concentration en boue.

En calculant le paramètre B à partir de la relation 5-5, en fonction des différents essais,


on constate que ce paramètre est fonction de SVI et par conséquent de la concentration en
MES (voir tableau 5-6).

Tableau 5-6. Influence des indices de boues sur le paramètre ‘B’.

"/0 (.%/#) /@" (./3) „ (3 … )

141 2.60 8.67

144 4.56 15.20

167 6.50 21.67

171 7.60 25.33

184 8.95 29.83

192 9.90 33.00

204 11.15 37.17

L’exploitation de certaines expérimentations, en traçant le paramètre B en fonction de


l’indice de décantation des boues SVI, nous a permis de déterminer la relation entre le
paramètre B et l’indice SVI, qui représente une variation linéaire (figure 5-9).

- 98 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

18

16

14

12

B (h )
-1

10

6 B= - 21.5388 + 0.18716 (SVI)


2
R = 0.982
4

140 150 160 170 180 190 200 210


SVI (ml/g)

Figure 5-9. Relation entre le paramètre B et l’indice des boues SVI.

La relation linéaire entre B et SVI, est donnée par l’expression suivante :

r = −21.5388 + 0.18716(E €) (5-6)

Enfin, la zone de clarification, définie par l’intervalle 0 ≤ N < Na , est décrite par la
relation suivante :

B(N) = B< R ( Š{.‹Œ••k<.{•Ž{•(O•‘) ) \


(5-7)

Cette relation permet de calculer la hauteur de l’interface liquide-solide en fonction du


temps et de l’indice SVI, en précisons que B< (hauteur initiale) ne dépend pas des
caractéristiques des boues.

5.2.3.2 Détermination a et b (zone de compression)

Rappelons que nous avons proposé de représenter la zone de compression par la forme
suivante : B(N) = g R j/ (\k\l) ; N ≥ Na avec les conditions limites :

à N = ∞, on a donc Bƒ = g (voir figure 5-7), "g" est la hauteur de la phase finale de la


zone de compression.

Equation 5-8 représente le bilan de masse de la biomasse, du processus de sédimentation :

g Pƒ = By Py = Ba Pa = B P (5-8)

- 99 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

D’après l’équation 5-8, de conservation de matière, le paramètre "g" (g = By


T~
) est

une fonction de la concentration initiale (Py ) et par conséquent de l’indice des boues (SVI). A
T”

partir de nos résultats expérimentaux, nous avons tracé ce paramètre en fonction de l’indice de
boues (figure 5-10).

0,08
a=0.23215-0.00115 SVI
2
R =0.9526
0,06
a = Hoo (m)

0,04

0,02

0,00
140 150 160 170 180 190 200 210
SVI (ml/g)

Figure 5-10. Relation entre le paramètre ‘a’ et l’indice des boues SVI.

La relation ainsi obtenue est représentée par une équation linéaire qui est la suivante :

g = 0.23215 − 0.00115(E €) (5-9)

D’après Zhang D.J. et al. (2006), le paramètre "s" détermine la courbure de la zone de

méthode de Gonzàlez et al. (2007) où Na = s.


compression. La valeur du paramètre peut être déduite d’après l’équation 5-3 ou à partir de la

0,24

b = 0.56265 - 0.00251 (SVI)


2
0,20 R = 0.9487

0,16
b (h)

0,12

0,08

0,04

0,00
140 150 160 170 180 190 200 210
SVI (ml/g)

Figure 5-11. Relation entre le paramètre ‘b’ et l’indice des boues SVI.
- 100 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

On a porté sur la figure 5-11 l’évolution du paramètre "s" en fonction de l’indice des
boues (SVI). La relation entre ces deux paramètres est également linéaire, représentée par
l’expression suivante :

s = 0.56265 − 0.00251 (E €) (5-10)

La forme finale de la zone de compression, définie par l’intervalle N ≥ Na , est décrite


par la relation suivante :

B(N) = (0.23215 − 0.00115(E €)) R (<.‹•Š•‹ <.<<Š‹{ (O•‘))/ (\k\l )


(5-11)

5.2.4 Validation du modèle

En vue d’avoir un modèle ayant un large domaine d’application et fiable pour estimer la
hauteur de l’interface de séparation liquide-solide à grande échelle, il est impératif d’intégrer
des résultats expérimentaux obtenus dans des conditions sévères telles que le fonctionnement
en temps plein (en intégrant les débits de pointe, les surcharges massiques, etc.) dans le calage
de notre modèle et ce afin d’obtenir un fonctionnement optimale du décanteur secondaire,
quelque soit les perturbations possibles qui peuvent avoir lieu.

Ce modèle a été développé en exploitant un grand nombre de résultats expérimentaux


prélevés à partir du bassin d’aération de la station d’épuration de la ville de Sétif. La forme
finale de notre modèle est la suivante :

B< R ( Š{.‹Œ••k<.{•Ž{•(O•‘) ) \
B(N) = Y
; 0 ≤ N < Na p
(0.23215 − 0.00115(E €)) R (<.‹•Š•‹ <.<<Š‹{ (O•‘))/ (\k\l )
(5-12)
; N ≥ Na

La figure 5-12 illustre les tests de décantation en éprouvette pour différentes


concentrations initiales en matières en suspension (0.96, 1.78 et 2.76 g/L) et comparaison
avec notre modèle (équation 5-12). Dans nos conditions de travail (température, pH, viscosité
des boues…), on voit qu’une bonne concordance entre les prédictions du modèle et les
résultats expérimentaux des tests de décantation effectués en éprouvette. On constate aussi un
classement très net des courbes en fonction des concentrations des matières en suspension.

- 101 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

30
Mesuré
A Simulé
25
MESo=0.96 g/l

20
H a u t e u r (C m )

15

10

0
0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)

30
Mesuré
B Simulé
25
MESo=1.78 g/l

20
H a u t e u r (C m )

15

10

0
0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)

30
Mesuré
C Simulé
25
MESo=2.76 g/l

20
H a u t e u r (C m )

15

10

0
0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)

Figure 5-12. Hauteur de l’interface liquide/solide, mesurée et simulée dans les tests de
décantation en éprouvette (à différentes concentrations en MES).

- 102 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

D’après la figure 5-12, nous remarquons que les prédictions du modèle sont en bon
accord avec les résultats expérimentaux.

5.2.5 Estimation de la vitesse de décantation

De nombreuses techniques de mesure ont été mises en œuvre par plusieurs auteurs
comme (Dauphin et al. 1998, Renko 1998, Vanderhasselt et Vanrolleghem 2000, Germaey et
al. 2001, Zhang D.J. et al. 2006), qui permettent de déterminer les différentes vitesses de
décantation de clarification, de transition et de compression. Les techniques de mesure les
plus utilisées sont basées sur la variation de la hauteur de l’interface liquide-solide en fonction
du temps. Le modèle le plus répandu pour représenter cette vitesse est celui de Vesilind
(1968).

Deux méthodes sont proposées dans cette partie pour estimer la vitesse de
sédimentation : la première repose sur la dérivation de l’équation 5-2 et la deuxième
technique est basée sur l’observation graphique (Daigger et Roper (1985)), qui présente la
particularité de faire intervenir directement la concentration en MES. Daigger et Roper (1985)
utilisent plusieurs expérimentations pour élaborer la loi de vitesse de sédimentation en
fonction de la concentration en boue.

5.2.5.1 Estimation de la vitesse de sédimentation par la méthode de dérivation

Le but de cette partie est basé sur la dérivation de l’équation 5-2. La fonction de la
vitesse de décantation s’écrit comme suit :

|fU } • R ; 0 ≤ N < Na (bcUR dR efghieiegNicU)
}— }— ˜aS — š
p (5-13)

™l

O (N) = − = – \l
•}(\)
›l
l

(bcUR dR ecnAhRooicU)
•\
R j/ (\k\l)
œj
(\k\l )•
; N ≥ Na

A partir de l’équation 5-13, nous remarquons que la vitesse de décantation dépend de


trois paramètres essentiels :

Na : temps limite entre les deux zones de clarification et de compression,

g RN s : paramètres caractérisant la sédimentation.

A partir de l’équation 5-8, on peut déduire la concentration de la biomasse (X) à


n’importe quelle position de la hauteur (H) :

P=
}~
Py (5-14)
}

- 103 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

La combinaison des trois équations 5-2, 5-11 et 5-14 conduit au développement de


l’équation 5-15, qui représente la vitesse de décantation :

|fU • = fU | • ; (bcUR dR efghieiegNicU)


}— }— T~ T }l

p
\
\l }l T T— }—
=
RN

Ÿ
\l
O
RN N + Na = ; (bcUR dR ecnAhRooicU)
j
(5-15)
ž
j }— T—
(\k\l )• T ™ ¢
aS| — — •
¡ ¢

concentration en matières en suspension P.


L’équation 5-15 présente le modèle de la vitesse de décantation en fonction de la

Ce modèle de prédiction de la vitesse décantation a été comparé à d’autres modèles de


la littérature, dans les mêmes conditions de travail (variations des concentrations initiales et le
point limite). La figure 5-13 présente la comparaison des prédictions des modèles de Renko
(1998), Vanderhasselt et Vanrolleghem (2000), et Zhang et al. (2006) ainsi que notre modèle.

5
Zhang
Renko
4
Notre modèle
Vitesse de décantation (m/h)

Vandderhasselt
3

-1
2 4 6 8 10 12 14 16
Concentration des boues (g/l)

Figure 5-13. Modèles vitesse-concentration.

La comparaison entre quelques modèles de la littérature pour des concentrations


initiales faibles (1 à 5 g/L), est très encourageante, puisque les prédictions de notre modèle se

modèle nécessite l’estimation des paramètres suivants : CDE< , E €,


situent au milieu des prédictions des autres modèles (figure 5-13). Nous signalons que notre
£O g, s, Ba , Na .

- 104 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

5.2.5.2 Méthode basée sur l’observation graphique

On a vu dans la partie § 5.2.4 que la vitesse de sédimentation est une fonction de


plusieurs paramètres, tels que la concentration des matières en suspension et la hauteur initiale
de l’interface solide/liquide. Plusieurs auteurs (Daigger et Roper, 1985; Wahlelberg et
Keinath, 1988 ; Hartel et Popel, 1992 ; Marsilli-Libelli, 1993 ; Joinnis et al., 1999 ; Wett,
2002 ; Zhang D. J., 2006) lient la vitesse de sédimentation aux indices de boues (SVI, DSVI,
SSVI), (voir Chapitre 2 § 2.4.3).

L’analyse de la dynamique des vitesses de sédimentation dans le décanteur secondaire a


été abordée par plusieurs auteurs (Daigger et Roper, 1985; Wahlelberg et Keinath, 1988, etc.)
et on trouve dans la littérature différentes expressions pour estimer cette vitesse. Certaines de
ces expressions sont compliquées et peu réalistes (Hadj-Sadok, 1998). Généralement les
principaux modèles sont basés sur la forme exponentielle (équation 5-1) de Vesilind (1968).

Le modèle général décrivant l’évolution de la vitesse de sédimentation en fonction de la


concentration des matières en suspension est détaillé dans cette partie.

Nous proposons le modèle suivant, qui permet de décrire l’évolution de la vitesse de


décantation dans les deux zones de clarification et de compression :

¤T
; 0 ≤ P < Pa (bcUR dR efghieiegNicU)p
O (P) = Y
< R
¥
<
¤¦ T
(bcUR dR ecnAhRooicU)
(5-16)
R ; P ≥ Pa

Où : O représente la vitesse de sédimentation des particules, m/h ;


P est la concentration des matières en suspension, g/L ;
Pa est la concentration limite entre les deux zones, g/L ;
§ et § ¥ sont des constants, L/g;
Vo et Vo' sont considérés comme constants, m/h.

Les paramètres Vo , Vo' , § et § ¥ nécessitent une estimation dans le cas des charges en
boues de différentes concentrations et ils sont déterminés expérimentalement à partir des tests
effectués en éprouvettes, d’où il est facile de trouver les relations entre ces paramètres ( Vo ,

Vo' , § et § ¥ ) et l’indice de décantabilité de boues E €.

L’objectif de cette partie est de présenter une méthode graphique basée sur l’analyse de
Daigger et Roper, 1985.

- 105 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

L’exploitation de 33 expérimentations nous a permis de déterminer les relations entre


les paramètres Vo , Vo' , § et § ¥ , et l’indice de décantabilité des boues SVI. La figure 5-14
illustre ces expérimentations, où on y voit que la vitesse de sédimentation dépend de la
concentration (environ de 0.2 à 4.5 g/L, plage observée durant les trois années étudiées sur le
site) et de l’indice de décantabilité des boues.

Pour déterminer les points de concentration limite Pa , on utilise la même technique


appliquée par Gonzàlez et al. (2007), (voir § 5.2.3).

5
10
XL
XL

VS (m/h)
VS (m/h)

SVI=187±17 SVI=156±11
tan α=0.6222 tan α=0.5452
tan α=0.5123 tan α=0.4480
5 1
0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2,0

Concentration des boues (g/L) Concentration des boues (g/L)

2 0.8

XL XL
VS (m/h)
VS (m/h)

SVI=125.5±15.5 SVI=89±18
tan α=0.4688 tan α=0.3774
tan α=0.3836 tan α=0.3067
0.6 0.4
2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 2,8 2,9 3,0 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0 4,2 4,4 4,6
Concentration des boues (g/L) Concentration des boues (g/L)

Figure 5-14. Tests de sédimentation, évolution des vitesses de décantation en fonction des
concentrations en boues.

de décantabilité des boues (SVI) sur les vitesses initiales de décantation V< et V<¥ des zones de
Le tableau 5-7 rassemble les résultats de la figure 5-14, et montre l’influence de l’indice

clarification et de compression.

- 106 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

Tableau 5-7. Caractéristiques de décantabilité des boues,


Tests de sédimentation pour quatre groupes de boues.

SVI N V< V<¥


(mL/g) (g/L) (L/g) (m/h) (L/g) (m/h)
Nombre X« N¥
d’expérience

8 187±17* 0.60 0.6222 11.15 0.5123 9.25


7 156±11 1.55 0.5425 6.50 0.4480 4.70
7 125.5±15.5 2.55 0.4688 3.30 0.3836 2.10
11 89±18 3.80 0.3774 2.5 0.3067 1.80
*
moyenne par rapport au nombre d’expérience (± min et max).

des indices de décantabilité des boues. De première observation, V< et V<¥ sont relativement
La figure 5-15 présente les variations des vitesses initiales de décantation en fonction

non-linéaire par rapport aux indices de boues SVI . Nous obtenons :

< = 1.167 + 0.157 R <.<ŠŠ O•‘ (5-17)


¥
< = 1.105 + 0.038 R <.<Š- O•‘ (5-18)

12
' 0.029.SVI 2
V0 = 1.105+0.038 e (R =0.9926)
0.022.SVI 2
V0= 1.167+0.157 e (R =0.9933)
10

8
V0 et V0 (m/h)
'

80 100 120 140 160 180 200


SVI (mL/g)

Figure 5-15. Relation entre les vitesses initiales de décantation et l’indice de boues.

A partir du tableau 5-7, on peut déduire les relations linéaires de § et § ¥ , en fonction de


SVI, et obtient les expressions 5-19 et 5-20 suivantes :

§ = 0.155 + 0.0025(E €) ; ® Š = 0.9992 (5-19)

- 107 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

§ ¥ = 0.120 + 0.0021(E €) ; ® Š = 0.9987 (5-20)

L’équation finale de la vitesse de sédimentation est décrite par l’expression suivante :

(1.167 + 0.157 R <.<ŠŠ O•‘ ) R (<.{‹‹k<.<<Š‹.O•‘) T


O (P) = Y
; 0 ≤ P < Pa p
(1.105 + 0.038 R <.<Š- O•‘ ) R (<.{Š<k<.<<Š{.O•‘) T
(5-21)
; P ≥ Pa

Où : Pa est la concentration limite, estimée à partir des données du tableau 5-7, dont on peut
déduire l’équation linéaire suivante :

Pa = 6.682 − 0.0327(E €) ; ® Š = 0.9974 (5-22)

6
Modèles
Equation 5-15
Vitesse de décantation (m/h)

5
Equation 5-21

0 2 4 6 8 10 12 14 16
Concentration des boues (g/l)

Figure 5-16. Comparaison entre les deux modèles développés, vitesse-concentration.

On a tracé sur la même figure, les vitesses de décantation issues des équations 5-15 et 5-
21 pour le même indice de boue. La comparaison entre les deux modèles développés
(équation 5-15 et 5-21), donne des résultats satisfaisants. Nous signalons que les deux
modèles ont été développés à partir de la même base des données expérimentales.

- 108 -
Chapitre 5: Détermination des vitesses de décantation

5.3 Conclusion

Ce chapitre a été structuré en deux parties, dont la première concerne la détermination


des effets des paramètres influençant la vitesse de décantation (dilution, pH, etc.) et la
deuxième porte sur la modélisation cette vitesse. Notons que les tests de décantabilité des
boues ont été effectués en éprouvettes, à partir d’échantillons prélevés au niveau du bassin
d’aération de la station d’épuration de Sétif. Les résultats de la première partie sont :

• l’augmentation de la concentration de la Matière En en Suspension entraine une


diminution de la vitesse de sédimentation et par conséquent de l’indice de
décantabilité des boues.
• l’augmentation du pH est accompagnée d’une légère diminution de la vitesse initiale
de sédimentation, dans le domaine de pH de 5 à 10. Sachant que l’activité
microbienne est meilleure à des pH proches de la neutralité.
• la vitesse de rotation de l’agitateur n’a aucun effet sur la vitesse de sédimentation au
niveau de la zone de clarification. Cependant, les vitesses élevées de rotation
(jusqu’à 41 rpm) semblent favoriser la compression.

Concernant la deuxième partie, nous précisons qu’à partir des résultats expérimentaux
obtenus, trois modèles mathématiques décrivant la dynamique des vitesses de sédimentation
ont été développés, dont le premier permet d’estimer la hauteur de l’interface liquide-solide
en fonction du temps (H(t)) et les deux autres concernent l’estimation de la vitesse de
sédimentation, à partir de la dérivation de H(t) et de l’observation graphique. Nous précisons
que les prédictions de ces modèles sont satisfaisantes, par comparaison avec les résultats
expérimentaux obtenus dans le cadre de ce travail. Ces modèles sont exprimés en fonction des
indices de décantabilité des boues (SVI), dont le domaine de variation est de 71 à 204 mL/g,
obtenu en effectuant plus de 96 expériences. Les expressions développées seront injectées
dans le modèle dynamique du décanteur (chapitre 6) et elles peuvent également être utilisées
dans l’établissement d’abaques et dans des boucles de commande (automates) dans le cas de
l’automatisation de la station d’épuration.

- 109 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

CHAPITRE 6- MODÉLISATION DYNAMIQUE DU


DÉCANTEUR SECONDAIRE

- 109 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

Nous rappelons que la bonne gestion d’une station d’épuration repose essentiellement
sur le bon fonctionnement des deux principaux ouvrages constituant la station, et qui sont
l’aérateur et le décanteur. Ce dernier, qui assure la séparation des boues de l’eau clarifiée,
nécessite d’être modéliser, en tenant compte des phénomènes intervenant dans le décanteur,
afin d’avoir un modèle dynamique représentatif servant comme outil de réglage du bon
fonctionnement. Ce modèle est établi à partir des bilans de forces où les flux hydrauliques
(ascendants et descendants), sédimentaires et dispersifs. Il est clair que l’efficacité de
séparation dans le décanteur dépend également des phénomènes physico-chimiques et
biologiques, ayant lieu dans l’aération (croissance des flocs : tailles, formes, etc.). Le
paramètre clé de séparation est sans doute la vitesse de décantation (chap. 5), qui
intervient directement dans le modèle dynamique du décanteur. La résolution
mathématique du modèle dynamique, constitué d’équations différentielles non linéaires,
permet d’estimer la variation de la hauteur des boues en fonction de toutes les variables de
fonctionnement (opératoires, perturbations, commandes).

L’objectif principal de ce chapitre est d’établir un modèle mathématique permettant de


reproduire les variations de la hauteur du voile de boues en fonction des concentrations,
intégrant les différents paramètres de fonctionnement de la station d’épuration de la ville de
Sétif.

Ce modèle doit être validé par une large gamme de résultats expérimentaux à grande
échelle afin d'obtenir un modèle opérationnel, qui peut servir également dans les tests de
simulation.

6.1 Analyse du fonctionnement du décanteur secondaire

L’efficacité du procédé de traitement par boues activées est principalement basée sur
l’activité des micro-organismes maintenues en aération et mélangés par des eaux usées à
épurer, dont leurs croissances engendrent la formation des flocs (particules solides) ayant
différentes tailles et différentes aptitudes à la décantation. En conditions normales, les boues
ont la propriété de se décanter en absence d’agitation. La nature des boues influe directement
sur leur décantabilité (Pujol et al., 1990).

A partir du modèle, on peut élaborer le processus de séparation en respectant les règles


de conception ainsi que la gestion rationnelle de la production des boues (Pronest et al. 2002).

- 110 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

La figure ci-dessous (figure 6-1) représente un schéma classique et simplifié du


décanteur de la station de la ville de Sétif, où sont mentionnées les positions de prélèvement,
pour déterminer les profils de concentration. Ce décanteur cylindro-conique de 46 m de
diamètre est équipé d'un pont racleur et d'un Clifford (Jupe de répartition) large, dont on peut
régler sa hauteur.

Passerelle Jupe de répartition d’eau (Clifford) Goulette de récupération de l’eau

46 m

Racleur
de surface
Position des
prélèvements 4m
dans le décanteur

Racleur de fond

Pont Racleur
2%

Recirculation, Soutirage des boues


Alimentation à partir du bassin d’aération
Fosse septique

Figure 6-1. Géométrie du décanteur secondaire de la station d'épuration de Sétif.

La fiabilité du traitement des eaux usées reste étroitement dépendante du bon


déroulement de la phase de décantation (Pujol et al., 1990). Celle-ci constitue en effet la
dernière étape de séparation liquide/solide avant de rejeter l’eau épurée directement dans le
milieu récepteur.

6.1.1 Aspects hydrodynamiques du décanteur secondaire

Le phénomène de décantation nécessite de produire dans le décanteur secondaire des


conditions d’équilibre où flux hydraulique ascendant (vitesse ascensionnelle) ne perturbe pas
la décantation des flocs (descente des particules). En conséquence, ces particules sont
concentrés en fond du décanteur secondaire puis ensuite soutirer, soit vers la recirculation
vers le bassin d’aération, soit vers l’unité de l’épaississement et par la suite conduit vers les
lits de séchage. Dans ce sens, le décanteur est équipé d’un racleur de fond qui assure une
agitation modérée afin de favoriser la sédimentation des flocs et ainsi de concentrer les boues
dans la fosse septique.

- 111 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

Le décanteur secondaire est caractérisé par un paramètre technique fondamentale : la


vitesse ascensionnelle (ou charge hydraulique superficielle). Cette vitesse est calculée en
divisant le débit admis dans le décanteur par sa surface (Pujol et al., 1990).
Les boues pénètrent dans le clarificateur par le Clifford. Elles sont dirigées vers le bas et
alimentent horizontalement une couche de concentration équivalente. Dauphin (1998) a
supposé que les boues s'écoulent verticalement dans un Clifford virtuel où elles sont diluées.
Notons que ce Clifford virtuel de Dauphin est en fait constitué d’une zone située en dessous
du Clifford réel. Cette zone ne peut être considérée que si le Clifford réel est peu profond, où
on peut supposer l’existence des phénomènes de dilution d’échange entre le courant
descendant de la liqueur mixte provenant de l’alimentation avec l’eau clarifiée. D’après
Joinnis et al., 1999, cette dilution provoque une cellule de convection entre la couche
d'alimentation et une couche haute du décanteur.

Couche d’alimentation Clifford Clifford virtuel (Mélange / Dilution)

Voile de boues

Couche de fond

Figure 6-2. Représentation conceptuelle du régime hydraulique (Dauphin, 1998).

Le fonctionnement du clarificateur est influencé par les chocs hydrauliques, qui sont
caractérisés par des augmentations subites et importantes du débit d’alimentation de la station
d’épuration (surcharges hydrauliques), où on constate plusieurs perturbations de
fonctionnement qui influencent directement le fonctionnement des zones de clarification et
d’épaississement.

La régulation de la hauteur du voile de boues est très importante pour la bonne


séparation liquide-solide et qui permet d’éviter les problèmes de débordement des boues vers
le milieu récepteur. Cette régulation est assurée en tenant compte des débits d’alimentation et
de sortie du décanteur ainsi que leurs concentrations en MES. Il s’agit principalement des

- 112 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

débits : d’alimentation, de recyclage vers l’aérateur, de soutirage et de rejet vers le milieu


récepteur.

Il est important de noter que souvent la montée de la hauteur du voile de boue entraine
une mauvaise séparation et le rejet des eaux clarifiées ayant des concentrations en MES
supérieures aux normes (> 30 mg/L). Si le voile de boue atteint la surface, la boue rejetée
dans le milieu récepteur peut contenir des valeurs élevées de MES (30-400 mg/l) (Canler,
1994 ; Bergh, 1996).

Le décanteur secondaire ainsi que le bassin d’aération sont concernés par l'admission de
surcharges en station. Au niveau de l’aérateur, la croissance des microorganismes est affectée
par la diminution de l’âge interne des boues. Quant aux conséquences des surcharges
hydrauliques sur le décanteur elles peuvent être l’augmentation de la vitesse ascensionnelle et
du flux massique.

6.1.2 Exploitation manuelle de la surface du voile de boues

Le décanteur est alimenté en boues provenant du bassin d’aération. Il existe des limites
hydrauliques au-delà desquelles on observe une perturbation des vitesses de sédimentation
des particules ; qui sont dues aux déséquilibres entre les débits d’alimentation, de soutirage et
de rejet vers le milieu récepteur. Ce phénomène, qui provoque également un effet
d’engorgement (dégorgement) du décanteur secondaire, est observé essentiellement en cas de
surcharges. Dans ces cas de fonctionnement de surcharges, il est difficile de contrôler les
débits de sorties (recyclé, traité et soutiré) et au même temps avoir une bonne décantabilité
des boues. Une des solutions possibles, mais qui est couteuse, est d’avoir une autre ligne (en
stand-by) en parallèle pour absorber ces perturbations ; et ce pour éviter le débordement le lit
de boues.

Le problème est délicat car pour éviter le débordement, on doit augmenter le soutirage
dont une partie est renvoyée vers l’aérateur et l’autre dirigée vers l’unité d’épaississement,
dont la concentration en MES doit être supérieure à 8 g/L. Notons que le taux élevé de
recyclage vers l’aérateur perturbe la bonne croissance des microorganismes dans ce dernier et
entraine une mauvaise dégradation de la pollution dans l’aérateur et au même temps une
mauvaise sédimentation des boues au niveau du décanteur.

L’horizontalité du voile de boue a été réalisée manuelle suivant quatre radiales


perpendiculaires. Ce test a aussi été effectué à l'aide d'un disque blanc de 20 cm de diamètre

- 113 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

câblé au centre avec un fil de 5 m gradué de 0.1 m. La durée de la manipulation est d’environ
une demi-heure, ce qui ne perturbe pas la hauteur du voile de boue. Notons que ce dernier se
trouve à une profondeur inférieure à la base du Clifford (figure 6-3).

A l’exception de la zone proche du Clifford (jupe de répartition) ainsi que celle proche
de l’axe du racleur de fond (situé à 17 m de rayon) où on constate une turbulence, ces mesures
montrent une bonne horizontalité du voile de boues, à ± 30 cm près, sur l'ensemble de la
surface du décanteur.

Distance (m)
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22
0,0

0,5

1,0
radiale 1 1
Profondeur (m)

1,5 radiale 2 4
radiale 3 2
2,0 radiale 4 3

2,5

3,0

3,5

4,0

Figure 6-3. Mesure manuelle de la profondeur du voile de boues.

Le Clifford détermine la couche d’alimentation de flux de boue provenant de l’aérateur


et assure la bonne répartition du flux de boue à l’intérieur du décanteur secondaire, son rôle
est important pour le bon fonctionnement de l’ouvrage. A partir de la figure 6-3, en peut tirer
les conclusions suivantes :

□ Un modèle à une dimension est possible.


□ La couche d'alimentation du décanteur se trouve au niveau du Clifford.

Plusieurs auteurs tels que Joinnis et al., 1994 ; Dauphin et al. 1997, ont constaté les
mêmes observations de l'horizontalité du voile de boues, qui a également été constatée
visuellement lorsque celui-ci est approche la surface du décanteur.

- 114 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

Les boues activées, provenant de l’aérateur et qui alimente le décanteur, ont une
concentration plus élevée que celle de l’eau clarifiée et par conséquent elles ont une masse
volumique plus grande. Ces boues en alimentant verticalement le décanteur se mélangent à
l’eau de la zone de clarification où il s’établie un équilibre et de dilution dans la zone virtuelle
au dessous de Clifford. A la fin de cette zone on peut estimer que la couche ainsi formée
(d’alimentation) a une concentration en MES et une masse volumique équivalente,
horizontalement plus ou moins constantes. Ce niveau de couche d’alimentation dépend de la
concentration des boues présentent dans le décanteur. Dauphin (1998) pense que le problème
de réglage du niveau de boues est bien connu les exploitants des stations d’épuration, mais il
est totalement ignoré par les modèles classiques basés sur la théorie des flux, qui supposent
que la couche d'alimentation est au niveau du Clifford, et qui prévoient que le voile de boues
s'établit à ce niveau, sauf en cas de surcharges.

6.1.3 Variation des concentrations en MES dans le décanteur

Diehl (1997) et Pons et al. (1999) ont étudié l’influence de la position de l’alimentation
dans le décanteur sur les performances de la décantabilité des boues. Ces auteurs pensent que
les effluents provenant du bassin d’aération pénètrent dans le décanteur au niveau de la zone
d’épaississement. Ce type de fonctionnement du décanteur, qui consiste à positionner le bas
du Clifford au niveau de la zone de séparation entre les deux zones de clarification et
d’épaississement, est un cas particulier car le plus souvent, selon la majorité des auteurs, cette
position se trouve dans la zone de clarification et par conséquent il existe une zone virtuelle
d’échange en dessous du Clifford.

Des prélèvements d’échantillons ont été effectués dans le décanteur de la station


d’épuration de la ville de Sétif, sur un axe vertical et parallèle au Clifford, à une position
située entre l’axe central et la lame déversante du décanteur (voir figures 6-1 et 6-4). Ces
prélèvements ont été réalisés pour deux radiales.

Une concentration moyenne en boues, exprimée en Matières En Suspension (MES), a


été calculée en tenant compte du nombre d’essais effectués. La durée des prélèvements
réalisés par temps sec est d’environ 20 minutes. La hauteur du voile de boues se situe à 3 m
de profondeur, dans le cas d’un fonctionnement stabilisé.

- 115 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

Figure 6-4. Concentration en MES mesurées en fonction


de la profondeur dans le décanteur.

Les résultats expérimentaux présentés sur la figure 6-4 ont été obtenus dans le cas de
fonctionnement où le Clifford se trouve dans la zone de clarification.

La concentration de transfert, du débit d’alimentation provenant de l’aérateur, est


environ de 2900 mg/L. Par contre la concentration moyenne dans la zone virtuelle
(mélange/dilution) ne présente que de 2500 mg/L. La concentration commence à diminuer dès
la sortie du Clifford, suite à la dilution des boues par l'eau présente dans la zone de
clarification. En cas de fonctionnement stabilisé la hauteur du voile de boues est située, plus
ou moins, à position fixe. Cependant, s’il y a une extraction brutale (rapide) des boues ceci
entrainerait une diminution de cette hauteur et augmenterait la zone virtuelle d’échange et
ainsi causerait une perturbation du fonctionnement du décanteur et tout le processus de
traitement.

- 116 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

6.2 Modélisation dynamique du décanteur secondaire

Les principaux critères de conception d’une unité de séparation des solides de la phase
liquide sont la charge massique, la charge hydraulique entrante, le débit de pointe, la
profondeur minimale et le taux de débordement de lit de boues (Guergachi et Patry, 2003).

D’autres critères sont définis dans la littérature, tels que la concentration de liqueur
mixte, l’indice de volume des boues (SVI, DSVI, SSVI) et le taux de recirculation. Ces
critères sont cités par Daigger, 1985 ; Schuler et Hoon Jang, 2007 ; Zhang D.J. et al., 2006,
pour caractériser les boues activées conventionnelles utilisées dans le fonctionnement
optimale des grandes stations d’épurations.

Ces derniers critères présentent une importance particulière car ils interviennent dans le
modèle de la vitesse de décantation (chapitre 5 : § 5.2.5.1 et § 5.2.5.2) et par conséquent dans
le modèle global du décanteur qui permet d’estimer la variation de la hauteur du voile de
boues en fonction des concentrations.

Le développement du modèle global représentant le fonctionnement du décanteur a été


élaboré à partir de la théorie des flux des particules solides en intégrant la dispersion. Nous
précisons que le modèle de départ, à une seule dimension (unidimensionnel, 1D), ne considère
que la variation axiale de la concentration, selon la hauteur du décanteur.

6.2.1 Objectifs et hypothèses

Les objectifs envisagés par ce travail sont les suivants :

□ Mettre en évidence la répartition des flux de matières qui spécifient le processus de


séparation solide/liquide ;

□ Modéliser les concentrations en en fonction de la profondeur dans le bassin de


sédimentation ;

□ Intégrer dans le modèle principal un sous-modèle de prédiction de la vitesse de


sédimentation en fonction de l’indice de décantabilité des boues (SVI) ;

□ Maîtriser la gestion et la des surcharges hydrauliques entrant en station d’épuration.

- 117 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

Plusieurs hypothèses simplificatrices ont été considérées pour notre modèle :

□ La vitesse de sédimentation ( V S ) ne dépend que de la concentration, et elle est nulle au


fond du décanteur ;

□ La concentration dans un plan horizontal est uniforme ;

□ Il y a conservation de la masse, les réactions biologiques et le gonflement des boues


sont négligés ;

□ Chacune des deux compartiments de clarification et d’épaississement des boues est


supposée homogène.

Dans ces études sur la révision de modèles des décanteurs, Bargiel et Tory (2006) et
David et al. (2009) pensent que le modèle unidimensionnel (1D) est un modèle sans réaction
(chimique ou biologique) et il permet d’obtenir les profils de concentration en Matière En
Suspension et les vitesses de décantation dans le clarificateur.

Les trois flux qui jouent un rôle important dans la détermination des profiles de
concentration dans le décanteur sont les flux hydraulique, sédimentaire et dispersif (figure 6-
5).

- 118 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

Alimentation provenant du bassin d’aération Effluent

Compartiment de clarificateur

Compartiment d’épaississeur

Recyclage vers le bassin d’aération Purge des boues en excès

QS

Surface
Couche (1)

Fh(2) J (2) Fs(1)

Zone au-dessus
Clarification
d'alimentation
Couche 2 à la couche (M-1)

Fh(M) J (M) Fs(M-1)

Couche d’alimentation
Qf Couche (M)

Fh(M) J (M+1) Fs(M)

Epaississement
Couche (M+1) à la couche
(N-1) Zone au-dessous
de l'alimentation

Fh(N-1) J (N) Fs(N-1)

Fond
Couche (N)

Qr

Figure 6-5. Répartition des flux de matières d’un modèle du décanteur


secondaire.

- 119 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

6.2.2 Développement et résolution numérique du modèle dynamique

La figure 6-6 montre les composants individuels des flux des particules solides,
hydraulique ( Fh ), sédimentaire ( FS ) et dispersif ( J ), dans une couche d’épaisseur ∆Z.

Figure 6-6. Stratification du décanteur secondaire.

A partir de la (figure 6-6) et en considérant une couche dans la zone d’épaississement,


le bilan massique par rapport à la biomasse, qui tient compte de l’accumulation et des trois
flux entrants et sortants, permet d’obtenir l’équation suivante :

∂X
A.∆Z . = A.Fh z − A.Fh z + ∆z + A.FS − A.FS z + ∆z + A.J z − A.J z + ∆z (6-1)
∂t
z

∂X Qr
Avec : J = − DS , Fh = X et FS = VS X
∂Z A

D’où Vs = f ( X ) : Vitesse de sédimentation (m/h), Vh = Qr A : Vitesse hydraulique

(m/h), Qr : Débit volumique (m3/h), X : Concentration en boues (g/L), DS : Coefficient de


dispersion (m2/h), A : Surface du décanteur (ou section droite, m2).

Après le développent de l’équation (6-1), nous obtenons l’équation (6-2) qui est une
équation aux dérivées partielles. Ce modèle est à la base de celui utilisé par Lee, 1999.

L’équation (6-1) prend la forme suivante :

∂X ∂F ∂F ∂  ∂X 
=− h − S +  DS  (6-2)
∂t ∂Z ∂Z ∂Z  ∂Z 

- 120 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

Après réarrangement de l’équation (6-2), on a :

∂X Q ∂X ∂ (VS X ) ∂2 X
=− r − + DS (6-3)
∂t A ∂Z ∂Z ∂Z 2

DS : Coefficient de dispersion dans la zone d’épaississement (m2/h).

En appliquant le même raisonnement dans la zone de clarification, c’est-à-dire en


considérant une couche et en effectuant le bilan massique par rapport à la biomasse, on
obtiendra l’équation 6-4 suivante :

∂X Q ∂X ∂ (VS X ) ∂2 X
=− S + + DS' (6-4)
∂t A ∂Z ∂Z ∂Z 2

DS' : Coefficient de dispersion dans la zone de clarification (m2/h).

Le modèle dynamique du décanteur, décrit par les équations 6-3 et 6-4, relatives aux
zones d’épaississement et de clarification, peut être résolu numériquement en utilisant un
schéma des différences finies (figure 6-5). Cette technique numérique tient compte de cinq
sections (figure 6-5) : haut du décanteur (i=1), zone de clarification (i=1, M-1), couche
d’alimentation (i=M), zone d’épaississement (i=M+1, N-1) et couche du fond (i=N). On note
que toutes les couches ont la même épaisseur (∆Z = constante).

1- Pour la couche de surface (i=1) :

 X − X1 
QS ( X 2 − X 1 ) − VS ,1 X 1 A + DS'  2 A
 ∆Z 
dX 1
=  
(6-5)
dt A.∆Z

D’où QS Débit à la sortie du décanteur (m3/h).

2- Pour les couches au-dessus de la couche d'alimentation:

 X − 2 X i + X i −1 
QS ( X i +1 − X i ) − VS ,i −1 X i −1 A − Vs ,i X i A + DS'  i +1 A
 ∆ Z 
dX i
=  
(6-6)
dt A.∆Z

3- Pour la couche d’alimentation :

( ) X
Q A X f − X M + VS , M −1 X M −1 A − VS , M X M A + D S'  M +1

− XM   X − X M −1 
 A − DS  M
∆Z
A
dX M
=  Z    (6-7)
dt A.∆Z

D’où Q A Débit d’alimentation (m3/h) et Qr Débit recirculé (m3/h).

- 121 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

4- Pour les couches en-dessous de la couche d’alimentation :

 X − 2 X i + X i −1 
Qr ( X i −1 − X i ) + VS ,i −1 X i −1 A − VS ,i X i A + DS  i +1 A
dX i  ∆Z 
= (6-8)
dt A.∆Z

5- Pour la couche de fond (i=N) :

 X − X N −1 
Qr ( X N −1 − X N ) + VS , N −1 A − DS  N A
dX N  ∆Z 
= (6-9)
dt A.∆Z

Les équations 6-5 à 6-9 représentent le modèle dynamique du décanteur secondaire, en


considérant la dispersion axiale des couches constituant la hauteur complète ( ) du
décanteur, en fonction de la concentration de la biomasse ( ).

En régime permanent, ces N équations différentielles non linéaires deviennent des équations
algébriques et elles sont résolues par la méthode itérative, en fixant la concentration à la
surface du décanteur et on calculera les différentes concentrations des couches constituant les
deux zones de clarification et d’épaississement, qui ont été divisées en cinq couches chacune.

6.2.3 Résultats et discussions

Plusieurs auteurs, comme Hamilton et al., 1992 et Lee, 1999, intègrent dans leurs
modèles le terme de dispersion et ils utilisent un coefficient de dispersion constant. Dans
notre cas, nous avons considéré également un coefficient de dispersion constant.

6.2.3.1 Vitesses de sédimentation et indices de boue

La vitesse de sédimentation intervenant dans ce modèle dynamique du décanteur a été


calculée d’après les équations qui ont été développées dans le chapitre 5. Un exemple
expérimental de relier les indices de décantation des boues (SVI) en fonction de la vitesse de
sédimentation est résumé dans le tableau 6-1.

Tableau 6-1. Exemple de données expérimentales pour la décantabilité des boues.

é é
( / ) ( / ) ( / ) ( / )
325 2.80 0.116 2.05
296 2.10 0.141 2.60
231 1.60 0.144 4.55
184 1.10 0.167 6.50
154 0.90 0.171 7.60

- 122 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

Ces données à faibles concentrations ont été obtenues à partir du bassin d’aération de la
station d’épuration de la ville de Sétif. Plusieurs expérimentations ont été effectuées de mars
2011 au juin 2011. Pendant cette période, l’aptitude des boues à décanter et leurs qualités sont
restées relativement homogènes pendant ces expérimentations. Notons que les indices de
boues (SVI) varient entre 120 et 170 mL/g, avec une moyenne proche de 140 mL/g.

Nous rappelons que les modèles permettant d’estimer la vitesse de décantation,


développés dans le chapitre 5 (§ 5.2.5.1 et § 5.2.5.2), sont les suivants :

" '() #$ *
#$ # +, % + #&
%& +
-. = () '+ * ; (01)- 2- 3(4563634.61))
( )=
& %& #$
$
C (6-10)
! 7 #$ +$
-. . + .; =
7
= ? ; (01)- 2- 31@A5-BB61))
(%8%& )9 + ;<' $ $ *
> ?

(1.167 + 0.157 - K.KLL MN )


- O(K.PQQ8K.KKLQ. MN) + ; (0. 3(4563634.61))C
( )=D
(1.105 + 0.038 - K.KLT MN ) O(K.PLK8K.KKLP. MN) +
- ; (0. 31@A5-BB61))
(6-11)

Où : X l est la concentration limite entre les deux compartiments ; Vo , Vo' et SVI sont
considérés comme constants qui nécessitent une estimation dans les cas des boues
à faible et moyenne charges, et ils ont été obtenus à partir d'essais en éprouvettes
(voir détails dans le chapitre 5).

6.2.3.2 Calage des paramètres du modèle

Le calage consiste essentiellement à estimer et à ajuster les valeurs des paramètres de


décantabilité de boues, tels que les indices de boue et la vitesse maximales de sédimentation.
Le calage de modèle permet de régler les paramètres :

□ 4, V , .; , W; , WK -. K pour le modèle de vitesse de sédimentation de l’équation 6-10


et

□ Vo , Vo' , X l et SVI du modèle de vitesse de sédimentation de l’équation 6-11,

L’objectif principal est de minimiser les écarts entre les résultats obtenus sur le site
d’étude et le modèle développé.

6.2.3.3 Utilisation sur site et résultats obtenus

Dans un premier temps, nous présentons une comparaison entre les résultats
expérimentaux de Pflanz (1969) et les prédictions du modèle principal du décanteur, en
intégrant les deux sous-modèles développés de la vitesse de décantation. Les résultats

- 123 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

expérimentaux de Pflanz ont été obtenus dans un décanteur ayant un volume de 1800 m3, un
diamètre de 33 m et une profondeur de 2.27 m ; en fixant un débit opératoire de 450 m3/h.

La figure 6-7 présente la variation de la profondeur du décanteur en fonction de la


concentration des boues. Nous constatons d’après cette figure que les prédictions des deux
sous modèles 6-10 et 6-11 sont plus ou moins proches, avec quelques avantages pour sous-
modèle 6-11 dans la zone de clarification. Nous signalons que le sous modèle 6-11 est plus
pratique car il ne nécessite l’estimation du SVI et la vitesse initiale de sédimentation. Par
contre avec le sous-modèle 6-10, on est obligé de déterminer plusieurs paramètres (4, V ,
.; , W; , WK -. K) dont certains sont estimés graphiquement d’où la non faisabilité du modèle,
surtout s’il s’agit d’injecter le modèle dans un processus de commande de la station
d’épuration.

0,0

0,5
Profondeur (m)

1,0

1,5

2,0 Résultats expérimentaux de Pflanz (1969)


Modèle principal (Eq. 6-9) + Vs (Eq. 6-10)
Modèle principal (Eq. 6-9) + Vs (Eq. 6-11)
2,5
10 100 1000 10000
Concentration (mg/L)

Figure 6-7. Comparaison avec notre modèle et les résultats expérimentaux de Pflanz.

Dans notre cas, la concentration de transfert ( X A ), de la charge provenant de l’aérateur


(vers le décanteur) varie entre 900 et 5000 mg/L. La concentration est faible (inférieure à
2500 mg/L) au niveau de la goulotte de répartition dans le décanteur. Les manipulations sont
réalisées par temps sec et le voile de boues se situe généralement à 3 m de profondeur.

Les conditions de travail dans la station d’épuration de Sétif sont rassemblées dans le
tableau 6-2.

- 124 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

Tableau 6-2. Caractéristiques du décanteur (Station d’épuration de Sétif).

Paramètres Valeur

A 1661 m2
Qs , Qr 400-1320 m3/h
XA 0.9-5.0 Kg/m3
X∗ 11.7263 m2/s
* utilisé par Hamilton et al. (1992)

Les manipulations réalisées sur site consistent à exécuter des prélèvements dans le
décanteur et sur un axe parallèle à la goulotte de répartition, et ce dans l’objectif de suivre les
variations de la hauteur des voiles des boues en fonction des concentrations. La concentration
en boues est exprimée en matières en suspension (MES).

a b

Figure 6-8. Concentrations de boue mesurées et simulées en fonction de la profondeur.

Le modèle principal (équation 6-9, en intégrant le sous-modèle (équation 6-11)) a été


calé en utilisant des données expérimentales, obtenues en fonctionnement à faibles et
moyennes surcharges. Sur la figure 6-8 (a et b) sont portées les variations de la profondeur en
fonction de la concentration en MES. Cette figure présente la comparaison des prédictions du
modèle dynamique du décanteur avec les résultats expérimentaux à faibles et moyennes
charges. On voit d’après ces résultats qu’il existe un bon accord entre les estimations du
modèle et les résultats expérimentaux dans le domaine de variation de la profondeur allant de
0 à 2 m. A des niveaux plus profonds, supérieur à 2 m, on constate que le modèle développé
surévalue la profondeur en fonction de la concentration. Il est intéressant de noter que les
écarts les plus importants correspondent à la zone d’épaississement. Ces écarts peuvent être
liés à la difficulté de prendre les échantillons à une profondeur supérieure à 2 m.

- 125 -
Chapitre 6: Modélisation dynamique du décanteur secondaire

6.3 Conclusion

Un modèle dynamique unidimensionnel du décanteur secondaire a été développé, en


considérant les deux zones de clarification et d’épaississement, constituées de cinq (05)
couches chacune. Dans ce modèle, nous avons intégré un sous-modèle de prédiction de la
vitesse de sédimentation en fonction de l’indice de décantabilité des boues (SVI). Nous avons
utilisé pour le calage du modèle des résultats expérimentaux réalisés sur site d’étude de la
station d’épuration de la ville de Sétif, en tenant compte des résultats obtenus en éprouvette et
au niveau du décanteur secondaire.

La simulation de concentrations de boues et de la hauteur du voile de boues correspond


également bien à nos résultats expérimentaux. Cette simulation serait tout à fait
complémentaire du dispositif adopté pour la gestion et la maîtrise des surcharges
hydrauliques.

- 126 -
Conclusion générale

CONCLUSION GÉNÉRALE

126
Conclusion générale

Conclusion Générale

Le traitement des eaux usées urbaines et industrielles est actuellement plus


qu’indispensable. Les procédés de traitement des eaux usées urbaines à boues activées sont
les plus utilisés dans la dépollution de l’eau, dont le bassin d’aération et le décanteur
secondaire sont les deux ouvrages les plus importants. La croissance des micro-organismes
dans l’aérateur engendre l’accroissement de la taille des flocs bactériens (particules solides)
qui sont séparés dans le décanteur secondaire. Le rendement d’une station d’épuration est
directement lié au bon fonctionnement de ces deux ouvrages « interconnectés ».

Notre contribution a été principalement orientée vers la séparation solide/liquide. Les


bassins de décantation ont pour but principal d’assurer la séparation par gravité des solides en
matières en suspension (MES) à partir de l'eau. Le décanteur secondaire permet aussi de
stocker, de concentrer et de recirculer les boues activées.

Les travaux de cette thèse se sont focalisés sur l’analyse et l’optimisation des stations
d’épuration à boues activées, en s’intéressant essentiellement au décanteur secondaire, dont
l’objectif est d’améliorer et de contrôler la qualité de l’effluent dans les systèmes de
biotraitement par boues activées. Ces travaux portent essentiellement sur deux axes
principaux :

□ Le premier est basé sur une étude expérimentale afin de déterminer et de quantifier les
paramètres caractérisant le type d’effluent, qui ont une influence sur le fonctionnement
de ce type des stations d’épuration, en suivant les concentrations des matières en
suspension (MES) ainsi que les flux de matières entre les différents ouvrages.
□ Le second axe concerne l’établissement d’un modèle mathématique décrivant les
diverses opérations intervenant dans le décanteur secondaire.

Nos expérimentations ont été effectuées, au sein de la station d’épuration (STEP) de la


ville de Sétif, pendant une période supérieure à trois années. Cette STEP est équipée d’un
système de contrôle automatique de la qualité de l’effluent de sortie.

L’expérimentation réalisée sur la station d’épuration est primordiale pour déterminer et


quantifier l'effet de paramètres opératoires influençant le processus de traitement et la gestion
de la station. Nous avons collecté des informations très importantes sur la caractérisation des
eaux usées entrant en station d’épuration et en décrivant la dynamique journalière des
concentrations des polluants, des débits et des charges entre les différents ouvrages. Nous

127
Conclusion générale

avons réalisé plusieurs séries de suivi sur les boues de la station. Nous nous sommes
intéressés aux deux types de boues présentes dans l'aération et le décanteur (transférées et
recirculées). La concentration moyenne de transfert vers la goulette de répartition des eaux est
estimée à 2.85 g/L, par contre celle de recirculation est en moyenne de 7.2 g/L.

Pour la vitesse de sédimentation, nous avons réalisé plusieurs séries de suivi sur les
paramètres influençant la vitesse de décantation des boues, à savoir : la dilution des boues
activées, le pH et la vitesse d’agitation et l’indice des boues (SVI).

Cette étude nous a permis de développer deux sous-modèles permettant de décrire la


dynamique des vitesses de sédimentation dans le décanteur secondaire, en intégrant l’indice
des boues activées (SVI), à différentes charges et dans un domaine de concentration en MES
allant de 900 à 5000 mg/L.

Nous avons présenté aussi la stratégie de contrôle de la hauteur du voile des boues et le
stockage des boues dans le décanteur secondaire pour le bon fonctionnement de la station.
Concernant les données issues par échantillonnage, la méthode de suivi de la hauteur du voile
des boues en fonction des concentrations présentés dans cette étude nous a permis d’obtenir
des résultats satisfaisants. Notons cependant les difficultés de prendre des échantillons à une
profondeur supérieure à 2 mètres.

Le modèle mathématique principal décrivant la variation de la hauteur des voiles des


boues en fonction des concentrations des boues, a été développé en exploitant des données
expérimentales réalisées sur le décanteur secondaire de la station d’épuration. Dans ce sens,
nous avons intégré une expression modifiée de la vitesse de sédimentation, décrite par une
double exponentielle, en fonction de la concentration en MES et des paramètres relatifs à la
décantabilité des boues.

Notre modèle à une dimension basé sur la théorie du flux des particules solides, en
intégrant le terme de dispersion, a été testé avec des données en ligne tels que, la charge
massique des particules solides, la concentration de transfert et les paramètres caractérisant la
décantabilité des boues (SVI). D'autre part le calage des valeurs de l'indice de volume des
boues (SVI) ont permis au modèle de reproduire les variations de la hauteur du voile de boues
et pour s’assurer une bonne séparation liquide / solide.

128
Conclusion générale

Comme perspectives, nous pensons que les points suivants sont à considérer :

□ Pour mettre en place un contrôle en temps réel, la calibration du modèle par des données
réelles est à envisager, en effectuant d’autres expérimentations complémentaires.

□ Elargir des expérimentations, en intégrant des domaines de variation plus larges des
paramètres affectant le modèle développé, et ce afin d’avoir un modèle plus général.

□ L’installation d’un échantillonneur-analyseur (Settlemeter) sur ligne est nécessaire pour


déterminer la turbidité et les paramètres de décantabilité des boues afin d’assurer le
contrôle des paramètres et le bon fonctionnement de la station d’épuration.

□ Une réhabilitation de la station d’épuration est nécessaire afin de compléter la chaine de


traitement en installant un système de traitement différencié pour l’azote (NTK) et ce
pour éviter les rejets hors normes.

129
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Environnement (RP2E), Université de Lorraine, France.

135
Annexes

ANNEXES
Annexes

Annexe 1 (Lexique)

Aérobie : se dit les micro-organismes qui ne peuvent se développer que dans un


milieu aéré, ainsi que des réactions biochimiques ayant lieu en présence d’oxygène.
Certains de ces micro-organismes, principalement des bactéries, sont utilisées comme
agents épurateurs des eaux résiduaires (oxydation).

Affluent : eaux résiduaires à l’entrée de la station d’épuration.

Anaérobie : se dit des êtres vivants qui peuvent ou doivent vivre en absence
d’oxygène libre, ainsi que des réactions chimiques se faisant à l’abri de l’air (fermentations
lactique ou alcoolique, par exemple).

Anoxie : qualifie les milieux ou les processus dans lesquels l’oxygène est présent
sous forme de nitrate.

Auto-épuration : capacité d’un milieu à éliminer les substances indésirables du seul


fait de son fonctionnement naturel. Dans les milieux aquatiques, cette capacité dépend de
l’activité des plantes et des micro-organismes présents dans l’eau, dont l’action d’élimine
la pollution. Le sol peut aussi avoir une capacité d’auto-épuration utilisée dans
l’assainissement autonome (épandage).

Azote global : somme de différentes formes d’azote analysées (exprimées en N),


terme utilisé pour définir le niveau des rejets urbains.

Azote de Kjeldahl : analyse donnant la quantité d’azote organique et l’azote


ammoniacal contenue dans l’eau.

Azote organique : azote lié à des composés carbonés (urée,…).

Biodégradabilité : capacité d’une substance organique à être décomposée par des


processus biochimiques. Selon la structure moléculaire de ces substances, leur
biodégradabilité sera plus au moins effective.

Boues activées : flocs bactériens décantables produits au cours de l’épuration


biologique (floculation).

Charge hydraulique : volume horaire ou journalier d’eau à traiter (pour une station
d’épuration).

DBO5 : la demande biochimique en oxygène est une mesure des matières organiques
aisément biodégradables. C’est la quantité d’oxygène dissous dans l’eau nécessaire pour

136
Annexes

oxyder par voie biologique ces matières organiques. Cette mesure s’effectue suivant un
protocole normalisé en 5 jours, d’où le terme de DBO5.

DCO : la demande chimique en oxygène est une autre mesure de la concentration de


matières organiques (et partiellement inorganiques) contenues dans une eau. Mesure après
oxydation chimique intense, elle représente la concentration d’oxygène nécessaire à
l’oxydation de la totalité des matières organiques. La DCO inclut donc la DBO et, pour
essentiel (90%), est biodégradable ou séparable dans les installations biologiques
d’épuration des eaux usées.

Décantation : action de clarifier, de séparer par différence de gravité, des produits


non miscibles, dont l’un au moins est liquide.

Dénitrification : conversion des nitrates en nitrites puis en N2O ou en azote sous


l’action des bactéries : la dénitrification des eaux usées urbaines prend place
essentiellement au niveau du traitement tertiaire où elle s’effectue en partie ou totalement
par une épuration microbiologique.

Eaux industrielle usées : toutes les eaux usées provenant de locaux utilisés à des
fins commerciales ou industrielles, autre que les eaux ménagères usées et les eaux de
ruissellement.

Eaux ménagères usées : eaux usées provenant des établissements et des services
résidentiels et produites essentiellement par le métabolisme humain et les activités
ménagères.

Eaux urbaines résiduaires : eaux ménagères usées ou mélange des eaux ménagères
usées avec des eaux industrielles usées et/ou des eaux de ruissellement.

Effluent : eaux épurées à la sortie de l’unité de traitement.

Enzymes : catalyseur d’une réaction biologique.

Epandage : consiste à répondre des boues d’épuration à la surface du sol, afin de les
dégrader par l’action des micro-organismes du sol, de la flore présente à la surface du sol
et du soleil.

Equivalent habitant (EH) : charge organique biodégradable ayant une demande


biochimique d’oxygène en cinq jours (DBO5) de 60 grammes d’oxygène par jour.

137
Annexes

Eutrophisation : enrichissement artificiel ou naturel d’une eau en matières


nutritives. Les nitrates et les phosphates solubles, issus de l’action des bactéries sur les
déchets, diffusent jusqu’à la surface et favorisent la prolifération des algues et autres
plantes vertes, cousant l’asphyxie des milieux aquatiques.

Floculation : mécanisme conduisant à la formation de flocs décantables.

Lagunage : épuration naturelle ou artificielle des eaux résiduaires séjournant à l’air


libre dans de grands bassins, où les phénomènes d’auto-épuration entrent en jeu.

Lits bactériens : procédé qui consiste à faire ruisseler l’eau à traiter, préalablement
décantée, sur une masse de matériau de grande surface servant de support aux micro-
organismes épurateurs qui y forment un feutrage percolateur.

MES : les matières en suspension est l’ensemble des particules minérales et (ou)
organiques présentes dans une eau naturelle ou pollué.

Métabolisme : ensemble des processus complexes et incessants de transformation de


matière et d’énergie par la cellule ou l’organisme, au cours des phénomènes d’édification
ou de dégradation organiques.

Nitrification : transformation de l’azote ammoniacal en nitrates sous l’action des


bactéries.

Turbidité : caractère plus au moins trouble d’un liquide. Mesure indirecte du


contenu en matière en suspension.

138
Annexes

Annexe 2 (Matériels et Méthodes)


Matières totales en suspension ( MES )

But : Mesurer le poids des matières flottantes en suspension et décantables


contenues dans les eaux décantées et épurées, dans le but de contrôler le fonctionnement
des bassins de décantation.

Principe : L’échantillon mélangé avec soin est filtré sur une membrane filtrante de
0.45 microns. La pesée des matières retenues sur le filtre est effectuée après séchage à
105°c.

Matériel : Appareillage de filtration sur membrane ; Fiole à vide (1000 ml)


raccordée à une trompe à vide ; Filtre à membrane φ50mm, 0.45microns, sans plastifiant
ou membranes filtrantes 0.45µ prépesées à 0.1mg près. Etuve, Dessicateur, Balance de
précision 0.1mg, Event, 1mg, Cylindre gradué 100 ou 250ml, Pincette.

Mode opératoire : Sécher les membranes à 105°c pendant une heure (préparer un
stock de membranes et le placer dans le dessicateur). Tarer la membrane (A) et la placer
dans l’appareil à filtrer. Mélanger avec précaution l’échantillon fraîchement prélevé.
Mesurer au minimum 100ml avec un cylindre gradué. Mouiller la membrane avec de l’eau
distillée. Verser la prise dans l’appareil à filtrer et mettre sous vide. Rincer les parois du
récipient avec un peu d’eau distillée, si nécessaire racler les parois au moyen d’une torche
en caoutchouc. Le filtrat doit être limpide. Retirer la membrane avec une pincette et placer
le filtre dans un creuset de verre ou de porcelaine. Faire sécher à 105°c (en général, une
heure suffit). Après séchage, placer la coupelle dans le dessicateur durant une heure. Peser
rapidement en plaçant le filtre au centre du plateau de la balance (B).

Expression des résultats : MES en mg/l près.

B−A
Calcul : MES = × 1000
prise

Exemple : Prise 100ml

Poids de la membrane (tare) A =52.7mg

Poids de la membrane et du résidu sec B =72.1

72.1 − 52.7
MES = × 1000 = 194mg / l
100

139
Annexes

Indice de Mohlman (SVI : Sludge Volume Index)

But :

La détermination de l’indice de Mohlman permet de contrôler le fonctionnement des


bassins de boues activées.

Principe :

L’indice da Mohlman est le rapport entre le volume de boues en ml/l et la teneur en


matières en suspention (MES) du même échantillon de boues en g/l. On obtient ainsi un
chiffre en ml/g de MES ou bien de matières sèches après 30 minutes de décantation. Cette
valeur caractérise la capacité de décantation des boues activées.

En pratique, la détermination de l’indice de Mohlman revient à :

1. mesure de volume de matières décantables en 30 min ;

2. mesure la teneur en matières en suspention (MES) à 105°c ;

L’indice est calculé sur la base de ces deux analyses.

Calcul :

Volume de boues après 30 Minutes (ml / l )


Indice de Mohlman =
Teneur en matières en suspension ( g / l )

Expression des résultats :

Exemple :

• Volume de boues après 30min =360 ml/l ;

• Teneur en matières sèches =3.5g/l ;

• Indice de Mohlman (ou index) =360/3.5=102.9 ml/g.

Recommandations :

• Une installation de boues activées en bon état de fonctionnement présente des


index allant de 60à 140 ml/g ;

• Des boues activées ayant de mauvaises caractéristiques de décantation


présentent des valeurs à 150 ml/g.

140
Annexes

Matières sèches ( MS )
But : mesure de la totalité des substances présentes dans l’eau ou la boue (à
l’exception des gaz dissous) dans le but de déterminer les quantités de matières amenées
par les eaux usées ou extraites avec les boues.
En soustrayant les matières en suspension des matières sèches, on obtient les
matières dissoutes.
Principe : un échantillon de boue ou d’eau de volume connu est séché à étuve à
105°c jusqu’à constante du poids dans un creuset taré, refroidi au dessicateur et pesé. Les
matières sèches ainsi obtenues serviront, le cas échéant, à la détermination de la teneur en
matières minérales et organiques.
Matériel : Creusets de porcelaine, 150ml, étuve, si possible à circulation d’air,
dessicateur garni de gel de silice avec indicateur d’humidité, cylindre gradué 100ml,
pissette d’eau distillée, balance de précision, lecture au mg près pour les eaux, lecture à
0.1g près pour les boues.
Mode opératoire :

• Mesurer 100ml de l’échantillon fraîchement prélevé et mélangé, au moyen d’un cylindre


gradué A. Si la boue est trop consistance, peser 100g de boues.

• Verser le contenu du cylindre dans un creuset préablement séché et taré B.

• Rincer le cylindre avec de l’eau distillée jusqu’au transfert complet des particules
adhérant aux parois.

• Sécher le contenu du creuset dans l’étuve à 105°c. Le séchage intégral dure plusieurs
heures, il donc judicieux de laisser les échantillons à l’étuve durant la nuit. Temps de
séchage minimum 5-6 heures.

• Placer le creuset dans le dessicateur et laisser refroidir une heure. Peser C.


Calcul : volume de la prise A (ml)
Poids du creuset vide B (g ou mg)
Poids du creuset avec MS après séchage C (g ou mg)

C−B
MS = × 1000
A
Exemple : A=100 ml de boue, B=84.6 g, C=89.7 g, MS =51 g/l

141
Annexes

Demande chimique en oxygène ( DCO )


But : détermination de la charge d’une eau usée à des fins de contrôle de
fonctionnement de la STEP.
Contrôle de l’influence du rejet de la STEP sur la qualité de l’exutoire.
Principe : de nombreux produits organiques et certains composés minéraux sont plus
au moins oxydés en milieu acide par le bichromate de potassium.
La quantité de bichromate de potassium consommée est déterminée par titration.
L’oxydation dépend de la nature des composés en présence, de la concentration de
l’oxydant, du pH, de la température et du temps de la réaction. C’est pourquoi des
conditions d’exécution précises doivent être en milieu acide, le chromate VI, l’ion
dichromate Cr2O72- est réduit en chrome trivalent Cr III.
Cr2 O72 − + 6é + 14 H + → 2Cr 3+ + 7 H 2 O
Après réaction, l’excès de bichromate est titré à l’aide d’une solution de fer (II)
ammonium sulfate (NH4)2Fe(SO4)2 en présence de ferroïne comme indicateur.
Cr 2 O72 − + 6é + 14 H + → 2Cr 3+ + 6 Fe 3+ + 7 H 2 O
Matériel : 3 erlenmeyer 500 ml, col rodé 29/32, ou 3 ballons ronds 500 ml, col rodé
29/32, pipette jaugée 10ml, 25ml, 50ml, cylindre gradué 50ml, 100ml, burette de 50ml,
graduation de 0.1ml, 3 réfrigérant à boule, rodés 29/32, 1 rampe de brûleurs infra-rouge, ou
1 rampe de plaques chauffantes, 3 minuteries de laboratoire, 1 agitateur magnétique, billes
de verre.
Réactifs :
1) sulfate de mercure (II) HgSO4 p.a. (élimine l’interférence due au chlorure),
2) solution de bichromate 0.25N :
Dissolution 12.259g de bichromate de potassium p.a. K2Cr2O7, préablement séché 2
heures à 105 °C, dans de l’eau distillée ou déminéralisée.
Introduire la solution dans un jaugé de 1000 ml.
Ajouter 0.12g d’acide amino-sulfonique : p.a. H2NSO4H et compléter à 1000ml avec
de l’eau distillée ou déminéralisée.
3) solution de bichromate 0.05N :
Introduire 20ml de solution de bichromate de potassium 0.25N dans un jaugé de
100ml et diluer à 100ml avec de l’eau distillée ou déminéralisée (dilution 5x).
4) solution de sulfate de fer II et d’ammonium 0.25N (sel de Mohr) :

142
Annexes

Dissoudre 98.0g de (NH4)2Fe(SO4)2.6H2O, séchés 2 heures, à 105°C, dans l’eau


distillée ou déminéralisée.
Introduire la solution dans un ballon jaugé de 1000ml.
Ajouter 20ml de l’acide sulfurique concentré p.a., mélanger et laisser refroidir,
compléter à 1000ml.
5) solution de sel de Mohr 0.05N :
Diluer 20ml de solution de sel de Mohr 0.25N à 100ml dans un jaugé de 100ml avec
de l’eau distillée ou déminéralisée.
6) solution d’acide sulfurique-sulfate d’argent :
Introduire 20g de sulfate d’argent p.a. Ag2SO4 dans un ballon jaugé de 1000ml.
Verser environ 500ml d’acide sulfurique concentré p.a. et mélanger à chaud (50°C).
Refroidir et compléter à 1000ml avec de l’acide sulfurique concentré p.a. le sulfate
d’argent favorise l’oxydation des hydrocarbures.
7) solution de ferroïne:
a) Diluer 1.76g de 1,10-chlorure de phénantroline p.a. dans de l’eau distillée ou
déminéralisée et introduire la solution dans un jaugé de 100ml, ajouter 0.695g de sulfate de
fer II p.a. FeSO4.7H2O.
b) indicateur ferroïne 1/40M du commerce.
Mode opératoire:
1) Introduire une pointe de spatule de sulfate de mercure II et 3 à 4 billes de verre
dans un erlenmeyer de 500ml.
2) ajouter 40ml d’échantillon.
3) introduire 10ml de solution de bichromate de potassium 0.25N (u 0.05N selon le
cas), avec une pipette jaugée. Si une solution de 0.05N utilisée, diluer les échantillons
comme suites :
eaux épurées : sans dilution, eaux décantées : diluer 2x, eaux brutes : diluer 4x
4) ajouter 60ml d’acide sulfurique-sulfate d’argent en agitant (porter des lunettes).
5) porter à l’échantillon à reflux pendant deux heures, si la solution vire au vert,
recommencer avec une dilution plus forte.
6) laisser refroidir, puis rincer le réfrigérant à l’eau dislillée ou déminéralisée.
7) ajouter environ 200ml d’eau distillée ou déminéralisée et 10 gouttes d’indicateur
ferroine (0.4ml).
8) titrer avec la solution de sel de Mohr 0.25 (ou 0.05N selon le cas) jusqu’au virage
de vert-bleu à brun.

143
Annexes

Pour chaque série, contrôler le titre de la solution de sel de Mohr :


-introduire 10ml de solution de bichromate 0.25N (ou 0.05n) dans un erlenmeyer de
500ml avec une pipette jaugées.
-ajouter 200ml d’eau distillée ou déminéralisée et 10 gouttes de ferroine.
-titrer avec la solution de sel de Mohr 0.25 (0.05N).
Calcul :
Calcul de la normalité :
normalité du bichromate ml / bichromate
N fe =
ml sel de Mohr
Calcul de la DCO :
(a − b ).N f .8000
DCO = e
mgO 2 / l
e
a : ml titrés pour le blan (sel de Mohr)
b : ml titrés pour l’échantillon
N f e : titre de la solution de Mohr

e : prise de l’échantillon en ml.


Expériences des résultats : DCO en mg O2/l
Solution 0.25N à l’unité près,
Solution 0.05n au dixième près.
Exemple :
a=10ml (solution 0.25N),
b=10.4ml (solution 0.25n),
e=10ml,
N f e =0.958

DCO= (12-10.4)0.25*0.958*8000/10
DCO=307mgO2/l.

144
Annexes

Annexe 3 (Nitrification-Dénitrification)

1. Nitrification : C’est une transformation chimique de l’azote organique en nitrate (NO3-)


par des organismes dits nitrifiants. La nitrification a lieu en trois étapes dans les conditions
d’aérobiose :
□ l’ammonification où l’azote organique est converti en ammoniac (NH4+) par
l’intermédiaire des hétérotrophes.
□ la nitritation qui est effectuée par les nitritants dont la majorité appartient à l’espèce
Nitrosomonas. Ces autotrophes sont responsables de l’oxydation de l’ion ammoniac
(NH4+) en nitrite (NO2-). La réaction totale est de la forme :
2 NH 4+ + 3O2 Nitrosomon
 as
→ 2 NO2− + 4 H + + 2 H 2 O
□ la nitratation qui est accomplie par les nitratants de l’espèce Nitrobacter. Ces
cellules autotrophes effectuent l’oxydation du nitrite en nitrate. La réaction
stoechiométrique s’effectue comme suit :
2 NO 2− + O2 Nitrobacte
 r → 2 NO3−

2. Dénitrification : C’est un processus de conversion du nitrate effectué par les


hétérotrophes facultatifs sous les conditions d’anoxie. La dénitrification peut avoir lieu
selon deux activités biologiques différentes :
□ l’assimilation où le nitrate est réduit en ammoniac qui peut servir comme source
d’azote pour la synthèse cellulaire. L’azote est donc éliminé par incorporation à la
matière cytoplasmique. Mais cette activité est relativement négligeable.
□ la dissimilation joue un rôle très important dans l’élimination totale du nitrate.
Certains micro-organismes facultatifs (à la fois aérobies et anaérobies) ont la capacité
de se servir de l’oxygène fixé dans la molécule NO3 lorsqu’ils se trouvent plantés
dans des conditions d’anoxie, c'est-à-dire d’absence d’oxygène dissous. Le nitrate
joue le rôle d’accepteur final d’électrons qui est converti en azote moléculaire au
cours de la réaction d’oxydation. L’azote est donc éliminé par échappement du
dioxyde d’azote gazeux N2. Le méthanol est utilisé comme source d’énergie c’est à
dire comme donneur d’électrons.
Le processus de conversion s’effectue en deux étapes :
6 NO3− + 2CH 3 OH → 6 NO2− + 2CO 2 + 4 H 2 O

6 NO2− + 3CH 3 OH → 3 N 2 + 3CO2 + 3H 2 O + 6OH −

145
Productions scientifiques

PRODUCTIONS SCIENTIFIQUES

PUBLICATIONS INTERNATIONALES

Zahir Bakiri & Saci Nacef, ‘A simple model for secondary clarifier: application to watewater treatment
plant’, Desalination and Water Treatment, 51 (2013) 1571-1576.

Zahir Bakiri, Derradji Chebli & Saci Nacef, ‘Dynamic modelling of the secondary settler of a wastewater
treatment via activated sludge to low-load’, Energy Procedia, 18 (2012) 1-9.

Zahir Bakiri & Saci Nacef, ‘Wastewater treatment with activated sludge’ International Network of
Basin Organisation, INBO Newsletter, n°19, (2011) 42.

LISTE DES MANIFESTATIONS SCIENTIFIQUES

Z. Bakiri & S. Nacef : Effets hydrauliques et gravitationnels sur la séparation solide/liquide d’un système
de traitement des eaux usées par boues activées. 2ème Colloque International sur la Gestion Intégrée des
Ressources en Eau (GIRE), Université de Batna, 22 et 23 octobre 2013.

Z. Bakiri, D. Chebli & S. Nacef : Amélioration d’un modèle dynamique sur la séparation solide/liquide
du bassin de sédimentation. Journées Francophones sur les Réacteurs Gaz-Liquide et Gaz-Liquide-
Solide (GLS 6), Marrakech, 8-11 Mai 2012.

Z. Bakiri, D. Chebli & S. Nacef : Dynamic modelling of the secondary settler of a wastewater treatment
plant via activated sludge to low-load. TerraGreen 12 Conference: Clean energy solutions for
sustainable environment, Beyrouth, Liban, 16-18 Février 2012.

T.F. Boukezoula, Z. Bakiri: Etude de la vitesse de sédimentation des boues activées. Journée Mondiale
de l’environnement (JME), Université 20 Aout de Skikda, 07 à 08 Juin 2009.

Z. Bakiri, T. F. Boukezoula, D. Chebli & S. Nacef : Epuration des eaux usées urbaines par boues
activées : cas de la station d’épuration de Sétif. Conférence Internationale sur le Génie des Procédés
(CIGP’07), Université A. Mira de Béjaia, 28 à 30 Octobre 2007.

Z. Bakiri, T. F. Boukezoula, D. Chebli & S. Nacef : Indicateurs de pollution en épuration biologique des
eaux usées urbaines. 2ème Journées sur la Biodiversité, l’Environnement Naturel et la Qualité de Vie
dans la Région des Aurès (JBENQVRA), Université El Hadj Lakhdar de Batna, 29 et 30 avril
2007.
Résumé, Abstract,

Résumé :
La problématique de l'assainissement des eaux usées en Algérie est un sujet qui demeure entier, malgré les nombreuses
initiatives entreprises jusqu'à ce jour. La plupart des villes algériennes se développent sans un plan rigoureux
d'assainissement, ce qui rend désormais complexe la recherche de solutions. Les systèmes de collecte et de traitement
d'eaux usées sont très peu développés voire inexistants.
L’épuration des eaux usées par boues activées à faible charge en stabilisation aérobie est un procédé de traitement qui a
constitué, pour la majorité des villes algériennes, l'outil privilégié pour l'assainissement de leurs eaux usées car il s'est
avéré le plus fiable et le plus facile d'opération.
La Station d'épuration de la Ville de Sétif (Algérie) constitue un bel exemple de ce type de procédé. Elle a une capacité
de 330.000 équivalent-habitants et a été conçue pour accueillir 66.000 m3/j par temps sec.
Les objectifs de ces travaux visent à améliorer et à contrôler la qualité de l’effluent dans les systèmes de biotraitement
par boues activées. Ces travaux ouvrent la voie à deux prolongements. D'abord, un travail expérimental est nécessaire
pour déterminer et de quantifier l'effet de paramètres d'opération de la station d’épuration qui affectent la décantabilité
des boues, d'évaluer et de caractériser le fonctionnement des décanteurs secondaires en tant que source potentielle du
problème de séparation liquide-solide. Par ailleurs, Le travail est basé sur l'analyse technique depuis 2007. Le modèle
mathématique pour le décanteur secondaire a été développé, notamment, de proposer une expression modifiée de la
vitesse de sédimentation. Les traitements des paramètres de pollution ont été estimés. Les résultats des tests ont été
dans les normes, de sorte que les résultats correspondent à la présente normalisation algérienne.
Par conséquent, cette étude a porté sur la caractérisation du mouvement du lit de boues dans le décanteur secondaire en
utilisant la théorie du flux des particules solides et la loi de vitesse de sédimentation. Cela nous a permis de développer
un modèle de dispersion basée sur une étude expérimentale approfondie et de l'application de données en ligne tels que
le flux massique, la concentration de transfert et les caractéristiques de liqueur mixte. D'autre part le calage des valeurs
de l'indice de volume des boues (SVI) ont permis au modèle de reproduire les variations de la hauteur du voile de
boues et pour s’assurer une bonne séparation liquide / solide.
Mots clés : Eaux usées, boues activées, décanteur secondaire, sédimentation, épuration, modélisation mathématique.
Abstract :
The problem of wastewater treatment in Algeria is an issue that remains unsolved, despite many initiatives undertaken
to date.
Most Algerian cities are developing without a rigorous sanitation plan, which now makes the search for solutions
complex. Wastewater collection and treatment systems are poorly developed or nonexistent.
Wastewater treatment by low-rate activated sludge in aerobic stabilization ponds is a treatment process that has been,
for most Algerian towns, the preferred tool for treating their wastewater because it has proven most reliable and easier
to operate.
The wastewater treatment plant of the City of Setif (Algeria) is a good example of this type of process. It has a capacity
of 330,000 pop-equivalents and has been designed to accommodate 66,000m3/d in dry weather.
The work is based on the technical analysis from 2007. The mathematical model for the secondary clarifier was
developed, including, propose a modified expression of the settling velocity. The treatment of the pollution parameters
has been estimated. The test results have been updated, so that the results correspond to the present Algerian
normalization.
Therefore this study focused on the characterization of the movement of the sludge blanket in the secondary settler
using the solid flux theory and the velocity settling. This allowed us develop a model with dispersion based on a
thorough experimental study carried out in situ and the application of on-line data which are the mass load flow,
transfer concentration, and influent characteristic. On the other hand introducing corrections values of the sludge
volume index (SVI) allowed the model to reduce sludge height variations and thus increase the solid/liquid separation.
Key words: Wastewater, activated sludge, secondary settler, sedimentation, purification, mathematical modelling.

:
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