Fiche 8
Fiche 8
Fiche 8
Fiche N° 8
Les actes administratifs unilatéraux constituent une catégorie générique. Leur classification donne lieu à
plusieurs sous-catégories : actes exécutoires et non exécutoires, actes réglementaires et actes individuels,
actes créateurs de droits et non créateurs de droit, etc. Etant donné qu’il procède de la seule volonté de
l’administration et entraine une modification de l’ordonnancement juridique, l’acte administratif unilatéral
et soumis à des conditions (internes et externes) de l’égalité et peut faire l’objet d’un recours juridictionnel.
Ainsi, en cas de nécessité, l’acte administratif unilatéral peut faire l’objet d’une régularisation de la part
de l’administration, soit spontanément, soit à l’initiative du juge. Il peut être abrogé, modifié ou
simplement retiré par son auteur ou le supérieur hiérarchique de celui-ci.
L’objet de la présente séance est de saisir le particularisme du régime juridique des actes administratifs
unilatéraux au regard des exigences de la légalité administrative. Cette séance sera également
l’occasion de renforcer la méthodologie de la dissertation.
I. BIBLIOGRAPHIE
1) Ouvrages:
- RICCI (J- C.) et LOMBARD (F.), Droit administratif général, 8é édition, HACHETTE, 2021.
2) Articles :
- DESFONDS (L.), « La notion de mesure préparatoire en droit administratif français », AJDA, 2003.
- LOLLIERE (Ph.), « Le retrait des décisions individuelles créatives de droits : un régime juridique peu
satisfaisant », AJDA, 2008.
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www.ugb.sn - Email : sjp@ugb.sn
- NDIAYE (S. A.), « Le régime de sortie de vigueur des actes créateurs de droits illégaux en Afrique : le
cas du Sénégal », In mélanges en l’honneur de Babacar KANTE, Dakar, L’Harmattan, 2017.
2) Jurisprudence :
Jurisprudence française
- C.E, 16mars 2016, Ass. Nat. pour l’insertion des personnes handicapées.
Jurisprudence sénégalaise :
- CE, 27 avril 1994, ASC Dial Diop municipalité Club c/ Etat du Sénégal, Bulletin des arrêts du conseil
d’état, p. 62 ;
- CS, 29 janvier 1975, Séga SECK FALL, Recueil Penant, 1975, p.415
- CS, 23 mars 1966, Samba Ndoucoumane GUEYE, GDJAS, T. II, Annexe II, n° 22, pp. 280- 285.
- CE, 19 avril 1967, Samba Cor SARR, GDJAS, T. II, Annexe II, n° 28, pp. 306-310.
- CS, 27 décembre 1978, Barka DIAW, GDJAS, T. II, Annexe II, n° 84, pp. 483-4.
- CS, 27 mai 1981, Amadou Lamine BA, RIPAS, n° 4, p. 402.
- CE, 25 août 1993, Jean ESPLAN, Répertoire de jurisprudence : droit administratif (Recueil des arrêts du
Conseil d’Etat 1993-1994-1995), p. 31.
- CS, 24 mai 2012, Oumar THAW c/ Etat du Sénégal, Bulletin des arrêts de la Cour suprême, n°4-5,
2012.
- CS, 15 mars 2015, Karim Meïssa WADE c/ Etat du Sénégal, Bulletin des arrêts de la Cour suprême, n°9-
10, 201.
- CS, 13 juillet 2017, Nafy Ngom KEITA c/ État du Sénégal, Bulletin des arrêts de la Cour suprême, année
judiciaire 2017, arrêt n°46.
- CS, 23 juillet 2020, Hassan Salamon et Fatah Abdel JOAWARD c/ Maire de la Commune de Dakar-
Plateau, Bulletin des arrêts de la cour suprême, année judiciaire 2020, arrêt n°28.
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II. DOCUMENTS REMIS
1 « Le régime juridique des actes administratifs unilatéraux », extrait de, J- C. RICCI et F. LOMBARD, Droit
administratf general, 8é édition, HACHETTE, 2021, P.173
2 « Acte créateur de droits/Non créateur de droits », extrait d’Agathe Van Long, Geneviève
Gondouin, Véronique Inserguet- Brisset Dictionnaire de droit administratif, 5é édition, Paris, SIREY,
2008, pp. 9-10.
3 « Le retrait des actes administratifs réguliers », extrait de SY (D.), Droit administratif, 2ème édition,
Dakar, L’Harmattan, p. 265.
DOCUMENT N° 1 : « Le régime juridique des actes administratifs unilatéraux », extrait de, J- C. RICCI et F.
LOMBARD, Droit administratif général, 8ème édition, Paris, HACHETTE, 2021, P.173.
Le régime juridique des actes administratifs unilatéraux est si important et son particularisme si accusé
qu’il a été conçu un code des relations entre le public et l’administration (CERPA, entrée en vigueur en
janvier et juin 2016). Ce régime est dominé par quatre principes fondamentaux : 1°) ces actes bénéficient
d’une présomption de l’égalité, c’est « l’autorité de la chose décidée », (Maurice Hauriou), c’est donc à
celui qui conteste leur régularité qu’il revient d’en faire la démonstration. ; 2°) ces actes bénéficient d’une
présomption d’administrativité, c’est-à-dire de soumission au droit et au juge administratif. ; 3) les actes
administratifs délivrés intuitus personae sont incessibles sauf exceptions légales expresses ; 4) ces actes
peuvent faire l’objet d’une régularisation car l’Administration, dans un nombre élévé d’hypothèses et sous
des conditions diverses, a la faculté, soit spontanément soit à l’initiative du juge, de corriger les
irrégularités et, dans une moindre mesure, celles de fond affectant certains des actes, ceci permettant
d’eviter le tout –annulation en cas d’illégalité ( C E, Section 1er juillet 2016, Cne., d’Emerainville , 36304,
et Synd. D’agglo. Nouvelle de marne- la Vallée). En revanche, l’ancienne prohibition absolue de vénalité
des actes administratifs, notamment de certaines autorisations, cédé la place à une admission raisonnée
pour quelques-unes d’entre elles ont donc une valeur et peuvent être cédés (autorisations diverses, droits
réels sur le domaine public, cessibilité de licences administratives, cession de droits à polluer etc…)
La particularité du régime juridique des actes administratifs unilatéraux s’exprime d’abord en ce qui
concerne l’exigence, apparue à l’époque contemporaine, d’un régime démocratique de l’acte
administratif (1), ensuite en ce qui concerne les règles applicables à leur édiction (2), enfin, ce
particularisme se révèle également dans sa pleine acuité s’agissant de leur exécution (3).
DOCUMENT n°2 : Agathe VAN LONG, Geneviève GONDOUIN, Véronique INSERGUET- BRISSET,
« Acte créateur de droits / Non créateur de droits », in Dictionnaire de droit administratif,
5ème édition, Paris, SIREY, 2008, pp. 9-10.
L’acte créateur de droit entraine la constitution de droits subjectifs normalement définitifs. C’est le cas
des décisions individuelles, dites attributives, telles que les nominations et promotions dans la fonction
publique, les autorisations de construire, de démolir, de se présenter à un concours etc. Elles créent des
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droits dès leur signature, avant même la réalisation d’une quelconque publicité. Le caractère créateur ou
non créateur de droit s’apprécie par rapport au destinataire de l’acte, mais aussi, par rapport aux tiers.
C’est pourquoi un acte défavorable peut être créateur de droits, tandis qu’une décision favorable ne
l’est pas nécessairement.
Du reste, certaines décisions individuelles ne sont pas créatrices de droits : il en va ainsi des actes
précaires et révocables (autorisation de police, permission de voirie) des actes affectés d’une condition
lorsque celles –ci n’est pas accomplie (C.E, 8juillet 1988. Premier min.c /SAB-DEC, Rec., 280) des décisions
déclaratives ou recognitives, des actes inexistants et des actes obtenus par fraude. La décision du 29
novembre 2002, Assistance publique- Hôpitaux de Marseille a précisé le régime de ces derniers, qui se
distingue nettement de celui des actes inexistants. Si l’acte frauduleux non créateur de droits « peut être
retiré ou abrogé par l’autorité compéente pour le prendre » à tout moment, elle doit l’appliquer tant
qu’il est maintenu. Il peut donc produire des effets de droit contrairement à l’acte inexistant, « nul et de
nul effet », dont ne peut résulter aucune conséquence, alors même qu’il n’est pas sorti de l’ordonnancement
juridique. Les actes qui ne sont ni réglementaires ni individuels, parmi lesquels la déclaration d’utilité
publique, l’arrété de cessibilité ou l’acte portant délimitation d’une zone, ne sont pas davantage créateur
de droits.
Concernant les décisions purement pécuniaires … elles sont désormais « des décisons administratives
créatrices de droit au profit de son bénéficiaire alors même que l’administration avait l’obligation de
refuser cet avantage » Une telle décision ne peut dès lors être retirée après l’expiration d’un délai de
quatre mois (CE, Ternon) mais, elle peut être abrogée si l’intéressé ne remplit plus les conditions pour en
béneficier. Toutefois, ne sont pas créatrices de droits, au terme de l’arrêt Soulier, « les mesures qui, se
bornent à procéder à la liquidation de la créance née d’une décision antérieure. Enfin, il est admis que
l’acte réglementaire ne peut créer de droits, en vertu de l’adage selon lequel « nul n’a de droit acquis
au maintien d’un règlement. » Il peut donc être abrogé ou modifié tout moment. Mais, tant qu’il est
maintenu en vigueur, il doit être appliqué (C.E, 3 avril 1968, jardin, Rec. p.233) sauf s’il est illégal (14
nov. 1968, Ponard). En somme, l’intérêt de la distinction entre acte non créateur de droits et acte créateur
de droits s’observe principalement dans l’application des règles du retrait et de l’abrogation.
Document 3 : « Le retrait des actes administratifs réguliers », extrait de SY (D.), Droit administratif, 2ème
édition, Dakar, L’Harmattan, p. 265.
Le retrait d’un acte administratif légal est en principe impossible. Il s’agit là d’une jurisprudence constante
qui s’explique non seulement par le principe de non rétroactivité des actes administratif mais également
par celui de l’intangibilité des effets individuels des actes administratifs. Il s’agit d’un principe valable
pour les actes réglementaires et non réglementaires. Mais, ce principe jurisprudentiel plus rigoureux pour
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les actes administratifs créateurs de droits, est tempéré pour les actes administratifs non créateurs de
droits.
En plus des cas des actes non créateurs de droits, le Conseil d’Etat a ajouté d’autres exceptions à ce
principe. C’est le cas par exemple lorsque la loi l’autorise, lorsqu’il s’agit du retrait d’une révocation de
fonctionnaire, lorsqu’il s’agit d’un retrait à la demande du bénéficiaire, lorsqu’il s’agit de l’exécution
d’une décision de justice.
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