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INP HB Yamoussoukro MPSI 1 CHAPITRE 1 Lo

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MPSI 1

INP-HB Yamoussoukro Année scolaire 2012-2013

CHAPITRE 1 : Lois générales de l’électrocinétique


1. Introduction
L’électricité est une forme d’énergie produite par la circulation de charges électriques dans un
corps conducteur (aluminium, cuivre) ou semi-conducteur. L’étude du mouvement de ces
charges électriques et des phénomènes qui s’y rattachent est l’électrocinétique. C’est une
branche de l’électricité qui étudie les circuits électriques dans le cadre de l’approximation des
états (ou régimes) quasi-stationnaires (quasi-permanent) qu’on note 𝐴𝑅𝑄𝑃 ou 𝐴𝑅𝑄𝑆.

2. Approximation des Régimes Quasi-Stationnaires (ARQS)


L’approximation des régimes quasi stationnaires consiste à considérer l’électricité comme un
fluide parfait et incompressible. En d'autres termes, l’intensité du courant qui entre à
l’extrémité d’un conducteur est exactement identique à celle qui sort de l’autre extrémité.
Par définition, on dira qu’un circuit de dimension 𝐿 vérifie l’Approximation des Régimes
Quasi-Stationnaires (ARQS) si la grandeur temporelle 𝜏 liée au circuit est négligeable
devant la grandeur temporelle 𝑇 (ce peut être une période, une fréquence ou une pulsation)
caractéristique de l’évolution des grandeurs électriques :

𝑳
≪𝒄
𝑻
où 𝑐 = 3. 108 𝑚𝑠 −1 est la célérité de la lumière dans le vide.
Comment vérifier la validité de l’électrocinétique?
1) Identifier dans le descriptif du circuit, la grandeur 𝐿 caractéristique de sa taille.
2) Identifier de même la grandeur caractéristique de la durée d’évolution du signal électrique
(ce peut être une période, une fréquence ou une pulsation). Convertir cette grandeur en un
temps 𝑇.
3) Calculer le rapport 𝐿/𝑇 . Si ce rapport est inferieur de deux ordres de grandeur à la célérité
𝑐 de la lumière dans le vide, les lois de l’électrocinétique sont applicables.
Exercice d’application:
1. Un poste radio capte un signal de 98,0 𝑀𝐻𝑧 à l’aide d’une antenne de 2,0 𝑚. Le
signal est filtré puis amplifié par un circuit dont la taille est inférieure à celle de
l’antenne. L’électrocinétique classique s’applique-t-elle à ce signal ?
Solution

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1) La taille du circuit complet n’excède pas deux fois celle de l’antenne : 𝐿 = 4 𝑚.


2) La fréquence du signal est 98 𝑀𝐻𝑧 donc sa période vaut :
1 1
𝑇= = = 1,02 10−8 𝑠
𝑓 98. 106
3) Le rapport entre la taille du circuit et la grandeur caractéristique de l’évolution du signal
électrique vaut :
𝐿 4 𝐿
= −8
= 3,9 108 𝑚. 𝑠 −1 𝑑′ 𝑜ù > 𝑐
𝑇 1,02. 10 𝑇
L’électrocinétique ne s’applique pas à la réception du signal.
2. A quelle condition sur la taille du circuit, peut-on considérer que le courant fourni par
la CIE de fréquence 50 𝐻𝑧 comme un signal vérifiant l’approximation des régimes
quasi-stationnaires ?
Solution
Le courant délivré par la CIE est un courant sinusoïdal de fréquence 50 𝐻𝑧, donc de période :
1 1
𝑇= = = 20 10−3 𝑠 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑐𝑇 = 3 108 . 20 10−3 = 6000 𝑘𝑚
𝑓 50
La condition de l’ARQS est donc valablement remplie pour un domicile d’un particulier ou
une installation industrielle. Par contre dans un réseau d’alimentation de puissance à l’échelle
continentale, il est indispensable de prendre en compte de prendre les effets de propagation.

3. Courant électrique
3.1. Définition
Le courant électrique dans un circuit correspond à un mouvement ordonné de charges
électriques qu’on appelle aussi porteurs de charges ou plus simplement porteurs. Plus
simplement c’est un déplacement de porteurs de charges électriques, généralement des
électrons au sein d’un matériau conducteur.
Une charge électrique 𝑑𝑞 qui traverse une section de circuit 𝑆 pendant un intervalle de temps
𝑑𝑡 crée un courant d’intensité 𝑖 tel que :

𝒅𝒒
𝒊= ↔𝒒= 𝒊𝒅𝒕
𝒅𝒕

𝑖 : intensité en ampère (𝐴) ; 𝑞 : charge en coulomb (𝐶) ; 𝑡 : temps en seconde (𝑠)

3.2. Densité de courant

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Supposons un conducteur de section 𝑑𝑆 (par exemple 𝑑𝑆 = 1𝑐𝑚2 ) qui contient des porteurs
de charges mobiles.
I

e
e
e Nombre de charges traversant la section S
e Débit =
e Intervalle de temps d’observation
e
e

Section S du conducteur

On considère l’établissement d’un champ électrique 𝐸 qui permet le déplacement des charges
électriques avec une vitesse proportionnelle à 𝐸 . Cette vitesse notée 𝑣 est égale à :
𝑣 = 𝜇. 𝐸
𝜇 représente la mobilité des charges exprimée en 𝑚2 . 𝑉 −1 . 𝑠 −1
En un intervalle de temps égal à 1 seconde, un certain nombre de charges 𝑁 traversent la
surface considérée
𝑁 = 𝑣. 𝑛. 𝑑𝑆. 𝑑𝑡 = 𝑣. 𝑛. 1𝑐𝑚2 . 1𝑠
𝑛 étant la densité de charges c'est-à-dire le nombre de porteurs par unité de volume.
La charge électrique qui traverse la section en une seconde devient :
𝑑𝑄 = 𝑞𝑁 = 𝑞. 𝑣. 𝑛. 𝑑𝑆. 𝑑𝑡
Le flux d’électrons qui circule dans le conducteur est appelé courant électrique 𝐼. Son
intensité s’exprime en ampère (𝐴).

𝒅𝑸
𝑰= = 𝑱. 𝒅𝑺
𝒅𝒕

𝑑𝑄 représente la quantité de charges en coulomb traversant la section 𝑑𝑆 pendant l’intervalle


de temps 𝑑𝑡. 𝐽 représente le vecteur densité de courant exprimé en 𝐴. 𝑚−2 .
La densité du courant est liée à la vitesse 𝑣 d’ensemble des porteurs de charges mobiles, et à
leur densité volumique de charges locales 𝜌𝑣 .

𝑱 = 𝝆𝒗 . 𝒗

En remplaçant la vitesse par son expression, nous obtenons :

𝑱 = 𝝆𝒗 . 𝝁. 𝑬 = 𝝈. 𝑬

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𝜎 représente la conductivité électrique du conducteur exprimé en siemens par mètre (𝑆. 𝑚−1 ).
Cette expression représente la forme locale de la loi d’ohm. La résistivité du conducteur qui
est l’inverse de la conductivité s’exprime par :

𝟏
𝝆= (𝛀. 𝐦)
𝝈
Dans le cas particulier d’un conducteur cylindrique à section constante 𝑆, nous pouvons
déterminer la résistance 𝑅 ou la conductance 𝐺 d’un tronçon de conducteur de longueur 𝓁 :

𝓵 𝑺
𝑹 = 𝝆. 𝛀 ; 𝑮 = 𝝈. (𝛀−𝟏 )
𝑺 𝓵
La résistance 𝑅 transforme l’énergie électrique reçue en énergie thermique par dégagement de
chaleur. Ce phénomène est connu sous le nom d’effet joule.
Exercice d’application
Un conducteur de cuivre, cylindrique, de section 𝑆 = 1 𝑚𝑚2 et de longueur 𝓁 = 10 𝑚, est
parcouru par un courant constant de 5 𝐴. Calculer :
 la densité volumique des charges mobiles. On admettra qu’un mètre cube de cuivre
renferme 8,37. 1028 atomes et on supposera qu’en moyenne chaque atome de cuivre
libère un électron ;
 la norme du vecteur densité de courant 𝐽 ;
 la norme du vecteur vitesse 𝑣, vitesse d’entraînement des électrons libres ;
 la mobilité des électrons libres, en adoptant pour conductivité du cuivre
1 1,6. 10−8 Ω. m ;
 la norme du champ 𝐸 et la ddp entre les extrémités du conducteur (sachant que le
conducteur n’est le siège d’un champ électromoteur).

3.3. Loi des nœuds


On appelle nœud un point de jonction (raccordement) entre au moins trois fils de connexion.
La somme des intensités 𝐼𝑖 des courants algébriques arrivant à un nœud du circuit est égale à
la somme des intensités 𝐼𝑗 des courants algébriques s’éloignant de ce nœud : C’est la
première loi de Kirchhoff

𝐼𝑖 = 𝐼𝑗
𝑎𝑟𝑟𝑖𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑠𝑜𝑟𝑡𝑎𝑛𝑡

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I1 I3

I2 I4

Au nœud 𝑨 on a : 𝑰𝟏 + 𝑰𝟐 = 𝑰𝟑 + 𝑰𝟒 .

4. Tension électrique, loi des mailles


Par analogie hydraulique, l’intensité du courant est comparée à un débit d’eau, la section du
conducteur correspondant à la section du tuyau. En électricité, le générateur joue le rôle d’une
pompe où l’eau est remplacée par des charges électriques. La différence d’état électrique
(équivalent de la pression) est appelée différence de potentiel ou tension électrique. La
différence de potentiel entre deux points 𝐴 et 𝐵 s’exprime par la quantité 𝑈 telle que :

𝑼𝑨𝑩 = 𝑽𝑨 − 𝑽𝑩 (𝑽𝒐𝒍𝒕)

 On appelle branche un ensemble de dipôles montés en série entre deux nœuds.


 On appelle maille un ensemble de branches formant un contour fermé. Une maille peut être
orientée arbitrairement. Dans une maille, la somme algébrique des différences de potentiel
mesurées en parcourant complètement la maille dans un sens donné est nulle : c’est la
deuxième loi de Kirchhoff

𝑼𝒊 = 𝟎
𝒎𝒂𝒊𝒍𝒍𝒆

Exercice d’application
On considère le circuit suivant. On a mesuré les potentiels des points 𝐴, 𝐹 tels que : 𝑉𝐴 =
7𝑉 et 𝑉𝐹 = −2𝑉. Sachant que 𝑢1 = 4𝑉 ; 𝑢2 = 2𝑉 ; 𝑢3 = 1𝑉 ; 𝑢4 = 2𝑉 ; Déterminer les
potentiels des points 𝐵, 𝐶, 𝐷, 𝐸. Préciser le point relié à la masse.

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C E

u2 F
u4
A

B D
u1 u3

Exercice d’application
Déterminer toutes les mailles et toutes les branches dans les différentes configurations
suivantes :

A B A E B A E F B

D C D G C D G C

5. Puissance électromagnétique reçue par un dipôle


Soit un dipôle 𝐷 traversé par un courant électrique 𝑖(𝑡) maintenant une tension entre ses
bornes 𝑈𝐴𝐵 .

A B i(t)
Dipôle

UAB
La puissance électromagnétique reçue par le dipôle 𝐷 est donnée par la relation :

𝑷 = 𝑼𝑨𝑩 𝒕 . 𝒊(𝒕)

On en déduit l’énergie reçue pendant la durée 𝑡𝑓 − 𝑡𝑖 qui est égale à :


𝒕𝒇
𝑾= 𝑼𝑨𝑩 (𝒕). 𝒊(𝒕)𝒅𝒕
𝒕𝒊

6. Convention générateur et récepteur

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En convention générateur (respectivement récepteur), si l’intensité traversant un dipôle et la


tension à ses bornes ont le même signe, alors le dipôle possède un caractère générateur
(respectivement récepteur). La figure suivante représente schématiquement les 2 conventions.

i i
Dipôle Dipôle

u u
Convention générateur Convention récepteur

Il est commode d’utiliser l’une ou l’autre des conventions selon la nature connue ou
présumée du dipôle. Mais il arrive souvent qu’après avoir fini le calcul, l’une ou l’autre des
quantités déterminées soit négative. Nous pouvons nous référer au tableau suivant :

Tableau : Tableau récapitulatif des conventions

𝑼 + − + −

𝑰 + + − −

Le dipôle réel Le dipôle réel Le dipôle réel Le dipôle réel


Convention
est un récepteur est un générateur est un générateur est un récepteur
récepteur
𝑃 > 0 𝑃 < 0 𝑃 < 0 𝑃 > 0
Le dipôle réel Le dipôle réel Le dipôle réel Le dipôle réel
Convention
est un générateur est un récepteur est un récepteur est un générateur
générateur
𝑃 > 0 𝑃 < 0 P<0 𝑃 > 0

Comment déterminer le caractère générateur/récepteur d’un dipôle


Soit un dipôle traversé par l’intensité algébrique 𝐼 et soumis à la différence de potentiel 𝑈. On
cherche à déterminer si ce dipôle est générateur ou récepteur.
1) Identifier une convention pour l’étude de ce dipôle :
 si 𝑈 et 𝐼 sont orientés dans le même sens, on identifie la convention générateur ;
 si 𝑈 et 𝐼 sont orientés en sens inverse, on identifie la convention récepteur.
2) Déterminer le signe de la puissance algébrique 𝑷 = 𝑼𝑰 dans la convention choisie :
 si 𝑃 > 0, alors le dipôle est de même nature que la convention (générateur -
générateur ou récepteur - récepteur) ;
 si 𝑃 < 0, alors le dipôle est de nature opposée à la convention (générateur - récepteur
ou récepteur - générateur).

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Exercice d’application

On considère le circuit suivant dans lequel circulent des courants.

D5 D6 D7
i5 C i6 E i7
i9
F
i1
D8 D9
A i1
i8
i2 B i3 D i4
D2 D3 D4

1. On donne 𝑖1 = 2 𝐴 ; 𝑖2 = 1 𝐴 ; 𝑖3 = 0,5 𝐴 ; 𝑖4 = 1,5 𝐴 Déterminer les courants


𝑖5 ; 𝑖6 ; 𝑖7 ; 𝑖8 et 𝑖9 .
2. On a mesuré les potentiels des points 𝐴, 𝐵, 𝐶, 𝐷, 𝐸, 𝐹 tels que : 𝑉𝐴 = 7𝑉 ; 𝑉𝐵 =
3𝑉 ; 𝑉𝐶 = 5𝑉 ; 𝑉𝐷 = 2𝑉 ; 𝑉𝐸 = 0𝑉 et 𝑉𝐹 = −2𝑉. Déterminer la puissance reçue par
chaque dipôle. Préciser ceux qui sont générateurs et ceux qui sont récepteurs.

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