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Chapitre 3 - Le Contenu Du Contrat

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CHAPITRE 3 : LE CONTENU DU CONTRAT

I. Les règles générales applicables au contrat

A. Les obligations générales

1. L’obligation de loyauté
Il s’agit d’une obligation de bonne foi générale dans le contrat qui doit pouvoir être
observée à tous les stades (négociation, conclusion, rupture).

2. L’obligation de coopération
Elle représente la collaboration qu’il devrait y avoir entre les parties afin que les deux
puissent atteindre les fins du contrat.
En effet, le devoir de coopération implique l’obligation pour chaque partie de faciliter
l’exécution du contrat à son partenaire.
Chaque partie ne doit pas voir dans l’autre un adversaire mais plutôt un partenaire,
qui devrait être protégé en vertu de cette obligation de coopération.

B. Les règles relatives au prix

1. Principe
Le prix dans un contrat doit être déterminé ou déterminable.
C’est une condition de validité du contrat.

2. Exceptions
Dans certains cas, le législateur admet que le prix ne soit pas déterminé ou
déterminable.
Exemple dans les contrats de prestation de service : article 1165 du Code civil « dans
les contrats de prestation de service, à défaut d’accord des parties avant leur

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exécution, le prix peut être fixé par le créancier, à charge pour lui d’en motiver le
montant en cas de contestation. En cas d’abus dans la fixation du prix, le juge peut
être saisi d’une demande en dommages et intérêts.»

3. La révision pour imprévision


L’article 1195 du Code civil prévoit que :
« Si un changement de circonstances imprévisible lors de la conclusion du contrat
rend l’exécution excessivement onéreuse pour une partie qui n’avait pas accepté d’en
assumer le risque, celle-ci peut demander une renégociation du contrat à son
cocontractant. Elle continue à exécuter ses obligations durant la renégociation.
En cas de refus ou d’échec de la renégociation, les parties peuvent convenir de la
résolution du contrat, à la date et aux conditions qu’elles déterminent, ou demander
d’un commun accord au juge de procéder à son adaptation. À défaut d’accord dans
un délai raisonnable, le juge peut, à la demande d’une partie, réviser le contrat ou y
mettre fin, à la date et aux conditions qu’il fixe. »

Pour que le juge puisse réviser le contrat il faut que les conditions suivantes soient
réunies:
- Le changement de circonstances était imprévisible lors de la conclusion du contrat
- Le changement de circonstances rend excessivement onéreuse l’exécution du
contrat
Pour être caractérisée, l’imprévision doit donc réellement porter atteinte à l’équilibre
du contrat.
- Aucune des parties ne doit avoir accepté d’assumer les risques de l’imprévision

II. Les clauses relatives à l’exécution du contrat

A. La clause de réserve de propriété

1. L’intérêt de la clause de réserve de propriété

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Dans le cadre des relations commerciales entre entreprises, la clause de réserve de
propriété est un outil juridique important.
Elle permet à une entreprise de décaler la date de transfert de propriété des biens
livrés à un de ses clients à la date du paiement intégral du prix (au lieu de la date de
livraison des biens dans la plupart des cas).
Il s’agit donc d’un outil qui permet de sécuriser l’entreprise contre les éventuels
impayés de ses clients. Toutefois, des cas particuliers peuvent empêcher la bonne
application de la clause.

2. L’objet de la clause de réserve de propriété


La clause de réserve de propriété peut porter sur tous types de biens immobiliers ou
mobiliers, qu’ils soient corporels ou incorporels.
Par contre, lorsque le client transforme les biens livrés, la clause perd de son effet car
la restitution devient impossible.

Exemple : vous livrez de la farine à un client qui, au moment où vous souhaitez


mettre en œuvre la clause, l’a déjà utilisée pour fabriquer du pain.

3. Conditions de forme
La clause de réserve de propriété doit être rédigée par écrit et portée à la
connaissance de l’acheteur au plus tard au moment de la livraison.
La clause de réserve de propriété peut être insérée sur les factures de vente, dans les
conditions générales de vente, directement dans un contrat de vente…

B. La clause d’indexation

La clause d'indexation désigne une règle stipulée dans un contrat qui prévoit une
compensation en faveur d'une des parties en cas d'évolution de certaines données
économiques entre le jour de l'évaluation d'une créance et le jour de son paiement.
Elle peut notamment prévoir une modulation du montant du prix d'achat en fonction
d'une dépréciation monétaire ou de l'inflation.

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On retrouve souvent des clauses d'indexations dans les contrats de vente
internationaux en vue d'anticiper une variation du cours de change de la devise
choisie par les parties au contrat.

III. Les clauses relatives à l’inexécution du contrat

A. La clause résolutoire

La clause résolutoire est la clause d'un contrat prévoyant à l'avance sa résiliation


automatique dans le cas où l'une des parties ne respecte pas une de ses obligations
contractuelles. La partie qui a commis ce manquement ne peut pas dans ce cas
contester cette résiliation devant les tribunaux. En pratique, les clauses résolutoires
sont fréquentes notamment dans les contrats de bail (exemple : une clause peut par
exemple prévoir la résiliation du contrat de bail lorsque le locataire ne paye pas son
loyer).

B. La clause pénale

1. Définition
Une clause pénale est une disposition insérée dans le cadre d'un contrat et qui
prévoit les sanctions financières applicables lorsque l'une des parties ne respecte pas
ses obligations envers une ou plusieurs autres parties.

2. Domaine
Contrairement à ce que le nom laisse imaginer, la clause pénale est une sanction de
droit civil. Son originalité provient du fait qu'elle est directement élaborée par les
parties au contrat. Elle s'applique donc en cas de violation contractuelle de la part
d'une des parties et cela sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir un juge.
Les parties au contrat ont élaboré par leur seule volonté un système de sanction.

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Exemple : il est fréquent qu'une entreprise impose une clause pénale à ses employés
afin de les dissuader de violer leurs obligations figurant au sein de la clause de non-
concurrence. De la sorte, l'employé fautif se verrait contraint de payer une certaine
somme d'argent à son employeur, et cela quel que soit le préjudice réel subi par
l'employeur suite à l'attitude fautive de son employé.

3. Portée
La clause pénale s'impose aux parties au contrat. Ces dernières acceptent son
principe en même temps qu'ils acceptent l'ensemble des conditions prévues par le
contrat. La clause pénale s'impose donc à toutes les parties au contrat et elle est
opposable à la partie fautive.
Cependant, la clause pénale peut faire l'objet d'une révision de la part du juge. La
révision peut intervenir lorsque le juge estime que la clause pénale est soit
excessivement généreuse, soit au contraire insuffisante. La clause pénale peut donc
faire l'objet d'une révision à la hausse ou à la baisse selon le contexte.

C. La clause d’exonération de responsabilité

À l’occasion de la conclusion d’un contrat, il peut parfois être inséré une clause dite «
limitative de responsabilité », qui permet à une partie de s’exonérer de sa
responsabilité et de limiter le montant des indemnités éventuellement dues.
Une clause limitative de responsabilité peut être prévue dans un contrat, afin de
limiter le montant des indemnités dues. Sa licéité est appréciée au cas par cas, le cas
échéant, par le juge.

Aucune réglementation générale n’encadre les clauses limitatives de responsabilité. Il


existe néanmoins quelques dispositions spécifiques qui encadrent, voire interdisent
ces clauses (c’est le cas, par exemple, en droit de la consommation, où tout une série
de clauses sont réputées abusives et ne peuvent donc être efficacement insérées dans
un contrat conclu avec un consommateur). Ainsi, par exemple, l’insertion d’une
clause limitative de responsabilité est interdite dans les contrats portant sur les

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dommages corporels. La rédaction de cette clause est donc laissée au libre arbitre des
parties, et c’est le juge qui apprécie, au cas par cas, la licéité ou non de la clause…

Si la clause limitative de responsabilité est opposable et mise en application, les


indemnités ne sont normalement dues que dans la limite de ce que le contrat prévoit.

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