ECOG 2 Chapitre V
ECOG 2 Chapitre V
ECOG 2 Chapitre V
I. Introduction
La théorie des jeux est un formalisme qui vise à étudier les interactions entre agents sachant
que de telles interactions peuvent s’étendre de la coopération au conflit. Autrement, la théorie
des jeux s’intéresse aux problèmes posés par l’interaction stratégique d’agents rationnels
poursuivant des buts qui leur sont propre.
Originellement conçue comme un outil mathématique pour les sciences économiques, elle a
montré au travers des années, qu’il pouvait être fort utile en logique et théorie des ensembles,
en biologie et théorie de l’évolution, en informatique, en analyse de conflits, etc. Comme on le
voit donc l’interaction semble être la pierre angulaire des études sous-tendues par la théorie des
jeux particulièrement dans le domaine économique.
Le mot stratégie vient du grec ancien où il désignait les actions prises par un chef militaire en
campagne. Il a gardé ce sens. Toutefois son acceptation s’est élargie pour couvrir des situations
moins belliqueuses, mais dans lesquelles persiste l’idée de conflit. Si les ressources sont rares,
il y a obligatoirement conflit sur la manière de les répartir. Dès lors, on peut voir les marchés
comme des jeux où les participants sont des producteurs et des consommateurs. Plus
généralement, une partie d’échecs, la formation d’une coalition gouvernementale ou une
négociation au sein de l’OMC sont autant de jeux différents obéissant à des règles spécifiques.
Les jeux peuvent donc décrire des situations sociales très différentes. Les participants à un jeu
sont appel´es joueurs (players). Chaque joueur – une entreprise, un consommateur ou un
gouvernement – agit pour son propre compte selon le principe de rationalité économique. Ce
principe stipule que chacun cherche à prendre les meilleures décisions pour lui-même; il ne fait
pas référence à une rationalité qui transcenderait les participants et le jeu dans lequel ils opèrent.
La rationalité dont il est question ici est celle d’un joueur d’échecs qui désire gagner la partie
et qui, pour cela, emploie les moyens qui lui paraissent les meilleurs. Pour le producteur, il
s’agira de maximiser son profit face à des concurrents en choisissant, par exemple, le meilleur
prix de vente. Le consommateur cherchera quant à lui `a acquérir le bien qui l’intéresse au prix
le plus bas après un marchandage avec le vendeur. Cette recherche de l’intérêt personnel est à
l’origine de la théorie des jeux.
II. Différents types de jeux
Différents contextes d’interaction conduisent à différents types de jeux entre les agents. Mais
le point commun de ces situations est la difficulté, pour la théorie économique, de prédire le
résultat auquel elles vont aboutir. La théorie des jeux propose des prédictions basées sur les
solutions du jeu concerné. Le jeu est une description de l’intérêt des joueurs et de l’interaction
stratégique qui spécifie les contraintes qui pèsent sur les actions (stratégies) que les joueurs
doivent choisir. Une solution est la description systématique des situations qui peuvent émerger
comme le résultat d’une famille de jeux. La théorie des jeux propose des solutions potentielles
pour des familles de jeux et étudie leurs propriétés.
Les différents contextes d’interaction peuvent être classés selon trois dimensions basées sur :
➢ Le type de relation entre les agents (coopératif, non coopératif) ;
➢ Le déroulement dans le temps (simultané, séquentiel) ;
➢ L’information dont disposent les agents (information parfaite, imparfaite, complète,
incomplète).
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II.3. Jeux selon la nature de l’information
L’information dont on dispose chaque fois qu’on doit choisir une action est une dimension très
importante des jeux. On dit que si chaque joueur est parfaitement informé des actions passées
des autres joueurs. Exemple : les jeux d’échecs
L’information est imparfaite quand un joueur ignore certains des choix qui ont été effectués
avant le sien. Exemple : le jeu de la Bataille Navale.
Un jeu est à information incomplète si au moins un des joueurs ne connait pas parfaitement
la structure du jeu. Dans le cas contraire, il est à information complète.
• Pour chaque joueur i, chaque ensemble de stratégies est associé à des gains.
Exemple de jeu sous forme stratégique
Joueur 1
U V
X (4,2) (3,1)
Joueur 2
Y (2,5) (9,0)
3
− . un ensemble de branches x, y, z... représentant les alternatives à chaque coup
− . une fonction de nommage qui indique à chaque nœud quel est le joueur qui doit jouer
− . une fonction d’évaluation qui associe à chaque nœud terminal un vecteur de nombres
représentant les gains de chacun des joueurs
− . une partition des nœuds en un ensemble d'ensembles d'informations représentant les
croyances
− 1
2 2
V
U V
U (9,0)
(4,2)
(3,1) (2,5)
A chaque jeu sous forme extensive correspond un jeu sous forme stratégique dans lequel les
joueurs choisissent simultanément les stratégies qu'ils mettront en œuvre. En revanche, un jeu
sous forme stratégique peut correspondre à plusieurs jeux sous forme extensive différents.
Une stratégie est la spécification complète du comportement d'un joueur dans n'importe quelle
situation (dans un jeu sous forme extensive cela signifie donc pour chaque ensemble
d'information où c’est à ce joueur).
Joueur 2
U V
Forme stratégique
X (4,2) (3,1)
Joueur 1
Y (2,5) (9,0)
Y
X
B C 2
V
U V Forme extensive
U (9,0)
(4,2)
(3,1) (2,5)
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III.4. Elimination des stratégies dominées
Une stratégie S i est strictement dominée pour le joueur i si il existe une stratégie S i telle que
ui ( si' , s − i ) ui ( si , s − i )
Une stratégie S i est faiblement dominée pour le joueur i si il existe une stratégie S i telle que
Un jeu est dit résolvable par élimination itérative des stratégies dominées, si on obtient un
unique profil en éliminant successivement des stratégies (strictement) dominées. Les profils
obtenus après élimination itérative des stratégies (strictement) dominées (EISD) ne dépendent
pas de l'ordre choisi pour l'élimination des stratégies. Par contre, on peut obtenir des profils
différents lorsque l'on choisit des ordres différents pour l'élimination itérative de stratégies
faiblement dominées (EISfD). Les résultats obtenus par EISD sont donc plus robustes que ceux
obtenus par EISfD.
Exemple Joueur 2
U V W
Joueur 1 X (3,6) (7,1) (4,8)
Y (5,1) (8,2) (6,1)
Z (6,0) (6,2° (3,2)
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Exemple :
Joueur 2
U V W
Joueur 1 X (3,0) (0,2) (0,3)
Y (2,0) (1,1) (2,0)
Z (0,3) (0,2) (3,0)
En procédant par éliminations des stratégies dominées, on arrive un équilibre de Nash (Y,V)
avec pour gain (1,1).
Cependant, il est important de noter qu’il n’existe pas nécessairement un équilibre de Nash pour
les jeux où les stratégies sont des actions concrètes des joueurs.
Examinons le jeu ci-dessous :
Jacqueline
O F
Paul O (2,0) (0,2)
F (0,1) (1,0)
Paul et Jacqueline sont un couple. Après 30 ans de mariage, le désir de Jacqueline de passer ses
soirées avec Paul a disparu avec le temps, tandis que Paul a gardé son amour romantique et il
préfère toujours être avec Jacqueline plutôt qu’être seul ; Dans ce jeu, il n’existe pas d’équilibre
de Nash en stratégies pures. Dans ce jeu, les deux joueurs doivent choisir entre aller suivre un
match de Football ou aller à l’Opéra.
Il arrive qu’un jeu comporte plus d’un équilibre de Nash. Reprenons l’exemple de la bataille
des sexes, maintenant en supposant que le désir du couple est de rester ensemble.
Jacqueline
O F
Paul O (2,1) (0,0)
F (0,0) (1,2)
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Dans ce jeu (O,O) et (F,F) sont des équilibres de Nash. Dans ce cas, nous ne sommes pas
capables, sans aucune information supplémentaire, de prédire quelle sera exactement la solution
du jeu. Les deux résultats sont également vraisemblables.
Par élimination des stratégies dominées, on trouve comme équilibre du jeu (Avouer, Avouer).
Cependant cet équilibre n’est pas socialement bénéfique pour les deux prisonniers. Il aurait
fallu qu’ils s’entendent pour nier le crime et écoper de 2 ans de prison chacun au lieu de 4 ans.
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Références Bibliographiques
André Watteyne, 1991. Economies politique : Applications aux structures économiques
africaines. Edition André Boland. Namur. Belgique.
Heilbroner et Lester T., Economics Explained : Everything you need to know about how the
Economy works and where it’s going, Ed. N-Y Simon and Schuster, 1998
Jacques Lecaillon. Macroéconomie.