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DS2 - CI &amp FCV2024 - Corrigé

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DS2 : quels sont les fondements du commerce international et

de l’internationalisation de la production ?

Les effets du commerce international sont-ils toujours positifs ?

I. Rédaction d’une introduction – 3 points


En 2001, la Chine adhère à l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce chargée de libéraliser le
commerce international, de supprimer progressivement les obstacles tarifaires et non tarifaires au
développement des échanges internationaux de biens et de services.
Incontestablement, cette adhésion a été bénéfique pour la Chine : en épousant le libre-échange, la
Chine est devenue en quelques années seulement le premier exportateur mondial (devant l’Allemagne) et
même la première puissance économique puisque son PIB est désormais plus élevé que celui des États-
Unis.
Alors, est-ce à dire que le commerce international est nécessairement profitable pour les pays qui y
participent ?
C’est en grande partie vraie : en amenant les pays à se spécialiser sur les leurs avantages
comparatifs, en incitant les entreprises à devenir plus compétitives, le commerce international stimule la
croissance économique et élève le niveau de vie des habitants, notamment dans les pays émergents (partie
1). Toutefois, le surcroît de croissance économique obtenu grâce au commerce international ne profite pas à
tout le monde : l’intensification de la concurrence peut entraîner des destructions d’emplois et des faillites, et
les inégalités de revenus ont tendance à augmenter au sein des pays participant au commerce international
(partie 2).

II. Rédaction d’un argument – 5 points

Le textile en France depuis 1990 : effectifs, production et commerce extérieur

Champ : branches de la fabrication textile, de l’industrie de l’habillement et de l’industrie du cuir et de la chaussure.


B. Labaye, « L’industrie textile en France : une production mondialisée, sauf pour les produits de luxe et les textiles techniques »,
INSEE Première, octobre 2018.

Les effets du commerce international peuvent être négatifs, notamment dans les secteurs dans
lesquels un pays ne dispose pas d’un avantage comparatif.

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Par exemple, en France, l’augmentation des importations d’articles de textile depuis les années 1990
a entraîné une chute drastique de la production domestique et des destructions d’emplois massives. Alors
qu’entre 1990 et 2015, les importations de textile sont passées d’un peu moins de 15 milliards d’euros à 36
milliards d’euros, la production domestique d’articles de textile a, quant à elle, été divisée quasiment par 2,5,
passant de 38 milliards d’euros en 1990 à 16 milliards d’euros en 2015.
En dépit de l’augmentation des exportations françaises de textile, vraisemblablement pour des articles
de luxe ou pour lesquels le « made in France » est un gage de différenciation ou de qualité, le solde de la
balance commerciale (que l’on calcule en soustrayant les importations aux exportations) s’est dégradé dans
ce secteur : en 1990, le déficit commercial s’élevait à 4 milliards d’euros environ ; en 2015, il avait bondi à 16
milliards d’euros. Par ailleurs, durant la même période, les effectifs dans le secteur du textile en France ont
fondu et ont été divisés par plus de 4 : en 1990, il y avait 425 000 emplois dans ce secteur ; en 2015, il n’y
en avait plus que 100 000.
De telles évolutions découlent de l’ouverture croissante aux échanges internationaux : en France,
l’industrie textile domestique a été concurrencée par les importations de pays à faible coûts de main-d’œuvre
qui ont pu développer un avantage comparatif en proposant des articles à prix modiques, comme la Chine,
le Bangladesh, le Vietnam, etc. Cette concurrence accrue a poussé l’économie française à se détourner des
secteurs d’activité fortement intensifs en emplois peu qualifiés et faiblement rémunérés : dans ces secteurs,
le chômage s’est développé, les faillites d’entreprises se sont multipliées.

III. Rédaction d’une conclusion – 2 points


Si l’on en croit les chantres du libéralisme, le libre-échange possède de nombreux avantages, à la fois
pour les consommateurs (augmentation du pouvoir d’achat, diversification de l’offre disponible), pour les
entreprises (augmentation des débouchés, possibilité de réaliser des économies d’échelle) et pour les pays
(accélération de la croissance économique et du revenu moyen par habitant).
Toutefois, ces avantages, difficilement contestables, ont un coût : davantage exposés à la
concurrence internationale, les secteurs les moins compétitifs subissent un lourd tribut (destructions
d’emplois, faillites d’entreprises). Pour cette même raison, le commerce international a également tendance
à accroître les inégalités de revenus au sein des pays, le revenu réel de certains actifs ayant tendance à
stagner, voire à diminuer.
Compte tenu des effets pervers du libre-échange, la question du protectionnisme revient
régulièrement à l’ordre du jour de l’agenda politique : s’il est appliqué à quelques secteurs d’activité
seulement et de manière temporaire, l’instauration de limites tarifaires ou non tarifaires aux échanges
internationaux semble une manière efficace d’amortir les dégâts occasionnés par le libre-échange.

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