Disser T
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Disser T
signifie elle même « accompagné d’un savoir ». Il semble ainsi qu’a première vue, ces deux
éléments qui constituent notre psychisme soient en opposition par leur définition et caractéristiques.
Pourtant, l’inconscient peut faire irruption dans la conscience d’un homme à travers différents
moyens. Peut-on persister dans l'idée que conscience et inconscient ne font que s’opposer en raison
de leurs différences majeures, ou bien est-il nécessaire d'envisager qu'ils constituent tous deux des
composantes essentielles du psychisme humain, susceptibles de se compléter en dépit de leurs
contradictions apparentes ?
Nous verrons que conscience et inconscience sont deux termes en opposition, mais qui cohabitent et
s’influencent ensemble. Finalement nous que l’un et l’autre permettent à l’homme de se connaître
dans son entièreté.
On peut dire que la conscience et l’inconscient sont en opposition car leur fonctionnement et leurs
sens sont complètement différents. Par opposition on entend que ce sont deux éléments contraires
et comparables. D’abord on soutient qu’ils sont en opposition car l’un est subi et l’autre permet de
s’affranchir. En effet lorsque le sujet prend conscience de lui même, il ne subi plus passivement ses
états, il se les appropries et les contrôles. Tandis que l’inconscient est subi et incontrôlables, il est
hors de portée de la conscience et le sujet ne peut pas par conséquent s’approprier ses états
inconscients. Par exemple lorsque le sujet prend conscience qu’il est gourmand il ne va plus l’être
de la même façon, il se réapproprie cette gourmandise et va pouvoir contrôler cette caractéristique
de lui même. Le sujet ne va plus subir passivement cette gourmandise et va agir différemment en se
privant de manger quand il n’a plus faim par exemple en ayant prit conscience que c’est de la
gourmandise. Or l’inconscient est subi passivement par le sujet car il n’a pas conscience qu’il
existe, il subi passivement ses états provoqué par l’inconscient qui échappe à sa conscience. Ainsi,
la prise de conscience d'une tendance à la gourmandise peut permettre au sujet de réguler son
comportement alimentaire, tandis qu'un trouble obsessionnel-compulsif d'origine inconsciente peut
submerger le sujet sans qu'il puisse agir délibérément pour le contrôler, il va le subir passivement.
On évoque ainsi l’idée que conscience et inconscient s’oppose par une différence majeure de
fonctionnement.
De plus, on peut dire que conscience et inconscient sont opposé car pour Bergson, conscience est
indissociable de mémoire,qui permet à l'individu de se maintenir identique à lui-même à travers le
temps. En effet, si la vie consciente est une succession d’états hétérogènes, une personne est la
même tout au long de sa vie grâce à sa mémoire. Elle peut passer par plusieurs états tout en restant
la même car la vie consciente est une succession d’états entremêlés et indivisible, sa vie consciente
est un ensemble tissé par la mémoire. La conscience se définit par cette capacité à rassembler les
états passés en une continuité temporelle cohérente. Alors que l’inconscient fait référence à une
partie de l'esprit qui est hors de la portée immédiate de la conscience. Il abrite des pensées, des
désirs, des souvenirs et des motivations qui ne sont pas directement accessibles à la conscience.
Nous sommes conscient que le temps passe car nous nous rappelons de l’heure, du mois, de l’année
précédente grâce à notre mémoire or l'inconscient demeure une zone d'ombre où se dissimulent des
éléments de notre histoire psychique qui échappent à notre mémoire consciente. Il nous est
impossible de savoir pourquoi nous avons un toc car il est la cause d’un souvenir inconscient. Ainsi,
l’un est accessible et l’autre inaccessible, ce qui marque une opposition entre ces deux termes car ils
fonctionnent de manière contraire. Mais ces deux éléments opposés par leur fonctionnement
contraire, sont à eux deux ce qui constitue le psychisme humain, peut on alors estimer que malgré
leur opposition ils parviennent a bien cohabiter ensemble et peuvent potentiellement s’influencer ?
Si il est vrai que la conscience et l’inconscient sont en opposition, on peut malgré tout reconnaître
qu’ils cohabitent harmonieusement ensemble. C’est à dire qu’ils ne sont pas strictement séparés et
peuvent communiquer malgré leur fonctionnement contraire. Autrement dit, ils ont des interactions.
En effet, selon Freud, l’inconscient peut faire irruption dans la conscience et ainsi l’influencer. Il
peut se manifester à travers ce qu’il appelle des substitues dans la conscience des individus. Ces
substitues peuvent être des rêves, des actes manqués ou encore des névroses. Les actes manqués
peuvent être par exemple des lapsus qui expriment verbalement l’inconscient dans notre conscience.
Par exemple appeler la personne avec qui on se trouve par un autre prénom car on a
inconsciemment envie d’être avec l’autre personne. Notre parole consciente se retrouve influencée
par notre inconscient. Nos rêves expriment de manière symbolique nos désirs inconscients. Ainsi
notre inconscient vient à se manifester dans notre conscient, ce qui l’influence, ils par viennent à
cohabiter ensemble, il n’y a pas de strict séparation.
De plus, l’inconscient est constitué de pulsions qui cherchent à se réaliser, et c’est la conscience qui
vient jouer le rôle de censeur et décide de ce qui est à satisfaire ou non. Lorsque la conscience
n’approuve pas cette pulsion elle est refoulé vers l’inconscient. Malgré leur différence, conscience
et inconscient communiquent donc entre eux au sein de l’appareil psychique humain, ils sont dans
un sens, complémentaires. En effet, sans la conscience, les hommes se laisserait aller à leurs
pulsions et sans l’inconscient ils n’auraient plus de fonctions à satisfaire. Tout ça est un jeu
d’équilibre entre ces deux termes opposés mais cohabitant. Par exemple, Freud nous explique que
l’enfant de 3 à 5 ans est atteint du complexe d’œdipe. Complexe qui traduit les pulsions primitives
de l’enfant mâle qui désire épouser sa mère et tuer son père. C’est en refoulant ce complexe qu’il
commence à développer sa conscience morale et à refouler ses désirs dans son inconscient. Se crée
alors un lien entre sa conscience morale et son inconscient.
Ainsi, conscience et inconscient étant contraires mais cohabitant et s’influençant , ne forment ils pas
à eux deux l’unicité du sujet ?
L’inconscient ne se manifeste pas clairement, mais à travers des substitues ayant des conséquences
sur le conscient. Les individus ont souvent une incompréhension profonde d’eux même dans
certaines situations, comme ressentir un malaise dans une situation qui n’en présente aucun au
premier abord, car c’est l’association de conscience et inconscient qui forme l’identité humaine.
Autrement dit le sujet ne se résume pas uniquement pas à la conscience qu’il a de lui même,
l’inconscient a une existence réel dans sa composition en tant que sujet. D’abord Freud, invente la
psychanalyse qui révèle le patient à travers une exploration de son inconscient. Il remarque
qu’autrui peut nous révéler à nous même, nous apprendre des choses sur nous même. En effet le
psychanalyste interprète la discussion consciente qu’il a avec le patient mais aussi ses silences, et le
dirige vers le souvenir qu’il occulte et qui était enfoui dans son inconscient. Lorsque le patient
reprend conscience de ce souvenir parfois traumatisant grâce au psychanalyste il va comprendre son
histoire et mieux se connaître lui même. Il va comprendre à quoi sont liés certains de ses malaises
dans des situations qui s’apparentent comme banals et tout autres actes qu’ils faisait mais dont il ne
connaissait pas la cause. L’exploration de l’inconscient en faisant revenir certains souvenirs à la
conscience permet à l’homme de mieux se comprendre ainsi que ses réactions. Son état va alors
s’améliorer puisque son traumatisme inconscient va revenir dans sa conscience, il n’aura plus à
subir passivement les effets de ce souvenir traumatisant et pourra le rapporter à lui même. Par
exemple si une personne ressent un grand malaise dès qu’elle est dans un véhicule sans en connaître
la cause, le psychanalyste peut interpréter sa discussion avec le patient et le réorienter vers la
période ou il eut un accident de la route dont il n’était plus conscient. Cela lui permettra de mieux
comprendre son comportement et de ne plus subir ce malaise passivement puisqu’il aura conscience
de ce qui lui est arrivé, il pourra essayer de contrôler ce malaise plus rationnellement en en ayant
compris la cause.
De plus, par l’exploration de l’inconscient, on comprend que ce qui forme l’humain dans son
entièreté est donc sa conscience associé a son inconscient car les deux sont formés par son histoire,
on ne peut donc pas les séparer sans modifier l’histoire de l’homme. Tout ce que l’homme vit au
cours de sa vie se retrouve emprisonné dans sa mémoire. Cependant sa mémoire va effectuer un tri
et enregistrer des événements souvent traumatisant ou des désirs immorales dans son inconscient et
laisser les autres souvenirs dans son conscient pour qu’il y est accès et puisse s’en servir. Or si
souvent on pense que notre conscience nous défini, pour se définir plus précisément il faut prendre
en compte notre inconscient qui garde nos souvenirs et désirs les plus profond pour ne pas nous
heurter mais qui font parti de nous. Par exemple Anna O. a rangé le souvenir traumatisant de la mort
de son père dans son inconscient. Ce souvenir traumatisant se manifeste dans son conscient sous
formes de troubles. On comprend donc que c’est l’association du conscient et de l’inconscient qui
constitue entièrement une personne, ils sont liés, les troubles ont une cause que l’inconscient
connaît, c’est le raisonnement par interférence de Freud, ici la cause est la mort de son père.
Ainsi, ne considérer la conscience et l’inconscient que comme deux éléments opposés en raison de
leur sens, caractéristiques et fonctionnement contraires paraît limité. Bien qu’opposés, ils cohabitent
et s’influencent ensemble,cela se manifeste d’ailleurs en nous, l’inconscient fait irruption dans le
conscient sous forme de substitues. En se penchant sur leur fonctionnement individuel opposé qui
parviennent tout de même à communiquer entre eux on comprend qu’ils constituent l’humain dans
son entièreté, ils forment son identité, ce qu’il est. Pour connaître intimement un homme, il faut
connaître pleinement ces deux composantes contraires qui forme son psychisme, ne s’adresser qu’a
l’un nous occulte une grande partie de son identité. Ces deux termes opposés font sens en l’homme
puisqu’elles sont liés,complémentaires, elles composent son histoire personnelle.