Henebert Cécile
Henebert Cécile
Henebert Cécile
ANNEE 2019
THESE POUR LE
DOCTORAT EN MEDECINE
(Diplôme d’état)
I - MEDECINE
3
Mr Fabien DOGUET HCN Chirurgie Cardio Vasculaire
Mr Jean DOUCET SJ Thérapeutique - Médecine interne et gériatrie
Mr Bernard DUBRAY CB Radiothérapie
Mr Frank DUJARDIN HCN Chirurgie orthopédique - Traumatologique
Mr Fabrice DUPARC HCN Anatomie - Chirurgie orthopédique et traumatologique
Mr Eric DURAND HCN Cardiologie
Mr Bertrand DUREUIL HCN Anesthésiologie et réanimation chirurgicale
Mme Hélène ELTCHANINOFF HCN Cardiologie
Mr Manuel ETIENNE HCN Maladies infectieuses et tropicales
Mr Thierry FREBOURG UFR Génétique
Mr Pierre FREGER HCN Anatomie - Neurochirurgie
Mr Jean François GEHANNO HCN Médecine et santé au travail
Mr Emmanuel GERARDIN HCN Imagerie médicale
Mme Priscille GERARDIN HCN Pédopsychiatrie
M. Guillaume GOURCEROL HCN Physiologie
Mr Dominique GUERROT HCN Néphrologie
Mr Olivier GUILLIN HCN Psychiatrie Adultes
Mr Didier HANNEQUIN HCN Neurologie
Mr Claude HOUDAYER HCN Génétique
Mr Fabrice JARDIN CB Hématologie
Mr Luc-Marie JOLY HCN Médecine d’urgence
Mr Pascal JOLY HCN Dermato – Vénéréologie
Mme Bouchra LAMIA Havre Pneumologie
Mme Annie LAQUERRIERE HCN Anatomie et cytologie pathologiques
Mr Vincent LAUDENBACH HCN Anesthésie et réanimation chirurgicale
Mr Joël LECHEVALLIER HCN Chirurgie infantile
Mr Hervé LEFEBVRE HB Endocrinologie et maladies métaboliques
Mr Thierry LEQUERRE HB Rhumatologie
Mme Anne-Marie LEROI HCN Physiologie
Mr Hervé LEVESQUE HB Médecine interne
Mme Agnès LIARD-ZMUDA HCN Chirurgie Infantile
Mr Pierre Yves LITZLER HCN Chirurgie cardiaque
Mr Bertrand MACE HCN Histologie, embryologie, cytogénétique
M. David MALTETE HCN Neurologie
Mr Christophe MARGUET HCN Pédiatrie
Mme Isabelle MARIE HB Médecine interne
4
Mr Jean-Paul MARIE HCN Oto-rhino-laryngologie
Mr Loïc MARPEAU HCN Gynécologie - Obstétrique
Mr Stéphane MARRET HCN Pédiatrie
Mme Véronique MERLE HCN Epidémiologie
Mr Pierre MICHEL HCN Hépato-gastro-entérologie
M. Benoit MISSET (détachement) HCN Réanimation Médicale Mr Jean-François
MUIR (surnombre) HB Pneumologie
Mr Marc MURAINE HCN Ophtalmologie
Mr Christophe PEILLON HCN Chirurgie générale
Mr Christian PFISTER HCN Urologie
Mr Jean-Christophe PLANTIER HCN Bactériologie - Virologie
Mr Didier PLISSONNIER HCN Chirurgie vasculaire
Mr Gaëtan PREVOST HCN Endocrinologie
Mr Jean-Christophe RICHARD (détachement) HCN Réanimation médicale - Médecine d’urgence
Mr Vincent RICHARD UFR Pharmacologie
Mme Nathalie RIVES HCN Biologie du développement et de la reproduction
Mr Horace ROMAN (disponibilité) HCN Gynécologie - Obstétrique
Mr Jean-Christophe SABOURIN HCN Anatomie - Pathologie
Mr Guillaume SAVOYE HCN Hépato-gastrologie
Mme Céline SAVOYE–COLLET HCN Imagerie médicale
Mme Pascale SCHNEIDER HCN Pédiatrie
Mr Michel SCOTTE HCN Chirurgie digestive
Mme Fabienne TAMION HCN Thérapeutique
Mr Luc THIBERVILLE HCN Pneumologie
Mr Christian THUILLEZ (surnombre) HB Pharmacologie
Mr Hervé TILLY CB Hématologie et transfusion
M. Gilles TOURNEL HCN Médecine Légale
Mr Olivier TROST HCN Chirurgie Maxillo-Faciale
Mr Jean-Jacques TUECH HCN Chirurgie digestive
Mr Jean-Pierre VANNIER (surnombre) HCN Pédiatrie génétique
Mr Benoît VEBER HCN Anesthésiologie - Réanimation chirurgicale
Mr Pierre VERA CB Biophysique et traitement de l’image
Mr Eric VERIN HB Service Santé Réadaptation
Mr Eric VERSPYCK HCN Gynécologie obstétrique
Mr Olivier VITTECOQ HB Rhumatologie
Mme Marie-Laure WELTER HCN Physiologie
5
MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES – PRATICIENS HOSPITALIERS
6
II - PHARMACIE
PROFESSEURS
MAITRES DE CONFERENCES
7
Mr Abdelhakim ELOMRI Pharmacognosie
Mr Gilles GARGALA (MCU-PH) Parasitologie
Mme Nejla EL GHARBI-HAMZA Chimie analytique
Mme Marie-Laure GROULT Botanique
Mr Hervé HUE Biophysique et mathématiques
Mme Laetitia LE GOFF Parasitologie – Immunologie
Mme Hong LU Biologie
M. Jérémie MARTINET (MCU-PH) Immunologie
Mme Marine MALLETER Toxicologie
Mme Sabine MENAGER Chimie organique
Mme Tiphaine ROGEZ-FLORENT Chimie analytique
Mr Mohamed SKIBA Pharmacie galénique
Mme Malika SKIBA Pharmacie galénique
Mme Christine THARASSE Chimie thérapeutique
Mr Frédéric ZIEGLER Biochimie
PROFESSEURS ASSOCIES
Mme Cécile GUERARD-DETUNCQ Pharmacie officinale
Mr Jean-François HOUIVET Pharmacie officinale
PROFESSEUR CERTIFIE
Mme Mathilde GUERIN Anglais
ASSISTANT HOSPITALO-UNIVERSITAIRE
Mme Anaïs SOARES Bactériologie
8
LISTE DES RESPONSABLES DES DISCIPLINES PHARMACEUTIQUES
9
III – MEDECINE GENERALE
10
ENSEIGNANTS MONO-APPARTENANTS
PROFESSEURS
MAITRES DE CONFERENCES
11
Par délibération en date du 3 mars 1967, la faculté a arrêté que les
opinions émises dans les dissertations qui lui seront présentées
doivent être considérées comme propres à leur auteurs et qu’elle
n’entend leur donner aucune approbation ni improbation.
12
13
Remerciements
Au Professeur Verspyck,
Merci, tout d’abord, d’avoir accepté de présider mon jury de thèse. Merci également pour tout
cet apprentissage lors de ces 5 années, que ce soit lors du staff matinal, des visites de l’UGP
ou encore lors des bibliographies anglophones hebdomadaires.
Merci, enfin, de m’offrir l’opportunité de travailler dans votre équipe pendant les 2 prochaines
années.
Au Professeur Marpeau,
Merci pour toutes ces connaissances partagées pendant mon internat, pour votre écoute et
votre disponibilité, vos réflexions décalées, vos staffs animés du mercredi.
Au Professeur Marret,
Merci d’avoir accepté de faire partie de ce jury. Merci également pour votre bienveillance et
votre bonne humeur lors des staffs quotidiens.
A toutes les équipes médicales qui m’ont formée et accompagnée lors de ces 5 années,
-Les équipes des hôpitaux dans lesquels j’ai débuté ma formation médicale et particulièrement
celles du GHICL, celles de la maternité de Roubaix ou tout a commencé, sans oublier l’équipe
de Gynécologie-Obstétrique de St Vincent de Paul.
-l’équipe du Havre et notamment le Dr Talbot, le Dr Rey, Sylvie Sotter, Fabienne Carré, Florian
Delaunay, Elisabeth Huret.
14
-l’équipe du CHU : les chefs partis loin mais toujours présents dans ma mémoire : Le Pr Horace
Roman ; pour votre bonne humeur, votre accessibilité, votre apprentissage et votre rigueur, ce
fut un honneur de travailler à vos côtés, Stéphane Oden, Julie Ness, Amélie Madeuf, Basma
Darwish pour m’avoir tant transmis et m’avoir fait confiance dès mon 2ème semestre. A ceux
toujours présents : Dr Diguet pour toutes les explications sur les grossesses pathologiques et le
DAN, Dr Gromez pour la statique pelvienne, les rotations manuelles et la finale de la coupe du
monde, Gauthier Dietrich pour tes explications les jours de voyant vert, Solène Quibel pour ta
franchise, ta gentillesse, ta rigueur, Hélène Muszynski pour ton aide, ton franc parler et ton
humour, Clotilde pour tous les potins mais surtout pour m’avoir souvent laissé la main
(contente de te retrouver en novembre prochain !). Merci également à Claire Aubertin, Maria
Letailleur et Salwa Moatassim.
-l’équipe d’Evreux et particulièrement le Dr Machevin pour votre dynamisme et votre
considération, Marie Guillemain pour avoir volé à mon secours lors de mon baptême du feu,
Nicolas Joutel pour ta pédagogie et mes premières hystérectomies, Brigitte Thiron, Christelle
Larose.
-l’équipe du Belvédère : le Dr Ollivier, Victoria, Le Dr D. pour votre gentillesse, votre partage de
connaissances et votre grain de folie, le Dr Pauthier pour votre patience et votre calme
olympien.
-le Dr Hany MANKARIOS : pour votre accueil, votre gentillesse, votre disponibilité, votre
patience, pout tout ce que vous m’avez appris en urologie, en chirurgie ou en consultation.
-l’équipe de BECQUEREL : Dr Georgescu, Emmanuel, Fred, Albane, Agathe, Pauline merci pour
votre accueil et votre formation. Julien, un grand merci pour ta disponibilité, tes précieux
conseils, ta pédagogie au bloc mais également pour la Compagnie Créole.
A toutes les sages-femmes ; celles du Havre qui m’ont fait découvrir et aimer ma spécialité ;
celles du Belvédère pour leur enthousiasme, leur accompagnement et leur professionnalisme,
celles du CHU, et toutes celles qui m’ont aidée et fait progresser dans mes réflexions et qui y
sont pour beaucoup dans mes connaissance actuelles.
A toutes les infirmières du bloc ou des services, aux équipes soignantes avec qui j’ai eu le
plaisir de travailler, merci pour votre enthousiasme, votre gentillesse et votre bonne humeur
que ce soit à 8hou 4h du matin….
15
A mes amis,
Les amies de longue date : Margaux, Constance, Hannah, Charlotte, merci pour votre amitié
et votre soutien.
Les amis de la fac : Sophie, Nico L, Pierre-Etienne, Marion, Blandine, Elise, Ugo, Arnaud, Nico
C, Nico K, Wallis , Alex, Valou, Jo, Guillemette, Eléonore , Cécile et tous les autres de la FLM.
Parce qu’avec vous, longues années d’étude riment avec amitiés qui durent.
Les amis de LH beach, merci d’avoir rendu cet internat si fun !
La dream team: « Gé, Cec and Phil… » Géraldine, pour toutes nos missions et sessions surf,
merci Sister! Parce que la vie ne dépend parfois que d’une poule et d’un café... je vous souhaite
que du bonheur les copains. Philouuu....sea, sun skate and spray ! Les autres Macumba girls :
Olivia la voyageuse tout en sagesse, Delphine grande malade, Jasmine pour la Serge-attitude
et Sophie notre parisienne. Mais aussi les copains du Macumba puis de l’internat de Rouen :
Gaspard (coloc au top !), Kevin, Fred, Geremy, Polish, Benjamin TVK, Selim, Charles, Jérôme,
Delphine A, Guillaume G, Edouard R, Tatiana, Paul…
Les co-internes :
-celles de la (meilleure) promo : Hélène, pour toujours plus de discussions interminables, ravie
de travailler avec toi pendant les 2 prochaines années, Juliette pour cette 1ère coloc
normande , Lise pour ton enthousiasme , Pauline pour ta douceur ,et enfin Marie (Gillou
d’Elbeuf) pour ces grands moments de déconne.
-les « grandes » : Noémie, Elodie, Aurélie, Eulalie, Mathilde M., ce fut un plaisir de vous
rencontrer, d’échanger, de travailler à vos cotés
-les plus jeunes : les Antoiny, Jean Baptiste et Paul-Henri (mes 2 gros préférés), Florence,
Alexandre, Clémence, Sophia, Marie-Elise, Mathilde…
-Les spéciales : le gang des p**** : merci d’avoir accueilli et fait grandir Piou piou dès son 2ème
semestre! Amélie ; mon premier modèle, merci de ta confiance, de ton enthousiasme et de ton
amitié, Faggie, merci pour ton grain de folie, Cécile pour tous ces moments de rires, de
philosophie à 2 balles, d’amitié, de grands chelems de la galère, Salma, pour tes instants
Guerlain entre autres, et Wone pour tes taquets et tes wonites.
-ceux d’Evreux ; de belles rencontres : Thomas, Baptiste, Anne Laure, Eugénie, Marine, Julien…
-à la « Vitrine du Belvédère » : Emilio-Abel, Laure, Anne Sophie, Ludivine, Benjamin, Caro,
toujours là pour un verre à la Fée !
-à ceux de Becquerel : Julien, Jeanne, Gilles de la K.
Les amis de Rouen : Janine, Laure et Charles merci pour votre amitié et pour ce cadeau
inestimable que vous m’avez fait il y a presque 16 mois…
16
A ma famille,
Mes parents : merci pour tout ce que vous m’avez offert : votre éducation, la possibilité de
choisir, de faire des études. Pour votre soutien dès les premières années, pour votre
disponibilité, pour tout ce qui n’est jamais dit mais qui est évident, je vous aime.
Mes frères et sœurs : François Xavier, Caroline et Fréderic pour votre soutien et pour ces
heures passées à me sortir de mes galères…
Merci tout particulièrement à Caroline pour la relecture de ce travail.
A Victor.
17
18
Abréviations
-OP: occipito-pubien
19
Table des matières
I. Introduction........................................................................................................................ 22
A. Généralités sur l’accouchement du siège par voie basse (ASVB)................................................. 22
1. Définition : ................................................................................................................................ 22
2. Différents types de siège .......................................................................................................... 22
3. Encadrement ............................................................................................................................ 24
4. Mécanique de l’ASVB ............................................................................................................... 24
5. Risques de l’ASVB ..................................................................................................................... 26
6. Expulsion .................................................................................................................................. 27
7. Intérêt d’une direction systématique du dégagement des épaules et de la tête(4) .............. 28
B. Les différentes manœuvres (2,3)................................................................................................. 28
1. Méthode de VERMELIN ............................................................................................................ 28
2. Manœuvre de LOVSET .............................................................................................................. 30
3. Manœuvre de BRACHT ............................................................................................................. 31
4. Manœuvre de MAURICEAU...................................................................................................... 32
5. Grande extraction du siège ...................................................................................................... 33
6. Manœuvre de DEMELIN ........................................................................................................... 33
7. Manœuvre de SUZOR ............................................................................................................... 34
C. L’accouchement du siège par voie basse (ASVB), contexte actuel .............................................. 34
II. Objectif de l’étude .............................................................................................................. 35
III. Matériel et Méthode ........................................................................................................... 35
A. Type d’étude................................................................................................................................. 35
B. Objectif principal .......................................................................................................................... 36
C. Critères d’inclusion ....................................................................................................................... 36
D. Critères d’exclusion ...................................................................................................................... 36
E. Critères de jugement .................................................................................................................... 37
F. Déroulement de l’étude ............................................................................................................... 37
G. Statistiques ................................................................................................................................... 38
H. Ethique ......................................................................................................................................... 38
IV. Résultats............................................................................................................................. 39
A. Description de la population ........................................................................................................ 39
B. Caractéristiques fœtales et néonatales initiales .......................................................................... 42
C. Caractéristiques du travail............................................................................................................ 42
20
D. Morbidité néonatale .................................................................................................................... 46
E. Morbidité maternelle ................................................................................................................... 46
F. Facteurs associés aux manœuvres ............................................................................................... 48
V. Discussion ........................................................................................................................... 50
A. Résumé des résultats. .................................................................................................................. 50
B. Avantages et limites de l’étude .................................................................................................... 51
1. Limites ...................................................................................................................................... 51
2. Points forts ............................................................................................................................... 53
C. Perspectives.................................................................................................................................. 53
VI. Conclusion .......................................................................................................................... 57
Bibliographie .............................................................................................................................. 58
Annexes ..................................................................................................................................... 60
Annexe 1 : Recommandations du Collège des Gynécologues et Obstétriciens Français concernant
l’ASVB ................................................................................................................................................... 60
Annexe 2: Flow chart des accouchements du siège eutocique par voie basse ................................... 61
Résumé ...................................................................................................................................... 62
21
I. Introduction
1. Définition :
–siège décomplété (également dit mode des fesses) : les membres inférieurs sont
relevés avec les pieds arrivant au niveau de la tête fœtale. Ce type de siège représente 2/3 des
type de siège est retrouvé dans moins d’un tiers des cas, et plus volontiers chez les multipares
en extension, relevé devant le tronc. Le fœtus peut présenter en premier un genou ou un pied
22
A. Siège complet
B. Siège décomplété
23
3. Encadrement
Les conditions d’acceptabilité de la voie basse définies par le CNGOF(1) doivent être
réunies (Annexe 1) :
-pelvimétrie normale
échographique)
-siège décomplété
-patiente consentante.
indications de césarienne en cours de travail sont les mêmes qu’en présentation céphalique.
réalisables donc il s’agit d’être vigilant aux anomalies du rythme cardiaque fœtal.
4. Mécanique de l’ASVB
Ceux-ci vont, tour à tour, réaliser l’engagement, la descente et le dégagement dans le bassin
maternel.
Cet enchainement doit être harmonieux avec un fœtus maintenu en flexion durant
l’expulsion. Celui-ci engage son diamètre bi trochantérien, puis le siège se dirige en antéro-
24
vulve. Puis l’épaule postérieure s’engage suivie de l’épaule antérieure guidée par le
dégagement des membres inférieurs. Le dos réalise une rotation en avant se positionnant
ainsi dans le diamètre transversal. La pointe des omoplates est alors visible, la tête s’engage,
se place en occipito-pubien (OP) pendant que les épaules se dégagent en transverse, la tête se
fléchit afin d’offrir son plus petit diamètre puis se dégage de la filière vaginale.(2) (Figures 2
et 3)
25
Figure 3 : le dégagement des épaules
5. Risques de l’ASVB
en force.
cérébrales (si traction lors d’une rétention de tête ou en cas de déflexion primitive de la tête),
26
6. Expulsion
Elle débute à dilatation complète, la vessie est vidée. Les efforts expulsifs doivent être
concomitants aux contractions afin de ne pas désolidariser le mobile fœtal. Les contractions
doivent être efficaces donc régulières. Si ce n’est pas le cas, il faudra avoir recours à une
perfusion d’ocytociques. L’épisiotomie n’est pas systématique. Un forceps doit être mis à
disposition en cas de rétention de tête. Les efforts expulsifs ne devront pas excéder la demi-
heure.
-la direction des efforts expulsifs : le siège descend en premier lieu sous l’action des
contractions et des efforts expulsifs. Quand la pointe des omoplates apparait à la vulve, la tête
est engagée dans le détroit supérieur et sa progression ne dépend plus des contractions une
fois qu’elle se retrouve dans la filière vaginale. C’est à ce moment-là que l’on peut intervenir
via des manœuvres externes pour diriger le dégagement des épaules et de la tête.(2)
27
7. Intérêt d’une direction systématique du dégagement des épaules et
de la tête(4)
soulager.
-mécanique : la tête étant dans la filière génitale, les contractions utérines n’ont plus
d’’effet sur sa progression. Il s’agit alors d’intervenir en gardant les axes de progression afin de
hâter la naissance.
1. Méthode de VERMELIN
réalisée grâce à l’effet conjugué des contractions et des efforts expulsifs. Un plan horizontal
est placé sous le périnée permettant au fœtus de s’assoir en tailleur lors de l’expulsion. La tête
un rôle d’observateur attentif et veille à ce que le fœtus n’effectue pas une rotation amenant
le dos en postérieur ce qui pourrait avoir des conséquences graves avec l’accrochage du
28
menton à la symphyse pubienne. Une aide à l’expulsion de la tête est souvent nécessaire soit
car elle tarde à se dégager soit parce que l’enfant a inspiré une fois le thorax sorti. (Figure 4)
29
2. Manœuvre de LOVSET
Il s’agit d’une manœuvre d’abaissement des bras. Celle-ci doit être débutée une fois
que la pointe des omoplates apparait à la vulve Le fœtus est saisi avec un linge stérile au
niveau des ailes iliaques, les pouces sont au niveau des articulations sacro-iliaques et les
doigts face antérieure des cuisses. Le fœtus est maintenu vers le bas, une première rotation à
90 degrés du bassin est effectuée, entrainant le tronc fœtal. L’épaule s’abaisse, arrive sous la
symphyse, le bras peut être dégagé manuellement ou l’on peut poursuivre la rotation en
antérieur et en tractant légèrement vers le bas pour laisser le bras s’extraire de la branche
ischio pubienne correspondante. Une autre rotation de 90° dans l’autres sens permet le
dégagement de l’autre bras (Figure 5). Le fœtus est alors abaissé pour fixer l’occiput sous la
BRACHT.
30
3. Manœuvre de BRACHT
La tête est engagée dans les parties molles, le siège est saisit à pleines mains en
appliquant les pouces à la face antérieure des cuisses et le fœtus est renversé
progressivement et vient appliquer son dos sur le ventre de sa mère (Figure 6). Avant
d’effectuer cette manœuvre il faut s’assurer que la tête ait bien progressé avec le sous occiput
31
4. Manœuvre de MAURICEAU
La tête est engagée, l’enfant est disposé à cheval sur l’avant-bras droit de l’opérateur.
Celui-ci introduit l’index et le majeur de la main droite dans la bouche de l’enfant jusqu’à la
base de la langue. Ils orientent et fléchissent la tête en amenant le menton sur le sternum
fœtal. La main gauche appuie sur les épaules de façon synchrone. L’opérateur effectue une
traction dans l’axe ombilico-coccygien. Lorsque l’occiput est calé sous la symphyse, le fœtus
est progressivement relevé sur le ventre de sa mère, ce qui dégage la tête. La traction est
assurée par la main droite qui maintient la tête en flexion tandis que la main gauche
Cette manœuvre qui consiste à aller chercher le fœtus par les pieds puis à le descendre
dans le filière vaginale, le tracter dans l’axe du bassin vers le bas en l’orientant dans les
Fédération Internationale des Gynécologues et Obstétriciens (FIGO) pour les fœtus uniques en
siège à terme mais est réservée au 2ème jumeau en complément de la version par manœuvre
interne.
6. Manœuvre de DEMELIN
Elle permet le dégagement du bras postérieur lorsque celui-ci est relevé. La main
homologue au bras du fœtus est introduite avec l'index et le majeur placés en attelle le long
de l'humérus pour éviter sa fracture tandis que le pouce prend appui au niveau du creux
axillaire.
Le bras est ensuite abaissé toujours vers l'avant du fœtus en décrivant un arc de cercle, dans
33
7. Manœuvre de SUZOR
Il arrive que seul le bras postérieur reste coincé. Dans ce cas, on peut réaliser une
L’accouchement du siège par voie basse a toujours fait débat chez les obstétriciens, et
ce, partout dans le monde. Cependant, il reste peu pratiqué, peut être consécutivement au
Term Breech Trial (TBT) de Hannah (5), avec une augmentation du taux de césariennes
passant de 63.5 à 72.5% de 1998 à 2003 en France(6). En effet, suite à cette étude, de
siège par voie basse, et ce, à condition que des critères de sécurité soient respectés. L’étude
PREMODA(3) confirme que l’accouchement du siège par voie basse (ASVB), comparé à
anticiper d’éventuelles complications. Dans certains cas, des manœuvres sont nécessaires
obstétricales ne sont que rarement réalisées, tout d’abord parce que l’ASVB reste rare (3-4%
34
des accouchements en France, ce qui correspond à environ 6 sièges par obstétricien chaque
année, césariennes incluses(8)), mais aussi parce qu’il n’y a actuellement aucune
systématique à ces manœuvres accroîtrait les compétences des obstétriciens, et, par
l’objectif de notre étude était donc d’identifier les facteurs associés à la réalisation de ces
A. Type d’étude
Nos données ont été extraites de la base de données de l’étude PREMODA (9), qui
s’est déroulée du 1er juin 2001 au 31 décembre 2002 dans 174 centres en France et en
de traiter. La prise en charge médicale des grossesses n’a pas été modifiée par l’étude.
35
B. Objectif principal
systématique de manœuvres dans l’ASVB eutocique et leur éventuel impact sur la morbidité
fœto-maternelle.
C. Critères d’inclusion
D. Critères d’exclusion
36
E. Critères de jugement
-La morbidité néonatale et maternelle dans les 28J après la naissance, évaluée en
utilisant le même critère composite défini par l’étude PREMODA pour mesurer la morbidité
néonatale sévère. Cette variable était définie par la présence d’au moins un des critères
supérieure à 4J, intubation et ventilation supérieures à 24h, convulsions dans les premières
24h de vie, nutrition parentérale ou par sonde gastrique supérieure à 4jours, mort fœtale,
décès néonatal. La morbidité maternelle était définie par la présence de lésions périnéales et
F. Déroulement de l’étude
Nous avons inclus, à partir des données de l’étude PREMODA, 1163 patientes qui ont
accouché par voie basse sans dystocie. Nous les avons réparties dans 2 groupes: 537 ont été
incluses dans le groupe manœuvres systématiques (AM), et 626 dans le groupe sans
travail ont été comparées entre les groupes. Les caractéristiques du lieu de naissance, incluant
37
le niveau de la maternité ou encore le professionnel de santé réalisant l’accouchement ont
été étudiées.
G. Statistiques
Les groupes ont été comparés à l’aide d’un test de Chi2 (ou test exact de FISHER si nécessaire)
pour l’étude des variables qualitatives. Nous avons ensuite réalisé une régression logistique
pour savoir si certaines variables, significativement différentes entre les deux groupes,
régressions logistiques ont été effectuées avec le logiciel Stata 11 (Stata Corp, College Station,
TX) et une différence significative était définie par une valeur de p inférieure à 0.05.
H. Ethique
38
IV. Résultats
A. Description de la population
Parmi les 1163 patientes qui ont accouché par voie basse sans dystocie (relèvement des bras
et/ou rétention de tête), 626 (54%) ont accouché sans manœuvres (SM) et 537 (46%) ont
notamment l’âge, l’origine ethnique, le niveau d’éducation ou encore la parité différaient d’un
groupe à l’autre. En effet, un pourcentage plus important de primipares était présent dans le
groupe AM. En ce qui concerne le lieu de naissance, la majorité des patientes (86.3% dans le
groupe SM et 94.9% dans le groupe AM) a accouché dans une maternité de taille
intermédiaire ou de grande taille (plus de 1000 naissances par an.). Lorsqu’ elles étaient
(71% des naissances du groupe AM) et presque exclusivement par un obstétricien (95.5%).
39
Tableau 1. Caractéristiques maternelles et institutionnelles
Origine ethnique
40
Taille de la maternité (naissances/an)
<1000 86 (13.7) 27 (5)
≤1000≤2000 318 (50.8) 200 (37.2) 0.001
<2000 222 (35.5) 310 (57.8)
Niveau de la maternité
41
B. Caractéristiques fœtales et néonatales initiales
hormis une différence observée dans la mesure du périmètre abdominal estimé à la dernière
293mm±36.5 p=0.004).
C. Caractéristiques du travail
Le type de siège ainsi que le taux de déclenchement était le même dans chacun des
groupes (7.5% Vs. 9.3%, p=0.3). De plus, la durée de la phase active du travail (de 5 à 10cm de
des efforts expulsifs était significativement plus longue dans le groupe AM alors que la durée
des efforts expulsifs était similaire dans les 2 groupes. Les caractéristiques du travail sont
42
Table 2. Caractéristiques du travail
43
Hauteur de la présentation au
début de l’expulsion
Haute 14 (2.3) 18 (3.4)
Moyenne 163 (26.3) 150 (28.63)
Basse 405 (65.4) 270 (50.9) 0.001
Non précisée 37 (6) 93 (17.5)
Difficultés pendant l’expulsion 3 (0.5) 3 (0.6) 1
44
45
D. Morbidité néonatale
Cependant, le critère composite représentant la morbidité sévère tel que défini dans l’étude
PREMODA, et rappelé dans le Tableau 3, n’a été mis en évidence que dans 7 cas (5 nouveaux
E. Morbidité maternelle
de l’incontinence fécale était similaire dans les 2 groupes. Cependant, nous avons observé
plus de déchirures du 1er et 2eme degré dans le groupe AM. (85.7% Vs. 78.2%, p=0.002). Ces
46
Tableau 3. Etat fœtal et maternel
Transfert en réanimation
néonatale 9 (1.4) 7 (1.3) 1
Intubation ≥24h* 1 (0.6) 1 (0.6) 0.5
Alimentation parentérale ou
sonde naso-gastrique 2 (1.2) 1 (0.6) 1
Complications maternelles
Déchirures du 1er ou 2ème degré 487 (78.2) 458 (85.8) 0.002
Déchirure du 3ème degré 3 (0.5) 2 (0.4) 1
Incontinence urinaire 1 (0.2) 1 (0.2) 1
Incontinence aux gaz ou aux
selles 3 (0.5) 3 (0.6) 1
*Critère inclus dans le critère combiné “mortalité fœtale ou néonatale et morbidité néonatale
sévère "définie par la présence d’au moins 1 critère parmi : décès fœtal ou néonatal, APGAR
<4 à 5min, séjour en réanimation>4J, fracture du crâne, plexus brachial, intubation persistante à
24H, convulsions>24h, alimentation parentérale ou par sonde entérale>4J
47
F. Facteurs associés aux manœuvres
étaient moins réalisées quand la phase active du travail (5 à 10 cm de dilatation) durait moins
d’une heure (OR=0.59, IC95% [0.35, 0.98], p=0.04). Ces résultats sont détaillés dans le
Tableau 4.
48
Table 4. Facteurs associés aux manœuvres systématiques
Intervalle de confiance
Odd’s ratio à 95%
p
Age maternel
<21 ans 0.96 [0.52, 1.77] 0.9
≥21ans et < 34ans 1
≥34ans 0.85 [0.59, 1.22] 0.38
Origine ethnique
Europe 1
Autre 2.07 [1.41, 3.05] <0.001
Niveau d’éducation
Primaire et collège 1
Secondaire et niveaux supérieurs 1.51 [1.06, 2.17] 0.02
Parité
Multipare 1
Primipare 1.65 [1.30, 2.09] <0.001
Niveau de maternité
1 1
2A 1.75 [1.11, 2.75] 0.02
2B 1.74 [1.16, 2.62] 0.008
3 1.87 [1.22, 2.85] 0.004
Taille de la maternité
(Naissance par an)
<1000 1
≥1000 𝑒𝑡 < 2000 0.89 [0.49,1.6] 0.70
≥ 2000 1.51 [0.82, 2.8] 0.19
Présence pendant la naissance
Sage-femme 1
Interne 5.12 [1.69, 15.5] 0.004
Obstétricien 4.57 [2.33, 8.97] <0.001
49
V. Discussion
Notre étude démontre qu’il n’y a pas de différence de morbidité néonatale entre les
nouveaux nés ayant bénéficié de manœuvres systématiques à la naissance et ceux nés sans
plus bas dans le groupe AM. Cependant, les différences observées entre les valeurs moyennes
de ces paramètres n’étaient pas cliniquement pertinentes. De plus, elles pourraient être
expliquées par une phase de dilatation et de descente plus courte dans le groupe SM et une
présentation fœtale plus basse au début des efforts expulsifs dans ce même groupe. En effet,
65.4% des fœtus étaient engagés partie basse au début de l’expulsion dans ce groupe contre
50.9% dans le groupe AM. En prenant en compte le score d’APGAR à 5minutes qui est un
paramètre cliniquement plus pertinent, aucune différence significative n’a été observée entre
les groupes. De plus, seuls 3 nouveaux nés avaient un score d’APGAR à 5 minutes inférieur à 7
dans notre population. Concernant le critère composite de morbidité sévère défini par l’étude
PREMODA, 7 cas de complications néonatales sévères ont été recensés. Ce résultat n’est pas
surprenant car notre population a été sélectionnée dans le respect strict des
complications périnéales maternelles, seules les déchirures du 1er et 2ème degré étaient
augmentées dans le groupe MS alors que les complications sévères impliquant la continence
urinaire ou fécale, y compris les déchirures du 3ème degré, étaient similaires dans les deux
groupes. Cependant, ces résultats ne peuvent être complétement attribués aux manœuvres
car le groupe AM incluait un plus fort taux de primipares qui sont plus exposées aux
50
déchirures périnéales. De plus, les épisiotomies étaient incluses dans les déchirures de 1er et
2ème degré et pourraient constituer un facteur confondant car elles étaient largement
pratiquées dans l’ASVB chez les primipares au moment de la réalisation de l’étude PREMODA.
probablement pour accélérer une phase d’expulsion supposée plus longue. Nous avons
également observé que leur mise en œuvre ne dépendait pas de la taille de la maternité mais
manœuvres a été réalisée par un obstétricien senior dans notre étude (95.5% des cas).
Cependant, les obstétriciens présents lors de la naissance n’ont effectué des manœuvres que
dans moins d’un cas sur deux, ce qui suggère que leur présence n‘implique pas forcément une
1. Limites
Notre étude présente plusieurs faiblesses: tout d’abord notre population est différente
d’un groupe à l’autre. L’âge maternel, l’origine ethnique, le niveau d’éducation diffère sans
qu’un modèle sociodémographique ne puisse être associé à l’un ou l’autre des groupes. En
revanche, les caractéristiques obstétricales de chaque groupe étaient bien distinctes. Comme
51
présentant des durées de travail globalement plus longues. Cette disparité entre les deux
populations aurait pu augmenter la morbidité néonatale dans le groupe AM, ce qui n’a
finalement pas été observé. Une autre faiblesse de l’étude était l’absence de détails
est alors difficile d’établir un lien entre la réalisation d’une manœuvre spécifique et les
manœuvres est pratiqué. En effet, les obstétriciens peuvent opter soit pour une pris en charge
passive par la méthode de VERMELIN, soit pour une prise en charge active avec la manœuvre
une manœuvre de LOVSET pour le dégagement des bras et des épaules. Même si la
description de ces manœuvres aurait pu être intéressante pour identifier une manœuvre plus
délétère qu’une autre, nos résultats suggèrent que, lorsque ces manœuvres habituelles sont
utilisées, le devenir néonatal n’en est globalement pas affecté. Toutefois, ces résultats ne
s’appliquent pas aux manœuvres qui ne sont pas régulièrement effectuées dans notre
pratique. Il nous a également été impossible de souligner le rôle des manœuvres dans la
survenue des complications néonatales sévères car notre étude a manqué de puissance pour
détecter la morbidité néonatale sévère qui n’a été observée que dans sept cas. Enfin, notre
étude a également été limitée par l’absence de suivi maternel et néonatal sur le long terme.
52
2. Points forts
Notre étude possède plusieurs points forts : les données ont été extraites d’une large
obstétricale de l’accouchement du siège par voie basse est presque similaire. Les données ont
pendant les premiers 28 jours de vie. Ceci explique le faible nombre de données manquantes
et de patients en rupture de suivi. Enfin, en comparant nos résultats aux données de l’étude
originale PREMODA, nous avons observé 25 patientes perdues de vue. Ce nombre est
C. Perspectives
Les obstétriciens qui prônent une gestion passive de l’ASVB justifient leur choix en
partant du principe que la manœuvre de VERMELIN serait moins traumatique pour la mère et
l’enfant. Cependant, cette hypothèse est majoritairement basée sur des avis d’experts (10) et
ne s’appuie pas sur des études prospectives de grande puissance. A notre connaissance, seule
une étude de Vranješ et al. (11) compare le devenir néonatal en fonction des manœuvres
utilisées. Celle-ci conclut que la gestion passive de l’ASVB est associée à un meilleur devenir
néonatal que la prise en charge active par manœuvres, mais cette étude rétrospective n’inclut
au total que 144 patientes, avec peu de femmes dans chaque groupe et peu d’information
manœuvres sont réalisées pour une dystocie préexistante, les complications néonatales
53
peuvent être expliquées par la dystocie en elle-même, et il est alors difficile de les attribuer
uniquement aux manœuvres. Dans notre étude, les données ont été récoltées de manière
prospective et nous avons exclu celles exécutées pour une dystocie préexistante afin d’étudier
connaissance, notre étude est la première utilisant une grande cohorte prospective et se
concentrant sur les manœuvres systématiques dans l’accouchement du siège par voie basse.
Azria et al. (12) ont étudié plusieurs facteurs qui auraient pu affecter la morbidité néonatale,
Les manœuvres obstétricales sont peu effectuées dans l’ASVB. Selon l’étude
PREMODA, les professionnels de santé ne les pratiquent systématiquement que dans 30.3%
des AVBS. Une étude par Gratius et al. (13) a démontré un manque de formation théorique
et pratique des internes français dans l’ASVB: 49.1% des internes déclarent avoir pratiqué
moins de 5 AVBS, et seulement 32% des internes en fin de cursus (4ème et 5ème année
d’internat) déclarent avoir pratiqué plus de 10 ASVB. Dans les autres pays où les pratiques ont
été fortement impactées par le TBT et où l’ASVB est plus rare, comme aux Etats Unis (14),
nous pouvons supposer que les médecins ont probablement moins accès à cette formation. La
plupart des procédures cliniques et chirurgicales nécessitent une certaine répétition pour être
correctement réalisées par les professionnels de santé, améliorant ainsi leur courbe
d’apprentissage. Ce principe est largement décrit dans la littérature: Fok et al (15) estiment
que les obstétriciens en formation doivent exécuter au moins 10-15 césariennes pour
qu’un chirurgien doit réaliser 25 ligatures tubaire supervisées avant de pouvoir les effectuer
seul(16). Ce concept de courbe d’apprentissage a également été étudié chez des internes
54
pratiquant des extractions par ventouse, avec des scores de qualité s’améliorant dès leur 6 ème
extraction (17). Une approche similaire pour les ASVB pourrait aisément s’imaginer en se
basant sur la littérature précédemment citée. Comme pour d’autres gestes obstétricaux et
chirurgicaux, nous pensons que ces manœuvres spécifiques doivent être largement comprises
et enseignées pour plusieurs raisons. Tout d’abord, répéter des manœuvres dans de bonnes
traumatique pour la mère et l’enfant. Enfin, certaines procédures peuvent ne pas faire partie
respiratoire ou, à notre avis, de l’ASVB , mais leur maitrise reste essentielle pour faire face aux
Queenan (19) l’énonça ainsi : « c’est maintenant qu’il faut agir, et non lorsque
55
56
VI. Conclusion
présence d’un obstétricien lors de la naissance. Ces manœuvres ne semblent pas être
associées à une plus grande morbidité néonatale ou maternelle dans la population étudiée,
c’est pourquoi il nous semble important qu’elles soient encouragées afin d’améliorer les
compétences des obstétriciens. Cependant, notre étude manque de puissance pour détecter
la morbidité néonatale sévère et d’autres études plus importantes sont nécessaires pour
évaluer le potentiel effet des manœuvres systématiques dans les complications sévères.
57
Bibliographie
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19. Queenan JT. Teaching Infrequently Used Skills: Vaginal Breech Delivery: Obstetrics &
Gynecology. mars 2004;103(3):405‑6.
59
Annexes
60
Annexe 2: Flow chart des accouchements du siège eutocique
par voie basse
n=8105
Césarienne programmée
n=5579
Voie basse autorisée
n=
n=2526
Malformation létale
n=24
Voie basse autorisée
n=2502
Césarienne pendant le travail
n=732
Accouchement par voie basse
n=1794
-Manœuvres pour dystocie
n=606
n=1163 n=25
n=626 n=537 61
Résumé
Introduction: Vaginal delivery of breech presentation (VBD) was always a subject for debate among
obstetricians worldwide but is possible in France providing that safety criteria are filled (the PREMODA
study by Goffinet et al 2008). Maneuvers during VBD are hardly ever used, firstly because of the rare
occurrence of breech presentation, and secondly because there are no guidelines clearly defining their
indications. The objective of our study was to identify factors associated to systematic maneuvers in
eutocic VBD and a potential effect of these maneuvers on neonatal and maternal outcomes.
Material and Methods: Data were extracted from the PREMODA database (Goffinet et al, 2008).
Patients presenting a VBD were included into two groups: 626 women in the group without
manoeuvers (WM) and 537 in the group with systematic maneuvers (SM). Women who had
maneuvers for dystocic obstetrical situation, like head retention and/or arm extension, were excluded.
Maternal, institutional, fetal and neonatal characteristics were compared to identify factors associated
to systematic maneuvers and neonatal outcomes.
Results: Concerning maternal and neonatal outcomes, no difference between groups were noted
except for umbilical cord arterial pH measurement, which was lower in the SM group (7.25±0.1 Vs.
7.27±0.1, p=0.01), and 1st and 2nd maternal perineal tears, which were more often observed in SM
group (85.7% Vs. 78.2%, p=0.002) (Table 1). Factors associated with systematic maneuvers were: first
vaginal delivery (OR=1.65, CI95%[1.30,2.09], p<0.001), non-Caucasian ethnic origin (OR=2.07,
CI95%[1.41,3.05], p<0.001), secondary and post-secondary educational school level (OR=1.51, CI95%
[1.06,2.17], p=0.02), delivery at a level 2B or 3 maternal health care hospital (OR=1.74,
CI95%[1.16,2.62], p=0.008 and OR=1.87, CI95%[1.22,2.85], p=0.004, respectively), the presence of a
junior or senior obstetrician at the moment of delivery (OR=5.12, CI95%[1.69,15.5], p=0.004 and
OR=4.57, CI95%[2.33,8.97], p<0.001, respectively), and a passive phase of 2nd stage of labor lasting
more than 40 minutes (OR= 1.39, CI95%[1.01,1.89], p=0.04).
Discussion: Our results show that the vast majority of systematic maneuvers are performed by senior
obstetricians in large general hospitals or university hospitals. However, when a VBD occurs in a 3rd
level maternity care structure, ie. university hospitals, systematic maneuvers are used in only 40.6% of
cases. In addition, they seem to be performed more easily in primiparous women, in whom a dystocic
situation can be expected. On the other hand, it seems difficult to find an obvious link between
maternal ethnic origin, educational level and the use of systematic maneuvers. Regarding neonatal and
maternal outcomes, our study lacks power to detect major complications, but there is no evidence
that systematic maneuvers in eutocic VBD increase neonatal or maternal morbidity.
Conclusion: Systematic maneuvers for eutocic VBD are mostly performed in primiparous women, by a
senior obstetrician, and in level 3 maternity care structures, but their use is far from being the rule.
Larger studies are required to detect their impact on severe adverse neonatal outcomes.
Key words: breech presentation, vaginal delivery, neonatal morbidity, systematic maneuvers
62