Chap 1 Alg2
Chap 1 Alg2
Chap 1 Alg2
BÉNI MELLAL
Réalisé par
Pr. F. Balaadich
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Table des matières
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Bibliographie 70
Chapitre 1
Soient E un K-espace
vectoriel de dimension finie n et B = (e1 , ..., en ) une base de
x1
..
E. Posons X = . la matrice colonne formée des coordonnées d’un vecteur
xn
x de E relativement à la base B. Il est naturelle de poser la question suivante :
Comment la représentation matricielle change-t-elle si nous choisissons une autre
′ ′ ′
base B = (e1 , . . . , en ) de E ?. Pour répondre à cette question nous avons besoin
de la définition suivante
′ ′ ′
Définition 1.1. Soient B = (e1 , . . . , en ) et B = (e1 , . . . , en ) deux bases d’un K-ev
′
E. Exprimons les vecteurs de B dans la base B :
′
e1 = a11 e1 + a21 e2 + . . . + an1 en
′
e2 = a12 e1 + a22 e2 + . . . + an2 en
.................................................
′
en = a1n e1 + a2n e2 + . . . + ann en
1
2
Exemple 1.2. Dans l’espace vectoriel R2 , on considère les deux bases B = (e1 , e2 )
′ ′ ′ ′ ′
base canonique et B = (e1 , e2 ) avec e1 = (−1, 1) et e2 = (1, 1). Il est simple de
′
vérifier que B et aussi une base de R2 .
Questions : 1- déterminons les deux matrices PBB ′ et PB ′ B .
2- Calculons le produit PBB ′ PB ′ B puis retirons une conclusion.
Proposition 1.3. La matrice de passage d’une base B = (e1 , ..., en ) à une autre
′ ′ ′ ′
base B = (e1 , ..., en ) est inversible et son inverse est la matrice de passage de B
−1
à B, c.à.d PBB ′ = PB ′ B .
′ ′
Preuve. Posons P = PBB ′ = (aij )1≤i,j≤n et P = PB ′ B = (aij )1≤i,j≤n . Il suffit de
′ ′
montrer que P P = P P = In . On a
n n n
X n X
n
′ ′ ′ ′
X X X
es = ars er = ars akr ek = akr ars ek
r=1 r=1 k=1 k=1 r=1
Pn ′
puisque le nombre αk = r=1 akr ars = 1 si k = s et 0 si k ̸= s, il s’ensuit que
′ ′
(P P )ks = 1 si k = s et 0 sinon. Ce qui signifie que P P = In . Pour l’autre égalité
′ ′
P P = In il suffit de faire une démonstration analogue que celle de P P = In .
Le théorème suivant montre comment les vecteurs coordonnées sont affectés par
un changement de base.
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Insistons sur le fait que, bien que la matrice P soit la matrice de passage de l’an-
′
cienne base B à la nouvelle base B , elle a pour effet de transformer les coordonnées
′
d’un vecteur de la nouvelle base B en les coordonnées de ce vecteur dans la base
B.
′ ′
Nous avons aussi e1 = (1, 0) = 0(1, 1) − (−1, 0) = 0e1 − e2
′ ′
e2 = (0, 1) = (1, 1) + (−1, 0) = e1 + e2
′
Il en résulte que la matrice de passage de la base B à la base B est
0 1
PB ′ B =
−1 1
′ ′ ′
Soit x = 2e1 + 3e2 . En exprimant x dans la base B on obtient x = αe1 + βe2 .
Ainsi d’après le théorème précédent on a
1 −1 α 2
PBB ′ XB ′ = = = XB
1 0 β 3
4
′ ′
il s’en suit alors que x = 3e1 + e2 .
f : R2 → R3 et g : R2 → R2
(x, y) → (x, y, y) (x, y) → (x, x − 2y)
Soient B = {(1, 0), (0, 1)} et C = {(1, 0, 0), (0, 1, 0), (0, 0, 1)} les bases canoniques
respectivement de R2 et R3 . Il simple de vérifie que D = {(1, 0), (1, 1)} est une
base de R2 et proposons nous de déterminer M (f, B, C) et M (g, D).
1) La matrice M (f, B, C) associée à l’application linéaire f relativement aux bases
B et C est donnée par :
D’où
1 0
M (f, B, C) = 0 1 ∈ M3,2 (R).
0 1
Ainsi
0 2
M (g, D) = .
1 −1
m
X m
X
(g ◦ f )(ej ) = g f (ej ) = g alj cl = alj g(cl )
l=1 l=1
m
X r
X m X
X r
= alj bkl dk = alj bkl dk
l=1 k=1 l=1 k=1
r X
X m
= alj bkl dk .
k=1 l=1
a1j
Ce qui implique que ωkj = l=1 alj bkl = l=1 bkl alj = (bk1 , . . . , bkm ) ... , pour
Pm Pm
amj
(1 ≤ k ≤ r, 1 ≤ j ≤ n). Par conséquent M (g ◦ f, B, D) = M (g, C, D)M (f, B, C).
′ ′ ′
Soient f une application linéaire de E dans F et B = (e1 , . . . , en ), B = (e1 , . . . , em )
bases de E et F respectivement. Pour un vecteur x de E notons x1 , . . . , xn ses
coordonnées dans la base B et désignons par y1 , . . . , ym les coordonnées de f (x)
′
dans la base B . Posons
x1
XB = ... la matrice des coordonnées de x dans la base B.
xn
et
y1
= ... la matrice des coordonnées de f (x) dans la base B
′
YB ′
ym
alors on a :
′
M (f, B, B )XB = YB ′
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a pour solution
2
x1 = 2, x2 = −3 donc XB =
−3
D’où
y1 0 1 −3
2
YB ′ = y2 = 1 −1
= 5 .
−3
y3 1 0 2
Définition 1.12. Soit f une application linéaire d’un K-espace vectoriel E dans
un K-espace vectoriel F . On appelle rang de f l’entier naturel, noté rg(f ), défini
par rg(f ) = dim(Im(f )).
Théorème 1.15. Si f est une application linéaire d’un K- espace vectoriel E dans
′ ′
un K-espace vectoriel F et si B, B sont deux bases de E et S, S sont deux bases
de F alors
′ −1 ′
M (f, B , S ) = PSS ′ M (f, B, S) PBB ′
f
(E, B) −
−−−−−− →
M (f,B,S)
(F, S)
−1
PBB ′ ↑ IdE PSS ′ ↓ IdF
′ f ′
(E, B ) −−−−−−′−−→
′ (F, S )
M (f,B ,S )
E IdE E f F IdF F
′ −−−−−−−−−′
−→ −
−−−−−− → −−−−−−−−−→ ′ ′
(B ) M (IdE ,B ,B) (B) M (f,B,S) (S) M (IdF ,S,S ) (S )
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Pour obtenir la relation entre les matrices il suffit d’écrire les relations entre les
applications linéaires et d’appliquer la proposition 1.8(2) il s’ensuit que
f = IdF ◦ f ◦ IdE
D’où
′ ′ ′ ′
M (f, B , S ) = M (IdF , S, S ) M (f, B, S) M (IdE , B , B)
′ −1 ′
Or M (IdE , B , B) = PBB ′ et M (IdF , S, S ) = PS ′ S = PSS ′ , alors
′ ′ −1
M (f, B , S ) = PSS ′ M (f, B, S) PBB ′ .
′ ′ ′
Notation : si on note M = M (f, B , S ), M = M (f, B, S), P = PBB ′ , Q = PSS ′
alors l’équation précédente se réduit à
′
M = Q−1 M P
′
Proposition 1.16. Soient B et B deux bases d’un K- espace vectoriel E et f
′
un endomorphisme de E alors les matrices M (f, B) et M (f, B ) sont liées par la
relation suivante :
′ −1
M (f, B ) = PBB ′ M (f, B) PBB ′
′
la base B .
Remarques :
i) On peut vérifier que cette relation sur les matrices est une relation d’équivalence.
ii) Deux matrices de Mn,m (K) sont équivalentes ssi elles ont le même rang.
Remarques :
i) Deux matrices semblables ont le même rang.
Attention, la réciproque est fausse en générale : par exemple, les matrices
1 0 1 1
A= et B =
0 1 0 1
ont le même rang (2), mais elles ne sont pas semblables car la matrice P −1 AP est
toujours égale à A et ne peut donc pas être égale à B.
ii) Attention : deux matrices carrées semblables ont méme rang, donc sont équivalentes.
Par contre, il existe des matrices carrées équivalentes mais qui ne sont pas sem-
blables :
1 0 0 1
A= et B = .
0 0 0 0
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Elles sont équivalentes puisqu’elles sont toutes les deux de rang 1. Supposons
qu’elles soient semblables. Alors A = P −1 BP , donc A2 = P −1 B 2 P . Or un calcul
direct donne A2 = A et B 2 = 0. Contradiction.