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Na 778 - 2021

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NA 778: 2021
Client : EPE CTC SPA

‫مــواصــفــة جــزائــريــة‬ Edition : 03


NORME ALGERIENNE ICS : 91.100.10

BETON

Définition et classification des


environnements chimiquement
agressifs

Recommandations pour la
formulation des bétons

12 p

5, 7 Rue Abou Hamou Moussa- Alger


Tél : 0 21 78.21.35/ 76 Fax : 021 78. 21.81
Site : http://www.ianor.dz
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NA 778

AVANT PROPOS

La présente norme annule et remplace la NA 778: 2010. Cette nouvelle version a été
adoptée comme norme Algérienne par les membres du comité technique national n° 37 «
liants- Bétons – Granulats » conformément à la résolution du procès-verbal de réunion
n°03 du 15/09/2021.

Le contenu technique de la présente norme est équivalent à la NF P 18-011 : 2009.

La liste des membres ayant participé à l’adoption de la présente norme est la suivante :

NOM PRENOM ORGANISME STATUT - CTN

BENNIOU Sabrina ENG Président du comité

BELOUCHRANI Salèha IANOR Secrétaire du comité

BENNOUNE Nadir LNE Membre de comité

BOULMERKA Abdelghani SCHB Membre de comité

KERROUZI Nassima ECDE Membre de comité

MAMERI Fouzia SCSEG Membre de comité

MEDDAD Dalila LMTPB Membre de comité

MENASRIA Nacer OPREBATPH Membre de comité

MESSAOUD Khadidja SCMI Membre de comité

SOUALMI Abdelhalim Sarl INZAMAC Membre de comité


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Sommaire
Page

1 Objet et domaine d'application .......................................................................................................... 1

2 Références .................... ..................................................................................................................... 1

3 Généralités ......................................................................................................................................... 2

4 Définition des environnements chimiquement agressifs .............................................................. 3

5 Mode d'action des environnements chimiquement agressifs ....................................................... 3


5.1 Milieux liquides .................................................................................................................................... 3
5.2 Milieux gazeux ..................................................................................................................................... 6
5.3 Milieux solides ..................................................................................................................................... 6

6 Classification des environnements chimiquement agressifs et recommandations


pour le choix des ciments et des additions .................................................................................. 7
6.1 Classes d'agressivité chimique .......................................................................................................... 7
6.2 Définition des classes d’exposition aux attaques chimiques ............................................................. 7
6.3 Recommandations pour le choix des ciments ................................................................................... 7
6.4 Recommandations pour le choix des additions ................................................................................. 7

7 Recommandations pour la formulation et la fabrication des bétons, à l'exclusion


des produits manufacturés en béton couverts par des normes spécifiques ............................ 9
7.1 Généralités ........................................................................................................................................ 9
7.2 Cas particulier des produits manufacturés relevant de la norme NA 17078 ................................ 10
7.3 Cas particulier de formulations de bétons spécialement étudiées pour résister à certaines
agressions chimiques ........................................................................................................................ 10

Annexe A (informative) Degré d’acidité des sols ......................................................................................... 11


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1 Objet et domaine d'application


Le présente norme est complémentaire des normes de formulation et de prescription des bétons, en particulier
la norme NA 16002 et les normes de produits préfabriqués structuraux qui se référent à la norme NA 17078.
Le présente norme a pour but :
— de compléter la définition des environnements chimiquement agressifs les plus courants pour les bétons non
armés, armés et précontraints ;
— de fournir des recommandations pour la fabrication des bétons destinés à des structures soumises à ces
environnements chimiquement agressifs, en particulier pour le choix des ciments.
EIle fournit au praticien les éléments pour le choix de mesures préventives. Néanmoins, des études particulières sont
souvent nécessaires pour adapter ces mesures aux conditions spécifiques de l'environnement.

2 Références

NA 5042, Méthodes d'essais des ciments - Analyse chimique des ciments

NA 442, Ciment - Composition, spécifications et critères de conformité des ciments courants


NA 17031, Ciment - Partie 4 : Composition, spécifications et critères de conformité des
ciments de haut-fourneau à faible résistance à court terme .

NA 16002, Béton - Spécification, performances, production et conformité

NA 5100, Cendres volantes pour béton — Définition, spécifications et critères de conformité.

EN 13263-1+A1, Fumée de silice pour béton — Partie 1 : Définitions, exigences et critères de conformité.

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NA 17078, Règles communes pour les produits préfabriqués en béton .

EN 13577, Attaque chimique du béton — Détermination de la teneur en dioxyde de carbone agressif de l'eau.

NA 5032, Ciment d’aluminates de calcium — Composition, spécifications et critères de conformité.

EN 14791, Émissions de sources fixes — Détermination de la concentration massique du dioxyde de soufre —


Méthode de référence.

EN 15167-1, Laitier granulé de haut-fourneau moulu pour utilisation dans le béton, mortier et coulis —
Partie 1 : Définitions, exigences et critères de conformité.

ISO 7980, Qualité de l'eau — Dosage du calcium et du magnésium — Méthode par spectrométrie
d'absorption atomique.

ISO 9963-1, Qualité de l'eau — Détermination de l'alcalinité — Partie 1 : Détermination de l’alcalinité totale
et composite .

ISO 9963-2, Qualité de l'eau — Détermination de l'alcalinité — Partie 2 : Détermination de l’alcalinité


carbonate .
Pr EN 15743*, Ciment sursulfaté — Composition, spécifications et critères de conformité .

ISO 19739, Gaz naturel — Détermination des composés soufrés par chromatographie en phase gazeuse.

NA 5033, Liants hydrauliques — Ciments pour travaux à la mer.

NA 443, Liants hydrauliques — Ciments pour travaux en eaux à haute teneur en sulfates.

ISO 7150-1, Qualité de l'eau — Dosage de l'ammonium — Partie 1 : Méthode spectrométrique manuelle.

ISO 7150-2, Qualité de l'eau — Dosage de l'ammonium — Partie 2 : Méthode spectrométrique automatique.

3 Généralités
Le béton fabriqué conformément aux règles de l'art est un matériau durable si ses qualités intrinsèques
(compacité, perméabilité) sont adaptées au milieu auquel il est exposé et si la fissuration reste limitée.
Ces différentes caractéristiques sont en relation avec :
— sa composition : type et classe de ciment, dosage en ciment et en addition, teneur en éléments fins, dosage
en eau, courbe granulométrique et nature minéralogique des granulats, adjuvants ;
— sa mise en œuvre : transport, température, compactage, cure, etc. ;
— le respect des dispositions relatives à l'enrobage des armatures ;
— les dispositions constructives des ouvrages qui influent sur la facilité de mise en œuvre du béton : forme
de l'ouvrage, disposition et encombrement des armatures passives ou de précontrainte, etc.
Il est, en outre, essentiel d'assurer l'entretien de l'ouvrage pour que le béton conserve ces caractéristiques
dans le temps.

* en cours de préparation.
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4 Définition des environnements chimiquement agressifs
Un environnement chimiquement agressif résulte de la présence, dans un milieu donné, d'un agent agressif, ainsi
que de facteurs influençant l'agressivité de cet agent vis-à-vis du béton.
Trois milieux peuvent être distingués :
— milieux liquides : eaux pures, eaux de mer, solutions de sels, d'acides ou de bases, eaux résiduaires, liquides
organiques (huiles, pétrole, solvants) ;
— milieux gazeux : gaz, vapeurs ;
— milieux solides : sols naturels ou remblais dont l'agressivité, conditionnée à la présence d'eau, est fonction
de la composition de la solution intergranulaire et de sa circulation éventuelle.
Les principaux facteurs influençant l'agressivité pour le béton d'un agent présent dans le milieu sont les suivants :
— l’humidité relative : l'atmosphère peut être «sèche» (H R. < 65 %), «humide» (65 % ≤ H R. ≤ 80 %),
«très humide» (H R. > 80 % ou lorsqu'un condensat peut se former à la surface du béton). Le degré
d'agressivité, notamment pour les agents agressifs présents dans les gaz, augmente généralement avec
l'humidité relative ;
— la température : une élévation de température accroît les vitesses de réaction. Toutefois, dans le cas de
l'attaque par les sulfates, les risques de dégradation sont plus importants à basse température. Par ailleurs,
les effets du gel peuvent s'ajouter à ceux de l'attaque chimique ;
— des cycles éventuels de température et d'humidité relative (variations journalières, saisonnières, cycles des
marées) qui augmentent considérablement l'action des agents agressifs ;
— la mobilité du milieu (gaz, solutions) qui facilite le renouvellement de l'agent agressif et les échanges, et qui
peut induire un effet mécanique supplémentaire (courant, vagues) ;
— la concentration de l'agent agressif et son aptitude à migrer dans le béton ;
— la durée d'exposition ;
et le cas échéant :
— la pression (gaz, liquides) ;
— la viscosité (huiles) ;
— la présence de micro-organismes (algues, bactéries).

5 Mode d'action des environnements chimiquement agressifs

5.1 Milieux liquides


5.1.1 Eaux pures
Les eaux pures sont des eaux très faiblement minéralisées issues le plus souvent des massifs de type granitique,
ou de la fonte des neiges, ainsi que l'eau déminéralisée en milieu industriel.
Les eaux stagnantes ou à faible courant sont agressives pour des valeurs du titre alcalimétrique complet (TAC)
inférieures à 1 mé/l soit 50 mg d'équivalent CaCO3 (carbonate de calcium).
Les ciments contenant une forte proportion de constituants (laitier, cendres silico-alumineuses, pouzzolanes,
fumées de silice) qui réagissent avec la portlandite Ca(OH)2, permettent de fabriquer des bétons particulièrement
adaptés pour résister aux eaux pures. En effet, ces eaux peuvent lessiver les constituants les plus solubles du
béton comme la portlandite. Le renouvellement fréquent de ces eaux accélère le mécanisme : il empêche la
saturation de l'eau en ions calcium Ca++ issus de la portlandite, qui limiterait la dissolution du béton.

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5.1.2 Solutions acides
Les solutions acides sont caractérisées par un pH inférieur à 7. L'agressivité des acides minéraux ou oraniques
dépend de la solubilité des sels formés.
Les acides minéraux libres (HCl, HNO3, H2SO4) sont des acides forts ayant un effet dissolvant sur le ciment et les
granulats calcaires. L'acide sulfurique H2SO4 est doublement agressif par son acidité et par la formation de sulfate
qui donne naissance à des composés secondaires expansifs (ettringite).
Pour l'acide carbonique contenu dans certaines eaux, la valeur du pH ne constitue pas un critère suffisant et la
concentration de l'anhydride carbonique (CO2) agressif doit être mesurée séparément.
Les acides organiques libres, tels que les acides acétique, lactique, butyrique, formique contenus dans certaines
eaux usées provenant des sucreries, papeteries, teintureries, conserveries, distilleries, tanneries, laiteries, etc.,
attaquent les constituants calciques du ciment. lls sont généralement moins agressifs que les acides minéraux et
peuvent même former des couches protectrices dans le cas des acides oxalique et tartrique, par exemple.
Toutefois, ces acides faibles peu dissociés peuvent être très agressifs vis-à-vis du béton malgré des pH peu
inférieurs à 7 : leur neutralisation par des ions alcalins ou alcalino-terreux entraîne la permanence de la
dissociation et par suite une importante émission cumulée d'ions H+.
Les acides humiques présentent moins de risques pour les bétons durcis. Mais, dans certains cas, ils peuvent
échanger leurs ions H+ contre des cations de sels neutres et former ainsi des acides libres qui sont surtout des
acides minéraux. Ils sont susceptibles également de retarder ou d'inhiber la prise du ciment.
Une bonne résistance aux solutions acides est obtenue en utilisant des ciments à faible teneur en aluminate
tricalcique, à teneur modérée en silicate tricalcique ainsi qu'en limitant la teneur en portlandite du béton. Elle peut
être également obtenue en utilisant du ciment d’aluminates de calcium principalement constitué de
monoaluminate de calcium, ou du ciment sursulfaté.

5.1.3 Solutions basiques


Les solutions basiques sont caractérisées par un pH supérieur à 7. Les bétons fabriqués avec des ciments
Portland (CEM I) résistent généralement bien aux solutions basiques de concentration modérée (exemple NaOH
< 10 %) ; ceux fabriqués avec des ciments Portland composés (CEM II) résistent, a priori, un peu moins bien à
ces solutions. Des précautions (durcissement suffisant, imperméabilité) doivent être prises si le béton est en
contact par l'une de ses faces avec la solution, l'autre face étant soumise à l'évaporation. Dans ce cas,
l'accumulation des sels peut provoquer des dégradations, même pour de faibles concentrations.
Les bétons fabriqués avec du ciment d’aluminates de calcium (CA) ne résistent pas à ces solutions.

5.1.4 Solutions salines

5.1.4.1 Généralités
L'agressivité des solutions salines dépend des propriétés des produits formés (solubilité, expansion) qui sont en
relation avec les types de cations et d'anions constitutifs des sels.

5.1.4.2 Cations
Le magnésium, sous forme de chlorures ou de sulfates, provoque une réaction d'échange de base Ca++ ↔ Mg++
qui aboutit à la dissolution partielle des constituants calciques de la pâte de ciment et à la formation de
brucite Mg (OH)2.
Les chlorures, sulfates et nitrates d'ammonium dont le mode d'action chimique est comparable, sont également
très agressifs.
La présence d’ions bicarbonate (HCO3-), en concentration massique supérieure à celle des ions ammonium
(NH4+), réduit fortement l’agressivité de ces derniers vis-à-vis du béton.

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5.1.4.3 Anions
Les sulfates contenus dans le milieu peuvent pénétrer dans le béton et réagir avec les aluminates pour former
de l'ettringite secondaire 3CaO.Al2O3.3CaSO4.32H2O, ce qui peut provoquer un gonflement du béton et entraîner
sa fissuration.
Les nitrates sont, en général, faiblement agressifs, à l'exception du nitrate d'ammonium, du fait de l'action
combinée du cation NH4+, et, à un degré moindre, du nitrate d'aluminium Al(NO3)3. L'usage intensif d'engrais dans
les terres agricoles peut parfois poser des problèmes.
Les chlorures peuvent être légèrement agressifs pour les bétons non armés s'ils sont en forte concentration ; ils
influencent la solubilité des éléments constituant la pâte de ciment. Dans les bétons armés et précontraints, les
chlorures sont capables de détruire la protection alcaline des armatures et de provoquer leur corrosion.
Les sulfures en présence d’oxygène, par exemple oxygène de l’air, et d'humidité peuvent conduire à la formation
de sulfates. Ils peuvent également former de l'acide sulfhydrique H2S qui produit de l'acide sulfurique par
oxydation, généralement d’origine bactérienne.
Les carbonates, phosphates, oxalates, fluorures forment avec la chaux des composés insolubles qui n'attaquent
pas le béton ; à l'exception du di-hydrogénocarbonate de calcium Ca[HCO3]2 qui est soluble en présence
d'anhydride carbonique agressif.

5.1.5 Cas particulier de l'eau de mer


L’agressivité de l’eau de mer dépend de sa concentration en ions sulfate. Elle est, en principe, assez faible pour
les bétons totalement immergés. Les embruns peuvent être légèrement agressifs pour le béton. Les attaques les
plus sévères ont lieu dans les zones de marnage et les zones aspergées.
L'action mécanique des vagues, l'effet du gel et l'action des micro-organismes peuvent s'ajouter aux actions
chimiques dans l'eau de mer.
L'agressivité de l'eau de mer pour le béton est due, d'une part aux actions combinées des ions sulfate SO4-- et
des ions magnésium Mg++ telles qu'elles ont été décrites en 5.1.4.2 et 5.1.4.3, d'autre part à la présence d'ions
chlorure. Les ions chlorure peuvent avoir un effet bénéfique car ils forment, avec les aluminates du ciment, des
chloroaluminates qui réduisent la porosité du béton et freinent la pénétration des sulfates. Par contre, les chlorures
qui ne sont pas liés chimiquement pénètrent dans le béton, par capillarité dans le cas des structures émergées et
par diffusion dans le cas des structures immergées et contribuent à dépassiver, puis corroder les armatures.
Les dispositions à appliquer pour la formulation des bétons exposés à l’eau de mer visent à éviter à la fois l’attaque
chimique du matériau béton et la corrosion des armatures. Pour des raisons pratiques, elles sont données
.dans la norme NA 16002 dans les colonnes correspondant aux classes d’exposition XS1, XS2 et XS3, bien
qu’elles s’appliquent également au béton non armé.
Les dispositions à appliquer pour la formulation du béton des produits préfabriqués ne relevant pas de la norme
NA 17078 sont celles de leurs normes de produits respectives. Il convient de les compléter, si nécessaire, par
des prescriptions permettant de satisfaire à des exigences particulières de durabilité en environnement marin.

5.1.6 Cas particulier des graisses et des huiles


Lorsque le béton est imperméable, l'agressivité chimique des graisses et des huiles est négligeable sauf si
celles-ci sont acides. Les réactions de saponification donnent des produits insolubles protecteurs.
Certaines huiles telles que les huiles de foie de morue, de baleine, de ricin, de noix de coco, sont agressives et
nécessitent une protection superficielle du béton. Leur degré d'agressivité dépend de la température qui modifie
leur viscosité et donc leur aptitude à pénétrer dans le béton.

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5.2 Milieux gazeux
5.2.1 Généralités
L'agressivité chimique des gaz est liée à la présence d'eau ou d'humidité. Les gaz de combustion et les gaz rejetés
par l'industrie peuvent contenir des acides minéraux libres, des acides organiques, de l'anhydride sulfureux, de
l'acide sulfhydrique et de l'anhydride carbonique qui, dissous dans l'eau (eau interstitielle du béton, eau de pluie,
neige), constituent des agents agressifs pour le béton. Des solutions agressives peuvent se former lorsque l'on
descend au-dessous du point de rosée. L'agressivité des gaz augmente fortement avec l'humidité relative du
milieu lorsque celle-ci dépasse 65 %.

5.2.2 Anhydride sulfureux (SO2)


Son oxydation en présence d'humidité peut provoquer la formation d'acide sulfurique et de sulfates.

5.2.3 Acide sulfhydrique (H2S)


Le caractère agressif de ce gaz ne concerne que les bétons se trouvant en atmosphère confinée en présence
d’oxygène. Il se rencontre dans les eaux thermales sulfureuses et ferrugineuses et surtout dans les eaux usées
(ouvrages d’assainissement), et peut également donner lieu, par oxydation, à la formation d'acide sulfurique et de
sulfates. Une teneur supérieure à 0,1 mg/m3 de H2S est considérée comme agressive.
Il convient de tenir compte que l’acide sulfhydrique est plus lourd que l’air et que les concentrations en espaces
confinés augmentent donc fortement dans les points bas, tout particulièrement dans les zones où l’atmosphère
est immobile.

5.2.4 Anhydride carbonique (CO2)


La carbonatation du béton se développe principalement lorsque l'humidité relative est comprise entre 50 %
et 70 %. La carbonatation du béton contribue à réduire la porosité et protège le béton de certaines agressions
chimiques. Par contre, dans les bétons armés et précontraints, en présence d'humidité et d'oxygène, l'anhydride
carbonique (CO2) peut provoquer la dépassivation et la corrosion des armatures insuffisamment enrobées.

5.3 Milieux solides


L'agressivité chimique dans les sols dépend de l'eau qu'ils contiennent et surtout de sa circulation et de sa
pression. Les risques d'agressivité chimique dans les sols contenant des agents agressifs sont équivalents aux
risques provoqués par les solutions à fortes concentrations ; en effet, une circulation et une pression hydraulique
élevées peuvent conduire localement à des concentrations plus importantes.
La porosité du sol et les variations des niveaux de la nappe phréatique sont des paramètres essentiels.
Les sulfates sont naturellement présents dans les sols mais leur concentration y est habituellement assez faible.
Toutefois, il n’est pas rare de rencontrer des valeurs beaucoup plus élevées dans certaines régions où le sol
contient du gypse. Par ailleurs, les sulfates peuvent aussi être produits par l’oxydation des sulfures de fer
(principalement sous forme de pyrites) contenus dans certains sols. Ce phénomène est parfois mal connu car la
détermination de la teneur en sulfates dans un sol ne donne pas cette information. Ces pyrites peuvent notamment
être présentes dans les remblais schisteux et les sols argileux.
Les sols marécageux peuvent contenir de l'acide carbonique et des acides organiques (acides humiques).
Les décharges de déchets industriels, ordures ménagères, etc., peuvent renfermer certains des agents agressifs
énumérés dans le présent article et ceux-ci sont susceptibles d'être mis en solution par des eaux d'infiltration.

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6 Classification des environnements chimiquement agressifs et recommandations
pour le choix des ciments et des additions

6.1 Classes d'agressivité chimique


La norme NA 16002 définit, pour les attaques chimiques, trois classes d’exposition correspondant à trois
niveaux d’agressivité chimique :
— XA1 Environnement à faible agressivité chimique ;
— XA2 Environnement d’agressivité chimique modérée ;
— XA3 Environnement à forte agressivité chimique.
Le présent document reprend ces trois classes d’exposition et complète pour chacune d’elles la définition de
l’environnement qui lui correspond (voir le Tableau 1). Le Tableau 1 ne fournit cependant pas une classification
exhaustive. Dans des cas particuliers, eaux à circulation rapide, climat non-tempéré, des études spécifiques
peuvent être nécessaires.

6.2 Définition des classes d’exposition aux attaques chimiques


La définition des classes d’exposition aux attaques chimiques dues aux eaux souterraines et aux sols naturels est
donnée au Tableau 2 de la norme NA 16002 en fonction des agents agressifs les plus courants et de leur
concentration. Le présent document étend l’application des dispositions contenues dans ce tableau aux eaux de
surface, ainsi qu’aux eaux et aux sols pollués. Il complète également cette définition pour les eaux pures (valeur
de TAC) et pour les gaz en milieu humide.
Le Tableau 2 de la norme NA 16002 donne une règle de classement des environnements contenant plusieurs
agents agressifs. Le présent document complète cette règle par les dispositions suivantes :
— lorsque plusieurs agents agressifs sont présents avec des concentrations conduisant à un classement en XA3,
la classe d’exposition reste XA3 ;
— lorsqu’au moins un des agents agressifs présente une concentration dépassant la limite de la classe XA3, il
convient de prévoir une protection externe (enduit, peinture) ou interne (imprégnation).

6.3 Recommandations pour le choix des ciments


Pour les principaux milieux rencontrés (milieux contenant des sulfates, eau de mer, milieux acides, eaux pures)
et en fonction de la classe d'agressivité chimique, une recommandation pour le choix des ciments est donnée au
Tableau 2. Cette recommandation ne peut être dissociée des exigences générales pour formuler et fabriquer un
béton résistant aux attaques chimiques, données à l’Article 7.
La liste des milieux et des agents agressifs présentés dans le Tableau 2 n'est pas exhaustive. Pour des
environnements différents, des études préalables devront être entreprises pour choisir le ciment le mieux adapté.

6.4 Recommandations pour le choix des additions


L’incorporation dans le béton d’une addition hydraulique ou pouzzolanique est un moyen de limiter sa teneur en
portlandite et donc de lui conférer une bonne tenue au contact des eaux pures (voir 5.1.1) ou des solutions acides
(voir 5.1.2). Les additions de ce type sont :
— le laitier granulé de haut-fourneau moulu ;
— les cendres volantes pour béton ;
— la fumée de silice pour béton .
Les additions peuvent être :
— soit utilisées en substitution partielle de ciment CEM I pour former un liant équivalent, conformément aux
dispositions du paragraphe 5.2.5.2 de la norme NA 16002 ;
— soit incorporées au béton sans substitution de ciment.
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Cette recommandation ne peut être dissociée des exigences générales pour fabriquer un
béton résistant aux attaques chimiques données à l’Article 7.

Tableau 1 — Définition des classes d'agressivité chimique pour les solutions, les sols
et les gaz

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Tableau 2 — Choix du ciment en fonction du milieu

Classe
Milieu Choix du ciment
d’exposition

XA1 pas de recommandations particulières


Milieu
contenant
XA2 (au-dessous de 1 500 mg/l) ciments conformes à la norme NA 5033 (PM) ou NA 443(ES)
des sulfates
(solutions)
(au-dessus de 1 500 mg/l) ciments conformes à la norme NA 443 (ES)
à l’exclusion
de l’eau de mer
XA3 ciments conformes à la norme NA 443 (ES)

XA1 pas de recommandations particulières


Milieu contenant
XA2 ciments conformes à la norme NA 5033 (PM) ou NA 443(ES)
des sulfates(sols)
XA3 ciments conformes à la norme NA 443 (ES)

XA1 CEM II/B-S, CEM II/B-V, CEM II/B-P, CEM II/B-Q, CEM II/B-M (S-V)
CEM III/A conformes à la norme NA 442
CEM III/A conforme à la norme NA 17031
ciments conformes à la norme NA 5033 (PM) ou NA 443(ES)
et CEM IV/A et B conformes à la norme NA 442

XA2 CEM II/B-S, CEM II/B-V, CEM II/B-P, CEM II/B-Q, CEM II/B-M (S-V)
CEM III/A conformes à la norme NA 442
Milieux acides
CEM III/A conforme à la norme NA 17031
ciments conformes à la norme NA 443(ES)
et CEM IV/A et B conformes à la norme NA 442

XA3 CEM III/A, B et C, CEM V/A et B conformes à la norme NA 443


ciment sursulfaté CSS conforme à la norme NF P 15-313
ciments d’aluminates de calcium conformes à la norme NF EN 14647
CEM IV/B conformes à la norme NF EN 197-1

XA1 CEM III/A, B et C, CEM V/A et B conformes à la norme NF P 15-319


ciment sursulfaté CSS conforme à la norme Pr EN 15743,
Eaux pures
XA2 ciments d’aluminates de calcium conformes à la norme EN 14647

XA3 CEM IV/B conformes à la norme NA 442

7 Recommandations pour la formulation et la fabrication des bétons, à l'exclusion


des produits manufacturés en béton couverts par des normes spécifiques

7.1 Généralités
Les exigences générales pour concevoir et fabriquer un béton résistant aux attaques chimiques sont données au
Tableau NA.F.1 ou NA.F.2 de la norme NA 16002 ou, pour certains éléments préfabriqués destinés aux
environnements agressifs, dans leurs normes de produits spécifiques.
Si le degré d'agressivité des solutions, des sols ou des gaz présenté dans le Tableau 1 dépasse les concentrations
de la classe XA3, il est nécessaire de prévoir une protection externe (enduits, revêtements) ou interne
(imprégnation). Il convient de se reporter à la partie pertinente de la norme EN 1504 pour le choix des
produits de protection ainsi que pour leur mise en œuvre.
Lorsque la protection permet d’isoler le béton de son environnement de façon efficace et durable, il est
envisageable de prescrire une formulation du béton correspondant à une classe d’exposition moins agressive.

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Il convient, par ailleurs, d'attacher une attention particulière à la cure du béton avant son exposition au milieu
agressif. La température et l'humidité relative pendant la confection sont les deux paramètres les plus importants
conditionnant les performances à long terme du béton. Le risque d'évaporation excessive est maximal par temps
chaud. Par temps froid le processus est moins rapide mais l'hydratation est également plus lente. Une cure
insuffisante aura des conséquences néfastes sur la perméabilité, les résistances et la durabilité du béton.
Dans la mesure du possible, les éléments de structure trop minces et les angles vifs doivent être évités.

7.2 Cas particulier des produits manufacturés relevant de la norme NA 17078


La performance d’un produit manufacturé vis-à-vis d’une agressivité chimique peut, dans certains cas comme
l’attaque acide (voir 5.1.2) ou les eaux pures (voir 5.1.1), être évaluée dans l’état où il sera utilisé. Lorsque cette
approche performantielle est réalisable, elle permet de s’affranchir des spécifications sur le choix du type de
ciment et sur le dosage minimum en ciment (ou liant équivalent), sous réserve que les résultats des essais
pratiqués sur le produit considéré soient au moins équivalents à ceux obtenus avec un produit similaire fabriqué
avec un béton respectant les exigences de la norme NA 16002 et celles du Tableau 1 de la présente norme,
pour la classe d’exposition visée. En l’absence de méthode normalisée définissant l’équivalence de performance
et le béton de référence (en préparation pour l’attaque acide et les eaux pures ), une telle approche ne peut
être utilisée que sous la responsabilité du prescripteur.

7.3 Cas particulier de formulations de bétons spécialement étudiées pour résister à certaines
agressions chimiques
Une formulation spéciale destinée à des éléments coulés en place ou préfabriqués, en usine ou sur chantier, et
ayant fait l’objet d’une étude de qualification documentée, peut être justifiée sur la base d’une méthode de
conception performantielle comprenant des essais représentatifs (conformément à la norme NA 16002
Dans ce cas, la formulation peut ne pas être strictement conforme aux exigences du TableauNA.F.1
ou du Tableau NA.F.2 de la norme NA 16002 et à celles du Tableau 1 de la présente norme.
Cette justification doit être assortie de procédures documentées (système qualité), mises en application pour
l’ouvrage considéré, permettant d’apporter l’assurance que la formulation mise en œuvre présente des
performances équivalant à celles obtenues lors de l’étude de qualification.
À la date de publication de présente norme il existe un projet d’essai de résistance à l’attaque par les acides et
les eaux pures (essai de lixiviation à pH constant ). Pour les autres agressions chimiques, il n’existe pas d’essai
reconnu et les choix de ciment indiqués au Tableau 1 s’imposent. Il est toutefois possible de justifier un dosage
en ciment (ou liant équivalent) inférieur aux spécifications du Tableau NA.F.1 de la norme NA 16002, ou un
rapport eau efficace sur liant équivalent supérieur aux spécifications de ce même tableau, sur la base d’essais
permettant d’établir l’équivalence de propriétés de transfert avec un béton de référence strictement conforme aux
spécifications du Tableau NA.F.1 pour la classe d’exposition considérée (sur la base des indicateurs de durabilité.
En l’absence de méthode performantielle normalisée, une telle approche ne peut être utilisée que sous
la responsabilité du prescripteur.

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NA 778
Annexe A
(informative)
Degré d’acidité des sols selon Baumann-Gully

Init numérotation des tableaux d’annexe [A]!!!


Init numérotation des figures d’annexe [A]!!!
Init numérotation des équations d’annexe [A]!!!

A.1 Domaine d’application


La présente annexe décrit la méthode de détermination du degré d’acidité d’un sol à utiliser pour évaluer sa classe
d’agressivité selon NA 16002. Le degré d’acidité selon Baumann-Gully est une mesure de la teneur en ions
hydrogène échangeables que les éléments humiques d’un sol peuvent dégager.

A.2 Appareillage
— Diviseur pour échantillons de masse comprise entre 1 kg et 2 kg.
— Tamis de 2 mm, conforme à la norme ISO 3310-1.
— Balance de portée 5 kg.
— Balance capable de peser 100 g à ± 1 g.
— Récipients de laboratoire en verre.
— Agitateur.
— Pipettes et burettes.
— Filtres à plis secs.
— Étuve permettant le séchage d’échantillons de masse comprise entre 1 kg et 2 kg à (105 ± 5) °C.

A.3 Réactifs
— Solution d’acétate de sodium de concentration molaire 1 mol/l.
— Solution de soude caustique de concentration molaire 0,1 mol/l.
— Indicateur phénolphtaléïne.

A.4 Prélèvement d’échantillons de sol


Pour un sol intact, il suffit de prélever un échantillon de masse comprise entre 1 kg et 1,5 kg par couche
de sol identifiée.
Pour un sol remanié, il convient que les parties concernées par l’essai déterminent au cas par cas la taille
et le nombre des échantillons à prélever.
Immédiatement après le prélèvement, introduire l’échantillon dans un récipient étanche à l’air, par exemple
un bocal à vis ayant un couvercle muni d’une bague en caoutchouc.

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A.5 Mode opératoire
Retirer du récipient étanche l’échantillon de sol prélevé selon A.4. Laisser l’échantillon sécher à l’air jusqu’à masse
constante dans une pièce dont la température de l’air est maintenue à (20 ± 2) °C.
NOTE Un pré-séchage partiel dans une étuve maintenue à (105 ± 5) °C est admis pour les échantillons de sols ayant
une teneur en eau et un taux de rétention d’eau élevés.

La masse est considérée comme constante lorsque deux pesées successives à 24 h d’intervalle ne diffèrent pas
de plus de 0,5 %.
Émotter l’échantillon séché si nécessaire sans le broyer, l’homogénéiser puis le diviser en deux parties à l’aide
d’un diviseur. Conserver une des parties comme témoin.
Récupérer la fraction fine de la deuxième partie de l’échantillon à l’aide d’un tamis de 2 mm conforme à la norme
ISO 3310-1 . Peser le refus au tamis et le mettre à l’écart.
Homogénéiser le passant au tamis puis en prélever une prise de (100 ± 1) g. Mélanger cette prise avec
(200 ± 1) ml de solution d’acétate de sodium de concentration molaire 1 mol/l et agiter pendant 1 h. Il en résulte
la formation d’acide acétique par échange d’ions. Filtrer la suspension sur un filtre à plis sec, sans relavage. Titrer
une partie aliquote du filtrat avec la solution de soude caustique de concentration molaire 0,1 mol/l, en utilisant
l’indicateur phénolphtaléïne ou toute autre méthode de titration équivalente. Enregistrer le volume de solution de
soude caustique utilisé pour obtenir la neutralisation de l’acide acétique.

A.6 Expression des résultats


Exprimer le degré d’acidité selon Baumann-Gully comme le volume de solution de soude caustique, en millilitres
(ml), utilisé par kilogramme de sol séché à l’air.

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Descripteurs : matériaux de construction * béton arme * béton précontraint * durabilité *


classification * environnement * protection contre les agents naturels * mesure de protection *
attaque chimique * eau douce * milieu acide * milieu alcalin * milieu marin * eau de mer * salinité *
ion * gaz * solide * table de données

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