Au Royaume Des Barbouzes
Au Royaume Des Barbouzes
Au Royaume Des Barbouzes
Le Maroc et la France partagent une histoire occulte écrite par des truands et des
mercenaires utilisés par les services secrets des deux pays pour exécuter leurs coups
tordus et leurs basses œuvres. Plongée dans le monde des barbouzes.
Nous sommes à la fin des années 1950. Le gouvernement français a constitué une “war
room”, conseil de guerre ultrasecret et restreint, chargé de dresser “une liste de personnalités
acquises au F.L.N” et “d’hommes publics particulièrement ennemis de la France” à
neutraliser ou à liquider. Allal El Fassi est le premier homme à abattre. Dans ses mémoires, le
colonel Le Roy-Finville, chef du service 7, spécialisé dans l’obtention de renseignements pour
le compte du S.D.E.C.E (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage), le
décrit comme “un Marocain vigoureusement anti-français et allié virulent au F.L.N”. “L’idée,
écrit Le Roy-Finville, est de faire sauter El Fassi et les autres chefs de l’Istiqlal à l’occasion
d’une de leurs rencontres à Tétouan, en zone espagnole”, prévue à l’hôtel Dersa. Le service 7
se charge de fournir au service Action toutes les indications techniques : poids d’explosif
nécessaire, épaisseur des murs, systèmes de sécurité, etc. “Du travail tout mâché”, rapporte le
colonel. Sauf que “les militaires ne veulent pas se salir les mains” et constituent “un petit
groupe de repris de justice qui se disent prêts, eux, à faire la sale besogne. Contre une bonne
récompense (…) et des protections pour leurs petites affaires”.
Ces spécialistes des coups tordus, connus sous le terme de barbouzes, sont dans leur grande
majorité des truands employés par les services secrets français pour les basses œuvres. Ils sont
notamment utilisés dans les “contrat homo”, expression désignant l’élimination physique de
personnes gênantes pour les intérêts de la France. A la tête des truands engagés par les
services spéciaux pour assassiner Allal El Fassi, Jo Attia et Georges Boucheseiche, deux
barbouzes connus des renseignements de police en France et proxénètes chevronnés au
Maroc. Ceux-là mêmes qui seront impliqués, quelques années plus tard, dans l’affaire Ben
Barka. Massacreurs professionnels sur le papier, ces “types du milieu” sont loin d’être des
enfants de chœur et ont un CV de malfrat long comme un jour sans pain.
Le fiasco Attia
Pourtant, ils s’avèrent être des dilettantes du crime dans la tentative d’assassinat de Allal El
Fassi. Comme dans un San-Antonio loufoque, Leroy-Finville surnomme la tentative avortée
d’éliminer le chef de l’Istiqlal le “fiasco Attia”. C’est que Jo Attia et Georges Boucheseiche,
“le grand Malabar” et “le petit gros”, sont à la discrétion ce que l’hippopotame est à la grâce.
A l’aéroport d’Orly où ils embarquent pour Tanger, les deux rossards se font remarquer par
des effusions grandiloquentes, sous les yeux ébahis des voyageurs. Attia embrasse goulûment
sa petite amie, “une petite brune piquante, très jolie”. Il faudra attendre que l’hôtesse de l’air
lance un appel pour embarquement immédiat pour que les deux acolytes détalent “en direction
de la salle de départ, en se retournant encore dix fois pour faire des signes à la fille”.
Dans l’avion Air Atlas qui les mène vers Tanger, Boucheseiche et Attia retrouvent “deux
hommes à eux, Nottini, dit la Béquille, et Palisse, autre future ‘célébrité’ de l’affaire Ben
Barka”. Durant le vol, “Attia et les trois autres branquignols, sablant le champagne aux frais
de la princesse, laissent tomber par inadvertance un sac de grenades qui roulent sous les
sièges des passagers”. à quatre pattes, les malfrats, que les passagers prennent pour des
plaisantins ivres, récupèrent les bombes, “qui ricochent comme des billes, au gré du
balancement de l’appareil”. Les négligences perdurent à leur arrivée au Maroc : la première
valise piégée installée à l’hôtel Dersa explose dans la mauvaise direction. La seconde,
installée par les soins d’Attia dans la villa de Allal El Fassi, est retrouvée et désamorcée par la
police espagnole. Le premier “contrat homo” est un échec.
Après cette tentative d’assassinat avortée, la presse ne parle que d’eux. La police locale se
lance aux trousses de la bande. Les barbouzes, en arrivant au Maroc, se font remarquer en
faisant “la tournée des grands ducs dans les boîtes”, “en menant grand tapage”. Le gang se
sépare : Palisse et Boucheseiche cavalent en zone française, tandis qu’Attia et Nottini la
Béquille rebroussent chemin pour Tanger. Là-bas, Attia se fait passer pour un agent du
S.D.E.C.E auprès d’un gérant de bar français. Ce dernier leur présente Antoine Lopez, chef
d’escale de l’aéroport de Tanger. Ce futur agent secret, bientôt impliqué dans le kidnapping
de Ben Barka, peut les rapatrier en France en leur évitant police et douane.
“Empotés comme il n’est pas permis”, décrit Le Roy-Finville, Attia et Nottini brillent encore
une fois par leur amateurisme. En voyant le déploiement de policiers à l’aéroport, Attia
panique et se souvient qu’il a encore un revolver sur lui. Il s’engouffre dans les toilettes de
l’aérogare et décide de cacher l’arme dans la cuvette. Sauf que le poissard a encore des balles
dans sa poche. Il garde les munitions dans sa paume droite et décide, en feignant une poignée
de main, de les tendre à Lopez. Sauf que le chef d’escale ne comprend pas. “Les balles
tombent, rebondissent sur l’asphalte dans un crépitement métallique”, devant une flopée de
policiers, qui se jettent sur le gang et mettent les brigands étourdis sous les verrous…
Malgré ce plantage, on refait appel quelques années plus tard à la bande de Boucheseiche.
Elle est chargée d’organiser, le 29 octobre 1965, l’enlèvement de Mehdi Ben Barka devant la
brasserie Lipp avec l’aide de policiers français. Maurice Buttin, avocat de la famille de
l’opposant marocain, rapporte que c’est d’abord Jo Attia qui reçoit “une demande des
Marocains d’éliminer physiquement Ben Barka”. La consigne : procéder à l’assassinat à
“Genève, avec un fusil à lunettes”. Un “contre-ordre” lui fait savoir que le pouvoir préfère
“ramener Ben Barka vivant au Maroc”. On l’informe qu’à Paris, un certain Georges Figon
doit se charger de la question. Attia n’accorde aucune confiance à ce personnage naviguant
entre milieux intellectuels parisiens et malfrats de la capitale. Il préfère donc “refiler l’affaire
à son lieutenant, Boucheseiche”. Georges Boucheseiche est à la tête de plusieurs maisons
closes, au Maroc et en France, qu’il gère avec son épouse. La barbouze est introduite dans les
hautes sphères du pouvoir marocain, organise des soirées pour le beau monde et rêve d’ouvrir,
sous les cieux du royaume, le plus grand bordel sur terre. “Un établissement fabuleux installé
à Aïn Diab, au bord de l’océan, pas trop loin du centre des affaires, tout près de l’aérodrome”,
rapporte un article de presse de l’époque. Pour le convaincre de participer au kidnapping de
l’opposant à Hassan II, on lui aurait fait miroiter l’espoir qu’il obtiendrait, une fois sa mission
accomplie, son lupanar…
C’est Antoine Lopez, le chef d’escale qui devait, quelques années plus tôt, faciliter la fuite
d’Attia après l’attentat contre Allal El Fassi, qui est chargé d’accueillir le leader du
mouvement tiers-mondiste à l’aéroport et de prévenir ses ravisseurs de son arrivée. Une fois le
rapt effectué, Ben Barka est amené, ce vendredi 29 octobre, dans la villa de Boucheseiche, à
Fontenay-le-Vicomte, dans l’Essonne. Y est réunie sa bande, constituée de Jean Palisse,
Pierre Dubail et André Le Ny. Avant l’arrivée du général Oufkir et du colonel Dlimi, Ben
Barka aurait été enfermé au premier étage de la demeure. Parmi les innombrables versions
dédiées au décès de l’opposant marocain, des éléments rapportés aux gendarmes par le fils de
Le Ny, retranscrits par Maître Maurice Buttin dans Ben Barka, Hassan II, De Gaulle : “ce que
je sais d’eux : Ben Barka aurait été transporté dans la villa de Boucheseiche, puis transféré à
Ormoy, chez Lopez. Dlimi et Oufkir l’avaient torturé dans la cave (…) C’est Boucheseiche
qui l’avait frappé en premier, car Ben Barka ne se laissait pas faire. D’un coup de poing, il lui
avait cassé les cervicales. Ils l’avaient ensuite attaché (…) et Oufkir et Dlimi l’avaient un peu
‘bousculé’. C’est là que Ben Barka est décédé”.
Dans le même ouvrage, Maurice Buttin cite un commissaire de police français retraité : “J’ai
rencontré Palisse (…) Il m’a dit avoir assisté à la mort de Ben Barka, par accident, sur un
mauvais coup que lui avait porté Boucheseiche”. à l’annonce de la disparition de Mehdi Ben
Barka, c’est le royaume tout entier et l’Elysée qui se mettent en branle. Le 4 novembre 1965,
Georges Boucheseiche prend la fuite pour le Maroc. Quatre jours plus tard, un mandat d’arrêt
international est lancé contre lui. Sa bande ne tarde pas à le rejoindre. Le 7 juin de la même
année, la barbouze est condamnée, par contumace, à la perpétuité. Malgré les mandats
d’extradition qui pèsent sur leurs têtes, Boucheseiche et ses complices coulent des jours
heureux au royaume. Les truands prospèrent, sous la surveillance, ou plutôt la protection de la
police marocaine. Boucheseiche reprend les affaires dans ses bordels. Son paradis artificiel,
sous les cieux marocains, prend fin quelques années plus tard.
Dubail voudrait que Ali Bourequat, à sa sortie, se rende au Henry’s Bar à Rabat, sur le
boulevard Mohammed V. “Tu verras un homme qui, le dimanche, à l’heure du tiercé, boit un
perroquet (…) Il est des nôtres”. Dubail voudrait que Bourequat prenne un billet de tiercé et y
inscrive les chiffres 2 9 1 0 6 5, correspondant à la date de l’enlèvement de Mehdi Ben Barka.
“Il te fournira tout ce dont tu as besoin, assure Dubail à Bourequat. En échange, donne-lui de
nos nouvelles. Dis-lui que nous sommes ici, au PF3. Dis-lui que nous avons peu de chances
de nous en sortir”. Dans les épanchements de Dubail, une révélation reste à ce jour invérifiée.
Au centre du niveau 2, devant la cellule 14 du PF3, se trouverait une tombe “un peu spéciale”.
Ce qu’elle contiendrait ? “La tête de Ben Barka”, affirme Dubail. “On la lui a tranchée après
sa mort. (…) Hassan II voulait la voir”.
La France marchant main dans la main avec le Maroc, Bob Denard estime qu’il peut
s’engager dans cette affaire car il bénéficiera “d’appuis sérieux et de fonds conséquents”.
“Mister Bob”, comme on le surnomme, dépêche un jeune officier en reconnaissance dans la
capitale béninoise, Cotonou. Se faisant passer pour un touriste, ce dernier séjourne une
semaine sur place pour évaluer les forces armées de Kérékou. Fort du rapport de son espion,
Bob Denard juge qu’une opération militaire menée par des mercenaires serait le moyen le
plus efficace de blackbouler Kérékou du pouvoir. Il en fait part aux parties prenantes dans
l’opération, et notamment à Hassan II qui lui aurait fait “un premier versement de cent
quarante cinq mille dollars” pour amorcer l’opération.
Bob Denard lance une campagne de recrutement de mercenaires, employant des Béninois
exilés, qui seront épaulés par des Européens enrôlés grâce à des petites annonces publiées
dans des quotidiens français. Bob Denard se fait appeler “colonel Maurin” pour les besoins de
l’opération. Il n’informe aucune de ses recrues de la nature de la mission. Tous ignorent leur
destination. Ce n’est qu’à l’aéroport, en recevant leurs billets d’avion, qu’ils découvrent leur
port d’arrivée : le Maroc. Les chiens de guerre arrivent par petits groupes au royaume où,
toujours selon Bob Denard, ils sont accueillis par des membres de la Gendarmerie royale. Ils
sont ensuite conduits sur la base militaire de Benguerir qui, à l’époque, est considérée comme
la base d’intervention du 13ème régiment de parachutistes français, une unité qui fournit le
service action du SDECE en hommes de main.
A leur arrivée à Cotonou, “Mister Bob” et son armée privée rencontrent une opposition
farouche. Denard n’arrive pas à prendre le contrôle de Cotonou et doit réembarquer l’après-
midi même avec ses troupes. L’opération est un fiasco total, le commando de Denard en
déroute est rapatrié au Gabon, avant de rejoindre le sud du royaume, “en accord avec les
autorités marocaines”, écrit le mercenaire. L’opération Crevette aurait pu rejoindre la longue
liste des coups d’Etat foireux d’après-indépendance en Afrique, restés auréolés de mystère.
Sauf que là, Bob Denard abandonne derrière lui une caisse de munitions contenant les
documents de l’expédition. La “Crevette” est décortiquée par Kérékou qui met en cause le
Maroc et ses alliés français et gabonais. Pour ne rien arranger, les documents oubliés par Bob
Denard sont intégralement publiés par la revue Afrique-Asie et établissent l’implication du
Maroc dans le complot contre Kérékou.
A cause de la bourde de Denard, le royaume est embourbé dans une crise internationale. Une
dizaine de jours après les évènements, Cotonou saisit le Conseil de sécurité de l’ONU à
propos de “l’agression lâche et barbare de l’impérialisme et de ses mercenaires contre la
république populaire du Bénin”. Dans un rapport remis aux Nations Unies, les autorités
béninoises accusent “Hassan II, qui a mis à la disposition de l’armée des mercenaires, pour
leur entraînement et leur mise en condition, la base militaire de Benguerir”, ainsi qu’une aide
technique (transports, armements, vivres) et une assistance financière.
L’ONU décide de dépêcher une commission d’enquête sur place afin de réunir des preuves.
Elle tire les mêmes conclusions que les autorités béninoises : Bob Denard agissait notamment
sur ordre du Maroc. A la suite du rapport de cette mission, le Conseil de sécurité adopte une
résolution condamnant l’agression contre le Bénin et les ingérences extérieures. Hassan II
rejette en bloc ces accusations. Dans son discours du trône du 3 mars 1977, le roi défunt
déclare “son rejet catégorique d’accusations aussi gratuites, aussi insolentes, et qui révoltent
la conscience”. Mais il ne convainc personne en Afrique. L’affaire béninoise colle au
souverain défunt l’image d’un sous-traitant des black opérations de la France sur le continent.
PORTRAITS
Ancien boxeur, ce caïd du milieu parisien des années 1940 à 1960 est passé par les Bat d’Af
(bataillons d’infanterie légère d’Afrique). Au sein de ces fameuses compagnies disciplinaires
composées de repris de justice, véritable “école du vice et du crime”, il parfait son savoir de
truand et se forge un caractère en acier trempé.
Durant la Seconde guerre mondiale, Attia travaille pour les nazis qui castent leurs
collaborateurs parmi les truands parisiens. Il aurait ainsi permis l’arrestation d’une quinzaine
de résistants. Menant double jeu, Attia ne tarde pas à se rapprocher de la Résistance, ce qui lui
vaut d’être interné au camp de Mauthausen où il se refait une virginité en évitant la mort à de
nombreux déportés. Après la guerre, il reçoit la Légion d’honneur, distinction qui ne
l’empêche pas de reprendre ses activités criminelles. Il devient notamment membre du gang
des Tractions Avant, un groupe de braqueurs qui multiplient les hold-up spectaculaires.
Parallèlement à ces activités de racket, de vol et de proxénétisme, il travaille pour les services
secrets français qui le recrutent comme barbouze. Soupçonné un temps d’être impliqué dans
l’enlèvement de Mehdi Ben Barka, il aurait aussi mené des opérations pour le compte de la
France contre l’Organisation armée secrète (OAS), un groupe politico-militaire clandestin
opposé à l’indépendance de l’Algérie.
Surnommé “Gros Georges” ou “Monsieur Jo”, il porte, selon les fiches de police, un tatouage
au bras gauche représentant un poignard ainsi que deux inscriptions : “souffre et rien dire” et
“j’ai soif”. Boucheseiche est connu pour manger à tous les râteliers. Il a collaboré avec la
Gestapo pendant la Seconde guerre mondiale avant de passer indemne au travers de
l’épuration. Après la libération de la France, il intègre le gang des Tractions Avant, spécialisé
dans les hold-up, une fine équipe où il se lie avec Jo Attia. Il mène grand train, habitué du
One Two Two, le plus célèbre bordel de Paris. Par la suite, il est recruté par les services
secrets français pour lutter contre l’Organisation armée secrète (OAS), opposée à
l’indépendance de l’Algérie. En janvier 1963, Boucheseiche aurait notamment participé à
l’enlèvement du colonel Argoud, un des dirigeants de l’OAS. En 1966, il est condamné par
contumace à la perpétuité pour son implication dans l’enlèvement de Mehdi Ben Barka.
S’étant réfugié au Maroc, il n’est pas inquiété par les services de police du royaume et gère au
vu et au su de tous les bordels qu’il possède à Casablanca et à Mohammedia. Boucheseiche
était notamment le propriétaire du fameux Sphinx, lupanar de luxe où se pressaient les
hommes d’affaires et les célébrités, comme Jacques Brel. Il est décédé de manière
mystérieuse au Maroc en 1972. Selon plusieurs témoignages, il aurait été éliminé par les
services secrets marocains car il en savait trop sur l’affaire Ben Barka et ainsi que sur d’autres
dossiers obscurs impliquant le général Oufkir et le colonel Dlimi.
Fusillier marin en Indochine, il quitte l’armée en 1952 après avoir fait le coup de poing dans
un bar. En 1954, il accepte une place de conducteur d’engins au Maroc avant d’intégrer la
police française et de participer à la lutte contre les indépendantistes. S’étant lié aux ultras
français, défenseurs farouches du Protectorat, il participe à un attentat raté contre Pierre
Mendès France. Ses amis et lui “veulent faire payer le prix fort à l’homme qui a entériné
l’indépendance du Maroc”, écrit-il dans ses mémoires. En 1954, il est reconnu coupable de
complot contre Mendès France et écope de 14 mois de prison. A partir des années 1960, sa
vie est intimement liée aux soubresauts de la politique africaine de la France. Avec son
groupe de mercenaires, il participe à différentes opérations militaires au Katanga. Il se taille
une réputation solide de chien de guerre auprès des services secrets de différents pays qui font
appel à lui. Il est ainsi financé en 1964 par l’Arabie Saoudite pour contrer les républicains
yéménites, et intervient pour le compte des Anglais en 1975 en Angola. Bob Denard raconte
dans sa biographie avoir aussi pris langue avec les Marocains, en 1977, pour renverser le
régime marxiste de la république populaire du Bénin qui soutenait le Polisario.