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Le Biogaz

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Le Biogaz

La réputation du biogaz se répand à travers le monde petit à petit et fait l’objet de polémique des
industries et des entreprises responsables de la protection de l’environnement. Mais tout d’abord il
faut connaitre ce qu’est vraiment le biogaz.

Qu’est-ce que le biogaz ?

Le biogaz est connu sous plusieurs appellations :

C’est un gaz combustible, mélange de méthane et de gaz carbonique, additionné de quelques autres
composants. Le préfixe bio (vivant) indique sa provenance : les matières organiques, qui libèrent le
biogaz lors de leur décomposition selon un processus de fermentation.

On l’appelle aussi gaz naturel renouvelable, par opposition au gaz naturel d’origine fossile.

Le biogaz se nomme encore gaz de marais, au fond duquel se décomposent des matières végétales et
animales.

I- Historique :
La première découverte de la fermentation des matières organiques liées à la production de
biogaz était en 1630 par Jan Batist Van Helmont.

Date Description
1776 Le VOLTA a découvert que la décomposition des matières organiques
fermentescibles mène à la formation de gaz combustibles
1881 Louis Moras a étudié la fermentation de fumier
1884 L’agronome Ulysse Gayon a commencé à étudier le pouvoir énergétique
du biogaz
1890 L’éclairage public d’Angleterre fut alimenté par le gaz issu d’une station
d’épuration
1930 Duchelier et ISMAN ont réalisé les premières expérimentations en
biogaz
Tableau 1: Historique du biogaz

La première expérience en biogaz à Madagascar a débuté en 1949 par le docteur vétérinaire


METZEGER, Chef de la circonscription vétérinaire d’Antsirabe. L’étude se résolu par la
construction de 2 fosses qui était alimentées par des bouses de vache et qui assurait la
cuisson dans son foyer.

II- Caractéristiques du Biogaz :


À température et pression ambiante, le biogaz se présente sous forme gazeuse.
Chimiquement, il se compose principalement de méthane et d’un tiers de gaz carbonique.
D’autres substances sont aussi présentes sous forme de traces d’eau, azote, soufre, oxygène,
éléments organohalogénés, qui le rendent moins pur et plus corrosif que le gaz naturel fossile.
Enfin, la composition du biogaz varie en fonction de la nature des déchets et des conditions de
fermentation.
On parle souvent de fermentation mais qu’est-ce donc vraiment ?
La fermentation est un phénomène de dégradation des substances organiques. Quand
la fermentation se déroule en présence d’air, on la qualifie d’aérobie. En l’absence d’air, donc
d’oxygène, la fermentation est dite anaérobie. On parle alors de méthanisation. Naturelle ou
contrôlée, elle met en jeu des bactéries qui contribuent à produire notamment du méthane, du gaz
carbonique et de l’hydrogène sulfuré. En pratique, on peut rendre la fermentation efficace à 95 %
à l’aide de méthaniseurs, c’est-à-dire des enceintes fermées, dans lesquelles les déchets sont
homogénéisés mécaniquement et ensemencés avec des micro-organismes appropriés.

Composition chimique du biogaz


Le biogaz est un mélange gazeux majoritairement composé de méthane et de dioxyde
de carbone. Sa composition varie selon les facteurs physico-chimiques et microbiens du milieu, la
nature du substrat traité, le pH du substrat, le temps de séjour de la matière à l’intérieur du réacteur.

III- Production de biogaz :


La fabrication du biogaz passe simplement par le processus de méthanisation le processus
comprend le stockage des déchets dans un espace exempt d’oxygène par conséquent les déchets
sont fermentés et le biogaz est libérer habituellement ce gaz est principalement composé de
méthane et du dioxyde de carbone.

1) Processus de fabrication :

Figure 1: Processus de fabrication du biogaz


a) Matières premières :
Les unités de méthanisation doivent être fournit par une matière organique de haute qualité :
• Déchets agricoles ou agroalimentaire
• Résidu de culture (oignons, pomme de terre etc…)
• Ordures ménagères ou des restaurants ou provenant de la station d’épuration

b) Outils et matérielles :
La fabrication ne se fait pas tout seul, elle nécessite des infrastructures à chaque étape
de fabrication, du stockage au mise en bouteille.

Figure 2
c) Etapes de la méthanisation :
La méthanisation s’effectue en 4 grandes étapes : l’hydrolyse, l’acidogénèse,
l’acétogénèse et la méthanogenèse.

IV- Avantages et inconvénients de la méthanisation et du biogaz :

Le biogaz, aussi appelé gaz vert, est un gaz issu de la méthanisation. Il s’agit d’une ressource
renouvelable composée de méthane (CH4) et de dioxyde de carbone (CO2). Une fois extrait le
biométhane du biogaz, celui-ci permet les mêmes usages que le gaz naturel. Ce dernier étant un gaz
fossile, il n’appartient pas aux énergies renouvelables et est fortement émetteur de CO2.

Figure 3
La méthanisation présente ses avantages et inconvénients, mais elle reste une alternative très sérieuse
pour diminuer le bilan carbone.

A- Les avantages de la méthanisation et du gaz vert :


Le biogaz présente l’avantage d’être bien plus écologique que son équivalent fossile (le
gaz naturel). En effet le biogaz émet 10 fois moins de CO2 que le gaz naturel permet les mêmes
usages (chauffage, cuisson, etc.).

Obtenu par la méthanisation de résidus agro-alimentaires, le gaz vert (et donc la


méthanisation) permet :
• Une valorisation de la biomasse directement sur le territoire. Issu de la
fermentation de déchets organiques en l’absence d’oxygène, le gaz vert est
une énergie renouvelable préservant les ressources naturelles.
• De réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les déchets à l’origine de ces
effluences de gaz rendues inodores servent en outre de fertilisants
organiques, substituts avantageux des engrais chimiques habituels.
• De maintenir La qualité des sols et celle des nappes phréatiques. Cette
exploitation gazière est aussi créatrice d’emplois non délocalisables

Des usages concrètes de la méthanisation :

Enfin, ce gaz écologique peut être utilisés de diverses manières :

• Il peut être directement brûlé afin de produire de l’électricité via un générateur, et de la


chaleur qui est récupérée dans le système de refroidissement et valorisée localement.
C’est ce qu’on appelle la cogénération.
• Il peut être raffiné en récupérant le méthane du biogaz et en l’injectant directement dans
le réseau gazier français. En étant injecté dans le réseau de distribution de gaz, cela
augmente la part d’énergies vertes dans la consommation énergétique globale sur le
territoire.

Les aspects très positifs de ce combustible ont favorisé des investissements multiples de la part de
collectivités territoriales, d’industries mais aussi d’agriculteurs. Ces derniers ont pour obligation de
stocker le lisier et le fumier dans des équipements adéquats, suffisamment volumineux pour conserver
ces effluents durant au moins 6 mois. Ce délai de stockage peut être utilisé pour méthaniser ces
matières organiques à bon escient. Une fois épuré, ce corps gazeux est doté des mêmes propriétés
que le gaz naturel.

A l’état de biogaz, il permet la production d’énergie. Lorsqu’il est raffiné et distribué via le réseau
classique, il sert à produire du chauffage, du combustible pour la cuisson ou pour chauffer l’eau à usage
domestique. Il est donc possible d’exploiter son propre site de digestion anaérobie de matières
agricoles. Ce dispositif permet de percevoir des revenus supplémentaires grâce à la revente d’énergie
verte aux compagnies spécialisées.
Figure 4

B- Inconvénients du Biogaz :
Le processus de méthanisation destiné à produire du combustible vert comporte un certain
nombre de points négatifs ou du moins, d’obstacles potentiels.

➢ Un équipement idoine nécessite des investissements conséquents. Il faut donc disposer de


capitaux pour pouvoir se lancer dans cette production et espérer en tirer un certain profit. De
plus, une fois cet aspect financier de départ surmonté, les coûts de fonctionnement et
d’entretien du gisement sont élevés.
➢ Ce dispositif exige également qu’on lui consacre du temps. Il est primordial de veiller à
mélanger les matières en bonne proportion pour un résultat optimal. Une température de
37°C doit être maintenue dans le digesteur de manière constante. Le risque de « moussage »
et toute anomalie dans le processus anaérobie représentent aussi des écueils à prévenir.
➢ Enfin, il s’avère parfois difficile de bénéficier d’un raccordement au circuit énergétique (pour
la revente) à la campagne.
➢ La méthanisation a connu son lot de contestation car il y a un risque de pollution des sols
avérés. Ce procédé doit être bien maîtrisé pour palier à ce risque.
➢ Une des inconvénients est d’être peu disponible pour le moment, il représente seulement 8%
de la consommation totale dans le monde.

V- Valorisation du biogaz :
Le biogaz fonctionne en cycle fermé ce qui est très pratique car il n’y a pas d’émission
de gaz en plus. Tout comme le processus naturel la méthanisation permet de valoriser les
déchets organiques et réutiliser les produits jetés par les industries agro-alimentaire.
Figure5
Le biogaz est l’une des seules énergies renouvelables à pouvoir être transformée en toute
forme d’énergie utile. Il peut être brûlé dans une chaudière pour produire de la chaleur sous
forme d’eau chaude ou de vapeur, voire d’air chaud pour les applications de séchage. En
général, la valorisation thermique nécessite des débouchés de proximité. D’autres modes de
valorisation sont en cours de développement : le biogaz carburant, l’injection dans le réseau
de gaz naturel, mais aussi la production de froid par une machine à absorption à gaz, voire la
production d’électricité avec une pile à combustible. Sur le plan économique l’usage de gaz
naturel est certes rentable mais sur le plan écologique elle nuit à l’environnement et à
l’atmosphère contrairement au biogaz qui symbolise la valorisation des déchets organiques
des industries. Selon l’analyse de l’usage on constate une évaluation assez considérable en
l’année 2020.
En 2018, une étude a montré que les biodigesteurs se trouve principalement dans les hauts plateaux
(Hautes Matsiatra :202, vakinankaratra :93 et Analamanga :36). Ils présentent un taux de
fonctionnalité globale relativement bon car elle se situe entre 83 et 93%.

Figure 7

VI- Les impacts économiques et sociaux du biogaz :


A- Impacts économiques

L’impact économique du biogaz peuvent être analyser sur un aspect dit macro-économique (au
niveau locale, régionale et nationale) et un autre aspect dit micro-économique (au niveau des
ménages)

• Impact macro-économique
Le développement de la filière du biogaz permettrait de :
➢ Réduire considérablement les dépenses en importation des énergie fossile
(carburant)
➢ Réduire la dépense en infrastructure (l’exode rurale, l’électrification des zones
enclavés, etc.)
➢ Réduire les dépenses pour la préservation et réhabilitation de l’environnement
➢ Réduire les dépenses sanitaires (moins d’émission de CO2=moins de maladie)
➢ Créer des emplois, que ça soit direct ou indirect
➢ Renforcer les compétences et le rendement agricole des bénéficiaires
Cependant la favorisation du développement de cette filière et une lame à double
tranchant, elle nuirait totalement aux revenues générer par la filière du charbon que ça soit
pour les producteur, transporteur et revendeur mais aussi pour le gouvernement qui
générait des revenues grâce aux les taxes élevés de la production du charbon à grande
échelles.
• Impact micro-économique
-Dans un ménage, l’impact du biogaz s’étudie grâce aux temps libérer (qui aurait due être
dépensé dans la collecte de bois ou d’arrêt maladie)
La réduction de dépense via a l’achat de combustible de médicament et d’engrais
l’augmentation de revenue de ménage par la valorisation du digestat et l’augmentation des
rendements agricoles induits.
Cependant, l’installation d’un biodigesteur étant relativement élevé pour les grandes
installations, il est important de faire une analyse cout bénéfice afin d’évaluer le temps qu’il
faut pour la récupération des investissements.

1) Dépenses liées à l’installation d’un biodigesteur :


• Cout d’un biodigesteur :
En général pour obtenir un biodigesteur de 8 m 3 le ménage devra rassembler un
capital de 200$ pour les apports en nature tel que le sable, gravier, brique, main d’œuvre
etc… Mais aussi d’un apport financier de 600$ à savoir autres matérielles et frais de maçon.
Le montant total est donc estimé 800$.
• Frais de maintenance et entretien du biodigesteur :
Le frais de maintenance annuel est estimé 40$. Le réchaud à gaz et tuyauterie sont
changé tout les 8 ans pour 300$ et les lampes à biogaz tous les 4 ans pour 90$
2) Gains liés à l’utilisation d’un biodigesteur :
• Gain de temps :
Son analyse s’effectue essentiellement par la réduction du temps de collecte utilisé
pour la cuisson. Ce temps peut être valorisé par les membres du ménage en AGR
(Activité génératrice de revenue). Le gain économique est donc calculé à partir du
revenu moyen journalier d’un travailleur dans un milieu rural 0,6$ par jour, on estime
donc que le ménage économise 144$ annuellement

• Réduction des dépenses :

Grace a l’utilisation du biodigesteur le ménage réduit ses dépenses dans l’achat de


charbon, bougie, pétrole ou pile ainsi que d’engrais chimique de type NPK. On estime que cette
réduction de dépense permet au ménage d’économiser 50$ par an

• L’augmentation des revenues :


Le digestat pouvant être utilisé comme engrais il augmente considérablement le
rendement de culture. En cas de surproduction de digestat il peut être également commercialisé.
Ainsi la valorisation et sa commercialisation permet au ménage d’économiser en moyenne 150$ par
an.
Ainsi l’utilisation d’un biodigesteur au lieu d’un réchaud à bois permet au ménage
d’économiser en moyenne 344$
Après quelques calculs on remarque que le retour d’investissement se fait en 5 ans

Bilan financier d'un ménage qui investit dans un


biodigesteur

5.5
5.1
4.5 4.5
4.1
3.9
3.5
3 3.1
2.5 2.5
2
1.8 1.8 1.7 1.8 1.8
1.4 1.3 1.4
1.1 1.2 1.1
1 1
0.6
0.2 0.3
0 0.1

Solde annuel Solde cumulé Gain si revente

B- Impacts sociaux à Madagascar

Il est difficile d’apporter une mesure quantitative des impact sociaux lier à l’utilisation d’un
biodigesteur. A Madagascar aucune études précise n’a été mener sur ce sujet en termes
d’amélioration de condition de vie, des satisfactions principales des ménages, des
problèmes raconter ou freins au développement.
En revanche, il est important de souligner que le taux d’appropriation des biodigesteurs
domestique construit (basée sur les statistique fournis par les opérateurs) est élevé. Par
ailleurs, la plupart des biodigesteurs qui ne sont plus fonctionnels le sont principalement à
cause des manques intrant (bouse de zébu) en raison de la diminution des cheptels des
minages bénéficiaire (vols de zébu ou vente pour cause de problème financière)

• La réduction des problèmes de santé :

La réduction des fumées émise lors de la combustion du bois-énergie en intérieur diminue les risques
de maladie respiratoires et oculaires. La méthanisation des déchets organique réduit les pollutions
des eaux et donc des maladies gastriques. La réduction de l’utilisation d’engrais chimique toxique
pour l’homme réduits les risque de maladie liées à leurs manutentions ou absorption
• Amélioration des conditions de vie des ménages et surtout des femmes :

L’utilisation de déchets organique en intrant permets de réduire les gènes dus à leur épandage
approximait des ménages car la méthanisation permet de réduire fortement ces effets

La valorisation du biogaz permet l’accès à une Energie moderne, disponible et centralisé. Concernant
la valorisation pour la cuisine, il permet d’améliorer les conditions de vie des femmes par la
réduction de la pénibilité de la cuisson. Concernant sa valorisation en lumière, il permet aux enfants
de faire leur devoir le soir.

La valorisation du digestat permets d’augmenter les rendements des cultures et offre l’opportunité
au ménage de diversifier leur culture et donc d’améliorer la qualité nutritive des aliments consommé

• Remarques

Dans les pays en développement, ces déchets organiques peuvent être va : loris par les ménages
pour l’agriculture. Il faut donc bien étudier l’utilisation de ces derniers avant de proposer des
installation biogaz afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de conflits d’usage et de manque à gagner pour
les bénéficiaires

Enfin l’installation d’un système biogaz implique des modifications des habitudes et notamment une
réorganisation de l’espace de cuisson. Les femmes doivent donc bien s’approprier la technologie et
accepter ce changement

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