05 Ensembles Applications
05 Ensembles Applications
05 Ensembles Applications
I. Ensembles
1. Généralités
La notion d’ensemble est une notion intuitive : c’est une collection d’objets appelés éléments.
Par exemple, l’ensemble N des entiers naturels, l’ensemble Z des entiers relatifs, l’ensemble Q
des rationnels et l’ensemble R des nombres réels.
Lorsqu’un élément x appartient à un ensemble E , on note x ∈ E .
La négation x ∈ E se note x 6∈ E .
Remarque. Il y a plusieurs façons de définir un ensemble :
• de manière descriptive : A = {0, 1, 2}
• de manière conditionnelle : A = {n ∈ N : n ≤ 2}
Définition. On dit qu’un ensemble F est un sous-ensemble (ou une partie) de l’ensemble E si
tout élément de F est aussi élément de E . On dit aussi que F est inclus dans E et on note F ⊂ E.
F ⊂ E ⇔ ∀x ∈ F, x ∈ E
1
2
Définition. L’ensemble des parties d’un ensemble E est un ensemble noté P(E). On a donc
F ⊂ E ⇔ F ∈ P(E)
On dit que deux ensembles E et F sont disjoints si leur intersection est l’ensemble vide. On dit
qu’il s’intersectent ou qu’ils ont une intersection non vide sinon.
Proposition. Soient E , F et G trois ensembles, on a alors
E∩∅=∅ E ∩E = E
E∩F =F ∩E (La loi ∩ est commutative)
(E ∩ F ) ∩ G = E ∩ (F ∩ G) (La loi ∩ est associative)
A × (B ∪ C) = (A × B) ∪ (A × C)
A × (B ∩ C) = (A × B) ∩ (A × C)
(A × B = A × C) ∧ (A 6= ∅) ⇒ B = C
Exercice. Soient A, B , C et D des ensembles. Montrer
(A ∪ B) × (C ∪ D) ⊃ (A × C) ∪ (B × D)
(A ∩ B) × (C ∩ D) = (A × C) ∩ (B × D)
Définition. On généralise l’intersection et la réunion de deux ensembles de la manière suivante
: soit F ⊂ P(E), une famille (non nécessairement finie) de parties de E . On appelle intersection
et réunion des éléments de F les ensembles :
\
X = {x ∈ E : ∀X ∈ F, x ∈ X}
X∈F
[
X = {x ∈ E, ∃X ∈ F : x ∈ X}
X∈F
X∈F
4
Remarquons que lorsque la famille F ne contient que deux parties de E , on retrouve la définition
de l’intersection et de la réunion présentée ci-dessus.
Définition. Soit F un recouvrement de E . On dit que F est une partition de E si ses éléments
sont non vides et deux à deux disjoints, c’est à dire
∀(X, X ′ ) ∈ F 2 , X 6= X ′ ⇒ X ∩ X ′ = ∅
Par exemple, on peut former une partition de E à deux éléments en considérant une partie A ⊂ E
et son complémentaire Ā.
II. Applications
1. Injectivité, surjectivité, bijectivité d’une application
Définition. Soient E et F deux ensembles. Une application f de E dans F est la donnée d’une
partie Gf de E × F telle que, pour tout élément x de E , l’ensemble {y ∈ F : (x, y) ∈ Gf }
contienne exactement un élément.
On dit que E est l’ensemble de départ, F est l’ensemble d’arrivée et Gf est le graphe de l’application
f.
Pour tout élément x de E , l’unique élément de l’ensemble {y ∈ F : (x, y) ∈ Gf } est appelé image
de x par f et on le note f (x).
Pour dire que f est une application de E dans F qui à tout élément x de E associe l’image f (x),
on notera f : E → F, x 7→ f (x)
On note F E l’ensemble des applications de E dans F .
Définition. Soit f ∈ F E et y ∈ F . On appelle antécédent de y tout élément x de E tel que
y = f (x).
Exemple. On définit l’application identité de E notée IdE par
IdE : E → E, x 7→ x
Soit a un élément de F , l’application constante à a associe à tout élément de E l’élément a.
Remarque.
f : R+ → R, x 7→ y tel que y 2 = x n’est pas une application.
f : R+ → R+ , x 7→ y tel que y 2 = x est une application.
f : R → R, x 7→ tan x n’est pas une application
Définition. Soit f ∈ F E une application. On dit que f est injective (ou que f est une injection)
si tout élément de F admet au plus un antécédent par f , ce qui s’écrit
∀(x, x′ ) ∈ E 2 : f (x) = f (x′ ) ⇒ x = x′
ou encore, par contraposée
∀(x, x′ ) ∈ E 2 : x 6= x′ ⇒ f (x) 6= f (x′ )
Définition. Soit f ∈ F E une application. On dit que f est surjective (ou que f est une surjec-
tion) si tout élément de F admet au moins un antécédent par f .
Définition. Soit f ∈ F E une application. On dit que f est bijective (ou que f est une bijection)
si tout élément de F admet exactement un antécédent par f . Une application est donc bijective
si et seulement si elle est à la fois injective et surjective.
Remarque. Si f ∈ F E est bijective alors on peut définir l’application
F → E, y 7→ l’unique x ∈ E tel que y = f (x).
Définition. On appelle suite d’élément de E tout élément de l’ensemble E N . Si on appelle u
une suite de E , il est habituel de noter un l’image de l’entier n au lieu de u(n).
5
2. Composition d’applications
Définition. Soient f ∈ F E et g ∈ GF . On appelle composée de f et g l’application de E dans G
notée g ◦ f définie par
g ◦ f : E → H, x 7→ g(f (x))
Proposition. Soient f ∈ F E , g ∈ GF et h ∈ H G. On a (h ◦ g) ◦ f = h ◦ (g ◦ f ) .
On dit que la composition est associative et l’on note h ◦ g ◦ f.
Proposition. (*) La composée de deux injections est une injection.
Proposition. (*) Si g ◦ f est une injection, alors f est une injection.
Proposition. (*) La composée de deux surjections est une surjection.
Proposition. (*) Si g ◦ f est une surjection, alors g est une surjection.
Proposition. La composée de deux bijections est une bijection.
Proposition. Soit f ∈ F E , on a f ◦ IdE = f et IdF ◦ f = f
Définition. Soit f ∈ E E .
On dit que f est une involution si f ◦ f = Id. On dit que f est idempotente si f ◦ f = f.
Définition. Soit f ∈ F E . On dit que f est inversible s’il existe une application g ∈ E F , appelée
inverse de f qui vérifie
g ◦ f = IdE et f ◦ g = IdF
On peut ainsi parler de f (x) (image d’un élément de E par l’application f ) qui est un élément
de F , mais aussi de f (A) (image d’une partie de E ), qui est une partie de F . On a alors
f ({x}) = {f (x)}.
Si f ∈ E E et A ⊂ E , alors A est stable par f si, et seulement si, f (A) ⊂ A.
Proposition. (*) Soient A et B , deux parties de E et f ∈ F E . On a alors
f (A) = ∅ ⇔ A = ∅
A ⊂ B ⇒ f (A) ⊂ f (B)
f (A ∪ B) = f (A) ∪ f (B)
f (A ∩ B) ⊂ f (A) ∩ f (B)
f (E)\f (A) ⊂ f (A)
2. Relations d’ordre
Définition. Soit E un ensemble muni d’une relation R sur E . On dit que R est une relation
d’ordre si elle est réflexive, antisymétrique et transitive. On dit que l’ensemble E est ordonné
lorsqu’il est muni d’une relation d’ordre.
Exemple. La relation ≤ est une relation d’ordre sur R.
Définition. Soit E un ensemble muni d’une relation d’ordre notée ≤. On dit que l’ordre est
total (ou que E est totalement ordonnée) si
∀(x, y) ∈ E 2 : (x ≤ y) ∨ (y ≤ x)
Dans le cas contraire, on parle d’ordre partiel et deux éléments x et y qui vérifie la proposition
ci-dessus sont dits comparables.
Exemple. L’ordre ≤ est total sur R. La divisibilité muni N d’un ordre partiel pour lequel 2 et 4
sont comparables, mais pas 2 et 3.
3. Relations d’équivalence
Définition. Soit E un ensemble muni d’une relation R sur E . On dit que R est une relation
d’équivalence si elle est réflexive, symétrique et transitive.
Exemple. La congruence modulo n définie sur l’ensemble Z par xRy si n|(x−y) est une relation
d’équivalence.
Définition. Soit E un ensemble muni d’une relation d’équivalence R. On définit la classe d’un
élément x ∈ E et on note Cl(x) ou x̄ l’ensemble des éléments de E en relation avec x.
On appelle classe d’équivalence tout ensemble de la forme Cl(x) avec x ∈ E .
On dit d’un élément d’une classe d’équivalence qu’il est un représentant de cette classe.
Proposition. (*) Soit A une classe d’équivalence, alors
∀x ∈ A, A = Cl(x)