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Geu 2023

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Grossesse extra-utérine

I/ GENERALITES
•1/ Définition
•La grossesse extra-utérine (GEU) ou grossesse
ectopique est la nidation de l’œuf en dehors de
l’utérus.

•La présentation la plus fréquente est la grossesse


tubaire avec une nidation qui débute dans la trompe
: dans sa partie ampullaire dans 75 % des cas,
isthmique dans 20 % des cas, voire pavillonnaire
pour 3 % des GEU.
•2/ Physiopathologie

•Implantation ectopique de l’œuf

•Trompe++++ de façon plus rare, on peut assister à


une nidation dans la partie interstitielle de l’utérus,
sur l’ovaire ou dans l’abdomen et
exceptionnellement dans le col de l’utérus
(grossesse cervicale) ou dans une corne utérine
rudimentaire en cas d’utérus mal formé.
2/ Evolution naturelle

• L’évolution naturelle de la nidation ectopique est la rupture


tubaire par distension excessive avec hémopéritoine puis choc
hémorragique et décès exceptionnel. La GEU, quand elle est
évoluée, est donc l’exemple même de l’urgence vitale et reste
une cause de mortalité maternelle majeure dans le monde.
L’incidence des grossesses extra-utérines a augmenté dans les
pays développés représentant, en France, 2 % des grossesses.
La morbi-mortalité a été très sensiblement diminuée grâce aux
possibilités de diagnostics précoces et de traitements efficaces et
moins invasifs comme le traitement médicamenteux ou la
cœlioscopie.
3/ Facteurs de risque
tous les facteurs altérant la motilité tubaire:

• les infections génitales hautes (IGH) le germe le plus fréquemment en


cause est Chlamydia trachomatis,
• le tabac
• les antécédents de chirurgie tubaire ou pelvienne
• les autres causes d’altération de la paroi tubaire : endométriose,
tuberculose, bilharziose, malformation utérine ou tubaire;
• l’âge maternel élevé;
• certains types de contraception : la pilule microprogestative, le dispositif
intra-utérin
• la fécondation in vitro : 4,5 % des FIV.
II/ CAT en cas de GEU précoce non
compliquée

•Le diagnostic de GEU doit être évoqué chez toute


femme en âge de procréer se présentant aux
urgences pour des douleurs pelviennes et/ou des
métrorragies.

Il faut réaliser un examen clinique, une échographie


pelvienne et un dosage plasmatique de βHCG (pas
mis = 0).
•1/ Signes fonctionnels

•Troubles des règles ( amenorrhée, anomalie


d’abondance ou de durée…)
•Douleurs pelviennes unilatérales
•Métrorragies: peu abondantes, répétées, classiquement
sépia voire noirâtres, parfois mélangées à du sang rouge

•2/ Examen général:


•généralement conservé à ce stade
• 3 / Examen gynécologique:
• Examen au spéculum : un saignement d'origine endo-utérine.
• Au toucher vaginal un utérus moins volumineux que ne le voudrait le terme de
la grossesse ; parfois une sensibilité d'un cul-de-sac vaginal ou une masse latéro-
utérine sensible au toucher ; au niveau du cul-de-sac de Douglas , le toucher
peut entraîner une vive douleur témoignant d'une irritation péritonéale ;
éventuellement, il existera également une douleur à la mobilisation utérine.
• Mais, parfois, la patiente peut ne pas avoir présenté de retard de règles vrai. Les
signes sympathiques de grossesse peuvent être absents ou avoir disparu. Les
douleurs pelviennes peuvent être peu importantes ou bilatérales ou absentes.
L'examen peut par ailleurs être peu contributif.
• La GEU peut être asymptomatique. Dans ce contexte, l'existence de troubles des
règles, et/ou de métrorragies, et/ou de douleurs pelviennes même minimes chez
une femme jeune (surtout s'il existe des facteurs de risque de GEU), doit faire
évoquer le diagnostic de GEU et pratiquer deux examens de première intention :
le dosage quantitatif des β-hCG plasmatiques et une échographie pelvienne.
• 4/ Examens paracliniques:

• Le dosage de la β-hCG : Elle est présente dans la circulation


sanguine une semaine après la fécondation, donc avant le
retard de règle éventuel. Sa positivité permet d'affirmer
l'existence d'une grossesse.
• Lors d'une grossesse normalement évolutive, le taux de β-hCG
double toutes les 48 heures. Lors d'une grossesse extra-
utérine, il est habituel d'avoir une cinétique perturbée du fait
d'une non-multiplication par 2 des taux de β-hCG toutes les 48
heures.
• L'échographie pelvienne: l’uterus est vide. La constatation
d'une vacuité utérine pour un taux de β-hCG > à 1500 UI/l doit
Les autres signes sont :
• Un épanchement liquidien dans le Douglas, correspondant à un
épanchement de sang dans la partie la plus déclive du péritoine
• Une formation latéro-utérine hétérogène hématosalpinx ou la
visualisation directe du sac ovulaire à la GEU.
• Bilan préopératoire (NFS, groupe rhésus TP, TCA, et
consultation anesthésique) et préthérapeutique en fonction du
traitement médical ou chirurgical.
• Au total, le plus souvent, le diagnostic est fait sur le trépied :
clinique, β-hCG plasmatiques et échographie. Dans certains
cas, s'il persiste un doute diagnostic, on pourra être conduit à
réaliser une cœlioscopie (cf. glossaire) à visée diagnostique.
•4/ Traitement
• Médical : Le méthotrexate (cf. glossaire) (1mg/Kg) Il est
volontiers administré par voie intramusculaire (ou locale
percœlioscopique ou sous contrôle échographique), plus
rarement par voie intraveineuse.
• Les applications du traitement médical sont les cas de grossesse
extra-utérine paucisymptomatique, β-hCG < 5 000 UI/l,
hématosalpinx de petite taille, sans hémopéritoine.
• Les dosages de β-hCG devront être surveillés jusqu'à négativation.
Un bilan biologique équivalent au bilan pré-thérapeutique être
demandé à la fin de la première semaine. Il est à noter assez
souvent une augmentation fréquente des douleurs pelviennes
entre le 1er et le 4e jour suivant l'injection
• Chirurgical:
• La cœliochirurgie avec chirurgie radicale (salpingectomie)) ou
chirurgie conservatrice (salpingotomie ).
• La laparotomie (cf. glossaire) n'a plus d'indications dans cette
situation de GEU non-compliquée.

• Abstention thérapeutique : Les indications de ce traitement


sont limitées et réservées exclusivement aux grossesses extra-
utérines asymptomatiques et chez des patientes dont
l'hémodynamique et l'hématocrite sont stables, avec un taux
de β-hCG initial < 1 000 UI/l et avec absence échographique
d'hémopéritoine et de sac ovulaire.
II/ CAT en cas de GEU rompue
• En cas de GEU rompue, le tableau clinique sera celui d'une hémorragie interne
avec :
• Les signes généraux : ils sont souvent assez importants avec signes de choc
hémorragique (tension artérielle basse et pincée, un pouls rapide et filant, des
extrémités froides avec une patiente agitée et angoissée).
• Au niveau abdominal, on retrouve un abdomen ballonné ainsi qu'une défense
suspubienne sans contracture.
• Toucher vaginal sont très douloureux, induisant le cri du Douglas (cf. glossaire)
signant un volumineux hémopéritoine
• L'interrogatoire, s'il est possible, retrouvera des signes pouvant faire évoquer un
stade précoce de grossesse extra-utérine. La douleur pelvienne est souvent
apparue comme brutale, en coup de poignard, diffusant rapidement à tout
l'abdomen.
• La CAT consiste à :
• 1. Deux voies veineuses, pour rétablir une volémie et une
hémodynamique correcte (macromolécules puis sang) et
organiser l'intervention chirurgicale en urgence (pronostic vital
en jeu),
• 2. Réaliser un bilan préopératoire en urgence (bilan biologique,
coagulation, consultation anesthésique) + dosage hCG sanguins
ou urinaires selon les disponibilités du plateau technique,
• 3. Surveiller les constantes hémodynamiques,
• 4. Ne pas oublier la prévention de l'immunisation rhésus si
nécessaire.

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