Téléchargez comme PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 18
Grossesse extra-utérine
I/ GENERALITES •1/ Définition •La grossesse extra-utérine (GEU) ou grossesse ectopique est la nidation de l’œuf en dehors de l’utérus.
•La présentation la plus fréquente est la grossesse
tubaire avec une nidation qui débute dans la trompe : dans sa partie ampullaire dans 75 % des cas, isthmique dans 20 % des cas, voire pavillonnaire pour 3 % des GEU. •2/ Physiopathologie
•Implantation ectopique de l’œuf
•Trompe++++ de façon plus rare, on peut assister à
une nidation dans la partie interstitielle de l’utérus, sur l’ovaire ou dans l’abdomen et exceptionnellement dans le col de l’utérus (grossesse cervicale) ou dans une corne utérine rudimentaire en cas d’utérus mal formé. 2/ Evolution naturelle
• L’évolution naturelle de la nidation ectopique est la rupture
tubaire par distension excessive avec hémopéritoine puis choc hémorragique et décès exceptionnel. La GEU, quand elle est évoluée, est donc l’exemple même de l’urgence vitale et reste une cause de mortalité maternelle majeure dans le monde. L’incidence des grossesses extra-utérines a augmenté dans les pays développés représentant, en France, 2 % des grossesses. La morbi-mortalité a été très sensiblement diminuée grâce aux possibilités de diagnostics précoces et de traitements efficaces et moins invasifs comme le traitement médicamenteux ou la cœlioscopie. 3/ Facteurs de risque tous les facteurs altérant la motilité tubaire:
• les infections génitales hautes (IGH) le germe le plus fréquemment en
cause est Chlamydia trachomatis, • le tabac • les antécédents de chirurgie tubaire ou pelvienne • les autres causes d’altération de la paroi tubaire : endométriose, tuberculose, bilharziose, malformation utérine ou tubaire; • l’âge maternel élevé; • certains types de contraception : la pilule microprogestative, le dispositif intra-utérin • la fécondation in vitro : 4,5 % des FIV. II/ CAT en cas de GEU précoce non compliquée
•Le diagnostic de GEU doit être évoqué chez toute
femme en âge de procréer se présentant aux urgences pour des douleurs pelviennes et/ou des métrorragies.
Il faut réaliser un examen clinique, une échographie
pelvienne et un dosage plasmatique de βHCG (pas mis = 0). •1/ Signes fonctionnels
•Troubles des règles ( amenorrhée, anomalie
d’abondance ou de durée…) •Douleurs pelviennes unilatérales •Métrorragies: peu abondantes, répétées, classiquement sépia voire noirâtres, parfois mélangées à du sang rouge
•2/ Examen général:
•généralement conservé à ce stade • 3 / Examen gynécologique: • Examen au spéculum : un saignement d'origine endo-utérine. • Au toucher vaginal un utérus moins volumineux que ne le voudrait le terme de la grossesse ; parfois une sensibilité d'un cul-de-sac vaginal ou une masse latéro- utérine sensible au toucher ; au niveau du cul-de-sac de Douglas , le toucher peut entraîner une vive douleur témoignant d'une irritation péritonéale ; éventuellement, il existera également une douleur à la mobilisation utérine. • Mais, parfois, la patiente peut ne pas avoir présenté de retard de règles vrai. Les signes sympathiques de grossesse peuvent être absents ou avoir disparu. Les douleurs pelviennes peuvent être peu importantes ou bilatérales ou absentes. L'examen peut par ailleurs être peu contributif. • La GEU peut être asymptomatique. Dans ce contexte, l'existence de troubles des règles, et/ou de métrorragies, et/ou de douleurs pelviennes même minimes chez une femme jeune (surtout s'il existe des facteurs de risque de GEU), doit faire évoquer le diagnostic de GEU et pratiquer deux examens de première intention : le dosage quantitatif des β-hCG plasmatiques et une échographie pelvienne. • 4/ Examens paracliniques:
• Le dosage de la β-hCG : Elle est présente dans la circulation
sanguine une semaine après la fécondation, donc avant le retard de règle éventuel. Sa positivité permet d'affirmer l'existence d'une grossesse. • Lors d'une grossesse normalement évolutive, le taux de β-hCG double toutes les 48 heures. Lors d'une grossesse extra- utérine, il est habituel d'avoir une cinétique perturbée du fait d'une non-multiplication par 2 des taux de β-hCG toutes les 48 heures. • L'échographie pelvienne: l’uterus est vide. La constatation d'une vacuité utérine pour un taux de β-hCG > à 1500 UI/l doit Les autres signes sont : • Un épanchement liquidien dans le Douglas, correspondant à un épanchement de sang dans la partie la plus déclive du péritoine • Une formation latéro-utérine hétérogène hématosalpinx ou la visualisation directe du sac ovulaire à la GEU. • Bilan préopératoire (NFS, groupe rhésus TP, TCA, et consultation anesthésique) et préthérapeutique en fonction du traitement médical ou chirurgical. • Au total, le plus souvent, le diagnostic est fait sur le trépied : clinique, β-hCG plasmatiques et échographie. Dans certains cas, s'il persiste un doute diagnostic, on pourra être conduit à réaliser une cœlioscopie (cf. glossaire) à visée diagnostique. •4/ Traitement • Médical : Le méthotrexate (cf. glossaire) (1mg/Kg) Il est volontiers administré par voie intramusculaire (ou locale percœlioscopique ou sous contrôle échographique), plus rarement par voie intraveineuse. • Les applications du traitement médical sont les cas de grossesse extra-utérine paucisymptomatique, β-hCG < 5 000 UI/l, hématosalpinx de petite taille, sans hémopéritoine. • Les dosages de β-hCG devront être surveillés jusqu'à négativation. Un bilan biologique équivalent au bilan pré-thérapeutique être demandé à la fin de la première semaine. Il est à noter assez souvent une augmentation fréquente des douleurs pelviennes entre le 1er et le 4e jour suivant l'injection • Chirurgical: • La cœliochirurgie avec chirurgie radicale (salpingectomie)) ou chirurgie conservatrice (salpingotomie ). • La laparotomie (cf. glossaire) n'a plus d'indications dans cette situation de GEU non-compliquée.
• Abstention thérapeutique : Les indications de ce traitement
sont limitées et réservées exclusivement aux grossesses extra- utérines asymptomatiques et chez des patientes dont l'hémodynamique et l'hématocrite sont stables, avec un taux de β-hCG initial < 1 000 UI/l et avec absence échographique d'hémopéritoine et de sac ovulaire. II/ CAT en cas de GEU rompue • En cas de GEU rompue, le tableau clinique sera celui d'une hémorragie interne avec : • Les signes généraux : ils sont souvent assez importants avec signes de choc hémorragique (tension artérielle basse et pincée, un pouls rapide et filant, des extrémités froides avec une patiente agitée et angoissée). • Au niveau abdominal, on retrouve un abdomen ballonné ainsi qu'une défense suspubienne sans contracture. • Toucher vaginal sont très douloureux, induisant le cri du Douglas (cf. glossaire) signant un volumineux hémopéritoine • L'interrogatoire, s'il est possible, retrouvera des signes pouvant faire évoquer un stade précoce de grossesse extra-utérine. La douleur pelvienne est souvent apparue comme brutale, en coup de poignard, diffusant rapidement à tout l'abdomen. • La CAT consiste à : • 1. Deux voies veineuses, pour rétablir une volémie et une hémodynamique correcte (macromolécules puis sang) et organiser l'intervention chirurgicale en urgence (pronostic vital en jeu), • 2. Réaliser un bilan préopératoire en urgence (bilan biologique, coagulation, consultation anesthésique) + dosage hCG sanguins ou urinaires selon les disponibilités du plateau technique, • 3. Surveiller les constantes hémodynamiques, • 4. Ne pas oublier la prévention de l'immunisation rhésus si nécessaire.