Football
Football
Football
Le calendrier des compétitions est gouverné par deux types d'épreuves : celles
concernant les clubs et celles des équipes nationales. La Coupe du monde est
l'épreuve internationale la plus prestigieuse. Elle a lieu tous les quatre ans
depuis 1930 (sauf en 1942 et 1946). Pour les clubs, championnats nationaux et
autres coupes sont au programme des compétitions.
Histoire
Article détaillé : Histoire du football.
Genèse du jeu
Article détaillé : Origines du football.
Le Highway Act britannique de 1835 interdisant la pratique du folk football sur les
routes14 le contraint à se replier sur des espaces clos. Des variantes de la soule
se pratiquent déjà, de longue date, sur des terrains clos15. C'est là, sur les
terrains des écoles d'Eton, Harrow, Charterhouse, Rugby, Shrewsbury, Westminster et
Winchester, notamment, que germe le football moderne. Les premiers codes de jeu
écrits datent du milieu du xixe siècle (1848 à Cambridge16). Chaque équipe possède
ses propres règles, rendant les matches problématiques. La Fédération anglaise de
football (Football Association) est créée en 1863. Son premier objectif est
d'unifier le règlement.
Exemple britannique
Article détaillé : Débuts du football.
Photo en noir et blanc d'une équipe de football posant autour de son blason et de
ses trophées au centre.
Aston Villa en 1899.
Les Britanniques codifient et organisent le football en s'inspirant des exemples du
cricket et du baseball, ces deux sports collectifs étant déjà structurés avant
l'émergence du football. Des ligues professionnelles aux championnats et autres
coupes, le football n'innove pas. Le premier club non scolaire est fondé en 1857 :
le Sheffield Football Club. Le Sheffield FC dispute le premier match inter-club
face au Hallam FC (fondé en 1860) le 26 décembre 1860 à seize contre seize17. Ces
deux clubs pionniers se retrouvent en décembre 1862 pour le premier match de
charité17. La Youdan Cup est la première compétition. Elle se tient en 1867 à
Sheffield et Hallam FC remporte le trophée le 5 mars18. La première épreuve à
caractère national est la FA Challenge Cup 1872. Le professionnalisme est autorisé
en 1885 et le premier championnat se dispute en 1888-1889. La Fédération anglaise
tient un rôle prépondérant dans cette évolution, imposant notamment un règlement
unique en créant la FA Cup, puis les clubs prennent l'ascendant19. La création du
championnat (League) n'est pas le fait de la Fédération mais une initiative des
clubs cherchant à présenter un calendrier stable et cohérent. L'existence d'un
réseau ferroviaire rend possible cette évolution engagée par William McGregor,
président d'Aston Villa20. Ce premier championnat est professionnel, et aucun club
du Sud du pays n'y participe.
Photo noir et blanc d'un but marqué dans le petit filet, hors de portée du gardien
lors d'un match de football.
Finale de la FA Cup 1905.
Concernant le jeu, le passage du dribbling game (dribbles individuels) au passing
game (jeu de passes) est une évolution importante. À l'origine, le football est
très individualiste : les joueurs, tous attaquants, se ruent vers le but balle au
pied, c’est-à-dire en enchaînant les dribbles. C'est le dribbling. Mais comme
Michel Platini aime à le rappeler, « le ballon ira toujours plus vite que le joueur
». C'est sur ce principe simple qu'est construit le passing game. Cette innovation
apparaît à la fin des années 1860 et s'impose dans les années 1880. Dès la fin des
années 1860, des matches entre Londres et Sheffield auraient introduit le passing
au Nord26. C'est la version de Charles Alcock, qui situe en 1883 la première vraie
démonstration de passing à Londres par le Blackburn Olympic. Entre ces deux dates,
la nouvelle façon de jouer trouve refuge en Écosse27.
Football international
Photo d'un terrain pendant un match prise d'une tribune latérale. Au centre un fan
porte le drapeau du Canada sur son dos.
Match de football au stade BMO Field de Toronto au Canada.
Contrairement aux sports « nobles » comme le cricket, le tennis, le hockey sur
gazon et le rugby, le football n'est pas très développé au sein des clubs sportifs
installés dans l'Empire britannique. Ainsi, cette discipline est aujourd'hui encore
peu prisée en Inde, au Pakistan, en Amérique du Nord ou en Australie, notamment. En
Afrique du Sud, les colons britanniques y importent le football dès 186933 puis une
coupe du Natal est organisée dès 188434, mais le football, sport roi dans les
townships35, reste très mal perçu par les tenants blancs de l'apartheid qui lui
préfèrent le rugby, le tennis et le cricket. Le football fut, il est vrai, en
pointe pour dénoncer l'apartheid et dès le 9 avril 1973, une équipe mêlant joueurs
noirs et blancs représente l'Afrique du Sud lors d'un match international non
officiel face à la Rhodésie36.
Photo d'un match de football prise depuis la tribune basse derrière le côté droit
des buts.
Match de football en Belgique (Royal Excelsior Mouscron-Standard de Liège).
La Belgique, où les universités anglaises jouent un rôle moteur39, les Pays-Bas
(premier club fondé en 187939), la Suisse (introduction du football dès les années
1860 et premier club en 187940) et le Danemark (premier club en 187641) figurent
parmi les premiers pays de l'Europe continentale touchés par le football.
Photo de la présentation des équipes en début de match, les rouge et jaune à gauche
contre les blancs à droite.
Match de football amateur à Rodez (France).
La Fédération internationale de football association (FIFA) est fondée à Paris en
1904 malgré le refus britannique de participer à une entreprise lancée par les
dirigeants français de l'USFSA45. Le but premier de l'Union est de réduire au
silence les autres fédérations sportives françaises pratiquant le football, et elle
impose dans les textes fondateurs de la FIFA qu'une seule fédération par nation
soit reconnue par l'organisme international. Le piège se retourne contre l'USFSA en
1908. L'Union claque la porte de la FIFA, laissant à son principal concurrent, le
Comité français interfédéral (ancêtre direct de l'actuelle Fédération française de
football), son siège à la FIFA46 ; l'USFSA se retrouve isolée mais son opposition
au professionnalisme demeure la règle jusqu'à la fin des années 1920. Le racingman
Frantz Reichel prophétise ainsi en 1922 que « le football professionnel anglais
périra s'il reste cantonné sur le sol britannique »47.
À la fin des années 1920 et au début des années 1930, plusieurs nations européennes
et sud-américaines autorisent le professionnalisme afin de mettre un terme aux
scandales de l'amateurisme marron qui touchent ces pays depuis les années 1910. Le
gardien de but international français Pierre Chayriguès refuse ainsi un « pont d'or
» du club anglais de Tottenham Hotspur en 1913 ; il admettra dans ses mémoires que
les joueurs du Red Star étaient grassement rémunérés malgré leur statut officiel
d'amateur48. L'Autriche (1924), la Tchécoslovaquie et la Hongrie (avant 1930),
l'Espagne (1929), l'Argentine (1931), la France (1932) et le Brésil (1933) sont les
premières nations (hors du Royaume-Uni) à autoriser le professionnalisme dans le
football2. En Italie, la Carta di Viareggio, mise en place par le régime fasciste
en 1926, assure la transition entre le statut amateur et professionnel,
définitivement adopté en 194649.
Carte stylisée du monde sur laquelle chaque zone continentale possède sa propre
couleur.
Les confédérations membres de la FIFA.
CAF en Afrique
CONCACAF en Amérique du Nord
CONMEBOL en Amérique du Sud
AFC en Asie et Australie
UEFA en Europe
OFC en Océanie
Au niveau continental, des confédérations gèrent le football. La première
confédération créée est celle d'Amérique du Sud, la CONMEBOL, fondée le 9 juillet
1916. Placées sous l'autorité hiérarchique de la FIFA, les confédérations veillent
toutefois à préserver leur indépendance. Elles disposent de certaines libertés, par
exemple, pour organiser les qualifications pour la Coupe du monde dans le cadre des
règles définies par la FIFA et sont autonomes pour gérer le calendrier de leurs
compétitions continentales, malgré des tentatives d'harmonisation sans grande
portée de la FIFA. Les cas africains et sud-américains sont significatifs. La Coupe
d'Afrique des nations (CAN), par exemple, se dispute tous les deux ans en pleine
saison européenne posant des problèmes pour les clubs employant des joueurs
africains. La FIFA n'ayant pas autorité sur le calendrier spécifique continental,
seule la Confédération africaine maîtrise cette question.
Selon un comptage publié par la FIFA le 31 mai 20071, le football est pratiqué dans
le monde par 270 millions de personnes dont 264,5 millions de joueurs (239,5
millions d'hommes et 26 millions de femmes). On compte environ 301 000 clubs pour 1
700 000 équipes et 840 000 arbitres. 113 000 joueurs évoluent sous statut
professionnel. Ce dernier chiffre est à manier avec précaution car il existe des
différences considérables entre les nations à propos de la définition d'un joueur
professionnel. L'Allemagne est ainsi absente du classement des vingt premières
nations à ce niveau tandis que d'autres nations, moins strictes dans la définition
du statut professionnel, avancent des données artificiellement élevées.
Au niveau des nations, la Chine est en tête avec 26,166 millions de joueurs
pratiquants. Derrière la Chine, on trouve les États-Unis (24,473 millions), l'Inde
(20,588), l'Allemagne (16,309), le Brésil (13,198), le Mexique (8,480), l'Indonésie
(7,094), le Nigeria (6,654), le Bangladesh (6,280), la Russie (5,803), l'Italie
(4,980), le Japon (4,805), l'Afrique du Sud (4,540), la France (4,190) et
l'Angleterre (4,164). Ces chiffres prennent en compte les licenciés et les
pratiquants non licenciés. Concernant les joueurs licenciés, le tableau ci-dessous
présente les données des douze fédérations nationales comptant le plus de joueurs
licenciés. À noter qu'après la participation en finale de la Coupe du monde 2006 de
l'équipe de France, le nombre des joueurs licenciés a dépassé le cap des 2 millions
en France (2 020 634)50.
Au niveau international, une première Coupe d'Europe est organisée en 196960. Elle
met aux prises l'Angleterre, le Danemark, la France et l'Italie. Le football
féminin n'étant pas reconnu officiellement par la FIFA et l'UEFA, cette compétition
est « non officielle ».
Au niveau mondial, la première Coupe du monde est jouée dès juillet 197061. C'est
encore une compétition « non officielle ». Après de multiples organisations de ce
type, l'UEFA (1984)62 puis la FIFA (1991)63 conviennent qu'il faut mettre en place
des compétitions « officielles », Coupe du monde de football féminin et Championnat
d'Europe de football féminin notamment.
Appellations contrôlées
L'association anglaise de football, la Football Association, fondée à Londres en
1863, prend à son compte le terme générique de « football » et, en codifiant les
règles du jeu, lui adjoint la mention « association » (association football) afin
de le distinguer des autres formes de football jouées à l'époque. Cependant
certains des clubs adhérents à la FA continuent de suivre des règles très
différentes ; Blackheath RC, notamment, qui milite pour l'usage des mains et
l'autorisation du placage. L'unification des règles menée par la FA, qui marque la
période allant de 1863 à 1870 place Blackheath dans une position isolée. Le club
londonien quitte alors la FA et part créer en 1871 la Football Rugby Union, une
fédération de football selon les règles dites de Rugby. Ainsi, dès 1871, deux
formes principales de football, d'une part l'association football et d'autre part
le Rugby football (football de Rugby) sont codifiées et disposent d’instances
dirigeantes. Ces deux sports essaiment dans le monde entier et donnent naissance à
des variantes américaine, australienne, gaélique ou canadienne.
Pratique du football
Règlement
Premières règles
Articles détaillés : Règles de Cambridge et Règles de Sheffield.
Le premier code de jeu date de 1848 : les Cambridge Rules16. D'autres universités
suivent l'exemple de Cambridge et édictent leurs propres règlements. Harrow met
ainsi en place un code autorisant l'usage des mains qui donnera naissance au rugby
et à ses déclinaisons, comme le football américain et le football canadien. Le
football se base exclusivement sur les règles de Cambridge, qui s'imposent comme
les plus simples. Cette notion de simplicité est fondatrice du football lui-même,
comme l'indique clairement le sous-titre des règles de J. C. Thring qui affinent le
règlement de Cambridge en 1862 : The Simplest Game70 (« Le jeu le plus simple »).
Le 1er décembre 1863, le Sheffield FC demande son affiliation à la FA74. Les clubs
de Sheffield suivent alors un code de jeu particulier mais proche des Cambridge
Rules et qui se joue à onze contre onze17. Pendant plus d'une décennie, les deux
codes coexistent et s'influencent tandis que certains clubs édictent des règlements
internes stipulant que seul leur règlement interne est applicable. Cette situation
très hétérogène n'empêche pas la FA de peaufiner son règlement. Le poste du gardien
de but est ainsi créé en 187073. De même, entre 1867 et 1870, les règles de
Sheffield connaissent quelques modifications comme l'abandon en 1868 du rouge75
(forme de points semblable au football australien, avec deux poteaux
supplémentaires situés à 4 yards des buts). Les clubs de la région de Nottingham,
qui avaient également un règlement inspiré des Cambridge Rules, adoptent les règles
de la FA en 186776.
La FA Cup est fondée en 1871 sur le principe « une coupe, deux codes »77. L'espoir
de la FA est de pousser les clubs de Sheffield à adopter ses règles. C'est presque
l'inverse qui se produit. En fait, les deux codes fusionnent en 187778. Depuis
lors, les règles sont unifiées puis confiées à la garde de l'International Board,
créé le 6 décembre 1882.
Principes du jeu
Le seul joueur autorisé à utiliser ses mains et ses bras lorsque le ballon est en
jeu est le gardien de but, pourvu que ce dernier se trouve dans sa surface de
réparation. Dans cette même surface, une faute habituellement sanctionnée par un
coup franc direct, l'est par un coup de pied de réparation (pénalty). Ce dernier
s'exécute sur un point situé à 11 mètres de la ligne de but. Outre les fautes de
mains, les autres fautes concernent essentiellement les comportements antisportifs
et les contacts entre les joueurs. Le tacle est autorisé, mais réglementé : un
tacle par derrière est ainsi souvent sanctionné d'un carton rouge synonyme
d'expulsion. En cas de faute moins grave, un carton jaune peut être donné par
l'arbitre au joueur fautif. Si ce joueur écope d'un second carton jaune au cours
d'une même partie, il est expulsé81.
Lois du jeu
Article détaillé : Lois du jeu.
Le football compte dix-sept « lois du jeu » régies par l'International Board. Le
règlement est le même pour les professionnels et les amateurs, en senior ou chez
les jeunes. La FIFA veille à l'application uniforme des mêmes lois du jeu partout
dans le monde.
1 Le terrain de jeu
2 Le ballon
3 Nombre de joueurs
4 Équipement des joueurs
5 L'arbitre
6 Les arbitres assistants
7 La durée du match
8 Le coup d'envoi et reprise du jeu
9 Ballon en jeu et hors du jeu
10 But marqué
11 Le hors-jeu
12 Fautes et comportement antisportif
13 Coup franc
14 Coup de pied de réparation (penalty)
15 Rentrée de touche
16 Coup de pied de but
17 Coup de pied de coin (corner)
Très conservateur, l'International Board modifie rarement le règlement
contrairement à nombre d'autres disciplines sportives. Depuis la création du Board,
la plus importante réforme fut celle de 1925 qui porte de trois à deux le nombre de
joueurs adverses devant se situer entre la ligne de but et celui qui reçoit une
passe pour ne pas être hors-jeu83. Cette réforme a d'importantes implications en
matière de tactique. Signalons également les réformes liées au gardien de but avec
l'interdiction de prendre le ballon à la main sur une passe d'un partenaire84
(1992)85 et de la limitation à l'usage des mains dans la seule surface de
réparation (1912)86. D'autres évolutions importantes ont lieu en 1891 : elles
concernent l'arbitre.
Arbitre
Article détaillé : Arbitre de football.
Photo de la présentation des trois arbitres en tenue (dont deux femmes) avec un
ballon posé au sol.
Trio arbitral mixte.
Sur le terrain, l'application du règlement est confiée à un corps arbitral qui se
met en place définitivement en 189187. Un temps évoqué, le double arbitrage était
en usage au début du jeu et un troisième arbitre, situé en tribune, prenait la
décision en cas de conflit entre les deux arbitres principaux. Ce système s’avère
inefficace et en 1891, le referee, jadis placé en tribune, est désormais positionné
sur le terrain, tandis que la doublette d’arbitres (umpires) est mise sur les bords
de touche (linesmen). L'arbitre central est rapidement doté de larges pouvoirs afin
de diriger pleinement la partie. Avant ces réformes, les penalties n'existent pas
et l'arbitre n'a pas le contrôle du temps de jeu. Depuis 1874, les umpires peuvent
siffler des coups francs et expulser des joueurs. Avant cette date, les expulsions
sont discutées avec les capitaines88. Les cartons jaunes et rouges sont introduits
en 1970 à la suite d'un incident au cours du match de Coupe du monde Angleterre-
Argentine en 1966. Expulsé, le capitaine argentin Antonio Rattín refuse de quitter
le terrain prétextant ne pas comprendre l'arbitre allemand Rudolf Kreitlein ;
l'affaire dure sept minutes89. Pour éviter ce genre de problèmes, le Board met en
place le système universel de cartons de pénalité jaunes et rouges.
Le corps arbitral est aujourd'hui constitué d'un arbitre principal qui se déplace
sur le terrain, ainsi que deux arbitres assistants évoluant le long de chaque ligne
de touche et munis de drapeaux. Dans le milieu professionnel, un quatrième arbitre
est présent pour assurer un remplacement en cas de blessure de l'un des trois
autres ; il sert également à signaler les changements de joueurs et à veiller au
maintien de l'ordre dans les zones techniques (bancs des joueurs) et au bord du
terrain. Au plus haut niveau, les arbitres subissent des tests physiques réguliers
(test de Cooper, notamment).
Depuis la fin du xxe siècle, le recours à la vidéo est souvent évoqué pour remédier
aux problèmes d’arbitrage. Ce système est toutefois très controversé, notamment car
il n'est pas absolument fiable[réf. nécessaire] et n'est pas applicable à tous les
niveaux du football, des juniors aux vétérans. Le 8 mars 2008, à l'occasion de sa
122e réunion annuelle, le Board suspend, jusqu'à nouvel ordre, les options
technologiques après des essais peu concluants d'arbitrage vidéo testés au Japon et
les difficultés techniques rencontrées par les équipes travaillant sur le contrôle
de la ligne de but par des moyens électroniques. En revanche, le Board autorise la
mise en place de tests avec deux arbitres assistants supplémentaires pour
surveiller les surfaces de réparation90.
Photo d'un arbitre de touche en jaune levant son drapeau avec les tribunes en fond.
Arbitre assistant signalant une sortie de but.
Comme dans d'autres disciplines, l'arbitrage doit faire face à des problèmes de
corruption. Les derniers cas en date en Allemagne91, en Belgique92, en Italie93 et
au Portugal94 ont notamment mis en lumière le rôle de certains clubs dans ces
affaires mais aussi l'intervention de parieurs. Dans d'autres cas, des joueurs
peuvent être également impliqués. Les sanctions (rétrogradation, titre annulé,
points retirés et poursuites judiciaires des personnes impliquées) et les
précautions (en Allemagne, l'arbitre est désormais désigné 48 heures avant la
rencontre) n'empêchent pas la poursuite de ces pratiques. Aussi, de nombreuses voix
appellent de leurs vœux la mise en place d'un véritable statut professionnel pour
les arbitres.
Le statut des arbitres, professionnel ou pas, est un sujet récurrent des dernières
années. La plupart des arbitres sont amateurs. La FIFA et son président Sepp
Blatter militent pour l'arbitrage professionnel. Pour les matchs de haut niveau,
les arbitres sont sous contrat avec leur fédération en Argentine, au Brésil, au
Mexique et en France, liés à la Premier League en Angleterre, et sous une sorte de
rapport contractuel en Italie95.
Les premiers maillots sont des lainages assez épais. Ils s'allègent durant la
première moitié du xxe siècle avec l'adoption de chemises en coton, puis, grâce aux
fibres synthétiques à partir des années 1960, ils deviennent très légers. Polyester
et polyamide sont principalement utilisés avec des systèmes d'évacuation de la
transpiration.
Le ballon est codifié par la Loi 2. Ses dimensions sont fixées en 1872. Le ballon
doit être sphérique, en cuir ou dans une autre matière adéquate, avoir une
circonférence de 70 cm au plus et de 68 cm au moins, un poids de 450 g au plus et
de 410 g au moins au début du match et une pression de 0,6 à 1,1 atmosphère (600 -
1 100 g/cm2). Ces dimensions sont plus réduites pour les ballons utilisés par les
joueurs de moins de 13 ans. Depuis le 1er janvier 1996, seuls des ballons ayant
passé les tests de la FIFA (Fifa Approved) sont utilisables en compétitions
internationales organisées par la FIFA ou les confédérations continentales101.
Le stade
Article détaillé : Stade de football.
Du terrain de jeu au stade
Dessin en couleur du terrain de football sur lequel les dimensions principales sont
inscrites.
Le terrain de jeu.
Les terrains de cricket restant déserts pendant l'hiver, ils sont utilisés au début
de l'histoire du jeu. Ceux qui peuvent disposer d'installations de cricket
comprenant également des vestiaires et des tribunes sont toutefois minoritaires. Il
faut le plus souvent se contenter de jouer sur un terrain plus ou moins bien tracé
et se changer au café du coin. Certains matches drainent toutefois très vite une
affluence certaine, et les premières tentatives d'entrées payantes se font en
Angleterre dès les années 1860. Sur le continent européen, les vélodromes jouent le
rôle des terrains de cricket au Royaume-Uni.
Confort et sécurité
Vue depuis sous les toits d'une tribune à gauche pleine de supporters debout avec
des drapeaux jaunes en plein match.
La Südtribüne du Signal Iduna Park de Dortmund.
Le confort et la sécurité des spectateurs restent longtemps une notion anecdotique
pour les architectes et les dirigeants, qui cherchent seulement à rentabiliser au
maximum leurs enceintes. Malgré la multiplication des drames et accidents, les
autorités prennent tardivement conscience de ce problème. L'UEFA réagit après le
drame du Heysel (1985), mais le football anglais, pourtant concerné au premier chef
par les morts du Heysel, ne modifie sa politique qu'après le drame de Sheffield
(1989) avec la mise en application du « Rapport Taylor », bannissant notamment les
places debout en Angleterre106. L'Allemagne, qui s'était refusée à diffuser en
direct les événements du Heysel, lance une réflexion de fond sur ces problèmes à
cette période. Elle donne ses fruits à l'occasion de la Coupe du monde 2006, avec
des enceintes intégrant pleinement les besoins de confort et de sécurité. À noter
le maintien d'une tribune avec des places debout au Signal Iduna Park de Dortmund :
la fameuse Südtribüne qui, avec ses 25 000 places debout, est la plus importante
tribune d'Europe. Ce maintien fut négocié par les supporters. Le fameux « Kop »
d'Anfield (Liverpool) n'eut pas cette chance. Conçue en 1906 pour accueillir 30 000
spectateurs, la capacité de cette tribune est réduite une première fois en 1970 à
25 000 places à la suite d'un incident lors d'un match européen entre Liverpool FC
et l'Ajax Amsterdam en décembre 1966 : les secours avaient été incapables de se
déplacer en tribune107. La dernière partie avec des spectateurs debout se joue le
1er mai 1994 devant 16 480 kopites. Depuis lors, le Kop compte 12 277 places
assises.
Vue à mi-hauteur depuis les tribunes d'un stade avec ses tribunes remplies avec un
match en cours.
Le nouveau Wembley Stadium.
Les pays latins restent étrangement à l'écart de ces débats. Même le drame de
Furiani (1992) ne provoque pas en France de prise de conscience, et aujourd'hui
encore, nombre d'enceintes utilisées par les professionnels ne répondent pas aux
critères minimum de sécurité[réf. souhaitée]. Les troubles de la saison 2006-2007
en Italie ont ainsi mis en lumière le grave déficit dans ce domaine des stades
italiens108. De très lourds investissements sont nécessaires pour mettre ces stades
à niveau et certaines nations n'ont pas jugé utile d'engager ces travaux. La France
avait pourtant l'occasion de le faire en 1998 en organisant la Coupe du monde, mais
elle a préféré concentrer ses efforts sur le seul Stade de France plutôt que de
profiter de cette opportunité pour s'équiper[réf. souhaitée]. La Ligue a bien tenté
de mettre en place dans les années 1990 des critères minimum en matière de stades
pour évoluer en professionnel, mais elle est déboutée le 20 novembre 2003 par le
Conseil d'État, sollicité par le ministère des Sports, hostile aux critères : il
est impossible à la Ligue française de ne pas admettre un club en professionnel en
raisons d'installations non conformes109.
Vue depuis la tribune basse d'un grand stade avec ses tribunes remplies avec un
match en cours.
L'Emirates Stadium, stade du club d'Arsenal.
Ainsi, l'Angleterre et l'Allemagne proposent aujourd'hui aux spectateurs de prendre
place dans des stades modernes, et les moyennes de spectateurs y atteignent des
sommets historiques. En France et en Italie, les enceintes ont au moins une
génération de retard, et les affluences stagnent en France et plongent en Italie
(deux fois moins de spectateurs dans les stades qu'au milieu des années 1980).
Parmi les stades les plus emblématiques, se trouvent en Amérique le Maracanã à Rio
de Janeiro, le stade Monumental Antonio Vespucio Liberti à Buenos Aires, le stade
Azteca à Mexico et en Europe, Wembley à Londres, récemment reconstruit, le stade
Santiago Bernabéu à Madrid, le Camp Nou à Barcelone et le San Siro à Milan.
« La technique, ce n’est pas savoir faire 1 000 jongles, c’est savoir passer la
balle à la bonne vitesse au bon endroit, au bon moment. »
— Johan Cruyff110
Pédagogie du football
Deux méthodes pédagogiques principales sont proposées aux jeunes joueurs. Dans la
première, analytique, utilisée depuis des décennies, l'éducateur découpe l'activité
en gestes techniques. Il démontre chaque geste et le fait répéter. Dans la
deuxième, appelée globale ou intégrée, l'éducateur met en place des situations qui
posent des problèmes aux joueurs. Il appartient aux joueurs de trouver des
solutions et de mettre en place des stratégies pour y parvenir. Dans cette méthode,
les jeunes joueurs sont actifs de leur apprentissage. L'éducateur guide les joueurs
et ne leur donne pas les réponses immédiatement mais procède par questionnement
pour leur permettre de trouver la solution par eux-mêmes.[réf. souhaitée]
Caractéristiques du jeu
Une tête de Miranda lors d'un match amical Autriche-Brésil au stade Ernst-Happel. À
sa gauche, Alessandro Schöpf. Juin 2018.
Pratiquer le football implique une activité physique intense et prolongée. En 90
minutes, selon son poste, un joueur parcourt entre 6 et 11 km et perd en moyenne 2
kg. Les blessures, généralement aux chevilles et aux genoux111, touchent tous les
types de footballeurs, professionnels ou amateurs, jeunes ou vieux. La mort subite,
en match ou à l'entraînement, est également un phénomène touchant tous les niveaux.
Les cas sont rares mais posent la question des limites physiques des joueurs avec
en toile de fond l'éternel débat sur le calendrier, trop chargé. Un sportif ne peut
pas être à 100 % sur l'ensemble d'une saison, et la gestion du calendrier fait
partie du jeu.
Le dopage est présent de longue date dans le football112. De très forts soupçons
planent ainsi sur l'équipe d'Allemagne de 1954 qui remporte la Coupe du monde.
L'enquête lave finalement la Mannschaft qui n'aurait procédé qu'à des piqûres de
glucose113. La position des instances qui affichent en façade leur volonté de
lutter contre ce fléau est assez ambiguë. La FIFA refuse ainsi longtemps de confier
à l'Agence mondiale antidopage la gestion de cette question. Un accord est trouvé
en juin 2006 quand le Comité international olympique demanda à toutes les
fédérations internationales de parapher le code mondial antidopage. La FIFA
conserve toutefois son autorité en matière de suspension114.
Mis à part le baseball, le football est le sport collectif le plus sujet à des
surprises sur un match115. De la victoire inattendue de West Bromwich Albion FC
face à l'« Invincible » Preston North End en finale de la FA Cup 1888 à
l'élimination de l'Olympique de Marseille par les amateurs de l'USJA Carquefou en
Coupe de France 2007-08, l'histoire du football est marquée par de nombreux
résultats étonnants. Comme le dit un adage sportif particulièrement adapté au
football : « sur un match, tout est possible ». Cette possibilité laissée aux «
petits » de triompher des « grands » est l'un des attraits du football.
Évolutions tactiques
Article détaillé : Dispositifs tactiques en football.
Dessin d'un terrain de football avec le positionnement des joueurs en WM.
Dispositif tactique en « WM ».
Des années 1880 à 1925, la pièce essentielle d'une équipe est son avant-centre qui
constitue la pointe d'une formation où figurent cinq attaquants, trois milieux et
deux défenseurs. Les attaquants doivent être puissants car le hors-jeu est signifié
si moins de trois joueurs se trouvent entre la ligne de but adverse et celui qui
reçoit une passe. Le passage de trois à deux joueurs pour un hors-jeu change en
profondeur le jeu. On passe de 4 700 buts marqués par saison dans les deux
divisions de League anglaise à 6 373 dès l'entrée en application de cette
modification116. L'entraîneur Herbert Chapman met au point une tactique innovante,
dite en « WM », c'est-à-dire trois défenseurs, deux milieux, deux inters (milieux
offensifs) et trois attaquants116. Les quatre joueurs du milieu de terrain
constituent le carré magique117, marquant la montée en puissance du poste de milieu
offensif (ou inter) dont le rôle est d'alimenter l'avant-centre en ballons.
La disposition tactique n'est rien sans animation du jeu. La vitesse tient ici un
rôle prépondérant. Sur le principe du passing, Bill Shankly à Liverpool FC et José
Arribas au FC Nantes (jeu à la nantaise) développent une animation de jeu très
rapide dès le début des années 1960, entraînant d'inévitables erreurs. Ces
dernières doivent être compensées par un collectif soudé, ne rechignant pas à
effectuer des tâches défensives ou offensives, selon les besoins de l'équipe. C'est
le « football total » prôné par Rinus Michels à l'Ajax Amsterdam au début des
années 1970[réf. souhaitée].
Le football moderne est plutôt réaliste en s'appuyant avant tout sur une solide
assise défensive. On assiste à la mise en place de dispositifs en 5-3-2, 4-5-1 et
5-4-1 avec des joueurs de couloirs remplaçant les ailiers d'autrefois.
Joueurs emblématiques
Photo du célèbre joueur Pelé de trois-quarts en costume.
Pelé
Tout au long de son histoire, le football a compté un grand nombre de joueurs
d’exception.
Chaque année, plusieurs titres de meilleurs joueurs sont décernés. Les plus
prestigieux de ces honneurs sont le Ballon d'or France Football, créé en 1956, le
Joueur FIFA de l'année (depuis 1991), le Ballon d'or africain (depuis 1970) et le
Meilleur joueur sud-américain de l'année (depuis 1971).
Photo serrée d'Arsène Wagner en conférence de presse avec les logos des sponsors
floutés en fond.
Arsène Wenger, ancien manager d'Arsenal FC.
Les transferts ont toujours existé dans le football et leur prix augmente
rapidement. Le Britannique Alf Common est le premier joueur transféré pour 1 000 £
(1905)146. Le record actuel est détenu par le transfert de Neymar du FC Barcelone
vers le Paris Saint-Germain en 2017 pour 222 millions d'euros147. La période des
transferts est harmonisée depuis 1997 à deux périodes dans l'année : l'intersaison
(deux mois en Europe du 1er juillet au 31 août) et à mi-saison (du 1er janvier au
31 janvier). Le règlement de 1997 prévoit également de rémunérer les clubs
formateurs, jusque-là totalement oubliés148.
L'entraîneur
L'entraîneur apparaît vers la fin du xixe siècle en Grande-Bretagne. Il remplace
alors le capitaine dans nombre de ses fonctions, de la sélection des joueurs à la
direction des séances d'entraînement. De nombreux joueurs deviennent entraîneur ;
toutefois, le statut d'entraîneur est encadré dans certains pays par des
obligations de diplômes. Ces diplômes et formations spécifiques apparaissent en
France dès les années 1920, mais ils ne deviennent incontournables qu'au début des
années 1970 sous la pression de Georges Boulogne149, notamment. L'entraîneur peut
de plus cumuler des fonctions sportives et administratives. On l'appelle alors
manager. C'est le statut normal de la majorité des entraîneurs officiant en
Angleterre tandis que dans les pays latins, les dirigeants gardent la main sur les
aspects administratifs. Certains dirigeants n'hésitent d'ailleurs pas à intervenir
dans les choix techniques, du recrutement à la composition d'équipe en passant par
les options tactiques.
Le remplaçant
Le remplacement de joueurs reste longtemps absent des règlements. Cette absence
n'empêche toutefois pas quelques cas isolés comme ce changement de joueur opéré le
20 janvier 1917 en championnat d'Écosse150 ou lors de matchs internationaux
amicaux. Le premier changement pour un match qualificatif à la Coupe du monde
s'opère le 11 juin 1933 à l'occasion de la rencontre Suède-Estonie151. Il faut
attendre la saison saison 1965-1966 pour voir le Championnat d'Angleterre autoriser
un remplacement sur blessure150. L'Écosse adopte la règle une saison plus tard150.
En 1967, la loi du jeu autorise le remplacement d'un joueur à la convenance de
l'entraîneur150. La règle entre en application en 1967-1968 dans les compétitions
nationales. La première phase finale de la Coupe du monde concernée est celle de
1970. Deux remplacements de joueurs sont autorisés dès cette édition 1970. En phase
finale, l'URSS procède au premier remplacement le 31 mai 1970 à l'occasion du match
d'ouverture face au Mexique : Viktor Serebryanikov remplace Anatoli Puzach152. Le
second remplacement est progressivement autorisé dans les compétitions nationales
(1976 en France153). Un troisième remplacement de joueur est autorisé en 1995154. À
l'origine, un seul remplaçant polyvalent était disponible pour effectuer l'unique
remplacement. On passe logiquement à deux joueurs sur le banc dans les années 1970
puis à un maximum de sept (1996154) dans les compétitions internationales et
certaines compétitions nationales. Le nombre des remplacements est libre en match
amical après accord entre les deux équipes, puis est limité à six maximum en 2005
pour les matches amicaux internationaux entre sélections nationales155.
Économie du football
Article détaillé : Économie du football.
Recettes aux guichets
Photo de l'intérieur d'un stade vide de jour avec des panneaux publicitaires à plat
au premier plan.
Panneaux publicitaires ceinturant le stade Bonal (FC Sochaux, France).
Le football se transforme en business dès le milieu des années 1880 au Royaume-
Uni156. Les importantes recettes enregistrées aux guichets permettent de financer
la professionnalisation des championnats et la construction de stades. Si les
maillots restent longtemps vierges de toute publicité, le stade est très vite doté
de panneaux publicitaires tandis que les produits dérivés, des programmes de
matches aux gadgets aux couleurs des clubs, apparaissent également dès la fin du
xixe siècle en Grande-Bretagne. Au niveau des affluences, la première saison du
championnat d'Angleterre (1888-1889) affiche 4 639 spectateurs de moyenne par
match157. La barre des 10 000 spectateurs de moyenne est franchie avant la fin du
xixe siècle, celle des 20 000 avant la Première Guerre mondiale158.
Les recettes aux guichets restent l'élément essentiel du budget des clubs jusqu'aux
années 1990.
Les droits de retransmission
Les droits payés par la télévision représentent entre un tiers et deux tiers des
budgets des clubs.
En 2014, l'état des droits du football fait apparaître les ordres de grandeur
suivants[réf. nécessaire] :
Les montants financiers sont importants et les déficits de certains clubs peuvent
également atteindre des montants records. La santé financière des clubs constitue
un double enjeu : assurer leur pérennité et éviter le dopage financier, c'est-à-
dire acheter une équipe à crédit. La France a mis en place au milieu des années
1990 la DNCG qui a pour mission de contrôler les comptes financiers des clubs
professionnels avec le pouvoir de les reléguer, d'interdire un club de promotion ou
de limiter leur masse salariale. Longtemps en déficit chronique, les clubs de Ligue
1 présentent des comptes bénéficiaires depuis 2006 : plus de 42 millions d'euros de
bénéfice net en 2006-2007 sur les 20 clubs de L1161. Souvent évoquée, une DNCG
européenne reste à créer afin d'éviter certaines dérives162. L'introduction des
clubs en bourse est une évolution récente ne touchant que quelques rares clubs. À
la fin de la saison 2006-2007, 11 clubs anglais, 5 Danois, 4 Turcs, 4 Italiens, 3
Portugais, 2 Français, 1 Écossais, 1 Néerlandais, 1 Suédois et 1 Allemand étaient
cotés en bourse163.