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Football

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Le football (/futbol/), ou dans le langage courant foot par apocope, ou encore

soccer (/sɔkœʁ/) en français d'Amérique du Nord, et plus rarement balle au pied2,


est un sport collectif qui se joue avec un ballon sphérique entre deux équipes de
onze joueurs ou joueuses. Ces équipes s'opposent, dans le sens de la longueur, sur
un terrain rectangulaire équipé de deux buts installés au milieu de chacun des
petits côtés du rectangle. L'objectif de chaque camp est de mettre le ballon dans
le but adverse un nombre supérieur de fois à celui de l'autre équipe, sans que les
joueurs utilisent leurs bras ou leurs mains, à l'exception des gardiens de buts :
le pied est en conséquence la partie du corps principalement utilisée pour
provoquer le déplacement du ballon sur le terrain.

Nommé à l'origine « football association » et codifié au Royaume-Uni à la fin du


xixe siècle, le football s'est doté en 1904 d'une fédération internationale, la
FIFA. Pratiqué en 2006 par environ 264 millions de joueurs à travers le monde, le
football est le sport le plus populaire dans la majorité des pays : ceci est dû au
fait qu’il est probablement le sport collectif qui exige le moins de moyens
matériels pour une pratique ludique ou d’entraînement, le cas échéant avec un
nombre réduit de joueurs. Certains continents, comme l'Afrique, l'Amérique du Sud
et l'Europe, sont même presque entièrement dominés par cette pratique sportive.

Le calendrier des compétitions est gouverné par deux types d'épreuves : celles
concernant les clubs et celles des équipes nationales. La Coupe du monde est
l'épreuve internationale la plus prestigieuse. Elle a lieu tous les quatre ans
depuis 1930 (sauf en 1942 et 1946). Pour les clubs, championnats nationaux et
autres coupes sont au programme des compétitions.

En compétition de clubs, la Ligue des champions de l'UEFA, disputée en Europe mais


qui possède des équivalents sur les autres continents, est le trophée le plus
convoité de ce sport, malgré la mise en place récente d'une Coupe du monde des
clubs, encore à la recherche de prestige.

Histoire
Article détaillé : Histoire du football.
Genèse du jeu
Article détaillé : Origines du football.

Football dans un livre de colportage anglais du xviiie siècle.


Indiens jouant au ballon avec le pied , Extrait de : France pittoresque
Indiens jouant au ballon avec le pied, Extrait du livre ancien France pittoresque,
xixe siècle.
Les jeux de balle au pied existent dès l'Antiquité. Ce sont des jeux et non des
sports. Les Grecs connaissent ainsi plusieurs jeux de balle se pratiquant avec les
pieds : aporrhaxis et phéninde à Athènes et episkyros, notamment à Sparte3 où le
jeu semblait particulièrement violent4. La situation est identique chez les Romains
où l'on pratique la pila paganica, la pila trigonalis, la follis et l'harpastum5.
Les Chinois accomplissent également des exercices avec un ballon qu'ils utilisent
pour jongler et effectuer des passes ; cette activité pratiquée sans buts et en
dehors de toute compétition sert à l'entretien physique des militaires (蹴鞠,
cuju). Les premiers textes concernant le cuju datent de la fin du iiie siècle av.
J.-C. et sont considérés comme les textes les plus anciens liés au sport chinois6.
À la fin du xve siècle, le calcio florentin apparaît en Italie. Il s'agit d'un
lointain cousin du football, qui disparaît totalement en 17397.

Croquis crayonné d'une foule jouant à la soule dans un village normand.


Soule en Basse-Normandie en 1852.
Le football trouve ses racines réelles dans la soule (ou choule) médiévale. Ce jeu
sportif est pratiqué dans les écoles et universités mais aussi par le peuple des
deux côtés de la Manche. La première mention écrite de la soule en France remonte à
11478 et son équivalent anglais date de 11749. Dès le xvie siècle, le ballon de
cuir gonflé est courant en France9. Longtemps interdite pour des raisons militaires
en Angleterre10 ou de productivité économique en France11, la soule, malgré sa
brutalité, reste populaire jusqu'au début du xixe siècle dans les îles britanniques
et dans un grand quart nord-ouest de la France. Le jeu est également pratiqué par
les colons d'Amérique du Nord et il est notamment interdit par les autorités de la
ville de Boston en 165712. Nommée football en anglais, la soule est rebaptisée folk
football (« football du peuple ») par les historiens anglophones du sport afin de
la distinguer du football moderne13. Cette activité est en effet principalement
pratiquée par le petit peuple comme le signale un ancien élève d'Eton dans ses
Reminiscences of Eton (1831) : « I cannot consider the game of football as being
gentlemanly; after all, the Yorkshire common people play it »14 (« Je ne peux pas
considérer le football comme un sport de gentlemen ; après tout, le petit peuple du
Yorkshire y joue »).

Le Highway Act britannique de 1835 interdisant la pratique du folk football sur les
routes14 le contraint à se replier sur des espaces clos. Des variantes de la soule
se pratiquent déjà, de longue date, sur des terrains clos15. C'est là, sur les
terrains des écoles d'Eton, Harrow, Charterhouse, Rugby, Shrewsbury, Westminster et
Winchester, notamment, que germe le football moderne. Les premiers codes de jeu
écrits datent du milieu du xixe siècle (1848 à Cambridge16). Chaque équipe possède
ses propres règles, rendant les matches problématiques. La Fédération anglaise de
football (Football Association) est créée en 1863. Son premier objectif est
d'unifier le règlement.

Exemple britannique
Article détaillé : Débuts du football.
Photo en noir et blanc d'une équipe de football posant autour de son blason et de
ses trophées au centre.
Aston Villa en 1899.
Les Britanniques codifient et organisent le football en s'inspirant des exemples du
cricket et du baseball, ces deux sports collectifs étant déjà structurés avant
l'émergence du football. Des ligues professionnelles aux championnats et autres
coupes, le football n'innove pas. Le premier club non scolaire est fondé en 1857 :
le Sheffield Football Club. Le Sheffield FC dispute le premier match inter-club
face au Hallam FC (fondé en 1860) le 26 décembre 1860 à seize contre seize17. Ces
deux clubs pionniers se retrouvent en décembre 1862 pour le premier match de
charité17. La Youdan Cup est la première compétition. Elle se tient en 1867 à
Sheffield et Hallam FC remporte le trophée le 5 mars18. La première épreuve à
caractère national est la FA Challenge Cup 1872. Le professionnalisme est autorisé
en 1885 et le premier championnat se dispute en 1888-1889. La Fédération anglaise
tient un rôle prépondérant dans cette évolution, imposant notamment un règlement
unique en créant la FA Cup, puis les clubs prennent l'ascendant19. La création du
championnat (League) n'est pas le fait de la Fédération mais une initiative des
clubs cherchant à présenter un calendrier stable et cohérent. L'existence d'un
réseau ferroviaire rend possible cette évolution engagée par William McGregor,
président d'Aston Villa20. Ce premier championnat est professionnel, et aucun club
du Sud du pays n'y participe.

L'Angleterre est alors coupée en deux : le Nord acceptant pleinement le


professionnalisme et le Sud le rejetant. Cette différence a des explications
sociales. Le Sud de l'Angleterre est dominé par l'esprit classique des clubs
sportifs réservés à une élite sociale. Dans le Nord dominé par l'industrie, le
football professionnel est dirigé par des grands patrons n'hésitant pas à rémunérer
leurs joueurs pour renforcer leur équipe, de la même façon qu'ils recrutent de
meilleurs ingénieurs pour renforcer leurs entreprises21. Pendant cinq saisons, le
championnat se limite aux seuls clubs du Nord. Le club londonien d'Arsenal devient
professionnel en 189122. La ligue de Londres exclut alors de ses compétitions les
Gunners d'Arsenal23 qui rejoignent la League en 1893. La Southern League est créée
en réaction (1894)24. Cette compétition s'ouvre progressivement au
professionnalisme mais ne peut pas éviter les départs de nombreux clubs vers la
League. Les meilleurs clubs encore en Southern League sont incorporés à la League
en 192025.

Photo noir et blanc d'un but marqué dans le petit filet, hors de portée du gardien
lors d'un match de football.
Finale de la FA Cup 1905.
Concernant le jeu, le passage du dribbling game (dribbles individuels) au passing
game (jeu de passes) est une évolution importante. À l'origine, le football est
très individualiste : les joueurs, tous attaquants, se ruent vers le but balle au
pied, c’est-à-dire en enchaînant les dribbles. C'est le dribbling. Mais comme
Michel Platini aime à le rappeler, « le ballon ira toujours plus vite que le joueur
». C'est sur ce principe simple qu'est construit le passing game. Cette innovation
apparaît à la fin des années 1860 et s'impose dans les années 1880. Dès la fin des
années 1860, des matches entre Londres et Sheffield auraient introduit le passing
au Nord26. C'est la version de Charles Alcock, qui situe en 1883 la première vraie
démonstration de passing à Londres par le Blackburn Olympic. Entre ces deux dates,
la nouvelle façon de jouer trouve refuge en Écosse27.

Sur le modèle de la Football Association anglaise, des fédérations nationales sont


fondées en Écosse (1873)28, au pays de Galles (1876)29 et en Irlande (1880)30. Des
rencontres opposant les sélections des meilleurs joueurs de ces fédérations ont
lieu dès le 30 novembre 1872 (Écosse-Angleterre), soit quelques mois avant la
fondation officielle de la Fédération écossaise31. Des matches annuels mettent aux
prises ces différentes sélections, et à partir de 1884, ces matches amicaux se
transforment en une première compétition internationale : le British Home
Championship. En pratiquant le passing plutôt que le dribbling, les Écossais
dominent les premières éditions32.

Football international
Photo d'un terrain pendant un match prise d'une tribune latérale. Au centre un fan
porte le drapeau du Canada sur son dos.
Match de football au stade BMO Field de Toronto au Canada.
Contrairement aux sports « nobles » comme le cricket, le tennis, le hockey sur
gazon et le rugby, le football n'est pas très développé au sein des clubs sportifs
installés dans l'Empire britannique. Ainsi, cette discipline est aujourd'hui encore
peu prisée en Inde, au Pakistan, en Amérique du Nord ou en Australie, notamment. En
Afrique du Sud, les colons britanniques y importent le football dès 186933 puis une
coupe du Natal est organisée dès 188434, mais le football, sport roi dans les
townships35, reste très mal perçu par les tenants blancs de l'apartheid qui lui
préfèrent le rugby, le tennis et le cricket. Le football fut, il est vrai, en
pointe pour dénoncer l'apartheid et dès le 9 avril 1973, une équipe mêlant joueurs
noirs et blancs représente l'Afrique du Sud lors d'un match international non
officiel face à la Rhodésie36.

Les Britanniques jouent pourtant un rôle important dans la diffusion du football,


notamment grâce aux ouvriers dépêchés aux quatre coins du monde pour mener à bien
des chantiers. Le football est par exemple introduit en Amérique du Sud par les
ouvriers travaillant sur les chantiers des lignes ferroviaires. Ils montent des
équipes et mettent en place des compétitions d'abord réservées aux seuls joueurs
britanniques, et qui s'ouvrent progressivement aux joueurs puis aux clubs locaux.
Le cas sud-américain est complexe. Il existe également des clubs britanniques qui
pratiquent cette discipline et des étudiants originaires d'Angleterre jouent un
rôle important dans l'introduction du football entre Montevideo et Buenos Aires37.
Ainsi, le football s'installe durablement dans des nations comme l'Uruguay ou
l'Argentine dès les années 1870-80. En Amérique du Nord, des compétitions sont
créées dans les années 1880 (1884 aux États-Unis sur la côte Est)38.

Photo d'un match de football prise depuis la tribune basse derrière le côté droit
des buts.
Match de football en Belgique (Royal Excelsior Mouscron-Standard de Liège).
La Belgique, où les universités anglaises jouent un rôle moteur39, les Pays-Bas
(premier club fondé en 187939), la Suisse (introduction du football dès les années
1860 et premier club en 187940) et le Danemark (premier club en 187641) figurent
parmi les premiers pays de l'Europe continentale touchés par le football.

L'expansion du football est également due à des voyageurs de diverses nationalités


ayant effectué des séjours au Royaume-Uni où ils furent initiés au jeu. En France,
l'introduction du football se fait ainsi principalement par l'action des
professeurs d'anglais qui ramènent de leurs voyages linguistiques outre-Manche
règles et ballons dans les cours d'écoles42. Les Britanniques sont également
déterminants dans l'introduction du football en France. L'action des clubs
britanniques parisiens des White-Rovers et du Standard AC fait plier l'Union des
sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) le 9 janvier 1894, qui, dans la
droite ligne des clubs britanniques guindés, redoutait une expansion du football et
de ses vices, comme le professionnalisme, les transferts et les paris et se
refusait à reconnaître cette discipline43. En Allemagne, le football est d'abord
clairement perçu comme un corps étranger à la nation et est dédaigneusement
surnommé le « sport des Anglais » par les nationalistes44. Toutefois, le football
prend racine dans les villes (premier club fondé en 1887 : SC Germania Hambourg) où
ouvriers et cols blancs se rassemblent autour d'une passion commune44. Le football
se diffuse ainsi progressivement en Europe du Nord entre les années 1870 et le
début des années 1890, avant de gagner l'Europe du Sud (Sud de la France inclus)
entre les années 1890 et le début du xxe siècle.

Photo de la présentation des équipes en début de match, les rouge et jaune à gauche
contre les blancs à droite.
Match de football amateur à Rodez (France).
La Fédération internationale de football association (FIFA) est fondée à Paris en
1904 malgré le refus britannique de participer à une entreprise lancée par les
dirigeants français de l'USFSA45. Le but premier de l'Union est de réduire au
silence les autres fédérations sportives françaises pratiquant le football, et elle
impose dans les textes fondateurs de la FIFA qu'une seule fédération par nation
soit reconnue par l'organisme international. Le piège se retourne contre l'USFSA en
1908. L'Union claque la porte de la FIFA, laissant à son principal concurrent, le
Comité français interfédéral (ancêtre direct de l'actuelle Fédération française de
football), son siège à la FIFA46 ; l'USFSA se retrouve isolée mais son opposition
au professionnalisme demeure la règle jusqu'à la fin des années 1920. Le racingman
Frantz Reichel prophétise ainsi en 1922 que « le football professionnel anglais
périra s'il reste cantonné sur le sol britannique »47.

À la fin des années 1920 et au début des années 1930, plusieurs nations européennes
et sud-américaines autorisent le professionnalisme afin de mettre un terme aux
scandales de l'amateurisme marron qui touchent ces pays depuis les années 1910. Le
gardien de but international français Pierre Chayriguès refuse ainsi un « pont d'or
» du club anglais de Tottenham Hotspur en 1913 ; il admettra dans ses mémoires que
les joueurs du Red Star étaient grassement rémunérés malgré leur statut officiel
d'amateur48. L'Autriche (1924), la Tchécoslovaquie et la Hongrie (avant 1930),
l'Espagne (1929), l'Argentine (1931), la France (1932) et le Brésil (1933) sont les
premières nations (hors du Royaume-Uni) à autoriser le professionnalisme dans le
football2. En Italie, la Carta di Viareggio, mise en place par le régime fasciste
en 1926, assure la transition entre le statut amateur et professionnel,
définitivement adopté en 194649.

Carte stylisée du monde sur laquelle chaque zone continentale possède sa propre
couleur.
Les confédérations membres de la FIFA.
CAF en Afrique
CONCACAF en Amérique du Nord
CONMEBOL en Amérique du Sud
AFC en Asie et Australie
UEFA en Europe
OFC en Océanie
Au niveau continental, des confédérations gèrent le football. La première
confédération créée est celle d'Amérique du Sud, la CONMEBOL, fondée le 9 juillet
1916. Placées sous l'autorité hiérarchique de la FIFA, les confédérations veillent
toutefois à préserver leur indépendance. Elles disposent de certaines libertés, par
exemple, pour organiser les qualifications pour la Coupe du monde dans le cadre des
règles définies par la FIFA et sont autonomes pour gérer le calendrier de leurs
compétitions continentales, malgré des tentatives d'harmonisation sans grande
portée de la FIFA. Les cas africains et sud-américains sont significatifs. La Coupe
d'Afrique des nations (CAN), par exemple, se dispute tous les deux ans en pleine
saison européenne posant des problèmes pour les clubs employant des joueurs
africains. La FIFA n'ayant pas autorité sur le calendrier spécifique continental,
seule la Confédération africaine maîtrise cette question.

Selon un comptage publié par la FIFA le 31 mai 20071, le football est pratiqué dans
le monde par 270 millions de personnes dont 264,5 millions de joueurs (239,5
millions d'hommes et 26 millions de femmes). On compte environ 301 000 clubs pour 1
700 000 équipes et 840 000 arbitres. 113 000 joueurs évoluent sous statut
professionnel. Ce dernier chiffre est à manier avec précaution car il existe des
différences considérables entre les nations à propos de la définition d'un joueur
professionnel. L'Allemagne est ainsi absente du classement des vingt premières
nations à ce niveau tandis que d'autres nations, moins strictes dans la définition
du statut professionnel, avancent des données artificiellement élevées.

Au niveau des nations, la Chine est en tête avec 26,166 millions de joueurs
pratiquants. Derrière la Chine, on trouve les États-Unis (24,473 millions), l'Inde
(20,588), l'Allemagne (16,309), le Brésil (13,198), le Mexique (8,480), l'Indonésie
(7,094), le Nigeria (6,654), le Bangladesh (6,280), la Russie (5,803), l'Italie
(4,980), le Japon (4,805), l'Afrique du Sud (4,540), la France (4,190) et
l'Angleterre (4,164). Ces chiffres prennent en compte les licenciés et les
pratiquants non licenciés. Concernant les joueurs licenciés, le tableau ci-dessous
présente les données des douze fédérations nationales comptant le plus de joueurs
licenciés. À noter qu'après la participation en finale de la Coupe du monde 2006 de
l'équipe de France, le nombre des joueurs licenciés a dépassé le cap des 2 millions
en France (2 020 634)50.

Joueurs licenciés (en milliers, masculins et féminines au 1er juillet 2006)

Genèse du football féminin


Article détaillé : Débuts du football féminin.
Photo en noir et blanc d'une rencontre féminine au début du XXe siècle.
Rencontre de football féminin en France en février 1923.
Les femmes jouent au football depuis la fin du xixe siècle en Angleterre et en
Écosse51. La France met en place le premier championnat national juste après la
Première Guerre mondiale52. Les recettes sont telles que les joueuses sont
rémunérées via la pratique de l'amateurisme marron53. Le tir de barrage contre la
pratique du football par les femmes s'intensifie54 et le décès d'une joueuse, Miss
C.V. Richards, en plein match en 1926 renforce les tenants de l'interdiction. Henri
Desgrange (L'Auto) est plus radical encore dès 1925 : « Que les jeunes filles
fassent du sport entre elles, dans un terrain rigoureusement clos, inaccessible au
public : oui d'accord. Mais qu'elles se donnent en spectacle, à certains jours de
fêtes, où sera convié le public, qu'elles osent même courir après un ballon dans
une prairie qui n'est pas entourée de murs épais, voilà qui est intolérable ! »55.
Les instances masculines refusent déjà d'admettre depuis le début des années 1920
des licenciées féminines et elles doivent s'organiser en fédération indépendante
des deux côtés de la Manche. Le championnat de France de football féminin, où
brilla notamment le Fémina Sport, s'arrête en 193356. Pourtant favorable au sport
féminin, le régime de Vichy « interdit rigoureusement » la pratique dans l'Hexagone
en 1941. Le football est jugé « nocif pour les femmes »57.

Presque anecdotique, la pratique perdure après la Seconde Guerre mondiale mais il


faut attendre la seconde moitié des années 1960 pour assister au renouveau du
football féminin : en 1969-1970, les fédérations anglaise, française et allemande
reconnaissent ainsi le football féminin58. On recense 2 170 licenciées à la FFF
pour la saison 1970-71, puis 4 900 la saison suivante59.

Au niveau international, une première Coupe d'Europe est organisée en 196960. Elle
met aux prises l'Angleterre, le Danemark, la France et l'Italie. Le football
féminin n'étant pas reconnu officiellement par la FIFA et l'UEFA, cette compétition
est « non officielle ».

Au niveau mondial, la première Coupe du monde est jouée dès juillet 197061. C'est
encore une compétition « non officielle ». Après de multiples organisations de ce
type, l'UEFA (1984)62 puis la FIFA (1991)63 conviennent qu'il faut mettre en place
des compétitions « officielles », Coupe du monde de football féminin et Championnat
d'Europe de football féminin notamment.

Appellations contrôlées
L'association anglaise de football, la Football Association, fondée à Londres en
1863, prend à son compte le terme générique de « football » et, en codifiant les
règles du jeu, lui adjoint la mention « association » (association football) afin
de le distinguer des autres formes de football jouées à l'époque. Cependant
certains des clubs adhérents à la FA continuent de suivre des règles très
différentes ; Blackheath RC, notamment, qui milite pour l'usage des mains et
l'autorisation du placage. L'unification des règles menée par la FA, qui marque la
période allant de 1863 à 1870 place Blackheath dans une position isolée. Le club
londonien quitte alors la FA et part créer en 1871 la Football Rugby Union, une
fédération de football selon les règles dites de Rugby. Ainsi, dès 1871, deux
formes principales de football, d'une part l'association football et d'autre part
le Rugby football (football de Rugby) sont codifiées et disposent d’instances
dirigeantes. Ces deux sports essaiment dans le monde entier et donnent naissance à
des variantes américaine, australienne, gaélique ou canadienne.

Très tôt, une variante argotique d'appellation de « association football » apparaît


chez les anglophones par abréviation : d'abord « assoc. football » puis « assoc. »
et enfin le diminutif « soc » complété par le suffixe « -er » qui donnera le terme
« soccer ». Cette dernière appellation s'est largement popularisée au fil du temps
en Amérique du Nord au point d'éclipser totalement toute mention de « football ».
Les changements de noms de la fédération américaine (États-Unis) de football au
cours du vingtième siècle témoignent de cette évolution : en 1913, date de sa
fondation, à 1945, elle a pour nom United States Football Association, puis
jusqu'en 1974 elle porte le nom de United States Soccer Football Association. Elle
adopte alors le nom de United States Soccer Federation. Soccer64 est officiellement
en usage dans trois pays : États-Unis, Canada et Samoa, les trois seules
fédérations nationales anglophones qui reprennent le terme de soccer (en excluant
football) dans leur nom. Ce terme argotique pour les autres anglophones est
toutefois parfois employé, notamment dans la presse. Il est ainsi d'emploi très
courant en Afrique du Sud et plus rare au Royaume-Uni.

Chez les francophones, le dictionnaire quadrilingue de la FIFA65 donne « football »


comme seule dénomination officielle du jeu actuellement en français66, bien que les
francophones canadiens aient adopté le terme « soccer » en raison de son usage
courant et généralisé au Canada.
Ces questions de dénominations ne touchent pas que les pays donnant naissance à des
« football » locaux. Ainsi, en France, la peur panique des paris, du
professionnalisme et de la montée en puissance des pouvoirs des clubs provoquent un
boycott de la discipline par l'USFSA. Pour cette fédération, le seul football
reconnu est celui de la variante du rugby car les instances anglaises de cette
discipline étaient parvenues à interdire l’adoption du professionnalisme. Aussi, le
terme football employé seul fait plutôt référence en France à celui de Rugby
(football rugby) jusqu'au début du xxe siècle67. À partir de 1894 et la
reconnaissance tardive de la discipline par l'USFSA, l'appellation « football
association » (traduction française de « association football ») ou plus simplement
« association » s'impose naturellement. On joue ainsi à l'« assoce » en France à la
Belle Époque et on retrouve dans certains journaux de province le terme «
association » jusque dans les années 1920. C'est également en France, à Paris, en
1904 qu'est fondée (avec comme première langue officielle le français) la
Fédération Internationale de Football Association (en anglais : International
Federation of Association Football). La Fédération Française de Football
Association n'est quant à elle fondée qu'en 1919 à la suite de l'éclatement de la
structure omnisports de l'USFSA. Dans le milieu du football association, le terme
de football est de plus en plus utilisé seul pour nommer le jeu, et la mention «
association » perd alors progressivement de son usage : le magazine spécialisé
Football, créé en 1929, puis la FFFA qui devient FFF à la Libération illustrent
cette évolution. De son côté le rugby, éclaté en deux sports différents, à XV ou à
XIII, a perdu l'usage du terme « football » tandis que les autres variantes sont
perçues comme exotiques en Europe et dans les pays francophones, Canada excepté.
Elles sont donc nommées selon leur origine : football américain, football
australien, football gaélique et football canadien.

Le français, comme c'est le cas en général dans le domaine sportif68, a ainsi


conservé le terme d'origine (au moins en partie à l'époque, car la mention
association a bien été traduite, ce qui explique l'inversion en passant de
l'anglais « association football » au français « football association »). Ce n'est
pas le cas dans la plupart des autres langues où ont été forgés des termes à
consonances locales, du Fussball allemand, au Fútbol espagnol (ou également très
rarement Balompié) en passant par le Voetbal néerlandais ou le Futebol portugais.
En Italie, on adopte en 1909 le terme de calcio en référence à l'ancien jeu du
calcio florentin69.

Pratique du football
Règlement
Premières règles
Articles détaillés : Règles de Cambridge et Règles de Sheffield.
Le premier code de jeu date de 1848 : les Cambridge Rules16. D'autres universités
suivent l'exemple de Cambridge et édictent leurs propres règlements. Harrow met
ainsi en place un code autorisant l'usage des mains qui donnera naissance au rugby
et à ses déclinaisons, comme le football américain et le football canadien. Le
football se base exclusivement sur les règles de Cambridge, qui s'imposent comme
les plus simples. Cette notion de simplicité est fondatrice du football lui-même,
comme l'indique clairement le sous-titre des règles de J. C. Thring qui affinent le
règlement de Cambridge en 1862 : The Simplest Game70 (« Le jeu le plus simple »).

Composition de 9 croquis crayonnés présentant différentes actions d'un match de


football.
Angleterre-Écosse en 1872.
Quand la Football Association (FA) est fondée à Londres le 26 octobre 1863, E.C.
Morley est chargé de faire une synthèse des différentes règles en usage71.
Blackheath RC qui suivait les règles d'Harrow, était alors membre de la FA et le
débat devient houleux quand un premier code de 14 règles s'inspirant des Cambridge
Rules est présenté le 24 novembre 186371. Après plusieurs jours de débats et de
modifications, un règlement de 13 règles est adopté le 1er décembre par 13 voix
contre 472. Le 9 janvier 1864, le premier match disputé sous ses nouvelles lois du
jeu est joué71. Elles sont assez floues, notamment dans les domaines du nombre de
joueurs et des dimensions du terrain ou des buts car un accord n'a pas pu être
trouvé sur ces points. Les équipes comptent alors de treize à quinze joueurs puis
passent à onze progressivement, malgré les résistances de nombre d'équipes à la fin
des années 1860. En 1867, quand la Surrey FA propose un match à onze contre onze au
Cambridge University FC, ce dernier répond par courrier : « nous jouons au minimum
à quinze par équipe et nous ne pouvons pas jouer avec moins de treize joueurs par
équipe73 ». La loi 11 précise que l'usage des mains est interdit. De fait, il
s'agit dans les grandes lignes de la reprise des Cambridge Rules et des règles de
J.C. Thring, saluées par tous comme les plus simples74.

Le 1er décembre 1863, le Sheffield FC demande son affiliation à la FA74. Les clubs
de Sheffield suivent alors un code de jeu particulier mais proche des Cambridge
Rules et qui se joue à onze contre onze17. Pendant plus d'une décennie, les deux
codes coexistent et s'influencent tandis que certains clubs édictent des règlements
internes stipulant que seul leur règlement interne est applicable. Cette situation
très hétérogène n'empêche pas la FA de peaufiner son règlement. Le poste du gardien
de but est ainsi créé en 187073. De même, entre 1867 et 1870, les règles de
Sheffield connaissent quelques modifications comme l'abandon en 1868 du rouge75
(forme de points semblable au football australien, avec deux poteaux
supplémentaires situés à 4 yards des buts). Les clubs de la région de Nottingham,
qui avaient également un règlement inspiré des Cambridge Rules, adoptent les règles
de la FA en 186776.

La FA Cup est fondée en 1871 sur le principe « une coupe, deux codes »77. L'espoir
de la FA est de pousser les clubs de Sheffield à adopter ses règles. C'est presque
l'inverse qui se produit. En fait, les deux codes fusionnent en 187778. Depuis
lors, les règles sont unifiées puis confiées à la garde de l'International Board,
créé le 6 décembre 1882.

Principes du jeu

Un jeune gardien de but en action dans son but.


Le football met aux prises deux équipes de onze joueurs sur un terrain
rectangulaire de 90 à 120 mètres de long sur 45 à 90 mètres de large. Pour les
matches internationaux, les dimensions du terrain sont ramenées entre 100 et 110
mètres de long pour 64 à 75 mètres de large. L'objectif est de faire pénétrer un
ballon sphérique de 68 à 70 cm de circonférence pour un poids de 410 à 450
grammes79 dans un but long de 7,32 m sur 2,44 m de hauteur. Le but est considéré
marqué quand le ballon a entièrement franchi la ligne de but tracée au sol entre
les deux poteaux80.

Le seul joueur autorisé à utiliser ses mains et ses bras lorsque le ballon est en
jeu est le gardien de but, pourvu que ce dernier se trouve dans sa surface de
réparation. Dans cette même surface, une faute habituellement sanctionnée par un
coup franc direct, l'est par un coup de pied de réparation (pénalty). Ce dernier
s'exécute sur un point situé à 11 mètres de la ligne de but. Outre les fautes de
mains, les autres fautes concernent essentiellement les comportements antisportifs
et les contacts entre les joueurs. Le tacle est autorisé, mais réglementé : un
tacle par derrière est ainsi souvent sanctionné d'un carton rouge synonyme
d'expulsion. En cas de faute moins grave, un carton jaune peut être donné par
l'arbitre au joueur fautif. Si ce joueur écope d'un second carton jaune au cours
d'une même partie, il est expulsé81.

La règle du hors-jeu force les attaquants à ne pas se contenter d'attendre des


ballons derrière la défense adverse. Pour qu'un joueur soit en jeu, il faut qu'il
soit devant le dernier défenseur adverse, dans le sens du jeu de ce défenseur.
L'arbitre assistant signale avec un drapeau le hors-jeu qui se juge au départ de la
balle, c'est-à-dire au moment où le passeur frappe le ballon, et non pas à
l'arrivée du ballon dans les pieds de l'attaquant.

Le match dure 90 minutes en deux périodes de 45 minutes séparées par une


interruption (ou mi-temps) de 15 minutes. Lors de certains matches de coupe devant
désigner un vainqueur ou un qualifié (on peut se qualifier en matches aller-retour
sans nécessairement remporter le match retour), une prolongation de deux fois
quinze minutes est disputée. Au terme de cette période, en cas d'égalité, les tirs
au but départagent les deux formations82.

Lois du jeu
Article détaillé : Lois du jeu.
Le football compte dix-sept « lois du jeu » régies par l'International Board. Le
règlement est le même pour les professionnels et les amateurs, en senior ou chez
les jeunes. La FIFA veille à l'application uniforme des mêmes lois du jeu partout
dans le monde.

Les 17 lois du jeu :

1 Le terrain de jeu
2 Le ballon
3 Nombre de joueurs
4 Équipement des joueurs
5 L'arbitre
6 Les arbitres assistants
7 La durée du match
8 Le coup d'envoi et reprise du jeu
9 Ballon en jeu et hors du jeu
10 But marqué
11 Le hors-jeu
12 Fautes et comportement antisportif
13 Coup franc
14 Coup de pied de réparation (penalty)
15 Rentrée de touche
16 Coup de pied de but
17 Coup de pied de coin (corner)
Très conservateur, l'International Board modifie rarement le règlement
contrairement à nombre d'autres disciplines sportives. Depuis la création du Board,
la plus importante réforme fut celle de 1925 qui porte de trois à deux le nombre de
joueurs adverses devant se situer entre la ligne de but et celui qui reçoit une
passe pour ne pas être hors-jeu83. Cette réforme a d'importantes implications en
matière de tactique. Signalons également les réformes liées au gardien de but avec
l'interdiction de prendre le ballon à la main sur une passe d'un partenaire84
(1992)85 et de la limitation à l'usage des mains dans la seule surface de
réparation (1912)86. D'autres évolutions importantes ont lieu en 1891 : elles
concernent l'arbitre.

Arbitre
Article détaillé : Arbitre de football.
Photo de la présentation des trois arbitres en tenue (dont deux femmes) avec un
ballon posé au sol.
Trio arbitral mixte.
Sur le terrain, l'application du règlement est confiée à un corps arbitral qui se
met en place définitivement en 189187. Un temps évoqué, le double arbitrage était
en usage au début du jeu et un troisième arbitre, situé en tribune, prenait la
décision en cas de conflit entre les deux arbitres principaux. Ce système s’avère
inefficace et en 1891, le referee, jadis placé en tribune, est désormais positionné
sur le terrain, tandis que la doublette d’arbitres (umpires) est mise sur les bords
de touche (linesmen). L'arbitre central est rapidement doté de larges pouvoirs afin
de diriger pleinement la partie. Avant ces réformes, les penalties n'existent pas
et l'arbitre n'a pas le contrôle du temps de jeu. Depuis 1874, les umpires peuvent
siffler des coups francs et expulser des joueurs. Avant cette date, les expulsions
sont discutées avec les capitaines88. Les cartons jaunes et rouges sont introduits
en 1970 à la suite d'un incident au cours du match de Coupe du monde Angleterre-
Argentine en 1966. Expulsé, le capitaine argentin Antonio Rattín refuse de quitter
le terrain prétextant ne pas comprendre l'arbitre allemand Rudolf Kreitlein ;
l'affaire dure sept minutes89. Pour éviter ce genre de problèmes, le Board met en
place le système universel de cartons de pénalité jaunes et rouges.

Le corps arbitral est aujourd'hui constitué d'un arbitre principal qui se déplace
sur le terrain, ainsi que deux arbitres assistants évoluant le long de chaque ligne
de touche et munis de drapeaux. Dans le milieu professionnel, un quatrième arbitre
est présent pour assurer un remplacement en cas de blessure de l'un des trois
autres ; il sert également à signaler les changements de joueurs et à veiller au
maintien de l'ordre dans les zones techniques (bancs des joueurs) et au bord du
terrain. Au plus haut niveau, les arbitres subissent des tests physiques réguliers
(test de Cooper, notamment).

Depuis la fin du xxe siècle, le recours à la vidéo est souvent évoqué pour remédier
aux problèmes d’arbitrage. Ce système est toutefois très controversé, notamment car
il n'est pas absolument fiable[réf. nécessaire] et n'est pas applicable à tous les
niveaux du football, des juniors aux vétérans. Le 8 mars 2008, à l'occasion de sa
122e réunion annuelle, le Board suspend, jusqu'à nouvel ordre, les options
technologiques après des essais peu concluants d'arbitrage vidéo testés au Japon et
les difficultés techniques rencontrées par les équipes travaillant sur le contrôle
de la ligne de but par des moyens électroniques. En revanche, le Board autorise la
mise en place de tests avec deux arbitres assistants supplémentaires pour
surveiller les surfaces de réparation90.

Photo d'un arbitre de touche en jaune levant son drapeau avec les tribunes en fond.
Arbitre assistant signalant une sortie de but.
Comme dans d'autres disciplines, l'arbitrage doit faire face à des problèmes de
corruption. Les derniers cas en date en Allemagne91, en Belgique92, en Italie93 et
au Portugal94 ont notamment mis en lumière le rôle de certains clubs dans ces
affaires mais aussi l'intervention de parieurs. Dans d'autres cas, des joueurs
peuvent être également impliqués. Les sanctions (rétrogradation, titre annulé,
points retirés et poursuites judiciaires des personnes impliquées) et les
précautions (en Allemagne, l'arbitre est désormais désigné 48 heures avant la
rencontre) n'empêchent pas la poursuite de ces pratiques. Aussi, de nombreuses voix
appellent de leurs vœux la mise en place d'un véritable statut professionnel pour
les arbitres.

Le statut des arbitres, professionnel ou pas, est un sujet récurrent des dernières
années. La plupart des arbitres sont amateurs. La FIFA et son président Sepp
Blatter militent pour l'arbitrage professionnel. Pour les matchs de haut niveau,
les arbitres sont sous contrat avec leur fédération en Argentine, au Brésil, au
Mexique et en France, liés à la Premier League en Angleterre, et sous une sorte de
rapport contractuel en Italie95.

La féminisation du corps arbitral débute avant la reconnaissance du football


féminin. En France, on attend ainsi 1970 pour admettre des licenciées féminines à
la FFF mais la première femme certifiée arbitre l'est dès le 10 novembre 1967
(Martine Giron, 21 ans)96. Depuis les années 1990, des femmes (Nelly Viénot,
notamment, à partir du 23 avril 199697) accèdent au statut d'arbitre assistant en
première division. En 2003, un premier match masculin de l'UEFA est arbitré par une
femme, Nicole Petignat98.
Les équipements
L'équipement du joueur

Évolution des chaussures de football de 1930 à 2002.


Article détaillé : Loi 4 du football.
Réglementés par la Loi 4, les équipements des joueurs comprennent un maillot, un
short, une paire de chaussettes, des protège-tibias et des chaussures. Le port des
gants et des lunettes est autorisé. Les gardiens arborent parfois des casquettes
quand ils font face au soleil. Ils doivent de plus porter un maillot de couleur
différente. La possibilité de porter une jupe-short est évoquée pour les équipes
féminines depuis 200899, mais le règlement officiel n'en fait pour l'instant aucune
mention100.

Les équipes disposent de plusieurs jeux de maillots. Habituellement, une équipe


évolue avec ses couleurs à domicile et doit s'adapter aux couleurs de l'adversaire
en déplacement. L'échange des maillots en fin de partie est une tradition pour les
matches importants.

Les premiers maillots sont des lainages assez épais. Ils s'allègent durant la
première moitié du xxe siècle avec l'adoption de chemises en coton, puis, grâce aux
fibres synthétiques à partir des années 1960, ils deviennent très légers. Polyester
et polyamide sont principalement utilisés avec des systèmes d'évacuation de la
transpiration.

Les chaussures sont à l'origine des chaussures montantes courantes auxquelles on


fixait des crampons. Il faut attendre les années 1950, et les premières chaussures
de football commercialisées par Adidas, pour voir l'apparition de chaussures
modernes. Depuis les années 1990, les meilleures chaussures sont généralement en
peau de kangourou avec semelle en plastique et crampons en aluminium.

Le ballon est codifié par la Loi 2. Ses dimensions sont fixées en 1872. Le ballon
doit être sphérique, en cuir ou dans une autre matière adéquate, avoir une
circonférence de 70 cm au plus et de 68 cm au moins, un poids de 450 g au plus et
de 410 g au moins au début du match et une pression de 0,6 à 1,1 atmosphère (600 -
1 100 g/cm2). Ces dimensions sont plus réduites pour les ballons utilisés par les
joueurs de moins de 13 ans. Depuis le 1er janvier 1996, seuls des ballons ayant
passé les tests de la FIFA (Fifa Approved) sont utilisables en compétitions
internationales organisées par la FIFA ou les confédérations continentales101.

Le stade
Article détaillé : Stade de football.
Du terrain de jeu au stade
Dessin en couleur du terrain de football sur lequel les dimensions principales sont
inscrites.
Le terrain de jeu.
Les terrains de cricket restant déserts pendant l'hiver, ils sont utilisés au début
de l'histoire du jeu. Ceux qui peuvent disposer d'installations de cricket
comprenant également des vestiaires et des tribunes sont toutefois minoritaires. Il
faut le plus souvent se contenter de jouer sur un terrain plus ou moins bien tracé
et se changer au café du coin. Certains matches drainent toutefois très vite une
affluence certaine, et les premières tentatives d'entrées payantes se font en
Angleterre dès les années 1860. Sur le continent européen, les vélodromes jouent le
rôle des terrains de cricket au Royaume-Uni.

Passée l'étape du simple pavillon destiné à accueillir les membres du bureau et


leurs invités puis l'installation de praticables couverts ou pas autour du terrain
pour les autres spectateurs, les premiers stades sont principalement en bois, mais
les dimensions des tribunes, toujours plus imposantes, nécessitent bien vite le
recours à une armature métallique. Parmi les principaux architectes initiant cette
évolution, citons l'emblématique Archibald Leitch qui opère de 1904 à 1939.

Après la Seconde Guerre mondiale, les stades connaissent de nombreuses révolutions,


du toit cantilever (sans poteaux de soutien au milieu des tribunes) à la
construction de systèmes d'éclairage pour les matches en nocturne. Les premières
expériences de matches joués à la lumière des projecteurs datent de 1878, mais ce
type de rencontres, interdit en Angleterre de 1930 à 1950, reste marginal
jusqu'après la Seconde Guerre mondiale102. L'éclairage est seulement de quelques
centaines de lux, mais la télévision exige au moins 800 lux pour filmer
correctement les rencontres. Cette demande pressante de la télévision et les
progrès réalisés au niveau des systèmes d'éclairage permettent désormais aux
meilleurs stades de disposer d'au moins 1 500 lux.

Le terrain de jeu connaît également des changements avec la mise en place de


systèmes de chauffage pour éviter le gel du terrain ou même l'adoption de surfaces
de jeu plus ou moins artificielles. La pelouse naturelle reste toujours la plus
courante. Quelques clubs anglais installent des revêtements totalement artificiels
comme QPR, Luton, Preston et Oldham dans les années 1980, mais la FA freine ces
expériences sans toutefois parvenir à les interdire103. Même remarque au niveau de
la FIFA qui ne recommande pas cette surface mais qui ne l'interdit pas. En
revanche, ce type de revêtement reste longtemps proscrit par la FIFA en phase
finale de Coupe du monde. Lors de la Coupe du monde 1994 disputée aux États-Unis,
les stades ont dû tous être dotés de pelouse naturelle, Pontiac Silverdome à
Détroit (Michigan) et Giants Stadium (New Jersey) au premier chef. À la suite des
modifications des tests de certification de la FIFA (2001)104, il est désormais
possible d'utiliser un terrain artificiel en phase finale de Coupe du monde.
Toutefois, jamais le cas ne s'est produit. Pourtant équipé depuis 2002 d'une
pelouse artificielle certifiée par la FIFA, le Stade Loujniki de Moscou est équipé
d'une pelouse naturelle pour accueillir la finale de la Ligue des champions de
l'UEFA 2007-2008105.

Confort et sécurité
Vue depuis sous les toits d'une tribune à gauche pleine de supporters debout avec
des drapeaux jaunes en plein match.
La Südtribüne du Signal Iduna Park de Dortmund.
Le confort et la sécurité des spectateurs restent longtemps une notion anecdotique
pour les architectes et les dirigeants, qui cherchent seulement à rentabiliser au
maximum leurs enceintes. Malgré la multiplication des drames et accidents, les
autorités prennent tardivement conscience de ce problème. L'UEFA réagit après le
drame du Heysel (1985), mais le football anglais, pourtant concerné au premier chef
par les morts du Heysel, ne modifie sa politique qu'après le drame de Sheffield
(1989) avec la mise en application du « Rapport Taylor », bannissant notamment les
places debout en Angleterre106. L'Allemagne, qui s'était refusée à diffuser en
direct les événements du Heysel, lance une réflexion de fond sur ces problèmes à
cette période. Elle donne ses fruits à l'occasion de la Coupe du monde 2006, avec
des enceintes intégrant pleinement les besoins de confort et de sécurité. À noter
le maintien d'une tribune avec des places debout au Signal Iduna Park de Dortmund :
la fameuse Südtribüne qui, avec ses 25 000 places debout, est la plus importante
tribune d'Europe. Ce maintien fut négocié par les supporters. Le fameux « Kop »
d'Anfield (Liverpool) n'eut pas cette chance. Conçue en 1906 pour accueillir 30 000
spectateurs, la capacité de cette tribune est réduite une première fois en 1970 à
25 000 places à la suite d'un incident lors d'un match européen entre Liverpool FC
et l'Ajax Amsterdam en décembre 1966 : les secours avaient été incapables de se
déplacer en tribune107. La dernière partie avec des spectateurs debout se joue le
1er mai 1994 devant 16 480 kopites. Depuis lors, le Kop compte 12 277 places
assises.

Vue à mi-hauteur depuis les tribunes d'un stade avec ses tribunes remplies avec un
match en cours.
Le nouveau Wembley Stadium.
Les pays latins restent étrangement à l'écart de ces débats. Même le drame de
Furiani (1992) ne provoque pas en France de prise de conscience, et aujourd'hui
encore, nombre d'enceintes utilisées par les professionnels ne répondent pas aux
critères minimum de sécurité[réf. souhaitée]. Les troubles de la saison 2006-2007
en Italie ont ainsi mis en lumière le grave déficit dans ce domaine des stades
italiens108. De très lourds investissements sont nécessaires pour mettre ces stades
à niveau et certaines nations n'ont pas jugé utile d'engager ces travaux. La France
avait pourtant l'occasion de le faire en 1998 en organisant la Coupe du monde, mais
elle a préféré concentrer ses efforts sur le seul Stade de France plutôt que de
profiter de cette opportunité pour s'équiper[réf. souhaitée]. La Ligue a bien tenté
de mettre en place dans les années 1990 des critères minimum en matière de stades
pour évoluer en professionnel, mais elle est déboutée le 20 novembre 2003 par le
Conseil d'État, sollicité par le ministère des Sports, hostile aux critères : il
est impossible à la Ligue française de ne pas admettre un club en professionnel en
raisons d'installations non conformes109.

Vue depuis la tribune basse d'un grand stade avec ses tribunes remplies avec un
match en cours.
L'Emirates Stadium, stade du club d'Arsenal.
Ainsi, l'Angleterre et l'Allemagne proposent aujourd'hui aux spectateurs de prendre
place dans des stades modernes, et les moyennes de spectateurs y atteignent des
sommets historiques. En France et en Italie, les enceintes ont au moins une
génération de retard, et les affluences stagnent en France et plongent en Italie
(deux fois moins de spectateurs dans les stades qu'au milieu des années 1980).

Parmi les stades les plus emblématiques, se trouvent en Amérique le Maracanã à Rio
de Janeiro, le stade Monumental Antonio Vespucio Liberti à Buenos Aires, le stade
Azteca à Mexico et en Europe, Wembley à Londres, récemment reconstruit, le stade
Santiago Bernabéu à Madrid, le Camp Nou à Barcelone et le San Siro à Milan.

Les joueurs et le jeu


Article détaillé : Footballeur.
Jouer au football
Photo d'un équipe de jeunes de football en tenue vert pomme.
Équipe de jeunes.
Les jeunes joueurs découvrent généralement le football dans la cour de récréation,
dans la rue (le sport du football de rue est un dérivé du football) ou sur des
terrains de fortune sur lesquels les buts sont simplement signalés par des
cartables ou des blousons. L'étape de la découverte passée, l'intégration à une
école de football dans un club de jeunes est nécessaire pour acquérir quelques
fondamentaux. Dès cette période, les joueurs les plus prometteurs, techniquement ou
physiquement, sont détectés et rejoignent des centres de formation (France), des
Academies (Royaume-Uni) ou des clubs dits « formateurs » qui ont la charge de
préparer les joueurs au métier de footballeur. Une minorité de joueurs atteint ce
but et devient effectivement footballeur professionnel. La majorité n'est pas
retenue pour passer pro et ces joueurs doivent se contenter d'évoluer au mieux en
semi-professionnel[réf. souhaitée].

« La technique, ce n’est pas savoir faire 1 000 jongles, c’est savoir passer la
balle à la bonne vitesse au bon endroit, au bon moment. »

— Johan Cruyff110

Pédagogie du football
Deux méthodes pédagogiques principales sont proposées aux jeunes joueurs. Dans la
première, analytique, utilisée depuis des décennies, l'éducateur découpe l'activité
en gestes techniques. Il démontre chaque geste et le fait répéter. Dans la
deuxième, appelée globale ou intégrée, l'éducateur met en place des situations qui
posent des problèmes aux joueurs. Il appartient aux joueurs de trouver des
solutions et de mettre en place des stratégies pour y parvenir. Dans cette méthode,
les jeunes joueurs sont actifs de leur apprentissage. L'éducateur guide les joueurs
et ne leur donne pas les réponses immédiatement mais procède par questionnement
pour leur permettre de trouver la solution par eux-mêmes.[réf. souhaitée]

Caractéristiques du jeu

Une tête de Miranda lors d'un match amical Autriche-Brésil au stade Ernst-Happel. À
sa gauche, Alessandro Schöpf. Juin 2018.
Pratiquer le football implique une activité physique intense et prolongée. En 90
minutes, selon son poste, un joueur parcourt entre 6 et 11 km et perd en moyenne 2
kg. Les blessures, généralement aux chevilles et aux genoux111, touchent tous les
types de footballeurs, professionnels ou amateurs, jeunes ou vieux. La mort subite,
en match ou à l'entraînement, est également un phénomène touchant tous les niveaux.
Les cas sont rares mais posent la question des limites physiques des joueurs avec
en toile de fond l'éternel débat sur le calendrier, trop chargé. Un sportif ne peut
pas être à 100 % sur l'ensemble d'une saison, et la gestion du calendrier fait
partie du jeu.

Le dopage est présent de longue date dans le football112. De très forts soupçons
planent ainsi sur l'équipe d'Allemagne de 1954 qui remporte la Coupe du monde.
L'enquête lave finalement la Mannschaft qui n'aurait procédé qu'à des piqûres de
glucose113. La position des instances qui affichent en façade leur volonté de
lutter contre ce fléau est assez ambiguë. La FIFA refuse ainsi longtemps de confier
à l'Agence mondiale antidopage la gestion de cette question. Un accord est trouvé
en juin 2006 quand le Comité international olympique demanda à toutes les
fédérations internationales de parapher le code mondial antidopage. La FIFA
conserve toutefois son autorité en matière de suspension114.

Mis à part le baseball, le football est le sport collectif le plus sujet à des
surprises sur un match115. De la victoire inattendue de West Bromwich Albion FC
face à l'« Invincible » Preston North End en finale de la FA Cup 1888 à
l'élimination de l'Olympique de Marseille par les amateurs de l'USJA Carquefou en
Coupe de France 2007-08, l'histoire du football est marquée par de nombreux
résultats étonnants. Comme le dit un adage sportif particulièrement adapté au
football : « sur un match, tout est possible ». Cette possibilité laissée aux «
petits » de triompher des « grands » est l'un des attraits du football.

Évolutions tactiques
Article détaillé : Dispositifs tactiques en football.
Dessin d'un terrain de football avec le positionnement des joueurs en WM.
Dispositif tactique en « WM ».
Des années 1880 à 1925, la pièce essentielle d'une équipe est son avant-centre qui
constitue la pointe d'une formation où figurent cinq attaquants, trois milieux et
deux défenseurs. Les attaquants doivent être puissants car le hors-jeu est signifié
si moins de trois joueurs se trouvent entre la ligne de but adverse et celui qui
reçoit une passe. Le passage de trois à deux joueurs pour un hors-jeu change en
profondeur le jeu. On passe de 4 700 buts marqués par saison dans les deux
divisions de League anglaise à 6 373 dès l'entrée en application de cette
modification116. L'entraîneur Herbert Chapman met au point une tactique innovante,
dite en « WM », c'est-à-dire trois défenseurs, deux milieux, deux inters (milieux
offensifs) et trois attaquants116. Les quatre joueurs du milieu de terrain
constituent le carré magique117, marquant la montée en puissance du poste de milieu
offensif (ou inter) dont le rôle est d'alimenter l'avant-centre en ballons.

Le WM règne en maître absolu jusqu'en 1953 et la fameuse défaite des Anglais à


domicile face aux Hongrois, qui évoluent déjà en 4-2-4. Avant le triomphe des 4-2-
4, 4-3-3 et autres 4-4-2, les Suisses, les Français et les Italiens mettent au
point des tactiques basées sur la défense : le « verrou suisse » (ou « verrou
Rappan » du nom de l'entraîneur-joueur autrichien Karl Rappan qui met en place ce
système au Servette de Genève en 1932118), le « béton » (initié par Robert Accard
au début des années 1930 au Stade français119 et pratiqué notamment par Charleville
en 1936120) et le « Catenaccio ». Ces tactiques sont notamment affinées après la
Seconde Guerre mondiale par Helenio Herrera et déclinées dans de nombreux pays,
donnant par exemple naissance au « Riegel » en Allemagne. L'innovation principale
de ce dispositif tactique est la création du poste de libéro nommé verrouilleur ou
bétonneur à l'origine. Il se place derrière la ligne de défense, généralement de
trois puis quatre joueurs, et a pour tâche de colmater les brèches.

Dessin d'un terrain de football et positionnement de l'équipe en 3 lignes de 4, 4


et 2 joueurs.
Dispositif tactique en « 4-4-2 ».
En 1958, l'équipe du Brésil remporte sa première Coupe du monde en s'appuyant sur
un effectif hors norme et un dispositif tactique en 4-2-4. C'est une forme de
compromis entre les stratégies offensives et défensives. Nouvelle évolution
tactique des Brésiliens en 1962, avec un dispositif en 4-3-3, où l'ailier gauche,
Mario Zagallo, est reconverti en milieu de terrain116. Ces tactiques plutôt
offensives se retrouvent toutefois à la peine face à des formations très
rigoureuses, telles que l'Inter Milan en Europe ou le Peñarol en Amérique du Sud.
L'Allemagne échoue aussi de peu en Coupes du monde 1966 et 1970 en pratiquant un
béton très strict.

La disposition tactique n'est rien sans animation du jeu. La vitesse tient ici un
rôle prépondérant. Sur le principe du passing, Bill Shankly à Liverpool FC et José
Arribas au FC Nantes (jeu à la nantaise) développent une animation de jeu très
rapide dès le début des années 1960, entraînant d'inévitables erreurs. Ces
dernières doivent être compensées par un collectif soudé, ne rechignant pas à
effectuer des tâches défensives ou offensives, selon les besoins de l'équipe. C'est
le « football total » prôné par Rinus Michels à l'Ajax Amsterdam au début des
années 1970[réf. souhaitée].

Par convention, on attribue un style physique au football du Nord de l'Europe et un


style plus technique aux Latins. C'est un cliché, mais cette opposition presque
philosophique entre le réalisme et le spectacle marque durablement les débats
stratégiques. Ainsi, le jeu du Stade de Reims développé dès la fin des années 1940
et qui enchante les foules françaises et européennes jusqu'à la fin des années
1950, est taxé de « latin » car il est axé sur la technique et le jeu de passes.
Gabriel Hanot détestait le « petit jeu » des Rémois lui préférant un jeu plus
physique, « à la Britannique ». La presse spécialisée française se déchire dans ces
débats jusqu'au début des années 1970. L'Équipe et France Football étaient
partisans de l'efficacité ; Miroir du football défendait le football spectacle[réf.
souhaitée].

Le football moderne est plutôt réaliste en s'appuyant avant tout sur une solide
assise défensive. On assiste à la mise en place de dispositifs en 5-3-2, 4-5-1 et
5-4-1 avec des joueurs de couloirs remplaçant les ailiers d'autrefois.

Joueurs emblématiques
Photo du célèbre joueur Pelé de trois-quarts en costume.
Pelé
Tout au long de son histoire, le football a compté un grand nombre de joueurs
d’exception.

Parmi ces joueurs emblématiques, ce chapitre distingue quelques joueurs qui


possèdent le meilleur palmarès quant au nombre de sélections et de titres remportés
en club ou avec une sélection nationale. Par leur activité, ils couvrent la période
1894-2008. Le football possède ses héros depuis la fin du xixe siècle. Certains de
ces joueurs sont aujourd'hui tombés dans l'oubli, mais ils furent pourtant salués
en leurs temps comme les plus brillants pratiquants du jeu. Le FIFA 100, liste des
125 plus grands footballeurs vivants dressée par l'ancien international brésilien
Pelé, ne s'intéresse pas à ces grands anciens. Certaines nations honorent leurs
anciens, comme l'Angleterre qui a mis en place en 2002 l'English Football Hall of
Fame.

Chez les gardiens de but, l'Espagnol Ricardo Zamora121 (1901-1978), l'Italien


Gianpiero Combi (1902-1956) et le Tchèque František Plánička (1904-1996) sont
considérés comme les meilleurs portiers des années 1930. Le Russe Lev Yachine
(1929-1990), l'Anglais Gordon Banks (1937-), l'Italien Dino Zoff122 (1942-),
l'Allemand Sepp Maier (1944-) et l'Argentin Ubaldo Fillol (1950-) s'imposent après
la Seconde Guerre mondiale.

Le Tchèque Ferdinand Daučík (1910-1986), l'Autrichien Gerhard Hanappi (1929-1980),


l'Anglais Bobby Moore (1941-1993), l'Allemand Franz Beckenbauer123 (1945-2024), le
Néerlandais Ruud Krol (1949-) et l'Italien Gaetano Scirea (1953-1989) sont
emblématiques des systèmes défensifs qu'ils pratiquèrent avec intelligence, tandis
qu'au milieu de terrain l'Uruguayen José Andrade (1901-1957), les Italiens Giovanni
Ferrari (1907-1982) et Giovanni Rivera (1943-), les Allemands Fritz Walter (1920-
2002) et Wolfgang Overath (1943-), les Brésiliens Didi (1929-2001) et Jairzinho
(1944-), l'Anglais Bobby Charlton (1937-), le Néerlandais Johan Cruijff124 (1947-
2016), les Argentins Norberto Alonso (1953-) et Diego Maradona125 (1960-2020), les
Français Raymond Kopa (1931-2017), Michel Platini126 (1955-) et Zinédine Zidane
(1972-) allièrent au mieux créativité, technique et efficacité.

Chez les attaquants, l'Uruguayen Pedro Petrone (1905-1964), le Yougoslave Blagoje


Marjanović (1907-1984), le Tchèque Oldřich Nejedlý (1909-1990), les Italiens Silvio
Piola (1913-1996) et Paolo Rossi (1956-), les Brésiliens Leônidas da Silva (1913-
2004), Garrincha127 (1933-1983), Pelé128 (1940-2022) et Ronaldo (1976-), les
Français Larbi Benbarek (1910-1992) et Just Fontaine (1933-), les Anglais Stanley
Matthews (1915-2000) et Gary Lineker (1960-), les Argentins Alfredo Di Stéfano
(1926-2014), Mario Kempes (1954-) et Lionel Messi (1987-), les Hongrois Ferenc
Puskás129 (1927-2006) et Sándor Kocsis (1929-1979), les Allemands Helmut Rahn
(1929-2003), Uwe Seeler (1936-) et Gerd Müller130 (1945-), les Portugais Eusébio131
(1942-2014) et Cristiano Ronaldo (1985-), les Néerlandais Robert Rensenbrink
(1947-) et Marco van Basten (1964-) furent parmi les plus efficaces. Le joueur
ayant inscrit le plus grand nombre de buts en match officiel est l'Autrichien Josef
Bican (1913-2001) (804) devant les Brésiliens Romário (1966-) (771) et Pelé
(765)132. Les deux joueurs brésiliens fêtèrent pourtant en grande pompe leur 1000e
but, en prenant aussi en compte les buts inscrits en match amical en club.

Chaque année, plusieurs titres de meilleurs joueurs sont décernés. Les plus
prestigieux de ces honneurs sont le Ballon d'or France Football, créé en 1956, le
Joueur FIFA de l'année (depuis 1991), le Ballon d'or africain (depuis 1970) et le
Meilleur joueur sud-américain de l'année (depuis 1971).

Environnement des joueurs


Statut des joueurs
Les premiers joueurs sont principalement des étudiants. Gentlemen et ouvriers
constituent la deuxième vague. On retrouve cette même évolution en dehors des îles
britanniques dans de nombreux pays. Les joueurs gardent le contrôle du jeu à ses
débuts, puis les dirigeants prennent l'ascendant au niveau professionnel comme
amateur. Commence alors la longue période de l'« esclavage »133 avec des joueurs
liés à vie à leur club et transférables selon le bon vouloir des dirigeants qui
s'arrangent pour tirer les salaires vers le bas. Pour l'exemple, après quinze ans
de carrière, l'international français Thadée Cisowski ne touche que 400 francs par
mois en 1961134, soit environ 30 % de plus que le SMIC. Des syndicats de joueurs se
forment pourtant dès le début du xxe siècle au Royaume-Uni, mais ces derniers ne
parviennent pas à peser réellement sur ces problèmes135. La situation change dans
les années 1960 avec la constitution de syndicats modernes, comme l'Union nationale
des footballeurs professionnels (UNFP) en France. Ces derniers militent pour une
hausse des salaires, la mise en place du contrat à temps ne liant plus à vie le
joueur et le club et une amélioration des conditions de retraite. Les clubs et
autres organismes dirigeants ne prennent pas au sérieux ces revendications, puis
doivent céder. Le contrat à temps est ainsi adopté en France en 1969136. Le combat
est mené conjointement en Angleterre depuis 1961. Le syndicat des joueurs anglais
obtient quelques avantages financiers mais les clubs refusent d'accorder la formule
du contrat à temps. Billy Bremner publie un texte fameux au début du printemps 1974
resté sous le nom de « L'esclave blanc » : « Il n'y a pas de raison de faire de
discrimination entre les hommes et les footballeurs »137. Le gouvernement anglais
intervient dans la foulée (avril 1974) en dépêchant des observateurs à Paris auprès
de la FFF, de la Ligue et de l'UNFP pour évaluer le système du contrat à temps138.
Il faut toutefois attendre 1978 pour voir l'Angleterre adopter le contrat à
temps139. Ce type de contrat se généralise ensuite. Les nations de l'Europe de
l’Est conservent ainsi les droits sur leurs joueurs à vie jusqu'à la chute du
système communiste. Des lois interdisaient même tout transfert de joueurs à
l'étranger ou limitaient cette possibilité, comme en Yougoslavie pendant les années
1980, aux joueurs de plus de 27 ans.

La pratique des transferts


Article détaillé : Transfert (football).
Depuis les années 1970, les « esclaves » se sont progressivement transformés en «
mercenaires »140. Conseillés par des agents, ils jouent désormais avec les lois de
l'offre et la demande pour tirer les salaires vers le haut. Au milieu des années
1980, les salaires des footballeurs restent encore en retrait par rapport à
d'autres disciplines comme la Formule 1, le basket-ball américain, la boxe, le golf
et le tennis notamment. Diego Maradona ne reçoit que l'équivalent de 7,5 millions
de francs français par saison à Naples tandis que le boxeur Larry Holmes perçoit
plus de 45 millions sur la seule année 1984141. Au classement des sportifs les
mieux rémunérés en 2006142,143, Sports Illustrated place Ronaldinho en tête du
classement des footballeurs avec 32,7 millions de dollars de revenus, au même
niveau que le joueur de tennis Roger Federer (31,3 millions), mais loin derrière le
golfeur Tiger Woods (111,9 millions).

Le rôle des agents de joueurs


La profession d'agent de joueur est réglementée en France depuis 1992 par la loi et
au niveau mondial par la FIFA depuis 1995 après de nombreux abus constatés144. Le
mouvement s'amplifie avec l'adoption de l'arrêt Bosman du 15 décembre 1995 qui
abolit les frontières dans la Communauté européenne. Avant cet arrêt, le nombre des
joueurs étrangers évoluant en club est fixé par les ligues et les fédérations,
entre zéro et trois, selon les pays et les époques. Au début de 2008, on comptait
dans les principaux championnats de football : 351 joueurs étrangers en Premier
League (62,7 % des effectifs professionnels), 263 en Bundesliga (53,2 %), 182 en
Russie (46 %), 231 en Serie A (41,5 %), 213 en Ligue 1 (39 %) et 191 en Liga (37,1
%)145.

Photo serrée d'Arsène Wagner en conférence de presse avec les logos des sponsors
floutés en fond.
Arsène Wenger, ancien manager d'Arsenal FC.
Les transferts ont toujours existé dans le football et leur prix augmente
rapidement. Le Britannique Alf Common est le premier joueur transféré pour 1 000 £
(1905)146. Le record actuel est détenu par le transfert de Neymar du FC Barcelone
vers le Paris Saint-Germain en 2017 pour 222 millions d'euros147. La période des
transferts est harmonisée depuis 1997 à deux périodes dans l'année : l'intersaison
(deux mois en Europe du 1er juillet au 31 août) et à mi-saison (du 1er janvier au
31 janvier). Le règlement de 1997 prévoit également de rémunérer les clubs
formateurs, jusque-là totalement oubliés148.
L'entraîneur
L'entraîneur apparaît vers la fin du xixe siècle en Grande-Bretagne. Il remplace
alors le capitaine dans nombre de ses fonctions, de la sélection des joueurs à la
direction des séances d'entraînement. De nombreux joueurs deviennent entraîneur ;
toutefois, le statut d'entraîneur est encadré dans certains pays par des
obligations de diplômes. Ces diplômes et formations spécifiques apparaissent en
France dès les années 1920, mais ils ne deviennent incontournables qu'au début des
années 1970 sous la pression de Georges Boulogne149, notamment. L'entraîneur peut
de plus cumuler des fonctions sportives et administratives. On l'appelle alors
manager. C'est le statut normal de la majorité des entraîneurs officiant en
Angleterre tandis que dans les pays latins, les dirigeants gardent la main sur les
aspects administratifs. Certains dirigeants n'hésitent d'ailleurs pas à intervenir
dans les choix techniques, du recrutement à la composition d'équipe en passant par
les options tactiques.

Le remplaçant
Le remplacement de joueurs reste longtemps absent des règlements. Cette absence
n'empêche toutefois pas quelques cas isolés comme ce changement de joueur opéré le
20 janvier 1917 en championnat d'Écosse150 ou lors de matchs internationaux
amicaux. Le premier changement pour un match qualificatif à la Coupe du monde
s'opère le 11 juin 1933 à l'occasion de la rencontre Suède-Estonie151. Il faut
attendre la saison saison 1965-1966 pour voir le Championnat d'Angleterre autoriser
un remplacement sur blessure150. L'Écosse adopte la règle une saison plus tard150.
En 1967, la loi du jeu autorise le remplacement d'un joueur à la convenance de
l'entraîneur150. La règle entre en application en 1967-1968 dans les compétitions
nationales. La première phase finale de la Coupe du monde concernée est celle de
1970. Deux remplacements de joueurs sont autorisés dès cette édition 1970. En phase
finale, l'URSS procède au premier remplacement le 31 mai 1970 à l'occasion du match
d'ouverture face au Mexique : Viktor Serebryanikov remplace Anatoli Puzach152. Le
second remplacement est progressivement autorisé dans les compétitions nationales
(1976 en France153). Un troisième remplacement de joueur est autorisé en 1995154. À
l'origine, un seul remplaçant polyvalent était disponible pour effectuer l'unique
remplacement. On passe logiquement à deux joueurs sur le banc dans les années 1970
puis à un maximum de sept (1996154) dans les compétitions internationales et
certaines compétitions nationales. Le nombre des remplacements est libre en match
amical après accord entre les deux équipes, puis est limité à six maximum en 2005
pour les matches amicaux internationaux entre sélections nationales155.

Économie du football
Article détaillé : Économie du football.
Recettes aux guichets
Photo de l'intérieur d'un stade vide de jour avec des panneaux publicitaires à plat
au premier plan.
Panneaux publicitaires ceinturant le stade Bonal (FC Sochaux, France).
Le football se transforme en business dès le milieu des années 1880 au Royaume-
Uni156. Les importantes recettes enregistrées aux guichets permettent de financer
la professionnalisation des championnats et la construction de stades. Si les
maillots restent longtemps vierges de toute publicité, le stade est très vite doté
de panneaux publicitaires tandis que les produits dérivés, des programmes de
matches aux gadgets aux couleurs des clubs, apparaissent également dès la fin du
xixe siècle en Grande-Bretagne. Au niveau des affluences, la première saison du
championnat d'Angleterre (1888-1889) affiche 4 639 spectateurs de moyenne par
match157. La barre des 10 000 spectateurs de moyenne est franchie avant la fin du
xixe siècle, celle des 20 000 avant la Première Guerre mondiale158.

Les recettes aux guichets restent l'élément essentiel du budget des clubs jusqu'aux
années 1990.
Les droits de retransmission
Les droits payés par la télévision représentent entre un tiers et deux tiers des
budgets des clubs.

En 2014, l'état des droits du football fait apparaître les ordres de grandeur
suivants[réf. nécessaire] :

Compétitions Équipes Périodicité Détenteurs des droits Bénéficiaires


Montant (M€)
Coupe du monde Sélections nationales tous les quatre ans FIFA TF1 et BeIN
Sports (France) 130
Championnat d'Europe Sélections nationales tous les quatre ans UEFA BeIN
Sports, TF1 et M6 (France) 110
Matchs de l'équipe de France Sélections nationales annuel FFF TF1 45
Ligue des champions Clubs annuel UEFA Canal+ et BeIN Sports 111
Ligue Europa Clubs annuel UEFA BeIN Sports et W9 16
Championnats de France de Ligue 1 et Ligue 2 Clubs annuel LFP Canal+ et
BeIN Sports 607
Coupe de la Ligue Clubs annuel LFP France Télévisions ?
Coupe de France Clubs annuel FFF France Télévisions et Eurosport 19
Premier League Clubs annuel PL CANAL+ et RMC SPORT [archive] ?
La contribution publicitaire
La publicité constitue également un poste important des recettes, notamment depuis
la fin des années 1960. La publicité sur les maillots est autorisée en France en
octobre 1969 après une tentative avortée en 1968 : la Ligue voulait imposer à tous
les clubs le même partenaire. Le Nîmes Olympique et l'Olympique de Marseille sont
les premiers clubs professionnels français à arborer une publicité sur leurs
maillots159. L'UEFA autorise les publicités sur les maillots en coupes d'Europe des
clubs à partir de 1982, sauf pour les finales où l'interdit est levé en 1995. La
FIFA interdit en revanche les publicités sur les maillots des équipes nationales.

Le budget des clubs


Les clubs ayant le plus de revenus (2006-2007) sont le Real Madrid (Espagne) avec
351 millions d'euros, Manchester United (Angleterre) 315,2, FC Barcelone (Espagne)
290,1, Chelsea FC (Angleterre) 283 et Arsenal FC (Angleterre) 263,9160.

Les montants financiers sont importants et les déficits de certains clubs peuvent
également atteindre des montants records. La santé financière des clubs constitue
un double enjeu : assurer leur pérennité et éviter le dopage financier, c'est-à-
dire acheter une équipe à crédit. La France a mis en place au milieu des années
1990 la DNCG qui a pour mission de contrôler les comptes financiers des clubs
professionnels avec le pouvoir de les reléguer, d'interdire un club de promotion ou
de limiter leur masse salariale. Longtemps en déficit chronique, les clubs de Ligue
1 présentent des comptes bénéficiaires depuis 2006 : plus de 42 millions d'euros de
bénéfice net en 2006-2007 sur les 20 clubs de L1161. Souvent évoquée, une DNCG
européenne reste à créer afin d'éviter certaines dérives162. L'introduction des
clubs en bourse est une évolution récente ne touchant que quelques rares clubs. À
la fin de la saison 2006-2007, 11 clubs anglais, 5 Danois, 4 Turcs, 4 Italiens, 3
Portugais, 2 Français, 1 Écossais, 1 Néerlandais, 1 Suédois et 1 Allemand étaient
cotés en bourse163.

Photo de l'entrée du stade de nuit avec « Emirates Stadium » en majuscules


éclairées sur la façade.
Emirates Stadium à Londres, au nom de la compagnie aérienne Emirates.
Les clubs ou collectivités propriétaires des stades ne pouvant pas faire face à
certains travaux louent le nom du stade à un sponsor. Cette forme de publicité
existe déjà en France avant la Première Guerre mondiale avec le Stade du Matin,
futur stade olympique de Colombes, qui porte le nom du journal quotidien parisien
Le Matin de 1907 à 1919164. En 1996, cette pratique est réintroduite par les
Américains, et elle touche l'Europe à partir de 1997 avec le nouveau stade des
Bolton Wanderers baptisé Reebok Stadium. La FIFA admet mal cette innovation, et à
l'occasion de la Coupe du monde 2006 en Allemagne, les noms des stades ne
comprenaient officiellement aucun nom de sponsor alors que leur construction fut en
partie financée par cette voie165. En France, le premier contrat de naming est
signé en 2008 au Mans pour son stade, nommé MMArena, qui a été inauguré le samedi
29 janvier 2010 par une victoire 3-0 du Mans face à l'AC Ajaccio.

L'organisation de rencontres entraîne également toutes sortes de retombées


économiques ne concernant pas directement le club ni même le monde du football.
Auxerre, petite ville moyenne française, doit en grande partie sa notoriété, en
France comme à l'étranger, à son équipe de football166. L'AJ Auxerre est un
véritable ambassadeur de la ville, qui profite de plus de retombées directes en
matière d'hôtellerie et d'activités accrues pour les cafés-restaurants. De même,
l'organisation d'une Coupe du monde ou d'un Euro, permet à une nation (ou un binôme
comme c'est le cas en Suisse-Autriche pour l'Euro 2008) de procéder à une efficace
campagne de promotion et de s'équiper en stades mais aussi en moyens de transports
ou en hôtels. Les conséquences sur la hausse du PNB restent discutées, mais
l'Organisation mondiale du tourisme met en avant la Coupe du monde pour expliquer
la hausse importante du tourisme international en Allemagne en 2006 (+9,6 %)167.

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