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Myrrhe Aloès Casse

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MYRRHE, ALOÈS ET CASSE

ME 1972, p. 152-187

Combe Pierre

Table des matières :

1 - Les types et leur interprétation


2 - Plusieurs sortes de types
2.1 - Personnes
2.2 - Sacrifices
2.3 - Événements
2.4 - Choses
3 - Douze parfums
3.1 - Huile de l’onction
3.2 - Encens composé
3.3 - « Jardin » des parfums
4 - Myrrhe, aloès et casse
4.1 - Myrrhe
4.2 - Aloès
4.3 - Casse
5 - Conclusion

1 - Les types et leur


interprétation
Le Seigneur nous exhorte à
sonder les Écritures car ce sont
elles qui rendent témoignage de
Lui. Ainsi, les nombreux types que
la Parole comporte placent devant
nous les divers aspects de la
personne du Seigneur Jésus, de
son œuvre glorieuse et magnifique
et les conséquences de celle-ci.
Ces figures nous enseignent
également de grands principes
divins quant aux conseils et aux
voies de Dieu. Il convient donc de
ne pas négliger l’éloquence et la
richesse d’un tel langage.

Il importe toutefois, dans la


recherche de la signification des
types, de rester dans la simplicité
quant à Christ, étant conscients
que toute interprétation doit être en
accord avec la pensée de Dieu et
découler de l’enseignement de la
Parole. Un esprit humble, soumis
et dépendant, sera préservé de ce
qui ne serait qu’imagination et
fantaisie ne pouvant convenir à la
dignité de la Parole de Dieu. Le
même type pouvant avoir une
signification différente, voire
opposée suivant le passage dans
lequel il se trouve, il convient de le
considérer sans l’isoler de son
contexte. Par exemple, le lion
mentionné en Apoc. 5:5 nous
présente la royauté de Christ, alors
qu’en 1 Pierre 5:8 il est une image
de Satan. De même, le serpent
d’airain en Nombres 21:9 est une
figure du Seigneur élevé sur la
croix et fait malédiction pour nous,
délivrant de la morsure mortelle du
péché tous ceux qui regardent à lui,
alors qu’en Apoc. 12:9 le serpent
ancien est Satan, le séducteur de
la terre habitée toute entière. Nous
pourrions multiplier les exemples
en parlant de la pluie, image de la
bénédiction ou du jugement, des
fleuves, figures de la bénédiction
ou de la mort, etc.

2 - Plusieurs sortes de types


Sans nous étendre sur ce vaste
sujet qui n’est pas l’objet de ces
quelques lignes, notons
simplement que les types peuvent
être divisés en quatre catégories
principales : les personnes, les
sacrifices, les épisodes et les
choses.

2.1 - Personnes
L’aspect typique de
nombreux personnages bibliques
est plus ou moins complet, plus ou
moins durable. Que nous
considérions Adam comme chef de
race ou époux de celle qui est os
de ses os et chair de sa chair, Isaac
offert sur la montagne des conseils
de Dieu, Joseph comme étant celui
qui a été mis à part de ses frères,
David roi rejeté ou Salomon roi de
gloire, les types les plus éloquents
sont toujours en-dessous de la
mesure parfaite que présente
l’Antitype qu’ils préfigurent.

2.2 - Sacrifices
Les sacrifices qui nous
présentent les divers aspects de
l’œuvre de Christ constituent le
sujet principal du livre du Lévitique,
lequel s’ouvre par la mention de
l’holocauste. L’ordre des premiers
chapitres de ce livre met l’accent
sur le fait que Christ s’est avant tout
offert lui-même à Dieu sans tache
(Héb. 9:14). Par une seule
offrande, il a tout à la fois satisfait
le cœur de Dieu et répondu aux
exigences de sa justice et de sa
sainteté, comme aussi aux besoins
de sa créature tombée dans le
péché. D’une façon générale, le
langage des sacrifices s’arrête à la
mort. Notre part actuelle déjà est
de considérer par la foi le Seigneur
ressuscité, assis à la droite de la
Majesté.

2.3 - Événements
Les événements comportent
aussi de merveilleux
enseignements. La Pâque, la mer
Rouge, le Jourdain, les fêtes
lévitiques et bien d’autres encore
étaient des démonstrations
anticipées des choses futures.
Paul, écrivant aux Corinthiens leur
dit : « Or, toutes ces choses leur
arrivèrent comme types, et elles
ont été écrites pour nous servir
d’avertissement, à nous que les
fins des siècles ont atteints » (1
Cor. 10:11). Il n’y a donc aucun
doute quant à la signification et aux
enseignements qu’ont pour nous
les circonstances vécues par le
peuple Israël.

2.4 - Choses
Les choses ont également leur
signification. Plusieurs parmi celles
que la Parole mentionne nous
parlent de Christ, les plus petites
comme les plus grandes, les plus
faibles aussi bien que les plus
puissantes. Ainsi, le grain de blé et
le soleil, le roseau et le rocher
donnent des images de sa
Personne adorable.
3 - Douze parfums
Les douze parfums que les
Écritures mentionnent occupent
une place particulière.

3.1 - Huile de l’onction


Comme il a été récemment
rappelé, quatre d’entre eux, la
myrrhe, le cinnamome aromatique,
le roseau aromatique et la casse
sont les aromates qui entrent dans
la composition de l’huile de
l’onction sainte dont il était fait
aspersion sur Aaron et ses fils,
comme aussi sur le Tabernacle et
sur son contenu. Nous avons en
cela une belle image de l’onction
du Saint Esprit, cette huile
précieuse répandue sur la tête,
Christ (Actes 2:33) et qui descend
sur le bord de ses vêtements, son
Témoignage (1 Jean 2:20).

3.2 - Encens composé


Quatre autres parfums, le stacte,
la coquille odorante, le galbanum
et l’encens constituent l’encens
composé qui, pilé très fin, était mis
sur le devant du témoignage, dans
la tente d’assignation (Ex. 30:36).
Cette chose très sainte, consacrée
à l’Éternel, est une figure de
l’intercession de Christ devant Dieu
en faveur des siens, et cela en
vertu de l’excellence de sa
personne et de la perfection de son
œuvre. Il est aussi l’expression de
l’adoration du croyant, du culte
dont Christ est la substance.

3.3 - « Jardin » des parfums


Restent quatre autres parfums,
le nard, le safran, l’aloès et le
henné que nous trouvons entre
autres dans le Cantique des
Cantiques, livre qui fut appelé à
juste titre le jardin des parfums.

4 - Myrrhe, aloès et casse


Considérons maintenant trois de
ces parfums, qui forment un
ensemble remarquable en rapport
avec la personne du Seigneur : la
myrrhe, l’aloès et la casse.
4.1 - Myrrhe
La myrrhe, résine découlant
d’une blessure faite à la plante qui
la produit, nous parle de la
souffrance. Fréquemment
mentionnée, elle est déjà présente
à la naissance du Sauveur. En
Matthieu 2:11, nous lisons que les
mages, étant entrés dans la
maison, virent le petit enfant avec
Marie sa mère ; et, se prosternant,
ils lui rendirent hommage ; et ayant
ouvert leurs trésors, ils lui offrirent
des dons, de l’or, et de l’encens, et
de la myrrhe. De l’or, présent qui
convenait à un roi, mentionné dans
l’évangile qui présente le Seigneur
comme tel. De l’encens, image de
la prière, de l’intercession, est
offert au Fils de Dieu, lequel, étant
en forme de Dieu, n’a pas regardé
comme un objet à ravir d’être égal
à Dieu, mais s’est anéanti lui-
même, prenant la forme d’esclave,
étant fait à la ressemblance des
hommes ; et, étant trouvé en figure
comme un homme, il s’est abaissé
lui-même, étant devenu obéissant
jusqu’à la mort, et à la mort de la
croix (Phil. 2:6-8). De la myrrhe,
offrande préfigurant ce qui serait la
part le l’homme de douleur.
Incompris, méprisé et rejeté, il a
souffert durant sa vie et ceci de
trois matières différentes. Nous
sommes appelés à considérer celui
qui a enduré la contradiction de la
part des pécheurs contre lui-
même, lui le seul juste parmi les
injustes, et en cela il connut
la souffrance pour la justice. Il a
également souffert en sympathie,
portant nos langueurs et s’étant
chargé de nos douleurs (És. 53:4).
Voyant les foules, lassées et
dispersées comme des brebis qui
n’ont pas de berger, il fut ému de
compassion (Matt. 9:36). Mettant
ses doigts dans les oreilles d’un
sourd et touchant la langue de celui
qui parlait avec peine, regardant
vers le ciel, il soupira (Marc 7:32-
34). Voyant Marie et ceux qui
étaient avec elle plongés dans la
souffrance à la suite de la mort de
Lazare, considérant sa créature
dans le tombeau, subissant les
conséquences du péché, Jésus
frémit dans son esprit, se troubla et
pleura (Jean 11:34, 35) : Le
Seigneur ayant connu la
souffrance dans son chemin
d’homme parfait ici-bas, il peut
actuellement, en tant que
souverain sacrificateur qui a
traversé les cieux, sympathiser à
nos infirmités (Héb. 4:15). Dans
une consécration qui va jusqu’à la
mort et qui est typifiée par les
peaux de béliers teintes en rouge
(Ex. 26:14), le Seigneur dressa sa
face résolument pour aller à
Jérusalem, la ville qui tue les
prophètes et qui lapide ceux qui lui
sont envoyés (Luc 9:51 et 13:34).
L’ombre de la croix et tout ce
qu’elle comportait pour son âme
sainte se profilait sur son chemin,
produisant une souffrance par
anticipation dont l’intensité est
particulièrement décrite dans le
jardin de Gethsémané. Là, dans
l’ardeur du combat mais dans une
soumission parfaite il demande par
trois fois s’il était possible que cette
coupe du courroux de Dieu contre
le péché passe loin de lui. Ce n’est
que dans l’adoration et à un jet de
pierre que nous considérons de
tels moments au cours desquels sa
sueur devint comme des grumeaux
de sang découlant sur la terre.

Toutefois, si ardentes que furent


les souffrances du Seigneur durant
sa vie, typifiées par l’offrande de
gâteau dans ses diverses
préparations, elles ne pouvaient
ôter un seul péché. Elles ne
sauraient donc être confondues
avec les souffrances
expiatoires qu’il n’a connues que
sur la croix, durant les trois heures
sombres. Dans la solitude absolue,
abandonné de tous et de son
propre cœur, il fut abandonné de
son Dieu duquel il accomplissait
parfaitement la volonté (Ps. 69:20 ;
Ps. 22:1 ; Ps. 40:12). Selon la
figure que présente Juges 6:40, la
sécheresse fut sur la
toison seule cette nuit-là, afin que
la rosée de la bénédiction fût sur
toute la terre. Pendant ces heures
où le soleil fut obscurci par les
ténèbres exceptionnelles qui
couvrirent tout le pays, le saint et le
juste fut fait péché, l’épée nue
frappa le berger, entre le ciel et la
terre (1 Chron. 21:16; Zach. 13:7).
Au terme de celles-ci, le prix
« magnifique » étant payé, le
péché étant condamné, ayant fait
par lui-même la purification des
péchés, le Fils de Dieu scelle sa
propre œuvre en disant : « C’est
accompli » — après quoi il détache
lui-même son esprit de son corps,
selon son pouvoir et le
commandement de son Père (Jean
19:30; 10:18).

Dans le livre du Cantique des


Cantiques, nous trouvons à sept
reprises la mention de la myrrhe,
en rapport avec le Bien-aimé ou la
Sulamithe. Celui dont le nom est un
parfum répandu est comparé à un
bouquet de myrrhe et ses lèvres la
distillent (1:13 et 5:13). Voyant
celle qu’il aime endormie bien que
son cœur fût réveillé, il lui parle,
puis l’approche afin d’émouvoir
« ses entrailles », son être
intérieur. Cet assoupissement
n’est-il pas une image du déclin de
l’Assemblée pour laquelle il s’est
livré lui-même, mais qui a vite
abandonné son premier amour,
comme aussi de nos cœurs
endormis, si peu sensibles à la
douceur des relations dans
lesquelles nous sommes introduits
par grâce ? Bien que laissé dehors,
ayant la tête baignée de rosée, le
Bien-aimé s’adresse avec amour à
l’objet de son cœur. Il l’appelle
successivement ma sœur, celle
avec laquelle les relations ne sont
pas rompues, mon amie, évoquant
par ce titre la proximité et la
douceur de ces relations, puis il la
nomme ma colombe, ma parfaite,
selon ce qu’elle est en lui, pure et
sans souillure. Il désire ranimer les
affections de celle qui lui a ravi le
cœur, en lui rappelant la puissance
de son bras et l’amour de son
cœur. Pour cela, il laisse la myrrhe
limpide sur les poignées du verrou.
Lorsqu’elle ouvre, atteinte par ce
témoignage de ses souffrances,
elle désire retrouver celui duquel
elle s’est distancée. Mais il s’est
retiré, il a passé plus loin. Son âme
n’ayant pas été tenue en éveil par
sa voix, elle le recherche, elle
l’appelle, mais sans le trouver. Ce
n’est que par une discipline
douloureuse et par le
dépouillement qui fait d’elle la plus
belle parmi les femmes que la
communion est rétablie. Alors elle
peut parler abondamment de la
beauté de son bien-aimé comme
de celui dont toute la personne est
désirable. Le Seigneur désire être
reflété dans les siens et, venant
dans son jardin clos qui n’est que
pour lui, à cette source fermée et
cette fontaine scellée où ne doivent
couler que des affections sans
mélange, c’est pour y cueillir, dit-il :
ma myrrhe avec mes aromates,
pour manger mon rayon de miel
avec mon miel, boire mon vin avec
mon lait (Cant. des Cant. chap. 4 et
5). Quels enseignements ! Veillons
avec prière afin de ne pas nous
laisser gagner par le sommeil
spirituel qui nous voile sa beauté et
qui prive le Seigneur de ce qu’il est
en droit de trouver en nous. Que la
parole de Dieu habite en nous
richement ; méditons-la, étant
animés du désir de le connaître lui,
et la puissance de sa résurrection,
et la communion de ses
souffrances. C’est dans la mesure
où nous serons remplis du parfum
de sa personne qu’à notre tour
nous serons la bonne odeur de
Christ pour Dieu, à l’égard de ceux
qui sont sauvés et à l’égard de
ceux qui périssent. (2 Cor. 2:15).

4.2 - Aloès
La myrrhe nous parle de la
souffrance, l’aloès, lui, est le
parfum qui s’exhale de la mort du
Seigneur. Ces deux parfums sont
souvent mentionnés ensemble, car
les souffrances et la mort de Christ
ne peuvent être dissociées. Elles
constituent un sujet de
contemplation et d’adoration,
présent et éternel. Après la mort du
Seigneur, Joseph d’Arimathée,
disciple en secret, conseiller
honorable, riche, homme de bien et
juste, et Nicodème, disciple craintif
qui n’avait pas suivi Jésus alors
qu’il vivait, apportent une mixtion
de myrrhe et d’aloès d’environ cent
livres. Prenant le corps de Jésus,
ils l’enveloppent de linges, avec les
aromates, comme les Juifs ont
coutume d’ensevelir (Jean 19:38 à
40 — Lire également 2 Chron.
16:14). Ces deux hommes,
réveillés par l’iniquité de leur nation
mais préparés pour ce service
particulier accompli au moment
voulu de Dieu sont une image
d’Israël repentant, les derniers,
dans l’ordre de la foi, lents de
cœur, mais qui honorent Celui qui
a été percé. Du sépulcre neuf dans
lequel est déposé le corps de
l’Homme parfait qui n’est plus fait
péché, monte le parfum de la
myrrhe et de l’aloès. Alors que le
premier homme fut placé dans le
premier jardin que l’Éternel planta
en Éden (Gen. 2:8), dans le second
jardin et dans un sépulcre neuf
repose le corps du second homme
(Jean 19:41) dans lequel la
plénitude s’est plu à habiter et
duquel l’esprit prophétique pouvait
dire : « Tu n’abandonneras pas
mon âme au shéol, tu ne
permettras pas que ton saint voie
la corruption » (Ps. 16:10). Quel
contraste avec Lazare dans le
tombeau, duquel Marthe dit : « Il
sent déjà » !

En Nombres 24:6 comme aussi


dans le Cant. des Cant. 4:14, le
peuple de Dieu est considéré
comme des arbres d’aloès que
l’Éternel a plantés, des plants qui
sont comme un paradis d’arbres à
encens ; de myrrhe et d’aloès avec
tous les principaux aromates. Ceux
que l’Éternel a plantés dans sa
maison ne sont-ils pas les fruits du
divin grain de blé tombé en terre ?
Si nous sommes morts avec lui,
nous vivons aussi avec lui (2 Tim.
2:11). Que de notre vie se dégage
un tel parfum pour sa gloire, portant
toujours partout dans le corps la
mort de Jésus afin que la vie aussi
de Jésus soit manifestée dans
notre chair mortelle (2 Cor. 4:10).

4.3 - Casse
Si l’aloès, joint à la myrrhe,
évoque la mort du Seigneur et les
conséquences qui en résultent
pour les siens, un troisième parfum
ajouté à cet ensemble merveilleux
nous parle alors d’une scène de
gloire : c’est la casse. Au verset 8
du Psaume 45 nous lisons : Tous
tes vêtements sont myrrhe, aloès
et casse, quand tu sors des palais
d’ivoire d’où ils t’ont réjoui. Entrant
également dans la composition de
l’onction sainte, la casse est
l’expression de Celui qui est plus
beau que les fils des hommes, dont
toute la personne est désirable.
Ketsia (casse) fut le nom donné à
l’une des trois filles de Job,
renommées par leur beauté (Job
42:14). Ainsi la casse, qui provient
d’un grand et bel arbre, n’est pas le
langage de Christ souffrant et
mourant sur la croix, mais du Fils
de l’homme apparaissant dans
toute sa gloire, pour établir son
règne. Alors s’accomplira le
Psaume 24 : Portes, élevez vos
têtes ! et élevez-vous, portails
éternels, et le roi de gloire entrera
(vers. 7 à 10).

Par le marchepied que Dieu le


Père se plaira à préparer en
mettant les ennemis du Fils sous
ses pieds, il accédera à son propre
trône pour établir son règne de
justice et exercer sa sacrificature
royale selon l’analogie de
Melchisédec… Il portera la gloire,
et il s’assiéra, et dominera sur son
trône, et il sera sacrificateur sur son
trône (Zach. 6:13). Tel sera le
triomphe de l’Homme Christ Jésus
que Dieu se plaît à honorer, dont
nous avons une image en Joseph
revêtu de byssus, devant qui on
criait « Abrec », comme aussi en
Mardochée portant le vêtement
royal bleu et blanc, une grande
couronne d’or et un manteau de
byssus et de pourpre (Gen. 41:43 ;
Esther 8:15).

Mais, dans la gloire, le souvenir


de ses souffrances et de sa mort
subsiste. C’est la raison pour
laquelle le passage cité du Psaume
45 réunit les trois parfums : la
myrrhe, l’aloès et la casse. Nous
avons une figure très éloquente de
cette réalité dans le transport de
l’autel d’airain, en Nombres 4:13,
14. Le sacrifice étant terminé,
l’autel était recouvert d’un drap de
pourpre sur lequel étaient placés
tous les instruments dont on avait
fait usage pour le service : les
brasiers, les fourchettes, et les
pelles, et les bassins, tous les
ustensiles de l’autel. Puis, une
couverture de peaux de taissons
était étendue sur le tout. La
pourpre, nous le savons, nous
parle de la gloire royale qui fait
suite aux souffrances ; ce n’est
donc pas sans raison que les
ustensiles étaient placés sur le
drap de pourpre, et non dessous.
Cette précision est en parfait
accord avec le Psaume 45 et
démontre l’indélébilité du souvenir
de l’œuvre de la rédemption dont
les signes sont visibles dans la
gloire. Lorsque le Seigneur
ressuscité vint et se tint au milieu
des siens, il leur apporta la paix
qu’il avait faite par le sang de sa
croix et leur montra ses mains et
son côté (Jean 20:19-20). De
même, lorsque ressuscité il se
présente personnellement aux
siens en Zacharie 13 vers. 6, il
porte en son corps glorifié les
marques de ses souffrances et de
sa mort. À la question posée par
ceux qui le contemplent : Quelles
sont ces blessures à tes mains ? il
peut répondre : Celles dont j’ai été
blessé dans la maison de mes
amis. En effet, telle fut la part de
Celui que l’homme a acquis
comme esclave dès sa jeunesse et
qui est venu labourer la terre,
s’assujettissant volontairement à la
condition assignée à l’homme à la
suite de sa désobéissance.

Lorsque nous le contemplerons,


l’entourant en chantant le cantique
nouveau, nous proclamerons la
dignité de l’Agneau qui a été
immolé (Apoc. 5:9). Notre activité
parfaite et éternelle sera d’adorer
Celui qui a souffert pour nous dans
la chair (1 Pierre 4:1), qui a été
mort et qui est vivant aux siècles
des siècles (Apoc. 1:18), que Dieu
le Père a couronné de gloire et
d’honneur (Héb. 2:7).

5 - Conclusion
Qu’à l’instar de Jérémie, nous
nous nourrissions des Écritures, et
que leur méditation réjouisse nos
cœurs (Jér. 15:16). En attendant
de lui être semblables et de Le voir
comme il est, notre part actuelle est
de contempler par la foi la gloire du
Seigneur, à face découverte. C’est
pourquoi, frères saints, participants
à l’appel céleste, considérons
l’apôtre et le souverain
sacrificateur de notre confession,
Jésus, Celui qui, étant devenu
d’autant plus excellent que les
anges, a hérité d’un nom plus
excellent qu’eux. Il en résultera une
« transformation en la même
image » et la grâce de reproduire
ses caractères dans notre marche
ici-bas.

Alors, le Bien-aimé cueillera sa


myrrhe et ses aromates dans son
jardin, c’est-à-dire dans le cœur de
ceux dont les affections sont liées
à sa Personne dont le nom est un
parfum répandu.

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