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Recourrir Contre L'excès de Pouvoir

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RECOURIR CONTRE L'EXCES DE POUVOIR

Le recours pour excès de pouvoir est un recours par lequel le requérant demande au juge
administratif de contrôler la légalité d'une décision administrative et d'en prononcer l'annulation
si elle est illégale.

Pour agir, peuvent être invoqués :


o l’illégalité externe : l'incompétence de l’auteur de l’acte, vice de forme (par
exemple, le défaut de motivation), un vice de procédure, un vice dans la
composition d’un organisme dont l’avis à recueillir est obligatoire,
o l’illégalité interne : les vices liés au contenu de l’acte (violation directe de la
règle de droit, erreur de fait, erreur de droit, erreur dans la qualification juridique
des faits), le détournement de procédure ou de pouvoir (par exemple, l'article 8
de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de
l’Homme garantissant le droit à une vie familiale normale)
o les moyens d’ordre public : l'incompétence de l’auteur de l’acte, une
méconnaissance du champ d’application de la loi dans le temps et dans l’espace,
la contrariété de l’acte par rapport à la chose jugée, la responsabilité sans faute
de l’administration, l'absence de recours préalable obligatoire avant tout recours
contentieux...

La procédure
La procédure relève de la compétence du tribunal administratif, avec possibilité d’appel devant
la cour administrative d’appel puis d'un pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat. Elle peut
être dirigée contre toute personne morale de droit public (maire, préfet ou services
départementaux...) ou de droit privé qui s’est vue conférer des prérogatives de puissance
publique.
o Puisque la demande ne relève pas d'une demande indemnitaire de plein
contentieux, le conseil d’un avocat n’est pas obligatoire en première
instance (mais recommandé)
o En cas de ressources insuffisantes, le demandeur peut bénéficier de l’aide
juridictionnelle (faire la demande auprès du Bureau d'AJ du tribunal)
o La demande doit être présentée en autant d'exemplaires que de parties sur papier
libre, exposant les faits et les motifs en droit. Elle doit être accompagnée des
pièces nécessaires pour informer les magistrats, également en quatre
exemplaires (par exemple, la photocopie de la décision attaquée)
o Le demandeur effectuera le dépôt du dossier au greffe du tribunal contre remise
d’un récépissé, ou par la poste par lettre recommandée avec avis de réception
dans un délai de deux mois à compter de la notification de la décision contestée.
o Le demandeur peut présenter une première requête initiale qui sera complétée
par un mémoire (qu’il est possible de déposer après l’expiration des délais)

Les conséquences d'un recours pour excès de pouvoir


Si le demandeur gagne, la décision de l’administration est annulée, mais la demande initiale
n’est pas pour autant accueillie. Il faut donc en déposer une nouvelle, à moins d’avoir demandé
au juge, en vertu de son pouvoir d’injonction de condamner l’administration (le cas échéant
sous astreinte) à prendre une décision. L’acte annulé est réputé n’être jamais intervenu :
l’administration doit reconstituer le "passé" dans ses actes et décisions, comme si l’acte annulé
n'avait jamais existé.

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RECOURIR CONTRE L'EXCES DE POUVOIR
Si le demandeur perd, la décision de l’administration est maintenue. Il dispose d’un délai de
deux mois à compter de la notification du jugement pour exercer un recours devant la cour
administrative d’appel. La décision de cette dernière pourra éventuellement être contestée
devant le Conseil d’Etat dans un nouveau délai de deux mois (15 jours en référé) à compter de
la notification de la décision de la cour administrative d’appel.

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