FICHE THÉMATIQUE-

Connaissance du
système éducatif
CONNAISSANCE DU SYSTÈME ÉDUCATIF
LES PARENTS À L’ÉCOLE
Rédaction : Sylvie Loctin, professeure des écoles

Les parents sont membres à part entière de la communauté éducative, en ce sens qu’ils poursuivent avec
l’école un même but : réussir l’éducation des enfants et leur transmettre des valeurs. À ce titre, ils sont
représentés dans les écoles, mais aussi dans différentes instances nationales ou académiques. Ils ont des
droits d’information, d’expression et de participation, mais également des obligations, la principale d’entre
elles étant l’obligation scolaire.
L’année 1977 marque l’entrée des parents d’élèves élus au conseil d’école. Plus récemment, la circulaire
du 15 octobre 2013 vise à « renforcer la coopération entre les parents et l’école dans les territoires », dans
le cadre plus général du pacte pour la réussite éducative. Enfin, le dossier de rentrée 2019 insiste sur la
nécessité de renforcer le dialogue avec les parents :
« La participation des parents à la vie de l’École est l’un des principaux leviers de la réussite scolaire des
élèves. Celle-ci repose, en particulier, sur la confiance que l’École et les familles construisent au quotidien.
Cette confiance est fondée sur des droits et des devoirs. C’est pourquoi il est important que les familles
dont les enfants contreviennent de manière répétée au règlement intérieur et commettent des actes graves
dans l’enceinte scolaire soient responsabilisées ».
La collaboration entre l’école et les familles n’est plus seulement un vecteur de réussite scolaire : elle
devient également l’un des leviers du vivre-ensemble.

1. Des parents représentés à l’école

Les parents d’élèves élisent chaque année certains d’entre eux pour les représenter dans les différentes
instances du système éducatif. Les élus siègent au conseil d’école. Ils ont une voix délibérative qui marque
leur reconnaissance en tant que membres à part entière de la communauté éducative. À ce titre, ils votent
le règlement intérieur de l’école, adoptent le projet d’école, font des suggestions sur le fonctionnement de
l’établissement : activités périscolaires, restauration scolaire, sécurité des enfants... Les parents d’élèves
élus ne sont pas habilités à donner leur avis en matière de pédagogie. Il y a autant de représentants de
parents d’élèves au conseil d’école que de classes. Les élections des représentants de parents d’élèves

Réf. 5AF65TEWB0223 CNED CRPE Connaissance du système éducatif – Les parents à l’école 1
sont organisées au plus tard avant la fin de la 7e semaine de l’année scolaire, et le premier conseil d’école
(il y en a trois dans l’année) se tient dans la quinzaine qui suit les élections. Les deux parents sont électeurs,
sauf dans le cas où l’autorité parentale leur a été retirée.
La participation des parents aux élections est, cependant, assez faible et les directeurs/directrices d’école
sont incités par le ministère à mener des campagnes d’information pour favoriser le vote.
Les parents sont également représentés au niveau académique (Conseil Académique de l’Éducation
nationale, Conseil Départemental de l’Éducation nationale, commissions d’appel des décisions prises en
matière d’orientation) et national (Conseil Supérieur de l’Éducation).
Les parents d’élèves élus peuvent ou non être affiliés à des associations. Dans l’enseignement public, les
plus importantes sont la Fédération des Parents d’Élèves de l’Enseignement Public (PEEP) et la Fédération
des Conseils des Parents d’Élèves de l’Enseignement Public (FCPE). Le ministère de l’Éducation nationale
entretient un partenariat avec ces deux associations et met l’accent sur la formation apportée aux parents
d’élèves et sur l’action en faveur de l’implication de ceux qui sont les plus éloignés de la culture scolaire.
À ce titre, le statut de parent délégué a été mis en place par le ministère afin de valoriser l’investissement
des familles à l’école.

2. Les droits et les devoirs des parents

A. Des droits
• Le droit d’information
Chaque parent peut avoir accès aux informations relatives au suivi de la scolarité de son enfant et à
l’organisation de la vie scolaire.
Le droit d’information permet aux parents d’être régulièrement informés des résultats et du comportement
scolaires de leurs enfants. L’école doit veiller, dans le cas où les parents sont séparés, à faire parvenir à
chacun les mêmes documents et les demandes de rendez-vous. Le livret scolaire unique (LSU), introduit
en 2016, a remplacé progressivement le livret scolaire papier par un document numérique. Cette évolution
s’accompagne de l’obligation faite aux écoles d’ouvrir un espace avec une connexion internet : les parents
qui ne sont pas équipées d’ordinateur et/ou de connexion devront avoir malgré tout la possibilité de consulter
le livret de leur enfant.
D’autre part, le conseil des maîtres, présidé par le directeur d’école, est tenu d’organiser au moins deux
fois par an et par classe une rencontre entre les parents et les enseignants. Ces rencontres peuvent revêtir
des formes différentes : la réunion d’information de rentrée est généralement collective, la suivante peut
prendre la forme d’entretiens individuels avec les parents. À noter qu’à l’école maternelle, le nombre de
rencontres est porté à trois.
Le ministère propose enfin aux parents d’élèves une page dédiée sur son site : https://www.education.
gouv.fr/les-parents-l-ecole-9899. Elle leur fournit des informations et des réponses concrètes proches du
quotidien de leur enfant.
• Le droit d’expression
Les associations de parents d’élèves doivent pouvoir se faire connaître auprès de l’ensemble des familles.
À cet effet, la liste des parents d’élèves élus est affichée. Les documents identifiés clairement comme
émanant des associations de parents d’élèves sont également affichés, et parfois remis aux familles par
le biais des cahiers de liaison des élèves. Par ailleurs, le directeur d’école peut offrir aux parents d’élèves
élus des possibilités de réunion dans l’enceinte scolaire.
• Le droit de participation
Il permet aux parents de s’impliquer dans la vie de l’école par l’intermédiaire de leurs représentants élus
qui participent, en leur nom, aux conseils d’école.

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B. Des devoirs : le contrôle de l’obligation scolaire
Au cours de la réunion des parents d’élèves en début d’année scolaire, les familles doivent être systéma-
tiquement informées des obligations qui leur incombent en matière d’assiduité de leurs enfants. Dans
chaque classe, les absences des élèves sont mentionnées dans un registre d’appel (parfois dématérialisé).
La famille doit faire connaître à l’école, à l’avance quand cela est possible, le motif de l’absence.

3. Ouvrir les portes de l’École aux parents

A. Un axe fort mis en avant depuis la loi pour la refondation de l’École

de la République...
En 2013, la loi pour la refondation de l’École de la République entendait redynamiser le dialogue avec
les parents. Elle partait du constat que la qualité des relations entre les familles et l’école représente un
facteur déterminant de la scolarité, sinon une condition de réussite de l’élève.
Plusieurs moyens d’action furent privilégiés, qui s’appuyaient sur les dispositions existantes (droit d’infor-
mation et d’expression, outils d’échanges entre les enseignants et les parents, actions de soutien à la
parentalité) et visaient à les rendre plus efficientes. La lutte contre les inégalités était clairement au centre
des préoccupations des rédacteurs du texte. La loi sur l’École de la confiance garde le même esprit et met
en lumière de nouveaux outils.
La nécessité de continuer à déployer les « espaces-parents » inscrite dans l’article L521-4 du Code de
l’éducation1 est réaffirmée. Ces lieux d’échange et de convivialité sont ouverts durant les horaires scolaires.
Les parents peuvent y partager leurs expériences et leurs préoccupations, mais aussi collaborer pour
monter des projets ou des actions collectives.
« La mallette des parents » a été créée en 2010. Cet outil, pensé pour l’école et le collège, propose des
ressources pour les parents et pour les enseignants. Pour les premiers, elle apporte une documentation
sur l’organisation de l’École, le déroulement des apprentissages et les connaissances à acquérir, mais aussi
les grandes étapes du suivi médical de leur enfant. Pour les seconds, elle propose un étayage permettant
d’améliorer la préparation des rendez-vous avec les parents, la construction du projet personnel de l’élève
et la prise en charge d’une situation de harcèlement. Vous pouvez découvrir la mallette des parents sur le
lien https://mallettedesparents.education.gouv.fr/
Le dialogue avec les familles peut aussi être initié, ou renforcé, à l’occasion des journées « classe ouverte
en activité ». Les parents visitent l’école de leur enfant pendant les horaires d’ouverture, tandis que l’école
fonctionne normalement. Ils peuvent circuler dans les couloirs et s’installer au fond des salles pour observer
son fonctionnement. Le but est, clairement, de rassurer les parents en leur permettant de dépasser leurs
projections ou souvenirs de l’école.
Enfin, l’opération « Ouvrir l’École aux parents pour la réussite des enfants » (OEPRE) reste un moyen
d’accueillir à l’école certaines familles particulièrement vulnérables. Elle est définie ainsi sur Éduscol :
« Un espace d’apprentissage pour les parents étrangers primo-arrivants autour de l’enseignement du
français, de la découverte des valeurs de la République et du fonctionnement du système scolaire »2. De
fait, il s’agit de permettre aux familles concernées d’acquérir les bases du français oral et écrit, condi-
tion sine qua non d’une intégration réussie. Les formations sont gratuites, d’une durée de 120 heures
annuelles. Elles sont proposées à des groupes de 8 à 15 personnes au sein des écoles et sont assurées
majoritairement par des enseignants.

1 « Il est prévu, dans tous les établissements d’enseignement, un espace à l’usage des parents d’élèves et de leurs délégués. »
2 https://eduscol.education.fr/cid49489/ouvrir-l-ecole-aux-parents-pour-la-reussite-des-enfants.html

Réf. 5AF65TEWB0223 CNED CRPE Connaissance du système éducatif – Les parents à l’école 3
B. ...qui recèle, cependant, des incompréhensions de part et d’autre
Certains malentendus perdurent cependant, qui faussent parfois les relations entre les enseignants et
les parents. Certains enseignants s’inquiètent d’un droit de regard intrusif des parents dans la pédagogie.
Les questions ou remarques leur apparaissent alors comme des remises en cause ou des tentatives de
contrôle du travail qu’ils effectuent. Les conseils d’école peuvent être l’espace qui cristallise ce ressenti.
Les équipes enseignantes constatent également que les parents d’élèves les plus présents sont ceux dont
les enfants réussissent le mieux, alors que ceux dont les enfants rencontrent plus de difficultés, et que la
coopération avec l’école pourrait probablement aider, restent désespérément absents : ces derniers sont
souvent ceux qui ne possèdent pas les codes de l’institution scolaire, qui ne maîtrisent pas suffisamment
la langue française pour échanger dans de bonnes conditions, qui parfois même n’identifient pas correcte-
ment les interlocuteurs privilégiés au sein de l’école. L’absence de ces familles ne signifie pas leur désin-
térêt pour la réussite scolaire de leur enfant. Selon Pierre Perrier (voir article cité en bibliographie à la fin
de cette fiche), les familles les plus vulnérables déploient parfois des tactiques défensives pour se protéger
de ce que l’école leur renvoie à travers la scolarité de leur enfant.

4. Concrètement, comment peut-on faciliter le dialogue avec

les parents ?
D’abord, un enseignant se doit de faire preuve d’empathie et de réfléchir à la position des parents, qui
confient leur enfant plusieurs heures par jour à un adulte, parfois inconnu. L’inquiétude ou la curiosité
sont sans doute légitimes… S’ajoute à ces interrogations le passé des parents, qui ont eux-mêmes été des
élèves, et qui l’ont vécu diversement bien.
Concrètement, la clarification des relations passe par des temps de rencontre suffisamment réguliers, qui
se doivent d’être parfaitement bien préparés :
• La réunion d’information qui a lieu peu de temps après la rentrée est bien entendu un temps fort de ces
échanges. L’enseignant doit tout mettre en oeuvre pour qu’un maximum de familles y participe, d’abord
en les informant suffisamment à l’avance pour qu’elles puissent s’organiser, ensuite en s’assurant que
l’information a bien été transmise, et que le but de la réunion est clair pour chacun : on peut donner un
ordre du jour. Le jour J, la création de bonnes conditions matérielles s’avère importante. Les parents
qui n’ont pas de moyen de garde viennent parfois avec de jeunes enfants : une table au fond de la classe
avec des feuilles, des crayons et des jeux peut être installée à leur attention. Les thématiques abordées
ont trait à l’emploi du temps, aux programmes, aux outils de la classe, aux leçons, aux projets de sorties
ou d’activité. L’enseignant prépare en amont un contenu clair pour chacun de ces points, qu’il illustre
le plus concrètement possible par des exemples parlants pour les familles, en lien avec la vie de la
classe. Il veille à interroger régulièrement l’assemblée sur des questions ou remarques éventuelles.
Les parents ainsi sollicités comprennent qu’ils sont pour lui des partenaires dont l’avis est important.
• Les textes prévoient un deuxième temps de rencontre (deux autres à l’école maternelle), mais laissent
l’enseignant libre de la forme qu’il veut lui donner. Il peut être à nouveau collectif, pour informer les
familles d’un projet d’envergure, comme une classe transplantée. Il peut également prendre la forme
d’entretiens individuels, par exemple pour faire un point sur la scolarité de l’élève en cours d’année,
pour prendre connaissance du livret d’évaluation (pour certaines familles, il s’agit d’un outil difficile à
comprendre, même lorsque l’enseignant fait l’effort de limiter le jargon professionnel). Ces temps de
rencontre doivent toujours permettre de valoriser les réussites et les progrès des élèves.
• En dehors de ces rencontres institutionnelles, les enseignants ont le devoir de prévenir les parents de
toute difficulté rencontrée par leur enfant : dégradation de son comportement, baisse de ses résultats
scolaires, problèmes avec d’autres élèves… Ces demandes de rendez-vous gagnent à être formulées
comme des invitations, et non comme des convocations qui relèguent les parents au rang d’exécu-
tant. L’accueil réservé par l’enseignant se doit d’être chaleureux : certains parents arrivent avec la
peur d’être jugés ou de ne pas être à la hauteur. Les phrases prononcées lors de l’entretien ont été

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 préparées à l’avance : des formulations hâtives ou hasardeuses sont parfois culpabilisantes pour les
parents, de par l’image négative qui leur est renvoyée de leur enfant. L’exposé des difficultés passe par
des formulations neutres, précises, compréhensibles par l’interlocuteur. Là encore, tous les points
positifs (réussites, efforts de l’élève) sont mis en valeur. L’enseignant se comporte en professionnel de
l’éducation, à l’écoute des parents : il s’informe auprès d’eux des éléments qui pourraient expliquer les
difficultés, dans le respect de la vie privée de la famille. Enfin, il contractualise et donne des perspec-
tives d’évolution de la difficulté, en indiquant ce qu’il va lui-même entreprendre pour y remédier, et
éventuellement en donnant aux parents des conseils sur ce qu’ils peuvent faire à leur niveau. Il peut
fixer une nouvelle échéance pour faire le point sur l’évolution de la situation. Cette approche permet de
faire comprendre aux familles qu’elles sont considérées comme des partenaires et que l’école leur fait
confiance.
• Enfin, tout au long de l’année, des dispositifs à destination des parents créent du lien en rendant lisible
pour eux ce que leur enfant fait à l’école : invitation à accompagner les sorties scolaires, affichages
avec photographies et productions des élèves dans le couloir ou le hall, journées « portes ouvertes »,
cahiers de travaux ou de vie, journaux de classe, espaces numériques de travail, création de CD ou de
clés USB d’images, de chants, de poésies, temps forts tels que la journée de la Laïcité, où les familles
sont conviées à entrer à l’école.
Les actions des parents eux-mêmes contribuent enfin à créer du lien : fêtes, ventes de gâteaux, de cartes
de voeux pour la coopérative de l’école, sont autant de moments conviviaux qui resserrent les liens école-
familles.
En conclusion, le dialogue avec les parents d’élèves est fondé sur une confiance réciproque. C’est à l’école
d’en prendre l’initiative, dans le souci du bien-être de l’élève, même lorsque les relations sont difficiles au
départ : il s’agit là d’une des composantes de l’éthique professionnelle de l’enseignant.

5. Pour aller plus loin

Jean-Louis Auduc, ancien directeur d’IUFM, livre sur le site du Café pédagogique dix conseils pour gérer les
relations parents-enseignants. L’article date de 2012, mais il est toujours d’actualité : http://www.cafepe-
dagogique.net/lexpresso/Pages/2012/11/08112012Article634879558935759373.aspx
La conférence suivante « La coéducation avec Pierre Perrier, sociologue et professeur en Sciences de l’édu-
cation », proposée par Canopé et l’académie de Versailles, 2017. L’intervenant met à jour certains aspects
de l’ambiguïté du partenariat école/familles et se penche sur ce que peuvent être des postures adaptées.
Enfin, vous pouvez consulter l’ouvrage suivant :
Hurtig-Delattre, Catherine, La coéducation à l’école, c’est possible !, 2016, Chronique sociale.

Questions possibles le jour de l’oral au moment de l’entretien (Les échanges sur le réseau d’apprentissage
CRPE, tout au long de l’année, vous permettront de dégager des éléments de réponse) :
• Quels peuvent être les obstacles à des relations sereines entre les parents d’élèves et les enseignants ?
• Que mettriez-vous en oeuvre concrètement, en tant qu’enseignant, pour faciliter les contacts avec les
parents de vos élèves ?
• Quels leviers utiliser pour faciliter le dialogue avec les parents ?
• Quelles raisons peuvent expliquer le désinvestissement de certains parents par rapport à l’école ?

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